24452023 Le Petit Journal de Sainte Faustine

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    Le petit journal de Sainte-Faustine(Helena Kowalska)

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    Sainte-Faustine :http://fr.wikipedia.org/wiki/Faustine_Kowalska

    Dimanche de la Divine Misricorde :http://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_de_la_divine_Misricorde

    Christ Misricordieux, dvotion et prires :http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=misericorde_divine

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Faustine_Kowalskahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_de_la_divine_Mis%C3%A9ricordehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_de_la_divine_Mis%C3%A9ricordehttp://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=misericorde_divinehttp://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=misericorde_divinehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Faustine_Kowalskahttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_de_la_divine_Mis%C3%A9ricordehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_de_la_divine_Mis%C3%A9ricordehttp://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=misericorde_divinehttp://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=misericorde_divine
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    Cahier 1

    1. Amour Eternel, Vous me faites peindre votre sainteimage,Et Vous nous dcouvrez la source de misricordeinconcevableVous bnissez ceux qui approchent Vos rayons,Et l'me noire deviendra blanche comme neige.

    Doux Jsus, c'est ici que Vous avez tabliLe trne de Votre Misricorde,Pour rjouir et aider l'homme pcheur.De Votre Cur ouvert, comme d'une source limpide,Coule la consolation pour l'homme repentant.

    Que l'honneur et la gloire pour cette image

    Ne cessent jamais de jaillir de l'me humaine !Que la gloire de la misricorde divine dcouleDe chaque cur,Maintenant et chaque heure,Et dans les sicles des sicles.

    2. Oh mon Dieu,

    Lorsque je regarde les lendemains, la peur me prend.Mais pourquoi sonder le futur ?Pour moi, ce n'est que le moment prsent qui est cher,Car l'avenir peut ne pas s'tablir dans mon me.

    Le temps pass n'est plus en mon pouvoir,Pour changer quelque chose, corriger ou ajouter.

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    Car ni le sage, ni les prophtes ne seront parvenus le faire.Donc, il faut remettre Dieu ce que l'avenir contient.

    moment prsent, tu m'appartiens tout entier.Je dsire tirer profit de toi selon mes possibilits,Et bien que je sois petite et faible,Vous me donnez la grce de Votre Toute-Puissance.

    C'est donc par la confiance en Votre misricordeQue j'avance dans la vie comme un petit enfant,

    Et je vous offre chaque jour mon curBrlant d'amour pour Votre plus grande gloire.

    3. J.M.J.Dieu et les mes.Roi de Misricorde, dirigez mon me !Sur Marie Faustine

    Du Trs Saint Sacrement.4. mon Jsus, c'est en ayant confiance en Vous,Que je tresse des milliers de guirlandes,Et je sais qu'elles vont toutes fleurir,Lorsque le divin soleil les illuminera.

    mon Dieu cach

    Dans ce grand et Divin Sacrement !Jsus, soyez avec moi chaque moment !Et mon cur sera tranquillis.

    5. J.M.J.Dieu et les mes.Soyez adore, Trs Sainte Trinit, maintenant et toujours.

    Soyez adore dans toutes Vos uvres et toutes Vos

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    cratures. Dieu ! que la grandeur de Votre Misricordesoit admire et loue !

    6. Je dois noter les rencontres de mon me avec Vous, monDieu, dans les moments de Vos visites particulires. Je doisparler par crit de Vous. Oh ! inconcevable Misricordeenvers moi, pauvre crature. Votre sainte volont est la viede mon me. Celui qui Vous remplace auprs de moi sur cetteterre et m'explique Votre sainte Volont, m'a donn cetordre. Jsus, voyez comme il m'est difficile d'crire, de

    noter clairement ce que mon me prouve .O ! mon Dieu, laplume peut-elle matrialiser ce qui parfois n'a pas de mot ?Mais Vous m'ordonnez d'crire, O ! mon Dieu, et cela mesuffit.

    7. L'entre au couvent.Ds l'ge de sept ans, je perus l'appel dfinitif du

    Seigneur, la grce de la vocation la vie religieuse. Pour lapremire fois, j'entendis en moi la voix de Dieu, c'est--direl'invitation une vie plus parfaite ; mais je n'ai pas toujourst obissante cette invitation de la grce. Je n'airencontr personne qui aurait pu m'expliquer ces choses.

    8. A dix-huit ans, j'ai pri trs instamment mes parents de

    me permettre d'entrer au couvent ; ils repoussrentcatgoriquement ma demande. Aprs quoi je me suis adonneaux vanits de la vie, ne faisant aucune attention aux signesde la grce, bien que mon me ne trouvt contentement enrien.Cet appel constant tait un grand tourment pour moi ; jetchais pourtant de l'assourdir par des divertissements.J'vitais intrieurement Dieu et me tournais rsolument

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    vers les cratures. Cependant la grce de Dieu futvictorieuse.

    9. Un soir, j'tais au bal avec une de mes surs. Pendant quetout le monde s'amusait, j'prouvais des tourmentsintrieurs. Soudain, au moment o je commenais danser,j'aperus prs de moi Jsus supplici, dpouill de sesvtements, tout couvert de blessures, qui me dit ces mots : jusqu' quand vais-Je te supporter, et jusqu' quand vas-tu Me dcevoir ?

    A ce moment la charmante musique cessa pour moi, lasocit o je me trouvais disparut mes yeux, il ne restaitque Jsus et moi.Je m'assis auprs de ma sur, simulant un mal de tte, pourcacher ce qui venait de se passer.Quelques instants plus tard, je quittai discrtement lasocit de ma sur, et je me rendis la cathdrale SaintStanislas Kostka , l'heure commenait prendre une teintegrise, il y avait peu de personnes dans la cathdrale ; nefaisant attention rien de ce qui se passait autour de moi jeme prosternai devant le Trs Saint Sacrement et demandaiau Seigneur qu'il daigne me faire connatre ce que je devaisfaire.

    10. Tout coup j'entendis ces paroles pars tout de suitepour Varsovie; l tu entreras au couvent. Me redressantaprs cette prire, je rentrai la maison o je rangeai mesaffaires. De mon mieux j'appris ma sur ce qui s'taitpass. Je l'invitais dire adieu de ma part mes parents etainsi, avec une seule robe, sans bagages, j'arrivai Varsovie.

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    11. En quittant le train et en voyant que chacun despassagers prenait sa route, je fus saisie de frayeur : quefaire ? A qui m'adresser ? Je dis la Sainte Vierge Marie,

    conduisez moi, guidez-moi ! Aussitt je perus que jedevais quitter la ville pour un village o je pourrais passer lanuit en sret. Je trouvais tout comme la Sainte Vierge mel'avait dit.

    12. Le lendemain de trs bonne heure, j'arrivai en ville.J'entrai dans la premire glise rencontre, et me mis

    prier pour connatre la volont divine. Les messes sesuccdaient. Pendant l'une d'elles j'entendis ces mots: Vatrouver ce prtre ! et dis-lui tout. Il t'expliquera ce que tudois faire. La messe finie, je suis alle la sacristie. J'ai racont auprtre tout ce qui s'tait pass et je lui ai demand dem'indiquer dans quel couvent je devais entrer.

    13. Le prtre s'tonna d'abord mais il me dit avoir grandeconfiance, que Dieu disposerait de mon avenir. Enattendant je t'enverrai chez une pieuse dame quit'hbergera jusqu'au moment o tu entreras au couvent. Pendant mon sjour chez cette dame qui me reut avecbeaucoup de bienveillance, je cherchais le couvent, mais chaque porte o je frappai, on me refusait. La douleurserrait mon cur et je dis au Seigneur Jsus : Aidez moi,ne me laissez pas seule

    14. Enfin, je frappais notre porte. La Mre Suprieure,l'actuelle Mre Gnrale Michle, m'accueillit. Aprs unebrve conversation, elle m'invita aller chez le Matre de lamaison demander s'Il me recevrait. Je compris tout de suite

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    que je devais prier le Seigneur Jsus. Avec grande joie, jesuis alle la chapelle et lui dit : Matre de cette maison,est ce que vous me recevrez ? c'est ce qu'une sur m'a

    ordonn de demander. Et tout de suite j'entendis : J'accepte tu es dans mon cur. Quand je sortis de lachapelle, la Mre Suprieure me demanda : Eh bien, est ceque le Seigneur t'a reue ? Oui , lui rpondis-je. Si leSeigneur t'a reue, je te reois aussi.

    15. Telle fut ma rception. Mais pour plusieurs raisons, je

    dus rester dans le monde chez cette dame pendant plusd'une anne, mais je ne suis plus retourne la maison.Entre temps, je dus affronter de nombreuses difficults,mais Dieu ne m'pargnera pas ses grces. Une nostalgie deDieu, toujours grandissante, s'empara de moi.Mon htesse, bien que trs pieuse, ne comprenait pas lebonheur de la vie religieuse et, trs honntement, ellecommena laborer d'autres projets pour ma vie ; malgrtout, je ressentais que mon cur tait si grand que rien icibas ne pouvait le combler.

    16. Alors je me tournai vers Dieu de toute mon melanguissante. C'tait pendant l'octave de la Fte-Dieu. Dieume remplit d'une lumire intrieure, d'une connaissanceapprofondie de Celui qui est le plus Grand Bien et la plusGrande Beaut. Je reconnus combien j'tais aime de Dieude toute ternit.Pendant les vpres, par des mots tout simples, je fis vu dechastet perptuelle. Depuis ce moment je sentis une grandeintimit avec Dieu, mon Epoux, et fis une petite cellule dans

    mon cur, o je demeurai toujours avec Jsus.

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    17. Enfin, vint le moment, o la porte du couvent s'ouvritpour moi. C'tait le premier aot au soir, la veille de la ftede Notre-Dame des Anges. Je me sentais extrmement

    heureuse, il me semblait que j'tais entre au Paradis. Moncur n'tait qu'action de grce.

    18. Mais aprs trois semaines, je m'aperus que l'onconsacrait peu de temps l'oraison et, pour bien d'autresdsirs de mon me, je pensais que je devais entrer dans uncouvent plus strict. Cette ide, ou plutt cette tentation

    s'affermissait dans mon me et devenait de plus en plusforte, bien qu'elle soit oppose la volont divine.Un jour je me dcidai m'en expliquer avec la MreSuprieure et quitter immdiatement cette maison. Mais,Dieu dirigea les vnements de telle faon que je ne pus voirla Mre Suprieure. Avant d'aller me coucher, j'entrai enpassant dans la petite chapelle et je demandai Jsus dem'clairer sur ce point, mais je ne fus pas, semble-t-il,exauce : seule une inquitude surprenante m'envahit.Malgr tout, je pris la rsolution d'en parler la MreSuprieure et de lui faire part de ma dcision, le lendemainaprs la messe.

    19. C'est dans ces dispositions que j'entrai dans ma cellule,tourmente et mcontente ; les surs taient djcouches et la lumire teinte. Je ne savais que faire de mapersonne. Je me jetai terre et commenai prierintensment pour connatre la volont de Dieu. Le silencergnait partout comme dans un tabernacle. Toutes lessurs, telles de blanches hosties, reposaient, enfermes

    dans le calice de Jsus ; et c'est de ma cellule seulementque montaient vers Dieu les gmissements d'une me.

