16
THE TECHNICIAN JOURNAL D’INFORMATION DES ENTRAÎNEURS • N O 20 • MARS 2003 Editorial: Vivre dans la rue L’entraîneur de juniors idéal De joueur à entraîneur Interview: Zico L’âge d’or pour les entraîneurs AFP EMPICS EMPICS

AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

THETECHNICIAN

J O U R NAL D ’ I N F O R MATI O N D ES E NTR AÎN E U RS • N O 20 • MARS 2003

Editorial: Vivre dans la rue

L’entraîneur de juniors idéal

De joueur à entraîneur

Interview: Zico

L’âge d’or pour les entraîneurs

AFP

EMP

ICS

EMP

ICS

Page 2: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

2

«Vous n’êtesjamais trop vieux pour avoir

une enfance heureuse.»

Dicton japonais

COUVERTURE● Michael Owen: du football des rues au plus haut niveau avecle FC Liverpool. (EMPICS)

Photos de gauche à droite:● Zico.

● Football dans la rue.

● Bobby Robson et Ronaldo avec la Coupe des vainqueurs de coupe conquise en 1997 avec le FC Barcelone.

PRODUCTIONAndré VieliAtema Communication SA Imprimé par Cavin SA

RÉDACTIONAndy RoxburghGraham TurnerFrits Ahlstrøm

BO

NG

AR

TS

EMP

ICS

EMP

ICS

Wayne Rooney, qui a célébré sa première sélection avec l’équipe nationale Ad’Angleterre contre l’Australie, continue à jouer dans la rue.

Ronaldo, un «pointu» pour battre la Turquie.

I M P R E S S U M

Page 3: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

3

Vivre dans la rue

C’était l’heure du déjeuner à Turin et,tandis que d’autres personnes autourde la table discutaient du match de laLigue des champions de l’UEFA quiaurait lieu le soir même au Stadio DelleAlpi entre Juventus et ManchesterUnited, Roberto Bettega, vice-présidentde la Juve et ancien joueur vedette,me parlait du football de rue. «Bienque j’aie été attaché à ce club dès l’âgede neuf ans, la plus grande partie demon développement s’est déroulédans les rues – c’est là que j’ai exercéet affiné mes qualités de base», affir-mait Roberto qui remporta sept cham-pionnats pour la «vieille dame» deTurin et qui porta 42 fois le maillot del’équipe nationale italienne. Ce quitrouble Roberto, qui joua aux côtés dePlatini, Rossi, Boniek et d’autres gloiresdu football, c’est le style autoritaire de nombreux entraîneurs de juniors.Avec la passion d’un lutteur de rue, il ajouta: «Les jeunes joueurs ont besoinde temps pour s’exprimer librement,pour la spontanéité. Leurs entraîneursdoivent regarder et écouter davantageet donner un peu moins d’instructions».Dans de nombreuses régions d’Europe,le football de rue a presque disparumais la philosophie et la mentalitédemeurent valables. Le football de rueétait axé sur le joueur, compétitif, habileet correct et le jeu sur une petite sur-face, avec le un contre un comme élément clé, était la forme fondamen-tale du football pratiqué. Les jeunesexerçaient des heures durant des feintes et des techniques de passe etde tir, utilisant un mur comme parte-naire. L’amour du football imprégnaittoutes les activités et les coupes et les médailles (motivation extrinsèque) n’avaient pas une signification immé-

diate pour les ardents jeunes rêveursqui se consacraient à la balle et quiétaient perdus dans la poésie du jeu.L’UEFA, à travers son programme defootball de base, s’est engagée à soutenir les associations et les clubsdans leurs projets destinés aux com-munautés et leurs programmes dedéveloppement des joueurs. Les diri-geants du football sont extrêmementconscients que la perte de l’environ-nement de la rue, en particulier dansles régions industrielles, a provoquéun plus grand besoin d’installationsd’entraînement, de places où l’onpuisse jouer librement et d’un équipe-ment approprié. Mais il y a égalementune demande croissante pour desentraîneurs bien formés disposant desconnaissances spécifiques et de lacapacité de travailler avec de jeunesjoueurs. Exactement comme l’arbitreintelligent sait faire la différence entreune faute, un plongeon et un taclecorrect, l’entraîneur de juniors sensiblesait quand il faut imposer des exer-cices, quand il faut enseigner avec créativité et quand il faut encouragerl’indépendance et la libre expression.Tous les joueurs, même les vedettes,ont été une fois des joueurs débu-tants. Chaque dimanche matin, quandil était jeune garçon, Michael Owendu FC Liverpool jouait des matches à2 contre 2 avec son père et ses deuxfrères aînés. Ronaldo prétendit queson but, inscrit grâce à un «pointu»,contre la Turquie en demi-finale de laCoupe du monde était le fruit de sesexpériences en futsal (5 contre 5)tandis qu’il n’était qu’un jeune joueur.Wayne Rooney, attaquant d’Evertonâgé de 17 ans, qui est récemmentdevenu le plus jeune joueur à évolueren équipe d’Angleterre, joue encoredans les rues avec ses amis. C’estune maxime du football: si les racinessont fortes, le jeu grandira et fleurira.Alors que les installations s’améliorentet que les programmes deviennent deplus en plus perfectionnés, le dangerest que certains perdent la vue du

cœur et l’âme du jeu. Les entraî-neurs qui ont une mentalité de rue,qui apprécient la valeur du jeu débridé, la libre expression et la pas-sion, ne permettront jamais au football de devenir stérile et méca-nique. Un dicton japonais affirme:«Vous n’êtes jamais trop vieux pouravoir une enfance heureuse». Pour l’entraîneur de juniors, cela setraduit en un message simple: reste jeune dans ton cœur – c’estun sentiment que Roberto Bettegaapprouverait entièrement.

