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EDITO SOMMAIRE DOSSIER les fondamentaux du marché des céréales #3 Pages 3 à 6 Pages 2 La vie du Comptoir Les chiffres du Comptoir : Des appros sous pression / La gestion des déchets agricoles Page 7 Zoom Les projets 2009 de la coopérative : 360° et EVOLI Page 8 Les brèves du Comptoir Unter Uns Témoignage Laurent Lehr, apiculteur N ous vivons une période troublée par la réorganisation de certains marchés. Les céréales et les autres « grandes cultures » apparaissent comme une forme de « valeur refuge » alors même que le Ministre de l’agriculture, à l’occasion du bilan de santé de la PAC, vient d’annoncer un rééquilibrage des aides communautaires en défaveur des céréaliers. Cette perspective est d’autant plus sensible que la campagne en cours, compte tenu des prix actuels, ne sera pas euphorique. Il faut vite tourner la page du très bon exercice 2007/2008. Pour autant, quelles cultures nouvelles seraient capables de remplacer autant d’hectares de céréales ? Aurait-on oublié que les céréales sont la base de notre alimentation ? On le voit bien, dans le cadre d’une agriculture performante et à l’écoute des exigences sociétales, les organismes stockeurs - le Comptoir Agricole en tête - doivent être plus forts que jamais. Investir dans les compétences, les ser- vices et le savoir-faire est une nécessité de chaque instant. Tout en s’ouvrant aux autres, comme le démontre notre engagement à « 360° » dans le développement durable. C’est le prix à payer collectivement pour être encore là demain. André SCHUHLER Directeur du Comptoir Agricole #27 • printemps 2009 Au fil des saisons le journal des adhérents du comptoir agricole Avec les projets Evoli et 360° (voir notre zoom), notre coopérative se projette avec énergie dans l’avenir. Tout en se préoccupant de l’approvisionnement immédiat de ses adhérents, tâche particulièrement ardue. Notamment cette année en ce qui concerne la protection contre les parasites du sol. Au Fil des Saisons continue également son voyage au cœur du marché des céréales, avec le marché à terme. Le Comptoir assure sa pérennité

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EditoSommairEdoSSiEr les fondamentaux du marché des céréales #3 Pages 3 à 6

Pages 2 La vie du Comptoir Les chiffres du Comptoir : des appros sous pression / La gestion des déchets agricoles

Page 7 Zoom Les projets 2009 de la coopérative : 360° et EVoLi

Page 8 Les brèves du Comptoir Unter Uns témoignage

Laurent Lehr, apiculteur

Nous vivons une période troublée par la réorganisation de certains marchés. Les céréales et les autres « grandes cultures » apparaissent comme une forme de « valeur refuge » alors même que le Ministre de l’agriculture,

à l’occasion du bilan de santé de la PAC, vient d’annoncer un rééquilibrage des aides communautaires en défaveur des céréaliers. Cette perspective est d’autant plus sensible que la campagne en cours, compte tenu des prix actuels, ne sera pas euphorique. Il faut vite tourner la page du très bon exercice 2007/2008. Pour autant, quelles cultures nouvelles seraient capables de remplacer autant d’hectares de céréales ? Aurait-on oublié que les céréales sont la base de notre alimentation ? On le voit bien, dans le cadre d’une agriculture performante et à l’écoute des exigences sociétales, les organismes stockeurs - le Comptoir Agricole en tête - doivent être plus forts que jamais. Investir dans les compétences, les ser-vices et le savoir-faire est une nécessité de chaque instant. Tout en s’ouvrant aux autres, comme le démontre notre engagement à « 360° » dans le développement durable. C’est le prix à payer collectivement pour être encore là demain.

André SCHUHLERDirecteur du Comptoir Agricole

# 2 7 • p r i n t e m p s 2 0 0 9

Au fil des saisonsl e j o u r n a l d e s a d h é r e n t s

d u c o m p t o i r a g r i c o l e

Avec les projets Evoli et 360° (voir notre zoom), notre coopérative se projette avec énergie dans l’avenir. Tout en se préoccupant de l’approvisionnement immédiat de ses adhérents, tâche particulièrement ardue. Notamment cette année en ce qui concerne la protection contre les parasites du sol. Au Fil des Saisons continue également son voyage au cœur du marché des céréales, avec le marché à terme.

