23
rtz Dilcønrs àe Mr.DE ï/ïoNTrcNy. trdiþn fønebre IVlr. DE PEREFI.xË'' r'f5 qui' ne-srdleve à' vôtre exennple i PPit{ d: fi cbrnmun , qui n'emprunte alLez d'e vÖtre r€pll- ta[rcn , poot d.venir luy-même itluftre dans Ie nnonde. Oue i'¿vois d'irnpatiencæ d'être en état de ptoìloäe ces bellef in{lru&ions I qot j'en.ay iin befoin preffant ! qu'il eft torijours'agreable r ããfcauoit äxprirner que l?on Penfe';'& qu'il en quéfquefois cruel de-ire le fçavoir Pal^r.puis ' qu'dn .d *o*.nt '' tout comblé que'je fuis de üot-Ëo"i "i; i, me trouve {ans-1'ímpùiffance de vous en teóriiqner monreffentiment !Il demeu- re étoufü f""?'^fb; þiópt. excés , -& quetque effort gue je faffç , *9 vois reduit à vous laifler à=p.rrf.t çs gué j.ç devrois publier à tou- te.la terre.- " .. I contefté dans le monCe Qu'il ne vous confülte eonlme fes Oracles , & qu'il ne vous défere comme à fes Juges. \¡ous avez trouvé le.fe- cret de regier f.ribirutteries, & de fixer fon in- ,, :ftabilité pãr le rnoyen de vôtre excellerit Dic- :tiorinaire., Ouvrage de tant de mains ; &-de tarÍt -d'années ,azitë éternel des expreffions rndrquées . à vôtre coin, trefor public de toutes les richeÊ ' fes cle nôtre Langue ,. dont I'Edition attenduë avec impatience, vous doit attirer la curiolitó des Iîtrangers, I'appla';diffement des François , & Ia f,aveur méme d'un,Prince , gui fait*nt tous les jours tant d'a€tions dignes cle f immortalité , a ün interêt particulier de favorifer ceux qui font les plus capables sle les rendre immor.- teiles. Quel avantage, MEssIEuRg? pour un hornrne plein de doutes touchant fa l,ançrue.'& 'quí n'a ií.n .n foy de recornmandable "que'fa docilité, d'êrre adrnis dans une Ecole il pui- -fera dans la fource c{e tous les éclairci{femens , & de toutes les belles chofes, or) il trouvera.au- tant de lViaîtres que vous avez. bien voulu qu'il eût de Compagnons ? par une efpece d'en- chirntement, itr verta naître autant de fleurs que vous y prononcercz ds paroles , il Fourra s'inf,truire & fe divertir tout enfemble. I1 n'y,a point'd'obfcurité , póint,lde nuages 7 qui ne fe d'iflìpent en \rous approchant; & com- rne dans f Univers on' voit qertains Corps., qui tout opaques & tenebreux quIls font, ne laif- -lènt pas par leur expolition au Soleil d.'en em- prunter a{fez d'éclat, pour briller eux-rBêmes à nos:ieux, öomme des allres ; ainfr , Me s- s r F u'n s , il n'y a point d'efprit obfcur'qui ne sÌéclair,e,àvos Lumieres ;.point de li ramPantrne -,if'- . *i$t;íiSf .*Þ&:,K.-i3#iK¡K¡K¡,K¡K*iKX€àKIKi,FÞK#' O a a r s orN F tr N R n deMefireHn'n-- D'oulN.rr¡ PEREFIxE oe BEAuM'oN1' Årcltez,êqøe d'e Paris, .U 'l'ø'¿ des futa'ante" de L' hó'¿¡¡EM IE F nAN'çors E ; Prnnlncle e.n r67t. à -["¿ Qb!:qf:t fait:1. nom de' ceue C'o'wpogoít t'Egt;k des Billettei;par /W"' f'Hbb¿ C x s s A'G N E s. Y. as eletlionis et| mibi -ife ) îrt ?ortet ttovten wzett?aî ct)raîîl Ge¡ctibøs þi- Regibøi. A&^ caP. 9,. &InssrEuRse, ) .' ,t j -i u n?ell pas d'auiouTd'huy qu'otr rend dès; ' ; à la-nrernoire des hommes ex-' fionneurs Puþllcs G" ¡ t{&4'

Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

rtz Dilcønrs àe Mr.DE ï/ïoNTrcNy. trdiþn fønebre dè IVlr. DE PEREFI.xË'' r'f5

qui' ne-srdleve à' vôtre exennple i PPit{ d: ficbrnmun , qui n'emprunte alLez d'e vÖtre r€pll-ta[rcn , poot d.venir luy-même itluftre dans Iennonde.

Oue i'¿vois d'irnpatiencæ d'être en état deptoìloäe ces bellef in{lru&ions I qot j'en.ayiin befoin preffant ! qu'il eft torijours'agreabler ããfcauoit äxprirner cê que l?on Penfe';'& qu'ilen quéfquefois cruel de-ire le fçavoir Pal^r.puis' qu'dn .d *o*.nt '' tout comblé que'je fuis deüot-Ëo"i "i; i, me trouve {ans-1'ímpùiffance devous en teóriiqner monreffentiment !Il demeu-re étoufü f""?'^fb; þiópt. excés , -& quetqueeffort gue je faffç , iç *9 vois reduit à vouslaifler à=p.rrf.t çs gué j.ç devrois publier à tou-te.la terre.- " ..

I

contefté dans le monCe Qu'il ne vous confülteeonlme fes Oracles , & qu'il ne vous déferecomme à fes Juges. \¡ous avez trouvé le.fe-cret de regier f.ribirutteries, & de fixer fon in- ,,

:ftabilité pãr le rnoyen de vôtre excellerit Dic-:tiorinaire., Ouvrage de tant de mains ; &-de tarÍt-d'années ,azitë éternel des expreffions rndrquées. à vôtre coin, trefor public de toutes les richeÊ '

fes cle nôtre Langue ,. dont I'Edition attenduëavec impatience, vous doit attirer la curiolitó desIîtrangers, I'appla';diffement des François , & Iaf,aveur méme d'un,Prince , gui fait*nt tous lesjours tant d'a€tions dignes cle f immortalité , aün interêt particulier de favorifer ceux quifont les plus capables sle les rendre immor.-teiles.

Quel avantage, MEssIEuRg? pour unhornrne plein de doutes touchant fa l,ançrue.'&'quí n'a ií.n .n foy de recornmandable "que'fadocilité, d'êrre adrnis dans une Ecole où il pui--fera dans la fource c{e tous les éclairci{femens ,& de toutes les belles chofes, or) il trouvera.au-tant de lViaîtres que vous avez. bien voulu qu'ileût de Compagnons ? où par une efpece d'en-chirntement, itr verta naître autant de fleurs quevous y prononcercz ds paroles , où il Fourras'inf,truire & fe divertir tout enfemble.

I1 n'y,a point'd'obfcurité , póint,lde nuages 7

qui ne fe d'iflìpent en \rous approchant; & com-rne dans f Univers on' voit qertains Corps., quitout opaques & tenebreux quIls font, ne laif-

-lènt pas par leur expolition au Soleil d.'en em-prunter a{fez d'éclat, pour briller eux-rBêmes ànos:ieux, öomme des allres ; ainfr , Me s-s r F u'n s , il n'y a point d'efprit {ì obfcur'qui nesÌéclair,e,àvos Lumieres ;.point de li ramPantrne-,if'- .

*i$t;íiSf .*Þ&:,K.-i3#iK¡K¡K¡,K¡K*iKX€àKIKi,FÞK#'

O a a r s orN F tr N EÞ R n deMefireHn'n--D'oulN.rr¡ PEREFIxE oe BEAuM'oN1'Årcltez,êqøe d'e Paris, .U 'l'ø'¿ des futa'ante"de L' hó'¿¡¡EM IE F nAN'çors E ; Prnnlnclee.n r67t. à -["¿ Qb!:qf:t fait:1. aø nom de'ceue C'o'wpogoít iø t'Egt;k des Billettei;par /W"'f'Hbb¿ C x s s A'G N E s.

Y. as eletlionis et| mibi -ife ) îrt ?ortet ttovten wzett?aî

ct)raîîl Ge¡ctibøs þi- Regibøi. A&^ caP. 9,.

&InssrEuRse, 'ì

) .',t j-i

u n?ell pas d'auiouTd'huy qu'otr rend dès;' ; à la-nrernoire des hommes ex-'fionneurs PuþllcsG" ¡ t{&4'

Page 2: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

tl4 Ara'ifax frr*cbre ãe illrr,ug Fener'lxg

traordinäìres. Ort a recomru dêpuis. Ionptempsqü'il faloit conferver }e fotrvenir des

'þrandesvbrtus aprés qu'elles avoient guitté Ia teire ; &l'on a jugé même qu'on ne polrvoit pfendre Lrntemps plirs favorable poii-r les celebrer', que ces

" rnomens de dotrleur , où les louanges ne fontplus fujettes à I'eri.vie. Auflì n'y a-T-il rien quifernble plus humain & plus raifonnabtre qrie depleurer nos. amis 'q:uand la rnorl nous leS ravir ,de jufiifier publiquernent les larmes qu'ils nousfont répandrer. & de chercher ptritôt nôtre-con-folation dans l'éloge de leur rherite : güe dansl'oubli de leur perte.

