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APPROCHE
DIAGNOSTIQUE
D’ UNE LACUNE OSSEUSE
Kasbi M*, Ben Amara F*, Kammoun S**, Bennaceur R*, Aloui M*, Hamza R*,
Kooli M**, Rajhi H*, Mnif N*
*: Service d’Imagerie Médicale- Hôpital Charles Nicolle-Tunis-Tunisie
**: Service d’Orthopédie – Hôpital Charles Nicolle- Tunis-Tunisie
DÉFINITION La lacune osseuse est un terme descriptif correspondant à une image radiologique élémentaire, traduisant un processus destructif osseux ou ostéolyse.
La radiologie conventionnelle garde une place importante dans le diagnostic positif.
Le diagnostic de lacune osseuse nécessite deux incidences orthogonales pour affirmer sa véracité.
PHYSIOPATHOLOGIE Face à une agression, l’os répond par une ostéolyse,
une ostéocondensation ou les deux à la fois.
Remaniement perpétuel
OS normal
Structure vivante
Ostéoblastes Ostéoclastes
Agression
Rupture de l’equilibre
Ostéolyse Ostéocondensation Les 2 à la fois
Stimulation des ostéoclastes
Destruction de l’os par le
processus
Stimulation des ostéoblastes
Production de tissu ostéogène
par le processus
equilibre
Remaniement perpétuel
Ostéoblastes Ostéoclastes
Os
Structure vivante
C’est la différence de tonalité entre l’os sain et
l’os pathologique qui permet la perception de la
lacune osseuse.
APPROCHE DIAGNOSTIQUE
Devant une suspicion d’une lésion osseuse, le premier examen demandé est une radiographie conventionnelle.
Elle permet d’affirmer l’existence d’une lacune osseuse et l’analyse sémiologique radiologique, qui associée aux critères épidémiologiques et au contexte clinico- biologique permettra d’aboutir à une gamme diagnostique.
Au terme de cette 1ère étape, selon
l’orientation diagnostique, d’autres examens
peuvent être nécessaires au diagnostic, au
bilan d’extension ou pour guider une biopsie.
La TDM: Exploration des régions difficilement accessibles en radiographie
(squelette axiale)
Etude de la corticale osseuse et de la matrice tumorale
L'IRM: modalité de choix dans le bilan d’extension
locorégionale et l'évaluation de la réponse préopératoire à la
chimiothérapie
La scintigraphie: à la recherche d'autres localisations
1ère Etape:
DIAGNOSTIC D’ UNE LACUNE
OSSEUSE ET INTERPRÉTATION
Diagnostic d’une lacune:
L’existence d’une lésion est certaine si celle-ci
existe sur deux incidences orthogonales.
Interprétation:
1.Etude analytique:
Type d’ostéolyse: Classification de Lodwick
TYPE I= ostéolyse géographique
Type IA: ostéolyse géographique limitée par une
ostéocondensation périphérique réactionnelle.
Type IB: ostéolyse géographique à limites nettes sans
condensation périphérique.
Type IC: ostéolyse géographique à limites floues.
Dysplasie fibreuse du col du fémur compliquée d’une fracture : • : Ostéosclérose périphérique • : trait de fracture
ostéolyse à bords nets
avec sclérose marginale.
Type IA:
Type I B : ostéolyse à bords nets
sans sclérose marginale.
Ostéolyse bien limitée métaphyso-épiphysaire
sans ostéosclérose périphérique en rapport
avec une Tumeur à cellules géantes.
Type IC : ostéolyse à bords flous Ostéolyse géographique à bords flous
de l’extrémité inférieure du fémur
en rapport avec une TCG
TYPE II =ostéolyse mitée (os spongieux et compact)
nombreuses petites lacunes rondes, ovales ou à bords déchiquetés, parfois
confluentes en plages à bords flous, l’ensemble étant comparé à un meuble
« mangé par les mites ».
