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Mate´rielsetme´thodes.Les antigènes recombinants et l’antigène « maison » ont été testés séparément et en association. Les protéines recombinantes du kit sont la dipeptidylpeptidase V (antigène chi- motrypsique) et la ribonucléase (mitogilline) d’A. fumigatus. Les IgG sont détectées avec la protéine A couplée à la phosphatase alcaline. Le résultat est présenté sous forme d’un index correspondant au rapport des densités optiques du sérum à tester et du sérum référence faiblement positif du kit. Les seuils de négativité et de positivité de l’index sont de 0,8 et 1, respectivement. Le groupe des malades se compose de 32 sérums de 20 patients atteints d’APC, d’ABPA et de sinusite aspergillaire). Le groupe contrôle est constitué de 131 sérums de 67 patients atteints de pathologies respiratoires non aspergillaires (candidose, tuberculose, pneumocystose, crypto- coccose, pneumopathies virales ou bactériennes). Re´sultats.Les sensibilités et spécificités du test A. fumigatus IgG Elisa, des antigènes recombinants seuls et de l’antigène « maison » seul sont respectivement de 97 % et 98 %, 97 % et 97 %, 97 % et 100 %. Les valeurs moyennes des densités optiques obtenues avec les antigènes recombinants seuls sont significativement plus élevées que celles obtenues avec l’antigène somatique et métabolique seul. Ces résultats montrent que les antigènes recombinants apportent un avantage en terme de sensibilité sans diminuer la spécificité diag- nostique alors que l’antigène somatique et métabolique assure une excellente spécificité. Conclusion.D’après cette étude rétrospective, cette nouvelle trousse basée sur l’association d’antigènes recombinants et d’un antigène somatique et métabolique permet un sérodiagnostic fiable, à la fois très sensible et très spécifique, des formes chroniques d’aspergilloses : les antigènes recombinants et somatiques et méta- boliques étant complémentaires. Une étude prospective multicen- trique est en cours pour conforter ces résultats. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2013.07.031 31 Évaluation du dosage du (1-3) b-D- glucane dans les échantillons respiratoires C. Damiani a,b , S. Le Gal c , P. Di Pizio a,b,c,d , N. Goin a , C. Da Costa a , G. Nevez a,b , A. Totet c,d a Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU d’Amiens, Amiens, France b Universite ´ de Picardie Jules Verne EA 4285-UMI 01, Amiens, France c LUBEM-EA3882, universite ´ de Brest, Brest, France d Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Brest, Brest, France La pneumonie à Pneumocystis (PPC) touche particulièrement les patients immunodéprimés et nécessite un diagnostic précoce pour une prise en charge rapide et adaptée. Au cours des PPC pauci-para- sitaires, la détection du champignon peut être négative par les tech- niques de colorations microscopiques. Afin d’améliorer la sensibilité du diagnostic, les laboratoires peuvent associer cet examen direct microscopique à une réaction de PCR dans les échantillons respira- toires. Cependant, la positivité d’une telle réaction, en l’absence de détection microscopique du champignon, peut correspondre à une PPC mais aussi à une colonisation pulmonaire par le champignon. Il a par ailleurs été montré que les taux sériques de (1-3) b-D-glucane (BDG) étaient élevés au cours des PPC et restaient négatifs au cours des colonisations. En revanche, très peu de données concernant le taux de BDG dans les échantillons respiratoires sont disponibles. L’objectif de notre travail a été de mesurer rétrospectivement les taux de BDG dans les échantillons respiratoires de patients présentant différentes formes d’infections par P. jirovecii. Les échantillons provenaient de cinq patients présentant une PPC avec examen direct microscopique négatif, de sept patients colonisés par le champignon et de 24 patients ne présentant pas d’infection fongique et considérés comme témoins. Les taux de BDG ont été mesurés à l’aide du coffret Fungitell 1 en suivant les recommandations du fournisseur pour les échantillons sériques. Le taux moyen de BDG dans les échantillons respiratoires était significativement plus élevé chez les patients présentant une PPC que chez les patients colonisés (13603,6 vs 99,1 pg/mL) et que chez les témoins (13603,6 vs 74,1 pg/mL). Les taux étaient supérieurs à 250 pg/mL chez les patients présentant une PPC et inférieurs à 250 pg/mL chez les patients colonisés et les témoins. Ce travail apporte des données relatives aux taux de BDG dans les échantillons respiratoires de patients présentant des infections par P. jirovecii. Les résultats montrent que le dosage du BDG dans ces échantillons pourrait représenter un outil biologique complémen- taire pour le diagnostic des PPC pauci-parasitaires. Cependant le seuil de positivité mériterait d’être ajusté à la nature de l’échan- tillon. Cela permettrait la combinaison de plusieurs tests biologiques sur un même type d’échantillon et ainsi le diagnostic rapide des différentes formes d’infection par Pneumocystis. http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2013.07.032 32 Apport du western blot Aspergillus IgG dans le diagnostic sérologique des aspergilloses S. Houze a , C. Taille a , D. Limonne b a Ho ˆpital Bichat, APHP, parasitologie, Paris, France b LD Bio Diagnostics, Lyon, France Les Aspergillus sp., sont des champignons filamenteux, moisissures de l’environnement, à l’origine de pathologies pulmonaires dont l’aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA), l’aspergillose pulmonaire localisée et l’aspergillome. A la différence de l’asper- gillose invasive, la sérologie aspergillaire avec mise en évidence d’anticorps spécifiques participe au diagnostic de ces affections en association avec les examens mycologiques des prélèvements pul- monaires et l’imagerie médicale chez les patients immunocompé- tents. La mise en évidence d’anticorps spécifiques repose sur des techniques de dépistage (Elisa ou hémagglutination indirecte) complétées par la détection des anticorps précipitants ou précipi- tines par une technique d’immunoélectrophorèse (IEP). Un western- blot récemment développé par le laboratoire LD-BIO Diagnostics, pour la recherche d’anticorps IgG anti-aspergillus a été évalué prospectivement sur les prélèvements sériques de 50 patients suivis dans le service de pneumologie de l’hôpital Bichat, pour étayer le diagnostic d’une infection pulmonaire aspergillaire. Les patients avaient notamment comme pathologie pulmonaire sous-jacente un asthme sévère (11), une fibrose pulmonaire (cinq), une tubercu- lose active ou traitée (huit), une dilatation des bronches (six), une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) (sept). Par ailleurs, parmi ces patients, un diagnostic d’aspergillome a été retenu pour trois patients, quatre patients présentaient une ABPA et neuf patients, une aspergillose pulmonaire dont les diagnostics ont été posés sur l’imagerie et/ou l’isolement d’Aspergillus sp. en culture. Les sérologies réalisées associaient une technique Elisa (Platelia Aspergillus IgG, Biorad) et une IEP vis-à-vis d’antigènes d’Aspergillus fumigatus, et le western-blot évalué. Les différentes techniques ont été interprétées selon les recommandations des fabricants : en Elisa, un titre supérieur ou égal à 10UA/mL est considéré comme positif ; en western-blot, la présence de deux bandes spécifiques est en faveur d’anticorps anti-aspergillus. Parmi les sérums testés, 20 sérums étaient négatifs en Elisa (IgG < 10 U/L) dont quatre positifs en western-blot ; 30 sérums étaient positifs en Elisa dont 17 positifs en western-blot qui présentaient également trois arcs de précipitations au moins pour dix d’entre eux. Les 13 prélèvements positifs en Elisa et négatifs en western-blot, étaient également négatifs en IEP avec 0 à 2 arcs de précipitation. Compte rendu de congrès/Proceeding of congress 203