Le Comptoir assure sa pérennité

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LA VIE DU COMPTOIR

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LES CHIFFRES DU COMPTOIR

Des appros sous pression

Déchets agricoles : de la routine à la valorisation

« C’est n’importe quoi ! ». Ce cri du cœur de Dany Muller, chef des ventes, exprime toute la difficulté d’apporter aux producteurs les solutions dont ils ont besoin. « Notre historique en terme de production de maïs démontre que le parasitisme du sol entraîne des pertes importantes. Or, sans même parler de la chrysomèle des racines, il est en recru-descence, suite à de nombreuses impasses. Ce n’était pas le moment de remettre en cause nos solutions existantes ! ». Petit retour en arrière.2006 : pour lutter contre les taupins et autres ravageurs des organes souterrains du maïs, le producteur dispose de solutions aussi différentes que les micro granulés in-secticides appliqués dans la raie de semis ou les traitements de semences. Quelle que soit la technicité du producteur, la culture est correctement protégée. 2007 : le carbofuran est totalement interdit en France. Une solution relativement éco-nomique disparaît. Les agriculteurs s’adaptent. Dans le même temps, la chrysomèle déchaîne les passions et les arrêtés se succèdent. La protection devient obligatoire, souterraine et aérienne, au point de faire réagir de nombreux spécialistes qui s’éton-nent de la force des mesures prises. 2008 : la solution Cruiser est autorisée en traitement de semences (mais uniquement dans les zones « chrysomèles ») au moment où une erreur d’enrobage avec une autre molécule provoque Outre-Rhin des dégâts dans des ruchers. Tous les traitements de semences apparaissent donc comme suspects.Févier 2009 : le Cruiser est autorisé avec d’infinies précautions d’usage, alors même que les fabricants, à leur niveau, devraient déjà avoir mis cette solution en produc-tion. A ce moment, un producteur concerné par la chrysomèle doit sortir la grosse artillerie : double traitement au sol (micro granulés et traitement de semences) et double traitement aérien pour les formes adultes. Au moment où nous rédigeons cet article, alors que les semis viennent de démarrer, on parle de deux traitements au sol et un en végétation, ou bien l’inverse… « Cette succession de changements est emblématique de ce que nous vivons. Nous respectons la réglementation à la lettre, en-core faut-il que l’on se mette parfois à notre place. La filière céréales commence chez nos

fournisseurs pour se finir chez le consommateur. Elle n’est donc durable que si chacun fait un effort. De nos jours, les molécules utilisées au printemps 2009 par un agriculteur sont synthétisées 18 mois auparavant par le fabricant. Les décisions tardives prises par celles et ceux qui autorisent les produits sont lourdes de conséquences pour les producteurs et leur coopérative. »

Entre tourmente réglementaire et incertitudes sur les cours, l’activité approvisionnement ressemble de plus en plus à un exercice d’équilibriste. Démonstration ce printemps encore avec les protections contre le parasitisme du sol.

Gérer au mieux l’ensemble de ses déchets est une étape incontournable pour toute entreprise qui se veut citoyenne et durable. Si le Comptoir se donne encore quelques mois pour en effectuer un diagnostic interne complet, il se veut déjà exemplaire en ce qui concerne l’élimination des emballages chez les producteurs. Petit tour d’hori-zon avec notre partenaire Adivalor.

Le service muscle ses flashs techniques

En marge de la mise en route du Bulletin de Santé du Végétal auquel le Comptoir participe activement, notre coopérative renforce ses préconisations. Plus de 25 personnes observent, notent et alimentent chaque semaine notre base de don-nées agronomiques dédiées aux grandes cultures. « Si déjà la quantité de données augmente aussi fortement, nous aurions tort de ne pas en profiter pour donner plus de relief et de précision à nos flash infos. Je n’oublie pas non plus qu’à côté des courriers, fax et autres SMS, nous bénéficions d’ariane.coop qui permettra rapidement de don-ner plus de détails à ces flash ». Et Christian Lux de préciser qu’en 2008, plus de 40 notes techniques ont permis aux adhérents de mieux choisir, suivre et protéger leurs cultures. Autant de conseils indispensables pour que l’aval des productions se déroule dans les meilleures conditions possibles de sérénité.

Produits phytos non utilisables : un service avant tout Les « PPNU » sont désormais bien encadrés. La filière d’élimination est bien en place et la grande majorité des stocks « historiques » est traitée. En janvier dernier, cinq sites du Comptoir et dix collaborateurs étaient mobilisés pour une collecte. Au total, ce sont plus de 2,8 tonnes de produits qui ont été récoltés. Soit 85% du département, dont une majorité « avec pictogramme Adivalor » (donc d’éco contributeurs), signe d’un as-sainissement très net des stocks. Une collecte, dont la date reste à fixer, est d’ores et déjà prévue pour 2009 (probablement en décembre). La préinscription, bien que contraignante, a permis une anticipation très fine des volumes à collecter. Nous la maintiendrons.D’autre part, Adivalor et le Comptoir ne se fixent plus d’objectif en volume. Récupérer les « PPNU » devient résolument un service avant tout. Tout adhérent du Comptoir Agricole doit pouvoir nous ramener ses pro-duits non utilisables une fois par an. Par ce geste, notre coopérative fait son possible pour leur assurer le plus grand confort vis-à-vis de la réglementation.

Emballages vides : une collecte bien rodéeOpération devenue routinière, l’élimination des « EVPP » (et propres) est un exemple du genre. Rares sont les ex-ploitants qui ne profitent pas de ces temps forts semes-triels pour se débarrasser correctement de ces embal-lages. Un effort doit encore être fait sur la propreté des bidons. Bonne nouvelle : Adivalor nous fait savoir que 10% de ces emballages ont été recyclés. Un bon début pour une filière qui vise les 50% dès 2012. Atteindre cet objectif permettra encore de réduire d’autant l’éco contribution de chacun. La prochaine collecte aura lieu du 16 au 18 juin 2009.

Plastiques agricoles : la valorisation fait défautEn collaboration avec la FDSEA67, nous avons collecté 60 tonnes de plastiques agricoles (bâches, enruban-nage, ficelles, big-bags…). Avec le retournement du marché des matières premières d’origine pétrolière, ce qui aurait dû ne rien coûter grâce à une bonne valorisa-tion, s’est soldé par une facture difficile à assumer. Pour autant, la profession agricole a d’ores et déjà pris la dé-cision de reconduire cette collecte en 2009. Même si le financement n’est pas totalement bouclé, le Comptoir Agricole tiendra sa place de premier distributeur alsa-cien et ne laissera pas ses adhérents sans solution.

