Accompagner le processus de

sexualisation Fabienne GALLEY RAULIN, REIMS Mai 2016

Plan

• Processus de sexualisation

• Les différences fille garçon

• Les problématiques en consultation de sexologie

• Les adolescents de demain : vers le pire ou vers le meilleur

• Une solution ?

Description du processus de sexualisation

Plusieurs étapes qui s’intègrent les unes aux autres et constituent le développement sexuel (apprentissages permanents, séquences de découverte, de vérification, de répétition et de consolidation).

Acquisitions d’habiletés liées à ces apprentissages (permis ou non)

Développement concomitant avec d’autres développements.

L’ auteur

Jean Yves DESJARDINS

-Professeur, psychologue et sexologue,

-Créateur de l’ Approche sexocorporelle. Elle s’appuie sur le concept de « santé sexuelle ». Elle incarne une vision globale et intégrative de l’exercice de la sexualité humaine : corps-mental-émotion.

Deux constantes du processus 1. la fonction excitatoire

Apparaît en premier lieu,

L’excitation sexuelle est une composante PHYSIOLOGIQUE de la tension sexuelle humaine

Se divise en deux éléments :

-Réflexe excitatoire : réflexe de vasodilatation provoqué par le sympathique pelvien (système neurovégétatif) accompagné de réactions musculaires concomitantes.

-Les lois du corps (tension, rythme, mouvement)

la manière dont chacun par ses réactions toniques, kinésiques et rythmiques fait monter son intensité excitatoire et arrive à la décharge physiologique, se définit en 4 modes.

Alimentée par des sources excitatoires

-sources liées à la réponse médullaire par le jeu des tensions musculaires (rythme, sources proprioceptives),

-Par le toucher direct (caresses, effleurement) des zones sexuelles primaires,

-Sources liées à la stimulation via l’intégration cérébrale toucher, vue, odorat, ouïe, imaginaire, anticipation positive du plaisir, plaisir perçu…

montée selon différents modes d’excitation :

Mode archaïque, archaïquo mécanique chez l’enfant,

Développement de modes plus élaborés à partir de l’adolescence

2. Le jeu

Le jeu : pierre angulaire du développement sexuel Jeux sensoriels

Jeux exploratoires

Jeux symboliques

Jeux de règles, de négociation

Jeux initiatiques…

Chaque jeu correspond à une étape du développement/ intégration de tous les jeux

• Naissance : • Présence du réflexe d’excitation génitale (vasocongestion des organes

génitaux)

• Il existe déjà in utéro.

• 6-12 Mois : Période sensorimotrice : • Jeux avec les lois du corps. Exploration des rythmes, des tensions

musculaires - reproduction de gestes ou de postures perçus comme agréables.

• 2-3 ans : Période psychomotrice • Poursuite de l’exploration des zones érogènes dans les rythmes, l’espace, et

la tonicité,

• Début de la différenciation des sexes,

• Développement de son sentiment d’appartenance à son sexe biologique,

• 3-5 ans : Période d’exploration sexuelle • Découverte des organes génitaux en terme d’exploration fonctionnelle.

• Jeux avec son sexe (baignoire…), jeux avec le sexe de l’autre.

• L’enfant s’approprie son sexe anatomique/ marqueur d’ évolution vers le sentiment d’appartenance à son sexe.

• 5-6 ans : Période de socialisation/ symbolisation • Jeux de mimétisme (docteur/papa,maman)

• Jeux de découvertes sexuelles plus élaborés

• 8 ans : Période des stratégies • Négociation des règles du jeu/intégration des valeurs comme le

respect,

• Mise en place des jeux de séduction,

• Apparition d’explorations sexuelles plus poussées++

10-13 ans : période de pré-puberté et de puberté

13 ans et plus :

-sécrétion des hormones sexuelles,

-modifications corporelles importantes

-marquage des stéréotypes,

-pulsions sexuelles,

-jeux initiatiques : premiers flirts…(stimulation de la séduction érotique),

-premières relations amoureuses.

16-18 ans et plus : Entrée dans la sexualité adulte : premier rapport sexuel,

Renforcement de l’identité sexuelle, développement de la sexodynamique (Développement des codes d’attraction sexuelle, de l’imaginaire, assertivité, intensité émotionnelle sexuelle, le désir, sentiment d’appartenance à son sexe)

Alors

différentes expériences, différents apprentissages : influence sur la santé sexuelle/ Limites ou épanouissement

• Age adulte : • Développement de la sexodynamique,

• Érotisation de son archétype

• Féminité profonde avec conscientisation de la réceptivité sexuelle et érotisation des creux,

• Masculinité profonde, conscientisation de la propulsivité, de l’intrusivité sexuelle et son érotisation

