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Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par Annona muricata L. (corossol) à visée anticancéreuse à la Réunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2018.08.001 ARTICLE IN PRESS Modele + RMR-1426; No. of Pages 8 Revue des Maladies Respiratoires (2018) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com ARTICLE ORIGINAL Automédication par Annona muricata L. (corossol) à visée anticancéreuse à la Réunion Self medication with Annona muricata L. (corossol) as an anti-cancer agent in Reunion D. Moreau a,b , E. Huchot b , V. Gazaille a , R. Rossanaly-Vasram b , M. Andre a,a Pneumologie, CHRU de la Réunion, site Félix-Guyon, allée des Topazes, CS 11021, 97400 Saint-Denis, France b Pneumologie, CHRU de la Réunion, site Alfred-Isautier, avenue du Président-Mitterand, BP 350, 97448 Saint-Pierre, France Rec ¸u le 23 mars 2017 ; accepté le 2 novembre 2017 MOTS CLÉS Cancer bronchopulmonaire ; Cancérologie ; Médecine complémentaire et alternative ; Plantes médicinales ; Annona muricata L. Résumé Introduction. — Annona muricata L., aussi appelé corossolier, est un arbre fruitier cultivé dans les pays tropicaux. Ses fruits, ses feuilles, ses graines et ses racines ont des usages multiples en médecine traditionnelle. La description d’effets anticancéreux possibles et l’accessibilité du produit incitent les patients à consommer ce produit en automédication. L’objectif de cette étude est de déterminer le taux d’usage du corossol à visée anticancéreuse chez les patients traités pour un cancer broncho-pulmonaire. Méthodes. L’étude a été réalisée dans deux services d’oncologie thoracique du CHU de la Réunion. Le questionnaire était administré face à face chez tous les patients présentant un can- cer broncho-pulmonaire tous stades confondus traités par chimiothérapie ou immunothérapie sur une période de 6 mois. Résultats. Cent questionnaires ont été recueillis. Soixante-sept patients consomment du corossol. Dans 53,7 % des cas, cette consommation est à visée anticancéreuse. Elle est régu- lière chez 25 patients. L’ingestion sous forme de feuilles bouillies et bues en tisane est la plus répandue (69,5 %). L’approvisionnement est quasi exclusivement local. Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Andre). https://doi.org/10.1016/j.rmr.2018.08.001 0761-8425/© 2018 SPLF. Publi´ e par Elsevier Masson SAS. Tous droits eserv´ es.

Automédication par Annona muricata L. (corossol) à visée …rmr.fontismedia.com/rmr/fichiers/Prix_RMR_2018/D Moreau et coll 9.… · La description d’effets anticancéreux possibles

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© 2018 Elsevier Masson SAS.

ARTICLE IN PRESSModele +RMR-1426; No. of Pages 8

Revue des Maladies Respiratoires (2018) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Automédication par Annona muricataL. (corossol) à visée anticancéreuse à laRéunionSelf medication with Annona muricata L. (corossol) as an anti-cancer agent inReunion

D. Moreaua,b, E. Huchotb, V. Gazaillea,R. Rossanaly-Vasramb, M. Andrea,∗

a Pneumologie, CHRU de la Réunion, site Félix-Guyon, allée des Topazes, CS 11021, 97400Saint-Denis, Franceb Pneumologie, CHRU de la Réunion, site Alfred-Isautier, avenue du Président-Mitterand,BP 350, 97448 Saint-Pierre, France

Recu le 23 mars 2017 ; accepté le 2 novembre 2017

MOTS CLÉSCancerbronchopulmonaire ;Cancérologie ;Médecinecomplémentaire etalternative ;Plantes médicinales ;Annona muricata L.

