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Religion baha'ie
Livre de la certitude
Auteur: Bahaullah Religion: baha'ie Edition: PUF, 5ime dition 1987, ISBN 2-13040-173-2
Source: www.religare.org
Version web: 2.0
Sommaire :
Introduction l'dition de 1986
Prface de la premire dition de 1904 (extraits)
1. Premire partie
2. Deuxime partie
Introduction l'dition de 1986
Traduire un texte en rendant le sens exact et le style originel est une tche ardue et, pour tout
dire, impossible. C'est encore plus vrai si le texte est religieux, considr comme rvl. Alors,
la prcision du sens est considre comme capitale, la beaut du texte passant parfois au second
plan.
La traduction entreprise, au dbut du sicle, par Hippolyte Dreyfus est tout point de vue une
russite. Aucun traducteur n'a su, depuis, rendre comme lui, en un franais lgant et
harmonieux, potique parfois, les crits de Bah'u'llh.
Pourtant il lui manquait, pour traduire certains passages rendus difficiles par la diffrence des
langues persane, arabe et franaise, les directives de Shoghi Effendi. Celui-ci, en sa qualit de
Gardien de la Foi bah'e, avait l'autorit pour trancher entre diverses traductions possibles,
autorit soutenue par sa profonde connaissance du persan, de l'arabe et de l'anglais.
C'est pourquoi l'Assemble spirituelle nationale des Bah's de France a Jug bon de faire
rviser la traduction d'Hippolyte Dreyfus sur la base du texte anglais de Shoghi Effendi qui fait
autorit.
Cette rvision s'est faite dans l'esprit suivant : le texte d'Hippolyte Dreyfus a t conserv dans
toute la mesure du possible pour la qualit et l'lgance de l'criture. Dans la mesure o le sens
n'en tait pas affect du tout, plusieurs passages diffrents de l'anglais furent laisss tels quels;
ce sont surtout des expressions potiques difficiles reproduire en franais. Enfin, les phrases
et les mois trop loigns de la traduction de Shoghi Effendi furent corrigs, aux dpens
quelques fois de la beaut du style. Lorsqu'il fallut choisir, c'est toujours le sens qui fut prfr.
Les nombreux extraits du Qur'an contenus dans l'ouvrage sont indiqus par un astrisque.
Ainsi rapproche du texte original de Bah'u'llh cette prsente dition peut toujours tre
lgitimement signe par Hippolyte Dreyfus. Elle permettra aux Bah's, aux tudiants et aux
chercheurs d'apprhender la richesse, la profondeur, la clart, la prcision et, quelque peu, la
posie des crits rvls par Bah'u'llh.
Pierre Spierckel
Prface de la premire dition de 1904 (extraits)
Mirza Husayn'Ali Nri, rvr maintenant sous le nom de Bah'u'llh, la Gloire de Dieu, naqut
Tihran (Thran) le deuxime jour du mois Muharram 1233 (novembre 1817). D'une haute
famille de Nr qui, pendant de longues annes, avait fourni des hommes d'Etat la dynastie
rgnante, il tait g d'environ 27 ans lorsque le Bab dclara sa mission Shiraz; et quoique ne
s'tant jamais rencontr avec le jeune rformateur, il fut un des premiers embrasser la Cause.
Sa parole loquente, la science des Ecritures dont il faisait preuve dans les discussions avec les
docteurs, valurent la Foi babie de nombreux adhrents. Emprisonn Tihran aprs la tentative
d'assassinat contre le Shah, bien qu'aucune charge de complicit n'ait pu tre releve contre lui,
il dut la vie l'intercession de l'ambassadeur de Russie, et fut, avec les siens, exil Baghdad.
Son esprit lev, la noblesse de son me, comme aussi sa pit, firent de lui en peu de temps le
vritable chef de la communaut. Et lorsque, plus tard, il dclara ouvertement tre Celui qu'on
attendait, la grande Manifestation de Dieu promise dans les Livres pour les derniers jours, il
n'eut mme pas convaincre des disciples qui dj croyaient en lui, et il ngligea de lutter
contre une infime minorit de dissidents de jour en jour moins nombreux, que l'affection ou
l'intrt retenaient autour de Subh-i-Azal, jusque-l considr comme le successeur du Bab.
