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Agriculture du Maghreb N° 83 Mars 2015 1

Agriculture du Maghreb

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Agriculture du Maghreb numéro 83

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EditoL’arrêté des comptes nationaux

du 4e trimestre 2014, qui vient d’être publié par le Haut Com-missariat au Plan HCP, donne une croissance économique de 1,8%

au cours dudit trimestre, au lieu de 4,6% durant la même période de l’année 2013. Quant à la valeur ajoutée agricole, en volume, elle a baissé de 1,4% après une hausse de 21,2%. Cependant, avec une bonne campagne agricole en perspec-tive, il est fort probable que les résultats soient nettement plus réjouissants en 2015.

En effet, les conditions climatiques favo-rables et la bonne répartition de la plu-viométrie dans le temps et dans l’espace augurent d’une bonne campagne agri-cole et suscitent l’optimisme des profes-sionnels.

Il est vrai que le début de la campagne a connu un déficit hydrique, mais les pluies enregistrées depuis la fin de l’automne dans la plupart des régions du Royaume ont été bénéfiques pour les cultures, les fourrages, les parcours, le taux de rem-plissage des barrages et la recharge des nappes souterraines.

Les cultures céréalières, sucrières et ar-boricoles ont ainsi été favorablement impactées, notamment par les dernières précipitations de mars. Pour les cultures de printemps (tournesol, pois chiche, maïs), les conditions climatiques favo-rables ont créé un contexte idéal pour les semis précoces. Les cultures fourragères augurent également d’une amélioration

de la production et d’une bonne disponi-bilité pour le cheptel.

Dans le cas des céréales, le résultat reste toutefois tributaire –de façon variable selon les régions- des conditions cli-matiques au moment du remplissage des épis et des travaux d’entretien (trai-tements anti-fongiques et engrais de couverture). En effet, certaines maladies peuvent entrainer d’importantes pertes de rendement si elles ne sont pas contrô-lées. Par ailleurs, si elles dépassent un certain niveau, les pluies du printemps peuvent endommager les céréales (re-pousses d’adventices, germination sur épi, …).

Mais laissons nous emporter par le vent d’optimisme qui souffle sur la profession et espérons que la campagne sera très bonne et retrouvera au moins les niveaux records de 2012-13 (97 millions de quin-taux) et de 2009 (102 millions qx).

La campagnes’annonce prometteuse

EditoEDITIONS AGRICOLESSarl de presse

Au capital de 100 000,00 dhsR.C.: 127029

I.F.: 01006251Patente N° : 35870166

Autorisation : SP04

22 bis, rue des AsphodèlesRésidence Zakia - Quartier Berger

20380 Casablanca

Tél. : 212 (0) 522 23 62 12 212 (0) 522 23 82 33

[email protected]

Directeur de publicationAbdelhakim MOJTAHID

Rédacteur en ChefIngénieur Agronome

Abdelhakim MOJTAHID

JournalistesIngénieurs Agronomes

Abdelmoumen Guennouni Hind ELOUAFI

Ont participé à ce numéro :Abderrahim Essahat

Facturation - Abonnements

Khadija EL ADLI

Directeur ArtistiqueYassine NASSIF

ImprimeriePIPO

Régie publictaire FranceIdyl SAS. 1154 Chemin du Barret

13839 ChâteauRenardTél. 04 90 24 20 00

Contact :Mme. Brigitte SENECHAL

[email protected]

Tous droits de reproduction autorisés avec mention impérative

et complète du journal.

Abdelhakim MOJTAHIDDirecteur de publication

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AFEPASA 53AGROSEM 35AIRCOM 38ALFACHIMIE 33ATLANTICA AGRICOLA 36 BASF 2BASF 51BASF 55BAYER CS 49BIOIBERICA 32CMGP 60

EKLAND 17EURODRIP 44FELEM 11FRUCTIDOR 23FRUIT INNOVATION 25GAUTIER Semences 37GRARD Pépinière 19IFIM 20IPACK IMA 25IRRI-SYS 15IRRITEC 42

JANNY 38KERIAN EUROPE 38MAMDA 7MAROC SAMAD 5MASSO 16MEDFEL 29SEMINIS 39SIFEL salon 13SILOS CORDOBA 47TECNIDEX 31TEMETASH 57

TIMAC Agro 59VILMORIN 43YARA IBERIAN 41YUKSEL 35

CAHIER ARABEMAMDA

CMGP

6 Actualités

30 Assemblée Générale de l’ASPAM :Plus d’organisation pour faire face à la crise

34 DOSSIER TOMATE : Tomate export , une difficile embellie à consolider Tomate, renouvellement permanent

46 Semis direct dans le

plateau du Saïs :pour une meilleure insertion dans les

systèmes de cultures locaux.

48 Vigne : Lutte contre les

principales maladies cryptogamiques

54 Pomme de terre : Le rendement bridé par les maladies

cryptogamiques

58 Petites annonces

Nos annonceurs

SommaireSommaire

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ActuActu

Dans les années 80, Hong Kong produisa-it plus d’un tiers de ce qu’elle consommait,

puis plus de 70% des terres cultivables ont été abandon-nées au profit de projets im-mobiliers et aujourd’hui les produits frais sont principale-ment importés. Seulement 2% des légumes, 60% de la volaille et 7% des porcs proviennent de fermes locales. Le reste provient principalement de Chine continentale, mais aussi des Etats-Unis, des Philippines et de Thaïlande pour les fruits. Cette forte dépendance pour l’alimentation soulève des questions environnementales, mais aussi de sécurité alimen-taire au vu des récurrents scan-dales alimentaires chinois.Bien que le développement de l’agriculture sur ce territoire ex-iguë ne soit pas une priorité de Hong Kong, des solutions alter-natives semblent progressive-ment émerger dans le domaine maraicher. Le développement de la culture hydroponique

permet aujourd’hui de faire pousser des plantes «hors-sol» en leur apportant les nutri-ments nécessaires directement par irrigation dans un substrat neutre. Les plantes poussent alors dans un milieu clos dont les paramètres (température, humidité, lumière, nutriments) sont rigoureusement contrôlés par ordinateur, et elles ne sont plus exposées à la pollution, aux risques climatiques ou aux parasites. Ce type d’agriculture permet aussi de produire des fruits et légumes qui poussent habituellement sous d’autres latitudes. Un centre de recher-che sur le sujet (Controlled Environment Hydroponic Re-search and Development Cen-tre) a été ouvert à Hong Kong en 2012 et la possibilité de réduire considérablement les surfaces de cultures a poussé quelques précurseurs à ouvrir des «fermes verticales» à Hong Kong. Ainsi Benson Ko, le di-recteur d’«Urban Farm», a pu développer près de 3.000 m2 de cultures à partir d’un an-

Les fermes urbaines envahissent les toits hongkongaisHong Kong, surtout connue pour être un hub financier et commercial, est aussi une ville où l’on aime manger. Et avec ses 7 millions d’habitants la ville consomme quo-tidiennement plus de 800 tonnes de riz, 2 200 tonnes de légumes, 71 têtes de bétail, 36 tonnes de volaille et 4 480 porcs. Avec le développement de la mégalopole, la tradi-tion agricole du territoire a décliné.

cien bâtiment industriel d’une surface de 1.000 m2. L’archi-tecte espagnol Javier Ponce a également présenté à la ville un projet futuriste de fermes verticales sous la forme de tours vitrées de près de 200 mètres de haut, dont le design serait inspiré des cultures tra-ditionnelles chinoises en ter-rasses et les différents étages tourneraient en fonction de l’exposition au soleil. Hélas, le principal frein à ce beau projet est évidemment la rentabilité économique.Cependant, des projets de plus petite envergure voient égale-ment le jour sur les toits de la ville. Les «roof tops» des tours hongkongaises sont, en effet, bien souvent inoccupées et les fermes urbaines s’y multi-plient. Il s’agit cette fois de cul-tiver des plantes de façon plus conventionnelle, dans des pots de terres. Ces fermes urbaines accueillent parfois également des ruches, afin non seulement de polliniser les plantes qui y poussent, mais également de produire du «miel urbain»! La démarche est souvent com-merciale, qu’il s’agisse de ven-dre les récoltes ou de louer des carrés de terre aux per-sonnes désirant cultiver leurs propres légumes, mais peut également être participative et remplir une fonction so-ciale et pédagogique. Elle est de toute façon un moyen de sensibiliser la population aux enjeux de sécurité alimentaire et écologiques. De plus, selon une étude de la University of Hong Kong (HKU), la général-

isation des «toits verts» con-tribue à améliorer la qualité de l’air, réduire l’effet d’ilot de chaleur urbain et augmenter l’étanchéité et l’isolation des bâtiments. On peut toutefois se poser la question de la con-tamination des légumes par les polluants présents dans l’air urbain, mais ces nouveaux fermiers arguent que la terre utilisée est de qualité et isolée des sources de pollution, que la hauteur à laquelle se trou-vent les cultures les protègent des métaux lourds présents dans l’air urbain, et que l’utili-sation d’engrais naturels et la limitation des pesticides ga-rantit des aliments plus sains que ceux que l’on trouve dans les supermarchés. Cet engrais naturel peut d’ailleurs prove-nir des déchets alimentaires («compost urbain») et ainsi ap-porter une solution alternative à l’inquiétante problématique du stockage des déchets dans une ville où le gaspillage ali-mentaire est immense.Le magazine hongkongais Time Out a recensé les plus belles initiatives de fermes ur-baines dans son article «Hong Kong best rooftop farms». Mais le phénomène ne se limite pas à l’île de Hong Kong et envahit également les toits américains et parisiens. Les initiatives pa-risiennes sont cependant plus modestes pour l’instant qu’aux Etats-Unis où les productions de certains projets se comptent déjà en tonnes et génèrent des revenus conséquents.

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ActuActu

Cependant, le gigantisme de la surface plantée en maïs (plus de 39 millions

d’hectares) empêche de révéler certaines initiatives locales et ré-gionales qui tendent à renverser la tendance. L’achat de semences conventionnelles semble prendre un nouvel essor, en réponse à plu-sieurs facteurs auxquels sont con-frontés les agriculteurs, à la base du système.

Un contexte favorable à l’im-plantation des cultures OGM au milieu des années 1990Les modifications génétiques dans la culture du maïs ont tra-ditionnellement visé deux objec-tifs principaux : la résistance aux ravageurs (chrysomèle et pyrale en particulier), ou la résistance à un herbicide total (glyphosate ou glufosinate d’ammonium, par ex-emple,) de manière à traiter une parcelle avec ledit herbicide sans pour autant que le plant de maïs ne soit impacté. Une majorité d’agriculteurs américains s’est convertie aux semences modi-fiées au milieu des années 1990. Leurs rendements et les profits ont alors augmenté, en partie ap-puyés par une météo clémente, des cours satisfaisants, et des poli-tiques agricoles protectionnistes.

Il est important de bien con-sidérer l’efficacité de la réponse que les variétés transgéniques ont apportée aux problématiques agricoles d’alors : le glyphosate apparaissait comme une solution efficace et sûre et les invasions de chrysomèle et de pyrale représen-taient une réelle menace pour les cultures. L’option transgénique a donc été rapidement adoptée par une majorité d’agriculteurs parce qu’elle répondait à leurs besoins. La rationalité économique d’un retour aux semences tra-ditionnellesAprès quelques années d’util-isation, et en dehors de toute considération éthique soulevée par l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés et du débat en cours sur leur impact potentiel sur la santé animale et humaine, les agriculteurs ob-servent aujourd’hui plusieurs phénomènes, qui, combinés, les poussent à revenir vers des semences traditionnelles. Le phénomène le plus inquiétant est l’adaptation des ravageurs, para-sites et adventices aux maïs trans-géniques. Ces adaptations ont été révélées et mises à jour par plu-sieurs études scientifiques depuis 2011 jusqu’à plus récemment.

Maïs OGM :une amorce de retour aux variétés conventionnelles aux USA ?En 2013, les agriculteurs américains ont cultivé environ 69 mil-lions d’hectares en cultures transgéniques, soit un peu plus de la surface totale de la France. Cela représente environ la moitié des terres agricoles cultivées des Etats-Unis. Les principales cultures concernées sont le coton, le soja et le maïs. Pour cette dernière, l’évolution a été constante : selon le Département américain de l’agriculture (USDA), 88% du maïs planté aux Etats-Unis en 2011 et 2012 était génétiquement modifié; en 2013, le pourcentage est passé à 90, et la tendance à la hausse s’est poursuivie en 2014, avec 93% de la superficie de maïs semée.

Pour l’agriculteur, elles ont une conséquence pratique : le re-tour aux itinéraires techniques traditionnels, en augmentant le rythme de traitements conven-tionnels (herbicides, insecticides et fongicides). En effet, il a été observé que, par crainte d’une adaptation des ravageurs et des adventices, et même en l’absence d’éléments contribuant à ce rai-sonnement, les agriculteurs ap-pliquent les mêmes traitements qu’ils appliquaient sur les variétés conventionnelles, à titre préventif.Les marges en souffrent alors : les semences transgéniques sont notoirement plus chères à l’achat que les semences convention-nelles. A itinéraire technique et rendement équivalents, les marg-es opérationnelles diminuent. La difficile reconversion aux semences traditionnellesLe retour aux semences con-ventionnelles semble donc être en phase de développement : plusieurs jeunes sociétés se-mencières se spécialisent dans le segment pour l’heure délaissé par les plus gros semenciers : la commercialisation de semenc-es certifiées non-OGM. Elles ont vu leurs ventes exploser ces dernières années. Leur dévelop-pement répond aux besoins des agriculteurs, mais également à une demande des consomma-teurs qui souhaitent être informés de la présence ou de l’utilisation d’OGM, et avoir la possibilité de choisir lors de l’achat. Plusieurs grandes chaines de distribution ont d’ailleurs déjà franchi le cap de l’étiquetage des produits en ce qui concerne leur composition et l’éventuelle présence d’OGM.Cette demande se traduit par des incitations financières pour les agriculteurs : certains moulins, spécialisés dans la transformation de maïs conventionnel, propo-sent des prix attractifs qui attirent les producteurs et favorisent leur reconversion. Il en est de même dans les régions où un accès au transport maritime ou fluvial rend aisé l’écoulement des marchan-

dises vers les marchés tradition-nellement réfractaires aux OGM (UE, Japon, Corée du Sud). Pour autant, l’accès au transport mar-itime n’est pas universel et les moulins «conventionnels» sont encore une minorité. In fine, peu d’agriculteurs ont actuellement accès à ces actions incitatives. La marche est encore longueLes relations humaines et com-merciales autour de l’exploitation agricole ont un impact important dans les décisions des agricul-teurs. S’ils sont souvent seuls à la tête de leurs exploitations de plusieurs centaines voire milliers d’hectares, les décisions qu’ils prennent sont également le re-flet de l’influence des vendeurs d’intrants, de la pression des pairs et des choix disponibles dans leur environnement. En effet, les coopératives agricoles ou autres vendeurs de semences, souvent payés à la commission sur des produits spécifiques, poussent souvent à l’achat de semences transgéniques, sous l’influence des grands groupes semenciers qui les fournissent et rachètent leurs produits après la récolte. Or, la tendance est encore aux OGM. Revenir vers les semenc-es conventionnelles peut donc engendrer une fracture profes-sionnelle, voire un isolement de l’exploitation. Les arguments économiques, s’ils sont aujo-urd’hui présents et en faveur des semences conventionnelles, n’ont pas toujours l’influence que l’on attend.L’acceptation par les pairs et la valorisation de ce qui est aujo-urd’hui un marché de niche corre-spondent donc à deux des princi-paux challenges des agriculteurs américains qui souhaitent se re-convertir. Le chemin est encore long pour trouver un équilibre.

