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    GEORGES BATAILLE

    CEuvrescompletesI

    Premiers Ecrits1922 - 1940

    HISTOIRE DE L'CEILL' ANUS SOLAIRE - SACRIFICES

    ARTICLES

    Presentationde Michel FouCault

    ~GALLIMARD

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    Moi, j'existe, - suspendu dans un vide r ~ a l i s 6 - suspendu a ma propre angoisse - diff6rent de tou t autre etreet tel que les divers 6v6nements qui peuvent atteindre toutautre et moi rejettent cruellement ce moi hors d'uneexistence to tale. Mais, en meme temps, je considere mavenue au monde - qui a d6pendu de la naissance et de laconjonction de tel homme et de telle femme, puis du momentde cette conjonction - il existe en effet un moment uniqueen rapport avec la possibilit6 de moi - et ainsi apparaJtl'improbabilit6 infinie de cet te venue au monde. Car sila plus infime diff6rence 6tait survenue au cours des 6v6ne- ments successifs dont je suis un terme, a la place de cemoi i n t ~ g r a l e m e n t avide d'etre moi, i l y aurait eu unautre .Le vide immense r b l i s ~ est cette i m p r o b a b i l i t ~ infinie atravers laquelle se joue l'existence imperative que je suis,car une simple presence suspendue au-dessus d'une telleimmensit6 est comparable a I'exercice d'un empire, commesi Ie vide lui-merne au milieu duquel je suis exigeait que jescis : moi et l 'angoisse de ce moi.L'exigence i m m ~ a t e duneant impliquerait ainsi non: l 'etre indifferenci6 mais l ' improbabilite douloureuse du moi unique.La connaissance empiriquede la communaut6 de structure de ce moi avec Ies autres moi est devenue dans ce videou s' exerce mon empire un non-sens, car l 'essence memedu moi que je suis consiste en ceci qu'aucune existenceconcevable ne peut Ie remplacer : l 'improbabilite totale de

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    Un choix entre des repmentations o p p o s ~ devrait etrea la solution inconcevable du problbne de ce qui exine :qrI e x i s t e - ~ i l en t an t qu'existence profonde l i b ~ r e e des formesde l'apparence? Le plUS souvent la r ~ p o n s e hative et inconsidaee est faite comme si la question qu'y a - ~ i l tl'impiratij(queUe est la valeur morale) et non qu'existe-t-il avait

    p o s ~ e . Dans les autres cas - OU la philosophie est f r u s t r ~ e.de son objet -la r ~ n s e non moins hative n'est que 1'6u-sion parfaite et i n c o m p r ~ e n s i v e (et non la destruction) duprobleme : si la matiere est r e p r ~ e n t ~ e comme existenceprofonde. . .ais i l est possible a partir de 130 d'apercevoir - dans leslimites d o n n ~ , relativement claires, au-del3o desqueUes Iedoute lui-meme disparalt avec les autres p o s s i b i l i ~ -:- que,la signification de tout jugement positif sur l'existence profonde ne se distinguant pas d'un jugement de valeur fondamental, la p e n s ~ e ~ t e libre par contre de constituer Ie moicomme un fondement de toute valeur sans confondre cemoi (la valeur) avec l'existence profonde; et meIDe sans

    ma.venue au monde pose sur un mode impaatif une hetbr o g e n e i t ~ totale.A fortiori une r e p r ~ n t a t i o n historique de la formationdumoi ( c o n s i d a ~ 1 comme part ie de tout ce qui est objetde connaissance) et de ses modes impaatifs ou impersonnelsse dissipe et ne laisse subsister que la violence et l ' a v i d i t ~de l'empire du moi sur Ie vide OU i l est suspendu : a v o 1 o n t ~ ,jusque dans une prison, Ie moi que je suis r ~ a l i s e tout ce quil' a p r ~ ~ ~ ou ce qui l 'entoure, que cela existe comme vieou 1:Omme e t r ~ simple, en tant que vide soumis a son empireanxieux. .Le fait de supposer l'existence d'un point de vue possibleet meme n ~ e s s a i r e exigeant l'inexactitude d'une telle r ~ v ~ lation (cette supposition est i m p l i q u ~ e pa r Ie recours al'expression) n'infirm.e en rien la r ~ t ~ i m m ~ d i a t e de l ' e x p ~ rience v ~ e par la p r ~ e n c e au monde impaative du moi :

    cette experience v ~ u e constitue egalement un point de vueinmtable, une direction de l 'et re exigee par r a v i d i t ~ deson propre mouvement.

