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La maritimisation comme outil d’accroissement de puissance
de la France au XXIème siècle
Alexandre Mandil Avril 2014
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« La mer est notre nouvelle frontière. Bien plus mal connue que l’espace, alors
que bien plus proche et plus fertile » Eric Orsenna, écrivain et académicien français.
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Sommaire ............................................................................................................................................. 2
L'exacerbation des enjeux maritimes dans le cadre de la mondialisation ....................................................... 2
La mer en chiffres .............................................................................................................................. 2
Le droit maritime ............................................................................................................................... 2
La France une nation continentale néanmoins tournée vers la mer ............................................................... 2
Le domaine maritime français, fruit de notre glorieuse Histoire ................................................................ 2
La France maritime en chiffres............................................................................................................. 2
Atouts et faiblesses de la France, deuxième nation maritime du monde ........................................................ 2
La France, puissance militaire navale ................................................................................................... 2
L'Industrie navale, grande pourvoyeuse d’emplois ................................................................................. 2
L’industrie du câble, un secteur stratégique pour la maitrise de l’information ............................................. 2
Les océans, vastes réservoirs d’hydrocarbures....................................................................................... 2
Les algues, carburant de demain ? ....................................................................................................... 2
L’Ultra marin comme instrument d’indépendance de la France pour son approvisionnement en ressources
minérales rares ................................................................................................................................. 2
La mer, un réservoir énergétique ......................................................................................................... 2
La maitrise de l’eau douce, enjeu majeur de demain .............................................................................. 2
Les océans comme source d’approvisionnement pour l’industrie agroalimentaire ....................................... 2
Mer et Médecine ................................................................................................................................ 2
Les politiques publiques à mettre en place pour faire de la France une puissance du XXIème siècle ................. 2
Sources ................................................................................................................................................ 2
Livres ............................................................................................................................................... 2
Rapports ........................................................................................................................................... 2
Sites institutionnels ............................................................................................................................ 2
Articles ............................................................................................................................................. 2
Sommaire
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La mer a de tout temps joué un rôle majeur dans l'histoire de l'humanité. Déjà dans l'Antiquité, les
peuples vivaient le plus souvent près des côtes, la mer favorisant le développement des
échanges commerciaux. De nos jours, dans le cadre de la mondialisation, la mer se trouve au
cœur de la plupart des enjeux stratégiques, économiques et environnementaux du XXIe
siècle.
« L'activité des hommes se tournera de plus en plus vers la recherche de
l'exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des États chercheront à
la dominer pour en contrôler les ressources... » Général de Gaulle, 1969, Brest
En effet, la multiplication des échanges commerciaux, la raréfaction des ressources
naturelles et les besoins colossaux en énergies exacerbent les concurrences dans un espace
océanique soumis à des tensions grandissantes entre nations, rendant ces dernières de plus
en plus dépendantes des ressources de la mer.
Forte des secteurs des transports, de la construction navale, des services en mer, des
ressources minières, des hydrocarbures, de l’énergie et de l'agroalimentaire, l’économie
maritime pèse désormais plus de 868 milliards d’euros par an et bénéficie d’un fort potentiel
de croissance (exploitation profonde, ressources minérales stratégiques, énergies marines
renouvelables, désalinisation, biocarburants…) ayant pour conséquences un accroissement de la
présence en mer des Hommes et des nations. Mais également la territorialisation d’espaces
maritimes jusqu'alors libres d'accès.1
Outre les perspectives positives, l’accroissement de la présence en mer s'explique par la nécessité
de gérer les risques que sont le réchauffement climatique et ses conséquences, mais
également les risques de catastrophes écologiques, de trafics illicites, de criminalité, de
piraterie, de pillage des ressources halieutiques, d’appropriation de zones maritimes
convoitées et de blocage des routes d’approvisionnement stratégiques. Le développement
de ces menaces contre l’homme ou son environnement engendre ainsi, de la part des nations, un
processus croissant de sécurisation et d'augmentation des moyens militaires en mer.
En effet, les marines constituent, de plus en plus, le noyau principal des stratégies nationales de
sécurité et de défense de leurs intérêts. Cette volonté d'accroissement de puissance
1 http://theatrum-belli.org/maritimisation-carte-heuristique/
L'exacerbation des enjeux maritimes dans le cadre de la mondialisation
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maritime est particulièrement visible dans l'augmentation des moyens navals des pays
émergents, tandis qu'à contrario, empêtrées dans des crises budgétaires, les puissances navales
traditionnelles peinent à renouveler leur flotte. Ainsi, entre 2011 et 2016, le budget « naval » de la
France baissera vraisemblablement de 1,2%, tandis que celui de Chine devrait augmenter de
57% et ceux du Brésil et de l’Inde de plus de 65%23.
Bien que compréhensibles, au premier abord, au regard de difficultés budgétaires que
traversent les puissances maritimes traditionnelles et notamment le Royaume-Uni et la France, ces
coupes budgétaires s'avèrent être des erreurs stratégiques majeures révélant surtout une
grave sous-estimation des réelles perspectives de croissance qu’offrent les océans pour notre
économie. Pour notre économie, mais également pour le maintien de notre rang de puissance
mondiale.
En effet, la France possède, grâce à ses territoires d'outre-mer (à 97%), le deuxième domaine
maritime du monde et bénéficie également de capacités, de compétences et d’atouts
considérables : diversité exceptionnelle de ses territoires, marine océanique importante, industrie
navale compétitive, savoir-faire et maîtrise technologique en matière d'exploration et d'exploitation
en haute mer.
Dès lors, aujourd’hui puissance maritime majeure, la France doit impérativement penser
sa stratégie de maritimisation et mettre en œuvre les réformes nécessaires qui lui
permettront de le demeurer demain.
« L’Homme est allé plus de fois sur la Lune qu’il n’a plongé dans les fosses
marines » Cluster Maritime Français
Représentant les deux tiers de la surface de notre planète, les océans sont d'une importance
capitale. Ils génèrent 50% de l’oxygène que nous respirons, et régulent la teneur de
l’atmosphère en CO2 ainsi que son climat et abritent une diversité biologique incalculable (des
estimations parlent de 80% de la biodiversité de la Terre). 90% des fonds marins restent
ainsi encore à explorer4.
2 Jane’s Defence Budget 2012
3 http://theatrum-belli.org/cesm-la-maritimisation/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cesm-la-
maritimisation 4 La Terre est bleue: Petit traité de maritimisation, Novembre 2013, Centre d’études supérieures de la Marine
http://www.calameo.com/read/000009779e429e4d39d7b
La mer en chiffres
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Les 7 milliards d’êtres humains que compte la Terre sont inégalement répartis sur les 30% de
surface émergée du globe. 80% d'entre eux vivent à moins de 100 km des côtes. Les humains
sont majoritairement répartis dans de grands ensembles séparés par des océans qu'ils doivent
traverser pour communiquer entre eux. Dès lors :
80% de la circulation mondiale des marchandises se fait via le transport maritime.
9 milliards de tonnes de marchandises sont transportées chaque année par voie
maritime, soit 6 fois plus que par le rail et 12 fois plus que par la route. En effet, un seul
porte-conteneur représente en terme de marchandises transportées 6 000 camions semi-
remorque ou un Airbus A380 Cargo ou encore un train de 350 km. En 2010, plus de 150
millions de conteneurs ont été transportés, soit deux fois plus qu’en 20005.
99% du trafic intercontinental de données numériques transite par le fond des
océans6.
Dès lors, cette exploitation croissante des ressources marines se traduit par une forme de
sédentarisation de l’homme en mer ou à son immédiate proximité. Des populations entières
vivent en permanence sur les océans, sur des navires ou des plates-formes parmi lesquels 466
000 officiers et plus de 721 000 hommes d'équipages des quelques 50 000 navires qui
sillonnent le globe chaque jour7.
« La mondialisation est une maritimisation» M. Tallec, conseiller auprès du président de
la société CMA-CGM
5http://theatrum-belli.org/leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-acteurs-brochure-cmf-
2013/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-
acteurs-brochure-cmf-2013 6http://theatrum-belli.org/cesm-la-maritimisation/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cesm-la-
maritimisation 7 Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny LORGEOUX et André TRILLARD, fait au nom de la commission des
affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet 2012 http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-674_mono.html
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Source de convoitises, et donc de conflits, la mer fait l'objet d'un droit propre. La constitution
d'un domaine maritime national est encadrée par la législation internationale qui date de 1994,
date de l’entrée en vigueur de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer de
Montego Bay8 ratifiée par la plupart des pays du monde, à l’exception notable des États-Unis
d’Amérique.
Autrefois limitée à trois milles marins de la côte (soit une portée de canon), la mer territoriale
s’étend désormais jusqu’à 12 milles marins à partir des lignes de base qui la séparent des eaux
intérieures. L’État y exerce sa souveraineté sur la nappe d’eau, mais aussi sur le fond et le
sous-sol ainsi que sur l’espace aérien subjacent. Les navires étrangers (de commerce ou de guerre)
bénéficient, quant à eux, d’un droit de passage dans la mer territoriale.
D’une largeur maximale de 12 milles au-delà de la limite extérieure de la mer territoriale, la zone
contiguë est un « espace tampon » où l’État ne dispose que de quelques compétences telles que
la possibilité d’effectuer des contrôles pour prévenir et réprimer les infractions aux lois nationales
dans certains domaines9.
Par ailleurs, en matière maritime, les États disposent de droits souverains aux fins d’exploration et
d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles des eaux subjacentes aux
fonds marins, et de leurs sous-sols au sein de la zone économique exclusive (ZEE), dont la
largeur est librement fixée par chaque État maritime, mais s’établissant au maximum à 200 milles
(370 km) au-delà des lignes de base. Il est possible, dans certains cas, de l’étendre à son plateau
continental dans la limite de 350 milles marins à partir des lignes de base, permettant ainsi
l’exploitation et l’exploration du fond et des sous-sols. D’où l’importance de l’agrandissement de la
surface de nos eaux territoriales.
Au-delà, commence la haute mer (64% de la surface des océans). Les États et les particuliers
y sont libres: liberté de navigation, de survol, de la pêche, de la recherche scientifique, de poser
des câbles et des pipe-lines, de construire des îles artificielles, même si les conventions
internationales se sont multipliées pour réglementer la pêche en haute mer.
