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Augmenter la capacité de rétention en eau des sols, en cultures
légumières, par l’utilisation desBois Raméaux Fragmentés
Compte-rendu de la première année d’expérimentation
Service Développement économique des filières & Service Environnement et Territoires
Janvier 2010
2
Les Bois Raméaux Fragmentés (B.R.F.)
Sommaire I .Le contexte 3
De nombreux bénéfices attendus 3 Un principe simple mais efficace 3 Un matériau et deux techniques 4
II Le dispositif expérimental mis en place 5
Les hypothèses de travail choisies 5 Les agriculteurs, les exploitations et les sites retenus 6 Les sols 6 Les modalités testées 7
III Les B.R.F. utilisés 8
Les essences choisies 8 La composition du produit brut 9 La caractérisation biochimique de la matière organique 11 Le potentiel humique 12 La teneur en éléments fertilisants 13 Les traces métalliques 13
IV Les résultats de la première année de suivi 14
Site 1 ASPI – Saint-Christol les Alés – Courge 14 Site 2 Pascal Roux – Saint-Hilaire de Bretmas – Pomme de terre 20 Site 3 Bruno Nougier – Arpaillargues – Asperge 31 Site 4 Jean-Robby – Bourdic- Blé dur 39 Site 5 Didier Bonnard – Montfrin – Pomme de terre primeur 45 Site 6 Olivier Dumont – Saint-Gilles – Fraise 51
V Synthèse des résultats obtenus lors de la première année d’expérimention 58 VI Conclusions 60 Bibliographie 61 Sigles et abréviations 62 Annexes 63
3
I .Le contexte
La réduction de la pression sur la ressource en eau (tant quantitative que qualitative) et la lutte contre la dégradation des sols, représentent deux défis majeurs que l’agriculture doit relever aujourd’hui, ce qui implique de nombreuses remises en question dans différents domaines. Ces dernières années le sol a été le plus souvent considéré comme un substrat de culture avec pour conséquence un appauvrissement considérable de sa capacité à résister aux aléas climatiques (sécheresse, inondation) ainsi qu’aux attaques des bio-agresseurs. La différence entre cet écosystème devenu artificiel et l’écosystème forestier qui ne demande ni eau, ni engrais, ni pesticide est frappante. L’étude du fonctionnement des forêts a débouché sur l’utilisation en agriculture de broyat de branches d’arbres ou arbustes, plus connu sous le nom de B.R.F. (Bois Raméal fragmenté). De nombreux bénéfices attendus
Les B.R.F. semblent en effet posséder de nombreux atouts : ils stimulent l’activité des organismes du sol, augmentent la teneur en humus stable et par-là même, la capacité à retenir l’eau (jusqu’à 20 fois son poids) et les éléments minéraux. En outre, ils améliorent la structure du sol et limitent l’érosion. Ils accroissent aussi la réserve en eau du sol par sa restructuration et régulent son humidité grâce à l’augmentation de l’activité biologique. Les plantes résistent ainsi mieux à la sécheresse. Les aquaporines complètent l’effet humus. Découvertes en 1988 par le prix Nobel de chimie 2003, les aquaporines sont des protéines « canal à eau » présentes dans tous les organismes vivants. L’enrichissement du sol par une couverture de fragments de bois induit la dégradation de la lignine par des champignons, favorise la présence des aquaporines, qui favorisent elles-même la conservation de l’humidité.
Un principe simple mais efficace Des rameaux verts d’essence feuillus sont fragmentés, broyés puis
épandus au sol ou incorporés aux premiers centimètres du sol. La technique des BRF est en fait comparable à une accélération du processus pédogénétique naturellement en œuvre dans la forêt. Les BRF agissent alors positivement sur l’ensemble des composantes du sol : minérales, énergétiques, biochimiques, chimiques et biologiques pour en faire une synthèse dont l’expression sera composite et dynamique (Lemieux et Lachance, 2000). Ils permettent une aggradation (par opposition à dégradation) du système sol avec pour effet une augmentation de la biodiversité, un apport direct d’énergie au sol et la formation d’humus forestier (Domenech et al, 2006). Ce sont les fractions lignine du bois : la guaïcyl et la syringyl, les deux polyphénols les plus importants avec les tannins, qui jouent un rôle primordial dans la pédogenèse.
4
Les BRF sont constitués de trois parties, les branches, les rameaux et les
feuilles. Les rameaux doivent être de diamètre inférieur à 7 cm, fragmentés jusqu’à 5-10 cm de longueur. Les BRF jouent un rôle très précis dans la formation et le maintien d'un sol fertile ce qui n'est pas le cas des écorces, du bois de tronc, des sciures, des copeaux de rabotage ou de tout autre résidu d'origine industrielle. Un matériau et deux techniques
Selon les cultures et l’objectif recherché, les BRF seront soit étalés en une couche de 1 à 3 cm au sol pour constituer un paillage naturel, soit incorporés dans les 5 à 10 premiers centimètres du sol. Dans les deux cas, il faut 66 t/ha (250 m3/ha) de BRF la première année. Par la suite, un apport de 20 t/ha doit être réalisé tous les 3 ans.
5
II Le dispositif expérimental mis en place
Depuis quelques années ce matériau suscite un intérêt croissant en
France. Mais il y a de nombreuses incertitudes sur les conditions d’utilisation des B.R.F. Les références bibliographiques font état le plus souvent d’un apport en automne de 250 m3/ha. Le sol peut-il « digérer » une telle quantité ? Quelles seront les conséquences d’un tel apport sur le cycle de l’azote et de la disponibilité du nitrate pour les plantes cultivées ? L’incorporation d’une aussi importante quantité de matière organique peut-elle augmenter la pression des bio-agresseurs (taupins, limaces, escargots…) ? Faut-il utiliser des B.R.F. frais ou compostés ? Quelles essences choisir ? Les résineux sont-ils à exclure ? Le travail entrepris par la Chambre d’Agriculture du Gard n’a pas pour vocation de répondre à toutes les questions posées par la mise en œuvre de cette nouvelle technique. Il se propose dans un premier temps de vérifier l’intérêt des B.R.F. pour les maraîchers en conditions méditerranéennes, et dans une second temps de préciser son mode d’emploi. Devant la multitude des combinaisons possibles, nous avons émis plusieurs hypothèses de travail prenant en compte les pratiques actuelles des agriculteurs.
Les hypothèses de travail choisies
Afin de faciliter l’adoption éventuelle de cette technique par les producteurs et la mise en évidence d’effets mesurables, nous avons fait le choix d’une part, de réaliser ce travail d’acquisition de références chez et avec les agriculteurs, et d’autre part d’insérer l’utilisation des B.R.F. dans l’itinéraire cultural des agriculteurs. L’apport de B.R.F. constitue l’unique modification des pratiques.
Ainsi, les conséquences du B.R.F. sur la gestion hydrique des cultures seront observées sans que la pratique des agriculteurs ne soit modifiée. Un ajustement des irrigations en fonction des modalités (notamment témoin et B.R.F.) rendrait difficile la mise en évidence d’un effet B.R.F., celui ci étant couplé à un effet dose d’apport en eau.
De même, nous avons décidé de limiter les conséquences déjà observées d’une faim d’azote sur la productivité des cultures. Nous avons préférer justifier de son intérêt et de son ampleur par la mise en œuvre de mesure de la teneur en nitrate du sol et/ou de la plante (méthode Nitratest et PILazo). Un tiers du département du Gard étant en zone vulnérable, il ne nous est pas apparu opportun de réaliser une majoration systématique de la fertilisation azotée.
Enfin, nous avons retenu la stratégie d’un apport de 250 m3/ha réalisé soit en totalité, soit en deux fois.
6
Les agriculteurs, les exploitations et les sites retenus Afin de prendre en compte la diversité de l’agriculture gardoise, nous
avons retenu six agriculteurs aux profils différents (tableau 1).
Tableau 1 : présentation des agriculteurs Exploitations Orientation Production Taille Véronique Giraud et les stagiaires de
l’ASPI (1)
Maraîchage Biologique Petite
Pascal Roux Grandes cultures, pomme de terre,
maraîchage
Conventionnelle Moyenne
Bruno Nougier Viticulture, asperge Conventionnelle Moyenne Jean-Luc Robby Viticulture,
grandes cultures, maraîchage
Conventionnelle Grande
Didier Bonnard Viticulture, pomme de terre,
maraîchage
Conventionnelle Moyenne
Olivier Dumont Arboriculture, maraîchage
Conventionnelle Grande
(1) l’ASPI est une Association de Soutien Pour l’Insertion qui utilise des B.R.F depuis plusieurs années
De plus, les sites ont été retenus en tenant compte de la ressource potentielle en B.R.F. (proximité de forêt, de déchetteries, …). La localisation des sites est présentée sur la carte en annexe 1.
Les sols
Les sols des parcelles d’expérimentation ont des textures et des caractéristiques agronomiques différentes (tableau 2).
Tableau 2 : présentation des sols Sol Texture Teneur en
argile Réserve utile Matière
organique ASPI Limon sablo-
argileux 17,2 % 53 mm 2,37 %
Pascal Roux Limon sablo-argileux
10,5 % 44 mm 3,67 %
Bruno Nougier Argile limono-sableuse
36,8 % 77 mm 2,09 %
Jean-Luc Robby
Argile limono-sableuse
33,2 % 71 mm 1,75 %
Didier Bonnard Limon sablo-argileux
16, 7 % 50 mm 1,74 %
Olivier Dumont Limon argilo-sableux
22, 9 % 59 mm 3,19 %
7
Sur chaque site, les différentes modalités ont fait l’objet d’analyses de sol. Un nombre important de paramètres ont été mesurés (annexe 2). Il est prévu dans 4 ans de renouveler ces mêmes analyses afin de permettre de quantifier l’effet B.R.F..
Les modalités testées Sur chaque site une modalité « témoin » n’a pas reçu de B.R.F. Chaque
modalité « B.R.F. » a reçu 250 m3/ha de B.R.F., soit en un seul apport, soit en deux apports de 125 m3/ha. Le B.R.F. a, soit été incorporé dans les premiers centimètres du sol, soit été épandu à la surface du sol en paillage. Sur le site de l’ASPI, il a été rajouté une modalité « B.R.F. + compost » afin de tenir compte de la difficulté d’apport azoté en cours de culture en Agriculture Biologique. Les B.R.F. utilisés sont de deux origines : déchets verts et platane. Les différentes modalités testées sont regroupées dans le tableau 3.