Effray des progrs que faisait la nouvelle religion, dans cette province priodiquement
frquente par des milliers de musulmans se rendant en plerinage aux sanctuaires de Karbila,
ou traversant Baghdad pour aller La Mecque, le Sultan dcida d'envoyer les Persans
Constantinople o du moins il pourrait surveiller de plus prs les effets de leur propagande.
Mais cette mesure n'ayant pas russi entraver les progrs de la Foi bah'e, il les exila d'abord
Andrinople, puis finalement dans la ville forte de Saint-Jean-d'Acre, o ils arrivrent la fin
d'aot 1868.
C'est l que Bah'u'llh mourut le 29 mai 1892, aprs avoir tabli les bases de la nouvelle
religion dans de nombreux ouvrages et dans des lettres pieusement conserves par leurs
destinataires, et aprs avoir vu sa Cause non seulement s'implanter dfinitivement en Perse o
aujourd'hui les bah's se rencontrent partout, mais encore franchir les limites du monde
musulman, et recruter des adeptes dans toutes les parties du monde.
Le Kitab-i-Iqan, dont nous publions aujourd'hui la traduction, est une des premires oeuvres de
Bah'u'llh. Plusieurs passages du Livre indiquent qu'il le composa Baghdad vers 1862, alors
qu'il n'avait encore dclar sa Mission qu' quelques intimes, sa dclaration publique n'ayant eu
lieu qu'en 1866 Andrinople. Un membre de la famille du Bab, un de ses oncles, ayant
demand Mirza Husayn'Ali comment un homme pouvait se dire prophte, et comment son
propre neveu avait pu prtendre tre le Qa'im, l'Imam Mahdi, dont le retour prdit par les
Tradition devait prcder la venue du jour du Jugement et de la Manifestation de Dieu, il lui
rpondit par l'ptre connue sous le nom de Kitab-i-Iqan, dans laquelle, examinant l'oeuvre de
Mose, de Muhammad et de Jsus, analysant certains passages des Ecritures, il explique la
nature de la mission d'un Prophte, et montre l'unit qui relie entre elles toutes les
Manifestations divines. L'ouvrage, sous les dehors d'un symbolisme mystique particulier aux
formes de la pense musulmane, est conu dans un style potique et nergique, o perce parfois
la violence d'un anticlricalisme qu'on croirait n sous d'autres cieux.
1. Premire partie (1.1)
Au nom de notre Seigneur, l'Exalt, le Trs-Haut Nul ne peut atteindre les rives de l'ocan de la
vraie comprhension s'il n'est dtach de tout ce qui existe au ciel et sur la terre. [voir Slection des crits d'Abdu'l-Bah" 160.4]
(1.2)
Sanctifiez vos mes, peuples de la terre, afin qu'il vous soit possible d'atteindre la place que
Dieu vous a destine et d'entrer dans le tabernacle qui s'est lev, selon les dcrets de la
Providence, dans le firmament du Bayan. [nota : le Bayan est le livre rvl par le Bab, le prcurseur et annonciateur de Baha'u'llah] (1.3)
Ces paroles signifient que ceux qui marchent dans le chemin de la foi, ceux qui ont soif du vin
de la certitude, doivent se laver de tout ce qui est terrestre, c'est--dire dtourner leurs oreilles
des paroles oiseuses, leurs penses des imaginations vaines, leurs coeurs des attachements
terrestres et leurs yeux de la vue des choses prissables.
(1.4)
Ils doivent mettre leur confiance en Dieu et, lui restant fidle, suivre son sentier. C'est alors
qu'ils deviendront dignes des gloires resplendissantes du soleil de la connaissance et du savoir
divins et bnficieront d'une grce invisible et infinie.
(1.5)
Car aussi longtemps que l'homme ne cesse pas de considrer les paroles et les actes des mortels
comme la mesure de la vraie comprhension et de la reconnaissance de Dieu et de ses
prophtes, il ne peut esprer atteindre la connaissance du Trs-Glorieux ni entrer dans le
sjour d'immortalit, ni prendre sa part de la coupe de l'approche et de la faveur.