Ostéolyse mitée métaphyso-
diaphysaire fémorale en rapport avec
un osteosarcome
TYPE III = Ostéolyse perméative ou ponctuée
très petites images lacunaires, rondes ou ovales, à bords flous ou de
multiples petites fentes ostéolytiques, de taille uniforme, qui
confèrent à la corticale un aspect «feuilleté» . Compte tenu de la taille des lésions, elle se voit essentiellement dans l’os compact.
Multiples lésions lytiques de petite taille réalisant un aspect strié de la
corticale: ostéolyse perméative de type III de Lodwick au cours d’un
sarcome d’EWING compliqué de fracture
La détermination du type d’ostéolyse sans toutefois être
spécifique d’une catégorie donnée de lésion permet d’ors et
déjà d’orienter le diagnostic;
Le type IA correspond à une lésion de croissance lente, très
faiblement agressive et donc bénigne.
Dans le type IB la lésion est plus évolutive que celle du type I A
sans que l’os sain de voisinage ait pu développer une réaction
ostéoblastique condensante. Ce type d’image correspond donc à
une lésion d’évolutivité moyenne.
L’aspect est douteux et peut correspondre à une lésion bénigne,
mais aussi à une lésion maligne ou infectieuse.
Dans le type IC: L’agressivité du processus pathologique
dépasse les possibilités de réaction ostéoblastique de l’os porteur ce
qui est en faveur d’une lésion rapidement évolutive, agressive, qui
peut donc être maligne ou infectieuse.
Le type II: traduit une lésion agressive qui est le plus souvent
maligne ou infectieuse, mais peut se voir dans certaines lésions
bénignes (granulome éosinophile).
Le type III traduit une réaction ostéoclastique intense en
faveur d’une lésion très agressive. Il se voit dans:
• les tumeurs malignes où elle traduit une extension transcorticale du
processus médullaire vers l’espace sous-périosté et les parties
molles ,
• les infections
• certains processus bénins de résorption osseuse rapide
(algodystrophie, hyperparathyroïdie)
La matrice :
Il existe 4 grands types de matrice tumorale (osseuse,
cartilagineuse, fibreuse , graisseuse et kystique) mais
seules les matrices cartilagineuses et osseuses peuvent
être analysées sur la radiographie conventionnelle.
La TDM et l’IRM permettent de mieux de
caractériser la matrice tumorale grâce à l’étude
sans et après injection de produit de contraste et
à l’étude multiparamétriques de l‘IRM.
On décrit 3 aspects différents de la
matrice osseuse:
• En verre dépoli: dysplasie fibreuse,
fibrome non ossifiant
• En plages de densification
nuageuses
(ostéoblastomes, ostéosarcomes)
• Condensé (îlot condensant bénin,
ostéome, sarcome condensant)
Ostéosarcome métaphysaire de
l’extrémité inférieur du fémur
La matrice cartilagineuse:
Variable en fonction du
degré de maturité des îlots
de cartilage hyalin:
calcifications en « pop
corn», floconneuses,
arciformes ou annulaires.
Architecture lobulée
Lésion diaphysaire
d’architecture lobulée
contenant des calcifications
arciformes et annulaires
typiques d’ un chondrome
Réaction périostée(RP):
•Le périoste est un tissu conjonctif normalement non
minéralisé, donc non radio-opaque. Toute agression
(tumorale, inflammatoire ou infectieuse) peut entraîner une
minéralisation de ce périoste (processus d’ostéogénèse à
partir des ostéoblastes sous-périostés ) qui devient ainsi
visible sur le plan radiologique: c’est la réaction périostée.
