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Albert Sechehaye, pédagogue et théoricien Author(s): Jean-Claude Chevalier Source: Cahiers Ferdinand de Saussure, No. 52 (1999), pp. 69-81 Published by: Librairie Droz Stable URL: http://www.jstor.org/stable/27758582 . Accessed: 16/06/2014 00:01 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Librairie Droz is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Ferdinand de Saussure. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.44.78.76 on Mon, 16 Jun 2014 00:01:35 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Albert Sechehaye, pédagogue et théoricien

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Albert Sechehaye, pédagogue et théoricienAuthor(s): Jean-Claude ChevalierSource: Cahiers Ferdinand de Saussure, No. 52 (1999), pp. 69-81Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/27758582 .

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CFS 52 (1999), pp. 69-81

Jean-Claude Chevalier

ALBERT SECHEHAYE, P?DAGOGUE ET TH?ORICIEN

? Anne-Marguerite Fryba-Reber

Etat des lieux

Que Ch. Bally se soit int?ress? ? l'enseignement des langues, la chose est

bien connue ; F. Brunot employait pour le d?signer la p?riphrase ?le p?dagogue de Gen?ve? et consid?rait volontiers que leurs efforts ?taient parall?les, sinon de m?me niveau. L'allure didactique des premiers ouvrages de Bally, le Pr?cis et le Trait? de stylistique, ne fait que renforcer ces donn?es historiques: la

forme m?me des analyses et des exercices pr?sent?s fonde cette attribution. La

chose est moins connue pour Albert Sechehaye, voil?e sans doute par la r?pu tation de difficult? et d'abstraction qui est celle de ses premiers ouvrages, en

particulier de son Programme et m?thodes de la linguistique th?orique, publi? en 1908.

Pourtant, comme Bally, Sechehaye a, tr?s t?t, une importante exp?rience p?dagogique, ? diff?rents niveaux (Coll?ge et Universit?), concernant le fran?ais et l'allemand1. En outre, il est pouss? par ses convictions religieuses et id?alistes ? utiliser ses r?flexions th?oriques pour l'am?lioration des apprentissages

1 Voir Fryba-Reber (1994), ?Chronologie?, 189 sv.

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linguistiques et enrichissement des ?changes. Enfin les r?flexions sur l'orga nisation du syst?me linguistique fran?ais (sa th?se de 1902 est consacr?e ? Vimparfait du subjonctif et ses concurrents dans les hypoth?tiques normales en

fran?ais), sur les rapports entre la langue et la parole le conduiront ? mettre en

cause le r?le du parleur, comme organisateur et comme cr?ateur. Et ? affirmer avec Bally, en ouverture du Congr?s de Gen?ve de 1931, le r?le de la langue et

de la linguistique dans enrichissement spirituel du monde2.

En 1916, il a publi? dans la Revue des Langues romanes un article pro

grammatique intitul? ?La m?thode constructive en syntaxe? qui vise ? fixer les

r?gles de construction d'une grammaire. Et il passe ? la pratique en publiant en

1926 un Abr?g? de grammaire fran?aise sur un plan constructif suivi d'un Tableau des Conjugaisons, mince fascicule de 150 pages publi? dans le cadre de la Conf?rence des Enseignants du Secondaire du canton de Z?rich. Plus pr? cis?ment, l'ouvrage est pr?sent? comme l'accompagnement d'un manuel scolaire publi? dans le m?me cadre, le Cours pratique de langue fran?aise du

Dr. Hans Hoesli. Celui-ci devait produire des refontes de ce travail, l'une en

particulier en 1936 sous le titre de Grammaire ?l?mentaire de la langue fran

?aise dans lequel il reconna?trait sa dette envers Abr?g? de Sechehaye et men

tionnerait l'importance du travail de Sechehaye, Essai sur la structure logique de la phrase (1926); mentionnerait aussi la Linguistique g?n?rale et linguis tique fran?aise de Bally (1932)3.