Quand vous n'auriez que ces raifons, M n s-s're u R s , pour renclre des devoirs. funebres àvos Confreres , elles feroient fans doute leeiti-:mesrmais oooí en avez cle bíen plus fortesiquifont lacertitude où nous metlaRetision Chré.tienne dê f irnmortalíté'de nos am€s fÏ.'affuran-cL' qu:elle nouS donne, qden perdant ceuxqui meurent -avant nous ) nous ne les per-dons que de vûë ; que la fin de cette viefert de commencement à une autre qui ne doitjamais finir ; que la tiaifon de l'EgÏife elt-'in-diffoluble , éternelle, indepeírdante des temps& des-fieux ; qu'íl y a des morts qui neuspeuvent fecourír par leurs prières , & qu'ìI y

"* a auf{i que nous pouVons fecourir par lesnotres.- ai"n, puifque la Raifon & Ia Foy, ia Phílo-fophie € lu Religicin , la Vertu Morale & IaVertu Cirrétiennè vous avoienr rendus debiteurscnvers l¿ memoire de'Nlef{ire Llardou.n de Pe-'refixe cle Bear:mont, Ârchevcaque de Paris ., &J'un,des Membres dê r'ôtre Coinpagnie ., jie'ne¡n'étsnne pas c¡r€ yous ayez vouhi vous acqUi-

pûr Ãqr. ,tr''14.12:þ4 e ¿ Ssit'Ç NEs. ';, ¡ffter d-e ceüe dettç, m4is jç mlétqÊne qu'pg,4eÊfein Qui ne.peu! êlre q$d loqé ,ait été fi,.riri dtu$choix-qu'on pest à pêi¡-re gxcuftt.'- & qu,]a¡4ntparmy vous tant d'hór'nmes qui é'toient caBabtres

de èeite a€tion , vorls y avez engagé le-feul quiqe l'ell pas. V'ous me fûies témoins -de

la ré-pugnanðe gtle j'çus de m'en çlaargeq. Ie -rpfrft+U,long-temps à des ordres, dont j'ay accoüt.umgde'räe fawe deç lojx, & juftern-en¡ épouva-¡rté devos luIniçres; j9, mè qçpreferrtaT déE-lon's -cpm-bjen c'Eft unê qhofe rédogtable , -que -d'avo-irpour Auditeurs les Maîtres de l"Art & les ]qgssde l'éloquçnce. La bienfeance yo¡rdroit Stç<i-oute, .ío. devalt des Pfpríts gy.i fb¡r1 au-def:fus dd yulgaire., an n'ç dît point dq çhpfe,s qo,nt:rnrrnes, & ji me voy dans i'írnpo{ìbilité.de. Y.aysen dir.e'd.eìnouvelles. .Cìar e.n effet q¡ue pui"s-jeapporter çn ce lïeu I DeE'raifonneme4s ì l,a,fcien-cä où'vorls ayez été étevez votls les fait'voii '

d-¿ns leurs principes. f)es exemples-.ì-cqg5 {ev,ôtreConfrere vous fbnt connus auf{ì bienqu'à

i

I

¡l

VÊT.' i\4ais il elÌ ternps de ferr[er les yeux'à toutes^ Gó çes

Page 3: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

ÏT6 0,arþn fi'rnebre' dà IVIr'. nn Prnnrrxe par f,lr. f/rþlri C'a ssa G ñ'È s. rf1þ propter'fernetípþ?n oPer¿,¿î¿s ef Dgmiøut, Cen'eft donc pas.pour contempler le foleil ,'com-rne difoit autrefois un Phi,lofophe, ai pour son-templêr le Ciel , comme difoit.un autre r guêTihomme a été, mís fur la terre; ce ri?eft. pas nonplus pour borner en'iuy-rnêrne fes meditatio4s

r & fes penlëes;.ce n'êlt pas enfin pour quoy quece puiffe êre de ctéé , doni la connoiffancene pourroit jamais le rendre fage , & dont Ia.poffeflion ne pourroit jamais le rendre heu-req{ , rnais c'ell pour la gioïre de Dieu.

Un des'moyens que nous avons pour arriver'à cette fin, eft llétude des Sciences.. L.es unesnous font connoître Ðieu, Ies autr.es nous fer-vent à le faire connoître aú relle des hommes 'o.l.-råi Ëï hä;""f#.ni unies ." n¿iiã lllu{tre rtrchevêque'r. qui:étoit en rnême temp$un des membres ou pour mieux. paúer un dès,ornemens de. Ia So-rbonne'& de I'Académie".Co'mine Theologien ,. íl avoit. Ia connoifance

=des per.ftóÌions dé Dieu, corrune Acacìémicienil étoii. capable d'en donner la'connoiffance auxautres; còmme Tlieologien , il reffembloit'auRefervoir qui garde ies éaux , ìomme

'{.cadé-micien , il relièrnbloit au Canal qui les diftrí-bue; comme Theologien , c'éioit. une nuée quirenfermoit en foy 14 matiere des pluyes ; com*mtj Académicien , c'étoic une nuée qui repan-doit fes pluyes fäícrables pour rendre les'ånesfécondes en ceuvres de pieté , & en fruits depénitence.

Ce n'e{l peut-être pas,fans une particuliereProvidence'de Dicu {o. ..tt. uniôn fe trou-'voit en loy , & qu'ít étoit le næud de ces deuxgrands Corps , potir leur faire conlìderer qu'ilsae- doivent pas fe prcpoier deux fins difi-eren-

G 7. tes ',.

I

II

i

i

: Ðièu,gu?Ìt ell impoflible de nier , & qtr:iÏ eft'impof{ible'de cornþrendre 1 qui éft de^d¿ns {È'dehors le rnonde r gu€ le Ciel ni. la Terre ne,renferment pcint-., -rnais qui renferme l'un &'t'.aüúe, Dieù, doit tous les.Anges font les mi-niftres & les ferviieurs,, dont.tous'les Rois fontles Lieutenans' & les fuj .eti , dont.ioutes .les crea-tllres-generalement font lés ouvrages. ce g.randÐieu ä'a que luy-même pour fa"frn', d il ucréé le rnonde pou$'fa'propre gloire TlUniver--

EP¡au". t6- Ja-

Page 4: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

rt8 Ùrdrþn fønebre de Mr, ÐE PEREF'ï{E

tes , rnais fe joindre enfernble Ptr une fa'ínte

con'fpíration pour in{lruire le rnonde" ? pour corl:

fondie l'erreùr, & pour combattre & vaincrçf iniquité.--I1';

avoit au:trefois une diþute con!ínuelle.oir. les Philofophes & les Orateurs , qui étoitentretenuë par i'orgueil -4g ryglnifme' ^ l"tOrateuis difõient .qué les Philofoplies abufoíentde leurs Efprits par d'exceflìves fubtilitez.rqu'iisconfirmoíen't leürs jours en des' contem-plationsoinuet , & qu'ils êtoient d'inco-mmodes far-deauxr'ôu po.rr le moins dlinutiles membres de

la Reiubfi{ue. L.!- Philofophes difoient aucontrare , que 1es Orateurs éntretenoient I'er-reír des o'pitiions populaires, qu'ils s'ar'nufoientà unc vaide afeóÌäti-on de langage, &' qu'ils nefe pronofoient que de donnei ãux chofes des

.o.ïl.ritt de. vrai-fernblance ,, &. d'arracher lesfuffiages des peuples en érnouvant la violencede terirs paf{ìons.^ À Dieu ne plaife que fbusla Íoy cle'ia Charité je me reprefente unq f.1.n-blabl'e difßnfion entie Ia Soibonne & llAcadé-:mie. Elle feroit d'autant plns blâ?abie r guemême entre les Payens , les plus fages recor"Ìnurent que le.ur difpirte avoít uri fondement biþnvaín , poifqo itt r,e pouvoient fe; p1fti les unsdes autres; que jamâis homme ne feroit verita-:blement ireie.ri s'ii n'étoit Fhilofopåe,: Ceft àdire. s'il ne fcavoit la morale ; & que jamaisPhitófophe ne'feroit aimer la fagellê s'il nlétoitOraceui ., c'eft à dire , s'il neÏçavoit l'art dqpar\er & d'écrire. ¡\uf{ì Periclés fut'difcipleä'.'lnuxoqore, & Demo{thene ðe Platonr dont}'éloqueñ.e e été admirée de tout tennps. Maispour ïe rien diflìmuler , cét éloc,uent - fni|fl-

par lVîr.. Pábl^¿ Ca.s-sncN.E gr Tfgfophe femble cbnd¿mnþr ïrne qualité qu'il pofì:lêdoit luy-mêrne. Saint Balite'* verfé ¿ãri¡-flIe&ure de fes Ouvragei , auflì bíen que les au-tres Feres de llEglif€; fembte aulli-à'fon-;;.*-ple rej's¡¡er llart de l'Orateur ; & pour rendreçgtle obje€iion plus forte , faint. päul dans fesdivines Epîtres livre mille

'a{fauts & milte com-

bats à Ia fcience & à l"éloquence hum¿ine. Ce-pendant puifque Platori dans fes Ecùirs eràpÏo.ye les ornemens-,oratoi¡es', & quelquefois iné-me ceux de la Poëlie; puífque ia;nr Bafrte a. é-te uir.fi.grang Orateuír gue Lrbanius, ,h;rrr*udu métier, d.it qu'il étoit le feul qui'fcrit inGpirer une ame à.fu difcorirs; puis Qu'en'frn I'in-comparabie .tpôtr.e aliegue Afanrs,- Epimenjdef V.rygdre ,. & gu'il stexprime d,'irne^ manierèli admirable; que faint Chiyfoftorne, le ficielieinterprête de fes penfées, fäìt en milîe 1ieux IePanegyrique de fbir éto{uence , ff'y u-t-ii pailieu de croire çre I'on piencl i"í le ôhans"^å;;.la dÍfficulté víent d'une éq.uivo{tie., &-qïr;'l;;n'enrend pas bien Ia lìgnificæion dés mörs ¿o"iqe¡ grg:d-s horirrrres fe font fervis I platon &-{ain1. Bafrle , n',en dourcins pâs:, en blâmariiles rJraæu.TS:: ne veulent parler grie des So_' phiftgs ¡ & fäint Paul ne stoppofe'à la fciãn.ee & à l'étoguence qu'en Ës conlid.*nt à*.ö!g^ de'ferreu{ gui s'y gliffe , du .At.: ¿. fapréfomption , de I'envie I d. l'opiniâtret¿ . ¿åla reliftance'à la foy , & de tous'les autres'Cé_fauts que,les hornnreé leur corirrnuniquent ; ìã,homrnes, dis-je, gui pet la corruptio" d. i*,nature tournent Ie bien en mal, åi abufent desmeilieures chofbs"

J'ay 'crû dlabord êne obÌigé d'entrer en ce

l

z, Ba[. de leg. líû, Gnt.

trItI

'

!

i

I

tII

I

¡e.