Adivalor : chacun a sa part de responsabilité

Gaël Denizart, délégué régional Adivalor, nous ex-plique pourquoi chacun doit faire un effort. «L’éco contribution est bien comprise, à la fois par les fabri-cants et les utilisateurs. Si les produits à recycler sont valorisés à leur juste valeur, nous faisons le pari que cette contribution baissera d’autant. L’exemple des « EVPP » est exemplaire : je lave, je trie, c’est collecté, puis valorisé. Si je ne lave pas bien, c’est détruit. Quel gâchis ! Maintenant, la période est peu propice à une bonne valorisation des matières. Espérons que cette situation n’est que passagère. »

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3Au fil des saisons

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Le marché des céréalesLe marché à terme Tout le monde a bien sûr entendu parler de ce marché, mais combien savent réellement de quoi il s’agit, comment cela fonctionne, quels en sont les avantages et les inconvénients, et surtout les obligations et les risques de tout intervenant agissant sur ce marché.

Pour ce troisième volet sur le marché des céréales, voici les points importants à retenir avant d’agir sur ce marché.

Le marché à terme de marchandises

1)L’historique

Au cours de son évolution, de la préhistoire à nos jours, l’homme a su mettre en place des façons de commercer adaptées à son époque, tenant compte en particulier de la période de livraison.

Période Type de marché Période livraison

Préhistoire TROC Livraison physique rapprochée

Antiquité Marché au comptant (SPOT)

Livraison physique rapprochée

17ème siècle Marché à livraison différée (FORWARD)

Livraison physique éloignée

19ème siècle Marché à terme Echéance rapprochée et éloignée

Le premier marché à terme voit le jour en 1848 aux Etats-Unis à Chicago (Cbot = Chica-go Board Of Trade). Il a été créé par des agriculteurs soucieux de maîtriser le « risque prix » du maïs dans le temps.

Achat Échéance

Vente

CONTRAT

tt+n

t0

2) Les différents marchés à terme

Il existe de nombreux marchés à terme, en fonction de la famille de produit considé-rée et du produit lui-même. Dans notre activité nous retiendrons le marché à terme américain (Cbot) et le marché à terme européen (Euronext), ce dernier faisant l’objet de ce dossier.

Type Marché Produits

Soft Liffe (Londres)

ICE (intercontinental exchange)

Café Robusta, Cacao, Sucre Blanc

Café Arabica, Cacao, Sucre Roux, Coton

Grains et Oléagineux

Cbot (Chicago Board of Trade)

Euronext (marché à terme européen)

Blé, Maïs, Complexe Soja, Riz

Blé, Colza, Maïs

Métaux Comex (New York) + LME (Londres)

Or, Argent, Cuivre, Aluminium, Platine, Palladium

Produits pétroliers ICE (intercontinental exchange)

Crude Oil, Gaz naturel, Heating oil, RBSOB gasoline

Le marché à terme européen : caractéristiques

1) Une autre référence de marché

Le marché à terme européen est un autre point de rencontre entre l’offre et la demande. Il cote en tou-te transparence le blé, le colza, le maïs sur plusieurs échéances pour une seule qualité.

Pour chaque produit, sont ainsi parfaitement déterminés :• la nature du produit (appelé le sous jacent*, connecté avec le marché physique)• la qualité (spécifications techniques)• la quotité (1 lot = 50 tonnes)• les échéances cotées• le lieu de livraison• les conditions de livraison

On peut vendre sans avoir de la marchandise ou acheter sans prendre livraison.

Le but n’est pourtant pas d’aller jusqu’à la livraison ou la prise de livraison de la marchandise.

Produits Blé Maïs Colza

Sous Jacent*

caractéristiques

Blé tendre de meunerie – SLM

PS : 76 Humidité : 15%

Grains Brisés : 4% Grains Germés : 2%

Impuretés : 2%

Maïs français jaune, roux – SLM

PS : 76 Humidité : 15-15.5% Grains Brisés : 4-10%

Grains Germés : 2-6% Impuretés : 1-3%

Colza OO – SLM

Teneur en huile : 40% Humidité : 9%

Impuretés : 2%

Nbre d’échéances

Echéances

Clôture échéance

Ouverture échéance

5

Janvier Mars

Mai Août

Novembre

10 du mois échéance

1er jour suivant clôture

5

Janvier Mars Juin

Août Novembre

5 du mois échéance

1er jour suivant clôture

4

Février Mai

Août Novembre

Dernier jour du mois précédent

1er jour suivant clôture

Horaire de négociation

10h45 – 18h30 10h45 – 18h30 10h45 – 18h30

Dépôt de garantie* 750 C/lot 700 C/lot 1250 C/lot

Point de livraison Rendu Rouen Rendu Façade Atlantique (Bayon-ne, Bordeaux, Blaye, La Palice, Nantes)

FOB Metz

Incograin n°23 n°23 n°15

*A ce jour

Marché

Le Chicago Board of Trade : le marché à terme américain

ph

oto

s : W

ikip

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2) Comparaison entre marché à terme et marché physique

On peut aisément présenter les différences entre le marché à terme et le marché physique.

On retiendra surtout que le marché à terme est organisé, transparent (visible par tous), sécurisé (appel de marge quotidien) et anonyme (contre partie inconnue).

Les prix présentés sont compris majorations incluses.

Marché à terme Marché physique

Marché OrganiséMarché totalement SécuriséMarché Transparent (visible de tous)Marché AnonymeContrat StandardiséPrix Majorations Incluses

Marché de gré-à-gréRisque de Faillites, Impayés et Retard de PaiementMarché plus ConfidentielContrat NominatifQualité, Quantité, Période de Livraison variéesPrix en Base (Base Juillet pour le Blé et le Maïs, et Base par mois d’exécution pour le Colza)

3) L’interprétation des prix : comparer le comparable

Voici l’écran d’EUREPI, ce lundi 24 novembre 2008 à 17h21.