Source : Bulletins électroniques

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ActuActu Technologie

L’agri-big data : des perspectives à plusieurs niveauxLa notion de big data s’appli-que à un ensemble de don-nées tellement volumineux qu’il en devient impossible d’extraire les informations qu’il contient à l’aide d’out-ils de gestion de bases de données classiques. Les pra-tiques agricoles, dans toutes leurs formes, sont à l’origine d’un nombre considérable de données (rendements/pro-duction, dates d’opérations culturales, type d’intrant, etc.), de même qu’elles font appel à un nombre important de don-nées extérieures (cours des matières premières, données météorologiques, etc.), pour orienter les décisions de l’agri-culteur.La mise en commun de telles informations complémentaires sur des plateformes communes permet d’envisager des outils très utiles pour la prévision des marchés, l’orientation des poli-

tiques agricoles, voire l’aide à la décision pour l’agriculteur. L’exploitation de ces données à l’échelle micro-économique n’en est encore qu’à ses débuts : le milieu agricole est sou-vent assimilé à un milieu «à la traine» sur ces aspects. Cer-tains s’en sont aperçus, et les initiatives fleurissent dans le secteur. Des utilisations variées à l’échelle de l’exploitation agricoleEn effet, outre les statistiques nationales pour lesquelles l’USDA a mis en place des moyens importants depuis plusieurs années et leurs im-pacts connus sur les marchés à termes, l’agri-big data présente de plus en plus d’applications à l’échelle de l’exploitation ag-ricole. Les données de masse servent les situations partic-ulières et peuvent aider à la prise de décision.Le développement de la

Avec les avancées technologiques dans les domaines de l’analyse et du traitement de données et les outils d’aide à la prise de décision, l’informatique au service de l’agriculture devient une évidence. Les grandes exploitations agricoles américaines utilisent ces technologies de pointe pour faciliter la gestion de la ferme, minimiser les pertes et maximiser le rendement. Des outils de gestion intégrée se développent et les capteurs se multiplient un peu partout dans les ex-ploitations agricoles. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples de ces sociétés du Midwest qui se spécialisent sur ce marché.

couverture réseau mobile dans les campagnes a joué un rôle majeur dans ce domaine : les smartphones peuvent aujo-urd’hui souvent se connecter à internet par le réseau mobile en plein champ, malgré l’isole-ment géographique, ouvrant de vastes possibilités aux agri-culteurs qui en étaient jusqu’à ces dernières années souvent privés. De fait, l’utilisation si-multanée de plusieurs sources d’information, telle que l’im-agerie satellite, les données météorologiques, la délimita-tion parcellaire, le parc matériel à disposition, etc., permettent aux agriculteurs connectés de disposer d’outils d’aide à la décision, pour l’ensemble du cycle cultural. Ainsi, le choix de la variété cultivée, l’optimisa-tion parcellaire de la densité de semis, de la quantité de fertil-isants et de produits phytosan-itaires, ou de la date des opéra-tions culturales est facilitée par des applications mobiles, fac-

ilement accessibles.Une autre opportunité est liée à l’utilisation des équipements agricoles : grâce aux données collectées sur du matériel en fonctionnement et inter-prétées par les manufacturiers, il est aujourd’hui possible, sur les machines équipées, d’iden-tifier des pièces opérant en dehors de leur niveau optimal de fonctionnement, en termes de vibration ou de chaleur par exemple. Il est alors possible d’anticiper les pannes et de réduire les temps morts im-posés par ces incidents mé-caniques.Du point de vue de l’élevage, également, les applications se développent : suivi des performances par animaux, adaptation de l’alimentation en fonction de la production, détection anticipée des infec-tions mammaires à la couleur du lait permettant un traite-ment précoce des mammites, etc.

Big data à la ferme

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Les exemples sont nombreux et les investisseurs et dévelop-peurs l’ont compris : le milieu agricole attire les start-ups dans les champs.Ainsi, en complément des poids lourds du secteur aux USA, on observe l’émergence de compagnies qui souhaitent se développer à proximité de leurs clients, les agriculteurs, et de leur domaine d’inter-vention. Trois exemples sont ci-dessous. Farm Intelligence,Mankato, MinnesotaCette entreprise a pour objec-tif de travailler avec les produc-teurs de maïs et de soja pour les aider à prendre les déci-sions les plus adaptées à leur culture au meilleur moment. Les données de différentes sources sont collectées et analysées pour essayer de comprendre ce qui se passe sur le terrain : données de capteurs sur les équipements, images aériennes, données météorologiques et données sur l’historique des parcelles. A titre d’exemple, la société peut reconnaître les signes avant-coureurs de pucerons ou repérer un retard de croissance dans un champ ou une partie du champ - cela peut suggérer la présence d’une maladie ou d’un stress environnemental. La surface d’intervention de la société dépasse déjà 400.000

hectares. 640 Labs, Chicago, IllinoisAutre start-up spécialisée dans le big Data, 640 Labs a créé un boîtier qui se fixe sur les tract-eurs et autres engins agricoles, pour en mesurer l’activité pen-dant la plantation et la récolte. Le produit développé se vend sous la forme d’un boitier, qui se branche sur un port univer-sel dans les cabines de tract-eur et recueille automatique-ment les données telles que les performances de l’outil ou la localisation GPS. Ce boitier se synchronise ensuite à une application mobile, dont le tableau de bord offre aux agri-culteurs une vision centralisée des données et de leurs anal-yses. Les données exploitées permettent par exemple de déterminer la dureté du sol. La société souhaite, à terme, fournir aux agriculteurs des recommandations sur quels produits utiliser dans leurs ex-ploitations, en quelles quan-tités et sur quelles zones. FarmLogs, Ann Ar-bor, MichiganC’est une application mobile visant à simplifier presque tous les aspects de la gestion d’une exploitation agricole à l’échelle d’une saison : budgétisation, planification, opérations cul-turales, suivi des travaux sur les champs éloignés, aide à

l’information (prix des produits de base du marché), et suivi du parc matériel (rappel pour l’entretien des machines, etc.). Le logiciel utilise différents ensembles de données, com-me celles du Service National de Météorologie, qui dispose d’informations géo localisées relatives aux précipitations, et le Service National des Statis-tiques Agricoles, qui dispose de l’histoire culturale de plus de 23 millions de parcelles par le biais de l’imagerie satelli-taire. La controverse dela possession des donnéesSi les différents acteurs du monde agricoles s’accordent sur le fait que le big data va révolutionner l’agriculture telle qu’elle existe aujourd’hui, un point majeur de mise en gar-de apparait régulièrement : la question de la propriété des données. Cette problématique fait surface suite aux tentatives de grandes multinationales de la place, qui, tout en promet-tant de meilleurs revenus aux

agriculteurs par l’améliora-tion de la valorisation de leur potentiel de production, de-mandent l’accès aux données des exploitations agricoles en temps réel.Et, bien que l’on sache quelles données sont collectées, leur usage n’est jamais clarifié ex-plicitement, malgré l’impact qu’elles pourraient avoir si elles étaient diffusées ou exploitées mal intentionnellement. Les différentes critiques se cristal-lisent autour de l’utilisation des données à des fins commer-ciales, de concurrence, d’an-ticipation des tendances des marchés ou d’espionnage com-mercial. Les «sets» de données intéressent donc beaucoup en ce moment, et sont amenés à disposer de leur propre valeur marchande : la multiplication des données permet le dével-oppement de modèles utiles à l’aide à la décision en temps réel. Plus importante sera la base de données, plus précis sera le modèle. La course de géants est lancée, et elle part du Midwest.

Actu Technologie

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ActuActu ALERTE !

Dans les Pouilles, l’alerte est à son maximum  : depuis 2013, date

d’apparition des premiers symptômes de dégénéres-cence, près de 30  000 oliv-iers du Salento (le talon de la botte italienne) sont morts de dessèchement rapide ou ir-rémédiablement condamnés, notamment dans deux foy-ers de la province de Lecce qui ne cessent de s’élargir. Certes, des dizaines d’autres végétaux sont touchés à des degrés divers – notamment les lauriers-roses et les arbres fruitiers  –, mais c’est évidem-ment le sort des oliviers qui est le plus préoccupant, tant cet arbre occupe une place importante dans le potentiel agro-économique de la ré-gion, ainsi que dans le patri-moine culturel de la province.La responsabilité des terri-bles dégâts qui provoquent

la mort irréversible des oliv-iers incombe à une bactérie dénommée Xylella fastidio-sa. Responsable de la « mala-die de Pierce », cette bactérie est principalement propagée par des hémiptères, et notam-ment des insectes suceurs du type cicadelle. Cette bactérie avait déjà été à l’origine de plusieurs épidémies de plus ou moins grande ampleur en Californie où Xylella fastidiosa est endémique dans les zones de culture d’agrumes et dans le vignoble. Mais aucune ré-gion d’Europe n’avait été ex-posée avant l’année 2013. Nul ne sait comment la bactérie est parvenue sur ce continent, mais le fait est qu’elle y est désormais présente.Aujourd’hui, ce sont les oliv-iers du sud de l’Italie qui sont attaqués et condamnés à une mort inexorable par dessic-cation des feuilles. En accord

L’olivier est-il menacé de disparition en Italie ?

Dans la région italienne des Pouilles, les oliviers sont déjà morts ou condamnés sur près de 10 000 ha. Pour lutter contre la propagation de la maladie responsable, une zone de confinement de 23 000 ha a été mise en place pour tenter de contenir l’épidémie. L’Italie est-elle menacée de voir disparaître cet arbre millénaire emblématique ? 

avec l’exécutif italien et les re-sponsables européens de l’AE-SA* en charge du problème au niveau continental, les au-torités des Pouilles, inquiètes d’un risque élevé de propa-gation au reste de la région, voire de la péninsule italienne, ont été contraintes de mettre en place des mesures dras-tiques pour tenter de confiner l’épidémie. Cela passe par dif-férentes mesures : d’une part, l’arrachage systématique de tous les arbres contaminés et leur incinération; d’autre part, l’utilisation de pesticides et d’herbicides visant à détruire les vecteurs de la maladie ; en-fin, par l’interdiction de sortir les moindres fruits et déchets végétaux de la zone contam-inée.Plus spectaculaire encore  : un couloir de protection de deux kilomètres de largeur, inspiré du principe des pare-feu, est en cours de mise en place pour isoler la partie ori-entale des Pouilles du reste de l’Italie, afin d’éviter le dé-placement des insectes vec-teurs de la contamination. À l’intérieur de ce couloir d’une cinquantaine de kilomètres de longueur placé sous sur-veillance renforcée, toute la végétation susceptible d’être touchée par l’invasion de Xy-lella fastidiosa est arrachée et détruite, y compris les ar-bres sains d’oliveraies cente-naires. Quant aux cicadelles, elles sont systématiquement

détruites, soit de manière mé-canique lorsqu’elles sont en-core présentes dans les herb-ages au sol, soit par l’usage d’insecticides lorsqu’elles ont pris leur envol pour s’installer dans le feuillage des arbres. À cet égard, des garanties ont été données aux associa-tions écologiques  : il ne sera procédé à aucun épandage aérien, et dans la mesure du possible, il sera donné la pri-orité à l’usage d’insecticides bio.Toutes ces mesures sont évidemment un crève-cœur sentimental pour les ha-bitants de la province de Lecce, très attachés à leur mode de vie ancestral. Elles sont également un désastre économique pour les produc-teurs d’huile d’olive de l’une des contrées d’Italie restées parmi les plus pauvres, malgré le développement touristique des dernières décennies. Un problème dont les autorités ont conscience  : des aides fi-nancières seront apportées aux oléiculteurs les plus en difficulté du Salento, et des subventions devraient être débloquées pour les inciter à reconvertir leurs terres dans des cultures alternatives. Cela ne suffira sans doute pas à ci-catriser les plaies.Restent les grandes questions qui inquiètent les pouvoirs publics, de Bari, chef-lieu des Pouilles, jusqu’à Bruxelles, en passant par Rome : L’épidémie pourra-t-elle vraiment être confinée dans le Salento  ? Et, faute de savoir comment Xylella fastidiosa est arrivée dans la province de Lecce, ne doit-on pas craindre l’émer-gence d’autres foyers en Ital-ie, dans la Grèce, ou dans les

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tout proches Balkans ? Si la réponse à la première question semble devoir être positive, personne n’est en mesure de répondre à la seconde. C’est donc une épée de Damoclès qui est désormais sus-pendue sur toutes les oliveraies du sud de l’Europe. Il n’est donc pas étonnant que des alertes aient été lancées partout par les DRAAF**. Par chance, le pire n’est jamais sûr. Mais cela ne suffira sans doute pas à rassurer les oléiculteurs.

Bruxelles sonne l’alerte contre une bactérie tueuseLe commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, a prôné une vigi-lance absolue pour empêcher la propa-gation de xylella fastidiosa, la bactérie tueuse d’oliviers qui menace aussi vignes et agrumes.Le commissaire a annoncé qu’il se rendra très bientôt en Italie pour examiner l’ef-ficacité des mesures pour enrayer cette épidémie, apparue en octobre 2013, et faire le point de leurs retombées avec les cultivateurs. L’Union européenne suit de très près la situation et encourage une approche de précaution, passant par

l’arrachage des arbres touchés. Mais sel-on Bruxelles, l’Italie, qui a circonscrit une zone d’urgence de 241.000 ha dans la ré-gion méridionale des Pouilles, a jusque là trainé les pieds sous pression de ses culti-vateurs, au prix d’une détérioration de la situation qui impose un sursaut.Le comité phytosanitaire permanent de l’UE doit faire le point sur d’éventuelles nouvelles mesures lors de sa prochaine réunion les 26 et 27 mars. La France, l’Espagne et le Portugal réclament un durcissement des règles de prévention. Les expertises menées jusque là sug-gèrent qu’au moins 10% des quelque 11 millions d’oliviers de la province de Lecce sont touchés, a précisé le commissaire. Il a relevé que cette bactérie, qui fait dépérir les végétaux auxquels elle s’at-taque et contre laquelle aucun remède n’a jusque là été trouvé, constituait aussi une menace pour les vignes et agrumes européens, qui pourraient devenir des plantes d’accueil.Mais la résistance monte en Italie con-tre la destruction d’oliveraies séculaires. Dans un courrier envoyé à M. Andri-uakaitis, l’association italienne Peacelink invoque ainsi des études scientifiques mettant en cause d’autres facteurs que la xylella fastidiosa dans les ravages sub-is par les oliveraies. La Commission eu-ropéenne risque de condamner à mort tout l’écosystème des Pouilles sur la base d’études erronées, met-elle en garde.Source : AFP

* AESA : Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire** DRAAF : Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt. Les DRAAF dépendent du ministère de l’Agriculture.

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ActuActu Produit

Espagne : Diminution de 9,2% des superficies de fraises

Dans la province de Huelva, si globalement la superficie dédiée aux fruits rouges affiche une stabilité à 9.500 ha en 2014/2015 par rapport à la campagne précédente, ce sont les cultures de framboises et de myrtilles qui marquent une progression sensible alors que la fraise rejoint le ni-veau des années 2011 et 2012.