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    J'ignorais qu'il n'tait pas permis de prier dans sa cellule,sans autorisation, aprs neuf heures. Aprs un moment, Qui m'a fait une telle douleur ma cellule s'claira et sur le

    rideau j'aperus le Visage trs douloureux de Jsus. Il taitcouvert de plaies ouvertes, et de grosses larmes tombaientsur mon couvre-lit. J'ignorais tout ce que cela signifiait. Jedemandai Jsus : Qui Vous a fait une telle douleur ? Jsus me dit : C'est toi qui Me fera souffrir, si tu quittesce couvent. C'est ici et non ailleurs que je t'ai appele et jet'y ai prpare de nombreuses grces. Je demandai pardon Notre Seigneur et tout de suite j'oubliai la rsolution quej'avais prise.Le lendemain tait jour de confession. Je racontai les faitsde la nuit. Mon confesseur dclara que la volont divine taitvidente : je devais rester dans ce couvent, et il m'taitmme dfendu de penser un autre. Depuis ce moment je

    me suis toujours sentie heureuse et satisfaite.20. Peu aprs je tombai malade. La chre Mre Suprieurem'envoya avec deux autres Surs en vacances Scolimownon loin de Varsovie. C'est alors que j'ai demand auSeigneur pour qui je devais encore prier. Je compris qu'Ilme le ferait connatre la nuit suivante.

    Je vis mon ange gardien qui m'ordonna de le suivre. En uninstant je me trouvai dans un endroit enfum, rempli deflammes, o se trouvaient une multitude d'mes souffrantesqui prient avec ferveur, mais sans efficacit pour elles-mmes ; nous seuls pouvons les aider. Les flammes qui lesbrlaient ne me touchaient pas. Mon ange gardien ne mequittait pas un seul instant. Et je demandais ces mes

    quelle tait leur plus grande souffrance. Elles me

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    rpondirent d'un commun accord que c'tait la nostalgie deDieu. J'ai vu la Sainte Vierge, visitant les mes auPurgatoire. Elles l'appellent Etoile de la mer . Elle leur

    apporte du soulagement. Je voulais encore leur parler, maismon ange gardien m'avait dj donn le signal du dpart.Nous sortions de cette prison de douleurs quand Dieu a dit : Ma Misricorde ne veut pas cela, mais la justice l'exige. Depuis ce moment je suis en relations plus troites avec lesmes souffrantes.

    21. Fin du postulat. 29 .IV.1926 . Mes Suprieuresm'envoyrent Cracovie, au noviciat. Une joie inconcevableinondait mon me. Lorsque nous arrivmes au noviciat,Sur ... .. tait mourante. Quelques jours plus tard elle vintvers moi et me pria d'aller chez la Mre Matresse pour luidire qu'elle demande son confesseur l' Abb Rospond declbrer une messe et de prier trois ferventes oraisons son intention. Tout d'abord j'acceptai ; mais le lendemainaprs rflexion, je rsolus de ne pas me rendre chez la MreMatresse, car je me demandais si je n'avais pas rv. Je merendis donc immdiatement chez elle.Je n'y suis pas alle. La mme chose se rpta plusdistinctement la nuit suivante. Je n'avais plus aucun doute.

    Cependant, au matin, je rsolus de n'en parler la Matresseque lorsque je la verrais dans le courant de la journe.L'ayant rencontre tout de suite dans un couloir, elle mereprocha de n'tre pas alle immdiatement la voir et unegrande inquitude remplit mon me. Je me rendis donc chezelle et lui racontai tout ce qui m'tait arriv. La Mre promitde rgler cette affaire. Trois jours aprs, celle-ci vint me

    dire : Que Dieu vous le rende !

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    22. Au moment de ma prise d'habit, Dieu me fit connatrecombien je devrais souffrir. Je voyais clairement ce quoije m'engageais. Ce fut un moment de douleur. Mais, de

    nouveau, le Seigneur inonda mon me de grandesconsolations.

    23. Vers la fin de la premire anne de noviciat, mon mecommenait s'assombrir. Je ne ressentais aucuneconsolation dans l'oraison et devait faire beaucoupd'efforts pour mditer.

    La peur commenait s'emparer de moi. Rentrantprofondment en moi-mme, je ne voyais qu'une grandemisre. Je dcouvrais aussi clairement l'immense saintetde Dieu. N'osant lever les yeux vers Lui, je me jetais sespieds, dans la poussire, pour implorer Sa Misricorde.Prs d'une demi-anne s'coula ainsi sans grand changement.Notre chre Mre Matresse m'encourageait dans cesmoments difficiles, mais ma souffrance ne cessait des'accrotre. La seconde anne de noviciat approchait et jeme souviens qu' l'ide de prononcer mes vux un frissonme traversait l'me. Je ne comprenais rien de ce que jelisais, je ne pouvais mditer. Il me semblait que mon oraisontait dsagrable Dieu et que je l'offensais plus encore en

    m'approchant des Saints Sacrements. Cependant monconfesseur ne me permit jamais d'omettre une seuleCommunion. Dieu agissait trangement en moi. Je necomprenais absolument rien des enseignements de monconfesseur. Les simples vrits de la foi devenaientincomprhensibles pour moi. Mon me tait tourmente et netrouvait de satisfaction nulle part.

    A un certain moment, l'ide que j'tais rejete de Dieu

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    s'empara de moi. Cette pense affreuse me poursuivit aupoint que je crus agoniser de douleur. Je voulais mourir et jene le pouvais pas. La tentation me vint aussi : A quoi bon

    acqurir des vertus ? A quoi bon se mortifier lorsque toutdplait Dieu ? Quand j'ai parl de cela la chre MreMatresse, elle me rpondit : Sachez ma Sur, que Dieuvous prdestine une grande saintet. C'est un signe qu'Ilveut vous avoir tout prs de Lui au ciel. Ayez grandeconfiance en Notre Seigneur Jsus. Cette terrible ide d'tre rejet de Dieu, est le vritablesupplice des damns. Je recourus aux Plaies de Jsus. Jerptais des mots de confiance qui ne faisaient ques'ajouter mon supplice. Je suis alle devant le SaintSacrement et j'ai commenc parler Jsus : Seigneur,Vous qui avez dit qu'une mre oublierait son nourrissonplutt que Dieu sa crature et mme si elle l'oubliait, Moi,

    Dieu, Je n'oublierai pas Ma crature . Jsus, entendez-vous mon me ? Daignez entendre les cris de douleur et lesplaintes de Votre enfant ! J'ai confiance en Vous mon Dieu,parce que le ciel et la terre passeront mais Votre paroledurera ternellement . Cependant je ne trouvais pas lemoindre soulagement.

    24. Un matin mon rveil, en me mettant en prsence deDieu, le dsespoir commena me saisir. Dans une obscuritextrme je luttai de mon mieux jusqu' midi. Dans l'aprsmidi, des frayeurs vraiment mortelles m'envahirent, mesforces physiques commencrent m'abandonner. Vitej'entrai dans ma cellule, me jetai genoux devant le Crucifixpour implorer Sa Misricorde. Mais Jsus semblait sourd

    mes appels. Compltement puise, je tombai terre, en

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    proie au dsespoir, j'endurai de vritables douleursinfernales absolument semblables celles que l'on prouveen enfer. Au bout de trois quarts d'heures, je voulus aller

    chez la Matresse, mais je n'en avais pas la force. Je voulusappeler, mais je n'avais pas de voix. Heureusement une Surentra dans ma cellule, elle en informa la Mre Matresse quivint aussitt. Ds qu'elle entra dans ma cellule elle dit Aunom de la sainte obissance relevez-vous ! Aussitt, uneforce me souleva de terre et me tint debout prs de lachre Mre Matresse.Elle me rassura affectueusement, me disant que cettepreuve venait de Dieu. : Soyez trs confiante. Dieu esttoujours notre Pre, mme s'Il envoie des preuves. Jerevins mes devoirs comme au sortir de la tombe, les senspntrs de ce que j'avais prouv.Le soir au salut, mon me commena agoniser dans des

    tnbres affreuses. J'avais la sensation d'tre livre aupouvoir du Dieu Juste et d'tre l'objet de sa fureur. Dansces moments redoutables, j'ai dit au Seigneur: Jsus quiVous comparez dans l'Evangile la plus tendre des mres,j'ai confiance dans vos paroles, parce que Vous tes laVrit et la Vie. Jsus, malgr tout, j'ai confiance en Vousen dpit de ces sentiments intrieurs qui s'opposent tout

    espoir. Faites ce que vous voudrez de moi. Je ne Vousquitterai jamais, car Vous tes la source de ma vie. Seul,celui qui a vcu de semblables moments, peut comprendrecombien terrible est le tourment de l'me.

    25. Durant la nuit la Sainte Vierge me rendit visite, tenantJsus dans ses bras. La joie remplit mon me et j'ai dit :

    Marie ma Mre, savez-vous quelles terribles souffrances

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    j'endure ? Et la Mre de Dieu me rpondit : Je saiscombien tu souffres, mais n'aie pas peur, j'ai et j'auraitoujours compassion de toi. Elle me sourit

    affectueusement et disparut. Aussitt mon me se trouvaemplie de force et d'un grand courage. Mais cela n'a durqu'un jour. C'tait comme si l'enfer avait conspir contremoi. Une haine terrible fit irruption dans mon me, la hainede tout ce qui est saint et divin. Il me semblait que cestourments de l'me seraient le partage constant de monexistence. Je me suis tourne vers le Saint Sacrement etj'ai dit : Jsus, Epoux de mon me, ne voyez-Vous pasqu'elle agonise sans Vous? Pourquoi Vous drober devant uncur qui Vous aime si sincrement? Pardonnez moi, Jsus,que Votre sainte Volont se fasse en moi ! Je souffrirai touten silence, comme une colombe, sans me plaindre. Je nelaisserai pas mon cur pousser un seul gmissement, une

    seule plainte de douleur.26. Fin de noviciat. La douleur ne diminue pas. Affaibliephysiquement, je suis dispense de tous les exercicesspirituels, ventuellement remplacs par de courtes priresspontanes.Vendredi Saint : Jsus plonge mon cur en plein

    ravissement, dans le brasier mme de l'amour. C'taitpendant l'adoration du soir, la prsence divine s'empara tout coup de moi. J'oubliai tout. Jsus me fit connatre combienIl a souffert pour moi. Cela dura trs peu de temps. J'enressentis une nostalgie affreuse, la soif d'aimer Dieu.

    27. Premiers vux. Fervent dsir de m'anantir pour Dieu

    par un amour actif, mais imperceptible, mme aux Surs lesplus proches. Aprs les vux, mon me resta encore dans les

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    tnbres pendant prs de six mois. Puis la faveur d'uneoraison, Jsus l'envahit.Les tnbres se retirrent. Je perus ces paroles : Tu es

    Ma joie, tu es le dlice de mon cur . Depuis ce moment,j'ai senti dans mon cur - intrieurement - la prsence de laTrs Sainte Trinit. J'tais inonde de lumire divine etdepuis lors, mon me est en rapport intime avec Dieu, commeun enfant avec son Pre bien aim.

    28. Un jour, Jsus me dit Demande la Mre Suprieure

    la permission de porter un cilice pendant 7 jours ; la nuitvenue, tu te lveras et tu viendras la chapelle. Jerpondis : Bien , mais j'eus une certaine difficult allerchez la Suprieure. Le soir Jsus me demanda : Jusqu'quand vas-tu diffrer ? - Je rsolus d'en parler la MreSuprieure ds la premire rencontre. Le lendemain, avantmidi, j'ai vu la Mre Suprieure se rendre au rfectoire. Etcomme la cuisine, le rfectoire et la petite chambre de surAlose sont voisins, j'ai demand la Mre Suprieured'entrer dans la petite chambre de Sur Alose et l j'aiformul la demande du Seigneur. La Suprieure rpondit : Je ne vous autorise absolument pas porter un cilice ! SiJsus vous donnait les forces d'un colosse, je vous

    permettrais cette mortification . Aprs avoir demandpardon la mre de lui avoir pris du temps, je sortis de lachambre. Alors je vis le Seigneur Jsus qui se tenait deboutdans l'embrasure de la porte de la cuisine et je dis : Seigneur, Vous m'ordonnez d'aller demander cettemortification la Mre Suprieure et elle me la refuse. Jsus me dit : J'tais ici pendant ta conversation avec la

    Suprieure. Je sais tout. Je n'exigeais pas tes

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    mortifications mais l'obissance. En te soumettant, tu merends grande gloire et tu gagnes du mrite.