Ainsi, la constitution d’un droit maritime est devenue primordiale tant les enjeux
économiques et stratégiques sont importants dans les océans.
8 http://www.un.org/french/law/los/unclos/agxibody.htm
9 http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-2011.html
Le droit maritime
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10 Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny LORGEOUX et André TRILLARD, fait au nom de la commission des
affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet 2012 http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-674_mono.html 11 http://www.unecartedumonde.fr/
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« L’astre solaire, jamais ne se couche sur la France »
Détentrice du deuxième domaine maritime mondial, par ailleurs réparti sur tous les océans de
notre planète, la France dispose de capacités commerciales et industrielles exceptionnelles.
Cet espace maritime, avec la francophonie et l'Europe des nations, doit être l'un des leviers
d’Archimède devant permettre à la France, non pas seulement de défendre son rang, mais bien
d'accroitre sa puissance. Trop souvent méconnu de nos élites, notre espace ultra marin peut être
un outil offensif au service de notre nation qu'il nous faut nous même améliorer et transmettre
aux générations futures. L’un des instruments d’une politique de puissance en lieu et place de la
« France puissance moyenne » de Valérie Giscard d'Estaing et de la culture du renoncement
préconisée par ceux qui lui ont succédé.
À l’heure où la globalisation entraîne un accroissement des échanges maritimes, où la
surpopulation et les changements climatiques entraînent un manque d’eau et de nourriture et
où la sécurisation de l'apprivoisement énergétique redistribue les nouvelles cartes du monde
tandis que les matières premières se font rares, notre espace ultra-marin peut nous aider à
renforcer notre indépendance et donc garantir notre souveraineté.
« Il y avait au moins deux France, l'une maritime, vivante, souple, prise de plein fouet par
l'essor économique du XVIIIe siècle, mais qui est peu liée avec l'arrière-pays, tous ses regards
étant tournés vers le monde extérieur, et l'autre, continentale, terrienne, conservatrice, habituée
aux horizons locaux, inconsciente des avantages économiques d'un capitalisme international. Et
c'est cette seconde France qui a eu régulièrement dans les mains le pouvoir politique. » Fernand
Braudel
Le domaine maritime français,
fruit de notre glorieuse Histoire
La France une nation continentale néanmoins tournée vers la mer
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Nation continentale, la France a néanmoins cherché, au cours de son Histoire, et notamment lors
de sa confrontation avec l'Angleterre au cours des XVII et XVIIIe siècles, à s'assurer la maitrise des
océans. Avec plus ou moins de succès.
Richelieu et Napoléon ont notamment rêvé des marines offrant à la France une suprématie sur
les océans. De même, Colbert lança une grande réformation des forêts royales pour la
construction navale, afin que les navires du royaume aient des mâts en l'an deux mille !
La France doit aujourd’hui sa répartition géographique sur l’ensemble de la planète à de valeureux
navigateurs, explorateurs et découvreurs de terres inconnues ainsi qu’à ses diplomates qui ont su
acquérir les territoires polynésiens. Louis Antoine de Bougainville, Samuel de Champlain, Jacques
Cartier…, nous leur devons notre statut de puissance maritime.
« Oh! Combien de marins, combien de capitaines ; Qui sont partis joyeux pour
des courses lointaines ; Dans ce morne horizon se sont évanouis! Combien ont
disparus, dure et triste fortune! Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
sous l'aveugle océan à jamais enfouis! » Victor Hugo
Plus récemment, moins aventureux, mais nécessaires et très efficaces, des hommes politiques
français ont su développer les atouts de notre pays dans le domaine maritime par leur
volontarisme. L’extension des eaux territoriales françaises a notamment été rendue possible par le
travail du député de la nation Jacques Myard auprès des ministres concernés, permettant ainsi
que le dépôt de tous les dossiers, sans aucune exception, propulse la France à la place de seconde
puissance maritime mondiale.
Alors même que la France ne représente que 0.45% des terres de la planète, sa zone économique
exclusive représente 8% des ZEE dans le monde ! Dès lors, la France ne doit pas se voir comme
étant cantonnée à l'Europe. Elle est une puissance planétaire dont le territoire ne voit jamais le
soleil se coucher.
En effet, le domaine maritime français s'étend sur plus de 11.2 millions de km2, notre patrie
disposant de 7 000 km de littoral et de territoires répartis sur tous les océans, Arctique excepté12.
12
http://theatrum-belli.org/cesm-la-maritimisation/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cesm-la-
La France maritime en chiffres
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Il s’agit ainsi du deuxième domaine maritime international, tout près des États-Unis (12,2 millions
de km²) et loin devant l’Australie (8,5) et la Russie (7,6). Le Royaume-Uni ne se classe, lui, qu’au
8e rang avec 5,5 millions de km²13.
Ces territoires permettent à la France de bénéficier d'une biodiversité exceptionnelle14 :
La Polynésie française est éparpillée entre 118 îles réparties en 5 archipels. À elle seule,
la ZEE de la Polynésie française s'étend sur 4,8 millions de km², derrière le Royaume-Uni
(5,5), mais nettement le Japon (4,5).
Avec 1,4 million de km², la Nouvelle-Calédonie occupe le deuxième rang des possessions
françaises, avec une ZEE à peine inférieure à celle de l’Afrique du Sud (1,5).
Viennent ensuite les îles Éparses (0,62), les Crozet (0,57), les Kerguelen (0,57) et
Saint-Paul et Amsterdam (0,51)15.
Limitée par les eaux souveraines des pays voisins, la ZEE métropolitaine s'étend, quant à
elle, sur 0,33 million de km²16.
Voisine de l'Australie, du Brésil, du Canada et du Mozambique, les autres territoires de la
France sont les suivants :
Océan Pacifique : Clipperton ; Wallis et Fuma ;
Océan Atlantique : Guyane ; les Antilles ; Saint-Pierre et Miquelon (seule
collectivité d'Amérique du Nord : 242 km2, plus de 6 000 habitants) ; Sainte-
Hélène (vallée du tombeau de Napoléon et Longwood House, 0,14 km2) ;
Océan Indien et mer antarctique : Terre Adélie ; l’île aux cochons ; la
Réunion ; Mayotte ; les îles éparses ; Tromelin.
Ces territoires qui représentent une surface équivalente à quatre fois la mer Méditerranée, et
vingt fois le territoire hexagonal, peuvent nous permettre de demeurer une importante
puissance économique, scientifique, culturelle, militaire et linguistique et de participer à l'ensemble
des forums régionaux dans l'océan Indien, dans les Caraïbes ou dans le Pacifique.
De plus, profitant du fait qu'il soit possible d’obtenir une extension jusqu’à 350 milles (648
kilomètres) en faisant la démonstration qu’il existe un prolongement naturel de leur territoire
terrestre sous la mer au-delà des 200 milles, la France s’était dotée en 2003 d’un programme
national dit «Extension raisonnée du plateau continental» (Extraplac), destiné à élaborer les
dossiers qu’elle dépose, territoire par territoire, devant les instances internationales concernées17.
maritimisation 13
http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-2011.html?artpage=5-5 14
Philippe Folliot (député UDI du Tarn) et Xavier Louy, France-sur-Mer : un empire oublié, Éditions du Rocher, 2009 15
http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-un-geant-maritime-94075 16
http://mobile.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-france-un-geant-maritime-94075 17
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/11/1728909-les-fonds-marins-nouvelle-richesse-de-la-france.html
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Ce programme a permis de déposer des dossiers pour la Guyane, pour la Nouvelle-Calédonie, les
Antilles, les îles Kerguelen, les îles de la Réunion, de Saint-Paul et Amsterdam. Si toutes les zones
d'extension sollicitées lui étaient accordées, la superficie de ces zones serait de 13 millions de
km2, ce qui en ferait le premier domaine sous-marin du monde18 !
Notons que par une question écrite publiée le 26 novembre 2013, Jacques Myard, très impliqué,
a appelé l'attention du ministre des outre-mer sur le problème du dépôt de dossier relatif à
l'extension du plateau continental autour de l'îlot de Clipperton et concernant les enjeux liés à
l'extension du plateau continental au-delà des 200 milles marins, afin de s’assurer de la bonne
conduite du dépôt des dossiers19. En effet, la France est, là-bas, confrontée à une résistance du
Mexique qui ne reconnait pas nos droits sur la ZEE des Cliperton, arguant que, l’ile n’étant pas
habitée, nos revendications ne sauraient être recevables.
Rappelons également que suite à un manque de volonté politique la France s’est laissé
déposséder d’une partie de sa Zone économique exclusive par le Canada. En effet,
l’arbitrage international de 1992 avait été mal préparé et la procédure engagée suite à la lettre
d’intention déposée par la France, le 8 mai 2009, devant la Commission des limites du plateau
continental a provoqué le mécontentement du Canada, bloquant l’avancée du dossier et obligeant
les parties en présence à négocier20. Notons que le 23 avril 2014, le Canada, par la voix de son
ministre des affaires étrangères s’est à nouveau opposé à toute extension des droits de la France
sur le plateau continental autour de l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon dans l'Atlantique
Nord, qualifiant le dossier de « clos ». « Le Canada estime que la France n'a droit à aucune zone
maritime, ni même à un plateau continental étendu, allant au-delà de ce qui lui a été accordé par
arbitrage en 1992 à l'égard de Saint-Pierre-et-Miquelon » ont précisé les autorités canadiennes,
désireuses de s’assurer une main mise sur les ressources de la région21. Aucune date n'a encore
été fixée pour l'examen des revendications françaises.
Enfin, si un récent rapport du Conseil économique, social et environnemental pointe les retards du
programme scientifique Extraplac visant à étayer auprès de l’ONU les demandes françaises
d’extension de son plateau continental, il n’en demeure pas moins que la France est actuellement
pleinement engagée dans des négociations visant à poursuivre l’extension de sa zone économique
exclusive à ses différents plateaux continentaux. Les négociations sont déjà entamées sur les
dossiers de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane, et après le dépôt du dossier de Saint-
Pierre-et-Miquelon en avril 2014, un dossier sera également déposé pour la Polynésie française,
courant 201522.