,+ Plal, iti Go,g

Page 5: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r6c 7raiþrføaebre dè IlIr. Dn FenerrxE ?ør ilIr. t',1ùú¿ QÀssÀGÑE$' 16ç

}'Ecriture * , & que ces venerables Evéques de

l.'Antiquité ôntéié nonfeulement ies plus gie.ux& rés piuslfuintt , mâIs -les plus do&es & les,plus ëioquens hoinmes de leur fiecle- ^ ;j'

Q,tipóurrcir exprimer le -zele. dont I'anirnoítfä Èúti;;'& oo*¡¡.o la fcience étoit delìrée-par fon zelê: quand it faifoit reflexion qu'il y a

rilneì¡fotue 'nðceflìté que l'Eglife fbít^el poi:'. feflion desbonnes Lettiés poul les fan€tifrerpar

I'efprit de la charité , pour ies confacrer à la dó'fenie de Ia foy., à La'þrcpag¿tion de l'Evangiie,pour" en éris-eii á.s uoós dè t"riomphe à l'honneuräes ónquêies & des vi€loires de Jesus-CsnrsrlCela ¿lt n neceffaire que rien ne I'e{t davan-tege.--"i;urrooë',

M e s sIE LT R s r 9ge nous fomñesélóigrrez dû commerce des infidelies r^nous vl-volti dans ta fplendeur du Chriftianifme , oùlsEglife paroît a:ujourd'huy la Mere de tant

-dep.,ipf.t, t f" Reine de tant de Souveraihs' Onioii neánmoins beaucoup de Chrétiens en quila Fov elÌ morte ou moürante ' qui nourriffentdes fehtimens coetraires au Myilere de laCroix,foit pour la pratiqier. foit poui la croyance, &qui ônt befoin dê cónver{ion r non-feulementdu côté de l'ame, mais du côfé de.l'efprit; de

forte qu'il faut necellairemerrt prendreles armes'pour iornbattre; iI faut s'é'crier avec le Fro-þtiete , Irmøcrrt r."*rrroo,eztøgiøa tè ad' occidendørn,

lirna íe ø izterficias þr'fulþas. Ne p¡uqon Pâsdire que Ia púiffance duîifcours ell plus. ne-ceflaiie danô ces derniers. temps , qn'elle^ne' l'étoit dans Ie premier âge de

-l'Eglife ì Çarc'eft alors que s'accomplit cette grande 9T.u-{ion de t'efprit de Dieri qui avoii été prédite

Paç'+ utL. cd¡. 18: lE<crl¡. tz,.

t

Page 6: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

t6z 0raþn funebre ãe IVIr. ÐE Psn¡r.rxepar*Joel & par t lfaïe;,& ceux qui recevoientIe Bâtême , recevoient avec ce Saçrement Iagrace d.es guerilbns , bìt l'eþrit de Prophe-tie, ou quelque eÀtr.e,de ces dons-funtaturelsf qtii élevoient vi{ìbleinent les D,ifcipl'es de J e -s u s -CER,r sl pardeffirs le reftq des hommes.r& q:rii fervoienf de -continuelles demoqftra-tions de la verité de nos Myfteres. CommeÐieu a privé fon Eglife de iette rngrveìIle, ily fa,ut fuppléer pu, iu force du raifonne*.át ,-par L'abondance de Ia DodÈrine ¡ p^r Ia jufti-fication des Propheties & des Ecri'tures ., pffila fuite des lumieres de la tradition Eoäefiaf-tique., enfin par 1a manifeltaticn du divin &iridilloluble enchaînemenr de nos veritez éter-nel'les.

pes , comme Gener¿ux d'r\rrnée ;. póur haran-g-uer Ie peuple comme f-ribuns, & pour opinerdans la plus_ augufte Affemblée de_la terre,ou comme Conñrts I on' comme Senateurs.Voila qui eft grand feton les-vûës .h'usraines.

'Cet-+foci,,z, zt, I Il, ++, z, I r. Cor, tz. Epk, 4.,

par Mr,t|Åbb¿, C,q.ssAcNEsì- t6g

ye per les faints l)o&eurs , leur en rendrontdes.graces immortelles dans la patrie, & les a-vantages qu'o¡r a retvez de leurs difcotirs r oude leùrs éêrits , nd feront pas feulement aufiidu¡abies que lg mondç, ils dureront autant que1?éteinité- Le Pré}at dont nous celebrons 1¿ memoire é=

toit animé par ces puiffantes conlìderations. Ilconnoillbit .qu'ii faut .$t¡e qé.1?gel qq rempspour acquerir une érudition- foildç & fälnte : ilcroyoít devoir fäire to,us fes efforts pou{ join:.d¡g en }uy, non les titres de Do-€teur & d'¡\-cadémicien, mais les qualitez qui leur ferventde-fonderRent; car I'Eglife a de grands Theg'-Iogiens qui né font pís au Corp"s de Ia Sor-bonne , & la France a d'excellens hommes deLettres , que liAcadémie ne pollede pas, maïsgu'elle fouhaiteroít de poffeder. lI airnoit I'é-tude, M as s r Eu R s,. il .aimoit l'étude qui eltvôtre innocente palfion. Comme un des meil-leurs-rnoyens pour apprendre , eft de s'impofbrle foin d'enfeiener: il a enfeisné un Cours dePhitofoBhie däns tó Cotteg. ão Pleflis. Il n'é-toit pas de ces efprits drTlìpez qui regard_eutls folitude commc'une captivité , &. Ia le€tu-Fe ou la.compolìtion

"omm. une þefne. It fâi,-

foit fes- pl,aifirs de fes tr¿yau.x , &þant rp,p^I1:d'un

1.

¡

itI

i!

I

t

III

iI

,'

i

:

i

i-l

ttI

Page 7: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r6+ \r,tiþr fønebre de M¡" oe Penmlxr

I'efprit.Vous ine voyez ínfenliblemeqt arrivé, M Es-

s I E u l-.s , à f'éndroir le pLus rennerquabie de fúvie- Ne le paffons point fans Ie'con{ìderer a-vec attention ; & pour en connoître la grAn-deur, fouvenons-rrous que la loy naturelle vou-droit'que tous les peres inftruiliffent leurs-en-fans , & que touies les meres les nourriÊfeirt ;' mais comm€ il y a de certaínes meresqui font obiigées de fe áiþenfer de ce devoir,il y a auffi des peres qui

-fe trouvant engagez

dans des occupations importantes , & ne vott-lant pas neanmoins oublier l'éCucatioir des en-fans qu'iIs ont reçûs de Ðieu , appellent des'

'Berfonnes capablel pou.r les appliquer à cetemploi , & pour leur confier le plus tendre ga-ge de leur amour & le plus cher objet de leurseþerances. le fçay bien' que nôtre Archevê-eüe : qu'on appelloit alors I'AbM de'Beau-mont, ne fut pas choilì pour Précepteur de S_.

+ ùtnhch.. z. I ,AS. +, ' IVI"

. per Mf. f .4ûbê.CjASSAcNEs. t6fM. par le feu Roy 'de glorieufe memoire : íIfut nommé par Anne dlAullriche i grânde Rei.ye &.fage Rggeqte : maís cela ne change pointl.e principe dù droit nalurel que.nous-venonsd'établir,, & ii elt torijours way de dire queles précepteurs des enfans des Rois reprefententauprés d'eux les Rois leurs peres à,I'égard de

:l'inftru€iion,des lettres ; & cette par¡iõipationqu¡on. Jeur donne de 1á piiiffanee 'õaternèIie &royale ,- rend ce choix t honorab.le ,', gu'il uepeut rien arriver de plus.glorieux , au merited'un hômme de lettres.. Cc'pendant comme cethonneur ns'leur doit pas fai¡e oubl,ier la dépen-dänce de-leur condition , & que pour devenirmaitres ils nej laiffent pas d_e demçu¡er fujets ¡il faut.qu'ils ,qardent ua certain temperament,qui e{t peut-être une ,des plus djfffrciles çho-fes du mo.nde , puis qu'il Jes oblþ à join-dre .des qualitez differentes, contrairês , & ènquelque maniere incompatibles , la léverité &Ia douceur, I'arrtorité & le refpe& , la.com-plaifance .&.'la ferineté , le commandement &i'obeïTlance.

L'Abbé de Beeurnont"fernbloit être'né pourtçnir ce miiieu. Il.fçavoit fe conduire ayec u-ne exa€te .difcretiori ; íl avoit d'aiileurs ungranti u.fage de la Cour & du monde , un air'& ,ro. civ-ilité digne de fa noble naifiínce. IIavoit I'abord âullî charmant que perfonne I'aitjarnais eu ; il avoit la prefence-tout enfembleagreable & majeftuçufe_ ; +.,i1 poffedoit tou-

_.!ðs. ces graces qui fervént; d''introdu€tio¡¡ à layerlu,

Vous ne yous attendez,pas, iM qS pt,uË',1 * g,ie m'afliire. qúe i'entre dans'ce ,clétail defirin , ã utt*frr.i*.nt & d'afiìðuité où íl eft def-

cendu.

Page 8: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

16'6 7'røìþn'føtrebre àe Mr; DE'PERET'ixs

cendu, 8t'cor¡me'eit voyanitl un atbrê'chaijgé,de .fruii:on ne fçauroit rilarguêr p.réciféntentötrell.es ont ,été ies gouttgs .de pluye & ¿le.

rbfée qui l'ortt faît croitre , fleirrir & fru€tifiêr:il ne feroit'pas ,rnoïns impollìble de fpecifier enI'inftru€tion d. nôtre 'Röy quelies ont été leschoies qui ont fait le plus d'impreffion dansfon ame -, & qui ont animé les'puiffantcs incli-R¿tiorts quti{ a'eues dév."fon'enfahce pour lesvertus Hêroïques. ' í-"' ." .'Nous voyons aujourd'huy que c?eft un d9splus grands'Monaiques qui ftit jamais ;- qrt'ilfcaît -l'art de r.egner . & qu'il le met en pra-tíque ; qdil fe"charfe dei plus grands &'desplirs fetils folns d.-" þ MònarcËîe, , _& n:ytrouve rien ni au deffüs ,' ni av deffous deltry , qu'il' n'a point d'autre Miniftre'que luy-mêrne , ni d.'autre favori que foir peuple ; $retra F'rance I'occupe fairs l'épuifer ; qg'il pour*ùoit feul gouyer$er Iês clivers [,mpires' de la

' terre ; qu?il imite les plus parfaits modeles , &' les furmonte en les irnitant ; qu'il donne de

plus grands exemples à fes enfans . qu'il n'en aïeç,i"de fes ancêties ; & que les n{oins paflìon- -

nez pour fa gloire , s'ils ne fe mettent au def:fus de tous les Rois , dempurent d'accord qu';iln'en faut poínt meftre au deffus de tuy. Nousvoyons tout ceia, & nous fçavons qui a étêfon Preeepteur. A ta verité lt y a trouvé unfoirds tres-heureux , une ame naturellementbelle & 'magnanime , utl cceur ferme & grand,un G.enie valk & füblime ; q.ui même qtrandtl n'¿uroit point eu d'éducarion , étoit caþablede ' pþrcer '& 'de d,íflìper tous i'ceb ¡uáges[o'rJ noui aãr*r.¡:*¿e

tf.t i;äieiS,.r'5or.r]vir'd'aflre à töueiltUnivers.: Cela fait''le bon-.,.'.

par IWr. fÅbb¿ C¿ssAcNEs. 16T

heur:de nôtre Prétat ; mais ce bonheur fait fagloire-; * r'il y a

-une {orte de feliciré , qui-,felon.le témoignage d'un Ancien *, a droií dten-trer dans les Panegyriques : ce doit être fansdoute celle dont nolis pãrlons maintenant,

Fté , .comm-ent eft-èe r güe_Ia vie du Roy

-le_ryrgít -pas

la gloire de fdn Frécepteur I El-rle'f¿ít la aôtre i il y eû a parmi nooì qui n'onrpoint d:'autre reiation avec'le'prince . ,io*-ðãil"{'êrre fes .fujets. Cependant nous nbtrs fai-lôns tous hohneur de nôtre Souverain : nousRous glorifions d'obéir au plus grund Rov ããi"terre ; & il n'y a point de Franlois , qui étrntarrivé aux Proïínðes 1es plus étoignéäs , ,* iË-¡loigne dene nobte & jufte n.rtE ã ú'fä;; ã;sN¿tionS , i} en preGnce rnême des autres Mo-âafquès.'. Certainerneht- on peut dire qu?eneela il eri elt des

'bons fuccés pour la touáìisä.

eomrne dèis rnauvais fuccéi 'po* -i"-ËTâfr;:

Votrs' tçavez, MEssrE uRs, quel "

-êieì"Princd donr Si¡eque fut pi¿ãeþt.'oi, ¿,-ii

""vou-s fera pas difficile de rappeller en vôtre me-$oir.e ces

-paroles iemarqriáHes, qui ont érédítes autrefois de ce Philofophe.

