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________ Rapport de recherche _________

This report is also available in English. Should a copy be required, it can be obtained from the Research Branch, Correctional Service of Canada, 340 Laurier Ave. West, Ottawa, Ontario K1A 0P9. Le présent rapport est également disponible en anglais. Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, veuillez vous adresser à la Direction de la recherche, Service correctionnel du Canada, 340, avenue Laurier Ouest, Ottawa (Ontario) K1A 0P9.

2012 Nº R-268

Délinquants purgeant une peine de ressort fédéral atteints de troubles mentaux : résultats

correctionnels et intervention correctionnelle

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Délinquants purgeant une peine de ressort fédéral atteints de troubles mentaux :

résultats correctionnels et intervention correctionnelle

Lynn A. Stewart

Geoff Wilton

et

Colette Cousineau

Service correctionnel du Canada

Mai 2012

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Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier les personnes suivantes de leur contribution au projet : Michael Martin, Mary-Ann MacSwain, Ashley Wamboldt, Lindy Affleck, Shannon Dorken, Steve Varrette, Colette Cousineau, Andrea Moser et Shanna Farrell-MacDonald. Nous aimerions également remercier Dianne Zakaria pour ses conseils en matière d’analyse de données, ainsi que Jenelle Power et Brian Grant pour leurs commentaires sur les premières ébauches du rapport. Un grand merci également à Terry Nicholaichuk et à Alard Malek pour avoir mis à notre disposition les ensembles de données qui sont le fondement sur lequel s’appuie la présente étude.

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Résumé

Mots clés : La santé mentale des détenus, les résultats correctionnels, troubles mentaux. Les délinquants atteints de troubles mentaux (DTM) graves représentent un pourcentage important de la population de délinquants. Ce groupe constitue un défi pour les administrateurs des services correctionnels qui ont la responsabilité d’assurer la prestation de services spécialisés, dont beaucoup auront besoin. Les données portant sur l’incidence des troubles mentaux sur les résultats correctionnels sont peu concluantes. Une étude antérieure sur les délinquants sous responsabilité fédérale au Canada avait permis de constater que les DTM avaient obtenu en réalité de meilleurs résultats correctionnels que le groupe témoin. Malgré cela, ils avaient fait l’objet d’une intervention correctionnelle plus prudente en ce qui concerne leur surveillance et leur gestion après la mise en liberté, comme en témoignait un pourcentage plus faible de DTM s’étant vu accorder une libération discrétionnaire et un pourcentage plus élevé de DTM dont la mise en liberté avait été révoquée pour cause de manquement aux conditions de la libération conditionnelle. La présente étude a permis de mettre à jour de cette recherche grâce à la comparaison des profils et des résultats de délinquants atteints de troubles mentaux et de délinquants qui ne le sont pas. Les résultats de la présente étude ont démontré que les DTM présentaient un risque lié aux antécédents criminels et des niveaux de besoins liés aux facteurs criminogènes plus élevés. En outre, leurs taux de toxicomanie, tant pour les drogues que pour l’alcool, étaient nettement supérieurs à ceux du groupe témoin. Toutefois, deux facteurs importants liés au comportement criminel se sont révélés moins prépondérants chez ces délinquants; ils étaient moins susceptibles d’obtenir des cotes allant de modéré à élevé dans les domaines des fréquentations criminelles et des attitudes antisociales. Les DTM étaient plus susceptibles de purger une peine pour délits avec violence, sans pour autant qu’il s’agisse d’une peine pour homicide. Leurs icrimes avec violence consistaient en des vols qualifiés, des voies de fait et des agressions sexuelles. Ils semblaient plus isolés sur le plan social que les délinquants non atteints de troubles mentaux et étaient moins nombreux à être mariés ou à vivre en union de fait. Des facteurs représentatifs de la surveillance correctionnelle des DTM sous la responsabilité du Service correctionnel du Canada (SCC) ont indiqué que ces derniers étaient plus susceptibles d’être placés dans un établissement à sécurité maximale et moins de l’être dans un établissement à sécurité minimale, même si les résultats qu’ils avaient obtenus sur l’Échelle de classement par niveau de sécurité ne divergeaient pas de ceux obtenus par les délinquants non atteints de troubles mentaux. Ils étaient moins nombreux à se voir accorder une mise en liberté discrétionnaire sous la forme d’une semi-liberté et plus nombreux à être libérés à la date de leur libération d’office. Malgré leurs problèmes psychologiques, 61 % des DTM inclus dans l’étude avaient suivi un programme correctionnel, soit un taux qui n’était que légèrement inférieur à celui des délinquants n’ayant pas de troubles mentaux. Les résultats enregistrés pour les DTM étaient inférieurs à ceux des délinquants non atteints de troubles mentaux, à la fois en établissement et dans la collectivité. Les DTM faisaient l’objet

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d’un plus grand nombre d’accusations d’infractions disciplinaires à la fois mineures et graves, ainsi que de placements en isolement sollicité et non sollicité. Après la mise en liberté, les DTM obtenaient des résultats nettement inférieurs, quoique ce modèle ne fût pas valable pour les délinquants autochtones atteints de troubles mentaux. Les DTM étaient plus susceptibles d’être condamnés de nouveau après leur mise en liberté même si l’on tenait compte du risque lié aux antécédents criminels et des niveaux de besoins liés aux facteurs criminogènes, ainsi que de l’âge et des problèmes de toxicomanie. Les troubles mentaux, la toxicomanie et les attitudes criminelles étaient les facteurs expliquant le mieux les résultats postlibératoires. Le faible nombre de DTM dans la présente étude n’a pas permis d’examiner rigoureusement la contribution relative des types de diagnostic aux résultats.

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Table des matières

Remerciements........................................................................................................................... ii Résumé ..................................................................................................................................... iii Liste des tableaux ...................................................................................................................... vi Liste des figures ....................................................................................................................... vii Introduction ................................................................................................................................1

Méthode ......................................................................................................................................7

Participants .............................................................................................................................7

Mesures ................................................................................................................................. 10

Procédure .............................................................................................................................. 12

Résultats ................................................................................................................................... 14

Intervention correctionnelle ................................................................................................... 19

Résultats des délinquants ....................................................................................................... 21

Comportement en établissement. ....................................................................................... 22

Analyse ..................................................................................................................................... 30

Conclusions ........................................................................................................................... 33

Bibliographie ............................................................................................................................ 34

Annexe A : Manuel de codage pour le suivi des diagnostics des délinquants atteints de troubles mentaux .................................................................................................................................... 37

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Liste des tableaux

Tableau 1 Types de troubles de santé mentale au sein de l’échantillon selon le sexe, n = 202......9

Tableau 2 Proportions des délinquants dans l’ensemble des données du CRRE atteints de troubles mentaux graves. ................................................................................................... 10

Tableau 4 Profils des facteurs criminogènes et du risque lié aux antécédents criminels des délinquants selon l’état de santé mentale pour l’échantillon complet. ................................ 17

Tableau 5 Profils du risque lié aux antécédents criminels et des facteurs criminogènes des délinquants autochtones selon l’état de santé mentale du groupe. ...................................... 18

Tableau 6 Taux de toxicomanie chez les délinquants atteints et non atteints d’un trouble mental grave. ................................................................................................................................ 19

Tableau 7 ECNS et classement par niveau de sécurité des délinquants, selon le groupe. ........... 20

Tableau 8 Type de mise en liberté selon le groupe de délinquants ............................................. 21

Tableau 9 Délinquants ayant terminé une ou plusieurs affectations à un programme, selon le groupe. .............................................................................................................................. 22

Tableau 10 Modèle complet prédisant la survie à n’importe quel type de nouvelle condamnation. .......................................................................................................................................... 28

Tableau 11 Modèle le plus minimal prédisant la survie à n’importe quel type de nouvelle condamnation

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Liste des figures

Figure 1. Taux et intervalles de confiance à 95 % d’accusations d’infractions disciplinaires graves et mineures par année-personne de délinquants incarcérés pour les délinquants atteints de troubles mentaux et ceux non atteints de troubles mentaux (groupe témoin). ..... 23

Figure 2. Taux avec des intervalles de confiance à 95 % des taux d’admission en isolement par 100 années-personne de délinquants incarcérés, selon le groupe. ...................................... 24

Figure 3. Pourcentage de temps passé en isolement pendant la période d’incarcération, selon le groupe. .............................................................................................................................. 25

Figure 4. Analyse de survie par groupe. ................................................................................... 26

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Introduction

Les taux de prévalence des troubles mentaux graves chez les délinquants varient en

fonction de la définition de trouble mental adoptée, de la période visée et de la population

examinée. Selon les estimations, cette prévalence varie de 15 % (Magaletta, Faust, Daggett et

Camp, 2009) à au moins 80 % (Brink, Doherty et Boer, 2001; Brink, 2005)1. Certains des taux

les plus élevés ont été observés chez les délinquants du système correctionnel fédéral du Canada

(Motiuk et Porpoino, 1991; Brink et coll., 2001). Les délinquants atteints de troubles mentaux

graves peuvent, par conséquent, représenter une proportion importante de la population de

délinquants, constituant ainsi un défi pour les administrateurs des services correctionnels qui ont

la responsabilité d’assurer la prestation de services spécialisés, dont beaucoup auront besoin. De

plus, des données concordantes dans l’ensemble des administrations indiquent que les taux de

troubles mentaux chez les délinquants sont en hausse, encore qu’il soit difficile de définir les

raisons qui pourraient expliquer cette augmentation (Diamond, Wang, Holzer, Thomas et Cruser,

2001). La désinstitutionalisation est un facteur qui a été mis en cause, mais la recherche menée

par Steadman, Monahan, Duffee, Hartstone et Robbins (1984) n’a pas permis de confirmer le

lien entre l’élimination de places pour hospitalisation dans les établissements psychiatriques et la

hausse des taux de troubles mentaux dans les établissements carcéraux au cours de la période

visée par leur étude, qui allait des années 1960 aux années 1980.