    91acrificesl'inscrire dans les cadres d'une r ~ a l i t ~ manifeste mais d ~ r o b e ea l'evidence.Le moi, tout autre , du fait de son improbabilite constitutive, a rejete au cours de la recherche normale deIt ce qui existe I , comme l'image arbitraire, mais eminente,de la non-existence : c'est en tant qu'illusion qu'il reponda. l'exigence extreme de lavie. En d'autres termes, Ie moi,comme une impasse hors de .ce qui .existe II, dans laqueUese trouvent r ~ u n i e s sans autre issue toutes Ies valeurs extremesde la vie, bien qu'il soit c o n s t i t u ~ en presence de la realite,n'appartient en aucun sens a cette realite qu'il transcendeet il lie neutralise (cesse d'etre tout autre) dans la mesure OUil cesse d'avoir conscience de. I ' i m p r o b a b i l i t ~ a c h e v e e desa venue au monde et partant de son absence fondamentalede rapports avec ce monde (en tant qu'il est explicitementconnu - r e p r 6 e n t ~ comine interdependance et successionchronologique d'objets - Ie monde, comme developpementintegral de ce qui existe, doit en effet apparaitre necessaireou probable).Dans un ordre arbitraire ou chaque element de la conscience de soi echappe au monde (absorbe dans la projectionconvulsive du moi), dans la mesure ou la philosophie renonatout espoir de construction logique accede comme a. unefin a une representation de rapports definis comme improbabIes (etqui ne sont que les moyens termes de l'improbabiliteultime), il est possible de representer ce moi en larmes ouanxieux; il peut egalement etre rejete,dans Ie cas d'unchoix erotique douloureux, vers unmoi aut re que lui maisautre que tou t aut re et ainsi accroitre a perte de vue saconscience douloureuse de l'echappee du moi hors du monde- mais c'est seulement a. la limite de la mort que sereveIe avec violence Ie dechirement qui constitue la naturememe du moi immensement libre et transcendant ce quiexiste I:Dans la venue de la mort apparait une structure du moientierement diffaente du moi abstrait I (decouvert, nonpar une reflexion active reagissant:l toute limite opposee,mais par une investigation logique se donnant a. l'avancela forme de son objet). Cette structure specifique du moiest egalement distincte des moments de l'existence personnelle enfermes, en raison de l 'activite pratique, et neutralises dans les apparences logiques de ce qui existe I . Le moi

    (Eumes completes de G. Bataille0

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    n'accede a. sa specificitc! et a. sa transeendance i n t ~ e. que sous la forme du ([ moi qui meurt II .Mais cette r ~ e a t i o n du moi qui meurt n'est pas donneechaque fois que la simple mort est revelee a. l'angoisse I .Ene suppose l'achevement imperatif et 1a souverainete del ' ~ au moment OU celui-ci est projete dans Ie temps irree1de la mort. Ene suppose l'exigence, en meme temps ladefaillance sans bomes de la vie imp&ative, consequencede la seduction pure et de la forme heroique du moi : eUeaccede ainsi a. la subversion dechirante du dieu qui meurt.La mort du dieu se produit non comme l'alteration metaphysique (portant sur la commune mesure de l ' ~ ) , maiscomme l'absorption d'une vie avide de joie imperative dansl 'animalite pesante de la mort '. Les aspects fangeux ducorps dechire repondent de l'integralite du d e g o ~ t OU la vies'affaisse 5.Dans cette reveation de 1a libre nature divine, 1a directionobstineede l'avidite de la vie ven la mort (teUe qu'eUe eStdonnee dans chaque forme de jeu ou de reve) n 'apparai tplus comme un besoin d'annulation, mais comme la pureavidite d'etre moi, la mort ou Ie vide n'etant que Ie domaineOU s'eleve infiniment - pa r sa defaillance meme - unempire du moi qui doit etre represente c o ~ e un vertige.Ce moi et cet empire accedent a. l a purete de leur naturedesesperee et ainsi realisent I'espoir pur du moi qui meur t :espoir d'homme ivre, reculant les bomes du rhre au-de1a.de toute limite concevable.

