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news N° 19 | Juin 2017 AG Employee Benefits IL FAUT S’ADAPTER À NOTRE ÉCONOMIE BOULEVERSÉE, ON NE PEUT PAS LA SUBIR SIMPLEMENT BRUNO COLMANT Ascento

Ascento news · Trump, Brexit, élections aux ... du cours de la livre ou du referendum de l’Ecosse... ... il faudrait augmenter la taxation sur l’immobilier et sur la

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newsN° 19 | Juin 2017

AG Employee Benefits

IL FAUT S’ADAPTER À NOTRE ÉCONOMIE

BOULEVERSÉE, ON NE PEUT PAS LA SUBIR SIMPLEMENT

BRUNO COLMANT

Ascento

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L’EURO ESTINTANGIBLE ET IRRÉVOCABLE

Trump, Brexit, élections aux États-Unis, en Europe, marchés financiers orientés dans des sens divers, taux bas

et inflation : les événements se succèdent à un rythme soutenu avec des scénarios souvent

inattendus. Pour en savoir plus et en débattre globalement, Ascento news a invité Bruno

Colmant, fin technicien de la finance et passionné des grandes questions

économiques. Michel Moreau (Head of New Business

EB/Healthcare / Head of Ascento) et Rob Maes (Head of Communications AG Employee Benefits & Health Care)

l’ont soumis à un feu roulant de questions. Nul doute que cet entretien aux interventions parfois contrastées

contribuera à nourrir votre réflexion.

INTERVIEW

BRUNO COLMANT

« La presse anglaise a fait croire jour après jour que la

population avait plus à gagner avec un Brexit

que sans Brexit »

Ascento news | N° 19 | Juin 2017

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SANTÉ DE LA ZONE EURO

Commençons par les élections : on connaît les résultats aux Etats-Unis, aux Pays-Bas, en France. Bientôt, l’Allemagne ira voter. Comment les marchés réagissent-ils ?Bruno Colmant : Je crois qu’il existe un sentiment pessimiste généralisé qui n’est pas fondé. On utilise le Brexit et Trump pour dire que tout va s’écrouler. Je suis beaucoup plus optimiste. Certes, il y a des changements dans les domaines politique, économique et social,... mais je pense qu’ils vont être absorbés de manière très paisible. Ceci dit, les marchés sont attentifs à une chose : la désintégration de l’union européenne et de l’euro. C’est, selon moi, un scénario totalement improbable.

Et si parfois les taux d’intérêt se tendent un peu dans des pays comme la France, ce ne sont que des tendances émotionnelles. Dans le cas de la France, la menace du Frexit est écartée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Maintenant, s’il devait y avoir un problème (par exemple aux législatives de juin), la BCE interviendrait immédiatement en donnant des liquidités à l’économie, comme elle l’a fait dans le cadre des élections italiennes.

La BCE tient aussi compte des scénarios improbables...Oui et même dans l’hypothèse devenue improbable d’un Frexit, cela prendrait énormément de temps. Pour moi, l’euro est intangible et irrévocable. De plus, l’Union européenne est depuis ces 20 dernières années dans une logique d’attirer de nouveaux pays plutôt que d’en faire partir. Donc, il existe sans doute des émotions contre la crise qui dure effectivement depuis 8 ou 9 ans, il y a certes une fatigue sociale, une fatigue économique mais à mes yeux pas de risque majeur.

De g. à dr. : Bruno Colmant, Michel Moreau et Rob Maes.

Reconnaissons malgré tout qu’un événement s’est produit : le Brexit. Comment vous l’expliquez ? Le Brexit découle d’un conditionnement qui a duré des années durant lesquelles la presse anglaise a fait croire jour après jour que la population avait plus à gagner avec un Brexit que sans Brexit. Cela s’avère déjà ne pas être le cas. On assiste à des départs d’entreprise du territoire anglais. Des événements inattendus ont conduit à la dépréciation du cours de la livre ou du referendum de l’Ecosse... Je pense que le Brexit mettra longtemps à être négocié ; pas deux ans comme le disent certains, mais 15 à 20 ans.

Chaque fois qu’un accord commercial sera annulé, un autre accord devra le remplacer. C’est donc un immense travail de négociation qui commence. Je pense aussi qu’ i l y aura beaucoup moins de changements qu’on ne le croit.