Il existe plusieurs types de réaction périostée:
•RP continue à corticale conservée ou détruite
•RP discontinue
•RP complexe
RP continue avec destruction de la corticale:
la corticale est remplacée par « une coque périostée » qui
peut être:
› Coque fine:
Lisse
Lobulée
Trabéculée
› Coque épaisse
RP continue avec rupture de la corticale à
coque lisse
RP continue avec rupture de la corticale
à coque lobulée
RP continue avec rupture de la corticale à coque trabeculée
RP de type
compact RP type unilamellaire
RP continue avec conservation de la corticale:
RP type plurilamellaire
ou en « bulbe d’oignon »
RP type spiculé en « feu
d’herbes » ou en « poils
de brosse
Réaction unilamellaire
séparée de la corticale
par un liseré clair:au
cours d’une fissure de
contrainte
Réaction périostée
plurilamellaire continue
d’une ostéomyélite
chronique
Réaction périostée
continue de type
spiculé au cours d’un
ostéosarcome de la
Métaphyse cubitale
Coiffe d’os
compact
Triangle ou
éperon de Codmann
RP plurilamellaire
discontinue RP spiculée
discontinue
RP discontinue:
Le tissu lésionnel est en contact du périoste
RP complexe et combinée:
Réaction périostée discontinue type
coiffe d’os compact ( )
Etat de la corticale:
• Intacte: lésion bénigne ou lentement évolutive
• Rompue: en faveur du caractère agressif de la lésion
En faveur de bénignité:
– Image bien cernée
– Corticale normale
Analyse de l’ensemble de
structure osseuse:
Outre l’analyse de la lacune osseuse,
l’analyse de la trame osseuse restante
(condensation, déminéralisation) peut
orienter vers une étiologie donnée.
Radiographie de la main de face:
Lacune osseuse associée à une structure
hétérogène de l’os évocatrice dans un
contexte d’insuffisance rénale des lésions
d’hyperparathyroidie avec tumeur brune ( ).
Extension:
• L’extension aux parties molles est en faveur du caractère
agressif ou rapidement évolutif (intérêt de la TDM et/ou IRM)
• L’extension à distance : intérêt de la TDM et/ou IRM
Radiographie de profil du fémur mettant
en évidence un ostéosarcome mixte
( lytique et condensant ) de la moitié
inférieur du fémur rompant la corticale
associée à une réaction périostée type
triangle de Codman ( )avec
envahissement des parties molles
2- Etude synthétique:
L’analyse sémiologique radiologique faite
doit être confrontée à d’autres données afin
d’aboutir à une gamme diagnostique la plus
courte possible.
Nombre des lésions:
Il est important de savoir si l’on est face à une lésion unique ou des
lésions multiples.
En général, on pensera en premier devant:
une lésion unique à une tumeur osseuse primitive
des lésions multiples:
+ chez l’enfant: histiocytose X, métastases de neuroblastome
ou hémopathies
+ chez l’adulte: métastases ou myélome
Localisations Multiples
Adulte
Métastase
Myélome
Enfant
Histiocytose X
Métastase d’un neuroblastome
Hémopathie
Epidémiologie:
Age: indispensable à connaître dans l’approche diagnostique des
tumeurs osseuses;
Chez l’enfant ou l’adolescent certaines tumeurs sont exceptionnelles:
les métastases ( en dehors de celles du neuroblastome), les tumeurs à
cellules géantes, le fibrosarcome, le lymphome osseux primitif ou le
plasmocytome.
Certaines tumeurs ne se verront qu’avant la puberté: le kyste
essentiel, le fibrome non ossifiant
Pour simplifier l’épidémiologie des tumeurs malignes:
0-1an: Métastase de neuroblastome
1-10 ans: Sarcome d’Ewing (diaphyse os longs)
10-30ans: Ostéosarcome ( métaphyse des os longs)
Sarcome d’Ewing(diaphyse os longs, os plats)
30-40ans: Lymphome primitif
Lymphome secondaire(LMNO, Hodgkin)
Fibrosarcome, histocytome fibreux malin
Sarcome paraostéal
Tumeurs à cellules géantes malignes
>40ans: métastases
myélome
chondrosarcome
Localisation:
› certaines tumeurs ont une prédilection pour les os plats et
les os courts :
Chondrosarcome pour le bassin,
Plasmocytome pour le rachis, les côtes, le sternum,
Métastases pour le squelette axial
Main: tumeurs bénignes+ ...
› certaines tumeurs sont presque exclusivement situées sur
des os particuliers :
Adamantinome sur le tibia,
Chordome sur le sacrum ou le clivus,
kyste essentiel sur l’extrémité supérieure de l’humérus et du
fémur,
Hémangiome sur le rachis ou la voûte du crâne...