Apport du western blot Aspergillus IgG dans le diagnostic sérologique des aspergilloses

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Page 1: Apport du western blot Aspergillus IgG dans le diagnostic sérologique des aspergilloses

Materiels et methodes.— Les antigènes recombinants et l’antigène« maison » ont été testés séparément et en association. Les protéinesrecombinantes du kit sont la dipeptidylpeptidase V (antigène chi-motrypsique) et la ribonucléase (mitogilline) d’A. fumigatus. Les IgGsont détectées avec la protéine A couplée à la phosphatase alcaline.Le résultat est présenté sous forme d’un index correspondant aurapport des densités optiques du sérum à tester et du sérumréférence faiblement positif du kit. Les seuils de négativité et depositivité de l’index sont de 0,8 et 1, respectivement. Le groupe desmalades se compose de 32 sérums de 20 patients atteints d’APC,d’ABPA et de sinusite aspergillaire). Le groupe contrôle est constituéde 131 sérums de 67 patients atteints de pathologies respiratoiresnon aspergillaires (candidose, tuberculose, pneumocystose, crypto-coccose, pneumopathies virales ou bactériennes).Resultats.— Les sensibilités et spécificités du test A. fumigatus IgGElisa, des antigènes recombinants seuls et de l’antigène « maison »seul sont respectivement de 97 % et 98 %, 97 % et 97 %, 97 % et 100 %.Les valeurs moyennes des densités optiques obtenues avec lesantigènes recombinants seuls sont significativement plus élevéesque celles obtenues avec l’antigène somatique et métabolique seul.Ces résultats montrent que les antigènes recombinants apportent unavantage en terme de sensibilité sans diminuer la spécificité diag-nostique alors que l’antigène somatique et métabolique assure uneexcellente spécificité.Conclusion.— D’après cette étude rétrospective, cette nouvelletrousse basée sur l’association d’antigènes recombinants et d’unantigène somatique et métabolique permet un sérodiagnostic fiable,à la fois très sensible et très spécifique, des formes chroniquesd’aspergilloses : les antigènes recombinants et somatiques et méta-boliques étant complémentaires. Une étude prospective multicen-trique est en cours pour conforter ces résultats.