Ainsi, si les surfaces de la fraise progressaient encore jusqu’à l’an  dernier, elles tendent plutôt cette année à décroi-tre au profit des autres petits fruits rouges de la gamme, plus recherchés. 6 430 ha de fraises ont été plantées cette campagne contre 6 980 ha

l’an passé (-9.2%), alors que la framboise affiche une hausse de 20% avec 1.560 ha, contre 1.300 ha lors de la dernière campagne. Même tendance pour la myrtille avec 1.470 ha de contre 1.150 ha (+28%) et les mûres avec 90 hec-tares (+28,6%).

Selon les données de l’or-ganisation des producteurs Freshuelva, la plus grande su-perficie consacrée à la fraise dans la province de Huelva a été enregistrée en 2000, avec 8750 hectares, alors que ces dernières années la moyenne est restée aux alentours de

6500 à 7000 hectares. La culture des baies (framboises, myrtilles et  mûres) est donc en pleine expansion à Huelva, dans le cadre de la politique de diversification adoptée par de nombreux producteurs en réponse à la demande crois-sante de baies dans l’UE.

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Début de campagne satisfaisantLa récolte des variétés pré-coces de fraise commence généralement fin décembre ou début janvier, alors que le pic de production est atteint en Mars. La saison 2014-2015 a commencé avec un niveau de prix qui a rendu le sec-teur plus optimiste avec une bonne qualité des fruits, bien colorés, et surtout l’absence d’incidents climatiques. Les prix enregistré à cette pé-riode ont dépassé de plus de 20% ceux de la saison précé-dente. Ainsi, selon le rapport publié par l’Observatoire des Prix et des Marchés d’Anda-lousie, le prix moyen pour la 1ère semaine de janvier s’est situé entre 2,30 et 2,40 euro/kg, soit nettement au dessus de 1,87euro/ kg constaté l’an-née dernière. Ces niveaux de

prix sont proches de ceux de la saison 2012/13.

Au cours des mois de janvier et février, les basses tempéra-tures ont ralenti la croissance des cultures. Le gouverne-ment andalou avait déjà annoncé dans la deuxième semaine de février que le volume récolté de la fraise à Huelva était plus faible que prévu. Selon les régions, la capacité de production des plantations était située entre 10 et 30%. Cette réduction de l’offre combinée avec la bonne qualité des fruits est d’ailleurs à lorigine de la sta-bilité des prix à un bon niveau par rapport à la même pé-riode des deux précédentes campagnes.

C’est ainsi que la forte de-mande du marché français au cours de la septième se-

maine de 2015 a contribué à l’augmentation des prix de la fraise de Huelva. De même, le ministère fédéral allemand de l’Agriculture et de l’Ali-mentation a déclaré qu’au cours de la troisième semaine de février les prix des fraises espagnoles sur le marché al-lemand ont continué d’aug-menter.  Cependant, une chute des cours d’environ 25% a été constatée sur le

marché de Londres.

Coté producteur, le rapport de suivi du secteur de la fraise, publié par l’observatoire des prix et des marchés de l’An-dalousie, a révélé qu’au cours de la troisième semaine de février, le prix moyen perçu était d’environ  2 euros/kg.

Sources : Fructidor, FreshPlaza

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ActuActu Produit

D’importance modeste à la veille de l’indépendance, le patrimoine national de

rosacées fruitières, s’est enrichi par des introductions progres-sives d’espèces et/ou de varié-tés. Un ensemble de facteurs a stimulé la création de vergers dans différentes régions du pays, entre autres : - meilleure valorisation du pa-trimoine par l’irrigation et di-versification des espèces - meilleure connaissance des exigences d’espèces et variétés- meilleure information sur ces espèces et variétés dans leur pays d’origine et leurs possibili-tés d’adaptation aux conditions marocaines- protection du marché natio-nal fruitier  pour éviter toute perturbation éventuelle par des importations - meilleure connaissance des aires écologiques et conditions pédoclimatiques des régions grâce aux efforts de recherche et d’encadrement. A cet égard, des introductions contrôlées d’espèces et variétés, selon leurs performances, besoins en froid et date de maturité, pour enrichir la gamme de variétés existantes ont permis :- une extension de la culture des rosacées à des régions de

plaines comme le Gharb et le Souss - un renforcement et améliora-tion des conditions de cultures dans les zones traditionnelles par l’introduction de variétés plus performantes, mieux adap-tées, de porte-greffes appro-priés, et de modes de conduite plus élaborés, etc.

Spécificités de la productionLe secteur des rosacées frui-tières, par le nombre élevé d’es-pèces qui le compose (à pépins, à noyaux) intéresse plusieurs zones avec, cependant, des pôles de concentration  dont le Moyen Atlas, le Rif Occiden-tal, le Pré Rif, le Saïs, le Haouz, la Moulouya et les zones de basses altitudes notamment le Gharb et le Souss qui ont connu l’introduction et la diffusion de variétés précoces. La majorité des exploitations de rosacées fruitières sont à caractère familial avec la pré-pondérance de vergers de taille inférieure à 5 ha, dominés par le groupe des rosacées à pépins et à leur tête le pommier. Les vergers supérieurs à 20 ha sont localisés notamment dans les régions de Khénifra, EI Hajeb,

Boulemane, Gharb, Meknès, et Haouz. Le profil variétal pour la plu-part des espèces est constitué d’une gamme réduite de varié-tés commerciales et de maté-riel végétal local non identifié (amandier, cognassier, abrico-tier, néflier…). La majorité de la production est groupée entre le mois de juin et septembre. Les anciennes variétés constituent la base de production des rosa-cées et occupent la majorité des superficies réservées à ce sec-teur. Toutefois, nous assistons ces dernières années à l’intro-duction de nouvelles variétés lors des opérations d’extension ou de reconversion. La densité par hectare est liée aux modes de conduite des vergers et à la destination de la production. Les hautes den-sités sont pratiquées essen-tiellement dans exploitations localisées au niveau des sites à microclimat favorables et appartenant aux propriétaires dotés de moyens techniques et financiers appropriés. Les es-pèces concernées sont le pom-mier, le pêcher et le prunier (dont la production est desti-née au séchage). Les nouveaux vergers ont en général des den-sités élevées comparativement

aux anciennes plantations. En vergers dits «  modernes  », les opérations techniques (taille, irrigation, fertilisation, protection phytosanitaires) sont généralement maîtrisées. A l’inverse, pour les vergers à caractère familial, un grand ef-fort en matière de vulgarisation des techniques de productions reste encore à faire. En effet, les moyens financiers de cette ca-tégorie d’exploitants sont sou-vent limités, et constituent un handicap à l’application des iti-néraires techniques adéquats. La production des rosacées frui-tières, variable selon l’espèce et la variété, reste tributaire des conditions de culture et des conditions climatiques de l’an-née. La production est destinée, dans sa grande majorité, à l’ap-provisionnement du marché lo-cal en fruits frais, secs et trans-formés. Les échanges extérieurs du Maroc en ces fruits à l’état frais restent relativement limi-tés par rapport à la production nationale alors que les impor-tations portent essentiellement sur les pommes et les poires à l’état frais et sur les pruneaux. Les exportations, concernent principalement les pêches à l’état frais et les abricots à l’état frais et transformé. Les circuits de distribution des fruits à l’échelle nationale sont complexes avec l’existence de nombreux intervenants. En ef-fet, à l’exception des grandes exploitations, dotées de moyens de conditionnement, d’entreposage frigorifique et de transport leur permettant de mieux valoriser leur produc-tion, les prix de vente obtenus par la majorité des producteurs sont peu rémunérateurs. Les prix appliqués sont fonction de l’espèce, de la variété, de la qua-lité du fruit, de l’époque de pro-duction, de l’aptitude du fruit à la conservation, et de l’éloigne-ment des sites de production par rapport au réseau routier et aux principaux centres de dis-tribution.

Aperçu du secteur des rosacées fruitières au Maroc

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ActuActu Céréales

Véritable hub régional de par son positionnement géo-graphique et stratégique, le Maroc dispose aujourd’hui d’une carte à jouer  : les pays d’Afrique, où les investisse-ments fleurissent pour de nombreux secteurs d’activités, dont l’agroalimentaire. Or, l’in-térêt n’est pas moins important pour le secteur meunier et céréalier, qui jouit d’un poids important dans l’économie. En

effet, le secteur, chapeauté au niveau national par de nom-breuses institutions telles que la Fédération Nationale de la Minoterie (FNM), la Fédéra-tion  Interprofessionnelle  des Activités Céréalières (FIAC) et l’Office National Interprofes-sionnel des Céréales et Légu-mineuses (ONICL), représente un marché de taille qui peut of-frir de réelles opportunités de développement au Maghreb

Communiqué

Journées Techniques de l’IFIMC’est du 27 au 28 mai prochain que se tiendra cette an-née la 6ème édition des Journées Techniques de l’IFIM, organisées au sein de l’Institut de Formation de l’Industrie Meunière à Casablanca. Thème de cette édition : « Quelles perspectives de développement de l’industrie des céréales au Maghreb et en Afrique Subsaharienne ? ».

et en Afrique Subsaharienne. Evènement bisannuel incon-tournable pour les profession-nels du secteur meunier et céréalier, les Journées Tech-niques de l’IFIM constituent un carrefour B to B et une vitrine d’exposition des nouveautés en matière de produits, d’équi-pements, d’installations et de services. Le salon présente également les dernières inno-vations technologiques dans le domaine de la meunerie et du contrôle de la qualité des céréales. En outre, l’évènement consti-tue l’occasion de s’enquérir des actualités et des avancées du secteur à travers des tables rondes et des conférences, qui porteront cette année notamment sur les op-portunités de dévelop-pement de l’industrie meunière et céréa-lière au Maghreb et en Afrique Sub-saharienne.

Plus de 60 exposants  maro-cains et étrangers et près de 500 visiteurs  sont attendus à cette 6ème édition des Journées Techniques de l’IFIM, qui se tiendront cette année sur une superficie de près de 1.000 m². Pour rappel, la 5ème édition, or-ganisée en 2013, avait connu la participation de  350 visiteurs et de quelques 50 exposants.

Contact :Soumaya Esseddiki0660847666 / [email protected]

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Le Pavillon Espag-nol avec ses 288 m2 présente une offre très diversifiée dans de multiples secteurs

comme l’irrigation, les serres, la protection des cultures, les machines agricoles, les équi-pements pour le bétail et la post-récolte. Le savoir faire des entreprises participantes s’appuie notamment sur la performance démontrée et l’adaptabilité aux besoins lo-caux. Cette édition sera aussi l’occasion pour une dizaine d’entreprises espagnoles de

présenter leurs produits pour la première fois au salon. Nous vous recevrons avec plaisir dans notre stand I-2 au sein du Pavillon International pour satisfaire toutes les de-mandes de renseignements. Si vous souhaitez avoir plus d’informations, vous pouvez nous contacter à l’adresse e-mail suivante: [email protected]

ou bien au numérode Téléphone: +212 522 313 118

L’ESPAGNE au SIAM 2015

ICEX, sous l’égide du Bureau Economique et Commercial d’Espagne à Casablanca, organise le Pavillon d’Espagne de la 10ème édition du Salon international de l’Agriculture au Maroc (SIAM), qui aura lieu du 28 avril au 03 mai prochain dans l’enceinte de l’Exposition du Bassin de Lagdal-Sahrij Souani à Meknès.

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ActuActu INNOVATION

Aurora est une variété sans graines et donc unique en son genre. L’arôme du fruit est très prononcé, son goût est très équilibré sans laisser l’ar-rière-goût typique à la papaye. Aurora a une odeur agréable et

douce, sa chair est ferme. Selon le producteur, la durée de conservation est meilleure que celle des autres variétés de papa-ye. Même lorsqu’il est coupé, le fruit, s’il est stocké de manière ap-propriée, conserve longtemps sa

condition exceptionnelle. Cette variété a été cultivée par sélec-tion naturelle et croisement. Le poids des fruits varie entre 200 g et 1 kg.

www.aviv-flower.co.il

La Lemoncherry est une nouvelle tomate cerise jaune en grappe au goût sucré et un arôme de citron. Le jaune est légèrement transpar-ent, ce qui donne à la tomate un aspect unique et très décoratif.

Les fruits pèsent chacun entre 10 et 12 grammes et sont ainsi un produit idéal pour la restauration et les snacks. Chaque grappe a 14-16 tomates et un poids total d’environ 175 g. BelOrta a dével-

oppé un concept de marketing qui transmet de façon authen-tique le goût et l’unicité de cette tomate.

www.belorta.be

Les DIY Fresh Packs aident les consommateurs à préparer un repas, une soupe ou un accom-pagnement avec des ingrédients frais. Les compositions suivantes sont disponibles : soupe d’as-perges (au printemps), gazpa-

cho, Exotic Salsa et Tomato Salsa (en été), lasagnes, couscous et Curry Madras (toute l’année). Ils contiennent des recettes qui ac-compagnent étape par étape les consommateurs selon le principe «pas de déchets». Tous les ingré-

dients sont disponibles en quan-tité suffisante pour un repas pour quatre personnes. Les légumes ne sont ni lavés ni coupés.

www.bakkerbarendrecht.nl

FRUIT LOGISTICA Innovation Award10 ans d’innovation !Décerné par la société Messe Berlin et la revue FRUCHTHANDEL, ce prix rend hommage aux nouveaux produits et services exceptionnels dans le secteur des fruits et légumes et récompense les innovations qui marquent une véritable révolution pour la filière. Les dix nominés de cette année ont été présélectionnés par un jury de professionnels. Mais ce sont les votes des visiteurs qui déterminent les 3 gagnants :

L‘Eye-Catcher permet une présentation optimale des fruits et légumes dans les points de vente. Il soulève la marchandise au-dessus du rebord de l’em-ballage sans qu’il soit nécessaire de l’enlever et de la ranger au

préalable. Ainsi, l’empilage de la marchandise est inutile, l’embal-lage paraît plein, la vente est fa-cilitée, le nombre de sorties d’in-ventaire diminue. L’Eye-Catcher met au même niveau des embal-lages de fruits et légumes de dif-

férentes hauteurs, ce qui confère au rayon un aspect ordonné et clair. L’incitation à l’achat est plus forte et les ventes sont accrues.

www.cabka-ips.com

1ère place : Aurora Seedless Papaya

Eye-Catcher

2e place, Lemoncherry

3e place, DIY fresh packs

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ActuActu INNOVATION

Solution compacte pour le traite-ment des ananas et des melons. La machine accepte des fruits de différentes tailles et dispose d’une détection automatique

de la taille des fruits. Elle enlève la membrane des graines des melons, épluche et coupe en morceaux et en tranches. Le pas-sage de la coupe en morceaux

ou en tranches est rapide. La ma-chine ne prend que peu de place et peut traiter jusqu’à 15 fruits par minute. www.atlaspacific.com

C’est un cageot en plastique au décor bois. Grâce à son appar-ence, il contribue à revaloriser l’atmosphère aux points de vente et dans le commerce de détail et à stimuler les ventes.