Apprenons à lire les prix. Le maïs, le blé, le colza sont cotés.

Entrons dans les détails. Prenons pour cela le cas du maïs. Les quatre échéances sont cotées : janvier 2009, mars 2009, juin 2009 et août 2009

Concernant le maïs échéance janvier 2009 (EMA JANV 09), on retire les informa-tions suivantes :> le dernier cours traité est de 119.00 C/t majorations bimensuelles comprises, en

hausse de +1.00 C/t par rapport au cours de clôture de la veille> 89 lots (volume *) ont été traités depuis l’ouverture> le marché reste acheteur (bid*) pour 10 lots (bid size*) à 118.00 C/t, vendeur

(ask*) pour 30 lots (ask size*) à 119.50 C/t

Concernant le cours de 119.00€ C/t, rappelons qu’il s’agit d’un prix flat*, ou encore majorations bimensuelles comprises, soit 119.00 C/t – 5 x 0.93 C/t soit 114.35 C/t équivalent base juillet 2008.

Au même instant il ne s’est rien traité en maïs sur le marché physique, le FOB Rhin no-minal est de 117 C/t janvier/juin.

La différence entre la valeur du marché à terme ramené base juillet et le marché physique est de 114.35 C/t – 117.00 C/t, soit – 2.65 C/t. Cette valeur est appelée « la base*». La base n’est pas une valeur constante. Elle évolue dans le temps, mettant en évidence « un risque de base* » lors des prises de positions, dont nous reparlerons.

Notons également l’importance relative de chaque culture. Concernant le maïs seulement 201 lots (soit 10.050 tonnes) ont été traités sur les différentes échéances tandis qu’au même instant 9.154 lots de blé (457.700 tonnes) et 1.571 lots de colza (78.550 tonnes) étaient traités pour la récolte 2008.

Notons enfin que la récolte 2009 blé est déjà cotée, sur l’échéance blé novembre 2009 (873 lots échangés) ainsi que la récolte 2009 colza, sur les échéances août et novembre 2009 (179 lots échangés).

Le marché à terme européen : administration des ordres

1) L’ouverture d’un compte

Pour être prêt à agir sur le marché à terme il faut :> Ouvrir un Compte « Marché à Terme » auprès d’un Adhérent Compensateur> Signer une Convention de Négociation avec un Négociateur en Marchandises

Adhérent Compensateur

«Votre Banque»

• Suivi et Contrôle du Compte Financier

• Tenue de la Position « Marchandises »

«Votre Courtier»

• Exécution des Ordres d’Achat et de Vente

• Communication des Informations de Marché

Négociateur en Marchandises

Dépôt

de Garantie & Appel de

Marge

2) Le passage des ordres

Après versement d’un dépôt de garantie, les ordres sont passés par le donneur d’or-dre auprès du courtier. L’ordre est passé en bourse. Une fois exécuté le courtier confir-me l’ordre au donneur d’ordre (frais de courtage à régler) et au compensateur, ce dernier s’occupera du suivi des positions et procède aux appels de marge auprès du donneur d’ordre.

EUREPI

1. Passage de l’Ordre

4. Réponse Ordre Exécuté

2. Ordre passé en Bourse

3. Ordre Exécuté

6. Suivi de la Position

5. Ordre Exécuté

Confirmé

3) Les appels de marge

Les appels de marges sont quotidiens. Le processus est complexe.

Prenons un exemple : le 21/08, EUREPI achète 10 lots (500 tonnes) de blé à 130 C/t.

La séance clôture le premier jour (21/08) à 129 C/t, la perte par rapport au prix d’achat est de -1 C/t par rapport au cours d’achat, soit pour 500t -500 C qui seront également appelés en plus de la garantie de 750 C x 10 lots, soit 7.500 C. La première journée se solde par un appel de 8.000 C.

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5Au fil des saisons

La séance clôture le deuxième jour (22/08) à 128C/t, la perte est maintenant de -2 C/t par rapport au cours d’achat, soit pour 500t -1.000 C qui sont appelés. La ba-lance étant de 8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.000 C(equity) suite à cette perte. Pour combler le dépôt de garantie, 500 C supplémentaires seront appelés.

La séance clôture le troisième jour (25/08) à 129 C/t, la perte est maintenant de -1 C/t par rapport au cours d’achat, soit pour 500t -500 C qui sont appelés. La balance étant de 8.500 C, celle-ci est ramenée à 8.000 C (equity) suite à cette perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500 C, 500 C seront rétrocédés.

La séance clôture le quatrième jour (26/08) à 128,50C/t, la perte est maintenant de -1.50 C/t par rapport au cours d’achat, soit pour 500t -750 C qui sont appelés. La balan-ce étant de 8.000 C, celle-ci est ramenée à 7.250 C (equity) suite à cette perte. Compte tenu du dépôt de garantie de 7.500 C, 250C supplémentaires seront appelés.

Le cinquième jour (27/08), EUREPI vend ses 10 lots à 133 C/t. EUREPI réalise un gain de 3 C/t, soit 1.500 C pour 500t. La balance étant de 8.250 C, celle-ci est ramenée à 9.750C (equity) suite à ce gain, et sera reversée à EUREPI.

Conclusion : Reversé 9.750 C- Appelé 8.250 C = 1.500 C, soit le gain sur cette opération.

Ce suivi est quotidien. Il nécessite un contrôle journalier et surtout une trésorerie importante.

