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Rhumes, otites, bronchites, asthme, malformations dento-maxillaires. Jean-Paul ALLAUX

Apprenez à respirer à vos enfants

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Page 1: Apprenez à respirer à vos enfants

Rhumes,otites,

bronchites,asthme,malformationsdento-maxillaires.

Jean-Paul ALLAUX

Page 2: Apprenez à respirer à vos enfants

Apprenez à respirerà vos enfants

Rhumes, otites,bronchites, asthme,

malformations dento-maxillaires

5e édition

Jean-Paul ALLAUX

Page 3: Apprenez à respirer à vos enfants

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réser vés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation col-lective », et d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

ISBN : 978-2-7598-1044-4© EDP Sciences, 2014

Page 4: Apprenez à respirer à vos enfants

À Nane, dont la patience a permis la réédition de ce livre.

À Sophie et Emmanuelle, nos enfants,

À Marin, Augustin, Théau, Barthélémy, Esther,Charles, Joséphine et Constantin,

nos petits-enfants…

À tous ces enfants que j’aime et qui ont motivé la rédaction de cet ouvrage

Merci à Maryvonne Fournier, à Emmanuelle Lederlé et Jean Claude Maupas, pour leurs précieux conseils

Page 5: Apprenez à respirer à vos enfants

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Page 6: Apprenez à respirer à vos enfants

L’auteur

Né en 1942, Jean-Paul Allaux est kinési-thérapeute de formation. Après des études à l’hôpital Necker Enfants Malades de Paris, il se spécialise en réédu-cation cardio-vasculaire et respiratoire sous la direction du professeur Maurice Cara de l’Académie de médecine de Paris. Responsable pendant plusieurs années de la rééducation respiratoire dans le service de pneumologie du centre hospitalier de Pau, il a exercé pendant plus de 40 ans dans une clinique de cardiologie, à Aressy, près de Pau, ainsi qu’en libéral.Après avoir créé une « école du souffl e » aux Thermes de Cambo il continue à ensei-gner la Kinésithérapie respiratoire et la Relaxation thérapeutique.Sa longue expérience au contact des enfants et des adolescents (scoutisme et directeur d’une maison d’enfants à caractère sanitaire au Mont Dore), l’amène à faire un travail axé sur la prévention, principalement dans les problèmes O.R.L. et Cardio-respiratoire. Articles, conférences, mais aussi interventions au niveau scolaire le conduisent à publier divers ouvrages consacrés à ces problèmes.Conscient de l’angoisse générée par les affections cardio-vasculaires et respiratoires, par-delà la technicité, Jean-Paul Allaux complète sa formation par une approche psychosomatique.Dans le prolongement d’un travail analytique, il se forme aussi à différentes thérapies psycho-corporelles. Sa rencontre avec le pneumologue Jacques Courchet le sensibilise entre autres à la relaxation sophrologique.Il est membre de la société française pour l’étude, la recherche et la prévention en kinésithérapie respiratoire et cardio-vasculaire, ainsi que de la société française de relaxation psychothérapique et de l’institut de psychosomatique de Montpellier.

Jean-Paul Allaux

Page 7: Apprenez à respirer à vos enfants

Contre-madrigal

Pourquoi vous targuez-vous, Laïs, d’un vain succèsEt pourquoi contez-vous partout avec excèsQue, blessé par vos traits et vaincu par vos charmes,Après un doux combat mon cœur vous rend les armes ?Lorsqu’à votre balcon l’autre soir à minuitVous avez pensé que, pour charmer votre nuit,Follement amoureux de votre beauté blonde,Je conduisais vers vous tous les oiseaux du monde,Ce gazouillis galant, concert mélodieux,Ne venait point du tout, j’en atteste les dieux,D’oiseaux chanteurs, hélas ! Vos illusions bronchent ?Ce n’était simplement que siffl et de mes bronches.Aussi quand près de vous le hasard me conduitPourquoi vous obstiner à me croire séduit ?Si j’ai le cœur battant, le souffl e étreint de spasmes,Ce n’est pas de l’amour, Laïs, non, c’est de l’asthme.