Un geste affectueux de Géard Houllier pour Michael Owen à sa sortie du terrain.

É D I T O R I A LPAR ANDY ROXBURGH,DIRECTEUR TECHNIQUE DE L’UEFA

EMPI

CS

Page 4: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

La Coupe Méridien, mettant aux prisesles quatre meilleures équipes desmoins de 17 ans d’Afrique et d’Europe,s’est achevée par la victoire de l’Europesur une confortable marge de 36 pointsà 6. Voilà qui a donné matière à penser.Deux ans plus tôt, dans la région deBari dans le sud de l’Italie, la victoire del’Europe 35-8 avait été obtenue dansles circonstances atténuantes d’untemps et de conditions de jeu très peuafricaines. Le résultat obtenu en Egyptea souligné que si personne ne contes-tait la richesse du talent du football afri-cain, les Européens étaient supérieursen termes de concentration et de cons-cience tactique. Plutôt que de se don-ner des tapes dans le dos, les questions qui ont été transmises aux formateursd’entraîneurs au Portugal étaient desavoir si nous faisions suffisammentpour former les jeunes talents; et quel-les qualités étaient demandées à la foisde la part des joueurs et de la part desentraîneurs durant cette phase essen-tielle de développement.

Le point de vue des entraîneursIl y a des signes clairs qui indiquent queles paramètres de l’entraînement desjuniors ont changé depuis le concept

traditionnel du maître transmettant desconnaissances aux élèves. Et les entraî-neurs européens présents en Egypte – Dick Bate (Angleterre), Luc Rabat(France) Juan Santisteban (qui a unenouvelle fois gagné avec l’Espagne) etPierre-André Schurmann (Suisse) – ont souligné que les qualités humainessont, de nos jours, aussi importantesque les aptitudes didactiques, si cen’est plus. A leurs yeux, l’entraîneur dejuniors a autant besoin d’être une figure paternelle et d’avoir une influencetranquillisante que d’être un éduca-teur et un entraîneur de techniques.Cette combinaison signifie que l’entraî-neur de juniors idéal est compréhensifet créatif tout en étant un partisan dela discipline et un psychologue éveillé.Durant ces journées, ils ont estimé que les joueurs ne devaient pas rece-voir constamment des instructions. Il ont plutôt besoin d’être placés dansdes situations où ils doivent résoudreun problème et d’être stimulés pourdévelopper leur propre talent inné.En termes de métier, le profil de l’entraîneur de juniors idéal impliquel’enthousiasme, le dévouement à lapromotion des jeunes joueurs en plusde la formation de l’équipe, des qua-

4

Juan Santisteban a conduit l’équiped’Espagne à de nouveaux succès.

PENDANT LES PREMIERS MOIS DE L’ANNÉE, DEUX ÉVÉNEMENTS ONT PROVOQUÉ DES RÉFLEXIONS

SUR LE PRÉSENT ET L’AVENIR DU DÉVELOPPEMENT DES JUNIORS. LE PREMIER A ÉTÉ LA COUPE MÉRIDIEN

DISPUTÉE EN EGYPTE À LA FIN JANVIER ET LE DEUXIÈME, LE 13E COURS DE L’UEFA POUR LES FORMATEURS

D’ENTRAÎNEURS, QUI S’EST DÉROULÉ À VILAMOURA DANS LE SUD DU PORTUGAL.

L’entraîneur de juniors idéalEM

PIC

S

UEF

A

A. N

AB

IL

A. N

AB

IL

LE GROUPE

DE DÉMONSTRATION

À L’EXERCICE

À VILAMOURA.

LES CAPITAINES

DES QUATRE

ÉQUIPES EUROPÉENNES

GAGNANTES DE LA

COUPE MÉRIDIEN.

ANGLETERRE-

NIGERIA

EN

COUPE MÉRIDIEN.

Page 5: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

lités d’enseignant et d’organisateur. En même temps, il doit être honnête et suffisamment fiable pour mériter le respect. Sur le terrain d’entraînement,il faut qu’il soit un instructeur patienttout en étant exigeant; il doit insisterpour que ses joueurs aient cons-tamment pour objectif l’amélioration de leur niveau de jeu. Des qualités deleader font donc partie de l’équation et les entraîneurs consultés ont admisqu’avoir été un joueur professionneldonnait à n’en pas douter un atout debase à l’entraîneur de juniors.Dans la colonne de ce qu’il fallait évi-ter, les entraîneurs ont estimé que l’arrogance, l’indécision, la faiblesse dela personnalité, le manque de vision oud’imagination plus des facteurs humainstels que le manque de loyauté, unedisposition hostile et une tendance àéviter les responsabilités constituaientles ingrédients de l’échec.Etant donné la situation actuelle sur lemarché des transferts, de nombreux

clubs reviennent maintenant à la for-mation des juniors afin de soutenir laformation de leur équipe – et ils réali-sent qu’être entraîneur de juniors n’estpas un métier de pacotille. Le rôle estexigeant tant du point de vue sportifque du point de vue humain et ildevrait être confié à des spécialistespossédant les qualités appropriées.

Le point de vue des joueursLa formation des juniors n’est plus une rue à sens unique. A l’époque de l’après-Bosman, les jeunes footbal-leurs sont de plus en plus exigeantsvis-à-vis d’un entraînement qui lesaidera à réussir aussi rapidement quepossible. En Egypte, THE TECHNICIANs’est entretenu avec trois membres de l’équipe anglaise (Lee Croft deManchester City, Chris Hogg d’IpswichTown et Ross Gardner de NewcastleUnited) et leur a demandé exacte-ment ce qu’ils attendaient d’un entraî-neur de juniors.