18
http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-67411.html 19
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-43615QE.htm 20 http://www.portail-ie.fr/article/997/Une-extension-qui-attire-les-regards-Rencontre-avec-Mme-CLAIREAUX-Senatrice-de-
Saint-Pierre-et-Miquelon 21
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/industrie-lourde/actu/afp-00598286-le-canada-conteste-les-droits-de-la-france-
sur-le-plateau-continental-666514.php 22 http://www.portail-ie.fr/article/997/Une-extension-qui-attire-les-regards-Rencontre-avec-Mme-CLAIREAUX-Senatrice-de-
Saint-Pierre-et-Miquelon
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Non contente de bénéficier du deuxième domaine maritime au monde, la France est une référence
mondiale dans le domaine de la plongée en eaux profondes, dans celui de l’exploration
sismique et du câblage sous-marin.
Notre pays est à la tête de la recherche maritime mondiale avec IFREMER et ses 7 navires, 1
500 salariés et 214 millions d’euros (la moitié des efforts français de recherche scientifique civile et
militaire en matière maritime)23. Elle fait partie des trois seules institutions au monde
possédant un sous-marin, le Nautile, en mesure d’opérer à une profondeur allant jusqu’à 6 000
mètres de profondeur.
La France possède et maîtrise, en outre, presque toutes les techniques et les savoir-faire, qui
touchent à l'ultra marin. Elle y est ainsi en mesure de produire et d'exploiter eau, nourriture,
matières premières et énergie. Stratégique pour la France, le secteur maritime y représente
désormais 65.1 milliards d’euros de chiffre d’affaires (56.7, fin 2012) et 300 000 emplois directs24.
Dès lors, redevenue un enjeu planétaire, l'importance de la mer est peut-être en passe d'être enfin
reconnue dans notre pays comme le suggère l'adoption d'une « stratégie nationale pour la mer et
les océans », avec le Livre bleu en 2009.
25
23
http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-2011.html?artpage=5-5 24
http://theatrum-belli.org/leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-acteurs-brochure-cmf-
2013/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-
acteurs-brochure-cmf-2013 25
http://theatrum-belli.org/leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-acteurs-brochure-cmf-
2013/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-
acteurs-brochure-cmf-2013
Atouts et faiblesses de la France, deuxième nation maritime du monde
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« Le monde réarme, l'Europe désarme» Amiral Guillaud, Chef d'état-major des armées
Depuis 2001 est constatée une augmentation des dépenses militaires mondiales
particulièrement accrue dans le domaine maritime. La prise de conscience des enjeux et des
risques de conflits a notamment conduit les pays émergents, forts d'une croissance soutenue, à
financer la montée en puissance de leur marine. C’est ainsi qu’entre 2011 et 2016, le budget «
naval » de la Russie augmentera de 35%, celui de la Chine de 57%, du Brésil de 65% et de l'Inde
de 69%. La Marine chinoise se place aujourd'hui au 3e rang mondial par le tonnage, confirmant
ainsi sa spectaculaire évolution d'une marine côtière à une marine hauturière et moderne. À
l'inverse, et malgré une longue tradition maritime, l'Europe cède à la tentation comptable de
couper dans ses programmes navals, tout en cherchant à optimiser le potentiel restant par des
partenariats et de la mutualisation.
26
De plus, en raison du réchauffement climatique, de nouvelles routes au nord du globe font de
l’Arctique un nouvel enjeu stratégique. Elles permettront, peut-être, d'éviter les grands canaux
interocéaniques de Suez et Panama.
26 Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny LORGEOUX et André TRILLARD, fait au nom de la commission des
affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet 2012 http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-674_mono.html
La France, puissance militaire navale
Et pourtant, ce renoncement pourrait bien
s’avérer être l’une des principales erreurs
stratégiques du continent européen, tant
les enjeux sont importants et tant les
océans sont concernés par les
bouleversements géostratégiques.
Autrefois cœur de l’économie mondiale, la
mer méditerranée, puis l’océan Atlantique
laissent, peu à peu, sont peu à peu
déclassés par l’océan Pacifique et à l’axe
Europe-Asie qui bénéficient du gigantesque
essor de l’Asie et notamment de la Chine.
Ainsi, les sept principaux ports du monde
sont actuellement Rotterdam, Dubaï,
Singapour, Shenzhen, Shanghai, Hong
Kong et Busan.
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En effet, cette augmentation du trafic mondial
rend les canaux et autres détroits
extrêmement stratégiques. Les voies de
passage incontournables que sont les six détroits
(Ormuz, Malacca, Bab El-Mandeb Bosphore, Suez
et Panama) sont extrêmement vulnérables face
aux menaces terroristes et à la piraterie
(océan Indien, golfe de Guinée…). Mais
également face à des attaques
conventionnelles: envisagée par l’Iran dans
son bras de fer avec les pays occidentaux, la
fermeture du détroit d’Ormuz serait ainsi
susceptible de provoquer une hausse de 50% du
prix du pétrole en quelques jours créant une
crise économique et géostratégique majeure.
Face à ces menaces multidimensionnelles, et
malgré les coupes budgétaires, la France
demeure une puissance navale majeure.
Notre pays dispose d'une puissante marine
capable d’intervenir sur tous les théâtres
maritimes du globe. Au 5e rang mondial des
marines militaires par le tonnage, la Marine
nationale est classée au deuxième rang
mondial, derrière l'US Navy selon la méthode
des rangs d'Hervé Coutau-Bégarie. Elle est la
seule marine européenne à disposer d'un porte-
avion à propulsion nucléaire.
Créée en 1624 par Richelieu, la « Royale »
emploie actuellement 39 100 personnes et
disposait en 2008 d'un budget annuel total de
5,8 milliards d'euros.
La Marine nationale française s’appuie sur des
bases navales réparties sur toute la planète :
cinq en métropole (Brest, Cherbourg-Octeville,
Toulon, Anglet et Ile Longue), en Guyane,
Martinique, Nouvelle-Calédonie, Polynésie
française, Réunion et Émirats arabes unis.
Notre Marine est également présente à Dakar
et Djibouti.
Cœur de la stratégie française de la
défense nationale, la dissuasion nucléaire
est l'une des principales missions de la Marine
nationale. Son but est d'empêcher une remise
en cause de la survie de la France par une
puissance majeure hostile, même si la doctrine
nucléaire reste néanmoins celle du non-emploi.
Notre Marine dispose à cette fin de missiles
balistiques mer-sol qui équipent les quatre
sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la
classe, ainsi que de missiles aérodynamiques
(ASMP-A) équipant l'aviation navale.
La Marine nationale exerce également des
missions de prévention, de projection de
puissance ou de forces, ainsi que de police
des frontières : sauvegarde, protection et
sécurité des approches maritimes du territoire
national, maîtrise des risques liés à l’activité
maritime et lutte contre les activités illicites en
mer.
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Pour mener à bien ces missions de natures très différentes, la flotte de notre armée se compose
d'une centaine de bâtiments de surface :
La force d'action navale regroupe les forces de surface et notamment le groupe
aéronaval constitué du porte-avion nucléaire Charles de Gaulle et ses bâtiments
d'accompagnement ; rappelons que l'ancien porte-avion Foch, jumeau du Clémenceau
détruit en 2003, est toujours en service. Vendu en 2000 au Brésil, il est l'unique porte-
avions du pays.
La force d'action navale regroupe également le groupe amphibie (trois bâtiments
projection et de commandement (BPC) Mistral, Tonnerre et Dixmude), les frégates, la force
de guerre des mines et les bâtiments hydrographiques et océanographiques.
Les forces sous-marines (FSM) sont composées de la force océanique stratégique
(FOST), composante principale de la force de dissuasion nucléaire française, constituée
de quatre sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs d'engins balistiques (SNLE),
et de six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA).
L'aéronautique navale compte 230 aéronefs (dont quatre flottilles de Rafale, de Super-
Étendard, d’E-2C Hawkeye et de nombreux hélicoptères et avions de surveillance) et 6 800
personnes.
La Marine nationale s’appuie, en outre, sur les forces suivantes :
Les fusiliers marins et commandos marine (FORFUSCO): commandos Jaubert, Trepel,
de Penfentenyo, de Montfort, Hubert et Kieffer souvent déployés sous l'autorité du
Commandement des opérations spéciales (COS).
Le bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM), la gendarmerie maritime et le
service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM).
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27
Ainsi, la Marine nationale est une composante essentielle tant pour la préservation de l’intégrité
territoriale de la France que pour la protection de nos intérêts stratégiques, mais également
un outil de prestige au service de notre patrie.
Pourtant, elle souffre de l’absence trop fréquente de vision stratégique de nos différents
gouvernements qui font de la Défense nationale la variable d’ajustement de nos budgets.
La décision de ne pas acquérir un deuxième groupe aéronavale et celle de ne pas
construire l’intégralité des SNLE prévus lors de l’élaboration de notre doctrine nucléaire
pourraient gravement nuire à la capacité opérationnelle de notre Marine nationale.
27 http://cluster-maritime.fr/img/economie/defense-tableau02.jpg
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Pleinement engagée dans la mondialisation, les nations sont de plus en plus dépendantes de la
fluidité de leurs approvisionnements qui transite à 90% par voie maritime28 par l’intermédiaire
de 120 000 navires battant 128 pavillons29. Le trafic maritime mondial bénéficie d’une
croissance exponentielle, ayant augmenté en volume de 67% entre 1970 et 2000 et a même
doublé ces vingt dernières années dépassant les 7 milliards de tonnes en 2008. La flotte
marchande a vu son tonnage multiplié par 2,5 sur la même période.
Cette augmentation s’explique par l’interconnexion et l’interdépendance entre les nations qui
importent des matières premières et exportent des produits finis, et inversement. Céréales, terres
rares, composants électroniques et biens de consommation traversent chaque jour les océans de la
planète. Les approvisionnements d’hydrocarbures s’effectuent notamment à 40% par la mer.
Moins couteux, ce mode de transport est, en outre, plus écologique (jusqu’à 30 fois moins polluant
que le transport routier et 100 fois moins que le transport aérien30).
Disposant de nombreux fleurons industriels, la France est une importante puissance
industrielle navale.
