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p. 1 Vivre vieux (et longtemps) oui, mais en bonne santé ! p. 4 Interview de Sylvie Simon : Vaccination : business ou révolution ? p. 6 Vitamine C : naturelle ou synthétique p. 11 Dossier : L’avancée inexorable des MAC p. 15 Bien-être & Traditions : 100 % des gens bien portants sont en bonne santé. Ce qu’on ne vous dit pas sur le Konjac p. 17 Enfin, la mort est vaincue ! p. 21 Quels oméga-3 pour la mémoire ? p. 23 Livres / Courrier des lecteurs Et aussi : Les chauves doivent-ils se faire des cheveux blancs ? (p. 3) - Trop d’huile de tournesol augmente le risque de cancer du sein (p. 5) - Méditez vos douleurs (p. 10)… 1 LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ JUILLET 2013 N°83 Vivre vieux oui, mais en bonne santé ! On nous a fait croire que le progrès et la science allaient nous faire vivre jusqu’à 150 ans sans aucun effort. Mais l’augmentation de l’espérance de vie n’est pas un phénomène automatique, en particularité si on considère l’espérance de vie en bonne santé… VIVRE 100 ANS ET AU-DELÀ… D ans le monde, les gens vivent de plus en plus longtemps. Dans son dernier rapport (1) , l’OMS cite même des chiffres ahurissants : l’être humain aurait gagné 8 heures par jour d’espérance de vie au cours des 20 dernières années ! L’espérance de vie globale à la naissance est de 72 ans pour les femmes et 68 ans pour les hommes. Mais ne sautons pas de joie trop vite, ces chiffres sont en grande partie dus aux pays émergents (la Chine et l’Inde en particulier) qui voient leur longévité faire des bonds, ainsi qu’à la mortalité infantile mon- diale qui continue de chuter. édito L’amour de l’argent… Il y a une quarantaine d’années, l’autorité de la médecine « officielle » atteignait son apogée. Les médecines alternatives n’ont bien sûr jamais disparu, mais elles étaient souterraines, réservées à une minorité informée. Cette faible diffusion avait un grand avantage : lorsqu’on cherchait un remède à base de plantes pour soigner un problème de santé, les personnes vers qui l’on se tournait – herboriste, par exemple – étaient le plus souvent de toute confiance. Elles vivaient rarement de cette ac- tivité. Elles pouvaient donc diffuser leurs conseils gratuitement et vendre quelques tisanes à des prix dérisoires. Aujourd’hui, les solutions alternatives sont devenues un véritable business : à l’instar des laboratoires pharmaceutiques, les fabricants de compléments alimentaires se livrent une guerre sans merci à grand renfort d’offres promotionnelles et, parfois, d’allégations mensongères… Cet essor est une bonne nouvelle pour la santé de tous et un aveu de faiblesse pour le système médical mo- derne, mais il nous incite à la prudence : toutes les alternatives ne sont pas bonnes à suivre, et il existe peu de vendeurs parfai- tement dignes de confiance. Ce mois-ci notre dossier porte sur la vitamine C et une des choses qu’il met en évidence, c’est que mieux vaut faire bien attention en choisissant un thérapeute, des plantes ou des compléments alimentaires… Julien Venesson sommaire

ABE Juillet83

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  • p. 1 Vivre vieux (et longtemps) oui, mais en bonne sant ! p. 4 Interview de Sylvie Simon :

    Vaccination : business ou rvolution ?

    p. 6 Vitamine C : naturelle ou synthtiquep. 11 Dossier : Lavance inexorable des MACp. 15 Bien-tre & Traditions : 100 % des gens bien portants sont en bonne sant. Ce quon ne vous dit pas sur le Konjac

    p. 17 En n, la mort est vaincue !p. 21 Quels omga-3 pour la mmoire ?p. 23 Livres / Courrier des lecteursEt aussi : Les chauves doivent-ils se faire des cheveux blancs ? (p. 3) - Trop dhuile de tournesol augmente le risque de cancer du sein (p. 5) - Mditez vos douleurs (p. 10)

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    LE JOURNAL D INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANT JUILLET 2013 N83

    Vivre vieux oui, mais en bonne sant ! On nous a fait croire que le progrs et la science allaient nous faire vivre jusqu 150 ans sans aucun effort. Mais laugmentation de lesprance de vie nest pas un phnomne automatique, en particularit si on considre lesprance de vie en bonne sant

    vivre 100 ans et au-deL

    d ans le monde, les gens vivent de plus en plus longtemps. Dans son dernier rapport(1), lOMS cite mme des chiffres ahurissants : ltre humain aurait gagn 8 heures par jour desprance de vie au cours des 20 dernires annes ! Lesprance de vie globale la naissance est de 72 ans pour les femmes et 68 ans pour les hommes. Mais ne sautons pas de joie trop vite, ces chiffres sont en grande partie dus aux pays mergents (la Chine et lInde en particulier) qui voient leur longvit faire des bonds, ainsi qu la mortalit infantile mon-diale qui continue de chuter.

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    ito

    Lamour de largentIl y a une quarantaine dannes, lautorit de la mdecine offi cielle atteignait son apoge. Les mdecines alternatives

    nont bien sr jamais disparu, mais elles taient souterraines,

    rserves une minorit informe. Cette faible diffusion avait

    un grand avantage : lorsquon cherchait un remde base de

    plantes pour soigner un problme de sant, les personnes vers

    qui lon se tournait herboriste, par exemple taient le plus

    souvent de toute confi ance. Elles vivaient rarement de cette ac-

    tivit. Elles pouvaient donc diffuser leurs conseils gratuitement

    et vendre quelques tisanes des prix drisoires. Aujourdhui,

    les solutions alternatives sont devenues un vritable business :

    linstar des laboratoires pharmaceutiques, les fabricants de

    complments alimentaires se livrent une guerre sans merci

    grand renfort doffres promotionnelles et, parfois, dallgations

    mensongres Cet essor est une bonne nouvelle pour la sant

    de tous et un aveu de faiblesse pour le systme mdical mo-

    derne, mais il nous incite la prudence : toutes les alternatives

    ne sont pas bonnes suivre, et il existe peu de vendeurs parfai-

    tement dignes de confi ance. Ce mois-ci notre dossier porte sur

    la vitamine C et une des choses quil met en vidence, cest que

    mieux vaut faire bien attention en choisissant un thrapeute,

    des plantes ou des complments alimentaires

    Julien Venesson

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    phie explique cela, entre autres, par une survie plus grande des malades intgrant cette tranche dge.(3) Ain-si la France se retrouve-t-elle en 10e position au plan europen ! Trs loin derrire la Sude en ple position.

    Si lon compare la Sude et la France qui narrive quen 10e position, la qualit de vie dans ces 2 pays semble pourtant assez quivalente, mais il y a une autre diffrence de taille

    La France, championne du mdicament

    c e qui diffrencie ces deux pays dun point de vue mdical, cest le niveau de consommation de m-dicaments. En effet, les Franais d-pensent en moyenne prs de 2 fois plus pour leurs mdicaments que les Sudois ! Ils sont passs de 95 /an/habitant en 1980 530 /an/habitant en 2010.(4) Les dpenses de mdi-caments en France progressent plus vite que le PIB alors quen Sude, les cots du systme de sant appa-raissent matriss dans un contexte de fort vieillissement de la population. Et cest l que le bt blesse !

    Regardons de plus prs ce qui diff-rencie nos deux pays. Selon un rap-port officiel,(5) cette hyperconsom-mation de mdicaments en France est essentiellement issue des pres-criptions des mdecins de ville, et trs peu de lautomdication. Or en Sude, les consultations de base sef-fectuent dans des centres de soins avec du personnel mdical et para-mdical salari, dont des infirmiers.(6) Pourrait-on y voir moins dinfluence des laboratoires pharmaceutiques sur les prescripteurs ?

    En Europe, lesprance de vie la naissance a augment dans tous les pays entre 2001 et 2011 et lcart entre les hommes et les femmes tend samenuiser.(2) Et, fait re-marquable, les Franaises sont toujours les championnes de la longvit avec leurs 84,8 ans en 2012 !

    Cependant ce constat glorieux cache deux ombres. Tout dabord, en 2012 le nombre de dcs en France est le plus lev de ces vingt dernires annes ce qui a fait stagner lesprance de vie des hommes (78,4 ans) et mme diminuer de 0,2 point celle des femmes (85 ans en 2011). Serait-ce lamorce de la fin de lge dor de la longvit linstar des tats-Unis qui ont vu leur esprance de vie rgresser en 2008 ?

    d ans une rcente tude finance par le ministre de la sant nerlandais, des chercheurs ont pu mettre en vidence que les adultes daujourdhui sont biologiquement plus vieux de 15 ans que leurs parents et grands-parents au mme ge. Leurs rsultats sappuient sur le suivi de plus de 6377 hommes et femmes depuis 1987 et montrent que le surpoids, lobsit, lhypertension ou le diabte nous touchent de plus en plus tt. Ainsi, les hommes trentenaires ont plus de risque dtre obses (+20 %) que les hommes des gnrations prcdentes au mme ge. Pour les femmes dune vingtaine dannes, ce risque est mme doubl. Des rsultats conformes ceux enregistrs par la mesure de lEVSI.

    Deuxime ombre au tableau, le nouvel indicateur qui suscite des craintes chez les spcialistes : le niveau de lEVSI, lesprance de vie sans incapacit, quon appelle aussi parfois lesprance de vie en bonne sant . Ce nouveau concept permet dapprcier la qualit de la vie et ltat de sant fonctionnel des Europens. Il est mesur chaque anne en collectant les rponses la question suivante : dans quelle mesure avez-vous t limit(e) de-puis au moins 6 mois, cause dun problme de sant, dans vos activits habituelles ? En France, lInstitut Natio-nal des tudes Dmographiques (INED) sinquite dune tendance rcente moins favorable que dans le pas-s : non seulement les annes de vie gagnes saccom-pagnent de limitations fonctionnelles et de restrictions dactivit, mais en plus ces incapacits touchent de plus en plus la tranche des 50-65 ans ! Linstitut de dmogra-

    esp

    ra

    nce

    de

    vie

    1. http://www.nlm.nih.gov/medlineplus/news/fullstory_136895.html2. Bilan dmographique 2012 : la population crot, mais plus modrment , Insee Premire n 1429, janvier 2013.3. SIEURIN, CAMBOIS, ROBINE. Les esprances de vie sans incapacit en France : une tendance rcente moins favorable que dans le pass. Document de travail de lINED 2011;170:30p.4. C. Le Pen, H. Lemasson, C. Roullire-Lelidec. La consommation mdicamenteuse dans 5 pays europens : une rvaluation, Etude pour le LEEM, Avril 2007.5. Rapport dinformation de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales sur la prescription, la consommation et la fiscalit des mdicaments, prsent par Mme Catherine LEMOR-

    TON, Dpute, 30 avril 2008.6. http://www.senat.fr/rap/r06-377/r06-3777.html

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    En France, la consommation mdicamenteuse est responsable de 130 000 hospitalisations par an. 15 % des plus de 65 ans consomment quo-tidiennement 7 mdicaments ou plus de classes thrapeutiques diffrentes, ce qui multiplie les risques deffets indsirables. Deux catgories de mdicaments sont particulirement pres-crites chez les sniors : les antidpresseurs et les anxiolytiques dont les effets secondaires (d-sorientation, fatigue, perte dquilibre, chutes et donc fractures) contribuent nettement rajouter de lincapacit fonctionnelle

    En France, la consommation mdicamenteuse est responsable de

    130 000 hospitalisations par an.

    une poLitique de prvention douteuse

    s i la prescription massive de mdicaments joue un rle certain dans la baisse de lesprance de vie en bonne sant, lalimenta-tion ny est peut-tre pas pour rien non plus.