5

Une fois encore, l’accent a été mis surles qualités humaines. Leur entraîneuridéal serait un motivateur honnête, d’unabord facile avec une passion sincèrepour le football. Ils attendent de lui qu’ilsoit ferme, correct et patient tout enaccordant aux relations entre individus lapriorité absolue. En ce qui concerne lesqualités sur le terrain d’entraînement, ils travailleraient idéalement avec unentraîneur qui fixe des standards élevés,qui possède des connaissances en foot-ball et qui sait bien lire le jeu. Ils atten-dent de lui qu’il soit un entraîneur phy-sique compétent mais qu’il mette l’accent sur le conseil plutôt que sur lesexercices. Ils aimeraient travailler avec unentraîneur respecté – ce qui signifie queles anciens joueurs partent avec unavantage. Résumant les qualités qu’ilsrecherchaient, les garçons ont clairementfait comprendre qu’ils parlaient davan-tage d’un modèle que du traditionnelconcept de l’entraîneur autoritaire.A la lumière de ces points de vue, les formateurs d’entraîneurs ayant parti-cipé au cours à Vilamoura ont été invitésà indiquer les éléments clés d’un programme de formation pour les entraî-neurs de juniors. Voilà quelles ont étéleurs suggestions:

● La théorie du développement du joueur

● Détection des talents

● Philosophie d’entraînement et métho-des d’enseignement spécifiques

● Analyse de match adaptée à chaqueclasse d’âge

● Style de vie et concepts d’éducation physique

● Contenu pratique axé sur le jeu

● Atteindre le bon équilibre entre résultats et développement

● Faire face au succès et à l’échec

● Développement des individus au sein du groupe

● Gestion de l’entourage (parents, agents, milieu social) et de l’environnement

L’Espagnol Fernando Llorente Torres est entouré de trois Egyptiens dans la Coupe Méridien.

«Dans ce club,nous veillons beaucoup

à nous assurer que nos jeunes joueurs gardent

les pieds sur terre.»

Sir Alex Ferguson

A.N

AB

IL

Page 6: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

Bien que les capacités seules ne soientpas suffisantes pour garantir une placeen première équipe dans le footballmoderne, un instant de brio individuelpeut provoquer une différence détermi-nante entres les équipes du plus hautniveau – comme Zinedine Zidane l’adémontré de manière éblouissante lorsde la finale de la Ligue des championsde l’UEFA la saison dernière. L’aptitude à réaliser l’inattendu est devenu un trésor inestimable dans un monde oùles adversaires sont étudiés et analysésdans les moindres détails.La question brûlante pour les techni-ciens est de savoir si les joueurs peu-

vent être entraînés pour produire l’inat-tendu. A première vue, il semble y avoirune contradiction dans les termes. Dèsqu’une chose est entraînée, on pourraitarguer qu’elle cesse d’être inattendue.Roger Spry a d’autres idées. «On pensaitautrefois que la créativité était uncadeau magique que ne possédaientque quelques privilégiés», commente-t-il; «mais c’est un cadeau magique quiest à la portée de chacun».Roger, qui travailla avec Bobby Robsontant au Sporting Clube qu’au FC Porto,est revenu au Portugal pour s’adresseraux techniciens qui étaient réunis pour le Cours de l’UEFA destiné aux

6

Histoiresde l’inattendu

«J’ÉTAIS ABSOLUMENT CONVAINCU D’UNE CHOSE», COMMENTAIT

L’ENTRAÎNEUR EN CHEF DU BRÉSIL LUIZ FELIPE SCOLARI.

«QUE CE SONT LES QUALITÉS INDIVIDUELLES QUI, EN COUPE DU

MONDE, DÉCIDERAIENT DES MATCHES. ET IL EN A ÉTÉ AINSI.»

JOZEF VENGLOS, PRÉSIDENT

DE LA COMMISSION

POUR LE DÉVELOPPEMENT

TECHNIQUE DE L’UEFA,

REMET UN PRÉSENT À ROGER SPRY.

Roger Spry a aussi contribué à l’épanouissementdu talent de Luis Figo.

SVEN

SIM

ON

UEF

A

Page 7: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

7

formateurs d’entraîneurs. Sa réponse à la «contradiction dans les termes» futlogique et irrésistible. Vous ne pouvezentraîner «l’inattendu» en termes physiques – mais vous pouvez entraî-ner l’esprit du joueur, stimuler sa créativité et l’aider à réaliser, hors desa propre initiative, le mouvement inat-tendu qui peut décider de matchesvraiment équilibrés.Roger se concentre sur deux éléments:le travail sur l’esprit créatif et, enmême temps, l’agilité physique quipermettra aux idées originales d’êtremises en pratique.Il soutient que, en termes physiques,la vitesse du jeu peut améliorer defaçon minime les niveaux d’aujourd’huivia les progrès de la science dessports, des surfaces de jeu ou de latechnologie de la balle. Les change-ments les plus importants qu’il prévoit

seront dans l’agilité, l’étendue des mou-vements et les capacités hors du com-mun avec la balle. «Si par une série deformes et de positions extrêmes avec lecorps», dit-il, «un joueur peut expédier la balle avec davantage de puissance,pivoter et, surtout, tromper son adver-saire, ce joueur ou cette équipe aura unnet avantage sur les adversaires quis’entraînent et jouent de manière tradi-tionnelle». C’est là où, considère-t-il, lesfootballeurs peuvent bénéficier d’unesérie de mouvements utilisés pendantune danse de ballet, les arts martiauxou d’autres sports. Le mouvement fluide, dit-il, peut être pratiqué sur le ter-rain d’entraînement avec l’entraîneurcomme «chorégraphe». Comme il l’a ditaux participants réunis à Vilamoura,«êtes-vous prêts à le faire?»Question suivante: comment entraînez-vous la créativité? Roger répond: «La