MONT-DORE 1931(Écrit et offert par un patient)

Page 8: Apprenez à respirer à vos enfants

VII

Apprenez à respirer à vos enfants

Sommaire

Préfaces ………………………………………………………………………… XIPneumologie ………………………………………………………………………………… XI

ORL ……………………………………………………………………………………………… XIII

Orthodontie …………………………………………………………………………………… XIV

Introduction ………………………………………………………………… XVII

Partie 1. La respiration

Pourquoi améliorer la respiration ? ……………………………… 3

Histoire des gymnastiques respiratoires ……………………………………… 3

Vers un idéal respiratoire ……………………………………………………………… 5

Il faut apprendre à respirer …………………………………………………………… 8

Comment bien respirer ………………………………………………… 11

La mécanique respiratoire …………………………………………………………… 11

Prescriptions générales ………………………………………………………………… 16

La pathologie pulmonaire ……………………………………………… 23

Les diverses affections pulmonaires …………………………………………… 23

Prévenir et soulager la crise d’asthme ………………………………………… 35

Page 9: Apprenez à respirer à vos enfants

VIII

Sommaire

Partie 2. L’ORL

Quelques notions d’anatomie ……………………………………… 41

Le nez …………………………………………………………………………………………… 41

Le pharynx …………………………………………………………………………………… 43

Les oreilles, la trompe d’Eustache ………………………………………………… 44

La bouche, les dents, la langue …………………………………………………… 46

Le larynx – la voix ………………………………………………………………………… 50

Les manifestations pathologiques en ORL …………………… 53

Les entraves à une bonne respiration …………………………………………… 53

Le mouchage ………………………………………………………………………………… 59

Jouons avec la langue …………………………………………………………………… 72

Le thermalisme …………………………………………………………… 95

Stations thermales pour les voies respiratoires …………………………………………………………… 96

La cure thermale ………………………………………………………………………… 98

Les soins thermaux ……………………………………………………………………… 100

Partie 3. Connaître son corps

Apprendre son corps …………………………………………………………………… 108

Réveillons nos muscles ! ……………………………………………………………… 127

Hygiène générale ………………………………………………………… 147

Se laver partout …………………………………………………………………………… 148

Bien dormir ………………………………………………………………………………… 149

Maintenir une température ambiante raisonnable ………………………… 150

Page 10: Apprenez à respirer à vos enfants

IX

Sommaire

Apprenez à respirer à vos enfants

Éviter les facteurs allergènes ou irritants ……………………………………… 151

Bannir l’anxiété et le caprice ………………………………………………………… 152

Quelques précautions pour le sport et les voyages ……………………………………………………………………………… 153

Fumeurs, non-fumeurs, respectons nos libertés ………………………… 153

La télévision ………………………………………………………………………………… 157

La Sophrologie et la relaxation ……………………………………… 159Qu’est ce que la Sophrologie ? ……………………………………………………… 159

Qu’est-ce que se relaxer ? …………………………………………………………… 161

Pourquoi relaxer les enfants ? ……………………………………………………… 161

Le gros câlin ………………………………………………………………………………… 162

Prendre conscience du schéma corporel et respiratoire ……………… 163

Conclusion …………………………………………………………………… 173

Petit lexique ………………………………………………………………… 179

Bibliographie ………………………………………………………………… 189

Page 11: Apprenez à respirer à vos enfants

Dessin : Jean-François ALLAUX

Page 12: Apprenez à respirer à vos enfants

XI

Apprenez à respirer à vos enfants

Préfaces

PNEUMOLOGIE

Un des aspects les plus frappants de la société contemporaine est, au-delà de la

victoire sur la maladie, la recherche d’un équilibre général qui est la condition d’un

certain bien-être. Dans le contexte culturel actuel, ainsi s’épanouit, comme un fait

relativement nouveau, le concept de santé en traits positifs. C’est cette « soudaine

amitié dans laquelle les humains reprennent leur corps », comme l’explique François

Nourissier. On cherche à préserver et à développer la « santé mentale », la « santé

respiratoire ». Cette dernière est source d’équilibre et de bien-être. Elle aide à l’épa-

nouissement culturel chez l’adulte ; elle aide à retarder le vieillissement. Chez l’enfant,

la santé respiratoire est absolument fondamentale et l’harmonie physique, l’équilibre

biologique, interviennent de toute évidence dans l’acquisition et le développement des

connaissances. Ils favorisent l’écoute et l’accueil pédagogiques. Le handicap respiratoire

chez l’enfant et l’adolescent comporte presque toujours une importante composante

intellectuelle, plus particulièrement scolaire : diffi cultés d’adaptation à l’enseignement,

inattention, absentéisme, retard de la compréhension, indisponibilité à une écoute

attentive et régulière. « Le souffl e, c’est la vie », proclame le Comité national français

contre les maladies respiratoires, mais c’est aussi, à tout âge, la vie de l’esprit et chez

l’enfant son épanouissement.