    29. Lorsqu'une des Mres apprit que je vivais dans une telleintimit avec Jsus, elle me dit : vous tes dans l'illusion.Le Seigneur Jsus, n'a de telles relations qu'avec les saints,pas avec les mes pcheresses comme la vtre, ma Sur.A dater de ce moment, je me mis en quelque sorte medfier de Jsus. Dans notre conversation matinale je dis Jsus : N'tes-Vous pas une illusion ? - Il me rpondit

    Mon amour ne trompe personne. 30. Un jour je rflchissais sur la Sainte Trinit, surl'Essence divine. Je voulais absolument approfondir etconnatre ce mystre de Dieu... Subitement mon esprit futravi dans l'autre monde. Je vis une clart inaccessible obrillaient comme trois sources de lumire, que je ne pouvais

    comprendre. Il en sortait des paroles sous la forme defoudre, qui encerclaient le ciel et la terre. Ne comprenantrien, j'tais toute triste. Soudain de cette mer de lumireinaccessible je vis apparatre notre bien-aim Sauveur,d'une beaut inconcevable. Ses plaies taient brillantes. Etde cette clart une voix se fit entendre: Ce qu'est Dieudans son tre, personne ne peut le saisir, en profondeur, nil'esprit anglique, ni l'esprit humain Jsus me dit : Faisla connaissance de Dieu par la contemplation de sesattributs. Puis Jsus, de la main, traa le signe de la croixet disparut.

    31. Une autre fois, j'ai vu une multitude de personnes qui sepressaient dans notre chapelle, devant notre chapelle etjusque dans la rue, car il n'y avait plus de place. La chapelle

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    tait solennellement pare. Prs de l'autel se tenaient denombreux Prtres, nos Surs et beaucoup de Religieusesd'autres congrgations.

    Tout le monde attendait quelqu'un qui devait prendre placesur l'autel. C'est alors que j'entendis une voix : c'tait moiqui devait prendre place sur l'autel. Je me dirigeais vers lachapelle en suivant la voix qui m'appelait. Mais ds que jesortis du corridor pour passer dans la cour, tous ces genscommencrent jeter sur moi de la boue, des pierres, dusable, des balais, n'importe quoi ; si bien qu'au premiermoment, j'hsitais avancer mais la voix m'appelait encoreplus fort. Malgr tout je me mis avancer avec plus dehardiesse. Lorsque je passai le seuil de la chapelle lesSuprieures, les Surs, les lves et mme les parentscommencrent me frapper avec ce qu'ils avaient en main, sibien que, bon gr mal gr, je dus vite monter la place qui

    m'tais destine sur l'autel.Ds que j'eus occup cette place, cette mme foule, leslves, les Surs, les Suprieures et les parents, touscommencrent tendre leurs mains en demandant desgrces. Et moi, loin de leur tenir rigueur de m'avoir jettoutes sortes de projectiles, c'est tonnant comme je mesuis mise aimer justement tous ces gens qui m'avaient

    forcs monter plus vite la place qui m'tait destine.Alors mon me fut inonde d'un bonheur inconcevable, etj'entendis : Fais ce que tu veux, distribue les grcescomme tu veux, qui tu veux et quand tu veux ! Et la visiondisparut.

    32. Une fois j'entendis ces mots ; Vas chez la Suprieure

    et demande-lui la permission de faire une heure d'adoration

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    chaque jour pendant 9 jours. Pendant cette adoration tched'unir ta prire celle de Ma Mre. Prie de tout cur enunion avec Marie. Tche aussi pendant ce temps de faire le

    chemin de la croix. J'obtins la permission, mais pas pourune heure entire, seulement pour le temps qui me resteraitune fois mes devoirs accomplis. Je devais faire cetteneuvaine l'intention de ma Patrie.

    33. Le. Septime jour de la neuvaine, je vis la Trs SainteVierge vtue d'une robe claire, entre ciel et terre. Elle

    priait les mains jointes sur la poitrine, les yeux levs au ciel.De son cur sortaient des rayons de feu dont les uns sedirigeaient vers le ciel, les autres recouvraient notre terre.Je mis mon confesseur au courant de certaines de cesmanifestations. Il me dit que cela pouvait vraiment venir deDieu, mais que cela pouvait n'tre galement qu'une illusion.Et comme je changeais souvent de confesseur, je n'en avaisdonc pas un de permanent.

    34. Et de plus, j'avais d'incroyables difficults parler dece que je vivais. Je priais ardemment que Dieu me fasse lagrande grce de me donner un directeur spirituel. Mais,cette grce, je ne l'obtins qu'aprs mes vux perptuels,lorsque je vins Wilno. Il s'agit de l'abb Sopocko . Dieu medonna d'en avoir d'abord une vision intrieure, avant mmed'arriver Wilno.

    35. Si j'avais eu un directeur de conscience depuis le dbut,je n'aurais pas gaspill tant de grces divines. Un confesseurpeut beaucoup aider les mes, comme il peut aussi leurcauser beaucoup de difficults. Oh ! Comme les confesseursdevraient tre attentifs l'action de la grce divine dans

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    l'me de leurs pnitents, c'est tellement important. D'aprsles grces reues par l'me, on peut savoir son degrd'intimit avec Dieu.

    36. Une fois je fus appele au jugement de Dieu. Jecomparus, devant le Seigneur seule seul. Je vis Jsus telqu'il tait durant sa passion. Aprs un moment Ses Plaiesdisparurent . Il n'en resta que cinq, celles des Mains, desPieds et du Ct. Aussitt je vis exactement l'tat de monme avec le regard de Dieu. Je vis clairement tout ce qui

    dplat. J'ignorais qu'on doive rendre compte mme de sesmenues souillures. Qui dcrira un tel moment o l'on se tientdevant le Dieu trois fois Saint ? Jsus me demanda : Quies-tu ? Je rpondis Votre servante, Seigneur. Tu esredevable d'un jour au feu du Purgatoire. Je voulus toutde suite me jeter dans les flammes, mais Jsus me retint,disant : Prfres-tu souffrir maintenant un jour auPurgatoire ou pendant un court espace de temps sur la terre? Je rpondis : Jsus, je veux souffrir au Purgatoire etje veux aussi souffrir sur terre les plus grands tourments,ft-ce jusqu' la fin du monde. Jsus reprit : Un joursuffira, tu descendras sur la terre o tu vas souffririntensment mais pour peu de temps. Tu accompliras ainsi

    Ma volont et Mon souhait. Mon fidle serviteur te viendraen aide. Maintenant pose la tte sur Ma poitrine, sur MonCur et puise en lui des forces et de la vigueur poursupporter toutes les souffrances ; car ailleurs tu netrouveras ni soulagement, ni aide, ni consolation. Sache quetu devras beaucoup, beaucoup souffrir, mais que cela net'effraye pas ! Je suis avec toi.

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    37. Peu aprs je tombai malade. Les malaises physiquestaient pour moi une cole de patience. Seul Jsus saitcombien d'efforts j'ai pu m'imposer pour accomplir mon

    devoir.38. Voulant purifier l'me, Jsus emploie les outils qu'Ilveut. Mon me prouvait un dlaissement complet de la partdes cratures. Parfois la plus pure intention tait malinterprte par les Surs .Cette souffrance tait trsdouloureuse, mais permise par Dieu, elle doit tre accepte,

    car de cette manire nous devenons semblables Jsus.Pendant longtemps, je ne pouvais comprendre une chose :c'est que Jsus m'avait ordonn de tout dire mesSuprieures qui ne me croyaient pas ; elles me tmoignaientde la piti, comme si j'tais dans l'illusion ou bien sousl'influence de mon imagination. Aussi, je pris la rsolutiond'viter intrieurement Dieu par crainte des illusions.Mais la grce divine me poursuivait chaque pas et lorsqueje m'y attendais le moins, Dieu me parlait.

    39. Un jour Jsus me dit qu'Il enverrait un chtiment sur laplus belle ville de notre patrie. Cette punition devait trecelle subie par Sodome et Gomorrhe. J'ai vu la grande colrede Dieu et un frisson d'angoisse me traversa le cur. Jepriai en silence et bientt Jsus me dit : Mon enfant, unis-toi troitement Moi pendant le Saint Sacrifice et offre mon Pre Mon Sang et Mes Plaies, pour obtenir le pardon despchs de cette ville. Renouvelle ceci sans interruptionpendant toute la Sainte Messe. Fais cela pendant sept jours. Le septime jour, Jsus m'apparut dans une nue

    lumineuse et je lui demandai de jeter un regard sur cetteville et sur notre pays tout entier Il le fit de bonne grce.

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    Sa bienveillance m'encouragea le supplier de le bnir. AlorsJsus dit : Pour toi, Je bnis le pays tout entier. Et il fitde la main un grand signe de croix sur notre Patrie. Cette

    bont de Dieu inonda mon me d'une grande joie.40. L'anne 1929. Pendant la Sainte Messe, je sentis unefois d'une manire plus particulire la proximit de Dieu,malgr mon opposition intrieure et ma fuite. Je fuyais Dieusouvent, car je craignais d'tre la victime du dmon commeon m'avait dit plus d'une fois que je l'tais. Cette

    incertitude se prolongea un certain temps.Un jour de renouvellement des vux pendant la SainteMesse, alors que nous venions de quitter nos prie-Dieu etcommencions rciter la formule des vux, soudain Jsusparut ct de moi, portant une tunique blanche et uneceinture d'or. Il me dit : Je t'accorde un amour perptuelpour que ta puret soit sans tache et tu n'prouvera plus detentations contre la puret. En voici le gage . Jsus taalors Sa ceinture d'or et m'en ceignit. A partir de cetinstant je ne ressentis plus aucune tentation contre cettevertu ni dans mon cur ni dans mon esprit. Je compris plustard que c'est l'une des plus grandes grces que m'avaitobtenue la Trs Sainte Vierge Marie, car je la lui avais

    demande pendant de nombreuses annes. Depuis lors, j'aiune plus grande dvotion envers la Sainte Vierge. C'est ellequi m'a appris aimer Dieu intrieurement et m'a montrcomment accomplir en tout Sa Sainte Volont. Marie, voustes la joie, car, par Vous Dieu descendit sur la terre etdans mon cur.

    41. Une certaine fois, je vis un serviteur de Dieu en dangerde pch mortel. J'ai pri Dieu qu'il fasse descendre sur

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    moi tous les tourments de l'enfer, toutes les douleurs qu'Ilvoudrait pour librer ce prtre et l'arracher cette grandetentation. Je fus exauce et au mme moment je sentis sur

    ma tte la couronne d'pines dont les piquants pntraientjusqu' mon cerveau. Cela dura trois heures. Le serviteur deDieu fut libr et son me fortifie par une grceparticulire.

