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A108 Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200 CA046 Pyélonéphrites aiguës obstructives à répétition : une forme atypique d’actinomycose urinaire A. Vallet a , N. Noel a , E. Teicher a , R. Bahi b , S. Ferlicot c , A. Potron d , C. Goujard a , O. Lambotte a a Service de médecine interne et immunologie clinique, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France b Service d’urologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France c Service d’anatomopathologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France d Service de microbiologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France Introduction.– Les actinomyces sont des bactéries à Gram posi- tif anaérobies, commensales du tractus oropharyngé et digestif. L’actinomycose urinaire est une pathologie exceptionnellement décrite. Patients et méthodes.– Présentation d’un cas de pyélonéphrites aiguës lithiasiques récidivantes révélant une pyélonéphrite chro- nique à Actinomyces spp. Cas clinique.– Une patiente de 47 ans, co-infectée VIH-VHC, diag- nostiquée au stade SIDA, avec une charge virale indétectable sous-lamivudine, abacavir, saquinavir, ritonavir, a eu entre janvier et octobre 2013, 4 épisodes de pyélonéphrite aiguë sur obstacle, non documentées. Ces lithiases, responsables d’une atrophie rénale droite avec lithiases intra-rénales, étaient initialement imputées à la prise d’un inhibiteur de protéase, l’atazanavir, et à une hyperuri- cémie. À chaque épisode, quelques bacilles à Gram positif étaient retrouvés à l’examen direct, interprétés comme des contaminations car les cultures étaient négatives à 48 h. La patiente était traitée ité- rativement par céphalosporines ou fluoroquinolones, ainsi que la pose de sondes JJ. Une évolution vers une insuffisance rénale chro- nique (créatinine 180 mol/L) était constatée. En novembre 2013, le scanner réalisé à l’occasion d’un 5 e épisode en 6 mois retrouvait une dilatation pyélocalicielle gauche avec infiltration périrénale, ainsi que plusieurs calculs caliciels droits et gauches, sans abcès. Devant une aggravation majeure de la fonction rénale (créatinine 320 mol/L), la dialyse était envisagée. L’ECBU mettait alors en évidence une leucocyturie (70 000 leucocytes/mL) et la présence d’Actinomyces spp. Une antibiothérapie par Amoxicilline IV. Seule à forte dose était introduite. Une néphrectomie droite élargie du rein atrophique, multilithiasique et non fonctionnel était réalisée, révélant des foyers de pyélonéphrite chronique suppurative. Après 3 mois, la patiente est apyrétique et reste asymptomatique. La créa- tinine s’est améliorée (220 mol/L). Discussion.– Les lithiases rénales pouvaient être d’origine infec- tieuse (struvite due à l’actinomyces) et/ou médicamenteuse sur les inhibiteurs de protéases rec ¸ us précédemment. Un seul cas a été publié d’actinomycose rénale lithiasique à A. Bernardiae. Ses caractéristiques bactériologiques sont proches de celles de Cory- nebacterium urealyticum, fréquemment associé à la formation de calculs de struvite. L’actinomycose rénale reste une localisation peu décrite. La majo- rité des infections sont cervico-faciales ou pelviennes, pouvant être secondaires à une chirurgie, un traumatisme ou une effraction cutanéo-muqueuse. L’origine de la colonisation rénale reste incon- nue chez cette patiente, toutefois immunodéprimée. Elle n’a eu ni dispositif intra-utérin ni chirurgie urologique et les explorations gynécologiques étaient normales. Conclusion.– Les infections urinaires à Actinomyces spp. sont rares mais peuvent être évoquées devant une pathologie lithiasique avec des pyélonéphrites à répétition avec des ECBU stériles à 48 h chez un immunodéprimé. Des cultures longues sont nécessaires pour le diagnostic d’actinomycose, dont le traitement est prolongé mais simple et dont le retentissement rénal peut être grave en cas de retard diagnostique. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.160 CA047 Actinomycose hépatique : un diagnostic différentiel rare de lésions d’allure néoplasique L. Rolland , M.A. Vandenhende , M. Hessamfar , F. Bonne , P. Morlat Service de médecine interne et maladies infectieuses, hôpital Saint-André, Bordeaux, France Introduction.– La découverte de lésions hépatiques associées à un syndrome de masse pelvien évoque en premier lieu une ori- gine tumorale maligne. Toutefois, l’évolution insidieuse du tableau clinique doit aussi faire évoquer d’autres étiologies notamment infectieuses et en particulier l’actinomycose pelvienne. Patients et méthodes.– Nous rapporterons le cas d’une patiente présentant un syndrome pseudotumoral dont les prélèvements histologiques révèleront finalement une actinomycose hépatique d’origine pelvienne. Une femme de 53 ans consulte aux urgences pour des hépatal- gies fébriles évoluant depuis quelques jours dans un contexte d’altération de l’état général. Le bilan biologique réalisé alors révèle un syndrome inflammatoire majeur avec une CRP à 250 mg/L, une anémie réactionnelle et une cholestase à 10 fois la normale sans cytolyse. Un scanner abdominal montre la présence de quatre nodules hépatiques de 3 à 6 cm de grand axe et une volumineuse masse para-utérine fistulisant au rectum. Cas clinique.– On retrouve dans l’anamnèse la survenue l’année pré- cédente d’une thrombose veineuse profonde spontanée du membre inférieur gauche pour laquelle le bilan étiologique met en évidence une mutation du facteur V Leyden et un traitement anticoagulant est poursuivi pendant 3 mois. De même, la masse pelvienne avait déjà été retrouvée sur une IRM réalisée sans investigation complé- mentaire. L’hypothèse principale retenue à ce stade est un sarcome utérin avec métastases hépatiques. Deux biopsies hépatiques seront nécessaires pour mettre en évi- dence une abcédation hépatique contenant des amas microbiens filamentaires caractéristiques d’actinomycose sans lésion suspecte de malignité. Un traitement antibiotique par amoxicilline 3 g/j est initié par voie parentérale avec un relais per os après 2 semaines permettant une franche amélioration de la symptomatologie. Trois mois après le début de l’antibiothérapie, la patiente a repris du poids ; le syn- drome inflammatoire, l’anémie et la cholestase ont complètement disparu. Un scanner de contrôle montre une diminution du volume des lésions hépatiques et de la masse pelvienne. La fistule rectale a disparu. Discussion.– L’actinomycose est une infection bactérienne, indo- lente d’évolution lente lié à un bacille à Gram positif, anaérobie strict de la flore commensale oropharyngée, du tube digestif et parfois du vagin. L’actinomycose pelvienne est le plus souvent secondaire à la présence d’un dispositif intra-utérin (retiré deux ans aupara- vant chez notre patiente). En revanche, les lésions hépatiques de l’actinomycose pelvienne ne représentent que 15 % des cas d’actinomycose. Le diagnostic d’actinomycose est difficile et tardif en raison de sa symptomatologie aspécifique (fièvre dans 84 % des cas, douleurs abdominales dans 75 %). Elle simule une origine néoplasique. Seule- ment 10 % des actinomycoses sont diagnostiquées avant chirurgie d’exérèse tumorale. Le traitement repose sur une antibiothérapie par pénicilline ou doxycycline d’une durée prolongée de 6 à 12 mois pouvant être associée à un drainage des abcès en cas de risque de rupture dans la cavité péritonéale. L’évolution est favorable mais la mortalité n’est pas négligeable du fait du retard diagnostique.

