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PARAMÉDICAUX RACHID TLEMÇANI . POLITOLOGUE «L’ÉMEUTE DEVIENT UNE EXPRESSION POLITIQUE» O utré par les dérives injusti- fiées du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) décide de radicaliser son mouvement de protestation. Après un débrayage de deux jours observé les 1 er et 2 février, le SAP entame à partir d'aujourd'hui une grève illimitée. Ni la réunion de conciliation et encore moins le préavis de grève déposé par le SAP, il y a une semaine, auprès des services concernés, n'ont amené la tutelle à prendre en charge les revendica- tions du personnel paramédical. (Suite page 3) Nabila Amir L ’effervescence qui gagne plusieurs capitales arabes, à travers des millions de pro- testataires qui s’élèvent contre les dictatures et les répres- sions dont ils sont victimes depuis des années, dessine une autre carte géopolitique et démontre clairement les as- pirations démocratiques des peuples arabes. Rachid Tlemçani, politologue, ex- pert, tente dans cet entretien de «percer» les se- crets de ces soulè- vements populaires… Lire l'interview de Hamid Tahri en pages 8 et 9 SKIKDA Troubles à Toumiate ANNABA 7 chômeurs se mutilent P 5 P 3 RACHID TLEMÇA «L’ÉMEUTE EXPRESSIO O utré par les déri ves injusti fiées du ministre de la Sande la Population et de la Réforme hospitalière, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) décide de radicaliser son mouvement de protestation. Après un débrayage de deux jours observé les 1 er e r 2 février, le SAP entame à parti L ’effervescence qui gagn plusieurs capitales arabes à travers des millions de pro Le pouvoir Le pouvoir se prépare se prépare à réprimer à réprimer MARCHE DU 12 FÉVRIER PHOTO : M. SALIM PHOTO : D. R. PUBLICITÉ LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 8 février 2011 El Watan N° 6170 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Le mépris et les promesses non tenues du ministère de la Santé sont à l’origine de cette action de protestation Le SAP exige la promulgation rapide du statut particulier des paramédicaux. GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR D'AUJOURD'HUI SI HAMROUCHE DISPOSAIT DE LA MANNE FINANCIÈRE ACTUELLE ? CONTRIBUTION. YOUCEF TAHAR A cinq jours de la tenue de la manifestation du 12 février, le pouvoir se prépare à étouffer dans l'œuf toute velléité d'expression démocratique Un important dispositif sécuritaire se met en place dans cette perspective. Lire en pages 2 et 3 Lire en page 7 POURSUITE DES MANIFESTATIONS CONTRE MOUBARAK ÉGYPTE Malgré l'amorce du dialogue avec l'opposition, dont les islamistes, les manifestants continuent toujours à réclamer le départ de Moubarak. Lire en page 10

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PARAMÉDICAUX

RACHID TLEMÇANI. POLITOLOGUE

«L’ÉMEUTE DEVIENT UNE EXPRESSION POLITIQUE»

Outré par les dérives injusti-fi ées du ministre de la Santé,

de la Population et de la Réforme hospitalière, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) décide de radicaliser son mouvement de protestation. Après un débrayage de deux jours observé les 1er et 2 février, le SAP entame à partir

d'aujourd'hui une grève illimitée. Ni la réunion de conciliation et encore moins le préavis de grève déposé par le SAP, il y a une semaine, auprès des services concernés, n'ont amené la tutelle à prendre en charge les revendica-tions du personnel paramédical. (Suite page 3) Nabila Amir

L ’effervescence qui gagne plusieurs capitales arabes,

à travers des millions de pro-testataires qui s’élèvent contre les dictatures et les répres-sions dont ils sont victimes depuis des années, dessine une autre carte géopolitique et démontre clairement les as-pirations démocratiques des

peuples arabes. Rachid Tlemçani, politologue, ex-pert, tente dans cet entretien de «percer» les se-crets de ces soulè-vements populaires…Lire l'interview de Hamid Tahri

en pages 8 et 9

■ SKIKDA

Troubles à Toumiate■ ANNABA

7 chômeurs se mutilentP 5

P 3

RACHID TLEMÇA

«L’ÉMEUTE EXPRESSIO

Outré par les dérives injustifi ées du ministre de la Santé

de la Population et de la Réformehospitalière, le Syndicat algériendes paramédicaux (SAP) décidede radicaliser son mouvement deprotestation. Après un débrayagede deux jours observé les 1er er

2 février, le SAP entame à parti

L ’effervescence qui gagnplusieurs capitales arabes

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Le pouvoir Le pouvoir se prépare se prépare à réprimerà réprimer

MARCHE DU 12 FÉVRIER

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LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 8 février 2011El WatanN° 6170 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

■ Le mépris et les promesses non tenues du ministère de la Santé sont à l’origine de cette action

de protestation ■ Le SAP exige la promulgation rapide du statut particulier des paramédicaux.

GRÈVE ILLIMITÉE À PARTIR D'AUJOURD'HUI

SI HAMROUCHE DISPOSAIT DE LA MANNE FINANCIÈRE ACTUELLE ?

CONTRIBUTION. YOUCEF TAHAR

■ A cinq jours de la tenue de la manifestation du 12 février, le pouvoir se prépare à étouffer dans l'œuf toute velléité d'expression démocratique ■ Un important dispositif sécuritaire se met en place dans cette perspective. Lire en pages 2 et 3

Lire en page 7

POURSUITE DES MANIFESTATIONS CONTRE MOUBARAK

ÉGYPTE

Malgré l'amorce du dialogue avec l'opposition, dont les islamistes, les manifestants continuent toujours à réclamer le départ de Moubarak.Lire en page 10

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ASSOCIATION NATIONALE DES FAMILLES DE DISPARUS

«Faire de la marche un moment d’espoir»

L’Association nationale des familles de disparus (ANFD) appelle à une forte mobilisation à l’occasion de la marche du 12 février. «Partie

prenante de la Coordination nationale pour le chan-gement et la démocratie (CNCD), nous appelons les Algériens et les Algériennes à faire de la marche paci-fique du 12 février prochain un moment d’espoir et un point de départ pour le changement démocratique et pacifique», affirme l’organisation dans un communi-qué rendu public hier. L’organisation explique, en effet, que l’objectif de cette action est d’œuvrer à garantir des conditions de vie acceptables aux Algériens. «Nous ne nous achar-nons pas à faire subir à Bouteflika une fin à la Ben Ali ni à la Moubarak, mais à vivre dans un pays, le nôtre, dans des conditions normales», souligne-t-on dans cette déclaration. Commentant les dernières mesures prises par les président Bouteflika, en particulier la prochaine levée de l’état d’urgence, l’ANFD consi-dère que les revendications de liberté, de vérité et de justice ne sont pas négociables et que le combat pacifique et unitaire pour le changement est la seule voie viable. «Cela passe par le rétablissement de tou-tes les libertés démocratiques, l’ouverture du champ politique et médiatique, l’utilisation des recettes de la nation pour le développement économique et social du pays et l’arrêt de toute entrave à l’activité des partis et associations», précisent les rédacteurs de ce communiqué. Dans ce sens, ils rappellent également au chef de l’Etat le texte de la charte pour la paix et la réconciliation nationale qu’il a fait adopter en 2005 «pour consacrer l’impunité et renforcer la répression et les intimidations contres les familles des victimes des disparus». M. M.

Naissance d’une Alliance pour le changement D es personnalités politiques, dont l’ancien chef de

gouvernement Ahmed Benbitour, lancent une nouvelle initiative pour le changement. Ainsi, ils ont créé samedi l’Alliance pour le changement (ANC) qui regroupe des partis comme El Islah, le Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), El Infitah, l’Association des oulémas algériens et des organisa-tions syndicales à l’image de l’Unpef et du SNTE. Cette Alliance compte élaborer dans les prochains jours une charte d’honneur de l’opposition et une plateforme de revendications politiques, comme elle l’explique dans un communiqué rendu public hier. Son programme d’action pour provoquer le changement sera présenté dans les jours à venir lors d’une confé-rence nationale. Parmi les principales revendications de l’ANC, la refondation de l’Etat et l’instauration d’un système démocratique. Les fondateurs de l’ANC disent encourager toute autre initiative pour le chan-gement démocratique. Ahmed Benbitour n’en est pas à sa première initiative. Il a déjà lancé, il y a quelques années, l’Initiative des forces du changement. L’ANC s’ajoute à une multitude d’initiatives, dont la plus importante est celle de la Coordination nationale pour le changement qui a appelé à une marche pacifique le 12 février pour, entre autres, exiger la levée de l’état d’urgence. M. A. O.

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Mardi 8 février 2011 - 2

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MARCHE DU 12 FÉVRIER

Le pouvoir se prépare à réprimerB

ab El Oued par une journée printanière. La vie grouille autour de l’obélisque des

Trois-Horloges et son marché aux puces. A quatre jours de la marche cruciale du 12, la température est plutôt tiède, celle d’une «trêve» avec la police après les émeutes de début janvier qui ont violemment secoué Bab El Oued, comme en témoignent encore les édifices badigeonnés au feu et au fiel par la furie des jeunes. Hamza, 23 ans, était justement parmi eux. Cas-quette vissée à la tête et faux sur-vêt’ Lacoste, Hamza se présente d’emblée comme l’un des meneurs des dernières émeutes : «Il n’y a ni huile ni sucre dans l’histoire. On était sortis du stade et j’ai dit aux copains : au lieu de taper sur les CRS comme d’habitude, pourquoi ne pas s’en prendre au commis-sariat du 5e qui passe son temps à nous mater ? Et ils m’ont suivi, à mon grand étonnement. Après, ils m’ont arrêté et j’ai passé un mois en prison. J’ai même fait Serkadji. Ils m’ont sorti une liste comme ça de charges : attroupement non armé, outrage à policiers et j’en passe. Je suis passé devant le juge et tout, et ils m’ont heureusement relâché.» A propos de la marche du 12, il dira : «Oui, j’en ai entendu parler. En général, moi je suis dans tous les ‘mauvais coups’. De toute façon, je n’ai que ça à faire. Je suis au chômage et j’ai quitté préma-turément l’école. Mais pas cette fois-ci. Ils m’ont dit si on t’attrape de nouveau, tu prendras 20 ans. Donc samedi prochain, moi je vais m’enrouler dans 4 couvertures et je ferai la sourde oreille. Mainte-nant, s’ils paient les manifestants, je marche !» Hamza lance ensuite d’un air taquin : «Dirouna massira taâ el visa !» (qu’ils organisent plu-tôt une marche pour le visa). Pour cet opticien, le premier souci est celui de la sécurité : «L’autre jour, on a vécu l’enfer ici à Bab El Oued. Nous avons dû vider toutes les étagères. Personnellement, je ne m’intéresse pas à la politique et je ne sais rien à propos de cette marche. Je n’attends rien du gouvernement. Tout ce que j’ai à dire c’est ‘haniouna bark !’, qu’on nous laisse en paix ! Si jamais la marche a lieu, il y aura certaine-ment des casseurs et des voyous qui vont tout gâcher et c’est bien dommage.»

«NOUS SOMMES LOIN DES ÉGYPTIENS»

Kader, 46 ans, a passé 30 ans à bourlinguer en Europe avant de se voir reconduit aux frontières en 2008. Depuis, il ronge son frein en attendant des lendemains meilleurs. «Moi j’ai fait toutes les marches des années 1990 : FFS, RCD et même le FIS. Tout cela m’a formé. Et je marcherai le 12, pour

la levée effective de l’état d’ur-gence et pour que les choses chan-gent», argue-t-il. Et de nous livrer ce témoignage saisissant : «Vous savez, les gens parlent du régime algérien sans le connaître. Ils di-sent ‘DRS’ sans savoir réellement ce que c’est. Moi, j’ai été une vic-time directe de ce pouvoir. J’ai été arrêté par une armada d’hommes cagoulés qui avaient débarqué en meute dans le quartier. Ils m’ont collé une affaire ‘qadiya islamiya’ (accointances avec les islamistes) alors que je n’ai jamais été mili-tant FIS. J’étais juste connu pour être un peu politisé du fait que je participais à toutes les manifs. Ils m’ont emmené à la caserne du DRS à Ben Aknoun. J’y ai passé deux mois qui sont les pires mo-ments que j’ai vécus de toute ma vie. J’ai subi des tortures atroces dont les séquelles me tourmentent à ce jour. Ils m’ont même fait subir la gégène. Voilà le vrai visage de ce pouvoir et voilà pourquoi je vais marcher le 12 !» Ce jeune en qamis, gérant d’une parfumerie, n’est guère chaud, quant à lui, pour participer à la marche : «Qu’est-ce que ça va changer ! Ce peuple n’est pas un peuple de marches, c’est un peuple de ‘houl’. C’est à l’image des gens des stades. Nous sommes très loin du niveau du peuple égyptien qui a une grande conscience politique. Et puis, il faut dire que la situation en Algérie n’est pas aussi déplorable que celle de l’Egypte. D’un autre côté, soyez certain que si le peuple sort dans la rue comme les Egyptiens, notre houkouma n’hésitera pas une seconde à arroser les foules de balles. Et ils le feront sans état d’âme, je vous le jure ! Vous avez vu le nombre de policiers qu’ils ont sortis l’autre jour, juste pour un petit parti... Ce régime ne chan-gera pas par la politique. Il y a trop

d’intérêts en jeu. Les généraux ne lâcheront jamais leurs privilèges.»Pour sa part, Rachida, 30 ans, diplômée en interprétariat, estime que les gens ne sont pas suffisam-ment informés sur la marche : «Il n’y a qu’à voir sur Internet. Les gens continuent à poser beaucoup de questions sur les organisateurs, sur le but de la marche, la date et l’heure. L’info passe très mal.» Et de charger la police en s’indi-gnant sur l’interdiction des mar-ches à Alger : «On a décidé de lever l’état d’urgence dans tou-tes les wilayas, sauf à Alger. Or, toutes les grandes manifestations se font dans les capitales.» «Je partage entièrement les revendi-cations de la Coordination pour le changement. Je compte d’ailleurs participer à la marche. J’espère juste qu’il n’y aura pas de débor-dements. Et je tiens à dire que les débordements ont souvent pour cause des provocations de la po-lice. Je pense que le dispositif poli-cier est excessif pour une manifes-tation pacifique.»

LE CALME QUI PRÉCÈDE LA TEMPÊTE ?

Un boulanger tenant un exem-plaire d’Echourouk est surpris par nos questions : «Quelle marche ? Le samedi ? Je ne suis pas au courant.» Nous hasardons une question à propos des dernières mesures de Bouteflika. Pour lui, l’état d’urgence est une pure abstraction. «Je n’ai rien en-tendu de tel, je ne suis au courant de rien», insiste-t-il, avant de lan-cer : «Sincèrement, je n’aimerais pas que cette manifestation ait lieu. Natalbou el h’na, je préfère personnellement que le calme per-dure», laissant entendre qu’il bais-sera son rideau au moindre gra-buge. Lila, 27 ans, employée dans une agence de marketing, vit cela

comme une affaire personnelle : «Fondamentalement, j’en ai marre qu’il n’y ait jamais de manif’ chez nous, comme si tout allait bien. A la maison déjà, personne ne m’encourage à sortir manifester, tout le monde me freine. Mon frère me dissuade d’y aller en me disant tu ne peux pas te retrouver avec des gens que tu ne connais pas. Quand je rentre à 19h, c’est déjà un énorme progrès. Ma sœur me dit attention, il va y avoir plein de voyous. Je vais donc aller marcher en cachette !»Si les Algérois sont partagés entre «pro» et «anti» marche, Alger, elle, reste dans l’ensemble étran-gement sereine. Sur le qui-vive. Devant la DGSN, pas d’affolement particulier. Dans le parking atte-nant au Bastion 23, qui était bardé de camions de police au lendemain des émeutes du 5 janvier, seuls des 4x4 bleus sont visibles. En revanche, plusieurs blindés et camions antiémeute sont mobi-lisés dans certaines artères de la capitale, comme c’est le cas devant le siège de l’UGTA ou encore aux abords de la cour d’Alger. Le général Hamel aurait donné ins-truction à ses hommes de se mettre d’ores et déjà en alerte maximum. Un hélicoptère bourdonne dans le ciel d’Alger tous les matins. Des signes qui ne trompent pas. Une inquiétude que vient corro-borer le rejet catégorique de la demande d’autorisation formulée par la CNCD. Il n’aura également pas échap-pé aux observateurs que dans le pack des dernières mesures, Alger est exclue des marches et autres manifestations publiques. «Rien que pour cela, il faut marcher le 12», martèle un citoyen. Pour lui, comme pour beaucoup d’Algérois, c’est avant tout «une marche pour la dignité». Mustapha Benfodil

Un imposant cordon sécuritaire est chaque fois déployé pour contrecarrer toute tentative de marche à Alger

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 3

L ’ A C T U A L I T É

UN NON-ÉVÉNEMENT POUR LA COORDINATION NATIONALE POUR LE CHANGEMENT

Le ministère de l’Intérieur interdit la marche du 12 février

● La wilaya d’Alger propose à la CNCD de tenir la manifestation dans une salle.

Grève illimitée à partir d’aujourd’huiSuite de la page 1

D imanche, le ministère nous a convoqués pour une réunion de conciliation. A notre éton-

nement, il n’y avait ni le ministre ni le secrétaire général, seulement le directeur des ressources hu-maines, qui était dans l’incapacité de répondre à nos interrogations», a soutenu M. Ghachi, porte-parole du SAP. Ce dernier qualifi e la démarche du ministre de méprisante et la réunion en question de non fructueuse. «M. Ould Abbès est le ministre le plus médiatisé. Il multiplie des déclarations et s’engage verbalement à prendre en charge nos doléances, mais concrètement, rien ne se fait», affi rme notre interlocuteur, précisant que les pa-ramédicaux ont demandé au ministre un engage-ment écrit par rapport à la prise en charge de leurs revendications, notamment en ce qui concerne le statut ; ils ont essuyé un niet catégorique. «Si le ministre parle d’augmentation de salaire et du dépôt du statut particulier au niveau de la Fonction publique, pourquoi il ne donne-t-il pas de détails

ou d’échéancier ? Nous estimons que les propos du ministre relèvent du stade des promesses ni plus ni moins», a indiqué Ghachi.

LE SYSTÈME LMD DEMANDÉ

Les paramédicaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau «A» catégorie «11». Ils demandent égale-ment à être intégrés dans le système LMD (licence-master-doctorat) pour bénéfi cier d’une formation (bac+4) afi n d’être «plus performant» et de pro-diguer de «meilleurs soins» aux malades, comme ils réclament de rendre effectives les décisions de réintégration des cadres syndicaux suspendus. De son côté, le Syndicat national des professeurs d’enseignement paramédical (PEPM) appelle les sections de base à se mobiliser, à tenir leur assem-blée générale et à se prononcer pour une grève nationale dont le préavis sera déposé auprès des administrations concernées. Le Syndicat des professeurs d’enseignement para-médical dénonce le mépris affi ché par le ministère

de la Santé quant à leurs préoccupations. «Le statut particulier du PEPM a été fi nalisé en 2008, mais il n’a pas été transmis à la DGFP ni nous n’avons eu suites. Le régime indemnitaire qui, à cause de la non-promulgation du statut particulier, accuse un retard par rapport aux fonctionnaires des autres secteurs», a soutenu M. Hadji premier responsable du syndicat. Celui-ci fait remarquer, en outre, que le statut des établissements de formation paramédi-cale, qui a été fi nalisé en 2004, n’a pas été promul-gué à ce jour créant une situation anachronique : «Le statut en vigueur date de 1973, ce qui pénalise les personnels de gestion pédagogique et adminis-trative (organigrammes dépassés) qui ne sont pas rémunérés pour les postes de responsabilité depuis 2008», explique M. Hadji. Le conseil exécutif na-tional du Syndicat lance un appel au président de la République, garant des lois et de la Constitution, et au Premier ministre, leur demandant d’intercéder auprès du ministre de la Santé à l’effet de respecter et d’appliquer les engagements pris avec le syndi-cat en 2010. N. A.

SKIKDA

Troubles à Toumiate

Treize gendarmes et trois citoyens ont été blessés hier lors des troubles qui ont ébranlé l’agglomération de Tou-

miate dans la commune d’El Harrouch, à 30 km au sud de Skikda. Les habitants, excédés par plusieurs man-ques – AEP, transport et emploi – ont barri-cadé, dès la matinée, la RN3 reliant Annaba et Skikda à la wilaya de Constantine. Des troncs d’arbres, des blocs et des pneus brûlés ont été utilisés par les manifestants qui ont refusé de dialoguer avec le P/APC et le chef de daïra d’El Harrouch et ont exigé la venue du wali. «Pourquoi parler encore avec ces deux per-sonnes puisqu’elles sont au courant de nos doléances depuis des lustres déjà», a déclaré un habitant de Toumiate. Des tentatives d’apaisement ont alors été engagées, mais les manifestants campaient sur leur position et des échanges violents ont alors eu lieu, vers 11h, en-tre les forces antiémeute de la Gendarme-rie nationale et les jeunes manifestants. Des pierres ont été lan-cées contre les gendarmes qui ont usé de bombes lacry-mogènes pour disperser les manifestants. Cette situation a duré plus d’une heure, engendrant une grande panique dans le village. Des habitants rencontrés hier sur les lieux racontent qu’ils ont été obligés de faire évacuer les élèves d’un établisse-ment scolaire du primaire, mitoyen avec le lieu des incidents, pour éviter d’éventuels risque d’asphyxie aux écoliers. Les mêmes sources ajoutent que devant l’obstination des jeunes manifestants qui refusaient de lever les barricades, les gendar-mes ont alors usé d’engins pour dégager la chaussée et forcé les manifestants à fuir vers leurs agglomérations. La colère était très perceptible aussi bien chez les jeunes que chez leurs parents. «Ils ont interpellé plusieurs habitants et on exige leur libération immédiate», déclare un habi-tant. La route a été rouverte à la circulation vers 14h30 et un calme précaire régnait dans le village. Le nombre de jeunes interpellés n’a toujours pas été rendu public à l’heure où nous mettons sous presse. Khider Ouahab

Niet ! Les autorités rejettent officiellement la demande d’autorisation de la marche

du 12 février à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le chan-gement et la démocratie (CNCD). «En application des textes régle-mentaires en vigueur, un refus a été notifié aux auteurs de cette deman-de», affirme la wilaya d’Alger dans un communiqué rendu public hier. Cette administration représentant le ministère de l’Intérieur innove cette fois-ci. Après avoir refusé, à maintes reprises, des demandes d’autorisa-tion pour l’organisation de colloques initiés par la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) et des syndicats, le wali d’Alger invite les membres de la CNCD à tenir leur manifestation dans la plus grande salle de la capitale, en l’occurrence la Coupole. «La mani-festation peut être tenue dans l’une des différentes salles de la capitale, y compris dans la coupole du complexe olympique Mohamed Boudiaf, d’une capacité de 10 000 places», précise encore ce communiqué. Toutefois, la wilaya d’Alger ne cite pas dans

son document les références de ces «textes réglementaires» qui font de la capitale une citadelle fermée à toute manifestation publique ni la date de leur entrée en vigueur. Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia et le vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni, ont mo-tivé l’interdiction des marches à Al-ger par «la malheureuse expérience du 14 juin 2001» en faisant référence

aux incidents enregistrés après la marche des archs de Kabylie qui avait drainé des milliers de personnes. De quel texte parlent alors les respon-sables de la wilaya d’Alger ? S’agit-il de l’état d’urgence ? Dans une récente interview accordée à El Watan, le pré-sident de la Laddh dénonce «l’inter-diction arbitraire des marches dans la capitale». Selon lui, «il n’y a aucun texte de loi qui interdit les marches à

Alger». Et d’ajouter : «Le maintien de l’état d’urgence est anticonstitution-nel.» Décrété le 9 février 1992, l’état d’urgence devait être levé au bout de 12 mois. La mesure est toujours maintenue. En tout cas, la décision des autorités ne semble pas influer sur la détermination des membres de la CNCD. Contacté hier après-midi, le chargé de communication du Syndi-cat national autonome des personnels de l’administration publique (Sna-pap), Mourad Tchicou, estime que la décision de la wilaya d’Alger n’est pas une surprise : «Nous n’avons jamais reçu d’autorisation et nous savions que la demande sera rejetée. Nous l’avons formulée pour respec-ter les procédures réglementaires, sans plus.» Tout en formulant cette demande d’autorisation, explique-t-il, les membres de la CNCD avaient déjà pris la décision de marcher. «La notification de la wilaya d’Alger ne changera rien. Notre marche est maintenue», ajoute-t-il. Selon lui, les représentants de la Coordination tien-dront, aujourd’hui, une réunion pour définir la marche à suivre.

Madjid Makedhi

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Devant l’obstination des jeunes manifestants qui refusaient de lever les barricades, les gendarmes ont alors usé d’engins pour dégager la chaussée et forcé les manifestants à fuir vers leurs agglomérations

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 4

L ’ A C T U A L I T É

FACE À LA MONTÉE DU CHÔMAGE

Louh promet la création de 3 millions d’emplois

Le secteur de l’industrie fera l’objet d’une attention sou-tenue à travers la mise en

œuvre d’un programme de re-lance de l’industrie nationale», a déclaré, hier, Tayeb Louh, minis-tre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, à l’occasion de l’ouverture de la première session de la Commission natio-nale de promotion de l’emploi au siège du ministère. Cette orientation vise à «porter à l’ho-rizon 2014 la part de l’industrie dans la production intérieure brute à 10% contre moins de 6% actuellement», a précisé le ministre, rappelant que le rôle de son ministère consiste à coor-donner la politique de l’emploi en Algérie par le biais de cette commission installée en août 2010. A cet effet, la création de 3 millions de postes d’emploi est attendue durant le programme quinquennal 2010-2014. «La coordination dans le secteur de l’emploi était insuffisante. Il n’y avait pas d’appareil coor-donnant les différents interve-nants dans le secteur de l’em-ploi», a reconnu M. Louh qui

revient en détail sur la problé-matique de l’emploi, expliquant la crise par l’augmentation des produits importés au détriment de la production nationale. Ce qui s’est répercuté sur le marché de l’emploi en Algérie. «La prio-rité est pour les investissements qui créent de l’emploi et non pas le commerce extérieur. Des

mesures qui donnent la priorité au secteur de l’investissement», a indiqué le ministre, appuyant son argumentaire sur la situation du marché de l’automobile en Algérie et celui de l’industrie pharmaceutique. «Il faut qu’il ait des investissements dans l’in-dustrie mécanique permettant la création de richesses et d’em-

plois en Algérie. L’absorption du chômage est étroitement liée à la croissance économique», a conclu le ministre. A ce titre, le rôle des entreprises économi-ques a été évoqué. «Le président de la République a donné des instructions claires à l’occasion du Conseil des ministres du 3 fé-vrier 2011 pour la prise en char-ge sans délai des attentes des citoyens, notamment les jeunes en matière d’emploi», a affirmé le ministre. Parmi les mesures prises lors de ce Conseil, le mi-nistre évoque le prolongement de la durée de validité des dispo-sitifs de pré-insertion dans la vie professionnelle.Toutefois, les jeunes chômeurs qui expriment leur colère dans la rue, parfois d’une manière dra-matique, se plaignent en premier lieu du népotisme et de l’injus-tice qui règnent sur les agences de l’emploi dans les différentes régions du pays. Les chômeurs de Ouargla ont même exigé une commission d’enquête. Sur ces questions pré-occupantes, le ministre a gardé le silence. Djedjiga Rahmani

Bouteflika a convoqué un Conseil des mi-nistres ce jeudi pour

communiquer sa dernière décision. Sa dernière décision est qu’il a instruit le gouverne-ment de préparer un projet de loi levant l’état d’urgen-ce. Cette décision est reprise par les médias du monde entier. En effet, selon cette information, le Président a instruit le gouvernement sans préciser quel est le ministre qui en est chargé. Celui de l’Intérieur ? Celui de la Défense ? Donc lui-même ? Celui de la Justice ? Le chef du gouvernement lui-même ? En ne précisant pas la partie chargée, la levée de l’état d’urgence n’est pas pour demain. Un autre point qui confirme cela est le fait que Boutefli-ka n’a pas fixé un délai pour présenter un tel projet de loi. Il peut donc durer éter-nellement. Aucun délai n’a été fixé. A supposer que ce projet est terminé, il ne sera adopté qu’en Conseil des ministres, lequel est convoqué par Bouteflika lui-même. Comme aucun

délai n’a été fixé, ce Conseil des ministres risque de ne pas être convoqué. A supposer que ce Conseil des ministres est convoqué et qu’il a adopté le projet de loi, il faut ensuite le déposer sur le bureau de l’Assem-blée qui doit le programmer pour une de ses sessions. Le bureau de l’Assemblée peut ne pas le programmer ou le programmer dans une durée indéterminée. Au cas où le bureau de l’As-semblée le programme, il y a le vote de l’Assemblée el-le-même qui peut le refuser suite à un coup de fil. Toute cette longue procé-dure prouve que cela n’est pas sérieux car si Bouteflika voulait lever l’état d’ur-gence, il lui faut signer un décret présidentiel ou une ordonnance avec un seul article : «L’état d’urgence est levé à partir de ce jour.» Bouteflika aime beaucoup légiférer par ordonnance. Pourquoi a-t-il refusé cette fois-ci ? C’est qu’il ne veut nulle-ment lever l’état d’urgence. Le seul mot d’ordre est la levée de l’état d’urgence maintenant et par ordon-nance présidentielle. M. B.

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REPÈRES

POINT DE VUE

Levée de l’état d’urgence : par ordonnance présidentielle

Par Maâmar Boudersa

MISE AU POINT

Nous avons été invités à signer une pétition en faveur des libertés ; ce que nous avons fait en toute bonne foi. Nous apprenons après coup que quatre signataires se sont saisis de cette initiative pour s’ériger en porte-parole d’un mouvement structuré auquel nous aurions été associés. Nous tenons à informer I’opinion publique que nous n’avons délégué personne pour parler en notre nom et que la pétition que nous avons signée ne peut et ne doit servir à aucun autre objectif que celui de revendiquer les libertés et dénoncer l’arbitraire politique.

- Achab Ramdane, universitaire, éditeur. - Azzi Abdelmadjid, syndicaliste, retraité. - Bendjebbar Hizia, gérante d’entreprise (*)- Boussad Ouadi, éditeur. - Derridj Mourad : gestionnaire, ancien joueur de la JSK. - Hamid Djernine, surveillant médical (*)- Issad Mohand : universitaire, professeur agrégé de droit, ancien président de la commission de réforme de la justice. -Si Ouali Aït-Ahmed : ancien officier de l’ALN.

(*) Des signataires ont découvert leur nom dans la pétition sans avoir été consultés.