Page 13: Apprenez à respirer à vos enfants

XII

Préfaces

L’ouvrage de Jean-Paul Allaux s’inscrit exactement dans cette perspective d’une éduca-

tion, c’est-à-dire d’une rectifi cation des désordres respiratoires favorisant et permettant

une utilisation maximale des fonctions pour l’harmonie du corps et de l’esprit. C’est

un ouvrage positif, l’apprentissage d’une sorte d’art de vivre que l’auteur mène avec

clarté, talent et une simplicité bien conforme aux objectifs recherchés. Sa démarche

est fondée sur une immense expérience, expérience de ce qu’il a personnellement

acquis, et de ce qu’il a enseigné pendant de nombreuses années. Il connaît son public

et il a su trouver les termes, les secrets, bref le style approprié, pour chacun de ceux

dont il assume la charge. Il sait s’insérer avec le propre langage de l’enfant, dans ses

propres jeux pour être mieux compris et mieux suivi.

J’ai vu cette expérience naître et s’affi rmer au sein de l’équipe de l’hôpital Laënnec où

je l’ai connu il y a bientôt 35 années et à laquelle il appartenait. Je peux mesurer, avec

ce recul, ce que cette expérience a produit grâce à l’intelligence et à l’enthousiasme

de l’auteur et grâce à d’exceptionnels talents humains.

L’ouvrage de Jean-Paul Allaux est ainsi unique en son genre. Sa lecture m’a passionné

et m’a enseigné avec une minutie précieuse bien des points sur lesquels mon attention

avait parfois glissé et qui m’apparaissent aujourd’hui comme essentiels.

En le lisant, on comprend qu’il n’y ait pas, travaillant séparément, des médecins et

des auxiliaires médicaux, mais une seule et même équipe faite de participants égaux,

soudés autour d’une même action, et maîtrisant tous les aspects de la prise en charge

d’un jeune patient. Chacun y apporte l’originalité et la spécifi cité de son domaine.

Chacun y est irremplaçable en soi.

Je forme le vœu que cet excellent ouvrage appartienne à la bibliothèque de tout

spécialiste des voies respiratoires, qu’il s’agisse des oto-rhino-laryngologistes ou

des pneumologues dont l’auteur a montré à juste titre l’unité et la coordination des

actions. Son audience dépasse en fait largement le cadre des spécialistes médicaux.

Il est un instrument de réfl exion et de travail pour tout omnipraticien ainsi que pour

tout pédiatre. Il est un élément de référence fondamental pour tout kinésithérapeute.

Il est de plus une remarquable source d’informations et de données pratiques pour

tous ceux, éducateurs et parents, que préoccupe la santé respiratoire de l’enfant.

Chacun, j’en suis sûr, y trouvera des éléments précieux de réfl exion et d’action, et

aucun ne regrettera sa mise.

Professeur Jacques ChrétienProfesseur de clinique de pneumophtisiologie,

Médecin de l’hôpital Laënnec.

Page 14: Apprenez à respirer à vos enfants

XIII

Préfaces

Apprenez à respirer à vos enfants

ORL

La respiration ne peut se résumer par le simple énoncé : rejets de gaz carbonique

et enrichissement en oxygène. Elle met en œuvre une admirable petite horlogerie,

depuis les narines jusqu’aux alvéoles pulmonaires, en passant par les muscles et la

muqueuse respiratoire.

Certains ont la chance d’avoir une « horloge qui marche toute seule ». Ils en utilisent

instinctivement toutes les possibilités. On peut établir une comparaison signifi cative

avec les sports de combat : la brute n’a pas besoin d’apprendre à se battre, elle trouve

d’elle-même les gestes nécessaires à l’attaque et à la défense.