    En 10 ans, le nombre dobses a augment de 50 % en France et avec lui celui du nombre de diabtiques de type 2 qui atteint aujourdhui prs de 4 millions de Franais ! Le diabte de type 2 se caractrise par une incapacit de lor-ganisme grer les glucides issus des aliments comme les produits sucrs ou les crales. La maladie a plus de chances de se manifester quand on vieillit car cest autant dannes qui ont fatigu le pancras, lorgane qui produit linsuline, hormone responsable du contrle du sucre sanguin. Et malheureusement, le dia-bte, mme quand il est trait avec des mdi-caments, saccompagne dun grand nombre de complications qui contribuent fortement lincapacit : troubles moteurs, problmes car-diovasculaires, cataracte, dgnrescence ma-culaire ou ccit, insuffi sance rnale, etc.

    De prime abord surprenante, cette diminution de lesprance de vie en bonne sant nest donc fi nalement pas si surprenante

    Elisabeth Josse

    esp

    ra

    nce

    de

    vie

    Les chauves doivent-ils se faire des cheveux blancs ?Des chercheurs japonais affi rment que les hommes qui ont perdu leurs cheveux ont en moyenne 32 % de risque supplmentaire de souffrir dune maladie cardiaque comparativement ceux qui ont une chevelure bien garnie. Un risque qui atteint jusqu 44 % chez les plus de 60 ans !

    Des chercheurs de luniversit de Tokyo ont compil les donnes de plusieurs centaines dtudes, portant au total sur 37 000 hommes suivis pendant 11 14 annes. Leurs conclusions ne soulvent aucune ambigut : la calvitie va de pair avec une augmentation du risque de souffrir dune pathologie vasculaire, qui peut provoquer un infarctus, une angine de poitrine ou tout autre problme car-diaque. Mais seule la tonsure du som-met du crne est associe ce risque, tandis que davoir un front dgarni na pas dincidence. Comme la perte de cheveux dorigine gntique (lalopcie androgntique) touche 30 40 % des hommes adultes et jusqu 80 % des plus de 80 ans, il y a tout de mme de quoi sinquiter... Mais les chercheurs sont incapables dexpliquer leurs rsultats : ils estiment que des tudes supplmen-taires sont ncessaires pour confi rmer leur trouvaille et les liens qui la sous-tendent. Une hypothse pourrait tre explore : lalopcie androgntique est sous infl uence dune hormone mle, la DHT, forme partir de la testostrone. Or plusieurs tudes ont dj montr que la DHT joue un rle dfavorable sur la sant cardiovasculaire.1

    1. Tomohide Yamada, Kazuo Hara, Hitomi Umematsu, Takashi Kadowaki : Male pattern baldness and its association with coronary heart disease : a meta-analysis. BMJ Open 2013;3:e002537.

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    aBe : on parle de plus en plus des effets secondaires des vaccins. mais ceux qui les dfendent rappellent quils ont radiqu des maladies comme la po-liomylite, la rougeole, la diphtrie ou la coqueluche. quen pensez-vous ?

    ss : Cest un postulat qui est faux ds le dpart. Les maladies que vous citez ont pour la plupart t radi-ques par lamlioration de lhygine, de lalimentation et des conditions de vie, pas par la vaccination. En Es-pagne, il y avait chaque an-ne 5000 morts de diphtrie en 1900, mais seulement 81 en 1964, lanne o la vac-cination systmatique fut in-troduite. En France, la vac-cination obligatoire contre la diphtrie fut impose en 1938. Lanne suivante, il y eut 15 000 cas de diphtrie puis trois fois plus pendant la Guerre ! En Allemagne, il y avait 100 000 cas de di-phtrie par an pendant la Premire guerre mondiale. Les Nazis imposrent le vaccin obligatoire contre la diphtrie en 1939. En

    1940, il y avait nouveau 100 000 cas, et 250 000 en 1945. Aprs la Guerre, la vaccination obligatoire fut abandonne et le nombre de malades de la dipht-rie baissa rgulirement, jusqu 800 annuellement en 1972. Et ces aberrations peuvent tre observes pour la plupart des grandes mala-dies infectieuses. Aux Etats-Unis, il ny a jamais eu de vaccin contre la tuberculose (BCG). La maladie a toute-fois t radique naturel-lement comme chez nous. Sagissant de la variole, lOMS elle-mme dit que cest lisolement des ma-lades qui a radiqu la ma-ladie. Toutes les maladies infectieuses ont des pics : ds que la sant de la popu-lation baisse, par exemple en temps de guerre, la pr-valence augmente dautant. Pour la poliomylite, le vac-cin nest pas effi cace contre le virus sauvage qui circule toujours dans les pays o lhygine est dplorable. La disparition des grandes maladies nest donc pas due aux vaccins mais aux meilleures conditions de

    vie et une meilleure san-t publique de manire plus large.

    aBe : vous tes donc scep-tique quant lintrt de la vaccination ?

    ss : Oui ! Pourquoi poin-ter du doigt ceux qui ne se vaccinent pas ? Alors que le vaccin est cens protger les personnes vaccines, qui ne devraient pas avoir peur de la libert des autres. Il faut savoir que les antignes vac-cinaux nont aucun rapport avec les antignes naturels, ils ne sont pas reconnus par notre corps. Cest cause de cela que les vaccins doivent tre suivis de rappels. Sans compter que lon vous colle maintenant 6 vaccins la fois ; comment voulez-vous que le corps sy reconnaisse ?

    aBe : que penser de la dis-tinction entre vaccins obli-gatoires et facultatifs ? (en France, le dtp est obliga-toire : diphtrie, ttanos, poliomylite)

    ss : Il ny a quune seule dif-frence : si vous vous faites

    intervieW de syLvie simon

    Vaccination : business ou rvolution ?Sylvie Simon est journaliste et crivain, auteur dune vingtaine de livres sur le thme de la sant. Nous lavons rencontre chez elle, loccasion de la sortie de la seconde dition de son best-seller vaccins, mensonges et propagande .

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    La disparition des grandes maladies nest donc pas due aux vaccins mais aux meilleures conditions de vie et une meilleure sant

    publique de manire plus large.

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    vacciner avec le DTP et que vous tes victime def-fets secondaires graves, vous pouvez vous retour-ner contre le gouverne-ment. Cest le parcours du combattant mais au bout de quelques annes, vous pouvez esprer faire re-connatre quelque chose. Mais si le vaccin nest pas obligatoire, cest contre le laboratoire quil faudra se retourner et l vous pou-vez toujours courir : ils ont une arme davocats, feront traner les proc-dures, etc. Mais en termes dutilit publique, il ny a pas de diffrence entre un vaccin obligatoire ou fa-cultatif.

    aBe : et vous-mme, tes-vous vaccine ?

    ss : Jai fait le tour du monde sans jamais tre vaccine contre quoi que ce soit. Javais un mde-cin qui disait ma mre : elle est trop mignonne tu ne peux pas la vacciner, tu

    la tuerais. Ctait un vrai mdecin ! Je nai jamais t vaccine, jai 85 ans, je joue encore au ping-pong avec mes petits fi ls et par-fois cest moi qui gagne !

    aBe : un secret pour cette longvit ?

    ss : En plus de ne pas tre vaccine je mange entire-ment bio, je ne fume pas et je ne bois pas. Je prends de lchinace chaque changement de saison pour stimuler mon orga-nisme et des plantes pour la circulation sanguine quand je fais beaucoup de dplacements. Je vais beaucoup la campagne et je mexpose abondam-ment au soleil, ce qui me permet de ne pas prendre de vitamine D. Pour les pe-tits problmes, je prends un peu dhomopathie et des antioxydants que certains laboratoires menvoient.

    Propos recueillis par Julien Venesson

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    Trop dhuile de tournesol augmente le risque de cancer du seinDe nouvelles tudes confi rment que lalimentation infl uence le risque de cancer du sein. Lquilibre entre les diffrentes graisses alimentaires serait particulirement important.

    Des chercheurs du CNRS viennent de synthtiser des dizaines de travaux de re-cherches qui montrent que les omga-6 augmentent les risques de dvelopper un cancer du sein, alors que les omga-3 prsentent des proprits anticancreuses majeures. Or les habitu-des alimentaires actuelles donnent une place exces-sive aux omga-6. On les trouve dans une grande va-rit de produits industriels, dans les huiles de tournesol, de mas, de ppins de rai-sin, de germe de bl ou de carthame et galement dans la viande. Pour inverser la tendance et diminuer notre risque de cancer, il faudrait augmenter la consomma-tion domga-3, majoritai-rement prsents dans les huiles de lin, de cameline, de colza, de noix et dans les poissons gras.

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    Michel de Lorgeril and Patricia Salen - New insights into the health effects of dietary saturated and omega-6 and omega-3 polyunsaturated fatty acids BMC Medicine 2012, 10:50 doi:10.1186/1741-7015-10-50`.

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    Je nai jamais t vaccine, jai 85 ans, je joue encore au ping-pong avec mes petits

    fi ls et parfois cest moi qui gagne !

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    un homme dexception

    i l y a un homme que les nutritionnistes et les mdecins de notre poque ont oubli. Cet

    homme tait un grand scientifique ; cest mme le seul au monde avoir t rcompens de deux prix Nobel : un prix Nobel de chimie en 1954 pour sa contribution la dcouverte de la struc-ture des protines et un prix Nobel de la paix en 1962 pour sa lutte de plus de 10 ans contre les essais nuclaires dans latmosphre. Cet homme, cest Linus Pauling.

    Sa notorit ne vient pas de ses connaissances in-croyables en physique quantique ou en chimie, bien quelles lui valurent dtre qualifi de gnie par Albert Einstein, mais plutt de ses travaux remarquables sur les vitamines et en particulier sur la vitamine C. En 1970 il publie un livre qui secouera le monde mdical pendant plus de 20 ans : La vitamine C et le rhume, dans lequel il soutient quune supplmentation en vitamine C peut rduire le risque de rhume et diminuer la dure des symptmes. Il affirmera plus tard que cette vitamine peut prvenir les maladies cardiovasculaires, en se basant notamment sur le constat que les animaux qui fabriquent eux-mmes la vitamine C ne connaissent pas ces ma-ladies. A ce jour les recherches les plus rcentes ont confirm le bnfice de la vitamine C en cas de rhume, en particulier pour les personnes sou-mises un stress physique ou psychologique.(1)

    La vitamine des marins

    L a vitamine C se retrouve en grande quan- tit dans les fruits et lgumes frais. La carence svre, appele scorbut , touchait donc tous les marins qui partaient en voyage au long cours et se

    manifestait par des difficults de cicatrisation, des hmorragies, un dchaussement des dents avant de provoquer la mort. Cest en observant quils taient moins touchs par cette maladie lorsque leur em-barcation tait remplie de citrons ou doranges que les chercheurs ont fini par isoler la molcule capable de gurir le scorbut puis de la synthtiser en laboratoire en 1933 : lacide L-ascorbique, au-jourdhui appel vitamine C. La mthode utilise actuellement pour produire la vitamine C en labo-ratoire est toujours la mme qu lpoque et est appele procd Reichstein , du nom du cher-cheur Suisse de lcole Polytechnique Fdrale de Zrich qui ralisa cette synthse. Cette raction chimique est simple, rapide et trs peu coteuse et cest pourquoi la vitamine C fait partie des com-plments alimentaires les moins chers produire : moins de 2 euros le kilo. Pourtant de nombreux fabricants ne se gnent pas pour la vendre prix dor. Pensez-vous que cela soit justifi ?