Le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, promet la création de

3 millions d’emplois d’ici 2014. Rien que ça ! Le dernier Conseil des ministres présidé par Bouteflika n’en avait pas moins fait en promettant monts et merveilles à une jeunesse désemparée et sans perspectives. La grogne est dans tous les secteurs et chez tou-tes les franges de la société. Mais l’Exécutif pourra-t-il réussir en un laps de temps ce qu’il n’a pu faire en 12 ans ? C’est le cas de le dire, le gouvernement n’est pas dans le défi mais dans le délire pour la simple raison qu’on a beau être magicien, on ne peut certainement pas transformer l’échec en succès. C’est une équation impossible. Au mépris de toutes les lois économiques, on essaie donc de mon-trer à l’opinion publique que les problèmes sont désormais pris en charge et trouveront comme par miracle une solution dans les tout prochains jours ou mois. Quel aveu d’échec pour un gouvernement qui n’a cessé pourtant d’annoncer que le pays est définitivement sorti de la crise. Que le taux de chômage a été ramené à 10%, un chiffre flatteur pour le pou-voir. D’aucuns savent que l’emploi est généré

par la croissance. Ce n’est pas le cas. Le tissu industriel se réduit comme peau de chagrin. Ce secteur ne contribue, selon les chiffres présentés par le Premier ministre, qu’à hau-teur de 5% au produit intérieur brut (PIB) alors que nos revenus dépendent toujours des recettes pétrolières. Ce qui veut dire que si jamais celles-ci venaient à tarir, les Algériens mourraient de faim. En réalité, à la lumière des statistiques données par l’Exécutif lui-même, l’on n’a pu maîtriser ni l’inflation au détriment de l’emploi, ce qui aurait pu être un choix économique délibéré, ni donner la priorité à l’emploi en laissant volontairement échapper l’inflation. Visiblement, on n’est ni dans l’une ni dans l’autre hypothèse. Navigant à vue, sans vision ni perspective, le gouvernement a fini par atteindre les deux mauvais bouts de l’équa-tion. C’est-à-dire qu’on a, en même temps, généré l’inflation sans régler le problème du chômage. L’inflation a donné lieu, comme on le sait, aux émeutes avec la flambée des prix des produits de première nécessité. Et le chômage endémique des jeunes qui ne cesse de provoquer des immolations un peu partout

dans le pays. En d’autres termes, ceux qui sont en charge des affaires économiques ont parfaitement échoué. En démocratie, pareil échec aurait été vite sanctionné par l’urne et les électeurs n’auraient pas hésité à changer d’équipe. Ce n’est malheureusement pas le cas chez nous, l’Exécutif s’entête et tente plusieurs subterfuges. Pour calmer les jeunes émeutiers, il légalise l’informel en retirant presque toutes les me-sures prises pour le combattre et lance des campagnes de recrutement tous azimuts. L’essentiel, en fait, est de laisser passer la tempête à travers l’annonce en grande pompe de décisions visant à offrir, dans l’urgence, de l’emploi aux chômeurs. Cependant, l’échec est tel qu’il est à parier que le gouvernement lui-même ne croit pas à la pérennité ni à la justesse des solutions qu’il propose, mais s’agite dans tous les sens pour assurer la sienne. Pour cela, il n’hésite pas à mettre la main dans la cagnotte pétrolière pour financer de précaires emplois. Il fait du social ni plus ni moins pour parer à une éven-tuelle contestation de rue. Des replâtrages dont le coût politique sera payé cash. S. R.

L’échec recommencé de l’Exécutif Par Saïd Rabia

● La création de 3 millions de postes d’emploi est attendue durant le programme quinquennal 2010-2014.

Rassemblement de chômeurs avant-hier devant le ministère du Travail

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LES SANS-EMPLOI DE PLUS EN PLUS EXASPÉRÉS

Une protestation quise radicalise

MORT SUSPECTED’UN HOMMEÀ CONSTANTINE

Plainte contrela gendarmerie

Le jeune Sofiane Berrahal, 27 ans, est décédé au CHU Ben Badis de Constantine dans la nuit de dimanche, à 22h, après un coma de cinq jours.

Il a été enterré hier, au cimetière central, en présence d’une foule impressionnante. Le défunt avait fait l’ob-jet, mardi dernier, d’une garde à vue à la brigade de Zouaghi pour son implication dans une affaire de voiture volée, selon le rapport parvenu chez le com-mandant du groupement de gendarmerie de Constan-tine. Celui-ci explique les faits : «Dans la cellule de la brigade, le jeune Sofiane a déchiré un pan du matelas et en a fait un nœud coulant puis, grimpant sur le ma-telas plié pour accéder aux barreaux au-dessus de la porte de la cellule, il l’a mis autour de son cou ; c’est à ce moment que le brigadier de permanence l’a aperçu. Trois gendarmes sont alors intervenus pour le sauver in extremis. C’est à l’hôpital qu’il est tombé dans le coma». Une enquête a été ouverte, selon la gendarme-rie, pour déterminer les responsabilités dans ce drame. Le frère de Sofiane, Amine, n’est pas convaincu de la version donnée au niveau de la brigade de Zouaghi, où il a été invité samedi dernier «pour voir comment son frère avait procédé pour tenter de se suicider». Quant à l’avocat de la partie civile, maître Keghida Mohamed-Ramzi, il dira : «Le jeune Sofiane encourait tout au plus 6 mois avec cette affaire de véhicule volé, alors pourquoi se serait-il donné la mort ? Quoi qu’il en soit, c’est le rapport d’autopsie qui décidera de l’évolution des faits, mais la poursuite judiciaire est inévitable.» Farida Hamadou

MOUVEMENTDES JEUNESALGÉRIENS Appel à la levéede l’état d’urgence A près les partis et les syndicats autonomes, des

jeunes Algériens réclament, eux aussi, la levée de l’état d’urgence. C’est la principale revendication du Mouvement des jeunes et des étudiants algériens (MJEA) qui estime nécessaire de rouvrir les espaces publics à l’expression libre et aux manifestations paci-fiques. Dressant un tableau noir de la situation du pays et des dangers qui risquent d’hypothéquer son avenir, le MJEA ira plus loin dans ses revendications politiques en demandant la dissolution de toutes les assemblées élues et l’organisation, dans six mois, des élections anticipées. Enumérant une série de revendications à caractère politique, ce mouvement exige l’ouverture d’un dialogue avec la jeunesse algérienne pour écouter ses préoccupations. Comme il demande à ce que les jeunes Algériens soient impliqués dans la gestion des secteurs qui les concernent directement comme celui de la jeunesse et des sports. Le MJEA appelle également à l’ouverture du champ audiovisuel à l’investissement privé afin de mettre fin au monopole de l’Etat et per-mettre à tous les Algériens de faire entendre leur voix et d’exprimer librement leurs opinions. Le MJEA dit avoir remis sa plateforme de revendications aux plus hautes autorités du pays qui ne lui ont donné, du moins pour le moment, aucune suite favorable. «La situation est inquiétante. Les jeunes sont marginalisés, livrés à eux-mêmes, rongés par le chômage et la mal-vie, sans la moindre perspective. Ils en ont ras-le-bol et ne trouvent d’autres espaces pour s’exprimer que la rue», souligne Abdelghani Bouhchicha, membre du MJEA qui appelle les jeunes à se mobiliser pour provoquer, eux-mêmes, le changement et sauver leur avenir. M. A. O.

ANNABA

7 chômeurs se mutilent à Sidi Ammar

NETCOM NOUS ÉCRITUn article paru dans votre édition d’hier, en page 3, sous le titre «Un employé de Netcom tente de s’immoler», a rapporté qu’un agent de Netcom a tenté de mettre fin à sa vie en s’immolant par le feu. Après recherches et identification, nous portons à votre connaissance et celle de vos lecteurs que la personne en question ne figure pas dans les effectifs de Netcom. La cellule de communication

P our la deuxième journée, le siège de la commune de

Sidi Ammar, distante de 12 km du chef-lieu de wilaya de An-naba, n’a pas désempli, hier, de jeunes demandeurs d’emploi. Ils étaient plusieurs centaines à manifester, exigeant des auto-rités locales un emploi pour chacun d’entre eux. Sept jeunes, torse nu, ont grimpé sur la bâ-tisse, menaçant de se suicider collectivement. A coups de cou-teau, ils se sont mutilés le corps jusqu’à giclement de sang. « Il y a le complexe sidérurgique d’ArcelorMittal qui est implanté dans notre commune, mais nous ne bénéficions d’aucun poste de travail. Qu’on nous donne du travail ou nous mourrons», ont-

ils menacé du haut du siège de l’APC. Les éléments de la Pro-tection civile, après une longue discussion, ont réussi à évacuer les sept jeunes à la polyclinique de Sidi Amar pour y être pris en charge. «Ils ont des blessures profondes au niveau de l’ab-domen. Atteint gravement, l’un d’eux a été évacué vers l’hôpital Ibn Rochd de Annaba. Quant aux autres, ils ont été suturés sur place», a expliqué une source médicale contactée sur place. Aussitôt évacués, d’autres jeu-nes parmi les manifestants ont pris leur place pour les mêmes motifs. Ils ont menacé, égale-ment, de passer à l’acte si leurs préoccupations ne sont pas pri-ses en charge. M.-F. G.

Il a suffi d’une petite annonce de recrutement, colportée de bou-che à oreille au mois de septem-

bre 2010, en vue d’embaucher des ouvriers pour le chantier du Trans-Rhummel de Constantine pour que des centaines de jeunes chômeurs, qualifiés ou pas, prennent d’assaut les bureaux de l’agence de l’emploi (ANEM) de la rue Chettab Allel. Le raz-de-marée de ces jeunes sans emploi, au bord du désespoir, qui s’agglutinent dès l’aube devant les bureaux de main-d’œuvre est deve-nu désormais un décor du quotidien constantinois. «La plupart de ces jeunes repartent bredouilles car l’offre d’emploi dis-ponible est loin de satisfaire une de-mande de plus en plus croissante», nous dit un responsable de la direc-tion de l’emploi. Ce constat amer n’est en fait qu’une conséquence de l’absence de stratégie claire pour la résorption du chômage dans une wilaya où les entreprises créatrices d’emploi sont pratiquement introu-vables. Un constat fait il y a deux jours par le wali de Constantine lors d’une émission à la radio locale, où il a déploré l’absence, dans la wi-laya, de véritables pôles industriels capables d’absorber cette masse de demandeurs d’emploi, les universi-taires surtout. Pour preuve, selon les chiffres de la direction de l’emploi de la wilaya,

depuis la mise en place des nou-veaux dispositifs d’aide à l’insertion professionnelle, il y a deux ans, plus de 26 000 diplômés dans différentes spécialités ont déposé leur dossier pour espérer décrocher un travail, mais l’offre proposée à ces derniers n’excédait pas les 2500 postes, ce qui est insignifiant. Les projets annoncés – le tramway, la nouvelle ville universitaire, le TransRhum-mel, l’autoroute Est-Ouest et la gare multimodale – et qui sont en cours de réalisation n’ont apporté finale-

ment que des chimères. Il y a plus d’un mois, face à l’impuissance des autorités, le recours aux méthodes radicales ont été la dernière issue choisie par des milliers de jeunes qui, ne voyant rien venir, ont choisi d’investir la rue.Si certains ont choisi de protester devant les sièges de l’ANEM, com-me cela a été le cas des jeunes de Bir El Ater, dans la wilaya de Tébessa, d’autres ont carrément exploité le créneau du commerce informel, où ils occupent la voie publique en

défiant l’autorité de l’Etat. L’exemple de la ville de Constantine est édifiant : des chômeurs n’hé-sitent pas à menacer de s’immoler par le feu dans le bureau même du président de l’APC de Constantine pour qu’on ne touche pas à leurs charrettes de fruits et légumes, installées sur un lieu squatté. Une manière aussi d’exprimer leur dé-sarroi et qui a tendance à se géné-raliser dans plusieurs villes de l’est algérien, depuis les incidents de Sidi Bouzid en Tunisie. Ils se disent prêts à tout rien que pour décrocher un poste d’em-ploi, comme cela a été le cas dans certaines communes de la wilaya de Annaba où des centaines de jeunes ont pris d’assaut le siège de la wilaya, menaçant de se suicider. A Souk Ahras, c’est l’ANEM qui a été assaillie, avant-hier, par des dizaines de chômeurs demandant des contrats de travail. A El Oued, ce sont des centaines de sans-em-ploi de la commune de Hamraya, à 100 km du chef-lieu de wilaya, qui ont observé un sit-in hier, pour protester contre la situation sociale alarmante dans laquelle ils vivent depuis des années. Tous les jeunes qui ont manifesté leur colère dans plusieurs villes ont un point com-mun : ils sont fatigués par les pro-messes non tenues par les autorités.

S. Arslan et R. S. Youcef

El Watan - Mardi 8 février 2011 - 5

L ’ A C T U A L I T É

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PORTRAIT D’UN CHÔMEUR DE SOUK AHRAS

«On en a marre des passe-droits !»

● Des chômeurs n’ont pas hésité pas à menacer de s’immoler par le feu dans le bureau du P/APC de Constantine.

◗ Fayçal fait partie de cette catégorie de jeunes gens qui parlent à profusion de leurs conditions de vie et déceptions. Ayant juste le niveau du cycle d’enseignement moyen, âgé de 28 ans, il est capable de tenir allégrement une longue discussion, ponctuée d’anecdotes, de commentaires et de proverbes en langue dialectale qui vous laissent hébété. «Je ne sais pas pourquoi on éprouve du plaisir à faire souffrir les gens de notre âge. Je n’ai jamais réussi à trouver un travail stable. Pourtant je ne manque pas de volonté et je suis titulaire d’un diplôme d’agent de saisie», dira-t-il avant de nous raconter ses pérégrinations à travers les différentes structures d’emploi. Celles-ci

commencent par la direction de l’emploi et aboutit à l’APC de Souk Ahras. Avant de décrocher un contrat d’emploi comme agent de sécurité dans le cadre du Dispositif d’assistance à l’insertion professionnelle (DAIP), il avait vainement demandé un crédit par le biais de l’Angem. Il dira : «Des mesures bureaucratiques et surtout des réticences au niveau des banques m’en ont dissuadé. On exige un acte de location d’un local pour pouvoir ensuite procéder à l’attribution du crédit. Celui qui est capable de s’offrir le luxe de la location d’un local qui dépasse dans tous les cas les 200 000 DA/an ne peut pas faire partie de la catégorie des chômeurs, j’en suis persuadé.» Ayant eu vent

d’un recrutement au niveau du centre d’enfouissement communal, il dépose une demande, sans résultat. Idem pour la direction de l’éducation et le centre universitaire de Souk Ahras, premiers secteurs pourvoyeurs de postes d’emploi à l’échelle de la wilaya. «Allez jeter un coup d’œil sur les listes des personnes admises et sur la composante du personnel, et vous comprendrez pourquoi l’Anem a été prise d’assaut à deux reprises à Souk Ahras», explique-t-il. Fayçal fait aussi partie de ces jeunes gens de Souk Ahras qui, malgré le népotisme et les passe-droits ne lésinent pas sur les moyens pour gagner durement mais dignement leur croûte, en exerçant des petits métiers. A. Djafri

Les protestataires juchés hier sur le toit du siège de l’APC

L’attente dure pour des milliers de demandeurs d’emploi

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AVANT-PROJET DE LOI SANITAIRE

La polémique s’installe

COUVERTURE DES DÉFICITS BUDGÉTAIRES

Le Fonds de régulationn’est que partiellement sollicité

USINE DE PANNEAUXSOLAIRES DE ROUIBA

Centrotherm remportele marché

Le groupement allemand Centrotherm a remporté, hier à Alger, le contrat de réalisation d’une usine de fabrication de modu-les photovoltaïques à Rouiba (Alger) pour un investissement

de 29,8 milliards de dinars (298,2 millions d’euros). Centrotherm a été choisi provisoirement à l’issue de l’ouverture des offres com-merciales pour avoir avancé l’offre la moins disante, comparée à celle des deux autres groupes allemands, Schmid et Roth & Rau, qui ont offert respectivement 647,3 millions d’euros et 326,5 mil-lions d’euros. Le coût du watt-crete proposé par ce leader mondial de l’industrie photovoltaïque est de 168,4 DA. L’usine sera réalisée à Rouiba sur une superficie de 43 000 m2, dont 30 000 m2 bâtis, et produira, à l’horizon 2013, entre 116 et 120 MW-crete. Le coût de cette usine – la première du genre en Afrique – comprend tous les intrants pour sa réalisation, y compris le coût de la main-d’œuvre, les équipements et même leurs droits de douanes à l’importation, a précisé le PDG de Sonelgaz, Nou-reddine Bouterfa, à l’issue de l’ouverture des offres. «Ce niveau de prix obtenu avec Centrotherm est très compétitif et il est presque au même niveau que celui pratiqué en Chine», a souligné M. Bouterfa. L’Algérie avait lancé, en 2010, un large programme de développe-ment des énergies renouvelables pour produire, d’ici à 2030, envi-ron 22 000 MW d’électricité à partir d’énergies renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel. La moitié de ces quantités d’électricité seront produites à partir de l’énergie éolienne et photovoltaïque, alors que le reste sera tiré de l’énergie thermique, a précisé à la presse M. Bouterfa. (APS)

L’UNEP se félicitede la dépénalisationde l’acte de gestionL e bureau de l’Union nationale des entrepreneurs publics

(UNEP) se félicite de la décision des pouvoirs publics de dépé-naliser l’acte de gestion prise lors du dernier Conseil des ministres présidé par le chef de l’Etat. Dans un communiqué rendu public hier, l’UNEP estime que cette mesure, souhaitée depuis plusieurs années, «va être un élément majeur pour conforter les gestionnai-res du secteur public et, partant, libérera leurs initiatives pour le renforcement de la stratégie de relance de l’outil de production». Le bureau de l’UNEP exprime sa volonté de permettre à l’entre-prise publique d’être un moyen efficace de relance de la croissance et du développement industriel et technologique.Il relève que les décisions prises lors du dernier Conseil des minis-tres sont de nature à permettre une plus grande implication de l’en-treprise algérienne d’une part dans la satisfaction des besoins des citoyens, d’autre part pour une participation plus importante des capacités nationales aux plans de l’engineering et de la réalisation des programmes de développement. L’UNEP estime que la mise en œuvre effective des mesures décidées par les pouvoirs publics, en vue de réhabiliter les entreprises publiques, permettra la relance de l’outil de production, notamment par l’investissement et le par-tenariat national et international. R. E.

Afin de mettre fin à tou-tes les suspicions qui entourent l’existence

de l’avant-projet de loi sani-taire élaboré depuis plus de six mois, divulgué par le ministre de la Santé il y a quelque mois, l’Intersyndicale du secteur de la santé, qui s’est retirée des travaux de la conférence na-tionale de santé et de réforme hospitalière tenue du 3 au 5 février, a rendu publique, pour une large diffusion, la copie de ce texte qui lui a été remise par des parlementaires et dont nous disposons d’un exemplaire.Une action que les syndicalis-tes tiennent à médiatiser, en réponse aux déclarations de Djamel Ould Abbès lors de la clôture de cette conférence,

en annonçant la présentation d’un avant-projet de loi au gouvernement pour examen fin février. «Pourquoi veut-on à tout prix nier l’existence de ce texte qui devait pourtant être remis aux partenaires so-ciaux lors des travaux de cette conférence comme cela nous a été expliqué», se demande le professeur Djidjli, président du Syndicat national des profes-seurs et docents. Les professionnels de la santé, toutes activités confondues, s’interrogent ainsi sur l’objec-tif réel de la démarche adoptée par le ministère de la Santé à propos de ce texte, qui n’est, en fait, qu’un texte de loi comme tous les autres. «Est-ce cette même mouture, enrichie par les recommandations des travaux

de ces trois journées, qui sera présentée au gouvernement ou allons encore en élaborer une nouvelle ?», s’interroge un praticien syndicaliste.D’aucuns estiment qu’un autre document que celui du minis-tère de la Santé est également en préparation par un comité d’experts et commandé par la président de la Républi-que. Sera-t-il question d’un complément qui constituera enfin la nouvelle loi sani-taire ? Autant de questions qui restent encore sans réponses puisque la communication et la transparence promises par Djamel Ould Abbès semblent être omises. A noter que le ministre de la Santé a déclaré, en novembre 2010, que la nou-velle loi sanitaire de près de

500 articles serait présentée au gouvernement à la fin du mois de décembre. Contrairement à cela, il a déclaré, à l’issue des travaux de la conférence na-tionale de santé et de réforme hospitalière que, finalement, un avant-projet de loi sani-taire 2011-2030 sera soumis, fin février, au gouvernement pour examen et approbation, a-t-il précisé. «Ce texte devra, auparavant, être enrichi par les recommandations émanant de la conférence qui a re-groupé quelque 1200 partici-pants, ainsi que par celles qui devraient provenir des prati-ciens et autres partenaires des 48 wilayas du pays qui n’ont pas pu participer à cette mani-festation», a-t-il dit.

Djamila Kourta

L e Fonds de régulation des recettes (FRR) n’est que partiellement sollicité

pour couvrir les déficits induits dans la loi de finances, a affirmé hier le directeur général de la prévision et des politique au ministère des Finances, A. Zoubeidi. Intervenant lors d’une rencontre à Alger avec les opérateurs économiques sur les dispositions de la loi de finances 2011, M. Zoubeidi a souligné qu’il y a également des recours aux financements bancaires pour financer ces déficits, la vocation pre-

mière du FRR étant de parer à d’éventuels chocs extérieurs et de soutenir par la même la dépense publique. Basée sur un prix de référence de 37 dollars le baril de pétrole, la loi de finances 2011 induit un déficit budgétaire de 1300 milliards de dinars.Le FRR, qui sert en partie à combler ce déficit, accumule actuellement des dis-ponibilités évaluées à 4842 milliards de dinars. Ce niveau d’encours, précise le cadre du ministère des Finances, permet de couvrir trois années de déficits du Trésor,

garantissant ainsi la viabilité de la dépense publique sur le moyen terme et, donc, la conduite des immenses plans d’équipe-ment engagés dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. Ceci étant, de l’aveu même de M. Zoubeidi, le gros de la dépense publique va dans l’in-frastructure et la croissance économique reste tirée par les ressources de l’Etat. «La croissance doit être le fait de l’entreprise», a-t-il conclu, sachant que la viabilité de la ressource publique reste vulnérable aux aléas du marché pétrolier.

RELANCE DU CONSEIL DE LA FISCALITÉ

Interpellé par certains opérateurs écono-miques au sujet du Conseil national de la fiscalité, qui reste inopérant depuis sa créa-tion il y a une dizaine d’années, le directeur général des impôts, Abderrahmane Raouia, a annoncé qu’il sera relancé dans les mois à venir.A la question de savoir si les mesures de soutien des prix du sucre et de l’huile pour-raient être reconduites au-delà du mois d’août, le DGI s’est contenté de répondre que la décision sera prise à point nommé. Quant à la question du contentieux fiscal lié au cas de l’opérateur de téléphonie Djezzy, M. Raouia a répondu que l’affaire suit normalement son cours. Akli R.

L es familles des trois accompagna-teurs de la touriste italienne enlevée

mercredi dernier à Djanet ont protesté, hier, contre le maintien en garde à vue de leurs proches, depuis samedi dernier. L’association des agences de tourisme de Tamanrasset a dénoncé l’enlèvement et exprimé sa solidarité à l’agence Ténéré, dont la touriste était cliente. Le maintien en garde à vue des trois personnes témoins de l’enlève-ment de la touriste italienne, mercredi dernier à Djanet, a suscité la colère des familles. Celles-ci ont interpellé, hier,

les responsables de la brigade de gen-darmerie de Djanet pour demander la libération des leurs, qui sont le gardien du site d’Alidena, d’où la touriste a été enlevée, du guide de cette dernière et d’un berger, qui était de passage. Les familles n’arrivent pas à comprendre les raisons qui ont poussé les gen-darmes à garder à la brigade les trois hommes alors qu’«ils ont fait état de tous les détails du rapt».Des promesses leur ont été données pour que les trois témoins soient re-lâchés rapidement. D’un autre côté,

l’association des agences de tourisme de Tamanrasset a condamné, hier, le rapt, qualifié «d’ignoble et criminel» à travers lequel «ses auteurs veulent ter-nir l’image de l’Algérie et du tourisme saharien» et exprimé sa solidarité avec l’agence Ténéré, «pionnière dans le domaine du tourisme et qui s’est toujours caractérisée par son sérieux et sa haute compétence tant sur le terrain que sur la qualité de ses pres-tations et au choix de son personnel». L’association s’est déclarée «mobilisée pour apporter sa contribution quant

au bon dénouement de cette doulou-reuse situation» tout en exprimant son «soutien total à la famille de l’otage en espérant son retour dans les meilleurs conditions et délais». Les mêmes propos ont été tenus par le bureau de l’association des agences de tourisme de Djanet, qui a, lui aussi, fait état de sa solidarité avec Ahmed Kheirani, le directeur de Ténéré. Hier, faut-il le rappeler, aucune nouvelle n’a été donnée quant à la situation des trois personnes gardées en détention au niveau de la brigade de gendarmerie,

alors que les recherches pour retrouver la touriste italienne, âgée de 53 ans, et mère d’un enfant, entre les frontières algéro-nigérienne et algéro-malienne se poursuivaient toujours. Elle avait été enlevée par un groupe de 13 à 14 hom-mes armés qui se sont présentés, selon le guide, comme étant des éléments d’AQMI, alors qu’elle se trouvait dans un site d’hébergement, avant d’être conduite vers une destination incon-nue, probablement le Niger. A ce jour, aucune revendication de ce rapt n’a encore été faite. Salima Tlemçani

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L ’ A C T U A L I T É

RAPT DE LA TOURISTE ITALIENNE À DJANET

Protestation des famillesdes trois personnes gardées à vue

ISSAD REBRAB : «DES RAFFINERIESDE SUCRE RISQUENT DE FERMER»

◗ Les mesures décidées par les pouvoirs publics pour soutenir le prix du sucre, suite aux émeutes de janvier dernier, risquent d’entraîner la fermeture de certaines unités de raffinage de sucre, a averti hier le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab. Intervenant lors d’une rencontre avec les cadres du ministère des Finances, M. Rebrab a estimé que les mesures en question favorisent davantage les importateurs et peuvent conduire, dans les deux mois à venir, à la faillite de certaines unités de raffinage de sucre roux. «Ce n’est pas Cevital qui risque quelque chose, mais les autres producteurs», a-t-il tenu à préciser, avant d’ajouter que si le nouveau dispositif de soutien au prix du sucre est maintenu jusqu’au mois d’août prochain, beaucoup d’emplois risquent d’être perdus au sein de certaines raffineries. Le patron de Cevital explique par ailleurs qu’il n’y a pas eu de concertation avec les opérateurs concernés avant la mise en place de ces mesures, alors que la production locale était suffisante et économisait à l’Algérie quelque 235 millions de dollars sur sa facture d’importation. A. R.

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C O N T R I B U T I O N

Si Mouloud Hamrouche avait disposé de la manne fi nancière actuelle ?

Par Youcef Tahar (*)

Par les temps qui courent et ils courent vite, je ne dois pas être le seul à avoir lu avec beaucoup d’intérêt, ces derniers

jours, dans les colonnes d’El Watan, les extraits de l’intervention de l’ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche à Paris, devant l’Aca-démie diplomatique internationale. En effet, la crédibilité de cet homme est telle que ses sorties sont guettées par tous. Une crédibilité et une considération que l’opinion publique algé-rienne, plus prompte en général à dénigrer qu’à louer, accorde à peu de dignitaires algériens. Il faut dire que le courant passait très bien alors entre cet ancien chef de gouvernement et les Algériens qui, avec lui, découvraient l’équipe qui l’entourait, un vrai programme national et une vraie volonté de changer et de faire évoluer la situation en faveur de la population et du développement. Un chef de gouvernement aux accents de sincérité qui ne trompaient pas et qui se mettait réellement et humblement à l’écoute du peuple, avec un véritable sens du respect de l’autre, un réel fort et sincère engagement à construire un Etat de droit, la démocratie et une paix sociale durable et à associer toutes les forces nationales à cette construction. Respect des cadres avec lesquels il avait su travailler et communiquer et respect des citoyens avec les-quels il avait commencé à établir des rapports de confiance d’une rare qualité, autant de va-leurs qui ne pouvaient que susciter l’adhésion. Depuis l’indépendance du pays à ce jour, ce n’est du reste que sous son gouvernement que l’Algérie avait pu faire quelques progrès sur la voie démocratique, qu’on ne lui a mal-heureusement pas permis de poursuivre et que d’aucuns, bien tapis dans les appareils, n’atten-daient que l’occasion pour les détruire.Et dire qu’à cette époque les caisses de l’Etat étaient vides, effroyablement vides, à peine 8 milliards de dollars de recettes annuelles (le prix du baril de pétrole était au plus bas) quand les services de la dette s’élevaient à 3 milliards, la facture alimentaire à 3 autres milliards et le coût de fonctionnement des entreprises du secteur public à 3 milliards encore, soit un besoin vital pour le pays de 9 milliards au total. Il manquait donc au pays 1 milliard de dollars pour survivre, mais, n’empêche, il tenait quand même debout. Nous étions financièrement étranglés, mais nous n’avions pas autant d’émeutes. Les cadres, les travailleurs, les jeu-nes n’étaient pas aussi déprimés et aussi déses-pérés qu’aujourd’hui. Nos jeunes ne risquaient pas autant leur vie pour fuir le pays. Pourquoi ? Parce qu’on y croyait tout simplement ! Parce que le discours officiel était crédible. Parce que ce discours était cohérent et porteur d’un projet de société mobilisateur. Parce qu’il répondait aux attentes des citoyens, des ci-toyens qui étaient considérés et écoutés comme tels. Tout n’était pas parfait, non. Tout n’était pas réglé, non. Mais on y croyait. On avait de l’espoir. Nos horizons n’étaient pas bouchés, les lendemains n’étaient pas aussi incertains. Il n’y avait pas autant d’inégalités ni autant de frustrations qu’aujourd’hui. Imaginons un seul instant ce qu’une gouvernance pareille aurait pu réussir dans le pays si elle avait disposé de la manne financière de maintenant ! Si on l’avait seulement laissée en place !Indéniablement, il y a aussi dans l’équipe gouvernementale actuelle et au sein d’autres institutions de l’Etat algérien des hommes in-tègres et compétents, des hommes et des fem-mes soucieux eux aussi de l’intérêt général, désireux, eux aussi, de réussir et de nous faire réussir. Mais où est le projet de société ? Où est la stratégie de développement mise en place ? Où est le programme global, clair, cohérent qui convainc et mobilise ? Où sont, là-dedans, les citoyens, les travailleurs, les cadres ? Qui les écoute ? Les Algériens, sont-ils vraiment consi-dérés comme citoyens ou comme de simples habitants en détresse d’un territoire grouillant et bruyant, où la principale activité consiste à

acheter et à vendre, à construire tout le temps et partout des routes, tout le temps et partout des maisons, tout le temps et partout des bâtiments, et moches de surcroît ? Où sont les espaces publics ? Où sont les espaces de vie ? Où est la vie ? Considère-t-on les Algériens comme des citoyens avec tous les attributs dus à ce statut, ou comme de simples habitants surveillés, à qui on procure de la semoule et de l’huile, comme le ferait une quelconque ONG pour un quelconque groupe de réfugiés ?Il fallait, certes, des maisons et il en faut en-core. Il fallait des immeubles, c’est bien de les avoir construits et il en faut encore. Mais des amas de maisons serrées les unes contre les autres, avec toutes des petits commerces en dessous, des ensembles d’immeubles collés les uns aux autres, tous aussi hauts et laids les uns que les autres font-ils une cité ? Avec quelle qualité de vie ? Quel cadre de vie ? Des urgences, il y en avait et il y en a encore dans le pays. Des pressions de toutes sortes, économiques et sociales en particulier, le pays, il est vrai, n’en a pas manquées ces dernières années et n’en manque pas aujourd’hui. Mais, toutes ces actions, aussi nombreuses et coûteu-ses soient-elles, menées de cette façon, sur tous les fronts et dans tous les sens, peuvent-elle fai-re office de vrai programme de gouvernement ? Correspondent-elles à une démarche bien réfléchie, bien concertée et bien planifiée ? A une vision d’avenir, juste, claire et cohérente ? Laquelle ? Elle n’est pas visible en tout cas, et rien ne semble indiquer qu’il y a là un pro-

gramme digne de ce nom. Un programme digne d’un pays qui a de l’ambition pour lui et pour sa population.Certes, la décennie noire a causé au pays des dommages considérables qui ont trauma-tisé sa population, destructuré la société et son économie, affaibli les capacités et les marges de manœuvre de l’Etat. Certes, cette dure et dramatique réalité a longtemps imposé ses priorités aux autorités dont la première, et pas des moindres, fut de sauver le pays du péril, ce qui a été accompli, non sans de lourds sacrifi-ces. De sécuriser le territoire national, ce qui n’était pas facile du tout à réaliser. De remettre en marche un train que le terrorisme a failli faire dérailler pour toujours, but qui a été plutôt atteint.

ASSOCIER LES FORCES DU PAYS

L’argent est bien rentré entre-temps, mais reconnaissons également à la décharge des responsables en place qu’il ne suffit pas de bander une blessure avec une liasse de billets pour la guérir. Reconnaissons que le mal causé a été d’une telle profondeur que ses séquelles n’ont pu que peser, pèsent et pèseront encore longtemps et lourdement sur tout ce qui a été, est ou sera entrepris. Que ce mal a été tel que ses effets ne pouvaient que réduire et retarder les résultats de tout ef-fort, de tout investissement, de toute action de redressement et d’assainissement. Qu’en par-tie donc, plus ou moins grande, des problèmes d’aujourd’hui ont bien leur origine dans la tragique tempête que le pays a traversée durant plus d’une décennie. Ne pas le reconnaître, c’est être injuste envers ceux qui ont exercé des responsabilités dans ce contexte bien difficile.