Après Trump, peut-on dire que les Néerlandais ont mis fin à une série noire? Et pensez-vous que les prochaines élections en Allemagne vont aller dans le même sens ? On va vers de très bonnes surprises. L’Europe repose sur l’axe franco-allemand. Et si de nouveaux dirigeants s’entendent bien - un Macron et un Schulze par exemple

- qui partagent peu ou prou une même vision centriste de l’économie, cela veut dire que la politique économique européenne et la politique de l’euro pourraient être assouplies et faire preuve d’une meilleure convergence. Je suis donc plutôt optimiste.

Le Brexit mettra longtemps à être négocié ; pas deux ans comme le disent certains, mais 15 à 20 ans.

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LES TAUX D’INTÉRÊT EN QUESTION

Peut-on s’attendre à une hausse des taux d’intérêt ? Quel serait l’impact sur la politique de la BCE et sur la politique monétaire ? La BCE est en place pour résoudre les problèmes à très court terme. On assiste d’ailleurs à une normalisation progressive de la politique de la BCE. Oui, j’estime qu’on peut s’attendre en fin d’année à une augmentation des taux d’intérêt. Cette normalisation pourrait débuter en 2017 et se poursuivre au moins jusqu’à fin 2019. Finalement, avec deux à trois ans de retard par rapport aux États-Unis, on va voir une situation économique qui va s’améliorer. Je pense même que la situation économique européenne est en très bon état. Il y a un peu d’incertitude politique et la zone est porteuse de croissance.

Parallèlement, quel est votre sentiment par rapport à une inflation en hausse, l’est-elle vraiment ou bien est-elle seulement liée à l’augmentation des prix de l’énergie ?On voit que l’inflation vient essentiellement de la hausse des coûts des produits frais, des télécommunications et de l’énergie. Or, ces deux derniers secteurs sont régulés. Mais, il existe aussi un autre moteur de l’inflation, c’est la création monétaire. Le programme a commencé il y a deux ans et a généré 2.200 milliards d’euros. Si l’inflation n’est pas encore de ce point de vue très visible, c’est que la demande reste faible sur un facteur sur lequel on ne peut rien, à savoir le vieillissement de la population. Une population vieillissante naturellement consomme moins, investit moins. Mais on aurait dû aller plus loin en termes de globalisation des revenus avec une prise en compte de tous les revenus d’une personne

assortie d’une diminution d’impôts, ce qui implicitement fera baisser la fiscalité du travail. Bref, je pense que cela va dans le bon sens.

La situation actuelle arrange bien les États mais les épargnants ne sont

pas contents... Parfaitement. L’épargnant n’est pas content mais

le contribuable l’est parce qu’il ne paie pas indirectement par ses impôts les intérêts sur la dette. Ce scénario est bon pour tout le monde. Il faut donc garder un équilibre. Comme les dettes publiques sont très importantes, les États doivent contrôler leur endettement et faire perdre du pouvoir d’achat aux épargnants. L’Angleterre a mené cette politique après la guerre pendant 20 ans. L’inflation est un impôt qui n’en porte pas le nom...

« Il faudrait détaxer les revenus du capital à risque ainsi que les revenus du travail »

La situation économique européenne est en très bon état. La zone est porteuse de croissance.

«L’inflation est un impôt qui

n’en porte pas le nom...»

Michel Moreau Head of New Business EB/Healthcare / Head of Ascento

Ascento news | N° 19 | Juin 2017

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BIOGRAPHIE DE BRUNO COLMANT

LE TAX SHIFT : À BOIRE ET À MANGER ?

Parlons maintenant du tax shift avec ses conséquences fiscales sur les revenus du capital, biens immobiliers, consommation, pollution, etc. Ces mesures vous paraissent-elles aller dans le bon sens ? Oui, il y a des effets positifs notamment sur les bas salaires. Mais a-t-on été jusqu’au bout de l’exercice ? Non. On aurait pu aller beaucoup plus loin en termes de fiscalité car je le répète, le niveau de la fiscalité est en Belgique trop élevé. Mon opinion est que l’on devrait détaxer les revenus du capital à risque ainsi que les revenus du travail. Par contre, il faudrait augmenter la taxation sur l’immobilier et sur la consommation. Le problème est que l’augmentation de la fiscalité sur la consommation a visé, entre autres, un bien de première nécessité comme l’électricité, ce qui lèse les personnes à revenu faible.