Agir sur le marché à terme européen

1) Les types d’action envisageables et les risques encourus

On peut être amené à agir sur le marché à terme pour trois raisons : la spéculation pure, l’arbitrage ou la couverture.

Type d’action% estimé du

volume échangéExplication

Spéculation 10 à 20 % C’est une opération dite « financière » sans aucune livraison et prise de livrai-son de la marchandise avec un Gain ou une Perte. Cette opération est à rapprocher des marchés boursiers (Marché des actions, Marché des Changes, etc.)

Arbitrage 15 à 20 % C’est une opération dite « sans risque » visant à profiter d’un décalage jugé « anormal » de cours entre deux mar-chés pour un même produit.Il n’y a ni livraison ni prise de livraison de la marchandise, avec Gain ou Perte

Couverture 75 à 85 % C’est une combinaison d’opérations (une physique et l’autre sur le Marché à Terme) visant à gérer le « risque prix ».Il y a une livraison ou prise de livraison de marchandise sur la première opéra-tion et pas sur la seconde

2) Couverture

Comme ce mode d’action représente entre 75% et 80% des opérations, il mérite que l’on s’y attarde.

Le mode de réflexion présenté ci-dessous a déjà fait l’objet d’une analyse détaillée (cf. AFDS hiver 2008 – connaître le marché physique - § marché physique, 3), mais nécessite qu’on y revienne.

Nous prendrons dans un premier temps les hypothèses suivantes : > Marché physique : 220 C/t > Marché à terme novembre : 223 C/t, ramené base juillet> La base initiale (223 C/t – 220 C/t = 3 C/t) reste stable dans le temps

EUREPI veux assurer ce prix.

Faute d’acheteur sur le marché physique à ce moment, EUREPI vend sur le marché à terme à 223 C/t ramené base juillet.

Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223

Si le Marché monte

Si le Marché baisse

Marché physique 235 Marché physique 208

M.A.T 238 M.A.T 211

Vente physique 235 Vente physique 208

Achat M.A.T 238 Achat M.A.T 211

Gain/Perte M.A.T -15 Gain/Perte M.A.T 12

Prix vente final 220 Prix vente final 220

1. Le marché monte :Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235 C/t sur le marché physique, il devra simultanément acheter à 238 C/t (base de 3 C/t stable dans le temps) sur le marché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le marché à terme de -15 C/t (prix de vente 223 C/t – prix d’achat 238 C/t). Son prix de vente final s’établira donc PMV = PMV physique + Perte Marché à terme, soit 220 C/t (235 C/t – 15 C/t)

2. Le marché baisse :Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV physique + Gain Marché à terme, soit 220 C/t (208 C/t + 12 C/t).

3. ConclusionFaute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre, EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché à terme.

3) Couverture : le risque de base

Tout paraît simple, mais il est primordial de ne pas négliger « le risque de base ». La base n’est pas une donnée figée. Elle évolue dans le temps en fonction de l’offre et de la demande sur les différents marchés, parfois de manière très importante.

Prenons simplement l’exemple du maïs. Entre le 17 mars 2008 et le 12 novembre 2008, la courbe ci-dessous présente l’évolution de la base pendant cette période. Elle a varié de +23 C/t à -3 C/t, soit une amplitude de 26 C/t.

Cette fluctuation de la base peut avoir des conséquences fâcheuses.

-5.00

0

5.00

10.00

15.00

20.00

25.00

17 mars

08

16 avril 08

16 mai 0

8

15 juin

08

15 juil 0

8

14 août 08

13 sept 0

8

Evolution de la base maïs(échéance juin 2009) :du 17/03/08 au 12/11/08(Source Bloch & Rehs)

13 oct 08

12 nov 08

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doSSiEr

Dossier réalisé par Antoine Wuchner

Prenons le même exemple que précédemment mais imaginons une variation de la base dans le temps :

> La base (MAT-M physique) augmente et vaut 10 C/t lors du débouclage de la position sur le marché à terme.

Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223

Si le Marché monte

Si le Marché baisse

Marché physique 235 Marché physique 208

M.A.T (base 10) 245 M.A.T (base 10) 218

Vente physique 235 Vente physique 208

Achat M.A.T 245 Achat M.A.T 218

Gain/Perte M.A.T -22 Gain/Perte M.A.T 5

Prix vente final 213 Prix vente final 213

1. Le marché monte :Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t sur le marché physique, il de-vra simultanément acheter à 245 C/t (base de 10 C/t lors du débouclage) sur le mar-ché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le marché à terme de -22 C/t (prix de vente 223 C/t – prix d’achat 245 C/t). Son prix de vente final s’établira donc PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 213 C/t (235 C/t – 22 C/t), soit 7 C/t en dessous du prix objectif.

2. Le marché baisse :Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV physique + Gain Marché à terme, soit 213 C/t (218 C/t + 5 C/t).

3. ConclusionFaute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre, EUREPI a couvert son risque de prix en agissant sur le marché à terme… au risque de base près. Dans ce cas EUREPI perd et quelque soit la situation la perte est égale à la différence de base (Base initiale – Base débouclage), soit -7C/t dans notre exemple.

> la base (MAT-M physique) baisse et vaut -10 C/t lors du débouclage de la posi-tion sur le marché à terme.

Si ce mode de calcul n’a plus de secret pour vous, calculez le prix de vente EUREPI en cas de hausse et de baisse du marché.