    Vitamine C : naturelle ou synthtique ?Vous pensiez quacheter un complment alimentaire de vitamine C tait aussi simple que de choisir une baguette de pain ? Dtrompez-vous ! Sous de fausses explications scientifiques certains vendeurs semploient mettre toute leur nergie pour vous vendre prix dor des produits qui nont rien dexceptionnel !v

    ita

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    e C

    La vitamine c empche-t-eLLe de dormir ?

    c ette ide reue date des annes 30 lors- que les premiers complments alimen-taires de vitamine C ont t mis sur le march. A lpoque on pensait que la vitamine C jouait un rle stimulant partir dtudes menes sur des rats. En vrit la situation est plus complexe : la vitamine C est utilise par nos glandes surrnales pour produire la dopamine et ladrnaline, neu-rotransmetteurs de lattention et de la vigilance. Si on est en dficit et quon se supplmente cette production va tre brusquement acclre ce qui pourra se manifester par une sensation stimu-lante . Dans ce cas il faut augmenter et non di-minuer la dose pour permettre au corps de rcu-prer compltement de son tat de carence. Les personnes qui ne manquent pas de vitamine C ne ressentent aucun effet stimulant.

    1. Hemil H, Chalker E. Vitamin C for preventing and treating the common cold. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 1. Art. No.: CD000980.

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    que en laboratoire, tant dans sa forme que dans son efficaci-t. Son nom chimique est donc galement le mme : acide L-ascorbique. Si vous donnez cet acide L-ascorbique syn-thtique un chimiste, il sera bien incapable de vous dire sil sagit de vitamine C naturelle ou synthtique !

    La vrit peut sembler dure avaler mais quand vous ache-tez de la vitamine C pour 35 au lieu de 5 euros, vous nachetez pas ncessairement un meilleur produit ! Pire encore, certains vendeurs estampillent leurs produits comme naturels mais la lecture attentive des ingrdients rvle en fait que seule une proportion infime de vitamine C est tire du fruit, la majorit tant dorigine synth-tique. Le consommateur ny voit videmment que du feu puisque les deux molcules sont iden-tiques mais il paiera le prix fort en pensant mieux choisir.

    La science de La dsinFormation

    L es vendeurs ont plus dun tour dans leur sac pour vous faire sortir la carte bleue. Un des arguments les plus uti-liss pour perturber le consommateur consiste expliquer sous des airs savants que la vitamine C produite en labora-toire et vendue dans les complments de vitamine C synth-tique donnerait naissance un mlange de deux composs : 50 % dacide L-ascorbique et 50 % dacide D-ascorbique (son isomre), le premier tant utilisable par lorganisme et lautre tant dangereux. On vous expliquera ensuite que les produits contenant de la vitamine C synthtique renferment donc 50 % dune substance toxique et quil faut sen loigner Pour se rabattre sur leur fameuse vitamine C naturelle , dix vingt fois plus cher !

    En vrit, la vitamine C de synthse est fabrique par un pro-cd qui permet dobtenir, non pas un mlange disomres, mais la forme L de lacide ascorbique, autrement dit la forme biologiquement active, identique la forme naturelle.

    L acide L-ascorbique et lacide D-ascorbique sont ce quon appelle en chimie des stro-isomres : il sagit des mmes molcules (mme nombre et mme type datomes) mais si on les compare dans lespace on constate que lune est le reflet de lautre au travers dun miroir. Cette diffrence est comparable celle quon peut observer en lisant les lettres inscrites sur un vhicule durgence travers un rtroviseur ou depuis le bord de la route : les lettres sont les mmes mais le mot apparat invers. Cette diffrence est importante pour lorganisme humain dont les enzymes fonctionnent toujours la manire dun couple clef-serrure : si un composant na pas exactement la forme spatiale ncessaire alors la raction chimique na pas lieu ce qui empche au corps de fonctionner normalement.

    vitamine c natureLLe ou synthtique ?

    L orsque la vitamine C a t isole puis synthtise en laboratoire on sest assur de sa similitude avec la version naturellement prsente dans les fruits de deux manires : pre-mirement en utilisant la spectromtrie de masse ionisation, une technique dimagerie chimique ultra-prcise et deuxime-ment en vrifiant quelle permettait bien de gurir le scorbut. Le rsultat a t positif dans les deux situations : la vitamine C prsente dans les fruits est strictement identique celle fabri-

    vit

    am

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    C

    comment choisir sa vitamine c ?

    B ien que la vitamine C soit la mme dans tous les pro-duits, la plupart des complments alimentaires de vitamine C renfer-ment galement des additifs dou-teux ou inutiles : sorbitol, aspar-tame, saccharine de sodium etc, mme lorsquils sont estampills naturels ! Pour bien choisir votre vitamine C, lisez bien la liste des ingrdients : vitez les dulco-rants et les additifs inutiles. Les produits sous forme de comprims ou de glules contiennent gnra-lement moins dadditifs.

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    capables. Daprs la thorie de lvolution, ceci serait le rsultat dune mutation g-ntique, survenue il y a 40 millions dannes, bloquant la transformation du glucose en acide ascorbique. Ces ani-maux et lhomme sont donc dpendant des apports ali-mentaires en vitamine C. Pour optimiser le fonctionnement du corps humain, Pauling pen-sait que nous avions besoin de 10 20 gr de vitamine C par jour, pris de manire fraction-ne tout au long de la journe pour maintenir un taux lev circulant dans le sang.

    La thse de Pauling sur luti-lisation de fortes doses na jamais t unanimement re-connue par la communau-t scientifique mme si plu-sieurs recherches ont montr un bnfice des injections de vitamine C doses massives (50 100 gr par jour) dans le traitement de cancers, y compris mtastass.(2) Dans le cas dune utilisation par voie orale, lhypothse de Pauling ncessite de prendre 500 1 000 mg de vitamine C toutes les heures. Cette contrainte suffit gnralement inter-rompre rapidement lexp-rience. Mais mme doses modres la supplmentation en vitamine C semble pr-senter des bnfices marqus pour la sant. Ces bnfices sont bien peu voqus par les mdecins ou les autori-ts sanitaires alors quils sont pourtant dmontrs dans des tudes de mta-analyse, lou-til scientifique le plus puissant utilis par les chercheurs pour valider des traitements.

    nouBLiez pas Les FLavonodes

    v ous laurez compris, cette distinction entre vitamine C naturelle et synthtique est avant tout un jeu com-mercial. Pourtant, croquer un comprim de vitamine C ou manger un fruit restent deux actions bien diffrentes : les fruits contiennent un ensemble de substances qui jouent un rle bnfique pour la sant. On peut citer notamment les flavonodes qui sont des antioxydants qui peuvent tre b-nfiques pour la sant vasculaire, la lutte contre les hmor-rodes, les varices ou lhypertension artrielle. Lorsque la vi-tamine C est extraite dun fruit elle est accompagne de ces substances alors que ce nest pas le cas dans un complment de vitamine C synthtique. Mais si vous mangez dj all-grement des fruits et lgumes, vos avalez aussi beaucoup de flavonodes et un apport supplmentaire nest pas forcment ncessaire : prfrez la vitamine C synthtique, beaucoup moins chre ! En revanche si vous ne pouvez pas manger beaucoup de vgtaux, par exemple en raison dune mala-die inflammatoire de lintestin ou si vous voulez augmenter votre apport en flavonodes antioxydants, alors il est int-ressant dacheter de la vitamine C naturelle qui contient la fois la vitamine C (acide L-ascorbique) et les flavonodes.

    Les aLiments Les pLus riches en vitamine c

    teneur en vitamine c pour 100 grcassis 200 mgpersil 170 mgpoivron 126 mgBrocoli 110 mgKiwi 80 mgorange/citron 50 mg

    une question de dose

    d ans son ouvrage La vitamine C et le rhume, Linus Pauling expliquait que la vitamine C tait utilise massivement par les globules blancs, des cellules de notre systme immu-nitaire, pour lutter contre les infections. Alors que la plupart des mammifres sont capables de la synthtiser dans leur foie ou dans leurs reins (ce nest donc pas une vitamine pour eux), la majorit des primates (dont ltre humain), le cochon dInde et certains oiseaux et poissons en sont in-

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    C

    2. Monti DA, Mitchell E, Bazzan AJ, Littman S, Zabrecky G, et al. (2012) Phase I Evaluation of Intravenous Ascorbic Acid in Combination with Gemcitabine and Erlotinib in Patients with Metastatic Pancreatic Cancer. PLoS ONE 7(1): e29794.

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    sanguins et des artres et dans la prvention des cancers.(3)

    Attention toutefois si vous prenez plus de 1000 mg par jour, Alternatif Bien tre vous conseille daccompagner la vitamine C dun ensemble dantioxydants pour limiter les phnomnes oxydatifs paradoxaux dangereux qui peuvent survenir et qui se manifestent par une plus grande incidence de certaines maladies comme la cataracte.(4)

    maximiser LeFFicacit de La vitamine c

    q uelle soit naturelle ou syn- thtique labsorption de la vitamine C est limite au niveau intestinal. On estime que notre organisme peut absorber en une prise unique jusqu 500 mg. Au-del labsorption diminue et avec elle lefficacit. Chez les personnes sensibles les doses mal absorbes peuvent provoquer de lgers troubles digestifs (acclration du transit, flatulences). Dune manire gnrale et quelle que soit la dose on peut maximisez lefficacit de la vitamine C en prenant de plus petites quantits diffrents moments dans la journe. Par exemple 250 mg le matin et 250 mg le soir seront plus bnfiques que 500 mg en une prise le soir.