L’industrie de la construction et réparation navale française se situe au 6e rang mondial et au 2e
rang européen du marché global civil et militaire. Elle représente 42 000 emplois en comptant
les fournisseurs d’équipements navals, français à 90%.
Cette industrie se caractérise par une forte part de Chiffre d'Affaires à l’export qui s’explique,
certes par un marché national en recul, mais aussi par sa capacité à innover. Les chantiers
navals exportent ainsi 80% de leur production dans le secteur civil et 30% dans le militaire
Pour se différencier des chantiers asiatiques plus compétitifs, les chantiers français se sont
spécialisés dans la construction des unités les plus complexes, à forte valeur ajoutée, c'est-
à-dire les paquebots, frégates et bâtiments de projection de forces, navires de soutien et sous-
marins. Les chantiers et équipementiers français ont ainsi la capacité d’intervenir sur tous navires
sophistiqués jusqu’à 400 m de long. Les industriels français sont également actifs dans
l’offshore et les énergies marines renouvelables.
Avec les sites de St-Nazaire, où l’État détient plus de 33% du capital dans les chantiers navals,
mais aussi ceux de Lorient et les chantiers de l’Atlantique dans lesquels Alstom reprend une
place, notre poids mondial dans la construction navale est important.
28
http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-2011.html 29 Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny LORGEOUX et André TRILLARD, fait au nom de la commission des
affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet 2012 http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-674_mono.html 30
http://theatrum-belli.org/leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-acteurs-brochure-cmf-
2013/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=leconomie-maritime-francaise-a-travers-ses-secteurs-et-ses-
acteurs-brochure-cmf-2013
L'Industrie navale, grande pourvoyeuse d’emplois
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Le chiffre d’affaires cumulé des membres du GICAN (Groupement des Industries de Construction
et Activités navales) s’élève à plus de 8,5 milliards d’euros. Il est composé d'une multitude de PME
disposant d'un savoir-faire reconnu, mais également de groupes leaders mondiaux parmi lesquels :
DCNS, leader mondial du naval de défense et innovateur dans l’énergie. Le Groupe, qui
compte 12 800 collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros
conçoit, réalise et maintient en service des sous-marins et des navires de surface ainsi que
les systèmes et infrastructures associés.
STX France SA est un groupe industriel de construction maritime, détenu à 66,6% par
STX Europe (Filiale du groupe coréen STX Offshore and Shipbuilding) et à 33,4% par
l’État français. Il emploie près de 2 300 personnes sur ses sites de Saint-Nazaire et Lorient
et construit des navires complexes : navires à passagers, navires militaires, navires
offshore et spécialisés. Il est notamment le principal constructeur des trois BPC français et
des deux BPC qui seront prochainement livré à la Russie (à condition que le gouvernement
français ne décide pas de revenir sur ce contrat de 1.2 milliard d'euros afin sanctionner
l'annexion de la Crimée par la Russie suite à un référendum).
PIRIOU est un groupe français réalisant environ 150 millions d’euros de chiffre d’affaires
et employant directement plus de 1 000 personnes en France, en Pologne, au Nigeria et au
Vietnam. Il est actif dans la construction, la réparation et l’ingénierie navale.
31
Par ailleurs, la France est particulièrement impliquée dans de grands projets que sont
l’Hydroptère, le trimaran volant le plus rapide de la planète, hautement technologique32, mais
aussi le nouveau paquebot France, vitrine du savoir-faire et du luxe français caractérisé par un
design révolutionnaire33. L’industrie française est également instigatrice du Néoline34, un projet de
cargo novateur et ambitieux à propulsion vélique, et du Sea orbiter, un vaisseau unique au monde
développant un nouveau concept d’observation sous-marine des océans par l’Homme en continu35.
31 http://cluster-maritime.fr/img/economie/transport-maritime-graph.jpg
32 www.hydroptere.com
33 www.lenouveaufrance.com
34 www.neolinetransport.com
35 www.seaorbiter.com
Outre la construction navale, la France est l'un des
principaux armateurs dans le monde. En 2013,
l’armement français comptait une centaine de
compagnies opérant 900 navires, dont 547 sous pavillon
français. 10 millions de passagers et 305 millions de
tonnes de marchandises par an sont transportés par des
compagnies françaises par 16 0000 navigants et 15 500
personnels sédentaires. Cela représente 72% des
importations et exportations de notre pays.
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« Chaque étape de l'histoire maritime a été marquée par un progrès
technologique, la mondialisation est, elle, liée à la révolution du conteneur »
Amiral Nielly, préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord
Avec une moyenne d’âge de 8 ans, la flotte française est une des plus jeunes et diversifiées au
monde. En effet, les armateurs français interviennent dans toutes les filières : du transport de
marchandises au transport de passagers en passant par la recherche océanographique, le transport de
matériel roulant, les activités et services offshore et l’assistance et sauvetage en mer.
La France compte ainsi certains des leaders mondiaux dans leurs secteurs (Bourbon pour l'offshore, le groupe
Louis-Dreyfus pour le transport de vrac, Socatra pour l'armement de navires pétroliers, la Compagnie du
Ponant pour le yachting de croisière) de même que de très nombreuses PME.
Le groupe CMA-CGM est, par exemple, le troisième groupe mondial de transport maritime en conteneurs
et le premier français. Il dessert 400 ports desservis dans 150 pays grâce à plus de 400 navires. Il
emploie 18 000 salariés, dont 4 700 en France.
La France est également très présente dans le domaine de la plaisance (dans le peloton de tête des nations,
l’industrie nautique française a doublé sa production en huit ans). Le groupe Bénéteau, créé en 1884 et
spécialisé dans la construction de bateaux de plaisance et de voiliers de luxe, est le n° 1 mondial de la voile.
Créé en 1985, le groupe Necotrans est, quant à lui un important groupe de logistique internationale. Il est
présent sur 5 continents et dans 39 pays.
Enfin, le groupe Bureau Veritas se situe au 2e rang mondial en nombre de navires classés. 20% des
navires neufs transporteurs de gaz sont classés par BV. En effet, il classe 10 300 navires de haute mer et est
présent dans 140 pays. Il s'appuie pour cela sur un réseau comprenant 900 implantations et employait 52 148
personnes (fin 2011), dont 7 654 en France.
Dès lors, de la conception à la construction, du conventionnel au nucléaire, du transport à la
classification, la France maîtrise toutes les techniques et possède tous les savoir-faire.
Toutefois, la France a accumulé un très important retard pour les ports. En raison de l'absence d'une
grande politique portuaire aggravée par de très nombreux blocages et abus syndicaux, comme c'est le cas
à Marseille, les ports français on perdus de leur importance au cours des dernières décennies, face à la
concurrence néerlandaise, allemande, espagnole et Italienne. Nos ports représentent pourtant 85% des
échanges maritimes extérieurs de la France, bénéficiant d’une façade maritime exceptionnelle et d’une
position idéale pour le desservissement du grand ouest européen. La modernisation des ports français est
essentielle pour notre économie et créerait, à coup sûr, de très nombreux emplois.
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De nos jours, la plupart des télécommunications mondiales transitent par l’un des 250 câbles
sous-marins. En 2013, environ 99% du trafic intercontinental, Internet, le réseau
téléphonique et les réseaux professionnels de télévision numérique sont transmis sous
les océans. Ces câbles constituent un véritable enjeu stratégique et géopolitique. En effet, des
puissances telles que les États-Unis et le Royaume-Uni sont en position de lire au moins un quart
des échanges transatlantiques et ont équipé leurs sous-marins d’équipements spécialement dédiés
à cet effet.
36
Toutefois, avec pour actionnaire principal le groupe chilien Quinenco, Nexans fait aujourd’hui l’objet de difficultés financières. De plus, Nexans, en partie soutenue par le Fonds stratégique d'investissement et à l’origine issue du groupe Alcatel, fait face à une fronde de certains de ces
actionnaires réclamant la démission de son Président Frédéric Vincent37, ainsi qu’à une
concurrence forte du numéro un mondial, l’italien Prysmian Group.
36 http://blog.spyou.org/wordpress-mu/files/2010/03/20100326-cablage-sous-marin-alcatel.gif 37 http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/industrie-lourde/actu/0203467090608-nexans-l-assemblee-
generale-s-annonce-houleuse-667551.php
L’industrie du câble, un secteur stratégique
pour la maitrise de l’information
Dans le secteur du câble, la France
compte l'un des leaders mondiaux,
Nexans, qui propose des câbles pour les
secteurs de l’énergie, des transports, des
télécommunications, mais également pour
la construction navale. Présent dans 40
pays, le groupe emploie 25 000 personnes
et a réalisé, en 2013, un chiffre d’affaires
de près de 6,7 milliards d’euros.
Hautement technologiques, les câbles
sous-marins posés par le groupe doivent
résister à la corrosion et à l'abrasion
provoquée par les vagues et les courants
marins. En eaux profondes, ils doivent
supporter des pressions extrêmes et
doivent résister à la végétation marine.
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« En France, nous n'avons pas de pétrole, mais on a des idées »
Ce célèbre slogan des années 70 pourrait enfin s'avérer erroné. En effet, grâce à son domaine
maritime, la France pourrait, ces prochaines années, devenir un pays producteur
d’hydrocarbures.
En raison de la raréfaction des champs d’hydrocarbures terrestres et de la hausse
spectaculaire des cours du baril de Brent, les réserves sous-marines d’hydrocarbures
deviennent de plus en plus rentables. Cette rentabilité va de pair avec le développement
spectaculaire des techniques de forage à grande profondeur. C’est ainsi que la part des
gisements offshore dans la production mondiale de pétrole est passée de 10% en 1960 à 30% en
2010 et il est maintenant possible d’exploiter des gisements situés à plus de 2 500 m de
profondeur38 (contre 500 mètres à la fin des années 1970). Or, quelque 7% des ressources
mondiales d’hydrocarbures seraient situées dans les grands fonds et représenteraient près du quart
des ressources restant à découvrir sur la planète. D’ici 2020, la production de pétrole et de gaz
situés dans les grands fonds devrait ainsi doubler pour atteindre près de 16 millions de bep/jour et
fournissant 9% de la production mondiale39.