C’est différent pour le brave garçon dénué de méchanceté qui doit faire face à un

agresseur, il doit apprendre à esquiver et à frapper, apprendre à se battre. Or, cet

apprentissage ne fait appel à aucun don particulier, il consiste simplement à faire

prendre conscience, au sujet, des possibilités de son corps et à créer des automatismes.

Donc, pour la respiration comme pour les sports de combat, il faut travailler. Encore

faut-il travailler effi cacement et travailler si possible sans ennui. C’est le grand mérite

de Jean-Paul Allaux d’avoir œuvré dans ces deux sens.

Travailler effi cacement consiste à essayer, d’une part, de faire comprendre aux parents et,

de ce fait, à l’enfant, le mécanisme de la respiration ; tenter, d’autre part, ce qui est plus

complexe, de faire prendre conscience à l’enfant des possibilités de son propre corps.

Travailler sans ennui, c’est proposer des exercices qui risque d’être fastidieux sous la

forme de jeux, depuis le petit lapin ou le petit cochon jusqu’au « gendarme qui se fâche » !

Je suis sûr que ce livre va apprendre quantité de choses aux lecteurs et plus encore

va arracher de leur esprit les fausses vérités qui y sont enracinées.

Ces fausses vérités sont particulièrement tenaces en ce qui concerne la respiration

nasale. Le nez et le grand méconnu des organes des sens. Il est diffi cile de communiquer

à propos de la respiration et plus encore de l’odorat, nous manquons de vocabulaire,

nous manquons d’éléments de comparaison. Que les parents lisent avec soin ce livre.

On peut dire qu’il constitue un véritable « manuel de conversation adultes/enfants ».

Part des schémas expressifs, par le choix de mots évocateurs, Jean-Paul Allaux parvient

à établir un mode de communication particulièrement adaptée à l’enfant.

Professeur Guy JostORL

Professeur au collège de médecine des hôpitaux de Paris

Page 15: Apprenez à respirer à vos enfants

XIV

Préfaces

ORTHODONTIE

Le rôle de la respiration est capital dans la constitution de la face et depuis ces vingt dernières années, les praticiens qui s’occupent de corriger les troubles de « rangement des dents », l’orthodontie, ont pris conscience que le développement facial harmonieux allait de pair avec une ventilation exclusivement nasale.

Ils ont appris, grâce à une étude menée sur l’ensemble du territoire national à l’initiative du professeur Denise Romette, que 72 % des enfants de 11 à 13 ans souffraient de troubles de l’occlusion dentaire et de malformations dento-maxillaires consécutifs, pour la plus grande partie, à des perturbations des fonctions oro-faciales : ventilation, déglutition, phonation et posture linguale.

Quand les maxillaires n’ont pas eu un développement normal, ils ne peuvent recevoir en bon ordre les dents qu’ils devraient contenir et il est nécessaire, si on veut remédier au désordre dentaire, de sacrifi er un certain nombre de dents défi nitives pour réaliser un alignement esthétiquement acceptable.

C’est la solution qui a longtemps été choisie quand les traitements orthodontiques étaient entrepris tardivement, c’est-à-dire après l’évolution des dents défi nitives vers la douzième année.

Cette solution qui apportait une solution esthétique au désordre dentaire, ne soignait pas la cause de ce désordre : le manque de développement maxillaire et la déviation des fonctions oro-faciales.

Pourtant les physiologistes avaient montré depuis de nombreuses années que le développement du maxillaire supérieur ne pouvait se produire que grâce à la venti-lation nasale et que ce manque de développement était à l’origine de la plupart des troubles orthodontiques.

La prise en charge des troubles de la ventilation doit être précoce de manière à relancer la croissance faciale.

Pour comprendre comment se développe le maxillaire, il faut se remettre en mémoire un peu d’anatomie.

Le maxillaire supérieur est un os ventilatoire avant d’être un os manducateur, porteur de dents.

Le maxillaire est entièrement creusé de cavités pneumatiques : les fosses nasales et les sinus maxillaires, ce n’est que dans sa partie inférieure qu’il existe une base osseuse porteuse des dents.