    42. Une fois, le jour de Nol, je sentis la prsence et laToute Puissance de Dieu m'envelopper. Et de nouveau

    j'vitai la rencontre intrieure avec le Seigneur. Jedemandai la Mre Suprieure la permission d'aller Jozefinek rendre visite aux Surs. Elle nous l'accorda et,tout de suite aprs dner, nous commenmes nousprparer. Les Surs m'attendaient dj la porte. Jecourus ma cellule pour prendre ma plerine ; en revenant,alors que je passais prs de la petite chapelle, je vis Jsussur le seuil, qui me dit : Vas-y, mais Moi je prends toncur . A l'instant, je sentis que je n'avais plus de curdans ma poitrine.Mais les Surs m'appelaient, se demandant pourquoi jen'arrivais pas plus vite, car il se faisait tard. Si bien que jeles rejoignis aussitt. Mais j'tais tourmente par le

    mcontentement. Une sorte de langueur envahit mon me.Personne, hormis Dieu ne savait ce qui s'tait pass dansmon me. Aprs quelques moments passs Josefinek , jedis aux Surs : Rentrons la maison. Elles souhaitaientse reposer encore un peu, mais mon esprit ne pouvaits'apaiser. J'expliquais que nous devions revenir, avant qu'ilne fasse nuit, car nous avions un bon bout de chemin faire.

    Nous sommes donc revenues tout de suite la maison.

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    Lorsque la Mre Suprieure nous rencontra dans le corridor,elle me demanda : Est-ce que les Surs ne sont pas encoreparties ou sont-elles dj de retour ? J'ai rpondu que nous

    tions dj revenues, car je ne voulais pas rentrer le soir.J'ai t ma plerine et aussitt, je suis alle la petitechapelle. A peine tais-je rentre que Jsus me dit : Vaschez la Mre Suprieure et dis lui que tu es rentre, non paspour tre la maison avant le soir, mais parce que j'ai priston cur. Bien que cela m'en cott beaucoup, je suis alle chez laSuprieure et je lui ai dit avec sincrit la raison pourlaquelle j'tais revenue si tt. Et j'ai demand pardon auSeigneur pour tout ce qui avait pu Lui dplaire. A cet instantJsus inonda mon me d'une grande joie. Je compris qu'il n'ya de contentement nulle part en dehors de Dieu.

    43. Une certaine fois, je vis deux Surs qui entraient enenfer. Une douleur indicible treignit mon me, j'intercdaispour elles auprs de Dieu et Jsus me dit ; Va chez lasuprieure et dis-lui que ces deux Surs ont l'occasion decommettre un pch grave . Ce que je fis le lendemain.Aujourd'hui une de ces Surs vit dans une grande ferveur,l'autre mne un grand combat.

    44. Un jour, Jsus me dit : Je quitterai cette maison... caril y a ici des choses qui ne me plaisent pas. Et l'Hostiesortit du tabernacle et se posa sur mes mains. Et moi, avecjoie, je la remis dans le tabernacle. Ceci se rpta uneseconde et mme une troisime fois. Alors l'Hostie setransfigura, laissant apparatre Jsus vivant qui me dit :

    Je ne resterai plus ici. Aussitt dans mon me se rveillaun grand amour pour Jsus. Je rpondis: Et moi, je ne vous

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    laisserai pas quitter cette maison. Et Jsus disparut, etl'Hostie revint sur mes mains. Aprs l'avoir remise dans leCiboire, j'ai ferm le tabernacle. Et Jsus est rest avec

    nous. Pendant trois jours, je tachai de faire une adorationexpiatoire.

    45. Une fois Jsus me dit : Dis la Mre Gnrale quedans cette maison ...se commet telle chose ...qui ne Me platpas et M'offense beaucoup. . Je ne l'ai pas dit tout desuite la Mre, mais le trouble que le Seigneur me fit sentir

    ne me permit point de diffrer plus longtemps. J'crivis laMre Gnrale et la paix rentra dans mon me.

    46. J'prouvai souvent, mais d'une manire invisible, laPassion du Seigneur Jsus dans mon corps. Je m'enrjouissais puisque Jsus le voulait. Cela durait peu detemps. Les douleurs enflammaient mon me du feu de

    l'amour de Dieu et des mes immortelles. L'amour enduretout, l'amour n'a peur de rien, l'amour survivra la mort.

    47. Un soir, dans ma cellule, je vis Jsus vtu d'une tuniqueblanche, une main leve pour bnir, la seconde touchait sonvtement sur la poitrine. De la tunique entr'ouvertesortaient deux grands rayons, l'un rouge, l'autre ple. Je

    fixais le Seigneur en silence, l'me saisie de crainte, maisaussi d'une grande joie. Aprs un moment, Jsus me dit ; Peins un tableau de ce que tu vois, de ce qu tu vois avecl'inscription Jsus, j'ai confiance en vous ! Je dsirequ'on honore cette image, d'abord dans votre chapelle, puisdans le monde entier.

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    48. Je promets que l'me qui honorera cette image, ne serapas perdue. Je lui promets aussi la victoire sur ses ennemisds ici bas, et, spcialement l'heure de la mort. Moi-mme

    je la dfendrai comme Ma propre gloire. 49. Lorsque j'en informai mon confesseur, il me rpondit : Oui, cela te concerne, peins l'image de Dieu dans ton me. Lorsque je sortis du confessionnal, j'entendis de nouveauces paroles : Mon image est en toi .Je dsire qu'il y ait unefte de la Misricorde. Je veux que cette image que tu

    peindras avec un pinceau, soit solennellement bnie lepremier dimanche aprs Pques : ce dimanche doit tre laFte de la Misricorde.

    50. Je dsire que les prtres proclament Ma grandemisricorde envers les mes pcheresses. Quelles n'aientpas peur de s'approcher de Moi ! Les flammes de la

    misricorde Me brlent. Je veux les rpandre sur les mes.Jsus se plaignit ainsi: La mfiance des mes Me dchirele Cur, mais la mfiance d'une me choisie Me fait encoreplus mal. Malgr la Misricorde dont Je l'inonde, elle semfie de Moi. Mme Ma Mort ne lui suffit pas. Malheur quien abuse !.

    51. Lorsque je dis la Mre Suprieure ce que Dieu exigeaitde moi, elle me rpondit qu'il fallait que Jsus se fasseconnatre plus clairement par un signe. Je demandai donc auSeigneur un signe qui me prouvt qu'Il tait vraiment monDieu et Seigneur et que c'tait bien de Lui que venait cettedemande. J'entendis une voix intrieure qui disait : Je le

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    donnerai aux Suprieures par les grces que J'accorderaipar l'intermdiaire de cette image.

    52. Comme je voulais fuir ces inspirations intrieures, Dieume dit qu'au Jour du Jugement, Il me demanderait compted'un grand nombre d'mes.Une fois, lasse par toutes les difficults souleves par lefait que Jsus me parlait et me demandait de peindre cetteimage, je rsolus de demander au pre Andrasz, avant mesvux perptuels, de me dlivrer de ces inspirations

    intrieures et de me dispenser de peindre cette image.Aprs avoir cout ma confession, le pre Andrasz merpondit: Je ne vous dispense de rien et il ne vous est paspermis de vous soustraire ces inspirations intrieures.Mais vous devez absolument en parler votre confesseur,autrement vous tomberez dans l'erreur malgr ces grandesgrces de Dieu. Pour le moment c'est moi que vousconfessez, mais sachez que vous devez avoir un confesseurpermanent, c'est--dire un directeur de conscience .

    53. J'tais bien afflige de cette situation. Je pensais quej'allais me dlivrer de tout et voil que c'tait le contraire:un ordre formel de satisfaire les exigences de Jsus. A cecis'ajoutait le tourment de ne pas avoir de confesseurpermanent. Et si, pendant quelques temps, je me confessaisau mme prtre, je n'arrivais pas lui ouvrir entirementmon me en raison des grces indicibles que je n'osais luirvler, et cela me faisait souffrir. Je priai Jsus de donnerces grces quelqu'un d'autre, car je ne savais pas enprofiter et je ne faisais que les gaspiller.

    Jsus, ayez piti de moi, ne me commandez pas de sigrandes choses. Vous voyez que je suis inexistante et

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    incapable. Mais la bont de Jsus est infinie. Il me promitune aide 53a . visible sur terre, et peu de temps aprs, jel'obtins Wilno .

    Je reconnus cette aide divine en la personne de l'abbSopocko. Avant d'arriver Wilno je le connaissais dj parune vision intrieure. Un jour, je l'avais vu dans notrechapelle entre l'autel et le confessionnal. J'avais alorsentendu une voix qui me disait: Voil l'aide visible pour toi,ici bas, il t'aidera accomplir Ma volont.

    54. Lorsqu'une fois, fatigue par ces incertitudes, jedemandais Jsus : Etes-Vous Jsus ou quelque fantme ?car mes Suprieures me disaient qu'il y avait des illusions etdes fantmes de toutes sortes. Si Vous tes mon Seigneur,je Vous en prie, bnissez-moi ! Alors Jsus fit un grandsigne de croix, au-dessus de moi .. Je me signai. Lorsque jelui demandai pardon pour cette question, Il me rpondit queje ne Lui faisais aucune peine par cette question et que maconfiance lui plaisait beaucoup.

    55. 1933. Le conseil spirituel que le Pre Andrasz S.J. medonna : Il vous est dfendu de vous soustraire cesinspirations intrieures mais informez-en toujours votreconfesseur. Si vous reconnaissez que ces inspirationsintrieures vous concernent, c'est--dire sont de quelqueprofit pour votre me ou pour d'autres mes ,je vous prie deles suivre car il n'est pas permis de les ngliger, mais faites-le toujours en vous entendant avec votre confesseur.Si ces inspirations ne sont pas en accord avec la foi ni avecl'esprit de l' Eglise , il faut les rejeter tout de suite car cela

    vient du Malin.Si ces inspirations ne concernent pas le bien des mes, ni en

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    gnral, ni en particulier, ne les prenez pas trop cur etn'y faites aucune attention. Mais ne vous guidez pas seule encela. D'une manire ou d'une autre, vous pouvez tomber dans

    l'erreur malgr ces grandes grces de Dieu. Humilit,humilit et toujours humilit car nous ne pouvons rien denous-mmes. Tout n'est que grce de Dieu. Vous me ditesque Dieu exige des mes une grande confiance. Eh bien,montrez cette confiance, vous la premire. Encore un mot :acceptez tout cela dans la paix. La rflexion d'un des confesseurs : Ma Sur, Dieu vousprpare de nombreuses grces particulires mais tchez quevotre vie soit pure comme une larme devant le Seigneur.Laissez le monde vous juger sans en tre trouble. Que Dieuvous suffise, Lui seul !.Vers la fin du noviciat, mon confesseur me dit : avancezdans la vie en faisant le bien pour que je puisse inscrire sur

    le livre de votre vie : elle a pass sa vie faire le bien. Dieule veuille !Une autre fois mon confesseur me dit : Agissez enversDieu comme la veuve de l'Evangile. Elle n'avait mis qu'unemenue monnaie dans le trsor, mais cette obole, devant Dieu,avait plus de poids que les offrandes de prix des autres. Une autre fois, je reus cette instruction : Que tous ceux

    qui sont en contact avec vous, en retirent de la joie ! Semezle bonheur autour de vous puisque vous avez beaucoup reude Dieu, donnez donc beaucoup aux autres ! Qu'ils vousquittent heureux, mme s'ils n'ont touch que la frange devotre vtement ! Rappelez-vous bien ce que je vous dismaintenant. Une autre fois, il me dit : Permettez Dieu d'loigner labarque de votre vie vers les profondeurs insondables de la

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    vie intrieure.Quelques mots d'un entretien avec la Mre Matresse versla fin de mon noviciat : que la simplicit et l'humilit soient

    les signes caractristiques de votre me ! Marchez dans lavie comme une enfant, toujours confiante, toujours pleine desimplicit et d'humilit, contente de tout, toujours heureuse! L o les autres mes s'effrayent, passez tranquillementpar la simplicit et l'humilit. Souvenez-vous de ceci, maSur, durant toute votre vie : comme les eaux se dversentdes montagnes dans les valles, ainsi les grces de Dieu sedversent seulement sur les mes humbles.

