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113 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol. COMMUNICATIONS ORALES S232 ORGANISATION MÉDICO-LÉGALE DU CABINET 282 ME-09.00 Sport et handicap visuel : intérêt, indications, contre-indications. Sport for visual impaired: interest, indications and contraindications. CHALLE G*, LEHOANG PH (Paris) Introduction : Le médecin ophtalmologiste peut être sollicité par des parents ou des adultes déficients visuels quant à l’opportunité de pratiques sportives. Il est impor- tant qu’il puisse répondre à cette demande. Matériels et Méthodes : Son intervention devra quantifier les compétences visuel- les fonctionnelles, déterminer l’étiologie de la déficience et la fragilité oculaire. Il conclura ainsi quant à l’opportunité d’une telle pratique et sa non contre-indication. Trop souvent les enfants déficients visuels sont écartés des activités sportives sco- laires et déclarés inaptes. Il est important pour le médecin ophtalmologiste de pos- séder des informations quant à la faisabilité de nombreuses activités sportives, au prix parfois d’adaptations simples. Discussion : Les différents sports sont passés en revue quant à leurs exigences en termes visuels et les éventuelles contre indications, fonction de leur dangerosité. Conclusion : La pratique sportive est très fréquemment possible pour les enfants déficients visuels. La pratique sportive pour les personnes handicapées visuelles est bien codifiée. Un certificat de non contre-indication ophtalmologique est maintenant exigé par la Fédé- ration Française Handisport et devra être rempli par le médecin ophtalmologiste. STRABISMES 283 ME-09.30 Traitement de la rétraction de paupière inférieure, après recul du muscle droit inférieur. Treatment of lower lid retraction following inferior rectus recession. MANN F*, GHORBEL I, ROUSSAT B (Paris) Introduction : Les grands reculs du muscle droit inférieur sont parfois indispensa- bles pour traiter des extensions de la tête, notamment dans les syndromes de fibrose congénitale des muscles oculomoteurs. Cette technique peut parfois s’accompagner d’une rétraction de la paupière inférieure disgracieuse, mais égale- ment pénalisante sur le plan fonctionnel en entraînant une souffrance cornéenne. Objectifs et Méthodes : Nous rapportons les cas de deux patients ayant présenté une rétraction de paupière inférieure dans les suites d’une chirurgie de strabisme. Un patient âgé de neuf ans, présentant un syndrome de fibrose congénitale, a été opéré d’une hypotropie par recul des muscles droits inférieurs. Une rétraction de la paupière inférieure s’est développée d’un côté dans les suites opératoires, respon- sables d’une lagophtalmie et d’une kératite inférieure. Une patiente âgée de 20 ans, présentant une myopie forte, a développé dans les suites d’une opération pour hypertension intra crânienne congénitale, une paralysie du III avec décalage vertical important. Un recul du muscle droit inférieur associé à un renforcement du droit supérieur a été réalisé. Les suites ont été marquées par une rétraction de paupière inférieure responsable d’une gêne esthétique. Résultats : Le traitement de la rétraction palpébrale a consisté en un relâchement de la lamelle des rétracteurs. Son effet a été apprécié au moyen de photos pré-, per- et post-opératoires. Discussion : La lamelle des rétracteurs est un muscle en continuité avec le ligament de Lockwood, structure fibreuse en contact avec le muscle droit inférieur et le mus- cle oblique inférieur. Le recul du muscle droit inférieur est responsable d’un dépla- cement de ce ligament vers l’arrière et d’une rétraction palpébrale. Le relâchement de la lamelle des rétracteurs permet de réduire la rétraction palpébrale. Conclusion : La rétraction palpébrale inférieure n’est pas toujours évitable dans les reculs importants du muscle droit inférieur, mais son traitement est possible dans le même temps opératoire ou en post-opératoire. La technique est simple et reproductible. 284 ME-09.40 Troubles visuels non organiques chez l’enfant et l’adolescent. Nonorganic visual disorders in children and teenagers. AUDREN F*, DUREAU P, EDELSON C, METGE F, VIGNAL C, CAPUTO G (Paris) Introduction : Les troubles visuels non organiques sont fréquents chez les enfants et les adolescents et sont parfois sources de difficultés diagnostiques. Nous rappor- tons notre expérience concernant les troubles visuels non organiques dans cette population. Matériels et Méthodes : Nous avons étudié de façon rétrospective les cas des patients de moins de 18 ans, adressés dans notre centre entre avril 2003 et novembre 2006 et pour lesquels le diagnostic de troubles visuels non organiques a été posé. Les caractéristiques démographiques des patients, les symptômes ini- tiaux, les résultats de l’examen ophtalmologique et des examens complémentaires éventuels, ont été étudiés. Résultats : Les dossiers de 20 patients ont été étudiés. Leur âge moyen était de 9.8 ans (7 à 17 ans), 10 étaient des garçons. Les symptômes les plus fréquemment décrits étaient une baisse d’acuité visuelle bilatérale sévère (12 cas), une baisse d’acuité visuelle unilatérale (4 cas), un trouble isolé du champ visuel (2 cas), un trou- ble de la vision des couleurs (1 cas), une presbytie (1 cas). Les troubles visuels non organiques ont été diagnostiqués sur l’examen clinique et le champ visuel le plus souvent ; des examens électrophysiologiques ont été réalisés dans 3 cas. Un évé- nement psychologique récent pouvant avoir déclenché les troubles visuels non orga- niques a été facilement retrouvé à l’interrogatoire dans 6 cas ; un traumatisme orbitaire récent a été retrouvé dans 2 cas, et une pathologie oculaire chronique sous- jacente était présente dans un cas (uvéite). Discussion : Malgré leur fréquence, il existe peu de séries rapportées d’enfants ou d’adolescents présentant des troubles visuels non organiques. Nous comparons les caractéristiques des cas de notre série à celles des cas déjà rapportés dans la littérature. Conclusion : Les troubles visuels non organiques sont fréquemment rencontrés chez les enfants et les adolescents. Une baisse d’acuité visuelle ou des anomalies du champ visuel sont le plus fréquemment observées. Les troubles visuels non orga- niques sont des pathologies à ne pas méconnaître afin d’éviter des erreurs de dia- gnostic et des investigations ou des traitements inutiles.