Page 16: Apprenez à respirer à vos enfants

XV

Préfaces

Apprenez à respirer à vos enfants

D’autre part, le maxillaire supérieur est séparé de la base du crâne par deux éléments

osseux, l’ethmoïde et le sphénoïde qui sont eux aussi, creusés de cavités qui contien-

nent de l’air : les cellules ethmoïdales et le sinus sphénoïdal.

En avant et au-dessus du maxillaire, l’os frontal est aussi excavé d’un volumineux sinus.

Ce qui fait que toute la face moyenne est constituée, pour l’essentiel de son volume, de

cavités contenant de l’air et ces cavités débouchent toutes dans les fosses nasales.

Au moment de l’inspiration d’air par les fosses nasales, l’air contenu dans ces différentes

cavités se mélange à l’air extérieur qu’il vient réchauffer et est remplacé dans ces

cavités par de l’air frais.

Le premier avantage de cette ventilation nasale est que l’air inspiré est réchauffé par

l’air de ces cavités pneumatiques, qu’il circule dans les fosses nasales en tourbillon-

nant grâce aux chicanes que constituent les trois cornets (de chaque côté), qu’il est

humidifi é par son contact avec la muqueuse nasale et débarrassé de ses impuretés

qui, piégées par les cils vibratoires, restent prisonnières du mucus nasal.

C’est-à-dire que l’air inspiré arrive sur les bronches et les poumons, réchauffé, humidifi é

et purifi é, ce qui n’est pas le cas, bien au contraire, quand l’air est inspiré par la bouche.

Le second avantage de la ventilation nasale, est que l’air contenu dans ces cavités

pneumatiques, qui se trouvent sous la base du crâne, est chargé des calories émises

par le cerveau, qui sont ainsi évacuées, ce qui évite à cet organe essentiel de monter

en température.

Le cerveau, qui produit plus de calories que le muscle à poids égal, est un organe qui

supporte très mal l’élévation de température.

Nous en avons tous fait l’expérience quand nous sommes « enrhumés du cerveau »,

nous perdons notre vigilance, nous n’avons pas les idées claires : en deux mots, nous

nous sentons abrutis. Notre cerveau ne peut plus évacuer les calories qu’il produit

par la ventilation nasale quand le nez est bouché : il monte en température et ses

performances diminuent.

L’enfant qui respire par la bouche est constamment dans cet état de mauvaise régulation

thermique du cerveau et en subit les conséquences : baisse de la vigilance, mauvaises

performances intellectuelles et fatigabilité accrue.

Enfi n, il est remarqué que les respirateurs buccaux ont un sommeil agité et, qu’au

matin, leur lit est complètement défait. Ceci vient du fait, qu’en raison de leur respiration

buccale, ces enfants font des petites apnées du sommeil au cours de leur nuit ; leur

Page 17: Apprenez à respirer à vos enfants

XVI

Préfaces

respiration s’arrête un court instant, ils se réveillent à moitié sans s’en rendre compte, se retournent et froissent leurs draps. Dans leur cycle du sommeil, ils n’arrivent pas au stade du « sommeil profond », et c’est justement, pendant le sommeil profond, que l’hormone de croissance est le plus sécrétée.

À tous les inconvénients associés à la ventilation buccale, vient s’ajouter celui d’un défi cit de croissance, qui heureusement, chez le jeune enfant, se rattrapera dès que la ventilation nasale sera rétablie, à condition, bien entendu, qu’il persiste un potentiel de croissance, c’est-à-dire que l’intervention de rétablissement de cette ventilation soit précoce.

Le traitement orthodontique en agissant sur le maxillaire par l’intermédiaire des dents, va permettre de redonner à l’arcade dentaire et, par conséquent, au maxillaire qui la supporte une forme et une taille normales, entraînant de ce fait une augmentation du volume des fosses nasales.

Cette augmentation va permettre immédiatement une meilleure perméabilité des fosses nasales, encore faut-il que l’enfant reprenne le chemin de la ventilation nasale et c’est là qu’intervient l’indispensable apprentissage de la ventilation nasale et le renforcement des éléments musculaires qu’elle nécessite.