ROGER SPRY

MONTRE L’EXEMPLE.

plupart des exercices d’entraînementsont, de par leur nature profonde,linéaires et très portés sur le lobe gau-che du cerveau. Le lobe droit du cer-veau, ce qu’on appelle le centre decréation, a aussi besoin d’être travaillédans une égale mesure». L’entraîne-ment, suggère-t-il, a besoin d’être axésur la formation d’un corps fort et d’un esprit fort. Les habitudes tradition-nelles ne devraient pas devenir un carcan. «Pourquoi utiliser seulementune balle dans un match d’entraîne-ment ou un exercice», demande-t-il.«Pourquoi durant un exercice nejouent que deux équipes l’une contrel’autre? Pourquoi n’a-t-on que deuxbuts? Si vous ôtez ces barrières, l’en-traîneur et les joueurs devront penserdifféremment afin de faire face à unenouvelle série de problèmes».C’est pourquoi Roger se concentre surles exercices d’entraînements avec plu-sieurs balles en mettant l’accent surles changements de direction, la prisede décision et la réaction face auxdécisions que prend l’adversaire. Sathèse invite à la réflexion. Nous entraî-nons le corps mais consacrons-nousassez de temps et d’efforts pourentraîner la créativité dans la tête?

Roger Spry et Andy Roxburgh, directeur technique de l’UEFA.

UEF

A

UEF

A

Page 8: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

8

De joueur à entraîneur

Bobby Robson L’AN DERNIER,

LE PRIX DU PRÉSIDENT DEL’UEFA A ÉTÉ REMIS À UN HOMME QUI,

DANS DIFFÉRENTS PAYS ET PENDANT UNE PÉRIODE

DE 46 ANS, A ALLIÉ UNE ARDENTE PASSION POUR

LE FOOTBALL À UN SENS INNÉ DU FAIR-PLAY

ET À UN COMPORTEMENT ÉLÉGANT DE GENTLEMAN

QUE MÊME LE BUT DE DIEGO MARADONA

MARQUÉ AVEC LA «MAIN DEDIEU» N’A PAS RÉUSSI À FAIRE

SORTIR DE SES GONDS.

En sa qualité de demi de premier plan,Bobby Robson représenta son pays lorsdes tours finals de la Coupe du mondede 1958 et de 1962. En tant qu’entraî-neur, il fut en vedette pendant unepériode de 13 ans au FC Ipswich Town,en construisant une équipe séduisantequi remporta la Coupe UEFA en 1981.A partir de 1978, il entraîna égalementl’équipe nationale B d’Angleterre et,quand Ron Greenwood démissionna en1982, il dirigea l’équipe nationale A,notamment lors des tours finals de laCoupe du monde de 1986 et de 1990.

Durant les années 90, Bobby Robson remporta des trophées pourdes clubs hollandais, portugais etespagnols et ce jusqu’à ce que, en septembre 1999, il reçoive un télé-phone du nord-est de l’Angleterre, où il naquit le 18 février 1933. A l’âgede 66 ans, il prit le poste d’entraîneuren chef à Newcastle United – un clubqui n’avait obtenu qu’un seul pointdans ses six premiers matches. Sonpremier match sur le banc à St-James’Park se solda par une victoire 8-0.

Le Prix du président de l’UEFA n’a toutefois rien à voir avec les résultats. Il lui a été remis en recon-naissance du travail d’entraîneuraccompli par un gentleman pendant34 ans, avec lucidité, un regard astucieux, un comportement élégantet, par-dessus tout, un enthousiasmedébordant pour le jeu...

L’équipe d’Angleterre avant un match amical contre l’Espagne en 1960:haut, de gauche à droite:Brian Miller, Bobby Robson,Ron Springett, Ron Flowers,Mike McNeil, Peter Swan.Premier rang: Bryan Douglas,Jimmy Greaves, Bobby Smith,Johnny Haynes, Bobby Charlton.

EMP

ICS

EMP

ICS

Page 9: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

9

«Je le classe parmi les trois ou quatremeilleurs entraîneurs du monde.»

Roberto Carlos

«C’est un génie et je suis heureux qu’il soit encore en bonne santé bienqu’il ne soit pas le plus jeune entraîneur du monde. Il conserve safascination et son enthousiasme pour son travail. Il fut mon adversaireen Coupe du monde en 1990 en Italie et nous avons été les pluschanceux lors de l’épreuve des tirs aubut qui ont décidé de la demi-finale.Dès que Pearce eut tiré le dernierpénalty, Bobby est venu immédiate-ment vers moi et m’a félicité. C’est un sportif de la tête aux pieds.»

Franz Beckenbauer

«Il devient vieux mais il s’amélioreencore avec l’âge. C’est l’un des entraî-neurs les plus populaires.»

Michael Owen

«Dans notre métier, si vous n’êtes pasanimé d’enthousiasme, on vous vireavec enthousiasme! Je suis sûr queBobby ne se fera jamais limoger parcequ’il a tellement d’énergie en plus detoutes ses connaissances en football.»

