Alexis de Alexis de TOCQUEVILLE TOCQUEVILLE

etetle CANADAle CANADA

Petite chronologie de la Nouvelle-Petite chronologie de la Nouvelle-FranceFrance

1534. Jacques Cartier reconnaît le cours 1534. Jacques Cartier reconnaît le cours inférieur du Saint-Laurent et prend possession inférieur du Saint-Laurent et prend possession du Canada au nom du roi de France. du Canada au nom du roi de France.

1608. Samuel de Champlain fonde Québec. 1608. Samuel de Champlain fonde Québec.

1627. Richelieu constitue la Compagnie des 1627. Richelieu constitue la Compagnie des Cent Associés, chargée de coloniser le pays. Cent Associés, chargée de coloniser le pays.

1713. À la Paix d’Utrecht, la France cède à 1713. À la Paix d’Utrecht, la France cède à l’Angleterre la baie d’Hudson, l’Acadie et la plus l’Angleterre la baie d’Hudson, l’Acadie et la plus grande partie de Terre-Neuve.grande partie de Terre-Neuve.

1759. Les Anglais s’emparent de Québec, 1759. Les Anglais s’emparent de Québec, défendu par Montcalm.défendu par Montcalm.

1763. Par le traité de Paris, la France cède tout 1763. Par le traité de Paris, la France cède tout le Canada à l’Angleterre. le Canada à l’Angleterre.

PlanPlanIntroduction : Un regain d’intérêt à la fin des années soixante Introduction : Un regain d’intérêt à la fin des années soixante

1) Alexis Clérel de Tocqueville : portrait d’un ‘aristo-démocrate’1) Alexis Clérel de Tocqueville : portrait d’un ‘aristo-démocrate’

2) Tocqueville au Canada2) Tocqueville au Canadaa) Un peuple vaincu et humiliéa) Un peuple vaincu et humiliéb) Un réveil nationalb) Un réveil nationalc) Un avenir incertainc) Un avenir incertain

3)Tocqueville et la Nouvelle-France3)Tocqueville et la Nouvelle-Francea) les institutions de la Nouvelle-France ont entravé a) les institutions de la Nouvelle-France ont entravé

l’essor de la colonie :l’essor de la colonie :Un gouvernement autoritaire et centralisé, pas Un gouvernement autoritaire et centralisé, pas

d’institutions locales. d’institutions locales. (Note 20 de (Note 20 de L’ancien Régime et la RévolutionL’ancien Régime et la Révolution).).

b) le caractère national s’opposait à l’entreprise colonialeb) le caractère national s’opposait à l’entreprise colonialeQuelques idées sur les raisons qui s’opposent à ce que les Quelques idées sur les raisons qui s’opposent à ce que les

Français aient de Français aient de bonnes coloniesbonnes colonies (1833) (1833)

BibliographieBibliographieQuestions et discussionQuestions et discussion

Source : Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.

« Je n’ai pas de traditions, je n’ai pas de parti, je n’ai point de cause, si ce n’est celle de la liberté humaine »

Source : Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.

Château de Tocqueville (Manche)

Source : Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.

« Je n’ai pas de traditions, je n’ai pas de parti, je n’ai point de cause, si ce n’est celle de la liberté humaine »

« J’avoue que, dans l’Amérique, j’ai « J’avoue que, dans l’Amérique, j’ai vu plus que l’Amérique ; j’y ai vu plus que l’Amérique ; j’y ai cherché une image de la cherché une image de la démocratie elle-même, de ses démocratie elle-même, de ses penchants, de son caractère, de ses penchants, de son caractère, de ses préjugés, de ses passions ; j’ai préjugés, de ses passions ; j’ai voulu la connaître, ne fût-ce que voulu la connaître, ne fût-ce que pour savoir du moins ce que nous pour savoir du moins ce que nous devions espérer ou craindre d’elle. devions espérer ou craindre d’elle. » »

Source : Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.