(1.6)
Considre le pass : combien de gens de toutes conditions attendaient toujours la Manifestation
de Dieu dans les saintes personnes de ceux qu'Il choisit, esprant sans cesse sa venue, priant
sans rpit que le souffle de la misricorde divine s'levt et que la beaut promise, sortant des
voiles de la retraite, soit rvle au monde entier.
(1.7)
Et lorsque la porte de la grce fut ouverte, que des nuages de la gnrosit divine il plut sur
l'humanit et que le soleil de l'invisible apparut au-dessus de l'horizon du pouvoir cleste, tous
le renirent et se dtournrent de sa face - la face de Dieu lui-mme.
(1.8)
Pour preuve de cette vrit, rfrez-vous ce qui fut mentionn dans tous les livres sacrs.
(1.9)
Rflchis un instant; pourquoi ceux qui le cherchaient et l'attendaient en vinrent-ils le renier
d'une faon telle que la plume et la parole sont impuissantes expliquer la frocit de leur
attaque ?
(1.10)
Aucune des Manifestations de saintet ne put apparatre sans tre afflige par les hommes qui la
renirent, la rejetrent et s'opposrent elle violemment.
(1.11)
Ainsi fut-il rvl : "Que mes serviteurs sont malheureux ! Aucun aptre n'est venu vers eux
qu'ils ne l'aient pris pour l'objet de leurs railleries." [voir Coran 36.30]
(1.12)
"Chaque peuple tramait des machinations contre ses prophtes et voulait s'en saisir par la force.
On combattait avec le mensonge pour touffer la vrit." [voir Coran 40.5]
(1.13)
Et les paroles semblables jaillies de la source du pouvoir et tombes du ciel de gloire sont
innombrables et dpassent la comprhension normale. Pour les hommes d'intelligence et de
perception, la sourate de Hd suffit sans doute.
(1.14)
Mdite en ton coeur et, dans un complet dtachement, tche de comprendre le sens de ces
saintes paroles.
(1.15)
Vrifie la conduite merveilleuse des prophtes et souviens-toi des diffamations et des dmentis
rpandus par les fils de la ngation et du mensonge.
(1.16)
Peut-tre alors que grce toi l'oiseau du coeur humain s'envolera des sjours du doute et de la
ngligence pour se rfugier dans le nid de la foi et de la certitude, y boire grands traits aux
eaux pures de l'antique sagesse et prendre sa part du fruit de l'arbre de la connaissance divine.
(1.17)
Telle est la portion du pain descendu des royaumes de l'ternit et de la saintet rserve ceux
qui ont le coeur pur.
(1.18)
Lorsque tu connatras les tourments qu'ont eu subir les prophtes de Dieu et les vraies raisons
des objections souleves par leurs oppresseurs, tu auras certainement compris l'importance de
leur situation.
(1.19)
Et plus tu observeras avec attention les dmentis de ceux qui s'opposent aux Manifestations des
attributs divins plus ta foi dans la Cause de Dieu sera fortifie.
(1.20)
Aussi raconterons-nous brivement dans cette tablette l'histoire de quelques prophtes de Dieu
afin de prouver qu'en chaque sicle et en chaque re les Manifestations de pouvoir et de gloire
ont subi des cruauts si atroces que la plume n'ose les dcrire.
(1.21)
Peut-tre ces rcits viteront-ils quelques-uns d'tre troubls par les cris et les protestations
des savants et des ignorants du sicle, et fortifieront-ils leur certitude et leur confiance.
(1.22)
Un des prophtes fut No. Pendant neuf cent cinquante ans, il exhorta pieusement son peuple
se tourner vers le havre de paix et de scurit; personne ne l'couta.
(1.23)
Chaque jour on infligeait sa sainte personne tant de douleurs et de souffrances que nul ne
pouvait croire qu'il survivrait.