    En meme temps disparalt, non exactement comme vaineapparence, mais comme dependance d'un monde nie, fondesur la dependance reciproque de ses parties, I'ombre chargeed'amours de la personne divine.O'est la volonte de purifier l 'amour de toute conditionprea1able qui a pose I'existence inconditionneUe de Dieucomme objet supreme du ravissement hors de soi. Mais 1acontrepartie conditionnelle de la majeste divine principede l'autorite politique entraine Ie mouvement affectif dansl'enchainement des existences opprimees et desimp&ati&moraux : elle Ie rejette dans la platitude de la vie appliqueeOU deperit Ie moi en tant que moi.Lorsque l'homme-dieu apparalt et meurt a. la feis commepourriture et comme redemption de la personne supreme,revelant que la vie ne repondra a. l'avidite qu'a. la condition

    I I I

    Dans cette revelation hative et encore confuse d'uneregion ultime de l'etre, a. laqueUe la philosophie, de mem.eque toute determination humaine commune, n'accede quemalgre elle ( comme un cadavre 8 malmene), Ie problemefondamental de l'etre meme a ete suspendu Iorsque Ia subversion agressive du moi acceptait l'illusion comme Ia description adequate de sa nature. Par Ia. se trouvait rejeteetoute mystique possible, c'est-a.-dire toute revelation particu1iere a laquelle Ie respect aurait pu donner corps. Detneme, I'aviditc! imperative de la vie cessant d'accepterco.m.me son domaine Ie cercle etroit des apparences logique-

    93aerificesd'etre vecue sur Ie mode dumoi qui meurt, il elude cependant l'imp&atif pu r dece moi : il Ie soumet a. l'imperatifapplique (moral) de Dieu, et, par la, donne Ie moi commeexistence pour autrui, .pour Dieu, e t la morale seule commeexistence pour soi.Dans un infini idealement brillant et vide, chaos jusqu'adeceler l'absence de chaos, s'ouvre la perte anxieuse de- lavie mais la vie ne se perd - a. la limite du 7 dernier souffie- que pour eel injiniTJide. Le moi s'elevant a l'imperatifpur,vivant-mourant pour un abime sans paroi et sans fond,eet imperatif se formule ([ meurs comme un chien II dans lapartie 1a plus etrange del'etre. Il se detoume de toute application au monde.Dans ce fait que vie et mort sont vouees passionnement al'affaissement du vide, ne se revelent plus les rapports subordonnes del'esclave au maitre, mais vie et vide se confondentet se melent comme des amants, dans les mouvements convulsiCs de 1a fin. La passion brlllante n'est pas non plus acceptation et ' realisation du neant : ce qui s'appelle neant estencore cadavre ; ce qui s'appeUe brillant est Ie sang quis'ecoule et se coagule.

    Et de meme que Ia nature 8 obscene, devenue libre, deleurs organes lie plus passionnement I'un a. I'autre Ies amantsembrasses, de meme I'horreur prochaine du cadavre etl'horreur presente du sang lient plus obscurement Ie moiquimeurt a. un infini vide: e t cet infini vide est projetelui-meme comme cadavre et comme sang.

    (Euvres ~ o m p l e f e s de G. Bataille92

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    94 (EUlJTes compUtes de G. Bataille

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    Sacrifices 95ment o r d o n n ~ e s , au sammet de son 8evation avide n'avaitplUs qu'une mort i g n o r ~ e et Ie re8.et de cette mort dans lanuit dberte comme objet.La mMitation c h r ~ t i e n n e devant la croix n ' ~ t a i t plusr e j e t ~ comme dans l ' h o s t i l i t ~ simple, mais a s s u m ~ dans

    I ' h o s t i l i t ~ totale exigeant l ' ~ t r e i n t e corps a corps avec lacroix. Et ainsi doit-eUe et peut-eUe etre v ~ e en tant quemort du moi, non comme adoration respectueusemais avecl ' a v i d i t ~ d'une extase sadique, 1'8an d'une folie tJlJeugle 10qui seul accede a. la passion de l'imperatif pur.Au cours de la vision eXtatique, a. la limite de 1a mort surla croix et du lamma sahachtani aveuglement vecus, se devoileeOOn l'objet, dans un chaos de lumiae et d'ombre, commecatastrophe, mais ni comme Dieu n i comme neant : l 'objetque l 'amour, incapable de se l i b ~ e r autrement que horsde soi, exigepour j e ~ e r Ie cri de l'existence d e c h i r ~ .