Vente M.A.T 223 Vente M.A.T 223

Si le Marché monte

Si le Marché baisse

Marché physique 235 Marché physique 208

M.A.T (base -10) 225 M.A.T (base -10) 198

Vente physique 235 Vente physique 208

Achat M.A.T 225 Achat M.A.T 198

Gain/Perte M.A.T -2 Gain/Perte M.A.T 25

Prix vente final 233 Prix vente final 233

1. Le marché monte :Sous notre hypothèse, lorsqu’EUREPI vendra à 235C/t sur le marché physique, il devra simultanément acheter à 225C/t (base de -10 C/t lors du débouclage) sur le marché à terme. EUREPI encaissera donc une perte sur le marché à terme de -2 C/t (prix de vente 223 C/t – prix d’achat 225 C/t). Son prix de vente final s’établira donc PMV = PMV physique - Perte Marché à terme, soit 233 C/t (235 C/t – 2 C/t), soit 13 C/t au dessus du prix objectif.

2. Le marché monte :Suivez ce raisonnement en cas de baisse de marché physique à 208 C/t. Le prix de vente final d’EUREPI sera de PMV physique + Gain Marché à terme, soit 233 C/t (208 C/t + 25 C/t).

3. ConclusionFaute d’acheteur au moment où EUREPI souhaitait vendre, EUREPI a encore une fois couvert son risque de prix en agissant sur le marché à terme… au risque de base près. Dans ce cas EUREPI gagne et quelque soit la situation le gain est égale à la dif-férence de base (Base initiale – Base débouclage), soit +13C/t dans notre exemple.

Résumé et conseils EUREPI * Glossaire :Définition de certains termes que vous pouvez entendre,

lire… qu’il faut connaître :

BaseEcart entre le marché à terme et le marché physique.

Bid / Ask / Last / Open

Cours acheteur / Cours vendeur / Dernier traité / Cours à l’ouverture.

Bid size / Ask size Nombre de lots à l’achat / à la vente.

Cours de clôture Cours à la fermeture, soit 18h30.

Majoration bimensuelle

Montant forfaitaire payé par l’acheteur, rémunérant le vendeur pour le stockage effectué avant l’exécution de la livraison.

Prix flat Prix majorations incluses.

Risque de baseRisque créé par l’évolution dans le temps de la Base.

SLM Sain, Loyal et Marchand.

Sous Jacent La nature du produit.

Volume Nombre de lots à échanger.

Le marché à

terme…

un autre marché

de référence…

> Une autre possibilité de fixer son prix de vente… au risque de base près.

> Le marché à terme ne sert que si l’on établit une relation commerciale avec le marché physique.

> Coût important (dépôt de garantie, appel de marge, courtage)

Le marché à

terme et le

marché

physique…

> Comparer ce qui est comparable…ne pas oublier les majorations bimensuelles, le ris-que de base et les points de livraison diffé-rents de notre marché physique.

> Pour le maïs, préférer le marché physique plus liquide pour marquer des prix.

Eviter la

spéculation…

> Marché haussier, marché baissier, les opérations sur le marché à terme non liées directement ou indirectement à des opérations sur le marché physique sont des opérations de spéculation.

Attention au

risque de base…

> Nécessité de suivre sa position tous les jours…

> Pas d’absence de risque

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7Au fil des saisons

Zoom

Avec l’aide d’Alsace Qualité (Idée Alsace) et de Coop de France, notre coopérative peaufine son « T

zéro ». Entendez par cela qu’elle consacre son année 2009 à faire l’état des lieux des 33 enjeux du développement durable. En décembre prochain, elle devrait être en mesure de partager son plan d’actions avec l’ensemble de ses adhérents mais aussi avec le monde extérieur. Le Comptoir Agricole sait déjà (et l’expérience des autres le confirme) qu’un effort intense de communication sera nécessaire pour expliquer ses choix. Loin des polémiques, il s’agira pour la coopérative de faire comprendre pour-quoi certaines pratiques, certaines décisions relèvent d’un équilibre – parfois difficile – entre des impératifs économiques, des enjeux de société et des considérations de protection de l’environnement.

En 2002, les adhérents ont connu une évolution signifi-cative au sein du service approvisionnement. Le person-nel des magasins est devenu capable de suivre en temps réel les stocks dans l’entreprise, ainsi que les mouve-ments. Seule une personne au siège à Hochfelden pou-vait y accéder auparavant. Ce saut technologique était rendu possible grâce à l’essor d’internet, qui assurait une mise en réseau de tous les sites. Hélios était né.

Mais le « noyau informatique central » restait le même. Ce qui nécessitait des développements permanents de manière à suivre les demandes, bien entendu de nos ad-hérents, mais aussi du marché de l’approvisionnement. Sans parler des logiciels de traitement de l’information, souvent lourds et complexes que l’encadrement est obli-gé d’utiliser pour son travail quotidien. Cette manière de faire devait un jour trouver sa limite. Ce jour est arrivé. Le nécessaire souci de performance logistique exprimé par notre Conseil d’Administration et relayé par le Co-mité de Direction a été le facteur déclenchant. Modifier

en profondeur notre manière de gérer l’approvisionne-ment des adhérents ne pouvait se faire sans la mise à la retraite d’un système central devenu obsolète.

Un projet tourné vers la performanceTant qu’EVOLI sera un projet, rien ne changera pour les producteurs. Par contre, nous serons en mesure de gagner par la suite en efficacité et en rapidité. Et donc d’être économiquement plus performants. Le Comptoir Agricole pourra se comparer avec les entreprises répu-tées pour leur excellence dans ce domaine. Et tout cela avec la garantie de la réactivité. Par contre, il faudra que chacun soit conscient qu’affiner les prévisions d’achat et mieux programmer ses enlèvements sera essentiel à la réussite de ce projet. Le moment venu, il faudra en persuader les producteurs.