-+ Ársnrtur

teél.iùi .quèry præd;cabirt¿r ,l uior irud;M- iãd;i;*Neronii ,: ftd arrnffi οaitìøm

Seneque n'eft-il-pal bi.n malheureuÏ .'luv.sqí a ei¿ u groi'è å"-pã¡tììË'öì ñ;Jäi;Morale aufTi h.auf que ta-rai,ïoti nutoreile Iapuiffe porr€r , & qui par un de fes ouvrãeei_a ønt iecommandé' äuï riomméi r"

"cl.å'.r?.e ]íl eft lccuf( dlavoir ärmé la ciuau-taä;ffi:

Io_n. Qu'ef'I-ce à dire ,i'armé là: àt.lrt¿'àeNeron ¡, ElÌ-cê .gue SeneqrÍe I'avoit excité aucrime; qu'il luy ãVoit infpifér?'avidiré du fang

i:ft' + c;c. de or. Iib. z. I ,-4øf..in Græ. u!8.

Page 9: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

ï-68 \raifi;n fønebie àe lþlr' or Penrp¡xs par IVîr. Pltbb¿ CassAcNE!. 16þ

t¿nt-airner pgr ta bonté, gue reverer par faprudence , & craindre par fa valeur; ne léjail-lit-il pas quelqqe rayon de fa gloire fur fbn Pré-cepteur, & nefoúimes-ngus þas obligez d'avoirdeì penGes _de reconn-oi{fancè pour ðeluy qui acultivé les femences de verru que le ciel avoitmifes dans cette srande ame I

Penfons-nou.s "qo. lorfqu'Alexandre faífoíttent de chofes éðlatantes , Qu'il prenoit desvilles, qu'il gagnoít des batailles, qu'il fe mon-t_roit infa¡igg,bte -dans le -trav¿il , & intrepidedans te þeíit ; penfons-nous que tes vieux'Ca-pitaines , gui avoient fervi dans les arrnées du. .

Roy Phiiippe fon pere , ne fuffenr pas quelque-fois obligez de tourner leur penlëe vers-la Gre-ce où étoit demeuré..ttriflote , & de reveíllerles fentirnens d'ellime qui éroieár dûs à.e Piii.lofophe , dont leur Prince avoit été fr, heureu-fement inftruit ì Ainli 'lorfqulen fes expedi-.tions militaires , le Roy étoit I'ame de foir ar*mée ; & li I'on peut s'exprimer de Ia forte.I'artifan de fes Conquêtes ; qu'il partageoit léperil ãyec fes foldars , ou qu'il ne iè difl'inquoiùd,'avec eux qu'en s'expofant davantage ; & õu'a-prés avoir montré par fa vi€toíre qú'ii ¿ toutesIes vertus des Conquerans , il a montré pat lapaix qu'il n'en a point les vices; qu'il n'en a niI'ambition ni la violence; n'aurôit-il pas étébien raifonnable de mêler âu moins une'fois-iãnom de fon Precepteur dans les acclamadonsde fon triomphe I Si 'nous avons oublié d¿luy rendre cet honnegr pendant fa vie . re-parons cerre injuftice aprés fa morr. Í\daisgganct nous feriõns {fr? irlgrars pour ne lsfaire point , ceux qui viendront aÞrés nous -ne lailleronr pas de le faire ; quând nous m*l' Tome I, ' H " --

I---"- -qil-

ï

Page 10: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

t1o ?raífon fønebre de Mr. on PanEFlxE

querions à ce devok , \a po{lerité n'-y manque-i" put . & de tânt d'Hiftoires qui fe feront deLouïs XlV. il n'y en aura Pas une qui !e !?ar-ãì. qo. Hardouin de Perêfixe a été fì¡n Pré-óepteür , & qui par ce feul mot-n'engage toq-t.iu terre à la veneration de ce Prélat.

L'Empereur Antonin honora -d9 Ia -pourpreconfulaiie celuy qui I'av-oit élevé dar-rs les 1'et-tres , & qui éioit un Orateur celeble -r^

dontnous evons perdu les ouvrages..-L'Empe-reur Gratien eut ia méme reconnoillànce Pour

vie. vôtre vie méme auroit été l'honneur Ieptud ft¡time où vous l'euflìez élevé ; il auroitäo nott feulement plus de joye , mais plu-s -d'é-c1a5 , de vous voii regner comrne vous faitqs,que áe porter Ia thiare-fur Ia tête : & la gloire{u. voüs luy donn ez Pü 1a vôtre .ft .f grãnde,{urelIe ne feut cedef qu'à celte qu'il þolfededans Ie Ciel.-

Ott ne fçauroit erprimgr les tranþoits $-le^sraviffemens'gu'il refièntoit à' la vûë des-illuÊtres aótions ile Sa Maie{lé ; car il n'étoit pas

du nombre de ces hommes perdus d'ambition,cui n'ont pour but que leuq fortune ' & qui

d'aimcnt rièn gu'eux-rnëmes' Il aimoit l'Egìi-1€t

:

par IWr. f Åûb¿ CassAcNei. r7ife, il aimoit le Roi , il avoit Ie cæur chrdtienlã '.*it. È;;¿"ñ , ir pirtiqit"i;;;-p;;õ; !

- Deørn tirnete , Regern bonorif,cate. Il préferoitI'honneur même (ui luy étqit arcivé,

-à toutes

les graces qui en avoient été'les fuites;. il com-prenoit quelle heureufe defÌinée c'éibit pour

Juy que d'avoir donné la connoiffance de Dieuä ôeluy de tous les Princef qui en elt la plusvive irirage, & d'avoir été le þremier Prédíca-teur d'un Roy Tres-Chrétien ,- Vøs ele&ionh efimihi iJte , øt portet flutrue.lt meørn €0rarî2 Regibãs.Ooy fans douie l'on peut dire , que les Précep-teurs des Roís font leurs premiers Prédicateuri;comme les Prédicateurs font les Précepteursdes peuples I fì bien que ces derix qüalitezayant été jointes enMef{ire Hardouih de Pere-fixe , je dois le confiderer maintenant du côtéde fes prédications , & j. m'y trouve d'autantplus obligé , que I'union des qualitez Theolo-giques & âcadémiques femble être encore ícy¡receflaire : Vas eleéIionis ef milti ,f, , u, porñt'ltotnen rneøw coram gentibøi.

Je fçay que je paite devant des perfonnes furqui I'exageration ne fait point d'effei , & quifçauroient bien rabattre du prix des chofes li jeprétendois les augmenter. Ne craignez doncþoint.que je m'abändonne à des hyglrboles te--meraires, queJe fonge à vous déguífer 1¿ veri-té, comme lì vous-pouviez Ia méconnoître,& qu. fuivant cet excés indifcret, gui n'eft quetrop fuivi dans ces'r€ncontres , je tienne ¿rneconduite que je vous ay gui blâmer tant defois; mais il n'e{l pas julle aufïi, que pour évi-ter cle donner trop de louanges à vôtre Con*frere , je le prive äe celles qüi tuy font dûës.Le defir que j'ay de ten4 un miiieu raifonna-Hz btre

Page 11: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r72- Ùratfonfanebre de IWr. oç' Pnnrrne lar IVIr, l'tîùbi Ca $,s À c N-E s. t7 jrien ne $ous empêche de con'cevgir qu'il auroít'été un Prédicateur encore plus.admirablçt fr a-vec fa facilité me¡veilleufe , avec fon inépui-fable fécondité, av-ec fes raifonnemens torij oursfages, torijours folides, toûjours perfualiß , ilavõit ioint la force de S. Balile, la penetratíonde S.

-.Auguftin ., & Ia do&riné de S, Jerôme.tCette idéãn'a jámais eu d'exemple, jeie con-

feffe, elle n'èn a jamais eu, & vraifernblable-ment n'en aura jamais. Toutefois ce n'ell pasune imagination-chimerique , elle a fon fonde-,rnent dais la nature des chófes. D'aulïì par-faites creatures ne font pas des ouvrages impol:

, lìbtes à Ia Divinité , & li le Ciel n'en accordepoint à l¿ terre de li accompliès ; c'elt a{tùré-ment pour humilier les hommes,. en leur don-nant a{fez de lumiere pour connoître Ia perfe.ç-

tolr fansleur donner affez de force pour y.ar-nver.' Or quelJe eft I'application de ce raifonne-rnentl J.e veux dire par-là, MESst'EuRsr guêcoûlme nous ne l¿ilfons pas d'admirer Ciceron& S. Chrifollsme r guoy qu'ils n'ayent pastout¡à-fait rempli I'idée que nous avons conçriëde la perfe€tion, de mêrire nous ne devons þaslaiffer d'ellimer & de louer ceux qui ont un ve-ritable rnerite dans l'éloquencgr.guoy qu'ils n'é-galent pas l'élevation & lu gloire de ces deuxincomparables Genies. Si les .Anciens n'en a-voient iueé de cette forter.il {e t¡ouveroit gu'eq-tre tooË lËs Orateurs de t" Gtè". on ne þarle-roit que du feul Demo{lhene. Il auroit éto¡ftla reputation de fon rival , en le furmontantdans-cette fameufe caufe qu'ils plaiderent I'uncontre I'autre n & nous nè connoîtrions ni EÊchine, ni Demrlr,

ü frneride, ni ce LyTåi

rrcn

Page 12: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

771 hrtaifanfønebre de MnoB Ps'Rnrlxe

la perte. ¡' C'.ft au moins Ie fentiment que m'alaí{fé late€ture ¿ð f.i Sermons.J'en ay vri te plus grand'nombre que mon bonheur me fit tomber entreles mains. T'v aY trouvé une meniere droite &faine, ür c-á€tét. folide & juciicieux, une fa-ge diíþenfation des matieres faintes, des lumie-.íes Eèclefiaftiques ' une methode Pl-o-pt. pourinllruire & poúr édifier. Sans 1v9ir l?impetuo-fité des fouåres , il en produifoit les effets

' -enabattantles obftâclesrour comme I'Apôtref lesappelle . les hauteurs contraires à la fcience'deÐï.o. Îl *ot ttoit que Ia dotrceur çfl qu,elggg-'

fois4 d*, on I a cor. ro.

parMr. I'Åtb¿C¡rssA.cNEs. - tiy

l'Ffprit de Dieu. Jamais il ne fe détournoit duqhemin de la verité, pour courii aprés des phan:tômes. I1 paroiffoii-veritablemerit éirî dù Sei-

, f Nihil enim eft-inane , ,,Ï,,1rr.***, n r"T:::,fonti quàm magno flumini.'propior.