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Évaluation du dosage du (1-3) b-D-glucane dans les échantillonsrespiratoiresC. Damiani a,b, S. Le Gal c, P. Di Pizio a,b,c,d, N. Goin a, C. Da Costa a,G. Nevez a,b, A. Totet c,d

a Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU d’Amiens,Amiens, FrancebUniversite de Picardie Jules Verne EA 4285-UMI 01, Amiens,Francec LUBEM-EA3882, universite de Brest, Brest, Franced Laboratoire de parasitologie et mycologie, CHU de Brest, Brest,France

La pneumonie à Pneumocystis (PPC) touche particulièrement lespatients immunodéprimés et nécessite un diagnostic précoce pourune prise en charge rapide et adaptée. Au cours des PPC pauci-para-sitaires, la détection du champignon peut être négative par les tech-niques de colorations microscopiques. Afin d’améliorer la sensibilitédu diagnostic, les laboratoires peuvent associer cet examen directmicroscopique à une réaction de PCR dans les échantillons respira-toires. Cependant, la positivité d’une telle réaction, en l’absence dedétection microscopique du champignon, peut correspondre à une PPCmais aussi à une colonisation pulmonaire par le champignon. Il a parailleurs été montré que les taux sériques de (1-3) b-D-glucane (BDG)étaient élevés au cours des PPC et restaient négatifs au cours descolonisations. En revanche, très peu de données concernant le taux deBDG dans les échantillons respiratoires sont disponibles.L’objectif de notre travail a été de mesurer rétrospectivementles taux de BDG dans les échantillons respiratoires de patientsprésentant différentes formes d’infections par P. jirovecii. Leséchantillons provenaient de cinq patients présentant unePPC avec examen direct microscopique négatif, de sept patients

colonisés par le champignon et de 24 patients ne présentantpas d’infection fongique et considérés comme témoins. Les taux deBDG ont été mesurés à l’aide du coffret Fungitell1 en suivant lesrecommandations du fournisseur pour les échantillons sériques.Le taux moyen de BDG dans les échantillons respiratoires étaitsignificativement plus élevé chez les patients présentant une PPCque chez les patients colonisés (13603,6 vs 99,1 pg/mL) et que chezles témoins (13603,6 vs 74,1 pg/mL). Les taux étaient supérieurs à250 pg/mL chez les patients présentant une PPC et inférieurs à250 pg/mL chez les patients colonisés et les témoins.Ce travail apporte des données relatives aux taux de BDG dans leséchantillons respiratoires de patients présentant des infections parP. jirovecii. Les résultats montrent que le dosage du BDG dans ceséchantillons pourrait représenter un outil biologique complémen-taire pour le diagnostic des PPC pauci-parasitaires. Cependant leseuil de positivité mériterait d’être ajusté à la nature de l’échan-tillon. Cela permettrait la combinaison de plusieurs tests biologiquessur un même type d’échantillon et ainsi le diagnostic rapide desdifférentes formes d’infection par Pneumocystis.

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Apport du western blot Aspergillus IgGdans le diagnostic sérologique desaspergillosesS. Houze a, C. Taille a, D. Limonne b

aHopital Bichat, AP—HP, parasitologie, Paris, Franceb LD Bio Diagnostics, Lyon, France