Gérard Houllier

Carrière de joueur1950-56 FC Fulham 1956-62 FC West Bromwich Albion 1962-67 FC Fulham

Palmarès345 matches de championnat et 77 butspour le FC Fulham 239 matches de championnat et 56 butspour WBA20 sélections et 4 buts pour l’Angleterre

Carrière d’entraîneur1967-68 Vancouver Whitecaps1968 FC Fulham 1969-82 FC Ipswich Town 1982-90 Equipe nationale anglaise1990-92 PSV Eindhoven1992-93 Sporting Clube de Portugal1993-96 FC Porto1996-97 FC Barcelone1997-98 FC Barcelone (directeur du recrutement international)1998-99 PSV Eindhoven1999- FC Newcastle United

PalmarèsVainqueur de la Coupe d’Angleterre (1978)Vainqueur de la Coupe UEFA (1981)Quart-de-finaliste de la Coupe du monde(1986)Demi-finaliste de la Coupe du monde(1990)Vainqueur du championnat des Pays-Bas(1991, 1992)Vainqueur du championnat du Portugal(1995, 1996)Vainqueur de la Coupe du Portugal (1994)Vainqueur de la Coupe des vainqueurs de coupe européenne (1997)Vainqueur de la Coupe d’Espagne (1997)Elevé au rang de chevalier de l’Empire britannique (2002)

«C’est une personne formidable et l’aura qu’il dégage est très spéciale.

Il veut toujours vous parler et vous donner un conseil. Il a bien mérité

tous les honneurs qui sont les siens.»

David Beckham

«C’est un véritable homme de footballqui a consacré toute sa vie à ce sport.Peu importe son âge, son enthousiasmen’a jamais été pris en défaut. Je penseque c’est l’un des entraîneurs les plusaimés et les plus respectés du monde.»

Sir Alex Ferguson

«C’est un bon exemple d’Anglaistypique et c’est un ami. C’est incroyable que vous puissiez faire à cet âge ce que vous faisiez quand vous aviez 20 ans. C’est remarquable. J’apprécie Bobby Robson.»

Louis van Gaal

«C’est un collègue qui a un magnifiquepalmarès. Son comportement a été un exemple pour toute une générationd’entraîneurs.»

Vicente Del Bosque

«C’est un entraîneur de légende et je suis heureux d’avoir travaillé avec luidans deux clubs et d’avoir apprécié samanière de concevoir son travail.»

Luís FigoEM

PIC

S

EMP

ICS

EMP

ICS

EMP

ICS/

C. L

IEW

IG

Bobby Robson sous les couleurs de West Bromwich Albion.

Bobby Robson avec Alan Shearer.

Le trophée de «manager du mois» pour Bobby Robson en février dernier.

Page 10: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

1 • Comment vous décririez-vous entant qu’entraîneur?

J’aime exercer mon métier d’entraîneurde football en mettant l’accent sur lejeu offensif. L’aspect le plus importantpour moi est le plaisir et, pour cela, lesjoueurs doivent être heureux. Je tente

de créer une atmosphère positive etmes relations avec les joueurs poursui-vent ce but. Afin de réaliser des perfor-mances de très haut niveau, les joueursont besoin d’être détendus et c’est unepartie de mon travail que de faire ensorte que les joueurs restent calmes. Je désire aussi qu’ils s’expriment eux-mêmes sur le terrain, tant technique-ment que tactiquement et, pour ce faire,ils ont besoin de mon aide et de mesencouragements.

2 • Quels seront vos principaux problèmes comme entraîneur du Japon?

Je viens seulement de commencer macarrière comme entraîneur en chef duJapon mais je réalise déjà que le tempsest le problème le plus important. Il n’ya pas assez de temps pour travailleravec les joueurs, pas assez de tempspour travailler avec les autres entraîneurs– la situation est la même pour les autres entraîneurs nationaux dans lemonde. Huit de mes joueurs évoluenten Europe et cela augmente encore leproblème. La langue sera aussi un fac-teur dont il faudra tenir compte – bien

10

I N T E R V I E W

PAR ANDY ROXBURGH,DIRECTEUR TECHNIQUE DE L’UEFA

ZICO: LA MENTION MÊME DE CE NOM ÉVOQUE DES IMAGES DE COUPS FRANCS

SPECTACULAIRES, DE PASSES INCISIVES MAGNIFIQUES ET DE MAGIE TECHNIQUE SYNONYME DU

MAILLOT JAUNE DU BRÉSIL. IL HÉRITA DU NO 10 DE SES PRÉDÉCESSEURS PELÉ ET RIVELINO

ET IL ÉVOLUA SOUS LES COULEURS DE L’ÉQUIPE NATIONALE À 94 REPRISES, INSCRIVANT 67 BUTS.

VEDETTE DE FLAMENGO PENDANT 14 ANS AU TOTAL (591 BUTS EN 734 MATCHES), IL REMPORTA

LA COUPE EUROPÉENNE/SUD-AMÉRICAINE (3-0 CONTRE LE FC LIVERPOOL À TOKYO),

PUIS IL FIT HONNEUR AU FOOTBALL EUROPÉEN DE 1983-1986 EN JOUANT AVEC LE CLUB D’UDINESE

EN ITALIE AVANT DE REJOINDRE LES KASHIMA ANTLERS AU JAPON. ZICO A EU UN EFFET

STIMULANT SUR LA LIGUE JAPONAISE ET IL EST DEVENU LE HÉROS DE NOMBREUX JEUNES SUPPORTERS

ET JOUEURS JAPONAIS. APRÈS LA COUPE DU MONDE EN CORÉE ET AU JAPON, IL A ÉTÉ NOMMÉ

ENTRAÎNEUR EN CHEF DE L’ÉQUIPE NATIONALE JAPONAISE, SUCCÉDANT À PHILIPPE TROUSSIER

ET IL CONCENTRE DÉSORMAIS SES OBJECTIFS SUR LA COUPE DU MONDE DE 2006 EN ALLEMAGNE.