-.gaiw. püùi a, EttIrtllb, .la, c4!* l,

Page 13: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

ri! hraiþn firßebre de Mr. DE PEREF¡xE ,

gneur pour porter fon nom devant les Peuples& les iloîs I tr'nt el,:flionis eJt mi]ti rJÌe^, tit. Itfe moirtroió torìiours mãître de fa raifon ,toûiours maitre dti celle des autres , Pour lesrenäre captifs de la foy , dont il {e- -rendoitsåDtif lui-même . &'pâr tout il faifoit lui-r.'l.s iaíons du 'iuqenient & du bo4 fens ,qui font'des dons"näturels à la verité-, rrrajs.io. la grace fuppofe dans les exercices dece miniftere. Vous ðirav'ie en:un mot rnapenféeÍur Ie fujet de fes'prëdications ¡ EI-'les m'ont paru ionçûes de tellg forte, qu2il{e-roit à defirer que toirs les Prédicateurs luy fuf-fent femblablés. L'Eqlife Y gagfieroif beaucoup,puifque par ce moyðn eltê

"feíoit délivrée d'unäo*bt. itrRt¡ d'efpíits inconlidetez , qui s'en-qaqent dans cet erilploy fans y êtqe appellez, niä."Dien , ni des hbmmes , & fans-Í pPPott.taucune difpontion, ni de la gryce, !i de lana-ture. Ils ìr'y appôrtent en éffet qu'uge aveu-sle temerité. lli font bien fouvent dans uneirofonde ignorance de toutes fortes de Lettres.i3i.n ioin õ'avoir affe1 de lumíeres Pour enfei-gner , ils n'en otlt pas quelquefois a{fez Pourãppreirdre , & ils ne-fçavênt ni la Mo,ra1e, ni.lTislife , ni la Religion. Comment les fçau-roiänt-ilé I lls viveñt dans un continuel éloi-gnement de l'étude-, qui eft le canal ordinaireãont l.lieu fe fert pour communiquer aux hom-,mes la fcience ; ifs' n'ont pas l¡3.-les titres des

ouvrages les pius commuhs des Peres de 1'E-glife;"ils n. piennent jamais le foin de pirißría do€trine Ëcclelia{iique dans les fources queÐieu & fes Prophetes, J n s u s - C¡l n I s r & fesÁpôtres nous oht laidees i & fans être forite-nüs fur aucun fond , ils viennent fàire fouffrir

par Mr, f¿lbb¿CassA'GNEs' t77

Ie Seisneur par leurs di'fcours- l-L-aùorgyt flttl',ír"'D"o*;r"ï ;n fermonibøs aefiris' .Ils vien-nent, dis-je, fe.jouer de la patlence d'un auclr-

iàir.'.ni¿ii.ä, &i æomper þ &ìlt & la foi'f que

Ies ames on'rfour la jüfticè.^ Que $'I'on Jgitde ces efprits ll¿za-rdeuT r qui o-lent le Prodìure

tãã"i-Þutii- la lurniere du monde r $uc"doit19.'étr. dans les villes des Provinces tk dans les

Iieux de la .u*pãgtte, & n'y'a-t-il n1s fuj99 {ecraindre qu'il ne

-s'y cornln€tte une-rnfinlte oe

f.*Ui"¡feö aftentats'contre la dignité de la pa-

*

ì¡út* r".

Page 14: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r?8 0ro,rfon fi.tnebre de Mr, pÈ PnnsFlxB

Maís il ne feroit peut-être pas à propos^decaptiver dans ces fers les beaux & heureux Ge-niès dont l'Eglife fe fert li utiternent ; & decouper les ailés , s'il faut ainli dire, à ces rf i-stei qui ont deôuov être hardis dais leur vollons êtr. temeräirés , & qui peuvent s'aban-donner à leur 'force fans craindre d'en ëtre¿bandonnez. Pour ceux-là, Mn ssTEUR s tnôtre Prelat deltinoit des regles & un Qrt r enguoy iI firivoít I'efprit & l'eiemple de S. Char-läs r'qui ayant confideré qu'entrè tant d'ouvra-ges' des Peres de l'Eglife , il n'y en a pointõoi puille tenir lieu ð'une Rhetorique chré-tienne. fe refolut à y faire travai-ller, & y en--gagea êffe€tivement ún Evêque d'ItaÍie. Ñous{2 c,ãvóns aujourd'huy ce livre forrs Ie titre deRbetarica" Ecctef øliica. II feroit à delîrer quel'execution en erit été auflì heureufe que l'en-treprife en étoit louable, mais comrne on y afuivi fervilement l'ordre commun & la divilìonancienne , & que d'ailleurs rien n'y eft traitédans fon étenduë, cela ne fçauroit êtredegrand,ufag.e, & n'a prefque rien d'eftimable que f in-tentlon.

Il femble, Me ss rE u R sr guê la Providen-ce vous ait r,efervé ce tnvail , je puis dire quevous Ie pouvez fabe, I'o{eray dire quevous le.devez, & permettez-moy de dire encore queYous le voulez:

Vous teîoitez fans doute, puis que la Rhe-torique eft un de ces grands projets. gui ont ac- \compagné ou fuivi võtre inftitution. Il ne fe-r.a ni difficfle nineceffaire de s'y étendrefurl'é-loquence d.u Barreau , elle a.été enfeignée àCoid- par les ånciens 'r.1", genrg. judicidiir:fait #la. plus grande partie de leurs livres de Rhe-

to:

par" ilIi, fÅÚþ¿'CA ss'a G ñ.E s;: 'l'79'

tolique, & comme ils joígqoieSt u3 j'ug-ernrnt:

piotbn¿í à une éruditiori P¡ófonde-, -il.s oltjfyi:

ië ..tt. matière en la maítant. Mais c'eft 1'é-'

loqo.tt.. chqétianne qu'ils n'o-¡t PT ^tggchit.lp.,ífqo'ils ns l'ont pas connuë ; t'.tf^t-Jà orì il'þ"ot 'of.t & entreprdndre , où il faut bätir fur un;

-niã" ooi- n. foit pas emprunté , où il faut fe fai:-i. otr ittemin po,it aller äladécouverte d'un nog-'o."ä*ottd..lutt feul homme, quelque grandeque füt fon applicatioltr ne fçauroit veniràbout"de cet ouvradê. Traváitlez de concert à un li;siund t n n6uie deffein;' furmontez Pat vôtrei.r$verance les difficultez' qui fe rencontreront:äuns cette laborieufe entrepiife , faites ce prè--fènt au Chri{lianifme, Qui en recevra un frutfr'innni , faites lgy , dis-je , ce Prefent,, lotfeulement' en. vôtre langue r mals en ta lan-;* & i;pqlir. , & atti"rez-ious Par vos ve4:'l-ei-tes uèn.åi&iotts du Ciel & de la terre'' Sivous achevez ce travail que vôtre illullre Con--fræ ã fouhaïtté', iI en-aPPrendra l'executiondans le fein de la Hloiie" il en concevrá, Pourvous une reconnoiffance éternelle ; .& s'i] Peu$arriver quelque furcroît de-bonheur à Ia fouve--raine feiicité-, il fe tro-uvera-p1us heureux en vo?

tiruru:ú'ap¡és fa moril I'ac compliflèment¡

-- úrit qu'on ne s'imagiñe pas gug fa vië ne:fe foit pàtf¿e. qu'en dellimpies de{irs cornmelã.ri;¿.''iuttt ¿,i Ctrr¿tiens.

'I1 a misla rnainä'i'éoutã.'. iI a âHi , il a travaillé connme- '45-

' ãh"oêqoé ¿. PaíisJ, & foÏt dans cette grande,Vitle' øit dans 1é re{,te de fon Diocefe-r, il;á fiit åes chofes qui demanderoient. uu difco.urs,

ilii.t , & dont jè votrs pqrleray da¡rs larfuite:de celuy-cy; aprés vous aygit-Pnez' d€ F€rdoll-;

FJ" ó, ffssi

Page 15: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

¡8o Ûreiþnfitnebrc' de Mr, oE PsRnr¡xe

nef un mornent po.ur pouvoir reprendre mgsfo¡ces.

Il n'en elT pas des Prelats, €omme des Prin-ces de la terri , gui maintiénnent.la force åçsloix humaines r par la crainte des châtimdns tern-porels. Maïs'Quand les Evêques auroíent cet-te forte de puiffance , ils devroíent toûjolrstravailler à un autre deffein que celuy d. lapolitique , qui fe propofe pour but d'établirIe repos &. la feureté dans les Etats, & d'em-pêchèr que I'on n'y commette ni trahifon niviolence ; ne fe mêttant point en peir.e {'ail-leurs , lì l'on forme de mauvaifes penfées; fiI'on envie le bien d'autru.y , & fi I'on delìre\a

#o^rf de fes frere* Comrire I'Evaneile nouïenrergne que les mauvais delirs font iriminels.devant Dieu aulli-bien que les mauvaifes-ac-tions, il ne fuffit pas de ieprimer les rnéchans,il faut les convertir ; il ne fuffit pas de leurôter le pouvoir de mal faire, il fãut, leur enôter même la volonté' ; il ne f,ufüt pas deIier.leurs rnains par:la èrainte , il faui chan*ger leurs cceurs par I'arnour ; il ne fuffit þasenfin de les rendre femblables aux gens debie^n r il faut les rendre gens de biën eux-nnêrnes.