Bien que les taux estimés de troubles mentaux chez les délinquants soient souvent élevés,

il est à noter que les troubles mentaux ne sont pas rares, même dans la population générale. La

dernière enquête sur la santé mentale dans les collectivités canadiennes a révélé qu’un Canadien

sur cinq déclarait avoir souffert d’un problème de santé mentale au cours de sa vie (Santé

Canada, 2002). Dans le même ordre d’idées, aux États-Unis, une enquête menée auprès de plus

de 20 000 adultes a permis de conclure que plus de 22 % des répondants avaient été atteints d’un

trouble mental au cours de la dernière année, et ce taux atteignait 28 % en cas de problème de

toxicomanie (Diamond et coll., 2001). À l’échelle mondiale, la dépression est la principale cause

1 Cette estimation tient compte des troubles de la personnalité et de la toxicomanie, et utilise des critères larges et la

prévalence sur toute la vie.

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des années vécues avec une déficience, et les troubles mentaux contribuent davantage à la charge

mondiale de morbidité que tous les cancers combinés (Société pour les troubles de l’humeur du

Canada, 2007).

La compréhension du risque que présentent les DTM est une composante importante de

la mise au point de stratégies efficaces de surveillance et d’intervention correctionnelles. La

surestimation du risque posé par les troubles mentaux peut entraîner la stigmatisation des

personnes atteintes de ces troubles et, par conséquent, le système de justice pénale et le système

correctionnel pourraient se montrer trop punitifs ou, du moins, faire preuve de trop de précaution

dans la façon dont ils traitent ces personnes et la surveillance dont elles font l’objet.

Le consensus sur les dangers relatifs que représentent les personnes atteintes de troubles

mentaux a évolué au cours des 20 dernières années. Malgré les craintes du public à l’égard de la

menace potentielle posée par des personnes atteintes de maladies mentales graves, les experts

tant dans le domaine de la santé mentale que dans celui de la criminologie ont fréquemment

insisté sur le fait que ces personnes ne sont pas plus à risque de commettre des actes de violence

que celles qui ne sont pas atteintes de maladies mentales; en effet, certaines études clés ont

montré que certains types de maladies mentales graves constituaient un facteur protecteur qui,

dans les faits, réduisait la probabilité de violence future (Bonta, Law et Hanson, 1998; Monahan

et coll., 2001; Quinsey, Harris, Rice et Cormier, 2006). Comme il a été mentionné ci-dessus, une

étude ayant suivi un petit groupe de délinquants sous responsabilité fédérale au Canada a permis

de constater que les délinquants atteints de troubles mentaux graves étaient moins susceptibles de

commettre une nouvelle infraction pendant qu’ils étaient sous surveillance dans la collectivité

que les délinquants qui n’étaient pas atteints de troubles mentaux (Porporino et Motiuk, 1994).

Toutefois, le consensus a changé récemment en partie à cause de données cumulatives

recueillies à la suite de plusieurs études internationales à grande échelle. Ces études ont confirmé

que, bien que le nombre absolu de crimes violents commis par des personnes atteintes de

troubles mentaux soit petit (la plupart des estimations font part d’un pourcentage bien inférieur à

10 % [Fazel et Grann, 2006]), il n’en reste pas moins qu’un diagnostic de trouble mental grave

de quelque type que ce soit a pour effet d’augmenter le risque de violence. Une étude menée au

Danemark s’est penchée sur la santé mentale et les résultats correctionnels de 358 180 personnes

tirées d’une cohorte de naissance comprise entre le 1er janvier 1944 et le 31 décembre 1947. Les

chercheurs se sont concentrés sur les résultats de l’échantillon de personnes ayant été

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hospitalisées en raison d’un trouble mental. Ils ont constaté qu’un pourcentage disproportionné

des cas de violence perpétrés par les membres de la cohorte de naissance était attribuable aux

personnes hospitalisées pour un trouble mental grave. Les hommes atteints de psychoses

organiques, ainsi que les hommes et les femmes atteints de schizophrénie, étaient nettement plus

susceptibles de faire l’objet d’une arrestation pour violence criminelle que ne l’étaient les

personnes n’ayant jamais été hospitalisées, même en tenant compte des facteurs

démographiques, de la toxicomanie et des troubles de la personnalité (Brennan, Sarnoff et

Hodgins, 2000). Selon la recherche, la schizophrénie ou certains sous-types de schizophrénie

sont au nombre des troubles mentaux associés à la criminalité et, en particulier, à la violence.

Dans le cadre d’une enquête portant sur des études de recherche visant à estimer la prévalence

des troubles mentaux dans douze pays, Fazel et Danesh (2002) ont constaté qu’il y avait dix fois

plus de cas de schizophrénie dans les établissements carcéraux que ce que les probabilités

permettaient d’anticiper. Des chercheurs en Suède, qui ont suivi à partir d’un registre policier des

patients atteints de schizophrénie pendant une période allant jusqu’à 15 ans, ont constaté que ces

personnes étaient quatre fois plus susceptibles de commettre un crime violent que les personnes

issues de la population générale (Lindqvist et Allebeck, 1990). Une autre étude menée en

Angleterre a comparé le taux de condamnation criminelle se rapportant à 538 nouveaux cas de

personnes ayant reçu un diagnostic de schizophrénie avec celui de personnes atteintes de troubles

psychiatriques non psychotiques de même âge et sexe (Wessely, Castle, Douglas et Taylor,

1994). Les chercheurs ont constaté que les femmes atteintes de schizophrénie présentaient un

risque accru d’avoir un casier judiciaire, tandis que chez les hommes, ce risque ne s’appliquait

qu’aux cas de condamnations pour infraction violente. Les patients de sexe masculin atteints de

schizophrénie étaient deux fois plus susceptibles que les hommes atteints d’autres troubles

mentaux de faire l’objet d’une condamnation pour infraction violente. Une étude menée en

Australie (Mullen, Burgess, Wallace, Palmer et Ruschena, 2000) a examiné les résultats de deux

groupes de patients atteints de schizophrénie : un groupe admis avant la désinstitutionalisation

massive et l’autre, après. En comparant les résultats de ces deux groupes à ceux du groupe

témoin issu de la population générale, on a constaté que les deux groupes étaient beaucoup plus

susceptibles d’avoir fait l’objet d’une condamnation pour toutes les catégories de délits

criminels, à l’exception des crimes sexuels. Un nombre disproportionné de délits avaient été

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perpétrés par des personnes atteintes de schizophrénie et d’un problème de toxicomanie

concomitant.

La recherche a produit des résultats contradictoires en ce qui concerne l’incidence de la

toxicomanie sur l’augmentation du risque d’infraction criminelle en général chez les personnes

atteintes de troubles mentaux, mais des données plus récentes indiquent qu’elle constitue un

facteur important qui explique la délinquance violente au sein de cette population. Dans

l’importante étude sur l’évaluation du risque de MacArthur, qui explorait les relations entre la

criminalité, la violence et les troubles mentaux, les auteurs ont constaté que la toxicomanie et les

troubles de la personnalité (en particulier les antécédents criminels liés à la psychopathie) étaient

les facteurs les plus déterminants contribuant au risque de violence dans cette population

(Monahan et coll., 2001). Une étude à grande échelle portant sur un échantillon de

10 059 adultes résidant sur les sites des zones de recrutement aux fins des enquêtes

épidémiologiques des États-Unis (Eaton et Kessler, 1985) a constaté que, en présence d’un

diagnostic de schizophrénie, la probabilité de violence chez les personnes augmentait à 8 % par

rapport à 2 % chez les autres n’ayant pas reçu ce diagnostic. La comorbidité de la maladie et de

la toxicomanie fait augmenter à 30 % le pourcentage des adultes commettant des actes de

violence. Une précédente méta analyse réalisée par Bonta et coll. (1998) a également permis de

constater que les troubles de la personnalité antisociale, les antécédents criminels et la

toxicomanie étaient au nombre des facteurs clés contribuant au risque de récidive avec violence

chez les DTM. Les auteurs ont conclu que les facteurs de risque de récidive criminelle et de

récidive avec violence chez les DTM étaient les mêmes que chez les délinquants non atteints de

troubles mentaux; à savoir, les facteurs se rapportant à l’importance des antécédents criminels, à

la personnalité antisociale, à la toxicomanie, au chômage et au dysfonctionnement familial.

L’étude menée par Bonta et coll. n’a pas permis de conclure que la présence d’un diagnostic de

trouble mental améliorait le degré d’exactitude de la prédiction du risque chez les délinquants.

Tengström, Hodgins, Grann, Långström et Kullgren (2004) ont relevé que la psychopathie était

le principal facteur de risque laissant anticiper la délinquance avec violence parmi leurs

échantillons, et non les troubles mentaux en général ou la toxicomanie. En effet, parmi leur

échantillon de 78 hommes pour lesquels un diagnostic primaire de psychopathie avait été établi

et de 202 hommes ayant fait l’objet d’un diagnostic de schizophrénie et présentant des scores

élevés de psychopathie, ceux ayant des problèmes de toxicomanie n’ont pas obtenu des résultats

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inférieurs. Les délinquants non atteints de troubles mentaux et faisant l’objet d’un diagnostic de

psychopathie étaient ceux ayant commis le plus grand nombre d’infractions par an par rapport à

tous les groupes de délinquants.

