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o PA et argent : rapport complexe
o L’argent comme outil pour les proches
o A la fois démonstrateur de bienveillance et outil de
prise de pouvoir familial
INTRODUCTION
ARGENT COMME OUTIL DE BIENVEILLANTE
MALTRAITANCE
Protection des biens / maltraitance de l’humain
Dichotomie entre « Etre » et « Avoir » : deux modes, deux notions apparemment
contraires
Dichotomie : division de quelque chose en deux éléments que l’on oppose
nettement
ETRE ET AVOIR : DEUX NOTIONS QUI S’OPPOSENT ET SE
CORRÈLENT
Avoir est une fonction normale de notre vie
Nous devons avoir pour vivre (un toit, des vêtements, de la nourriture…)
Nous devons avoir pour éprouver une certaine forme de plaisir (dans nos sociétés
modernes)
Nous associons donc à l’ « Etre » les objets nécessaires à sa survie et à son existence
même
Avoir devient même l’objectif suprême de l’Etre, son essence même
Expression de réussite sociale
Expression d’un « Etre » à part entière
L’absence d’avoir fait de nous des « sous-êtres »
Il semble donc qu’on ne puisse pas parler d’être sans avoir et inversement
CONTRADICTION DE L’ÊTRE ET DE L’AVOIR : UNE
PRÉOCCUPATION PHILOSOPHIQUE
Boudha : l’Avoir empêche l’humain
Maître Eckhart (1260-1328) : « Si vous ne vous alignez pas sur votre raison d'être
première, tout objectif que vous vous donnerez, même si c'est de créer le paradis sur Terre, sera
un produit de l'ego et sera détruit par le temps. Tôt ou tard, il mènera à la souffrance. Si vous ne
tenez pas compte de votre raison d'être profonde, peu importe ce que vous ferez, même si cela
a l'air de nature très spirituelle, l'ego s'immiscera dans le comment et le moyen viendra
corrompre la fin. »
Karl Marx (1818-1883) : Le luxe est autant un vice que la pauvreté. Il faut avoir pour
but l’Etre
Marcel Gaucher (1946-) : ce que je suis et surtout ce que je crois être est
profondément conditionné par ce que j’ai : matériellement (terres, argent…), socialement
(situation, emploi, réputation…), spirituellement (savoir, capacités intellectuelles, habitudes
morales). L’être se dissout alors dans l’avoir. Nous avons besoin d’avoir pour être. A
commencer par un nom.
DICHOTOMIE DE L’ÊTRE ET DE L’AVOIR
UNE THÉORIE SELON MASLOW
Besoin d’accomplissement
Besoin d’estime
Besoin d’appartenance
Besoins de sécurité
Besoins physiologiques
PYRAMIDE DE MASLOW ET COMPORTEMENTS D’ACHAT
Niveau 5 : besoin de s'accomplir : volonté de l'individu de se réaliser. Lorsqu'il réussit à
être et à ne plus paraître aux yeux des autres, il peut satisfaire à ce besoin en repoussant
ses limites, mettre en œuvre ses facultés personnelles, se perfectionner...
Niveau 4 : besoin d'estime : besoin d'être conforté aux regards des autres, de se sentir
considéré et aimé pour se respecter soi-même.
Niveau 3 : besoin d'appartenance : désir d'appartenir à un groupe et d'y être intégré.
Niveau 2 : besoin de sécurité : protection morale (logement, stabilité de l'emploi...).
Niveau 1 : besoins physiologiques : la survie des individus (boire, manger, respirer).
Pour qu’un besoin soit ressenti, il faut que celui qui le précède soit satisfait
PYRAMIDE DE MASLOW ET COMPORTEMENTS D’ACHAT
Besoin d'appartenance sociale et d'estime sont fondamentaux pour l'Homme
Cela peut expliquer le développement des crédits et des biens utilisés comme signe,
permettant à l'individu de répondre aux besoins d'un nouveau supérieur.
Nos liens sociaux sont basés sur cette appartenance : faire partie d’un groupe (quel
qu’il soit), permet d’acquérir un statut (quel qu’il soit), de trouver sa place auprès
des autres, de se différencier (mais pas trop), de se sentir écouté, compris.