L’activité commerciale appro devrait être la première à basculer dans le nouveau schéma. L’activité céréales suivra juste après.

Le Comptoir Agricole se tourne vers les autres à… 360° !

Les projets 2009 de la coopérative

L’EVOLI-tion est en marche

Notre engagement dans le déve-loppement durable a désormais

un nom : « 360 degrés ». Tout un symbole pour une entreprise qui considère que l’ouverture aux autres et le nécessaire dialogue avec les parties prenantes entrent dans une logique implacable : toute entre-

prise qui veut être là de-main doit être durable. Pour

être plus forte que jamais.

Depuis octobre 2008, trente personnes se retrouvent régulièrement au sein d’une équipe dédiée au projet EVOLI (comme Evolution Informatique). L’idée est bel et bien d’adapter le Comptoir Agricole à la demande de son marché mais aussi aux évo-lutions technologiques informatiques. Un saut qualitatif qui assurera à la coopéra-tive une nouvelle dimension régionale.

www.ariane.coop : un concentré de services pour assurer la pérennité du Comptoir et de ses adhérents

A quoi sert l’information dans une coopérative si l’on ne peut pas la partager avec ses adhérents ? A pas grand-chose si l’on en juge l’engouement des agriculteurs à s’inscrire sur ariane.coop, l’extranet du Comptoir Agricole. Chacun des services de l’entreprise l’a bien compris, service technique en tête : grâce à « Ariane », il est désormais possible de multiplier par trois le nombre d’avertissements. Une cartographie des risques est aussi très avancée, elle permettra de visualiser plus facilement la notion d’alerte-vigilance pour les interventions phytosanitaires. De même, les résultats d’essais sont consultables en ligne, comme les bases de don-nées réglementaires sur les produits phytos. Evidemment, l’outil de traçabilité parcellaire « fil d’Ariane » évolue de façon spectaculaire. Internet permet tous les espoirs pour les années à venir .

Frédéric Bernold, responsable logistique approvisionnement : « être les meilleurs »

« Une bonne logistique est une logistique qui ne se voit pas, et qui permet à chaque adhérent d’avoir la marchandise souhaitée au bon moment. C’est vrai qu’aujourd’hui, pour un service irréprochable, nous sommes obligés de faire des petits miracles au quoti-dien. Pas facile d’organiser une tournée régulière de livraison de nos magasins, quand les demandes sont aussi aléatoires ! De la même manière, même si notre traçabilité interne est bonne, il est possible de la ren-dre excellente. D’ici quelques mois, j’ai bon espoir que le Comptoir Agricole devienne une référence pour sa gestion logistique. »

Nos adhérents comprennent notre engagement. Les réunions techniques de janvier ont été l’occasion d’aborder « 360° », sans tabou ni pression. Pas toujours facile d’en expliquer les contours quand les médias don-nent une vision simpliste du développement durable en faisant penser à tort que « durable = écologie » ! Mais quand il s’agit de réaffirmer avec force qu’une entre-prise tournée vers l’avenir doit tenir compte de l’environnement sans angélisme ni naïveté, les producteurs soutiennent le projet. De plus, il leur a été clairement expli-qué que le projet du Comptoir ne s’étendait qu’au périmètre de l’entreprise. Ce qui ne doit pas nous empêcher de penser qu’une coopérative exemplaire peut donner des idées à ses adhérents.

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témoignagE

LES brèVES dU Comptoir

‘S Fréjjohr

Hit morje, hàn er’s au ghërt ? …Uf’m Baam het’s Meisele geruefe : Zitt ísch do. Wisse-n-‘r fér e Zitt do ísch ? Ich glaub, ‘s ísch d’ àllerschënscht Zitt vòm gànze Johr. Es làngt jetzt mít dem lànge Wínter. Jetzt kommt endlich ‘s Fréjjohr !

Hérsch wie d’ Vejele pfiffe ? Mír hàn ghett de letscht Riffe :

‘s Fréjjohr hett sích àngemeldt,Un dò drùf freijt sich d’ gànz Welt !

D’ Kínder sínge ùn làche,Alli Blémle verwàche :

‘s Fréjjohr hett sich àngemeldt,Un dò drùf freijt sich d’ gànz Welt !

Guet ísch’s doch in de Sònne,‘s Meisele pfifft ùf’m Brùnne :‘s Fréjjohr hett sich àngemeldt,Un dò drùf freijt sich d’ gànz Welt.

Paroles et musique de Jean-Marie FRIEDRICHDisponible sur le CD « Liedle fer’s ganze Johr » - CRDP, avril 2002

Unter Uns

Directeur de la publication : André Schuhler - Coordination : Christophe Klotz - Rédaction : Christophe Klotz, OLCA, Emilie Schelté / Candide, Antoine WuchnerPhotographies : Patrick Bogner, Comptoir Agricole, Laurent Lehr, Wikipedia, tous droits réservés - Création graphique : Antoine Neumann - Réalisation : Candide / 03 88 45 38 51

Impression : Sicop / Bischheim - Dépôt légal : avril 2009 - Tous droits de reproduction interdits Contact journal : Comptoir Agricole / Au Fil des Saisons / 35, route de Strasbourg / 67270 Hochfelden / [email protected]

Euromaïs sur les rails

Du 11 au 13 septembre, Euromaïs sera l’événe-ment incontournable de la prochaine rentrée. Du vendredi au dimanche, Ostheim sera en efferves-cence! Le Comptoir sera particulièrement pré-sent dans l’atelier « transformation ». Que ce soit dans l’alimentation ou dans les matériaux, le maïs est absolument partout ! Il a un donc un avenir certain en Alsace. Venez-vous en persuader !