Les disparités observées dans l’estimation du risque criminel ou du risque de violence

représenté par la présence d’un trouble mental peuvent être attribuables en partie aux preuves de

plus en plus nombreuses que les personnes atteintes de troubles mentaux appartiennent à deux

groupes principaux : les DTM qui n’ont aucun antécédent de comportement antisocial ou de

criminalité avant le déclenchement d’une maladie mentale grave et les soi-disant délinquants

précoces qui manifestent des comportements antisociaux dès la petite enfance, lesquels

s’accentuent jusqu’à la délinquance et aboutissent à une criminalité persistante à l’âge adulte

(Hodgins, 2000 Mullen, 2006). On a observé que le trouble de la personnalité antisociale est de 5

à 11 fois plus répandu chez les personnes atteintes de schizophrénie que chez les personnes de

même âge et sexe issues de la population générale (Hodgins, Toupin et Côté, 1996). Les adultes

qui souffrent d’un trouble de la personnalité antisociale et de schizophrénie, comme ceux qui

présentent un trouble de la personnalité antisociale sans schizophrénie, commencent à

consommer des drogues et de l’alcool à un jeune âge et poursuivre leur consommation pendant

l’adolescence et l’âge adulte (Hodgins et Janson, 2002). Les délinquants tardifs, dont les

antécédents criminels commencent après l’établissement de leur diagnostic, peuvent représenter

un risque dans certaines conditions, notamment lorsqu’ils sont sous l’emprise de systèmes

délirants organisés au contenu violent, mais, lorsque les symptômes négatifs de la maladie

prédominent (comme l’isolement social, la dépression), des preuves démontrent qu’ils sont

moins à risque de commettre des délits criminels et des crimes avec violence que ceux ne

présentant pas de trouble.

Les données contradictoires relatives à la contribution à la violence et à la criminalité des

troubles mentaux diagnostiqués et de la toxicomanie peuvent être attribuables aux différentes

méthodes utilisées d’une étude à l’autre, notamment l’échantillon recruté duquel les données ont

été tirées. Si l’on recrute des sujets au sein d’une population de délinquants, dont certains sont

atteints de troubles mentaux, il est probable que l’on constate que l’incidence des facteurs de

risque criminels bien établis qui sont répandus dans les populations de délinquants supplante

l’incidence de la maladie mentale sur la récidive criminelle. Le rapport entre les troubles

mentaux et le risque de comportement criminel et de violence chez les personnes atteintes de

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troubles mentaux dans la population générale peut toutefois être plus important, puisque la

prévalence des troubles de personnalité antisociale et de toxicomanie dans cette population sera

nettement inférieure à celle observée dans les populations carcérales (voir Bonta et coll., 1998).

La présente étude, qui fait suite à une recherche précédente sur les délinquants sous

responsabilité fédérale menée par Porporino et Motiuk (1994), propose un examen des résultats

et des interventions correctionnelles en ce qui concerne les DTM du système correctionnel

fédéral. La présente recherche tire ses sujets d’un échantillon plus vaste de DTM purgeant une

peine de ressort fédéral et compare leurs résultats avec ceux d’un groupe de délinquants non

atteints de ces troubles. Suivant les conclusions de l’étude de 1994, les hypothèses suivantes

seront évaluées : 1) les résultats des DTM dans les établissements ou dans la collectivité ne

seront pas inférieurs à ceux des délinquants n’ayant pas de troubles mentaux, si la cote du risque

découlant des antécédents criminels et les autres variables liées à la récidive sont neutralisées; 2)

un examen de l’intervention correctionnelle dont font l’objet ces délinquants montrera que les

gestionnaires de cas et les membres de la Commission des libérations conditionnelles sont moins

susceptibles de leur accorder une libération discrétionnaire et plus susceptibles de leur imposer

des conditions de mise en liberté et de les sanctionner pour manquements à ces conditions après

leur mise en liberté dans la collectivité.

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Méthode

Participants

L’échantillon total du groupe des DTM et du groupe témoin de délinquants non atteints

de troubles mentaux consistait en 753 délinquants et 43 délinquantes issus de deux sous

échantillons. Quatre cent soixante-trois délinquants provenaient des admissions consécutives au

Centre régional de réception et d’évaluation (CRRE)2 de la région du Pacifique d’octobre 2006 et

à décembre 2007 et 355 provenaient de délinquants inclus dans l’évaluation initiale de

l’Initiative sur la santé mentale dans la collectivité (ISMC). Ceux visés par l’ISMC répondaient

aux critères d’un trouble mental de l’Axe I ou d’un trouble de l’Axe II, et présentaient une

altération significative de leur fonctionnement due à leurs diagnostics. Parmi ces deux

échantillons, un total de 202 délinquants atteints de troubles mentaux graves confirmés

(comprenant au moins un des éléments suivants : dépression majeure, trouble bipolaire,

schizophrénie, autres troubles psychotiques et troubles anxieux) ont été inclus dans notre

échantillon. Parmi ceux-ci, 32 délinquants avaient deux diagnostics ou plus de troubles mentaux

graves. Les diagnostics utilisés pour les échantillons de l’ISMC et du CRRE ont été dérivés de la

même procédure de codification décrite à l’Annexe A. Cinq-cent quatre-vingt-quatorze

délinquants dont les dossiers ne comportaient aucune indication qu’ils avaient déjà reçu un

diagnostic de trouble de santé mentale comme défini dans la présente étude formaient le groupe

témoin. Les diagnostics de trouble de la personnalité, de lésions cérébrales ou de

dysfonctionnement cérébral organique, de troubles du développement ou de déficiences

intellectuelles ou de dysthymie n’ont pas été inclus dans la définition de trouble mental grave

utilisée dans le cadre de la présente étude. Les délinquants ayant fait l’objet de ce type de

diagnostics, à l’exception du trouble de la personnalité antisociale (TPA), n’ont pas été inclus

dans le groupe des DTM ou le groupe témoin, sauf si un des troubles mentaux graves au sens de

l’étude avait également été diagnostiqué chez ces délinquants. Par conséquent, des délinquants

atteints du trouble de la personnalité antisociale ou ayant des problèmes de toxicomanie ont pu

2 Le Centre régional de réception et d’évaluation est l’endroit où tous les délinquants qui sont admis au SCC dans la région du Pacifique subissent une évaluation initiale complète. Une étude précédente portant sur cet échantillon a démontré que ces délinquants ne différaient pas de façon importante de la population de délinquants fédérale dans son ensemble (Stewart et coll., 2011).

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être inclus autant dans le groupe des DTM que dans le groupe témoin3.

Comme les délinquantes ne sont pas admises au CRRE, la proportion de délinquantes

dans le groupe des DTM était plus grande que dans le groupe témoin. Le groupe des DTM

comptait 17 délinquantes, soit 8,4 % de cet échantillon. Il y avait 26 délinquantes dans le groupe

témoin, formant 4,4 % de l’échantillon. Une tentative a été faite pour augmenter le nombre de

délinquantes dans le groupe témoin par l’examen des dossiers, mais il n’y avait aucune autre

délinquante qui répondait aux critères du groupe non atteint de troubles mentaux.

Le tableau 1 présente la répartition selon le type de diagnostic des 202 délinquants inclus

dans l’étude qui ont fait l’objet d’un diagnostic de trouble mental. Les pourcentages représentent

le pourcentage de délinquants ayant reçu un diagnostic particulier; certains délinquants ont fait

l’objet de multiples diagnostics. Chez les hommes, un nombre plus ou moins égal de délinquants

étaient atteints de dépression, de trouble bipolaire, de troubles anxieux et de

schizophrénie/psychose. Chez les femmes, un nombre égal de délinquantes avaient fait l’objet

d’un diagnostic de dépression, de trouble bipolaire et de troubles anxieux, même si le faible

nombre de délinquantes dans l’échantillon rend les estimations de ce genre incertaines. On

observe la même ventilation de diagnostics chez les délinquants autochtones que chez les

délinquants non autochtones.

3 Le TPA et le trouble de toxicomanie n’ont pas été utilisés dans les critères d’aiguillage pour l’ISMC, car ces troubles sont répandus dans la population de délinquants sous responsabilité fédérale. Parmi les délinquants du groupe témoin et ceux du groupe des DTM, un nombre important répondraient aux critères de ces troubles. Les besoins des délinquants atteints de ces troubles sont satisfaits par les programmes correctionnels, plutôt que par les services de santé mentale.

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Tableau 1 Types de troubles de santé mentale au sein de l’échantillon selon le sexe, n = 202.

Type de troubles

Hommes

n = 185

Femmes

n = 17

Total

n = 202

% (n) % (n) % (n)

Dépression 26,8 (57) 31,8 (7) 27,2 (64)

Troubles anxieux 25,8 (55) 31,8 (7) 26,4 (62)

Trouble bipolaire 23,9 (51) 31,8 (7) 24,7 (58)

Schizophrénie/trouble

schizophréniforme

19,2 (41) 4,5 (1) 17,9 (42)

Autres troubles psychotiques 4,2 (9) 0 (0) 3,8 (9) Remarque. La fréquence des troubles est supérieure à 202, car certains délinquants étaient atteints de plus d’un trouble. Le nombre de diagnostics était de 235. Les différences dans la proportion des troubles selon le sexe, χ2 (4) = 4,3; p = 0,37; φ = 0,14.

Étant donné que le groupe du CRRE était composé de tous les délinquants qui ont été

admis au SCC dans la région du Pacifique sur une période de 13 mois en vertu de nouveaux

mandats, il est possible d’en dériver une estimation de la prévalence de certains diagnost ics au

sein des délinquants de sexe masculin nouvellement admis. Généralement, les estimations de

prévalence sont calculées sous forme de ratio, en divisant le nombre total de personnes qui

manifestent un trouble (le numérateur) par la population totale à risque, y compris ceux atteints

du trouble (le dénominateur). Les ratios de prévalence varient en fonction de critères temporels

(par exemple, si le trouble est présent à un seul moment dans le temps, sur une période de temps

définie ou à n’importe quel moment dans la vie de la personne). Les ratios de prévalence sont

souvent dénommés « taux » et, aux fins de cette étude, ils reflètent la proportion de délinquants

dont les dossiers indiquent la présence d’un diagnostic de trouble mental (se reporter à Saha,

Chant, Welham et McGrath, 2005) pour une analyse des définitions relatives aux descriptions de

la population). Le tableau 2 répartit l’échantillon du CRRE selon les troubles mentaux graves.

Près de 78 % des délinquants admis sur une période d’un an n’étaient atteints d’aucun problème

de santé mentale, 10 % étaient atteints d’un trouble mental grave au sens de l’étude et 12 %

avaient des problèmes de santé mentale qui ne répondaient pas aux critères de la présente étude.