Le besoin d’appartenance est ce qui nous permet d’estimer les autres, de les
comprendre, de les considérer
Aucune estime de soi n’est possible tant que le besoin d’appartenance n’est pas
satisfait
DICHOTOMIE DE L’ÊTRE ET DE L’AVOIR
Une question qui n’en est plus une dans nos sociétés modernes
Avoir participe ainsi à notre être, il le transcende même dans nos sociétés
capitalistes
La question de son sens ne se pose plus, il va de soi.
Si nous comprenons l’Avoir, qu’en est-il de l’Etre ?
DÉFINITION DE L’ÊTRE
Qu’ « est-ce qu’Etre ? » : question philosophique la plus importante
Plusieurs définitions lui ont été données.
Mais au-delà de ces définitions, c’est la conception même de l’Etre qui est discutée :
Parménide, Platon et les scolastiques ont adopté la position selon laquelle l’Etre est une substance permanente, intemporelle et immuable, à l’opposé du devenir. Si l’Idée d’amour est plus réelle que l’expérience d’aimer, on peut dire que l’amour est permanent et immuable. L’Etre serait donc immuable.
Au contraire de Platon, Héraclite et Hegel considèrent que l’Etre est devenir. L’Homme est devenir et changement. Il ne peut être que s’il est en devenir. Il ne peut exister que s’il change. Le changement et l’évolution sont ainsi les qualités inhérentes du processus de la vie. L’Homme est processus et non seulement substance. Rien n’est réel que ce qui est en devenir.
Distinguer l’être et l’avoir semble donc bien un problème, le plus fondamental de l’existence. Nous ne sommes que ce que nous faisons de cette différence. Nos caractères, nos liens sociaux ne sont finalement que la réponse que chacun apporte à cette question.
L’ETRE, L’AVOIR ET L’AUTORITÉ
On perçoit la différence marquée entre l’Etre et l’Avoir en observant l’exercice de
l’autorité
La définition même de l’autorité et son expression signe cette distinction : nous
avons de l’autorité ou nous sommes (ou faisons figure) une autorité.
L’autorité prend alors un double sens qu'Érich Fromm nomme « l’autorité rationnelle
et l’autorité irrationnelle ».
L’autorité rationnelle est fondée sur la compétence et permet le
développement de l’individu.
L’autorité irrationnelle est fondée sur le pouvoir et sert à exploiter l’Autre.
L’ETRE, L’AVOIR ET L’AUTORITÉ
L’autorité irrationnelle : faire valoir une force supérieure, le plus souvent physique. Elle est l’expression du mode Avoir.
L’autorité rationnelle : fondée sur la compétence. Elle est l’expression de l’Etre.
L’autorité irrationnelle est attribuée par le sens commun aux sociétés dites « primitives ».
Pourtant les sociétés primitives exercent l’autorité souvent sur le mode de l’Etre
L’autorité est attribuée en fonction de qualités qui déterminent une forme de compétence : expérience, sagesse, générosité, habileté…
Cela impose qu’elle ait une fin : lorsque la qualité s’affaiblit ou disparaît, la compétence n’est plus reconnue et l’autorité disparaît
Forme d’autorité niveau de développement de la société
Forme d’autorité choix entre Etre et Avoir
L’ETRE, L’AVOIR ET L’AUTORITÉ
Autorité du mode Avoir = pouvoir
Autorité du mode Etre = compétence personnelle nécessaire à l’accomplissement
de certaines fonctions sociales
L’autorité du mode Etre est l’essence même d’une personnalité qui atteint un haut
degré de développement
Le langage corrompt cela : une personne a de l’autorité
L’ETRE, L’AVOIR ET L’AUTORITÉ
Autorité et PA :
Autorité de la compétence sous-entendue dans la relation PA vulnérable/personne
identifiée pour la protéger
Il s’agit du même type d’autorité que dans la relation soignant/soigné
Transfert d’autorité : perte d’autorité concédée
L’aidé ou le soigné reconnaît une forme de compétence supérieure à la sienne et
accepte de concéder sa propre autorité
Suppose une relation, de la confiance, et une reconnaissance mutuelle
Là où la compétence s’arrête, l’autorité disparaît
La compétence n’est reconnue que dans certains domaines : santé, gestion des
biens….