    Julien Venesson

    Linus pauLing et La mdecine natureLLe

    lge de 72 ans, Linus Pauling avait ltat de sant dun jeune homme et il mettait sur pieds linstitut pour la mdecine orthomolculaire en Californie, une organisation de recherche focalise sur lutilisation de vitamines et de micronutriments pour prvenir ou soigner des maladies. Aujourdhui linstitut a t dplac luniversit de lOregon o il occupe le btiment le plus important et porte le nom dinstitut Linus Pauling. Linstitut est financ majoritairement par le ministre de la sant Amricain ce qui lui permet de conserver son indpendance et de poursuivre les recherches sur les micronutriments et en particulier sur la vitamine C.

    tirez tous Les BnFices de La vitamine c

    L institut Linus Pauling est dirig par le Pr Balz Frei (voir encadr), un rudit au curriculum vitae long comme le bras : il a t respectivement professeur de nutrition luniversit de Harvard, professeur de toxicologie molculaire, professeur de biochimie et de mdecine et rcompens par de multiples prix scientifiques. Quand on lui demande de combien de vitamine C on a besoin au quotidien, voici ce quil rpond : Il serait temps de rpondre cette question avec un peu de bons sens en regardant lensemble des recherches scientifiques et pas seulement quelques tudes biaises comme ce fut le cas ces dernires annes. Un nombre important de personnes travers le monde ont un dficit en vitamine C et il y a de plus en plus de preuves que cette vitamine peut prvenir les maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires ou lhypertension artrielle. Puis il ajoute : Les recherches srieuses montrent que les apports nutritionnels conseills (ANC) doivent tre augments 200 mg par jour minimum (en France ils sont 110 mg par jour chez ladulte, ndlr). A cette dose le bnfice est important et les effets secondaires sont nuls. Mais quand on lui parle de niveau optimum pour la sant, le professeur va plus loin ; selon lui, nous avons besoin dau moins 400 mg par jour . A cette dose, les chercheurs de linstitut Linus Pauling estiment quon obtient des effets bnfiques trs important sur la rsistance aux stress, la prvention et le traitement de lhypertension artrielle, la sant des vaisseaux

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    C

    3. Frei B, Birlouez-Aragon I, Lykkesfeldt J. Authors perspective: What is the optimum intake of vitamin C in humans? Crit Rev Food Sci Nutr. 2012;52(9):815-29.4. Jinjin Zheng Selin, Susanne Rautiainen, Birgitta Ejdervik Lindblad, Ralf Morgenstern, Alicja Wolk. High-Dose Supplements of Vitamins C and E, Low-Dose Multivitamins, and the Risk of Age-related

    Cataract: A Population-based Prospective Cohort Study of Men. Am. J. Epidemiol. (2013) 177(6): 548-555.

    info

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    ester-c pLus 500 mg de vitamine C (Solgar) : en magasins dittiques (vitamine C synthtique avec flavonodes sans additifs douteux)

    aceroLa Bio 60 mg de vitamine C (D-plantes) : 04 75 53 80 09 - www.dplantes.com (vitamine C naturelle riche en flavonodes, sans additifs douteux)

    aceroLa pLus 500 comprims croquer (Biokosma) : 03 84 24 46 80 en magasins dittiques (vitamine C naturelle avec flavonodes, sans additifs douteux)

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    JUILLET 2013 n83aLTErnaTIfbientren

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    1. Melissa A. Rosenkranz, Richard J. Davidson, Donal G. MacCoon, John F. Sheridan, Ned H. Kalin, Antoine Lutz. A comparison of mindfulness-based stress reduction and an active control in mo-dulation of neurogenic infl ammation. Brain, Behavior, and Immunity, Volume 27, January 2013, Pages 174184.

    2. Pelletier A, Delanaud S, Dcima P, Thuroczy G, de Seze R, Cerri M, Bach V, Libert JP, Loos N. Effects of chronic exposure to radiofrequency electromagnetic fi elds on energy balance in developing rats. Environ Sci Pollut Res Int. 2012 Nov 10.

    3. Liew G, Mitchell P, Wong T, Rochtchina E, Wang J. The Association of Aspirin Use With Age-Related Macular Degeneration. JAMA Intern Med. 2013;173(4):258-264.

    Mditer vos douleursMieux que dautres techniques de gestion du stress, la mditation en pleine conscience soulagerait effi cacement les douleurs et rduirait linfl ammation.

    La mditation en pleine conscience consiste focaliser son attention sur la respiration, les sensations du corps et les penses, que lon soit assis, en train de marcher ou de faire du yoga. Bien que la pleine conscience soit de plus en plus utilise comme outil de rduction du stress, son im-pact spcifi que a t peu tudi, ni confront celui dautres techniques de gestion du stress. Pour la premire fois, une tude amricaine a mesur leffet rel de la mditation en pleine conscience et la compar celui dun programme de bien tre global comprenant des exercices en apparence identiques, comme la marche ou le sport, mais sans la pleine conscience. Les rsultats attestent de la relle effi cacit de la mditation en pleine conscience pour rduire le stress, mais aussi pour diminuer linfl ammation, un rsultat inattendu. Ainsi, elle serait bnfi que pour les personnes souffrant de douleurs chroniques ou de maladie infl ammatoire : arthrite rhumatode, maladie infl ammatoire de lintestin, dpression, etc. Ses avantages : facile pratiquer et gratuite.(1)

    Les ondes lectro-magntiques perturbent le mtabolismeUne tude a identifi limpact des radiofrquences mises proximit des antennes-relais sur le mtabolisme des rats. Mme si les personnes lectro-sensibles vivant proximit des antennes-relais dcrivent des effets nfastes sur la sant, les tudes restent encore contradictoires et actuellement lOMS classe les radiofrquences comme cancrognes possibles . Une quipe de chercheurs franais essaye de comprendre leurs effets sur le mtabolisme humain. Les premiers rsultats dune tude portant sur de jeunes rats exposs un niveau correspon-dant celui rencontr proximit des antennes-relais viennent de montrer que leur sensibilit au froid augmente et leur prise alimentaire est plus importante. Les rats se comportent comme si leurs besoins nergtiques taient accrus. Les rsultats montrent galement que les cycles de sommeil sont affects, ce qui pourrait tre lorigine de diffi cults de mmorisation ou de troubles de lhumeur. Il reste diffi cile de dire si ces effets sont transposables lhomme mais en attendant, le principe de prcaution a bien du mal tre respect...(2)

    Laspirine peut rendre aveugleNombreuses sont les personnes prendre de laspirine quotidiennement. Cette pratique pourrait pourtant faire perdre la vue.Laspirine est un mdicament anti-inflammatoire quon utilise parfois comme un re-mde de grand-mre. Une rcente tude publie dans le Journal of the American Me-dical Association a pourtant montr que lutilisation r-gulire daspirine augmente le risque de dgnres-cence maculaire lie lge (DMLA), une maladie qui diminue lacuit visuelle au niveau de la macula, respon-sable de la vision centrale. La DMLA est la principale cause de ccit chez les per-sonnes ges. Les chercheurs ont suivi plus de 5 000 per-sonnes pendant 20 ans et ont dcouvert que la prise daspi-rine au long cours (plus de 10 ans) augmentait lgrement le risque de DMLA svre et donc le risque de ccit. Les chercheurs soulignent nan-moins que les personnes qui prennent de laspirine pour une bonne raison (par exemple car elles ont dj t victimes dune attaque cardiaque) doivent continuer le faire. Pour les autres la balance bnfi ce / risques semble maintenant plus diffi -cile valuer. Les personnes de plus de 65 ans devraient effectuer un examen mdical oculaire tous les 2 ans.(3)

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    Et pour continuer sur lhyp-nose, savez-vous que grce elle, les douleurs de laccou-chement peuvent tre rduites de moiti (passant de 8 4 sur une chelle de 1 10) ? Il ne sagit pas l dun rsultat sorti dune pochette-surprise, mais du fruit dune exprience de terrain conduite lhpital Ro-bert Debr, Paris.

    Les mac entrent LhpitaL

    e h oui, petit petit, les MAC investissent les services hospitaliers ! Pour mieux va-luer la place dj prise par les MAC dans les CHU de France, lAssistance Publique-Hpi-taux de Paris (AP-HP) a ralis une enqute en 2012. Et l, surprise, parmi les seize CHU ayant rpondu lenqute soit plus de la moiti dentre eux -, dix ont intgr lacupuncture leur offre de soins ; onze, lhyp-nose ; six, lostopathie ; neuf, la relaxation ; et quatorze, le toucher-massage. Dix CHU sur seize ont galement rapport la prsence dautres MAC au sein de leur services : aromathra-

    Lavance inexorable des mdecines alternatives et complmentairesDans les mdias, on les qualifie de parallles , de douces ou encore de naturelles , par opposition la mdecine conventionnelle, nettement plus dure et plus chimique . On fait bien entendu ici rfrence aux mdecines alternatives et complmentaires (ou mac), puisque telle est la dnomination retenue par lOrganisation Mondiale de la Sant (OMC).d

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    s i lon sen tient la nature des traitements proposs, les MAC peuvent tre regroupes en 4 catgories : traitements biologiques naturels (plantes, complments alimentaires...), traitements psychocorporels (hypnose, yoga...), traitements physiques manuels (ostopathie, chiropractie, massage...) et autres pratiques et approches de la sant (mdecine tradition-nelle chinoise, mdecine ayurvdique...).

    aLternatives ou compLmentaires ?

    L es adeptes des MAC emploient prfrentiellement le vo- cable de mdecines alternatives parce que dans leur

    esprit, les MAC doivent tre utilises non en complment mais la place de la mdecine conventionnelle toutes les fois que cela est possible. En revanche, les reprsentants de la mdecine conventionnelle ne considrent au mieux les MAC que comme des thrapies complmentaires, car pour eux, il nexiste quune seule vraie mdecine : la mdecine scientifique .

    mic-mac Lacadmie

    i nutile de vous dire que les scientistes chargs de r- diger le rapport sur les thrapies complmentaires adop-

    t en mars dernier par la trs conservatrice Acadmie Natio-nale de Mdecine, ne se sont pas privs de le rappeler, mme sils ont d reconnatre, du bout des lvres, lutilit de cer-taines MAC pour traiter certains problmes de sant. Premier exemple : lacupuncture, qui se rvle bnfique notamment en cas de lombalgie ou cervicalgie chronique, de migraine, darthrose des membres infrieurs, mais aussi pour prvenir les nauses et vomissements induits par les chimiothrapies. Second exemple : lhypnose thrapeutique, qui aide enfants et adolescents mieux supporter la douleur.

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    pie, auriculothrapie, homopathie, musicothrapie, naturo-pathie, sophrologie, rflexologie plantaire, tai-chi...

    Le proFesseur qui aimait Les aBeiLLes

    m aintenant, une belle histoire : au CHU de Limoges, des milliers de patients passs par le service du Pr Bernard Descottes ont bnfici de soins... base de miel ! Du moins base de certains miels de haute qualit soigneusement slec-tionns par ce professeur.

    La belle histoire que je vous ai promise concerne le jour-naliste et alpiniste Antoine Bonfils, amput des orteils du pied droit en novembre 2008, suite une ascension de lEverest. La perspective dune seconde opration pour faciliter la fermeture de la plaie ne lenchantait gure. Il reut alors le soutien du Dr Mnager, prothsiste spcialis dans la prise en charge des personnes amputes, qui lencouragea privilgier une cicatri-sation naturelle, au vu de ltat de la plaie. Peu de temps aprs, Antoine lut un article sur les vertus cicatrisantes du miel, un article o lon voquait les travaux du Pr Descottes au CHU de Limoges. Il nen fallut pas plus pour lencourager tlphoner sans tarder ce mdecin. La suite, cest Antoine lui-mme qui la raconte sur son blog :

    Il me parla du miel et de lextraordinaire potentiel du corps humain pour se reconstruire. Il ma redonn un peu despoir pour la premire fois depuis le drame. Je dcidais donc dappliquer sa mthode : du miel de thym sur la plaie laisse bante. Et a marchait (si je puis dire !).