RésuméIntroduction. — Annona muricata L., aussi appelé corossolier, est un arbre fruitier cultivé dansles pays tropicaux. Ses fruits, ses feuilles, ses graines et ses racines ont des usages multiplesen médecine traditionnelle. La description d’effets anticancéreux possibles et l’accessibilitédu produit incitent les patients à consommer ce produit en automédication. L’objectif de cetteétude est de déterminer le taux d’usage du corossol à visée anticancéreuse chez les patientstraités pour un cancer broncho-pulmonaire.Méthodes. — L’étude a été réalisée dans deux services d’oncologie thoracique du CHU de laRéunion. Le questionnaire était administré face à face chez tous les patients présentant un can-cer broncho-pulmonaire tous stades confondus traités par chimiothérapie ou immunothérapie

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par Annona muricata L. (corossol) à visée anticancéreuse à laRéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.org/10.1016/j.rmr.2018.08.001

sur une période de 6 mois.Résultats. — Cent questionnaires ont été recueillis. Soixante-sept patients consomment ducorossol. Dans 53,7 % des cas, cette consommation est à visée anticancéreuse. Elle est régu-lière chez 25 patients. L’ingestion sous forme de feuilles bouillies et bues en tisane est la plusrépandue (69,5 %). L’approvisionnement est quasi exclusivement local.

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Andre).

https://doi.org/10.1016/j.rmr.2018.08.0010761-8425/© 2018 SPLF. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

Tous droits réservés. - Document téléchargé le 09/10/2018 par Société de Pneumologie de Langue Française (202963). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

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2 D. Moreau et al.

Conclusion. — Un quart des patients traités par chimiothérapie pour un cancer bronchopulmo-naire à la Réunion consomment de manière régulière du corossol à visée anticancéreuse. Lesconséquences de cette consommation, interactions médicamenteuses ou effets secondaires,méritent d’être identifiées.© 2018 SPLF. Publie par Elsevier Masson SAS. Tous droits reserves.

KEYWORDSLung cancer;Oncology;Complementary andalternative medicine;Medicinal herbs;Annona muricata L.

SummaryIntroduction. — Annona muricata L. also called soursop, graviola, guanabana and sapoty (Frenchcreole) is a fruit tree growing in tropical countries. The fruits, seeds, leaves and roots are used intraditional medicine. Potential anticancer effects encourage patients to consume this productas self medication. The object of the study was to determine the prevalence of use of graviolaas an anticancer agent by patients treated for a lung cancer.Methods. — Our survey took place in two thoracic oncology day cares units of the universityhospital of Reunion. All the patients treated by chemotherapy and immunotherapy for lungcancer were asked the same questions in a face to face interview over a 6-month period.Results. — One hundred questionnaires were collected. Sixty seven patients consumed graviola.In 53.7%, graviola was consumed as an anticancer agent and 25 patients took it regularly. Mostoften graviola was ingested as an infusion of boiled leaves (69.5%). The supply was exclusivelylocal.Conclusions. — A quarter of patients treated by chemotherapy for a lung cancer in Reunionconsume graviola regularly as self medication. The consequences of this intake, drug interac-tions and side effects are unknown and would be interesting to identify.© 2018 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

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ntroduction

e cancer broncho-pulmonaire est l’un des cancers les plusréquents avec la plus forte prévalence de mortalité parancer dans le monde et reste la première cause de décèsar cancer en France. À la Réunion, le taux standardisée mortalité reste de 69,6 pour 100 000 habitants chez lesommes et de 15 chez les femmes en 2011 [1]. Ce taux este 47,8 chez les hommes et de 10,3 chez les femmes enrance métropolitaine.

Les médecines complémentaires et alternatives (MCA),erme retenu par l’organisation mondiale de la santé,egroupent des approches, des pratiques, des produits deanté et médicaux, qui ne sont pas habituellement consi-érés comme faisant partie de la médecine conventionnellemédecine occidentale) [2].

Malgré les progrès thérapeutiques, le recours aux MCAhez les patients atteints de cancer en association aveces traitements conventionnels comme la chimiothérapie,a radiothérapie et la chirurgie ne cesse d’augmenter depuises 20 dernières années et a gagné une importance sur le planédical, économique et social [3,4]. L’usage des MCA chez

es patients atteints de cancer varie de 7 % à plus de 95 %elon les études et les pays [3,5—7]. Cette hétérogénéitée prévalence peut être expliquée par des méthodologies

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par ARéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.

ifférentes, des différences dans la définition des MCA et’utilisation de questionnaires non standardisés.