(1.24)
On le renia si souvent, on insinua contre lui des soupons si malveillants qu'il est dit : "Chaque
fois que les chefs de son peuple passaient prs de lui, ils le raillaient. Ne me raillez pas, dit No;
je vous raillerai mon tour comme vous me raillez, et vous apprendrez." [voir Coran 11.38]
(1.25)
Plus tard, il promit plusieurs fois la victoire ses compagnons en en fixant l'heure. Mais lorsque
cette heure arriva la promesse divine ne se ralisa pas.
(1.26)
Quelques-uns, parmi le petit nombre de ses disciples se dtournrent de lui, ainsi qu'il est crit
dans les livres les plus illustres que tu as certainement dj lus ou que tu liras un jour; si bien
qu' la fin, suivant les livres et les traditions, No ne conserva que quarante, ou soixante-douze
disciples et qu'il s'cria du plus profond de lui-mme : "Seigneur, ne laisse pas subsister un seul
d'entre les infidles !" [voir Coran 71.26]
(1.27)
Considre l'garement de ce peuple. Quelle tait donc la raison qui le fit renier son prophte et
s'en loigner, et qui le poussa refuser de quitter les vtements du reniement pour se parer de
ceux de l'acceptation ?
(1.28)
Et aussi, pourquoi les promesses de Dieu ne se ralisrent-elles pas, causant ainsi de
nombreuses dfections parmi les croyants ?
(1.29)
Rflchis profondment afin que le secret des choses invisibles te soit rvl, que tu puisses
respirer les douceurs d'un imprissable parfum spirituel et affirmer cette vrit que le Tout-
Puissant, depuis les temps immmoriaux et pour l'ternit, a toujours voulu et voudra toujours
prouver ses serviteurs, afin de distinguer la lumire de l'obscurit, le vrai du faux, le bien du
mal, le bon conseil du mauvais, le bonheur de la misre, la rose des pines.
(1.30)
C'est ainsi qu'Il a rvl : "Les hommes s'imaginent-ils qu'on les laissera tranquilles pour peu
qu'ils disent : nous croyons, et qu'on ne les mettra pas l'preuve ?" [voir Coran 29.2]
(1.31)
Aprs No, la lumire du visage de Hd s'leva de l'horizon de la cration, et pendant plus de
sept cents ans suivant ce qu'on raconte, il exhorta les hommes s'approcher du Ridvan de la
prsence divine. [nota : Ridvan est un jardin symbolisant le paradis]
(1.32)
Combien de calamits tombrent comme la pluie sur lui, jusqu'au moment o ses adjurations et
ses efforts assidus provoqurent une attitude de plus en plus rebelle et un aveuglement obstin
de son peuple.
(1.33)
"Quiconque ne croira pas portera la charge de son incrdulit." [voir Coran 35.39]
(1.34)
Aprs lui, la sainte personne de Salih s'avana du Ridvan de l'Eternel, l'Invisible. De nouveau, il
appela les hommes la rivire de la vie ternelle et, pendant plus de cent ans, il les engagea
suivre fermement les commandements de Dieu et d'viter ce qui est dfendu.
(1.35)
Pourtant ses conseils ne furent pas entendus et ses encouragements ne servirent rien. Plusieurs
fois, il dut s'enfuir et vivre cach.
(1.36)
Cette ternelle beaut n'appelait pourtant les hommes qu' la cit de Dieu, ainsi qu'il est dit :
"Nous envoymes vers les Themoudites leur frre Salih qui leur dit : O mon peuple, adorez
Dieu, n'ayez point d'autre dieu que Lui..." [voir Coran 11.61-62]
(1.37)
Ils lui rpondirent : "O Salih, tu tais l'objet de nos esprances. Nous dfendras-tu maintenant
d'adorer ce que nos pres adoraient ? Nous avons de grands doutes sur le culte auquel tu nous
appelles." [voir Coran 11.61-62]
(1.38)
Mais tout ceci fut inutile et la fin, dans un grand cri, ils furent tous perdus.
(1.39)
Plus tard, la beaut du visage de l'Ami de Dieu fut dvoile et le drapeau de la direction divine
fut de nouveau hiss. [nota : "L'ami de Dieu" est l'un des titres d'Abraham]
(1.40)
Il appela les habitants du monde la lumire de la vertu.