Il nous a donc sembl? qu'il valait la peine de regarder de pr?s cet opuscule,

Abr?g?de grammaire fran?aise, sous deux aspects principaux4:

Io comme un travail p?dagogique qui vise ? investir, en toute rigueur, un

travail scientifique dans la pratique de l'apprentissage. On pourra confronter cet effort avec celui de F. Brunot qui ? la m?me ?poque tentait d'?tablir une

p?dagogie du fran?ais inspir?e de ?m?thodes scientifiques?. Le gros article cri

tique que Ch. Bally ?crit pour le BSL de 1922 apr?s une lecture attentive de La Pens?e et la Langue doit nous aider ? ?tablir une vue d'ensemble. Mais on

remarquera que l'effort de Sechehaye s'inscrit dans un projet d'enseignement

2 ?Enfin un souffle de spiritualit? anime aujourd'hui la linguistique...L'homme cherche sans cesse ? se d?passer lui-m?me ...La linguistique devient, de plus en plus, ce qu'elle est naturellement: une science de l'esprit?. Actes du Deuxi?me Congr?s international des Linguistes (1933), p. 30. 3 Les manuels du Dr Hoesli sont introuvables en France. Je n'ai pu me procurer que l'?dition de 1934 du Cours ?l?mentaire de grammaire fran?aise, gr?ce a l'obli geance de A.M. Fryba-Reber. 4 L'introduction ?Ein Wort zuvor? ?num?re les diverses ?ditions.

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de type bilingue, d?ploy? ? Z?rich, et donc comme une articulation de la langue maternelle et d'une langue ?trang?re tandis que le travail de Brunot ne concerne

que l'acquisition et l'am?lioration de la langue maternelle

2? comme un effort significatif d'un disciple reconnu de F. de Saussure

visant ? d?finir, sous une forme abr?g?e, les rapports syst?matiques et g?n?

tiques de la langue et de la parole. Tentation d'un grammairien, en pleine pos session de son talent (Sechehaye est alors ?g? de 56 ans) pour exposer, sous une

forme sch?matis?e, le fonctionnement de sa langue maternelle. Cet effort ren

contre celui d'autres grammairiens comme Marcel Cohen qui publiera en 1965 sa Grammaire fran?aise en quelques pages. Double effort joint dans une m?me

finalit? sociale : offrir aux enfants un manuel efficace qui ne renie rien de la

recherche linguistique.

Le projet de Sechehaye s'enracine ? la naissance de ce que lui-m?me appel lera l'Ecole genevoise de linguistique g?n?rale. Le ma?tre, Saussure prononce, en 1907, le premier de ses c?l?bres cours; depuis 1891, il forme ses ?tudiants parmi lesquels Ch. Bally et A. Sechehaye ? la linguistique indo-europ?enne. Il les rend familiers des vagues des n?o-grammairiens, celle de Delbr?ck et

Brugmann comme celle de Paul, Ries, etc. Bally, docteur de Berlin pour ses

?tudes sur la prosodie des drames grecs, th?orise son exp?rience d'enseignant traducteur. Il publie en 1905 son Pr?cis de Stylistique qui vise ? d?finir les com posantes de la construction des discours quotidiens, exercice n?cessaire pour le

passage d'une langue ? l'autre. Il confie ? Sechehaye la Pr?face de ce qui doit ?tre son prochain livre, le Trait? de Stylistique. Ces deux textes permettent ?

Sechehaye de publier dans les M?langes offerts ? F. de Saussure en 1908 une ?tude ? la fois admirative et critique de la d?marche de Bally sous le titre ?La

stylistique et la linguistique th?orique?. Pour nous instructive.

Critique de Bally par Sechehaye

Il appr?cie que le linguiste selon Bally n'ait pas seulement en vue les r?gles de la grammaire, mais aussi l'aspect expressif de la langue, ?aussi exact que

possible dans le rendu des nuances de la pens?e? ; que, ? cette fin, il analyse le fonctionnement de la langue par des proc?dures de d?limitation (?panier perc?? est l'?quivalent de l'adjectif ?prodigue?), d'identification (classification dans des s?ries de r?f?rence psychologique) et de r?f?renciation sociale (?La g?ne, le m?pris, le respect ou la condescendance modifient, en effet, notre parole? 164) Ainsi pourra ?tre d?finie la valeur des segments de langue et fond?e une

p?dagogie qui sera ?une initiation gradu?e ? la compr?hension intelligente de tout m?canisme grammatical? (171).