On peut juger par ce raifonnement quel doitëtre le zele',{ãs Eiêques, quelle doit être leurfoy, Ie-ur cha.rité , lêur couragg , leur travail,treur viqilance. L¿ vieilance fur tout eft effen-tielle à i'Epfcopat,. \litendite vobit ,þl uniuerfagregi , ia qøo vot Spiritat fan&øs prfitit Ep,[ro-þos regere Ecclefiarn'- Dei qttam ocqø,jøit þzgøi-ue 'þ0, Qui dit Evêque dit liirveillant ,- &eonurle guand on parle d\ir¡ Pilote 2 on. €r-

' tend' xtfl. ¿q

par IVIr, fÁb,b¿ CassAcNES. rBr

tend parler d'un homme qui gouverne effedtÍJvemen[ Ie navire , gui a la main fur le timon,& I'ceil fur la bouffole , & qúi n'abandonnepas fon vailfeau aux pa{fagers ni aux matelots ,de peur de I'abandonner à la fureur des vents& ðes tempêtes. Ài'nlì quand on parlê d'un E-ryêqué , oñ entend partär d'un thrétien quiprend foin de fon falut, & de celuy des autresfidelles, gui travaille à la fan&ification de I'E-glife, & .qqil'.n taiffe pas fa conduite à des

'é-

trangers indifferens ou mercenaires, de peur detra liirer à la cruauté des houps raviffans & à Iarage de ce lion , dont parle'faint Pierre, guitqurne de tous côtez pour chercher à devorer \les ames.--Ñd;.A,rchevêque

perfuadé , ou difons plû:tôt pénétré de cettè vériré fondämentale , 3'eftappliqué aux exercices de fon miniftçre;il a faitfon capital de fon devoir , il en a fait fontout ; il s'eft enfeveli , s'il faut ainfi parler ,dans ies fon€tions Epifcopales , Qui fd reduiifent à deux, à Ia relidence, & à tâ vilíte.

.[e voy bien que'Ia refidence dans Paris heferqit pa-s uqg louange , li on la prenoit pouiurr û'rnple-fej.our , & je ne prérens pas àufliIe louer d'avoir demeuré dans cette cwitale.du premier Roryaqme de la terre , maii d'y1avoir veillé cotrune un Pa{leur Evangeliqire;au milie-u de fon troupeau innombrabl e. * Su*?er cufiodiørn rneørn ^tløbo, Çl. fgnm- gradømfupcr rnunitiozem r U cc,ntemplabor.

Vous l'avez vrì, MEs.srÈuns, offiir"'pu-.bliquement au Pêre celelle le facrifice 'del'Agneau fans tachq :: vous,.I'avezi vri afli{ter *au cencert des louangss divines., I à la pu-.

I 7 bli.! Ileþ, z.

Page 16: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

¡82 \røifon fuaebre de Mr, DE PEREFIxE

blication des veritez Clfétiennes, & benir en'foit. fon peuple par Ia manife{tation de IaViéIi,i;

-"áotdbl.; vous tr'avez vri Paloître

d;;-i;t facrées folemnitez-, à Ia tête des a-

ã*át.ois ¿" Dieu vivant , 9ui ftofnt fèn-lìblement confolez de voir q1r.e lt Seigneurprefent dans les Temples d'une maniere'ïj"rii*fi"re y étoit fervi ¿vec une frinje ma-

ñiã¿ñ." "

* Preferitia Dei raagnificè' delec'-

løi.-t--Úoot tçavez d'ailleurs, ce qu^'il afait P.gur

les droits'de fon liege ' vons tçã:r7z qÜil .aaccompli des chofes^ qui avoient étê le dehr depiùn.oit {iecles , fÑ en avoir été fefpesan-ã;; & que joignaírt Ia refolution qE ii faut avoirpoir.l.i qiunäes entreprifes r avec la perfeve-l*ã. qui"elt nece{laire pou.r J.es4xecuter ,,il. "eu des fuccés

^Yaîtageux- a l'orcre oe Ia rll€-

iut.hi. " eui oblîgerõnt éternellement fes fuc-

"èrf"uri à revetðr la memoire de fon P-onti-

Êcat.---Maís ce n'eft pas Ià en quoy con{ifte fo!r'

plus,gran{ travaîi- 11 conli{le en cette'correËpondance mfinie qu'un Archevêque 49 Paris eftä¡iis¿ d'avoir, eh cette inconcevable muki-todr" & diverliie ¿e foins r en -ce

détail Plodi-si.o* où il faut defcendre , - & dont la feule'í*ãginrtion. m'épouvante. Aufli. je ne crøjnspas-de dire qu'îl y a lirccombé t Je veux dlre ?

ä";ir v a peidu ia fanté , & abregé fes jours,.ío'il.éR a.meuré accablé fous les ardens efforts

åð ø charité, qrt'it s'eft facrifié comme uneui&i*. aux défiri de lbn ze\e, & qu'il efl rnortU.""io"p plûtôt qu¿il n'auroit {ait, s'il ne fefrît enga$é- dans un genre de vie Il occuPe

ft,* Irúa¿h: ¿, rS"

Bar IV.Ir. 1"4ûbd Cass'acNEs. Í8¡

+ Ttr. 2e, .1 z. ?eL z.

Page 17: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

rB+ |raifon føzeûre de'Mr. pe PnRerun \

fotation de tant de pauvres, à I¿ corre&ionde tant de pecheurs , à l'édification de tantde iuftes ; èn uu rnot r à 1à conduite de tantde bhrétiên3 , dont cette grande ville. eft peu-olée I' C?e{l une chofe conftante qu'it n'y a point delïeu au monde , où it fe falG tant de- bien &tant de mal que dans Paris : il' tl'y en a poinqoù Jnst;s-CuRIsr foit e! même temPs liqroriR¿ & li offenfé ; où il"ait de plus fefvensädorateurs , & de ptus rebelles fujets-, .de plusfuperbes eiinemis r où iI voye plus d'ames dé-voiées à fon culte., gui font fa volonté com-me on la fait dans le Giel ; & plus de cæurs é-loiqnez d.e fon¿mour qui blafpliêmenrfonnomtcoñrme on le blafphême dans I'enfer : & cernélanse étonnant äe tant de grands crirnes &de tani de grandes vertus , dé tant de grandsexemples, & de tant de gr4irds fcand?lesi f.ry-ble cõmbâttre par exPerierice la penlée d'un S-Pe¡e, grri a dit-, * Sicøt ma'gna pictas ?rutcutioîurnell,'ita U magqa .imPieta¡." Le fidell"e PÞiefixe', é1û du Seígneur pourporter fon Nom devant un fi- grarud nombre deõons & de mauvais 'Chrétiens r fe rendoit lecooperateur de \a grace Pour la perfe&ionnerdani les uns . & pour la rellufciter dans les au-tres. ¡t t'éeârd ães Jultes , il travailloit à I'a-.chevement ðe t'édiÍce fpirituel ; à l'égard despecheurs , i} travaitloit à la reparation de fesiuines ; ii n'épargnoit-ni priere-nifoin pour dé:livrer de ferviiud"eles Efciaves de Satan, & pourrnaintenir en liberté les Enfans de.Dieiu. It tâ-choit par toutes fortes de rnoyens dlempêchergue lés étoiles du Roiaum,e des Cieux r 1i! ,rlA4,, à¡. ttuþit Ðu¡t,fiqn, rs*

)

tlt I'Eslife. ne tombaffent dans Ie fond de I'¿-

úi**.;"S;áé ierit.r des p-ortes de loabîme ces. a-

mes malh"ot.oiãì, qui ôtendorment fens crain-

;;; ." q;t *t;¿"t àvtrglément fur le bord

d'un li épõuvantable Préciþice* ä.äid q*ñ..f fegdndSt fon zele ilavoit

d'excellettt' o''wtiers r des Pafteurs- -éc\aiiez ' ,

ili fäät .et atr ¿.ä uttt , ceite fcience des

f.üð;t ,, áoot parle S. Gre$oire'- Vlgt guoYr

il-õã.i"i ¿;át*¿e eftil ex"emt de -Q¡r1'.Pour;;ir iÑi-r"i ¿è bonsofficiers ì N'g$'il pas

obliqé de t.áit I'ceil fur eux auffi bien- que

rìr;-i; ;.ft; ¡è fes toupes I Ne fagl-il P¿s

.q"'¡il."i donne fe.s oräres , '* .q.,Ïlil P't:l-tie earde s'ils font bien execut-ez- i N'a-t-t-I P3*

äfiü;iltd.-P;;t ïia gtoi" * à la peine I 9täJri:ii i-J-ìãd¡"urs vräv de dire , Qni ?Têef ,in falticiiødine ?.

I Þoot inlüiuire fon Clergé , pour animer cet'te fainte legion de.Prêtres. engagez .toll l?;:l-driite dans"la milice fpirituelie , ^il les. aflefrþbloit en des- Synodes , il leur enleigno¡!. tgm-merit il fäut ênfeigner les -peupleS., il leur

reprefenroit comþìð,n I'efprit facerdotal . veut

d'äitachero.tiã" iiièu, &' de détachemen,t d.u

ä;õ';"ïi-i;* -ooutóit fon ' cæur tgui 'brri-

i*r-ã. ðnarite : il leur corrununiquoit les no-ffi; ã;ûèi* æ les tendres fèntimens de fa fol-ri.il.¿. put.t*tt. : il les con¡,qrgj¡ ullîl {qïî tït-b H R I s r & de fþn .Eglife de ne IE

þoint abaldonner ,- mais,de.ioindre leurs tra-vaux aux treni'^ä'.'ruvãi¿tt føtittnir le grand

oõi¿i qoi luv.¿ioìi i*þ"re par fa vocation ' &ãã-ioo^pÉpárer les v-oyes du Seigneur ' Pourla vitite de fon Dioiefe.'- qoè-aituy1. ã. cette vilite qu'il a faite tåt;

*

Page 18: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

18ó Oraiþn fønebre c{e rtIr. DE PEREFIxE

pas travailler à défricher ces terres incultes quife trouyent dans le champ de I'Eglife I ñef¿r¡r-Íl pas, faire tous li:s èfforrs poñr arrachercés ronces & ces épines qrii des.honorent la vi.gne du Seigneur I ll Ie fãut fans doute, & c'eftce que nôtre Préiar a fait. Il s'e{l p'orté iuf-Eues dans les moindres lieux de fon bio..if. ,les habitans de la caÈrpagne en ont la memoireprefente & chere ; ili är p¿rlenr avec iove &de I'abondance de leur cæur ;, & ils mönirent.par-là r _gn€ tant de foins n'ónt pas été inuti'-.les , qu'ils onr reçrì.Ia parole de Dieu auec avi-dité , | þfceperani uerlrøm crtm omai 4,zsìditate,

&+ fpb. +.r8. | -!$, 17, .