Ne pas le comptabiliser, c’est aussi fausser toute approche qui se voudrait productive.Cela dit, la décennie noire n’explique et ne justifie pas tout, car, comment comprendre, par exemple, pourquoi, et vu précisément l’am-pleur et la complexité de la charge, l’acuité des problèmes, l’immensité des besoins, les uns plus pressants que les autres, on ne s’y est pas pris autrement pour mieux réussir. Pourquoi on n’a pas cherché à rassembler les énergies natio-nales et les associer autour de ces tâches ?Les pouvoirs publics, durant ces dernières années, ont commis l’erreur de ne pas avoir associé toutes les forces du pays à l’action et à la réflexion. Ils ont commis l’erreur d’avoir fermé le jeu. Fermé le dialogue national et em-pêché tout débat contradictoire. La situation exigeait le rassemblement national, le partage des responsabilités. Pourquoi ont-ils privé le pays de l’apport précieux d’hommes et de femmes compétents et expérimentés sous le seul prétexte qu’ils n’appartenaient pas à leurs réseaux ou à leur clan ? Pourquoi ont-ils tenté d’empêcher l’émergence et le développement de nouveaux partenaires sociaux représenta-tifs et indépendants, pourtant indispensables acteurs dans toute construction viable et du-rable ?

LES ANNÉES NOIRES

Comment, à notre époque, ont-ils pu ignorer que réprimer les contre-pouvoirs et les empê-cher d’exister et de s’exprimer notamment à la radio et à la télévision d’Etat, c’était priver

le pays d’une partie de ses forces ? C’était condamner l’Etat lui-même à être boiteux.Comment le pouvoir a-t-il pu croire encore, à notre époque, qu’un béni oui-oui qui se goinfre, sans rien donner en échange, était plus rentable, plus profitable au pays qu’un adversaire politique de qualité ? Et comment ose-t-on se plaindre aujourd’hui de ne pas trouver de contradicteur de qualité alors qu’on s’est employé et appliqué, avec tous les moyens possibles et imaginables, à empêcher son ap-parition et son existence ? Tous nos pouvoirs successifs (certains diront c’est la même nature de pouvoir depuis 1962,) ont agi ainsi, depuis l’indépendance du pays, au point que cette tendance maladive à éliminer autour de soi tout contradicteur a fini par gagner les partis d’opposition, eux-mêmes, contaminant toute la société que l’on voit dans tous les forums sur la Toile faire preuve d’un sectarisme, d’un subjectivisme et d’une violence verbale inouïs, signe d’un grave déficit national de culture politique dont nous souffrons tous et qui hypo-thèque dangereusement nos chances de nous en sortir et d’avancer.Non, les années noires n’expliquent et ne justifient pas tout. La pertinence de certains choix opérés ces dernières années a souvent été discutable, autant que la qualité d’une gouver-nance régulièrement critiquée par les médias privés et les citoyens, et mise en cause dans de nombreux rapports et enquêtes nationales et internationales, au même titre, d’ailleurs, que l’absence de transparence et l’absence de dialogue social, auxquelles le pouvoir en place a préféré le «confort» d’arrangements à huis clos à la portée forcément très limitée, avec un syndicat maison digne des années de plomb.

Le non-respect de l’indépendance de la jus-tice, le rétrécissement organisé du champ des libertés individuelles et collectives et le retour dans les médias lourds à des pratiques éculées du temps du parti unique sont également pour beaucoup dans les problèmes actuels du pays. On n’oubliera pas non plus la mise à la retraite, inexplicable, d’hommes compétents et très expérimentés qui étaient encore capables de servir le pays mieux et plus que jamais, pen-dant que d’autres, qui n’avaient jamais brillé dans aucun domaine et apparaissaient plutôt usés par les ans, se voyaient rappelés ou main-tenus à des postes importants, quelquefois à des niveaux bien élevés. Copinage, clanisme, clientélisme... autant de cancers qui ont causé, depuis l’indépendance, le plus grand tort à l’Algérie.Dans un tel contexte, et nous l’avons vu récem-ment avec les mesures prises pour lutter contre l’économie informelle et assainir le commerce, mêmes les actions les plus justes et à terme les plus bénéfiques au pays perdent de leur sens et ne trouvent aucun appui dans la société. L’Algérie, disent les Algériens, est un pays qui dévore et jette ses meilleurs hommes et femmes, les mieux formés, les plus droits et les plus utiles et dévoués à leur peuple. Un pays qui préfère et choie les larbins, les «faisant fonc-tion» et les usurpateurs de fonctions, dont la force de nuisance est d’autant plus grande que le pays ne capitalise pas ses expériences. Une génération entière de dirigeants, de cadres, de salariés, de syndicalistes, d’associatifs, de politiques disparaît en effet à chaque fois, sans avoir le temps de transmettre à la suivante son expérience, sa mémoire, ses traditions. Pour-quoi ? Parce qu’elle est détruite avant d’avoir le temps de le faire. Des fournées entières de cadres sont ainsi régulièrement décimées. Des hommes et des femmes de qualité sont marginalisés, meurent de peine avant l’âge de maladies du cœur ou du sang, quand ils ne sont pas emprisonnés, poussés à l’exil ou franchement tués. Une première génération a ainsi été effacée dès 1963. Une deuxième en 1965. Une troisième en 1969. Une 4e en 1981. Une cinquième par le terrorisme à partir de 1994. Les premières fois, on a rempli les prisons et les bateaux. La dernière fois, c’est un autre faucheur qui s’en est occupé, en remplissant les cimetières et les avions. Pério-diquement, on aura donc fait le vide. Cela fait le bonheur de certains qui en profitent alors pour occuper les postes laissés vacants, mais cela fait, en même temps, le malheur de tout un pays. Aux éléments aguerris et vertébrés, le système a toujours préféré les soumis, les dociles, les malléables à qui il ajoute, par vagues entières, des débutants d’autant plus «formatables» qu’ils ont faim et se montrent zélés et empres-sés. Un tel gaspillage de ressources humaines est sans pareil au monde. Alors, n’accusons pas le peuple de ne pas avoir de culture politique, de ne pas être organisé. Cessons d’accuser les partis politiques, les syndicats et les associations d’être faibles. Ac-ceptons d’entendre que les peuples tunisien et égyptien sont «éduqués et civilisés» sans qu’on le pense des Algériens. Les faucheurs sont passés par-là ! Les fau-cheurs ont semé d’autres graines. Cela dit, ne sous-estimons pas trop la société algérienne. Elle aussi, peut-être, nous réservera-t-elle ses surprises. Et pourquoi pas le pouvoir lui-même ? Le pouvoir, qui vient d’annoncer quelques petites concessions et qui peut-être après avoir passé une nouvelle nuit à suivre l’actualité sur El Jazeera se réveillerait de-main mieux inspiré, ne se plairait pas dans la glace et déciderait de lui même de secouer ce tapis bien poussiéreux pour ouvrir dessus un jeu tout neuf, en acceptant cette fois au moins que les cartes soient équitablement re-distribuées. Ne sommes-nous pas «fi bilad el mouâdjizattes ?» Y. T.

(*) Journaliste

On n’oubliera pas non plus la mise à la retraite inexplicable d’hommes compétents et très expérimentés qui étaient encore capables de servir le pays mieux et plus que jamais, pendant

que d’autres, qui n’avaient jamais brillé dans aucun domaine et apparaissaient plutôt usés par les ans, se voyaient rappelés ou

maintenus à des postes importants, quelquefois à des niveaux bien élevés. Copinage, clanisme, clientélisme... autant de cancers qui ont

causé, depuis l’indépendance, le plus grand tort à l’Algérie

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 9

I N T E R V I E W

En effet, Internet et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Youtube et Skype), les sites d’information on line et les blogs sont en train de jouer un rôle important dans la mobilisation de la jeune génération qui a grandi paradoxalement dans une société fermée politiquement. Les ré-seaux sociaux ont rapidement supplanté les partis politiques, ils n’ont pas donné le temps aux élites politiques de s’adapter à la nouvelle donne. De-main, la mobilisation citoyenne se fera via la Toile dans les pays du Golfe persique, où le taux de pénétration d’Internet est déjà élevé par rapport aux autres pays arabes. Le taux de pénétration d’Internet varie énormément d’un pays à un autre. Ce taux est de l’ordre de 50% dans les Etats du Golfe persique, 17% en Syrie et de 1 à 2% au Yémen et en Somalie.

La plupart des gouvernements arabes ont promulgué une réglementation sur l’utilisation d’Internet. Quel est l’objectif de ces mesures dans un contexte politique verrouillé ?

Les régimes arabes ont en effet rapidement saisi l’importance de la technologie numérique dans le nouvel environnement international. La Ligue des Etats arabes, sous la houlette de Amr Moussa, s’est même intéressée à cette question brûlante. Sous sa recommandation, les Parle-ments arabes ont voté des lois pour superviser cette nouvelle technologie et mettre de l’ordre dans la Toile. En juillet 2009, une loi sur la cy-bercriminalité avait été adoptée en Algérie. Elle donne aux autorités les moyens légaux d’ordonner des blocages de sites. En vertu de l’article 12, «les fournisseurs d’accès sont tenus d’intervenir, sans délais, pour retirer les contenus dont ils autorisent l’accès en cas d’infraction aux lois, les stocker ou les rendre inaccessibles dès qu’ils en ont connaissance. (…) Ils sont tenus de mettre en place des dispositifs techniques permettant de limiter l’accessibilité aux distributeurs contenant des informations contraires à l’ordre public ou aux bonnes mœurs et d’en informer les abonnés».

Contrairement aux autres pays, comme la Tunisie ou l’Algérie, le gouvernement égyptien ne peut pas appuyer sur un «bouton» pour couper Internet. Le raïs Hosni Moubarak a réussi néan-moins à bloquer quasiment tout le système de communications, sans mesurer les conséquences économiques en faisant pression sur les 4 opéra-teurs. La communauté internationale, sous la hou-lette des Etats-Unis, a rapidement condamné ce blocage. Sans grande surprise, Washington n’est pas intervenue, contrairement à ce qu’elle avait fait en Iran en 2009, pour «ouvrir» un réseau de communication. En Algérie, les réseaux sociaux ne sont pas développés, à l’instar de l’Egypte, la Tunisie et encore moins des Etats pétroliers du Golfe. Aujourd’hui, il est très difficile de parler de réseaux sociaux pour la simple raison que le nombre d’abonnés à Internet est très faible. Il ne doit pas dépasser un demi-million d’abonnés pour une population de plus de 34 millions, alors qu’il est de 3,6 millions en Tunisie pour une population de moins de 11 millions. Le débit d’Internet est en outre dans l’ensemble très faible lorsqu’il n’est pas perturbé pour des raisons d’ordre technique. Un SMS, supposé arriver instantanément, peut prendre des heures pour arriver à destination.

Tout compte fait, la blogosphère algérienne n’existe pas encore. La fracture numérique par rapport à nos voisins est énorme, l’Etat dort pour-tant sur un matelas de billets de banque.

Le mouvement de protestation égyptien a fait rapidement réagir les Etats-Unis, les gouvernements européens et toute la commu-nauté internationale. Cette réaction n’est-elle pas associée à l’importance géostratégique de l’Egypte ? Y a-t-il une grande crainte de perdre un allié stratégique d’une grande importance au profit d’un autre ?

Pivot entre l’Afrique et le Proche-Orient, l’Egypte constituait en effet un pôle de stabilité particulièrement rassurant pour les Occidentaux, notamment pour les Etats-Unis. Cette donne a

commencé à changer, l’opinion internationale n’a pas pour autant évolué sur cette question. L’Egyp-te n’est plus un allié stratégique d’une grande importance. La campagne antiterrorisme sous la houlette du président George Bush a bouleversé les enjeux des relations internationales, elle a mis en place un nouvel ordre sécuritaire. Cette straté-gie a coïncidé avec la fin du terrorisme en Algérie. Le centre de gravité du nouvel ordre régional tend à se déplacer dans la région du Sahel. L’assistance militaire américaine vise beaucoup plus à renfor-cer et moderniser l’appareil sécuritaire, le pivot de l’Etat pharaon, que la stratégie de paix avec Is-raël. La question palestinienne est résolue depuis que les Palestiniens sont réduits à des «groupes terroristes».

Au niveau diplomatique, l’Egypte ne joue plus un rôle diplomatique influent. C’est l’Arabie saoudite et le Qatar, rehaussé par la chaîne satel-litaire El Jazzeera qui s’est imposée par effraction dans tous les foyers arabes, qui sont devenus les acteurs influents de la diplomatie arabe. Au niveau sécuritaire, c’est l’Algérie qui occupe désormais cette position depuis précisément que l’AQMI parvient à sillonner librement à travers la région du Sahel. Washington a en effet recentré depuis ces dernières années sa lutte antiterroriste pour nuire aux nouvelles menaces provenant de cette région. A cette fin, le nouveau concept stratégique est reformulé au dernier sommet de l’OTAN tenu à Lisbon-ne. Le Sahel est perçu comme ayant une gran-de profondeur stratégi-que pour la pénétration US dans la région des Grands Lacs et en Afri-que noire. Washington a même imposé sa logique sécuritaire aux Européens, notamment aux Français. Les en-jeux énergétiques sont énormes pour la relance du Complexe militaro-industriel.

Peut-on voir d’autres facteurs mettant en exergue l’Algérie comme un acteur stratégique dans le nouvel ordre moyen-oriental ?

L’autre facteur mettant en exergue l’Algérie comme un acteur stratégique dans le nouvel ordre sécuritaire est la question politique. Si le mouve-ment social algérien imploserait dans le contexte régional actuel, il sera plus radical que les autres. La communauté internationale craint beaucoup plus la radicalisation de ce mouvement que le changement de régime. L’Algérie donnera, selon toute vraisemblance, une nouvelle dimension à la dynamique sociale en cours. Prises de vitesse par les couches plébéiennes, les élites politiques en Tunisie et en Egypte sont finalement parvenues tant bien que mal à encadrer le mouvement de protestation. Cette situation ne se produira pas facilement en Algérie.

Faibles et atomisées, les élites politiques al-gériennes ont abdiqué depuis particulièrement le début des années 2000 les luttes sociales au profit des luttes de sérail. Aujourd’hui, elles ont perdu toute forme de crédibilité au sein de le jeunesse et dans l’Algérie profonde. La culture de l’émeute est devenue dans une société fermée la seule ex-pression politique audible. En 2010, plus de 9000 émeutes ont été recensées à travers le territoire national. Si la grosse casse a été limitée en Tunisie et en Egypte, il est fort à craindre que la situation évoluera différemment en Algérie. Plus dangereu-sement, l’animosité à l’égard du système de hogra est très profonde, très peu d’Algériens n’ont pas souffert de ce système. En bref, le dragon de la ré-gion n’est plus l’Egypte mais c’est bien l’Algérie. Le réveil de l’animal immonde serait terrible.

La communauté internationale craint-elle un changement de régime en place ? Un chan-gement du système politique est-il souhaité ?

Ce que la communauté internationale craint le plus, ce n’est pas un changement des régimes

en place, devenus par ailleurs encombrants, mais c’est bien la radicalisation du mouvement populaire. Les Etats-Unis ont une solide tradition d’hostilité envers tout ce qui est populaire. Ben Ali a réussi à fuir parce que les Américains en col-lusion avec la hiérarchie des forces sécuritaires lui ont laissé une issue de sortie en prenant de vitesse tous les acteurs extérieurs, y compris les Fran-çais. La pression des Américains, des Français et d’autres acteurs internationaux ne s’était pas relâchée tant que la constitution du gouvernement d’union nationale ne s’était pas faite. Cette ingé-rence extérieure a réussi à maintenir en fonction deux figures-clefs de l’ancien régime, le Premier ministre et le ministre de la Justice. Le jugement du régime de Ben Ali n’aura pas lieu en dépit de la pression de la rue. Peut-on imaginer pour un bref moment un tribunal populaire juger le couple Zine El Abidine et Leïla Ben Ali, comme ce fut cas pour le couple Nicolae et Elena Ceausescu de Roumanie en 1989 ? Le politiquement correct ne tient pas à soulever cette question qui fâche.

La question qui taraude les esprits ici et ailleurs est le rôle de l’armée algérienne en cas de soulèvement populaire ? L’armée va-t-elle s’interposer entre les manifestants et la police, comme c’est le cas en Tunisie et en Egypte ?

Sans surprise, l’armée tunisienne a refusé de tirer sur les manifestants. L’armée tunisienne avec à peine 35 000 hommes a été de tout temps mise

à l’écart de la politi-que, contrairement à l’armée algérienne ou égyptienne. Une fois au pouvoir, Ben Ali a continué sa dépoliti-sation en développant la police et les servi-ces secrets. La grande surprise est venue de l’Egypte. Après la dé-route d’un appareil po-licier désuet, l’armée a investi les rues pour

sécuriser les édifices publics sous l’assaut des «baltagyya» et des casseurs. Même si l’ordre de tirer sur les foules aurait été donné, il n’aurait pas été exécuté par l’ensemble des soldats. Les hom-mes de troupes tiennent coûte que coûte à préser-ver le symbole de l’unité nationale. Personne ne souhaite un bain de sang sauf probablement les protagonistes de la partition nationale. Dans une telle éventualité, un plan militaire américain, pré-paré depuis la fin de la guerre en Irak, sera mis en place pour évacuer les ressortissants de ce pays.

Comment se présente aujourd’hui la situa-tion politique en Algérie ?

Dans notre pays, l’armée investira la rue si l’appareil policier s’effondre brutalement. Bien que la police algérienne soit mieux équipée que la police égyptienne, son appareil collapserait rapidement sous une forte pression populaire. Plus important, la police algérienne, à l’instar des autres polices arabes, n’est pas convaincue de la légitimité de faire régner un ordre sécuritaire militarisé. Donc, l’armée sera appelée à venir en aide à la police. Je ne pense pas que l’armée algérienne tirait sur «un chahut de gamins» pour faire 500 victimes en quelques jours. L’état-major l’a fait impliquer dans une lutte de clans pour laquelle elle n’était pas préparée. Elle avait ainsi perdu brutalement la légitimité révolutionnaire dont elle se prévalait. L’armée d’aujourd’hui n’est pas celle des années 80 et 90. L’armée a déjà fait sa mue, la professionnalisation des forces armées est bien avancée aujourd’hui.

En plus, la lutte antiterroriste a permis aux soldats d’acquérir une plus grande maîtrise sur la gâchette. La grande inconnue dans ce puzzle reste néanmoins la réaction de la police politique. Au fil de la crise sécuritaire, la police politique en se redéployant horizontalement et verticalement est devenue la plus grande force politique, une force au-dessus de la mêlée. Si le raïs Moubarak reste le chef de cette institution, ce n’est pas le cas pour

tous les pays arabes. La grande particularité algé-rienne, c’est que c’est l’armée qui a créé l’Etat dans ce pays, ce n’est pas l’Etat qui a créé l’armée nationale.

Où va conduire ce mouvement de révolte, à l’incertitude, au chaos, à un changement radi-cal du régime en place ou à un remplacement d’un clan par un autre ?

La question fondamentale à laquelle il est très difficile aujourd’hui de répondre avec exactitude est associée à la nature réelle du changement po-litique en perspective. Ce mouvement sera-t-il seulement en mesure de remplacer une clique par une autre ou bien sera-t-il en mesure de mettre en place une nouvelle transition politique dont ses grands enjeux doivent être clairement définis ? Je pense que le fait que la tête du régime autoritaire tombe à la suite seulement de quelques semaines de protestation est en soi une grande victoire po-litique pour la génération montante. La révolution tunisienne a remporté déjà, en moins de deux mois dans un contexte régional et international très hostile, un succès mondial. A ce titre, elle pourrait être comparée à la Révolution française qui a duré 10 longues années, de 1789-1799, la Révolution américaine, sept ans, de 1756-1763, ou la Révolution bolchevique 5 ans, de 1917 à 1922. Chaque révolution fait face à une contre- révolution qui plonge à un moment donné le pays dans l’incertitude.

Quels sont les scénarii possibles ?Jusqu’à aujourd’hui, il est très difficile de

spéculer sur l’évolution de la situation politique, l’on assiste à une accélération des événements. Le processus révolutionnaire est à la croisée des che-mins. Il faut attendre l’apparition d’autres cas de figure pour se faire une idée assez précise. Dans cette perspective, comme je viens de l’examiner, l’Algérie est au centre du nouvel ordre régional en gestation. Toujours est-il, je vois 3 scénarios plausibles. Pour faire court, le scénario islamiste, le scénario militaire et le scénario hybride. Tout le monde redoute le premier scénario. Comme par le passé, la presse occidentale agite «l’épouvantail islamiste» pour soutenir la mise en application du second scénario.

Rappelons, même au plus fort moment de l’is-lamisme radical, ce scénario n’était pas «naturel» ni en Egypte ni en Algérie.

Des circonstances bien particulières qui res-tent à élucider ont fait que les islamistes pouvaient prendre le pouvoir par les urnes. Cette période de confusion émaillée par des conflits armés pour le contrôle de rentes de situation tout en favorisant la modernisation de l’appareil sécuritaire au dé-triment de la promotion de la liberté de la presse a produit néanmoins un esprit conservateur préjudiciable pour la justice sociale et la démo-cratie. Plus dangereusement, la société arabe s’est islamisée culturellement sans être sous influence directe des partis islamistes. Le second scénario semble prendre forme en Egypte au regard de la nomination de militaires à des postes-clefs. La communauté internationale sous la houlette des Etats-Unis et d’Israël, pris de court par les événe-ments, semblent soutenir ce scénario. Par contre, la Tunisie s’achemine vers le troisième scénario par lequel de nouveaux acteurs participeront à la mise en place de mécanismes institutionnels devant déboucher sur une transition politique. La grande inconnue dans ce nouvel échiquier régio-nal reste bien entendu l’Algérie. Le monde a les yeux rivés sur notre pays.

Le silence du pouvoir, en dépit d’un activisme factice comme réponse aux émeutes du 5 janvier 20011, inquiète tout le monde. Mais lorsque le ministre de l’Intérieur, au pouvoir depuis l’indé-pendance nationale, déclare qu’il n’autorise aucu-ne manifestation pacifiste initiée par la société civile, c’est que la puissance publique ne semble pas entendre ni la grogne populaire et ni la chute du mur de la peur. Une fois encore, le pouvoir rate définitivement sa rencontre avec l’histoire, comme c’est le cas avec le raïs Hosni Moubarak et avant lui le général Ben Ali. H. T.

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Si le mouvement social algérien implosait dans le contexte

régional actuel, il sera plus radical que les

autres.

El Watan - Mardi 8 février 2011 - 8

I N T E R V I E W

RACHID TLEMÇANI. Politologue

«La culture de l’émeute est la seule expression politique audible»Propos recueillis par

Hamid Tahri

Des manifestations se sont propagées rapi-dement dans plusieurs pays arabes : Tunisie, Algérie, Egypte, Jordanie, Yémen et Soudan. Quel est votre éclairage sur cette onde de choc qui a surpris tout le monde ?

Rappelons tout d’abord qu’au début des an-nées 1990, l’empire communiste, sous la houlette de l’URSS, s’était brutalement effondré sous la pression de la rue. En quelques mois, des régimes honnis et usés jusqu’à la corde disparaissaient les uns après les autres. L’effondrement du Mur de Berlin avait surpris tout le monde, à l’Est comme à l’Ouest. Même les experts, animés par un anti-stalinisme viscéral, ont été pris de court par ce vent de liberté. Personne n’avait pensé que la rue pourrait un jour faire tomber le sys-tème totalitaire. La succession de révolutions en Europe de l’Est, survenue après la chute de dic-tatures militaires sud-américaines, avait conduit à conclure hâtivement que la région du MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ne connaîtra pas de mouvement démocratique. Les sociétés arabes sont trop archaïques et amorphes pour se révolter contre l’ordre autoritaire des maréchaux, généraux militaires, rois, princes et darwiches. Le changement politique ne pourrait venir donc que de la communauté internationale. Dans cette perspective, le président George Bush a mis en place, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, une politique «tout sécuritaire» pour démo-cratiser les pays arabes. Comme premier bilan en Irak, un million de personnes tuées, 3 à 4 millions de déplacés et un pays ruiné par une guerre asy-métrique de plusieurs années. L’exception arabe est rapidement devenue un élément fort dans la théorie de la transition démocratique. Cette théo-rie faite d’un tissu de présomptions et de données statistiques erronées fut rapidement adoptée par les élites arabes, elles ont même amplifié son dis-cours idéologique.

Comment expliquez-vous que les popu-lations sortent soudainement dans les rues en bravant l’état de siège et le couvre-feu ? Le mur de la peur n’est-il pas tombé brutale-ment ?

Ces derniers temps, des milliers de manifes-tants envahissent spontanément chaque jour les rues dans les pays arabes. Ces événements ne sont, selon Noam Chomsky, comparables nulle part ailleurs. Ils revendiquent clairement une jus-tice sociale, des libertés, de la dignité, la fin du règne de la hogra. Le pouvoir des kleptomanes est de plus en plus contesté et rejeté dans sa tota-lité. Marginalisée, représentant plus de 70% de la population, la jeune génération s’est accaparée de l’espace public sans demander l’autorisation aux bureaucrates. Les populations n’ont plus peur du régime policier et corrompu, l’abus d’obéissance à un pouvoir arbitraire s’est transformé soudai-nement en révolte. La peur a changé de camp, la nomenklatura a commencé en catimini à évacuer sa progéniture à l’étranger. Ce mouvement démo-cratique fera tomber inéluctablement ces régimes un à un plus tôt que l’on ne l’avait imaginé. Cette

onde de choc n’est ni une colère ni une révolte, c’est un mouvement révolutionnaire qui s’est mis en branle ces dernières années. On est objective-ment devant un processus dans le sens classique du terme. C’est la première fois dans l’histoire qu’une révolution sociale est en marche dans le monde arabe et dans l’ensemble du monde musulman. Ce mouvement spontanément initié par les jeunes, les exclus, les marginaux et les laissés-pour-compte de l’économie de bazar a ra-pidement fédéré les couches moyennes citadines en un élan patriotique. Ce mouvement conduira inéluctablement les pays arabes à la modernité, en opposition aux tenants qui prédisaient «le choc de civilisations». Comme revendication immédiate, ce profond mouvement réclame, tout simplement, le départ des chefs d’Etat élus pourtant «démocra-tiquement» à la suite de scrutins supervisés par la communauté internationale. Comme en Tunisie, il n’y a pas eu de slogans anti-occidentaux et anti-Israéliens en Egypte et ailleurs. Le slogan mobi-lisateur de la révolution tunisienne, «Dégage», en s’adressant au président Zinedine Ben Ali, fut spontanément adopté par la rue arabe. Comme Emmanuel Todd le soutient, la Tunisie contribue-ra à faire passer le monde arabe de l’autre côté du miroir et rendre caduc le sempiternel discours sur l’incapacité structurelle des pays arabes à devenir des démocraties. La refondation des relations internationales est mise en place avec la participa-tion cette fois-ci des pays arabes.

Quels sont les facteurs externes et internes qui ont contribué à ce mouvement de protesta-

tion ? Sont-ils d’ordre socio-économique ou d’ordre politique ? Quelles ont été les réactions des gouver-nements à ces m a n i f e s t a -tions ?

La mise en place des p rog rammes d’ajustement structurel et des politiques

néolibérales sous la houlette des institutions internationales (Banque mondiale et FMI) a fini par accentuer la structuration sociale et à mar-ginaliser la société active. Les règles de jeu ont même changé dans l’économie de bazar une fois que les lobbies de l’import-import et les Tycoons ont fait main basse sur l’économie nationale. «Le droit d’entrée» dans l’économie nationale a atteint jusqu’à 50% du capital des investissements, pro-jets industriels ou containers. D’année en année, on a vu des investissements productifs, créateurs de valeur ajoutée et richesse nationale fondre comme neige au soleil ou se diriger vers d’autres ensembles géo-politiques. Lorsque la crise des subprimes en 2008 se déplaça sur l’économie réelle, la crise économique mondiale a rapide-ment secoué les économies spéculatives et ren-tières. Les denrées alimentaires que ces pays sont contraints d’importer ont vu leurs prix flamber. Au lieu de répondre politiquement aux modèles de développement économique en place, les gouvernements répondent dans la précipitation par des mesures technico-financières. Ils subven-tionnent les produits alimentaires en violant les élémentaires règles de la commercialité. Ils ont même trouvé, comme par enchantement, les fonds nécessaires pour faire des stocks de céréales pour parer éventuellement aux «émeutes de la faim». Mais ces mesures se sont révélées rapidement très insuffisantes au regard d’une demande sociale grandissante. Le pacte sécuritaire reposant sur la militarisation de la société contre la croissance économique et la consommation contre l’isla-misme radical n’est plus en mesure d’embrigader la jeunesse, notamment la génération des réseaux sociaux. Sur la crise de légitimité, à laquelle les pouvoirs prétoriens n’ont pas cessé d’en endurer depuis l’indépendance nationale, s’est greffée la crise du pacte sécuritaire. Le modèle de prédation imposé par la kalachnikov, le kamis et l’urne tru-quée a atteint ses limites congénitales.

L’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi a provoqué un mouvement de protestation en Tunisie qui a conduit à la fuite du président Ben Ali. Depuis cet acte, le suicide par immolation s’est répandu dans plusieurs pays arabes, alors que l’Islam inter-dit les suicides. Que représente pour vous le phénomène des harraga, l’immolation par le feu ou des autres formes de suicide ? Quelle est

la réaction des gouvernements face à ces nou-veaux phénomènes ?

Ces dernières années, les tentatives de suicide sous diverses formes se sont multipliées dans les pays arabes. Chaque année, des milliers de jeunes Maghrébins tentent de traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune. Dans la plupart des cas, ces jeunes hommes n’atteignent pas le rivage, ils sont repêchés comme des épaves par les gardes maritimes. Sous la pression des gouver-nements européens, les autorités locales tentent de freiner ce phénomène. Très cyniques, elles ont concocté des mesures administratives pour péna-liser ce comportement qu’on appelle en Algérie la harga. A ce suicide collectif vient se greffer ces dernières années un autre phénomène, le suicide individuel. Brisé, à 26 ans, par les difficultés à as-surer sa survie, Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu le 17 décembre dernier. Ce geste sacri-ficiel, qui a mis l’étincelle à un mouvement de protestation en gestation depuis les événements de Gafsa en 2008, est considéré comme l’instant fondateur de la révolution tunisienne. Depuis, les tentatives de suicide se multiplient un peu partout dans la région. En Algérie, l’immolation par le feu ne date pas de cette année. Déjà, en 2005, la presse privée a rapporté des cas d’immolation par le feu. On a comptabilisé ces derniers temps une dizaine de cas. Tout récemment, le 30 janvier 2011, un agent de sécurité a tenté de s’immoler par le feu avec sa fille, handicapée moteur, devant l’entrée de l’agence de la BDL à Staouéli, la banlieue ouest d’Alger. Par ce geste de désespoir, il a tenté de protester contre son licenciement après plus d’une dizaine d’années de service et le refus de la direction de la banque de l’assister dans la prise en charge de sa fille. Ces actes, très symboliques de l’échec des programmes de dé-veloppement mis en application sous la direction des institutions internationales, ne semblent pas émouvoir outre mesure les pouvoirs publics. Plus révoltant encore, un ministre algérien accuse sur les ondes de la chaîne publique que les parents des harraga instrumentalisent leurs enfants pour bénéficier du système social européen.

L’immolation est-elle en soi un acte de désespoir ? Lorsque le système politique est fermé à toute forme d’expression, le sui-cide peut-il être interprété comme un acte politique ?