Selon l’association francophone pour les soins oncolo-iques de support, les types de MCA les plus utilisées sont

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s droits réservés. - Document téléchargé le 09/10/2018 par Société de Pneumologie de Langue F

’homéopathie, les suppléments alimentaires, les régimesiététiques, la phytothérapie, l’acupuncture et l’activitéhysique adaptée [8].

Le recours aux MCA est habituellement recherché dans unut d’améliorer les symptômes et d’augmenter la toléranceux traitements en particulier la chimiothérapie [7].

À la Réunion, l’usage des plantes médicinales s’inscritans un contexte particulier caractérisé par la pluralitées recours (médecine traditionnelle, biomédecine, méde-ines alternatives) [9]. La place de l’usage des plantesphytothérapie créole) est prépondérante. Deux tiers desamilles utilisent des plantes aromatiques et médicinales etn dénombre plus de 650 plantes fréquemment utilisées, enarticulier chez les personnes atteintes de cancer [10]. Dix-euf plantes médicinales de la Réunion sont inscrites à laharmacopée francaise.

Annona muricata L., aussi appelé corossolier, est un arbreruitier cultivé dans les pays tropicaux dont la Réunion.on fruit, appelé corossol ou sapoty en créole réunionnais,oursop en anglais, graviola en portuguais et guanabana enspagnol, est consommé traditionnellement frais, en juse fruit ou en sorbet. Ses fruits mais aussi ses feuilles,es graines et ses racines ont des usages multiples selones pays en médecine traditionnelle : antimicrobien, antinflammatoire, antiprotozoaire, antioxydant, insecticide,

nnona muricata L. (corossol) à visée anticancéreuse à laorg/10.1016/j.rmr.2018.08.001

ntitumoral [11,12] (Fig. 1).Des analyses phytochimiques sur les différentes parties

e l’arbre ont montré la présence de nombreux composéshytochimiques : les composants prédominants sont les

rançaise (202963). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

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Automédication par Annona Muricata L.

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Figure 1. Corossolier avec son fruit.

acétogenines suivis des alcaloïdes et des phénols. Certainesétudes retrouvent que les acétogenines et les alcaloïdesauraient une activité cytotoxique [13—15].

De nombreuses études pharmacologiques, in vitro ouin vivo sur des modèles murins ont été réalisées. Cependant,il n’existe pas d’études cliniques sur l’effet anticancé-reux. Certaines études in vitro ont montré que l’extraitde feuilles d’Annona Muricata L. était capable d’induirel’apoptose de lignées cellulaires cancéreuses du côlon et dupoumon [16,17]. Des études in vivo montrent que l’extraitde feuilles avait des propriétés chimio protectives. Parmielles, Dai et al. retrouvent que l’extrait de fruit donnépendant 5 semaines à des rats ayant un cancer du seinpermettait une régression de la maladie. Les mécanismesd’action suggèrent l’inhibition de nombreuses cascades designalisation qui régulent le métabolisme, la formation demétastases, l’induction de la nécrose et le cycle cellulaire[18].

Les effets secondaires sont méconnus. Il existe enGuadeloupe une suspicion d’existence d’un lien entre laconsommation régulière de corossol et l’apparition de syn-

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par ARéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.

dromes parkinsoniens atypiques [19].L’utilisation de MCA et des plantes médicinales à visée

anticancéreuse en automédication par les patients est peu

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apportée. À notre connaissance, une seule étude effectuée Trinidad et Tobago, dans les Caraïbes, rapporte le taux’usage des plantes médicinales dans les cancers de la pros-ate, du sein et colorectal. Ils retrouvent un taux d’usageu corossol de 80 % [20].

Notre étude se propose de déterminer les usageses plantes médicinales chez les patients traités parhimiothérapie ou immunothérapie pour un cancer broncho-ulmonaire et en particulier du corossol.