Tableau 3 :présentation des modalités
B.R.F. Quantité 250 m3/ha 125 m3/ha 125 m3/ha 250 m3/ha 250 m3/ha
Incorporation Incorporation Incorporation Technique Paillage Paillage
Complément 20 t/ha compost
ASPI Déchets verts
Platanes
Pascal Roux Déchets verts
Déchets verts
Platanes
Bruno Nougier
Platanes
Jean-Luc Robby
Déchets verts
Didier Bonnard
Déchets verts
Déchets verts
Platanes
Olivier Dumont
Déchets verts
Platanes
8
III Les B.R.F. utilisés
Les essences choisies A l’élaboration du protocole expérimental, lors du choix des sites, il a été décidé de prendre en considération les sources potentielles de fournitures en B.R.F. L’étude sur l’évaluation du potentiel B.R.F. dans le département du Gard a permis d’identifier les principales sources de fournitures ( tableau 4). Nous avons choisis deux origines de B.R.F. : les déchets verts provenant des déchetteries de communes et traités par des plate-forme de valorisation et des rémanents de taille de platane. Le B.R.F. issus de déchets verts a l’avantage d’être un gisement important, il permet d’avoir des essences mélangés et il est disponible sur l’ensemble du département.
Par contre, pour les besoins de l’expérimentation, les essences ont
été triées. Cette opération apparaît impossible en routine. De plus, le présence de corps étrangers (plastique, vieux bois, bois de calibre important) pose problème. Le B.R.F. issu du broyage de branches de platanes présente l’avantage d’être déjà broyé par l’entreprise. Par contre, la présence d’une unique espèce peut être considéré comme un inconvénient.
Tableau 4. : Ressource potentielle annuelle de B.R.F. sur le département du Gard.
Déchets verts Volume B.R.F.
(en m3)
Mise en déchetterie
15 415
Entretien des bordures de voies ferrées
4 000
Rémanents des forêts privées et publiques
2 665
Jardins et espaces verts 1 032
Elagage des arbres de bord de route 500
Total 23 612
Fourniture potentielle de B.R.F.
66%17%
11% 4% 2%
Mise en déchetterieEntretien des bordures de voies ferréesRémanents des forêts privées et publiquesJardins et espaces vertsElagage des arbres de bord de route
9
2 origines
Déchets verts Platanes
Située à Beaucaire dans le sud-est du département du Gard, la société ECOVAL a une délégation service public Sud Rhône Environnement. Elle couvre 42 communes (Uzès, Milhaud, Beaucaire) et collecte les déchets verts de 8 déchetteries. Chaque année les déchets verts sont transformés en 3 500 tonnes de compost végétaux.
Située à Alès, au nord du département, la société Cévennes déchets récupère les déchets des déchetteries du bassin alésien, des entreprises d’élagage et du service technique d’Alès. Elle traite environ 5 à 6 000 t de déchets verts par an.
La société Clemençon a été retenue après les appels d’offres pour élaguer les arbres en bordure des routes nationales et départementales. Ainsi ce sont environ 200 tonnes de broyat qui sont produits de septembre à décembre, dont 80 % de platane. Le siège social de l’entreprise est à Navacelles au nord-est du Gard. Les chantiers sont répartis sur l’ensemble du département.
La composition du produit brut
Le laboratoire d’analyse, SADEF a réalisé la caractérisation Biochimique de la Matière Organique. Ce laboratoire bénéficie d’une accréditation Cofrac pour son programme « matières fertilisantes et support de cultures » avec une portée couvrant la majorité des éléments traces métalliques (ETM). De nombreux éléments ont été mesurés (annexe 3). Les analyses ont été faites au moment des différentes applications (tableau 5).
Tableau 5 : dates de analyses en fonction des fournisseurs de B.R.F. Fournisseurs Dates analyses Fournisseurs Dates analyses Cévennes Déchets 19/11/2008 Clemençon 10/12/2008 Ecoval 28/11/2008 Clemençon 19/03/2009 Ecoval 28/11/2008 Clemençon (1) 07/05/2009 (1) Les analyses ont été effectuées sur du B.R.F. frais à l’exception du broyat de platane analysé le 7/05/2009 et dont le prélèvement avait été réalisé sur un tas de B.R.F. en décembre 2008. Nous considérons donc que ce B.R.F. était pré-composté.
10
Souhaitant limiter la présence de feuilles, nous avons attendu mi-novembre pour réaliser la fabrication du B.R.F. Cependant, nous avons constaté qu’il restait encore des feuilles lors du broyage des déchets verts. Deux solutions s’imposent alors à nous, soit la période de fabrication de B.R.F. ne doit débuté qu’à partir du début décembre, soit la présence de feuilles doit être tolérée.
Nous avons utilisé comme source d’approvisionnement en B.R.F. pour nos essais deux gisements « platane ». Pour les dates d’analyses du 10/12/2008 et du 07/05/2009, les prélèvements ont été effectués sur un tas situé sur la commune de Saint-Côme. Pour le 19/03/2009, le prélèvement a été fait sur la commune de Domazan.
Les 6 échantillons ont été analysés suivant la méthode de caractérisation biochimique (C.B.M.) développée par Robin d’après les travaux initiés par l’INRA (Linères et Djakovitch, 1993). Cette analyse permet de déterminer les teneurs en eau, matières minérales et matières organiques d’un produit de nature organique. La qualité de la fraction organique est obtenue en mesurant les proportions de composés de type soluble, de type hémicellulosique, de type cellulosique et de type lignine. Cette caractérisation permet de classer le produit étudié en terme d’usage agronomique et d’estimer le potentiel humique du produit, c’est à dire la quantité d’humus stable restant après la décomposition du produit dans le sol. Un apport type de 250 m3/ha représente une quantité brute de B.R.F. de 71 tonnes /ha. Le B.R.F. issu de broyat de platane est plus lourd (graphe 1). Le poids net passe à 43 tonnes/ha pour donner 18 t/ha d’humus stable. Le platane a un meilleur rendement humique que les déchets verts dans cette expérimentation.
Graphe 1 : poids brut, poids net et quantité d’humus stable de 250 m3 de B.R.F.
61,7
33,0
80,4
53,2
71,1
43,1
13,322,7
18,0
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
90,0
poids brut (t/ha) poids net (matièresèche) (t/ha)
humus stablet/produit brut
T/ha
X déchets verts
X platane
X générale
11
L’analyse de la composition du produit brut (eau-matières minérales
- matières organiques) montre que des différences existent pour une même origine. A titre d’exemple concernant les déchets verts fournis par Ecoval, les deux échantillons analysés ont des compositions différentes notamment en ce qui concerne la teneur en matières minérales et en matières organiques, alors que les prélèvements ont été faits sur le même tas. La représentativité de l’échantillonnage est sûrement en cause (diversité non contrôlable des origines de déchets verts). Des tendances émergent : le broyat de platane est plus riche en matières organiques (+ 22 %), sa teneur en matière minérale est plus limitée ( - 6.5 %) ainsi que sa teneur en eau (annexe 4).
La caractérisation biochimique de la matière organique L’analyse des résultats des 6 échantillons atteste qu’il existe des
différences entre les essences, et pour une même origine entre les déchets verts. Nous pouvons cependant dire que le B.R.F. d’origine « platane » est plus riche en cellulose (+12.9%), plus riche en hemicellulose (+7%) et plus pauvre en matières minérales (-13.4%) et en fractions solubles (- 4.9%) (annexe 5).
En faisant la moyenne des résultats de nos 6 échantillons, et en tenant compte des différences observées, nous obtenons un profil « B.R.F. ». La comparaison de ce profil avec celui des amendements organiques fait apparaître que le B.R.F. est plus riche en cellulose et dans une proportion moindre en hémicelluloses (graphe 2).
Graphe 2 : comparaison des profils caractérisation de la matière sèche B.R.F. et amendements organiques
Comparaison BRF/amendement organique
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Amendements organiques BRF CA30
Fraction solubleHémicellulosesCelluloseLignineMatières minérales
12
Le potentiel humique Une estimation du potentiel humique a été réalisée sur les
6 échantillons (annexe 6).Le K1 a été estimé par le taux résiduel (Tr) calculé selon la formule publiée par D.Robin (Robin, 1997) (tableau 6). Le coefficient isohumique indique la quantité d’humus stable formée par kg de matière sèche du B.R.F. frais. Un K1 élevé correspond à un produit stable à haut pouvoir amendant. Le K1 du B.R.F. issu du broyage de branches de platane est supérieur à celui issu du broyage de déchets verts.
Tableau 6 : coefficient isohumique K1 des deux sources de B.R.F. Déchets verts
(moyenne 3 échantillons) Platane
(moyenne 3 échantillons) K1 0.48 0.55
La composition biochimique de différents produits organiques a été mise en relation avec leur biodégradation en incubation de longue durée. L’Indice de Stabilité Biologique (I.S.B.) est calculé à partir de l’incubation. La caractérisation Biochimique de la Matière organique (C.B.M.) est inspirée de la méthode de l’I.S.B. avec deux principales différences : la durée de l’incubation biologique et le niveau du fractionnement biochimique. Ces analyses ne permettent pas de préciser le temps nécessaire pour obtenir ce potentiel après incorporation des B.R.F. dans le sol. Ce délai dépend des conditions pédo-climatiques. Quel que soit l’indicateur, I.S.B. ou C.B.M., le potentiel d’humus stable est considéré comme moyen à élevé. Le B.R.F « platane » obtient de meilleurs résultats (tableau 7).
Tableau 7 : I.S.B. et C.B.M. des deux sources de B.R.F. Déchets verts
(moyenne 3 échantillons) Platane
(moyenne 3 échantillons) I.S.B. 0.40 0.34
Kg de matière organique stable par tonne de produit brut
174 222
C.B.M. en kg d’humus stable par tonne de
produit brut 255 378
Le potentiel humique peut-être estimé à 13.2 tonnes pour un apport de 250 m3 de B.R.F. issu du broyage d’environ 62 tonnes de déchets verts et à 18.0 tonnes pour le même volume de B.R.F. issu du broyage de près de 71 tonnes de branches de platanes (annexe 7).
13
La teneur en éléments fertilisants Un apport de 250 m3/ha de B.R.F. correspond à une teneur
moyenne en azote de 400 kg d’azote (graphe 3). Environ 80 % est sous forme organique. La part de l’azote nitrique et de l’azote ammoniacal est inférieure à 2 %. L’azote uréique représente le solde, soit environ 18%.
Les sources de B.R.F., déchets verts et platane ont des teneurs
assez proches en azote.
Graphe 3 : teneurs en azote des B.R.F. utilisés
La teneur moyenne des B.R.F. utilisés est de 144 kg/ha de
phosphore et de 260 kg/ha de potassium. D’importantes variations sont à noter entre les échantillons ayant une même origine et entre les origines « déchets verts » et « platane » (annexe 8). Les B.R.F. issus de déchets verts ont une teneur plus faible en phosphore mais plus importante en potassium.