    Dans cette position de l'objet comme catastrophe, 1a p e n s ~vit l'aneantissement qui la constitue comme une chute vertigineuse et infinie; ainsi n'a-t-eUe pas seulement 1a catas-trophe en tant qu'objet : sa structure meme est la ctdastrojJlu;eUe est eUe-meme absorption dans Ie neant qui l a supporteet en meme temps se d ~ b e . Que1que chose d'immense se,libere de toutes parts avec l'ampleur d'une cataracte, surgitdes r ~ g i o n s irreeUes de l'infini et cependant y sombre dans .un mouvement d'une force inconcevable. La glace qui, dansIe fracas des trains telescopes, tranche s u b i t ~ m e n t 1a gorgeest l'expression de cette venue i m p ~ a t i v e - implacable et cependant deja. aneantie.Dans les circonstances communes, Ie temps appar ai tenferme - pratiquement annule - dans chaque permanence de forme et dans chaque succession qui peut etresaisie comme. permanence. Chaque mouvement susceptibled'etre inscrit a l'interieur d'un ordre annule Ie temps absorbedans un systeme de mesure et d'equivalence : ainsi Ie temps,devenu virtueUement reversible, deperit et avec Ie tempstoute existence.Cependant, l'amour brOlant - consumant l'existenceexhalee a. grands cris - n'a pas d'autre horizon qu'unecatastrophe, une scene d'epouvante qui delivre Ie temps deses liens.

    (. La catastrophe - Ie temps vecu - doit etre r e p r e s e n t ~extatiquement non SOllS forme de vieillard mais de squelette

    ( arme d'une faux :sque1ette glacial et luisant aux dentsl duque1 adherent les lewes d'une tete c o u p ~ e . En tant quesque1ette, il est destruction achevee mais destruction a r m ~

    s'8evant a. la purete imperative.La destruction ronge profondement et ainsi purifie lasouverainete eUe-meme. La purete i m p ~ a t i v e du tempss'oppose a. Dieu dont Ie sque1ette se dissimule dans des draperies dorees, sous une t iare e t sous un masque : masqueet suavite divins expriment l'application d'une forme imperative, se donnant comme providence, a.la gerancede l'oppression politique. Mais dans l'amour divin se devoile infinimentla lueur g l a ~ a n t e d'un squelette sadique.La revolte - la face decomposee par l'extase amoureuse- arrache a. Dieu son masque naif et ainsi l 'oppressions'ecroule dans Ie fracas du temps. La catastrophe est ce parquoi un horizon nocturne est embrase, ce pour quoi I'existence dechiree est entree en transe - eUe est la Revolution- eUe est Ie temps delivre de toute chaine et changementpur, eUe est squelette sorti d'un cadavre comme d'un coconet vivant sadiquement l'existence irreeUe de Ia mort.

    IVAinsi Ia nature du temps en tant qu'objet d'une extasese reveIe conforme a Ia nature extatique du moi qui meurt;

    Car l'une et l'autre sontchangement pur et l 'une et l'autreont lieu sur Ie plan d'une existence illusoire.Mais si Ia question avide et obstinee qu'existe-t-il? 1Itraverse encore l'immense desordre de Ia pensee vivant, surIe mode du moi qui meurt, la catastrophe du temps, queUesera la signification, a. ce moment, de la reponse : Ie tempsn'est qu'un infini vide 1I? ou de toute autre:reponse refusantl'etre au temps?

    Ou queUe sera la signification de Ia reponse contraire :C l 'e tre est temps D?Plus clairement que dans un ordre limite aux realisationsetroites de l'ordre, Ie probleme de l'etre du temps peut etre8ucide dans un desordre embrassant l'ensemble des formesconcevables. Tout d'abord est ecartee, en tant que parti prisd'eluder la portee dechirante de tout probleme, la tentatived'une construction dialectique des reponses contradictoires.