Les Aspergillus sp., sont des champignons filamenteux, moisissuresde l’environnement, à l’origine de pathologies pulmonaires dontl’aspergillose bronchopulmonaire allergique (ABPA), l’aspergillosepulmonaire localisée et l’aspergillome. A la différence de l’asper-gillose invasive, la sérologie aspergillaire avec mise en évidenced’anticorps spécifiques participe au diagnostic de ces affections enassociation avec les examens mycologiques des prélèvements pul-monaires et l’imagerie médicale chez les patients immunocompé-tents. La mise en évidence d’anticorps spécifiques repose sur destechniques de dépistage (Elisa ou hémagglutination indirecte)complétées par la détection des anticorps précipitants ou précipi-tines par une technique d’immunoélectrophorèse (IEP). Un western-blot récemment développé par le laboratoire LD-BIO Diagnostics,pour la recherche d’anticorps IgG anti-aspergillus a été évaluéprospectivement sur les prélèvements sériques de 50 patients suivisdans le service de pneumologie de l’hôpital Bichat, pour étayer lediagnostic d’une infection pulmonaire aspergillaire. Les patientsavaient notamment comme pathologie pulmonaire sous-jacenteun asthme sévère (11), une fibrose pulmonaire (cinq), une tubercu-lose active ou traitée (huit), une dilatation des bronches (six), uneBPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) (sept). Parailleurs, parmi ces patients, un diagnostic d’aspergillome a étéretenu pour trois patients, quatre patients présentaient une ABPAet neuf patients, une aspergillose pulmonaire dont les diagnosticsont été posés sur l’imagerie et/ou l’isolement d’Aspergillus sp. enculture. Les sérologies réalisées associaient une technique Elisa(Platelia Aspergillus IgG, Biorad) et une IEP vis-à-vis d’antigènesd’Aspergillus fumigatus, et le western-blot évalué. Les différentestechniques ont été interprétées selon les recommandations desfabricants : en Elisa, un titre supérieur ou égal à 10UA/mL estconsidéré comme positif ; en western-blot, la présence de deuxbandes spécifiques est en faveur d’anticorps anti-aspergillus.Parmi les sérums testés, 20 sérums étaient négatifs en Elisa(IgG < 10 U/L)dontquatrepositifsenwestern-blot ; 30sérumsétaientpositifs en Elisa dont 17 positifs en western-blot qui présentaientégalement trois arcs de précipitations au moins pour dix d’entre eux.Les 13 prélèvements positifs en Elisa et négatifs en western-blot,étaient également négatifs en IEP avec 0 à 2 arcs de précipitation.

Compte rendu de congrès/Proceeding of congress 203

Page 2: Apport du western blot Aspergillus IgG dans le diagnostic sérologique des aspergilloses

Parmi les 16patientsavecunepathologieaspergillairepulmonaire, lessérums de 14 d’entre eux étaient positifs en western-blot avec deuxbandes ou plus. Parmi les deux patients faussement négatifs, l’und’entre eux était un patient greffé pulmonaire avec un déficit en IgG.Au total, cette étude a confirmé l’intérêt du réactif western-blotAspergillus IgG comme technique de confirmation de la sérologieaspergillaire dans les infections pulmonaires aspergillaires chez lepatient immunocompétent.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2013.07.033

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Intérêt de l’examen des urines dans lediagnostic des mycoses profondes :étude rétrospective de 2009 à 2012M. Cheuret, D. Blanchet, C. AznarLaboratoire hospitalier et universitaire de parasitologie etmycologie medicale, centre hospitalier de Cayenne, Cayenne,Guyane francaise

Les mycoses profondes, fréquentes en Guyane française, représen-tent une cause de mortalité importante, notamment chez lespatients immunodéprimés. Leur diagnostic est habituellementréalisé à partir de prélèvements invasifs : liquide céphalo-rachidien,moelle, biopsie d’organe. . . Dans cette étude, nous rapportonsl’intérêt de l’examen des urines dans le diagnostic de l’histoplas-mose et de la cryptococcose.Une étude rétrospective, de 2009 à 2012, a été réalisée dans l’unitéde mycologie au sein du LHUPM de Cayenne. Différentes techniquescomme l’examen mycologique de routine, la recherche d’antigènesoluble de Cryptococcus neoformans par le test Pastorex1 cryptoplus et la technique de PCR en temps réel pour Histoplasma capsu-latum ont été réalisées sur des urines prélevées chez des patientsnon traités.En quatre ans, sur 86 patients ayant eu une mycose profondedocumentée (71 histoplasmoses, 15 cryptococcoses), 21 ontbénéficié d’un examen des urines avant traitement. Parmi eux,33,3 % ont permis la mise en évidence d’agents fongiques par cultureet/ou PCR en temps réel : Cryptococcus neoformans var. grubii(deux), Cryptococcus gattii (un) et Histoplasma capsulatum var.capsulatum (quatre).Du fait de son innocuité et de la facilité de réalisation du prélève-ment, l’examen mycologique des urines, accompagné d’unerecherche d’antigène soluble de C. neoformans, semble être unbon examen pour mettre en évidence une mycose profonde. Il paraîtenvisageable de réaliser, de façon systématique, des examensd’urine chez les patients cliniquement suspects aussi bien immuno-compétents qu’immunodéprimés.