La comparaison de ces taux à ceux publiés dans les enquêtes sur la santé mentale réalisées auprès

du grand public pose problème, car les critères temporels utilisés dans ces enquêtes et ceux

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employés dans cette étude ne sont pas comparables. Cependant, en utilisant des estimations de

durée de vie (ce qui devrait normalement nous donner les estimations de prévalence les plus

élevées) tirées des études épidémiologiques à grande échelle (Saha et coll., 2005), il semble que

les taux soient plus élevés pour les délinquants du CRRE que pour la population générale en ce

qui concerne le trouble bipolaire (où la prévalence est de 1,0 %, contre 2,7 % au CRRE) et la

schizophrénie (où la prévalence est de 0,1 % contre 1,3 %). Les proportions des types de troubles

dans chaque catégorie ne diffèrent pas entre les délinquants autochtones et non autochtones

atteints de troubles mentaux (χ2 (4) = 2,9; p = 0,57; φ = 0,11).

Tableau 2 Proportions des délinquants dans l’ensemble des données du CRRE atteints de troubles mentaux graves.

Type de trouble

Total des délinquants nouvellement admis au

CRRE

n = 526

% (n)

Tout trouble mental grave 10,1 (53)

Dépression 4,8 (25)

Trouble bipolaire 2,7 (14)

Troubles anxieux 3,8 (20)

Schizophrénie/trouble schizophréniforme 1,3 (7)

Autres troubles psychotiques 1,7 (9)

Autres diagnostics 0,4 (2)

Autres problèmes de santé mentalea 12,0 (63)

Non atteints de troubles mentaux 78,0 (410)

Total 100,0 (526)

Remarque. aCes cas avaient des problèmes de santé mentale, mais qui n’étaient pas suffisamment graves pour satisfaire aux critères de l’étude.

Mesures Les renseignements généraux sur les délinquants ont été extraits de certaines

composantes du Système de gestion des délinquant(e)s (SGD), le registre électronique officiel de

tous les délinquants purgeant une peine de ressort fédéral. Ces renseignements comprenaient des

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données démographiques, des renseignements sur le risque lié aux antécédents criminels et les

profils des facteurs criminogènes, les résultats informatisés du Questionnaire informatisé sur la

toxicomanie (QIT), des renseignements sur la peine, sur les antécédents criminels, sur

l’admission en isolement, sur les programmes correctionnels, sur les accusations d’infractions

disciplinaires et sur la mise en liberté. La composante de l’Instrument de définition et d’analyse

des facteurs dynamiques (IDAFD) de l’Évaluation initiale des délinquants (EID) évalue un large

éventail de facteurs criminogènes regroupés en sept domaines, chaque domaine étant composé de

multiples indicateurs. L’IDAFD génère des cotes du niveau de besoins pour chaque domaine,

ainsi qu’un niveau global des besoins liés aux facteurs criminogènes, soit faible, moyen ou élevé.

L’Échelle révisée d’information statistique sur la récidive (ISR-R1) est un outil actuariel

qui évalue le risque de récidive générale dans les trois années suivant la mise en liberté. Elle

comporte 15 éléments de risque statiques liés à la récidive (par exemple, le nombre d’infractions

précédentes, les types d’infractions, l’âge au moment de la première infraction et l’âge actuel).

Chaque élément est pondéré en fonction de son incidence sur la récidive. Les résultats totaux

donnent une cote numérique de risque global qui indique la probabilité d’une réinsertion sociale

réussie et assigne à chaque délinquant une catégorie, allant de risque très élevé à risque très

faible. L’Évaluation des facteurs statiques (EFS), tirée de l’EID, est une évaluation complète

réalisée auprès de tous les délinquants admis au SCC. Elle fournit des renseignements complets

concernant les facteurs de risque lié aux antécédents criminels de chaque délinquant et donne un

niveau global de risque statique lié aux antécédents criminels, soit faibles, moyens ou élevé. Les

politiques du SCC ne cautionnent pas l’utilisation de l’ISR-R1 auprès des délinquantes ou des

délinquants autochtones. Par conséquent, pour cette étude, l’estimation du risque pour ces

délinquants est tirée de l’évaluation du niveau de risque lié aux antécédents criminels.

L’Échelle de classement par niveau de sécurité (ECNS) se compose de deux sous

échelles qui sont cotées séparément : l’une porte sur l’adaptation à l’établissement et comprend

cinq éléments et l’autre a trait au risque pour la sécurité et comporte sept éléments. La cote de

sécurité est déterminée d’après le total des cotes des sous échelles, selon des valeurs d’inclusion

prédéterminées dans les catégories dites minimale et maximale (Solliciteur général, 1989).

Le QIT est la partie de l’évaluation initiale qui évalue l’ampleur de la toxicomanie et son

incidence sur la délinquance. Cette méthode d’évaluation comprend les résultats de plusieurs

mesures validées de toxicomanie, dont le Questionnaire sur la consommation de drogues de

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20 questions (DAST) (Skinner, 1982) et l’Échelle de dépendance de l’alcool (ADS) (Skinner et

Horn, 1984), ainsi que le Questionnaire sur les problèmes reliés à l’alcool de 15 questions

(PRA)4 et le test de dépistage d’alcoolo-dépendance du Michigan de 25 questions (MAST)

(Selzer, 1981). Le QIT utilise l’ADS, le DAST et le PRA pour établir des scores globaux de

toxicomanie et formuler des recommandations en matière de programmes.

Procédure Les dossiers électroniques (SGD) des délinquants faisant partie de l’échantillon ont été

examinés afin de déterminer si un diagnostic de santé mentale figurait au dossier. Un manuel de

codage a été élaboré pour orienter le processus (se reporter à l’annexe A). Les délinquants dont

les dossiers présentaient une indication selon laquelle ils avaient reçu de la part d’un

professionnel de la santé mentale qualifié un diagnostic de dépression majeure, de trouble

bipolaire, de schizophrénie, de trouble schizophréniforme ou d’autres troubles psychotiques ou

troubles anxieux ont été inclus dans le groupe des délinquants atteints de troubles mentaux. Les

délinquants ayant fait l’objet de diagnostics ambigus (c.-à-d. les cas où les professionnels de la

santé mentale n’ont pas pu se mettre d’accord sur le type ou la présence d’un trouble) n’ont pas

été inclus dans l’étude. L’examen des dossiers de l’évaluation de l’Initiative sur la santé mentale

dans la collectivité a été effectué par un seul chercheur, qui a préparé le manuel de codage. Pour

l’échantillon du CRRE, ce même chercheur a formé une équipe des codeurs. Une évaluation de

la fiabilité inter-évaluateur sur cette partie des fichiers codés a été réalisée. Les résultats ont

indiqué un taux de concordance de 93 % et un kappa de 0,76 (Stewart, Wilton et Malek, 2010).

Les renseignements sur la récidive ont été recueillis à l’aide des fichiers du Centre

d’information de la police canadienne (CIPC). Il s’agit de la base de données complète contenant

les antécédents d’infractions des Canadiens. La date de la première accusation suivant la mise en

liberté, la date de la première accusation entraînant une peine privative de liberté de 20 jours ou

plus, et la date de la première accusation impliquant une infraction avec violence ont été

enregistrées pour chaque délinquant. Les crimes avec violence comprenaient l’homicide,

l’homicide involontaire coupable, les crimes sexuels, les voies de fait et les vols qualifiés.

4 Le PRA a été développé au sein du SCC basé sur le MAST.

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Nous avons comparé le groupe des DTM et le groupe témoin au moyen de statistiques

inférentielles pertinentes, notamment des tests du chi carré et des tests t. Les taux d’année

personne de délinquants (APD) ont été calculés pour tenir compte du temps d’exposition au

risque (c.-à-d. la période d’incarcération ou le laps de temps écoulé depuis la mise en liberté)

pour les incidents incluant les accusations d’infractions disciplinaires, les admissions en

isolement et la récidive après la mise en liberté. Par exemple, le nombre total d’accusations

d’infractions disciplinaires graves dans un groupe a été divisé par le temps total cumulé exprimé

en années d’incarcération du groupe, c’est-à-dire la période durant laquelle les accusations

d’infractions disciplinaires ont pu se produire. Cette valeur peut alors être multipliée par 100

pour donner une estimation du nombre d’accusations d’infractions disciplinaires auquel on

pourrait s’attendre si 100 délinquants similaires au groupe applicable étaient incarcérés pendant

un an. Les calculs d’année-personne prennent en compte la période pendant laquelle les incidents

peuvent se produire. Des analyses de survie, plus précisément des analyses de régression des

risques proportionnels, ont été effectuées afin de déterminer la contribution relative des troubles

mentaux et des autres variables au laps de temps écoulé entre la mise en liberté et la récidive.

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Résultats

Les profils démographiques des délinquants atteints de troubles mentaux et des

délinquants du groupe témoin qui purgeaient leur peine pendant la période visée par l’étude sont

présentés au tableau 3. Il y a beaucoup plus de délinquants de race blanche et de délinquants

autochtones au sein du groupe atteint de troubles mentaux et moins de délinquants d’autres

origines raciales. Les DTM étaient moins susceptibles d’être mariés ou de vivre en union de fait.

Bien qu’ils fussent plus susceptibles de purger une peine pour infraction avec violence, ils

n’étaient pas plus susceptibles d’avoir commis des crimes violents les plus graves telles qu’un

homicide. Ils étaient plus susceptibles d’avoir perpétré des vols qualifiés, des voies de fait et des

agressions sexuelles.

L’âge moyen à l’admission ne différait pas d’un groupe à l’autre, les deux groupes ayant

un âge moyen à l’admission de 35 ans. La durée moyenne des peines d’une durée déterminée ne

différait pas non plus de façon importante d’un groupe à l’autre, puisque la durée de peine

moyenne pour chaque groupe était d’environ 3,5 ans.