par IVlr. t"!þbq CassÂcNEs. ¡82

cet autre lieu , qu'il æ accord'é gne- querellequi aurolt prodûit ães vengeances & ' des rneur-ties. Cte{i en ce lieu qù'il :a empêché qu'unpere & une mere ne fiffent violence à leur en-.þuttt poor luY faire embrafler la vie religieufefans v être abpellé du Cíel. C'e{t en cet au-tre li'eu qu'ilïernpêché qu'un pere & üoe rrle're n'exeica{fent une tyrannie Ëoute differente';pour retdnir auprés d'eux un enfant , qu'ilsðherifloient feloii la chair & lç tang, '& pour

s'op-

Page 19: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r88 Arøiþnfunebre dc IVIr, pB Pnnnnxn

s'oppofer en luy à I'accompliffement d'uíevocátion veritable. Il a defabulë cles ant€s,qui croyoient que I'ufure n étoit pas u! 'Pe-

ché. Il err a defabufé ci'autres qui penfoientgue les pechez d'habitude n'étoient que des pe-chez d'infirmité. il a ouvert les yeux à desChrétiens qui' s'imaginoient qle. I'ignorancedes preceptes mertoit leur confcience à cou-vert. las eleélionis eft mibi ifte , ut porte, no¿

,ureîa 'wetlm enrabt,gentibu.þ1, regibxt ..1-1^ y *

des lieux où il ¿ mõntré que Ie mãl ne cdfJè pasd'étre mal lors Quþn Ie iäit:par une"bônnein-tentiol , mais qùe le bien ce{Iä d'êue bièrñIorsQu2on le rapporte à une r¡auvaife firt; 'Iby ad'autres lieux où il a îait'connoître que la ce-Iebration du jour du Seigneur ne ccìnlìfte pasen oiliyeté , en jeux. : j&- en danfes , mais enprieres & én pratiquesrdeúertu. Il y:eti'â'd'au.itres où aprés avoir enfeigné"¿ux Fidelles; com:ment ils devoient être ðlfpofez'. Dour recevoir.le Sacrement de la ,Coniìrniutíoh , il leuladonné ce Sacrement de la force ,

'afin de les

rendre de couregeux foldats de J ¡ s u {EC s n r s r, & ðe les animer à fe détbndrðgenereufement eontre les ennemis de leur fä-}uf , ou vilibles ou invilibles. Mais qui pour-roit épuifer les'louanges dtune vilite Epifcopa-le , dont Ia foy & Ie iele font les guides.,- Iafcience & la chärité les compagn€s ," le coûra'ge & le travail les execut.ùrs"ì QueI .efprit.,qugll_e memoire, pourroit ne rien oublier dç cequi fe paffe dans

-cette expedition Apoltoli.que

óù I'on fait tant de conqüêres , où ilon te'rn-p-orte tant de vi&oires , où l'ón cuêille tantde palmes & de lauriers I C'eft une cÊry¡sfainte qui en renferme une infinité d'autres;

--- pør lllr. fÅbô¿CassA€NEs.' ¡89

c'ell piritôt' Ia lnatiere d'tlne - Hiftoire qud'

á *.'pi¿ãi.^tion ; c'efl le fîij'et non feule-rnent d'un Eloge , mais de mille Panegyrt-oues.' Id , MpssIEuR's , je reconnois qne li jeo"irdiJ d'ot Evêque quí e''it fait toutes ces cho¡

6;ãt o" ri.o o'& duns un temPs éloignez de

rìôtre lieele & de nôt're .patrie , -ce lerott ungrand aYaîtage pour ce difcours. ¿llor.s Je^Pour-íoii fuiviu pät å pas toutes les tr¿ces de f¿ ver-lo I

-i. *i.q.r.råir l.r diverfes llations ð. _f"+

"ã'irËé nu"tigétique ; il .n'y ¿uroit point 9",û

peiit-harneaul dont le nom ne Parlit avolr,deìa disnité : la moindre'riviere fembleroit Plusma¡ètru*uf. que la Seine ; & cet éloienementfavärable tt.'r:!-tóit ;;' d"ils d'effet äang q'¡-

mesination ^ 'que lei perfpe€tives en font à fé'

;;;e-d;;-l**l= Mais' ay1.e ooÞl': ce que jeãiøis au commencement de ce dJlcours I

- 9üe

ooot ne iugez p¿s des chofes comme le peuple

en iuse ! Toüs eftimez les;a&ions Par les ac-

tioiis ñrêm.s ; I'artifice ne Peut rien gagner au-prés de vous , Ia fimplicité n'y peut rien Ber-ãre ; vous fçavez que t-outes les l94ons" de ta

terré font à une égale diftance du Ciel.r & qJne

les çuvres qui ont été faites-en nos ;ours lurièt tí*s.s dë ta Seine r tre font pas moins a-

;äbi;f; biãt , póuív,i qu'ellei foient aufii?uilirï oo. Ëelles' qüi furent

-faites autrefois fur'

lãi tí"täés du Nilbu du Jourdain'---V""ín'." edmirez dónc Pas moins nôtre

Prélat ; & vous I'adrnirerez encore davantagequand-íous'aurez fait reflexion , que les charr-

t., -Oitituelles étoient perpetuel'lernent accom-

iuqùþ.t'dçs charitez tdmporelles gu'il raPPor-

ìoít au fal'ut de I'ame.T¿n-

Page 20: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

r9o ?'raíþn fønebre de Mr. DE PEREFTxE

Tantôt il releve une fa-mille qui étoit tom.-bée dans la pauvreté par un revers de fortune,tantôt 'il empêche une autre .1'y tomber.Tantôt il env'oye raffürer un prifuinier , quipreffé de la,neóef{ité, & d'1i[eurs menacé deIa juftice s'abandonnoit au defefpoir, &.vou-loit prévenir deux morts forcées Par unemort- volontaire., Tantôt il fait porter à unmalade languiffanr-l'efperance de fa guerifon,en luy fouiniffant le moyen de fecourir la na-ture pär les remedes. Tantôt il calme les in- -quietudes d.'une mere ínfortunée , qui venantde mettre un enfant au monde , fe voit con-trainte de lei nourrir , & n a point de quoy fenourrir elle-même. Tantôt it affilÌe ces enfansque I'on appelle trouvez r gui dés les premiersjours de léur vie fe voyent abandonnez deceux dont ils I'ont reçuë ; & quí font plus mi-ferables que les orphelins mêmes.

J'ay appris fur ce dernier exemple gu'unefemnie pièufe étaht allée implorer fa charitépour le fecours de ces malheureux enfans ,ðomme il n'avoit point alors d'argent , il luyfit donner un fervicìe de {avaiffelleflour Íu o.n'-dre , & en confacrer

'le prix à del aumônes fineceflaires . & fr asreables à Dieu

Les Prêíres de ia Miflion ont rendu témoi-'en uné

ues à dixfeutre foís ils avoient recû demilte livres Pour I'entfetien; & l'on fait'état qu'il don-

noit tous les ans aux pauvres dix mille écus defon revenu.

.Il ùe fe pa{fe point cle jour depuis.fa mortoù Iþn ne découvre quelqu'une dé ces æuvresñíntes , qu'il tâchoii de iäire in abfcondito , &fculement aux yeux du Pere Celellè ; & je ne

1çay

par Mr. fÅbti C¿ssacNEs. tgtQay en quoy il eft plus louable, ou d.'avoir f.aít.cês-aótioñs , "o

de les :avoir cechées ; ou.d'y '

avoir ruivi \a chaúté, ou d'y avoir fu.ryi 1'hu-milité ; 'ou d'avoir employé les biens Ecclefia- .

lliques au fecours des - pairvres , dont its font

Ie patrimoine , ou de ne s'être point fervi deçes biens , tri de ces aumônes ,- pour en fairedcs trophées d'oftentdtion.

O charitable & .humble Prél¿t : "P-icißi fa-'rnltm ruirtatibwt tøi¡; " Qooyqoe nous uyonr tõri-jours eu pour vous uìre

- liaute eftinie .' nous

confeffons que nous ne Vous eltimions'pas af-{ez, Nous

-øiøns une r€paration folenirelte à

vôtre memoire , & en même temps que Dieuvous fait part {e Ia gloire éternelie danì le Cielnous çroyons être õbli gez de vous òtrtit ð.lråoù nous pouvons contíibuer fur la terre. f/;-citti farnain airtøtibus tøis. Vous avez vaincu ceque les hommes appellent Renommée. Vousne vous êtes point-abandonné aux defirs de la

. yanité, vous avez furmonté ce vice aufli bienqu-e les autres r _gui tous comme autant d'enne-mis abatus , ou ãe captifs enchaînez fuivent Ietriomphe de vôtre verlu.

Dan-s Ia pratique de tant d'æuyres chrétíen-.ngs r daps la vûë de tant de bonnes intentions;dans Ie fort , s'il faut aigli dire , de fa ferveur,nous l'avons perdu ., il e été ravi à nos defirs& à nos efperances ,'& I'Egtife de Paris fon E-por{-e r gli croyoit en jouiíencore long-remps,ne_l'a poffedé {ue peu-d'années.

MaiS que fa mò4 a été digne de ta vie !qu'elle a été chrétidnne & faTnte ! Elle a eumille témoins qui ont été édifiez ãe la pieté deee Prélat. Ils luy ont vr3. recevoir avec

-une vi-

ve foy le facré Viatique. Ils luy onr ouï r1iiä

Page 21: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

rgz CIratfan f*aeble de Mr, ue Penrrlxs ,i ,

dlune voix mourante , les prieies qu'on faifoítpour luy dans fon agonie. Ils luy'ont oui dire

,

èn ..t åerniers rnotlens , ces paroles fi tÖu:chantes . l, ne z¡ois plu , mais jknteflt 'etcore',

,øørlez-msí nûioørt de-Dieu. -Ils-loont vû expiref'r"t uãifaít liCroix de Jes'us-C¡rRIsr , -& :

refisner humblement fon:amc entre les rnainsãe Ëetuv dont elle eft l'ouirage-darts I'oidre de'la Nat,it. , & d¿ns c-e1uy de la.Çr.ace , & dontelle doít êire à jamais le tepple dans Ie lé¡ourde la gloire. ,.' - :, " '

" ;

It e"ft mort . cet homme en'quÍ'Ie merite é-toit joint à la 'digirité , Aichevêque.;d'¡rne. vil-le . aui eft I'abregé du mond'e ' 'vlgrlant rx n-ã.it.^ Pa{leur des'amçs, Prédicateiir:vsritable-m.ttt .tpoftoliqu€ r - Prébepteur g'ul Rgirr,I'i-'nimiiabie modele'de toui les Roís , Doótçurdt ü ttts celebre Faculté le la terre , Acádé-mi.iãri

-dont Ie nom faifoit tant d'honneur à

v ôtre fcavante Compagnie.l'.uiTi.z-vous dit.' "ME

s sIEU R s', I'euflìez-vous penfé , avant fa derniere maladie qui futfiìt'oinpt. * n courte r 9u9 ce devoit être Ieorä*i.i de vos Confrérel dont vous feriee leièrvice I Il fe portoit- bien , au moins et ?Pa-tãn.é ; il n'étoit pas dans une extrême ùieilleËfe, vous enarvez-Pñmy vous qui on¡ moins de

faúté & plus d'âgé. Mais Ia mort n'a. egard nr

à la fanté, ni à l'âge r ni à la t'o¡tune 2 m au rnerl: '

æ , ti à í'amitié ; ái agx Ycelx. & aux P{er,es'Èlí. n'entend qué la-voi^x du Seigneur , & dés

ou'íl luv commânde de frapper fón coup , -ellefe rend i'executrice de I'arrêt fatal qui. a été de-

óuis,long_temps prononcé_ contre toute la race

ääifrãrir"l.'niån nous devrions être t-oûjours'

;;i;;ãl ¿. femblables évenem€ns' J1T-oitnean-

p¿rr Mr. l'Åbb¿ CAssAçNEs. Ig3

neanmoins qu'on a été, furprìs de cette mort.ö;^ rå;;-Èi.iriôi--r"tptir de ^qudlque autre , & '

aprés cela d'une autrè encore: & toute la vie fed-uæ en de pareils étonnemens r fans que I'oú.èn faffe la moindre application à foy-même,fans que -l'on forme Ltn veritable deliein de fecpnve?tir , fanq que I'on profite de tant d'aver-tïTlemens que Diêu nous ènvoye pou¡. nôtre fa-Iut. x IyI;Ji in vos rnurtew in ztiø Ægypti, et'non rediftis ad rne , dicit Dor¿iau¡.