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    I.e temps n'est pas s y n t h ~ del 'etre et du n ~ a n t si etre aunbnt ne se trouvent que dans Ie temps e t ne sont que desnotions arbitrairement s ~ p m e s . II n'y a 130 en effet nietreni n ~ t i s o l ~ , il ya le temps. Mais affirmer I'existence dutemps est une affirmation vide en ce sens qu'elle donne moinsI 'attribut vague de I'existence au temps que la nature dutemps a I'existence : c'est-a-dire qu'elle vide la notion d'existence de son contenuvague et sans limite; et en meme tempselle la vide infinimentde tout contenu.Existence du temps n'exige meme pas la position objectivedu temps en tant que tel: cetteexistence p o s ~ e dans I'extasene signifie que la fuite et I 'effondrement de tout objet queI'entendement cherchaii a se donner a la fois en tant quevaleur et objet fixe. Existence du temps p r o j e t ~ e arbitrairement dans une r ~ g i o n objective n'est que vision e x t a s i ~ ed'une catastrophe d ~ t r u i s a n t ce qui fonde cette r ~ o n . Nonque la r ~ o n des objets soit n ~ c e s s a i r e m e n t , comme Ie.moi,infiniment d ~ t r u i t e par Ie temps lui-meme, mais parce queI'existence fondee dans Ie moi y surgit detruite et que l'existence des choses n 'est pa r rapport a celle du moi qu'uneexistence appauvrie.L'existence des choses, telle que pour Ie moi elle assumela valeur - projetant 11 une ombre absurde - des p r ~ p a .ratifs d 'une e x ~ u t i o n capitale, l 'existence des choses nepeut pas enfermer la mort qu'e lle apPorte, mais elle estelle-meme p r o j e t ~ dans cet te mor t qui l'enferme.Affirmer I'existence illusoire du moi et du temps (qui n 'estpas seulement structure du moi mais objet de sonextaseerotique) n e s i ~ e donc pas que l'illusion doit.etre soumiseau jugement des choses dont l'existence est profonde, mais-que I'existence profonde doit etre p r o j e t ~ e dans l'illusionqui I'enferme.L'etre qui, sous un nom humain, es t moi et dont la venueau monde - a travers un espace peupM d ' ~ t o i l e s 12 - ainfiniment improbable, enferme cependant Ie monde del'ensemble des choses en raison meme de son improbabilitefondamentale (opposee a la structure du reel se donnantcomme tel). La mort qui me delivre du monde qui me tueti enfermece monde reel dans l'irreaIite du moi qui meurt 18.

    96 CEuvres compUtes u G. Bataille

    Articleset tracts

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    GEORGES BATAILLE

    rnUVRES,COMPLETESI

    Premiers ecrits1922-1940

    HISTOIRE DE L'(EILL'ANUS SOLAIRE - SACRIFICES

    ARTICLES

    Presentationde Michel Foucault

    ~GALLIMARD

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    de ditail, plut6t que de les signaler en notes (ce qui aurait etl aussifastidieuxqu'inutilisable), MUS avons prifbi en donner le tute integral enappendice.I . Bataille se trouvait effectivement a Madrid le 7 mai 1922. A sasortie de l' Ecole des chartes, i l avait etl nommi a l' Ecole des HautesEtudes hispaniques en attendant de l'/tre a la Bibliotheque Nationale. Surce SejOUT, cf..: Universite de B9rdeaux, Rapport sur Ie fonctionne

    ment de l 'Ecole des Hautes Etudes hispaniques pend:lOt l 'annee1920-1921 [...], Bordeaux, 1923.2. Ces Coincidences n'ontjamais ete liks, du vivant de leur auteur,qu'au pseudonyme de Lord Auch (ou de Louis Trente pour les rifereTU:es qu'yfait Le Petit). LajournaListe Madeleine Chapsal enfit mention, La premieresemble-t-il, dans le texte d'une interview, publie en 1961 par L ' E ~ p ' r e s s ,ou elle donne ces faits pour authentiques, ce dont les reactions horrijites deMartial Bataille, /rere de l'auteur, permettent de douter. Une des justifications epistoLaires de ce demier contient en tout cas des renseignements surLes circonstanees dans lesquelles ceUe premiere (J!uvre a eli krite :Mais jeveux te dire ceci des aujou rd 'h ui , ce qui est arr iveif y a pres de cinquante ans me fait encore trembler et je ne puism'etonner si un jourje n'ai pas trouve d'autre moyen de mesortirde la. qu'en m'exprimant anonymement. J'ai ete soigne (mon etat

    etant grave) par un medecin* qui m'a di t que Ie moyenquej 'aiemploye, en depit de tout etait Ie Meilleur que je pouvais trouver.Tu pourrais Ie voir: jesuis surqu'il te Ie redirait.