http://dx.doi.org/10.1016/j.mycmed.2013.07.034

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Scopulariopsis candida : agentd’onychomycose à moisissuresM. Bouchekoua, K. DridiLaboratoire de parasitologie-mycologie, hopital Charles Nicolle,Tunis, Tunisie

Introduction.— Les onychomycoses sont des infections fréquentesdes ongles secondaires à l’effet pathogène de trois agentsfongiques : les dermatophytes, les levures et les moisissures. Cesdernières sont des champignons filamenteux cosmopolitesrencontrés dans l’air et sur les sols, mais rarement incriminés dansles onychomycoses. Les principales moisissures responsables d’ony-chomycoses sont celles du genre Scopulariopsis, Aspergillus etFusarium. Scopulariopsis brevicaulis est considéré comme principalagent d’onyxis à moisissures au niveau des pieds alors que Scopular-

iopsis candida entraîne rarement une atteinte unguéale. Nous rap-portons un cas d’onychomycose du gros orteil à Scopulariopsiscandida.Observation.— Il s’agissait d’un homme âgé de 63 ans, diabétique,qui a consulté pour décoloration des ongles des orteils évoluantdepuis trois ans. À l’examen clinique, les ongles des gros orteils desdeux pieds étaient jaunâtres, épais, friables et décollés au niveau deleur partie distale. Le prélèvement a été réalisé par raclage desongles ; un échantillon des squames recueillies a été observé aumicroscope optique après éclaircissement à la potasse à 30 %,objectivant la présence de filaments mycéliens.La culture sur milieu Sabouraud, avec et sans cycloheximide, apermis la pousse rapide de colonies blanches, poudreuses, à reversbrun au niveau de tous les points d’ensemencement : culture pure etabondante. L’observation microscopique a montré des conidio-phores courts, peu ramifiés et de nombreuses conidies à basetronquée. Le diagnostic d’onychomycose à S. candida a été retenu,malgré le fait qu’un second prélèvement n’ait pas pu être pratiqué àcause de l’instauration d’un traitement antifongique.Discussion.— Les onychomycoses à moisissure posent un problèmediagnostic et thérapeutique.Pour affirmer le caractère pathogène d’une moisissure au niveau desongles, certains critères sont requis : présence de filamentsmycéliens à l’examen direct, absence de colonies de dermatophytes,présence de la même moisissure à plusieurs points d’ensemence-ment (au moins les 3/4 des inocula sur la même boite) et isolementde la même espèce sur un second prélèvement.Concernant le traitement, la thérapeutique des onyxis à moisissuresn’est actuellement pas codifiée.

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Ostéite de jambe à Pleurostomaphorarichardsiae et Cladophiala bantiana :à propos d’un cas après fractureouverte de jambeS. Bredin a, G. Aparicio a, D. Toubas b, C. Rouger c, S. Diallo a

a Service de chirurgie orthopedique, Reims, Franceb Laboratoire de parasitologie-mycologie, hopital Maison-Blanche,CHU de Reims, Reims, Francec Service de maladies infectieuses, Reims, France

Nous rapportons un cas d’ostéite de jambe à deux dématiés, Pleur-ostomophora richardsiae et Cladophialophora bantiana, dans lessuites d’une fracture de jambe complexe.M. B.C., âgé de 43 ans, est hospitalisé en juillet 2011 dans le serviced’orthopédie pour prise en charge d’une fracture ouverte complexede la jambe gauche suite à un AVP.Malgré un score de Mess à 8 (maximum de 14), sa jambe estconservée en raison de son âge et de son bon état général. Unfixateur externe est mis en place, suivi quelques jours plus tard,d’un recouvrement par lambeau. Les prélèvements bactériologi-ques peropératoires sont positifs à Pseudomonas aeruginosa, Enter-ococcus faecalis et Staphylococcus haemolyticus. Aucunprélèvement mycologique n’est réalisé initialement. Une antibio-thérapie (vancomycine, ceftazidime et ciprofloxacine) est pre-scrite pour trois mois.La cicatrisation cutanée étant satisfaisante, une greffe osseuse estréalisée quatre mois plus tard. Les prélèvements mycologiquesperopératoires permettent d’isoler deux dématiés, C. bantiana etP. richardsiae, anciennement appelé Phialophora richardsiae, (iden-tification par séquençage par le CNRMA). L’examen direct et laculture sont positifs (C. bantiana isolé dans six prélèvements sursix, P. richardsiae isolé dans un prélèvement sur six). Les prélève-ments bactériologiques sont stériles. Le fixateur externe est retiré. À

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