Au niveau des os longs, le siège diaphysaire, métaphysaire
ou épiphysaire donne des orientations diagnostiques:
• Tumeurs épiphysaires :chondroblastome, chondrosarcome à
cellules claires, tumeur à cellules géantes, métastase, kyste
synovial ou mucoïde ou abcès.
En tenant compte de l’âge, cette gamme se réduit encore
puisque, avant 15 ans, il ne peut plus s’agir que d’un
chondroblastome, ou d’une ostéomyélite circonscrite (abcès
de Brodie).
• La plupart des tumeurs malignes sont métaphysaires.
De même la localisation transversale de la lésion (médullaire
centrale, excentrée, corticale, para ostéale ou juxtacorticale)
oriente le diagnostic.
Contexte clinico-biologique:
Le contexte clinico biologique est important pour la gamme
diagnostique, à titre d’exemple:
• Douleur osseuse + fièvre: penser à une cause infectieuse
• Douleur nocturne localisée +/- calmée par les salicylés: ostéome
ostéoide
• Fracture spontanée: penser à des métastases chez l’adulte, au
kyste essentiel chez l’enfant
• Lacune chez un insuffisant rénal: penser aux tumeurs brunes
Vitesse d’accroissement, évolutivité:
L’évolutivité d’une lésion peut être étudiée sur:
•La comparaison avec les clichés antérieurs
•L’interrogatoire: en étudiant l’intervalle entre l’apparition des
premiers signes fonctionnelles et la première consultation
•L’étude du caractère de l’ostéolyse et de la réaction périostée
• Ces deux études, analytique et synthétique
permettent ainsi d’orienter vers le caractère
bénin ou malin de la lésion (cf Tab1) et
d’aboutir à une gamme diagnostique, de
laquelle dépendra la suite des explorations et
l’éventuel traitement.
Tm. BENIGNES Tm. MALIGNES
Limites Régulières, nettes, ±
condensées
Mal définies
Sièges ± Épiphyse Méta-diaphysaire
Taille ± < 3 cm > 6 cm
Ostéolyse Géographique IA Géographique IC
Mitée
Perméative
Réaction
périostée
Pleine
Unilaméllaire Continue
Interrompue
Triangle de Codman
Spiculée
Extension Limitée Cavité médullaire
Rupture corticale
Parties molles
Évolution lente rapide
Tab1.ARGUMENTS DIFFERENTIELS LÉSION BÉNIGNE
VERSUS LÉSION MALIGNE
3- Gamme diagnostique:
Pathologie tumorale:
Les tumeurs osseuses bénignes:
Les tumeurs ostéoformatrices:
l’ostéome ostéoïde est caractérisé par une triade clinique:
douleur nocturne
douleur calmée par les salicylés
douleur disparaissant à l’ablation du nidus
Il atteint plutôt l’homme<30ans
L’ostéoblastome ou « ostéome ostéoïde géant » est moins douloureux que l’ostéome ostéoïde
Il intéresse dans 80% des cas l’homme jeune entre 10 et 30 ans
Les tumeurs cartilagineuses
• Le chondrome
Il intéresse le sujet âgé de 20à 40ans
Il est asymptomatique
Les mains constituent leur localisation élective
• Le chondroblastome
Il interesse surtout le sujet jeune âgé de 5 à 25ans
Il prédomine chez l’homme
Les épiphyses des os longs constituent leur localisation élective
Radiographie de face et de profil de l’avant
bras mettant en évidence un chondrome de la
métaphyse inférieure du radius
Les tumeurs conjonctives:
Le fibrome non ossifiant
Il s’agit d’une lacune >1cm intéressant à
la fois la corticale et le spongieux
Il prédomine chez l’adolescent
• Le cortical defect
Il s’agit d’une lacune corticale < 1cm
Il prédomine chez l’enfant
• La dysplasie ostéo fibreuse Ostéolyse géographique avec sclérose périphérique diaphysaire excentrée à point de départ cortical du tibia:
Fibrome non ossifiant
• Le fibrome chondromyxoïde
Il prédomine chez le sujet de sexe
masculin âgé de10 à 30 ans
La métaphyse des os longs constitue
la localisation élective
• La tumeur à cellules géantes
Lacune excentrée et cloisonnée
prédominant chez la femme âgée de 20 à
40 ans
Les épiphyses des os longs constituent
leur siège électif
Risques: récidive et transformation
maligne (10 à 20%)
Ostéolyse géographique du tibia métaphyso
diaphysaire siège de fins septas et cerclée par
un fin liseré d’ostéocondensation. Elle est
excentrée et souffle la corticale.