Actinomycose hépatique : un diagnostic différentiel rare de lésions d’allure néoplasique

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Page 1: Actinomycose hépatique : un diagnostic différentiel rare de lésions d’allure néoplasique

A108 Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200

CA046Pyélonéphrites aiguës obstructives àrépétition : une forme atypiqued’actinomycose urinaireA. Vallet a, N. Noel a, E. Teicher a, R. Bahi b,S. Ferlicot c, A. Potron d, C. Goujard a, O. Lambotte a

a Service de médecine interne et immunologie clinique, CHU Bicêtre,Le Kremlin-Bicêtre, Franceb Service d’urologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, Francec Service d’anatomopathologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre,Franced Service de microbiologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France

Introduction.– Les actinomyces sont des bactéries à Gram posi-tif anaérobies, commensales du tractus oropharyngé et digestif.L’actinomycose urinaire est une pathologie exceptionnellementdécrite.Patients et méthodes.– Présentation d’un cas de pyélonéphritesaiguës lithiasiques récidivantes révélant une pyélonéphrite chro-nique à Actinomyces spp.Cas clinique.– Une patiente de 47 ans, co-infectée VIH-VHC, diag-nostiquée au stade SIDA, avec une charge virale indétectablesous-lamivudine, abacavir, saquinavir, ritonavir, a eu entre janvieret octobre 2013, 4 épisodes de pyélonéphrite aiguë sur obstacle,non documentées. Ces lithiases, responsables d’une atrophie rénaledroite avec lithiases intra-rénales, étaient initialement imputées àla prise d’un inhibiteur de protéase, l’atazanavir, et à une hyperuri-cémie. À chaque épisode, quelques bacilles à Gram positif étaientretrouvés à l’examen direct, interprétés comme des contaminationscar les cultures étaient négatives à 48 h. La patiente était traitée ité-rativement par céphalosporines ou fluoroquinolones, ainsi que lapose de sondes JJ. Une évolution vers une insuffisance rénale chro-nique (créatinine 180 �mol/L) était constatée. En novembre 2013,le scanner réalisé à l’occasion d’un 5e épisode en 6 mois retrouvaitune dilatation pyélocalicielle gauche avec infiltration périrénale,ainsi que plusieurs calculs caliciels droits et gauches, sans abcès.Devant une aggravation majeure de la fonction rénale (créatinine320 �mol/L), la dialyse était envisagée. L’ECBU mettait alors enévidence une leucocyturie (70 000 leucocytes/mL) et la présenced’Actinomyces spp. Une antibiothérapie par Amoxicilline IV. Seuleà forte dose était introduite. Une néphrectomie droite élargie durein atrophique, multilithiasique et non fonctionnel était réalisée,révélant des foyers de pyélonéphrite chronique suppurative. Après3 mois, la patiente est apyrétique et reste asymptomatique. La créa-tinine s’est améliorée (220 �mol/L).Discussion.– Les lithiases rénales pouvaient être d’origine infec-tieuse (struvite due à l’actinomyces) et/ou médicamenteuse surles inhibiteurs de protéases recus précédemment. Un seul cas aété publié d’actinomycose rénale lithiasique à A. Bernardiae. Sescaractéristiques bactériologiques sont proches de celles de Cory-nebacterium urealyticum, fréquemment associé à la formation decalculs de struvite.L’actinomycose rénale reste une localisation peu décrite. La majo-rité des infections sont cervico-faciales ou pelviennes, pouvant êtresecondaires à une chirurgie, un traumatisme ou une effractioncutanéo-muqueuse. L’origine de la colonisation rénale reste incon-nue chez cette patiente, toutefois immunodéprimée. Elle n’a eu nidispositif intra-utérin ni chirurgie urologique et les explorationsgynécologiques étaient normales.Conclusion.– Les infections urinaires à Actinomyces spp. sont raresmais peuvent être évoquées devant une pathologie lithiasique avecdes pyélonéphrites à répétition avec des ECBU stériles à 48 h chezun immunodéprimé. Des cultures longues sont nécessaires pour lediagnostic d’actinomycose, dont le traitement est prolongé maissimple et dont le retentissement rénal peut être grave en cas deretard diagnostique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.160