    Ctait incroyable. Pour appliquer sur mon pied le miel de thym expdi par ses soins, javais d quitter lhpital. Jtais, avec mes infirmires, un hors-la-loi pour la mdecine. Pour-tant, en moins de deux mois, javais cicatris et je remar-chais, en moins de trois, je remontais sur un vlo et en juillet dernier, 7 mois aprs le dbut du traitement, je participais Ltape du Tour une course de vlo de 167 km avec dans lascension finale, le mont Ventoux !

    Bernard Descottes [dcd en fin 2009] nous laisse un mer-veilleux hritage. Il nous dit que la nature peut nous venir en aide. Que rien nest dfinitif, quil faut rester lcoute de son corps, lui laisser le temps de trouver ses propres so-lutions, ses propres remdes et que la nature a pens tout. Les abeilles en sont un formidable exemple.

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    contre Le cancer, un Bon ptit BoL dair !

    d irection Paris pour saluer linitiative de loncologue Norbert Avetyan, la Clinique Alleray-Labrouste. Sous son impulsion, le Centre de can-crologie de la clinique a t quip dune dizaine de Bol dAir Jacquier ds le milieu des annes 2000. Cet appareil por-table, mis au point par Ren Jacquier, ingnieur chimiste franais, amliore le transport de loxygne dans lorganisme et, du mme coup, met dis-position des cellules une plus grande quantit doxygne. Le Bol dAir ne produit donc pas doxygne, mais permet simplement loxygne respir dtre mieux utilis par lorga-nisme. Son secret rside dans lemploi dune huile essentielle de rsine de pin puise au cur de la fort des Landes.

    Ds le milieu du XXe sicle, Ren Jacquier avait mis en vi-dence les bienfaits de lair des forts de pin landaises, o lon envoyait couramment les en-fants en convalescence, dans les cas danmie, de problmes respiratoires, de croissance ou de retards mentaux. Il sen est donc inspir pour mettre au point sa mthode, dont il reste, pourrait-on dire, le meilleur ambassadeur. Utilisateur assidu de son appareil, Ren Jacquier est dcd en 2010 lge de 99 ans. Ayant gard lesprit alerte, il animait encore des confrences 95 ans ! Il attri-buait sa bonne sant crbrale au Bol dAir. Prcisons que 20 % de loxygne du corps en-tier est ddi au seul cerveau !

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    responsables se sont convertis laromathrapie, conscients de limpact positif que peuvent avoir les huiles essentielles sur la sphre neuropsychique. Or il se trouve que 70 % des rsi-dents de cette maison de retraite sont atteints dAlzheimer ou maladies apparentes. Eh bien, en lespace de deux ans, grce quelques mesures simples (bains aromatiques, massages aromatiques des pieds et des mains, diffuseur lectrique dans chaque chambre...), ils ont rus-si diminuer de 30 % les m-dicaments chimiques contre la douleur et la dmence ! Cela les encourage bien entendu pour-suivre dans cette voie. Et au fi-nal, tout le monde est gagnant : les rsidents, bien entendu, mais galement le personnel, sur lequel les huiles essentielles exercent aussi leurs bienfaits, et lAssurance-maladie, que lon imagine satisfaite de raliser dapprciables conomies.

    vers un mariage de raison ?

    Je pense sincrement que la mdecine allopathique et les mdecines alternatives doivent travailler ensemble, car elles ont un besoin mutuel dchanger leurs comptences respectives. Elles ont, il me semble, le devoir dessayer damliorer les chances de gurison des patients ainsi que leur qualit de vie.

    Comment ne pas souscrire aux propos du Dr Avetyan ? Il est en effet plus que temps de sortir

    Pour en revenir linitiative du Dr Avetyan, au terme dune anne de pratique clinique, il est clairement apparu que les pa-tients sous chimiothrapie et radiothrapie supportaient bien mieux leurs traitements. Grce au Bol dAir, ils retrouvaient une meilleure vitalit. Rien de magique l-dedans. Loxygne est la nourriture la plus essentielle parmi toutes, il fournit lnergie ncessaire au moindre de nos mouvements ou bat-tements cardiaques. En rendant loxygne plus assimilable au niveau cellulaire, le Bol dAir exerce donc une action propre-ment revitalisante . Quelques minutes dinhalation suffisent pour une action de plusieurs heures et un effet de stimulation des processus mtaboliques.

    Le centre ressource

    c omme jen suis parler du cancer, jen profite pour faire un zoom sur le centre Ressource, ouvert en 2011, Aix-en-Provence, par le Dr Jean-Louis Mouysset, oncologue. Dans ce lieu vivant, chaleureux et unique en son genre, sont accueil-lis des personnes touches par le cancer. Une prise en charge globale leur est propose sur une dure dun an, lobjectif tant en quelque sorte de rveiller en elles des ressources in-souponnes leur permettant de mieux traverser lpreuve et, au final, daccrotre leurs chances de gurison.

    Marie-Christine, lune des patientes passe par ce centre, a pu y retrouver une force intrieure grce laquelle elle est devenue plus rceptive aux traitements. Elle a appris mieux grer son stress et a trouv entraide et rconfort dans les groupes de parole. Avec un peu de recul, elle qualifie de trs humain le projet mis en uvre et considre que le centre Ressource apprend aux malades aller au-del deux-mmes pour aller mieux .

    Dans ce centre, le malade nest pas juste vu comme un can-creux , mais comme une personne part entire laquelle on donne les moyens de devenir acteur de sa sant. En dautres termes, il sagit dune approche centre sur les malades et non sur la maladie. Les outils disposition dans le cadre du Programme Personnalis dAccompagnement Thrapeutique sont varis : groupes de parole, sophrologie, massages, fasciath-rapie, ostopathie, rflexologie plantaire, art-thrapie, nutrition, etc. noter que ce centre, financ surtout par des dons, se veut accessible tous, quelles que soient les capacits financires de chacun.

    vive Les huiLes essentieLLes !

    m me des tablissements comme les maisons de retraite peuvent tirer grand bnfice dun recours au MAC. Dans lEst de la France, il existe ainsi une maison de retraite dont les

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    lavenir sannonce on ne peut plus prometteur pour les m-decines alternatives et com-plmentaires. Dabord parce que la demande de soins va sensiblement augmenter du fait du vieillissement de la po-pulation ; ensuite, parce que les mdecins gnralistes, dont la moyenne dge est aussi de plus en plus leve, vont tre tellement dbords de travail quil leur deviendra impossible de sengager vers une vritable mdecine de prvention ; enfin, parce que les gens sont de plus en plus dsireux de prendre en main leur sant et dtre soigns par des thrapies naturelles et non toxiques. La socit nau-ra donc dautre choix que de sadapter la nouvelle donne.

    On observe dj les prmices de ce changement. Dans la pe-tite commune de Bretagne dont je suis originaire, et qui compte environ 8 000 mes, loffre de soins est dj en train de slar-gir tout naturellement . Ces dernires annes sont arrivs un ostopathe, un tiopathe(1) et un praticien en shiatsu.(2) Une naturopathe sest aussi installe 200 m de la maison de mon enfance. En outre, deux maga-sins, plus une cooprative bio, permettent aux habitants de sapprovisionner en aliments de qualit et davoir leur dis-position un large choix de com-plments alimentaires. Pareille situation et t inimaginable une gnration plus tt !

    Didier Le Bail

    de cette opposition strile entre mdecine conventionnelle et mdecines non conventionnelles. Chaque approche a ses avantages, ses inconvnients, ses limites. On ne peut que re-connatre les points forts de la mdecine conventionnelle : ur-gences, chirurgie, graves infections bactriennes, prcision des diagnostics, arsenal technologique de pointe... Cela ne saurait cependant occulter ses difficults, voire son impuissance, face certains problmes de sant : maladies psychosomatiques, mala-dies auto-immunes, maladies dgnratives, infections virales...

    En tant que psychiatre, je prescris des mdicaments tous les jours. Mais les antidpresseurs, par exemple, ne sont efficaces que dans des cas de dpression svre. Dans les autres cas, il sera plus appropri dintervenir sur lhygine de vie ou le rythme de la personne concerne. Patrick Lemoine, psychiatre et biologiste

    La mdecine intgrative

    quand une mdecine moins dogmatique et plus humaine, nhsitant pas associer mdecine conventionnelle et m-decines alternatives et complmentaires pour le plus grand bien des patients ? En fait, cette mdecine du futur existe dj en Amrique du Nord, sous le nom de mdecine intgrative (tra-duction littrale de langlais integrative medicine). Diplm de Harvard, chercheur en ethnopharmacologie, le Dr Andrew Weil fut le premier, en 1994, introduire la mdecine intgrative lUniversit, en loccurrence lUniversit de lArizona (USA).

    La mdecine intgrative considre ltre humain dans toutes ses dimensions (physiologique, psychologique, nergtique, spirituel...), se soucie de prvention et donc du mode de vie de la personne concerne, met laccent sur la relation thrapeu-tique, invite le patient tre acteur de sa propre sant, privi-lgie dans la mesure du possible les solutions thrapeutiques les moins agressives, les moins invasives, et comme sa dno-mination mme lindique, intgre les meilleurs soins de la mdecine scientifique occidentale et ceux des approches alternatives/complmentaires.

    un avenir prometteur

    c ertains doutent cependant que le courant de la mdecine intgrative parvienne bousculer le systme en place parce quil promeut une approche holistique aux antipodes de lapproche mcaniste actuelle. En dpit de ces rserves,

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    aLTErnaTIfbientre

    1. Ltiopathie est une mdecine manuelle, comme lostopathie ou la chiropraxie. Son mode daction est hrit des techniques manuelles ancestrales du reboutement.2. Le shiatsu est une approche corporelle nergtique, un art du toucher favorisant une meilleure circulation de lnergie vitale. Cette pratique est reconnue depuis 1955 par le ministre japonais de

    la Sant et du Bien-tre.

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    bien-tre & tradit ions JUILLET 2013 n83

    alternatifbientre

    100 % des gens bien portants sont en bonne sant

    core des mdecins humanistes, des homopathes ou dautres praticiens, comme les natu-ropathes, tourns vers la per-sonne. Ils sont souvent les plus lcoute, et font confiance en la force de gurison intrieure qui nous habite tous. A nous donc de ne pas nous laisser prendre au jeu de la peur vhi-cule par les chiffres. Accueil-lons ces infos pour ce quelles sont : de simples donnes.

    La prochaine fois, lorsque vous serez en face de votre toubib, assurez-vous de savoir si vous avez affaire un mdecin sta-tisticien ou un mdecin hu-maniste. Plus largement, il nous faudra apprendre reprer qui nous avons en face de nous et quel choix nous faisons : faire confiance la statistique ou al-ler lcoute de lindividu.