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Au prix de la lev?e d'une ambigu?t?: Bally distingue facteurs intellectuels et facteurs affectifs ; or les uns impliquent n?cessairement les autres (hypoth?se que Sechehaye mettra en uvre dans sa th?orie de ?embo?tement?). Le but de Bally, ?crit Sechehaye, c'est de dire ?avec des termes diversement nuanc?s,

que la stylistique ?tudie les lois et les r?gles du langage, en tant qu'expression ad?quate des mouvements de la vie int?rieure ; autant voudrait dire, en tant que langage, car que reste-t-il de notre parler, si on le consid?re en dehors de sa

valeur expressive?? (162). Pour ?tablir une analyse rigoureuse de l'expression, Sechehaye propose de mettre en uvre quatre principes de base ordonnant la

gen?se de toute expression langagi?re:

Premier principe: ?Le langage affectif ne s'ajoute pas au langage discursif, ils sont embo?t?s?. Le langage des ?motions premi?res implique d?j? une orga nisation grammaticale au moins rudimentaire ; le langage grammaticalis? est un

ph?nom?ne secondaire. Il n'y a pas de solution de continuit? entre les deux:

?Si la pens?e est discursive, il faudra une phrase discursive bien construite; mais si la pens?e a moins un caract?re logique qu'un caract?re Imaginatif ou

?motif, s'il s'agit de traduire une succession de repr?sentations vives ou le mouvement d'une ?motion forte, si la pens?e est incompl?te, embryonnaire ou

mal agenc?e, son expression aura les m?mes caract?res?(174).

Deuxi?me principe: ?Le symbole n'est pas un signe arbitrairement choisi

pour correspondre ? une id?e pr?existante, mais la condition n?cessaire ? une

op?ration psychologique, ? savoir la formation d'une id?e verbale?(175).

Sechehaye met ici en cause une interpr?tation simpliste de l'arbitraire du

signe -

qui ne figurera pas dans le CLG. Un symbole, c.?.d. un signe dou? de

valeur, est susceptible d'?tre affect? de valeurs vari?es - et codables- selon les

alliances, les contextes et les emplois. L'id?e logique -

qui permettra de construire un syst?me de langue

- est seulement vis?e. Destutt de Tracy, dans ses El?mens5, y avait d?j? vu la sp?cificit? du langage naturel par rapport aux

langages artificiels, comme celui des math?matiques. Cette sp?cificit? conduit ? examiner de pr?s toutes les possibilit?s de variations synonymiques, lexicales ou morphologiques. Dans cette perspective s'inscrit par exemple la variation des styles direct, indirect et indirect libre ? laquelle Bally attachera son nom et dont il d?veloppe l'analyse d?s 1912 (?Le style indirect libre en fran?ais moderne?, Germ.Rom.Monatschrift, 605, sv).

5 El?mens d'Id?ologie. Premi?re partie. Id?ologie, p. 340sv. 1970 (1801), Vrin, Paris.

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Troisi?me principe: ?Les symboles, en tant qu'?l?ments de phrase, ne doi

vent pas ?tre consid?r?s ? l'?tat isol?, mais en groupes synth?tiques compos?s.? (178)

L'attention port?e aux groupements de mots, plus ou moins solidifi?s, est une des constantes de la r?flexion linguistique de l'?poque; elle est fondamen

tale pour Sechehaye. Elle conduira ? privil?gier l'examen de groupes de mots, d'ensembles joints, ?ventuellement substituables par un mot, dont la valeur

propre est fond?e sur des conventions sociales et des habitudes idiolectales ; de

fa?on plus g?n?rale, ? consid?rer la r?gularit? des capacit?s de composition des mots dans la phrase. ?Une r?gle de syntaxe implique la d?termination d'une

id?e ou d'une relation et celle d'un moyen constant servant ? son expression? (180). Le grammairien identifiera ces groupements privil?gi?s et leur expres sion dans la parole. Ici s'?bauche l'id?e d'une grammaire constructive.

Ce dispositif est ? distinguer de l'ordre des mots dans la phrase, r?gi par l'as pect intellectuel des ?l?ments ; ph?nom?ne tardif et secondaire.

Quatri?me principe: ?Il ne faut pas confondre la langue, ensemble de dis

positions acquises par un individu, avec le langage, qui est la langue mise en uvre dans la parole par celui qui poss?de ces dispositions? (183).