    56. mon Dieu ! Je comprends bien que Vous exigez de moicette enfance spirituelle, car par la voix de Vos remplaants,Vous l'exigez continuellement de moi.Les douleurs et les contrarits au dbut de ma viereligieuse m'effrayaient et me dcourageaient. Je priaissans cesse Jsus de m'aguerrir et de me donner la force deSon Esprit-Saint, pour accomplir en tout Sa Sainte Volont,car ds le dpart je connaissais ma faiblesse. Je sais bienque ce que je suis de moi-mme, car Jsus m'a fait voirintrieurement tout l'abme de misre que je suis. Et cause de cela, je comprends bien que tout ce qu'il y a de bon

    en mon me est uniquement d Sa Sainte Grce. En prenantconscience de ma misre, je prends en mme tempsconscience de la profondeur infinie de Votre Misricorde.Dans ma vie intrieure, je garde constamment sous les yeuxl'abme de misre et d'abjection que je suis, d'une part, etd'autre part l'abme de Votre Misricorde, mon Dieu.

    57. mon Jsus, Vous tes la vie de ma vie ! Vous savez bienque je ne dsire rien d'autre que la gloire de Votre Nom, et

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    que les mes aient la connaissance de Votre bont. Pourquoiles mes Vous vitent-elles, Jsus ? Je ne comprends pascela. Oh ! si je pouvais dcouper mon cur en menues

    parcelles et de cette manire, Vous offrir, Jsus, chaqueparcelle comme un cur entier, pour Vous ddommager ainsipour les curs qui ne Vous aiment pas. Je Vous aime Jsusavec chaque goutte de mon sang. Je les verserais volontierspour Vous, afin de Vous donner la preuve de la sincrit demon amour. O Dieu, plus je Vous connais, et moins je puisvous concevoir, mais cette incapacit me faitcomprendre combien Vous tes grand, Dieu. Et cette incomprhension de Vous, allume une nouvelle flamme enmon cur pour Vous, Seigneur. Depuis le moment o Vousm'avez permis de fixer le regard de mon me sur Vous,Jsus, je gote le repos et je ne dsire plus rien. J'ai trouvma destine au moment o mon me s'est noye en Vous,

    l'unique objet de mon amour. Tout est nant en comparaisonde Vous. Les douleurs, les contrarits, les humiliations, lesinsuccs, les soupons qui surviennent sont des chardes, quienflamment mon amour pour Vous, Jsus. Mes dsirs sontfous et inaccessibles. Je veux Vous cacher ma souffrance.Je dsire ne jamais tre rcompense pour mes efforts etmes bonnes actions. Jsus, Vous seul tes ma rcompense.

    Trsor de mon cur, Vous me suffisez. Je dsire compatir la souffrance de mon prochain et enfouir les miennes dansmon cur, afin de les cacher non seulement aux yeux desautres, mais aussi aux Vtres, Jsus.La souffrance est une grande grce. Par elle, l'me devientsemblable au Sauveur. L'amour se dcante dans lasouffrance ; plus la souffrance est grande, plus l'amourdevient pur.

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    58. Une nuit, je reus la visite d'une Sur, morte depuisdeux mois. C'tait une Soeur du premier chur. Je la visdans une condition effrayante: toute en flammes, le visage

    tordu par la douleur. Cela dura quelques instants puis elledisparut. Un frisson me saisit l'me, car j'ignorais si ellesouffrait au Purgatoire ou en Enfer. Malgr cela,j'intensifiais mes prires son intention. Elle revint la nuitsuivante, dans un tat encore plus effrayant, assaillie deflammes plus intenses, le dsespoir peint sur ses traits. Jem'tonnai, aprs les prires que j'avais offertes pour elle,de voir que son tat avait empir, et je lui demandai : Est-ce que mes prires ne vous ont pas aide ? Et elle merpondit que ma prire n'avait t et ne lui serait d'aucunsecours. Je lui demandai : Et les prires que toute lacommunaut a offertes pour vous ne vous ont-elles apportaucune aide ? Elle me rpondit de mme Ces prires

    avaient profit d'autres mes . Je lui rpliquai : Si mesprires ne vous sont d'aucun secours, veuillez cesser devenir me voir. Elle disparut aussitt. Malgr cela, je necessais de prier pour elle. Au bout d'un certain temps, ellem'apparut nouveau, de nuit mais dj dans un autre tat.Elle n'tait plus environne de flammes comme auparavant,le visage rayonnant et les yeux brillants de joie, elle me dit

    que j'avais un vritable amour du prochain, que beaucoupd'autres mes avaient profit de mes prires ; ellem'encouragea persvrer dans mes prires pour les mesdu Purgatoire, et me dit qu'elle n'y resterait plus longtemps.Les jugements de Dieu sont surprenants !

    59. 1933. Un autre jour j'entendis ces mots dans mon me :

    Fais une neuvaine pour ta Patrie. Elle se composera des

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    litanies des Saints. Demandes-en la permission tonconfesseur . En ayant obtenu la permission lors de laconfession suivante, je commenai cette neuvaine le soir

    mme.60. Vers la fin des litanies, je vis une grande clart et, danscette clart, Dieu le Pre. Entre cette clart et la terre, jevis Jsus clou en Croix, plac de telle faon que lorsqueDieu voulait voir la terre, Il devait la regarder travers lesPlaies de son fils. Et je compris que c'est cause de Jsus

    que Dieu bnit la terre.61. Jsus, je Vous remercie pour cette grand grce, ceconfesseur que Vous avez Vous-mme daign me choisir, etque vous m'avez fait connatre par une vision avant de l'avoirjamais rencontr. Lorsque je me confessais au PreAndrasz, je lui confiais mon dsir d'tre libr de ces

    inspirations intrieures. Le Pre me rpondit que ce n'taitpas en son pouvoir et m'encouragea prier pour avoir undirecteur de conscience.Aprs une courte et fervente prire, je vis une deuximefois l'abb Sopocko. Je le vis dans notre chapelle, entre leconfessionnal et l'autel. J'tais alors Cracovie. Ces deuxvisions fortifirent mon esprit d'autant plus que je letrouvais tel que je l'avais vu dans mes visions, tant celle deVarsovie lors de ma troisime probation, que celle deCracovie. Jsus, je Vous remercie pour cette grande grce.Maintenant, je suis maintes fois saisie de crainte lorsquej'entends des personnes dire qu'elles n'ont pas deconfesseur attitr, c'est--dire de directeur de conscience.

    Car je sais quels grands dommages j'ai moi-mme subi alors

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    que je n'avais pas cette aide. Sans directeur, on s'garefacilement.

    62. vie grise et monotone, que de trsors tu recles !Aucune heure ne ressemble une autre, car la grisaille et lamonotonie disparat quand je regarde tout avec l'il de lafoi. La grce qui m'est donne cette heure-ci ne sereprsentera pas l'heure suivante. La grce me seraencore donne, mais ce ne sera plus la mme. Le temps passeet ne reviens jamais. Ce qu'il contient ne changera plus. Il

    est scell du sceau ternel.63. L'abb Sopocko doit tre trs aim de Dieu. Je le dis,parce que j'ai prouv avec quelle force Dieu le rclame certains moments ; voyant ceci, je me rjouis infiniment queDieu ait de tels lus.

    64. 1928. - Excursion Kalwaria.J'avais t dsigne pour remplacer pendant deux mois uneSur de Wilno, partie pour sa troisime probation. J'yrestai un peu plus longtemps.Un jour, voulant me faire plaisir, la Mre Suprieure,m'autorisa me rendre Kalwaria en compagnie d'une Surpour faire ce qu'on appelle le tour des petits sentiers du

    Chemin de la Croix. J'en tais trs heureuse. Nous devionsfaire le voyage en bateau bien que cela ft tout prs. Laveille au soir, Jsus me dit : Je dsire que tu restes lamaison. Je rpondis Jsus tout est prt pour partirdemain matin ; que dois-je faire ? Le Seigneur ajouta Cette excursion serait prjudiciable ton me. Jerpondis : Dirigez les circonstances pour que VotreVolont soit faite . A ce moment la cloche sonna le coucher.

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    D'un regard je dis adieu Jsus et je me rendis macellule.Le lendemain matin, la journe s'annonait belle. Ma

    compagne se rjouissait l'ide de tout visiter. Quant moi,j'tais sre que nous ne partirions pas. Cependant aucunobstacle ne semblait s'opposer au dpart. Nous allionscommunier plus tt et nous mettre en route immdiatementaprs l'action de grce. Pendant la Sainte Communion, letemps changea. Des nuages assombrirent le ciel et uneaverse se mit tomber. Tout le monde s'tonna d'unchangement aussi soudain.La Mre Suprieure nous dit : Mes Surs, cela me peineque vous puissiez partir. Je rpondis : Petite Mre, cela nefait rien ; c'tait la volont de Dieu que nous restions lamaison . Cependant personne ne savait que c'tait le dsirexprs de Jsus pour moi. Je passai toute la journe dans le

    recueillement et la mditation : je remerciais le Seigneur dem'avoir retenue la maison. Ce jour l, Dieu m'accordabeaucoup de consolations clestes.

    65. Au noviciat, lorsque la Mre Matresse me destina lacuisine des enfants, je m'en affligeais grandement, carj'tais incapable de matriser les normes marmites. Le plus

    difficile pour moi tait de vider l'eau des pommes de terrecuites dont la moiti parfois s'chappait avec l'eau decuisson. La Mre Matresse qui j'avais expos mescraintes, me rpondit que je m'accoutumerais et que j'allaisacqurir de l'exprience. Cependant la difficult demeurait.Et je sentais mes forces diminuer de jour en jour. Pourcette raison je m'cartais lorsque venait le moment de vider

    l'eau des pommes de terre. Les Surs s'aperurent que

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    j'vitais ce travail et s'en tonnrent beaucoup car ellesignoraient que malgr tous mes efforts et sans me mnager,je ne pouvais arriver les aider. A midi pendant l'examen de

    conscience je me plaignis Dieu de ma faiblesse. Soudainj'entendis ces paroles. A partir d'aujourd'hui tu n'aurasplus aucune peine faire ce travail. Je vais accrotre tesforces. Le soir, lorsque vint le moment de ce service, je me htai lapremire, confiante dans la promesse du Seigneur. Je pris lercipient avec facilit et versai l'eau parfaitement. J'tai lecouvercle pour faire vaporer les pommes de terre et quevis-je ? Des bottes de roses rouges d'une beautindescriptible. Je n'en ai jamais vues de pareilles. Celam'tonna beaucoup, je n'en comprenais pas la signification.A ce moment, j'entendis une voix en mon me : Je changeton travail si pnible en bouquet des plus belles fleurs et

    leur parfum monte jusqu' Mon trne.Ds lors, je tchais de vider l'eau des pommes de terre nonseulement pendant la semaine qui m'tait assigne, maisaussi durant celle des autres Surs. J'essayais de m'offrirla premire pour tous les travaux pnibles, car j'avaisexpriment combien cela plat Dieu.