    GEORGES l lATAILLE I L ' ANUS SOLAIRE I i llustre de pointesseches I pa r I Andre Masson I Editions de la Galerie Simon I29 bis, rue d'Astorg I Paris, [8 pages non chiffrees, tire a 1 00 exemplaires].L'acheve d'imprimerprecise: Ce livre, ecrit en 1927, a ete acheved'imprimer Ie 25 novembre 1931 pour Andre Simon et Cie D.Sur le prospectus de souseription du volume on peut lire l'aphorismesuivant:Si l'on craint l'eblouissement au point de. n'avoir jamais VII

    {- en ple in e te et soi-meme Ie visage rouge baigne de sueur -)que Ie soleil etait ecreurant et rose comme un gland, ouvert eturinant comme un meat, il est peut-et re inutile d'ouvrir encore,au milieu de la nature, des yeux charges d'interrogation; la naturerepond acoups de cravache, aussi galante que les jolies dompteusesqu'on admire aux devantures des Iibrairies pornographiques.La Calerie Louise Leiris a le manuserit de ce texte, eerit sur 18 fichesde lectures de la Bibliotheque Nationale paginies de 1 a17, qui pris4nteLes queLques variantes et ratures que voici :I . Ms. (rature) : en train de rijlkhir

    . 2. Ms. (rature) : d'un seulcoup3. Ms. (rature) : Le trace obscur laisse par un fiL d'Ariane, conduct eu r de la pensee* I.e PsychaMlyste Adrien Borel.

    du 13 au 25 juin

    645otes

    SACRIFICES

    4. Ms. (rature) : transftrment ainsi L'un en5. Ms. (rature).: se substante6. Ms. : en delirant7. Ms. (rature) : la vonitl des douairieres8. Ms. (rature) : dans leurs appartementsmal tenus9. Ms. : l'oubli10 . Ms. : qu'un fantome sur un caveauII . Ms. (rature) : verge terrible12 . Ms. (rature) : vers la terreur

    Page 87.

    LA GALERIE JEANNE BUCHER3 ru e du cherche midi . Per i s (II" e t III" ua l l u )

    ANDRt MASSON I SACRIFICES I Avec un textede I GEORGESBATAILLE I G.L.M. .(Camer de 10 feuilles non brockees ni paginies, dont trois sont occupiespar Le texte. L'achnJe d'imprimer porte la datedu 3 decembre 1936, IetiTage est limite a150 exemplaires.) Manusmt : 9 K ff " 15-32, paginide 1 (1I8. .

    I.e texte imprime ne comporte autun mot en itaLique. Nous suivonsdone surce po:nt les indications du manuserit.Sous le titre La mor t est en un sens une imposture, et avec desmodifications assez importantespour.que nous en publiions ici La premiereversion, L'experience interieure a repris ce texee.Sa publication et celle des eaux-fortes qu'il. accompagnait a rencontre apparemment quelques difficultis dont tirnoigne La carte d'invitationde LA GALERIE JEANNE BUCHER :

    Exposition de six Depins de A N D R ~ MASSONEtudes. de mouvements pour Ie ballet.. PRSAGII :S" c ompo se en conrborlltion evec Masslna.et represent'pour la premiere fois e Paris euTh6ttre du Ch6telat Ie 9 Juin 1933

    Et de cinq Esquisses pour .. SACRIFICES"a lbum d 'eaux-fo rtes avec un tex te deGeorge . Bet.-iIIe. II par aT tr e euxEDITIONS JEANNE BUCHER

    L' ANUS SOLAIRE

    (Euvm completes de G. Bataille

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    Cher ami,P9urriez-vous traduire en f r a n ~ a i s moderne une ou deux desplus significatives Fatrasies, et les envoyer, avec une courte noticebibliographique, a Breton, 42, rue Fontaine, ou a moi, - sipossible avant huit jours? EUes paraitraient en octobre, dans Ienumero 5 de la R. S. ., J 'espere que vous allez bien et je souhaite vous voir bientot,avant mon depart. .Bien avous.