Sechehaye attire l'attention sur la diff?rence ? faire entre la langue, r?sultat de

l'apprentissage social, inscriptible dans une grammaire et le langage de la parole qui suppose un sujet agissant et cr?ateur. Distinction valable ? tous niveaux:

expressions syntaxiques, lexies, figures de mots et de pens?e. M?me les expres sions figur?es font partie du stock social comme une institution, elles r?gissent autant le jeu des ?motions que la construction scientifique. Mais l'utilisateur, en

s'en appropriant les latences, propose SON interpr?tation du monde et renouvelle ses relations avec le syst?me qui l'entoure autant qu'avec les individus.

Dans cette pens?e rigoureuse se m?lent les jeux d'hypoth?ses qui sont ? l' uvre ? l'?poque. Ainsi le d?ferlement des hypoth?ses travaill?es dans les

Principes de linguistique psychologique de Van Ginneken (1907): le linguiste n?erlandais fait entrer dans une interpr?tation g?n?tique d'ensemble l'?norme stock de faits et d'hypoth?ses accumul?s par les n?ogrammairiens et d?finit le r?le des individus et de leurs besoins dans cette gigantesque op?ration. A un autre p?le, F. Brunot tente de d?finir ? l'usage de l'enseignement les rapports du d?veloppement conceptuel de l'enfant et de l'apprentissage de la langue. L'originalit? de Sechehaye est de s'attacher obstin?ment ? garder le cap lin

guistique et de n'envisager que les composantes linguistiques du rapport ?tabli entre les syst?mes de langue et la mise en uvre des individus.

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R?flexion qui doit permettre de r?gler le paradoxe de l'enseignement gram matical: on impose ? ?'enfant une grammaire artificielle tout en pr?tendant lui

donner une grande agilit? dans la parole. La solution, Sechehaye l'indique en

conclusion de son argumentation de 1908 :

?La langue n'impose pas un m?canisme unique ? la phrase; mais chaque

phrase cr?e le sien et quand on se sert, comme c'est le cas g?n?ralement dans

le parler discursif, de formules syntactiques toutes faites et absolument consa

cr?es par l'usage, toujours est-il que l'intelligence, en y acquies?ant ? nouveau, les repense, les reconsacre, si l'on ose parler ainsi et leur infuse une vie qu'elles ne poss?dent pas par ailleurs? (185).

Paradoxe que le linguiste tentera de r?soudre.

L'article de la Revue des Langues romanes (1916)

Sechehaye m?dite une r?ponse positive jusqu'en 1916, arm?e o? il publie son article ?La m?thode constructive en syntaxe? dans la Revue des langues romanes. Moment m?me o? il vient d'achever, avec Bally, la r?daction du

Cours de Linguistique g?n?rale dont il cite dans son article le probl?me cen

tral: comment d?crire la rencontre d'une valeur conceptuelle (l'id?e) et d'une

valeur mat?rielle (l'id?e de certains sons). La m?thode propos?e est dite

?constatetive?. Elle repose sur l'hypoth?se que la syntaxe est un m?canisme, un ?ensemble harmonis? et coh?rent de r?gles mises au service de la pens?e? :

il faut consid?rer la place des pi?ces dans leur ensemble et passer du mot ? la

phrase. Cette strat?gie est ordonn?e et pivote sur une alliance fondamentale : la

relation pr?dicative. Elle conduit ? d?finir trois niveaux: d'abord les ?l?ments

premiers du langage, puis les ?l?ments essentiels de la relation pr?dicative, enfin la phrase structur?e par les modes, les temps, etc. Brunot, rapporte

Sechehaye, au 2e livre de sa m?thode, avait eu une intuition tr?s proche; mais

il est regrettable, estime-t-il, qu'il ait privil?gi? l'expression de la cause, du but,

etc, abandonnant le m?canisme linguistique; lui se sent plus proche de gram mairiens allemands comme Siitterlin, de sa Deutsche Sprache der Gegenwart.