Voyage de Tocqueville et Beaumont

en Amérique du Nord

Voyage de Tocqueville et Beaumont au Canada

    « L’homme qui était accroupi au fond de « L’homme qui était accroupi au fond de cette fragile embarcation portait le cette fragile embarcation portait le costume et avait toute l’apparence d’un costume et avait toute l’apparence d’un Indien. (...) Comme je me préparais moi-Indien. (...) Comme je me préparais moi-même à y monter, le prétendu Indien même à y monter, le prétendu Indien s’avança vers moi, me plaça deux doigts s’avança vers moi, me plaça deux doigts sur l’épaule et me dit avec un accent sur l’épaule et me dit avec un accent normand qui me fit tressaillir : ‘N’allez pas normand qui me fit tressaillir : ‘N’allez pas trop vite, y en a des fois qui s’y noient’. trop vite, y en a des fois qui s’y noient’. Mon cheval m’aurait adressé la parole que Mon cheval m’aurait adressé la parole que je n’aurais pas, je crois, été plus surpris. je n’aurais pas, je crois, été plus surpris. J’envisageai celui qui m’avait parlé et dont J’envisageai celui qui m’avait parlé et dont la figure frappée des premiers rayons de la figure frappée des premiers rayons de lune reluisait alors comme une boule de lune reluisait alors comme une boule de cuivre : ‘Qui êtes-vous donc, lui dis-je, le cuivre : ‘Qui êtes-vous donc, lui dis-je, le français semble être votre langue et vous français semble être votre langue et vous avez l’air d’un Indien ?’ Il me répondit avez l’air d’un Indien ?’ Il me répondit qu’il était un qu’il était un bois-brûlébois-brûlé, c’est-à-dire le fils , c’est-à-dire le fils d’un Canadien et d’une Indienne. »d’un Canadien et d’une Indienne. »

Source : Beinecke Rare Book and Manuscript Library, Yale University.

Au cours des « quinze jours au désert »

24 août 1831 Montréal - Visite au Père J.V. Quiblier, supérieur du séminaire- Entretien avec les frères Mondelet, avocats

25 août 1831 Sur le Saint-Laurent

Rédaction d’une première fiche : « Canada, apparence extérieure »

26 août 1831 Québec Entretien avec un négociant anglais et visite à l’un des tribunaux civils

27 août 1831 Québec - Conversation avec John Neilson, député à la Chambre d’Assemblée- Visite au cabinet de lecture

28 août 1831 Québec Excursion dans la campagne québécoise en compagnie de J. Neilson

29 août 1831 Québec Excursion à Beauport, sans guide

31 août 1831 Québec Excursion à Saint-Thomas, avec J.Neilson et D. B. Viger

1er septembre 1831

Québec Rédaction des « Remarques générales »

2 septembre 1831

Québec Conversation avec J. T. Taschereau, juge

« Le fond de la population, l’immense « Le fond de la population, l’immense majorité, est partout française. Mais, il est majorité, est partout française. Mais, il est facile de voir que les Français sont le peuple facile de voir que les Français sont le peuple vaincu ». vaincu ». « Nous avons retrouvé, surtout dans les « Nous avons retrouvé, surtout dans les villages éloignés des villes, les anciennes villages éloignés des villes, les anciennes habitudes, les anciennes mœurs françaises. habitudes, les anciennes mœurs françaises. Autour d’une église surmontée du coq et de Autour d’une église surmontée du coq et de la croix fleurdelysée... » la croix fleurdelysée... » « Je viens de voir dans le Canada un million « Je viens de voir dans le Canada un million de Français braves, intelligents, faits pour de Français braves, intelligents, faits pour former un jour une grande nation française former un jour une grande nation française en Amérique, qui vivent en quelque sorte en en Amérique, qui vivent en quelque sorte en étrangers dans leur pays. Le peuple étrangers dans leur pays. Le peuple conquérant tient le commerce, les emplois, conquérant tient le commerce, les emplois, la richesse, le pouvoir. Il forme les hautes la richesse, le pouvoir. Il forme les hautes classes et domine la société entière. Le classes et domine la société entière. Le peuple vaincu, partout où il n’a pas peuple vaincu, partout où il n’a pas l’immense supériorité numérique, perd peu l’immense supériorité numérique, perd peu à peu ses mœurs, sa langue, son caractère à peu ses mœurs, sa langue, son caractère national. Voilà les effets de la conquête ou national. Voilà les effets de la conquête ou plutôt de l’abandon. »plutôt de l’abandon. »