Le Processus de sexualisation

Excitation génitale/réflexe

de décharge Naissance……Adulte

Les jeux/apprentissages Naissance……Adulte

Le corps

Rythme/Tonus/amplitude

Découverte/explo/répétition/

consolidation/règles

Les Représentations

Les connaissances

Sexualité personnelle

Le Développement de la sexodynamique

Renforcement de l’archétype

Sexualité relationnelle

Développement de la sexodynamique chez l adolescent

• Désir sexuel

• Plaisir sexuel

• Codes d attraction

• Assertivité sexuelle

• Imaginaire

• Agressivité sexuelle

• Sentiment d appartenance à son sexe

Différence fille garçon

•Programmation cérébrale et libération hormonale

•Complémentarité érotique

Le cerveau des adolescentes (L. BRIZENDINE) • Des vagues d’œstrogènes et de progestérones:

• Le flux d’œstrogène dans le cerveau va activer l’ocytocine et les circuits

qui touchent au bavardage, au flirt et aux contact sociaux

• Les filles utilisent quotidiennement deux à trois fois plus de mots que les

garçons

Bavardage: Source du bonheur et de santé

Le cerveau des adolescentes Akim Bensaoud

• Des vagues d’œstrogènes et de progestérones: • Les liens par la conversation, active les centres du plaisir dans le

cerveau

• Notamment le partage des secrets de nature sentimentale ou sexuelle

• Cela active un afflux de dopamine et d’ocytocine

• A part l’orgasme, aucune gratification neurologique n’est aussi grande

Le cerveau des adolescentes Akim Bensaoud

• Des vagues d’œstrogènes et de progestérones: • Les œstrogènes ovariens stimulent la sécrétion d’ocytocine et

de dopamine tout au long de la période de fécondité

• La combinaison de dopamine et d’ocytocine constitue la base biologique de la recherche de l’intimité avec son effet réducteur de tensions.

• Cette réalité est propre au sexe féminin

Le cerveau des adolescentes Akim Bensaoud

• Les filles réagissent plus que les garçons aux pleurs d’un autre bébé et au visage humain

• Les filles, dominées par les œstrogènes et non par la testostérone, font tout pour préserver des rapports harmonieux avec les autres.

Le cerveau des adolescentes Akim Bensaoud

• Le cerveau imprégné par testostérone ne recherche pas autant les liens sociaux

• Les troubles du spectre autistique et syndrome d’Asperger, sont 8 fois plus courant chez les garçons

Lien érotique Phallo vaginal : complémentarité

Homme Femme

Point de départ

dynamique érotique

Organes génitaux Zones périphériques

Contexte émotionnel

Chaleur tendresse

anatomie Organe érectile

propulsif

Aller dans l’autre

Anatomie érotique

exogène

Organe érectile

réceptif

Attirer à soi

Anatomie érotique

exogène et

endogène

activité Oui : demande de

l’énergie

Oui : demande de

l’énergie

Lien érotique Phallo vaginal : complémentarité

Homme Femme

Le désir de coïter Point de départ de la

démarche érotique

Point d’arrivée

Zones érogènes Ciblées organes génitaux Zones plus larges

Diffusion Centrifuge (pénis, bas

ventre, torse)

Centripète (visage

cheveux…clitoris, vagin)

Courbe de tension

sexuelle

Stable : point de

référence.

érection/éjaculation

Instable : perturbation

plus rapide

apprentissage Contrôle éjaculatoire Développement de

l’ensemble des habiletés

fantasmes Images sériées

focalisées

violence

Approche plus globale :

histoire plus érotico

affective

Lien érotique Phallo vaginal : complémentarité

Homme Femme

orgasme Un seul puis période

réfractaire

Multi orgasmique

Univers sexuel La tension sexuelle de

l’homme inscrite dans

une continuité

phylogénétique

procréatrice

La femme va à la

rencontre de l’autre

pour explorer avec

l’autre les possibilités

d’expansion de son

propre univers sexuel

= puissance sexuelle

(CF art érotique

associé au sacré)

La femme initie

l’homme

Source sensorielle La vue Le toucher

26 Qui accompagne et comment?

Les parents?

L éducation nationale?

Les copains?copines?

Les sages-femmes alors?

Motifs de consultation et constat

• Méconnaissance anatomie organes génitaux externes

• Méconnaissance fonctionnement sexuel des garçons et des filles

• Sensations peu développées

• Difficultés sexuelles : Anorgasmie fréquente, trouble de l excitation, dyspareunie,

• Orientation sexuelle

• Victimes d abus sexuels

• Pas de Résonnance vaginale

Vers le pire ou vers le mieux

• Vers le pire : • Absence d éducation a la sexualité

• Sexualité de reproduction mis en avant

• Réseaux sociaux

• Internet : Copier coller

• La Fille objet

• Vers le meilleur :

• Développer l éducation à la sexualité érotique ; • Sensations à repérer/ rythme/ connaissance du périnèe

• Explication fonctionnement des garçons

• Développer intégrer cette éducation dans les familles et à l école dès le plus jeune âge

• Accompagner les nouvelles technologies

• Travail sur le sens d une relation

Solution?

• La consultation ado auprès des sages femmes : projet en Meuse

• Le travail auprès des parents (préparation à la naissance et á la parentalité)

• L éducation nationale

• L affaire de tous

Conclusion

• Formation des professionnels

• Développer la sexualité érotique

• Communiquer sur le sujet autour de vous

• Alerter les pouvoirs publics

• Une lueur d espoir : la création de centre de santé sexuelle