L’immolation par le feu, apparu au IVe siècle av. J.-C. en Inde, ne prend une dimension politique qu’à partir des années 1960. L’immolation, le 16 janvier 1969 à Prague, de l’étudiant Jan Palach pour protester contre l’occupation soviétique de la Tchécoslovaquie est devenue le symbole de cette forme de contestation. Quant au Tunisien Boua-zizi, un jeune universitaire en chômage, il sou-haitait, par son acte de désespoir, faire honte au régime qui se targuait d’avoir réussi son décollage économique. Ce geste hyper douloureux qui est interdit par l’Islam est plus influent que l’acte du kamikaze. Cette vague d’immolations est en effet le reflet d’une tension sociale à son comble. Ces personnes ne se suicident pas en tant que musul-mans à l’instar des kamikazes palestiniens, mais en tant que citoyens auxquels les kleptomanes ont refusé le droit à une existence décente. Elles com-mettent un acte moderne qui leur donne immé-diatement accès à la mondialisation par l’image. La rue arabe n’est plus dans l’instrumentalisation des revendications islamiques que le slogan creux «l’Islam est la solution» avait fait vibrer durant les années 80 et 90. Elle est entrée de plain-pied dans une nouvelle logique, par ailleurs difficilement manipulable, c’est la logique des revendications sociales et politiques. Cette logique citoyenne est en effet totalement déconnectée de la religion.

Internet et les réseaux sociaux sont en train de jouer un rôle important dans la mobilisa-tion des manifestants en Tunisie et en Egypte et ailleurs. Ces réseaux occupent-ils une telle place en Algérie ?

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C’est la première fois dans l’histoire qu’une révolution sociale est en marche dans le monde arabe et dans

l’ensemble du monde musulman.

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 10

L ’ É V É N E M E N T

SUR DÉCISION DES DÉPUTÉS EN TUNISIE

Le président autorisé à prendre des décrets-lois

Une très large majorité des députés tunisiens a approuvé hier une loi permettant au prési-

dent intérimaire, Foued Mebazaâ, de gouverner par décrets-lois et de contourner ainsi leur assemblée dominée par l’ex-parti au pouvoir, selon l’AFP. Sur les 195 députés présents, 177 ont voté pour, 16 contre (des représentants des petits partis d’opposition légaux), et 2 élus du Rassemble-ment constitutionnel démocratique (RCD), de l’ex-président Ben Ali, se sont abstenus, a indiqué Lazhar Dhifi, le rapporteur de la com-mission des affaires sociales et des droits de l’homme, qui a présenté le texte. L’Assemblée nationale compte au total 214 dé-putés. Le Sénat (chambre des conseillers) doit se prononcer mercredi (bien mercredi) sur le même texte avant d’être ratifié par le président Foued Mebazaâ puis publié au Journal officiel. «Ce projet de loi va permettre au président inté-rimaire de prendre des décrets-lois, conformé-ment à l’article 28 de la Constitution», a déclaré Mohammed Ghannouchi devant les députés en session plénière au palais du Bardo, le siège du

Parlement, pour leur première réunion depuis la chute du président Ben Ali le 14 janvier dernier. Une fois adoptée définitivement par le Parle-ment bicaméral, cette loi permettra, entre autres, au chef de l’Etat par intérim de prendre des décrets concernant notamment l’amnistie géné-rale, les textes internationaux relatifs aux droits de l’homme, l’organisation des partis politiques, le terrorisme et le blanchiment, a précisé la com-mission rapporteuse du texte. «Le temps est pré-cieux. Ces décrets-lois, la Tunisie en a vraiment besoin pour écarter les dangers» qui menacent les acquis de la révolution populaire, a martelé le Premier ministre. «La Tunisie est confrontée à des dangers. Il y a des personnes qui veulent faire revenir la Tunisie en arrière, mais nous devons honorer nos martyrs qui se sont battus pour la liberté», a-t-il insisté. Alors que les députés débattaient du texte, des centaines de manifestants se sont regroupés à l’extérieur du palais du Bardo pour réclamer la «dissolution du Parlement», dominé à 80% par le RCD, toujours légal mais suspendu dimanche de toute activité par les autorités de transition.

L ’instabilité dans le monde arabe ne constitue pas une

menace militaire pour l’OTAN mais pourrait provoquer un regain de l’immigration illé-gale en Europe, a estimé hier le secrétaire général de l’Al-liance atlantique, Anders Fogh Rasmussen, selon l’AFP. «Je ne considère pas la situation dans le sud de la Méditerranée comme représentant directe-ment un danger pour l’OTAN ou pour ses membres», a-t-il observé à propos du vent de fronde en Egypte et Tunisie. Toutefois, «l’évolution au Moyen-Orient et en Afrique du Nord peut avoir un impact sur le processus de paix au Moyen-Orient et l’instabilité dans la région aussi avoir, sur le plus long terme, un impact négatif sur l’économie de cette région,

entraînant de l’immigration il-légale, en Europe» entre autres, a-t-il estimé. «L’OTAN n’a aucune intention de s’ingérer dans les événements en Egyp-te» mais «au sein de l’Alliance, nous pouvons discuter de tous les sujets qui intéresseraient l’un ou l’autre allié, y compris de l’Egypte et de l’Afrique du Nord», a noté M. Rasmussen. «D’autant que les pays concer-nés sont nos partenaires dans le cadre du Dialogue méditer-ranéen», a-t-il rappelé. Six pays arabes participent à ce dialogue institutionnel avec l’OTAN, à savoir l’Egypte, la Jordanie, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie ainsi qu’Israël. Aussi, a souligné M. Rasmus-sen, «est-il assez naturel que nous suivions avec grand in-térêt la situation en Egypte et

dans d’autres pays». Le secré-taire général de l’OTAN a indi-qué que les ambassadeurs des 28 pays membres constituant le Conseil de l’Atlantique-Nord se rendraient avec lui au Qatar du 14 au 16 février pour une réunion avec les pays du Golfe et a dit «supposer que nos par-tenaires trouveront intéressant d’échanger les points de vue sur la situation» régionale. En résumé, a-t-il souligné, «permettez-moi de vous rappe-ler que l’OTAN ne prend aucu-ne part active dans le proces-sus de paix ou la tournure des événements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», mais que des discussions en son sein ne sont pas exclues «sur tel ou tel sujet» qu’un des alliés serait susceptible de soulever.

R. I.

MALGRÉ L’AMORCE DU DIALOGUE EN ÉGYPTE

Poursuite des manifestations

Les manifestations contre le régime du président Moubarak se sont poursuivies, hier en Egypte. Selon

l’AFP, des manifestants ont bloqué l’accès des fonctionnaires à un édifice public situé sur la place Tahrir, au Caire. Ainsi, malgré l’amorce du dialogue national dimanche par le vice-président Omar Souleïmane entre les tenants du système et l’opposition, dont les islamistes, les manifestants continuent à réclamer le départ du président Mou-barak. Lequel continue à s’accrocher au pouvoir. Ainsi, les groupes de jeunes qui ont initié le soulèvement se sont orga-nisés en coalition et restent déterminés à poursuivre leur contestation jusqu’au départ de Hosni Moubarak. De son côté, le président américain, Barack Obama, a déclaré, hier, que le processus politique amorcé en Egypte a effectué des «progrès». «Evidemment, l’Egypte doit négocier un chemine-ment» politique. «Et ils font des pro-grès», a-t-il relevé. Cependant, le mouvement des Frères musulmans ne compte-t-il pas tirer des dividendes de ce dialogue ? Sachant qu’il est officiellement interdit depuis

1954 ? Membre de ce courant isla-miste, Salah Mohamad a indiqué, hier : «Personnellement, je regrette l’idée de ce dialogue national.» Et de poursui-vre : «Mais je comprends le besoin de reconnaissance de certains dirigeants.»Membre du mouvement d’opposition Kifaya, Abdelhalim Qandil a relevé qu’«il y a une vague de colère dans les rues appelant à la démission de Mou-barak et elle ne peut être ignorée. Les gens, à cette table, parlent dans le vide.» Cela dit, des divergences sont apparues lors de la séance de dialogue national. Le porte-parole du gouvernement, Ma-gdi Radi, a relevé que les participants à cette rencontre se sont mis d’accord sur «une transition pacifique du pouvoir basée sur la Constitution». Cependant, les Frères musulmans, par la voix d’un de leurs hauts responsables, Mohamed Mursi, ont dénoncé l’insuffisance des réformes proposées. Les propositions consistent, entre autres, en l’ouverture d’un bureau destiné à recevoir les plain-tes concernant les prisonniers politiques et la levée des restrictions imposées aux médias, ainsi que la levée de l’état d’ur-gence «selon la situation sécuritaire».

L’état d’urgence en vigueur en Egypte a été décrété en 1981 suite à l’assassinat du président Anouar Al Sadate. Il est ré-gulièrement reconduit. Dimanche der-nier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a indiqué que son pays refusait le «diktat» de l’étranger. Il a accusé par ailleurs des diplomates étrangers d’avoir «tenté de faire entrer des armes et des appareils de télécom-munications dans des valises diploma-tiques». Le même jour, l’opposant Mo-hamed El Baradei a assuré ne pas avoir été invité au dialogue pouvoir-Frères musulmans, qualifiant ces discussions d’«opaques». Le vice-président Omar Souleïmane a refusé d’assumer les pouvoirs de Moubarak, comme le lui a demandé l’opposition. Depuis le 3 février, les manifestations se déroulent le plus souvent dans le calme. Des heurts entre policiers et ma-nifestants durant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti-Moubarak le 2 février, ont fait au moins 300 morts, selon un bilan non confirmé de l’ONU, et des milliers de blessés selon des sources officielles et médicales. Amnay I.

INSTABILITÉ DANS LE MONDE ARABE

L’OTAN prévoit un regain de l’immigration clandestine

UNE FORTUNE DE PLUS DE 40 MILLIARDS DE DOLLARS

Le clan Moubarak aussi riche que Bill Gates !

Le Mexicain Carlos Slim et les Américains Bill Gates et Waren Buffet seraient sérieusement bousculés dans le jardin des riches par la famille Moubarak. Le journal britannique The Guardian,

réputé pour son sérieux, a estimé, dans une récente édition, la fortune du clan du dictateur égyptien à 40, voire à 70 milliards de dollars. Cela fait plus que la fortune du patron de Microsoft qui est de 54 milliards de dollars. Pour certains, ces estimations sont exagérées, pour d’autres, les avoirs des Moubarak seraient plus importants, car souvent enregis-trés sous d’autres noms, y compris dans les paradis fiscaux tels que les îles Caïman ou le Luxembourg. Il y a d’abord, Gamel Moubarak, celui qui devait hériter «le trône» de l’Egypte. D’après The Sun, un autre journal britannique, le fils aîné du maître du Caire possède un luxueux palais au quartier de Knightsbridge, à côté du célèbre magasin Harrods, à Londres. La valeur du Wilton Place est estimée à 13,5 mil-liards de dollars. Gamel Moubarak a, d’après une enquête de la chaîne américaine ABC News, fait fortune dans la spéculation sur la dette souveraine de l’Egypte depuis le milieu des années 1980. Tout cela est géré par la société Medinvest basée à Londres, toujours au quartier de Knightsbridge. Le fils aîné de Hosni Moubarak a gagné énormément d’argent dans la revente de terrains rachetés à l’armée et cédés ensuite à des industriels. Les avoirs de Gamel Moubarak, estimés à 17 mil-liards de dollars, sont placés dans des banques en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Suisse. Comme son frère, Alaa, Gamel a placé de l’argent dans des fonds d’investissement en Améri-que du Nord, en Europe et en Asie. La fortune de Alaa Moubarak serait de 8 milliards de dollars. Il pos-sède deux avions privés, un yacht royal, des magasins à Rodeo Road à Los Angeles et à la 5e avenue à New York, ces deux rues commerçantes sont les plus chères au monde. La spécialité du «papa» est, selon les experts, la prise de commission sur les nombreux contrats d’armement que l’Egypte est forcée de signer, compte tenu de la sensibilité de sa situation géographique entre le Moyen-Orient et l’Afrique. D’après The Guardian, la famille Moubarak exigeait, au mépris de la loi, à tout investisseur étranger, qui s’installe en Egypte, une joint-venture avec un partenaire local à hauteur de 20%. A travers ce moyen, les Mouba-rak s’engouffrent dans le capital de toutes les entreprises étrangères qui activent dans le pays. Le clan Trabelsi-Ben Ali n’a visiblement fait que copier le modèle en Tunisie ! Hosni Moubarak et son fils ont éga-lement des intérêts dans les sociétés militaires, car en Egypte, l’armée est un acteur économique. Elle a investi dans tous les secteurs, y com-pris le tourisme et l’agriculture. Une grande partie de l’infrastructure hôtelière de la côte de la mer Rouge est la propriété des Moubarak, dont les célèbres Nâama Bay et Charm El Cheikh. Les Moubarak ont de nombreuses propriétés (villas, appartements) en Allemagne, en France, en Suisse, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et aux Emi-rats arabes unis. Une partie importante de leurs avoirs sont déposés dans les banques suisse et britannique, UBS et Bank of Scotland. La fortune est éparpillée pour compliquer une éventuelle traque par les mécanismes internationaux en cas de chute de la dictature au Caire. «Ce mode d’accumulation de richesses est un modèle appliqué par d’autres dictateurs du Moyen-Orient afin que leur fortune ne soit pas saisie au cours d’un changement de pouvoir. Ces dirigeants prévoient ce cas», a estimé Amaney Jamal, professeur de sciences politiques à la Princeton University, citée par The Guardian. Fayçal Métaoui

Des protestataires sur la place Tahrir arboraient symboliquement, hier, un carton rouge contre Moubarak

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L ’ É V É N E M E N T

LE 10e FSM DÉDIÉ À LA GLOIRE DE LA PROPAGANDE MAROCAINE

La voix des Sahraouis étouff ée à DakarDakar ( Sénégal)

De notre envoyé spécial

La dixième édition du Forum social mondial (FSM) 2011 a commen-cé ses travaux dimanche après-

midi à Dakar (Sénégal). Ils étaient près de 60 000 militants alter+mondialistes à battre le pavé dans les grandes artères de la capitale sénégalaise pour dire aux dirigeants de la planète qu’un autre monde, plus juste voire meilleur, est encore possible. Quoi de plus normal que d’entamer cette 10e édition par une marche de protestation qui s’est ébran-lée du siège de la Radio Télévision du Sénégal (RTS) vers l’université Cheikh Anta Diop, qui accueille le forum, sur près d’une dizaine de kilomètre. Couleurs bigarrées, slogans hostiles au monde capitaliste et aux multina-tionales, ces milliers de participants ont bravé un soleil de plomb pour crier leur colère d’un monde injuste dans toutes les langues. L’ambiance festive et carnavalesque par endroits ajouter au rythme des chants et danses auront rythmé ce grand moment de commu-nion mondiale de ceux qui se sentent à l’écart du développement. Et pour une telle démonstration de force, les alter-mondialistes ont accueilli en guest-star, le président colombien Evo-Morales, qui, chaussé de trainings marrons, a lui aussi sué comme toute la foule tout au long du parcours. Pas loin de lui, on pouvait apercevoir le porte- parole du Parti socialiste français, Benoît Ha-mon, marcher l’air plutôt joyeux. Sa patronne, Martine Aubry, elle, a aban-donné l’épreuve juste après les premiè-

res centaines de mètres. La chaleur était en effet telle qu’il était difficile pour les habitués des salons parisiens et des plateaux télé de tenir. Mais le FSM est un rendez-vous social annuel vital à honorer pour les politiques qui veulent montrer leur ancrage à gauche pour subjuguer les «masses». Mais depuis la première édition à Porto Alegre, au Brésil en 2001, le FSM semble tomber dans le spectacle et le ronron. A Dakar en tout cas, on a pas l’impression que la ou les causes défendues sont partagées par tous les déçus de la planète. Pis en-core, on assiste même à une répression de ceux qui ne partagent pas les com-bats douteux de certaines parties.

EN TERRITOIRE CONQUIS

Tout le monde a vu, en effet, comment une grappe de militants sahraouis qui a pu passer entre les mailles de la po-lice marocaine pour venir ici à Dakar, se faire encercler par les envoyés spé-ciaux de sa majesté, en pleine marche pour «éteindre» leurs voix et cacher leurs drapeaux. Ce fut un comporte-ment odieux à voir dans une manifes-tation censée rassembler tout le monde quelle que soient leurs couleurs ou leurs origines. Mais «l’armée» de 600 personnes dépêchée par les autorités marocaines ici à Dakar a tout fait pour étouffer la voix des sans-voix sahraouis. A eux seuls, ils constituent un bon pourcentage de l’ensemble de participants au 10e forum alter mondialiste. Conscient de l’impor-tance d’une telle tribune mondiale pour prêcher la «bonne parole» du Sahara «marocain», le Maroc a investi

en force ce royaume de la protesta. Drapeaux diffus, pancartes, affiches et autres banderoles sont bruyamment agités par des centaines de Marocains, tout au long de la célèbre avenue Malick, au centre de Dakar. Et pour mettre un peu d’ambiance, et bien sûr narguer les Sahraouis, ces militants associatifs «makhzenisés» entonnent à tue-tête des chants à la gloire du roi. Il est du reste facile à deviner que les Marocains se sentent ici au Sénégal parfaitement chez eux, en ce sens que ce pays, pour des raisons écono-miques, épouse leur «cause». Et cet alignement trop marocain du forum se voit aussi au niveau des stands d’ex-position où les drapeaux du royaume trônent quasiment partout dans les coins et recoins de l’université Cheikh Anta Diop. Cela frise carrément l’en-

vahissement et la récupération d’un événement censé être une tribune internationale pour les causes consen-suelles. Et pour cause, même dans les ateliers, il est difficile pour les 60 000 autres participants venus du Brésil, de Cuba, d’Europe, d’Asie et même d’Australie, de pouvoir placer un «mot» face à la déferlante thématique marocaine.

ALGÉRIE, LES SECONDS RÔLES...

Tout se passe comme si les maux de l’humanité se résumaient aux Sa-hraouis, et qu’il suffirait aux alter-mondialistes de soutenir la coloni-sation marocaine pour que le monde soit meilleur. C’est pousser jusqu’à la caricature l’idée répandue ici à Dakar y compris dans les travaux des ateliers où l’on croirait que les thèmes ont

été choisis à Rabat ou à Casablanca. Morceaux choisis : «Dynamisme de la femme sahraouie, leader dans le do-maine associatif, économique et poli-tique pour conforter l’attachement des femmes marocaines du Sud à la patrie, le Maroc». Ou encore, «La femme sahraouie depuis la marche verte» et le «Rôle des conseils municipaux dans le développement humain dans la région du Sahara et au Maroc». Un «rôle» qu’on a pu voir de près lors des événements de Gdeim Izik. Cela étant dit, et pour apporter la contradiction à cette propagande marocaine, un atelier devait se pencher hier après-midi sur le thème : «Le Sahara occidental : la dernière colonie africaine». La petite délégation sahraouie d’une trentaine de militants compte bien exploiter cette occasion pour se faire entendre en compagnie des acteurs associatifs algériens, présents ici à Dakar. Mais il y a visiblement un déséquilibre des forces en présence. Les quelque 30 participants algériens ramenés par le CNES ne pourront même pas croiser les mots avec cette mysté-rieuse association des Marocains vic-times d’expulsion arbitraire en Algérie (AMVAA) qui répand sa littérature dans le journal officiel du forum. C’est dire qu’en matière de lobbying dans ce genre de forum, l’Algérie est très loin du compte. Si le Maroc a pratiquement conquis l’Afrique noire, l’Algérie pa-raît ici dans un continent étranger, loin des salons du NEPAD et de l’Union africaine que le Maroc ignore depuis longtemps. Cela veut tout dire.

Hassan Moali

Harlem Désir, Martine Aubry et Lula da Silva, au Forum social mondial, à Dakar

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L’insécurité qui règne dans la ville de Aïn Taya, à l’est d’Alger, relève du déconcertant, tant le

phénomène a pris des proportions alarmantes ces derniers temps. De la petite délinquance à commencer par les petits larcins dans les quartiers, la ville est passée à un stade supérieur, celui du grand banditisme. Cette situation a engendré une véritable psychose parmi la population, et a fini par don-ner à l’agglomération des allures de morbidité. Cette hausse en terme de criminalité a été amorcée par des vols de voitures, particulièrement des gros-ses cylindrées. Plusieurs habitants de la commune en ont fait les frais. «Des voitures de type tout-terrain ont été la cible de voleurs professionnels ces derniers temps. Ainsi, certains ha-bitants du centre-ville ont été délestés de leurs voitures non loin de chez eux et ce en plein jour», affirme un habitant.Les actes de banditisme à Aïn Taya ne se sont pas limités aux seuls vols de voitures. Le phénomène est monté crescendo en quelques mois seulement, en passant cette fois-ci aux cambriola-ges. Des maisons et des commerces ont été, il y a peu de temps, la cible de cambrioleurs professionnels, à l’instar du domicile du propriétaire d’établis-sement hôtelier Le Chalet normand, qui a été assailli par un groupe de malfaiteurs la nuit du 19 décembre. Les cambrioleurs, munis d’armes à feu, n’ont pas hésité à séquestrer le proprié-taire pour lui dérober une importante

somme d’argent. Les services de sécu-rité ont pu néanmoins arrêter le gang, le 24 du même mois. Sept des malfaiteurs ont été placés sous mandat de dépôt, un sous contrôl judiciaire et un pistolet automatique a été récupéré. Quelques jours après cet événement qui a secoué la ville, une autre bande de malfrats s’est attaquée au propriétaire du Gourbi, un restaurant à Aïn El Beïda (Suffren), à l’entrée de Aïn Taya. Les six cambrioleurs, qui se sont intro-duits dans la maison, ont ligoté leurs victimes, un septuagénaire et son fils, et pris une importante somme d’argent,

ainsi que des bijoux appartenant à la défunte épouse du commerçant. Cinq jours après, les services de sécurité, après enquête, ont arrêté les cambrio-leurs. Cinq ont été mis sous mandat de dépôt et un placé sous contrôle judiciaire. Selon les habitants de la commune, bien que ces actes ne soient aucunement l’apanage de la seule ville de Aïn Taya, il n’en demeure pas moins que leur gravité réside dans le fait qu’ils soient commis non pas dans les quartiers périphériques, mais en plein centre-ville. «Nous n’avons pas connu de par le passé ce genre de

délinquance, du moins pas au centre- ville. Les plus graves faits en matière de banditisme ne dépassaient pas quel-ques petits vols commis çà et là», nous affirme-t-on sur place. La ville de Aïn Taya, qui est connue depuis toujours pour sa tranquillité exemplaire, tend ces derniers temps à devenir un véritable foyer de la grande délinquance, d’où la nécessité de ren-forcer la présence policière en vue de rassurer les habitants, qui subissent de plein fouet cette montée de la crimina-lité. K. Saci

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ALGER INFO

● La commune de Aïn Taya connaît une montée alarmante des actes de délinquance, notamment les cambriolages de maisons.

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HORAIRES DES PRIERES

Fedjr 06h16 Dohr 12h02Asser 15h58Maghreb 18h23Icha 19h43

Qui est Louis Paysant ? M. Tchoubane

BARAKI : RAMASSAGE DES ORDURES DÉFAILLANT

Des tas d’ordures ménagères se sont amoncelés devant les blocs de la cité urbaine des 2004 Logements et dans plusieurs quartiers de la commune de Baraki. Les habitants, indignés par cette situation qui n’est jamais réglée, affirment que le nombre de camions de ramassage d’ordures reste insuffisant, malgré les assurances des autorités locales. A raison de 3 véhicules à benne qui passent chaque jour, «le ramassage ne se fait pas entièrement, en raison des grosses quantités d’ordures entassées sur les trottoirs», se plaignent des habitants des immeubles situés à proximité de la poste. Certains d’entre eux se désolent, également, de la détérioration des niches pour les déchets et proposent la construction de nouveaux dépotoirs.

PROTECTION CIVILE : FORMATION EN SECOURISME DE MASSE

Une formation en secourisme de masse est organisée au niveau de quatre unités de la Protection civile (Chéraga, Birtouta, Aïn Taya et El Harrach). C’est la deuxième session de ce genre, après celle organisée l’an dernier à travers quelques communes de la wilaya d’Alger. Elle est destinée au grand public et s’étalera sur trois semaines. «Les personnes formées seront imprégnées des gestes utiles et vitaux pour la réanimation et l’assistance à un blessé avant l’arrivée des secours professionnels», explique-t-on au niveau de la cellule de communication de la Protection civile de la wilaya d’Alger. Assurée par des médecins et des officiers formateurs de la Protection civile, cette formation sera sanctionnée d’un diplôme en secourisme.D’autres sessions seront programmées au courant de l’année, «vu le succès connu à travers les premières expériences dans le domaine».

Le siège de l’APC de Aïn Taya

Près de cinquante ans après le recouvrement de notre indépendance, cer-taines institutions continuent d’ignorer la mémoire collective, voire font

perdurer l’absurdité insensée dans la conscience de l’altérité. Quoi de plus cynique lorsqu’elles lèguent à la postérité des personnages qui n’ont rien à voir avec notre histoire. En clair, des noms qui s’opposent effrontément à l’opinion commune. Après la plaque toponymique portant le nom d’une rue — à Bab El Oued — de Montagnac, sinistre alter ego de Pélissier et Ran-don, ou celle apposée à El Biar au nom de Louis Rouget, homme analphabè-te, ayant défrayé la chronique au milieu du XIXe siècle, dans le monde rural de l’Hexagone, voilà que la commission de dénomination des rues cumule une autre bourde qu’elle inscrit au panthéon de son inintelligence. Oui. Im-pudente plaque que celle collée, alors par le défunt GGA, sur l’angle d’une des rues de la commune de Bab El Oued, rebaptisée, comble de l’absurde et du cynisme, au nom de Louis Paysant. Ni le ministère de l’Intérieur ni celui des Moudjahiddine, encore moins le premier magistrat de la commune, ne daignent bon de nous éclairer sur le bien-fondé de cette désignation somme toute ridicule. Moi, votre serviteur, je me suis trituré les méninges pour saisir l’énigme de cette «légitimité». J’ai fait l’effort de parcourir quelques archives sur la personnalité et le parcours de Louis Paysant. Résultat de mon humble recherche ? Aucun attribut du personnage digne d’être pérennisé dans notre conscience, sinon un soldat distingué et décoré du titre de Légion d’honneur par l’armée française durant la guerre de 1914-1918, donc un valeureux bidasse qui a servi sa république et serait tout indiqué à être porté dans la mémoire des siens, dans l’Ardèche ou en Champagne. Si le médaillé militaire que l’administration coloniale avait jugé opportun de perpétuer — à l’époque — sa mémoire le long d’une rue à Bab El Oued, notre admi-nistration a fait mieux en tenant à sceller honteusement une nouvelle plaque en 1997. Ingénieuse idée de la part de la commission algéro-algérienne chargée de cette mission a fortiori lorsqu’on sait que nombre de nos chou-hada sont mis aux oubliettes. Et je me fais l’économie de bourdes constatées ici et là, pour ne citer que quelques noms de chouhada portés sur des îlots d’immeubles, de manière éculée ou encore le père du scoutisme, Mohamed Bouras qui n’a mérité qu’un passage pas plus long que cinq mètres.

INSÉCURITÉ ET BANDITISME À AÏN TAYA

INSTANTANÉ SITE AADL (OULED FAYET)BATAILLES RANGÉES Une bagarre a opposé, dans la nuit

de dimanche, des jeunes venus de la cité des logements sociaux de Ouled Fayet à des résidants, à l’entrée du site AADL. «Des jeunes de l’oued sont venus, vers 21h, prêter main forte à un des leurs qui aurait été brutalisé par des habitants originaires de Ouled Fayet. Ces jeunes étaient munis de sabres et d’autres objets contondants. Les habi-tants de l’AADL, habitués à ces scènes, sont restés calfeutrés chez eux», raconte, toujours sous le choc, un résidant du site. Les habitants assurent qu’ils sont abandonnés par les services de sécurité. «La police n’est pas intervenue, prétex-tant que le site ne relève pas de ses com-pétences. Les gendarmes appelés sur le numéro vert (10 55) ne répondaient pas. Ca sonnait dans le vide. Il a fallu qu’un habitant appelle un gendarme de

sa connaissance pour qu’ils daignent venir, mais une heure après le début des hostilités. Une fois sur place, les darkis n’ont rien fait. Les jeunes, assurés de l’impunité, sont partis d’eux-mêmes. Aucun d’eux n’a été interpellé alors qu’ils sont connus des services de sé-curité», s’étonnent des habitants. Une pétition a pourtant été signée pour faire réagir les autorités, en vain. «Le site AADL a connu des actes de banditisme. En mars dernier, 23 voitures ont été saccagées. Des habitants sont molestés sans qu’aucune autorité n’intervienne. Nous avions réclamé dans nos diffé-rentes requêtes au DGSN l’installation d’un poste de police de proximité. Il n’en est rien. Les autorités laissent faire sans intervenir», relèvent les habitants dont certains envisagent déjà de quitter le site. Nadir Iddir

La ville sous l’emprise des cambrioleurs

CINQ MAISONS (MOHAMMADIA) : LES TRAVAUX DU TRAMWAY PÉNALISENT LES HABITANTS

Les habitants des Cinq Maisons dans la commune de Mohammadia n’en finissent pas de subir les désagréments engendrés par les travaux du tramway, «depuis le lancement de ces travaux, notre quartier ne cesse de se dégrader», nous affirme-t-on sur place. La rue, qui était l’une des artères les plus commerçantes de la commune, est plongée, depuis le lancement du chantier, dans une longue léthargie, pénalisant ainsi les commerçants qui ont dû, pour la plupart d’entre eux, mettre la clé sous le paillasson. Quant aux résidants du quartier, ils continuent à subir au quotidien une multitude de nuisances. Par ailleurs, nous apprendrons des habitants que lors de la réalisation des travaux de fouilles, ils ont dû mettre à contribution leurs connaissances dans les travaux, afin d’éviter aux intervenants sur le chantier de détériorer les installations souterraines.

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 12

R É G I O N E S T

La bouteille de gaz, un produit convoité

UN HIVER RUDE À JIJEL

● Une grande tension est perceptible au niveau de deux points de distribution de gaz butane, assaillis par les demandes des citoyens et des revendeurs.

Depuis les dernières intempéries, le gaz butane est aléatoirement distribué dans la ville d’El Milia

et ses environs. De nombreux citoyens se sont plaints de cette situation qui les prive de la précieuse bonbonne en cette période de froid. Les habitants des localités rurales sont les plus touchés par cette pénurie ; ceux des quartiers de la ville non alimentés en gaz de ville, ne sont pas en reste, et la situation dure depuis plus d’une semaine. Une grande tension, a-t-on constaté sur les lieux, est d’ailleurs perceptible au niveau de deux points de distribution de gaz butane, assaillis par les demandes des citoyens et des revendeurs. Attendant leur tour dans des camionnettes, certains disent être contraints à cette attente depuis les pre-mières heures de la matinée. «Une quantité de 290 bonbonnes, déchargée ce matin, a déjà été épuisée», signale un agent de la station Naftal. Ce dernier affirme que 1000 bouteilles de gaz peuvent être facilement écoulées en une seule journée. « Avant-hier, 410 bonbonnes ont été vendues en un

seul après-midi entre 15 et 17h», assure-t-il. La même tension est visible à la station d’essence appartenant à un privé, à la sortie sud de la ville d’El Milia, où de nombreux revendeurs guettent d’un œil impatient

l’arrivée du camion de gaz en provenance de Skikda. Un pompiste, au fait de cette pénurie, affirme, quant à lui, que toutes les quantités de bouteilles de gaz déchargées s’écoulent rapidement. Zouikri A.