L’objectif de cette étude est de déterminer le taux’usage des plantes médicinales et plus particulièrementu corossol à visée anticancéreuse (expérimentation, uti-isation occasionnelle ou régulière) chez les patients traitésour un cancer broncho-pulmonaire à la Réunion.

Les objectifs secondaires sont de déterminer le taux’usage d’autres plantes médicinales à visée anticancé-euse, la différence de consommation du corossol selon lesrigines ethniques et le sexe ainsi que les modes de consom-ation et la fréquence d’usage et l’existence d’effets

econdaires.

atériel et méthodes

ette étude est une enquête par questionnaire (Annexe A).lle a été réalisée dans les deux services d’oncologie thora-ique du centre hospitalo universitaire (CHU) de la Réunion.es deux CHU regroupent la majorité des patients suivis pourn cancer broncho-pulmonaire.

Population : tous les patients consécutifs traités parhimiothérapie ou immunothérapie pour un cancer broncho-ulmonaire tous stades confondus étaient inclus. Lesatients étaient informés des objectifs de l’étude et neevaient pas avoir d’objection à l’utilisation des donnéesecueillies.

Les critères d’inclusion étaient : âge supérieur à 18 ans,ancer broncho-pulmonaire en cours de chimiothérapie ou’immunothérapie, patient capable de donner son accord.

Les patients en soins de support ou traités par une thé-apie ciblée étaient exclus.

L’origine ethnique était notée. Compte tenu d’un métis-age important, les patients étaient classés par origine enéterminant l’origine ethnique du patient (africain, asia-ique, malgache, indien ou caucasien, en différenciant lesétropolitains et les créoles blancs). Lorsqu’aucun phé-

otype ne prédominait, le patient était classé commeréole.

Questionnaire : le questionnaire était administré par unédecin en face à face chez tous les patients traités par

himiothérapie ou immunothérapie pour cancer broncho-ulmonaire du 1er juillet 2016 au 31 janvier 2017.

L’usage de plantes médicinales était recueilli. En cas’usage de corossol, le mode et la fréquence d’utilisation,’effet recherché, les sources de connaissance du pro-uit et l’approvisionnement étaient précisés. Les effetsecondaires ou les causes d’arrêt étaient égalementecueillis.

Un utilisateur régulier était considéré comme consom-

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e 10 utilisations par an (seuil proposé par l’Agencerancaise de sécurité sanitaire des aliments relatif liés àa consommation de corossol et de ses préparations de

e Française (202963). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

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Tableau 1 Caractéristiques de la population.

Caractéristiques de la population Patients(n = 100)

Âge (moyen) 63,4 ansHommes 61 (61 %)Femmes 39 (39 %)Caucasiens 58 (58 %)

Métropolitains 22 (22 %)Créoles blancs 36 (36 %)

Africains 17 (17 %)Créoles 8 (8 %)Indiens 7 (7 %)Asiatiques 5 (5 %)Malgaches 5 (5 %)Adénocarcinome dont EGFR 65 (65 %)

dont 7 %EGFR

Carcinome épidermoïde 17 (17 %)Carcinome indifférencié 7 (7 %)Carcinome neuroendocrines à

petites cellules9 (9 %)

Carcinome neuroendocrines àgrandes cellules

2 (2 %)

Stade 1 5 (5 %)Stade 2 4 (4 %)Stade 3 11 (11 %)Stade 4 80 (80 %)Chimiothérapie adjuvante 8 (8 %)Chimiothérapie métastatique 79 (79 %)Radio-chimiothérapie 1 (1 %)

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ARTICLEMR-1426; No. of Pages 8

uadeloupe). L’expérimentation était définie comme unssai unique.

Le mode d’utilisation était défini par un usage pour lelaisir ou dans un objectif thérapeutique. L’usage plaisirtait défini par l’ingestion de fruit, jus ou sorbet uniquementour le plaisir gustatif. L’usage à but thérapeutique étaitéfini par une ingestion volontaire des différentes partiese l’arbre ou du fruit dans l’objectif d’obtenir un bénéficelinique.