284 Troubles visuels non organiques chez l’enfant et l’adolescent

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Page 1: 284 Troubles visuels non organiques chez l’enfant et l’adolescent

113e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.

COMMUNICATIONS ORALESSTRABISMES

S232

ORGANISATION MÉDICO-LÉGALE DU CABINET

282 ME-09.00Sport et handicap visuel : intérêt, indications, contre-indications.Sport for visual impaired: interest, indications and contraindications.CHALLE G*, LEHOANG PH (Paris)

Introduction : Le médecin ophtalmologiste peut être sollicité par des parents ou desadultes déficients visuels quant à l’opportunité de pratiques sportives. Il est impor-tant qu’il puisse répondre à cette demande.Matériels et Méthodes : Son intervention devra quantifier les compétences visuel-les fonctionnelles, déterminer l’étiologie de la déficience et la fragilité oculaire. Ilconclura ainsi quant à l’opportunité d’une telle pratique et sa non contre-indication.Trop souvent les enfants déficients visuels sont écartés des activités sportives sco-laires et déclarés inaptes. Il est important pour le médecin ophtalmologiste de pos-séder des informations quant à la faisabilité de nombreuses activités sportives, auprix parfois d’adaptations simples.Discussion : Les différents sports sont passés en revue quant à leurs exigences entermes visuels et les éventuelles contre indications, fonction de leur dangerosité.Conclusion : La pratique sportive est très fréquemment possible pour les enfantsdéficients visuels.La pratique sportive pour les personnes handicapées visuelles est bien codifiée. Uncertificat de non contre-indication ophtalmologique est maintenant exigé par la Fédé-ration Française Handisport et devra être rempli par le médecin ophtalmologiste.