Nabil Lalmi, deux ans déjàD imanche 8 février 2009, aux environs

de 17 h, un inconscient et irrespon-sable chauffard de poids lourd percute, à la sortie ouest de Bordj Bou Arréridj, le véhicule de notre ami et confrère Nabil Lalmi, alors que ce dernier était de retour d’Alger, où il était parti chercher, pour une énième fois, un implant cochléaire pour son petit Akram, la première victime de cet homicide involontaire. Akram quitte ce bas monde sans l’implant, lequel fait toujours défaut aux enfants des Hauts-Pla-teaux sétifiens. Grièvement blessés, Nabil et son épouse sont évacués d’urgence à l’hôpital de Bordj Bou Arréridj où tout est entrepris pour les sauver. Conscient de la gravité de son état, Nabil dira au Dr Mammeri : « Docteur, je sais que je vais mourir, mais faites ce que vous pouvez.» Ce sont là ses derniers mots. Son courage galvanise le praticien qui, après quelques

instants, s’avouera vaincu. La pénible nou-velle tombe tel un couperet aux environs de 21h. Le terrorisme routier vient à cet instant de commettre un autre crime qui brise la vie de toute une famille. Si l’auteur de ce forfait a retrouvé, après une période d’incarcération, les siens, Nabil et Akram manquent cruellement à leur famille. L’absence de Nabil se fait de plus en plus sentir du côté du bureau d’El Watan de Sé-tif. Intraitable sur les principes, rigoureux dans le traitement des sujets, il abordait

d’épineux dossiers, et il avait même ap-porté sa pierre à l’édifice de Dar Essabr, gîte pour les proches de malades atteints du cancer. Au fil du temps, le journaliste ayant horreur de la complaisance et de la duplicité, s’est imposé comme le porte-parole du petit peuple à la quête d’une bonne couverture sanitaire et sociale, d’un bus scolaire et ce, dans bien des localités isolées. Pointilleux, très attaché à l’objecti-vité, le propre des grands échotiers, Nabil avait forcé le respect de tous. Sa probité et son sens de l’amitié étaient les autres traits de la forte personnalité de ce rebelle. Deux années après, l’équipe d’El Watan de Sétif a du mal à trouver un digne remplaçant à une telle plume. La presse locale des hautes plaines en général, et d’El Watan en particulier, perdent en lui une belle et acerbe plume, un confrère loyal et un ami fidèle. Kamel Beniaiche

MILADébrayage des transporteurs privés

Le transport urbain desservant le centre-ville de Mila et le quar-tier populaire dit cité DNC, a été paralysé, hier, à partir de 11h. Des centaines d’usagers ont été pris de court par cette action

de protestation inopinée. «Une quarantaine de J9 et J5 activant sur cet axe se sont immobilisés au niveau de l’arrêt, laissant en rade les clients », a indiqué un chauffeur de J9. A travers cette montée au créneau, les transporteurs privés inter-pellent les pouvoirs publics pour procéder à leur réaffectation au niveau de l’arrêt initial. M. Boumelih

OUM EL BOUAGHIDeux accidents font 3 morts et 9 blessés

Vendredi et samedi derniers, deux accidents ont été signalés sur les routes de la wilaya. Le premier est survenu, vendredi, sur

le CW48, entre Souk Naâmane et Bir Chouhada, dans la daïra de Aïn M’Lila, quand une Renault 12 est entrée en collision avec un camion. Bilan: 3 morts. Ils étaient de la même famille, le père, la mère et une fillette de 2 ans, alors qu’une quatrième personne a été grièvement blessée. Le second accident s’est produit dans la mechta d’El Taref, au niveau d’un virage dangereux, où un véhicule léger a été percuté par un camion. On y a dénombré huit blessés, dont un enfant. L. B.

BORDJ BOU ARRÉRIDJ18 mois de prison ferme pour vol de voiture

H ier après-midi, le tribunal de Bordj Bou Arréridj a condamné la jeune prostituée et le chauffeur de la Peugeot 307 volée à 18

mois de prison ferme assortie d’une amende de 30 000 DA pour vol de voiture et abus de confiance. Un autre complice, en état de fuite, a été condamné par contumace à 5 ans de prison ferme.Pour rappel, la voiture a été volée, mercredi dernier, à un client de ces deux prostituées à Sidi M’Barek, 12 km du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Avec d’autres amis, ces filles décident d’aller finir la journée dans une discothèque d’Akbou (Bejaia). Sur le chemin de retour, ils ont eu un accident de voiture. La police qui a été alertée par la victime du vol, a neutralisé les coupables. A. B.

GUELMA Cambriolage en plein jour à la cité du 8 Mars

Un appartement de la cité du 8 Mars, dont le mur est mitoyen avec le siège de la wilaya a été cambriolé dans l’après-midi de

dimanche entre 15h et 16h. Les malfaiteurs ont dérobé des bijoux d’une valeur de plus de 3,5 MDA (millions). «L’intervalle horaire de cet après-midi était le seul moment où l’appartement demeurait vide», nous déclare le propriétaire. Et d’ajouter: « J’ai déposé plain-te, mais ce qui m’inquiète le plus c’est l’insécurité inquiétante dans un quartier résidentiel tel que le nôtre.» Karim Dadci

INSTITUT DE MÉDECINE DE BATNADurcissement du mouvement de grève

Les étudiants de médecine, tous niveaux confondus, en grève de-puis une semaine déjà, se sont déplacés par centaines hier matin

au rectorat situé au centre universitaire de Batna (CUB), augmen-tant ainsi l’intensité de leur protestation d’un cran. Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire: «Le mépris, c’est fini», «Ben Abbes dégage (vice-doyen de la faculté, ndlr)», et autant d’autres slogans hostiles à l’administration de l’institut. Cette grève, pour rappel, est observée depuis mardi pour dénoncer la mauvaise qualité de la formation destinée aux futurs médecins, comme elle pointe du doigt la célérité de l’administration à appli-quer à la lettre les nouveaux règlements relatifs aux rattrapages, ou encore l’absence de stages pratiques. Reçus ce dimanche par le doyen dans le but de trouver des solu-tions à leurs problèmes, ils seront déçus, puisque, nous déclare un délégué des protestataires, «les responsables et les enseignants font la sourde oreille et ne veulent rien entendre. Ils ont monopolisé la parole et ne nous ont pas permis de nous exprimer».

Lounes Gribissa

La pénurie dure depuis plus d’une semaine

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MANIFESTATION DES GARDES COMMUNAUX DEVANT LE SIÈGE DE LA WILAYA DE ANNABA

«L’Etat nous a lâchés »Au lendemain de la manifestation des jeunes sans-emploi, plus

de deux cents gardes communaux représentant les 820 acti-vant à travers 22 casernes à Annaba, ont manifesté, hier, devant le siège de la wilaya. La dissolution imminente de ce corps a suscité parmi eux des inquiétudes. D’autant plus qu’ils seront réaffectés, selon les nouvelles dispositions de la loi de finance 2010, en qualité de simples agents de sécurité à travers les entreprises et institutions publiques de la wilaya. «L’Etat nous a lâché avec la décision prise par la direction générale de la garde communale de nous réaffecter en qualité d’agents de sécurité. Aux moments les

plus forts du terrorisme – les années 1990- nous avions répondu présent. Aujourd’hui nous ne faisons plus affaire», se sont insur-gés plusieurs membres de ce corps paramilitaire qui revendiquent le règlement de leur situation professionnelle. En réaction, le wali de Annaba a reçu plusieurs de leurs représentants. «Nous allons transmettre vos doléances à la tutelle pour qu’elles soient prises en charge » leur a-t-il promis. Les nouvelles dispositions énon-cées dans la loi de finance 2010 portent, selon cette dernière, sur la création d’un fonds spécial pour le financement du redéploie-ment des agents de la garde communale. M. -F. G.

ÉVOCATION

Le P/APC D’El Eulma condamné à deux ans de prison

Pour attribution douteuse de marchés publics, abus de pouvoir et octroi d’indus avantages à autrui, l’ex-président de la com-

mune de El Eulma (Annaba) a été condamné hier par le tribunal correctionnel de Berrahal à deux ans de prison dont un ferme avec le versement d’une amende de 300 000 DA. Le représentant du ministère public près le même tribunal a requis à son encontre, il y a deux semaines, une peine de 6 ans de prison ferme assortie de la même amende. La défense qui a tout tenté pour disculper son mandant n’a pas réussi à convaincre le magistrat en charge de cet-

te affaire. Cette dernière remonte au mois de mai 2010 lorsque les membres du conseil communal d’El Eulma -à majorité FLN- lui avaient retiré leur confiance. Cette démarche coercitive avait été suivie par un dépôt de plainte auprès des services de sécurité dont l’objet principal est l’attribution douteuse de plusieurs marchés publics. Celui qui avait suscité le plus de doutes porte sur la réa-lisation des bassins dont l’attributaire est le consortium japonais COJAAL en charge d’un tronçon de l’autoroute EST/OUEST dans la wilaya de Annaba. M. -F. G.

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 12

R É G I O N O U E S T

TIARET/ SONELGAZ

Enquête sur le décès d’un agent par électrocution

MASCARA Ouverture de 2 classes d’initiation en secourisme

SAÏDA Un père de famille tente de s’immoler

TISSEMSILT Mise en service d’un CET

CHLEF

La ville nouvelle attaquée

BÉCHAR

La convention hôpital-médecins privés abrogée

Le décès par électrocution, jeudi dernier à 12h25, du jeune Maachi Abdelkader, 27 ans, à la cité des 504 logements (Du-baï) à Tiaret alors qu’il se trouvait sur un pylône électrique

pour rétablir le courant, est qualifié, par la direction de distribu-tion de Sonelgaz-Tiaret, comme «une agression et une atteinte aux ouvrages du fait de l’absence d’une autorisation de travail de la part du sous-traitant» qui employait la victime. Selon la chargée de communication de Sonelgaz, Mme Rimone, «une commission d’enquête a été installée pour déterminer les cir-constances exactes de cet accident» sur un support de moyenne tension dont le départ est situé au lieudit «Sonitex» au niveau de la zone industrielle. Selon notre interlocutrice, «l’entreprise continue de subir continuellement les conséquences de centaines d’agressions sur les équipements alors que 39 cas de fraude ont valu la saisine de la justice». A. F.

Afin de faire face à la demande croissante de citoyens désireux d’acquérir des connaissances en matière de secourisme et

autres soins d’urgence, deux classes supplémentaires dans les unités secondaires des localités de Ghriss et Sig, situées respecti-vement à 20 et 45 km du chef-lieu de la wilaya, ont été ouvertes par la protection civile, a-t-on appris lundi du chargé de commu-nication, l’officier Mehenni Tahar. «L’opération de formation du geste qui sauve, d’une durée de quinze jours, est ouverte à tous les citoyens âgés entre 18 et 50 ans et qui peuvent lire et écrire. Les intéressés par la forma-tion en secourisme dans la wilaya de Mascara sont invités à se rapprocher de l’unité de la Protection civile la plus proche», a annoncé notre interlocuteur. Encadrée par des médecins et des officiers-formateurs de la protection civile de Mascara, l’opération de formation en secou-risme, ajoute notre source, «entre dans le cadre de la promotion du secourisme de masse, de la diffusion et de la généralisation de la culture du secourisme et des pratiques des premiers soins au sein de la population». Chacun des vingt stagiaires de la troi-sième promotion obtiendra, à la fin du stage, une attestation en secourisme. A. Souag

Ne pouvant supporter les mauvaises conditions de vie aux-quelles il est exposé, un père de famille, employé au filet so-

cial et résidant dans un logement exigu au quartier populaire de Daoudi Moussa, a tenté de mettre fin à ses jours, ce lundi à 9h30. Le malheureux s’est aspergé avec de l’essence devant le bureau de la réception du secrétariat général de la wilaya. Les flammes ont été maîtrisées grâce aux agents de sécurité qui ont utilisé des extincteurs. Le chef de famille a été admis en urgence à l’hôpital Ahmed Medeghri. Notons que deux de ses quatre enfants sont hospitalisés à la maternité de Saïda pour un problème d’asthme. S. A.

Un centre d’enfouissement technique a été mis en service, il y a quelques jours, au niveau de la sortie sud-est du chef-lieu

de la wilaya pour un coût de 250 millions de dinars. Selon l’en-treprise en charge du projet, le centre, dont la durée de vie est de 20 ans permettra de traiter 45 tonnes de déchets quotidienne-ment et de générer 30 postes d’emploi. Pour ce qui est de l’impact économique, le CET a pour mission de récupérer plusieurs matériaux recyclables tels que le bois, le fer, le plastique et le verre dont l’opération de ramassage garantira, à son tour, au moins une dizaine de postes d’emploi. Notons que la wilaya de Tissemsilt est sur le point de mettre en service six décharges contrôlées au niveau des communes de Theniet El Had, Bordj Bounaâma, Ammari et Bordj l’Émir Abdelkader. B. E. H.

Une commission de la wilaya s’est rendue, hier, sur le site de la ville nouvelle de Chet-

tia, à 7 km au nord de Chlef, pour constater les dégâts matériels causés aux 2300 logements sociaux par des individus le 31 janvier dernier. Composée des responsables de l’habitat, de l’OPGI et des différents intervenants (entre-preneurs et maîtres de l’œuvre), elle a procédé à une évaluation précise des dommages occa-sionnés aux nouvelles habitations dont les por-tes, installations en cuivre, produits sanitaires et autres accessoires ont été systématiquement arrachés. Les entreprises de réalisation, enga-gées sur le site, n’ont pas été en reste puisqu’el-les ont subi, elles aussi, une attaque en règle. Celle-ci a touché aussi bien les logements réceptionnés que ceux en voie d’achèvement.

Le bilan des dégâts n’a toujours pas été évalué avec exactitude mais l’on parle de plusieurs milliards de dinars de pertes. Les auteurs, qui seraient activement recher-chés, ont profité de l’occupation illégale des lieux par des familles de l’agglomération pour commettre un tel ravage. L’intervention rapide des unités de la gendarmerie et de la police a permis d’éviter le pire. Les indus-occupants ont fini par libérer les lieux après l’interven-tion des autorités locales. À noter que ces logements devaient être attribués après l’achè-vement total de la cité dont les travaux sont au stade de la finition. Celle-ci, pour rappel, fait partie des trois villes nouvelles en construction à Chettia et Chlef avec un total de 6300 loge-ments sociaux. A. Yechkour

La convention signée entre l’hôpital et les médecins spécialistes privés dans

le but d’assurer les gardes de nuit et les urgences pour com-bler le déficit en spécialistes à l’hôpital Boudiaf «Mère et enfant» vient d’être abrogée par une commission du mi-nistère de la Santé en visite récemment à Béchar. L’abro-gation de ladite convention était inéluctable, affirme-t-on, tant les praticiens privés exerçaient dans un cadre ca-ractérisé par un vide juridique manifeste. Les praticiens de la santé les plus touchés sont les gynécologues. La convention permettait jusqu’ici à ces mé-decins spécialistes privés des consultations médicales dans leur cabinet et, même temps, ils étaient autorisés à orienter les patientes vers les struc-tures hospitalières de l’État pour des accouchements et autres traitements des pa-thologies gynécologiques avec utilisation du plateau technique, des instruments sanitaires et la mobilisation du personnel paramédical de

l’établissement. La conven-tion prévoyait, également, qu’un spécialiste exerçant à titre privé pouvait être ap-pelé à toute heure pour une urgence. On relève ici que, si ces médecins ont consenti des efforts vis-à-vis de la popula-tion, il est tout à fait normal et légitime qu’ils reçoivent en contrepartie une rétribution juste à ces efforts qui est controversée car non prévue par la convention, soutient un gynécologue conventionné installé en ville.

UNE RÉVISION COMPLÈTE DE LA CONVENTION

Par ailleurs, l’hôpital était tenu de mettre à la disposition des praticiens les moyens pour effectuer des actes opératoires programmés. En revanche, ils étaient rémunérés pour des actes médicaux accessoires liés à des changements de pansements, du suivi médical ultérieur et des gardes de nuit. Ladite convention ouvrait les voies à toutes sortes d’in-terprétations individuelles souvent abusives. Mais, avec

cette abrogation décidée de façon unilatérale par le mi-nistère de la Santé, l’incer-titude plane de nouveau sur les urgences obstétricales et le grand perdant entre les deux parties reste le patient. Sera-t-il alors obligé, doréna-vant, de quitter Béchar pour aller se faire opérer dans les hôpitaux ou cliniques privées dans les régions du Nord ? Pour remédier à une situation déplorable qui se dégrade da-vantage, deux solutions sont alors envisageables, indique-t-on. Soit une révision com-plète de la convention avec l’adoption de dispositions claires et transparentes qui prendront réellement en char-ge l’intérêt des deux parties, soit le lancement d’un appel en direction des spécialistes du secteur public travaillant dans le Nord. Mais cette op-tion est peu probable, affir-ment certains, compte tenu des conditions d’accueil non avantageuses et de l’absence de mesures incitatives pour le maintien des praticiens dans le Sud. M. Nadjah

● La convention permettait à des médecins de pratiquer des consultations médicales dans leur cabinet et, en même temps,

d’orienter les patientes vers les structures hospitalières de l’État

MOSTAGANEM Découverte d’un cadavre à Ouled Baroudi

NAÂMA 200 places pour la formation à la carte

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Une personne, de sexe féminin et âgée entre 35 et 39 ans, a été retrouvée avant-hier dans la forêt d’Ouled Baroudi (daïra de Sidi Lakhdar), à 67 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Mostaganem. Selon des sources sécuritaires, la dépouille a été découverte par un passant qui a remarqué la présence du corps inerte à quelques centimètres seulement sous terre. Ce corps portait, selon les mêmes sources, des traces de coups et blessures. Aussitôt alertés, la gendarmerie, les pompiers et les services de la santé, se sont rendus sur place. Le corps a été placé à la morgue de l’hôpital de Sidi Ali et une enquête judiciaire ouverte au niveau de la gendarmerie pour connaître les circonstances du crime. A. T.

1435 nouvelles places seront disponibles pour la formation résidentielle, l’apprentissage, les cours du soir et la formation de la femme au foyer. Dans le cadre de la formation à la carte, 200 places seront ouvertes en cours du soir au profit des travailleurs désirant perfectionner leur niveau en informatique ainsi qu’à d’autres filières liées au suivi des chantiers de bâtiment, l’environnement et l’hygiène. Le secteur accueillera un effectif global de 3803 inscrits, dont 574 sans niveau scolaire et 54 détenus. Pour l’insertion professionnelle des jeunes de la région, le secteur a retenu 13 filières réparties sur 41 sections pour la promotion de la main-d’œuvre dans les créneaux de l’agriculture, de la maçonnerie, des travaux publics et de l’artisanat. De nouvelles structures de la formation professionnelle seront réceptionnées à la localité d’Abdelmoula et aux zones rurales de Galoul, Touadjer et Harchia. B. K.

Les praticiens de la santé les plus touchés sont les gynécologues

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R É G I O N C E N T R E

LEISCHMANIOSE CUTANÉE À M’SILA

Plus de 10 000 cas enregistrés en 2010

Le nombre de victimes at-teintes de la leishmaniose cutanée a dépassé du-

rant l’année 2010 le chiffre de 10 000 cas au niveau de la wi-laya de M’sila. C’est un véritable tsunami qui s’est produit l’année dernière et se poursuit encore cette année.Le record de victimes n’est ja-mais allé au-delà de 4000 cas. Cette poussée exceptionnelle de la maladie a été enregistrée prin-cipalement au niveau de la ville de M’sila, où 4130 cas ont été recensés. Plus de 2800 cas ont été identifiés par l’annexe de M’sila de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) pour l’année 2010. Pour le seul mois de janvier 2011, 650 cas ont été enregistrés à M’sila et 240 à Bou Saâda.Le plus grave n’est pas tant la recrudescence de la leishmaniose cutanée que l’indisponibilité du glucantime, médicament destiné au traitement de cette maladie.L’opération de traitement n’a malheureusement pas connu un début d’exécution du fait de l’indisponibilité en quantité suffisante de ce médicament.Les besoins de la wilaya en ce médicament, qui s’élèvent à 21 000 unités, n’ont été satisfaits qu’à concurrence de 2000 unités, soit une proportion de 9,5%.Les services de prévention des différents EPSP de la wilaya, qui ne désemplissent pas, ne parvien-nent plus à répondre aux besoins des malades, affreusement affec-tés et livrés à eux-mêmes et dont la colère est proportionnelle au degré de disponibilité de cet in-dispensable produit.Face à cette épidémie, les ma-lades atteints de leishmaniose cutanée et ne pouvant être traités représentent plus de 90%. Autant cette maladie est une zoonose à déclaration obligatoire, autant l’information la concernant est

tenue sous le boisseau. Preuve en est, lors du dernier conseil de l’exécutif de la wilaya, tenu la semaine passée sur la sensibili-sation à cette horrible maladie, la presse a été royalement ignorée. Pour M. Boudrissa, responsable

de l’annexe IPA de M’sila, cette recrudescence s’explique par la dégradation de l’environnement dans les villes, c’est une détério-ration sans précédent au milieu urbain. Maladie d’essence rurale et qui s’est déplacée vers la ville à

travers la rurbanisation de la cité, elle fait des ravages en milieu ur-bain, nous nous trouvons donc de-vant une situation par le fait qu’il est devenu impératif de changer de stratégie dans la lutte contre cette maladie. S. Ghellab

INSFP SIDI ABDELKADER (BLIDA)

Des formations d’avenir pour les jeunesL ’Institut national de la forma-

tion professionnelle (INSFP) de Sidi Abdelkader, spécialisé no-tamment dans l’agroalimentaire, la cosmétologie et les métiers de l’eau, offre des formations d’ave-nir aux jeunes sans diplômes. D’ailleurs, plusieurs entreprises sollicitent cet institut afin d’avoir les noms et les coordonnées des sortants dans le but de les em-baucher par la suite. «La société des eaux et de l’assainissement d’Alger, Seaal, nous a contactés dernièrement afin de lui commu-niquer les coordonnées de nos anciens stagiaires ayant poursui-vi des formations dans le domaine de l’eau. Pourquoi nous ? Tout simplement parce qu’on figure parmi les rares établissements de la formation professionnelle qui formons dans ce domaine», insis-te M. Yousfi, directeur de l’INSFP Sidi Abdelkader de Blida. Notre

interlocuteur nous fera savoir également qu’un grand meunier à Blida a recruté la quasi-totalité des diplômés en transformation céréalière, qui ont suivi un stage au niveau de l’établissement en question. «Nous avons établi aus-si une convention avec une gran-de entreprise spécialisée dans la cosmétologie. Nos diplômés dans

ce domaine auront donc une forte chance d’être recrutés dans cette entreprise et même d’autres spé-cialisés dans le même créneau. Il faut dire que nous sommes les seuls, à l’échelle nationale, à former dans la cosmétologie», a ajouté M. Yousfi.Signalons que pour la rentrée de février, l’INSFP de Sidi Abdel-

kader, qui est doté d’un inter-nat, propose des formations de technicien supérieur en contrôle de qualité, en transformation cé-réalière, en production des corps gras, en traitement des eaux et en gestion et économie de l’eau. Les inscriptions sont nationales et sont ouvertes jusqu’au 10 février. Mohamed Benzerga

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AÏN DEFLA

Routes dégradées

E n dépit des enveloppes financières allouées au secteur des travaux publics et aux communes pour

aménager la voirie et réhabiliter les routes, force est de constater que beaucoup reste à faire dans ce domaine au niveau de la wilaya de Aïn Defla. Aussi, la moindre averse dans la région contribue à dévoiler les limites de la gestion de ce volet par les pouvoirs publics compé-tents. Suite aux dernières précipitations, de nombreuses routes et chemins à travers plusieurs communes ont été rendus impraticables. Au chef-lieu de wilaya de Aïn Defla, à Miliana, El Attaf ou Khemis Miliana, le spectacle de flaques d’eau im-menses et des chemins où du gravier fraîchement posé pour colmater les brèches ont étés inondés au grand dam des automobilistes. Les trottoirs dans ces agglomérations dégagent des eaux noirâtres des égouts qui éclaboussent les passants. Il en est ainsi des trottoirs de l’avenue du 20 Août 1955 qui mène à la gare routière de Khemis Mi-liana. Par ailleurs, les larges trottoirs de la cité Essalam et les espaces de promenades sont endommagés à plusieurs endroits par des commerçants-livreurs qui empruntent cette esplanade à bord de leurs camions afin de livrer leurs marchandises plus facilement. Dans ce sillage, d’aucuns ont déploré l’absence d’allées aménagées à cet effet et regrettent que les lieux subissent une telle dégradation sans susciter la moindre réaction des riverains ou des autorités locales. Sur le même site, plusieurs routes transformées en nids-de-poule provo-quent à chaque fois la colère des passants et automobi-listes. A cela vient s’ajouter l’accaparement au niveau de plusieurs quartiers des trottoirs par les marchandises de commerçants nullement inquiétés par les pouvoirs publics. Certains citoyens pratiquent en toute tranquillité leur métier de mécanicien dans leur quartier, réparant les véhicules en pleine rue et polluant l’atmosphère. Des comportements qu’il est difficile de bousculer ac-tuellement à la lumière de la conjoncture, estiment des citoyens résignés et impuissants face à cette situation. Faut-il enfin rappeler que l’aménagement des routes et leur réhabilitation figurent en pole position dans la liste des revendications des citoyens particulièrement ces der-niers temps dans la wilaya de Aïn Defla dans les zones reculées où des protestataires ont recours au blocage des routes pour exprimer leur ras-le-bol à l’égard de l’admi-nistration. A. L.

LE CNAPEST RADICALISE SON MOUVEMENT

Deux jours de grève C onsidérant que la tutelle, en l’occurrence la direction

de l’académie de Aïn Defla a failli à ses engage-ments pris en date du 12/01/2011 relatifs au règlement de toutes les revendications financières des enseignants (primes de scolarité, indemnités de promotions diverses, arriérés des cours de soutien et heures supplémentaires …), le syndicat autonome du Cnapest a mis hier à exé-cution la menace de radicaliser le mouvement de grève d’une journée observé mercredi dernier. Aussi, dans un communiqué dont une copie nous a été transmise, ce syndicat débraye durant deux jours (lundi et mardi). Le coordinateur de wilaya, Brahim Abdelbaki, appelle dans le même communiqué l’ensemble des enseignants à se mobiliser autour de ces revendications légitimes, peut-on encore lire, jusqu’à l’assainissement de toute la situation sous peine de reconduire le mouvement de grève voire de le durcir a conclu la même source. Aziza L.

Le centre de formation professionnelle et de l’apprentissage Aït Ali Khaled de Boufarik offre de réelles opportunités aux stagiaires et apprentis qui tirent profit d’un matériel et équipement sophistiqués. Pour la session de février 2011, la seule nouveauté réside dans l’introduction d’une nouvelle spécialité, «Automatisme et régulation». Il faut souligner aussi la rénovation du matériel relatif aux deux spécialités qui sont la soudure et la garniture auto. La formation par

apprentissage offre, quant à elle, des spécialités très convoitées dans le marché du travail pour lesquelles les jeunes manifestent un engouement : mécatronique, maintenance des véhicules légers, électronique et mécanique auto. A signaler la louable initiative personnelle de la responsable de la formation qui aide les apprentis dans leur quête d’un employeur susceptible de les prendre en charge tout au long de la période d’apprentissage. Anis B

LA POSTE DE SIDI AISSA NAVIGUE À VUERien ne va plus au niveau des bureaux de poste de Sidi Aïssa, où le service public minimum n’est pas assuré. Outre le phénomène de manque de liquidités, l’anarchie qui y règne a engendré un comportement pour le moins indigne de fonctionnaires prestataires de service public. Il nous été rapporté par des citoyens de la commune de Sidi Aïssa que certains fonctionnaires ne s’acquittant aucunement des tâches qui leur sont dévolues envers les usagers de la poste affichent un mépris total envers eux, et ne s’embarrassent pas, le plus souvent, pour les réprimander. Le cas de cette dame diabétique et hypertendue, nous a-t-on rapporté, qui a été vigoureusement molestée et ballottée d’un guichet à un autre pendant une demi-heure par un fonctionnaire pour la modique somme de

2500DA.Cette anarchie règne depuis six mois, date qui correspond à l’affectation à la wilaya de Tizi Ouzou du receveur de la poste de Sidi Aïssa. Son remplacement a été opéré, mais le chargé de cette fonction aurait refusé de rejoindre son poste et serait présentement en situation de maladie. Celui qui dirige la poste ces jours-ci est un simple agent qui ne semble pas avoir l’envergure pour assurer le fonctionnement de cette agence selon les normes requises. L’autre bureau de Sidi Aïssa qui devrait atténuer les prestations de l’agence principale ne règle même pas l’opération de retrait d’argent du fait du manque de liquidités. Ce bureau, pour cette prestation, est mis au «vert» à partir de 10h. S. G.

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 13

Des habitants victimes de l’anarchie administrative

CONSTANTINE INFO

● Partagé entre deux communes voisines, le hameau n’a bénéficié d’aucun projet d’aménagement.

Les habitants de la petite localité de Sidi Ameur souffrent depuis plusieurs années d’une véritable anarchie admi-

nistrative après le transfert d’une partie du lotissement vers la commune de Benbadis, alors qu’elle dépendait de la commune d’El Khroub. «Nous avons acheté des lots de terrain en 1987 auprès de la commune d’El Khroub, mais en 1995 une décision administrative, dont nous ignorons les causes, a fini par transférer une partie du lotissement vers la commune de Benbadis; cette mesure nous a fortement pénalisés surtout lorsqu’on sollicite l’administration concernée pour le raccordement au gaz, ou à l’AEP, ou pour des travaux de viabilisa-tion», ont déclaré les résidants qui se disent outrés par le comportement de certains res-ponsables. «On ne cesse de nous ballotter entre la commune de Benbadis et celle d’El Khroub même pour une simple demande», déplorent-ils. Un problème qui a fini par retarder tous les projets d’assainissement et d’aménagement programmés. «Nous souffrons beaucoup dans ces lieux car nous n’avons ni gaz, ni eau potable, alors que la route, impraticable, a dissuadé les transpor-teurs», affirment-ils. Selon le représentant des riverains, les familles craignent en plus pour leurs enfants, exposés chaque jour aux dangers de l’autoroute lorsqu’ils prennent le

chemin de l’école vers El Khroub. Informé de cette situation lors de sa récente visite ef-fectuée dans la daïra de Benbadis, le wali de Constantine a instruit les services de la com-mune de se pencher sur ce problème afin de

réintégrer le lotissement de Sidi Ameur dans le secteur administratif de la nouvelle ville Massinissa, dans la commune d’El Khroub. Une décision accueillie avec soulagement par la population. Ratiba B.

RETRAIT DU CERTIFICAT DE NATIONALITÉ, LA GALÈRE

Le tribunal de Constantine obtient largement la palme quant au dispositif mis en place pour l’obtention du

certificat de nationalité. Une véritable galère, et c’est peu dire ! Une fois les documents requis déposés auprès du guichet compétent, il vous faudra vous armer d’une sacrée dose de patience pour parvenir au bout du « par-cours du combattant » mis en place pour tester votre degré d’endurance et vote pugnacité. L’attente sera interminable et improbable dans une salle archi bondée où un greffier se présentera à intervalle régulier pour égrener les noms des heureux bénéficiaires. Un manège qui peut durer un après-midi, voire plusieurs. A partir de ce constat, le citoyen a du mal à admettre le pourquoi d’un tel dispositif et a fortiori en cette période où l’informatisation des bases de données devrait au contraire favoriser une démarche plus fluide et moins contraignante. Rencontrés sur place, plusieurs citoyens, dont deux enseignantes, manifestent ouvertement leur colère. Elles affirment même avoir été contraintes de rater deux demi-journées de travail et sans pour autant être assurées d’obtenir le sésame indispensa-ble à l’obtention du passeport. A. B.

Les habitations sont privées de la plus simple des commodités

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LOTISSEMENT DE SIDI AMEUR À BENBADIS

EL HAMBLI

Une localité isoléeLes habitants de la localité d’El Hambli, dans la commune de Ben-

badis, réclament leur part des projets de logements ruraux dont ils n’ont pas bénéficié à ce jour, contrairement aux autres localités de vocation rurale. Selon le représentant des habitants, El Hambli est toujours marginalisée par rapport à tous les secteurs. «Nous habitons depuis des années dans des bidonvilles ; il y a même des familles qui vivent, à ce jour, dans des baraques construites avec des matériaux archaïques comme le chaume (diss)», a-t- il déclaré. L’alimentation en eau potable à partir de certaines sources par tous les moyens disponibles dans cette région montagneuse est le souci quotidien d’une population qui demeure privée encore de gaz de ville. « Nous

sommes en grande partie des agriculteurs aux faibles revenus et nous souffrons de l’isolement, surtout que la route menant vers notre localité est en mauvais état», affirment les habitants d’El Hambli. Selon le P/APC de Benbadis, plusieurs projets ont été programmés pour cette région dans le cadre du plan communal de développe-ment. L’on retiendra surtout la réalisation d’un tronçon routier de 4 km reliant El Hambli à Béni Yagoub et qui aura à atténuer un tant soit peu le problème de l’isolement. L’on saura aussi que 70 dossiers déposés dans le cadre de l’aide au logement rural sont en étude au niveau de l’APC. Selon le responsable de cette dernière, les travaux d’assainissement seront lancés prochainement. R. B.