Les traces métalliques
Seule la teneur en plomb a été mesurée. Les valeurs oscillant entre 5.69 et 20.3 mg/kg pour les échantillons « déchets verts » et inférieures à 1.8 mg/kg pour les échantillons « platane », les B.R.F. sont conformes à la norme NFU 44-051.
Teneur en éléments Azotés
344302
323
6
56
1
1
1
62
8071
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
X déchets verts X platane BRF CA30
en k
g/ha
Azote Uréique (N) en kg/ha
Azote Nitrique (N-NO3) enkg/ha
Azote Ammoniacal (N-NH4)en kg/ha
Azote Organique (N) enkg/ha
14
IV Les résultats de la première année de suivi 2009 Site 1 A.S.P.I - Alès- Gardonnenque Le site de l’Association de Soutien Pour l’Insertion (A.S.P.I.) est atypique
par rapport aux 5 autres sites qui se trouvent chez des agriculteurs. Un premier animateur, Patrick Soulhac avait utilisé dès 2005 du BRF, car l’Association ne disposait pas de charrue pour labourer. Depuis, les différents animateurs qui se sont succédés, et notamment Véronique Giraud qui officie actuellement, ont généralisé le recours au BRF. Le choix de ce site se justifie du fait de l’antériorité de la démarche mise en place et par une approche de l’agriculture proche de l’Agriculture Biologique. Chaque année, un groupe de stagiaires vient se former au maraîchage.
Le protocole expérimental
Situation géographique Le site de l’aspi se situe sur la commune de Saint-Christol-les-Alès, à
côté d’Alès, au Nord du département du Gard. Le sol
Le sol est composé d’alluvions du Gardon (rivière) et ses principales caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Bilan de fertilité physique Tableau 8 : bilan de fertilité physique
Texture Teneur en argile
Réserve utile
Matière organique
pH (KCL)
Limon sablo-argileux
17,2 % 53 mm 2,37 % 8.0
L’activité biologique est faible.
Tableau 9 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
101 faible
213 forte
199 forte
139 normale
9 868 très forte
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
En ce qui concerne les oligo-éléments seule la teneur en zinc est considérée comme faible.
15
Dispositif expérimental Le site de l’ASPI est le seul site où il n’y a pas de répétition. Le plan du « test » se trouve en annexe 9.
Modalités
Le test est constitué de quatre modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF incorporé, - BRF incorporé avec un complément de 20t/ha de mar de raison
composté, - BRF incorporé avec un complément de 20t/ha de mar de raison
composté, suivi d’un épandage de BRF en paillage en cours de culture.
Parcelle élémentaire : 25 m² Mise en place des modalités :
Tableau 10 : les différentes modalités comparées au témoin BRF incorporé BRF incorporé
+ compost BRF incorporé + compost +
BRF paillage Origine Cévennes
déchets Cévennes déchets
Cévennes déchets
Clemençon
Type Déchets verts Déchets verts Déchets verts Platane (Saint-Cômes)
frais frais frais Pré-composté (9 mois)
Dose en m3/ha 250 250 250 125 Dose en t/ha 61 61 61 34 Epandage 27/11/2008 27/11/2008 27/11/2008 10/08/2009 Compost 20 t/ha de mar
de raisin le 18/11/2009
20 t/ha de mar de raisin le 18/11/2009
Incorporation lèger labour (15 cm)
10/06/2009 10/06/2009 10/06/2009
Paillage Localisé sur le rang le 10/08/2009
Photographie 1 : paillage de B.R.F. sur culture de courge
16
Suivi cultural 2009
Culture : courge Travail du sol : léger labour (présence d’adventices) sur 15 cm de profondeur le 10/06/2009 Semis : le 19/06/2009 (mauvaise germination), resemis le 25/07/2009 Variété : Musqué de Provence Densité : 2 285 plts/ha Ecartements : - entre rangs : 2.50 m - entre plants : 1.75 m Paillage plastique ( à l’exception de la modalité « BRF paillage) Irrigation : goutte à goutte, goutteurs 2 l/h Fertilisation : - en fond : aucune - en couverture : lors du resemis le 28/07/2009,
Unités/ha
N P2O5 K2O
14 14 23 Une poignée d’amendement organique Ovinalp (4 - 5 - 10) a été rajoutée au terreau Klasman (7 - 5 - 4) dans le trou de semis. Eclaircissage le 13/08/2009, 1 plant par trou Protection de la culture: aucune intervention chimique Récolte : le 2/10/2009
Résultats et observations Suivi tensiométrique
Des sondes « watermark » ont été installées sur chaque rangée (soit deux par modalité) à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 4 : suivi tensiomètrique
0
25
50
75
100
125
150
175
200
1-ju
il-09
8-ju
il-09
17-ju
il-09
22-ju
il-09
31-ju
il-09
4-ao
ût-0
9
10-a
oût-0
9
19-a
oût-0
9
25-a
oût-0
9
2-se
pt-0
9
9-se
pt-0
9
17-s
ept-0
9
23-s
ept-0
9
2-oc
t-09 X
Tens
ion
en c
b
T BRF BRF + C BRF + C + P
17
Les tensions mesurées sont restées inférieures au seuil de 25 centibars, durant la majeure partie du cycle de la culture, ce qui atteste d’un important confort hydrique. A l’approche de la maturité des fruits, les tensions remontent sans que de réelles différences ne se créent entre les modalités. Pour ce premier suivi tensiomètrique aucune différence significative n’est à noter.
Etat azoté du solSelon la méthode d’analyse rapide nitrate (Nitratest), le statut azoté du sol est évalué à différentes périodes (annexe 11). En mars, aucune différence n’apparaissait entre les 4 modalités. La teneur en azote du sol de l’horizon 0-30 cm était extrêmement basse. En août, les teneurs sont légèrement plus élevées, notamment pour la modalité « BRF incorporé avec un complément compost ». Les teneurs en azote sont basses, inférieures à 50 mg/l NO3-.
Graphe 5 :teneur en nitrate du sol (horizon 0-30 cm)
Dénombrement de lombricsLes lombrics étant des indicateurs et des agents de la fertilité, leur dénombrement permet de suivre l'évolution de l'activité biologique du sol.
Graphe 6 : dénombrement de lombrics
Dénombrement de lombrics( placette de 1m?)
0,00
50,00
100,00
150,00
200,00
250,00
Témoin BRF BRF + C BRF + C + P
10 août 2009
R + C BRF+ C + P
18
Le comptage a été effectué les 10 et 20 mars 2009. La température du sol était de 6°C. Deux méthodes ont été utilisées pour dénombrer les lombrics. La méthode testée par le CTIFL (annexe 12) et le dénombrement manuel d’une placette de 1 m² sur 30 cm de profondeur. Quelle que soit la méthode utilisée, les modalités « BRF » présentent des populations de lombrics supérieures au témoin. Les apports de B.R.F. se sont traduits par une augmentation significative du nombre de lombrics capturés. L’apport complémentaire de compost donne des résultats soit similaires, soit supérieurs selon la méthode utilisée. Le dénombrement varie d’une placette à l’autre confirmant l’hétérogénéité des captures.
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins Une recrudescence d’attaque de taupins est constatée depuis quelques années. Elle correspond à l’arrêt de la protection chimique à base de lindane et à l’apparition d‘une nouvelle espèce de taupin Agriotes sordidus. Avec un cycle de 1.5 ans, cette espèce se multiple très rapidement. La population peut atteindre jusqu'à 1 million de larves par hectare (Coquempot, INRA). Les taupins sont friands de matière organique. Quel impact peut avoir un apport de B.R.F. sur les populations de larves de taupins ? L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 7 :population d’adultes de taupin
Avec plus de 1130 adultes capturés, la pression « taupin » de ce site est jugée moyenne.
Aspi
0200400600800100012001400160018002000
S17S19S21S23S25S27S29S31S33S35S37S39S41S43
Nbr
adu
ltes
19
Un piégeage des larves a été effectué au printemps (10 mars 2009) et à l’automne (23 septembre 2009) selon le protocole proposé par l’ACTA et résumé dans l’annexe 14.
Graphe 8 :population de larves de taupin
Au printemps, la présence de larves n’est notée que pour la modalité « BRF ». Par contre, à l’automne le niveau des populations est dans l’ensemble plus élevé. Des différences apparaissent entre les modalités. L’ajout de compost aurait augmenté le nombre de larves piégées.
Tableau 11 : nombre de larves de taupin selon les modalités testées à l’automne Modalités Nbr moyen de larves Analyse statistique * Témoin 1.0
BRF. incorporé 0.7 BRF + Compost 1.7
BRF + C+Paillage 1.3
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Résultats agronomiques
La récolte effectuée le 2 octobre n’a pas mis en évidence une différence de productivité entre les différentes modalités.
Tableau 12 : nombre de fruits par plantes Modalités Nbr moyen de fruits
par plante Témoin 2.5
BRF. incorporé 2.5 BRF + Compost 2.5
BRF + C+Paillage 2.5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Témoin BRF BRF+ C BRF+ C + P
Nbr
moy
en d
e la
rves
par
pié
ge printemps
automne
20
Site 2 Pascal Roux- Saint-Hilaire de Brethmas
Le protocole expérimental
Situation géographique La parcelle de Pascal Roux se situe sur la commune de Saint-Hilaire de
Brethmas, à côté d’Alès, au Nord du département du Gard. Le sol
Le sol est composé d’alluvions du Gardon (rivière) et ses principales caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Bilan de fertilité physique Tableau 13 : bilan de fertilité physique
Modalités Texture Teneur en argile
Réserve utile
Matière organique
pH (KCL)
témoin 9.7 % 44 mm 3.32% 7.5
BRF
Limon sablo-
argileux
10.5% 45 mm 3.67% 7.6
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%) L’activité biologique est faible.
Tableau 14 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
Modalités CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
témoin 85.3 faible
1 164 très forte
233 forte
128 normale
6 143 très forte
BRF 95.7 faible
1 214 très forte
214 forte
125 normale
6 289 très forte
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
La teneur des oligo-éléments est considérée comme normale. Dispositif expérimental
Essai blocs à 3 répétitions, parcelles élémentaires de 40 m² (annexe 15). Modalités
Le test est constitué de trois modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF incorporé (250 m3/ha), - BRF incorporé (125 m3/ha), suivi d’un épandage de BRF paillage en cours
de culture (125 m3/ha).