IL EST L’UN DES GRANDS NOMS DU «PANTHÉON» DU FOOTBALL – C’EST ...

ZICO

Zico présente le maillot numéro10 de l’équipenationale japonaise à Andy Roxburgh,directeur techniquede l’UEFA.

BO

NG

AR

TSU

EFA

Page 11: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

que je comprenne un peu le japo-nais, j’aurai besoin que mon traduc-teur m’aide pour la communication.

3 • Quels sont selon vous, qui avezpassé 11 ans au Japon, les meilleursatouts du football de ce pays?

Non seulement j’en ai une bonneimpression mais je pense que c’estun fait que les joueurs japonaisapprennent et évoluent plus rapide-ment que les joueurs d’autres pays.Les joueurs japonais sont très discipli-nés et, techniquement, ils ont unniveau élevé. Les Japonais s’adaptentfacilement au style de football quel’on joue en Amérique du Sud, enparticulier au Brésil et en Argentine.Les joueurs sont très souples et leurmentalité les aide à être flexiblesdans leur approche du football. Lesclubs et joueurs japonais sont impres-sionnés par les écoles brésilienne etargentine et cela est bon pour moi.

4 • Que faut-il faire pour que le Japon fasse partie du «top ten»mondial?

battu Liverpool (3-0) dans la Toyota Cupà Tokyo. Mais l’un de mes meilleursmatches a été la finale de la Coupe sud-américaine quand Flamengo a battuCobreola (Chili) 2-0 et que j’ai inscrit lesdeux buts. L’un de ces buts a été marquésur coup franc, un peu comme celui que j’ai marqué contre l’Ecosse en Coupedu monde en Espagne en 1982 et dont je suis sûr que vous vous rappelez!Puis il y eut le premier match que j’ai disputé en ligue japonaise – je jouaispour Kashima contre Grampus Eight;nous avons gagné 5-0 et j’ai marquétrois buts. Gary Lineker jouait pourGrampus ce jour-là. Bien sûr, mon pre-mier match comme entraîneur en chef pour le Japon doit aussi êtreretenu. Nous avons fait match nul 1-1avec la Jamaïque lors d’un match amical au Japon.

6 • Quelles ont été les retombées de la Coupe du monde 2002 sur lefootball japonais?

Il était très important pour le public etles joueurs que leurs yeux s’ouvrent versle football mondial. La compétition adonné une impulsion à la confiance desJaponais bien qu’il faille dire que lamontée de l’enthousiasme n’était appa-rente que dans les stades mais pasdans les rues et dans la vie de tous lesjours. Les attentes étaient parfois extrê-mement élevées. Dans son histoire, le Japon s’est déjà imposé en Asie maisjamais en dehors du continent et il nesera pas facile de satisfaire les espoirsde voir le Japon faire partie des seize meilleures équipes en Allemagne.

7 • Après avoir assisté à la Coupe dumonde en Corée et au Japon, que pensez-vous du football européen?

Il y a eu un changement quant à lastructure – les équipes sud-américainesont privilégié la solution à trois endéfense tandis que de nombreuseséquipes européennes jouaient unedéfense de zone à quatre. Les équipes

11

UN DES MEILLEURS

MATCHES DE ZICO, CONTRE

LIVERPOOL FC

EN COUPE EUROPÉENNE/

SUD-AMÉRICAINE DE 1981.

Nous avons besoin de jouer beaucoupde matches, en particulier à l’extérieur,contre des équipes de premier pland’Amérique du Sud et d’Europe. Lesclubs japonais ne jouent que chez euxou en Asie et les joueurs n’acquièrentpas l’expérience mondiale dont ils ontbesoin. Pour que les joueurs dévelop-pent une mentalité de professionnelsdu plus haut niveau, les clubs et l’équi-pe nationale ont besoin d’évoluer surle plan international. Nous devonsjouer en Allemagne, en Italie et enEcosse mais la programmation est trèsdifficile. Regardez le nombre dejoueurs africains qui évoluent dans desclubs européens et qui acquièrent une précieuse expérience de la com-pétition. C’est la raison pour laquelle lefootball africain est devenu très fort ethautement compétitif.

5 • Quels ont été les moments fortsde votre carrière?

L’époque que j’ai passée avecFlamengo est mémorable – nous avonsremporté quatre fois le championnatau Brésil et, en 1981, nous avons

BO

NG

AR

TS

EMP

ICS

ZICO À LA COUPE

DU MONDE DE 1982,

CONTRE L’URSS.

Page 12: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

européennes ont toujours un bon tra-vail d’équipe et de la puissance mais ilsbénéficient en plus aussi des qualitésde vedettes telles que Figo, Zidane,Beckham, etc. Par exemple, je n’ai pasété surpris par le succès de la Turquie –de nombreux Brésiliens, joueurs etentraîneurs, ont travaillé là-bas et ils ontété impressionnés par le niveau dufootball. Pour moi, le football européenest du plus haut niveau et les équipeseuropéennes ont toujours réalisé degrandes performances.

8 • Qu’avez-vous pensé de l’équipebrésilienne en 2002?

L’équipe est arrivée au Japon et en Corée en bonne condition et avec de grandes vedettes – Rivaldo, Ronaldo et Ronaldhino – prêtes à être perfor-mantes. Nous avons aussi eu la chancede nous trouver au début dans ungroupe modeste et Felipe (Scolari) aété capable de procéder à des correc-tions – ce n’est que quand Klebertsona été introduit que nous avons eu uneéquipe équilibrée.Les matches contre la Belgique,l’Angleterre et la Turquie ont été très dif-

ficiles mais une fois la défense stabili-sée et l’équilibre trouvé, les talents ontbrillé. Je dois ajouter que l’encadrement– les médecins, les entraîneurs phy-siques et Scolari – ont fait un excellenttravail pour maintenir les vedettes,Roberto Carlos, Cafu, Ronaldo, enbonne condition. Cela n’a pas été lecas avec quelques grands joueurs euro-péens comme Figo et Zidane.