CONCERT CARITATIF DE L’ASSOCIATION BESMA

Baâziz a fait un tabac à Malek Hadad

A l’initiative le l’association Besma pour l’aide et la promotion de l’enfant ma-

lade, le chanteur Baâziz a animé samedi dernier un concert caritatif pour les enfants malades au palais de la culture Malek Ha-dad. L’organisation a fait défaut, puisque le nombre de places qui avait été fixé à 610, a été réduit à 450. Les membres de l’associa-tion ont été obligés de récupérer une cen-taine de billets après les avoir vendus. «J’ai eu honte de reprendre les billets vendus, malheureusement, on n’avait pas le choix», a clamé un membre. Le président de l’asso-ciation a résumé le parcours de sa structure, ses missions et autres travaux. Par la suite le secrétaire a fait l’éloge du chanteur Baâziz en le sollicitant de se présenter sur scène. Baâziz et ses coéquipiers étaient accompa-gnés du grand musicien Mohamed Rouane. L’ancien ami du chanteur a accueilli l’idée

de partager la scène à bras ouverts «Baâziz est mon ami et je suis engagé dans son style musical», a déclaré M. Rouane. Baâziz a fait son entrée avec un nouveau titre Matabkiche ya benti dork nachrileke maruti, une chan-son dans laquelle il faisait allusion au népo-tisme et à la corruption, laquelle sera suivie par ses éternels Anaya lyoum je m’en fous,

Amo amo, ou encore Anaya Roméo wantia Juliette. Au cours de cette fête, Baâziz a dé-dié la chanson Djbel mabine djbel aux 900 cadavres des harraga qui attendent toujours d’être rapatriés en Algérie. Pour conclure, Baâziz a chanté sa fameuse chanson Algé-rie, mon amour. Les enfants malades ainsi que les bienfaiteurs de l’association ont occupé les places d’honneur; la salle était pleine, et plusieurs spectateurs étaient de-bout. Tous ont dansé, chanté, imprégnés par le chant satirique de leur idole. Ce dernier, malgré son expulsion de l’Al-gérie ces trois dernières années, a été fidèle à ses chansons et à sa poésie populaire. Les deux artistes n’ont pas manqué d’exprimer leur joie face à ce public merveilleux, ac-quis. «Vous êtes formidables», répétait Baâ-ziz. «J’ai eu les larmes aux yeux sur scène», a déclaré Rouane. O. S. Merrouche

UN NUMÉRO VERT DE LA GENDARMERIE NATIONALE

Le groupement de gendarmerie du Coudiat a mis un n° vert, le 1055 en l’occurrence, à la disposition des

citoyens. Regroupant 11 lignes, il est opérationnel H/24. Les appels englobent toutes les préoccupations d’ordre sécuritaire à travers le territoire de la wilaya. F. H.

DEUX GROUPES DE MALFAITEURS ARRÊTÉS

Deux des quatre éléments d’un gang qui semait la terreur sur la RN3, à Aïn Smara, ont été arrêtés par

les gendarmes ce samedi, alors que les deux autres sont activement recherchés, selon la cellule de communication du groupement de la gendarmerie du Coudiat. Le groupe opérait en barrant la route à l’aide de blocs de pierre dans le but de racketter les automobilistes. Ceux qui ont le courage de refuser de s’arrêter sont carrément lapidés. Ils ont sévi quelque temps avant de tomber sur un citoyen qui a eu la présence d’esprit d’appeler la gendarmerie par le biais du numéro vert. Une section de ce corps, dont le barrage n’était pas loin, est aussitôt arrivée pour cueillir deux des malfrats en flagrant délit de rançonnage sur l’automobiliste. Ils ont été placés en garde-à-vue. Les deux autres, qui ont pu prendre la fuite, sont activement recherchés. Les premiers mis en cause ont comparu hier devant le parquet. Selon la même source, dans la même journée, trois autres individus ayant cambriolé un domi-cile dans la daïra de Hamma Bouziane, où ils ont en outre volé des bijoux d’une valeur de 20 MDA (millions), ont été également appréhendés après une enquête menée par les éléments de la gendarmerie nationale. F. H.

HANDISPORTCRITÉRIUM NATIONAL D’HALTÉROPHILIE AU VIEUX ROCHER

Selon un communiqué de la ligue handisport de la wilaya de Constantine, la ville des Ponts accueillera

le week-end prochain l’un des quatre critériums natio-naux d’haltérophilie inscrits au compte du championnat national de cette discipline connue également sous le nom de power lifting. Abritée à la salle omnisports de l’INFS-CJS, cette importante rencontre réunira, outre les représentants des wilayas d’Oum El Bouaghi, Alger, Oran, Mostaganem et Tighenif, les associations locales de Massinissa, le club dit des champions et celui de Numidia qui compte pas moins de dix internationaux dont trois ont participé l’été dernier au championnat du monde d’hal-térophilie handisport organisé en Malaisie. Composé de Bouali Hamza, Almi Zaïdi et Naïma Saïdi, ce fameux trio participera à ce critérium national, selon Abdelhamid Makhmoukh, entraîneur du Numidia club, et en même temps celui de l’équipe nationale. A. B.

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Constituant une vraie menace pour la santé des citoyens et pour l’environnement depuis des an-

nées, quatre décharges, implantées dans différentes communes de la wilaya d’Oran, seront éradiquées. Il s’agit des décharges de Cap Falcon, de celles d’El Kerma, de Hassi Bounif et d’Oran. Ces points noirs vont être éliminés après la mise en service des centres d’enfouisse-ment technique dont a bénéficiés la wi-laya d’Oran. Ces décharges seront ainsi éradiquées au fur et à mesure au cours de cette année et les assiettes récupérées devront abriter des forêts urbaines. La décharge de Cap Falcon sera la pre-mière à être touchée par cette mesure. Cette décharge, située sur l’autoroute reliant Aïn El Turck et les Andalouses et qui est à l’origine d’énormes désa-gréments pour les riverains et l’envi-ronnement, sera fermée durant le mois de mars prochain, selon une source de la direction de l’environnement. Une étude technique, visant à trouver une solution pour traiter le site et éliminer les déches de cette décharge, est prévue. Il en est de même pour la décharge d’El Kerma. Cette décharge, qui se trouve au milieu du tissu urbain de la commune d’El Kerma et de la Sebkha, prévue auparavant pour une réserve naturelle, a fait l’objet de plusieurs plaintes de citoyens face au problème de la fumée et des odeurs qui s’en dégagent. Un avis d’appel d’offres a été lancé pour une étude des terres abritant les décharges publiques de la wilaya, surtout que les deux sites de la décharge d’El Kerma et de Cap Falcon sont devenus totalement toxiques au point où ils ne serviront pas à l’agriculture et encore moins à la construction avant d’être traités. La décharge de Cap Falcon sera transférée

vers le centre d’enfouissement techni-que d’El Ançor et celle d’El Kerma vers le CET de Boufatis. Un nouveau centre d’enfouissement technique sera réalisé dans la daïra d’Arzew. Cette structure, d’une superficie de 25 hectares, va contribuer à éradiquer de nombreuses décharges sauvages. Problème majeur à Oran, les déchets ménagers constituent, à l’heure actuelle, une source de pollu-

tion et de nuisance importante. Sans le tri des déchets à la source et sans des décharges réellement contrôlées, les méthodes d’enlèvement et d’évacuation des ordures restent archaïques. Pour-tant, la récupération et le recyclage des matières permettraient un gain écono-mique énorme. C’est ainsi que les CET seront très bénéfiques pour la capitale de l’ouest. Cherifa K.

MAWLID : LA DIRECTION DES AFFAIRES RELIGIEUSES PRÉPARE LES FESTIVITÉSLa direction locale des affaires religieuses prépare activement le Mouloud Ennabaoui, qui sera célébré, cette année, le 12 février prochain. Une rencontre de sensibilisation a groupé, lundi, les imans et hommes de culte exerçant au niveau de la wilaya. Cette rencontre a eu pour cadre la mosquée Abou Bakr Esseddik. Pour la journée du 12 février, les festivités programmées auront lieu au sein de la Zaouia Belkaidia à Sidi Maârouf. T. K.

POLICE DE PROXIMITÉ : SIX NOUVELLES SÛRETÉS URBAINES PROGRAMMÉESSix nouvelles sûretés urbaines pour le renforcement de la police de

proximité seront réalisées dans la wilaya d’Oran. Il s’agit de nouvelles structures qui seront implantées dans les localités de Akid Ottman (Trouville), Sidi Chami, El Kerma, Aïn El Beïda ainsi que dans les quartiers Daya et Nour à Oran. Parmi ces nouvelles structures, certaines seront réceptionnées dans le courant de cette année. T. K.

PÈLERINAGE 2011 : LES INSCRIPTIONS ENTAMÉES À PARTIR DE CETTE SEMAINELes inscriptions pour l’opération de pèlerinage 2011 ont débuté cette semaine au niveau de l’ensemble des secteurs urbains de l’Assemblée Populaire Communale d’Oran. Cette opération, indique-t-on, s’étalera jusqu’au 31 mars prochain. T. K.

GAZ NATUREL : 15000 FOYERS SERONT RACCORDÉS15000 foyers des localités de Boufatis, El Kerma, El Ançor et Tafraoui, seront raccordés, dans le courant de cette année, au réseau national du gaz naturel. Le plus grand nombre de foyers, qui seront alimentés en gaz naturel, sont situés à Boufatis (2400) et Tafraoui (1900). L’on saura que la wilaya d’Oran dispose d’un taux de couverture en gaz naturel de l’ordre de 66,61%. T. K.

DÉLOGEMENTS À MISSERGHINE : LA MAISON DU P/APC CIBLÉE PAR DES JETS DE PIERRES La maison du P/APC de Misserghine a été attaquée par un groupe d’individus durant la nuit de samedi à dimanche, a-t-on appris auprès de la victime. Le caillassage, qui a causé,

selon elle, des dégâts matériels relativement importants et un préjudice moral chez sa famille, fait suite aux évènements qu’a connus la commune de Misserghin, samedi dernier, et qui se sont soldés par une l’opération de délogement de près de quatre-vingts squatteurs d’une cité en cours de réalisation. Opération que le président de l’APC avait supervisée, rappelle-t-on. Juste après cette attaque nocturne du logement personnel de ce dernier, les éléments de la police judiciaire, relevant de la sureté de daïra de Boutlélis, se sont rendus sur les lieux et ont ouvert une enquête. Il faut rappeler que la cité comprend 170 logements dont le taux d’avancement des travaux de réalisation est de 50%, selon le président de l’APC. A. Bel.

El Watan - Mardi 8 février 2011 - 13

Quatre décharges seront transformées en forêts urbaines

La direction du tourisme entreprend actuellement un program-me d’aménagement concernant dix-huit plans de plages du

littoral oranais ouest, avons-nous appris de source crédible. Cette initiative entre dans le cadre des préparatifs de la pro-chaine saison estivale, apprend-on de même source. Selon cette dernière, l’élaboration des plans permettront le réaménagement des plages sur la base des critères fixés dans ce domaine, ceci afin de favoriser l’émergence d’un cadre de vie et d’un espace appropriés au profit des estivants, explique-t-on. Ces plans mis en œuvre par des instances spécialisées incluent la majorité des plages situées dans les communes de Aïn El-Turck et de Bous-fer. Ces opérations d’aménagement portent essentiellement sur la valorisation, l’assainissement et l’aménagement d’espaces réservés aux familles et sur la création de structures de loisirs destinées aux enfants. Dans le même contexte, il est prévu, également, l’ouverture et l’aménagement de pistes donnant accès aux plages. Le même programme concernera la préparation de plans d’aménagement des quinze plages restantes situées dans la région Est de la wi-laya. Enfin, deux nouvelles plages sont prévues pour la saison prochaine, portant ainsi le nombre des espaces autorisés à la baignade à 35 plages. B. Alami

Les habitants de la cité des enseignants, à Haï Khemisti, lancent un appel pressant aux pouvoirs publics à l’effet de

mettre un terme aux agissements d’un promoteur privé qui s’est arrogé le droit, selon les riverains, de détourner une partie du rond-point. Les résidants ont observé un sit-in de protestation pour dénoncer «l’attitude d’un promoteur» qui a, selon les dires des contestataires, «grignoté» sur une large partie du chemin menant à leurs logements. «Nous sommes enserrés dans un ghetto», ont tenu à dénoncer les habitants. B. A.

Les parents du nourrisson Be-

goug Yacine Rafik, âgé de 6 mois, qui ont frappé à toutes les portes, surtout auprès des responsables des structures de santé publique, viennent de lancer un appel pour une action de solidari-té humanitaire. Le cas de leur bébé nécessi-te, à présent, une prise en charge médicale ou une aide financiè-re pour des soins à l’étranger. Yacine Rafik, selon un rapport médical établi par le service de pédiatrie de la clinique infantile «Amiral Cabral», dès sa naissance, présente un syndrome poly malformatif avec accès de cyanose qui pose des problèmes lors de la prise des biberons. Il a des difficultés d’alimentation et de respiration. Et il est très perturbé durant toute la journée. Depuis sa naissance, le 25 juillet 2010, il se trouve sous allaitement artificiel. Il a été admis à plusieurs reprises au service de réanimation «Marfan» du CHUO pour des problèmes respiratoires à la suite d’une infection pulmonaire, en plus des crises de vésicule et abdo-minales. Devant cette situation, les parents - surtout le père qui a quitté son travail - font face à une situation de précarité qui les pousse à aller quotidiennement de service en service, sans aucun résultat. La malformation de leur enfant au niveau de la fente palatine, de l’avis de certains professeurs et praticiens qui ont eu à examiner Yacine Rafik, ne peut être traitée que dans des hôpitaux spécialisés à l’étranger, d’où la nécessité d’une prise en charge. Tegguer Kaddour

ORAN INFO

● La décharge, qui se trouve au milieu du tissu urbain de la commune d’El Kerma et de la Sebkha, prévue auparavant pour une réserve naturelle, a fait l’objet de plusieurs

plaintes de citoyens.

PLAN D’AMÉNAGEMENT DU LITTORAL 33 PLAGES CONCERNÉES

DÉTOURNEMENT D’UN CHEMIN A HAÏ KHEMISTI LES RIVERAINS INTERPELLENT LE WALI

SOLIDARITÉ HUMANITAIRE UNE PRISE EN CHARGE OU UNE AIDE FINANCIÈRE POUR LE NOURRISSON YACINE

La forêt urbaine, une solution pour que les décharges éradiquées ne soient pas réinvesties par les détritus

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UNE ÉTUDE TECHNIQUE POUR LE TRAITEMENT DES ASSIETTES RÉCUPÉRÉES

EN BREF

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L’insalubrité gagnedu terrain

DAÏRA DE THÉNIA

El Watan - Mardi 8 février 2011 - 15

Toutes les communes de la daïra de Thénia sont confrontées au problème

de la prolifération de déchar-ges sauvages. En villes ou dans la campagne, des amas d’ordures se dressent en divers endroits, polluant ainsi le cadre de vie de la population. Il y a une année, à Béni Amrane, les autorités munici-pales avaient initié une cam-pagne de nettoyage en mettant à la disposition de chaque quartier des bacs à ordures installés en tout coin de rue. L’opération avait donné des résultats probants, comme, par exemple, à la «Cité Une» où la décharge publique, qui enva-hissait tout le cimetière local, avait été éradiquée. Néanmoins, une année plus tard, c’est le retour à la case de départ, puisque ces moyens offerts pour permettre de pré-server l’environnement et le cadre de vie des citoyens ont fait l’objet d’un déplorable vandalisme.De plus, sur la piste forestière menant vers le lieudit «Taverget», un coin paradisia-que, situé à 200 mètres de la ville, très fréquenté par les habitants, une décharge sau-vage y est en train de prendre dangereusement du volume, avec des jets pêle-mêle de toutes sortes de déchets. Le comble, tout près, existe une fontaine publique appro-visionnant en eau potable de nombreux habitants. Or, actuellement, cette source de

vie risque d’être contaminée. Sur le CW26, au lieudit «Ivohren», dans le village d’Ait Khalifa, une décharge similaire prend des propor-tions alarmantes.Des automobilistes, insou-ciants pour la chose environ-nementale, ont la néfaste habi-tude d’y jeter leurs sacs d’or-dures ménagères. Toujours sur le même CW, un autre cas quasi identique a été signalé par la population d’Ait Bourdjouane, entre Ammal, Béni Amrane et Tidjalabine. A Tiza, dans la commune d’Am-mal, une autre décharge sau-vage s’est formée sur les bords de la route d’Issohan. Dans la commune de Souk El Had, la décharge communale, qui envahissait jusqu’aux gradins du stade communal, a été

déplacée de quelques centai-nes de mètres par les autorités municipales. Mais l’incinéra-tion des déchets, tout près du stade et des habitations, incommode fortement les résidants du quartier. Au centre ville de Thenia, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour débarrasser régulièrement les bacs à ordures de leurs conte-nus, rien n’empêche que des odeurs nauséabondes polluent l’environnement, notamment aux alentours du marché de la ville. Ce problème est à la fois la conséquence de l’incivisme de la population et du manque de moyens nécessaires. «Il existe des habitants qui lan-cent leurs ordures à travers la fenêtre et d’autres qui vont les déposer juste à côté des bacs

installés à cet effet», regrette un citoyen. Mais il y a aussi l’inefficacité des services de la voirie des APC. Ces servi-ces ne sont pas dotés suffi-samment en moyens humains et matériels pour pouvoir assainir convenablement.Aussi, les pouvoirs publics doivent d’abord doter la région d’un centre d’enfouissement technique (CET), ensuite équiper les régions rurales en bacs à ordures et assurer une rotation régulière de ramassa-ge des déchets ménagers, tout en interdisant le moindre jet de déchets dans la nature. Sans quoi, l’on ne pourra jamais éradiquer la pollution et de l’environnement et du cadre de vie sociale, estime-t-on au sein de quartiers de cette localité. H. Dahmani

KABYLIE INFO

● En l’absence d’un centre d’enfouissement technique dans la localité, les décharges sauvages se multiplient et portent atteinte gravement l’environnement.

Les ordures se répandent dans tous les quartiers

Les communes de la wilaya de Boumerdès ont bénéficié récemment

d’importantes enveloppes financières sur le budget de la wilaya. Ces aides sont destinées pour la réalisation de divers projets et pour répondre aux besoins les plus urgents des habitants. Ainsi, la daïra de Khemis El Khechna a bénéficié d’une enveloppe de 40,6 mil-lions de dinars répartis sur quatre com-munes. Un montant de 9 millions de dinars a été attribué au chef-lieu de daïra pour l’achat notamment d’un engin de collecte d’or-dures et l’aménagement de la route du quartier El-Louze, 6,2 MDA à la com-mune de Hammadi, pour notamment la réalisation de l’éclairage public au niveau d’El Samadia, ainsi que sur les abords de la route menant vers Rouiba.Les deux autres communes relevant de cette daïra, à savoir Ouled Moussa et El Arbatache, ont eu droit, elles, respecti-vement à 7,5 et à 9 MDA. De ces enve-loppes, il sera financé l’aménagement du quartier des 200 logements et la réno-vation du réseau des eaux usées de la

localité de Haouch El Makhfi où la population souffre particulièrement de la dégradation de son cadre de vie. D’ailleurs, la semaine dernière, les habi-tants de ces localités ont protesté devant le siège de la wilaya contre l’indifféren-ce des responsables locaux quant à la prise en charge de leurs doléances. De leur côté, les communes de la daïra des Issers ont bénéficié d’un montant global de 41 MDA, dont une grande part est destinée au revêtement des routes desservant les localités enclavées. C’est le cas notamment de l’axe reliant Ouled Said à Ouled Ben Tafat, dans la com-mune de Chabet El Ameur, et de celui allant vers Ouled Bellil, à Timezrit, aux-quels 10 MDA chacun sont prévus. La commune des Issers a eu 11 MDA pour l’achèvement de la stèle de Chouhada. Le montant restant servira pour l’amé-nagement de la rue Bida Ali et la vieille citée, ainsi que la rénovation du réseau d’évacuation des eaux usées en divers quartiers de la commune de Si Mustapha. Les routes du village agricole de Naciria et celle menant vers la localité de Aïn

Assila, dans la commune de Ouled Aïssa, seront également touchées inces-samment par des revêtements dont les coûts seront respectivement de 5 et 7 MDA. La daïra de Baghlia a bénéficié quant à elle d’une enveloppe globale de 27 MDA, dont 6,3 MDA ont été affectés au profit de Sidi Daoud, 10 MDA pour Taouarga et 11 MDA pour la commune chef-lieu de daïra.Cependant, avec ces ambitieux chiffres, l’on relève quand même l’absence de projets à caractère culturel et sportif, puisque seule une aire de jeux est ins-crite pour la commune de Baghlia. Le secteur sanitaire, lui, se verra renforcé par une salle de soin à Ben Hachlaff, dans la commune de Keddara. Aussi, l’on s’interroge si ces secteurs, vitaux pour la jeunesse, sont bien lotis en matière d’infrastructures ou sont-ils oubliés par les responsables concernés. Pour le moment, ces derniers arguent, comme pour se justifier, de la réalisation de nombreux projets, prévus dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. R. Koubabi

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CHABET EL AMEURLES ROUTES EN ATTENTE DE RÉFECTIONLe réseau routier de la commune de Chabet El Ameur est

dégradé. Presque toutes les routes de la commune ont besoin d’être réhabilitées. La RN68 dont on a entamé la «modernisation» depuis deux ans, est presque coupée à l’entrée ouest de la ville. Un glissement de terrain qui s’y est produit il y a trois ans, a provoqué un affaissement qu’on a colmaté à l’aide de quelques chargements de tuf. «En arrivant à cet endroit, les usagers doivent rouler avec beaucoup de prudence, notamment les automobilistes ne connaissant pas cette voie ou qui l’empruntent pour la première fois, car ils risquent d’y subir l’irréparable. La dégradation est tellement profonde que certains châssis de véhicules frottent le sol en passant», s’est plaint un chauffeur de taxi. Au centre-ville, toutes les rues sont pratiquement dans le même état. L’unique chemin menant vers le stade n’est même pas aménagé. Ce qui fait dire à un habitant : « Hiver, comme été, on ne peut même pas se rendre au stade à l’aise». Les habitants d’Imouthas (Matoussa), se plaignent, eux aussi, de l’impraticabilité de la route desservant leur villa-ge, si dangereuse à certains endroits. «C’est d’autant plus révoltant, sachant que cela ne fait pas très longtemps que cette route avait reçu un revêtement bitumineux». Toujours concer-nant l’état des routes, les citoyens de la région soulèvent le cas du tronçon reliant Chabet à Souk El Had, réhabilité récemment certes, mais il garde encore des dégradations très dangereuses, notamment celle que l’on constate quotidiennement non loin du barrage de l’ANP, au carrefour du village Aït Ali. Y. O.

OULED HEDDADJTRANSPORT SCOLAIRE DÉFAILLANTLes collégiens et lycéens d’Ouled Heddadj, dans la daïra de

Boudouaou, font face à un sérieux problème de transport scolaire. Ce manque touche particulièrement les élèves habi-tant Haouch El Makhfi. Devant l’insuffisance de bus de ramas-sage scolaire et l’absence d’une ligne de transport directe entre leur village et le chef-lieu communal, ou le chef-lieu de daïra (Boudouaou), les lycéens scolarisés à Boudouaou doivent faire le détour par Reghaia.«Nous perdons beaucoup de temps à attendre les bus de trans-port de voyageurs. Pour rejoindre le lycée à Boudouaou, il nous faut passer par Reghaïa. Les bus de transport de voya-geurs ne quittent l’arrêt qu’une fois remplis et font de nom-breux arrêts sur tout le parcours», se plaint un lycéen. Ainsi à la perte de temps engendrée par l’absence d’une ligne directe, s’ajoutent des dépenses supplémentaires. Y. O.

DELLYS DEUX PROVISEURS SUSPENDUSLa direction de l’éducation de la wilaya de Boumerdès a

suspendu, à la fin de la semaine dernière, les deux premiers responsables des deux lycées de Dellys. La décision a été prise à la suite du rapport établi par la com-mission d’enquête dépêchée sur les lieux à la suite d’une journée de grève observée par les enseignants des deux établis-sements scolaires. Selon nos sources, cette commission a conclu à une «mauvaise gestion» des deux proviseurs, une «gestion», précise-t-on de même source, qui a fini par mécon-tenter le personnel. Cependant, non contents de cette sanction, des élèves du lycée des frères Drif, appelé aussi "nouveau lycée", ont réagi aussitôt par le saccage du mobilier scolaire dans plusieurs salles de classes, exprimant ainsi leur colère et leur refus quant à la sanction infligée à l’encontre des direc-teurs de leurs établissements. S. B.

Des subventions pour lescommunes de boumerdès

El Watan

Recherche pour son bureau de Boumerdès des corres-pondants pigistes pour les localités de Dellys, Khemis El Khechna, Hammadi, Thenia, Zemmouri, Les Issers, Bordj Menaiel, Ammal, Beni Amrane, Cap Djinet, Baghlia, Taourga, Afir, Kedara et Larbatache. Conditions : - Maîtrise du Français - Résider dans la localité(Expérience souhaitée et téléphone indispensable)Déposer une demande manuscrite, un CV et 2 articles inédits traitant de sujets d’information de proximité au bureau de Boumer dès sis à : Cité des 1200 lgts, Bt 86, cage C, N° 04, Boumerdès. Tél : 024 81 72 49

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 15

Plus de 40 familles du quartier Belmekaâbi (Cité Djebabla), dans la

commune de Zardezas, conti-nuent de vivre dans la peur à chaque goutte de pluie et tien-nent à dénoncer «les promesses vaines que les autorités locales ne cessent de (nous) faire depuis 1987». Le quartier dont une par-tie est mitoyenne au barrage des Zardezas, reste très vulnérable aux fréquentes inondations. D’ailleurs, lors des dernières intempéries, la montée des eaux due à des lâchers du barrage, opérés dans la nuit de mer-credi dernier, a failli emporter la partie basse de la cité, celle longeant l’oued Saf-Saf. «Nous avons tous quitté nos demeures pour nous abriter chez des pa-rents. Tous nos biens ont subi des dégradations énormes et nos maisons, très anciennes, risquent aujourd’hui de s’ef-fondrer» ont déclaré certains habitants. Et d’ajouter: «Devant cette situation, ne sachant où aller, une partie des familles sinistrées a fini par squatter des logements vides pour s’y abriter avant d’être finalement délogée. Nous demandons plus

de considération des autorités locales pour bénéficier d’un logement décent, soit dans la cadre de la formule du rural ou celle du social.» Les habitants ont surtout tenu à dénoncer les lenteurs relevées dans la prise en charge du sinistre et accusent les pouvoirs publics de les avoir marginalisés dans de précéden-

tes distributions de logements. Contacté, le P/APC de Zardezas a tenu à apporter sa version des faits en soutenant qu’une grande partie des familles du quartier Djebabla a été concernée par des attributions dans diverses for-mules. A ce propos, il précise: «La commune abrite deux quar-tiers qui s’étalent sur les deux ri-

ves de l’oued Saf-Saf, et nous n’avons jamais cherché à pri-vilégier une partie des citoyens par rapport à une autre, pour la simple raison que nous ne dis-posons pas encore de program-mes conséquents de logements. Nous n’avons bénéficié que de 10 logements sociaux. Alors comment satisfaire les besoins d’une population qui dépasse les 15 000 âmes? Néanmoins, sur les 10 logements distribués, 6 l’ont été à des familles sinis-trées. Nous espérons qu’avec le nouveau programme de 200 logements, nous pourrons sa-tisfaire d’autres besoins». En ce qui concerne la gestion des inondations qui ont touché la commune, le maire dira: «Nous étions sur place et nous avons même procédé à l’évacuation en urgence de 5 familles que nous avons installées au CEM Latrèche. Nous les avons assis-tées pendant plus de 48 heures, et une fois la situation devenue normale, elles ont pu regagner leurs domiciles.» Ayoube S.

SKIKDA INFO

La population habitant près du barrage en danger

LE COMPLEXE HISTORIQUE LIVRÉ CETTE ANNÉE

Tout porte à croire que le complexe historique de Skikda, actuellement en phase d’achèvement, devra

être réceptionné avant la fin de l’année. L’information a été confirmée par un cadre de la direction du logement et des équipements publics (DLEP). Le complexe érigé sur l’esplanade, communément appelée «la guillotine», à l’entrée est de la ville, comprend plusieurs espaces, dont un théâtre de verdure, deux salles (une pour spectacles et l’autre pour conférences), une bibliothèque ainsi que plusieurs salles d’expositions thématiques. Le complexe englobera aussi le premier musée régional du Moudjahid qui aura à abriter un ensemble de documents, de photos et d’autres témoignages matériels de la guerre de Libé-ration. Le musée ne se limitera pas à la seule wilaya de Skikda, il accueillera les témoignages historiques de sept autres wilayas de l’est du pays. Pour accéder à cet édifice, vu son emplacement sur les hauteurs, les visiteurs dis-poseront de deux itinéraires: le premier à partir du mont Bouabbaz et le second à partir de la RN44, juste en face de la future gare en construction sur l’ancien parc com-munal. K. O.

● Les riverains sinistrés dénoncent les lenteurs dans leur prise en charge après les dernières intempéries.

EL HARROUCHLe pont de Oued N’sa

sera réhabilité

INONDATIONS À ZARDEZAS

Des manifestations ont ébranlé, ven-dredi dernier, la localité de Ali Mos-

bah, dans la commune d’El Harrouch, poussant des jeunes à bloquer la RN3 du-rant plus de trois heures. Cette colère était essentiellement motivée par l’état délabré de la route qui relie l’agglomération à El Harrouch, surtout au niveau du pont de Oued N’sa. Les dernières pluies avaient totalement isolé la localité, incitant les habitants à réagir et dénoncer les vaines promesses faites par les autorités locales. Le jour même, des travaux de réfection ont alors été engagés par des entreprises volontaires pour permettre aux résidants de disposer, au moins, d’un chemin

carrossable. Le P/APC d’El Harrouch a tenu, en marge de ces événements, à rassurer la population de Bousbaâ en affirmant que la réparation du pont est officiellement prise en charge. Il dira à cet effet: «L’initiative de rétablir, un tant soit peu, la route, n’est qu’une première mesure, prise dans le cadre de l’urgence, en attendant la réhabilitation du pont qui sera lancée au courant de cette année. D’ailleurs, nous venons de bénéficier d’une enveloppe de 16 MDA (millions) pour sa réalisation et nous allons en engager les procédures d’usage, d’autant plus que l’étude relative à ce projet a été achevée en 2010.» A. S.

La commune est souvent exposée aux crues de l’oued Saf-Saf

8 JOURS SANS EAU À BOUABBAZ

Cela fait exactement huit jours que nous sommes sans eau. Nous avons, maintes fois, contacté

les responsables pour demander des explications, mais nous n’avons reçu que des promesses», c’est ce que rapportent des habitants de la cité EPLF de Bouabbaz. «La cité Borj Hmam vit également la même situation, bien que les étages du dessous par-viennent, à recevoir quelques gouttes du précieux liquide», ont-ils soutenu. Contacté, le directeur de l’Algérienne des eaux (ADE) dira: «Effectivement ces localités ont enregistré quelques perturbations ces derniers temps, mais cela est exceptionnel et conjoncturel vu les grandes inondations qui ont concerné notre ville. Néanmoins, le retour graduel à la normal est en cours et la situation devra être rétablie mardi.» K. O.