    Et si tu entends la mlope dun gourou que MA force soit avec toi , alors pars en courant

    Notre science analytique a en-core un bon bout de chemin faire avant de se rendre compte que la statistique, son outil fa-vori, sadresse aux populations, alors que le bilan de sant pra-tiqu par le naturopathe est une dmarche qui touche lindivi-du seul et seulement lui. Mais que voulez-vous, derrire leurs blouses blanches, ils protgent leurs tripes

    Jean-Franois ASTIER

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    a vant tait le mdecin. Celui qui nous rassurait. coutant ce qui nous tracassait, de longle incarn en passant par les disputes de couple, ou du mal saisonnier, il tait celui qui pouvait quelque chose pour nous. Avec son approche entire, il pratiquait une mdecine individualise. Notre peur de mou-rir tait alors apaise par la confiance que nous lui portions. Ses qualits humaines nous rassuraient

    Aujourdhui, notre peur de mourir a trouv refuge ailleurs. Peu peu, la science a pris la place du mdecin pour se placer au-des-sus de lui. Et les statistiques, toujours plus nombreuses, se posi-tionnent encore plus haut pour chapeauter le tout. Cest notre nouvelle religion ! Tout le monde sy rfre. A notre besoin de s-curit absolue la rponse est : statistiques et encore statistiques !

    La double mastectomie prventive quAngelina Jolie a choi-si de subir en est le tmoignage le plus manifeste. Sous le joug des statistiques, ltre humain en vient croire quil est louable de se mutiler, de supprimer des parties de son corps. A quand la dcapitation pour prvenir des tumeurs au cerveau ?

    Bien sr, ce ne sont pas les statistiques qui sont mauvaises en soi, mais linterprtation que lon en fait. On sait, par exemple, que les chances de gurir dun cancer sont beaucoup plus im-portantes si lannonce de la nouvelle se fait en douceur et dans le respect de la personne. Les chances de dstabiliser sa sant sont en lien troit avec le stress que nous vivons. Do lintrt dune approche globale ! Do lintrt de regarder les statis-tiques avec un regard distant ! Les considrer avec la peur au ventre, ne fera que rvler leur partie la plus noire, et nous faire basculer du ct obscur de la force !

    Autrefois, les mdecins taient des thrapeutes. Du grec an-cien therapeuts, ce terme signifie celui qui prend soin de ltre . Parce quils prenaient en compte lindividu dabord et pas seulement la maladie, ils nous disaient implicitement que la force soit avec toi , la force tant synonyme de sant. Mais avez-vous remarqu quaujourdhui on se trouve quasiment tout le temps face des reprsentants de statistiques qui nous vendent de la peur ? Ce qui arrange bien en passant Dark Va-dor, euh pardon, les multinationales pharmaceutiques.

    Bien heureusement, tous les mdecins ne sont pas mettre dans le mme sac. Mme sils sont trop peu nombreux, il reste en-

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    bien-tre & tradit ions JUILLET 2013 n83

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    a morphophallus konjac est une plante qui pousse en Asie. On la trouve notam-ment en Chine, en Thalande et au Vietnam, mais cest surtout au Japon et en Indonsie quon la cultive pour une utilisation essentiel-lement culinaire. On apprcie sa trs faible te-neur calorique, de lordre des 3 calories pour 100 grammes. Elle intgre traditionnellement de nombreux plats de la gastronomie japo-naise.

    LOccident, dun art culinaire bien loign de la dittique asiatique, a depuis quelques an-nes dtourn cette utilisation coutumire pour intgrer le konjac dans de nombreux compl-ments alimentaires. Il est propos le plus sou-vent en glule. La poudre de son tubercule est employe pour son effet de lest. Certains fabricants ont vite repr le potentiel de cette plante sur le march de la minceur. Le konjac est en effet constitu en grande partie de gluco-mannane, un polysaccharide qui peut gonfl er jusqu 100 fois son volume. Avec sa trs faible teneur en calories, il est vrai quil peut prsenter des intrts dans le cadre dun rgime amaigris-sant. Mais, loin dune utilisation traditionnelle, on peut se poser la question de cette nouvelle utilisation et de ses consquences notamment sur lestomac qui est le premier concern.

    Pour quil gonfl e dans lestomac et quil rem-place ainsi une nourriture calorique, on le consomme avec beaucoup deau aprs lin-gestion dune nourriture solide. Ce dernier point permet que le pylore, sphincter du bas de lestomac, se referme. Le glucomannane pourra alors gonfl er et remplir la panse de lin-tress.

    Mais rappelons rapidement quelques dtails importants sur lanatomie de lestomac. Cest une poche faite de muscles qui fait la gros-

    seur dun poing lorsquil est vide, cest--dire 400 ml environ. Il peut se dilater de 10 fois son volume pour accueillir la nourriture de nos repas. Leffet de satit, que lon ressent un certain niveau de remplissage, est d deux facteurs. Le premier, de nature chimique, va faire varier la sensation de satit en fonction de la nature des aliments que nous mangeons (par exemple, les protines induiront plus vite leffet de satit que les crales). Le second facteur, le plus important, est de nature mca-nique. Quand la pression sur notre estomac est suffi sante, nous navons plus faim.

    La logique de prendre du konjac lorsquon veut maigrir est donc trs primaire, car lestomac comme toutes les autres parties de notre corps a des habitudes. Une personne qui mange beaucoup a logiquement une panse qui est ha-bitue tre dilate. Leffet de lest du konjac aura donc une action sur le sentiment de sati-t. Mais il y a de grandes chances pour que le phnomne de dilatation sentretienne ! Et par le fait, on ne rglera ni le problme de fond, ni la cause. Il est mme probable que leffet soit inverse par la suite, car le gonfl ement du kon-jac dans lestomac ne peut pas tre totalement maitris. Aprs une cure de konjac on peut tout simplement avoir un estomac encore plus dila-t quavant Et la consquence va loppos du but : estomac plus dilat = repas plus abon-dants = prise de poids assure !

    Il me semble quil serait plus logique de recher-cher le resserrement de cette poche. Et pour cela, la phytothrapie a de bons outils ! Ce sont les plantes les plus amres comme la gentiane ou labsinthe qui sont des toniques de lesto-mac. Elles ont la proprit de resserrer littrale-ment les parois de ce prcieux muscle.

    Jean Franois Astier

    Ce quon ne vous dit pas sur le konjacLe konjac est aujourdhui massivement utilis pour aider la perte de poids. Mais il semble quon fasse fausse route

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    ENFIN, LA MORT EST VAINCUE !Grce aux plus rcentes dcouvertes, limmortalit nest plus un rve.

    Les hommes ne connaissaient jusqualors que des moyens dtourns ou chimriques dat-teindre un semblant de survi-vance, quau fond deux-mmes ils ne cessaient desprer. Par la procration tout dabord, ils mettaient au monde des enfants, prolongements deux-mmes plus ou moins ressemblants ; par des croyances religieuses en-suite, ils sefforaient dimaginer des rsurrections improbables dans un au-del pour le moins hypothtique ; par leurs uvres enfin, artistiques, scientifiques, politiques ou architecturales, ils sefforaient de laisser dans lHistoire une trace durable de leur destine phmre, en sou-haitant se perptuer ainsi dans la postrit. Et ils continuent de nos jours de la mme manire. Pourtant, lodeur de lavenir a chang...

    Limmortalit nest quune tape de

    lvolution. Elle na rien de plus spectaculaire que lapparition de la station debout et du langage. Elle

    est certainement bien moins spectaculaire que lmergence de la vie

    partir de la matire.E.M. Esfandiary de

    la New School for Social Research de New-York

    Optimist One (1975)

    L e rve de limmortalit a toujours hant lesprit des hommes. Quoi de plus normal ? Jusque vers lge de 40 ans, un

    tre humain en bonne sant se sent plein dnergie, dides, desprit dentreprise et prt dfier ladversit. Il pense la vie, non la mort, et mme si une vague rumeur lui chuchote que nous devons tous mourir un jour, il chasse loin de lui autant quil le peut cette pense morbide. Je me souviens avoir vu, dans les annes 70, je crois, laffiche dune pice de thtre dont le titre tait Comment un type aussi patant que moi pourrait-il mourir ?

    Et il est de fait que lorsque lon se sent plein de force, de cou-rage, et si, de surcrot, nos actions sont couronnes de succs, lide de la mort nous semble intempestive et incongrue. Tou-tefois, lorsquon aborde la cinquantaine et que les premiers signes de vieillissement se font sentir, une sourde inquitude simmisce peu peu au sein de nos plus beaux optimismes. Les plus rflchis dentre nous commencent alors se proc-cuper srieusement de leur sant, ce qui est un peu tard, car si lon veut rester en bonne forme jusquau bout du chemin, cest ds lge de 20 ans quil convient de sen proccuper. Mais cest l plutt lge de linsouciance, lge o lon a toute la vie devant soi et quon la croit longue, alors quelle nous file entre les doigts toute vitesse et quelle se rvle peu peu dune incroyable brivet.

    tant un amoureux passionn de la vie, je me suis trs tt sou-ci de son terme cens tre naturellement fatal, et javais peine comprendre que la crativit scientifique, qui sest dploye tout au long du vingtime sicle en des russites spectaculaires, ne se soit pas attele pour de bon rsoudre ce problme irritant de la fatalit biologique de la mort. Il est vrai quau cours de ce mme vingtime sicle, dont Nietzsche, mort en 1900, avait prdit quil serait le grand sicle classique de la guerre , les hommes se sont vertus produire les armes de destruction massive les plus terrifiantes. Aussi eut-il proba-blement sembl paradoxal quils consacrent autant defforts chercher le secret de la vie ternelle. Cependant, au cours des annes qui suivirent la seconde guerre mondiale, et tandis que la guerre froide tendait sur le monde une ombre menaante, nanmoins cerne de nombreuses dissuasions, des dizaines de chercheurs de divers pays sattelrent enfin traquer limmor-talit physique individuelle.

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    Des cellules souches uni-potentes en mesure de ne fournir quun seul type cel-lulaire (foie, peau, cerveau, etc) mais capables dau-to-rgnration, ce qui les distingue des cellules pr-curseurs.

    Des cellules souches multi-potentes (cellules ftales et adultes) capables de donner naissance plusieurs types cellulaires, comme les cel-lules souches mylodes de la moelle osseuse qui sont lorigine des cellules san-guines.

    Des cellules souches pluri-potentes, issues dun em-bryon de 5 7 jours ou ob-tenues artificiellement aprs transformation de cellules adultes, qui peuvent don-ner naissance plus de 200 types cellulaires reprsenta-tifs de tous les tissus de lor-ganisme.

    Des cellules souches toti-potentes, cellules issues des premires divisions de luf fcond (jusquau 4e jour), capables de donner nais-sance tous les types de cellules de lorganisme et les seules permettre le d-veloppement complet dun individu.