21
Mise en place des modalités :
Tableau 15 : les différentes modalités comparées au témoin BRF incorporé BRF incorporé + BRF paillage
Origine ECOVAL ECOVAL Clemençon Type Déchets verts Déchets verts Platane
(Saint-Cômes) frais frais Pré-composté
(9 mois) Dose en m3/ha 250 125 125 Dose en t/ha 61 31 31
Epandage 24/11/2008 24/11/2008 06/05/2009 Incorporation passage cultivateur
28/11/2008 28/11/2008
Paillage 06/05/2009
Photographie 2 : paillage de B.R.F. sur culture de pomme de terre
Suivi cultural 2009
Culture : pomme de terre Travail du sol : passage cultivateur (griffon) sur 15 cm de profondeur le 28/11/2008 Plantation: le 24/04/2009 (tubercule de qualité moyenne, petits et flétris), plantation retardée à cause des conditions climatiques (pluies) Variétés : Charlotte et Adora Densité : 38 300 plts/ha Ecartements : - entre rangs : 0.90 m - entre plants : 0.29 m Irrigation : non irrigué Fertilisation : - en fond : 500 kg/ha 15-15-15 le 24/04/2009
Unités/ha
N P2O5 K2O
75 75 75 - en couverture :aucune Buttage : le 25/04/2009 Désherbage : application chimique de Sencoral le 25/04/2009
22
Protection de la culture: - protection contre les doryphores : 2 insecticides (Mageos et Supreme) présence adultes le 6/05/2009 et de larves le 28/05/2009 - protection contre le mildiou: 5 bouillies bordelaises feuillage attaqué le 1/07/2009
Récolte : le 28/07/2009 Résultats et observations Suivi tensiométrique
Des sondes « watermark » ont été installées sur chaque parcelle élémentaire à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 9 : suivi tensiomètrique
Durant la première partie du cycle de la culture, de la levée (mi-mai) jusqu’au stade tubérisation (début juin) les tensions sont restées dans les gammes 25-50 centibars. Par la suite, en l’absence d’irrigation, les tensions se sont élevées. Seul le témoin a dépassé le seuil de 150 cbs. Les courbes des différentes modalités ont suivi la même tendance. Elles se distinguent nettement durant la deuxième partie du cycle (tubérisation-récolte). La modalité « BRF incorporé + BRF paillage » a permis de limiter l’élévation des tensions. On enregistre un écart de près de 20 centibars par rapport à la tension moyenne de la modalité « témoin ». La courbe de la modalité « BRF incorporé » reste en dessous de celle du témoin. L’écart moyen est moindre (< à 10 cbs). L’effet sur la culture est limité.
0
25
50
75
100
125
150
175
200
13-mai-09
19-mai-09
28-mai-09
4-juin-09
9-juin-09
16-juin-09
23-juin-09
1-juil-09
8-juil-09
17-juil-09
X
Tens
ion
en c
b
TBRF incorporéBRF incorporé + paillage
23
L’utilisation de B.R.F. a permis une meilleure valorisation des précipitations qui assurent seules, l’alimentation hydrique des plantes.
Tableau 16 : tensions moyennes Modalités Tensions moyennes
en centibars Analyse statistique *
Témoin 75 BRF. incorporé 68 BRF incorpore+
paillage 57
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Etat azoté du sol
Selon la méthode d’analyse rapide nitrate (Nitratest), le statut azoté du sol est évalué à différentes périodes (annexe 11). En mars, aucune différence n’apparaissait entre les 3 modalités. La teneur en azote du sol est extrêmement basse. En mai, les teneurs sont plus élevées. En août les teneurs chutent. Les teneurs en azote de la modalité « témoin » sont supérieures à celles des modalités « BRF ». Le reliquat azoté post-récolte est important. Quelles que soit les modalités comparées, l’azote n’a pas été un facteur limitant pour la plante.
Graphe 10 : teneur en nitrate du sol (horizon 0-30 cm)
Etat azoté de la plante
Le CTIFL a développé une méthode de gestion de l’azote en cultures légumières : PILazo. Inspirée de la méthode Jubil utilisée en grandes cultures, cette méthode repose sur un bilan azote simplifié (mesure des reliquats, évaluation de la minéralisation) et des tests de présence de nitrate dans la plante en cours de culture. La méthode demande l’établissement de la courbe critique (dite de référence) décrivant à tout moment du cycle la teneur minimale en azote total qui autorise la meilleure croissance en biomasse sèche.
0
50
100
150
200
250
300
18 mars 2009 7 mai 2009 13 août 2009
mg/
l NO
3-
TémoinBRF IncorporationBRF Incorporation + Paillage
24
En se référant à cette courbe il est ensuite possible de poser un diagnostic sur l’état azoté d’une culture. Pour une nutrition optimale la teneur en azote total des plantes doit se situer sur la courbe de référence. Il faut ensuite déterminer la partie de la plante (le plus souvent les pétioles) sur laquelle est mesuré le taux de nitrate à l’aide des bandelettes colorimétriques. Pour que cette mesure soit susceptible d’être un indicateur de nutrition azotée, il convient de définir des valeurs seuils. Ce point nécessite la mise en place d’essais. Les données doivent enfin être validées par un réseau d’expérimentations (stations régionales, chambres d’agriculture ...) dans les différentes conditions pédo-climatiques, agronomiques et variétales. Une grille de décision qui lie le résultat du test nitrate à un conseil de fertilisation est alors proposé aux producteurs. La grille de décision de la culture de pomme de terre est disponible. Le principe de cette méthode est décrit en annexe 16.
Graphe 11 :teneur en nitrate de la plante
Fin mai, la modalité « BRF incorporé » accuse une teneur en nitrate plus faible que le témoin, mais la valeur est supérieure au seuil de déclenchement d’un apport azoté. Début juin, au stade tubérisation, la valeur descend au dessous de 4 000 mg/l NO3-. Un apport de 20 kg/ha d’azote sous forme de nitrate de chaux est réalisé. La modalité « BRF incorporé + paillage » a des valeurs proches de celles du témoin, ne justifiant pas un apport complémentaire en azote.
Dénombrement de lombrics Aucun lombric n’a été capturé lors du dénombrement réalisé le 10 mars 2009 avec la méthode testée par le CTIFL (annexe 12).
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
Témoin BRF Incorporé BRF Incorporation +paillage
mg/
l NO
3-
28/05/2009
04/06/2009
+ 20 N
25
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 12 :population d’adultes de taupin
Avec plus de 981 adultes capturés, la pression « taupin » sur ce site pour cette année est jugée moyenne. Elle était extrêmement élevée au début du suivi en 2004. Au fil des années, elle a baissé d’intensité.
Des piégeages de larves ont été effectués au printemps (10 mars 2009) et à l’automne (21 septembre 2009) selon le protocole proposé par l’ACTA résumé dans l’annexe 14.
Graphe 13 :population de larves de taupin
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
Témoin BRF incorporé BRF incorporé +paillage
nbr
moy
en la
rves
par
pié
ge printemps
automne
Saint-Hilaire de Brethmas
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
S17
S19
S21
S23
S25
S27
S29
S31
S33
S35
S37
S39
S41
S43
Nbr
d'a
dulte
s
A2009
A2008
A2007
A2006
A2005
A2004
26
Tableau 17 : nombre de larves de taupin Printemps Automne
Modalités Nbr moyen de larves
Analyse statistique *
Nbr moyen de larves
Analyse statistique
Témoin 0.7 1.3 BRF. incorporé 0.3 1.0 BRF incorporé
+ paillage 0.3
Non significatif
0.3
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Au printemps, le nombre de larves capturées sur le témoin est plus important. A l’automne cette tendance se confirme. La modalité « BRF incorporé + paillage » enregistre le plus faible nombre de captures. Les apports de B.R.F. n’ont pas occasionné une augmentation du nombre de larves de taupin.
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de limaces
Des piégeages de larves ont été effectués au printemps du 20 mars au 27 juillet (annexe 17). Les piéges étaient relevés une fois par semaine le matin. Aucune limace n’a été capturée.
Incidence des apports de B.R.F.sur la température du sol
Des sondes de température Tinytag ont été implantées sur une répétition de chaque modalité (annexe 18). La température du sol a été mesurée à 15 cm de profondeur, toutes les heures du 31 mai au 21 juillet 2009. La moyenne des températures enregistrées sur l’ensemble de la période fait apparaître un gain thermique de 0.31 ° C pour la modalité « BRF incorporé » et de 0.03 °C pour la modalité « BRF incorporé + paillage».
Durant le mois de juin, le B.R.F incorporé a réchauffé le sol de 0.51 °C alors qu’une baisse de température de 0.22 °C sur la modalité « BRF incorpore+ paillage » était enregistrée. En juillet une augmentation de la température du sol est constatée sur les deux modalités B.R.F., notamment la modalité « BRF incorpore+ paillage » ( + 0.41 °C).
Tableau 18 : températures moyennes du sol Du 31 mai au 30 juin Du 1 juillet au 21 juillet Du 31 mai au 21 juillet
Modalités Températures moyennes en
°C
Variation/ témoin en °C
Températures moyennes en
°C
Variation/ en °C
Températures moyennes en
°C
Variation/ en °C
Témoin 23.08 25.38 24.01 BRF. Incorporé 23.51 + 0.51 25.40 + 0.02 24.32 + 0.31 BRF incorpore+
paillage 22.86 - 0.22 25.79 + 0.41 24.04 + 0.03
27
Graphe 14 : température du sol selon les modalités testées
L’analyse des mesures d’une journée type obtenue en faisant la moyenne horaire des 52 jours d’enregistrement fait apparaître : - un gain thermique pour les deux modalités B.R.F. , - de fortes variations au sein d’une journée, - pour la modalité « BRF incorporé » la température moyenne est supérieure
au témoin de 0.31°C mais elle est inférieure au témoin de 15h00 à 21h00, - pour la modalité « BRF incorporé + paillage », la température moyenne est
supérieure au témoin de 0.03°C mais elle est inférieure au témoin de 9h00 à 18h00.
Graphe 15 : température du sol moyenne d’une journée selon les modalités testées
20,00
21,00
22,00
23,00
24,00
25,00
26,00
27,00
28,00
1:00
2:00
3:00
4:00
5:00
6:00
7:00
8:00
9:00
10:00
11:00
12:00
13:00
14:00
15:00
16:00
17:00
18:00
19:00
20:00
21:00
22:00
23:00 0:0
0
Tem
péra
ture
du
sol m
esur
ée à
15
cm °
C
TémoinBRF incorporéBRF incorporé+paillage
+ 0,31°C + 0,03°C
15,00
20,00
25,00
30,00
31/0
5/20
0901
/06/
2009
02/0
6/20
0903
/06/
2009
04/0
6/20
0905
/06/
2009
06/0
6/20
0907
/06/
2009
08/0
6/20
0909
/06/
2009
10/0
6/20
0911
/06/
2009
12/0
6/20
0913
/06/
2009
14/0
6/20
0915
/06/
2009
16/0
6/20
0917
/06/
2009
18/0
6/20
0919
/06/
2009
20/0
6/20
0921
/06/
2009
22/0
6/20
0923
/06/
2009
24/0
6/20
0925
/06/
2009
26/0
6/20
0927
/06/
2009
28/0
6/20
0929
/06/
2009
30/0
6/20
0901
/07/
2009
02/0
7/20
0903
/07/
2009
04/0
7/20
0905
/07/
2009
06/0
7/20
0907
/07/
2009
08/0
7/20
0909
/07/
2009
10/0
7/20
0911
/07/
2009
12/0
7/20
0913
/07/
2009
14/0
7/20
0915
/07/
2009
16/0
7/20
0917
/07/
2009
18/0
7/20
0919
/07/
2009
20/0
7/20
0921
/07/
2009
Tem
péra
ture
en
°C
TémoinBRF incorporéBRF incorporé+paillage
+ 0,31°C + 0,03°C
28
Graphe 16 : variation température du sol moyenne horaire par rapport au témoin
Ce test confirme l’influence d’un apport de B.R.F. sur la température du sol qui, en cultures légumières, a une incidence sur les résultats agronomiques.