Avec le tax shift, un message positif a ainsi été donné à la population : il faut rester « on the move ». C’est-à-dire que dans une économie très bouleversée, l’important est de donner un message positif en disant aux gens : « Il faut vous adapter à cette économie, on ne peut pas la subir simplement ».

A-t-on déjà pu mesurer des effets positifs économiques du tax shift ?Non, c’est trop tôt. Ce sera mesurable sur un cycle long. Par contre, une mesure appréciable est l’exonération des charges sociales sur le premier emploi à vie car elle encourage une petite entreprise à croître. C’est une traction positive vers un potentiel de développement. À l’instar d’autres initiatives comme la taxation forfaitaire sur l’économie collaborative et le tax shelter. En fait, des mesures qui concernent la jeunesse, celle qui apportera le travail de demain.

INVESTIR EN BON PÈRE DE FAMILLE

Dans le domaine des investissements, quels sont les outils qui ont votre préférence : actions, obligations d’État, obligations d’entreprises ? Et dans quels pays ?Tout dépend du terme. Je crois que nous devons tous avoir de l’épargne pour faire face à des dépenses imprévues. Idéalement, on devrait avoir 6 à 12 mois de consommation courante sur un compte d’épargne. On doit aussi constituer une épargne robuste à long terme qui fait partie de l’équation, c’est-à-dire avoir une épargne-pension, une assurance de groupe ou des assurances de type branche 21. Tout cela doit être incorporé dans une logique patrimoniale avec une gestion stable. Et puis, il y a ce qui existe entre l’immédiat et le très lointain. Là, je serais à titre personnel très favorable aux actions. Je pars en effet de l’idée que si on a un portefeuille bien diversifié, pas mal d’instruments permettent d’investir en actions. Cela génère un petit rendement courant, qui couvre l’inflation et qui tient compte du « progrès de l’humanité ». J’aurais tendance également à privilégier les actions européennes. Mais tout cela dépend naturellement de l’âge que l’on a et du temps dont on dispose, mais aussi des risques que l’on est prêt à prendre.

« Il faudrait détaxer les revenus du capital à risque ainsi que les revenus du travail »

Bruno Colmant (1961) est professeur d’université, financier, fiscaliste et économiste belge. Il possède un MBA en méthodes quantitatives (Purdue University, États-Unis) et siège, entre autres, au Conseil supérieur des Finances, à la Commission des Normes comptables et au Conseil central de l’Economie.

Professeur à la Vlerick Management School, à l’UCL, à l’ICHEC, à l’école de commerce Solvay (ULB) et aux facultés Saint-Louis, Bruno Colmant a déjà publié près de 70 livres de finances, de comptabilité et de fiscalité. Dernier titre paru : « Les éclipses de l’économie belge » aux éditions Anthemis.

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Même si les taux bas continuent de peser sur les rendements en branche 21, une remontée semble se dessiner à l’horizon. Cette nouvelle donne n’est-elle pas le signal du retour vers une politique de placements en branche 21 ? Nous ne sommes encore qu’aux prémices d’une lente remontée des taux. La Federal Reserve vient seulement, pour la deuxième fois en trois mois, de remonter son taux directeur. Quant à la Banque centrale européenne (BCE), une annonce concernant la fin de son programme de rachat d’actifs n’est pas attendue avant le dernier trimestre de cette année. Dans l’intervalle, il semble peu probable qu’elle remonte ses taux d’intérêt. Les acteurs financiers situent une première hausse d’ici à 24 mois. L’inflation est encore et toujours tirée quasi exclusivement par les prix pétroliers. L’inflation hors prix pétroliers est anémique et l’objectif de « inférieur à, mais proche de 2 % » de la BCE est loin d’être atteint. Avant que ces facteurs économiques percolent vers l’économie réelle afin de proposer des taux garantis attractifs pour la branche 21,… beaucoup d’épargnants vont encore se faire du mouron en tentant de trouver du rendement pour leur bas de laine.

En quoi reste-t-il par ailleurs intéressant d’investir en branche 23 ?Si l’on recherche un tant soit peu de rendement, il est utile de diversifier ses avoirs vers la branche 23. Celle-ci, grâce à ses investissements sur les marchés financiers, est susceptible d’apporter un rendement attractif. Outre la diversification qu’un investissement en branche 23 apporte au niveau des différentes classes d’actifs, AG Insurance, de par sa stratégie d’investissement « multi-manager », diversifie également le risque en matière de stratégie d’investissement dans le marché. Par cette double diversification, AG Insurance réussit à offrir à ses clients un rendement à la fois attractif et stable dans le temps.