Par conséquent, après la Norvège et le Royaume-Uni, le développement des techniques
d’exploitation a permis à des pays comme le Venezuela, le Brésil, l’Angola, le Gabon et le Nigéria
de devenir d’importants exportateurs de pétrole. Le golfe du Mexique, le golfe de Guinée, les côtes
du Brésil et celles de la Chine participent de plus en plus à la production journalière
d’hydrocarbures.
Par ailleurs, la soif d’hydrocarbures conduit les Hommes à prospecter dans les milieux les plus
éloignés et inhospitaliers de la planète. Le potentiel en hydrocarbures de l’océan Arctique attise
désormais les tensions entre pays riverains : la Norvège, Canada, États-Unis, Danemark et Russie.
De même, de récentes études indiquent que l'Antarctique regorge de formidables ressources en
hydrocarbures. L'étude Lown Institute estime à 203 milliards de barils de pétrole les réserves de
la région. À l’heure actuelle, le territoire est réservé uniquement aux recherches scientifiques. De
38
http://theatrum-belli.org/cesm-la-maritimisation/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cesm-la-
maritimisation 39
http://total.com/fr/energies-savoir-faire/petrole-gaz/exploration-production/secteurs-strategiques/offshore-
profond/enjeux/contexte-panorama
Les océans, vastes réservoirs d’hydrocarbures
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plus, la convention de Madrid de 1991 et le consensus d'interdiction de toute activité minière de
1998 interdisent jusqu'en 2048 l'exploitation du sous-sol de l'Antarctique. À l'échéance toute
demande d'exploitation par un État signataire ou non du traité, devra être prise en compte et sera
soumise à la majorité des trois quarts des nations de l'organisation qui ont le droit de vote.
Néanmoins, au vu de la raréfaction des hydrocarbures sur la planète et de l'augmentation
constante des prix, les enjeux stratégiques autour de ce continent désert ne feront qu’augmenter
mettant en péril le traité de l'antarctique protégeant ce continent.
Au sein du domaine maritime français, les zones aux meilleurs prospects sont
vraisemblablement la Guyane, Saint Pierre et Miquelon, la Nouvelle-Calédonie et la Terre Adélie. La
partie profonde du Golfe du Lion pourrait également présenter un potentiel pétrolier et gazier.
40« La France serait bien négligente et imprévoyante de ne pas profiter de
cette aubaine d’étendre sa souveraineté sur des sous-sols qui peuvent receler
des hydrocarbures comme en Guyane, à Saint-Pierre et Miquelon ou en Nouvelle-
Calédonie» Gérard Grignon, Conseil économique, social et environnemental
Dans le canal du Mozambique, les eaux sous souveraineté française, autour des îles Eparses,
disposent de sous-sols semblables à ceux de Madagascar où se trouveraient des réserves estimées
à plus de 16 milliards de barils41. En Nouvelle-Calédonie, les résultats des récentes
campagnes de terrain de l'Institut français du Pétrole (IFP) le long de la côte Ouest calédonienne et
40
https://www.ifpenergiesnouvelles.fr%2Fcontent%2Fdownload%2F71825%2F1530734%2Fversion%2F6%2Ffile%2FPanoram
a2012_09-VF-HydrocarbureOffshore.pdf 41
http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-67411.html
L’intérêt en Guyane maritime a été
confirmé en septembre 2011 avec la
découverte d’hydrocarbures par la
société britannique Tullow. Total
possède une participation de 25% dans
ce permis opéré par Tullow et le groupe
Shell. Les potentielles ressources en
hydrocarbures localisées en Guyane
permettent d’envisager une production
de 200 000 barils par jours à l’horizon
2019 (2% de la production de l'Arabie
Saoudite.), générant des recettes
fiscales supérieures à un milliard
d’euros par an pendant des décennies.
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de la compagnie Nouvelle-Calédonie Énergie SARL (NCESA) soulignent le potentiel pétrolier de la
région42.
Saint Pierre et Miquelon se situe, pour sa part, au sein d’une zone riche en hydrocarbures et en
ressources naturelles qui ont notamment permis ces dernières années, l’essor fulgurant de la
province de Terre-Neuve grâce à leurs extractions. Ces richesses expliquent en grande partie la
résistance canadienne à l’extension de notre zone économique exclusive dans la zone, bien mal
négociée en 199243.
Si l’Antarctique, et plus particulièrement la terre Adélie, pourraient très certainement disposer de
ressources pétrolières, aucune exploration ou exploitation n’est envisageable à ce jour compte tenu
du Traité de l’Antarctique signé au cours de la guerre froide44. En 2013, Michel Rocard, chargé des
affaires de l’Antarctique, a affirmé que« les besoins pétroliers menacent le traité »45. En effet,
malgré les coûts élevés que représenterait l'exploitation du pétrole dans cette région du monde,
l'activité deviendra rentable dans les années à venir. De ce fait, une étude du CESM (centre
d'études supérieures de la marine) a préconisé à ce sujet de continuer à agir en État souverain sur
la Terre Adélie en 2048 lorsque le traité de l'Antarctique sera caduc. Par ailleurs, la France a affiché
son intention de continuer la recherche fondamentale dans la perspective d'extraction de matières
premières. Toutefois, nos investissements en Terre Adélie demeurent loin les puissances que sont
les États-Unis (330 millions de dollars de budget par an pour la recherche scientifique), la Chine et
la Russie. Cette dernière s’est déclarée en 2011 fortement intéressée par les ressources minérales,
en hydrocarbures et autres ressources naturelles de l'Antarctique.
46
Le groupe est très présent dans le monde, et notamment au Moyen-Orient, en Mer du Nord et dans
le golfe de Guinée.
42
Programme multidisciplinaire ZoNéCo (Zone économique de Nouvelle-Calédonie) : http://www.zoneco.nc/Ressources-
minerales 43 http://www.portail-ie.fr/article/997/Une-extension-qui-attire-les-regards-Rencontre-avec-Mme-CLAIREAUX-Senatrice-de-
Saint-Pierre-et-Miquelon 44
http://www.infoguerre.fr/matrices-strategiques/les-enjeux-energetiques-en-antarctique/ 45
http://www.infoguerre.fr/matrices-strategiques/les-enjeux-energetiques-en-antarctique/ 46 Total mène de nouveaux projets d'exploration-production : (bleue : opérés ; rouge : en cours)
Dans le cadre de l’exploration et de
l’exploitation des ressources, la
France bénéficie de la puissance de sa
plus importante société, le groupe
Total qui fait partie des six plus grosses
entreprises du secteur à l'échelle
mondiale. Sixième entreprise d'Europe
et dixième entreprise mondiale en
2012, ses activités couvrent l'ensemble
de la chaîne de production, de
l'extraction du pétrole brut et du gaz
naturel à la création d'énergie, le
raffinage, et l'exploitation commerciale.
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Notons par ailleurs que des scientifiques de la marine américaine sont parvenus à transformer
de l’eau de mer en hydrocarbures. En effet, les carburants fossiles étant constitués
d’hydrocarbones (hydrogène et carbone), ils ont réussi à extraire de l’hydrogène et du carbone de
l’eau de mer afin de les recombiner pour en faire du carburant. Toutefois, cette technologie
demeure pour l’instant économiquement non-rentable : Le prix de revient de ce nouveau
carburant est estimé entre 3 et 6 dollars par gallon (3,7 litres) quand le coût d’extraction de
pétrole en Arabie Saoudite peu revenir à 15 dollars par baril (159 litres). De plus, le rendement
énergétique du processus est négatif47.
47 http://www.slate.fr/economie/86199/lere-du-petrole-volonte
En dehors des ressources en hydrocarbures à
proprement parlé, la France dispose d’une industrie
parapétrolière offshore particulièrement développée. Ce
secteur représente à lui seul 22% de la valeur de
production de l’économie maritime. La France se classe
deuxième exportateur (plus de 90% à l’export) des
services de support à l’extraction offshore à égalité avec
la Norvège et le Royaume-Uni pour un chiffre d’affaires
de 14 milliards d’euros (3,5 milliards d’euros dans les
années 90).
La France dispose ainsi de puissants groupes compétitifs
tels que CGG, l’un des leaders mondiaux de Géosciences
fournissant une gamme complète de services en
sismique marine dans le monde et employant plus de 9
800 personnes .
Notre pays bénéficie également de l’expertise et du
savoir-faire technologique du groupe Technip, un leader
mondial du management de projets, de l’ingénierie et
de la construction pour l’industrie de l’énergie qui
emploie 38 000 personnes dans 48 pays.
Les sociétés françaises du secteur
(fournisseurs d’équipements, prestataires
de services et bureaux d’études et
d’ingénierie) bénéficient d’une expertise
particulièrement reconnue dans le domaine
de l’offshore profond et ultraprofond. Ces
domaines sont extrêmement stratégiques
tant ils devraient représenter l'essentiel de
la croissance de la production pétrolière et
gazière en mer et tant les grands défis
technologiques de l’extraction offshore
sous-marine sont importants.
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En retard dans l’exploitation des biocarburants, la France ultra-marine possède néanmoins, et
les algues et le savoir-faire pour les exploiter. La France bénéficie notamment des recherches du
groupe aéronautique Airbus qui, depuis plusieurs années, travaille sur des biocarburants capables
de faire voler ses avions. Le groupe estime que, d'ici à 2030, les biocarburants pourraient
représenter jusqu'à 30% du carburant avion utilisé. En juin 2010 le groupe a notamment réussi
à faire voler un avion avec un carburant dérivé à 100% d'algues.
Les microalgues se reproduisent rapidement, créant au moins 30 fois plus de substances
organiques (biomasse) par surfaces cultivées que le colza, par exemple, et elles ont l’avantage de
rejeter autant de dioxine qu'elles en ont absorbée pendant leur phase de développement. De plus,
leur production n'empiète pas sur les ressources arables destinées à la production alimentaire48.
Notons qu’il faut cent kilos d'algues pour extraire 22 litres d'huile d'algues qui, une fois raffinée,
fournira 21 litres de biocarburant49.
Concernant leur production, des fermes aquacoles voient le jour à Mayotte et la France possède
huit laboratoires qui œuvrent pour fabriquer des litres d'essences d'algues.