Il faut « apprendre à respirer aux enfants » car le rétablissement d’une ventilation exclusivement nasale de jour comme de nuit est la vaccination contre la maladie orthodontique mais aussi parce que son retentissement sur la croissance et la santé physique et intellectuelle des enfants est considérable.

L’ouvrage de Jean-Paul Allaux va dans le sens de cet apprentissage. Nous l’en remercions.

Professeur Claude DuchateauxAncien chef du département d’orthopédie dento-faciale

à l’UFR d’odontologie de Nantes,Directeur du Collège d’enseignement post-universitaire

en orthopédie dento-faciale,Spécialiste qualifi é en orthopédie dento-faciale,

Docteur en sciences odontologiques

Page 18: Apprenez à respirer à vos enfants

XVII

Apprenez à respirer à vos enfants

Introduction

« Quand j’approche un enfant il m’inspire deux sentiments : celui de la tendresse pour le présent, celui du respect pour ce qu’il peut être un jour. »

Pasteur

La pratique journalière auprès des jeunes enfants atteints de rhino-pharyngites, de bronchiolites, de rhinites, d’asthme bronchique, de malformations orthodontiques, de retard staturo-pondéral et de multiples autres affections, m’a amené à chercher et à tenter de comprendre les causes de leurs problèmes afi n d’y remédier par des méthodes simples d’hygiène et de techniques corporelles, outils donnés à chacun d’entre nous.

J’ai observé qu’une grande partie de ces troubles découle souvent d’une mauvaise éducation de la ventilation nasale. La vertu magique des médicaments et l’emploi parfois abusif que nous en faisons, nous, parents, favorisent bien souvent un désin-téressement ou une capitulation devant ces troubles de l’arrivée de l’air.

Il y a aussi ces maux contemporains bien connus, la pollution atmosphérique, les appartements surchauffés ou enfumés

Page 19: Apprenez à respirer à vos enfants

XVIII

Introduction

par des parents tabagiques, les cuisines ou arrière-cours malodorantes, les rues des

villes saturées de gaz d’échappement…

Mais prenons-nous suffi samment de temps pour moucher les petits « morveux » et

développer leur psychomotricité par des pratiques d’expression corporelle ou sportive ?

Ce petit livre est donc destiné à l’éducation respiratoire de votre enfant, mais il est

avant tout le vôtre car, pour lui communiquer ce « nouveau souffl e », il faut vous en

être vous-même imprégné. Vous l’amènerez ainsi à mieux prendre conscience d’un

corps qui a du mal à grandir harmonieusement.

Mon métier de thérapeute dans ce domaine si particulier qu’est « l’angoisse du

souffl e » m’a amené bien souvent à reconsidérer notre rôle d’éducateur. On ne peut

pas se contenter d’être le simple enseignant d’une technique bien structurée ou à la

mode. Notre disponibilité est primordiale. Elle permet l’écoute de l’autre. Par l’observa-

tion et la canalisation des témoignages du corps qu’elle véhicule, elle nous permettra

d’adapter notre enseignement.

Cet amour et ce plus d’être que nous leur apportons sera la clé qui leur permettra de

dénouer leur cordon air et de s’épanouir à la vie !

… Voici deux jours qu’il pleut. On dit même qu’il neige sur les sommets des montagnes.

En un coup de vent et une averse, l’automne a effacé l’été, comme un coup d’éponge

sur la première leçon de choses au tableau noir de l’école.

Les vacances sont fi nies pour tous ces enfants qui, déjà, « mouchent et toussent ».

Comme si la rentrée y était pour quelque chose !

C’est mercredi ! À la porte de mon cabinet, Bérengère, petite fi lle charmante, des nattes

rehaussées de rubans, encore bronzée des vacances… et déjà emmitoufl ée dans

un anorak, le cou serti d’une écharpe ! Bérengère renifl e entre deux efforts de toux

et, intimidée, cherche une cachette sous la manche de l’imperméable de sa maman.

« Bonjour Bérengère !

– Allons Bérengère, dis bonjour au « docteur ».

– Je ne suis pas docteur, mais un monsieur comme ton maître d’école qui va t’apprendre

plein de choses… Tu veux bien que je t’apprenne plein de choses ?

– Oh, oui, monsieur. »

Bérengère quitte son abri et me donne la main. Sous l’œil attendri et à la fois inquiet

de sa mère, nous nous dirigeons vers mon bureau.