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Tableau 3

Profil démographique et criminel des délinquants atteints et non atteints de troubles mentaux.

Variable de profil DTM

(n = 202)

% (n)

Groupe témoin

(n = 594)

% (n)

χ2 Φ

Ethnicité 17,39*** 0,15

Blanc 74,3 (150) 67,5 (401)

Autochtonea 20,3 (41) 14,8 (82)

Noir 1,0 (2) 5,6 (33)

Autres 4,5 (9) 10,1 (60)

État civil 19,3*** 0,16

Marié ou conjoint de fait 27,2 (55) 43,9 (260)

Divorcé, séparé, veuf 13,4 (27) 11,3 (67)

Célibataire 58,9 (119) 43,6 (259)

Inconnu 0,5 (1) 1,2 (7)

Principale infraction à l’origine de l’incarcération

57,26*** 0,27

Homicide ou homicide involontaire coupable

5,6 (12) 7,7 (46)

Vol qualifié 35,6 (72) 20,7 (123)

Voies de fait 14,4 (29) 7,1 (42)

Crimes sexuels 10,9 (22) 7,7 (46)

Autres crimes avec violence 7,9 (16) 6,7 (40)

Infractions relatives aux drogues 2,0 (4) 18,2 (108)

Autres infractions sans violence 23,3 (47) 31,8 (189)

Peine d’une durée indéterminée 2,0 (4) 2,2 (13)

Remarque. DTM = délinquants atteints de troubles mentaux. a Les Autochtones comprennent les Inuits, les Métis et les Premières Nations et les Inuits. * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001.

On pourrait s’attendre à ce que les niveaux de besoins liés aux facteurs criminogènes des

délinquants ayant fait l’objet d’un diagnostic de maladie mentale grave soient plus élevés pour

les facteurs liés à leur fonctionnement psychologique que pour les délinquants n’ayant pas fait

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l’objet de diagnostics, et cela est en effet la tendance observée au tableau 4. Les cotes obtenues

dans le domaine personnel/émotionnel sont plus élevées pour le groupe des DTM. Toutefois, les

cotes relatives aux domaines des fréquentations et des attitudes criminelles sont plus faibles pour

le groupe des DTM. Ce sont deux des domaines de besoins les plus fréquemment cités parmi les

« quatre principaux » facteurs qui contribuent à la criminalité (Andrews et Bonta, 2010). Le

degré de toxicomanie tel qu’évalué par l’EID est plus élevé pour le groupe des DTM, mais

aucune différence n’est observée en ce qui concerne les cotes des domaines du fonctionnement

dans la collectivité et de l’emploi.

Le niveau de risque lié aux antécédents criminels semble indiquer que le groupe

des DTM est considérablement plus à risque que le groupe témoin : 89 %, par rapport à 75 %,

sont considérés comme « à risque élevé ». Lorsque les résultats de l’ISR-R1, un outil actuariel de

risque, sont pris en compte, nous constatons que les scores moyens du groupe des DTM (M = -

2,05; n = 149) sont considérablement plus faibles que ceux du groupe témoin (M = 0,57, n = 455;

t(602) = 2,6; p = 0,009; d de Cohen = 0,26), ce qui indique qu’ils sont plus susceptibles de

commettre un acte criminel dans les trois années suivant leur mise en liberté. Comme le montre

le tableau 4, un plus grand nombre de délinquants atteints de troubles mentaux se classent au sein

de la catégorie à risque très élevé sur l’ISR-R1. Les scores obtenus au moyen de l’ISR-R1

doivent être interprétés avec prudence, car l’échelle n’est pas habituellement utilisée auprès des

délinquants autochtones ou des délinquantes. Seuls 11 des 141 délinquants autochtones avaient

obtenu une cote sur l’ISR-R1 (et aucune des délinquantes).

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Tableau 4 Profils des facteurs criminogènes et du risque lié aux antécédents criminels des délinquants selon l’état de santé mentale pour l’échantillon complet.

Risque/Besoin DTM Groupe témoin Φ

% (n) % (n)

Niveau de besoins liés aux facteurs criminogènes 0,20**

Faible 6,0 (12) 19,7 (116)

Moyen 26,5 (53) 33,9 (200)

Élevé 67,5 (135) 46,4 (274)

Niveau de risque lié aux antécédents criminels 0,15**

Faible 11,0 (22) 24,9 (147)

Moyen 45,5 (91) 39,2 (231)

Élevé 43,5 (87) 35,9 (212)

Niveau – Échelle ISR-R1 0,14*

Risque très faible 21,5 (32) 35,2 (160)

Risque faible 16,8 (25) 12,5 (57)

Risque moyen 20,1 (30) 15,4 (70)

Risque élevé 10,7 (16) 12,3 (56)

Risque très élevé 30,9 (46) 24,6 (112)

Évaluation du domaine

Emploi 59,0 (118) 62,5 (367) 0,01

Personnel/émotionnel 97,0 (194) 86,7 (508) 0,15***

Attitude 56,0 (112) 75,6 (443) 0,19***

Fréquentations 54,5 (109) 78,8 (462) 0,24***

Famille/conjugal 53,0 (106) 45,0 (263) 0,07*

Toxicomanie 83,5 (167) 74,2 (435) 0,10**

Fonctionnement dans la collectivité 46,0 (92) 45,9 (269) < 0,01 Remarque. * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001.

Le tableau suivant présente le risque lié aux antécédents criminels et le profil des facteurs

criminogènes des délinquants autochtones atteints de troubles mentaux. Fait intéressant,

contrairement au groupe non autochtone, les résultats des délinquants autochtones atteints de

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troubles mentaux ne différaient pas grandement de ceux du groupe témoin en ce qui a trait au

niveau de risque lié aux antécédents criminels. Les délinquants autochtones atteints de troubles

mentaux présentaient des besoins liés aux facteurs criminogènes plus faibles que les délinquants

non atteints de troubles mentaux dans les domaines des fréquentations et des attitudes

criminelles, ce qui semble indiquer qu’ils étaient moins criminalisés. Leurs niveaux de besoins

étaient aussi plus faibles dans les domaines de l’emploi et du fonctionnement dans la collectivité.

Tableau 5 Profils du risque lié aux antécédents criminels et des facteurs criminogènes des délinquants autochtones selon l’état de santé mentale du groupe.

Risque/Besoin DTM

(n = 41)

Groupe témoin

(n = 99)

Φ

% (n) % (n)

Niveau de risque lié aux antécédents criminels 0,08

Faible 2,4 (1) 2,9 (4)

Moyen 24,4 (10) 31,3 (31)

Élevé 73,2 (30) 64,7 (64)

Niveau de risque statique général 0,06

Faible 12,2 (5) 9,1 (9)

Moyen 39,0 (16) 44,4 (44)

Élevé 48,8 (20) 46,5 (46)

Évaluation du domaine

Emploi 58,5 (24) 78,8 (78) 0,21*

Personnel/émotionnel 97,6 (40) 96,0 (95) 0,04

Attitude 48,8 (20) 85,9 (85) 0,39***

Fréquentations 56,1 (23) 85,9 (85) 0,32***

Famille/conjugal 63,4 (26) 70,7 (70) 0,07

Toxicomanie 90,2 (37) 92,9 (92) 0,05

Fonctionnement dans la collectivité 43,9 (18) 67,7 (67) 0,22**

Remarque. * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001.

À la lumière des dernières publications sur l’incidence de la toxicomanie sur la qualité de

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vie des personnes atteintes de troubles mentaux et sur leur criminalité, il est pertinent d’effectuer

un examen plus attentif de l’ampleur de la toxicomanie chez ces délinquants. Les données du

QIT sont présentées au tableau 6. Les résultats de l’EID pour le domaine de la toxicomanie et

le QIT indiquent que le groupe des DTM présente des taux considérablement supérieurs de

toxicomanie et d’alcoolisme. Plus de 22 % des DTM avaient obtenu des scores moyens ou élevés

au Questionnaire sur la consommation d’alcool (ADS), soit plus du double de la proportion des

délinquants dans le groupe témoin. De plus, 60,8 % des DTM avaient obtenu des scores moyens

ou élevés au Questionnaire sur la consommation de drogues (DAST), contre 46,5 % des

délinquants du groupe témoin.

Tableau 6 Taux de toxicomanie chez les délinquants atteints et non atteints d’un trouble mental grave.

Échelle du QIT DTM

n = 166

Groupe témoin

n = 549

φ

% (n) % (n)

ADS 0,22**

Aucun 38,6 (64) 58,8 (323)

Faible 39,2 (65) 31,9 (175)

Moyen 10,2 (17) 5,3 (29)

Important 5,4 (9) 2,7 (15)

Élevé 6,6 (11) 1,3 (7)

DAST 0,16*

Aucun 22,9 (38) 30,6 (168)

Faible 16,3 (27) 23,0 (126)

Moyen 28,3 (47) 16,2 (89)

Important 18,1 (30) 20,8 (114)

Élevé 14,5 (24) 9,5 (52)

Remarque. *p < 0,05; **p < 0,01; ***p < 0,001

Intervention correctionnelle

Cote de sécurité. L’ECNS est utilisée lors de l’admission pour évaluer la cote de sécurité

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des délinquants purgeant des peines d’une durée déterminée (les délinquants purgeant une peine

d’emprisonnement à perpétuité sont placés initialement dans un établissement à sécurité

maximale). Cependant, la décision définitive relative au niveau de sécurité peut entraîner une

dérogation au résultat de l’ECNS. Pour l’analyse qui suit, la première décision concernant le

niveau de sécurité pour la peine d’un délinquant a été extraite du SGD. Les résultats présentés

dans le tableau suivant montrent que, bien que les résultats obtenus initialement au moyen de

l’ECNS ne diffèrent pas d’un groupe à l’autre, les délinquants atteints de troubles mentaux

étaient considérablement plus susceptibles d’être placés dans un établissement à sécurité

maximale et moins susceptibles d’être placés dans un établissement à sécurité minimale que les

délinquants du groupe témoin.