    Michel Leiris.Voulez-vous Mercredi 9 h soir Select Montparnasse?

    Page 103.II Fatrasies II, in La revolution surrealiste, n 6, 2 annie, 1" mars1926, pp. 2 et 3.Cette collaboration a la revue surrialiste n'est pas signie. Mais rmelettre de M i c ~ l Leiris ne laisserait aru:un doute, s'il en itait, sur son

    4tlT'i8f1tion aGeorges BataiUe : 16 juiUet [1925]

    ARETHUSEARETHUSE IRevue trimestrielle d'Art et d'Archeologie I publieesous la direction de Jean Babelon et Pierre d'Espezel I editeurJ. Florange I Expert en monnaies et medailles I 17, rue de IaBanque, Paris (2e).

    Page 107. Florange (Charles)... ll , Aret'huse, troisieme annie, nO 3, juillet

    1926, jasc. 12 (Chronique), pp. XLV-XLVI.'Page 108.II Les monnaies... ll , Arethuse, nO 4, octobre 1926,jasc. 13,PP. 133-rpLa seconde partie de eet article, publiie dans le numbo suivant d'Arethuse (janvier 1927,jasc. 14, pp. 21-43) , est un catalogue des r64piecesmongoles du Cabinet des Midailles. Nous ne le Teproduisons pas. Troislignes l'annoTlfaient, placees a la suite du texte : N.-B. On trouveral 'explication des planches qui accompagnent Ie present articledans Ie Catalogue qui lui fera suite, dans Ie prochain fascicule. II.Nous n'avons Tetenu dans ces planches que les pieces mentionnies dansle texte. Cf. pI. I.I. Peut-etre faudrait-il lire : le diisme rationaliste Jl.

    Page r20., Babelon (Jean)... ll , Aret'huse, quatrieme annie, nO 2, avril r927,jase. rj (Chronique), pp' xm-XIV.(signi G. B. )

    a , .. ." CIOKIS 1IU.uu.& "",._, ~ , , ~ . "........ -,;.,.;-,............. : " . -, ' 1

    I: 0 I T IO N S G . L. M,.,.\,PAlNBAIN OCI'OIII ,,,. ",

    SACRIFICES

    ARTICLES

    (Euvres completes de G. Bataille

    Jo . . . . . . .

    G. L. M.6 HUYGHENS 14EVUE77N tic SouseR/moN-_& .........

    54c:aJJ1C1S.... - .....-l4 f t _ftD--

    Page 99. L'Ordre de Chevalerie II, in Ecole nationale des charfes. Pesition des theses soutenues pa r les e 1 ( ~ v e s de la promotion de 192

    pour obtenir Ie diplOme d'archiviste paleographe. Paris, pu..1922, pp. 21-24.* Par rintermediaire d'Andre Malraux qui avail evoquipublier l'album.

    J ." I.e texte imprimi porte : consideree2. C'est la lectUTe du texte imprimi et du ma11uscrit.il pOUTtant corriger II riagissant a toute limite ll. . __3. Ms. : l'angoisse terminale.4. Ms. : dans l'animaliti pesante de la mort et dans une boue"t!sang. .5. Ms. : s'qJfaisse comme etouffee au fond d'une fosse gluan,1it6. Ms. : espoir idealement ivre .7- Ms.,: aLa Limite du nile8. Ms. : la nature fangeuse9. Ms. : un cadavre acd:de a un egout10 . Ms. : une jolie aveugle - cynique et Iarmoyantej I . Ms. : projetant un vide lugubre12 . Ms. : etoiles geantes -13. Ms. (une date est indiquie) : Ete 1933

    64Cette exposition se tenait du 13 au 2jjuin 1934 (?).Puis, dans une lettre datu de Tossa, Ie 5 sept[embre] (probabl",1934), Andre Masson demande a Bataille : penses-tu que ceJarealisera enfin a la N.R.F.* et ne crois-tu pas que si touteslest interdit de ce cote iln'y aurait pas lieu de tarabuster la dBucher, de nouveau?C'est finalement GLM., qui publiait deja Acephale, que ~Sacrifices, a la fin de rannie 1936. I.e livre itait annonci par le Bu,.. de souscription suivant :