On part donc de l'expression pr?dicative minimale du type : ?L'enfantparle,

l'enfant est joyeux? et on identifie le substantif, les d?terminatifs, etc : les d?ter

minants sont comme des auxiliaires, les pronoms peuvent repr?senter l'en

semble selon diverses valeurs ; on joindra donc, ? une place d?termin?e, ces

pronoms pour en constituer un ensemble. Ainsi ce relev? des pronoms qui pr? c?dent le verbe :

// parle, je parle, tu parles, lui, il parle, il pleut, il passe une voiture, etc.

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On pratiquera de m?me avec les compl?ments : on d?limitera une cat?gorie dite ?compl?ments attributifs du substantif?, cat?gorie-type dont on peut inven

torier les variables :

l'adjectif, le substantif attribut ou en apposition, l'adjectif avec pr?dicat (?L'enfant chante joyeux?) et, par extension: ?Il est sans ressources?, ?Le bien-?tre rend les hommes ?go?stes?. On ajoutera, en isolant une variable sp?cifique pivotant sur c'est:

?C'est joli?, ?son mari, c'est un grand blond?, ?c'est une bonne chose que la

distraction?

Une caract?ristique s?mantique permettra de d?finir cette cat?gorie : le com

pl?ment attributif marque ?la qualit??, ?la mani?re?.

Cette cat?gorie s'oppose ? celle des ?compl?ments de relation?, le plus sou

vent introduits par une pr?position, parfois construits directement pour com

pl?ter un nom, un verbe ou un adjectif. Le concept de d?finition, c'est la ?relation?. Un inventaire permet de d?limiter cette cat?gorie: ?les enfants du jardinier?, ?penser ? quelqu'un?, ?utile au paysan? et aussi

?il le voit?, ?il se voit?, ?il s'endort?, ?il travaille comme un n?gre?

L'adjonction de cat?gories morphologiques comme ces formes nominales du verbe que sont le participe, le g?rondif, l'infinitif permet d'enrichir cette

syntaxe de base en constituant une cat?gorie qui sera la r?sultante modul?e de deux forces d?j? connues: celle de l'adjectif ou du substantif, celle du verbe.

Ce cadre d'ensemble ?tabli, on pourra l'?largir par une double combinatoire:

Io une combinatoire par adjonction d'auxiliaires (modalit?, temporalit?, passivation, etc.).

2? une combinatoire par ?l?ments de subjectivation, affect?s par l'usage ?

l'expression des sentiments personnels: ?il a pu se tromper? (supposition), ?tu ob?iras? (ordre), ?il aura oubli?? (sup position), etc.

Allant encore plus loin, on passera des constructions analytiques d?j? d?crites aux constructions plus synth?tiques qui permettront d'?laborer des

phrases complexes. Synth?ses qui peuvent se r?aliser au niveau du mot ou de

l'expression comme ?toujours?, ?sain et sauf?, ?en face de?, etc, processus

depuis longtemps ? l' uvre dans l'histoire qui peut ?tre plus ou moins r?alis?: la coalescence de ?je prendr-ai? est beaucoup moins sensible que celle de ?? toutes jambes?. Elles seront ramen?es ? des cat?gories pr??tablies, mais

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l'utilisateur saura tirer parti d'un processus au cours diversement sensible.

Ainsi ?bon nombre de?, ?quantit? de? seront assimil?es ? la cat?gorie ?trop de,

beaucoup de? ; et de m?me ?un grand nombre de?, ?une quantit? de? seront

assimil?es ? ?le ma?tre de X?, mais charg?es de valeurs potentielles exploi tables par le parleur. De la m?me fa?on, des ?l?ments comme si, quand, comme

permettront d'agr?ger des phrases pour en constituer un syst?me logique d'ensemble.

On retirera de cet examen d'ensemble deux lignes essentielles:

Io L'analyse et la synth?se ne quittent jamais le domaine linguistique.

Sechehaye transpose sur le plan syntaxique la machinerie ?labor?e par Bally dans les ann?es 1905 pour classer les moyens d'expression procur?s par les

mots du lexique. Les essais id?ologiques de type Brunot sont r?cus?s.

2? La pr?occupation de l'expression du moi est toujours pr?sente : le gram mairien d?gage dans le syst?me de langue des jeux de substitution et d'ad

jonction qui offriront au locuteur les moyens de marquer des valeurs

subjectives.

Ce qui est donc le plus frappant, c'est l'identification de marges de varia

tion qui permettent au locuteur d'installer son moi en jouant des combinaisons.