Ces ierribles coups de foudre vous étonnentmqins qu'iIs n'étonnent le íulgaìre: !_e! leg:tures qüe vous faites vous reirdent i'objet deLa moit familier.. L'Hiftcire vous en four'nit des exemples dé toutes les'rnani_eres; la Phi-lofophie , gúi a éré appetlée la meditation <Ie lamort , €rr

-fait fon entretien le plus ordinaire,& la Morale Chrétienne qui la regarde comméI'inltant decifif de l'éternité , y raPPorte toutesfes reflexions, & la propofe inceflamment ànos penfëes.

'Il n'eft pas poflible q.ue vous, -ne règliez vôtre yie là-deffus : autlerÈent,MrsõreuRs r quelle. folidité y auroic-iÍdans la profeffion- des Lettres I Quel f¡uitpourrions--nous eþerer de nos études , & queirous ferviroit de prendre tant de foins pourfaire du progrés , dans la connoilfance des-flusbeaux Ai'ts l" A cluoy aboutiroit tout.cela I Vo-vons. Ouoy, paffér les iours & les nuits furÍa le€turè ; 'aiípiendre dei chofes r €tr oublierd'autres i faire des ouvrages , les donner âupublic ; acquerir quelque- reputation , & puisinourir ! Pour ce qui eft de cette autre repüta-.tion qui vient aprés la mort, ii n'ell pas mal-aiféde vóir que c'eft une chimere. Nous n'avons

Tom. f. I paò

ulm. q.

Page 22: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

tg4 |raìþn fønebre de Mr. ne PnREp'lxs

Dieu, dont jamais oq ne perd la lumiere fansperdré la verité , & fans devenir la proye duinenfonge & de I'illufion.

Diogãnq Laerce afeit Ia vie des Philofophes,& faini Epiphane I'hiftoire des Herelies. Onconnoît pa'r ^ces deux ottYrages , qu'il n^'y a libizarre extravagance, qu'il n-'y a lì r,non{lr_ueu-fe opinion , qie led PttitqøÞttes & les Here-tiqués., qui n'étoient pas des genies communstn'äyent conçûë , fuivie <t enléignée , Dieu lepermettant ainlì pour faire connoître à touteia terre la foiblelîe de I'efprit humain & ladéfiance que 1es hommes

-doivent avoi_r de

leurs propres forces. r\prés cela qui oleroitfe fier- à

-Ia raifon humaine ì Â4 I puiQuepsus en voyons les chrites , ies égaremens.r

par W, l''!.bb.é C as$.A c T

g ç: ¡gfles tenebres i .Ie neârt r..rendog¡ graqçE { lafoy , & attachoils-nous à en liíivre'leé .efþe.rances. :

le fçay bien que parmy les gens de lettres il. elÌ rarè d'en trouver qui s'abandonnent aux cri-mes punis par les loix temporelles. La pudeur,

-I'honnéteté, l'appticatio¡ à l'étude, I'amour dq'repos, le delir dÞ 1¿ gloire ¡ . Ieur font de puif-fans freins pour les éfojgnçr de ces fo$e.$ d'uÇ=tions ; mais "en'verité. ..Íä rofr¡il pour Ie'falut ìLes Philofophet payens n'en faifoiênt Pas moins;ils ont été pourtánd conda,rnner, de DÎeu, parcegue r comràe dit l'Apôtre, ils I'ont conúu fanslê giorifier. Nous 1ê connoiflons mieux qdilsnc-faifoient, quel fera nôtrc malheur li nous nele glorifionp,pas , fi à leur exemple nous met-tons nôtre cônfia¡ce non en luy, mais en nous;& fi nous abandonnoirs nôtre ame aux yaineq

þenlëes où ils fe, font é\evëz ? I kt; gloriatur ,iø Darnir¿o glorietør , Quíconque veuf fe glori-ß.er , 'qu'íI fe glorifie au Seigneur ; cffi en effetfi les hqmmês nous devoiçnt juger:, no_üs ârI-rions 1aiþn de nouE glorifigr gIì eüx: , Si nousnq*s de-viqns juger

.lõuç:m-êmês' r, *]nt aurion$rarlon de rlous glorlÍet en nous; mats nous nçd.evons pas être"uos jugeg ; c'eft Dieu qui doitnous juger. Në fongeo.ns à ptaire qu'à luy feul,foyons f=ès adorateuis fidelles , fuivons dans fon

*- cuite les regles qu'il nousaluy-mêmdprefcrites.' Aimons fui torrtes chofes les vertUs' chrétiennes,& donnorsaux vertus mgrales le'motif .& lafindu Chriftianifme. Ne differons jamais I'çxerci-ce ni des dnes, ni des autres , dans les temps &cians les lieux où il Ies faut pratiquer; profitons€n ce moment même de i'occalion gui s'eri

I ¿ PIe-T ¡, Csr. T,

Page 23: Académie française · 2015. 11. 13. · Created Date: 10/26/2015 3:19:35 PM

¡tsg6 hraíþìn faaeûre de IWr" DE PEREFIxE &c.

prefente , '& offrons nos prieres à Dieu Pouri'utn. d'dn Pftlat, eui était comme nôtre Pe-re Dar fa disnìté E'pifcopale ., a bien voulu ême"

nôäre Confiere p"i la fòcieté des Lettres.t O Sauv.ot do monde, Apôtre & Pontife dè

nôire confelfion , fouverain- Pafteur de nos a-mes. qui mettez .les autres Pafteurs au nombre¿le vbs ouailles., qui leurfaites rendre 'comPte<le leur adminiliraiian fpírítuelle, & qrii les ju-sez comme Ie refte des- homhgs , & même a=

iec pttrS de feverité. , no-us'fçavóns que rienn'eft pur devant vôire ?9, ,. & que, les plusgrandl Saints ont redouté la rigueur de vos ¡u-gemens. , '

" C.l.,v dont 1¿ memoïre nous affetnble en cefieu ef! mori dans la cfainre de vôtre jullice ,ðomme 1l y avoîtvÉca, ma.{s ii çft rno¡t aufliaarii-lefpetätt.. de vôtiä-miftricorde.. Il le:vité les êcueils de la préfomption, & du defef-poir où les malheureux pechèurs- font.naufragg ;il a fuivi le confcil qu'ii avoit donné à tanidemalades, qui ont fini leur vie mgrtelle' d.urantle cours dti fon rnirliitere ;,il a re{fe.'ré ell mou-rant l'uníon qu'il avoit éontraétée avec vôtreFfprit faint ,

'& .uplé-t avoír tgrijours . foûpiré

pour vous ., Qui êæi t¿ Yoy.e , la verité ,- & laii. , il voús'a confacré jufques à'fon dernierfoûpir.

Ñ. le faites donc pas gemîr loiu de vôtreprefence adorable ; oúvrei-luy le San€tuaire deia paix ; achevez promtement

-1a. purífrcation- de

toÄ ame par I'eihcace de vôrre f?ng., Faites:que Ie facrifrce de vôtre coryl ,- 9ui va être. oÊfêrt fur ces Autels , luy foit cn nronitiffi

I Conûderate Apoftolum & pontificem confef{ionis noß¡æ

Jefum. Hsb. l, ' , /

'\Panegyrigøe àø Roi , Par Mr;ler'IssoN' r97

Daignez luY accorder Ia couronne r $ue vous

lov "uu.z irê,parée par la prédeftination éter-ttèit", & äprés avôir exaucé les prie-res qlenous 'vous faifons Pour luy, exaucez le-s Prle-iestqu'il vous fera pour nous , quand vousit"J* -inrroduit

danl la Jerufalem celeltt ' &ãoé ooot l'aurez mis e.n poffef{ìon de lafouve-

t raine féticité. Ainlì foit-il. '

# å€ ;K # # # >K Xs¡K # * #É ÞK # *.â :fl.c # eK * # ¡K **

P+NEGyRIgu E dø,Ro! Lou-rs ðtV' Prø-- -)oncé le 1, Fe'arier t67t-. Par IWr' P E L r s'

's o N ,"!or¡qo, M. de Ha1lay. de,Charwâlon.,'thrchez,,êqøi'

de R1tign r. d'epø.it Årcheaêq?' /tPa,is ,'fr, ràçû à la placi de Mr. Hardou'r:nde Perefrxe"

rt

Mo NSIEuR t- j,.--. :.

-.: il ..: . íi, i 1 ' -:'-.. Cr rrd ¡\ffenbleçteVtyao¡dinaire' ,.'c€: QCItri

èoufs"dé nos. Académiciens', leurs ypux-'''Ieurvifaqe , leur attention , leur- fiIence- même: ,ro.,i ont déia dit combien ils fe fentent ho-

"áièt de vôire prefence , & touchez de vos

bontez.; rnais itõ a¡tendent de,:no): .qtelquech.ofe de.pl'us , & vqqlqnt qug j,.e'Parte'bezu-

' coup tnoins FQur Ia neòeffìté , .Que pour' 1?é-

clat:., en un,jo, ur :que nos' Iì.egi$re¡ rfiarQüe-roit'à l'avenir-entre les.plus grands & ies plusfolennels

Je ne voy.Pas un de mes-Confreres, maín-tenant ravis de fe pouvoir dire les vôcres, quipar un zele tres-jrifte PoY.r vo.us , rnais tropinjufte pplq,rnoy., tè, s^imag'nç "que je dois

j..,.., '¿" "'f 3' : di-

ìa