(1.41)
Plus il mettait de passion les exhorter, plus leur jalousie et leur obstination devenaient
violentes, except chez ceux qui, entirement dtachs de tout ce qui n'est pas Dieu, s'taient
envols sur les ailes de certitude au rang que Dieu a exalt hors des limites de la comprhension
humaine.
(1.42)
C'est un fait bien connu que la foule de ses ennemis l'assaillit jusqu' ce que les feux de la
jalousie et de la rbellion se fussent allums contre lui.
(1.43)
Aprs l'pisode du feu, ils chassrent de la ville cette lampe de Dieu, ainsi qu'il est rapport
dans tous les livres.
(1.44)
Son temps finit alors, et vint celui de Mose. Arm de la baguette du pouvoir cleste et orn de
la main blanche du savoir divin, brandissant le serpent du pouvoir et de la majest souveraine,
provenant du mont Paran de l'amour de Dieu, il brilla, du Sina de lumire, sur le monde.
(1.45)
Il appela tous les peuples de la terre au royaume ternel et les invita prendre leur part des
fruits de l'arbre de fidlit.
(1.46)
Tu sais combien Pharaon et son peuple s'opposrent violemment lui, et combien de pierres de
vaines imaginations furent jetes par les infidles sur cet arbre bni. A tel point que Pharaon et
son peuple s'efforcrent finalement d'teindre le feu de cet arbre sacr par l'eau du mensonge et
de la contradiction. Ils oubliaient que le feu de la sagesse divine ne peut tre teint par aucune
eau terrestre et que la lampe du pouvoir ternel ne peut tre teinte par aucun souffle mortel.
(1.47)
Au contraire, une telle eau ne peut qu'aviver la flamme et de tels souffles entretenir la lampe.
Tu le comprendras si tu regardes avec discernement et si tu marches dans le chemin de la sainte
volont et du bon plaisir de Dieu.
(1.48)
Ainsi que l'a si bien observ un croyant de la famille de Pharaon, dont l'histoire est conte par le
Trs-Glorieux dans le livre qu'il a rvl son bien-aim : "Tuerez-vous un homme parce qu'il
dit : J'adore Dieu qui est mon matre et qui vient, accompagn de signes vidents ? S'il est
menteur son mensonge retombera sur lui; s'il dit vrai, il fera tomber sur vous un de ces
malheurs dont il vous menace. Car Dieu ne dirige pas les transgresseurs ni les menteurs." [voir Coran 40.28] (1.49)
Mais leur iniquit tait si grande que ce mme croyant fut mis mort honteusement. "Que la
maldiction de Dieu soit sur les tyrans."
(1.50)
Rflchis ces vnements : Pourquoi tant de contestations et de conflits, tant de luttes et de
tumulte, tant de tyrannie et de bouleversements se produisent-ils l'avnement de chaque
Manifestation de Dieu ?
(1.51)
Et ce, bien que tous les prophtes de Dieu, lors de leur manifestation aux peuples du monde ont
invariablement prdit la venue d'un autre Prophte aprs eux, indiquant les signes qui
annonceraient l'avnement de la future loi, ainsi qu'en tmoignent toutes les Ecritures.
(1.52)
Bien qu'on rechercht et qu'on attendt les manifestations de saintet, et en dpit des signes
inscrits dans les livres saints, pourquoi en chaque ge, tous les prophtes et les lus de Dieu
eurent-ils subir de tels actes de violence, d'oppression et de cruaut ?
(1.53)
Ainsi qu'il est dit : "Toutes les fois qu'un envoy vous a apport une rvlation qui ne flattait
pas vos passions, vous vous tes enfls d'orgueil; vous avez trait les uns de menteurs et vous
en avez assassin d'autres." [voir Coran 2.87]
(1.54)
Quelle fut donc la raison pour de tels actes ? Pourquoi une telle attitude envers les rvlateurs
de la beaut du Trs-Glorieux ?
(1.55)
Rflchis, car les causes du reniement et de l'opposition de ces gens-l sont les mmes qui
gardent les hommes d'aujourd'hui obstinment dans l'erreur.