Tableau 7 ECNS et classement par niveau de sécurité des délinquants, selon le groupe.

Mesure du classement par niveau de sécurité DTM

% (n)

Groupe témoin

% (n)

φ

Cote de sécurité du délinquant 0,12**

Minimale 18,7 (37) 29,3 (171)

Moyenne 69,7 (138) 63,9 (373)

Maximale 11,6 (23) 6,9 (40)

ECNS 0,05

Minimale 27,2 (47) 32,1 (179)

Moyenne 55,5 (96) 53,8 (300)

Maximale 17,3 (30) 14,2 (79)

Remarque. *p < 0,05; **p < 0,01; ***p < 0,001.

Décision de mise en liberté. Pour les délinquants condamnés à des peines d’une durée

déterminée, la proportion de la peine purgée en incarcération différait considérablement d’un

groupe à l’autre (t(696) = 4,7; p < 0,001; d de Cohen = 0,43). Les DTM avaient tendance à

purger plus de la moitié de leur peine en incarcération (M = 0,55), alors que les délinquants du

groupe témoin purgeaient moins de la moitié de leur peine en incarcération (M = 0,46). Le

tableau 8 présente les décisions de mise en liberté initiales pour les délinquants des deux groupes

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qui ont été libérés au cours de la période visée par l’étude (87,6 % des membres du groupe des

DTM et 88,7 % des membres du groupe témoin). Les membres du groupe des DTM étaient plus

susceptibles d’être libérés d’office et moins susceptibles de se voir octroyer une semi-liberté que

les délinquants du groupe témoin.

Tableau 8 Type de mise en liberté selon le groupe de délinquants

Type de mise en liberté DTM

% (n)

Groupe témoin

% (n)

φ

Semi-liberté 29,4 (52) 44,8 (236) 0,14***

Libération conditionnelle totale 3,4 (6) 4,6 (24) 0,03

Libération d’office 61,6 (109) 46,7 (246) 0,13***

Expiration du mandat 4,0 (7) 1,9 (10) 0,06

Autress 1,7 (3) 2,1 (11) 0,01

Remarque. aComprend : décès; ordonnance de la Cour – autre administration; ordonnance de la Cour – mise en liberté; surveillance de longue durée. * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

Résultats des délinquants

Programmes terminés avec succès. Le tableau 9 présente la proportion de délinquants

dans chaque groupe qui ont terminé un ou plusieurs des programmes correctionnels auxquels ils

ont été affectés. La majorité (60,9 %) du groupe des DTM a achevé au moins un programme

correctionnel. Cette proportion est nettement inférieure à celle des délinquants du groupe témoin

qui ont terminé un programme correctionnel (68,5 %). Les résultats semblent indiquer que les

DTM sont un peu moins susceptibles de terminer une affectation à un programme correctionnel

que les délinquants qui ne sont pas atteints de troubles mentaux. Cela est peut-être attribuable au

taux considérablement plus faible de DTM qui termine un programme dans la collectivité.

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Tableau 9 Délinquants ayant terminé une ou plusieurs affectations à un programme, selon le groupe.

Type de programme DTM

(n = 202)

Groupe témoin

(n = 594)

φ

% (n) % (n)

Programme correctionnel 60,9 (123) 68,5 (407) 0,07*

Toxicomanie 44,6 (90) 45,1 (268) < 0,01

Délinquant sexuel 6,4 (13) 3,5 (21) 0,06

Délinquant violent 5,9 (12) 11,3 (67) 0,08

Violence familiale 5,0 (10) 1,7 (10) 0,09*

Compétences psychosociales 18,3 (37) 16,5 (98) 0,02

Collectivité 6,4 (13) 14,3 (85) 0,10**

Autres 0,5 (1) 0,0 (1) 0,03

Emploia 16,3 (33) 14,7 (87) 0,02

Éducationb 25,7 (52) 27,3 (162) 0,02

Autres programmes 39,6 (80) 28,6 (170) 0,10** Remarque. aLe faible taux d’achèvement des programmes d’emploi ne reflète pas le pourcentage de délinquants qui ont été employés à un moment donné au sein du SCC. bLes délinquants affectés aux programmes d’éducation n’ont peut-être pas eu le temps de terminer le niveau requis de la 12e année avant d’être mis en liberté. Ces cas sont tout de même considérés comme une affectation non terminée. * p < 0,05; ** p < 0,01; *** p < 0,001

Comportement en établissement. Nous avons examiné le comportement des

délinquants atteints de troubles mentaux pendant leur incarcération en comparant les accusations

d’infractions disciplinaires mineures et graves portées à l’égard du groupe des DTM et du groupe

témoin, et les admissions et le temps relatif passé en isolement.

Les infractions disciplinaires mineures sont définies comme tout comportement négatif

ou contre-productif des détenus qui est contraire aux règlements de l’établissement, et peut

inclure le fait d’avoir désobéi aux ordres ou d’avoir été irrespectueux envers le personnel. Les

infractions disciplinaires graves comprennent les manquements aux règles de sécurité, les actes

violents ou dangereux et les manquements aux règles à répétition. Les voies de fait contre un

autre détenu ou contre le personnel et la possession d’objets non autorisés sont des exemples

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d’infractions graves. Afin de tenir compte de la période à risque, nous avons comparé les taux

d’accusation par année-personne de délinquants (APD) incarcérés des deux groupes. Comme le

montre la figure 1, le taux d’accusations d’infractions disciplinaires graves par année incarcérée

était nettement plus élevé pour les DTM (0,66) que pour le groupe témoin (0,42; ratio des taux5 =

1,57; IC à 95% [1,32; 1,88]). De même, le taux d’accusations d’infractions disciplinaires

mineures était considérablement plus élevé pour les DTM (1,57) que pour le groupe témoin

(1,21; ratio des taux = 1,30; IC à 95 % [1,16; 1,45]).

Figure 1. Taux et intervalles de confiance à 95 % d’accusations d’infractions disciplinaires graves et mineures par année-personne de délinquants incarcérés pour les délinquants atteints de troubles mentaux et ceux non atteints de troubles mentaux (groupe témoin).

Bien qu’il n’y ait pas de différence entre le taux d’admission en isolement disciplinaire

du groupe des DTM (3,11 pour 100 APD) et celui du groupe témoin (2,74; ratio des taux = 1,14;

IC à 95 % [0,48; 2,52]), le taux d’admission en isolement sollicité du groupe des DTM (15,25)

5 Un ratio de taux de 1 indiquerait que les taux des deux groupes seraient identiques. Puisque l’intervalle de confiance à 95 % exclut 1, le taux du groupe des DTM est considérablement supérieur à celui du groupe témoin.

0

0.2

0.4

0.6

0.8

1

1.2

1.4

1.6

1.8

2

Graves Mineures

Taux

par

ann

ée-p

erso

nne

de d

élin

quan

ts

inca

rcér

és

DTM Groupe témoin

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était toutefois considérablement plus élevé que celui du groupe témoin (9,13; ratio des taux =

1,67; IC à 95% [1,14; 2,44]). Le taux d’admission en isolement non sollicité du groupe des DTM

(44,20) était également nettement supérieur à celui du groupe témoin (32,33; ratio des taux =

1,37; IC à 95 % [1,10; 1,69]). La proportion de temps passée en isolement au cours de la période

d’incarcération suivait une tendance similaire. Les membres du groupe des DTM avaient passé

une proportion considérablement plus grande de leur peine en isolement non sollicité par rapport

à ceux du groupe témoin (t (702) = 2,91; p = 0,004; d de Cohen = 0,22). La proportion de temps

passée en isolement sollicité (t (702) = 0,91; p = 0,365; d de Cohen = 0,08) ou en isolement

disciplinaire (t (702) = 0,60; p = 0,55; d de Cohen = 0,05) pendant la période d’incarcération ne

différait pas d’un groupe à l’autre. Il convient de noter que cette analyse n’a pas pris en compte

le risque lié aux antécédents criminels et le profil des facteurs criminogènes plus élevés des

délinquants avec une analyse mentale.

Figure 2. Taux et intervalles de confiance à 95 % des admissions en isolement par 100 années-personnes de délinquants incarcérés, selon le groupe.

0

10

20

30

40

50

60

Non sollicité Sollicité Disciplinaire

Taux

par

100

ann

ées-

pers

onne

de

délin

quan

t in

carc

érés

DTM

Groupe témoin

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Figure 3. Pourcentage de temps passé en isolement pendant la période d’incarcération, selon le groupe.

Résultats dans la collectivité. Les dossiers du CIPC contenaient des codes indiquant si

un délinquant avait fait l’objet d’une nouvelle condamnation après la mise en liberté. La fiabilité

inter-évaluateur de l’analyse du CIPC a indiqué une forte correspondance entre les évaluateurs

(kappa = 0,97). En plus de l’information fournie par le CIPC, des données sur les délinquants

jusqu’à la date d’expiration de leur mandat ont été extraites du SGD.

Une analyse de survie a été réalisée pour déterminer si les laps de temps avant une

nouvelle condamnation (tout type confondu) différaient du groupe des DTM au groupe témoin.

Les analyses de survie ultérieures ont utilisé des covariables représentant le niveau de risque lié

aux antécédents criminels, les niveaux de besoins liés aux facteurs criminogènes, l’âge à

l’admission et les cotes des domaines des attitudes et des fréquentations criminelles afin de

déterminer si la différence entre les DTM et les délinquants non atteints de troubles mentaux

persistait lorsque ces facteurs étaient pris en compte. L’analyse de survie prend également en

compte le fait que les périodes moyennes de suivi étaient plus longues pour le groupe des DTM

(M = 662,9 jours) que pour le groupe témoin (M = 531,6; t(702) = 4,08, p < 0,001; d de Cohen =

0,33).