Il s’agit d’un fibrome chondromyxoide
Autres tumeurs bénignes:
• Le kyste osseux solitaire
Il présente un aspect caractéristique en
« fond de coquetier »
Il prédomine chez l’enfant
Il intéresse sutout la métaphyse des os longs
Radiographie de face et de profil de la hanche
droite:
Lésion lytique type IA de Lodwick de la
métaphyse supérieure du fémur droit en
rapport avec un kyste solitaire
• Le kyste anévrysmal
Lacune excentrée, cloisonnée et soufflante dont le
siège électif est la métaphyse des os longs et l’arc
postérieur du rachis (thoracique++)
• Le kyste épidermoïde
Le Crâne et les dernières phalanges
des doigts et des orteils constituent ses siège électif
• L’angiome
Les vertèbres en constituent un siège électif où il présente un aspect caractéristique « grillagé »
Au niveau du crâne l’angiome présente un aspect stellaire réticulée
• Le lipome
Ostéolyse polylobée parfois cloisonnée prédominant au niveau de la métaphyse ou la diaphyse des os longs
Angiome osseux: a.Radiographie de profil du rachis lombaire centré sur L2 : striation verticale régulière avec intégrité de la corticale b. Coupe transversale TDM passant par L2: points calciques réguliers, contenu de densité graisseuse
Les TM primitives:
• L’ostéosarcome ou sarcome
ostéogénique:
Il est ostéolytique et/ou
condensant
Il prédomine chez le sujet de
sexe masculin âgé de 10 à 25 ans
La métaphyse des os longs est le
siège électif
• Le chondrosarcome:
Il prédomine chez l’adulte
La métaphyse des os longs est
le siège électif
Les tumeurs osseuses malignes(TM )
Radiographie de profil du fémur mettant en
évidence un ostéosarcome mixte ( lytique
et condensant ) de la moitié inférieur du
fémur rompant la corticale associée à une
réaction périostée type triangle de
Codman avec envahissement des parties
molles
• Le fibrosarcome
Il prédomine chez adulte
Il est de siège surtout
métaphyso-diaphysaire
• Le sarcome d’Ewing
Il prédomine chez l’enfant et
l’adolescent
Diaphyse des os longs est le
siège électif
Fracture pathologique sur un
sarcome d’Ewing: interruption
d’une réaction périostée
plurilamellaire et éperon de
Codman ( )
Les TM secondaires:
Elles sont plus fréquentes que les TM primitives
Les cancers ostéophyles sont :
Sein, prostate, poumon et rein
Il touche le squelette axial dans 80% des cas : rachis,
sacrum, bassin et crâne
Les hémopathies:
Le myélome
Lacunes multiples, bien limitées, sans condensation périphérique « à l’emporte
pièce »
Il touche surtout l’adulte de 40 à 70 ans
Les lésions intéressent surtout le crâne, le rachis, le bassin et les fémurs
Plasmocytome:
Lacune expansive > 5cm intéressant essentiellement, le
rachis, le bassin, le fémur ou l’humérus.