48
http://www.enerzine.com/6/14776+airbus-soriente-vers-les-carburants-a-base-de-micro-algues+.html 49
http://www.lefigaro.fr/societes/2010/06/08/04015-20100608ARTFIG00463-eads-fait-voler-un-avion-aux-algues.php
Les algues, carburant de demain ?
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« La France doit se réveiller, il y a des métaux partout mais un déficit de
connaissances géochimiques terrible et en particulier outre-mer où l'on ne
dispose même pas de cartes topographiques » Yves Fouquet, IFREMER
Les fonds sous-marins constituent un potentiel de ressources minérales et biologiques
considérables qui seront, à coup sûr, la clé de notre développement futur. Les océans abritent des
ressources particulièrement convoitées dans les secteurs des biotechnologies, de la médecine,
des cosmétiques, de la chimie, de l’armement ou encore de l’agroalimentaire. En effet, les
explorations scientifiques menées dans les grands fonds depuis une trentaine d'années ont permis
d'identifier plusieurs processus géologiques et géochimiques conduisant à la concentration des
métaux dans des nodules polymétalliques, des encroûtements cobaltifères et des sulfures
hydrothermaux et à la genèse de ressources énergétiques potentielles originales telles que
l'hydrate de méthane et l'hydrogène.
Alors que le gallium entre dans la fabrication des billets de banque, pour en prévenir la falsification,
comme dans celle des lasers utilisés par les avions de chasse de dernière génération. Les aimants
de précision, tout comme les éoliennes, requièrent l'utilisation de néodyme tandis que le
germanium est indispensable à la réalisation de systèmes de visée nocturne. L''indium et les terres
rares entrent dans la fabrication des écrans plats LCD, le gallium dans les LED blanches, le
germanium dans les transistors ou portables, le gallium, l'indium, le sélénium, le germanium dans
les cellules solaires photovoltaïques, le lithium et le cobalt dans les batteries.
Ces ressources sont donc nécessaires à alimenter la frénétique mondialisation que nous
vivons. L'exploitation des grands fonds marins, hier considérée comme une perspective lointaine,
est aujourd'hui entrée dans une phase d'exploitation commerciale.
Fin 2013, le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP), suivi d'un
rapport en octobre de la même année du le Conseil économique, social et environnemental (CESE),
a rendu un rapport sur les métaux critiques affirmant la nécessité pour la France, si elle ne veut
pas se retrouver otage des pays producteurs et des fluctuations du marché, de relancer la
recherche minière50.
50
http://www.la1ere.fr/2013/07/16/metaux-critiques-et-terres-rares-l-outre-mer-t-elle-une-carte-jouer-48169.html
L’Ultra marin comme instrument d’indépendance
de la France pour son approvisionnement en ressources minérales rares
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Prenant en compte l'envolé des cours des matières premières (près de 350% en 3 ans pour le
cuivre et le zinc), le CGSP conseille par conséquent de procéder à un nouvel inventaire minier
prenant en compte la quarantaine de métaux critiques, produits en faible quantité et
indispensables pour des industries de haute technologie telles que l'aéronautique ou le spatial. Le
dernier inventaire minier avait, en effet, été mené entre 1975 et 1992. Très incomplet il ne portait
que sur environ 20% du territoire métropolitain et n'était pas tout à fait exhaustif, les
terres rares, notamment, n’étant pas prioritaires à l’époque. Et pourtant, notre territoire pourrait
révéler l'existence de ressources minérales, comme les granulats siliceux et les substances
calcaires ou les placers, et énergétiques majeures51.
Prenant en compte ces potentielles richesses, et comprenant la nécessité de garantir
l’indépendance de la France en maîtrisant son approvisionnement en matières premières
stratégiques, Arnaud Montebourg, alors ministre du redressement productif, a annoncé en
février 2014 la création de la Compagnie nationale des Mines de France (CMF)52. Fusionnant
les activités de l’agence des participations de l’État (APE) et le Bureau des recherches géologiques
minières (BRGM) et disposant d'un budget de 200 et 400 millions d’euros sur cinq à sept ans, elle
aura pour mission de prospecter et exploiter le sous-sol métropolitain et d'outre-mer. Elle
proposera également ses services à l’international, qu’il s’agisse de l’Afrique, de l’Asie centrale et
de l’Amérique du Sud. La compétition sera en effet rude entre les différentes nations.
L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER) est, à ce titre,
particulièrement engagé. En 2010, l'IFREMER a mené trois campagnes d'exploration au large de
Wallis et Futuna, en collaboration avec des groupes français privés, dont Technip, Areva et
Eramet, et a découvert des encroûtements cobaltifères et des systèmes hydrothermaux
susceptibles d’être concentrés en cuivre, zinc, argent, cobalt, plomb, mais aussi en éléments plus
rares tels que le cadmium, le mercure, le sélénium et le germanium53.
Or, depuis les années 2000, on assiste à une envolée des prix des terres rares, suite à la
réduction des exportations de la Chine de 40% (elle contrôlait jusqu'à 95% des exportations des
terres rares) afin de privilégier sa propre industrie. Les terres rares sont 17 métaux tels que le
scandium ou l'yttrium qui composent nos ordinateurs ou nos téléphones mobiles54 et sont
indispensables dans les secteurs de la chimie, de l’automobile, de l’aéronautique et de la
pharmacie55. Il s'agit, dès lors, d'une industrie minière stratégique que la France ne produit
51
http://wwz.ifremer.fr/drogm/Ressources-minerales 52
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/industrie-lourde/actu/0203331972404-arnaud-montebourg-annonce-la-
renaissance-d-une-compagnie-nationale-des-mines-652170.php 53
http://www.novethic.fr/empreinte-terre/ressources-naturelles/isr-rse/la-mer-le-nouvel-eldorado-des-metaux-rares-
136060.html 54
http://www.lesechos.fr/12/04/2011/LesEchos/20910-41-ECH_la-france-relance-la-course-aux-metaux-rares.htm 55
http://m.leparisien.fr/espace-premium/air-du-temps/et-pourquoi-pas-des-terres-rares-dans-notre-sous-sol-05-09-2013-
3108791.php
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pas alors même que ces quatre grands secteurs d'activités représentaient 25% de la valeur
ajoutée de notre industrie en 2010 et pèseront pour 33% d’ici 203056.
La Polynésie française disposerait également de terres rares ainsi que des minéralisations
d'encroûtements manganésifères enrichis en cobalt et en platine. On estime qu'un seul site sur
fond marin pourrait fournir jusqu'à 25% des besoins mondiaux annuels de cobalt. La Nouvelle-
Calédonie pourrait, quant à elle, révéler la présence de scandium, une terre rare très utile car elle
sert à faire un alliage avec l'aluminium qui permet de souder des tôles, par exemple des ailes
d'avion, ainsi que des encroûtements ferromanganésifères et cobaltifères parfois enrichis en argent
et en or.
Moins bien connue sur le plan minier que la Nouvelle-Calédonie, la Guyane, outre ses réserves d’or,
possède une géologie diversifiée rappelant celle du Ghana et de la Côte d'Ivoire et comporterait du
zinc au sein duquel il est possible de trouver de l'indium, utile à la fabrication des écrans vidéo et
du germanium, qui entre dans la composition de ces jumelles high-tech qui permettent de voir la
nuit. La Guyane dispose également de cuivre potentiellement composé de sélénium et du tellure,
indispensables pour fabriquer des panneaux photovoltaïques à haute performance.
En outre, des scientifiques français s’intéressent notamment aux nodules polymétalliques,
particulièrement nombreux dans le secteur de Clipperton, mais également dans le Pacifique57. La
France a été enregistrée comme "investisseur pionnier" en 1987 et un site d'exploitation de 75
000km² lui a été attribué dans l'océan Pacifique58. Si les prix du marché et la profondeur moyenne
d'extraction de 4 000 mètres rendent encore l’exploitation difficilement rentable, avec
l'augmentation des prix des métaux, l'intérêt pour cette exploitation pourrait ressurgir rapidement.
En effet, riches en cuivre, nickel et cobalt, les nodules polymétalliques des fonds marins pourraient
constituer une ressource minérale stratégique59.
Par ailleurs, la Nouvelle-Calédonie possède de très grandes réserves de Nickel connues depuis
plusieurs années : environ 25% des ressources mondiales. Le Nickel est particulièrement recherché
et apprécié pour les alliages qu'il forme (notamment des aciers inoxydables) et constitue une
importante source de revenue pour la Nouvelle-Calédonie. En effet, depuis 2002, le territoire
connaît une nouvelle période faste grâce à l’envolée des cours du nickel due à l’explosion de la
demande de métal en provenance de la Chine et de l’Inde60.
La société française Eramet SLN61 produisait en 2007 6% du Nickel extrait dans le monde.
Toutefois, cette ressource n’est pas assez prise en considération par la France qui joue, en outre,
un jeu dangereux et contraire à la constitution française et aux intérêts du peuple français avec ses
annonces de référendum d’indépendance de la « Grande terre ».
56
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/11/1728909-les-fonds-marins-nouvelle-richesse-de-la-france.html 57
http://www.clipperton.fr/incagen.html?nodules.htm~main 58
http://www.clipperton.fr/incagen.html?nodules.htm~main 59
http://www.jeanlouisetienne.com/clipperton/encyclo2.cfm?rub=4&ss_rub=44 60
http://www.mncparis.fr/uploads/Nickel_MNC.pdf 61
http://www.eramet.com/
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Enfin, la France est également présente dans les zones internationales. En effet, suite à
l’aboutissement des demandes formulées par la Chine et la Russie, le Comité interministériel de la
mer (CIMER) a décidé de déposer une demande de contrat d'exploration pour les amas sulfurés
polymétalliques de la zone sur la dorsale médio-atlantique, obtenant un permis en juillet 201262.
Toutefois, si malgré les incertitudes quant à la rentabilité de ces ressources en raison des couts
importants d’extraction, l’État n’a pas hésité à investir 2 millions d'euros pour la campagne
lancée à Wallis-et-Futuna, l'IFREMER à hauteur d'1 million d'euros par an et les opérateurs privés
sur leurs ressources propres, ces sommes demeurent limitées au regard des moyens consacrés par
d’autres pays pour ces ressources stratégiques. La Russie et la Chine, notamment, y ont
énormément investi.