Il est pliable et empilable pour optimiser l’espace en magasin et durant le transport. Il dispose d’un système de verrouillage actif pour un usage plus ergonomique et plus efficace. Il est facile à net-

toyer, entièrement recyclable et satisfait aux exigences actuelles en termes de respect de l’envi-ronnement.

www.polymerlogistics.com

Il s’agit d’un matériau d’embal-lage léger composé à 90% de bouteilles en plastique recyclées. Il utilise par ailleurs 20 % de matériau en moins que les PET recyclés traditionnels. Il est plus

léger, résiste aux variations de température et nécessite moins de force pour le couper. Selon le fabricant, l’empreinte Carbone est 20% moins élevée que celle des produits comparables. Les

barquettes n’ont pas l’aspect

plastique et sont disponibles en

plusieurs couleurs.

www.holfeldplastics.com

FC 15 Fruit Chunker

RPC-décor bois

Low Carbon rPETeCo

UP-8000L’Hepro UP-8000 est une éplucheuse universelle de légumes longs, tels que les carottes, les radis, les salsifis et

les concombres. Les légumes sont introduits à l’horizontale dans l’éplucheuse via une bande d’alimentation en V. 36 rouleaux à air transportent en douceur le produit à travers les huit unités

d’épluchage. Le résultat d’éplu-chage est obtenu sans utilisation d’eau et d’air comprimé.

www.hepro-gmbh.de

Regalyou cov et Regalstar cov sont les deux nouvelles variétés de pomme à 100% rouge lu-mineux sur fond orangé. Elles ont une très belle forme, une

très belle couleur et un goût très aromatique et sucré mais avec assez d’acidité. La chair est très croquante et les pommes ont une très bonne conservation.

Elles murissent comme Fuji et peuvent être récoltées en octo-bre. Les deux variétés ont une productivité forte et régulière. www.regal-in.com

Regal’in™ Apple

Appareils portables qui peuvent mesurer le sucre des fruits sur l’arbre. Inutile de cueillir ou de couper les fruits. Le H-100 est un spectromètre PIR et peut mesurer le taux de brix, la masse sèche, la couleur etc. Cela permet de dé-

terminer la meilleure période de récolte et de réduire les inégalités dans les charges. Il peut égale-ment être utilisé après la récolte et dans les points de vente. Les appareils ne pèsent que 400 g, peuvent être calibrés individu-

ellement et sont ainsi des outils à main mobiles qui peuvent être utilisés dans de nombreux sec-teurs.

www.sunforest.kr

Portable Nondestructive Fruit Quality Meter

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ActuActu Entreprise

Premier Forum Morera & Vallejo Maroc

C’est à Agadir que la société Morera & Vallejo Maroc a tenu son premier forum sous le thème « Le plastique agricole, un élément majeur de développement de l’agriculture», le 19 mars 2015 en présence de près de 120 professionnels. Cette rencontre a été l’oc-casion de présenter la société espagnole et ses réalisations dans le monde et aussi de se rapprocher encore plus de sa clientèle et mieux connaitre ses besoins dans la région du Souss. Aujourd’hui, les trois fabricants prestigieux au monde de la plasti-culture (Plastimer, Macresur et Torres Film) font partie de la société espagnole Morera&Vellejo Industrial, leader sur le marché. L’expé-rience de ces trois grandes marques de plus de quatre décennies lui a permis de se placer parmi les meilleures sociétés fabricantes de matières plastiques pour l’agriculture dans le monde entier.Les produits Morera&Vallejo sont spécialement conçus pour les agriculteurs. Des facteurs tels que la résistance du plastique, le vieillissement, l’épaisseur, etc, sont soigneusement étudiés par les meilleurs professionnels pour fournir un produit de qualité qui ré-pond toujours aux attentes. De multiples contrôles sont effectués sur les produits Morera&Vallejo pendant toutes les étapes de leur fabrication. Ont été présentés, lors de cette conférence technique, les diffé-rents types de plastique et leurs caractéristiques, à savoir les types de polymères utilisés dans le plastique pour serre (PEBD, PVC, EVA et EBA), ainsi que les différents facteurs qui agissent sur la durée de vie du plastique à savoir des facteurs intrinsèques et les facteurs externes avant et pendant l’utilisation. «  Un entretien adéquat de la serre et de la culture prolonge la vie du plastique  », explique M. Morabet, Responsable technique. Morera&Vallejo a également profité de cette occasion pour présenter certains de ses meilleurs produits, à savoir : 4X4, Alcolchado negro 1c, Duramer 2 incolore, Duramer 2 jaune, Thermique L.D incolore, Triplast….Des échanges intéressants ont suivi les différentes interventions de M. Lorenzo Esponosa Sierra, Directeur Général, M. Said Benba-khta, Responsable commercial et M. Mohamed Zailachi Choufani, Délégué Maroc. Le forum a été clôturé par un dîner, pendant lequel les profession-nels invités ont pu échanger leurs opinions et expériences dans une ambiance chaleureuse.

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ActuActu Entreprise

Le 28 février dernier fut l’occasion pour SCPC SAPEL d’inviter une centaine de clients à

l’inauguration de son nou-veau dépôt de stockage situé dans la zone industrielle de Sidi Ghanem à Marrakech. Cette nouvelle implantation permettra à l’entreprise d’op-timiser la distribution des engrais dans la zone Haouz Tadla. L’entreprise dispose actuelle-ment de 6 sites de stockage et de production répartis en-tre le sud et le nord du Maroc. Ainsi, grâce à ses implanta-

tions stratégiques et à son équipe commerciale, SCPC SAPEL assure une couverture de l’ensemble du territoire marocain.Pour rappel, SCPC SAPEL est l’un des leaders marocains dans l’importation, la fabri-cation et la distribution des engrais au Maroc. L’entreprise met tout en œuvre pour sat-isfaire au mieux les différents besoins de ses clients. En collaboration avec ses dif-férents partenaires, l’inno-vation et développement de nouveaux produits, sont placés au centre des préoc-

De gauche à Droite : Jamal Benhammou Directeur Commercial - Mohammed Amine Nayare Responsable Regional Haouz Tadla - Brice Berrebi Directeur Général

SCPC SAPEL Nouveau dépôt à Marrakech :

cupations de l’entreprise. Elle a ainsi développé de nom-breuses gammes d’engrais biologique, et a toujours fait

de la protection de l’envi-

ronnement un de ses princi-

paux objectifs.

La gaine goutte à goutte Pathfinder existe en plusieurs épaisseurs, débits et es-pacements entre goutteurs et peut être utilisée pour l’irrigation en ligne d’une

large gamme de cultures maraîchères et industrielles: tomate, fraise, poivron, mel-on, pomme de terre, cour-gette, laitue, aubergine... Elle offre la possibilité d’être util-

Grupo CHAMARTIN Gaine PATHFINDERLa Gaine de Haute PrécisionGrupo Chamartin S.A fabricant de systèmes d’irrigation depuis plus de 40 ans, présente la gaine goutte à goutte Pathfinder, issue d’un procédé d’extrusion de haute technologie. Son procédé de fabrication breveté permet la mise en place d’un labyrinthe avec un débit dont la précision équivaut aux systèmes d’injection. Ce labyrinthe transparent permet de réaliser des contrôles réguliers.

isée directement sur le sol, ou suspendue ou encore en-terrée. Pour une meilleure ef-ficacité, il convient d’analyser l’eau d’arrosage pour déter-miner sa qualité afin de con-cevoir un système de filtrage adéquat. Par ailleurs, fabri-quée avec des matières haut de gamme, Pathfinder ré-siste aux produits chimiques et aux éventuelles déchirures lors de son utilisation.

Les points forts de Pathfind-er :- Le Coefficient de Variation des émetteurs est aux alen-tours de 2%, l’un des plus bas de l’industrie. - Elle est réputée pour sa ré-sistance à l’encrassement,

grâce à son labyrinthe avec filtration et entrées d’eau plus importantes que la con-currence. - Elle est fabriquée en poly-ethylène de haute densité, avec une grande résistance à tout type de terrain.- Elle est conçue pour fonctionner avec une très faible pression de travail pour faciliter les économies d’énergie.

Grupo Chamartin est présent dans 60 pays à travers des distributeurs.

Pour plus d’informations :www.grupochamartin.com

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 2015 27

La journée a été ouverte par le mot d’accueil de monsieur Ibrahim El Ouafi, directeur du département

recherches et développement du groupe SAOAS, à la présence composée par une soixantaine de professionnels et acteurs

dans le domaine de la produc-tion des rosacées à pépins en provenance de Midelt, Azrou, Imouzzer, Fès-Saïss et Meknès.Les représentants de la so-ciété FINE ainsi que M. Caïdi Abderrahim, ingénieur chargé de développement au sein du

GROUPE SAOASJournée de développement de NOVAGIB et EXILISDans le cadre de la politique d’actualisation des connais-sances des agriculteurs marocains, le groupe SAOAS a or-ganisé, le mercredi 11 février 2015 à Meknès, en collabo-ration avec la société anglaise FINE Agrochimicals limited, une journée de sensibilisation à l’importance des régula-teurs de croissance sur la qualité et le rendement des ro-sacées à pépins.

groupe SAOAS, ont donné aux participants toutes les informa-tions nécessaires au bon usage des régulateurs de croissance NOVAGIB et EXILIS.

NOVAGIBProduit à base des gibbérellines A4 et A7 et fort de contenir l’hormone A4 la plus pure sur le marché permet :- Une bonne stimulation de l’élongation et du grossissement cellulaire ;- Une action contre certains ef-fets des auxines ;- Une action sur l’augmentation de la mise à fruit et sur la matu-rité interne du fruit ;- Un effet positif sur la qualité de l’épiderme pour une meilleure prévention contre la rugosité et l’éclatement du fruit ;

- Une diminution du retour à fleurs.

EXILIS C’est un produit à base de 6-ben-zyladénine qui est une cytokinine conseillée pour lutter contre une fructification excessive et par conséquent une régulation de la charge de l’arbre, une augmen-tation du calibre et du poids des fruits et pour éviter le problème de l’alternance de la production.Cette journée était une véritable opportunité d’échange d’infor-mations et d’expériences dans le domaine des régulateurs de croissance, dont l’utilisation répond aux conditions maro-caines, et permet d’assurer une production de bonne qualité tout en diminuant le coût exor-bitant de l’éclaircissage manuel.

Si on réutilise sans précaution des plaques de semis en plas-tique dur, thermoformées ou en polystyrène/polyforme, il est fort probable que du terreau porteur de maladies reste sur celles-ci. Pour cette raison de nombreux producteurs investissent dans des unités de lavage à haute pression chaude ou froide, combinées à des solutions de lavage sous forme de produits chimiques. Mais quand il s’agit de cultures biologiques,  il n’est pas autorisé d’utiliser des agents nettoyants chimiques… Le fabri-cant italien de machines URBI-NATI a donc trouvé une solution : la désinfection des plaques de semis grâce aux Rayons Ultravio-lets de Cleanlight.

« Une fois les plaques lavées avec une eau pure à une pression de 10 bar, elles vont subir un deuxième et dernier traitement de désinfection dans un tunnel équipé de lampes UV.  » précise Alessandro Maz-zacano de chez URBINATI. «  Les ultra-violets vont éliminer tous les micro-organismes de la plaque de semis sans la détériorer. C’est un traitement très efficace, recom-mandé pour les producteurs bio-logiques ou pour les producteurs souhaitant utiliser moins, voire aucun produit chimique pendant cette opération. »     

Selon A. Mazzacano, les laveuses de plaques de semis par traite-ment UV se sont bien répandues en Europe. « En Europe du Nord il

URBINATIDésinfection biologique des plaques de semis Après utilisation, les plaques de semis souillées sont placées dans des endroits où les bactéries, les virus et les germes nocifs peuvent proliférer. Pour les nettoyer et les désinfecter correctement, il est conseillé aux producteurs de les   laver immédiatement en vue de leur réutilisation. Une laveuse de plaques de semis automatisée permet de simplifier ce processus et de prévenir des contamina-tions éventuelles.

y a beaucoup de règlementations et des contrôles strictes sur les pro-duits utilisés dans les pépinières. Les producteurs veulent travailler avec du matériel toujours stérilisé car ils sont conscients des risques de contamination. Aujourd’hui, cet état d’esprit  est en train de gagner les Amériques du Nord et du Sud, l’Australie et de  nouveaux marchés à travers le monde où la règlementation devient plus stricte à l’image de celle de l’Eu-rope. »

La laveuse de plaques de semis URBINATI peut traiter jusqu’à 500 plaques standard par heure. L’unité peut être installée indé-pendamment ou intégrée dans une ligne de production. A. Ma-zzacano  précise : « Notre laveuse est adaptée à tous les producteurs, petits ou grands, car elle peut être réglée électroniquement selon les préférences du client: lavage plus lent pour un nettoyage plus précis ou plus rapide pour garantir une bonne cadence de production. »

URBINATI peut livrer cette ma-chine équipée d’un plateau au-tomatisé pour le dégerbage et pouvant désempiler 500 plaques maximum et d’un plateau pour

la collecte et la palettisation des plaques propres et désinfectées.

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201528

ActuActu Entreprise

SILOS CÓRDOBA propose une large gamme de silos métal-liques pour le stockage du grain : silos à fond plat, silos à fond conique, boisseaux de chargement et silos de ferme. Ces silos sont fabriqués en acier de haute qualité avec une couche de protection in-novante jusqu’à 10 fois plus résistante à la corrosion que l’acier galvanisé traditionnel. Grâce à sa propre équipe d’ingénieurs et à sa présence dans 45 pays, SILOS CÓRDO-BA propose de nombreuses garanties pour ses produits.Avec plus de 30 ans d’expé-rience dans la conception et la fabrication de silos mé-talliques, SILOS CÓRDOBA propose des matériels et des projets clés en main pour les besoins de chaque client:- Fabrication de silos selon la règlementation EUROCODE et les normes ANSI / ASAE. Tous les silos sont fabriqués en acier galvanisé S350GD à haute limite d’élasticité et avec un revêtement mini-mum Z600 équivalent à 600 g / m² de Zinc. - Son équipe supervise chaque installation et s’as-sure que le projet est réalisé selon les spécificités tech-

niques demandées.- Une utilisation optimale de la matière première: SI-LOS CÓRDOBA utilise moins d’acier pour la fabrication des silos destinés au stockage des céréales.- Des lignes de production automatisées permettent de fabriquer des unités de stoc-kage dans un court délai.- Le suivi du projet du début à la fin et un meilleur service après-vente. En effet, tous les départements de SILOS CÓR-DOBA utilisent le même sys-tème de planification des res-sources de l’entreprise (ERP).- Le pas d’ondulation de 104 mm permet d’obtenir des cuves plus lisses, évitant ainsi que le grain ne reste sur les parois pendant le processus de déchargement.L’entreprise est présente dans 45 pays grâce à des agents, des distributeurs et à un réseau commercial pour chacun de ses marchés.  La société collabore avec des spécialistes du marché lo-cal dans chaque région et chaque pays, ce qui permet à SILOS CÓRDOBA de mieux connaître les besoins spéci-fiques de chaque région. Ce réseau commercial travaille

en étroite collaboration avec l’équipe d’ingénieurs de SI-LOS CÓRDOBA, permettant ainsi à l’entreprise d’être très polyvalente et d’offrir des so-lutions personnalisées. Toute demande d’un éven-tuel client  est analysée afin de recommander la solution la plus appropriée.Le climat est un facteur à prendre en compte pour dé-terminer la solution de stoc-kage : le froid ou la chaleur, la sécheresse ou l’humidité de l’environnement, le nombre de récoltes par année, ou en-core l’utilisation prévue du grain stocké (pour la fabri-cation de farine, d’aliments, etc.). SILOS CÓRDOBA pro-pose ainsi des options et des accessoires adaptés aux be-soins spécifiques de chaque pays :- des systèmes de ventilation ou des mécanismes de réfri-gération pour maintenir la qualité du grain dans le silo et s’adapter aux différents climats- un anneau à double paroi, créant un espace d’air entre les parois du mur, isolant

l’intérieur du silo de la tem-pérature extérieure, pour évi-ter les problèmes tels que la condensation, la formation de grumeaux ou l’accumula-tion.- des renforts pour lutter contre les vents forts, la pluie ou la neige- des extracteurs sur le toit pour éliminer l’air à l’intérieur du silo- des canaux de ventilationDe plus, dans un marché de plus en plus mondialisé, l’entreprise est consciente que la qualité est un facteur stratégique et fondamental pour ses clients. De ce fait, elle est en permanence à la recherche de la qualité op-timale. La politique Qualité de SILOS CÓRDOBA est cen-trée sur la méthode « Lean » d’amélioration continue de ses processus de Fabrication et de Service.