« Un investissement en branche 23 apporte une diversification au niveau des différentes classes d’actifs »

AUX PRÉMICES D’UNE LENTE REMONTÉE DES TAUX

JACQUES CRABBÉ(RESPONSABLE B23 CHEZ AG INSURANCE)

Ascento news | N° 19 | Juin 2017

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Une proposition de loi a été introduite en début d’année pour réformer le droit successoral. Pourquoi cette initiative ? Les règles actuelles de ce droit s’appuient encore sur un modèle de société qui existait au moment de l’entrée en vigueur du Code civil. Nous avons épinglé deux exemples de ce que contient cette nouvelle proposition :

DIGITALISATION D’ASCENTO NEWS Dès le prochain numéro, ce magazine sera disponible tant au format papier que digital. Si vous souhaitez recevoir l’Ascento

news exclusivement sous format pdf, merci de nous envoyer votre adresse e-mail à l’adresse suivante : AG – Ascento news –. Un tirage au sort pour recevoir un Bingo Bongo sera effectué parmi ceux et celles qui auront envoyé leur nom à cette adresse.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Le portail des pensions en ligne contient désormais toute l’information personnalisée concernant la pension légale et complémentaire. Vous pouvez par exemple y vérifier si une pension complémentaire a bien été constituée et quelles réserves ont déjà été épargnées.

MYPENSION.BE PRATIQUE ET INSTRUCTIF !

RÉFORME DU DROIT SUCCESSORAL

∫ La modification des règles relatives à la réserve héréditaire.

La part qui doit revenir aux descendants serait limitée à 50 %, quel que soit leur nombre. Cette proposition souhaite mieux épouser la diversité des situations familiales (par ex. partenaire non marié, beaux-enfants, enfant nécessitant des soins,...).

∫ Introduction d’un pacte successoral global entre parents et enfants.

Ce pacte permettrait aux parents de régler leur succession de manière contraignante avant leur décès. La possibilité existerait ainsi d’atteindre dans la sérénité un règlement de la situation familiale en évitant les conflits entre les enfants après le décès des parents.

Les personnes ayant travaillé chez plusieurs employeurs peuvent aussi retrouver l’information sur leurs différents contrats auprès de leurs employeurs successifs. Dans ce cadre, à noter aussi que le paiement des capitaux d’assurance de groupe est depuis 2016 lié au départ à la pension. Les personnes déjà pensionnées et qui possèderaient encore des contrats d’assurance de groupe seront ainsi amenées à les liquider.

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AG Employee Benefits. Trust in Expertise.

Rédacteur en chef Alexandre HomezOnt collaboré à ce numéro Frederik De Mol, Véronique Dufour, Anne Marie Dujardeyn, Benoit Halbart, Rob Maes, Michel Moreau

Traduction Anne-Marie Lafullarde & C°Layout Christine BizCourrier des lecteurs [email protected]

AG Insurance sa – Bd. E. Jacqmain 53, B-1000 Bruxelles – RPM Bruxelles – TVA BE 0404.494.849 www.aginsurance.be – Tél. +32(0)2 664 81 11Entreprise d’assurance belge agréée sous code 0079, sous le contrôle de la Banque nationale de Belgique, Bd. de Berlaimont 14, 1000 Bruxelles

Éditeur responsable : Benoit Halbart

Ascento news est imprimé sur un papier issu de forêts bien gérées.

C014352

Bingo Bongo Concours

Monsieur

Pietro Romita

Le gagnant de la précédente édition

Vous avez encore été nombreux à participer à notre jeu publié dans l’Ascento News du mois de décembre et nous vous en remercions.

Voici les bonnes réponses :

Question 1 : La loi du 10 décembre 2012 sur la technique du saut de génération implique un transfert... Réponse A. ...intégral des biens des grands-parents vers les petits-enfants.

Question 2 : Combien de directives l’Europe a-t-elle adoptées pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ? Réponse C. 5

Question 3 : Quel est l’impact du Brexit pour la Grande-Bretagne ? Réponse B. Le Brexit a renforcé la compétitivité des entreprises du pays.