STRABISMES

283 ME-09.30Traitement de la rétraction de paupière inférieure, après recul du muscle droit inférieur.Treatment of lower lid retraction following inferior rectus recession.MANN F*, GHORBEL I, ROUSSAT B (Paris)

Introduction : Les grands reculs du muscle droit inférieur sont parfois indispensa-bles pour traiter des extensions de la tête, notamment dans les syndromes defibrose congénitale des muscles oculomoteurs. Cette technique peut parfoiss’accompagner d’une rétraction de la paupière inférieure disgracieuse, mais égale-ment pénalisante sur le plan fonctionnel en entraînant une souffrance cornéenne.Objectifs et Méthodes : Nous rapportons les cas de deux patients ayant présentéune rétraction de paupière inférieure dans les suites d’une chirurgie de strabisme.Un patient âgé de neuf ans, présentant un syndrome de fibrose congénitale, a étéopéré d’une hypotropie par recul des muscles droits inférieurs. Une rétraction de lapaupière inférieure s’est développée d’un côté dans les suites opératoires, respon-sables d’une lagophtalmie et d’une kératite inférieure. Une patiente âgée de 20 ans,présentant une myopie forte, a développé dans les suites d’une opération pourhypertension intra crânienne congénitale, une paralysie du III avec décalage verticalimportant. Un recul du muscle droit inférieur associé à un renforcement du droitsupérieur a été réalisé. Les suites ont été marquées par une rétraction de paupièreinférieure responsable d’une gêne esthétique.Résultats : Le traitement de la rétraction palpébrale a consisté en un relâchementde la lamelle des rétracteurs. Son effet a été apprécié au moyen de photos pré-, per-et post-opératoires.Discussion : La lamelle des rétracteurs est un muscle en continuité avec le ligamentde Lockwood, structure fibreuse en contact avec le muscle droit inférieur et le mus-cle oblique inférieur. Le recul du muscle droit inférieur est responsable d’un dépla-cement de ce ligament vers l’arrière et d’une rétraction palpébrale. Le relâchementde la lamelle des rétracteurs permet de réduire la rétraction palpébrale.Conclusion : La rétraction palpébrale inférieure n’est pas toujours évitable dans lesreculs importants du muscle droit inférieur, mais son traitement est possible dans lemême temps opératoire ou en post-opératoire. La technique est simple et reproductible.

284 ME-09.40Troubles visuels non organiques chez l’enfant et l’adolescent.Nonorganic visual disorders in children and teenagers.AUDREN F*, DUREAU P, EDELSON C, METGE F, VIGNAL C, CAPUTO G (Paris)

Introduction : Les troubles visuels non organiques sont fréquents chez les enfantset les adolescents et sont parfois sources de difficultés diagnostiques. Nous rappor-tons notre expérience concernant les troubles visuels non organiques dans cettepopulation.Matériels et Méthodes : Nous avons étudié de façon rétrospective les cas despatients de moins de 18 ans, adressés dans notre centre entre avril 2003 etnovembre 2006 et pour lesquels le diagnostic de troubles visuels non organiques aété posé. Les caractéristiques démographiques des patients, les symptômes ini-tiaux, les résultats de l’examen ophtalmologique et des examens complémentaireséventuels, ont été étudiés.Résultats : Les dossiers de 20 patients ont été étudiés. Leur âge moyen était de 9.8ans (7 à 17 ans), 10 étaient des garçons. Les symptômes les plus fréquemmentdécrits étaient une baisse d’acuité visuelle bilatérale sévère (12 cas), une baissed’acuité visuelle unilatérale (4 cas), un trouble isolé du champ visuel (2 cas), un trou-ble de la vision des couleurs (1 cas), une presbytie (1 cas). Les troubles visuels nonorganiques ont été diagnostiqués sur l’examen clinique et le champ visuel le plussouvent ; des examens électrophysiologiques ont été réalisés dans 3 cas. Un évé-nement psychologique récent pouvant avoir déclenché les troubles visuels non orga-niques a été facilement retrouvé à l’interrogatoire dans 6 cas ; un traumatismeorbitaire récent a été retrouvé dans 2 cas, et une pathologie oculaire chronique sous-jacente était présente dans un cas (uvéite).Discussion : Malgré leur fréquence, il existe peu de séries rapportées d’enfants oud’adolescents présentant des troubles visuels non organiques. Nous comparons lescaractéristiques des cas de notre série à celles des cas déjà rapportés dans la littérature.Conclusion : Les troubles visuels non organiques sont fréquemment rencontréschez les enfants et les adolescents. Une baisse d’acuité visuelle ou des anomaliesdu champ visuel sont le plus fréquemment observées. Les troubles visuels non orga-niques sont des pathologies à ne pas méconnaître afin d’éviter des erreurs de dia-gnostic et des investigations ou des traitements inutiles.