La leucémie aigue
Elle touche surtout l’enfant
Le lymphome non hodgkinien
Ostéolyse au niveau des
métaphyses des os longs, hanches
et squelette axial
Le granulome éosinophile
Ostéolyse géographique pouvant simuler
une tumeur primitive ou secondaire
touchant surtout l’enfant et l’ adolescent
Hémophilie
Lacune géographique type Ib de lodwick de la branche horizontale gauche de la mandibule chez un enfant en rapport avec un granulome éosinophile ( )
La pathologie infectieuse:
Pyogènes:
L’ostéomyélite aigue: lacune mitée type II de Lodwick ou
type Ic ou Ib
L’abcès de Brodie: collection suppurée et enkystée intra
osseuse (Métaphyse des os longs ++); touchant surtout
l’enfant entre 2 et 5 ans, se traduisant par une lacune
géographique type Ia de Lodwick
La tuberculose « spina ventosa »
Lacune centro-osseuse élargissant et soufflant l’os +/- associée à une
réaction périostée souvent purilamellaire
Elle est rare et touche surtout l’enfant
Les petits os des mains et des pieds constituent son siège électif
Parasitaire: L’hydatidose
Elle touche surtout le rachis
Mycosique:rare
Il est important de savoir que dans certains cas à côté des radiographies standards , les autres moyens d’imagerie (l’échographie, le scanner ou l’IRM) permettent avant le bilan d’extension de renforcer l’hypothèse diagnostique suspectée sur la radiologie conventionnelle.
Multiples lésions lytiques bien limitées( Ia ou Ib) de l’aile iliaque sans rupture de la corticale ni
réaction périostée paraissant multiloculée par endroit. La TDM abdominale et l’IRM réalisées ont
permis de poser le diagnostic d’hydatidose évoqué devant l’aspect sur la radiographie
conventionnelle et l’origine géographique de la patiente (ville agricole dans un pays d’endémie
pour l’hydatidose)
La pathologie endocrinienne et métabolique:
L’hyperparathyroïdie: lacune type I a sans réaction
périostée
La goutte: aspect de géode épiphysaire
L’ostéonécrose aseptique
Radiographie du crâne de profil: Multiples lacunes type Ia chez un patient présentant une insuffisance rénale chronique. Il s’agit de tumeurs brunes dans le cadre d’une hyperparathyroïdie secondaire.
Les arthropathies:
Arthrose : géodes d’hyperpression (hanche, genou ++)
Polyarthrite rhumatoïde: géodes épiphysaires
Sarcoïdose: très rare lacune centro-osseuse des petits os des
mains et des pieds
Pathologie synoviale:
synovite villonodulaire : lacune épiphysaire
Lacune d’étiologie inconnue:
La maladie de Paget lacune circonscrite (crâne et
fémur)
La dysplasie fibreuse
L’approche diagnostique aboutit, en général, à
trois situations:
– la lésion est bénigne
– la lésion est maligne
– la lésion est incertaine
B-2ème étape: confirmation
histologique, bilan d’extension,
traitement
La lésion est bénigne: Il s’agit soit :
– d’une lésion pour laquelle il faut éviter la biopsie les
« leave me alone lesion » ou d’une lésion qui
nécessite une surveillance radioclinique simple ;
– d’une lésion dont il faut confirmer le diagnostic par
biopsie ;
– d’une lésion pour laquelle il faut réaliser un traitement
(injection médicamenteuse, traitement percutané,
curetage +/-adjuvant, excision en bloc...).
La lésion est maligne:
Il faut, pratiquer un bilan complet qui sera :
– locorégional :clichés simples et exploration complète par IRM
– général: scintigraphie osseuse, radiographie et TDM
pulmonaires.
L’analyse soigneuse de la tumeur par l’IRM permet de choisir
le territoire qui doit être biopsié.
La nature de la lésion est incertaine:
Il reste souvent difficile de faire la différence entre une lésion
bénigne et maligne: la biopsie est alors impérative.
Il faut soigneusement explorer ces patients avec tous les moyens
et ne réaliser la biopsie qu’après, sans la retarder :
– pour que celle-ci soit mieux dirigée ;
– pour qu’elle ne modifie pas la sémiologie.