    On commena par utiliser des cellules-souches extraites dembryons, ce qui souleva des problmes thiques et suscita des oppositions. Mais ce pro-blme fut rsolu en 2007 par le Japonais Shinya Yamanaka, qui russit produire des cel-lules souches (CS) pluripotentes partir de cellules humaines adultes. Il fallait cependant vi-ter quelles soient trop prolif-

    ds Les annes 1970, pLus de 300 chercheurs moBiLiss contre La mort

    e n 1976, le journaliste scientifique amricain Albert Rosen- feld publia sous le titre Prolongevity une longue enqute effectue auprs des laboratoires de biologie, de gntique et de grontologie du monde entier. Et il constata que plus de 300 chercheurs dans le monde traquaient en toute discrtion le secret de limmortalit physique. Le livre parut en franais en 1979 chez Robert Laffont sous le titre Allonger la vie et je fus parmi ses premiers lecteurs. Or, le titre franais comme le titre amricain me semblaient bien trop timides par rapport lenjeu vritable de cette extraordinaire enqute. Pourtant, plu-sieurs des chercheurs interrogs par Rosenfeld affirmaient que sils avaient dispos de suffisamment de moyens, ils auraient pu rsoudre en une dizaine dannes lnigme de la mort. Mais ces moyens, ils ne les obtenaient pas, car les grandes nations se proccupaient alors, soit de perfectionner leurs armements, soit de sengager dans la conqute spatiale, soit de dvelopper lnergie nuclaire.

    Probablement aussi que peu de gens voulaient y croire et que beaucoup considraient cela comme une utopie. Albert Rosenfeld lui-mme nenvisageait pas un succs de cette re-cherche avant 50 annes. Ayant bien tudi son enqute et les tmoignages quil avait recueillis, je me montrai plus optimiste que lui et je rdigeai un article intitul tmrairement : La mort vaincue en 2010. Il parut en dcembre 1980 dans le premier numro de la revue Lre nouvelle. Est-il besoin de prciser quau cours des 30 annes qui suivirent, je surveillai du coin de lil lavance des recherches qui se dployaient dans ce domaine, tout en tant conscient quune dcouverte capitale pourrait bien avoir lieu sans tre rvle immdiatement au grand public, compte tenu des bouleversements sociaux et po-litiques quelle ne pourrait manquer dentraner, commen-cer par le problme des retraites, dj rendu si pineux par le simple allongement de la dure moyenne de la vie (trois mois gagns chaque anne au cours du dernier demi-sicle).

    Le grand espoir des ceLLuLes-souches

    o r, au cours des annes 1990, on se mit beaucoup par- ler des cellules-souches animales et humaines, en esp-rant parvenir, grce elles, rgnrer des tissus corporels ou mme reconstruire des organes. Une cellule souche est une cellule indiffrencie, capable de sauto-renouveler, de se diffrencier en dautres types cellulaires et de prolifrer en culture. Il existe 4 sortes de cellules-souches :

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    forme jusqu un ge avanc. Lidal serait videmment que lon trouve le moyen de stimu-ler nos cellules-souches afin quelles rparent en continu la totalit de notre corps.

    Le gne de LimmortaLit a t dcouvert !

    c est le 26 novembre 2012 (mais je ne lai appris moi-mme que dbut mars 2013), quune dcouverte dcisive a eu lieu lUniversit de Kiel, en Allemagne, o Thomas Bosch et ses collgues russirent iso-ler le gne de limmortalit de lhydre, ce petit animal aqua-tique primitif qui est biologi-quement immortel. Il bnficie en effet de la sur-expression de son gne FoxO . Ce gne trs spcial commande chez lhydre le maintien dun stock constant de cellules souches qui lui per-mettent de renouveler linfini tous les tissus de son corps.

    Il se peut que la mort ait jusqu prsent t dans

    la nature des choses. Mais il ny a aucun principe

    naturel absolu qui empche les individus de vivre indfiniment et en

    bonne sant. Bernard L.Strehler

    Grontologue lUniversity of Southern California

    Or, ce gne est prsent chez les tres humains (comme chez les animaux dailleurs) mais il di-minue chez nous au cours du processus normal de vieillis-

    rantes, cela pouvant prsenter des risques de cancer (lequel se caractrise par une prolifration anarchique et excessive de certaines cellules). Ce problme fut rsolu en 2008, galement par Shinya Yamanaka. Ce chercheur russit mettre au point une technique permettant, partir de simples cellules de la peau, de fabriquer des CS pluripotentes pour la mdecine rg-nratrice. Par ailleurs, en janvier 2007, des scientifiques am-ricains des universits de Wake Forest et de Harvard trouvrent le moyen dutiliser des CS du liquide amniotique dans lequel baigne le ftus pendant la grossesse. Les CS ainsi prleves permirent dengendrer plusieurs types de cellules ; notamment celles quon retrouve dans le foie, le cerveau ou les os. Ainsi, je voyais, avec une certaine excitation, approcher lchance de ma prophtie de 1980, en mme temps que saccumulaient les succs scientifiques contre la mortalit naturelle.

    Les recherches de ces dix dernires annes ont permis de constater que la rgnra-tion dun organe se droule de faon quasi identique celle observe lorsquun embryon construit ce mme organe. On sait maintenant que certaines cellules-souches adultes

    prsentent une grande plasticit cellulaire et peuvent changer de direction, de diffrenciation pour sorienter vers un autre destin que celui initialement programm. Des rsultats obte-nus chez la souris par lquipe londonienne de Paul Sharpe montrent que des bauches de dents peuvent tre formes in vitro partir de cellules-souches non dentaires et former aprs implantation chez ladulte des dents compltes. Les progrs dans ce domaine de la rgnration tissulaire et organique sont si rapides et si importants quil ne fait pour moi aucun doute que nous aurons trs bientt la capacit de rajeunir enti-rement nos organismes et que nous verrons devenir peu peu ralit le rve de la jeunesse ternelle .

    Car le grand problme nest pas celui de la mort, mais bien celui du vieillissement organique, rput jusqu ce jour inexorable, dont la mort nest que la conclusion mcanique. Le vritable ennemi, cest la vieillesse, non pas seulement parce quelle an-nonce la fin de notre existence, mais surtout parce quelle nous affaiblit peu peu et nous impose, au cours de nos dernires annes, toutes sortes de malaises et de douleurs que nous se-rions heureux de voir disparatre. (Lacteur Jean-Louis Trintignant dclarait dernirement la tlvision : Un de mes amis me disait : Pass 65 ans, si en te rveillant le matin tu nas mal nulle part, cest que tu es mort. ) Dailleurs on constate depuis une vingtaine dannes, dans la partie la plus volue de la popula-tion, une recherche accrue des moyens de se maintenir en bonne

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    sement, contrairement ce quil advient chez lhydre. Lhydre est un polype deau douce de la branche des cnidaires (Les cnidaires sont des animaux trs simples, spcifi ques du mi-lieu aquatique comme les coraux, les an-mones de mer et les mduses). Cest un animal de quelques millimtres de long prsent dans de nombreux lacs et cours deau. Au cours de leurs travaux sur limmortalit suppose de cet organisme, les scientifi ques ont russi identi-fi er et isoler ce gne particulier. Des hydres ont t conserves et observes depuis de nombreuses annes en laboratoire et celles-ci sont aujourdhui aussi actives et en bonne san-t quau dbut de lexprimentation. Lexplica-tion de ce phnomne rside dans les cellules souches de lhydre, qui ne perdent jamais leur capacit se diviser continuellement. Ce ph-nomne tait connu depuis plusieurs annes, mais le maintien du dynamisme des cellules souches tait encore inexpliqu au niveau mo-lculaire. Thomas Bosch, qui dirige cette tude, a dclar : Notre groupe de recherche a pu mettre en vidence un lien direct entre le gne FoxO et le vieillissement .

    En effet, des expriences faites avec un gne FoxO dsactiv ont entran le vieillissement des hydres, lequel sest accompagn dun af-faiblissement de leur systme immunitaire, devenu plus vulnrable aux maladies. Or, de rcentes tudes effectues chez des personnes centenaires ont montr quelles possdaient un gne FoxO plus actif que chez les personnes qui dcdent autour de 80 ans. Il ne reste plus qu trouver le moyen de contrecarrer sa dimi-nution au fi l du temps chez ltre humain. Ce nest plus quune question de quelques annes, voire de quelques mois peut-tre, mais ds au-jourdhui, dans son principe, la mort est... en sursis. Et nous allons pouvoir augmenter consi-drablement notre longvit (120, 150, 200 ans...) sans vieillissement perceptible, et mme parvenir vivre ternellement, sauf, bien en-tendu, accident ou meurtre. Nous nen sommes pas encore l dans les faits, mais lacclration du progrs scientifi que nous impose de prpa-rer ds maintenant la civilisation aux immenses bouleversements que va susciter cette transfor-mation radicale de la destine humaine.

    Pierre LANCE

    Vous reprendrez bien un peu de mercure ?Pour la premire fois, le risque de survenue dun diabte de type 2 est reli la consommation de poisson, dont la plupart des espces sont contamines par le mercure.

    Une tude mene sur de jeunes adultes, dont aucun ntait diabtique au dpart, a dur 18 ans. Elle a conclu que les par-ticipants ayant des niveaux levs dex-position au mercure au cours de leur vie prsentaient des risques augments de 65 % de dvelopper un diabte de type 2.

    Plus paradoxal : les participants dont les niveaux de mercure taient les plus levs taient ceux dont le mode de vie tait le plus sain : alimentation, sport Et sans prsenter de surpoids, alors quil sagit dun facteur de risque important. Mais voil, on sintoxique aussi en man-geant sainement puisquune alimenta-tion sant fait la part belle aux poissons et aux crustacs, qui reprsentent notre principale source de contamination au mercure. Le tableau est en fait plutt complexe car ltude a point les inte-ractions avec certains nutriments, no-tamment le magnsium et les omga-3 prsents en bonne quantit dans ces ali-ments et qui pourraient contrer certains effets toxiques du mercure.

    Conclusion des chercheurs : limpact de la consommation de poisson sur la sant reste globalement bon. Mais pour ne pas avaler de mercure en excs, prfrez les poissons gras de petite taille : maque-reau, sardine ou hareng. Consommez avec parcimonie le saumon et vitez le thon, lespadon, le requin et tous les gros poissons prdateurs.1

    1. He K, Xun P, Liu K, Morris S, Reis J, Guallar E. Mercury Exposure in Young Adulthood and Incidence of Diabetes Later in Life: The CARDIA trace element study. Diabetes Care. 2013 Feb 19.

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    Les graisses aLimentaires changent Le Fonctionnement du cerveau

    p our bien fonctionner, notre organisme a besoin des acides gras de deux familles : les omga-6 et les omga-3. Mais on sait depuis quelques annes que ces deux lments peuvent la fois tre trs bons pour la sant comme trs dangereux, augmentant ou diminuant nos risques de cancer et de crise cardiaque. Tout ne serait quune question dquilibre global entre les apports alimentaires en omga-6 et les apports en omga-3.

    Ainsi, des chercheurs ont pu montrer que moins on mange de poissons (riches en omga-3 EPA et DHA) plus nos capacits cognitives et de mmoire sont faibles. De plus, les omga-3 prserveraient aussi nos capacits intellectuelles en vieillis-sant.(1) A linverse, plus on consomme dacide arachidonique, un acide gras omga-6 retrouv notamment dans la viande, plus notre mmoire est mauvaise : on oublie frquemment o sont ranges nos clefs et on perd plus facilement nos mots.(2) A linstitut pour la sant publique de Bilthoven aux Pays-bas, les chercheurs vont plus loin : ils pensent quun dficit en acides gras omga-3 prdispose lapparition de la dmence snile. Dans cette maladie, la diminution des capacits de mmoire, de concentration et de langage est tellement importante que les personnes ne sont gnralement plus capables de vivre de manire autonome.