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 2015 29

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201530

Pour cette occasion, le conseil d’administration a préparé un rapport expli-quant, entre autres, la si-tuation de la production, le

suivi de la commercialisation et ré-capitulant les activités de l’associa-tion depuis la dernière assemblée générale (AG).

Situation actuelle et perspectives du secteur agrumicoleSous cet intitulé, M. Ahmed Derrab secrétaire général de l’association, a présenté un exposé résumant l’essentiel des axes du rapport. Il a commencé par le constat que grâce aux efforts de tous les concernés par la filière, aujourd’hui les résul-tats dépassent les objectifs fixés. Ainsi on a enregistré une augmen-tation des superficies plantées  à 118.000 ha actuellement contre 105.000 programmés ainsi qu’un tonnage estimé à 2,2 Mt en 2013-14 et 1,9 Mt en 2014-15 (qui a souffert de précipitations exceptionnelles),

grâce à l’entrée en production des nouvelles exploitations. Cepen-dant, à partir de la campagne pré-cédente, des difficultés de commer-cialisation sont apparues, dues à de nombreux facteurs dont :- La crise qui se poursuit dans un certain nombre de pays importa-teurs- Renforcement de la concurrence (Espagne, Turquie, Egypte, Pakistan, …)- Réflexion insuffisante sur le sujet de la commercialisation et la re-cherche de débouchés pour la pro-duction en augmentation- Apparition de problèmes sur les marchés russe et canadien- Faiblesse de la coordination entre les différentes composantes profes-sionnelles de la filière- Déséquilibre dans la croissance des différentes variétés (petits fruits aux dépens des oranges)- Importance des quantités dirigées vers le marché local (70% soit 1,6 Mt) à des prix insuffisants pour les producteurs- Sortie progressive des marchés

européens et non adaptation avec l’évolution des modes de commer-cialisation (importance des grandes surfaces)Par ailleurs, la présentation souli-gnait une baisse de rentabilité chez de nombreux producteurs, en rai-son de  la faiblesse du rendement moyen à l’hectare et de la difficulté à maitriser les coûts de production. Ces difficultés ne manquent pas d’impacter négativement certaines stations de conditionnement et groupes d’exportation.

Propositions de solutions et perspectives d’avenirFace à cette situation, l’association propose des solutions et perspec-tives d’avenir, en soulignant :- Ses Intervention pour alléger les difficultés financières de pro-ducteurs et stations de condition-nement, aussi bien auprès des banques et spécialement le Crédit Agricole (étalement des échéances de 2013-14 et financement de 2014-15), qu’auprès de l’ONE et des

L’ASPAM (Association des Producteurs d’Agrumes au Maroc) a tenu son assemblée générale annuelle le 25 mars 2015 à Casablanca sous le thème : ‘‘L’organisation de la commercialisation : une nécessité pour la pérennité du secteur’’.

Assemblée Générale de l’ASPAMPlus d’organisation pour faire face à la crise

M. Ahmed Derrab, secrétaire général de l’ASPAM

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offices régionaux- Le renforcement de l’encadrement des producteurs et suivi technique des vergers, et ce grâce à  l’activa-tion du centre interprofessionnel de recherche et encadrement des agrumes (CIRDA) et à la conclusion de partenariat avec l’ONCA sur la base d’un programme d’action cor-respondant aux besoins et particu-larités du secteur des agrumes. De même, l’incitation de l’INRA pour trouver de nouvelles variétés, étu-dier la problématique des porte-greffes et approfondir la recherche dans le domaine de la qualité des fruits etc. A noter que pour cer-taines de ces solutions, l’application a déjà commencé, notamment l’ac-tivation de la fédération interpro-fessionnelle des agrumes (Maroc CITRUS), …

Par ailleurs le rapport a abordé les résultats de la première moitié de la campagne en cours, avec l’organi-sation des quantités exportées et la préservation des critères de qualité, l’amélioration de la coordination

entre tous les exportateurs. Ainsi il a été possible d’exporter des ton-nages raisonnables, garantissant l’équilibre des marchés (Russie), ayant permis l’amélioration des prix de vente et la limitation des risques de paiement.

Nécessité de structurer le marché localLe rapport revient aussi sur un su-jet récurrent, à savoir l’organisation du marché intérieur, principal dé-bouché des agrumes en termes de tonnages. Il faudrait aussi solliciter l’encouragement pour la création de petites unités régionales de jus, troisième pilier du développement de la filière et l’accélération de la solution de la problématique des marchés de gros ainsi que l’en-couragement et l’organisation des producteurs pour leur permettre la commercialisation directe de leurs agrumesM. Derrab a terminé sa présenta-tion en soulignant que, du fait de l’augmentation de la production

au Maroc et à l’étranger, et la forte concurrence sur les marchés exté-rieurs, il ne reste aux producteurs et professionnels qu’une solution  : Resserrer leurs rangs pour la sauve-garde de leur filière et profiter des efforts fournis par l’Etat pour son développement tout en conservant l’optimisme et en poursuivant l’ac-tion pour l’amélioration de la qua-lité

Des agrumiculteurs tentés d’arracher leur vergerLa séance s’est poursuivie par le débat et les interventions des pro-ducteurs et leurs représentants ve-nus nombreux de toutes les régions agrumicoles du pays. Plusieurs parmi eux ont regretté l’absence du Ministère de l’Agriculture (mi-nistre ou secrétaire général) ainsi que d’autres organismes concernés (dont certains étaient sous-repré-sentés), pour prendre conscience que la filière est en crise profonde et des véritables causes vécues sur le terrain (et faire parvenir le mes-sage  !). Aujourd’hui, il s’agit d’être ou ne pas être, renchérit un produc-teur signalant l’abandon de la moi-tié des agrumiculteurs. Il poursuit que les autorités marocaines ont aidé à l’augmentation des superfi-cies et de la production et le PMV a

Présence massivedes professionnels

AGRUMES

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fixé des prévisions élevées de pro-duction et d’export, mais rien n’a été préparé pour l’écoulement de cette production supplémentaire. L’Etat doit intervenir puisqu’il a beaucoup investi dans cette politique.Parmi les causes de l’inefficacité des actions menées, un interve-nant relève une défaillance due à la multiplicité des organismes qui s’occupent du développement de l’export puisque 5 établissements interviennent en même temps (Ma-roc export, Eacce, etc.)Sur le plan technique les profes-sionnels sont unanimes que le ren-dement à l’hectare est très faible, le manque d’encadrement et d’orien-tation du producteur dans le choix variétal, l’absence totale de re-cherche variétale, la problématique des engrais et produits phytosani-taires qui ne portent aucune indi-cation de date ni de prix ouvrant la porte à tous les abus en l’absence de contrôles, …D’autres intervenants ont soulevé des problèmes spécifiques à leur région tels la cherté de l’eau du

barrage dans le Souss ou l’insuffi-sance des (deux) stations de condi-tionnement à Beni Mellal, l’une des régions agrumicoles les plus impor-tantes, …Par ailleurs, de nombreux produc-teurs et leurs représentants ont soulevé la question relative au code du travail. Ainsi, ce code a été établi en l’absence de représentants des agriculteurs et a négligé les condi-tions particulières de l’agriculture (caractère saisonnier, …) ce qui aboutit à des conflits sociaux inex-tricables, malgré la reconnaissance par les agriculteurs des droits des ouvriersD’autres participants se sont ex-primés de façon plus motivante et optimiste estimant que l’Etat a fait ce qu’il fallait (aides, subventions, …) et c’est aux professionnels de faire le reste et de dépasser l’assis-tanat.La journée s’est poursuivie par la réunion du conseil d’administration ayant abouti à l’élection du nouveau bureau de l’association. Concernant la présidence de l’ASPAM, deux can-

didats se sont présentés. Il s’agit de M. Jrid Haj Abdellah, producteur dans le Souss et président de la coopérative ‘‘Agrumar’’ et M. Ghis-sassi Oussama, producteur dans le Souss et président du Groupe ‘‘Clé-mentina’’. M. Jrid a été élu à l’issue d’un vote à bulletins secret, en rem-placement de M. Hassan El Youssi qui a été élu par ovation comme président d’honneur.

AGRUMES

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Dans le Souss, princi-pale région de produc-tion de tomate sous abri-serre au Maroc, la campagne 2014/2015

a connu lors de son démar-rage un climat

chaud et sec. Elle a ensuite dû faire face aux fortes précipitations et inondations qui ont caractérisé le mois de novembre, puis à une vague de froid exceptionnelle qui

a duré deux mois environ et qui a ralenti la crois-

sance des cultures et retardé la

maturité des fruits. De ce fait, re-tards et sous-production ont mar-qué cette campagne 2014/2015.A noter que ces conditions inha-bituelles pour la région ont posé plusieurs problèmes aux produc-teurs. En effet, les inondations ont endommagé à la fois les structures et les cultures qui sont restées inaccessibles un bon moment, sur-tout dans les régions à sol lourd de Ouled Teima,Taroudant et Ouled

Berhil, du fait des ornières d’eau laissées par les violentes pluies. Autre conséquence grave, la

prolifération des mala-dies fongiques et bac-

tériennes dans les serres sous l’effet de l’élévation des taux d’humidité. Ainsi,

Parmi toutes les cultures de primeurs, la tomate occupe incontestablement le premier rang des cultures pratiquées sous abris au Maroc. C’est aussi l’un des produits les plus exportés. En té-moignent les volumes expédiés vers notre principal client l’Union Européenne (90%) qui ont connu une progression constante depuis 1998, pour atteindre 400.000 tonnes en 2014-15. Mais si les exportations ont évolué au fil des années, c’est aussi le cas des variétés allant de la simple tomate ronde standard à une plus large sélection à plus forte valeur ajoutée comme les tomates cerise et les cerises allongées, dont l’UE a importé quelques 70.000 tonnes en 2013 contre 300 tonnes seulement à la fin des années 90.

TOMATE EXPORT Une difficile embellie à consoliderHind Elouafi

FILIèRE

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ADANA F1Nouvelle variété de tomate ronde calibre 2 tolérante au TYLCV. Son point fort réside dans sa couleur brillante, sa fermeté de fruits et surtout sa bonne conservation durant le transport (Long Shelf Life).

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201536

les cultures ont connu:-   une augmentation du taux d’attaque du mildiou surtout pendant les mois de décembre et janvier.- une dissémination très fluctuante du botrytis en comparaison avec la pré-cédente campagne. Cer-tains producteurs ont pu le maitriser parfaitement alors que d’autres ont per-du jusqu’à 40% de plants à cause de ce champignon.- la moelle noire (bactériose) a par contre été plus surpre-nante cette année avec une augmentation sensible in-duite par les grosses pluies et la baisse considérable de la CE (conductivité élec-trique) tant dans le sol que dans l’eau d’irrigation (bar-rage et nappe phréatique).- Un autre problème a tou-ché la tomate cette année, qui est le virus de la mo-saïque de Pépino. Au Maroc ce virus se manifeste sur-tout sur fruits mais pas sur

plants comme c’est le cas en Europe.

Dans certains cas, les trai-tements fongicides n’ont pas été d’un grand secours et des plantations entières ont été décimées. Pour toutes ces raisons, une ré-duction de plus de 30 % de la récolte a été enregistrée pendant les mois de Janvier et février engendrant une flambée des prix.

CommercialisationCette année et suite à la crise entre l’Europe et la Russie, les professionnels marocains  s’attendaient à une baisse de la demande européenne. Fort heureuse-ment, les contrats ont tous été respectés de même que les quotas. Commerciale-ment et comparativement aux trois dernières années, l’actuelle campagne est jugée bonne par les expor-tateurs, l’offre a baissé en

TOMATE EXPORT

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décembre, janvier et février, et le prix a augmenté. Par ail-leurs, l’embargo russe sur les produits européens a permis au Maroc de doubler ses ex-portations vers la Russie avec une nette augmentation du prix moyen de vente qui est passé à 0,85 Euro/Kg contre 0,57 Euro/Kg l’an passé. Par contre, les prix moyens pour les petits fruits (cerise ronde, cocktail et cerise allongée) ont baissé. A noter que certains expor-tateurs essaient de diversifier les débouchés et de déve-lopper de nouveaux marchés comme ceux des pays du Golf, du Canada et des USA, mais pour le moment les vo-lumes restent limités.

Profil variétalLa superficie consacrée à la tomate sous serre est restée presque identique à celle de l’année dernière (5500 ha). En fait, ces dernières années, l’évolution est plutôt liée à la diversification du profil varié-tal. Cette campagne, le choix des producteurs s’est porté sur les typologies suivantes :- Tomate ronde résistante au TYLCV  : elle occupe une surface de 1700 ha, dominée par les trois variétés de Gautier Semences (Pristyla 58%, Rety-na 14% et Brentyla 8%), suivies de Gra-nite de Fito Semillas (9%) et Twarga de Syngenta (6%).- Tomate ronde non Tylc  : 1140 ha do-minés par la variété Calvi de Gautier Se-mences (92%), sui-vie de Brenda (8%).- Tomate grappe  : 650 ha est toujours dominée par la va-riété Pitenza d’Enza Zaden (85%).

- Tomate cocktail  : 650 ha avec une légère progression de surface cette année, do-minée par Genio de Clause (47%), suivie de Shiren de HI-TECH (33%).- Tomate cerise : 570 ha domi-nés par Catalina de Semapro (74%), suivie par Marinika d’Enza Zaden (11%) et Nancy de Rijk Zwaan (7%).- Type Santa (plum) : occupe cette année 670 ha avec plu-sieurs variétés, dominées par Angelle de Syngenta (30%), Vitorino d’Enza Zaden (25%), Ministar de Sakata Seeds, Luci Plus de HITECH et San-tawest de Seminis.

A noter que cette année, d’autres spécialités, desti-nées à des marchés de niche, ont commencé à prendre de l’ampleur (120 Ha), notam-ment la Beef tomato, la cœur de bœuf, la cerise tigrée, le type Marmande (côtelée), le type plum avec plus de ca-libre…En ce qui concerne les porte-greffes, les cultures ont été dominées par Superpro F1 de Vilmorin (24%), suivi de Maxifort de DeRuiter Seeds (20%), Arazi de Syngenta

Les intempéries qu’a connues cette campagne ont entrainé la prolifération des maladies fongiques et bactériennes

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(19%), Emperador de Rijk Zwaan (15%), Beaufort de DeRuiter (12%), le reste étant partagé entre Agadir, Kaiser, Sousspro F1, Protector, etc.