Page 20: Apprenez à respirer à vos enfants

XIX

Introduction

Apprenez à respirer à vos enfants

Bérengère s’assied d’autorité dans un fauteuil en invitant sa mère à en faire autant…

Bérengère est une petite fi lle de sept ans. Depuis sa naissance, elle a toujours été

plus ou moins enrhumée. « Le médecin dit qu’elle fait des rhino-pharyngites qui lui

donnent de temps en temps des otites. »

« Ça vient surtout à l’automne et au printemps. Mais, vous savez, cela dépend, ça

vient aussi l’hiver quand elle prend froid » reprend sa maman.

Bérengère a habitué ses parents à tant de rhumes répétés que, progressivement, la

hantise de retomber dans ce cercle vicieux les a amenés à « tout faire ». Bérengère

dispose ainsi d’une pharmacie digne de la caverne d’Ali Baba, ce qui ne l’empêche pas

de manquer l’école une semaine sur deux.

« Elle pourrait s’y enrhumer à nouveau » précise sa maman !

Bérengère partage donc son temps entre une chambre surchauffée et l’école où,

lorsque par miracle elle retourne, c’est une petite esquimaude qui prend place au

milieu des autres élèves ! Les poches pleines de bonbons, mais pas de mouchoir !

Alors, Bérengère renifl e, toussote, elle a une respiration nasale bruyante et précipitée ;

elle ronfl e la nuit, elle a du mal à se concentrer, à apprendre ses leçons.

« Elle est dans les nuages » dit sa maîtresse.

Et quand elle joue, elle s’essouffl e vite.

Dernièrement, elle a consulté avec sa maman un médecin qui, après l’avoir examinée,

me l’a confi ée, pensant qu’il fallait lui apprendre à respirer et surtout à se servir de

son nez.

Pendant que sa maman me donne des indications sur l’évolution de ses rhino-pharyn-

gites, de ses otites, de ses bronchites, Bérengère me regarde, l’air lointain. Le « ronron »

de l’entretien des adultes la berce, son dos s’arrondit, sa bouche s’entrouvre davantage,

la pointe de sa langue cherche le contact de sa lèvre inférieure. Son renifl ement et le

geste prompt de sa mère pour lui « essuyer » le nez l’interrompent momentanément

dans sa torpeur.

« Viens me voir, Bérengère » dis-je.

Elle hésite, regarde sa maman qui la déshabille pour l’examen.

« Tu ne te déshabilles pas toute seule ?

– Oh ! vous savez, elle est si souvent malade, me rétorque sa mère, et puis, c’est pour

aller plus vite ! »

Page 21: Apprenez à respirer à vos enfants

190

Bibliographie

Où se renseigner pour les actions de prévention dans votre département ?

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) est un établisse-ment public administratif (EPA) français, placé sous la tutelle du Ministère chargé de la santé.

Créé par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des maladies et à la qualité du système de santé, il s’est constitué à partir de la transformation du Comité Français d’Education pour la Santé (CFES ou CODES), auquel il se substitue.

Comité français d’éducation pour la santé (CFES ou CODES)2, rue Auguste Comte – BP 5192174 Vanves cedexTél. 01 41 33 33 33.

Comité national contre les maladies respiratoires et la tuberculose66, boulevard Saint-Michel75006 Paris Tél. 01 46 34 58 80.

Association française de lutte contre la mucoviscidose181, rue Tolbiac, 75013 ParisTél. 01 40 78 91 91Fax 01 45 80 86 44.

Nous remercions � Le laboratoire Evoluteeth et la clinique Predentis pour l’autorisation de publier les

photos de « Cage à langue » et de « Plaque palatine amovible » p. 47. � Le Dr.Isabelle Gilbet Maudet pour nous avoir confi é les quatre clichés sur la béance

et la langue protrusive pp. 47-48. � La Chaine Thermale du Soleil pour les photos (2012/2013) de C. Mossière. � La société Sissel France pour la photo du Peak Flow, p. 26.

La généralité des photos et les croquis sont de l’auteur.Dessins de Jean-François Allaux, de Jean-Pierre Allaux et de J. Taillefer.

Page 22: Apprenez à respirer à vos enfants

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