Résultats agronomiquesSalissement des parcellesUne notation du nombre d’adventices a été réalisé le 28 juillet 2009.
Graphe 17 : salissement des parcelles
L’application de B.R.F. en paillage avant la levée de la culture de pomme de terre a permis de limiter le salissement de la culture. La modalité « BRF incorporé » montre une pression des adventices identique au témoin.
Tableau 18 : nombre moyen d’aventicesModalités Nbr moyen d’adventices/m! Analyse statistique *Témoin 1.50
BRF. incorporé 1.46BRF incorporé+
paillage1.23
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Nbr moyen adventices/m?
0,000,200,400,600,801,001,201,401,60
Témoin BRF Incorporation BRF Incorporation +Paillage
29
Productivité La récolte effectuée le 28 juillet 2009 a permis de mesurer l’influence des apports de B.R.F. sur la productivité de la culture de pomme de terre.
Tableau 19 : productivité et % de déchets
Modalités Rendement commercial en kg/plt
Analyse statistique *
% de déchets
Analyse statistique
Témoin 0.43 10 BRF. incorporé 0.35 8 BRF incorporé+
paillage 0.51
Non significatif
7
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Le rendement commercial mesuré sur des placettes de 10 plantes est inférieur au témoin pour la modalité « BRF incorporé ». La modalité « BRF incorporé + paillage » a par contre un rendement supérieur au témoin.
Graphe 18 : rendement commercial
Le nombre plus faible de tubercules par plant de la modalité « BRF incorporé+paillage » explique en partie la baisse de la production commerciale. La faim d’azote en est à l’origine. Le taux de déchets des différentes modalités est très proche. Aucune détérioration de la qualité des tubercules n’est à signaler (piqûre de taupin, tubercule taché, …).
Tableau 20 : poids-moyen et nombre de tubercules par plant
Modalités Poids-moyen en g
Analyse statistique *
Nbr de tubercules/plt
Analyse statistique
Témoin 78 5.5 BRF. incorporé 81 4.4 BRF incorporé+
paillage 91
Non significatif
5.5
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
0,60
Témoin BRF incorporation BRF incorporation+paillage
kg/plt
30
Les apports de B.R.F. ont augmenté le poids-moyen des tubercules. L’incidence sur le nombre de tubercules par plant varie selon les modalités.
Tableau 21 : teneur en nitrate des tubercules
Modalités Teneur en nitrate des tubercules (en mg/l NO3-)
Analyse statistique *
Témoin 134
BRF. incorporé 88
BRF incorporé+ paillage
121
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
La modalité « BRF incorporé » qui a souffert d’un manque d’azote, a accumulé moins de nitrate dans les tubercules.
31
Site 3 Bruno Nougier - Arpaillargues - Uzége
Le protocole expérimental
Situation géographique La parcelle de Bruno Nougier se situe sur la commune d’Arpaillargues à
côté d’Uzès au Centre du département du Gard. Le sol
Les principales caractéristiques du sol sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Bilan de fertilité physique Tableau 22 : bilan de fertilité physique
Modalités Texture Teneur en argile
Réserve utile
Matière organique
pH (KCL)
témoin 36.9 % 77 mm 2.19 % faible
7.5
BRF
Argile limono-sableuse
36.5% 76 mm 1.91%
faible 7.5
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%) L’activité biologique est faible.
Tableau 23 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
Modalités CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
témoin 212 élevée
853 très forte
632 forte
261 normale
11 821 très forte
BRF 206 élevée
561 très forte
396 forte
235 normale
11 585 très forte
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
En ce qui concerne les oligo-éléments les teneurs en fer et en zinc sont considérées comme faibles.
Dispositif expérimental Essai blocs à 3 répétitions, parcellaire élémentaire de 24 m² (annexe 19).
Modalités
Le test est constitué de deux modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF paillage (250 m3/ha), épandu sur le rang (1 m de large).
32
Mise en place des modalités : Tableau 24 : les différentes modalités comparées au témoin
BRF paillage Origine Clemençon Type Platane
(Domazan) Frais
Dose en m3/ha 250 Dose en t/ha 66
Epandage 18/03/2009 Paillage 18/03/2009 Incorporation
Photographie 3 : paillage de B.R.F. sur culture d’asperge
Suivi cultural 2009
Culture : asperge Plantation : 17/03/2008 Variété : Grolim (Limseed) Densité : 17 200 plts/ha Ecartements : - entre rangs : 2.40 m - entre plants : 0.25 m ‘4 griffes/ml)
Irrigation : non irrigué Fertilisation : - en couverture :
Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
10/03/2009 6-2-2 120 40 40 10/03/2009 18-46 36 92
total 156 132 40
33
Travail du sol :déchaussage le 12/03/2009décompactage le 24/04/2009passage cultivateur (griffon) sur 15 cm de profondeur sur l’inter-rang, 4 fois de mars à septembre.chaussage (prébuttage) le 13/10/2009Desherbage : application chimique de Sencoral (métribuzine)le 18/03/2009Protection de la culture: - protection contre le stemphylium et la rouille :applications de Bogard (difenoconazole) les 22/04, 8/05, 25/09, de Dithane (mancozébe) les 10/06, 12/07 et 20/08/2009. Présence de rouille le 25/08/2009- protection contre les pucerons et les criocères :applications de Technoate (diméthoate) le 22/05 et de Okapi (lamba-cyhalothrine) le 26/09/2009présence adultes criocères 12 points le 28/05/2009
Résultats et observations
Suivi tensiométriqueDes sondes « watermark » ont été installées sur chaque parcelles élémentaires à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 19 : suivi tensiomètrique
A la sortie d’un printemps pluvieux, les tensions sont basses. Elles s’élèvent très rapidement à partir de mi-juin et avoisinent les 200 cbs dès le début du mois de juillet. La modalité « BRF » valorise les 69 mm de précipitations de l’été. En effet, les tensions ne redescendent qu’à la mi-septembre, période où la plante n’a plus de besoins. La culture a souffert d’un manque d’eau.
34
L’utilisation de B.R.F. a permis une meilleure valorisation des précipitations avec une tension moyenne inférieure de 22 centibars par rapport au témoin. Quelles seront les conséquences agronomiques sur la récolte 2010 ?
Tableau 25 : tensions moyennes Modalités Tensions moyennes
en centibars Analyse statistique *
Témoin 118 A BRF. paillage 96 B
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Etat azoté du sol
Selon la méthode d’analyse rapide nitrate (Nitratest), le statut azoté du sol est évalué a différentes périodes (annexe 11).
Graphe 20 :teneur en nitrate du sol (horizon 0-30 cm)
A la mi-novembre les teneurs en azote du sol sont basses et similaires entre les deux modalités.
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins
L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 21 :population d’adultes de taupin
Avec plus de 815 adultes capturés, la pression « taupin » de ce site pour cette année est jugée moyenne.
Arpaillargues
0200400600800100012001400160018002000
S17S19S21S23S25S27S29S31S33S35S37S39S41S43
Nbr
adu
ltes
0
10
20
30
40
50
Témoin BRF
mg/
l NO
3-
35
Résultats agronomiques Sortie des turions L’apport de B.R.F. a été effectué avant la sortie des turions d’asperge.
Graphe 22 : sortie des turions
L’application de B.R.F. en paillage a retardé la sortie des turions de quelques jours
Tableau 26 : retard de sortie des turions Modalités Nbr moyen de turions/m² Analyse statistique * Témoin 1.7 A
BRF. paillage 1.0 B * Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Photographie 4 : retard de pousse
Les turions de la modalité « BRF paillage » au premier plan de la photographie sont nettement moins développé que ceux de la modalité « témoin » à gauche (arrière plan). Ce retard s’estompe rapidement.
0,00
0,25
0,50
0,75
1,00
1,25
1,50
1,75
2,00
Temoin BRF paillage
Nbr
de
turi
ons
par
plan
t
36
Incidence de l’apport de B.R.F.sur les dégâts des mouches des semis Aucune protection chimique n’est autorisée pour protéger la culture des attaques de mouches des semis. Une notation réalisée le 7 mai du nombre de turions touchés par une attaque de mouche des semis, atteste que la modalité « BRF »semble moins atteinte.
Graphe 23 : dégâts occasionnés par la mouche de l’asperge
Tableau 27 : dégâts mouche des semis Modalités Nbr moyen de turions/m²
touchés Analyse statistique *
Témoin 0.11 BRF. paillage 0.08
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Salissement des parcelles
Une notation du nombre d’adventices a été réalisé le 28 juillet 2009.
Graphe 24 : salissement des parcelles
L’application de B.R.F. en paillage n’a pas eu d’incidence sur le salissement de la culture. La modalité « BRF incorporé » montre une pression des adventices identique au témoin.
Tableau 28 : nombre moyen d’adventices Modalités Nbr moyen d’adventices/m² Analyse statistique * Témoin 1.05
BRF. paillage 1.13 Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
0,00
0,25
0,50
0,75
1,00
1,25
1,50
Temoin BRF paillage
Nbr
d'a
dven
tices
/m?
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
0,12
Temoin BRF paillage
Nbr
de
turi
ons
atta
qués
/plt
37
Nombre de turions et production végétale brute Le nombre de turions à la fin de l’automne de la modalité « BRF » est supérieur à celui du témoin. Le poids des fanes atteste de la production de biomasse. La mesure, réalisée le 27 novembre, montre que la modalité « BRF » a produit plus de biomasse.
Tableau 29 : nombre de turions et poids des fanes Modalités Nbr de
turions/plt
Analyse statistique *
Production végétale brute
en g/plt
Analyse statistique
Témoin 2.49 201 BRF. paillage 2.74
Non significatif 214
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Graphe 25 : nombre de turions
Incidence de l’apport de B.R.F.sur le sol
Le profil de sol réalisé le 24/11/2009 atteste de la présence de champignons basidiomycètes. A la surface du sol des champignons se sont développés (annexe 21).