« Les Français d’Amérique sont aux « Les Français d’Amérique sont aux Français de France, ce que les Français de France, ce que les Américains sont aux Anglais. Ils ont Américains sont aux Anglais. Ils ont conservé la plus grande partie des conservé la plus grande partie des traits originaux du caractère national traits originaux du caractère national et l’ont mêlé avec plus de moralité et et l’ont mêlé avec plus de moralité et de simplicité. Ils sont débarrassés, de simplicité. Ils sont débarrassés, comme eux, d’une foule de préjugés comme eux, d’une foule de préjugés et de faux points de départ qui font et et de faux points de départ qui font et feront toujours les misères de feront toujours les misères de l’Europe. En un mot, ils ont, en eux, l’Europe. En un mot, ils ont, en eux, tout ce qu’il faudrait pour créer un tout ce qu’il faudrait pour créer un grand souvenir de la France dans le grand souvenir de la France dans le Nouveau Monde ». Nouveau Monde ».

«  En politique comme en «  En politique comme en philosophie et en religion, philosophie et en religion, l’intelligence des peuples l’intelligence des peuples démocratiques reçoit avec démocratiques reçoit avec délices les idées simples et délices les idées simples et générales. Les systèmes générales. Les systèmes compliqués la repoussent, et elle compliqués la repoussent, et elle se plaît à imaginer une grande se plaît à imaginer une grande nation dont tous les citoyens nation dont tous les citoyens ressemblent à un seul modèle et ressemblent à un seul modèle et sont dirigés par un seul pouvoir »sont dirigés par un seul pouvoir »

PlanPlanIntroduction : Un regain d’intérêt à la fin des années soixante Introduction : Un regain d’intérêt à la fin des années soixante

1) Alexis Clérel de Tocqueville : un ‘aristo-démocrate’1) Alexis Clérel de Tocqueville : un ‘aristo-démocrate’

2) Tocqueville au Canada2) Tocqueville au Canadaa) Un peuple vaincu et humiliéa) Un peuple vaincu et humiliéb) Un réveil nationalb) Un réveil nationalc) Un avenir incertainc) Un avenir incertain

3)Tocqueville et la Nouvelle-France3)Tocqueville et la Nouvelle-Francea) les institutions de la Nouvelle-France ont entravé a) les institutions de la Nouvelle-France ont entravé

l’essor de la colonie :l’essor de la colonie :Un gouvernement autoritaire et centralisé, pas Un gouvernement autoritaire et centralisé, pas

d’institutions locales. d’institutions locales. (Note 20 de (Note 20 de L’ancien Régime et la RévolutionL’ancien Régime et la Révolution).).

b) le caractère national s’opposait à l’entreprise colonialeb) le caractère national s’opposait à l’entreprise colonialeQuelques idées sur les raisons qui s’opposent à ce que les Quelques idées sur les raisons qui s’opposent à ce que les

Français aient de Français aient de bonnes coloniesbonnes colonies (1833) (1833)

BibliographieBibliographieQuestions et discussionQuestions et discussion

« C’est dans les colonies qu’on peut le « C’est dans les colonies qu’on peut le mieux juger la physionomie du mieux juger la physionomie du gouvernement de la métropole, parce qu gouvernement de la métropole, parce qu c’est là que d’ordinaire tous les traits c’est là que d’ordinaire tous les traits qui la caractérisent grossissent et qui la caractérisent grossissent et deviennent plus visibles. Quand je veux deviennent plus visibles. Quand je veux juger l’esprit de l’administration de juger l’esprit de l’administration de Louis XIV et ses vices, c’est au Canada Louis XIV et ses vices, c’est au Canada que je dois aller. On aperçoit alors la que je dois aller. On aperçoit alors la difformité de l’objet comme dans un difformité de l’objet comme dans un microscope » microscope »

