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Après le feu

Écriture et mise en scèneVincent Fontano

cie Kèr Béton

AvecFlorianne Vilpont

Yann Gael

création 2021coproductions

téat réunion, théâtres du conseildépartemental de la réunion

maison de la culture d’amiens,scène nationale

théâtre du Grand marché,centre dramatique nationale de l’océan indien

soutiens dac de la réunion

réGion réuniondépartement de la réunion

Ville de saint-deniscité des arts de la réunion

théâtre de pierreFonds

Vincent Fontano est artiste associé detéat réunion, théâtres du conseil

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théâtre

Compagnie Kèr BétonVincent Fontano

Après le feu

Durée prévisionnelle : 2hDès 14 ans

ecriture et mise en scène Vincent FONTANO - artiste associé de TÉAT Réunion, Théâtres du Conseil Départemental de La RéunionAvec Floriane Vilpon, Yann GaelMusique Jako Maro, Mélanie Badal , Célia BoudotIntervenants chorégraphiques Yun Chanerégisseur Emmanuel RieussecCréation vidéo Pixel Dealer

Production Compagnie Kèr BétonCoproduction / TÉAT Réunion, Théâtres du Conseil Départemental de La Réunion | Maison de la Culture d’Amiens, scène nationale | Théâtre du Grand Marché, centre dramatique nationale de La RéunionSoutiens Dac de La Réunion | Région Réunion | Département de La Réunion | Ville de Saint-Denis | Cité des Arts de La Réunion | Théâtre de Pierrefonds

Création : Samedi 10 avril à 14h30 au TÉAT Champ Fleuri (Représentation à destination des professionnels)

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Argument Après le feu, après la guerre. Une femme lentement se relève, dépoussière ses vêtements, essuie le sang de son visage. La longue nuit a pris son corps. Maintenant que le silence est revenu. Maintenant que la vie reprend. Dans le journal du pays elle passe une étrange annonce « Vous êtes venu un soir chez moi. J’habite la rue sans pavé, Vous avez découpé à la machette tout ce qui avait un souffle. Je n’ai pas oublié vos yeux. Mon ventre est rond, vous êtes père. Je vous attends. »

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Deux enfants dans la guerre Après la guerre, deux enfants essayent de se reconstruire, la victime et l’assassin. Ils ne sont pas égaux dans la douleur, ni dans la folie. Ils ne sont pas de la même ethnie, mais de la même rage. Le pardon est-t-il possible ? La folie est-elle morte ou simplement en sommeil ? Le monde a-t-il vraiment eu sa ration de corps mort et de sang ?

Après le feu est une plongée en eau profonde. Une plongée en apnée, dans l’horreur. L’horreur d’une des plus grandes tragédies du XXème siècle. Après le feu est ma façon de faire face au monde et mon impuissance, mon incompréhension. Après le feu est mon envie de croire que le mal venu ne reviendra pas. Alors je dis, alors j’écris le pire en espérant qu’il n’advienne jamais. Après tout, chacun ses armes. Je ne parle pas du rwanda, enfin pas que. Il y a quelques années à Majunga j’ai assisté à un lynchage. Cette scène de violence hante encore mes nuits. et si le sang et la rage n’étaient qu’à portée de doigts. C’est qu’à trop se croire à l’abri on se fait surprendre. Quand je vais à Mayotte, je vois de la folie à l’œuvre, des frères prêts à s’entre-tuer. Quand je vais à Madagascar, je vois de la folie à l’œuvre des frères prêts à s’entre-tuer. Quand je vais à Anjouan, je vois de la folie à l’œuvre, des frères prêts à s’entre-tuer. Quand je vais à Maurice je vois de la folie à l’œuvre, des frères prêts à s’entre-tuer. Quand je vais aux Comores, je vois de la folie à l’œuvre, des frères prêts à s’entre-tuer et mon Ile, mon Ile à moi, bien qu’elle semble plus paisible, n’est pas si loin de son désir de sang. Alors je dissèque, je traduis les causes du mal. On dit que le théâtre est un espace sacré, alors je dis que je suis chaman. et je rêve que mes mots, lancés à la cantonade, exorcisent le mal que je vois venir, ou qu’au moins il le ralentisse. Ainsi, cette histoire pourrait commencer ainsi. « Dans les reste d’une ville en feu deux enfants d’égale dignité vont devoir apprendre à vivre avec la folie que le monde offre à dîner. Ils vont devoir vivre avec leurs douleurs et leurs fautes. Vont devoir trouver la force de vivre côte à côte dans le sang versé. Le pardon est à ce prix, après tout ils sont les seuls à pouvoir reconstruire. »

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Un temps d’écriture J’ai une histoire dans la tête, cela ne suffit pas, cela ne suffit jamais. travailler et rechercher est mon lot quotidien. Lire, écouter, entendre, mais cela non plus ne suffit pas. Il me faut confronter mon histoire au réel, au discours vrai. Pour moi la fiction est le moyen de faire entendre le réel. entendre la parole, s’en nourrir et ensuite la donner à entendre. Mais là encore, cela ne suffit pas il me faut ensuite me nourrir d’images, d’odeurs, de sons. Sentir la poussière. Puis, vient le temps de la recherche au plateau. Sur scène, l’écriture se fait avec les comédiens. Le temps de recherche se fait en direct dans un échange plateau-texte.