Selon les semenciers interro-gés, aujourd’hui pour satisfaire le consommateur, une grande part

de la recherche grainière reste axée sur le développement de variétés gustatives, dotées d’une coloration rouge intense et d’une meilleure résistance au transport. Coté pro-ducteur, la demande s’oriente vers la diversification, l’homogénéité du calibre, des résistances sup-

Greffage de la tomate : Aujourd’hui, la grande majori-té de la tomate produite dans la région d’Agadir est issue de plants greffés. C’est un moyen de lutte biologique, utilisé principalement pour lutter contre les nématodes qui peuvent être dévastateurs en présence de variétés sensibles, surtout dans les sols légers du Souss-Massa. Dans cette ré-gion où la pratique de la mo-noculture est très répandue, cette technique s’est révélée également efficace contre les problèmes de flétrissement bactérien et de flétrissement fongique. De plus, le porte-greffe de la tomate est pourvu d’un système racinaire bien développé qui permet d’allon-ger très sensiblement le cycle de la culture, ce qui améliore considérablement le rende-ment.

TOMATE EXPORT

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plémentaires (à la cladosporiose, au Botrytis et plus particulière-ment aux nématodes qui sont très difficiles à gérer actuellement).Le choix d’une variété performante est une étape primordiale, mais pour lui permettre d’exprimer plei-nement son potentiel, les produc-teurs doivent assurer une bonne conduite nutritionnelle et phytosa-nitaire. Ceci permettrait par ailleurs de gérer au mieux la qualité pour éviter les réclamations des clients (cas fréquents l’an dernier).

En termes de techniques culturales, la pratique du hors sol semble la plus importante évolution de ces dernières années. Certains produc-teurs ont bien investi dans cette technique qui permet de pallier les problèmes majeurs dont souffre la production dans la région en l’oc-currence l’infestation des sols par les nématodes et certaines races de fusarioses.

Le choix de la semenceIl s’agit d’une étape importante qui détermine, en bonne par-tie, la réussite de la campagne. Avant d’opter pour une variété ou une autre, le producteur se doit de savoir un certain nombre d’aspects qui concernent:- Adaptation au climat et aux problèmes abiotiques : à connaitre surtout si on envisage une culture en hivers, comme c’est le cas dans le Souss. L’un des aspects les plus impor-tants est la nouaison en condi-tions froides. D’autres critères peuvent avoir de l’importance comme la résistance aux stress (salinité, sécheresse, …) ;- Vigueur de la plante : cet as-pect est important car il per-mettra d’ajuster la densité de plantation en vue de réussir

une production quantitative et qualitative optimale (calibre des fruits) ;- Critères agronomiques et com-merciaux : productivité, calibre (proportions de divers calibres, régularité de calibre), fermeté, conservation des fruits après ré-colte, etc. ;- Résistances aux désordres phy-siologiques : résistance à l’écla-tement, persistance du collet vert après récolte, etc. ;- Résistances aux maladies et ravageurs : ce sont des para-mètres à connaitre pour éva-luer les risques potentiels de problèmes biotiques et pouvoir s’en prémunir (Nématodes, Fu-sarium F1, Verticillium, TYLC V, Oidium, Mildiou…);- Qualités gustatives: teneur en matière sèche, développement d’arôme, saveur, texture du fruit, teneur en sucre (indice Brix), aci-dité,…

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Les critères commerciaux sont généralement les plus déterminants pour la production de la tomate. Les préférences des clients

sont toujours prises en compte pour le choix des variétés mises en culture. En effet, l’achat des to-mates se détermine avant tout sur des critères visuels et de fraîcheur, mais le prix ou le parfum sont éga-lement pris en considération par certaines catégories de consom-mateurs. C’est la couleur qui exerce sans doute et en premier, l’attractivi-té du consommateur vis-à-vis de telle ou telle variété. Pour la majo-rité des consommateurs, le rouge-vif est la couleur synonyme de la

pleine maturité. Néanmoins, les nuances de couleurs ont fait leur apparition ces dernières années.Dans l’ensemble, les différentes variétés de tomate présentes sur le marché sont assez bien identi-fiées. La forme ronde est la plus commune. Les chiffres à la produc-tion et à l’exportation confirment cette tendance. Cependant, les autres formes actuellement culti-vées gagnent progressivement des parts significatives du marché.Mais le consommateur est égale-ment séduit par les variétés « long life » ou « longue conservation » (voir encadré). Ce critère est bien apprécié car il permet à la ména-gère de faire ses courses seule-ment une fois par semaine.

La segmentation pour dynamiser le marchéEn France, premier marché de la tomate marocaine, la segmenta-tion représente 20% des quanti-tés de tomates achetées et 30% des sommes dépensées. Dans cet ensemble, la tomate cerise repré-sente, en valeur, plus de 40% des achats, suivie de la tomate allon-gée avec environ 20%.La segmentation a ainsi permis, sur ce marché mature, d’apporter de la valeur ajoutée. En effet, offrir un produit unique à prix unique est source de manque à gagner. Plu-sieurs variantes d’un produit à des prix différents permettent à la fois de capter les consommateurs qui ne sont pas prêts à payer un prix

Tomate,Renouvellement permanent La tomate est riche en diversité de formes, de tailles et de couleurs. Attrayante pour le consommateur, cette diversité peut aussi être valorisantes pour le producteur. Après la «tomate ronde uniform color » des années 1980, puis l’arrivée de la tomate grappe dans les années 1990, il existe désormais différents types de tomates, variables par leur taille, leur forme et leur couleur et qui font tous valoir leur typicité. Cette évolution qui témoigne de la dynamique du marché du premier légume consommé en Europe, trouve sa source dans la biodiversité de la tomate, remarquable par la largeur de gamme.

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trop élevé et créent de la valeur auprès de consommateurs prêts à payer plus, explique un chercheur.En fait, la segmentation variétale crée de la dynamique et paraît indispensable pour faire évoluer le marché. Mais il y a aussi la pos-sibilité de créer une segmenta-tion intra-produit. L’emballage et

l’usage peuvent être des éléments de différenciation. Le filet corres-pond souvent à un premier prix mais facilite aussi l’achat répétitif par facilité. La barquette sécurise la qualité du produit et crée une habitude chez le consommateur. En tomate, il est possible de propo-ser plus de 50 références produits. Chaque commerçant ne peut donc pas avoir toute la gamme, mais il peut choisir la mieux adaptée à sa typologie de magasin et son type de clientèle.

Perspectives d’améliorationLe dernier congrès européen du groupe de travail Eucarpia (Associa-tion européenne pour la recherche en amélioration des plantes) sur la tomate a accueilli près de 170 per-sonnes venues de toute l’Europe mais aussi des Etats-Unis, de Russie et du Japon. Ce congrès a permis aux chercheurs d’université, d’ins-

tituts de recherche mais aussi aux sélectionneurs de compagnies pri-vées de faire un état des lieux sur la génétique et lamélioration de la tomate. Les échanges ont concer-né les derniers résultats obtenus dans les laboratoires de recherche sur la qualité du fruit, la diversité des tomates ou encore le contrôle génétique de l’adaptation aux principaux problèmes de maladies et d’adaptation aux conditions de l’environnement (stress salins, adaptation des porte-greffes, etc.).Les échanges ont concerné égale-ment les méthodes de travail des professionnels de la sélection avec pour objectif d’être plus efficaces grâce aux nouvelles méthodolo-gies ou à la connaissance appro-fondie du génome de la tomate.Ainsi, des chercheurs ont exposé ses dernières innovations notam-ment des variétés sélectionnées pour répondre aux attentes des agriculteurs de proximité en cir-

TOMATE

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cuits courts ou à l’agriculture bio-logique, et d’autres destinées à la tomate de conserve. L’occasion également de communiquer et de partager différents résultats sur la

qualité de la tomate, en particulier en rapport avec l’identification des régions du génome qui contrôlent des critères de qualité, de sucrosi-té et d’acidité du fruit qui peuvent

être des cibles pour la sélection.La transposition des résultats de re-cherches à la production demande du temps. La création variétale né-cessite environ 10 ans, mais les ré-sultats présentés lors du précédent congrès en Espagne en 2011 sont par exemple déjà devenus des ou-tils pour la plupart des sélection-neurs. A noter que le séquençage du génome entier de la tomate, publié en 2012, a complètement changé les approches de la géné-

Tomate Long LifeParmi les percées technologiques les plus significatives, l’obtention de variétés à longue conservation, appelées également «long shelf life». En effet, la tomate est initiale-ment un fruit très climactérique. Il présente un pic de la respiration en post récolte et perd rapidement sa consistance. Pour remédier à cette situation, les travaux d’amélioration génétique ont débuté dès les années

70, en Californie. Ces travaux ont abouti à l’obtention de trois types de mutants, basés sur la localisation des gènes qui contrôlent le caractère de maturation du fruit:– Nr : (sur chromosome 9) : never ripe (maturation très graduelle)– Nor : (sur chromosome 10) : non ripening (aucune crise climacté-rique)– Rin: ripening inhibitor (aucune crise climactérique)

Les trois mutants montrent une faible activité de la polygalacturo-nase, enzyme responsable de l’amol-lissement des fruits. Ces travaux ont été très exploités industrielle-ment. Toutes les variétés actuelles contiennent ces gènes à l’état hé-térozygotes (puisque les homozy-gotes donnent des fruits qui ne mu-rissent jamais). Résultat : les variétés commerciales produisent des fruits fermes, à maturation très lente, et de durée de vie prolongée.

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tique. Aujourd’hui, les chercheurs ont une connaissance précise des régions fonctionnelles des gènes, ce qui ouvre de nouvelles perspec-tives, pour améliorer les qualités nutritionnelles et sensorielles et accroître la capacité de résistance de la tomate.

A la recherchedu goût perdu !La tomate d’aujourd’hui est ronde, ferme, sans tache, de taille stan-dard et disponible toute l’année. Elle résiste aux transports et aux manipulations dans les étals. Pour répondre à ce cahier des charges très précis, les chercheurs ont long-temps procédé à des sélections importantes. Mais dans l’aventure, ces tomates ont perdu de leur sa-veur. Depuis quelques années, distri-buteurs et producteurs, aidés par les sélectionneurs, travaillent d’ar-rache pied pour rendre à la tomate son goût d’origine. En étudiant l’ADN des tomates, les chercheurs ont découvert que la présence de certaines séquences particulières dans cet ADN était associée à celle de certaines propriétés gustatives. Du coup, ces séquences ont été utilisées comme des marqueurs

génétiques pour accélérer le pro-cessus de sélection des variétés et le rendre plus efficace. La plupart des gènes de la tomate sont dé-sormais connus, grâce à une large collaboration internationale. Ceci pourra être utilisé par les sélec-tionneurs pour mettre au point les variétés savoureuses qu’attendent les consommateurs.

Cependant, si la tomate du XXIème siècle doit retrouver du goût, elle ne doit en aucun cas perdre les qualités recherchées par les dis-tributeurs et les producteurs : résistance aux chocs et aux ma-nipulations, bonne conservation, couleur engageante, rendements suffisants, résistances, etc. Reste à espérer que durant les 10 à 15 ans nécessaires à la mise au point d’une tomate nouvelle, le goût du consommateur ne changera pas !Les grands travaux

TOMATETOMATE

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 2015 45

d’amélioration génétique Mis à part l’objectif universel de l’améliorateur et qui est l’accrois-sement de la productivité (rende-ment par unité de surface), il existe une série de caractères recherchés chez les variétés cultivées. Les plus importants étant :– Résistance aux maladies et aux ravageurs;– Adaptation aux différents sites de culture;– Précocité de la production ;– Mise à fleur et à fruit sous des conditions défavorables;– Résistance des fruits à l’éclate-

ment ;– Fermeté du fruit– Qualités gustatives

Les travaux d’amélioration géné-tique ont été intenses depuis le mi-lieu du siècle dernier. Ces travaux exploitent principalement la forte variabilité génétique existant entre les espèces sauvages de tomate qui abritent un potentiel considé-rable de stock de gènes de résis-tance, aujourd’hui introduits dans les variétés cultivées. Lycopersicon.hirsutum par exemple contient un insecticide naturel (2-tridecanone)

offrant de ce fait une résistance aux insectes alors que Solanum pennel-lii est tolérante à la sècheresse du fait qu’elle pousse dans les sites arides où la seule source en eau est le brouillard. D’autres caractères sont également recherchés chez les variétés sauvages, notamment :- Lycopersicon chesmanii: forte to-lérance à la salinité car rencontrée dans les abords des Iles Galapagos (survie à 70% de la salinité de l’eau de mer);- Lycopersicon chilense: système ra-cinaire extrêmement développé, donc résistant à la sècheresse. Ce caractère est particulièrement re-cherché chez les porte-greffes de tomate;- Lycopersicon peruvianum : le plus utilisé comme source de résis-tances à de nombreuses maladies (Alternaria, Clasdoporium, Fusa-rium, Pseudomonas,…).

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RAPPEL DES EXIGENCES DU SEMIS DIRECTLes systèmes de l’agriculture de conservation comprennent un gradient allant de la réduc-tion du nombre d’outils aratoires jusqu’à l’élimi-nation complète de toute action mécanique de retournement ou de mixage des horizons du sol. Dans le cas du semis direct, les semences sont déposées directement dans des ouver-tures dans le sol, à la profondeur souhaitée, à l’aide de semoirs conçus spécialement à cet effet. Ces semoirs combinent l’apport des en-grais de fond et le dépôt des semences (1ère exigence). Le contrôle de mauvaises herbes se fait systématiquement par les herbicides et exige, en conséquence, le renforcement de la

lutte contre les adventices (2ème exigence). Le semis direct requiert également le maintien de près de 30% des résidus du précédent (mulch) en surface (3ème exigence) pour améliorer l’in-filtration de l’eau dans le sol et réduire l’évapo-ration suite à la réduction de la vitesse du vent au contact du sol et à la baisse de la tempéra-ture de celui-ci.

DES RéSULTATSPROMETTEURS POUR LE BLéL’introduction du semis direct dans les sys-tèmes de cultures du plateau de Saïs peut se faire sans risque de pertes de productivité du blé. Bien que parfois un léger retard de crois-sance soit noté sous semis direct aux premiers

stades de la culture, cet effet s’atténue et disparaît avec l’avan-cement du cycle de la culture. Le peuple-ment de la culture et le tallage des plantes du blé se montrent comparables entre le semis convention-nel et le semis direct. Néanmoins, le gain de productivité sous semis direct serait conditionné d’abord par une bonne ins-tallation de la culture (matériel utilisé et conditions d’installa-tion notamment l’hu-

midité du sol et les résidus des plantes), puis par la nécessité de renforcer le contrôle des mauvaises herbes particulièrement en année pluvieuse (Figure 1).

 

LE CHOIX DE LA ROTATION CULTURALE PEUT S’AVéRER INDISPENSABLE POUR LA RéUSSITE DU BLé SOUS SEMIS DIRECTGlobalement, le rôle de la rotation culturale est déterminant pour minimiser l’érosion du sol et améliorer l’utilisation de l’eau par les cultures ainsi que leur productivité. En effet, la rotation culturale peut affecter la disponibilité en eau nécessaire à la croissance et au développement des plantes cultivées en agissant notamment sur les taux d’infiltration et d’évaporation. Aussi, dans le cas du semis direct, la pratique de la monoculture du blé s’avère, généralement, moins productive que les rotations biennales blé/pois-chiche ou blé/tournesol (Figure 2).

LE STOCK SEMENCIER DU SOL STIPULE LE RENFORCEMENT DE LA VIGILANCE CONTRE LES MAUVAISES HERBES SOUS SEMIS DIRECTAprès trois années d’exploitation (entre 2006 et 2009), une appréciation de la variation du stock semencier selon le semis conventionnel et le semis direct, a permis, à travers le recen-sement de la flore levée, de mettre en exergue

Semis direct dans le plateau du Saïs pour une meilleure insertion dans les systèmes de cultures locaux.