9 • Pourquoi avez-vous autant de bonsjoueurs au Brésil?

Parce que le football est tout. Chacunjoue: dans les rues, sur les plages, dans les clubs. L’environnement dufootball et la passion pour le jeu sontimportants. La mentalité des joueursest aussi lourde de sens – la conserva-tion de la balle, le dribble, la créativité.Au Brésil, l’économie est dans unesituation difficile et les jeunes voient lefootball comme une échappatoire –une place pour être créatif, un moyende devenir célèbre. En dehors du football, la vie est très difficile mais ausein de celui-ci elle est facile.Au Brésil, j’ai une école de football et à chaque séance j’inclus un match de

30 minutes, plus le travail sur trois éléments fondamentaux – le contrôle, la passe et le tir. Le dribble est unechose naturelle et cela est illustré dansles matches: cinq contre cinq, huit contre huit et onze contre onze. Nousnous exerçons aussi sur différentes surfaces – le sable, la pelouse artificielleet l’herbe. L’utilisation de différentes surfaces aide les joueurs à développerune diversité de techniques. J’assureaussi la promotion du football avec lesourire – je veux des joueurs qui fassentl’expérience de la joie de jouer.

10 • Sur quels éléments mettez-vousl’accent lors des séances d’entraînementavec les joueurs de premier plan?

La priorité est de développer la person-nalité du joueur dans le jeu. Au Japon,les joueurs sont concentrés et disciplinésmais c’est leur confiance dans la prisedes décisions qui a besoin d’être amé-liorée. J’aime que les joueurs prennentleurs propres décisions sur le terrain – ils ne doivent pas seulement suivredes instructions. Ils doivent apprendre àlire le jeu et à prendre eux-mêmes des décisions.La culture japonais n’encourage pas laprise de risque – ceci doit être changédans notre football et les jeunes com-mencent à s’améliorer à cet égard.

11 • Quelle était votre meilleure qualité en tant que joueur et commentavez-vous développé vos talents?

Ma meilleure qualité était mon aptitudeà adresser la passe décisive. J’avais untalent naturel pour le football mais jem’entraînais très durement. Après lesséances d’entraînement, je travaillais demon propre chef en mettant l’accent surles qualités techniques. Même depuismon plus jeune âge, je travaillais avecmon pied gauche et mon pied droit etje passais plus de 40 minutes chaquejour à tirer des coups francs. Les entraî-neurs de Flamengo m’ont encouragé detelle sorte qu’il y ait un mélange de

12

A L’IMAGE DE TOMOKAZU MYOJIN, LES FOOTBALLEURS

JAPONAIS DISPOSENT DE BONNES QUALITÉS TECHNIQUES.

ZICO À LA LUTTE AVEC DANIEL PASSARELLA DANS LE MATCH

ARGENTINE-BRÉSIL DE LA COUPE DU MONDE DE 1982.

EMP

ICS

FLA

SH P

RES

S

Page 13: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

talent, de travail et de formation. Maisje vivais le football; c’était et c’est tou-jours ma vie.

12 • Si vous étiez le patron du football mondial, que feriez-vous pour améliorer le jeu?

Je ferais de la Coupe du monde untour final à seize équipes. Seules lesmeilleures devraient disputer le tourfinal. Je n’arrive pas à croire que leBrésil et l’Allemagne ne s’étaient jamaisrencontrés en Coupe du monde avantle match disputé à Yokohama.

13 • Que pensez-vous de la Ligue des champions de l’UEFA?

La Ligue des champions de l’UEFA abeaucoup de grands joueurs et degrands clubs et c’est la compétition de

championnat la plus passionnante.Personnellement, je l’ai appréciée quandelle était davantage une compétition decoupe. Ce n’est pas bon que des compétitions de coupe, même sur leplan national, ne soient pas aussi fortesqu’auparavant. Dans le football d’aujourd’hui, l’argent domine tout etc’est dangereux – un jour nous n’auronspeut-être plus d’équipes nationales en Coupe du monde, seulement lesplus grands clubs!

14 • Quels sont vos joueurs et entraîneurs préférés?

Dida, le no 10 de Flamengo, était monhéros. Il disputa la Coupe du monde enSuède en 1958. Pelé le remplaça lorsdes derniers matches. Mes frères étaientimportants pour moi – l’un d’entre eux,Edu, était entraîneur en chef du Brésil

et maintenant il travaille avec moi au Japon. Je suis issu d’une famillede footballeurs.Mon entraîneur préféré était TeleSantana en raison de sa philosophie.Il mettait l’accent sur la balle, sur lacréativité, sur les joueurs. C’était untrès bon entraîneur et j’avais le plusgrand respect pour lui et pour sonapproche du jeu.

13

RONALDO,

UN EXEMPLE

SUPPLÉMENTAIRE

DE LA RICHESSE

DU FOOTBALL BRÉSILIEN.

EMP

ICS

BO

NG

AR

TSTE

MPS

POR

T

Football de plage à Rio ou l’expérience de la joie de jouer.

Tele Santana.

Page 14: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

14

Hector Cuper, le seul entraîneur non européenen seconde phase des matches de groupes de la Ligue des champions de l’UEFA.

