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Afrique Expansion 'agazine - Démo numéro 49
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Revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud
Ces Steve Jobs africains
Pluie de milliards sur l’Égypte
Un Dubaï à l’africaine
49juin • août 2015
Canada / 4,49$Zone CFA / 1500FFrance / 3,50 ¤États-Unis / $3.95 Autre Pays / $4 US
Grande offensive nord-américaine
Investissement en Afrique
C-2
Sommaire AFRIQUE EXPANSION • 49 3
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L’éditorial de Gerba Malam.
DossierUn nouveau regard sur l’Afrique.
Sommet USA-Africa pour se remettre en selle,
le Canada suit.
Concurrence féroce sur le continent.
Dossier spécialLe grand retour du Pharaon égyptien.
Pluie de milliards sur l’Égypte.
«Nouveau» Caire et second canal de Suez.
Marchés africains« Engraisser » le sol africain.
Un Dubaï à L’africaine.
Les bons comptes de l’Afrique.
«L’urgence» camerounaise.
« LAPSSET » pour transformer l’Afrique de l’Est.
Combat de coqs pour 50 milliards $.
Marchés nord-américainsCanada - Temps durs pour les travailleurs étrangers.
Bourses - Quand l’Occident invite l’Afrique à danser.
MondialisationCes génies venus d’Afrique.
Le Moyen-Orient à la conquête du ciel africain.
Rendez-vous d’affaires.
Gerba MalamÉditorial
C’est en effet un immense projet qui séduit, car il consti-
tuerait, s’il se réalisait, un exemple d’intégration éco-
nomique sans précédent en Afrique. En même temps,
beaucoup se montrent sceptiques devant les nombreux
obstacles bien identifiés par le journal Le Figaro : « Les
barrières douanières, l’insuffisance des infrastructures,
la faiblesse des chaînes d’approvisionnement... La plu-
part des économies de la zone sont en outre largement
tributaires de l’exportation de ressources naturelles. »
Malgré les obstacles, les vingt-six pays composant
ces trois blocs économiques se retrouvent trois ans plus
tard pour faire avancer le projet en adoptant les prin-
cipes, le processus et la feuille de route des négociations
d’un tel accord. Quatre ans plus tard, ce qui n’était en-
core qu’un rêve est en train de devenir réalité puisque
ce marché commun de libre échange a été lancé en juin.
Tous les problèmes sont loin d’être réglés, mais il y a
une réelle volonté d’aller de l’avant. C’est un marché de
600 millions d’habitants et le PIB cumulé des 26 pays
membres s’élève à 1000 milliards de dollars. Et ce n’est
qu’un premier pas, car comme le rapporte l’agence Eco-
fin, résumant une déclaration du ministre sud-africain du
commerce et de l’industrie, Rob Davies, « de nouvelles
négociations seront lancées pour la création d’une zone
de libre échange africaine regroupant l’ensemble des
54 pays africains du continent, soit un marché de 1,3
milliard de personnes avec un PIB combiné de plus de
2000 milliards de dollars ». En fait, l’échéancier pour la
mise en œuvre de cette zone de libre échange à l’échelle
continentale est connu. Ainsi, cette zone est censée
être opérationnelle en 2017. Elle sera suivie d’une Union
douanière en 2019, d’une monnaie commune en 2021 et
d’un marché commun en 2023. À l’évidence, ce calen-
drier est très serré et a peu de chances d’être respecté.
Mais il a le mérite de montrer que les pays africains sont
conscients du fait que cette intégration économique se
fera par étapes.
Pourquoi une zone de libre échange (ZLE) est-elle si
importante pour l’Afrique ? Disons d’abord qu’une zone
de libre échange se caractérise essentiellement par la
suppression des barrières commerciales. L’Afrique a
grand besoin que ces barrières soient démantelées, car
elles ont jusqu’ici nui au commerce intra-africain. Consé-
quence : les échanges entre pays africains restent faibles
et marginaux. Pour ne donner qu’un exemple, selon la
Banque mondiale citée par Le Figaro, « le commerce
entre les pays d’Afrique australe représente à peine 10%
du total des échanges de la région, contre 60% en Eu-
rope et 40% en Amérique du Nord. Les exportations de
la SADC sont passées de 20% à plus de 30% du PIB de
la région pendant la décennie 2010, mais le commerce
régional n’a représenté que 3% de cette augmentation ».