    66. trsor inpuisable de la puret d'intention, qui rendtoutes nos actions parfaites et si agrables Dieu ! Jsus, Vous savez combien je suis faible, soyez donctoujours avec moi ! Dirigez mes actes et tout mon tre.Vous, mon Matre incomparable ! En vrit, Jsus je suissaisie d'angoisse quand je vois ma misre. Mais je retrouvela paix ds que je vois Votre insondable misricorde, qui de

    toute ternit, est plus grande que ma misre. Cette

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    disposition intrieure me fait revtir Votre puissance, etquelle joie de connatre ce que je suis. Vous ,VritInaltrable, Votre dure est ternelle.

    67. Je suis tombe malade aprs mes premiers vux. Malgrles soins affectueux et attentifs de mes Suprieures et lesefforts du mdecin je ne me sentais ni mieux, ni moins bien.J'appris que l'on croyait que je simulais. Cela me causa unegrande souffrance morale et dura assez longtemps. Un jourque je me plaignais Jsus d'tre charge de mes Surs,

    Il me rpondit : Tu ne vis pas pour toi, mais pour les mesqui vont profiter de tes souffrances. Tes souffrancesprolonges leur donneront lumire et force pour accepterMa Volont.

    68. La souffrance qui me pesait le plus tait la pense que nimes prires ni mes bonnes actions ne plaisaient Dieu. Je

    n'osais regarder le Ciel. Cela m'occasionnait une peine siprofonde, durant les exercices spirituels communs, qu'unjour la Mre Suprieure me fit venir aprs les exercices etme dit : Demandez Dieu, ma Sur la grce de laconsolation, car je vois bien moi-mme ce que me disent lesSurs. On a piti rien qu' vous voir. Je ne sais vraimentque faire de vous. Je vous ordonne de ne vous affliger derien . Mais ces entretiens avec la Mre Suprieure nem'apportaient aucun soulagement, et ne m'clairaient enrien. Des tnbres encore plus paisses me voilaient Dieu.Je cherchais de l'aide au confessionnal, mais l non plus jen'en trouvais pas. Un saint prtre voulut m'aider, maisj'tais si malheureuse que je ne savais mme pas dfinir mes

    souffrances et cela ajoutait encore mes tourments. Unetristesse mortelle saisissait mon me tel point que je ne

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    pouvais pas la cacher et que cela transparaissait au dehors.Je perdis espoir. La nuit devint de plus en plus sombre. Leprtre qui je me confessais me dit : Je vois en vous des

    grces particulires, et je suis tout fait tranquille en cequi vous concerne. Pourquoi vous tourmentez-vous autant ?Cependant je ne comprenais pas alors, et j'tais trstonne lorsque, pour pnitence, il me disait de rciter unTe Deum ou un Magnificat, parfois de faire un tour dans lejardin au pas de course le soir, ou encore de rire tout hautdix fois par jour. Ces pnitences me surprenaient beaucoup.Et pourtant ce prtre ne me fut pas d'un grand secours.Manifestement Dieu voulait que je lui rende gloire par masouffrance. Le prtre cherchait me consoler en me disantque j'tais plus agrable Dieu dans cet tat que si jejouissais en abondance des plus grandes consolations. Quelle grande grce l'tat de tourment o vous vous

    trouvez, ma Sur ! Non seulement vous n'offensez pas Dieu,mais vous vous exercez la vertu. En considrant votre me,je dcouvre en vous de grands desseins de Dieu, des faveursspciales, et je Lui en rends grce .Malgr cela, mon me tait la torture, en proie destourments indicibles. Comme un aveugle qui se confie songuide et lui tient fermement la main, je m'attachais

    l'obissance qui devint, pour moi, la main secourable durantcette preuve.

    Journal Faustine 3 Jsus, Vrit ternelle, affermissez mes faibles forces.Vous pouvez tout, Seigneur. Je sais que sans Vous mesefforts sont inutiles. Jsus, ne me cachez pas Votre

    Visage, car je ne puis vivre sans Vous ! Soyez attentif

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    l'appel de mon me, ayez piti de ma misre, parce que Votremisricorde est inpuisable ! Votre amour infini dpassel'intelligence des Anges et celle de l'humanit toute entire,

    et bien qu'il me semble que Vous ne m'entendiez pas, j'aidpos ma confiance dans l'ocan de Votre misricorde et jesais que mon espoir ne sera pas du.Jsus seul sait combien il est difficile et pnible des'acquitter de ses devoirs, lorsque l'me est tourmenteintrieurement, les forces physiques amoindries, et l'espritassombri. Dans le calme de mon cur, je rptais : Christ Vous les dlices, l'honneur et la gloire, moi lasouffrance. Je ne ralentirai pas d'un seul pas Votre suitebien que les pines me blessent les pieds .

    71. Lorsque je fus envoye pour une cure la maison dePlock, j'eus le bonheur d'avoir orner la chapelle de fleurs.C'tait Biala , Sur Tekla n'en avait pas toujours le temps.Je fleurissais donc souvent, seule, la petite chapelle. Un jourj'avais cueilli de trs belles roses pour fleurir la chambred'une certaine personne. Comme j'arrivais prs de la galerie,j'y aperus Jsus qui me demanda gracieusement : Mafille, qui portes-tu ces fleurs ? Mon silence fut marponse, car au mme moment, je reconnus que j'prouvais

    pour cette personne un trs subtil attachement dont je nem'tais pas encore aperue. Et Jsus disparut. A l'instantmme, j'ai jet les fleurs et me suis rendue devant le SaintSacrement, le cur combl de gratitude pour la grce de laconnaissance de moi-mme. Soleil divin ! A la lumire de vos rayons, l'me voit les pluspetits grains de poussire qui peuvent vous dplaire.

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    72. Jsus, Vrit ternelle, notre vie, j'implore et je mendieVotre misricorde pour les pauvres pcheurs. Trs douxcur de mon Seigneur, empli de piti et d'indicible bont, je

    vous supplie pour les pauvres pcheurs. Cur Sacr,Source de Misricorde dont les rayons de grcesinconcevables se rpandent sur tout le genre humain, je vousen supplie, donnez la lumire aux pauvres pcheurs. Jsus,souvenez-Vous de Votre Passion amre et ne permettez pasque prissent les mes rachetes au prix de Votre prcieuxSang. Jsus, lorsque je considre le don de Votre Sang, jeme rjouis de son inestimable valeur car une goutte auraitsuffi pour tous les pcheurs. Bien que le pch soit ungouffre de mchancet et d'ingratitude, le prix donn pournous est sans commune mesure - c'est pourquoi chaque medoit avoir confiance en la passion du Seigneur, confiancedans Sa misricorde. Dieu ne refuse Son Pardon personne.

    Le ciel et la terre peuvent changer, mais la Misricorde deDieu ne s'puisera jamais. Oh ! Quelle joie brle dans moncur quand je vois Votre inconcevable bont ! mon Jsus,je dsire amener tous les pcheurs Vos pieds pour qu'ilslouent Votre Amour infini, pendant des sicles sans fin.

    73. Mon Jsus, bien que la nuit soit obscure autour de moi et

    que de sombres nuages me voilent l'horizon, je sais que lesoleil ne s'teint pas. Seigneur, bien que je ne puisseconcevoir ni comprendre Votre action, j'ai confiance enVotre Misricorde ! Si Votre Volont, Seigneur, est que jevive toujours dans de telles tnbres, soyez bni ! Je vousdemande une chose, mon Jsus, ne permettez pas que jevous offense jamais, en quoi que ce soit. mon Jsus, vous

    seul connaissez les langueurs et les douleurs de mon cur !

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    Je me rjouis de pouvoir souffrir, si peu que ce soit, pourvous.Lorsque je sens que la souffrance dpasse mes forces, j'ai

    recours au Seigneur dans le Saint Sacrement et un profondsilence est ma faon de parler au Seigneur.

    74 La confession d'une de nos lves

    Un jour, je fus pousse faire des dmarches pour obtenir

    la Fte de la Misricorde et je ne pouvais goter de reposavant que ne ft peinte l'image de Jsus Misricordieux. Cesentiment me pntra entirement, mais une certaine peurme prit : Est-ce que je n'tais pas dans l'illusion ? A vraidire, ces incertitudes venaient toujours du dehors, car aufond de moi, je sentais que mon me tait toute pntre duSeigneur. Le confesseur, auquel je me confessais alors me

    dit que parfois on peut s'illusionner et je sentais que ceprtre semblait avoir peur de me confesser. C'tait pour moiun supplice. Voyant que je ne pouvais attendre beaucoupd'aide de la part des hommes, je recourus d'autant plus Jsus, ce Matre incomparable. Une fois, dans l'incertitudeo j'tais de savoir si la voix qui me parlait tait ou non celledu Seigneur, je me suis adresse Jsus intrieurementsans prononcer de paroles. Tout de suite une force mepntra et je dis : Si Vous tes vraiment mon Dieu, si c'estVous qui m'tes prsent et qui me parlez, je Vous en prie,Seigneur, que cette lve aille aujourd'hui encore seconfesser. Ce signe me rassurera. Au mme moment, cetteenfant demanda se confesser. La Matresse de classe

    s'tonna de cette dcision soudaine mais elle tcha, tout desuite de trouver un prtre et l'enfant se confessa avec

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    grande contrition. Alors, j'entendis en mon me cette voix : Est-ce que tu Me crois maintenant . Et de nouveau, uneforce tonnante me pntra et m'affermit de telle sorte,

    que j'tais stupfaite moi-mme d'avoir pu me laisserenvahir par le doute. Ces doutes viennent toujours del'extrieur, ce qui me dispose m'enfermer en moi-mme.

    75. Lorsque je perois l'incertitude du prtre pendant laconfession, alors je ne dvoile pas mon me plusprofondment, je m'accuse seulement de mes pchs. Un tel

    prtre ne me donnera pas la paix puisque lui-mme ne lapossde pas. prtres, vous, les cierges lumineux quiclairent les mes, que votre clart ne s'obscurcisse jamais.J'ai compris alors que ce n'tait pas la volont de Dieu queje dvoile le fond de mon me. Plus tard, Dieu me donnacette grce.