« La croissance économique des nouvelles puissances va de pair avec celle de
la consommation d'énergie, ainsi qu'un besoin accru en ressources naturelles et
en matières premières stratégiques» Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008
Les océans constituent une réserve considérable d’énergie. Les vents puissants, les vagues et les
marées pourraient faire de la mer l’une des premières réserves d’énergie renouvelable. Tandis
que les éoliennes offshores disposent de rendements supérieurs aux éoliennes terrestres, les
hydroliennes, et les usines marémotrices et houlomotrices permettent de récupérer l’énergie
produite par les courants, les marées ou les vagues.
De plus l’énergie thermique des mers, technologie prometteuse, permet de produire de l’électricité
en exploitant la différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes.
« L'énergie marine renouvelable, comme source complémentaire dans une
perspective d'autosuffisance énergétique, a toute sa pertinence en outre-mer» Jean-Yves Perrot, président-directeur général de l'IFREMER
Ce marché d’avenir compte de nombreux acteurs industriels majeurs français tels que les groupes
DCNS, Areva, TOTAL, EDF, Alstom, STX France, CGG et Technip63. En 2014, EDF a déjà
remporté trois champs éoliens offshores à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Courseulles-sur-Mer
(Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime).
62
http://wwz.ifremer.fr/content/download/62905/852706/file/12_07_27_CP_permis-sulfure.pdf 63
http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-
2011.html?artpage=5-5
La mer, un réservoir énergétique
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Puissance énergétique, la France dispose de
toutes les compétences pour produire de l'énergie
à partir de l'eau, des courants et des vents, mais
également d'un territoire maritime propice à
l'expérimentation et à l'utilisation de ces nouvelles
technologies. La France bénéficie, en effet, de la
technologie des usines marémotrices, de celle des
courants marins captés par des hydroliennes
immergées, de l'énergie thermique des mers, de
l'énergie des vagues et de la houle captée en
surface par des flotteurs, de l'énergie osmotique
fabriquée à partir des échanges entre eau salée et
eau douce, et de celle des éoliennes au large. Le
groupe DCNS propose, par exemple, un large
panel de solutions dans l'énergie nucléaire civile et
les énergies marines renouvelables et l'Ifremer
pilote un centre d'essai mondial sur les énergies
marines.
Dès lors, de nombreux projets sont en cours
de réalisation en France et notamment trois sites
pour hydroliennes, un projet d'énergie thermique
des mers, un projet d'éoliennes flottantes, un
dispositif de pompe à chaleur/froid par territoire
d'outre-mer et deux projets houlomoteurs. Ces
projets conduisent les industriels à recruter de
nombreux métiers tels que ceux d’électriciens,
d’électrotechniciens ou de mécaniciens, mais
également marins, plongeurs, etc.
De même, des usines de fabrication
d'éoliennes (turbines et pâles) sont en cours
d’implantation à Saint-Nazaire, à Cherbourg et au
Havre et des usines d'assemblage et de fondations
seront créées à Saint-Nazaire, Brest, Cherbourg et
au Havre.
Notons également que le groupe DCNS, en
partenariat avec AREVA, le CEA et EDF, étudierait
la faisabilité de la construction de petites
centrales nucléaires sous-marine (50 à 250
MWe) : le projet Flexblue. Le cœur du réacteur
de Flexblue, à l'instar de ceux des sous-marins à
propulsion nucléaire actuellement en activité,
serait confiné, rendant impossible tout contact
entre les éléments nucléaires et le milieu marin.
En effet, Flexblue combinerait les 40 ans
d’expérience de DCNS dans le nucléaire et un
siècle d’expérience dans les sous-marins. Flexblue
serait construit (deux ans), réparé et rechargé en
uranium en France. Déposé entre 60 et 100
mètres de profondeur, il bénéficierait du milieu
aquatique pour son refroidissement, rendant les
risque de fusion du cœur quasiment impossible et
serait à l’abri des séismes, des chute d’avions ou
de missiles, de Raz de marée ou encore
d’inondation.
Idéale pour l’alimentation de villes isolées, chaque
unité de production d’énergie Flexblue permettrait
d’alimenter une zone de 100 000 à 1 000 000
habitants. Le projet pourrait intéresser des pays
en développement et des zones de pays
développés nécessitant de compenser un déficit
énergétique.
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La mer est avant tout une vaste réserve d’eau salée. 97.5% de l’eau présente sur la planète
est donc salée. Sa raréfaction dans certaines zones géographiques et les progrès industriels
permettent de la dessaler. Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a
pour objectif que chaque citoyen de la planète dispose de 20 litres d'eau par jour ce qui
nécessitera vraisemblablement de 100 et 150 milliards d'investissements par an. Le dessalement
de l'eau de mer est donc un enjeu important pour l'avenir des régions arides. De ce fait, cette
activité est en très forte croissance. La capacité installée chaque année augmente en moyenne de
plus de 10% par an. La construction d’usines de désalinisation s’accélère dans le monde et
notamment en Australie, aux Iles Canaries, à Malte, en Espagne, en Algérie en Israël et au Moyen-
Orient64. La principale usine est, elle, située aux Émirats arabes unis et dispose d’une capacité de
l'ordre de 900 000 m3/jour65. Actuellement, plus de 150 millions de personnes consomment
de l'eau de mer dessalée66.
Face à cette pénurie d'eau douce, la France est en pointe dans la maitrise des processus de
transformation d'eau salée en eau douce. La France profite du véritable savoir-faire de ses sociétés
telles que Suez Environnement et Veolia (14,5% des capacités de dessalement dans le
monde)67. Innovante, la France maîtrise également la technique du dessalement nucléaire qui
produit à la fois électricité et eau dessalée ainsi que la conception d'usines de dessalement
flottantes.
Néanmoins, trop peu offensive, la politique de développement des leaders français risque
bien de ne plus suffire dans un secteur très concurrentiel voyant l’émergence de
nouveaux acteurs, notamment chinois et singapouriens, et le repositionnement
américain68.
Les océans sont un gigantesque réservoir de nourriture pour les 7 milliards d’habitants de la
planète. Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO),
64
http://www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/dico/d/developpement-durable-usine-dessalement-13409 65
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dessalement 66
http://planbleu.org/sites/default/files/publications/etude_regionale_dessalement_fr.pdf 67
http://www.lerevenu.com/bourse/actualites/valeurs-en-vue/20140402533be1652b13f/veolia-grimpe-de-24-sur-2014 68 http://www.infoguerre.fr/fichiers/environnement_concurrentiel_Veolia.pdf
La maitrise de l’eau douce, enjeu majeur de demain
Les océans comme source d’approvisionnement pour l’industrie agroalimentaire
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chaque humain consommerait en moyenne 14,4 kg/an de poissons sauvages issus de la pêche,
ainsi que 7,4 kg issus de pisciculture69. En 2005 environ 48 millions de pêcheurs et
d'aquaculteurs fournissaient dans le monde des emplois directs et indirects à environ 300 millions
de personnes. Néanmoins, de plus en plus de réglementations tendent à renforcer la protection de
la biodiversité afin de limiter les effets de la surpêche sur les ressources halieutiques. Ainsi, en
Europe, 845 règlements et décisions communautaires concernent directement ou
indirectement la pêche professionnelle maritime.
En France, la pêche, qui emploie 24 000 personnes embarquées, plus les personnels de
transformation à terre, et dégage un chiffre annuel de 1,7 milliard d’euros, participe à notre
indépendance alimentaire. En effet, avec ses 11 millions de kilomètres de ZEE, la France semble
disposer d’un atout économique de premier ordre.
Pourtant, ce secteur souffre particulièrement en France, en raison des directives
européennes extrêmement strictes de quotas, mais également en raison d'une concurrence
très importante, et parfois illégale, avec des pays pillant les océans. De 1990 à 2008, le
nombre de navires français a diminué de 43% et la pêche ne couvre désormais plus que 80% de
nos besoins, le déficit global de la France sur les seuls poissons étant passé en dix ans de 500 000
à 1 million de tonnes, pénalisant notre balance des paiements70.
Par ailleurs, nos territoires d'outre-mer demeurent, quant à eux, bien trop éloignés des zones
d’habitation pour compenser cette baisse d’attractivité de la pêche en métropole.
Toutefois, des expériences aquacoles basées sur l’élevage de la légine et de la langouste sont
actuellement en cours aux abords des terres australes, mais subissent les dures conditions
climatiques dans ces régions. De même, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les efforts de recherche et
développement en direction de la pectiniculture, aujourd'hui prometteurs, sont axés sur un produit
phare, le pétoncle géant, à très forte valeur potentielle.
Par ailleurs, les algues, déjà poumon du monde, sont la source d’immenses espoirs, risquant
fort de remplacer les farines animales pour l'alimentation du bétail71. Blé de demain, la culture des
algues révèle pour les industriels de l'agroalimentaire, du cosmétique et des pharmaceutiques de
gigantesques opportunités. Sans oublier leur capacité de dépollution des eaux.
Il existe en effet 25 000 algues connues sur la planète. En forte progression, la production
algocole (les algues fraîches alimentaires) représente 8,5 millions de tonnes d'algues alimentaires
chaque année. 75% de la production sont des algues consommées directement comme
« légumes ». Un million de tonnes d'algues sauvages sont récoltées chaque année. Au Japon, les
algues représenteraient déjà 10% des rations alimentaires72.
Active depuis 1964 à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), Sobigel est une petite société française qui
transforme les algues une matière première sous forme de poudre 100% naturelle. Rachetée par
69
http://www.fao.org/fishery/en 70
http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-67411.html 71
http://www.nationetrepublique.fr/218-emission-du-libre-journal-de-la-france-libre-15-octobre-2011.html?artpage=5-5 72
http://www.planetoscope.com/Autre/1323-production-mondiale-d-algues-alimentaires.html
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un groupe irlandais, cette société produit chaque année entre 100 et 150 tonnes d'agar-agar, selon
les arrivages d'algues collectées par les pêcheurs locaux, lui assurant un chiffre d'affaires de 3,5
millions d'euros. Matière naturelle, cette algue peut se substituer à la gélatine de synthèse ou
d'origine animale et ainsi conférer de la consistance à des denrées alimentaires, à des
médicaments ou à des cosmétiques73.