Esthétique Figurer, les débits, le reste d’émeute. tout a brûlé, reste le fer qui n’a pas fondu. J’aime l’idée que les personnages sortent d’un débris. D’une voiture renversée qui a survécu. La voiture immobile comme symbole d’un départ impossible. D’une maison qui tient mais jusqu’à quand.

Costume Comment est-t-on habillé après la folie, que nous reste-t-il des beaux jours ?Si l’habit est la dignité comment est-on habillé après la fin des hommes et des femmes. Comment est-on habillé après le sang, les larmes et la poussière. Comment est-on habillé quand on est plus sûr d’être un homme, une femme ? Comment est-on habillé quand le feu de la folie peut reprendre ?

Son Du blues, il faudra du blues, ou du maloya pour porter cette histoire, un fond sonore fait de larme, de regret et de sanglot qui guérissent.

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Extrait Acte 2 L’annonce elle dit : Un jour, ils ont repeint les murs, lavé les rues. Un jour comme ça, ils ont gratté les murs, enlevé le plomb qui s’y était accroché, lavé à grandes eaux les tâches de sang et repeint. et la musique, la musique timidement est revenue, lentement sur quelques radios, entrecoupée de parole lente le jour, puis la nuit, pleinement la nuit dans des couleurs criardes et enveloppée de vapeur de bière. Ils ont repeint les murs et la ville est devenue belle, comme neuve, ils ont redressé les bancs renversés et un jour, et un jour les églises ont réouvert leurs portes, il y avait des gens pour s’asseoir. Les églises ont réouvert leurs portes débarrassées des cadavres qui emplissaient leurs ventres, l’odeur de l’encens ayant mangé celle de la charogne. et les pasteurs, les pasteurs ont repris leurs prêches et les louanges ont couru la ville. Ils ont prié pour les morts et pour les vivants, pour les demi-corps qui restent. Ils ont prié et louangé pour les innocents et les fauves, ils ont loué le jour nouveau et celui à naître, ils ont louangé pleins de sueur et de larmes. et puis et puis Ils ont décrété la fin de la fièvre, la fin des grincements de dents et la fin des tremblements de doigts. La fin des hauts cris de désespoir et des murmures de fond de gorge. et puis et puis Il eut cette injonction à vivre, cette foutue injection à vivre Ils ont dit : il y a de l’indécence à ne pas vouloir vivre quand on a survécu. Silence. Moi je dis qu’il y a de l’indécence à survivre à tout. Moi je ne voulais pas. Moi je ne voulais pas voir le jour nouveau, je le jure, le cadavre de mon père sur le ventre je n’ai pas voulu voir le jour nouveau, la tête de ma mère près de ma bouche, je n’ai pas voulu voir le jour nouveau. Mais j’entends les louanges qui hurlent de part en part des murs de l’église, à courir les rues et les vents porteurs « Dieu à un plan pour toi » qu’ils disent. Dieu a un plan pour toi. Je dis, je dis Dieu est une petite ordure sans courage ni morale. Je dis Dieu est une petite salope qui se donne bonne conscience en ne laissant pas tuer tout le monde. Je dis que quand on tue, il faut tout tuer.

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Actions culturelles et pédagogiques La rencontre avec le public est essentielle dans le projet de la Compagnie Kèr Béton, sensible à la question de la tragédie au théâtre. Nous savons que la représentation est une opportunité au dialogue, à la rencontre, à l’échange.Le théâtre devient peu à peu une agora.Bien sûr, la rencontre peut se faire avant ou après la représentation. La sensibilisation au discours porté sur scène est cependant importante.Ainsi nous n’hésitons pas à aller à la rencontre de public cible comme les scolaires ou les associations ou le public plus large. Pour se faire nous avons élaboré plusieurs modalités de médiation nous permettant de multiplier ces rencontres.

1) LE BORD DE SCÈNEAprès la représentation, les comédiens et le metteur en scène, restent en scène pour échanger avec le public. Dans ce temps de rencontre est souvent évoqué la démarche d’auteur, l’enjeu de la pièce, le travail des comédiens, le ressenti sur le travail proposé.

2) ATELIER INITIATION THÉÂTRE - Ouvrage de référence : l’espace vide de Peter Brook.Il s’agit d’un atelier où nous proposons une première approche pratique du théâtre, de ses outils, de ses clefs pour permettre aux participants d’avoir un regard plus averti sur la pièce. Dans cette formule est abordée les notions d’espace scénique, de dramaturgie, et de jeux du comédien de théâtre.