    76. Mon Jsus, dirigez mon me, prenez compltepossession de tout mon tre, enfermez-moi au fond de votrecur et dfendez moi contre les attaques de l'ennemi. Envous est ma seule esprance ! Parlez par ma bouche quand jeserai avec les puissants et les savants, moi, la plus misrabledes cratures, pour qu'ils reconnaissent que cette affaireest la Vtre et qu'elle vient de vous .Tnbres et tentations

    77. Mon esprit tait assombri d'une manire singulire ;aucune vrit ne me semblait claire. Quand on me parlait deDieu, mon cur tait comme un roc. Je ne pouvais en tirerun seul sentiment d'amour pour lui.Lorsque je m'efforais de rester auprs de Dieu par un actede volont, j'prouvais de grands tourments et il me

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    semblait que je poussais Dieu une plus grande colre. Je nepouvais plus mditer comme auparavant. J'ai senti dans monme un grand vide que je ne pouvais remplir. J'ai commenc

    souffrir la soif et la nostalgie de Dieu, mais je voyais toutemon impuissance. J'essayais de lire lentement, phrase parphrase, et de mditer de cette faon, mais cela aussi taitvain. Je ne comprenais rien de ce que j'avais lu. Mon gouffrede misre m'tait sans cesse prsent. Chaque fois quej'entrais pour quelque exercice la chapelle, j'prouvais lespires tourments et tentations. Plus d'une fois j'ai dcombattre des penses de blasphmes qui, pendant toute laSainte Messe, se pressaient sur mes lvres. Je ressentais undsir de m'loigner des Saints Sacrements. Il me semblaitque je n'en profitais aucunement. Je ne les frquentais quepar obissance mon confesseur, et cette obissanceaveugle tait pour moi le seul chemin sur lequel je devais

    marcher, la Voie du salut. Le prtre m'expliquait quec'taient des preuves permises par Dieu et que dans l'tato j'tais, non seulement je n'offensais pas Dieu, mais queje lui tais trs agrable.C'est un signe, me disait-t-il que Dieu vous aimenormment, qu'Il a confiance en vous lorsqu'Il vous affligepar de pareilles preuves. Mais ces mots ne me consolaient

    pas, il me semblait qu'ils ne s'appliquaient nullement moi.Une chose m'tonnait : il m'arriva plus d'une fois, lorsque jesouffrais terriblement ces terribles tourments, qu'aumoment o je m'approchais du confessionnal, mais ds que jem'loignais, ils revenaient la charge avec encore plusd'acharnement. Alors je tombais face contre terre, devantle Saint Sacrement et je rptais ces paroles : Mme sivous me tuez, j'aurai confiance en Vous ! Il me semblait

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    que j'agonisais dans ces douleurs. Une pense terrible pourmoi tait de croire que j'tais rejete par Dieu. Puisd'autres penses me venaient : - Pourquoi tcher d'acqurir

    des vertus et de faire des bonnes actions ? Pourquoi semortifier et s'anantir ? A quoi bon faire des vux ? A quoibon prier ? A quoi bon se sacrifier et s'anantir ? A quoi bonfaire, chaque pas, le sacrifice de soi-mme ? A quoi bon ?Si j'tais dj rejete par Dieu, quoi bon ces efforts ? IciDieu seul sait ce qui se passait dans mon cur.

    78. Un jour o ces souffrances terribles m'treignaient,j'entrai la chapelle et je dis ces mots du fond de monme : Faites de moi ce qui Vous plat, Jsus, je veux Vousadorer en tout. Que Votre volont soit faite en moi, monSeigneur et mon Dieu, et moi je vais louer votre infiniemisricorde !. Cet acte de soumission dissipa mes terriblestourments. Tout coup, j'aperus Jsus, qui me dit : Jesuis toujours dans ton cur. Une joie inconcevable pntramon me et la remplit d'un grand amour de Dieu, ce quienflamma mon pauvre cur. Je vois que Dieu ne permetjamais plus que ce que nous pouvons supporter. Oh ! je n'aipeur de rien. Si Dieu envoie l'me un si grand tourment, illa soutient par une grce plus grande encore, bien que nous

    ne nous en rendions pas compte. Dans de tels moments, unacte de confiance rend Dieu plus de gloire que des heuresentires passes en prires, remplies de consolation.Maintenant je vois que si Dieu veut maintenir une me dansles tnbres, aucun livre, ni aucun confesseur ne pourral'clairer.

    79. Marie, notre Mre et notre Reine, je vous confie monme, mon corps, ma vie, ma mort et tout ce qui la suivra. Je

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    dpose tout entre vos mains. ma Mre, couvrez mon mede votre manteau virginal et donnez-moi la grce de lapuret du cur, de l'me et du corps ; dfendez-moi par

    votre puissance de tous les ennemis et spcialement de ceuxqui cachent leur mchancet sous le masque de la vertu. Lis ravissant, vous tes pour moi un miroir, ma Mre !

    80. Jsus, divin prisonnier de l'amour, lorsque je considreVotre amour et Votre anantissement pour moi, mes sensm'abandonnent. Vous cachez Votre inconcevable majest et

    Vous Vous abaissez vers mon nant. Roi de gloire, bien queVous cachiez Votre beaut, le regard de mon me dchire levoile. Je vois les churs angliques qui ne cessent de Vousrendre honneur et toutes les Puissances clestes, qui vouslouent sans fin, chantant : Saint, Saint, Saint.

    81. Oh ! qui comprendra Votre amour et Votre insondable

    misricorde envers nous ! prisonnier de l'amour, j'enfermemon pauvre cur dans ce tabernacle pour qu'il vous adoresans cesse nuit et jour; je ne connais aucun obstacle cetteadoration et mme quand je serai loigne physiquement,mon cur sera toujours avec Vous. Rien ne peut mettre desbarrires mon amour pour Vous. Les obstacles n'existentpas pour moi. mon Jsus, je vais Vous consoler de toutesles ingratitudes, blasphmes froideurs, haines et sacrilgesdes impies ! Jsus, je dsire brler comme une offrandepure, immole devant le trne de Votre abaissement, Vouspriant sans cesse pour les pcheurs agonisants... Sainte Trinit, Dieu Unique, Indivisible, soyez bni pourcet immense don et ce testament de Misricorde ! Mon

    Jsus, en expiation pour les blasphmateurs, je garderai lesilence quand on me rprimandera injustement, pour rparer

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    au moins un peu. Je vous chante un hymne incessant dansmon me, et personne ne s'en doutera, ni ne comprendra. Lechant de mon me n'est connu que de Vous, mon Crateur

    et mon Seigneur.82. Je ne permettrai pas que le tourbillon du travailm'absorbe au point d'oublier Dieu. Je passerai tous mesmoments libres aux pieds du Matre, cach dans le SaintSacrement. L Il m'enseigne depuis mes plus tendresannes.

    83. Ecris ceci : Avant de venir comme un Juge quitable,Je viens d'abord comme Roi de Misricorde. Avantqu'advienne le jour de Justice, il sera donn aux hommes cesigne dans les cieux : toute lumire dans le ciel s'teindra etil y aura de grandes tnbres sur toute la terre. Alors lesigne de la Croix se montrera dans le ciel ; des Plaies des

    Mains et des Pieds du Sauveur, sortiront de grandeslumires, qui, pendant quelques temps illumineront la terre.Ceci se passera peu de temps avant le dernier jour.

    84. Sang et Eau, qui avez jailli du Coeur de Jsus, commesource de misricorde pour nous, j'ai confiance en vous !Wilno 2.VIII. 1934

    85. Vendredi, aprs la Sainte Communion, je fus transporteen esprit devant le Trne de Dieu entour par les Puissancesclestes qui L'adorent sans cesse. Derrire le trne, je visune clart inaccessible aux cratures, uniquement rserveau Verbe Incarn, Mdiateur. Lorsque Jsus pntra danscette clart, j'entendis ces paroles : Ecris tout de suite,

    ce que tu entends : Je suis le Seigneur dans Sa ralit et Je

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    ne connais ni ordres, ni besoins. Si J'appelle la crature lavie, c'est en vertu de Ma Misricorde infinie. Et ce moment je revins la ralit ; j'tais dans notre

    chapelle, sur mon prie-Dieu, la Sainte Messe finissait. Cesparoles taient dj crites.

    86. Quand je vis combien mon confesseur aurait souffrir cause de cette uvre que Dieu veut mener bien par sonentremise, la peur me prit un instant et je dis au Seigneur : Jsus, cette affaire est vtre pourquoi agissez-Vous de la

    sorte envers lui ? Il me semble que Vous lui suscitez desdifficults, tout en lui ordonnant d'agir. Ecris que nuit et jour Mon regard se pose sur lui et que Jepermets ces contrarits pour augmenter ces mrites. Cen'est pas la russite que Je rcompense, mais la patience etla peine prises pour Moi. Wilno , 26.X. 1934

    87. Vendredi, quand je revenais du jardin avec nos lves l'heure du souper (il tait six heures moins dix), je vis Jsusau-dessus de notre chapelle, exactement comme Il taitlorsque je Le vis pour la premire fois, tel qu'Il est peint surl'image. Les deux rayons qui sortaient de Son Curcouvraient notre chapelle et l'infirmerie, puis toute la ville,et ils se rpandirent sur le monde entier. Cela dura environquatre minutes, puis tout s'vanouit.Une des enfants, qui m'accompagnait, un peu en arrire desautres, voyant galement ces rayons, mais pas Jsus, nepouvait imaginer d'o sortaient ces rayons. Elle tait saisieet le raconta ses compagnes. Les lves riaient d'elle

    disant qu'elle avait rv ; peut-tre tait-ce la lumire d'unavion ? Mais elle s'obstinait et disait que jamais elle n'avait

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    vu de tels rayons. Des compagnes lui dirent alors que cepouvait tre un rflecteur ; elle rpondit qu'elle savait cequ'tait la lumire d'un rflecteur, mais qu'elle n'avait

    jamais vu de tels rayons. Aprs le souper, cette enfant medit que ces rayons l'avaient tellement mue qu'elle nepouvait rester tranquille. J'en parlerai toujours ! Cependant elle n'avait pas vu Jsus. Revenant sans cesse surces rayons elle me mit dans une position difficile, car je nepouvais lui dire que j'avais vu Jsus. Je priais pour elle,demandant au Seigneur qu'Il lui donne les grces dont elleavait tant besoin. Mon cur se rjouit que Jsus seul sefasse connatre dans Son uvre. Cela m'a caus de grandsennuis, mais on peut tout supporter pour Jsus.

    88. Pendant mon adoration, je sentis la proximit de Dieu.Aprs un moment, j'aperus Jsus et Marie. Cette visionemplit mon me de joie, et je demandai au Seigneur : Quelle est Votre volont, Jsus, dans cette affaire ? Monconfesseur m'a ordonn de Vous le demander. Jsusrpondit : Ma volont est qu'il soit ici et qu'il ne sedispense de rien lui-mme. J'ai demand Jsus : Est-ceque l'inscription peut-tre comme suit : Christ, Roi deMisricorde ? Il me rpondit : Je suis le Roi de

    Misricorde - et il n'a pas dit Christ . - Je dsire quecette image soit publiquement expose le premier dimancheaprs Pques, jour de la fte de la Misricorde. Par le VerbeIncarn, Je fais connatre l'infini de ma Misricorde.

    89. Il est tonnant de voir que les choses s'arrangrentcomme le Seigneur l'exigeait. La premire fois, que cette

    image reut les honneurs publics, elle tait place OstraBrama, au fate de la fentre, et l'on pouvait l'apercevoir de

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    trs loin. A Ostra Brama, l'on clbrait solennellement,durant ces trois jours, la Clture du Jubil de la Rdemptiondu monde, 1900 aprs la Passion du Sauveur. Je comprends

    maintenant que l'uvre de la Rdemption est unie cetteuvre de la Misricorde que le Seigneur exige.

    90. Un jour, je vis intrieurement combien mon confesseurallait souffrir. Tous vont vous contredire et vos forcesphysiques diminueront. Je vous ai vu telle une grappe deraisins, choisie par le Seigneur et jete dans le pressoir des

    souffrances. Votre me, mon Pre, sera certains momentsremplie de doute et d'incertitude propos de cette uvreet de moi. Et j'ai vu, comment Dieu seul vous contredisait.J'ai demand au Seigneur pourquoi Il agissait de la sorteenvers vous, comme pour rendre difficile ce qu'Il ordonnaitLui-mme. Et le Seigneur dit : J'agis ainsi envers lui pourtmoigner que cette uvre est Mienne. Dis-lui qu'il n'aitpeur de rien, Mon regard repose sur lui nuit et jour. Il y auratant de fleurons dans sa couronne et tant d'mes serontsauves par cette uvre ! Je ne rcompense pas le succsdu travail, mais la souffrance.