Analyse statistique : les données ont été saisies et enre-istrées dans des fichiers Excel. L’analyse des donnéestaient basées sur les calculs de fréquence. L’analyse sta-istique par le test non paramétrique de Fisher a été faitevec le logiciel R version 3.3.2 uniquement pour recher-her une différence significative selon le sexe et l’originethnique.

ésultats

atients : tous les patients interrogés ont accepté deépondre au questionnaire. Le taux de recueil était de 100 %.’âge moyen était de 63,4 ans. Soixante et un pourcentes patients étaient des hommes. Les ethnies représen-ées étaient 58 % d’origine caucasienne (36 % de créoleslancs et 22 % de métropolitains), 17 % d’origine afri-aine, 8 % d’origine créole, 7 % d’origine indienne, 5 %’origine asiatique et 5 % d’origine malgache. L’histologieetrouvait 65 % d’adénocarcinomes dont 7 % EGFR posi-ifs. Quatre-vingt pour cent des patients avaient un cancerroncho-pulmonaire stade 4 (Tableau 1).

Cette étude a recueilli 100 questionnaires. Sur00 patients, 87 patients consommaient au moins unelante médicinale et 42 patients consommaient 2 plantesédicinales ou plus.Les plantes médicinales utilisées par les patients de cette

tude à visée anticancéreuse retrouvaient une utilisation à7 % pour le corossol, à 15 % pour le curcuma en poudre ou enirop, 13 % d’Aloès Vera, 6 % de thé vert, 5 % de gingembre,

% de spiruline et de gelée royale et un patient utilisaitu lapatcho (plante utilisée dans la médecine traditionnellemérindienne).

Sur 100 patients atteints de cancer broncho-pulmonaire,7 consommaient du corossol. Parmi eux, 36 patientsonsommaient du corossol à visée anticancéreuse et1 patients consommaient le fruit pour le plaisir.

L’utilisation du corossol à visée anticancéreuse était plusmportante chez les femmes (p = 0,033). Il n’y avait pas deifférence selon les origines ethniques ou entre patients’origine créole ou métropolitaine (p = 0,39).

Pour les 67 patients qui consommaient du corossol,7 patients en consommaient quotidiennement, 12 de faconebdomadaire, 15 mensuellement. Parmi les 36 patientsonsommant du corossol à visée anticancéreuse, cetteonsommation était régulière dans 69,5 % des cas25 patients), occasionnelle dans 11,1 % des cas (4 patients)t expérimentale dans 19,4 % (7 patients).

L’approvisionnement était local : 65 patients (97 %)

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par ARéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.

’approvisionnaient dans les jardins ou sur les marchés. Deuxatients (3 %) achetaient des gélules sur internet.

L’ingestion sous forme de « tizan » (infusion ou décoctione feuilles bouillies) chez les patients dont la consommation

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Immunothérapie 12 (12 %)

visée anticancéreuse était la plus fréquente : 25 patientsngéraient des tisanes, 9 des fruits frais ou du jus et

patients des gélules achetées sur internet. Lorsquee patient utilisait les feuilles sous forme d’infusions,es feuilles étaient bouillies pendant une durée de 5 à0 minutes dans un litre d’eau. Le nombre (impair généra-ement) de feuilles variait selon les croyances. L’utilisationouvait être quotidienne jusqu’à un litre par jour ou occa-ionnelle sous forme de cures.

La connaissance du produit chez les patients consommantette plante anticancéreuse était majoritairement faite par’entourage pour 83,3 % des patients (30 patients), puis surnternet pour 11,1 % des cas (4 patients); un patient a connue produit par l’intermédiaire d’un tisaneur sur le marché etn patient par l’intermédiaire d’un phytothérapeute.