Photographies 5 : profil de sol le 24/11/2009 Modalité « témoin » Modalité « BRF »
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
Temoin BRF paillage
Nbr
de
turi
ons
par
plan
t
38
Caractérisation thermique du B.R.F.
Gilles Frances de la Plate-forme Technologique du Gard (PFT) a réalisé le 7 mai 2009 des mesures de températures de surface sur les deux modalités afin de caractériser les apports thermiques du B.R.F. La température de surface de la modalité « BRF » est plus élevée et plus homogène. Un paillage de B.R.F. réchauffe le sol. L’étude de la température à l’interface paillage – sol fait apparaître un écart de 19.8 ° C. Cet important écart de température se répartit sur une épaisseur de 5 cm environ.
39
Site 4 Jean-Luc Robby - Bourdic - Uzège
Le protocole expérimental
Situation géographique La parcelle de Jean-Luc Robby se situe sur la commune de Bourdic au sud d’Uzès dans le centre du département du Gard.
Le sol Les principales caractéristiques de ce sol argileux sont résumées dans le
tableau ci-dessous. Bilan de fertilité physique
Tableau 30 : bilan de fertilité physique Modalités Texture Teneur en
argile Réserve
utile Matière
organique pH (KCL)
témoin 33.0 % 71 mm 1.75% faible
6.4
BRF
Argile limono-sableuse
33.6% 71 mm 1.76%
faible 6.5
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%) L’activité biologique est faible.
Tableau 31 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
Modalités CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
témoin 199.7 moyenne
366 forte
398 forte
427 forte
5 480 forte
BRF 208.7 moyenne
369 forte
401 forte
423 forte
5 585 forte
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
En ce qui concerne les oligo-éléments, seule la teneur en zinc est considérée comme faible.
Dispositif expérimental
Essai blocs à 3 répétitions, parcellaire élémentaire de 40 m² (annexe 22). Modalités
Le test est constitué de deux modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF paillage (250 m3/ha), épandu en plein sur le sol après le semis du blé.
40
Mise en place des modalités :
Tableau 32 : les différentes modalités comparées au témoin BRF paillage
Origine ECOVAL Type Déchets verts
Frais Dose en m3/ha 250 Dose en t/ha 62
Epandage 27/11/2008 Paillage 27/11/2008 Incorporation 12/11/2009
Photographie 6 : paillage de B.R.F. sur culture de blé
Suivi cultural 2009
Culture : blé dur Semis: le 17/11/2008 Variété : Joyau Irrigation : non irrigué Fertilisation : - en fond :
Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
22/01/2009 6-29-10 12 58 20
- en couverture : Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
16/02/2009 ammonitrate 67 26/03/2009 ammonitrate 67 25/04/2009 26-0-0 SO3- 60
total 194
41
Protection de la culture : - protection contre la rouille et la septoriose : 30/04/2009 Priori XTRA
(cuproconazole, azoxystrobine) - désherbage : 6/04/2009 Kino (2,4-MCPA diclorprop P sel de dimethylamine,
mecoprop P) Récolte : le 22/07/2009
Résultats et observations Suivi tensiométrique
Des sondes « watermark » ont été installées sur chaque parcelle élémentaire à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 26 : suivi tensiomètrique
Jusqu’à la fin du mois de mai les tensions mesurées sur la modalité « BRF paillage » sont inférieures à celles du témoin d’environ 12 cbs. Par la suite la tendance s’inverse jusqu’à la moisson. La tension moyenne est supérieure au témoin de 8cbs. Sur l’ensemble de la période contrôlée (du 18 mars au 22 juillet) les valeurs sont très proches. Dès la mi-mai, les tensions s’élèvent au dessus du seuil des 50 cbs.
Tableau 33 : tensions moyennes Modalités Tensions moyennes
en centibars Analyse
statistique * Témoin 64
BRF. paillage 60 Non
significatif * Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
0
25
50
75
100
125
150
175
200
18/03
/2009
27/03
/2009
08/04
/2009
21/04
/2009
29/04
/2009
06/05
/2009
13/05
/2009
19/05
/2009
28/05
/2009
03/06
/2009
12/06
/2009
16/06
/2009
23/06
/2009
01/07
/2009
06/07
/2009 X
tens
ion
en c
b
TBRF paillage
42
Etat azoté du sol Selon la méthode d’analyse rapide nitrate (Nitratest), le statut azoté du sol est évalué à différentes périodes (annexe 11). Lors de deux mesures la teneur en nitrate du sol est légèrement inférieure pour la modalité « BRF paillage ».
Graphe 27 :teneur en nitrate du sol (horizon 0-30 cm)
Etat azoté de la plante
Grâce à la collaboration de Thierry Pianetti de la Chambre d’Agriculture du Gard, de Philippe Braun et Jérôme Fabre d’Arvalis et de Hugues Saynurpar de Sud Céréales l’état azoté de la culture de blé a pu être mesuré. Deux outils ont été utilisés, le Ntester et le GPN (annexe 23 et 24). Les graphes illustrant les conseils d’apport selon les résultats de mesures des deux appareils sont consignés en annexe 25. Lors de la première mesure le 7 avril, la méthode « GPN » préconise un apport sur les deux modalités alors que la méthode « N-Tester » ne préconise aucun apport. Un apport de 67 kg/ha N ayant été effectué le 23 mars, il est décidé d’attendre afin de s’assurer que la plante l’a bien assimilé. La deuxième mesure, réalisée 16 jours plus tard, les deux méthodes préconisent un apport pour les deux modalités. L’apport est de quelques unités pour la méthode « N-tester », de 30 kg/ha pour le « témoin » et de 14 kg/ha pour la modalité « BRF paillage ». Jean-Luc Robby programme un apport pour compenser une carence en soufre. 60 kg/ha d’azote sont apportés sur les deux modalités. Enfin le 13 mai, une dernière mesure indique qu’avec la méthode « N-tester » aucun apport n’est à prévoir pour la modalité « témoin ». Un apport de 12 kg/ha N est à réaliser pour la modalité « BRF paillage ». La méthode « GPN » préconise un apport respectivement de 50 et 44 kg/ha. 206 kg/ha N ayant été apportés depuis le début de l’année, aucun apport n’est réalisé.
0
10
20
30
40
50
13/03/2009 10/07/2009
mg/
l NO
3-
Témoin
BRF
43
Les conseils d’apport varient de manière importante selon les outils de pilotage. De fortes hétérogénéités sont à noter entre les répétitions d’une même modalité.
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins
L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 28 : population d’adultes de taupin
Avec plus de 2 715 adultes capturés, la pression « taupin » sur ce site est jugée forte cette année.
Résultats agronomiques Productivité La récolte effectuée le 22 juillet 2009 a permis de mesurer l’influence des apports de B.R.F. sur la productivité de la culture de blé.
Tableau 34 : productivité
Modalités Nbr d’épis/m² A S *
Poids brut en kg/m²
A S Poids gains
frais en kg/m²
AS
Témoin 108 1.18 0.528 BRF. paillage 113
Non significatif 1.17
Non significatif 0.591
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Bourdic - Jean-Luc Robby
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
S17S19S21S23S25S27S29S31S33S35S37S39S41S43
Nbr
adu
ltes
44
Graphe 29 : rendement commercial
Le rendement de la modalité « BRF paillage » est légèrement supérieur au témoin.
Tableau 35 : aspects qualitatifs
Modalités Taux de protéines
A S * Poids
spécifique en kg/hl
A S % de mitadin
A S
Témoin 12.7 A 83.3 36.9 B BRF. paillage 10.8 B 82.8
Non significatif 56.0 A
• Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Le taux de protéines doit être inférieur à 13. Le manque d’azote observé est sûrement à l’origine des faibles taux mesurés. La valeur de la modalité « BRF paillage » est inférieure au témoin. Le poids spécifique est normal et très proche entre les modalités. Les taux de mitadin dépassent les 20% tolérés. Le taux de la modalité « BRF paillage» est nettement supérieur au témoin. La faim d’azote est confirmée.
0
10
20
30
40
50
60
Témoin BRF
rend
emen
t en
qx/h
a
45
Site 5 Didier Bonnard - Montfrin – Basse Vallée du Gardon
Le protocole expérimental
Situation géographique La parcelle de Didier Bonnard se situe sur la commune de Montfrin à l’Est de Nîmes.
Le sol Le sol est composé d’alluvions du Gardon (rivière) et ses principales
caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous. Bilan de fertilité physique
Tableau 36 : bilan de fertilité physique Modalités Texture Teneur en
argile Réserve
utile Matière
organique pH (KCL)
témoin 17.1 % 52 mm 1.72% faible
7.8
BRF
Limon sablo-
argileux 15.9 % 46 mm 1.78% faible
7.6
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%) L’activité biologique est moyenne.
Tableau 37 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
Modalités CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
témoin 97.7 faible
1 179 très forte
314 forte
210 normale
7 633 très forte
BRF 93.7 faible
1 173 très forte
296 forte
208 normale
7 407 très forte
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
La teneur des oligo-éléments est considérée comme normale. Dispositif expérimental
Essai blocs à 3 répétitions, parcellaire élémentaire de 40 m² (annexe 26). Modalités
Le test est constitué de trois modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF incorporé (250 m3/ha), - BRF incorporé (125 m3/ha), suivi d’un épandage de BRF paillage en cours
de culture (125 m3/ha).
46
Mise en place des modalités :
Tableau 38 : les différentes modalités comparées au témoin BRF incorporé BRF incorporé + BRF paillage
Origine ECOVAL ECOVAL Clemençon Type Déchets verts Déchets verts Platane
(Saint-Cômes) frais frais Pré-composté
(3.8 mois) Dose en m3/ha 250 125 125 Dose en t/ha 62 31 37
Epandage 26/11/2008 26/11/2008 06/04/2009 Incorporation passage cultivateur 29/01/2008 29/01/2008
Paillage 06/04/2009
Didier Bonnard n’a pas eu assez de semences pour l’ensemble de la parcelle. L’essai ne comprend donc que 2 répétitions.