LA ROUTE DE AÏN ZOUIT MENACÉE D’ÉBOULEMENT

Des habitants de Boulekroud ont fait part, hier, de la situation dangereuse dans laquelle se trouve le che-

min de wilaya N° 20, passant par leur agglomération pour relier Skikda à la commune de Aïn Zouit. Ils demandent l’intervention rapide des autorités pour éviter une véritable catastrophe. «Lors des dernières intempéries, une grande fissuration a été occasionnée, et si des travaux de réfection ne sont pas engagés rapidement, l’éboulement de cette partie de la route risque d’emporter au moins quatre habi-tations», a rapporté un de ces habitants. Et d’ajouter: «Pour pouvoir utiliser cette route, des usagers ont empiété sur les bordures pour disposer d’une piste de passage, mais devant le trafic intense des poids lourds, la route ne tiendra pas longtemps.» K. O.

UN MOIS DE PRISON POUR L’ADJOINT AU MAIRE DE AÏN KECHRA

Le tribunal de Tamalous a condamné, hier, le premier vice-président de la commune de Aïn Kechra, à un

mois de prison avec sursis. L’élu comparaissait pour coups et blessures, suite à une plainte déposée par le P/APC, qui l’a accusé de l’avoir agressé verbalement et physiquement dans le siège même de la commune. L’affaire remonte au mois de décembre dernier quand, suite à une altercation verbale au sujet de la gestion des affaires de la commune, le vice-président s’était emporté et a asséné des coups à son président avant que des personnes présentes n’interviennent pour mettre fin à la bagarre. K. O.

PARATIANIS SERA PRÉSERVÉE

Les vestiges romaines de «Lemsajed», l’antique Paratianis, dans les limites côtières de la commune

de Guerbès, viennent de bénéficier d’une attention particulière du ministère de la Culture, lequel a inclus le site dans son programme national pour la protection du patrimoine culturel. Un avis d’appel d’offres pour l’élaboration d’un plan de protection et de mise en valeur du site vient, d’ailleurs, d’être lancé par la direction de la culture. Selon un cadre de cette direction, le choix de Guerbès obéit en fait à l’importance archéologique des lieux qui ont abrité l’antique Paratianis, une prospère cité romaine dépendant de la Numidie orientale. «Dans un premier temps, nous avons retenu Lemsajed, à Guerbès, et Kalaat El Kolla, à Ouled Hbaba. Plus tard, d’autres sites seront programmés», a rapporté le même cadre. L’étude devrait comprendre d’abord une délimitation du périmètre du site qui s’étale sur plus de 6 ha, lequel sera aussi clôturé et protégé. L’engagement d’éventuelles fouilles et d’opérations de mise en valeur sont également retenues. K. O.

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LES MOYENS D’INTERVENTION INEXISTANTSLes dernières intempéries qui ont touché la ville de Skikda, la plongeant carrément dans un véritable sinistre, ont mis à nu de graves carences en matière de gestion des catastrophes naturelles. Ainsi, on apprend de source officielle qu’en dépit de plus de 10 milliards de dinars, dont regorgent les caisses de la commune, cette dernière ne dispose que d’un rétrochargeur, un chargeur en panne et une niveleuse sans conducteur ! Cette situation a emmené, d’ailleurs, les pouvoirs publics à faire appel à des entreprises privées pour apporter, bénévolement, leur soutien dans la gestion du sinistre. Néanmoins, un élu de l’APC a tenu à faire part des travaux engagés par la commune en vue de rouvrir les établissements scolaires sinistrés. « Je ne voudrais pas jeter des fleurs à l’APC, mais nous avons tout de même mobilisé nos moyens matériels et humains pour prendre en charge le sinistre. L’urgence, pour nous, était de venir en aide aux familles bloquées dans plusieurs cités inondées et surtout permettre la réouverture des établissements atteints. D’ailleurs, 5 écoles accueilleront, dès mardi, les élèves après les opérations de nettoyage que nous avons effectuées.» Cependant, trois jours après les graves inondations, la ville de Skikda continue de vivre alternativement dans la gadoue et la poussière. K. O.

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Les grandes lignes de la préparation du 6ème colloque international sur l’histoire de Nedroma et sa région

et qui aura lieu les 24, 25 et 26 mars 2011, ont été présentées par le président d’Elmouahidia pour la sauvegarde du patrimoine historique et culturel de la ville de Nedroma et de sa région, M.Azzedine Midoun, lors d’un point de presse qu’il a animé au siège de l’association (la mai-son du patrimoine) située au centre-ville. Cette maison constitue en elle-même un patrimoine historique puisqu’il s’agit d’une ancienne maison récupérée et res-taurée par l’association. «Organiser un tel colloque à Nedroma constitue un défi de taille que nous nous sommes lancé sa-chant que notre ville manque cruellement d’infrastructures d’accueil et de lieux culturels mais nous croyons dur comme fer en la motivation et en la volonté des membres de l’association, de toute la population de Nedroma, de faire de ce colloque un évènement planétaire», lance d’emblé le président de l’association. Après une brève présentation de diffé-rents projets et activités de l’association qui convergent vers un seul et unique objectif: la protection et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, M.Azzedine Midoun a abordé le côté organisationnel du colloque. Sous le thè-me «Nedroma, ville d’Abdelmoumène : société, anthropologie et mémoire», ce colloque, qui réunira d’éminents profes-seurs et chercheurs algériens et étrangers, sera organisé sous forme de conférences réparties sur 12 ateliers. Parmi les cher-cheurs étrangers qui ont confirmé leur participation à ce rendez-vous culturel et historique, figurent des Marocains, des Tunisiens, des Irakiens, des Yéménites

et des Français. «Je suis persuadé que ce colloque apportera de nouveaux éléments d’importance sur l’histoire de Nedroma et de sa région. Des professeurs cher-cheurs marocains et qataris, qui nous ont déjà fait parvenir une copie de leur confé-rence, détiennent des manuscrits dont nous ignorions l’existence», annonce le président d’Elmouahidia. Parallèlement à ces conférences, 20 expositions sur le pa-trimoine de la ville et de sa région sont au menu d’un riche programme culturel et artistique concocté pour la circonstance. Du côté artistique, les troupes musicales

d’El Mouahidia et de Biskra enchanteront les mélomanes de la musique andalouse à l’ouverture et à la clôture de la cette manifestation. Pour ce qui est du volet touristique, une visite guidée des sites et monuments historiques de toute la région est également prévue au programme de cet évènement. Toutefois, notre interlo-cuteur n’omet pas d’exprimer certaines inquiétudes qui risquent de porter préju-dices à cet évènement, notamment la salle des conférences actuellement en réno-vation et dont les travaux n’avancent pas beaucoup. O. E. B.

Une journée de formation et de vulgarisation portant

sur la réglementation fiscale en relation avec les activités de la pêche a eu lieu ce mercredi matin à l’hôtel Ziri. Organisée conjointement par la direction et la chambre de pêche et d’aquaculture de Tlemcen cette journée, selon le directeur de la chambre de pêche, M.Khaled Fliti, devrait permettre un échange de débats et d’idées à même d’aboutir à renforcer davantage le dialogue entre les différentes parties concernées : les représentants des produc-teurs /armateurs, mandataires, gestionnaire du port, services des impôts ainsi que l’admi-nistration de la pêche. Pour sa part, le directeur des impôts, relayé par ses collaborateurs, rappelle que l’activité de pêche relève du secteur primaire. Dès lors, elle est soumise, au même titre que les autres personnes physiques exerçant des activi-tés économiques, aux obliga-

tions déclaratives tout en expli-quant clairement les différents critères d’imposition. Aux ar-mateurs infortunés, présents à la rencontre, qui ont évoqué les aléas du métier en citant les périodes de mauvais temps, les frais et charges induits ainsi que la prolifération de plus en plus régulière de diverses méduses (du printemps à la mi-octobre), le directeur des

impôts éclaira l’assistante de la possibilité de la remise gra-cieuse d’impôts pour certains cas particuliers. Concernant la demande de la suppression de la TAP (taxe sur l’activité pro-fessionnelle), comme c’est le cas pour le secteur de l’agricul-teur, le directeur des imports a pris acte de cette revendication qu’il considère légitime et pro-met de remonter l’information

aux instances concernées. Les professionnels de la pêche réi-tèrent aussi leur souhait portant sur la détaxation du gasoil et la levée de l’interdiction de l’im-portation du matériel rénové ainsi que le réexamen des taxes et redevances requises par l’en-treprise gestionnaire du port (l’EGPP) et, ce, en fonction de la qualité des prestations qu’elle leur fournirait. O. E. B.

El Watan - Mardi 8 février 2011 - 15

El Mouahidia prépare son 6e

colloque sur la ville historique

Formation sur la fi scalité au profi t des pêcheurs

S’immoler par le feu !!! Peut-on en connaître l’origine et le pourquoi ? S’immoler par le feu, c’est offrir sa vie en sacrifice à une divinité, une cause, pour quelqu’un. Immoler, tuer rituellement un animal, un être humain en offrande à un dieu. L’immolation se fait par le feu, l’eau, la terre et le bois. Pourtant, c’est une pratique inédite aux pays arabes, sur-tout maghrébins ? La pratique de l’immolation par le feu n’est pas inédite comme mode d’expression dans les pays arabes, maghrébins, surtout. Ces pratiques ne sont pas nouvelles. Depuis les années 1960, l’immolation est souvent utilisée par les contestataires des gouvernements en place. Pourriez-vous nous citer quelques cas? En Juin 1963, un bonze bouddhiste s’immole par le feu à Saïgon pour protester contre le régime du président vietnamien Ngô Dinh Diem. Toujours pour protester contre l’invasion de son pays par l’URSS, en Août 1968, l’étudiant en philosophie tchécoslovaque Jan Palach s’immole sur la place Wenceslas à Prague. En 1983, sur la Place Rouge à Moscou, un citoyen russe s’immole pour protester contre le régime soviétique. En novembre 2007, au Luxembourg, afin de dénoncer le racisme et l’ostracisme dont elle fut victime comme beaucoup d’Africains dans les sociétés dites «occidentales», Maggy Delvaux-Mufu Mpie, mère de trois enfants, s’est immolée par le feu. Pour conclure, je dirais que l’usage de l’immolation ne date pas donc du 17 Décembre 2010 et n’est pas une «spécificité arabe». Les Japonais se faisaient «harakiri»: c’était un ultime geste de cou-rage lié à la honte d’avoir échoué. L’échec étant considéré, par la société japonaise, comme un manque de courage et de bravoure, n’était pas pardonné, sur-tout chez les samouraïs. Malheureusement, avec les mutations profondes que subissent les sociétés, le fait de s’immoler n’est pas un geste de bravoure mais de désespoir qui nous laisse un goût amer et qui donne à réfléchir. C. B.

Le mois de novembre dernier vous vous êtes rendu à Gha-zaouet. Quels ont été les objectifs de cette visite ? Notre visite à Ghazaouet nous a permis, dans un premier temps, de relancer ce projet de coopération entre les deux villes, d’examiner les propositions de partenariats et d’identifier les opportunités de développement. Nous sommes partis de Gha-zaouet avec l’envie de mettre en place une «mini» coopération décentralisée, parce qu’on va y aller à petit pas pour expliquer surtout ce qu’est une coopération décentralisée. D’ailleurs, dans les discussions avec le maire de Ghazaouet, nous avons évoqué la possibilité de la venue de l’administration aulnésienne à Gha-zaouet pour effectuer une présentation du dispositif d’accord de coopération décentralisée qui peut se faire entre deux communes, une commune française et une commune algérienne.Où en est le projet Aujourd’hui ? Nos attendons maintenant un signe fort de la part des autorités de Ghazaouet pour pouvoir commencer à travailler. J’espère que cela va se concrétiser. Nous avons toujours l’ambition et l’envie, avec les associations locales, comme l’association des amis des deux frères, qui sont en attente de voir se réaliser ce projet de coo-pération. Une coopération, comme je l’ai déjà dit, qui s’articule autour de trois axes d’échanges à savoir la jeunesse, la culture et le sport. Nous ne sommes pas là pour organiser de grands projets mais, surtout, pour avoir des liens privilégiés à l’échelle humaine entre les Ghazaouetis et les Aulnésiens. O. E. B.

TLEMCEN INFONEDROMA

GHAZAOUET

● 20 expositions sur le patrimoine de la ville et de sa région sont au menu d’un riche programme culturel et artistique concocté pour la circonstance.

La casbah de NedromaP

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«L’IMMOLATION PAR LE FEU N’EST PAS INÉDITE !»

«FAVORISER LES LIENS À L’ÉCHELLE HUMAINE»

KHIRA TALEB. Consultante et psy-chologue en relations humaines

LAOUEDJ AHMED. Adjoint au maire

Consultante et experte en sciences de la communication, Mme Khira Taleb réa-git au phénomène de l’immolation par le feu qui affecte, ces derniers temps, les jeunes.

Laouedj Ahmed, chargé de la vie asso-ciative, de la coopération décentralisée et des relations internationales de la ville d’Aulnay-Sous-Bois, a bien voulu répondre à nos questions.

Propos recueillis par C. Berriah

Propos recueillis par O. El Bachir

Pénurie des imprimés 12 SLe passage aux documents biométriques n’est pas de toute simplicité à Ghazaouet. Et pour cause, les imprimés spéciaux destinés à l’établissement de l’extrait de naissance 12S se font de plus en plus rares. Les services de l’état civil peinent à satisfaire la demande de la population et continuent à subir quotidiennement la colère des citoyens. Ces derniers accusent les agents chargés de ce service d’être à l’origine de ce retard. La liste d’attente compte plus de 1300 demandeurs

de l’extrait de naissance 12S, un document nécessaire dans les dossiers à constituer pour l’obtention du passeport et de la carte d’identité nationale. Certains demandeurs attendent ce fameux document depuis plus de 3 mois. «On ne reçoit pas un nombre suffisant d’imprimés de la wilaya. On est servi au compte-goutte, seulement cinquante 12S par mois, ce qui représente environ le dixième de la demande» explique un employé de l’état civil. O. E. B.

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 17

A U T O M O B I L E

Nouvelle Micra : un niveau de sécurité «sans précédent»La sécurité constitue un aspect essentiel du développement de la nouvelle Micra, prochainement commercialisée en Algérie. En effet, cette dernière a été conçue et équipée pour protéger au maximum son conducteur ainsi que ses passagers.Parmi les équipements de sécurité fournis en série, figure un système de freinage mixte disques avant / tambours arrières avec ABS, EBD (répartiteur électronique de freinage) et NBAS (Nissan Brake Assist System - assistance au freinage d’urgence). En outre, la nouvelle Micra est dotée de certains équipements que l’on ne trouve généralement que sur des berlines. C’est le cas des cinq appuie-têtes, qui offrent sécurité et confort au conducteur et à tous ses passagers. De même, la nouvelle Micra est équipée de quatre airbags en série, situés à l’avant et sur les côtés, pour protéger le conducteur et les passagers. En cas de collision, les capteurs déclenchent instantanément les airbags frontaux et latéraux formant un cocon pour assurer une protection optimale aux endroits cruciaux. Les ceintures de sécurité 3 points 6HP, solides et ajustables, retiennent le conducteur en cas de choc violent. Quant au pare-brise et au toit vitré, ils sont conçus afin de garantir une meilleure visibilité. Enfin, grâce à la zone sophistiquée de déformation à l’avant, la voiture est conçue pour absorber les forces d’un choc frontal, tout en préservant l’intégrité de l’habitacle en raison d’une structure de caisse hautement renforcée et de sa V-Platform.

Les Journées utilitaireschez PeugeotLa série spéciale Zénith est de retour chez Peugeot Algérie. Elle se décline sur trois véhicules utilitaires : le Bipper 1.4 Hdi 70 ch, le nouveau Partner 1.6 Hdi 75 ch, l’Expert 1.6 Hdi 90 ch et le Boxer L1H1 2.2 Hdi 100 ch. En plus des équipements inclus en série, à savoir l’ ABS, l’airbag conducteur, la direction assistée, la porte latérale coulissante, les vitres avant électriques, la condamnation centralisée des portes, la série spéciale Zénith est aussi dotée d’équipements supplémentaires tels que la climatisation, la cloison de cabine, les phares anti-brouillard et la radio CD. Des remises de plus de 100 000 DA sont accordées.

Volvo inaugure un nouveau siège pour la Chine à ShanghaïLe constructeur automobile suédois Volvo, racheté l’été dernier par Geely Holding Group, a ouvert un nouveau siège pour la Chine à Shanghaï, à partir duquel il compte développer ses ventes sur le premier marché automobile mondial. La Chine a vu ses ventesautomobiles battre un record en 2010. 13,8 millions de voitures ont été livrées aux concessionnaires. Le nouveau siège, qui a été inauguré en présence du PDG de Volvo, Stefan Jacoby, comprendra un centre de développement technologique. Geely Holding Group a racheté Volvo à l’Américain Ford pour 1,5 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) et le groupe automobile a affiché l’ambition de vendre 800 000 Volvo en 2020 dans le monde, dont 300 000 en Chine.

EN BREFAVEC UN PRIX DE LANCEMENT DE 990 000 DA

P eugeot Algérie vient de se hisser à la troisième marche du podium des conces-

sionnaires automobiles en Algérie, en réalisant 22 838 ventes durant l’exercice 2010 sur un marché global de 228 224 unités vendues. Se-lon les chiffres de la filiale algérienne, Peugeot a vendu 19393 VP et 3445 VUL au cours de l’année dernière. Lors d’un point de presse or-ganisé dimanche au nouveau siège de la filiale, sis à la zone industrielle de Oued Smar (Alger), Marc Bergeretti, directeur général de Peugeot Algérie, est revenu sur les performances de sa marque. C’est ainsi que la 207 maintient sa suprématie sur son segment, avec 9465 immatriculations en 2010, alors que sa sœur aînée, la 308, enregistre un léger recul du fait de la rude concurrence dans son segment (nou-velle Mégane et Golf 6) ainsi que des soucis de production suite à une forte demande sur ce produit au quatrième trimestre. Le conférencier précisera que la Peugeot 107 a été victime de la suppression du crédit automobile et de la taxe sur les véhicules neufs. «En dépit des taxes et autres textes de loi introduits par les pouvoirs publics, le marché de l’automobile a connu une baisse d’à peine 10% entre 2008 et 2010. Cela dénote que les besoins en automobile sont grandioses chez les Algériens. Si en Europe, on venait à supprimer le crédit automobile, le marché baisserait de 30 à 40% en un laps de temps très court», dira Marc Bergeretti. «Nous allons essayer avec notre produit phare, la 207,

de réaliser une très bonne année 2011 et nous comptons, avec le restiling de la 308, rebondir sur ce segment et faire de bons résultats. Le Partner Origin bénéficie toujours d’une très bonne image et a toute sa place en Algérie», affirmera-t-il. Pour cette année 2011, il est prévu chez Peugeot Algérie, l’introduction de plusieurs nouveautés, à l’instar de la fami-liale 5008 confort Pack 1.6 Hdi 112cv BVM6, la 207 Premium Pack 1.6 Hdi 112cv FAP, le 3008 Premium Pack 2.0 Hdi 163cv BVA6 et la 308 GTI 1.6 THP 200cv BVM6. Cette dernière devra remplacer la 308 THP 175 cv. La 308 sera passée au relifting et devra être présen-tée au second semestre de l’année en cours. Mais le must des lancements concernera, sans le moindre doute, la berline haut de gamme 508, présentée au Salon de l’automobile de Paris en octobre dernier, et qui sera présente au stand de la marque au lion au prochain Salon de l’automobile d’Alger, prévu du 17 au 27 mars. «L’année 2011 sera caractérisée par le retour du Salon de l’auto d’Alger, qui devrait permettre de doper les ventes au 1er semestre 2011 ainsi que par le maintien d’un contexte concurrentiel agressif, avec des promotions fortes et continues (remises de 100 000 à 200 000 DA) pour compenser les taxes imposées depuis 2 ans et l’arrêt du crédit», précisera le conférencier qui ambitionne, pour sa marque, de «conserver et renforcer notre 3e place sur le marché en dépit de l’absence de B Sedan et de

pick-up dans leur gamme». Abordant le sujet du magasin central de la pièce de rechange de 4500m² de superficie, le DG de Peugeot Al-gérie dira que le stock actuel est de l’ordre de 250 millions de dinars et un stock en remorque de 190 millions de dinars. Ce magasin dispose de 15 000 références pour un chiffre d’affaires de 2400 millions de dinars en 2010. «Le ma-gasin a desservi plus de 230 000 lignes l’an-née passée. Il est approvisionné une fois par semaine par le magasin central de Vesoul de Automobile Peugeot. Les 35 distributeurs de Peugeot sont desservis deux fois par semaine et même une fois par jour pour ceux habitant l’Algérois.» Quant aux contraintes liées à la pièce de rechange, le conférencier affirmera que la moyenne de séjour d’une remorque au port est de un mois et demi. «Nous avons des stocks de triangle de sécurité qui sont toujours suspendus au niveau du port d’Alger du fait des tracasseries administratives.» Peugeot Algérie compte inaugurer cette année deux showrooms à Béjaïa ainsi que d’autres. «Chez Peugeot Algérie, nous sommes assez exigeants pour approuver un nouvel agent, surtout sur l’aspect financier et sur la marque et son image.» Pour les véhicules utilitaires transformés, un contrat avec Sonelgaz a été signé pour l’acquisition de 392 Parnter Origin en GPL ainsi que 185 ambulances à destination du ministère de la Défense nationale. Nadir Kerri

La Dacia Sandero Stepway vient de faire son entrée sur le marché national de

l’automobile. Le lancement s’est déroulé, jeudi dernier, au Kiffan club de Bordj El Kiffan (Alger). C’est dans un climat convivial que la présentation de ce nouveau vé-hicule s’est faite par une nouvelle venue chez Renault Algérie en la personne de Mme Ouardia Medahi, chef produit Dacia. Avec sa décli-naison de baroudeur, la Sandero Stepway vient renforcer le succès de la berline compacte et habitable de Dacia qui s’est vendue à plus de 60 000 exemplaires en Europe et au Maghreb et à plus de 6000 exemplaires en Algérie depuis son lancement en juillet 2008, nous apprend la conférencière. Cette dernière ajoute que ce nouveau véhicule séduira à coup sûr, «une clientèle plutôt jeune, à la recher-che d’un véhicule à petit prix et à forte personnalité». Avec son look baroudeur, Dacia Sandero Stepway est née pour l’aventure. Une garde au sol rehaussée de 20mm par rapport à la berline San-dero, des boucliers avant/arrière bi-tons dans lesquels s’insèrent des skis avant/arrière chrome satiné, des projecteurs antibrouillard ainsi que des barres de toit longitudina-les font de Dacia Sandero Stepway un véhicule confortable sur tout type de routes. Bref, de quoi satis-faire une clientèle avide de véhicu-les sûrs et pouvant faire face aux conditions de roulage difficiles en Algérie. Sur ce véhicule, on peut y trouver également, pour les trois teintes métallisées disponibles, à savoir gris platine, gris comète et rouge de feu, des masques de phares noirs, un bandeau de calan-

dre chromé, des jantes aluminium, rétroviseurs, poignées de portes et bavolets chrome satiné, ou encore canule d’échappement chromée concourent à la forte personnalité du véhicule. A l’intérieur, une sel-lerie noire spécifique avec des sur-piqûres blanches ainsi que divers éléments font de Dacia Sandero Stepway une «aventurière pleine d’élégance». Le nouveau venu de la marque roumaine reçoit un marquage «Stepway» sur les por-tes avant ainsi que sur les seuils des portes avant chromés et, ac-cessoirement, sur les ailes arrière latérales, de strippings décoratifs. Quant à la motorisation, la San-dero Stepway, reçoit le légendaire 1.6 Mpi de 90ch, une motorisation à essence qui a fait ses preuves sur d’autres véhicules de la gamme.

Avec une consommation de 7.6 l/100 km en cycle mixte. Pour la sécurité, la Dacia Sandero Stepway et dotée en série de l’ABS, de l’air-bag conducteur ainsi que d’une pa-noplie d’équipements de confort et de sécurité comme la climatisation manuelle, la direction assistée, la radio CD MP3 ou encore les lève-vitres avant éclectiques. Le prix de lancement de la Dacia, Sandero Stepway est proposé à 990 000 DA (hors taxe véhicules neufs). Très satisfait des résultats obte-nus par la filiale algérienne de la marque au Losange, son directeur général, Stéphane Galoustian, dira que ses «éléments» ont reçu des promotions. C’est ainsi que Ha-kim Boutehra est promu directeur régional de la Bretagne, l’une des sept régions de la firme automobile

en France. Zineb Ghout est élevée au rang de directrice du marketing alors que son compatriote Nacer Bey Hichem est promu en qualité de directeur du réseau Renault Al-gérie. Enfin, Selma Brahimi est désignée chef de gamme Dacia. Le DG de Renault Algérie s’est félicité du taux d’intégration au sein de son entreprise qui dépasse les 75% de cadres locaux ou bien des 100% de femmes au niveau de sa direction de communication. «C’est ce qui explique le succès de notre marque», conclut-il. In-terrogé sur la disponibilité du véhicule, Zineb Ghout dira qu’un stock de lancement a été constitué et qu’un arrivage est prévu pour les prochaines semaines. «Nos clients peuvent d’ores et déjà comman-der.» Nadir Kerri

La Sandero Stepwaydébarque en Algérie

PEUGEOT ALGÉRIE

Plusieurs nouveautés pour 2011

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Les femmes devraient se réjouir de ce nouveau venu

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 18

C U L T U R E

Et ce n’est pas pour faire de la figura-tion. Au contraire ! Sans complexe, ni fard ou encore, sans jeu de mots, ni mascara ! La générale de la pièce Hou-

ma maskouna (cité ou quartier hanté) du Théâtre régional de Mascara a été étrennée au TNA, au grand bonheur d’un public qui n’a pas été déçu du «voyage». Une pièce écrite par le journaliste, auteur et homme de théâtre, Sid-Ahmed Sahla et mise en scène par Mohamed Frimehdi ayant déjà eu des succès d’estime avec les adaptations du Chant du cygne d’Anton Tchékov, Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Mousafir Eleil ou encore Hob Wa Dmouaâ de Fouad Enadjar ainsi que des récompenses notamment 13 distinctions en Jordanie pour Mousafer Eleil. Houma mas-kouna décline un texte d’une grande élévation cursive et orale et une charge émotionnelle. Il y a beaucoup de poésie et de générosité dans Houma maskouna. L’histoire d’un huis clos existentiel et existentialiste de quatre comparses se donnant la réplique entre ambition, voire cupidité et valeurs cardinales. Bouhaous (Mohamed Meddah) est un maquignion analphabète voulant entrer en politi-que. Il veut être élu coûte que coûte et à n’importe quel prix. Bouazza (Abdellaziz Abdelmoudjib)

est gardien d’immeuble ayant une petite vie anodine. El Haiel (Mohamed Frimehdi) est un vétérinaire et «goual» de la raison éprouvant des sentiments pour la belle Maha Khladouni (Sayam Ouarda) qui assurera l’opération de «marketing et de relookage politique» de Bouhaous pour son éligibilité électorale. Aussi, ces comédiens crée-ront un maelström où cela déménage à tous les étages de «la cité hantée». Où lyrisme, rhétorique populaire et autre répartie «mascarienne» le dis-putent à la langue de bois et son cynisme.

COUP... DE THÉÂTRE

Sous son aspect hilarant, cette pièce est un réquisitoire subtil contre la fraude électorale, l’arrivisme politique et la démocratie de façade et où le vocable «élection» ne signifie pas la même chose. Bouhaous voudrait être l’élu d’un système et El Hail voudrait être l’heureux élu du cœur de Maha. Et là, il n’y a pas de fraude ! C’est le triom-phe de l’amour ! «Au début, je voulais rédiger un dictionnaire sur la crise algérienne. J’habite un vrai douar. Moualda près de Zahana (Sig). J’ai choisi la langue (populaire) de ma mère et ma grand-mère pour la pièce Houma maskouna. J’ai essayé de montrer aux gens la mesure du génie et

de l’immense intelligence des Algériens… Parmi les thèmes abordés figure celui de la presse. Dans les années 1990, la presse était le seul canal me rattachant avec mes amis. El Wakt, El Watan, Rupture, La Tribune… Un acte social contre le quarteron de la bêtise humaine. Je rends hom-mage à la presse. Ainsi qu’à Rachid Djourourou, directeur du Théâtre régional de Mascara pour la relance du théâtre et pour son engagement quant au mon-tage des projets et aux comédiens et notamment la jeune comédienne et Kassam…», indiquera l’auteur du texte, Sid-Ahmed Sahla. Le metteur en scène, Mohamed Frimehdi, dira à propos de Houma maskouna : «Le texte de Sid-Ahmed Sa-hla m’a tout de suite séduit. C’est une nouvelle et belle expérience. Moi qui est habitué au registre universel où j’avais une liberté illimitée. L’auteur était tout le temps avec nous, présent et assistant aux répétitions… C’est un texte local. Mais c’est l’histoire des Etats du monde arabe. Un grand manque de crédibilité, la manipulation, le to-talitarisme… On n’exerce pas l’alternance…» Houma maskouna, sans flagornerie, mérite d’être soutenue et distribuée à travers le pays. Car elle le vaut bien… le détour ! K. Smaïl

GÉNÉRALE DE LA PIÈCE HOUMA MASKOUNA AU TNA

Planches… de salut● Les planches ont résonné, jeudi soir, au Théâtre national algérien à Alger. Et pour cause ! C’est le théâtre mascaréen qui est l’auteur d’un «tapage nocturne». Et ce n’est pas une blague. Les tréteaux de la ville de

Mascara sont entrés dans… l’art, le 4e Art !

FORMATION MUSICALE ACROJAM

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Les comédiens Sayam Ouarda, Mohamed Meddah et Mohamed Frimehdi dans Houma maskouna

Fusion créative

I ls sont quatre jeunes musiciens algériens bourrés de talent et portés sur la chose mu-sicale. Partageant la même passion pour la

musique, ils se sont rencontrés, il y a quelques mois, pour concrétiser un rêve commun, celui de sortir de l’anonymat en se faisant connaître publiquement. Le pari est réussi, puisqu’en l’es-pace de sept mois, ce groupe a réussi à s’imposer qualitativement sur la scène artistique algérienne. AcroJam est un groupe de Jam, porté à outrance sur la fusion et l’universalité de la musique, avec un zeste de jazzy, de rock et de groove. Après avoir animé un concert dans un hôtel prestigieux de la capitale et à la salle Ibn Zeydoun, le quatuor s’est produit, le week-end dernier, au niveau du centre commercial de Bab Ezzouar, devant une assistance nombreuse. D’emblée, le batteur du groupe, Mehdi, étudiant en première année percussion à l’Ecole supérieure de musique, tient à indiquer qu’AcroJam n’est autre qu’une pe-tite mais ingénieuse idée du saxophoniste Arezki Bouzid. AcroJam est un genre de beuf, exécuté par ces jeunes musiciens. Ces jeunes se rencon-trent chaque vendredi au CFF d’Alger pour des cours de jazz, sous la houlette du talentueux mu-sicien algérien Azzeddine Tebibel. Les musiciens d’AcroJam appartiennent au groupe Caravane Sérail, existant depuis une année déjà. Un groupe, explique Mehdi, qui s’inspire du répertoire éner-gique et mélodique du jazz, du gnawi et du reg-

gae, influencé par le jazz sous toutes ses formes dont, entre autres, le classique et le contemporain. Ces musiciens en herbe sont inspirés par les plus grands noms du jazz, tels que Chick Corea, Steve Coleman, Karim Ziad, Marcus Miller, Miles Davis, Chris Isaak, Justine Timberlake ou encore, Space Cow Boy… Mehdi à la batterie, Malek à la guitare (médecin), Anis à la basse (étudiant en chirurgie dentaire) et Arezki au saxophone (étu-diant à Bab Ezzouar) ont revisité, jeudi dernier, avec l’élégance des musicalités de chaque instant, des standards du jazz, de gnawi et de reggae. Ce jeune orchestre a su distiller dans ces instants particuliers, un savant mélange de distinction et de raffinement où les compositions personnelles du groupe étaient à l’honneur. Feel Like That, Smook, Smiles to Chick, 11 :06, Dej et Leila… sont autant de titres qui ont charmé l’assistance. Qu’ils se produisent au niveau d’AcroJam ou de Caravane Sérail, les quatre comparses sont des musiciens à suivre de près et à encourager de par le talent qu’ils recèlent Nacima Chabani

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El Watan - Mardi 8 février 2011 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

Le préscolaire face à la rumeurL’information ou la rumeur, c’est selon, concernant l’éventualité de la suppression, dès la prochaine rentrée, du préscolaire, tend à se confirmer au grand dam des parents. L’idée d’une révision du système scolaire au niveau du primaire, qui pourrait revenir au cycle de six années, est derrière cette information. En effet, selon certaines sources, le ministère de l’Education nationale plancherait sur le retour d’une scolarité de six années au niveau du cycle primaire afin de faire face à la charge du programme scolaire jugée trop contraignante. Si cette décision venait à être appliquée, cela annulerait de fait le préscolaire, ce que les parents redoutent.