Ces variations sont sensibles dans le cours de l'histoire (comme le montre par

exemple le jeu qui s'?tablit entre le participe en -ont et le g?rondif depuis le

17e si?cle), elles sont efficaces dans le fonctionnement synchronique ; la part

plus ou moins grande de fixation des valeurs en est le signe le plus apparent. Ainsi le montrent des s?ries de plus ou moins grande lexicalisation comme :

?homme d'?p?e, de robe, de cabinet...de plein air?.

De m?me, on distinguera entre une locution phras?ologique comme ?Il ?te son

chapeau? et une construction plus libre comme ?Il ?te les mauvaises herbes.?

Peu ? peu se dessinait un ?esprit de la syntaxe, constructif et architectural?.

Il passera dix ans ? le mettre en uvre sous la forme la plus difficile pour un

esprit exigeant : une grammaire scolaire ?l?mentaire : ?Les id?es de base ont ?t?

soigneusement pes?es, ?crit-t-il, et l'ex?cution longuement m?rie.? (1926, X).

L'Abr?g? de Grammaire fran?aise de Sechehaye

La m?thode suit une ?marche logique? au sens d'une logique linguistique.

Chaque chapitre s'appuie sur des ??nonc?s-types? ?L'?l?ve voit des objets concrets et des faits de langue positifs.? Le d?roulement du chapitre lui per mettra de construire sur ce mod?le une suite de variables non moins concr?tes

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et positives ; ces variables ne sont pas tenues pour des irr?gularit?s, mais pour des possibilit?s d'investissement intellectuel et affectif offertes au parleur et ? l'auditeur, dispositif conforme ? la th?orie d'ensemble. D'un autre c?t?, la

grammaire part des agencements les plus simples et, de chapitre en chapitre, s'?l?ve aux combinaisons les plus complexes, selon une progression gradu?e. La phrase se construit avec des ?l?ments qui lui pr?existent et dont la connais sance doit ?tre acquise au pr?alable. La jonction peut ?tre synth?tique ou ana

lytique ; m?me si la valeur de la conjonction est diff?rente, le principe est le m?me. Traitant du groupe verbal, Sechehaye analyse ? la suite et de la m?me

fa?on (chap. IX et X): ?Vous ?tes bon?. ?C'est un mis?rable?, ?heureux-heu

reuse-heureusement?. Cette d?marche permet de construire un syst?me d'en

semble de la grammaire.

Trois sondages articul?s permettront d'embrasser l'empan de la m?thode.

Io Une Premi?re partie examine le ?groupe substantif?.

D'abord un inventaire des ?l?ments de sa composition: substantif, d?termi

natifs, pronoms absolus, adjectif attribut, adverbes de l'adjectif. Puis une liste de trois ??nonc?s-types?: ?Cet ?l?ve, celui-ci, ce tr?s bon ?l?ve?. Suivent les

r?gles de formation du masculin et du f?minin des substantifs, puis du singulier et du pluriel, dans les mots simples et les mots compos?s. Suivent des ?tudes des

articles, articles d?fini (et article z?ro), ind?fini, partitif et des autres d?termina tifs (possessif, d?monstratif, ind?fini, quantit?, d?terminatifs). Enfin, les noms

de nombre. L'analyse privil?gie les probl?mes de prononciation aux d?pens de ceux d'orthographi? qui sont renvoy?s en note; car les premiers appartiennent ? la langue et les seconds sont des marques arbitraires d'institution.

Suivent les pronoms, les adjectifs attributs (r?gles d'accord: ?un joli lac, une jolie fleur, des jolis lacs, des jolies fleurs?, la formation des masculins

f?minins, des singuliers-pluriels, les probl?mes de la place), les adverbes de

l'adjectif (?tr?s aimable, une toute petite fleur ...?), les adjectifs ordinaux et

substantifi?s.

2? Le ?groupe substantif? ainsi stratifi?, l'?l?ve peut aborder, dans une

Deuxi?me Partie, le ?groupe verbal? dont est fix? l'inventaire: verbes ? l'in

dicatif, adjectifs et substantifs pr?dicatifs, adverbes du verbe. On ?tudiera la relation du verbe ? son sujet (les accords, les pronoms conjoints, ?je, tu, il, etc.?, le verbe impersonnel), puis les temps de l'indicatif et leurs valeurs, le

passif, l'adjectif et le substantif pr?dicatifs (introduits par ?tre et locutions ?qui valentes), les probl?mes du ?ce? conjoint (?C'est amusant?), les adverbes du verbe dont la n?gation.