3) L’ATELIER D’ÉCRITURE - Ouvrage de référence : l’écriture dramatique selon Michel Vinaver.L’atelier s’adresse souvent à un public ayant déjà une pratique théâtrale, soit en lecture, soit en spectateur, soit dans une pratique amateur. Il s’agit alors pour la compagnie de proposer au public des outils propres au metteur en scène et auteur Vincent Fontano. Outils qu’il utilise pour l’écriture de ses œuvres. Il s’agit d’inscrire les participants dans une pratique et dans l’enjeu de l’écriture d’une tragédie.Ces ateliers abordent les enjeux de l’écriture particulière de théâtre, celle du corps au plateau, de la construction de personnage et de la structure d’un texte.

4) LA RENCONTRE THÉÂTRALE - Ouvrage de référence : un extrait de la pièce.Il s’agit d’un échange avec l’auteur de la pièce autour de l’écriture et des enjeux de la pièce. Après une lecture d’extrait de la pièce, un échange s’installe entre l’auteur et les participants. Il s’agit avant tout de présenter la pièce, de parler de ses intentions, d’en dénouer les aspérités. Il s’agit de rendre actif le participant lors de la rencontre avec l’œuvre en lui offrant un premier contact privilégié.

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Compagnie Kèr BétonKisa nou lé ? La Compagnie Kèr Béton est née en 2005 dans un cadre universitaire réunionnais. elle a pour but de mettre en avant les nouvelles écritures théâtrales réunionnaises et leurs mises en scènes. Métissage des arts, touche à tout ludique et créativité individuelle mis dans le grand sac du théâtre contemporain sont l’exigence de la Compagnie Kèr Béton. La relecture des mythes occidentaux et orientaux amène la compagnie à interroger son île pour mieux questionner le monde.

Kosa nou fé ? en 2005, la compagnie présente sa première création : Kat èr granmatin. en 2007, elle retourne sur les planches avec In romans, comme Un retour au pays natal, pièce qui questionne l’identité et l’expatriation. en 2011, par la plume de Vincent Fontano, la compagnie affirme sa démarche artistique en créant SyinZonn, la première partie d’un triptyque sur la terreur. Programmée plusieurs fois au Festival tourné Viré à Saint- Benoît en 2011, la pièce a reçu un accueil positif du public. en avril 2013, en co-production avec le théâtre Les Bambous, la compagnie sort le deuxième volet du triptyque, intitulé Tanbour, la soumission. Avec cette nouvelle pièce, la compagnie reçoit les honneurs de la presse locale et s’incrit désormais dans le paysage du théâtre réunionnais. Le travaille avec le théâtre Les Bambous continu. en 2015, la compagnie crée en lien avec Madagascar et l’Alliance Française de Diego le spectacle O bord de la Nuit qui fera une tournée dans l’Océan Indien. en 2016, la compagnie clôture son triptyque avec le spectacle Galé co-produit par le théâtre Les Bambous. en 2018, Vincent Fontano devient artiste associé aux téAt réunion, théâtres départementaux de La réunion et créer la pièce Loin des Hommes. Il nous revient cette année avec sa nouvelle création Après le feu.

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Je n’avais pour moi qu’une grand-mère ancre qui me portait par le col. Une grand-mère qui ne s’exprimait qu’en paraboles, le reste du temps taiseuse. Moi qui n’avais rien, elle m’a fabriqué un héritage fait de souvenirs invérifiables et de mots trop petits pour n’avoir qu’une seule définition. Un oncle premier bachelier noir de l’île, un grand-père premier ingénieur marron et un arrière-grand-père artiste, enfin, faussaire, qui a fini à Cayenne. Narquoise, ma grand-mère me demandait : « toi, tu feras quoi ? ». Un jour, je lui ai répondu que moi, je serai celui qui raconterai leurs histoires à elle et aux autres. Ma grand-mère sourit et me répondit qu’elle reconnaissait bien là ma paresse. Promesse tenue, j’écris. Ne vous étonnez donc pas de cette malfaçon dans mon langage. Je porte mes morts dans mes doigts. Ils ne sont pas dociles.

Fontano Vincentauteur

Je suis née une nuit sans vent, fils de personne.

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CONTACTSAssociation Kèr Béton – Vincent FontanoCOMPAGNIE KÈR BÉTON 91 rue du Bois de Nèfles,résidence Sakatia, Apt B5597400 Saint-Denis, La réunion

N°siret 478 564 859 000 47 / APe 9001ZLicences n° 2-1082367 et n°3-1082368

Vincent Fontano - Metteur en scène+262 (0)692 66 17 94fontanovincent@gmail.comcompagniekerbeton@gmail.com