CA047Actinomycose hépatique : undiagnostic différentiel rare de lésionsd’allure néoplasiqueL. Rolland , M.A. Vandenhende , M. Hessamfar ,F. Bonne , P. MorlatService de médecine interne et maladies infectieuses, hôpitalSaint-André, Bordeaux, France

Introduction.– La découverte de lésions hépatiques associées àun syndrome de masse pelvien évoque en premier lieu une ori-gine tumorale maligne. Toutefois, l’évolution insidieuse du tableauclinique doit aussi faire évoquer d’autres étiologies notammentinfectieuses et en particulier l’actinomycose pelvienne.Patients et méthodes.– Nous rapporterons le cas d’une patienteprésentant un syndrome pseudotumoral dont les prélèvementshistologiques révèleront finalement une actinomycose hépatiqued’origine pelvienne.Une femme de 53 ans consulte aux urgences pour des hépatal-gies fébriles évoluant depuis quelques jours dans un contexted’altération de l’état général.Le bilan biologique réalisé alors révèle un syndrome inflammatoiremajeur avec une CRP à 250 mg/L, une anémie réactionnelle et unecholestase à 10 fois la normale sans cytolyse. Un scanner abdominalmontre la présence de quatre nodules hépatiques de 3 à 6 cm degrand axe et une volumineuse masse para-utérine fistulisant aurectum.Cas clinique.– On retrouve dans l’anamnèse la survenue l’année pré-cédente d’une thrombose veineuse profonde spontanée du membreinférieur gauche pour laquelle le bilan étiologique met en évidenceune mutation du facteur V Leyden et un traitement anticoagulantest poursuivi pendant 3 mois. De même, la masse pelvienne avaitdéjà été retrouvée sur une IRM réalisée sans investigation complé-mentaire.L’hypothèse principale retenue à ce stade est un sarcome utérinavec métastases hépatiques.Deux biopsies hépatiques seront nécessaires pour mettre en évi-dence une abcédation hépatique contenant des amas microbiensfilamentaires caractéristiques d’actinomycose sans lésion suspectede malignité.Un traitement antibiotique par amoxicilline 3 g/j est initié par voieparentérale avec un relais per os après 2 semaines permettant unefranche amélioration de la symptomatologie. Trois mois après ledébut de l’antibiothérapie, la patiente a repris du poids ; le syn-drome inflammatoire, l’anémie et la cholestase ont complètementdisparu. Un scanner de contrôle montre une diminution du volumedes lésions hépatiques et de la masse pelvienne. La fistule rectale adisparu.Discussion.– L’actinomycose est une infection bactérienne, indo-lente d’évolution lente lié à un bacille à Gram positif, anaérobiestrict de la flore commensale oropharyngée, du tube digestif etparfois du vagin.L’actinomycose pelvienne est le plus souvent secondaire à laprésence d’un dispositif intra-utérin (retiré deux ans aupara-vant chez notre patiente). En revanche, les lésions hépatiquesde l’actinomycose pelvienne ne représentent que 15 % des casd’actinomycose.Le diagnostic d’actinomycose est difficile et tardif en raison de sasymptomatologie aspécifique (fièvre dans 84 % des cas, douleursabdominales dans 75 %). Elle simule une origine néoplasique. Seule-ment 10 % des actinomycoses sont diagnostiquées avant chirurgied’exérèse tumorale.Le traitement repose sur une antibiothérapie par pénicilline oudoxycycline d’une durée prolongée de 6 à 12 mois pouvant êtreassociée à un drainage des abcès en cas de risque de rupture dansla cavité péritonéale.L’évolution est favorable mais la mortalité n’est pas négligeable dufait du retard diagnostique.