« Au Canada donc, pas l’ombre d’institutions « Au Canada donc, pas l’ombre d’institutions municipales ou provinciales, aucune force municipales ou provinciales, aucune force collective autorisée, aucune initiative collective autorisée, aucune initiative individuelle permise. Un intendant ayant une individuelle permise. Un intendant ayant une position bien autrement prépondérante que position bien autrement prépondérante que celle qu’avaient ses pareils en France ; une celle qu’avaient ses pareils en France ; une administration se mêlant encore de bien plus administration se mêlant encore de bien plus de choses que dans la métropole, et voulant de choses que dans la métropole, et voulant de même faire tout de Paris, malgré les dix-de même faire tout de Paris, malgré les dix-huit cents lieues qui l’en séparent ; huit cents lieues qui l’en séparent ; n’adoptant jamais les grands principes qui n’adoptant jamais les grands principes qui peuvent rendre une colonie peuplée et peuvent rendre une colonie peuplée et prospère, mais, en revanche, employant prospère, mais, en revanche, employant toutes sortes de petits procédés artificiels et toutes sortes de petits procédés artificiels et de petites tyrannies réglementaires pour de petites tyrannies réglementaires pour accroître et répandre la population »accroître et répandre la population »

« Cela se passe sous Louis XIV ; ces « Cela se passe sous Louis XIV ; ces édits sont contresignés Colbert. On se édits sont contresignés Colbert. On se croirait déjà en pleine centralisation croirait déjà en pleine centralisation moderne et en Algérie. Le Canada est en moderne et en Algérie. Le Canada est en effet l’image fidèle de ce qu’on a effet l’image fidèle de ce qu’on a toujours vu là. Des deux côtés, on se toujours vu là. Des deux côtés, on se trouve en présence de cette trouve en présence de cette administration presque aussi nombreuse administration presque aussi nombreuse que la population, prépondérante, que la population, prépondérante, agissante, réglementaire, contraignante, agissante, réglementaire, contraignante, voulant prévoir tout, se chargeant de voulant prévoir tout, se chargeant de tout, toujours plus au courant des tout, toujours plus au courant des intérêts de l’administré qu’il ne l’est lui-intérêts de l’administré qu’il ne l’est lui-même, sans cesse active et stérile »même, sans cesse active et stérile »

« Il est presque impossible de « Il est presque impossible de déterminer la population pauvre déterminer la population pauvre et honnête de nos campagnes à et honnête de nos campagnes à aller chercher fortune hors de sa aller chercher fortune hors de sa patrie. Le paysan craint moins la patrie. Le paysan craint moins la misère dans le lieu qui l’a vu misère dans le lieu qui l’a vu naître que les chances et les naître que les chances et les rigueurs d’un exil lointain. C’est rigueurs d’un exil lointain. C’est cependant avec cette espèce cependant avec cette espèce d’hommes qu’on peut former le d’hommes qu’on peut former le noyau d’une bonne colonie »noyau d’une bonne colonie »

« La France, par sa position « La France, par sa position géographique, son étendue et sa fertilité, géographique, son étendue et sa fertilité, a toujours été appelée au premier rang a toujours été appelée au premier rang des pouvoirs du continent. C’est la terre des pouvoirs du continent. C’est la terre qui est le théâtre naturel de sa puissance qui est le théâtre naturel de sa puissance et de sa gloire ; le commerce maritime et de sa gloire ; le commerce maritime n’est qu’un appendice de son existence. n’est qu’un appendice de son existence. La mer n’a jamais excité chez nous et La mer n’a jamais excité chez nous et n’excitera jamais ces sympathies n’excitera jamais ces sympathies profondes, cette sorte de piété filiale profondes, cette sorte de piété filiale qu’ont, pour elle, les peuples navigateurs qu’ont, pour elle, les peuples navigateurs et commerçants. De là vient que, parmi et commerçants. De là vient que, parmi nous, on a vu souvent les génies les plus nous, on a vu souvent les génies les plus puissants s’obscurcir tout à coup lorsqu’il puissants s’obscurcir tout à coup lorsqu’il s’agissait de combiner et de diriger des s’agissait de combiner et de diriger des expéditions navales »expéditions navales »

« Tocqueville est devenu notre « Tocqueville est devenu notre contemporain, non parce que contemporain, non parce que nous l’avons redécouvert, nous l’avons redécouvert, mais parce que ses problèmes mais parce que ses problèmes sont devenus les nôtres »sont devenus les nôtres »Jean-Paul Mayer Jean-Paul Mayer