Une zone de libre échange intensifierait donc le com-
merce intra-africain et augmenterait la part (le poids) de
l’Afrique dans le commerce mondial qui n’est que de 2%.
D’autres avantages résultant de la création de la zone
de libre échange sont bien résumés par un article publié
par ICTSD : « La ZLE continentale pourrait (...) promou-
voir une meilleure répartition des richesses, une amélio-
ration de la concurrence et une réduction des écarts de
prix entre les pays africains qui vont sans doute accroître
la sécurité alimentaire et contribuer à la réalisation du
bien être social.»
Enfin, cette zone de libre échange qui est appelée à de-
venir à terme un marché commun, permettrait à l’Afrique
de former « une grande puissance économique », selon
l’expression du président sud-africain, Jacob Zuma. En
attendant, l’Afrique, économiquement parlant, ne pèse
pas lourd, morcelée qu’elle est en multiples regroupe-
ments. Son PIB ne représente que 4,45% du PIB mondial,
alors qu’elle compte 16% de la population planétaire. Par
comparaison, l’Union européenne où vit 8% de la po-
pulation mondiale, produit 31% des richesses globales.
Le chemin est donc encore long pour l’Afrique avant de
devenir compétitive. Il lui faudrait, selon l’Agence d’in-
formation d’Afrique Centrale, améliorer ses moyens de
production et sa capacité de transformer ses produits,
diversifier sa base d’exportations et améliorer les coûts
de transport qui sont 63 fois plus élevés qu’en Europe.
La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que l’Afrique est
parfaitement consciente de ces enjeux. La machine est
en marche avec l’exemple inspirant donné par les trois
blocs économiques d’Afrique orientale et australe. L’ob-
jectif d’un marché commun africain est clair, même si les
moyens pour y arriver demeurent plus difficiles. Mais
la foi est là, la volonté politique aussi. Il y aura encore
beaucoup d’obstacles et de retards, ce n’est cependant
qu’une question de temps. Le marché unique africain
verra le jour, inévitablement.
Une zone de libre
échange intensifierait le commerce
intra- africain et
augmente-rait la part
de l’Afrique dans le
commerce mondial.
Zone de libre échange en Afrique :
le premier grand pas.
AFRIQUE EXPANSION • 49 5
Lorsque les pays membres du Marché commun des États d’Afrique australe et de l’Est (Comesa), de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se réunissent en 2008 à Kampala, en Ouganda, et annoncent le projet de créer une très vaste zone de libre échange, la nouvelle fait sensation.
Dossier Léopold Nséké
Amérique du Nord
Un nouveau regard sur
l’Afrique.
AFRIQUE EXPANSION • 49 7
Certains parlent de « réveil », d’autres de «rattrapage ».Le moins que l’on puisse dire, c’est que les géants nord-américains que sont les États-Unis et le Canada semblent avoir enfin pris la mesure de leur retard en Afrique. Un continent désormais synonyme de croissance solide et durable, un îlot d’exception dans une économie mondiale qui se remet encore difficilement de la crise de 2008-2009. Sous l’impulsion d’un historique sommet USA-Africa, les Américains se sont engagés dans une offensive commerciale qui touche de nombreux domaines, l’énergie et l’électrification du continent en tête. Le Canada s’est lui aussi lancé à la conquête de l’Afrique après avoir longtemps privilégié les relations commerciales avec l’Asie. Mais est-ce trop peu trop tard ? Portrait de ce nouveau regard que porte maintenant l’Amérique du Nord sur l’Afrique, un continent où les prétendants sont nombreux et la concurrence de plus en plus rude.
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