0

0.5

1

1.5

2

2.5

3

3.5

4

Non sollicité Sollicité Disciplinaire

DTM

Groupe témoin

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Avant d’entrer les covariables, les fonctions de survie des DTM et des délinquants du

groupe de comparaison différaient de façon importante, les DTM étant plus susceptibles

d’échouer (χ2 (1) = 6,56; p = 0,01). Ce résultat est présenté à la figure 4. Le rapport des risques

indiquait que les DTM étaient 1,5 fois plus susceptibles d’échouer que les délinquants non

atteints de troubles mentaux.

Figure 4. Analyse de survie par groupe.

Un certain nombre de variables susceptibles d’être liées à la récidive ont été examinées.

Ces variables comprenaient les résultats du DAST (toxicomanie), le niveau des besoins liés aux

facteurs criminogènes, la cote du domaine de l’attitude, l’âge à l’admission, la cote du domaine

des fréquentations, le risque lié aux antécédents criminels et les résultats de l’ADS (alcoolisme).

Le modèle complet comprenant toutes ces covariables, présenté au tableau 10, était significatif

(χ2 (3) = 39,30; p < 0,001), indique que le modèle peut prédire la récidive. Dans le cadre de cette

étude, il est particulièrement intéressant de noter que la variable des TM est significative après la

prise en compte de l’ensemble des covariables. Le rapport de risque de 1,59 pour cette variable

indique que les membres du groupe des DTM étaient plus susceptibles d’être condamnés de

nouveau que ceux du groupe témoin lorsque les autres variables du modèle sont statistiquement

0

0.1

0.2

0.3

0.4

0.5

0.6

0.7

0.8

0.9

1

0 500 1,000 1,500 2,000 2,500 3,000 3,500 4,000 4,500

Prop

ortio

n de

succ

ès a

près

la m

ise e

n lib

erté

Jours suivant la mise en liberté

DTM Groupe témoin

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neutralisées.

Un modèle de survie plus minimal a été élaboré en exécutant une série d’analyses de

survie afin de prédire d’une manière hiérarchique le laps de temps avant une nouvelle

condamnation pour toute accusation. Les covariables autres que les TM ont été ajoutées au

modèle une par une, à commencer par la variable dont la contribution indépendante à la

prédiction était la plus grande. Ces covariables incluaient, dans l’ordre : les résultats du DAST

(toxicomanie), le niveau des besoins liés aux facteurs criminogènes, la cote du domaine de

l’attitude, l’âge à l’admission, la cote du domaine des fréquentations et le risque lié aux

antécédents criminels. Il a été envisagé de tenir compte des résultats de l’ADS (alcoolisme) dans

le modèle, mais comme cette covariable ne permet à elle seule pas de prédire de façon

significative le laps de temps de survie, elle a été supprimée de la liste des covariables. Si une

covariable n’était pas un facteur significatif de prédiction du laps de temps avant une nouvelle

condamnation, elle était retirée de l’équation afin d’obtenir un modèle de prédiction le plus

minimal possible. Lorsque la cote du domaine de l’attitude a été ajoutée au modèle, le niveau des

besoins liés aux facteurs criminogènes ne constituait plus un facteur de prédiction significatif; il

a donc été retiré du modèle. Les autres covariables potentielles ne contribuaient pas de manière

importante au modèle de prédiction. La covariable des TM a ensuite été ajoutée au modèle.

Ainsi, le modèle final incluait les TM, les résultats du DAST et la cote du domaine de l’attitude.

Ce modèle, présenté au Tableau 11, permet de prédire de manière significative la survie pour

tout type de condamnation (χ2 (3) = 38,89; p < 0,001). Chaque variable est significative dans ce

modèle, et on note en particulier que la variable des TM restait significative lorsque l’évaluation

de la toxicomanie et de l’attitude était prise en compte. Le rapport de risque de la variable

des TM était de 1,57. Par conséquent, après avoir pris en compte le degré de toxicomanie

(DAST) et la cote du domaine de l’attitude criminelle, et après avoir examiné la pertinence de

prendre en compte les besoins liés aux facteurs criminogènes (facteurs dynamiques), l’âge à

l’admission, la cote du domaine des fréquentations, le niveau de risque lié aux antécédents

criminels et le degré d’alcoolisme (ADS), nous avons constaté que les délinquants atteints de TM

étaient tout de même 1,5 fois plus susceptibles de faire l’objet d’une condamnation (tout type

confondu) après leur mise en liberté que ceux du groupe témoin.

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Tableau 10 Modèle complet prédisant la survie à n’importe quel type de nouvelle condamnation.

Covariable χ2 de Wald p Rapport de risque

TM 5,26 0,02 1,59

Niveau – DAST 14,59 < 0,001 1,31

Niveau de besoins lies aux facteurs criminogènes 0,33 0,56 1,11

Cote du domaine de l’attitude 6,39 0,01 1,38

Âge à l’admission 4,43 0,04 0,98

Cote du domaine des fréquentations 0,18 0,67 0,95

Niveau de risque lié aux antécédents criminels 0,97 0,32 1,14

Niveau – ADS 1,05 0,31 0,90

Tableau 11 Modèle le plus minimal prédisant la survie à n’importe quel type de nouvelle condamnation.

Covariable χ2 de Wald p Rapport de risque

TM 6,03 0,01 1,57

Niveau – DAST 22,22 < 0,001 1,35

Cote de l’attitude 10,22 0,001 1,40

Un modèle de survie similaire a été élaboré en tenant compte uniquement des délinquants

autochtones au sein de l’échantillon. Les résultats indiquent que la courbe de survie des

délinquants autochtones atteints de troubles mentaux ne diffère pas de celle des délinquants

autochtones non atteints de troubles mentaux avant la prise en compte des autres facteurs de

risque (χ2 (1) = 0,86; p = 0,35; rapport de risque = 0,67). En outre, aucune des autres covariables

prises en compte dans l’analyse de survie pour les délinquants autochtones ne permettaient de

prédire la survie à une nouvelle accusation. Les covariables incluaient les résultats du DAST, les

besoins liés aux facteurs criminogènes et le risque lié aux antécédents criminels, la cote du

domaine de l’attitude, la cote du domaine des fréquentations et l’âge à l’admission. Il faudra

réaliser d’autres recherches pour examiner l’incidence des troubles mentaux sur les délinquants

autochtones.

Une autre analyse a été effectuée afin d’évaluer si le taux de révocation pour

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manquement aux conditions de la libération conditionnelle (sans infraction) différait du groupe

des DTM au groupe témoin. Trente-six pour cent du groupe des DTM et 30 % du groupe témoin

ont fait l’objet d’une révocation sans nouvelle infraction. Les résultats indiquent qu’il y a une

différence importante entre les deux groupes. Le taux de réincarcération sans nouvelle infraction

des DTM s’élevait à 0,38 par APD, tandis que le taux de révocation sans nouvelle infraction des

délinquants du groupe témoin se situait à 0,23 par APD (rapport de taux = 1,65; IC à 95 %

[1,22; 2,22]). Cette disparité semble indiquer que les agents de libération conditionnelle se

montrent moins tolérants lorsque des délinquants atteints de troubles mentaux manquent à leurs

conditions de libération conditionnelle. Ce traitement différent peut toutefois s’expliquer par un

certain nombre de raisons, dont le risque accru lié aux antécédents criminels présenté par

les DTM et leurs besoins liés aux facteurs criminogènes plus élevés; ou même par une

préoccupation à l’égard de la vulnérabilité qui peut être associée aux délinquants atteints de

troubles mentaux dans la collectivité.

Les taux de nouvelles condamnations pour crimes violents – homicide, voies de fait, vol

qualifié et crimes sexuels – enregistrés dans les dossiers du CIPC étaient très faibles. Dix-huit

DTM ont commis des délits accompagnés de violence après leur mise en liberté, soit un taux de

2,27 par 100 APD, contre 28 délinquants du groupe témoin, soit un taux de 1,39 par 100 APD.

Bien que le taux pour les DTM soit plus élevé que pour le groupe témoin, ces taux ne

présentaient pas une différence importante (rapport de taux = 1,64; IC à 95 % [0,85; 3,07]).

En nous appuyant sur la littérature indiquant que certains diagnostics de troubles mentaux

sont plus susceptibles d’entraîner un comportement antisocial ou violent, nous avons examiné la

contribution relative du type de diagnostic aux résultats. Une analyse de survie a été réalisée pour

évaluer les différences entre les types de troubles (dépression, troubles anxieux, trouble

bipolaire, schizophrénie et autres troubles psychotiques, et troubles concomitants) en ce qui a

trait à leur incidence sur le laps de temps avant une nouvelle condamnation (toutes accusations

confondues) au moyen des informations codées du CIPC. La période de suivi moyenne pour

l’ensemble des troubles était de 2,75 années. Les fonctions de survie (χ2 (4) = 2,84; p = 0,59) des

types de troubles ne diffèrent pas de façon importante, mais le nombre de délinquants dans

chaque catégorie de diagnostic était trop petit pour permettre détecter de manière fiable un effet

significatif. Il faudra réaliser des recherches plus poussées pour déterminer la contribution

relative du type de trouble aux résultats.

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Analyse

La présente étude a examiné le profil et les résultats des délinquants sous responsabilité

fédérale atteints d’un trouble mental grave par rapport aux délinquants sous responsabilité

fédérale qui n’avaient pas fait l’objet d’un diagnostic. Une étude antérieure effectuée par le SCC

(Porporino et Motiuk, 1994) avait révélé que le petit groupe de délinquants atteints de troubles

mentaux graves examiné par les chercheurs obtenait en effet de meilleurs résultats que le groupe

témoin composé de délinquants non atteints de troubles mentaux, même si ces délinquants

faisaient l’objet d’une intervention correctionnelle plus prudente en ce qui a trait à leur

surveillance en établissement et leur gestion après la mise en liberté, comme en témoignait un

pourcentage plus faible de DTM s’étant vu accorder une libération discrétionnaire et un

pourcentage plus élevé de DTM dont la mise en liberté avait été révoquée pour cause de

manquement aux conditions de la libération conditionnelle (sans nouvelle infraction).