Page 2: Actinomycose hépatique : un diagnostic différentiel rare de lésions d’allure néoplasique

Abstracts / La Revue de médecine interne 35S (2014) A86–A200 A109

Conclusion.– L’actinomycose pelvienne est une affection rare dediagnostic tardif en raison d’une symptomatologie aspécifique etde lésions radiologiques évocatrices de néoplasie. Il faut savoirl’évoquer devant un syndrome inflammatoire clinico-biologiqueassocié. Le traitement repose sur une antibiothérapie pendant plu-sieurs mois.Pour en savoir plusWong VK, et al. BMJ 2011;343:d6099.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.161

CA048L’actinomycose : un diagnostic à nepas oublierT. Hachicha a, M. Koubaa a, F. Smaoui a,B. Hammami a, C. Marrakchi a, D. Lahiani a,A. Hammami b, M. Ben Jemaa a

a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisieb Laboratoire de microbiologie, CHU Habib-Bourguiba, Sfax, Tunisie

Introduction.– Infections longtemps torpides, les actinomycoses seprésentent souvent sous forme pseudotumorale et sont rarementévoquées. Le but de ce travail était de préciser les particularitésépidémiologiques et cliniques ainsi que les aspects diagnostiqueset évolutifs et la prise en charge thérapeutique des actinomycoses.Patients et méthodes.– Étude rétrospective réalisée au servicedes Maladies Infectieuses entre 1991 et 2013. Le diagnosticd’actinomycose était retenu sur les critères microbiologiques et/ouhistologiques.Résultats.– Il s’agissait de 10 cas (7 hommes et 3 femmes). L’âgemoyen était de 36 ans. Cinq patients avaient une origine rurale.Une patiente était immunodéprimée et une autre avait desmalformations artério-veineuses. Le diagnostic était retenu micro-biologiquement dans 4 cas et histologiquement dans 6 cas avecun délai moyen de 78 [50–105] jours. Les localisations del’actinomycose étaient cervico-faciale (4 cas), cérébrale (3 cas),musculaire (2 cas) et disséminée (2 cas). L’antibiothérapie était àbase de pénicilline A dans 90 % des cas. La durée moyenne du trai-tement antibiotique par voie intraveineuse était de 24 (10–55) jourset de 3 (1–14) mois par voie orale. Le recours à un traitement chirur-gical adjuvant était noté dans deux cas. L’évolution était favorabledans tous les cas.Discussion.– Actinomyces est une bactérie qui peut envahirn’importe quel organe avec une prédilection pour la région cervico-faciale (50–60 %). La symptomatologie clinique polymorphe et nonspécifique explique le retard du diagnostic. La culture bactérienneest longue et fastidieuse. La prise en charge est le plus souventmédico-chirurgicale. Les bêtalactamines et plus particulièrementles pénicillines G et A sont les molécules de premier choix avec unedurée totale de 6 à 12 mois.Conclusion.– En raison de la grande variété des présentations cli-niques et la multiplicité des diagnostics différentiels (tuberculose,néoplasie), l’actinomycose doit être gardée à l’esprit du clinicien.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.162