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Le jeu des variables et des glissements possibles du sens est toujours ?vo

qu? ? l'int?rieur du syst?me de construction. Ainsi, au chapitre VIII (?Le verbe

? l'indicatif?), on notera que le pass? simple ne prend sa valeur historique que

par rapport aux emplois de l'imparfait; et que, de m?me, le pass? compos?

prend son sens dans le pr?sent. Ce qui conduit Sechehaye ? proposer un para

graphe 28 intitul?: ?Emploi figur? des temps?. Il y note que ?les temps sont

quelquefois d?tourn?s de leur valeur propre?. Ainsi, un pr?sent impliquera un

fiitur, avec l'aide surtout d'un compl?ment de temps, le futur impliquera un

ordre, le futur et le fiitur ant?rieur glisseront ais?ment ? la supposition probable.

Sechehaye, comme Bally, esquisse par l? une th?orie de l'?nonciation impli

qu?e par tout son syst?me.

A la suite, la Troisi?me Partie ?tudiera les compl?ments de relation, ?sub

stantif ou pronom compl?ment avec ou sans pr?position?, pour lequels sont

propos?s les ??nonc?s-types? suivants :

?Paul a fait un travail pour V?cole. Le travail de Paul est bon. Le ma?tre loue

Paul; il le loue. Il est content de son travail; il en est content. Paul se r?jouit: son travail est meilleur que celui de Pierre.?

Le crit?re d'ensemble est morpho-syntaxique, inscrit dans les proc?dures de

construction. Le crit?re s?mantique est second. Des pr?positions introduisant ces compl?ments, Sechehaye ?crit en note p. 27 :

?Nous appelons les pr?positions de, ?, en ?faibles? parce qu'elles le sont plus que les autres. D?pourvues de tout accent, elles se combinent avec l'article. Au

point de vue du sens, elles n'ont qu'une signification g?n?rale de relation et

elles prennent beaucoup de sens divers selon les cas. Le sens et l'emploi des autres pr?positions peuvent s'?tudier dans le dictionnaire.?

3? Les Cinqui?me et Sixi?me Parties embrasseront des constructions plus complexes form?es ? partir des structures des parties ant?c?dentes.

La Cinqui?me fonctionne selon une proc?dure de substitution : les modes du verbe: indicatif, subjonctif, les structures de l'interrogation correspondent aux

diff?rentes modalit?s ?nonciatives: le constat, l'ordre, l'hypoth?se, l'interroga tion. La ponctuation couronne cette ?tude des modalit?s en ?tant d?finie non comme une articulation logique, mais comme une expression du d?bit; et donc comme une manifestation ?nonciative.

La Sixi?me fonctionne selon le mode de la subordination. L'?tendue des ?Enonc?s types? atteste l'ambition du propos. En voici le d?but: ?Uexamen que vous avez ? subir sera difficile. Vous ne pouvez pas savoir sur

quoi vous serez interrog?. Il importe donc que vous connaissiez ? fond tous les

sujets. Si vous aviez travaill? r?guli?rement pendant l'ann?e, vous 'auriez rien

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Page 12: Albert Sechehaye, pédagogue et théoricien

J.-C. Chevalier: Albert Sechehaye, p?dagogue et th?oricien 79

? craindre. Mais vous ?tes en retard parce que vous avez ?t? trop souvent

absent etc.?

Chacun de ces ?l?ments de la structure d'ensemble est examin? dans son

fonctionnement propre (?r?gles g?n?rales d'ordonnance et de construction?) et

sp?cifi? dans sa valeur. Ainsi dans la relative, le tour ?c'est...qui, c'est...que? est d?fini comme mettant en ?vidence un terme en tant que ?pr?dicat psycho

logique? selon diverses possibilit?s. Telle l'alternance:

?C'est Jean dont nous parlons. C'est de Jean que nous parlons?. De la m?me fa?on, on pourra d?gager les valeurs de la relative au subjonctif en

d?finissant le scope: soit ?qualit? que l'on recherche? si l'on consid?re la

subordonn?e soit ?interrogation pos?e sur l'ant?c?dent? si on consid?re la prin

cipale. Ici encore, la forme oriente vers un type indicatif de valeur. De m?me

l'alternance, en fonction compl?tive, des propositions ? l'indicatif et au sub

jonctif et des structures infinitives offre un arc-en-ciel d'expressions possibles.