Aucun patient n’a rapporté d’effets secondaires, en par-iculier de syndromes extrapyramidaux.

iscussion

’usage des plantes médicinales, et plus particulièrement duorossol, est important dans cette étude (67 % des patients).

nnona muricata L. (corossol) à visée anticancéreuse à laorg/10.1016/j.rmr.2018.08.001

e recours aux MCA chez les patients atteints de cancer enssociation avec les traitements conventionnels a augmentées dernières années [3]. Ce recours varie en fonction desancers avec un recours aux MCA de plus de 50 % dans les

rançaise (202963). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

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Cette étude est localisée dans les deux CHU de la

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Automédication par Annona Muricata L.

cancers du pancréas, du foie et cérébraux, environ de 40 %pour les cancers du sein, de l’estomac et gynécologiques,de 30 % pour les cancers prostatiques et colorectaux et de23,6 % dans les cancers broncho-pulmonaires [7].

L’usage des plantes est une pratique moins fréquenteque l’homéopathie et l’acupuncture. Une étude multicen-trique réalisée en Europe retrouve que les MCA les plusutilisées sont l’acupuncture dans 55,3 % des cas, suivie del’homéopathie dans 40,4 % des cas, des herbes médicinalesdans 38,3 % des cas et de la médecine traditionnelle chinoisedans 36,2 % des cas [21].

Au sein de l’étude, le recours au corossol à visée anti-cancéreuse (36 %) apparaît élevé.

Les effets recherchés dans l’utilisation des MCA sont prin-cipalement de lutter contre les symptômes liés au canceret aux effets indésirables liés aux traitements. Une étudea montré que l’usage des MCA permettait aux patientsd’augmenter la capacité du corps humain à combattre lecancer dans 51 %, améliorer leur bien-être physique dans41 % des cas, améliorer leur bien-être mental dans 35 %des cas, lutter contre les effets secondaires des traitementsdans 25 % des cas. Dans 16 % des cas seulement, les MCAétaient considérées comme un moyen direct de lutter contrela maladie [7].

La place des plantes médicinales varie en fonction desétudes et des pays. Certaines études ont montré qu’auxÉtats-Unis et en Europe, les MCA les plus utilisées étaientl’homéopathie et l’acupuncture alors que dans les paysasiatiques les plantes médicinales et la médecine tradition-nelle chinoise étaient plus fréquentes. En Asie du Sud-Estet plus particulièrement en Chine, le recours aux plantesdans le cadre de la médecine chinoise est très déve-loppé. Les plantes médicinales occupent dans ce contexteune place prépondérante avec une utilisation rapportéeallant jusqu’à 86,4 % chez les patientes suivies pour uncancer du sein [7,22—24]. Dans cette population, si leurutilisation est fréquente pour améliorer la tolérance etdiminuer les effets secondaires, l’utilisation à visée antican-céreuse de manière concomitante à la chimiothérapie estfréquente. Une méta-analyse récente a rapporté 33 étudesde traitements combinés de chimiothérapie et de plantesmédicinales de la pharmacopée chinoise chez les patientestraitées pour cancer du sein. Radix Astragalus, RhizomaAtractylodis Macrocephalae, Angelica sinensis, Codonopsispilosula, Poria cocos, Radix liquiditiae sont les plantes lesplus souvent utilisées. Ces plantes apparaissent spécifiquesde la pharmacopée chinoise. L’usage du corossol n’apparaîtpas [25].

La fréquence d’utilisation et l’usage à des fins thérapeu-tiques des plantes à la Réunion se rapproche plus de celledes populations de l’Asie du Sud Est. Elle présente néan-moins des particularités correspondant à une pharmacopéeet à des usages spécifiques. En effet, le recours aux MCA àla Réunion s’inscrit dans une dimension globale mais surtoutlocale. La Réunion comporte une médecine traditionnellecréole issue de médecines d’origines multiples (Inde, Mada-gascar, Afrique, France Métropolitaine, Asie) associée à uneforte diversité culturelle. Les plantes médicinales occupent

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par ARéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.

une place de choix dans l’univers thérapeutique et sontfréquemment mobilisées par les personnes atteintes d’un

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ancer [9]. Cette dimension locale inscrit le corossol dansne pharmacopée spécifique.