Suivi cultural 2009
Culture : pomme de terre Travail du sol : décompactage et passage rotavator sur 15 cm de profondeur le 29/01/2009 Plantation: le 30/01/2009 Variétés : Adora Densité : 45 000 plts/ha Ecartements : - entre rangs : 0.77 m - entre plants : 0.29 m Irrigation : aspersion couverture intégrale Fertilisation : - en fond :
Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
28/01/2009 300 kg/ha OvinAlp (4-2-7-4) 12 6 21 en couverture : uniquement sur les modalités « BRF »
Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
30/04/2009 10 kg/ha de Nitrate de
Calcium (15,5%N, 25,5%Cao)
10
Buttage : le 30/03/2009 Protection de la culture: protection contre les doryphores : aucune application chimique protection contre le mildiou: 3 bouillies bordelaises
Récolte : le 18/05 et 25/05/2009
47
Résultats et observations Suivi tensiométrique
Des sondes « watermark » ont été installées sur chaque parcelle élémentaire à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 30 : suivi tensiomètrique
Suite à un printemps pluvieux, les premières mesures indiquent des tensions basses. Dès la fin du mois d’avril, les valeurs des modalités « BRF » se détachent de celles du « témoin ». A la récolte, la différence entre les moyennes des tensions mesurées est de prés de 25 centibars. Les deux modalités « BRF » sans que l’on puisse les dissocier ont valorisé les 70 mm d’irrigation.
Tableau 39 : tensions moyennes Modalités Tensions moyennes
en centibars
Témoin 42 BRF. incorporé 19 BRF incorpore+
paillage 16
0
25
50
75
100
125
150
175
200
23/04
/2009
24/04
/2009
25/04
/2009
26/04
/2009
27/04
/2009
28/04
/2009
29/04
/2009
30/04
/2009
01/05
/2009
02/05
/2009
03/05
/2009
04/05
/2009
05/05
/2009
06/05
/2009
07/05
/2009
08/05
/2009
09/05
/2009
10/05
/2009
11/05
/2009
12/05
/2009
13/05
/2009
14/05
/2009
15/05
/2009
Tens
ion
en c
b
TBRF incorporéBRF incorporé + paillage
48
Etat azoté du sol Selon la méthode d’analyse rapide nitrate (Nitratest), le statut azoté du sol est évalué à différentes périodes (annexe 11). La première mesure de la teneur en nitrate du sol réalisée juste après le stade tubérisation indique des valeurs plus basses pour les deux modalités « BRF ». Ce qui confirme le prélèvement en azote effectué par le sol pour décomposer les apports de B.R.F. Les teneurs sont ensuite plus proches.
Graphe 31 :teneur en nitrate du sol (horizon 0-30 cm)
Etat azoté de la plante
La teneur en nitrate de la plante a été réalisée selon la méthode PILazo décrite en annexe 16.
Graphe 32 : teneur en nitrate de la plante
Un apport de 20 kg/ha d’azote sous forme de nitrate de chaux est réalisé sur les deux modalités « BRF », leur teneur étant proches du seuil de 4000 mg/l No3-. Pour toutes les mesures, le témoin a des valeurs supérieures.
0
20
40
60
80
100
120
140
23/04/2009 12/05/2009 28/08/2009
mg/
l NO
3-
Témoin
BRF Incorporation
BRF incorporation + paillage
+ 10 Nle 30/04/2009
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
10 000
23/04/2009 04/05/2009 12/05/2009
mg/
l NO
3-
Témoin
BRF1 Incorporé
BRF2 Incorporation + paillage
+ 10 Nle 30/04/2009
49
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 33 :population d’adultes de taupin
Avec 388 adultes capturés en 2009, la pression « taupin » de ce site est jugée faible. Productivité La récolte effectuée le 18 mai 2009 a permis de mesurer l’influence des apports de B.R.F. sur la productivité de la culture de pomme de terre. Une deuxième récolte a été faite le 25 mai 2009 pour corriger la forte hétérogénéité observée entre les répétitions lors de la première récolte. S’agissant d’une production de pomme de terre primeur (peau peleuse) le niveau de productivité est normalement bas. Le taux important de déchets correspond aux tubercules de petits calibres (grenailles, < à 35 mm).
Tableau 40 : productivité et % de déchets
Modalités Rendement
commercial en kg/plt
% de déchets
Témoin 0.45 26 BRF. incorporé 0.25 33 BRF incorporé+
paillage 0.36 25
Le rendement commercial mesuré sur des placettes de 10 plantes est inférieur au témoin pour les deux modalités « BRF». Pour la modalité « BRF incorporé » la baisse de rendement est significative. Le taux de déchets des différentes modalités est très proche. Aucune détérioration de la qualité des tubercules n’est à signaler (piqûre de taupin, tubercule taché, …).
Montfrin - Didier Bonnard
0200400600800100012001400160018002000
S17
S19
S21
S23
S25
S27
S29
S31
S33
S35
S37
S39
S41
S43
Nbr
adu
ltes
A2009
A2008
A2007
A2006
50
Graphe 34 : rendement commercial
La performance décevante de la modalité « BRF incorporé » s’explique en partie par le faible nombre de tubercule par plant. La faim d’azote en est à l’origine. Celle-ci est moins marquée pour la modalité « BRF incorporé + paillage ». Le poids-moyen des différentes modalités est très proche. Aucune détérioration de la qualité des tubercules n’est à signaler (piqûre de taupin, tubercule taché, …).
Tableau 41 : poids-moyen et nombre de tubercules par plant
Modalités Poids-moyen en g
Nbr de tubercules/plt
Témoin 66 7.0 BRF. incorporé 61 4.1 BRF incorporé+
paillage 61 6.0
Les apports de B.R.F. ont augmenté le poids-moyen des tubercules. L’incidence sur le nombre de tubercules par plant varie selon les modalités.
Tableau 42 : teneur en nitrate des tubercules
Modalités Teneur en nitrate
des tubercules (mg/l NO3)
Témoin 99 BRF. incorporé 32 BRF incorporé+
paillage 18
Les tubercules des modalités « BRF » qui ont souffert d’un manque d’azote ont accumulé moins de nitrate.
0,00
0,10
0,20
0,30
0,40
0,50
Témoin BRF incorporation BRF incorporation+paillage
kg/plt
51
Site 6 Olivier Dumont – Saint-Gilles – Costières
Le protocole expérimental
Situation géographique La parcelle de Olivier Dumont se situe sur la commune de Saint-Gilles au Sud de Nîmes au Sud du département du Gard.
Le sol Les principales caractéristiques de ce sol argileux de Costières sont
résumées dans le tableau ci-dessous. Bilan de fertilité physique
Tableau 43 : bilan de fertilité physique Modalités Texture Teneur en
argile Réserve
utile Matière
organique pH (KCL)
témoin 22.8% 57mm 3.20%
moyen 7.7
BRF incorporé 22.6% 59 mm 3.19% moyen
7.8
BRF paillage
Limon argilo-sableux
23.2% 61mm 3.19% moyen
7.7
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
• Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
L’activité biologique est moyenne à faible.
Tableau 44 : bilan de fertilité chimique Teneur en mg/kg
Modalités CEC * (me/kg)
P205 K2O MgO CaO
témoin 147 moyenne
2 614 très forte
648 très forte
387 forte
5 337 forte
BRF incorporé 156 moyenne
2 636 très forte
581 très forte
381 forte
5 335 forte
BRF paillage 156 moyenne
2 657 très forte
550 très forte
393 forte
5 489 forte
Analyse statistique *
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
non significatif
*CEC: Capacité d’Echange Cationique
En ce qui concerne les oligo-éléments, seule la teneur en cuivre est considérée comme très élevée.
52
Dispositif expérimental
Essai blocs à 3 répétitions, parcellaire élémentaire de 6.4 m² (annexe 27). Modalités
Le test est constitué de trois modalités : - témoin (sans apport de BRF), modalité représentant la pratique de
l’agriculteur, - BRF incorporé (250 m3/ha), - BRF paillage (250 m3/ha), épandus à la plantation des fraises.
Mise en place des modalités :
Tableau 45 : les différentes modalités comparées au témoin BRF incorporé BRF paillage
Origine ECOVAL Clemençon Type Déchets verts Platane
(Saint-Cômes) frais frais
Dose en m3/ha 250 250 Dose en t/ha 62 113
Epandage 04/12/2009 09/12/2009 Incorporation passage cultivateur 06/12/2009 27/06/2009
Paillage 09/12/2009
Photographie 7 : paillage de B.R.F. sur culture de fraise
Suivi cultural 2009 Culture : fraise sous abris froid (tunnel de 8 m) Travail du sol : - rotobeche sur 20 à 30 cm de profondeur le 3/12/2008, - formation des buttes le 3/12/2008
Plantation: Tray Plants le 09/12/2008 Variété : Ciflorette Densité : 62 500 plts/ha (réelle 45 500 plts/ha en tenant compte de l’écartement entre tunnels) Ecartements : - entre rangs : 0.40 m - entre plants : 0.20 m
53
Irrigation : goutte à goutte Fertilisation : - en fond :
Unités/ha
date engrais N P2O5 K2O
30/11/2009 100 kg/ha Ozix (11-4-12-2) 11 4 12 2/12/2009 500 kg/ha 24-5- 120 25 60
total 131 29 72 - en couverture : aucun apport Protection de la culture: protection contre les pucerons, les acariens et les thrips : 3 applications Karaté Xpress (lambda-cyhalothrine), Vertimec (abamectine), Orytis (acrinathrine) protection contre la pourriture grise, oidium : 7 applications Scala (pyrimethanil), Switch (cyprodinyl +fludioxynil), Rovral (iprodione), Gana (mancozèbe, myclobutanil) , Ortiva (azoxystrobine), Nimrod (bupirimate), Topaze (penconazole), Systhane New (myclobutanil)
Récolte : du 12/03 au 25/05/2009 Résultats et observations Suivi tensiométrique
Des sondes « watermark » ont été installées sur chaque parcelle élémentaire à une profondeur de 15 cm (annexe 10). Un relevé hebdomadaire permet de suivre l’évolution de la teneur en eau des différentes modalités.
Graphe 35 : suivi tensiomètrique
De la plantation au début de la récolte les tensions sont identiques entre les modalités. Elles sont très basses. Par la suite, elles s’élèvent durant la récolte sans qu’une réelle tendance ne se dessine.
0
25
50
75
100
125
150
175
200
15/12
/2008
22/12
/2008
29/12
/2008
05/01
/2009
12/01
/2009
19/01
/2009
26/01
/2009
02/02
/2009
09/02
/2009
16/02
/2009
23/02
/2009
02/03
/2009
09/03
/2009
16/03
/2009
23/03
/2009
30/03
/2009
06/04
/2009
13/04
/2009
20/04
/2009
27/04
/2009
04/05
/2009
11/05
/2009
18/05
/2009
25/05
/2009
Tens
ion
en c
b
T 0-15 T 0-30
BRF1 0-15 BRF1 0-30
BRF2 0-15 BRF2 0-30
début récolte fin récolte
54
Le sol caillouteux induit un pilotage des irrigations avec un certain confort hydrique. Le risque de dessèchement des mottes est élevé.