L’ETRE, L’AVOIR ET L’AUTORITÉ
Autorité et PA :
Si la PA reconnaît la compétence de l’Autre, elle concède et accepte la fin de sa
propre autorité (momentanément ou définitivement)
Si la PA perçoit l’autorité comme forme de pouvoir, elle ne concèdera jamais la
sienne
Ce refus s’exprimera de diverses manières, en fonction de la personnalité et de
l’état de santé de l’individu :
Repli sur elle-même
Exacerbation des attitudes qui ont engendré la situation : dépenses excessives, destruction
de biens, dons irrationnels… = tout ce qui permet à la PA de retrouver une forme
d’autorité
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
Besoins d’appartenance et d’estime fondamentaux pour l’individu
Si la société renvoie une image négative et dévalorisante, la PA se sent dépréciée
socialement
Les personnes les plus fragiles peuvent alors essayer de se différencier en se
présentant autrement :
Elles se mobilisent pour restaurer leur image = stratégie de distinction
Souci de reconnaissance sociale = exhibition d’achats individuels dans une société de
l’Avoir
Se jeter sur l’Avoir donne à l’individu une consistance, un sentiment d’omnipotence
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
L’Avoir = Argent
Argent symbole de force, de pouvoir, de plaisir
Permet de prendre le pouvoir sur l’Autre : enfant, conjoint, collègues…
Argent = rapport de force plus ou moins conscient
Argent = maîtrise de soi et de ses choix
Permet de réclamer des soins, de l’attention, du respect
Argent = Objet de la toute puissance de l’individu…..ou de sa grande vulnérabilité
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
Argent et PA :
Conservent un sentiment de maîtrise grâce à l’argent
Mesurent leur vieillissement par l’incapacité ou la difficulté à gérer l’argent
durement gagné
Difficulté à gérer = spectre du vieillissement et de la finitude
La PA cesse parfois d’exister en tant qu’individu et ne devient qu’un « vieux »
Bouscule la hiérarchie familiale : le rapport de force s’inverse
La PA se sent infantilisée, rabaissée, quelle que soit la relation de confiance installée
Lorsque l’argent est géré par un tiers (mandataire…), la PA se raccroche parfois aux
enfants comme dernier rempart à la perte d’autorité.
Les enfants deviennent un prolongement d’elle-même
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
Argent, PA et protection juridique :
Rapport de force entre PA et corps médical = entre celui qui subit et celui qui
décide de la non compétence de l’Autre
Remettre en cause l’autonomie = remettre en cause la compétence (non entravée)
et son Etre
En droit = reconnaît au patient la possibilité ou non de consentir aux soins
proposés
Consentir = comprendre et décider librement deux compétences
indissociables
Pas de consentement sans autonomie
Compétence et autonomie inextricablement liées
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
En médecine = seule compte l’aptitude du patient à décider pour lui-même
Cette aptitude est évaluée au regard d’éléments médicaux
La maladie étant génératrice d’une fragilité qui peut empêcher le patient de faire les
bons choix pour sa santé, le médecin devient protecteur de fait en étant expert de
la maladie (et donc des choix médicaux)
La médecine devient toute puissante et décide
Décide de la non compétence de la PA et s’immisce dans sa vie en outrepassant sa
volonté
Ethique clinique = il ne s’agit pas de juger de la compétence de la PA mais de
garantir le respect de son autonomie
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
Kant : violer, c’est à dire ne pas respecter l’autonomie d’une personne, c’est la traiter comme un moyen et non comme une fin.
Mill : respecter l’autonomie d’autrui, c’est ne pas interférer avec ses choix et agir pour renforcer l’expression de son autonomie.
Il s’agirait donc bien de réinstaurer le respect de cette autonomie, et donc de l’Etre, même si cette reconnaissance passe par l’Avoir.
Avec l’argent, l’Etre et l’Avoir s’entremêlent jusqu’à ne faire plus qu’un.
L’argent est le symbole d’un statut social, une extension de puissance, un véritable constructeur du moi.
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
En acquérant des objets, on acquiert un nouveau morceau de son moi (cela se manifeste clairement lorsqu’il s’agit d’acquérir une voiture).
L’achat augmente le sentiment d’autorité de l’acheteur.