(1.56)
Prtendre que le tmoignage de la Providence fut incomplet, causant ainsi l'incrdulit des
hommes, est un blasphme vident, car rien ne serait plus loign de la grce du Trs-
Gnreux, de son affectueuse providence et de ses tendres faveurs, que de choisir l'un d'entre
les hommes pour guider ses cratures, de ne pas lui donner dans sa plnitude le tmoignage
divin et, ensuite, de punir les hommes de s'tre dtourns de son lu !
(1.57)
Au contraire, les multiples bonts du Seigneur de tous les tres ont toujours baign la terre et
tout ce qui y vit par l'intermdiaire des Manifestations de son essence divine.
(1.58)
Il n'a jamais retenu sa grce, mme pour un instant, et les ondes de son affectueuse bont n'ont
jamais cess de se rpandre sur les hommes.
(1.59)
Aussi, une telle attitude doit tre attribue l'troitesse d'esprit de ceux qui marchent dans la
valle de l'arrogance et de l'orgueil et qui sont perdus dans le dsert de l'loignement.
(1.60)
Ils foulent les chemins de leur vaine imagination et suivent les conseils de leurs prtres. Leur
seul dsir est d'ignorer la vrit.
(1.61)
Il est vident tout observateur clair qu' chaque poque des Manifestations du Soleil de
Vrit, si les hommes avaient purifi leurs yeux, leurs oreilles et leurs coeurs de ce qu'ils
avaient vu, entendu et ressenti, ils n'auraient srement pas t privs de contempler la beaut de
Dieu pour s'garer loin des habitations de gloire.
(1.62)
Parce qu'ils ont pes les preuves de Dieu avec les poids de leur savoir, tirs des enseignements
de leurs prtres, et qu'ils les ont trouv en dsaccord avec leur comprhension limite, ils ont
perptr des actes aussi regrettables.
(1.63)
De tout temps les chefs religieux ont tenu les peuples sous leur joug et les ont dtourns des
rivages du salut ternel, les uns par amour du pouvoir, les autres par ignorance.
(1.64)
C'est cause d'eux que tous les prophtes de Dieu ont bu la coupe du sacrifice et se sont
envols au plus haut horizon de gloire.
(1.65)
Combien de cruauts indicibles les gouvernants et les prtres de chaque ge ont-ils fait subir
ces rois du monde, ces gemmes de vertu divine !
(1.66)
Ils ont t dtourns des possessions immortelles par leurs biens terrestres et prissables, ils se
sont voil les yeux la lumire du Bien-Aim et ils se sont bouch les oreilles au chant
merveilleux de l'oiseau du dsir.
(1.67)
C'est pour cette raison que les livres sacrs mentionnent les prtres de tous les temps. Il est dit :
"O vous qui avez reu les Ecritures, pourquoi ne croyez-vous pas aux signes du Seigneur quand
vous en avez t les tmoins ?" [voir Coran 3.70 et 3.98-99]
(1.68)
Et aussi : "O vous qui avez reu les Ecritures, pourquoi revtez-vous la vrit de la robe du
mensonge ? Pourquoi la cachez-vous, vous qui la connaissez ?" [voir Coran 3.70 et 3.98-99]
(1.69)
Et ailleurs : "O vous qui avez reu les Ecritures, pourquoi repoussez-vous les croyants du
sentier de Dieu ?" [voir Coran 3.70 et 3.98-99]
(1.70)
Il est vident que ceux qui avaient reu les Ecritures et qui dtournrent les hommes du droit
chemin de Dieu sont les prtres de l'poque dont les noms et le caractre ont t rvls dans les
livres sacrs et auxquels les versets et les traditions conservs dans ces livres font allusion, si
vous les tudiez avec l'oeil de Dieu.
(1.71)
Contemplez d'un regard ferme, n de l'oeil infaillible de Dieu, l'horizon de la connaissance
divine et mditez les paroles parfaites qu'a rvles l'Eternel, afin que peut-tre les mystres de
la sagesse divine jusque-l cachs sous le voile de gloire et prcieusement gards dans le
tabernacle de sa grce, te soient rendus vidents.