Les résultats de la présente recherche ont cependant donné des résultats différents. Tout

d’abord, le profil des délinquants atteints de troubles mentaux différait de celui du groupe témoin

dans la mesure où ils présentaient des niveaux de risque lié aux antécédents criminels et de

besoins liés aux facteurs criminogènes plus élevés. En particulier, les taux de toxicomanie, à la

fois pour les drogues et l’alcool, étaient nettement plus élevés pour le groupe des DTM que pour

le groupe témoin. Deux facteurs importants liés au comportement criminel étaient toutefois plus

faibles pour ce groupe : les fréquentations criminelles et les attitudes antisociales. Les

délinquants atteints de troubles mentaux étaient plus susceptibles de purger une peine pour

violence, bien qu’ils n’étaient pas plus susceptibles de purger une peine pour violence causant la

mort. Leurs délits accompagnés de violence consistaient plutôt en des vols qualifiés, des voies de

fait et des agressions sexuelles. Les délinquants atteints de troubles mentaux semblaient être plus

isolés sur le plan social que les délinquants non atteints de troubles mentaux et étaient moins

nombreux à être mariés ou à vivre en union de fait.

En dépit de leurs problèmes psychologiques, 61 % des délinquants du groupe des DTM

avaient terminé un programme correctionnel, ce qui est proche du taux enregistré pour les

délinquants du groupe témoin, à la seule exception qu’ils étaient un peu moins susceptibles de

suivre des programmes correctionnels dans la collectivité.

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Un certain nombre de nos hypothèses n’ont pas été confirmées. Les délinquants atteints

de troubles mentaux avaient de moins bons résultats correctionnels que le groupe témoin, que ce

soit en établissement ou dans la collectivité. Ils faisaient l’objet d’un nombre beaucoup plus

élevé d’accusations d’infractions disciplinaires mineures et graves et de placements en isolement

sollicité et non sollicité. Les résultats obtenus par les DTM mis en liberté étaient

considérablement inférieurs, quoique cette tendance n’était pas valable pour les délinquants

autochtones atteints de troubles mentaux. Les délinquants atteints de troubles mentaux étaient

plus susceptibles d’être réincarcérés en raison de manquements aux conditions de la libération

conditionnelle et ils étaient plus susceptibles de faire l’objet d’une nouvelle condamnation après

leur mise en liberté, même lorsque le risque lié aux antécédents criminels et les niveaux de

besoins liés aux facteurs criminogènes, l’âge et la toxicomanie étaient pris en compte. Les

facteurs qui expliquaient le mieux les résultats postlibératoires étaient les troubles mentaux, la

toxicomanie et les attitudes criminelles. Le faible nombre de DTM dans la présente étude n’a pas

permis d’examiner rigoureusement la contribution relative des types de diagnostic aux résultats.

Pourquoi les résultats de l’étude précédente réalisée par Porporino et Motiuk n’ont-ils pas

été reproduits? Il est possible que les délinquants atteints de troubles mentaux qui composaient

l’échantillon de la présente étude aient été issus de façon disproportionnée du groupe des

délinquants qualifiés de « délinquants précoces ». Ces délinquants ont généralement de longs

antécédents de comportements antisociaux et manifestent une criminalité persistante dès

l’adolescence. Il se peut que le sous-échantillon des délinquants atteints de troubles mentaux

graves sélectionnés par Motiuk et Porporino ait compté une plus grande proportion de

délinquants du deuxième type, soit des délinquants atteints de troubles mentaux dont la carrière

criminelle n’a débuté qu’à la suite de l’apparition de leur maladie et qui n’avaient donc pas établi

une forte orientation antisociale. Le profil de risque et les facteurs plus élevés du groupe

des DTM semblent soutenir cette explication. Il est également possible que les délinquants du

groupe des DTM de la présente étude, qui ont été sélectionnés par examen des dossiers, aient été

diagnostiqués par des professionnels de la santé mentale à la suite de problèmes de

comportement qui ont attiré l’attention du personnel correctionnel. Dans l’étude menée par

Porporino et coll., les délinquants atteints de troubles mentaux avaient été sélectionnés au moyen

d’un outil d’entrevue clinique aléatoire et non par un examen des dossiers.

Nous avons constaté que les troubles mentaux ne constituaient pas un facteur contribuant

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à la récidive des délinquants autochtones dans cet échantillon. En effet, aucune des variables

ajoutées au modèle de régression ne permettait de prévoir la récidive chez les délinquants

autochtones. L’étude ne démontre pas clairement pourquoi la tendance observée chez les

délinquants non autochtones atteints de troubles mentaux n’a pas été observée chez les

délinquants autochtones. Une des possibilités est que le groupe des délinquants autochtones

atteints de troubles mentaux et celui des délinquants autochtones non atteints de troubles

mentaux présentaient des niveaux de risque lié aux antécédents criminels et de besoins liés aux

facteurs criminogènes tout aussi élevés. En fait, les profils des deux groupes de délinquants

autochtones se rapprochaient davantage de ceux du groupe des DTM dans l’échantillon des

délinquants non autochtones. Il est également possible que les délinquants autochtones, avant

leur admission au SCC, n’aient pas eu accès au même niveau de services de santé mentale que

les délinquants non autochtones et n’aient donc pas eu la même possibilité d’être diagnostiqués.

Des problèmes de santé mentale non diagnostiqués chez les délinquants du groupe non atteint de

troubles mentaux peuvent avoir atténué les différences entre les deux groupes.

L’examen de l’intervention correctionnelle en matière de surveillance des délinquants

atteints de troubles mentaux indique que ces derniers étaient plus susceptibles d’être placés dans

des établissements à sécurité maximale et moins susceptibles de l’être dans un établissement à

sécurité minimale, malgré le fait que les scores qu’ils ont obtenus sur l’ECNS ne différaient pas

de ceux obtenus par les délinquants non atteints de troubles mentaux du groupe témoin. Ils

étaient moins susceptibles de bénéficier d’une libération discrétionnaire sous la forme d’une

semi-liberté et plus susceptibles d’être libérés d’office. Ils purgeaient une plus grande proportion

de leur peine en incarcération que les membres du groupe non atteint de troubles mentaux et

étaient plus susceptibles de faire l’objet d’une révocation de leur mise en liberté en raison de

manquements aux conditions de la libération conditionnelle. Ces différences ne peuvent toutefois

pas nécessairement être attribuées à une intervention correctionnelle différente due à leur

diagnostic. Leur niveau de risque lié aux antécédents criminels et leurs besoins liés aux facteurs

criminogènes plus élevés, de même que leur comportement plus problématique pendant leur

incarcération peuvent expliquer cette façon de faire plus prudente en ce qui concerne la gestion

des cas.

Les recherches futures pourraient tirer profit de l’utilisation d’un outil normalisé de

diagnostic clinique pour dépister les troubles mentaux chez les délinquants au moment de

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l’admission, au lieu de s’appuyer sur un examen des dossiers. Cette mesure permettrait de

neutraliser les problèmes posés par l’approche adoptée dans la présente étude, dans le cadre de

laquelle les délinquants étaient diagnostiqués soit s’ils avaient eu accès préalablement à des

services de santé mentale, soit s’ils avaient été dirigés vers un professionnel de la santé mentale

après avoir manifesté des problèmes de comportement qui avaient attiré l’attention du personnel

correctionnel. Un examen plus approfondi de la contribution de la toxicomanie aux résultats

correctionnels aiderait aussi à préciser la contribution singulière des troubles mentaux à la

récidive criminelle.

Conclusions Contrairement aux résultats d’une enquête précédente menée par le SCC portant sur un

petit échantillon de délinquants atteints de troubles mentaux, la présente étude a démontré que

les résultats obtenus dans la collectivité par les délinquants atteints de troubles mentaux qui

avaient été sélectionnés au moyen d’un examen des dossiers étaient inférieurs à ceux obtenus par

les délinquants non atteints de troubles mentaux, même lorsque d’autres facteurs liés à la

criminalité étaient pris en compte. Cependant, le fait que les résultats obtenus par les délinquants

autochtones atteints de troubles mentaux dans la collectivité n’aient pas été inférieurs à ceux des

délinquants autochtones non atteints de troubles mentaux met en relief la nécessité d’examiner

l’incidence des troubles mentaux pour chaque sous-population spécifique.

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Annexe A : Manuel de codage pour le suivi des diagnostics des délinquants atteints de troubles mentaux

No ID : ________ No SED : _________ ÉVALUATEUR : _________

A. Conditions d’admissibilité aux services de planification clinique de la continuité des soins (cochez toutes les cases appropriées)

Trouble mental grave Troubles d’adaptation

Troubles anxieux

Troubles de l’alimentation

Troubles du contrôle des impulsions

Dépression majeure

Trouble bipolaire

Autres troubles de l’humeur

Schizophrénie, trouble schizophréniforme

Autres troubles psychotiques

Autres diagnostics : _______________________

Troubles de la personnalité (à l’exclusion du trouble de la personnalité antisociale) (c.-à-d.

paranoïaque, limite, schizoïde, etc.)

Trouble de la personnalité antisociale Traits de la personnalité antisociale

Déficience modérée ou grave due à une lésion cérébrale acquise ou un dysfonctionnement

cérébral organique (c.-à-d. ETCAF)

Troubles du développement ou déficience intellectuelle modérés ou graves.

Document/date/commentaires :

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

_____________________________________________________________________________________________

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_____________________________________________________________________________________________

Diagnostics du DSM IV Date/Source :

____________________________________________________________________________

Axe I _______________________________________________________________________________

Axe II ______________________________________________________________________________

Axe III ______________________________________________________________________________

Axe IV ______________________________________________________________________________ Axe V ______________________________________________________________________________

Historique de tentatives de suicide 1 Oui 0 Non 99 Impossible à évaluer

Historique de comportement

d’automutilation/parasuicidaire

1 Oui 0 Non 99 Impossible à évaluer

Historique de comportement

d’automutilation ou suicidaire –

distinction imprécise

1 Oui 0 Non 99 Impossible à évaluer