CA049Les infections à Cryptococcusneoformans : étude descriptiveM. Koubaa a, B. Hammami a, Z. Sellami a,C. Marrakchi a, E. Elleuch a, D. Lahiani a, A. Ayedi b,M. Ben Jemaa a

a Service des maladies infectieuses, CHU Hédi-Chaker, Sfax, Tunisieb Laboratoire de mycologie-parasitologie, CHU Habib-Bourguiba,Sfax, Tunisie

Introduction.– La cryptococcose est une infection fongique émer-gente, opportuniste, grave et de diagnostic difficile. Elle survientchez les immunodéprimés essentiellement les sujets infectés par le

VIH, mais se voit de plus en plus chez les immunocompétents. Sonsiège de prédilection est neuro-méningé mais l’atteinte pulmonairen’est pas rare. L’objectif de notre travail était de préciser les aspectsépidémiologiques, cliniques, diagnostiques et thérapeutiques aucours de la cryptococcose.Patients et méthodes.– Il s’agissait d’une étude rétrospective menéedans un service de maladies infectieuses entre 1996 et 2012. Le dia-gnostic de cryptococcose a été confirmé par une étude mycologiqueet/ou anatomopathologique.Résultats.– Nous avons colligé 27 cas (22 hommes et 5 femmes).L’âge moyen était 32 ans. Parmi les facteurs prédisposants, nousavons noté l’infection au VIH (18 cas), la greffe d’organe sous traite-ment immunosuppresseur ou corticothérapie au long cours (2 cas),le diabète (2 cas), le séjour prolongé en réanimation (2 cas) et unehémopathie maligne (2 cas). Trois de nos patients étaient immu-nocompétents. La présentation clinique était variable avec uneméningite lymphocytaire (23 cas) et des cryptococcomes pulmo-naires et/ou cérébraux (3 cas) et ganglionnaire (1 cas). L’examendirect à l’encre de chine était positif dans le liquide céphalorachi-dien dans 22 cas (96 %) et dans le liquide d’aspiration ou du tissubiopsié dans 3 cas de cryptococcomes (75 %). L’examen anatomopa-thologique des cryptococcomes a confirmé le diagnostic chez tousles cas. Seulement 12 patients avaient un bon suivi. L’amphotéricineB a été prescrite en association au fluconazole chez 8 patients.L’évolution était favorable dans 58 %.Discussion.– L’infection cryptococcique revêt des tableaux cliniquesdivers, touchant différents organes et allant de l’infection pulmo-naire asymptomatique à la méningo-encéphalite. Le pronostic dela cryptococcose dépend surtout de la présentation clinique et duterrain sous-jacent.Conclusion.– La cryptococcose demeure une affection rare tou-chant essentiellement le sujet immunodéprimé. Son expressionclinique est variée mais la localisation neuro-méningée reste laplus fréquente. La confirmation du diagnostic se base sur l’étudemycologique et/ou anatomopathologique. Un diagnostic rapide etun traitement médico-chirurgical adapté peuvent améliorer le pro-nostic.

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2014.03.163

CA050Association leishmaniose viscérale etleishmaniose cutanéo-muqueusemimant une granulomatose avecpolyangéiteH. Bouziane , N. Rihani , J. Smaali , M. Moudatir ,K. Echchilali , F.Z. Alaoui , H. El KabliMédecine interne, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc

Introduction.– L’association leishmaniose viscérale et leishma-niose cutanée est exceptionnelle au maghreb. L’atteinte viscéraleconditionne le pronostique. Leur aspect clinique et anatomopatho-logique peut simuler une maladie de Wegener. C’est le cas de notrepatiente.Patients et méthodes.– Nous rapportons un cas de leishmaniose vis-cérale et cutanéo-muqueuse (cutanée, nasale et laryngée) dont laprésentation clinico-histologique trompeuse mimait une granulo-matose avec polyangéite.Résultats/observation.– Un patient de 36 ans originaire du sud duMaroc a été hospitalisé pour bilan d’une granulomatose laryngée.Le début de la symptomatologie remonte à 5 ans avant son admis-sion par une atteinte cutanée faite de papules infiltrées du dos dela main et de l’avant-bras droit. Quatre ans plus tard il présentedes épistaxis unilatérales récidivantes avec sensation d’obstructionnasale, associées à une dysphonie, dysphagie et dyspnée haute avecépisodes de suffocation ayant nécessité une trachéotomie, le toutévoluant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’étatgénéral. L’examen ORL avait trouvé une masse tissulaire du vesti-bule nasal droit ulcérée par endroits accolée au septum médian et