Du pain à Hoerdt…

Les Jeunes Agriculteurs du canton de Brumath et notre coopérative s’associent pour expliquer comment l’on produit du blé. C’est « Voyage au Cœur du Pain », organisé par les boulangers bas-rhinois. Plusieurs milliers de visiteurs sont attendus du 13 au 16 juin à l’hippodrome de Hoerdt.

… à l’opération sourire à StrasbourgEt nous serons encore aux côtés des JA pour « l’ Opération Sourire » début mai sur le parvis du parlement européen. Le Comptoir soutient toute initiative dès lors qu’elle défend la pro-duction céréalière alsacienne.

Des sorties et des entrées

Nous accueillons ce trimestre Olivier Kempf, technicien sur Ebersheim, et Sylvia Reichert, assistante commerciale. Ils remplacent respec-tivement Dominique Meyer et Aurélie Gander. Mathieu Walter, chargé de mission traçabilité, renforce également notre effectif. Bienvenue à eux !

Retour des couverts biodiversité, rencontre avec un spécialiste :Laurent Lehr, apiculteur

Beaux et utiles les couverts biodiversité ne ces-sent de faire des émules ! Nous sommes allés à la rencontre de Laurent Lehr, apiculteur de son état, afin qu’il nous expose les avantages que re-présente une telle pratique pour sa profession.

Un couvert biodiversité comme son nom l’indique contribue à recréer sur une surface modeste un concentré d’efficacité 100% naturel. En effet ils représentent des milieux favorables à la petite faune des champs, aux insectes dont les abeilles, qui participent à près de 80% à la pollinisation. Ils sont éga-lement bénéfiques à la régénération des sols et représentent un gage certain d’embellissement des communes alsacien-nes. En ce qui concerne l’agriculture, introduire un couvert sur son exploitation traduit une volonté forte d’agir en faveur de la biodiversité et améliore son image.

Au Fil des saisons : Le rôle des couverts biodiversité est multiple, dans le cadre de votre activité quelle est leur fonction ? Laurent Lehr : Le paysage rural a changé, les fleurs, mais également les haies et les bosquets ne sont plus aussi nom-breux qu’il y a plusieurs années. Toute cette flore représentait une source d’alimentation pour les abeilles. L’implantation de couverts biodiversité, et plus précisément de couverts apicoles en ce qui concerne mon activité, permet de pallier ces carences alimentaires, les abeilles ont besoin pour vivre de pollen et de nectar qui sont produits par les fleurs. Les variétés cultivées sont moins fleuries qu’à une époque. Les couverts apicoles tendent à compenser la disparition de ces « garde manger » des colonies d’abeilles. AFDS : On comprend l’enjeu de la mise en place de cou-verts apicoles. A ce propos qu’est-ce qu’un bon couvert apicole selon vous ? L.L. : Pour qu’un couvert apicole soit bon il faut qu’il soit… fleuri ! Mais ce qui est important c’est que ces couverts soient bien répartis sur le territoire, ils n’ont pas forcément besoin d’être vastes, une dizaine d’ares suffit à nourrir les abeilles. L’idéal c’est qu’il y ait une bonne pollinisation en fin de saison, en effet la période critique pour les abeilles c’est l’hiver. Elles doivent trouver de quoi se nourrir à la fin de l’été et au début de l’automne afin de stocker une quantité suffisante de pol-len et de nectar pour affronter l’hiver. Évidemment certaines

espèces florales sont aussi plus intéressantes que d’autres au niveau nutritif, mais c’est tout de même une bonne répar-tition de ces couverts apicoles qui prime, il faut si possible qu’ils ne soient pas trop loin des ruches, l’abeille ne peut pas parcourir des kilomètres pour trouver sa nourriture.

AFDS : Quelle serait pour vous la collaboration idéale avec le monde agricole ?L.L. : La collaboration avec le monde agricole va de soit, par exemple la moutarde est une espèce cultivée bénéfique tant aux apiculteurs qu’aux agriculteurs. Riche en pollen, elle per-met également de fixer l’azote et les nitrates dans le sol et plantée après la récolte du blé elle restructure la terre et lutte contre son érosion. Les agriculteurs peuvent également im-planter des couverts biodiversité sur des surfaces en jachères qu’ils ne peuvent exploiter, cela a pour avantage de régénérer la terre, et de faire réapparaître « les auxilliaires », ces insectes pollinisateurs qui contribuent à la production des semences, l’abeille évidemment mais pas uniquement, il faut compter avec les papillons, les syrphes etc. Si l’Alsace a pour l’instant une bonne couverture, ce ne sera peut-être plus le cas dans dix ans, et c’est grâce à des actions comme celles-ci que l’ont peut en douceur et en beauté inverser la tendance.

L’implantation de couverts biodiversité : l’affaire de tous…

La mise en place des couverts est vivement encouragée par le Conseil Général qui indemnise partiellement le producteur désireux d’implanter des espèces florales sur ses terres. Cette pratique fait l’objet d’un groupe de tra-vail au sein duquel on retrouve entre autre la FDSEA, le Comptoir Agricole, la Chambre d’agriculture, l’association des Maires du Bas-Rhin ainsi que semenciers, apiculteurs et chasseurs. Une initiative qui va dans le bon sens !

Olivier Kempf

Sylvia Reichert