Ainsi le mode avoir d’existence, cette attitude centrée sur la propriété et le profit produit nécessairement le désir (et parfois même le besoin) de puissance.
Afin d’exercer une autorité sur les autres, on utilise la force pour briser leur résistance. Or lorsque la force n’est plus là, lorsque l’âge amène avec lui son lot de fragilités et de vulnérabilité, l’argent reste le seul rempart pour continuer à affirmer son Etre.
« Si je suis ce que j’ai, et si ce que j’ai peut être perdu, alors qui suis-je ? ». Parce que je peux perdre ce que j’ai, je suis nécessairement inquiet par l’idée que je risque de perdre ce que je possède. Les personnes âgées sont souvent angoissées parce qu’envahies par la perte : perte de leur conjoint, perte de certaines de leurs fonctions (sensorielles, motrices…), perte de leurs revenus (retraite)… La perte de leur argent, seul rempart qui leur reste, devient donc intolérable et insupportable.
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
Car parallèlement à ce pouvoir, l’argent est aussi symbole de sécurité, de protection et devient un rempart.
Un rempart contre l’Autre, un rempart contre la maladie et parfois même un rempart contre la mort.
Les personnes âgées sont extrêmement sensibles à cette symbolique : elles amassent, cachent leurs économies, les maintiennent à proximité, comme si ces dernières constituaient un mur rassurant entre elles et leur propre vieillesse.
L’argent devient le garant d’une vie en santé ou d’une vie où la maladie pourra être maîtrisée. L’avarice du vieillard se comprend comme un désir de retenir ses ressources, ses moyens vitaux, ses aptitudes d’autrefois.
Cela peut également se traduire chez d’autres personnes par des dépenses toujours réalisées pour les autres. L’argent permet d’aimer et d’être aimé. L’objet acquis prend la place du Moi. La personne âgée donne. Elle donne ce qu’elle peut mais elle donne. Et elle a besoin de donner pour se rassurer affectivement.
Pour s’assurer du regard bienveillants des autres, et notamment des siens. Elle reste grâce à cela un objet d’amour et d’attention.
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
L’argent est dans nos sociétés occidentales modernes une source de plaisir.
Il permet l’accès aux loisirs, à cette retraite heureuse à laquelle nous avons tous
«droit».
Il devient un dû, celui de la société. Une forme de récompense bien méritée pour
une vie de labeur. L’expression d’un droit au bonheur que beaucoup revendiquent.
Or le sens commun identifie le bonheur à ce qui manque : la beauté pour les laids, la
santé pour les malades, la richesse pour les pauvres. Nous en revenons à l’Avoir.
L’argent et le plaisir se mêlent parce qu’en tant qu’émotion éphémère, le plaisir est
toujours lié à un objet particulier. L’argent nous permet d’avoir, il nous permet de
posséder. Il devient dangereux lorsqu’il nous donne un droit : celui de la possession,
celui du bonheur.
L’ÊTRE, L’AVOIR ET L’ARGENT
L'argent influe donc et détermine de nombreuses activités humaines, s'incorpore à
l'expression des valeurs culturelles et des mythes familiaux, s'inscrit dans les
incidents significatifs du passé vécu, peut faire partie intégrante des traits d'une
personnalité et déterminer certaines psychopathologies.
Son implication dans les comportements peut se manifester par un désir insatiable
d'accumulation, par une incapacité à réaliser des revenus commensurables à ses
capacités, ou par la dérive d'une satisfaction adéquate de ses gains, par une gestion
erratique, autodestructive ou inappropriée des finances personnelles.
Les rapports à l’argent mettent en lumière l’individu dans son être profond. L’argent
est le réceptacle de l’être qui s’exprime à travers le lien que l’individu a tissé avec
lui. Il exprime l’état d’être. Combien d’aidants ont perçus, compris, constaté la
détérioration de l’Autre grâce à l’argent ? Combien également de personnes
découvrent l’Autre dans son Etre vrai lorsque l’argent se mêle à la relation ?
L’argent est le moyen d’expression de l’être qui n’est que par l’avoir.