Les systèmes conventionnels de labour ou de travail du sol, associés à des pratiques agricoles inappropriées, s’avèrent nuisibles à la qua-lité des sols (réduction de la matière organique et de l’activité microbienne) et exposent ceux-ci aux phénomènes d’érosion hydrique et éolienne. L’irrégularité et la faiblesse des précipitations ont tendance à s’intensifier sous l’effet du changement climatique et à accélérer la dégradation des sols. Or, dans différents écosystèmes à travers le monde, les systèmes de l’agriculture de conservation ont permis de conserver l’eau, de stabiliser les rendements et de séquestrer la matière organique. En témoigne l’extension rapide, surtout ces deux der-nières décennies, de l’adoption du semis direct dans le monde, aussi bien sous des climats tempérés que tropicaux. Cependant, l’introduc-tion de nouvelles pratiques de gestion du sol passe par la maîtrise des changements (propriétés du sol, dynamique de la flore adventice, comportement et développement des plantes cultivées…) qui peuvent s’opérer aussi bien à court terme qu’à moyen et long termes. D’où, des investigations de recherche ont été initiées depuis quelques années au Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknès dans l’objectif d’accompagner l’adoption progressive du semis direct dans les conditions pédoclimatiques du plateau du Saïs. Globalement, les résultats sont prometteurs mais dépendent d’une meilleure maîtrise de la conduite des cultures en absence de labour ou du travail du sol.

Abderrahim Essahat, agrophysiologie des cultures (URAPV-CRRA-Meknès)

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la prolifération des mauvaises herbes (effectif total et diversité) en absence de travail du sol particulièrement dans le cas de la monoculture du blé (Figure 3). Le recours à la lutte chimique constitue l’unique moyen de contrôle de mau-vaises herbes dans le cas des céréales et l’ap-plication des herbicides de pré-semis peut s’avérer extrêmement importante. Toutefois, le recours aux herbicides peut être combiné aux méthodes de lutte culturale (semences certifiées, variétés compétitives, cultures moins salissantes, rotations culturales) afin d’atténuer l’ampleur et l’impact de l’infestation des mau-vaises herbes.

Le manque d’inversion du sol   dans le cas du semis direct est habituellement associé à l’augmentation de l’infestation des mauvaises herbes. La concentration des mauvaises herbes en surface est plus élevée dans le cas du semis direct qu’en semis conventionnel aussi bien en monoculture qu’en rotation biennale (Figure 4). En effet, cette situation favorise la formation de nouveaux abris pour les semences proches de la surface du sol ; ce qui leur confère de bonnes conditions pour germer et lever.

PERSPECTIVES DE RECHERCHE ET DE RECHERCHE/DéVELOPPEMENTDepuis l’initiation en 2006 des études compa-

ratives entre les systèmes conventionnels de labour ou de travail du sol et les technologies de l’agriculture de conservation, notamment le semis direct, plusieurs acquis de recherche ont été obtenus en matière de comportement de plantes cultivées (blé et pois-chiche essen-tiellement). Le maintien du semis direct en tant que technologie de conservation dans les mesures d’adaptation aux changements clima-tiques, exige des investigations de recherche sur l’impact à long-terme de la suppression du labour sur l’amélioration de la productivi-té et la stabilité des rendements des cultures et sur la restauration de la fertilité du sol dans le contexte pédoclimatique du Saïs. L’installa-tion des essais en milieu réel pourrait contri-buer à la diffusion rapide et la bonne adaptation du semis direct dans la zone. Parmi les grandes lignes de recherche et des activités de recherche/dé-veloppement entreprises et/ou prévues à cet égard, nous retenons :•L’analyse de l’impact à long-terme du semis direct en comparaison avec les sys-tèmes de labour ou de travail du sol conventionnels sur la productivité du blé (niveaux de biomasse, composantes de rendement, développement

physiologique…) ;•L’analyse de l’impact de la rotation culturale dans les systèmes de l’agriculture de conserva-tion en comparaison avec les systèmes conven-tionnels de travail du sol sur la productivité du blé et des cultures associées ;•L’analyse de l’impact du semis direct en com-paraison avec le travail du sol conventionnel sur certains indicateurs de la qualité du sol dans le système blé (matière organique, élé-ments minéraux, agrégation, pH…) ; et•L’initiation des essais en milieu réel sur le se-mis direct en comparaison avec le travail du sol conventionnel (plate-forme de démonstration, journées de formation, …). 

Figure 1. Rendement en grains (qx/ha) du blé tendre selon le semis conventionnel et le semis direct au Domaine expérimental de Douyet entre 2012 et 2014

Figure 2. Rendement en grains (qx/ha) du blé tendre sous semis direct en monoculture et en rotations biennales avec le pois-chiche et le tournesol au Domaine expérimental de Douyet entre 2012 et 2014

Figure 3. Variation, comparative selon le semis conventionnel et le semis direct, de la flore le-vée (nombres d’espèces , de familles et d’indi-vidus) sur le profil 0-40 cm chez le blé au Do-maine expérimental de Douyet en 2010

Figure 4. Variation de l’effectif de la flore recen-sée chez le blé tendre selon le semis conven-tionnel et le semis direct en fonction de la profondeur du sol sur le profil 0-40 cm (en %) au Domaine expérimental de Douyet en 2010

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Le mildiou, l’oïdium et la pourriture grise sont les principales maladies

qui touchent nos vignobles, entraînant des pertes de rendement et de qualité. Selon les années, les attaques peuvent être plus ou moins importantes en fonctions de différents facteurs tels que les conditions climatiques, l’inoc-ulum présent (historique) et la sensi-bilité des différentes variétés cultivées.L’identification rapide et exacte des maladies est primordiale pour la prévention des infestations graves. Il est ainsi recommandé de dépister entièrement au moins une fois par se-maine le vignoble, du débourrement à la récolte, en portant une attention particulière aux cépages sensibles où l’on observe généralement les pre-miers symptômes. Les viticulteurs sont également appelés à suivre régulière-ment les données météorologiques et de s’informer auprès des experts au niveau des organismes de recherche, de développement et d’enseignement. Une intervention bien ciblée en début d’infestation permet d’obtenir un meilleur contrôle des maladies. A noter que la réussite de la lutte phytosanitaire repose sur un programme adapté aux dif-férentes contraintes suscep-tibles de compromettre le développement des pieds de vigne (biotiques et abiotiques). Cette approche doit concilier à la fois l e s

Vigne Lutte contre les principales maladies cryptogamiques Les vignobles subissent les attaques de nombreux champignons à dissémination aérienne. Les techniques culturales ainsi que les méthodes de lutte ont beaucoup évolué. L’objet de cet article est de décrire brièvement les principales maladies cryptogamiques de la vigne ainsi que les stratégies de lutte actuellement utilisées.

symptômes ou dommages : taches,

brûlures, pourritures, flétrissement.

4- la date d’apparition des symptômes

ou dommages, les conditions clima-

tiques avant et au moment du dépi-

stage.

5- la répartition des dommages sur

le cep : toutes les feuilles, jeunes ou

vieilles feuilles, face supérieure ou in-

férieure des feuilles, inflorescences,

rafle, grappe, baies.

PréventionPour réduire les risques de maladies, plusieurs moyens de prévention peuvent être adoptés :- choix de cépages moins sensibles - orientation nord-sud des rangs et utilisation de la pente naturelle du terrain pour éviter la stagnation de l’eau- une bonne taille facilite la circula-tion de l’air, ce qui favorise le séchage rapide du feuillage et une meilleure pénétration des fongicides dans le couvert végétal.- élimination des résidus de la taille et travail du sol au printemps- destruction et enfouissement des

débris abritant les champi-gnons pathogènes pour

réduire leur popula-tion.- établir un pro-gramme raisonné

de traitements fongicides

- Désherb-age effi-cace

objectifs en termes de qualité et de productivité, et ceux liés au respect de l’environnement et de la santé du consommateur, grâce à une conduite de la lutte chimique avec un minimum d’interventions.

DépistageLes points à vérifier1- Bien identifier la parcelle ainsi que la sensibilité et le stade de croissance du cépage2- La répartition des dommages dans le vignoble : localisés, limités à certains cépages ou à des zones du vigno-ble.3- la descrip-tion des

PHYTOPROTECTION

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 2015 49

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201550

Symptômes sur feuilles faces inférieure et supérieure

MALADIES DE LA VIGNE

Causé par Plasmopara viticola, le mildiou de la vigne s’attaque aux différents organes : rameaux, feuilles, vrilles et grappes. Il hiverne sous forme d’oospores dans les feuilles mortes. La présence d’eau libre constitue le principal facteur de développement de la maladie. Lors des fortes pluies, les éclabous-sures de terre et d’eau transportent les spores sur les feuilles. Tôt en saison, il faut surveiller l’ap-parition des tâches d’huile sur le dessus des feuilles et de duvets blanchâtres sous les feuilles (spor-ulation), en priorité dans les parties humides du vignoble (sol lourd, cuvettes, mauvais drainage, feuil-lage abondant…) et dans les zones ombragées. Lorsque les attaques sont sévères, elles provoquent la chute des feuilles, ce qui entraîne des pertes de production, un retard de la ma-turité des grappes de raisin, des baies moins riches en sucres et en acides, une perturbation dans le processus de l’aoûtement des sar-ments et par conséquent un retard

au débourrement des bourgeons de la vigne de la campagne suiva-nte.Le programme de traitement démarre dès l’apparition des pre-miers symptômes (premières tâches) et se poursuit durant tout le cycle, avec un arrêt de la lutte chimique durant la floraison de la vigne. La fréquence et le moment d’intervention dépendent :- des conditions climatiques du moment, - des stades phénologiques - de la situation pédoclimatique de la parcelle à traiter. Avant la déclaration de la maladie, les spécialités à base de cuivre et de mancozèbe peuvent être util-isées en traitement préventif. Mais une fois le champignon détecté dans le vignoble, le viticulteur a à sa disposition une large gamme de matières actives et de familles chimiques, offrant une bonne effi-cacité curative.

Principales maladies cryptogamiques

L’OïdiumUncinula necatorL’oïdium est la maladie de la vigne la plus répandue au monde. Elle est causée par Uncinula necator, un champignon dont le dévelop-pement est conditionné par un temps couvert, chaud et humide. La maladie se développe sur tous les organes verts, notamment les feuilles, les jeunes sarments, les jeunes grappes à la floraison et à la véraison. Mais son intensité est différente selon les régions et les variétés. Les parties atteintes se recouvrent d’un voile farineux de couleur blanche très marquée sur les feuilles et jeunes sarments. Mais vers la fin de la maladie les mêmes feuilles se déforment et montrent sur la face inférieure, des tâches diffuses de poussières grisâtres à noirâtres. A la floraison, les at-taques provoquent le dessèche-ment des petits grains de raisin qui finissent par se détacher de la rafle. Toute une récolte peut ainsi être facilement compromise. Sur les grappes, les baies de raisin montrent un durcissement, voire un arrêt de la croissance de la peau de la partie attaquée. Mais pour

Le mildiou, Plasmopara viticola

Astuce !Tôt dans la

saison, il est souvent difficile

de différencier le mildiou des décolorations normalement présentes sur les feuilles. Si l’on suspecte

la présence du mildiou, il

est possible de vérifier en

prélevant la feuille et la

plaçant sur un papier mouillé

toute la nuit. Si la feuille est

vraiment in-fectée, il y aura

une sporulation blanche sur les

taches.

La lutte chimiqueIl est primordial de prendre en considération les indications sur les étiquettes des fongicides, tout en ajustant la fréquence des interventions par rapport aux:- stades de développement de la vigne, - suivis et observations effec-tuées sur le vignoble, - types de matériels de pulvéri-sation, - prévisions météorologiques, - types de fongicides à utiliser, - risques de développement des phénomènes de résistance- risques d’apparition ou de développement du champi-gnon visé.

Symptômes sur grappe

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le reste non contaminé de la baie, le développement est normal ce qui entraîne un éclatement. Les fissures ainsi formées constituent des portes d’entrées à d’autres par-asites, notamment le botrytis.Toutes les tentatives de recours à des pratiques culturales ont été vouées à l’échec. De ce fait, la lutte contre l’oïdium se fait principale-ment par l’utilisation de grands groupes de fongicides à savoir :

Les produits de contact Les traitements préventifs à base de souffre mouillable ou de sou-fre par poudrage à des stades bien précis donnent d’excellents résul-tats. Cet apport de souffre doit se faire après le débourrement, à la floraison (utiliser uniquement le soufre par poudrage), au stade des grappes bien développées et au

stade de la fermeture des grappes. A noter que l’utilisation du soufre agit également sur l’excoriose, le black-rot, l’acariose et l’érinose. Cependant, lorsque la maladie est déclarée, le souffre ne donne pas de résultats, et seul les fongicides organiques sont efficaces.

Sous des conditions d’humidité et de température suffisantes, les attaques du Botrytis sont très sévères sur les différents organes de la vigne. Bien que la pourriture grise touche les feuilles, les inflo-rescences et les sarments, la forme d’attaque la plus grave est celle qui sévit sur les grappes à la maturité des baies de raisin. Les baies at-taquées se vident de leur jus qui se

des baies. Dans tous les cas, et si aucune me-sure préventive n’est prise, toute la récolte peut être compromise. La combinaison de mesures prophy-lactiques et chimiques est néces-saire pour combattre Botrytis cine-rea dans les grappes de raisins :

Lutte prophylactiqueParmi les moyens qui permettent d’éviter ou de défavoriser les at-taques de ce champignon sur les grappes de raisin, on peut citer : - la diminution de la vigueur par des apports raisonnés de la fumure azotée, - la surveillance des pratiques et des ennemis pouvant entraîner des lésions sur les baies, - un bon niveau d’aération des grappes et de la végétation, - une taille et un palissage adéquats. De même, le viticulteur est appelé à programmer des interventions à base de cuivre pour freiner le développement du Botrytis.

répand sur les baies voisines ce qui favorise une progression de la mal-adie de baie en baie pour atteindre toute la grappe.Dans le cas d’une forte infection et avec un temps pluvieux, toute la grappe est envahie. Les baies malades s’agglutinent et forment un amas grisâtre compact. En re-vanche, par temps chaud et sec, la maladie cause le dessèchement

Les fongicides organiques Une fois que le champignon est présent sur les organes de la vigne, le producteur dispose d’une pan-oplie de matières actives et de fa-milles chimiques dont l’application offre une bonne efficacité vis-à-vis de ce pathogène.

La pourriture grise, Botrytis cinerea

Astuce !Observer en

variant l’angle du feuillage.

Les taches blanchâtres sont particulièrement visibles lorsqu’on regarde la feuille de coté sous un angle d’environ

30 degrés.

Astuce !Afin de limiter

les attaques du botrytis il faut

limiter les bles-sures des baies :

contrôle de la vi-gueur, les piqures

des guêpes et les attaques des

oiseaux. Eliminer tant que possible

les baies pourries.Lutter contre

l’oïdium.