L’approche diagnostique aboutit à trois situations
BENIGNE MALIGNE Nature incertaine
BENIGNE
« Leave me alone lesion »
=> STOP
Kyste simple
Fibrome non ossifiant
Exostose
Chondrome
Dysplasie fibreuse
Ostéome
Traitement
Biopsie
MALIGNE
Bilan d’extension - loco régionale: IRM - générale: TDM, scintigraphie
BIOPSIE
NATURE INCERTAINE TDM / IRM BIOPSIE
CONCLUSION • Une fois le diagnostic de lacune osseuse posé, deux analyses
complémentaires doivent se faire: une analyse de la sémiologie
radiologique de la lésion et une analyse des critères épidémiologiques
et clinico biologiques.
• Au terme de ces deux analyses (sémiologique radiologique et
synthétique) on retiendra les éléments clés qui permettront d’orienter
la gamme diagnostique:
Lacune de type IA/IB/IC,II ou III de Lodwick
D’allure lentement, rapidement évolutive ou potentiel évolutif incertain
Chez un homme ou une femme
Âgé(e) de …
Associée à …clinique+ biologie
Évoquant en 1er … gamme diagnostique
Cas clinique
Un patient de 60ans , sans antécédents médicaux notables consulte pour des douleurs du genou gauche.
Une radiographie conventionnelle du genou, avec deux incidences de face et de profil, est réalisée, complétée par une IRM du genou.
Radiographie du genou gauche de face et de profil mettant en évidence une ostéolyse
géographique aux limites nettes sans condensation périphérique type Ib de Lodwick, excentrée,
située au niveau de l’épiphyse proximale du tibia.
Il n’existe pas de matrice osseuse ou cartilagineuse en son sein
La corticale est rompue par endroit.
Il n’existe pas de réaction périostée associée.
1)Interpréter les
examens réalisés:
B
C
Cet examen met en évidence un processus de l’extrémité supérieure du tibia de signal hétérogène: en
hyposignal T1 et T2 hétérogènes, ménageant quelques logettes liquidiennes. Il se rehausse intensément
après injection de gadolinium. Ce processus est épiphyso métaphysaire , excentré. Il s’accompagne d’une
rupture de la corticale et d’un envahissement des parties molles et de la tête fibulaire. En haut, il envahit
par endroit l’os sous chondral arrivant au contact du cartilage et du ménisque externe . L’articulation
fémoro patellaire est respectée. Il s’y associe un œdème périlésionnel . Le muscle poplité présente un
hypersignal en rapport avec son envahissement.
Une IRM du genou a été réalisée: Coupes transversales en pondération T1(A), T2 (B), et T 1
Fat Sat gado (C ). Coupes coronale et sagittale en T1 Fat Sat Gado (D)
A
D
L’IRM confirme la présence du processus tumoral osseux épiphyso métaphysaire supérieur du tibia. Il mesure 6cm de grand axe, envahit les parties molles et l’épiphyse fibulaire en regard.
2) Quels sont les diagnostics à évoquer en premier
compte tenu de l’aspect radiologique , de l’âge et de la
localisation?
-Après la fermeture du cartilage de conjugaison les
tumeurs épiphysaires à évoquer en premier sont:
Les métastases, les TCG et les chondrosarcome à
cellules claires.
Dans ce cas, l’aspect radiologique (absence de matrice
cartilagineuse) n’est pas en faveur d’un
chondrosarcome.
-Ainsi, deux diagnostics sont à évoquer en premier :
une tumeur à cellules géantes agressive ou une
métastase.
-Le diagnostic final confirmé par l’étude
anatomopathologique était une TCG
Références
1. -Approche diagnostique des tumeurs Osseuses. Encyclopédie Médico-Chirurgicale 31-480-A-10
2. -Conduite à tenir devant la découverte d’une tumeur osseuse sur les radiographies: orientation diagnostique, bilan d’extention, suivi post thérapeutique. N Sans. Formation médicale continue. Journées françaises de radiologie 2006
3. -Approche radiologique élémentaire des tumeurs osseuses. Application aux « lésions à laisser tranquilles ». J Malghem. Formation médicale continue. Journées françaises de radiologie 2006
4. Imagerie des tumeurs osseuses. JJ Railhac
5. Radiodiagnostic.Abrégés.JM Tubiana