Alex Ferguson et Bobby Robson espèrent aussi étendre la moyenne d’âge des entraîneurs vainqueurs de la Ligue des champions de l’UEFA, mais vers le haut.

L’Âge d’orpour les entraîneursPar exemple, les âges des entraîneursdont les formations sont arrivées dans le groupe des seize équipes res-tantes vont de Bobby Robson, qui acélébré son 70e anniversaire en condui-sant Newcastle United à la victoire àLeverkusen, à Matthias Sammer qui n’aque la moitié de son âge et qui a dirigéBorussia Dortmund à l’Estadio SantiagoBernabéu. L’entraîneur du FC Ajax,Ronald Koeman, est un autre exemplede la nouvelle et jeune génération d’en-traîneurs qui, après avoir joué en Liguedes champions de l’UEFA, y exerceaujourd’hui l’activité d’entraîneur.A vrai dire, le dénominateur communparmi les seize entraîneurs est l’expé-rience dont ils peuvent se prévaloir

en tant que joueurs du plus hautniveau, avec l’entraîneur en chef deCF Valence, Rafael Benitez, commeexception la plus notable. L’entraîneurdu FC Internazionale Hector Cuper est le seul non européen et l’un desquatre seuls entraîneurs dont la natio-nalité est différente de celle de leursclubs – y compris l’Ecossais importé àManchester United, Alex Ferguson.Une autre curiosité est que les deuxclubs qui ont changé d’entraîneurpendant la deuxième phase de groupe l’ont fait davantage en raisond’imperfections sur le plan nationalque sur le plan européen. KlausToppmöller, bien qu’ayant menéBayer 04 Leverkusen en finale la sai-son passée et dans la deuxièmephase de groupe durant cette saison,a été limogé en raison du mauvaisclassement du club en Bundesligaallemande. Louis van Gaal, le plusjeune entraîneur à avoir remporté laLigue des champions de l’UEFA, s’est fait mettre à la porte quelquesjours après que le FC Barcelone eutégalé le record de l’AC Milan de dixvictoires de rang en Ligue des cham-pions de l’UEFA. Soit dit en passant, les autres entraîneurs victorieux setrouvent tous dans la classe d’âge des47-58 ans (l’âge d’or pour les entraî-neurs) – une tendance à laquelle les jeunes et nouveaux arrivants espè-rent mettre un terme.

LA LIGUE DES CHAMPIONS DE L’UEFA DE CETTE SAISON NE FOURNIT

PAS DE RECETTE POUR ÊTRE UN TECHNICIEN COURONNÉ DE SUCCÈS.

RONALD KOEMAN,

UN EXEMPLE

DE LA NOUVELLE

GÉNÉRATION

D’ENTRAÎNEURS.

A. S

AB

ATTI

NI

EMP

ICS

EMP

ICS

Page 15: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

15

Mon exercice favori

A G E N D A2 – 3 avrilFootball de base «Starball» (24 heures à 5 contre 5)Manchester

8/9/22/23 avrilLigue des champions de l’UEFA (quarts de finale)

10/24 avrilCoupe UEFA (demi-finales)

2 maiCommission du football fémininde l’UEFA • Nyon

6/7/13/14 maiLigue des champions de l’UEFA (demi-finales)

7 – 17 mai2e Championnat d’Europe des moins de 17 ans • Portugal

20 maiPanel projet Jira • Séville

21 maiCommission pour le développementtechnique de l’UEFA • Séville

21 maiFinale de la Coupe UEFA • Séville

28 maiFinale de la Ligue des championsde l’UEFA • Manchester

4 juinCommission du futsal de l’UEFANyon

22 – 28 juin3e Coupe des régions de l’UEFAAllemagne

1 – 3 juillet4e Cours du football de base de l’ UEFA • Florence

16 – 26 juillet2e Championnat d’Europedes moins de 19 ans • Liechtenstein

25 juillet – 3 août2e Championnat d’Europe féminin des moins de 19 ans • Allemagne

T R A I N I N G

Objectif● Surmonter le pressing au milieu

du terrain et s’échapper de la zone centrale restreinte en ayant àl’esprit la règle du hors jeu

Nombre de joueurs● 11 contre 11

Surface● Totalité du terrain, avec la zone

centrale marquée (20 mètres à l’intérieur de chaque camp)

Durée● 10-20 minutes, selon les exigences

physiques / tactiques

Règles● Quand la balle franchit la ligne des

20 mètres dans la zone offensive,deux joueurs de l’équipe qui attaque et un de l’équipe quidéfend peuvent suivre la balle

«Une mentalité de gagneur – vous devezla mériter; vous nepouvez pas l’acheter dans un supermarché.»

Sven-Göran Eriksson

PAR TAKESHI OKADA(Yokohama F. Marinos

et ex-entraîneur national du Japon)

dans la zone avancée. Les atta-quants tentent de marquer alorsque le défenseur et le gardienessaient de récupérer la balle etde la donner en retrait à leurscoéquipiers dans la zone centrale.Le jeu se poursuit (si un joueurpénètre dans la zone offensiveavant que la balle soit expédiée enavant, l’autre équipe reçoit la ballesur la ligne des 20 mètres où l’infraction a eu lieu)

Entraînement● Travailler sur le timing des

courses dans la zone offensive(même concept que pour sur-monter le hors jeu)

● Entraîner le pressing et la pos-session de la balle au milieu duterrain (anti-pressing) dans unespace restreint

EMP

ICS2 0 0 3

Page 16: AFP EMPICS THE TECHNICIAN - UEFA

UEFARoute de Genève 46CH-1260 NyonSuisseTéléphone +41 22 994 44 44Téléfax +41 22 994 44 88uefa.com

Union des associationseuropéennes de football