MALADIES DE LA VIGNE

Symptômes sur grappe

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 2015 53

Symptômes sur grappe

Lutte chimique contre le BotrytisLes traitements devront être envisagés à priori lors des stades phénologiques suivants : fin floraison-début nouaison, fermeture des grappes, début véraison et un mois avant la récolte. L’application de ces fongicides ne peut être efficace que si les zones concernées, c’est-à-dire les grappes, sont bien visées. Pour réussir les applications phytosanitaires de la vigne, les viticulteurs sont appelés à mettre en place des me-sures prophylactiques ou agronomiques pouvant d’une part, limiter le développement des différents parasites et, d’autre part, favoriser de meilleures interventions phytosanitaires et une bonne pénétration des produits chimique. Les principales mesures sont :• Eliminer tous les gourmants et les pousses à la base des pieds de la vigne qui constituent un lieu propice pour l’in-stallation des foyers primaires• Entretenir la végétation de la vigne et tout au long des rangs pour faciliter le ciblage de la pulvérisation• Adapter la fertilisation à une vigueur équilibrée• Eviter le développement des mauvaises herbes entre les pieds de la vigne• Développer le drainage dans les vignobles des zones à sous sol non drainant.• Eviter les blessures sur les baies de raisin• Cibler les organes de la vigne à traiter• Utiliser un matériel de traitement adapté et bien réglé• Veiller à une pulvérisation de qualité.

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201554

Parmi les 160 maladies affec-tant la pomme de terre à l’échelle mondiale, une cin-quantaine sont dues à des champignons (Cercosporiose,

Charbon, Galles diverses, Oïdium, nombreuses pourritures, Rouilles, etc.). Ces maladies peuvent toucher tous les organes de la plante et causer des dommages économiques impor-tants handicapant la rentabilité de la culture  : diminution du rendement, destruction totale ou partielle de la ré-colte, baisse de la qualité, …Au Maroc les maladies les plus répan-dues sont le mildiou, l’alternaria, le rhi-zoctone, le fusarium et le verticillium.

Mildiou : Maladie cryptogamique répandue dans le monde entier et affectant de nombreuses cultures (tomate, vigne, tabac, …). Principal ennemi des cultures de pommes de terre, le mildiou est causé par Phytophtora infestans, champignon oomycète qui se conserve dans les tubercules infec-tés. Son développement est rapide et affecte essentiellement les parties herbacées. Il est favorisé par la tem-pérature (15-25°C), l’humidité relative (80-90%), le temps nuageux et la pluie.Au Maroc c’est la plus redoutable des maladies cryptogamiques pouvant

causer, selon les conditions météoro-logiques et le taux d’infestation, des dégâts très importants (jusqu’à 80%).Les symptômes de la maladie com-mencent par l’apparition, sur la face supérieure des feuilles, de tâches jaunâtres qui brunissent rapidement alors que, sur la face inférieure des feuilles, apparaît un duvet fin, blanc grisâtre. A partir de là sont disséminées (par le vent) des spores en nombre, le processus étant aggravé par une courte durée d’incubation. Les tiges attaquées noircissent et la plante peut être détruite en quelques jours. Les tubercules présentent des tâches diffuses brunâtres sur l’épiderme, sui-vies durant le stockage, par un pourris-sement complet (pourriture sèche) qui s’étend profondément à l’intérieur. La chair présente des zones à texture gra-nuleuse de couleur brun-rouille. Des pourritures secondaires s’installent par la suite.

Alternariose :La maladie est due à un champignon ascomycète, Alternaria solani atta-quant les plantes de la famille des solanacées (tomate, pomme de terre, aubergine, piment). Ses symptômes peuvent apparaitre à tous les stades du développement de la culture. Ils apparaissent essentiellement sur les

feuilles (les inférieures en premier) sous forme de taches noires arron-dies avec des cercles concentriques. Le développement de l’infection et la dissémination des spores sont favori-sés par la conjonction d’une humidité relative élevée avec une température variant entre 10 et 35°C. Faute de trai-tement, il peut s’ensuivre une défolia-tion de la plante après quelque temps (avec les dégâts qui en découlent) et des chancres peuvent apparaitre éga-lement sur les tiges. Les dégâts appa-raissent aussi sur les tubercules sous forme de plages brunes plus ou moins enfoncées.

Rhizoctone noire Appelée aussi Rhizoctone brun, c’est une maladie des plantes cultivées (la pomme de terre étant la plus sensible), due à un champignon Basidiomycète du sol, Rhizoctonia solani. Il se dé-veloppe dans des conditions de très faible température et d’humidité éle-véeLes symptômes se manifestent par des chancres, des nécroses et des pourri-tures sur les organes des végétaux en contact avec le sol. Ils apparaissent sur les tiges, provoquent aussi des né-croses des racines et causent la pour-riture du collet. Sur les tubercules in-fectés, apparaissent des taches noires

Pomme de terreLe rendement bridé par les maladies cryptogamiques Abdelmoumen Guennouni

Contrairement à l’Europe où la pomme de terre (Solanum tuberosum) est c o n s i -dérée comme une grande culture et limitée dans le temps, au Maroc c’est une culture ma-raichère intensive irriguée produite dans toutes les régions du pays et tout au long de l’année (pri-meurs, saison, montagne). Cependant, avec une moyenne nationale ne dépassant pas 24 t/ha, le rendement reste trop faible par rapport aux potentialités qu’offrent les conditions de production dans notre pays. Parmi les nombreuses contraintes responsables de ce handicap, les maladies qui attaquent cette culture.

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avec formation de sortes d’écailles brunes irrégulières, qui sont les sclé-rotes (formes de survie du champi-gnon).Les dommages se caractérisent par des manques à la levée, un retard de tu-bérisation, des baisses de rendement et une dépréciation de la valeur de la récolte

Trachéomycoses Comme leur nom l’indique, ce sont des maladies des plantes provoquée par des champignons se développant dans les vaisseaux du bois, provoquant leur bouchage (mycélium + substances défensives élaborées par la plante). Il en résulte une mauvaise nutrition des organes nourris par les vaisseaux touchés, un jaunissement, un flétrisse-ment, voire la mort de la plante. Deux trachéomycauses peuvent attaquer la pomme de terre, la verticilliose et la fusariose : 

Verticcilliose Causée par Verticillium albo-atrum ou V. dahliae, champignons tellu-riques ascomycètes phytopathogènes. Ils pénètrent dans les plantes par l’in-termédiaire de petites blessures des racines et causent (entre 20 et 25°C) un jaunissement et flétrissement uni-latéral typique des folioles (d’un seul côté de la plante). Plus tard, la plante

se fane. Sur la coupe de la tige on note une coloration brune du système vas-culaire. Les tubercules produits sont de petites tailles, flasques et ridés, présen-tant à la coupe un anneau brun sous l’épiderme.

Fusariose Causée par Fusarium spp. apparte-nant au groupe des champignons imparfaits ou Deutéromycètes, elle se caractérise par un flétrissement des feuilles qui gardent leur couleur verte et un brunissement des vaisseaux conducteurs au niveau de tige d’où le nom «Maladie du fil». La maladie se manifeste par des tâches brunes légè-rement déprimées, bientôt entourées par des rides concentriques, portant des coussinets blanchâtres.

Méthodes de luttePréventionAvant de passer à la lutte chimique il est nécessaire de commencer par les méthodes culturales préventives pour empêcher l’installation et la germina-tion des spores. Les principales d’entre elles commencent par :- une rotation culturale efficace en évitant que des solanées ne reviennent sur la même parcelle qu’après plu-sieurs années (3 à 5). - de même on peut recourir à des va-riétés résistantes ou tolérantes à cette

maladie, si elles existent, - utiliser des semences, de préfé-rence sélectionnées, saines - brûler les résidus des cultures pré-cédentes afin de diminuer l’inoculum primaire, - le terrain destiné à la culture doit être sain et éventuellement désinfecté et traité contre les nématodes- en outre, il est préférable d’éviter la salinité du sol et de l’eau d’irrigation.

En plus il est nécessaire d’améliorer les conditions de production :- augmenter l’espacement des rangs de plantation, - éviter les excès d’azote, - éliminer les plants malades, - éliminer les adventices et plants spontanés de PDT qui constituent un foyer de contamination, - effectuer un bon buttage, - éviter l’irrigation par aspersion 

La lutte chimique Elle est basée essentiellement sur des pulvérisations de fongicides préven-tifs en période de risque, dès que les conditions climatiques deviennent favorables (pluies, humidité élevée et températures favorables, temps nuageux, pluie, brouillard, rosée fré-quente, etc.) avec utilisation de pro-duits organo-cupriques et de produits organiques de synthèse. Une fois que la maladie s’installe, il faut traiter à l’aide des fongicides systé-miques en veillant à recouvrir de bouil-lie toutes les parties de la plante. Il est recommandé d’alterner les familles chimiques de produits de traitement afin d’éviter le phénomène d’accoutu-mance.

Protection contre les trachéomycosesLes trachéomycoses sont des mala-dies très préjudiciables et difficiles à combattre et dans la majorité des cas, il est impossible de sauver une plante qui en est atteinte. Il n’existe pas de traitements chimiques pour lutter contre les verticillioses et les fusarioses. Seules les mesures pré-ventives peuvent être préconisées (voir plus haut). En outre, la sélec-tion pour l’obtention de végétaux résistants aux trachéomycoses (fu-sarium) est extrêmement complexe, et le résultat obtenu peut être remis en question par l’apparition de nou-velles races (variabilité).

Pomme de terre

Page 57: Agriculture du Maghreb

· Équipements et matériels agricoles :LABBÉ ROTIEL

· Traitement des cultures (agriculture raisonnée) :AB7 Industries

· Horticulture, pépiniéristes :DALIVAL, DARNAUD, DOMAINE DE CASTANG, ESCANDE PLANTS, EURO PÉPINIÈRES, PÉPINIÈRES GRARD, PÉPINIÉRISTES PRODUCTEURS DU COMTAT, STAR EXPORT

· Équipements pour l’élevage :AGRITUBEL, CK INDUSTRIES, CONCEPT ROLLAND DÉVELOPPEMENT - CRD, POLYMOULE, SODALEC DISTRIBUTION

· Alimentation, santé et hygiène animale :CTH GROUPE, ELVOR SOFIVO, OBIONE, VILOFOSS CALCIALIMENT

· Animaux vivants et génétique :COOPEX MONTBÉLIARDE, FENVIA, SOFRANA PARIS, WEBER

· Salon international spécialisé dans l’élevage :SPACE

· Equipements agroalimentaires, Services, Industrie :ELECREM, INFORMIA, JANNY MT, MAROC DECOUPE LASER, NORMAN

· Institutionnels, développement des filières :BRETAGNE FILIÈRES avec 6 sociétés, ECOCERT MAROC, SUD DE FRANCE DÉVELOPPEMENT

La France fidèle au rendez-vous sur le SIAM 2015 !

Vitrine et rendez-vous annuel de l’agriculture marocaine, la 10ème édition du SIAM (Salon international de l’Agriculture au Maroc) aura lieu du 28 avril au 3 mai à Meknès.

Le Pavillon France, organisé pour la 7ème année consécutive par Business France (nouvelle entité issue de la fusion d’UBIFRANCE et de l’AFII, l’Agence Française pour les Investissements Internationaux), en partenariat avec la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), réunira cette année 32 entreprises et organismes de tous secteurs agricoles et agroalimentaires, se déployant sur plus de 600 m² sur le pôle International.

· Équipements et matériels agricoles :LABBÉ ROTIEL

· Traitement des cultures (agriculture raisonnée) :AB7 Industries

· Horticulture, pépiniéristes :DALIVAL, DARNAUD, DOMAINE DE CASTANG, ESCANDE PLANTS, EURO PÉPINIÈRES, PÉPINIÈRES GRARD, PÉPINIÉRISTES PRODUCTEURS DU COMTAT, STAR EXPORT

· Équipements pour l’élevage :AGRITUBEL, CK INDUSTRIES, CONCEPT ROLLAND DÉVELOPPEMENT - CRD, POLYMOULE, SODALEC DISTRIBUTION

· Alimentation, santé et hygiène animale :CTH GROUPE, ELVOR SOFIVO, OBIONE, VILOFOSS CALCIALIMENT

· Animaux vivants et génétique :COOPEX MONTBÉLIARDE, FENVIA, SOFRANA PARIS, WEBER

· Salon international spécialisé dans l’élevage :SPACE

· Equipements agroalimentaires, Services, Industrie :ELECREM, INFORMIA, JANNY MT, MAROC DECOUPE LASER, NORMAN

· Institutionnels, développement des filières :BRETAGNE FILIÈRES avec 6 sociétés, ECOCERT MAROC, SUD DE FRANCE DÉVELOPPEMENT

Le Pavillon France réunira les sociétés et organismes suivants sur le pôle International du SIAM 2015:

En partenariat avec :

Organisé par :

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Agriculture du MaghrebN° 83 Mars 201558

BULLETIN D’ABONNEMENTNom : .....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Société - Organisme : ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Tél. : ............................................................ Fax : .........................................................................................................................................................................................................................................................................

Rue : ..................................................................................................................................................................................... N° : .........................................................................................................................................................

Ville : ......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Pour l’étranger Code Swift : MAMCRèglement par virement bancaire (Société Générale SGMB)

C. Banque C. Ville N°compte Clé

022 780 0001400005035976 74

JOINDRE COPIE DE L’ORDRE DE VIREMENTAVEC LE BULLETIN D’ABONNEMENT

EDITIONS AGRICOLES, 22 bis, rue des Asphodèles, Résidence Zakia 20380 Casablanca - Maroc

Abonnement 1 an / 10 Numéros Tél.: 05 22 23 62 12 / Fax : 05 22 25 20 94Maroc : 300 dhsPour l’étranger : 90 Euros, Règlement Uniquement par virement bancaire

Chèque ou virementau nom de la Société Editions Agricoles

Nous sommes la filiale Marocaine d’un groupe multinational dont les activités regroupent les 4 métiers suivants :FERTILISANTS – NUTRITION ANIMALE – HYGIENE – MARCHES INDUSTRIELS

Dans le cadre de notre développement, NOUS RECHERCHONS :

Responsable export et développement international (Référence REDI/TAM)

Dans le cadre de notre volonté d’expansion à l’international, nous recherchons notre responsable export et développement

international.De formation ingénieur d’Etat en agronomie des grandes écoles marocaines ou étrangères.

Âgé entre 28 et 32 ans, il a acquis une première expérience minimum de 5 ans dans le commerce, développement ou export.Véritable homme de terrain, curieux, autonome et rigoureux, il est capable de relever les challenges et mener des projets à terme.

Des déplacements fréquents à l’étranger sont prévus, il répondra au directeur général.

Assistant(e) Ressources humaines & chargé(e) de gestion du parc automobile Poste basé à Casablanca/OASIS

(Référence AAC/TAM)

Âgé(é) entre 28 et 32 ans, de formation polyvalente en comptabilité et gestion, de niveau minimum bac +3, vous justifiez d’une expérience confirmée de plus de 5 ans dans une fonction similaire.

Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique et des logiciels de gestion/comptabilité. Une expérience dans la gestion administrative du personnel et du suivi du parc automobile est souhaitée.

Assistant(e) comptable Poste basé à Casablanca/OASIS(Référence AC/TAM)

Âgé(é) entre 28 et 32 ans, de formation en finance et comptabilité, de niveau minimum bac +3, vous justifiez d’une expérience

confirmée de plus de 5 ans dans une fonction similaire.

Vous avez une bonne connaissance de l’outil informatique et des logiciels de comptabilité et de gestion.

Merci d’adresser votre candidature (CV + lettre de motivation + photo), en précisant la référence, à l’adresse électronique suivante : [email protected]

Petites annonces

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