    Plus surprenant, une rcente tude mene par des cher-cheurs de luniversit de Pittsburgh aux Etats-Unis a mis en vidence quune supplmentation en acides gras omga-3 pouvait augmenter les capacits de la mmoire de travail hauteur de 18 % chez des adultes jeunes (18 25 ans) et en bonne sant ! Autrement dit, ces graisses pourraient tre utilises pour amliorer les performances scolaires de nos chres ttes blondes, sans aucun effet secondaire. Actuelle-ment, on pense que les acides gras omga-3 permettent aux membranes cellulaires du cerveau de rester souples et quils

    Quels omga-3 pour la mmoire ?Les complments alimentaires dacides gras omga-3 peuvent tre efficaces pour amliorer la mmoire. Mais dans quels cas ? Et quelles doses ? o

    m

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    -3

    1. Van Gelder BM, Tijhuis M, Kalmijn S, Kromhout D. Fish consumption, n-3 fatty acids, and subsequent 5-y cognitive decline in elderly men: the Zutphen Elderly Study. Am J Clin Nutr. 2007 Apr;85(4):1142-7.

    2. Muldoon MF, Conklin S, Ryan CM, Yao J, Hibbeln J, Manuck SB. Cognitive function and omega-6 and omega-3 fatty acid balance. American Psychosomatic Society annual meeting, March 2007, Budapest, Hungary.

    3. Yirmiya R, Goshen I. Immune modulation of learning, memory, neural plasticity and neurogenesis. Brain Behav Immun. 2011 Feb;25(2):181-213.4. Narendran R, Frankle WG, Mason NS, Muldoon MF, Moghaddam B. Improved Working Memory but No Effect on Striatal Vesicular Monoamine Transporter Type 2 after Omega-3 Polyunsaturated

    Fatty Acid Supplementation. PLoS ONE 7(10): e46832.

    participent la production de substances spcialises dans le signalement cellulaire, les cytokines, ncessaires pour stocker et restituer la m-moire.(3)

    une question dtat desprit

    L es troubles de la mmoire peuvent se distinguer de deux manires : soit il sagit dun problme fonctionnel, sans autre symptme psycholo-gique ; soit il sagit de troubles de la mmoire qui sinscrivent dans le cadre dune dpression. Et dans le deuxime cas, cest le traitement de la dpression qui fera disparatre les problmes de mmoire.

    Pour amliorer la mmoire des adultes en bonne sant ou des personnes ges les recherches mettent en vidence que cest la teneur en DHA dans le sang qui importe : des niveaux de DHA plus levs sont asso-cis une meilleure mmoire. Une supplmentation efficace devrait apporter entre 700 et 1 500 mg de DHA par jour.(4)

    En cas de dpression, cest lEPA qui est utilis en grande quantit par le cerveau, proba-

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    blement car il y diminue linfl ammation. Les apports en EPA doivent non seulement tre levs mais les apports en DHA doivent aussi tre les plus bas possibles de manire concomi-tante pour obtenir de bons rsultats, mme si les chercheurs en ignorent la raison exacte.(5) La plupart des produits vendus dans le commerce sont peu effi caces car ils sont certes riches en EPA mais aussi trop riches en DHA. Dans ce cas prcis les compl-ments alimentaires doivent contenir 6 7 fois plus dEPA que de DHA, soit entre 2 et 4 gr par jour dEPA (2 gr tant suffi sant la plupart du temps) pour un apport en DHA situ entre 300 et 600 mg maximum respectivement.

    queLs choix pour Les vgtaLiens ?

    s i vous tes vgtarien mais sans vous autorisez la consom- mation de poissons ou vgtalien, vous pourriez tre ten-t de vous supplmenter en omga-3 dorigine vgtale (ALA), quon retrouve en abondance dans les huiles de lin, de came-line, de colza ou de noix. Malheureusement les tudes nont pas russi mettre en vidence un bnfi ce de ces omga-3 sur la mmoire. Seuls les omga-3 longues chanes EPA et DHA sont donc bnfi ques et effi caces pour ce problme sp-cifi que. Conscients de ce problme, quelques fabricants pro-posent dsormais la vente des complments alimentaires riches en DHA issus dalgues et donc compatibles avec cette thique nutritionnelle. Bien quils soient forts onreux, ces pro-duits peuvent tre utiliss pour amliorer la mmoire mais ils seront ineffi caces pour les troubles de lhumeur et il nexiste actuellement pas dextrait vgtarien riche en EPA.

    eFFets secondaires

    L es omga-3 ont la rputation dtre dangereux fortes doses. Pourtant, la trs conservatrice agence de scurit Europenne des aliments (EFSA) a t trs claire dans son der-nier avis en juillet 2012 : La supplmentation long terme en EPA et DHA combins (deux acides gras omga-3) plus de 5 gr par jour naugmente pas le risque de saignements sponta-ns et naggrave pas les saignements chez les personnes pr-disposes (par exemple qui prennent des anticoagulants ou de laspirine). Les experts ajoutent : La supplmentation en EPA et DHA jusqu 5 gr par jour naffecte pas le contrle de la glycmie ni chez les hommes diabtiques ni chez les hommes en bonne sant. La supplmentation na pas non plus dimpact ngatif sur le systme immunitaire et naffaiblit pas le systme immunitaire ni ne provoque de raction anormale de ce der-nier. (6)

    Julien Venesson

    5. Logan AC. Omega-3 fatty acids and major depression: a primer for the mental health professional. Lipids Health Dis. 2004 Nov 9;3:25.6. Scientifi c Opinion on the Tolerable Upper Intake Level of eicosapentaenoic acid (EPA), docosahexaenoic acid (DHA) and docosapentaenoic acid (DPA). EFSA Journal 2012;10(7):2815 [48 pp.].

    doi:10.2903/j.efsa.2012.2815.

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    Les huiles de eurs solarises

    Gluten, comment le bl moderne nous intoxique

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    Chaque mois Julien venesson, expert en nutrition et micronutrition et Jean-Franois astier, expert en herboristerie et en naturopathie rpondent vos questions.

    Vous pouvez nous crire : sant nature innovation, Venesson-Astier, 14 rue Charles Laffitte, 92200 Neuilly sur Seine, ou

    [email protected]

    courrier des lecteurs JUILLET 2013 n83

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    Un dficit en vitamine D ne peut pas tre la cause de tous ces symptmes qui ressemblent trangement ceux dune hypothyrodie. Pour voir le fonctionnement de la thyrode sur une prise de sang cest la valeur de la TSH quil faut observer. Daprs les chercheurs une valeur suprieure 2,5 est suscep-tible de provoquer des symptmes. Si la valeur de la TSH flirte avec la norme indique sur la prise de sang il semble intelli-gent de faire lessai dun traitement hormonal avec un mdecin endocrinologue pour voir ce quil advient de tous ces symp-tmes

    symptmes mystrieux

    Ma compagne tombe sou-vent malade en ce moment. Elle se sent fatigue, fait souvent des siestes, est sujette des change-ments dhumeur (irritabilit, d-pression), prend du poids malgr un faible apptit, est ple, sujette des pertes de cheveux et des ongles cassants et elle est frileuse. Elle est obse et suit les conseils dun nutritionniste. Nous avons dj consult de nombreuses fois le mdecin mais aucun rsultat ne sest avr probant. Elle a fait plusieurs prises de sang dj mais on ne sait toujours pas ce quelle a. Les mdecins lui ont dj dia-gnostiqu une dpression et elle est actuellement sous antidpres-seur. Ils ont test lhypothyrodie, le diabte, ont fait des bilans san-guin complet mais cela na rien donn. Ils avaient toutefois dce-l un lger manque de vitamine D. Cela peut-il tre la cause de tous ces symptmes?

    Erwan T.

    La premire chose faire est que votre pouse consulte un ostopathe comptent. Des problmes de postures sont souvent causes de beaucoup de maux durant la grossesse, dont celui de la circulation veineuse. Son foie est peut tre galement sou-tenir. Les modifications hormonales ayant lieu durant les trois premiers mois le perturbent parfois au point de ralentir le retour veineux. Un demi-citron dans un verre deau deux fois par jour pourront lui tre utile. Celui-ci a dune part une action sur le foie. Dautre part, il est riche en flavonode et en vitamine C ce qui lui apportera son lot de bienfaits sur la circulation gnrale et la tunique veineuse.

    grossesse et varices

    Mon pouse ge de 29 ans est enceinte de 3 mois et demi de notre deuxime enfant. Elle saperoit de plusieurs va-rices sur les jambes au niveau des mollets et lintrieur des cuisses. Auriez-vous quelques conseils nutritionnels ou autres afin que ces dernires ne se d-veloppent davantage voire dis-paraissent ?

    Jrmie M.

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    courrier des lecteurs JUILLET 2013 n83

    alternatifbientre

    eczma qui ne gurit pas

    Leczma est bien souvent un problme de terrain. Lorsquil nest pas dorigine allergique ou de contact, la naturopathie le considre comme lexpression dune surcharge qui nest pas correctement vacue par les organes qui filtrent les liquides de notre corps (notamment le foie et les reins). En mdecine les dernires recherches associent ce terrain un trouble du mtabolisme de la vitamine B9. Une cure de tisane dpurative qui ciblera en gnral le foie et les reins pendant deux mois fera donc srement laffaire. On pourra y associer de la vita-mine B9 sous forme particulirement active, la LEDERFOLINE 5mg (en pharmacie) raison de deux comprims par semaine. Attention galement au dficit en vitamine D qui entretient ces pathologies et bien sr lalimentation qui peut encrasser lor-ganisme : sucres raffins, laitages, mauvaises graisses, etc.

    Mon fils souffre depuis de nombreuses annes decz-ma situ autour du bassin. Il a consult auprs de mdecins g-nralistes et dermatos avec diff-rents traitements la clef mais qui nont donn aucun rsultat positif. Pouvez-vous mindiquer quels remdes ou traitements il pourrait essayer ?

    Babette S.

    diabte juvnile

    Le diabte juvnile ou diabte de type 1 est une maladie auto-immune dans laquelle lorganisme produit des anticorps contre notre propre pancras qui ne peut alors plus produire dinsuline. Les symptmes que vous dcrivez ressemblent de manire trs nette ceux dune hypoglycmie ractionnelle, consquence dune insuline mal dose (trop forte). Il faut me-surer sa glycmie avant et aprs linjection plusieurs reprises pour sen assurer et rectifier les doses avec le mdecin le cas chant. Un autre complment alimentaire ne permettra pas de rsoudre ce problme. Le mieux serait de rechercher en paral-lle les causes qui ont pu mener cette pathologie. Cela peut passer par une consultation avec un naturopathe ou la lecture dun livre comme Lalimentation ou la 3me mdecine du Dr Jean Seignalet.

    Je suis maman dun petit garon diabtique depuis sep-tembre 2012. Aprs ses injec-tions dinsulin