La médecine traditionnelle réunionnaise s’appuie sur’usage de plantes consommées sous forme de « tizan »egroupant les infusions (feuilles bouillies) et les décoctionsfeuilles bouillies, réduction puis filtration de la prépara-ion). Leur consommation viserait à rééquilibrer les polaritést les humeurs pour maintenir la santé [26]. Plusieurslantes ont ainsi été inscrites à la pharmacopée francaiseour leur intérêt thérapeutique. Le corossol est courammenttilisé pour ses vertus insecticide, antiparasitaire, sédative,ntipyrétique, hypotensive, antipaludéenne, dans les mala-ies respiratoires, dans les troubles digestifs [11,27]. Sonsage comme anti cancéreux semble plus récent et confortéar les informations retrouvées sur internet et les réseauxociaux. Cette consommation est également facilitée du fait’un approvisionnement local important avec des arbresrésents dans les jardins ou les ventes de feuilles sur lesarchés par des tisaneurs.La relation médecin-malade est marquée à la Réunion

ar la persistance d’une relation paternaliste. En effet, lesédecins, venus généralement de France métropolitaine

nt un langage technique médical mais ne comprennent ete parlent pas toujours le créole réunionnais et beaucoupe patients ne parlent pas le Francais. La consommatione plantes serait à la Réunion une forme d’autonomieu’adopte le patient pour participer au processus de gué-ison [9].

Cette étude comporte d’ailleurs certaines limites. Notretude est une enquête, ce qui suggère qu’il peut y avoir,ême si le taux de recueil est excellent, un biais de

ous déclaration avec une peur des patients de révé-er cette consommation avec l’appréhension du jugementu médecin, d’autant plus que le corossol est utilisé

des fins thérapeutiques. La plupart des patients neignalent pas spontanément à l’interrogatoire cette utilisa-ion. D’après Navo et al., la principale raison pour laquellee patient ne prévenait pas son médecin était que celui-cie l’interrogeait pas de facon précise sur le sujet [28]. Ceciouligne le manque de communication entre patient et onco-ogue et l’importance de celle-ci. L’American College ofhest Physicians recommande à tout oncologue prenant enharge un patient souffrant d’un cancer broncho-pulmonairee systématiquement questionner le patient sur l’utilisation’une MCA [29]. De plus en plus de structures intègrent danseur pratique la MCA pour prévenir les effets secondaires etes interactions médicamenteuses [21].

Nous avons pu sous-estimer ou surestimer l’utilisatione cette plante : en effet, nous n’avons pas défini deurée minimale d’utilisation. Les patients peuvent décidere s’automédiquer en fonction de l’échec d’un traitemente première intention ou au contraire dès l’annonce du can-er. Nous n’avons ainsi pas déterminé si les patients avaientu recours à l’usage de plantes avant le diagnostic de cancer.’étude de Molassiotis et al. suggère qu’avant le diagnostic,e recours aux herbes médicinales est de 6 % et elle est de

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éunion. Nous n’avons pas de données dans la littératureur l’automédication à visée anticancéreuse des patients

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n France métropolitaine mais nous supposons que cetteonsommation est plus répandue à la Réunion.

Les études concernant l’effet anti cancéreux du coros-ol sont nombreuses. Aucune étude ne permet de montrern bénéfice thérapeutique certain de l’utilisation du coros-ol. Notre étude ne permet pas de juger l’efficacité duorossol.

Deux cas dans la littérature ont été rapportés. Hansrat al. ont observé, chez une patiente de 66 ans, atteinte’un cancer du sein ayant consommé pendant 5 ans uneécoction de 10 à 12 feuilles de corossol tous les jours sauf leeekend end associé à de la Capécitabine orale, une stabili-

ation de la maladie sans effets secondaires, mais ce résultateut être lié à la prise de la chimiothérapie [30]. L’autre casapporté est l’absence des cellules cancéreuses sur une nou-elle biopsie chez un patient atteint d’un cancer du côlonui a combiné des changements de mode de vie et l’ingestione 5 g d’extraits de feuilles et de racines d’Annona muricata. Mais dans ce cas clinique, le suivi était court, la maladietait localisée et peu évolutive et donc il y a probablementn faux-négatif [31].