L’ÊTRE, L’AVOIR, L’ARGENT ET L’IDENTITÉ
Cela s’exprime dans la relation que la personne âgée entretient avec l’Autre, son
entourage, le personnel soignant qui l’entoure…
L’argent s’immisce dans la relation et devient un élément central parce qu’il permet
d’«acheter» le regard et l’amour de l’Autre.
Etre aimé est une nécessité, un fondement de notre identité. Parce qu’elle est
incapable de s’aimer elle-même, l’amour, l’affection ou seulement l’attention de
l’Autre «renarcissise » la personne âgée.
Les êtres humains souffrent d’une vision appauvrie d’eux-mêmes parce que l’amour
comporte une face qui concerne le moi, notent les psychanalystes.
L’ÊTRE, L’AVOIR, L’ARGENT ET L’IDENTITÉ
Et quand nous nous demandons ce que nous valons, ce que vaut notre moi, notre
réponse intime, c’est que nous ne valons rien car notre moi passe son temps à se
comparer à son idéal, et l’idéal étant par définition idéal, nous ne serons jamais que
du rien par rapport à lui !
A l’âge adulte, être aimé nous soulage de la question de l’être. Nous sommes si
perdus sur cette notion que nous nous définissons par nos fonctions sociales,
familiales, professionnelles.
Mais nous doutons toujours un peu de cette définition que nous sommes tout
simplement… l’être aimé ! Nous sentons bien à quel point le regard de l’autre nous
porte, à quel point nous faisons tout à coup abstraction de cette vision plate et
morne de nous-mêmes. Nous obtenons la certitude de notre singularité. C’est nous
et personne d’autre. Nous avons été élus, identifiés.
L’ÊTRE, L’AVOIR, L’ARGENT ET L’IDENTITÉ
Fragilisés par l’image de la vieillesse et celle que nous leur renvoyons, souvent
négative, ce besoin de « renarcissisation » est exacerbé chez les personnes âgées
qui cherchent sans cesse à conserver cette singularité.
Leur position sociale et/ou familiale ne le permettant plus, elles se tournent vers ce
qui leur reste, l’argent.
Tournées vers le mode de l’Avoir, elles conservent, grâce à l’argent, une forme de
maîtrise sur l’Autre.
Elles maintiennent le lien social et se reconnaissent comme être singulier. Nous
voulons tous « laisser une trace », rester vivants dans l’esprit de ceux qui restent.
L’argent rend cela possible car il est ce que nous laissons de nous. Il est l’Héritage,
ce qui chez les vivants perdurera de ce que nous avons été.
L’ÊTRE, L’AVOIR, L’ARGENT ET L’IDENTITÉ
L’angoisse et l’insécurité engendrées par le danger de perdre ce que l’on a sont
absentes dans le mode de l’Etre.
Si je suis ce que je suis, et non ce que j’ai, personne ne peut menacer ni voler ma
sécurité et mon sentiment d’identité.
Mon centre est en moi.
Ma capacité d’être et d’exprimer mes pouvoirs essentiels fait partie de ma structure
de caractère et dépend de moi.
CONCLUSION
La valeur symbolique de l'argent est tout à fait spéciale car elle peut, selon l'individu, incorporer des significations tout à fait différentes.
Hormis sa réalité concrète d'unité de valeur pour biens et services, l'argent, par sa dimension abstraite, assume chez l’individu un vaste éventail de représentations.
Son abondance ou, corrélativement, son manque, peuvent tout aussi bien s'associer à une polarité sécurité/insécurité, qu'à une signification puissance/faiblesse.
Un fantasme de richesse peut aisément s'intégrer à une notion de pouvoir sexuel, de pureté morale, d'estime de soi, de valorisation affective.
Riche peut signifier respecté, protégé, accepté, aimé.
Pour certains, l'argent peut même assumer une importance plus grande, une validation existentielle.
Comme traduction des besoins vitaux, l'argent s'associe à la vie et offre une antithèse à la mort ; dans l'inconscient, il peut même acheter l'immortalité.
CONCLUSION
L’impact du travail effectué auprès des personnes âgées est essentiel
Il peut être très bénéfique, comme extrêmement dangereux
Les mécanismes en œuvre dépassent le simple savoir ou la simple expertise de la
situation
L’approche doit être personnalisée mais aussi et surtout réflexive
Elle doit évoluer dans le temps et ne jamais perdre la dimension de l’ETRE