Tableau 46 : tensions moyennes Modalités Tensions moyennes
en centibars
De la plantation à la récolte
Analyse statistique *
Durant la récolte
Analyse statistique
Témoin 7 23 BRF.
incorporé 12 53
BRF paillage 11
Non significatif
32
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Etat azoté de la plante
La teneur en nitrate de la plante a été mesurée selon la méthode PILazo décrite en annexe 16
Graphe 36 :teneur en nitrate de la plante
Lors de la première mesure du 23 janvier, les teneurs en nitrate
dans la plante des modalités « BRF » sont inférieures au témoin sans toutefois être en dessous du seuil de 1 200 mg/l NO3-. Par la suite, les teneurs sont très proches. L’apport de B.R.F. ne semble pas avoir eu de conséquence sur l’alimentation en azote de la plante.
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
1 800
2 000
2 200
2 400
2 600
2 800
23/01/2009 19/02/2009 11/03/2009
mg/
l NO
3-
Témoin
BRF Incorporé
BRF Paillage
55
La reprise des plants a été identique pour l’ensemble des modalités. Aucune mortalité n’est à signaler. Les plants de la modalité « BRF paillage » ont un feuillage plus développé et des pétioles plus turgescents.
Incidence des apports de B.R.F.sur les populations de taupins L’importance de la pression de ce bio-agresseur est estimée à partir du piégeage des adultes avec des phéromones (annexe 13).
Graphe 37 :population d’adultes de taupin
Avec 69 adultes capturés en 2009, la pression « taupin » de ce site est jugée très faible.
Incidence des apports de B.R.F. sur la température du sol
Des sondes de température Tinytag ont été implantées sur une répétition de chaque modalité (annexe 18). La température du sol a été mesurée à 15 cm de profondeur, toutes les heures du 13 janvier au 26 mai 2009. La moyenne des températures enregistrées sur l’ensemble de la période fait apparaître une déperdition thermique de 0.65 ° C pour la modalité « BRF paillage » et de 0.09 °C pour la modalité « BRF incorporé ».
Tableau 47 : températures moyennes du sol Modalités Températures
moyennes en °C
Variation/ en °C
Témoin 16.44 BRF. Incorporé 16.35 - 0.09 BRF incorpore+
paillage 15.78 - 0.65
Saint-Gilles - Olivier Dumont
0200400600800100012001400160018002000
S17S19S21S23S25S27S29S31S33S35S37S39S41S43
Nbr
adu
ltes
56
En condition sous abris, les températures mesurées de la modalité « BRF incorporé » avec paillage plastique sont similaires au témoin. Par contre, une perte de 0.65 °C est à noter pour la modalité « BRF paillage ». Les performances thermiques d’un paillage B.R.F. sont inférieures à un paillage plastique.
Graphe 38 : température du sol selon les modalités testées
L’analyse des mesures d’une journée type obtenue en faisant la moyenne horaire des 133 jours d’enregistrement fait apparaître : - de forte variation au sein de la journée, - pour la modalité « BRF incorporé » la température moyenne est supérieure
au témoin de 0.21°C le matin, mais elle est inférieure au témoin de 0.38 °C l’après-midi,
- pour la modalité « BRF paillage », la température moyenne est inférieure au témoin de 0.30 °C le matin et de 1.00 ° C l’après-midi.
Graphe 39 : température du sol moyenne d’une journée selon les modalités testées
10,00
11,00
12,00
13,00
14,00
15,00
16,00
17,00
18,00
19,00
20,00
21,00
22,00
23,00
24,00
13/01
/2009
20/01
/2009
27/01
/2009
03/02
/2009
10/02
/2009
17/02
/2009
24/02
/2009
03/03
/2009
10/03
/2009
17/03
/2009
24/03
/2009
31/03
/2009
07/04
/2009
14/04
/2009
21/04
/2009
28/04
/2009
05/05
/2009
12/05
/2009
19/05
/2009
26/05
/2009
Tem
péra
ture
en
°C
Témoin (paillage plastique)
BRF incorporé (paillage plastique)
BRF paillage BRF
- 0,09 °C
- 0,65 °C
14,00
15,00
16,00
17,00
18,00
19,00
1:00
2:00
3:00
4:00
5:00
6:00
7:00
8:00
9:00
10:00
11:00
12:00
13:00
14:00
15:00
16:00
17:00
18:00
19:00
20:00
21:00
22:00
23:00 0:0
0
Tem
péra
ture
du
sol m
esur
ée à
15
cm °
C
Témoin (paillage plastique)
BRF incorporé (paillage plastique) - 0,09 °CBRF paillage BRF - 0,65 °C
57
Productivité
La productivité de la culture a été appréhendée par des comptages du nombre de fruits par plante et par la mesure hebdomadaire du poids moyen des fruits.
Tableau 48 : productivité
Modalités Nbr de fruits/plt
A S * Poids
moyen en g
A S Estimation rendement
en g/plt AS
Témoin 23.5 15.6 367 BRF incorporé 28.4 15.7 446 BRF. paillage 30.3
Non significatif
16.6
Non significatif
503
Non significatif
* Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Un apport de B.R.F. aurait permis d’augmenter le nombre de fruits par plante. La modalité « BRF paillage » montre un poids-moyen des fruits supérieur au témoin. La productivité des modalités « BRF » est accrue. Aspects qualitatifs Le taux de sucre a été mesuré chaque semaine. L’acidité a pu être mesurée à trois reprises durant la récolte, grâce à la collaboration du C.T.I.F.L. de Balandran.
Tableau 49 : taux de sucre et acidité
Modalités Taux de sucre
en % Brix
Analyse statistique *
Acidité en méq NaOH
1N/100 g de pulpe)
Témoin 8.7 12.6 BRF incorporé 8.8 12.1 BRF. paillage 9.0
Non significatif
12.5 * Test de Newman&Keuls (seuil 5%)
Que ce soit le taux de sucre ou l’acidité les résultats sont très proches. Les apports de B.R.F. n’ont pas modifié la qualité des fraises récoltées.
58
V Synthèse des résultats obtenus lors de la première année d’expérimention
Dans cette dernière partie, une présentation synthétique des résultats de cette première année d’expérimentation est proposée. Suite à un apport de B.R.F. certains bénéfices sont attendus (augmentation de la réserve en eau du sol, meilleure alimentation hydro-minérale des plantes, résistance accrue de certains bio-agresseurs, …). Par contre, certains inconvénients sont redoutés (faim d’azote, recrudescence de certains ravageurs – taupins –escargots – limaces, baisse de productivité, …). Quatre indicateurs ont été retenus afin de refléter les conséquences d’un apport de B.R.F.: - irrigation, durant les trois années de suivi, la mesure tensiomètrique du
sol permet de quantifier l’influence d’un apport de B.R.F. sur l’alimentation hydrique des cultures.
Incidence d’un apport de B.R.F. sur l’alimentation hydrique de la culture
amélioration aucune détérioration - fertilisation azoté, durant les trois années de suivi, la mesure de la
teneur en azote du sol et/ou la mesure de la teneur en azote dans la plante permettent de vérifier l’influence d’un apport de B.R.F. sur l’alimentation azotée de la plante et de mettre en évidence une faim d’azote préjudiciable à la culture. Incidence d’un apport de B.R.F. sur l’alimentation azotée de la culture
amélioration aucune détérioration (faim d’azote) - bio-agresseurs, différents suivis des ravageurs des cultures (piégeages
taupin, escargots, limaces) complétés par des notations de dégâts des cultures ou de récoltes permettent de savoir l’impact d’un apport de B.R.F. sur le contrôle ou le recrudescence des bio-agresseurs.
Incidence d’un apport de B.R.F. sur les bioagresseurs
contrôle aucune recrudescence - productivité de la culture, ce dernier indicateur permet de prendre en
compte à la fois les répercussions quantitatives (rendement commercial, % de déchets, calibre) et les répercussions qualitatives (taux de sucre, taux de protéines, catégorie, …) qui résultent d’un apport de B.R.F. Il reflète l’incidence économique.
Incidence d’un apport de B.R.F. sur la productivité
amélioration aucune détérioration
59
Site 1 ASPI BRF incorporé BRF incorporé + compost
BRF incorporé + compost + BRF
paillage Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité Site 2 - Saint-Hilaire
de Brethmas BRF incorporé BRF incorporé + BRF
paillage Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité Site 3 - Arpaillargues BRF paillage Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité
Site 4 - Bourdic BRF paillage Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité
Site 5 - Montfrin BRF incorporé BRF incorporé + BRF paillage
Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité
Site 6 - Saint-Gilles BRF incorporé BRF incorporé + BRF paillage
Irrigation Fertilisation azotée Bio-agresseurs Productivité
60
V Conclusion Cette première année de suivi a été riche d’enseignements. Le choix de démultiplier les sites d’expérimentation s’avère judicieux. Nous avons dû faire face à d’inévitables imprévus qui ont rendu nécessaire l’adaptation des protocoles. Le dispositif mis en place permet de prendre en compte ces évolutions. L’année qui suit un apport de B.R.F., les résultats sont souvent décevants. Sur certains sites, cette tendance se vérifie, sur d’autres sites les résultats sont encourageants dès la première année. Les résultats sont à analyser au cas par cas. Les répercussions d’un apport de B.R.F. : - sur l’alimentation hydrique des plantes sont pour l’instant neutres sur 5
sites. Par contre, sur le site d’Arpaillargues, asperge conduite en sec (sans irrigation), une meilleure valorisation des pluies a été mesurée.
- sur l’alimentation azotée des plantes, des « faims d’azote » ont été constatées pour 3 des 6 sites. Elles ont été compensées par un apport de nitrate de chaux sur un seul site.
- sur les bio-agresseurs, aucun dégât ou dépréciation de récolte n’a été observé. De même, les escargots et les limaces, tant redoutés, ne se sont pas manifestés. Le suivi de populations de taupins n’atteste pas, pour l’instant, de recrudescence de ce ravageur.
- sur la productivité, les résultats sont à mettre en relation avec la gestion des « faims d’azote ». Sur certains sites, le rendement commercial de la culture a été pénalisé par l’absence d’apport d’azote ou par un apport insuffisant. La parcelle de céréale est un cas particulier. Les outils de pilotage utilisés n’indiquaient pas les mêmes recommandations. L’apport de B.R.F. s’est traduit par une meilleure productivité et une moindre qualité.
Un apport de B.R.F. influe sur la température du sol. Sur un sol nu en culture de plein champs, un gain thermique a été enregistré. Par contre, en comparaison à un sol paillé en culture sous abri, une perte thermique a été enregistrée avec un B.R.F. en paillage. En ce qui concerne l’application du B.R.F., il apparaît que la technique du paillage fractionné en demi-dose de 125 m3/ha présente de nombreux avantages. Il permet notamment, de cumuler un effet paillage et de proposer une moindre quantité de matières végétales à décomposer. Les tendances observées lors de cette première année d’expérimentation devront être complétées par les observations réalisées les deux prochaines années.