Ce qui est essentiel pour Sechehaye, c'est de marquer les syst?mes d'arti culation des formes soit par substitution soit par addition. On verra un trait

caract?ristique de sa grammaire en consid?rant le chapitre consistant intitul? ?la concordance des temps?. Soit ? l'indicatif soit au subjonctif est tiss? un

r?seau de relations entre les constructions subordinatives. On se souvient que dans la Pens?e et la Langue de 1922, Brunot r?sumait le probl?me de la concor

dance des temps en une phrase elliptique: ?Le chapitre de la concordance des

temps se r?sume en une ligne : Il n'y en a pas? (782). Ce genre de paradoxe qui fait glisser les constructions vers l'interpr?tation s?mantique est ?tranger ?

Sechehaye. Pour lui, le privil?ge est ? donner au syst?me des formes quitte ?

indiquer les lieux de glissement qui permettent aux locuteurs d'y ins?rer leur

subjectivit?.

En somme un tableau assez classique: les grammairiens depuis Apollonius Dyscole ont r?uni sous le nom de Suntaxis une analyse des termes et une ana

lyse des constructions ; ils donnaient ? cette architecture une plus grand sou

plesse en faisant jouer une th?orie variable des figures. En gros, c'est le

dispositif propos? par Sechehaye, mais avec deux modifications notables :

Io Un souci de construction par ensembles embo?t?s qui relativise l'emploi des parties du discours comme cat?gorisateurs.

2? Un privil?ge donn? aux ?Enonc?s-types? qui suppose un niveau moyen de structures de base hi?rarchisant les plans de la construction d'ensemble. Ce

dispositif se trouve d?j? dans les grammaires classiques. Mais Sechehaye le

pr?sente sous la forme de regroupements. L'enfant poss?de par l? un plan de

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80 Cahiers Ferdinand de Saussure 52 (1999)

r?f?rence qui s'offre ? tous les jeux de variables qui conduiront ? construire des

discours.

Remarque finale

C'est sans doute l'alliance de cette structure d'ensemble et des jeux ?non ciatifs qui a d?concert? les p?dagogues ; car, sous les compliments de rigueur pour un professeur d'Universit?, l'accueil fut ti?de; les professeurs n'?taient

pas m?rs6; peut-?tre aujourd'hui le seraient-ils davantage, mais les r?forma teurs d'aujourd'hui se soucient de Sechehaye comme d'une guigne. Quant aux

th?oriciens, ils ont coutume d'asseoir leurs pr?tentions sur le m?pris des ?gram matistes?. Et ce petit chef d' uvre est all? rejoindre dans l'oubli plusieurs essais du m?me genre o? de grands esprits organisaient le mat?riau scolaire ?

l'usage des enfants. Dont la Grammatographia de Lef?vre d'Etaples (1531) me

para?t un exemple ?blouissant. Il faut souhaiter qu'au paradis, dans la section des philosophes de la langue, Lef?vre d'Etaples et Sechehaye ont eu l'occasion de se rencontrer; et de jaser.

Adresse de l'auteur:

Jean-Claude Chevalier

CNRS Paris VU: UMR 7597 9, bd de Magenta

F-75010 Paris

6 On se reportera, selon A.M. Fryba-Reber, ? l'Educateur du 13 09 26 (A. Chessex), avec la r?ponse de Sechehaye du 08 01 27 ; aussi ? la Nouvelle revue des

Humanit?s, (Edg. Renard), ? la Revue belge de Philologie et Histoire, VI, 1927 (A. Gr?goire). Sechehaye s'interroge, ? juste titre, sur l'incongruit? trouv?e par A. Chessex dans le terme ?compl?ment partitif conjoint? pour analyser le en de j'en mange.

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J.-C. Chevalier: Albert Sechehaye, p?dagogue et th?oricien 81

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