Sixième Semaine anticoloniale en France Une semaine anticoloniale devant impliquer une soixantaine d’associations se tiendra du 18 au 27 février en France. Devant être inauguré par un premier Salon anticolonial à la Bellevilloise, à Paris, le programme de cette manifestation comprend également un Festival culturel anticolonial des quartiers dans une quinzaine de villes d’Île-de-France, une Assemblée des peuples sans Etat et une soirée sur «la Gauche et le colonialisme» prévue au théâtre de l’Est parisien. Selon un organisateur, cette semaine donnera aussi lieu à la présentation d’un Guide pratique d’anticolonialisme et au lancement d’un appel à une grande manifestation, le 26 février, «contre la politique étrangère de la France, la xénophobie de l’Etat, la guerre et le colonialisme».

Stationnement payant au centre sportif GhermoulUne première au niveau des infrastructures sportives en Algérie. Les parents de jeunes sportifs accompagnant leur progéniture aux séances d’entraînement au niveau du centre Ghermoul, à Alger, sont désormais obligés de s’acquitter du droit de stationnement exigé dorénavant par l’administration de cette structure. Des cartes d’abonnement sont mises en vente, alors que les parents rejettent cette décision qui n’est pas appliquée à d’autres structures du même secteur.

Macabre découverte dans la forêt d’Ouled Baroudi Le cadavre d’une femme a été découvert par un citoyen dans la forêt qui jouxte le douar Ouled Baroudi. Agée d’une trentaine d’années, la jeune femme serait étrangère à la région. Probablement morte depuis environ deux semaines, son corps sans vie avait été sommairement enterré dans cette forêt récréative située à 60 km à l’est de Mostaganem. La brigade de gendarmerie de Sidi Lakhdar a été chargée d’ouvrir une enquête afin de déterminer les circonstances de la mort de cette femme, dont le corps portait des traces de coups. Le cadavre a été déposé au niveau de la morgue de l’hôpital de Sidi Ali qui couvre toute la région du Dahra. Son autopsie, par le service médico-légal, devrait donner quelques éclaircissements sur les circonstances de sa mort.

Les sangliers menacent les riverains de l’oued CheliffLes riverains de l’oued Cheliff au niveau du quartier Carmela, à la périphérie nord de la Ville de Chlef, sont exposés à un danger certain du fait de la prolifération des sangliers ayant fui les crues de cette rivière.Ils ont peur d’une attaque meurtrière de ces bêtes qui pullulent le long de ce cours, faute de battues ou d’autres moyens de lutte. S’attaquant par groupes aux personnes et aux biens, cet animal a déjà, selon eux, ravagé des centaines d’hectares de cultures et menace femmes et enfants. Ces bêtes représentent aussi une menace pour les usagers de la route nationale Alger-Oran, qui passe non loin de là.

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse”

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la publication : Omar Belhouchet

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Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75 Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC- Imprime-

rie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest. Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :

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Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis

à la rédaction ne seront pas rendus et ne feront l’objet

d’aucune réclamation. Reproduction interdite de tous articles

sauf accord de la rédaction.

❒◗ EXPOSITIONCentre culturel français d’Oran : exposition picturale «Elan de vie VS élan de vie» de Karim Sergoua

❒◗ CINÉMA*L’Office national de culture et d’information (ONCI) met à l’affiche à la salle El Mougar, le film Salt jusqu’au 10 février 2011, à raison de 3 séances par jour (14h, 17h, 20h)*Salle Algeria, rue Didouche Mourad-Alger : tous les jours à 12h et 14h30, à l’affiche le film The Social Network de David Fincher, avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield*Salle Cosmos, Riadh El Feth-Alger : tous les jours à 13h,15h et 18h, à l’affiche le film Very Bad Cops de Adam McKay, avec Mark Wahlberg, Samuel L. Jackson, Will Ferrell…*Cycle «Musique et cinéma, la musique de film dans tous ses états» par Gilles Tinayre, compositeur de musique de film. Ciné-conférence autour de «L’homme à la caméra» de Dziga Vertov - mercredi 9 février 2011 de 18h30 à 20h30 au Centre culturel français d’Alger

❒◗ MUSIQUE

Jazz : Quartet Diego Imbert - Avec Diego Imbert (contrebasse); Airelle Besson (trompette) : Franck Agulhon (batterie) : Sylvain Beuf (sax) – Concert jeudi 10 février de 19h à 21h au Centre culturel français d’Alger Diego Imbert est depuis quelques années un des contrebassistes français les plus demandés. Il a acquis une profonde connaissance de la scène grâce aux nombreux concerts donnés depuis une quinzaine d’années.

❒◗ PARUTIONLe docteur Messaoud Djennas vient de publier un nouvel ouvrage, La Saga des rois numides, aux éditions Casbah.

UNE SAINT-VALENTIN À 600 000 DA À ORAN

DES TAXIEURS EN GRÈVE À MOSTAGANEM

ESSAIS NUCLÉAIRES FRANÇAIS À REGGANE

Fêtée le 14 février, la Saint-Va-lentin s’est installée en Algérie depuis déjà quelques années.

Elle ne fait pas l’unanimité, mais ses adeptes sont nombreux. La preuve en est les offres commercia-les développées par les structures hôtelières et les restaurants. Extra-ordinaire est, par contre, le produit exceptionnel proposé cette année par l’hôtel Royal et son package du même «rang». L’exception concerne d’abord le prix : 600 000 DA ! Non, ce n’est pas une blague, les gestion-naires de l’hôtel proposent bien un tête-à-tête «valentinien» à ce prix-là. Un tapis rouge sera déroulé à

l’arrivée du couple potentiellement acheteur (normal à ce prix-là) qui aura la possibilité de bénéficier d’une suite tout aussi «royale» avec majordome à la clef ainsi que tous les soins dont il peut rêver. Boissons au choix, mais aussi musiciens et maîtres d’hôtel à sa disposition pen-dant le dîner. «Ce produit est uni-que, c’est-à-dire qu’il n’est vendu qu’une seule fois», prévient Fella Sersab, commerciale de l’hôtel qui propose également des déjeuners ou des dîners habituels, mais frappés du sceau de la Saint-Valentin avec des intitulés gastronomiques com-me «prélude amoureux», «les yeux

doux» ou «la douceur d’un soir» ou alors cette «passion sauvage» pour la partie du menu proposant un «dos de dorade de ligne rôti et une mon-tagne de légumes de cœur». Mais il y a un prix à payer : 3500 DA par personne le jour, et 5500 DA par personne le soir. Il y a des modèles où même l’amour a un prix. «Il faut bien faire vivre le personnel de l’hô-tel», estime le nouveau directeur de l’établissement, initiateur de l’idée. S’il y a preneur, pourquoi pas ? Après tout, pour beaucoup moins que cela, des sommes faramineuses (relativement) sont claquées dans les cabarets de la corniche. D. B.

L es habitants de l’ensemble des quartiers situés à l’ouest du centre-ville de Mostaganem ont été privés de

moyens de transport que sont les taxis. C’est à l’initiative de cette corporation qu’un arrêt de travail a été observé durant la journée de lundi dernier afin de pro-tester contre la lenteur des travaux de réfection de la chaus-sée entamés il y a de cela deux semaines et qui sont en arrêt complet depuis 7 jours. Ce sont essentiellement les rues et ruelles du quartier de la Pépinière qui sont concernées par cette opération de réfection qui tardait à venir. Mais une fois les opérations d’excavation de l’ancienne chaussée entamées à travers la plupart des voies, mettant à mal les véhicules et les piétons, l’opération de revêtement à l’aide d’un nouveau tapis de goudron aggloméré sera stoppée sans que personne ne daigne prévenir la population, ni a fortiori proposer des solutions de déviations. Si bien que 15

jours après l’ouverture du chantier, les rues et ruelles seront tout simplement abandonnées dans un piteux état. Ce qui poussera les usagers, dont l’ensemble des taxis qui relient le centre-ville aux quartiers populeux de Salamandre, la CIA, l’Orolait, Cheikh Hamada et Lakhdar Benkhlouf. Ce sont des milliers d’usagers qui seront laissés sur le carreau. Car, les quelques vieux bus qui servent d’appoint au trans-port du public ne peuvent absorber l’ensemble du trafic. Il semblerait que la suspension des travaux de goudronnage serait due à un manque de coordination avec les services de Sonelgaz qui voudrait profiter de l’ouverture de ce chantier pour moderniser ses propres canalisations dont la pose re-monte aux dernières années de la colonisation. Ce qui jus-tifiait amplement l’opération de réfection, à condition que cela ne prenne pas en otage la population du quartier ainsi que celle des autres cités environnantes. Yacine Alim

Une caravane de solidarité vers Reggane dans la wilaya

d’Adrar, en commémoration du 51e anniversaire du premier essai nucléaire français en Algérie, sera lancée aujourd’hui à partir d’Alger. Organisée conjointement avec la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), cette caravane s’ébranlera d’Alger vers Adrar cet après-midi.

Plusieurs activités sont prévues à Adrar, dont une journée de sensibi-lisation et d’information sur les can-cers du sein et du col utérin, le 11 fé-vrier, animée par des professeurs et des spécialistes. Une journée scien-tifique est prévue pour le 12 février et sera dédiée aux effets des rayon-nements nucléaires, ainsi qu’aux pa-thologies radio-induites, animée par des spécialistes algériens. S’agissant de la journée commémorative du 13

février, correspondant à la date du premier essai nucléaire de Reggane (le 13 février 1960), des communi-cations sont prévues notamment sur les aspects juridiques de ces essais ainsi que leurs effets sur le plan sa-nitaire. Une session consacrée aux témoignages et à la projection d’un film documentaire sur les essais nucléaires français en Algérie est au programme de cette journée com-mémorative.

BLOC-NOTES

Des usagers laissés sur le carreau

Caravane de solidarité

Qui dit mieux !

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S P O R T SEl Watan - Mardi 8 février 2011 - 26

MOULOUDIA D’ALGER

Le Doyen dans le brouillard L

e poste du directeur général de la SSPA/MC Alger est vacant notamment après la

démission de Ahmed Gaceb. A ce propos, Ahmed Tafat a quelque peu éclairé notre lanterne en révé-lant que «la démission de Gaceb est liée essentiellement au fait qu’il s’est attaqué à Maârif, l’ex-président d’honneur du MCA par des propos désobligeants dans une déclaration à un quotidien sportif. Je lui fait savoir que je n’étais pas d’accord avec lui et que son intervention médiatique était hors de propos et qu’il ne fal-lait pas mélanger entre politique et sport et que moi et les membres du conseil nous nous démarquons totalement. Celà ne lui a pas plu

et il a préféré prendre la porte de sortie. Son remplacement ne pose pas problème et nous comp-tons désigner Amrous président

du CSA Mouloudia à sa place. Par ailleurs, l’ex-président, Bou-hraoua, qui signe toujours au nom de la SSPA du fait qu’il n’y a pas

eu de passation de pouvoir, nous dira que : «Il est peu probable que je revienne si l’on me sollicite, d’abord en plus, je suis fatigué et que mon retour compliquera une situation déjà burlesque.» No comment ! Par ailleurs, c’est confirmé les Mouloudéens seront de retour ce jeudi en début d’après -midi en provenance de Barcelone d’où ils embarqueront à 11h10. Ils se dirigeront immédiatement au lieu de la mise au vert en attendant le match qu’ils disputeront le lende-main vendredi à 16h au stade de Rouiba face au Réal de Bangui en match retour des 32es de finale de la champion’s league africaine.

Abdelmadjid Riad

JUDO - TOUNOI PARIS-BERCYSoraya Haddad en argent

Belle performance que celle que vient de réaliser Soraya Haddad à l’occasion de l’étape du tournoi de Paris (France) qui vient de s’achever

dimanche. L’Algérienne, qui revient d’une longue ab-sence pour cause de blessure, a remporté une méritoire médaille d’argent dans la catégorie des 52 kg. C’est une grande avancée dans le classement mondial que vient d’effectuer l’Algérienne. Classée avant le tour-noi à la 28e place avec 264 points, Soraya devra ainsi figurer dans la zone verte, celle qui est favorable à une qualification directe aux prochains jeux Olympiques de Londres en 2012. 22 judokas et 14 judokates seront ainsi retenus aux jeux sur la Ranking-list de la Fédéra-tion internationale de judo (FIJ) classant la crème du judo mondial. Dans la même catégorie de poids, l’autre Algérienne alignée, Meriem Moussa, a été éliminée dès le pre-mier tour. Il en est de même pour Youcef Nouari qui concourra dans la catégorie des 66 kg. Bonne per-formance aussi de Lies Bouyacoub qui s’est classé 5e dans la catégorie des 90 kg. Lui aussi devra bien avancer dans son classement de 47e (166 points). Après avoir passé un tour, Amar Benyekhlef n’a pu faire mieux par la suite face au Japonais Daiki Nishya-ma, vice champion du monde 2010 et vainqueur du tournoi. Deux autres Algériens, initialement engagés et figurant sur les tableaux de la compétition, n’ont pas foulé les tatamis parisiens. Enigme ? Il s’agit de Abderrahmane Benamadi (81 kg) et Kahina Haddid. Si pour le premier cité la participation n’était pas cer-taine en raison d’une blessure contractée récemment lors des derniers championnats d’Algérie, il n’en est pas de même pour la championne d’Algérie sortante, Kahina Haddid. S. M. S.

BOULESLes gestionnaires en formation

La formation est l’un des axes primordiaux d’une fé-dération pour assurer son développement. C’est ce

à quoi s’attelle celle des sports de boules, en organisant un cycle de formation du 10 au 12 février, réservé aux secrétaires généraux et gestionnaires des ligues. Une trentaine de personnes seront regroupées, à cet effet, au centre de l’ANALJ à Zéralda, pour suivre des cours sur la règlementation, la gestion financière, l’outil infor-matique et la communication. Avec de telles initiatives notre sport ne se portera que mieux sur le plan de son organisation et de sa gestion. S. R. O.

JOSÉ MOURINHO. ENTRAÎNEUR DE REAL MADRID«Terminer premier»

L ’entraîneur du Real Madrid, José Mourinho, a dé-claré dimanche, après la belle victoire de son équi-

pe face à la Real Sociedad (4-1), qu’il était venu «pour terminer premier» du Championnat d’Espagne. «De tous les championnats que j’ai disputés, les saisons complètes avec mes équipes (FC Porto, Chelsea et In-ter Milan), je n’ai terminé deuxième qu’une seule fois, lors de ma troisième saison à Chelsea. Je suis ici (à Madrid) pour terminer premier», a déclaré Mourinho en conférence de presse. «Mais si je termine deuxième, que se passe-t-il ? Rien. Pour moi, rien. Le plus important est de ne pas faire cadeau du Cham-pionnat», a-t-il ajouté alors que son équipe est à sept points du leader de la Liga, le FC Barcelone, après 22 journées. Ce dernier a battu samedi le record de victoi-res consécutives en Championnat d’Espagne, signant au Camp Nou face à l’Atletico Madrid (3-0) un 16e succès d’affilée. Le Barça de Messi, auteur d’un «hat-trick» (17e, 28e et 79e), fait mieux que le Real Madrid de Di Stefano, qui avait enchaîné 15 succès lors de la saison 1960-1961. Après son succès de samedi, le Bar-ça possédait en tête du classement 10 points d’avance sur son premier poursuivant, le Real Madrid, qui reçoit dimanche la Real Sociedad. Agences

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Au sein du MCA, la situation est loin d’être stabilisée

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S P O R T SEl Watan - Mardi 8 février 2011 - 27

PACDomiciliation à BarakiLes dirigeants du Paradou AC ont reçu un avis favorable à leur demande de domiciliation au stade de Baraki, avec deux créneaux d’entraînement par semaine. La LNF avait dépêché jeudi dernier deux membres pour homologation du stade. Ce changement est intervenu suite à la décision de la LNF de faire jouer tous les matches retour le même jour. K. T.

LIRFMatch perdu pour le MB ConstantineLa rencontre devant opposer samedi dernier le MB Constantine au NRB Touggourt comptant pour la 12e journée du championnat interrégions (groupe Est), n’a pas eu lieu, en raison de l’absence du service d’ordre. L’arbitre du match a mentionné «insuffi sance du service de sécurité (deux policiers seulement)». La Ligue interrégions (LIRF) dans sa dernière réunion a donné match perdu à l’équipe hôte (MBC). Les dirigeants du club constantinois, n’ayant pas accepté la décision de la LIRF, ont introduit un recours estimant qu’ils ne sont pas responsables de l’organisation sécuritaire. K. T.

LAÏFAOUI. DÉFENSEUR DE L’EN«C’est un match piège»

Le capitaine de la sélection algérienne, Abdel-kader Laïfaoui a indiqué que le match face au Gabon, sera une rencontre «piège et difficile».

«C’est un match piège, qu’il faudrait aborder soi-gneusement et avec la même détermination affichée

contre l’Ouganda. Le Gabon va tout donner lors de cette rencontre pour se ressaisir de son premier échec. De notre côté, nous allons faire le maximum pour remporter un second succès

dans le tournoi». Le défenseur de l’ESS, qui se remet d’une «grosse brûlure» au pied, contractée lors de la première rencontre face à l’Ouganda, s’attend à un match difficile contre les Panthères du Gabon. «Ce sera un match difficile pour les deux équipes. Le Gabon possède une bonne équipe avec un milieu du terrain entreprenant et un attaquant de pointe qui travaille beaucoup. Mais je pense que nous avons les arguments pour nous imposer», dira Laïfaoui, qui estime que l’équipe d’Algérie est la meilleure du groupe A. «Il faut confirmer face au Gabon et fournir un grand match. Lors de notre première sortie, nous n’avons pas réalisé un match de haute facture à cause des conditions climatiques difficiles, mais le plus important c’était la victoire», a-t-il estimé. D’autre part, le défenseur central des Verts se dit prêt à prendre part à la rencontre de mardi contre le Gabon après les examens rassurants passés à l’hôpital de Khartoum. «Je commence à récupérer de ma grosse brûlure à la jambe. J’ai passé une radio qui n’a rien décelé de grave. Je ne ressens plus de douleurs, Dieu merci. Je suis à la disposition de l’entraîneur». APS

JSKHannachi charge RaouraouaComme il était attendu, la réplique, à la dernière

sortie médiatique du président de la FAF à par-tir de Khartoum, ne s’est pas faite attendre. En effet attaqué sans qu’il soit nommément cité, le prési-dent de la JSK a tenu lui aussi à dire ses « vérités ». Pour lui, la JSK fera tout pour barrer la route de la FIFA au président de la FAF du fait qu’une plainte pour détournement a été déposée à son encontre au niveau du tribunal de Tizi Ouzou allusion faite à cette fameuse somme de 160 000 dollars que la FAF aurait imputée de la quote-part de la CAF de la JSK lors de sa dernière aventure continentale. Il est aussi revenu sur la précipitation dans laquelle a été mis en place le professionnalisme en Algérie et que selon lui seule l’USMAl avec Haddad est en voie d’être professionnelle. S’agissant de son équipe, il a déclaré qu’elle jouera le podium et que le recrutement hivernal a été très concluant, non sans omettre de revenir sur ce triste épisode du Camerounais Din-Din dont le dossier de licence a été rejeté en raison de l’absence de son certificat d’international. Comme il a indiqué que le joueur Hamiti, pour son écart de conduite, sera traduit devant la commission de discipline du club. Notons enfin que la JSK disputera ce jeudi son troi-sième match amical de préparation contre l’USMH à Alger alors qu’initialement c’était le MOB qui était programmé. R. S.

CHAN 2011 ALGÉRIE – GABON À 15H30

La qualifi cation en point de mire

La sélection nationale des locaux entamera cet après-midi à

15h30 (heure algérienne), au stade international de Khartoum, sa deuxième sortie du premier tour du Championnat d’Afrique des nations CHAN 2011 en affrontant la jeune for-mation du Gabon. Les poulains de Abdelhak Benchikha, premiers du groupe A, suite à leur succès de samedi dernier face à l’Ouganda (2-0), comptant pour la pre-mière journée des élimi-natoires, à la faveur d’un meilleur goal-average sur le Soudan, pays organi-sateur, seront opposés à une équipe du Gabon, qui est dos au mur et qui ten-tera de surprendre les Al-gériens pour se racheter après sa défaite en match d’ouverture face au pays organisateur (0-1), dans l’espoir de rester en cour-se pour une qualification en quarts de finale, qui pourrait être compromise en cas d’un second revers face aux Verts. L’EN, qui a bien entamé la compé-tition, devra confirmer son statut de prétendant

en enchaînant avec une seconde victoire face au Gabon, synonyme de qualification en quarts de finale. La détermination est d’ailleurs grande chez les poulains de Abdelhak Benchikha, à l’image du meneur de jeu de la sé-lection nationale, Abdel-moumène Djabou, qui af-firme : «Nous possédons une équipe homogène, capable de s’imposer face à n’importe quel adver-saire. Aucune formation

ne nous fait peur. Nous sommes bien en jambes et j’espère que nous allons confirmer contre le Ga-bon pour assurer la quali-fication aux quarts de fi-nale.» Une confiance que le coach devra gérer face à une équipe du Gabon qui n’a plus rien à perdre et qui jouera son va-tout pour espérer rester en course. Par ailleurs, le coach national, Abdelhak Benchikha, et sauf sur-prise, ne devrait pas opé-

rer de changement dans le onze de départ, notam-ment du fait que les deux joueurs blessés lors de la première confrontation, à savoir Djabou et Laïfaoui, sont aptes à reprendre du service. A noter, enfin, que la rencontre Algérie - Gabon, sera dirigée par le Mauritanien Lenghai-fry Ali, qui sera assisté à l’occasion par Angessom Ogbamariam (Erythrée) et Dirra Balla (Mali).

T. A. S.

Le sélectionneur national, Abdelhak Ben-chikha, a estimé qu’il faudra jouer «sur

sa réelle valeur» et «sans calculs» pour sortir vainqueurs de la confrontation face au Gabon. «Si nous jouons sur notre réelle valeur, sans fai-re de calculs, on sortira vainqueurs. Je suis se-rein et toujours positif à la veille d’une rencon-tre», a-t-il déclaré. L’équipe algérienne abordera

cette seconde rencontre contre les Panthères du Gabon avec le même état d’esprit pour assurer sa qualification aux quarts de finale. «J’ai lais-sé mes joueurs décompresser après la première rencontre, maintenant place au travail et à la concentration pour bien préparer ce deuxième match dans les meilleures conditions» a sou-ligné le sélectionneur, qui estime que la belle entame de la compétition a fait beaucoup de bien au groupe. «La victoire contre l’Ouganda était vitale pour nous, afin de préparer le match du Gabon dans de meilleures conditions, c’est encourageant, mais rien n’est encore joué. On a plus de confiance, l’ambiance est au beau fixe», a-t-il dit. Pour Benchikha, le match du Gabon est plus qu’important, et il faudrait bien le négocier pour engranger les trois points, ce qui est synonyme de qualification. Mais le coach des Verts est conscient que la partie ne sera pas facile face à un adversaire dos au mur, après sa première sortie ratée devant le Soudan (1-0). «L’adversaire est sous pression, une défaite face à l’Algérie et c’est l’élimination. Ils vont jouer le tout pour le tout. Il ne faut pas s’attendre à un match facile, il faut se préparer en conséquence», a-t-il averti. Interrogé sur les qualités de l’adversaire de mardi, Benchikha

estime que «le Gabon est une bonne équipe, qui possède de belles individualités». APS

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Messaoud et ses camarades sont décidés à battre les Panthères du Gabon

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EN BREF…■ MOSTAGANEM30 harraga interceptés au large de MostaganemUn groupe de 30 migrants clandestins a été intercepté au large de Sidi Lakhdar, alors qu’il tentait de rejoindre les côtes espagnoles à bord de deux embarcations de 4,60 m. Ils avaient pris le large dans la matinée d’hier à partir de Kef Lasfer, non loin de la ville de Sidi Lakhdar, à 60 km à l’est de Mostaganem. Agés de 13 à 32 ans, les harraga sont originaires de Sidi Lakhdar et d’Aâchaâcha. Au moment de leur interception, deux d’entre eux, dont l’état de santé était préoccupant, ont été confi és à la Protection civile qui les a évacués vers le service des urgences de Mostaganem. L’interception par les gardes-côtes a eu lieu hier en milieu d’après-midi, alors que

les deux barques se trouvaient au large de Mostaganem. Dès qu’ils ont reçu l’information, les gardes-côtes ont actionné leur dispositif et ce n’est qu’au bout de 7 heures d’intenses recherches que les barques ont été retrouvées. Parmi les harraga se trouvaient pas moins de 7 adolescents de 13 à 17 ans. L’émigration des adolescents est en train de prendre une ampleur considérable parmi les jeunes de la région. Yacine Alim

■ TÉBESSAPlus de 30 kg de kif traité saisis Une importante quantité de kif traité, estimée à plus de 30 kg, a été saisie par les services de sécurité dans la nuit de dimanche à lundi à Tébessa, a indiqué hier une source sécuritaire. La drogue a été saisie dans un domicile

situé dans le quartier El Wiam, à l’ouest du chef-lieu de wilaya, a-t-on précisé de même source, ajoutant que le propriétaire de cet appartement a été arrêté en même temps que son frère. Une enquête a été diligentée par les services de police afi n d’établir d’éventuelles complicités dans cette aff aire, a-t-on indiqué, rappelant que plus de 1850 kg de kif traité ont été saisis depuis décembre 2010 dans cette wilaya de l’extrême est du pays.

■ VISAS POUR L’ITALIE Négociations de facilitation en mars prochainL’Algérie et l’Italie ont convenu hier de négocier, en mars prochain, un projet de texte portant sur la facilitation des procédures de visa en faveur des ressortissants des

deux pays. Les deux parties, représentées par le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Aff aires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Halim Benatallah, et la secrétaire d’Etat auprès du ministère italien des Aff aires étrangères, Mme Stefania Gabriella Anastasia Craxi, ont indiqué, lors d’un entretien à Rome, que le phénomène de l’immigration clandestine est «en net déclin». Mme Craxi a affi rmé que la communauté algérienne, établie en Italie, est «bien intégrée», rappelant que le gouvernement italien a accordé «un quota de 1000 permis de travail, non encore consommé, aux ressortissants algériens déjà établis en Italie». M. Benatallah et Mme Craxi se disent «satisfaits» que l’accord de réadmission signé entre les deux pays «fonctionne bien».

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 8 février 2011El WatanCécité politique

Par Omar Berbiche

N’importe quel régime au monde, fut-il démocratique ou autocratique, aurait montré des signes sinon de panique, du moins de forte inquiétude face au mécontentement social

grandissant et au désespoir profond qui s’installent durablement dans la société. Pour autant, rien dans les expressions du président Boutefl ika et des membres du gouvernement, réunis lors du dernier Conseil des ministres, ne laissait transparaître que la gravité du moment avait franchi les portes capitonnées des institutions du pays. Il ne manquait plus que les sourires pour donner à cette rencontre, qui s’est tenue dans un contexte extraordinaire, les apparences d’une réunion ordinaire destinée à expédier des affaires courantes. Ce Conseil des ministres aurait dû être un véritable conseil de guerre tant la situation interne, sur tous les fronts, politique, économique et social, est particulièrement explosive et tant aussi les nouvelles des bouleversements politiques historiques qu’a connu la Tunisie et que vit actuellement l’Egypte n’avaient rien de réjouissant pour des dirigeants véritablement en phase et à l’écoute de leur peuple. Mais d’où diable nos dirigeants tiennent-ils donc cette force de conviction, cette quiétude désarmante, ce sang-froid à toute épreuve face aux situations les plus précaires où tous les ingrédients d’une explosion sociale sans précédent sont réunis ? Gouverner, c’est prévoir et apporter à temps les solutions aux préoccupations des citoyens ou, à tout le moins, prendre des engagements fermes dans le sens de leur résolution. Le gouvernement semble avoir opté pour une autre politique, celle de l’autruche. Sinon comment expliquer qu’aucune instance offi cielle ne se soit réunie – ni le gouvernement ni le Parlement – face à l’urgence des dernières émeutes qui ont failli faire basculer le pays dans le chaos ? L’Algérie d’en haut, à sa tête le président de la République, avait fait le dos rond au moment où le pays était à feu et à sang, laissant les manifestants et les brigades antiémeute dans un face-à-face aux conséquences dramatiques. Le politique a déserté le terrain au profi t de la gestion policière de la contestation sociale. Il a fallu attendre plusieurs jours après les émeutes pour que le Conseil des ministres soit convoqué. Pour qu’une déclaration offi cielle soit rendue publique, dans laquelle le Conseil des ministres s’incline devant la mémoire des victimes, «regrette» les incidents qui se sont produits et annonce une série de mesures diversement appréciées par la classe politique et l’opinion publique de manière générale. Le temps est désormais compté pour Boutefl ika avec les changements de régime qui s’enchaînent à la vitesse du son dans notre aire géographique. Il n’y a désormais plus de place pour les réformettes en trompe-l’œil destinées à sauver le système.Qu’est-ce qui explique cette réticence de Boutefl ika à approfondir le processus des réformes démocratiques pour ne consentir que quelques petites ouvertures distillées à doses homéopathiques ? Manœuvre ? Cécité politique ? Même le soutien intéressé des capitales occidentales et des Etats-Unis semble aujourd’hui remis en question, plus nuancé, comme on l’a vu avec le régime Moubarak, le meilleur allié arabe des Américains, qui fait les frais de ce nouveau repositionnement face aux régimes arabes.

COMMENTAIRE

POINT ZÉRO

Le principe du non publiable Par Chawki Amari

D’abord une phrase de DOK à propos de la marche du 12, mais dont personne n’est sûr qu’il l’a dite : «Nous ferons tout pour empêcher cette marche.» Cette menace d’utilisation

d’armes non conventionnelles pour réprimer une marche est non confi rmée, elle est donc non publiable. Ensuite, la réponse de la wilaya d’Alger aux organisateurs de la marche, refusée «en accord avec la réglementation». De quelle réglementation s’agit-il ? Ce n’est pas une loi, c’est un décret de 2001 signé à l’époque de Ali Benfl is. Un décret d’ailleurs non publiable puisqu’il n’est pas paru au Journal offi ciel. Pour fi nir, Farouk Ksentini qui vient au secours du régime en invoquant des raisons sécuritaires pour l’interdiction des marches à Alger, «les conditions de sécurité dans la capitale sont autres qu’ailleurs…» Bien dit mais pourquoi alors avoir interdit la marche d’Oran prévue aussi pour le 12 ? Parce qu’il y a une loi, non publiable, qui dit que les marches sont interdites là

où on veut qu’elles soient interdites. Cette insistance à se couvrir de lois pour justifi er ses décisions est louable sauf qu’il serait temps d’être un WikiLeaks et d’avouer que des marches pourraient engendrer des manifestations susceptibles de renverser le régime à plus ou moins long terme. Simplement. Mais cette réponse est non publiable, car la loi du secret est la seule loi, même si tout le monde le sait, il ne faut pas le dire, le dialogue s’instaurant entre les parties adverses ou amies sur de fausses invocations de règlements. Il y a d’ailleurs plein de choses non publiables en Algérie, comme cet article sur la Cour des comptes et l’actuel président récemment sorti sur un site (non publiable ?) ou, plus dangereux, exiger le départ du président, mais aussi du général Toufi k, du colonel Fawzi et du sergent qui sévit dans chaque tête nationale. D’ailleurs, même cette chronique devrait être non publiable.

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ALGER ORAN CONSTANTINE TEBESSA7°14°

9°13°

1°14°

10°15°

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