Les différents composants phytochimiques pourraientuggérer une utilisation thérapeutique pour chimiothérapienticancéreuse mais d’autres études sont nécessaires poure prouver car il n’existe que des études in vitro et in vivohez l’animal. De ce fait, le Cancer Research UK, équivalente l’Institut National du Cancer au Royaume-Uni, recom-ande d’être prudent vis-à-vis de cette consommation du

orossol [32].De plus, nous ne connaissons pas les interactions médica-

enteuses de cette utilisation vis-à-vis des chimiothérapies,tilisées dans les cancers broncho-pulmonaire, ni des nou-elles thérapies ciblées et de l’immunothérapie. Le site duemorial Sloan Kettering Hospital aborde certaines inter-ctions avec les antidiabétiques et les antihypertenseurs33].

Certains auteurs ont étudié la toxicité de cette plante :es effets toxiques dépendent de la partie de la plante utili-ée. Une étude in vivo d’Arthur et al. a évalué les toxicitésiguës et sub-chroniques d’Annona muricata L. et le pro-l phytochimique de l’extrait aqueux de feuilles. La dose

Pour citer cet article : Moreau D, et al. Automédication par ARéunion. Revue des Maladies Respiratoires (2018), https://doi.

édiane léthale (DL50) est estimée à 5 g/kg. L’extrait deeuilles ne produisait aucune toxicité chez les animaux àoses faibles et moyennes mais des toxicités rénales ont étéetrouvées pour des doses élevées [34]. Le site du Memorial

clco

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PRESSD. Moreau et al.

loan Kettering Hospital retrouve également des toxicitésépatiques et il contre-indique l’utilisation de cette plantehez les hypertendus, les diabétiques et dans les maladieshroniques du foie et du rein [33].

Concernant les autres effets secondaires, un lien entreonsommation de fruit et autres préparations et l’apparition’un syndrome parkinsonien atypique a été suspecté danslusieurs pays. L’agence francaise de sécurité sanitairees aliments a émis un avis en 2010 sur les risquesiés à la consommation de corossol devant la mise envidence d’un lien possible entre des syndromes parkinso-iens atypiques et le corossol avec une surreprésentationes syndromes parkinsoniens en Guadeloupe. Des étudesn vitro etin vivo réalisées au CHU de Pointe à Pitrent retrouvé une neurotoxicité et une cytotoxicité descétogénines et alcaloïdes mais il n’était pas possible’établir un lien entre la consommation d’annonacaet des cas de syndromes parkinsoniens atypiques. Laurveillance épidémiologique est poursuivie depuis en Gua-eloupe pour évaluer les propriétés cinétiques, sa toxicité

long terme et sa quantification en apports quotidiens19]. Dans notre étude, aucun effet secondaire n’est rap-orté, en particulier neurologique. Néanmoins, la durée’exposition est variable, ne préjugeant pas de l’apparition’effets secondaires survenant après une utilisation pro-ongée. De plus, nous n’avons pas reporté objectivementoutes les toxicités des patients et nous n’avons doncas comparé les toxicités selon la prise de corossol ouon.

Au total, 36 % des patients traités par chimiothérapieour un cancer broncho-pulmonaire à l’île de la Réuniononsomment du corossol à visée anticancéreuse. Un quartes patients en consomment de facon régulière. Cet usagest favorisé par une longue tradition d’utilisation des plantesédicinales et par la disponibilité du produit. Il s’inscritans le contexte plus global d’utilisation des MCA chez lesatients atteints de cancers et du développement de l’accès

l’information sur les réseaux sociaux et internet. Cetteonsommation peu prise en compte n’est pas dénuée deisques pour les patients. L’usage des MCA doit faire par-ie intégrante du recueil de patients porteurs de cancer enours de traitement. Ce recueil doit intégrer une dimensionocale adaptée à chaque région mais aussi intégrer les parti-ularités liées à l’origine géographique, ethnique, culturelleu religieuse des patients.

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rançaise (202963). Il est interdit et illégal de diffuser ce document.

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Automédication par Annona Muricata L. 7

Annexe A. Questionnaire médecine traditionnelle et cancer bronchopulmonaire à laReunion

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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