    91. Mon Jsus, Vous seul savez quelles perscutions jesouffre, uniquement parce que je Vous suis fidle et quej'accepte Vos exigences. Vous tes ma force - soutenez-moi,pour que j'accomplisse toujours fidlement ce que Vousexigez de moi. Seule, je ne puis rien, mais toutes lesdifficults s'vanouissent si Vous me soutenez. monSeigneur, ma vie est devenue un combat continuel et de plusen plus acharn ds le moment o mon me reut la facult

    de Vous connatre. Chaque matin pendant la mditation, jeme prpare au combat pour toute la journe ; la Sainte

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    Communion est une garantie que je remporterai la victoire,et il en est ainsi. Je crains le jour o je ne pourrais recevoirla Sainte Hostie. Ce pain des Forts me donne toute l'nergie

    ncessaire pour accomplir cette uvre, et le courage defaire tout ce qu'exige le Seigneur. Le courage et la force quisont en moi ne viennent pas de moi, mais de Celui quidemeure en moi par l'Eucharistie.Mon Jsus que l'incomprhension est grande ! Parfois, sansl'Eucharistie, je n'aurais pas le courage d'aller plus loin surla voie que Vous m'indiquez.

    92. L'humiliation est ma nourriture de chaque jour. Jecomprends que l'pouse participe tout ce qui concerne sonEpoux, donc son manteau d'injures doit me couvrir aussi.Aux moments o je souffre beaucoup, je tche de me taire,car je me mfie de ma langue qui, en de tels moments, estencline parler de soi, alors qu'elle doit me servir louerDieu pour tant de bienfaits et de dons accords. Quand jereois Jsus dans la Sainte Communion, je Le prie avecferveur de gurir ma langue pour que par elle, je n'offenseni Dieu, ni le prochain. Je veux qu'elle ne cesse de rendregloire Dieu. Les fautes que commet la langue sont graves.L'me ne parviendra pas la saintet si elle ne matrise pas

    sa langue.93. Abrg du catchisme des vux religieuxQuestion : Qu'est-ce qu'un vu ?Rponse : Le vu est une promesse volontaire, faite Dieud'accomplir un acte plus parfait.Question : Est-ce que le vu oblige dans une matire

    ordonne par un commandement ?Rponse : Oui. La ralisation d'un acte dans la matire

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    ordonne par un Commandement est double valeur etmrite ; et sa ngligence est double transgression etperversit, car si on viole un vu, on ajoute alors au pch

    contre le Commandement, celui du sacrilge.Question : Pourquoi les vux religieux ont-ils une tellevaleur ?Rponse : Parce qu'il sont le fondement de la vie religieuseapprouve par l'Eglise, dans laquelle les membres runis enune communaut religieuse, s'engagent tendre toujoursvers la perfection par trois vux religieux : de pauvret, dechastet et d'obissance, observ selon les rgles.Question : Que veut dire : tendre la perfection ?Rponse : Tendre la perfection veut dire que l'tatreligieux n'exige pas de perfection dj acquise, mais oblige,sous peine de pch un travail quotidien pour l'atteindre.Donc, le religieux qui ne veut pas se perfectionner, nglige

    son principal devoir d'tat.Question : Que sont les vux religieux solennels ?Rponse : Les vux religieux solennels sont tellementabsolus que, dans les cas extraordinaires, seul le Saint Prepeut en relever.Question : Que sont les vux simples ?Rponse : Ce sont des vux moins absolus - Le Saint Sige

    peut relever des vux perptuels et des vux simples.Question : Quelle est la diffrence entre le vu et lavertu ?Rponse : Le vu renferme seulement ce qui est commandsous peine de pch. La vertu s'lve plus haut et facilitel'excution de vu. Au contraire en violant le vu, onmanque la vertu et on la blesse.Question : A quoi engagent les vux religieux ?

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    Rponse : Les vux engagent s'efforcer d'acqurir lesvertus et se soumettre compltement ses Suprieurs etaux Rgles en vigueur ; ainsi le religieux donne sa personne

    la Communaut, renonce tout droit sur elle et sur sesactions qu'il sacrifie au service de Dieu.

    Le vu de pauvretLe vu de pauvret est un renoncement volontaire au droitde proprit ou l'usage de cette proprit dans le but deplaire Dieu.

    Question : Quels objets concernent le vu de pauvret ?Rponse : Tous les biens et objets appartenant laCommunaut, Tout ce que l'on a donn, choses ou argent :lorsque ces dons ont t accepts, on y a plus droit. Tous lesdons ou les prsents titre de remerciement ou autre,appartiennent de droit la Communaut. On ne peutemployer, sans violer le vu, tout payement de travail ycompris la rente viagre.Question : Quand rompt-on ou viole-t-on le vu selon leseptime commandement ?Rponse : On le rompt ou on le viole, lorsque sanspermission :- On prend pour soi ou pour quiconque une chose appartenant

    la maison ;- On garde une chose pour se l'approprier ;- On vend ou on change une chose appartenant laCommunaut ;- On emploie un objet un autre usage que celui auquel leSuprieur l'avait destin ;- On donne ou on accepte n'importe quoi ;

    - On dtruit ou abme par ngligence ;

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    - On emporte avec soi quelque chose en changeant de maison.En cas de rupture de vu, le religieux est oblig larestitution envers la Communaut.

    La vertu de pauvretC'est une vertu vanglique qui contraint le cur selibrer de l'attachement aux choses temporelles ; en vertude sa profession, le religieux y est strictement oblig.Question : Quand pche-t-on contre la vertu de pauvret ?Rponse : Lorsqu'on dsire une chose contraire cette

    vertu. Lorsqu'on s'attache quelque chose et lorsqu'onemploie des choses superflues.Question : Quels sont les degrs de pauvret ?Rponse : Il y a pratiquement quatre degrs de pauvretselon la profession :- Ne disposer de rien ; dpendre des Suprieurs : la strictematire du vu.- Eviter le luxe, se contenter des choses indispensables, celadpend de la vertu.- Se contenter volontiers des choses les moins bonnes en cequi concerne la cellule, le vtement, la nourriture etc. et enprouver du contentement intrieur.- Se rjouir de la gne.

    Le vu de chastetQuestion : A quoi oblige ce vu ?Rponse : A renoncer au mariage et viter tout ce qui estinterdit par le sixime et le neuvime Commandements.Question : Est-ce que une faute contre cette vertu est uneviolation de vu ?

    Rponse : Chaque faute contre cette vertu est en mmetems une violation du vu, car ici il n'y a pas de diffrence,

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    comme dans la pauvret ou l'obissance, entre le vu et lavertu.Question : Est-ce que chaque mauvaise pense est un

    pch ?Rponse : Non, chaque mauvaise pense n'est pas un pch,elle le devient seulement lorsque la complaisance de lavolont et le consentement se joignent la considration del'esprit.Question : Qu'est-ce qui, outre les pchs contre lachastet, nuit cette vertu ?Rponse : La libert des sens, la libert de l'imagination etla libert des sentiments, la familiarit et les tendresamitis, nuisent cette vertu.Question : Par quels moyens conserve-t-on cette vertu ?Rponse : En repoussant les tentations intrieures par lapense de la prsence de Dieu et en les combattant sans

    peur. Et pour les tentations extrieures, en vitant lesoccasions de pcher.Il y a en tout sept principaux moyens :- Surveiller les sens ;- Eviter les occasions ;- Eviter l'oisivet ;- Eloigner promptement les tentations ;

    - S'carter de toute amiti, notamment des amitisparticulires ;- Cultiver l'esprit de mortification ;- Rvler toutes les tentations son confesseur.Outre cela il y a encore cinq moyens de prserver cettevertu :- l'humilit ;- l'esprit d'oraison ;

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    - la modestie ;- la fidlit la rgle :- une sincre dvotion la Sainte Vierge Marie.

    Vu d'obissanceLe vu d'obissance est suprieur aux deux premiers, car ilest, vrai dire, un holocauste. Et il est le plus ncessaire,parce qu'il forme et anime le corps monastique.Question : A quoi oblige le vu d'obissance ?Rponse : Par le vu d'obissance, le religieux promet

    Dieu d'tre obissant ses Suprieurs lgitimes en tout cequ'ils ordonneront au nom de la rgle. Le vu d'obissancerend le religieux dpendant de son suprieur, au nom de largle, dans toute sa vie et toutes ses affaires. Le religieuxcommettra un pch grave contre ce vu, chaque fois qu'ildsobira un ordre donn.La vertu d'obissanceLa vertu d'obissance va plus loin que le vu, elle embrasseles rgles, les rglements et mme les conseils dessuprieurs.Question : Est-ce que la vertu d'obissance estindispensable au religieux ?Rponse : La vertu d'obissance lui est tellement

    indispensable que, mme s'il faisait des bonnes actions endehors de l'obissance, elles deviendraient mauvaises ousans mrite.Question : Peut-on pcher gravement contre la vertud'obissance ?Rponse : On pche gravement quand on mprise l'autoritou l'ordre du Suprieur. Quand un dommage spirituel ou

    temporel pour la Communaut rsulte de la dsobissance.

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    Question : Quelles fautes mettent le vu en danger ?Rponse : Etre prvenu contre le Suprieur ou avoir del'antipathie pour lui, les murmures ou critiques, la lenteur et

    la ngligence.

    Les degrs de l'obissance1. L'excution prompte et entire. 2. L'obissance de lavolont, lorsque la volont dcide la raison se soumettre l'avis du Suprieur. Pour faciliter l'obissance, Saint Ignace

    suggre trois moyens :- Toujours voir Dieu dans son Suprieur, quel qu'il soit.- Justifier en soi l'ordre ou l'avis du Suprieur.- Accepter chaque ordre comme un ordre de Dieu, sansexaminer ou rflchir.Moyen gnral : l'humilit par laquelle rien n'est difficile.

    94. mon Seigneur, enflammez mon cur d'amour pourVous, pour que mon esprit ne se lasse pas parmi les orages,les souffrances et les preuves ! Vous voyez comme je suisfaible. L'amour peut tout.

    95. La connaissance plus profonde de Dieu peut effrayerl'me. Au commencement, Dieu se rvle comme Saintet,

    Justice, Bont, c'est--dire Misricorde. L'me ne connatpas tout la fois, mais par tapes ou lueurs successives, quila rapprochent, chaque fois de Dieu. Ces lueurs sont decourte dure, car l'me ne pourrait supporter l'intensit decette lumire. C'est pendant l'oraison que l'me reoit lesclairs de cette lumire, qui rendent impossible son anciennemanire de faire oraison. L'me peut faire les effortsqu'elle voudra pour revenir l'ancienne oraison, ce sera en

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    vain ; il lui devient compltement impossible de continuer prier de la mme faon qu'avant d'avoir reu cette lumire.La lumire qui a touch l'me brille en elle, sans que rien

    puisse l'touffer, ni l'obscurcir. Cette lueur de laconnaissance de Dieu attire l'me et allume son amour pourLui. Mais cette vive clart rvle en mme temps l'me sontat particulier ; elle se voit intrieurement toute entiredans la lumire d'en haut, et elle se lve effraye etalarme. Mais elle ne reste pas sous l'effet de cettefrayeur et commence se purifier, s'humilier et s'abaisser devant le Seigneur. Et ces lumires deviennentplus fortes et plus frquentes. Plus l'me s'pure et plus ceslumires sont pntrantes. Dieu comble de Ses consolationset Se donne de manire sensible l'me qui rpondfidlement et courageusement ces premires grces. Elleentre par instants dans une sorte d'intimit avec Dieu et en

    prouve une grande joie. Elle croit dj avoir atteint ledegr de perfection qui lui ta