La mer pourrait bien contribuer aux prochaines avancées majeures de la médecine tant la
biodiversité y est importante. En France, l'Ifremer a identifié plusieurs micro-organismes porteurs
d'espoir dans le domaine de la médecine cardio-vasculaire et des maladies de la peau.
De plus, une société française a déjà mis au point un vaccin bio des plantes qui aide le blé à
mobiliser ses défenses naturelles. Implanté en Bretagne, Goëmar, fabrique des solutions à base
d'algues et de produits naturels pour nourrir et protéger les cultures74. Goëmar emploie quatre-
vingts salariés à Saint-Malo, vingt à l'étranger et réalise un chiffre d'affaires de 24 millions d'euros,
dont 60% à l'international (45 pays). Elle consacre 10% de ses revenus et 15% de ses effectifs à la
recherche75.
Par conséquent, la France, puissance militaire, scientifique et industrielle, via l'État, ses
scientifiques, ses grands groupes et ses PME innovantes, fait figure de leader dans la maitrise de
nombreuses techniques et technologique touchant au domaine maritime.
La France bénéficie, en outre, des considérables ressources naturelles de sa zone
économique exclusive et de ses territoires d'outre-mer. N'oublions pas que c'est en partie
grâce à la situation géographique particulière de la Guyane (située proche de l'équateur et
bénéficiant de l'océan Atlantique à l'est), que la France, et l'Europe, ont pu devenir une grande
puissance spatiale et faire des fusées Ariane les lanceurs commerciaux les plus
compétitifs au monde. C'est cette situation géographique qui a conduit la Russie à envisager
une coopération avec l'Agence spatiale européenne pour lancer ses fusées Soyouz de Kourou
et ainsi accroitre la compétitivité de ses lanceurs habituellement tirés de Baïkonour au Kazakhstan.
73 http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/0203393754333-sobigel-fait-des-algues-une-
matiere-premiere-663912.php?xtor=RSS-2005 74 http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Go%C3%ABmar 75 http://www.entreprises.ouest-france.fr/node/138972
Mer et Médecine
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« Il faut que la mer devienne impérativement au XXIè siècle ce que l'espace et
le nucléaire furent pour la France au XXè siècle » Henri Fouquereau, Secrétaire général du
Forum pour la France
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, et plus particulièrement à partir de 1958, le Général de
Gaulle s'est donné pour mission de redonner à la France son rang, sa grandeur. « Toute ma vie
je me suis fait une certaine idée de la France ». La France a alors joué les cartes de
l’aérospatiale, du nucléaire, du TGV, a tenté de devenir la première puissance informatique
et a commencé à organiser l’outre-mer.
Afin de conserver et d'accroitre sa puissance, la France doit davantage voir en la mer l'une des
bases de sa richesse et de sa prospérité, comme elle l’a fait jadis en utilisant l'Europe comme
un levier d'Archimède et comme elle devrait le faire davantage en profitant de la Francophonie.
Forte de ses capacités scientifiques, militaires et industrielles dans ce domaine, la France doit
mobiliser ses atouts pour concrétiser ce formidable gisement de croissance pour son économie. Elle
doit de se donner les moyens politiques et administratifs afin de porter cette ambition maritime.
En effet, la mer est le nouveau terrain de jeu des puissances mondiales et face à certaines
nations pleinement conscientes des enjeux liés à la maritimisation, notamment l'Australie, le
Canada, le Japon, et les États-Unis, la France a parfois tendance à négliger ou ignorer ses atouts et
ses faiblesses dans le domaine maritime. À titre d’exemple, en France, l'État a alloué une
subvention de 18 millions d'euros à la mission Extraplac, le Danemark 40 millions et le Canada
100 millions.
C'est pourquoi il est nécessaire et urgent de dresser le bilan de nos atouts et de nos
faiblesses. Ce bilan devra nécessairement déboucher sur une loi d’orientation maritime dont
l’application devrait être la première mission d'un grand ministère de la mer et de l'outre-mer
à vocation interministérielle.
La France doit également tout mettre en œuvre afin de disposer d’une marine de haut niveau
apte à garantir sa souveraineté et l'intégrité de ses territoires, sécuriser ces activités et faire
peser la France au sein des nouveaux équilibres internationaux. Revu à la baisse en 2008 pour
des raisons budgétaires, le programme de modernisation de la Marine nationale pour 2015 doit
être intégralement appliqué. Il prévoyait de permettre à la Marine de mettre en œuvre 80
bâtiments de combat, 130 aéronefs de combat et 5 commandos.
Les politiques publiques à mettre en place pour faire de la France une puissance du XXIème
siècle
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En effet, l’extension du plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon rencontre un large
soutien parmi la population locale en raison des enjeux économiques, de la reconnaissance
de l’importance du territoire aux yeux de la France et du symbole, qu’elle représente, de la volonté
de la France de faire valoir ses droits en Amérique du Nord.76
En outre, la France doit impérativement privilégier ses budgets de recherche maritime
encore beaucoup trop faibles. L'IFREMER, particulièrement performant malgré un budget
étriqué devrait pouvoir bénéficier de davantage de fonds. Selon, Henri Fouquereau, Secrétaire
général du Forum pour la France, il faudrait par exemple 70 millions pour rechercher et traiter les
terres rares efficacement. La France devra également favoriser la création de nouveaux cursus
de formation technique et d'enseignement supérieur préparant aux nouveaux métiers de la mer. A
76 http://www.portail-ie.fr/article/997/Une-extension-qui-attire-les-regards-Rencontre-avec-Mme-CLAIREAUX-Senatrice-de-
Saint-Pierre-et-Miquelon
Pour conserver son rang, notre Marine doit impérativement acquérir un deuxième Porte-
avion nucléaire permettant à la France de disposer en permanence d'un groupe aéronaval
déployable. En effet, sujet à des révisions et au rechargement de sa centrale nucléaire, le
Charles de Gaulle ne sera plus disponible pendant un an et demi en 2016. Ainsi,
davantage que la France, l'Europe n'aura plus de groupement aéronaval pendant une longue
période, puisque, à cette date-là, les Anglais ne seront toujours pas en mesure de prendre le
relai. Vital, ce nouveau groupe aéronaval pourrait être basé à la Réunion dans un grand
port militaire modernisé, permettant ainsi à la France de disposer d'une importante capacité de
réaction dans l'océan Indien, entre le Moyen-Orient et l'Asie du Sud.
De plus, la question du renouvellement de nos sous-marins nucléaires d'attaque (SNA)
(programme Barracuda) et l'acquisition de nouvelles frégates, d'un quatrième BPC et de
deux sous-marins SNLE portant nos vecteurs de dissuasion nucléaires à six sous-marins (trois
en permanence en mer) se pose avec insistance.
Par ailleurs, la France doit impérativement valoriser ses Dom Tom en accentuant la lutte
contre le chômage, la vie chère et en les associant à nos projets. La France doit veiller à ce que
les populations ne trouvent aucun avantage à quitter la République française, rappelons-le,
une et indivisible. Elle doit aussi cesser de tenter de s'en débarrasser comme c'est le cas avec
la Nouvelle-Calédonie peu à peu emmenée sur le chemin de l'indépendance.
La France doit continuer à se battre dans le dossier de la Zone économique des
Clipperton, par exemple en se dotant d’une présence humaine permanente de scientifiques,
comme c’est déjà le cas sur les Iles Kerguelen. Le dossier de Saint-Pierre et Miquelon, dans
lequel la France ne s’est manifestement pas donné les moyens d’assumer son rôle de grande
puissance maritime, doit être rouvert et traité avec plus de sérieux.
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cet égard, le cycle « maritimisation » organisé par l’association MARS (association de l’Ecole de
guerre et de ses amis) sous la forme de quatre séminaires de deux jours fin 2014 est une
excellente initiative, même si encore trop peu ouverte au grand public77.
Par ailleurs, si elle veut demeurer une puissance maritime, la France doit impérativement
améliorer ses infrastructures maritimes et conduire une grande réforme portuaire.
« La mer est ce que les Français ont dans le dos quand ils sont à la plage» Éric Tabarly, navigateur
Évidemment, ces mesures coutent cher, d'autant plus lorsque nous nous trouvons en période de
restrictions budgétaires. Mais contrairement à des dépenses inutiles (subventions diverses et
variées, gaspillages multiples causés par des fraudes massives à la TVA et à notre système de
santé, allocations trop généreuses et parfois mal contrôlées, et mille-feuille administratif couteux),
ces investissements d'intérêts nationaux impacteront directement la croissance et le taux
d'emploi de notre pays et bénéficieront aux générations futures. En effet, la maritimisation de
la France ne peut être qu’un atout pour notre pays dans cette période où notre tissu industriel
subit des délocalisations chaque jour plus nombreuses.
Néanmoins, un endettement supplémentaire demeure difficile. C'est pourquoi ces mesures doivent
prioritairement être rendues possibles par des économies budgétaires effectuées dans des
secteurs non stratégiques et par une collaboration étroite avec nos grands groupes du CAC
40 de même qu'avec nos PME innovantes.
La France métropolitaine doit cesser d'ignorer son espace ultra marin. Nos dirigeants doivent faire
comprendre aux Français qu'ils sont 67 et non pas 63 millions, que la surface de la France n’est
pas de 550 000, mais de 675 000 km2.
Ils doivent faire comprendre aux Français que ces territoires, qui font aujourd'hui de
notre patrie la deuxième puissance maritime, contribuent déjà à faire de la France l'une
des grandes puissances mondiales de demain.
« Homme libre, toujours tu chériras la mer » Charles Baudelaire
Alexandre Mandil
77 http://www.dsi-presse.com/?p=6720
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Pierre Royer : Géopolitique de la mer et des océans. Qui tient la mer tient le monde !, coll.
Major aux PUF
Philippe Folliot (député UDI du Tarn) et Xavier Louy, France-sur-Mer : un empire oublié,
Éditions du Rocher, 2009
Rapport d'information n° 674 (2011-2012) de MM. Jeanny LORGEOUX et André TRILLARD,
fait au nom de la commission des affaires étrangères et de la défense, déposé le 17 juillet
2012 http://www.senat.fr/rap/r11-674/r11-674_mono.html
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