(1.72)
L'opposition des chefs religieux et leurs protestations n'ont gnralement tenu qu' leur
ignorance et leur incomprhension.
(1.73)
Comme ils n'ont jamais compris le sens des paroles prononces par les rvlateurs de la beaut
du seul vrai Dieu exposant les signes qui devaient annoncer l'avnement de la Manifestation
suivante, ils levrent l'tendard de la rvolte, suscitant la discorde et la sdition.
(1.74)
Il est vident que l'explication des chants des colombes de l'ternit n'est rvle qu' ceux qui
manifestent l'Etre ternel et que les mlodies du rossignol de saintet ne peuvent tre entendues
que par les habitants du royaume perptuel.
(1.75)
L'gyptien tyrannique ne boira jamais la coupe touche par les lvres des justes, et le Pharaon
de l'incroyance ne peut esprer jamais reconnatre la main du Mose de la vrit.
(1.76)
C'est ainsi qu'il dit : "Il n'y a que Dieu qui en connaisse l'interprtation, et les hommes d'une
science solide." [voir Coran 3.7]
(1.77)
Cependant ils allrent chercher l'interprtation du Livre chez ceux qui sont touffs sous les
voiles et refusrent de chercher la lumire la source du savoir.
(1.78)
Et lorsque le temps de Mose fut pass, et que l'clat de Jsus, de l'aurore de l'Esprit, brilla sur
le monde, tout le peuple d'Isral le renia, disant que celui que la Bible avait promis devait venir
pour promouvoir et accomplir les lois de Mose, tandis que ce jeune Nazaren, qui prtendait au
rang de messie divin, avait rompu la loi du divorce et le sabbat, les deux lois les plus
importantes.
(1.79)
De plus, les signes de la Manifestation n'avaient pas encore paru. Et le peuple d'Isral attend
encore aujourd'hui la manifestation promise par la Bible.
(1.80)
Combien de Manifestations de saintet, combien de rvlateurs de la lumire ternelle sont
apparus depuis Mose et cependant, Isral, envelopp des voiles les plus pais de l'imagination
satanique et des vaines chimres, attend toujours que l'idole qu'elle a cre apparaisse avec les
signes qu'elle a imagins !
(1.81)
Ainsi Dieu les a punis de leurs pchs, a teint chez eux l'esprit de la foi et les a tourments par
le feu de l'enfer, pour la seule raison qu'Isral refusa de comprendre le sens des paroles rvles
dans la Bible concernant les signes de la rvlation venir.
(1.82)
Parce qu'elle n'a jamais saisi la signification vritable de ces signes et que, en apparence, ils ne
s'accomplirent pas, elle fut empche de reconnatre la beaut de Jsus et de contempler la face
de Dieu. Et ils l'attendent toujours ! Depuis les temps immmoriaux tous les peuples de la Terre
adhrrent des penses aussi vaines et inconvenantes, se privant ainsi eux-mmes des eaux
claires jaillissant des sources de puret et de saintet. [nota : l'Hijaz est la langue arabe]
(1.83)
Pour exposer ces mystres, nous avons, dans des tablettes adresses un ami dans la langue
merveilleuse de l'Hijaz, cit quelques-uns des versets rvls aux prophtes d'antan.
(1.84)
Nous allons maintenant, selon tes dsirs, les citer nouveau en persan en esprant que les
assoiffs des dserts de l'loignement puissent atteindre l'ocan de la divine prsence et que
ceux qui se languissent dans les solitudes de la sparation soient conduits au foyer de runion
ternelle.
(1.85)
Ainsi les brumes de l'erreur pourront tre disperses pour que resplendisse l'horizon des
coeurs humains la lumire de la direction divine.
(1.86)
Que Dieu soit mon guide et je le supplie de m'aider pour que de ma plume puisse couler ce qui
vivifiera le coeur des hommes, afin qu'ils se lvent de leurs couches de ngligence et prtent
l'oreille au bruissement des feuilles du paradis, sur l'arbre que, par la permission de Dieu, la
main de la puissance divine a plant dans le Ridvan du Trs-Glorieux.
(1.87)
Ceux qui sont dous de comprhension savent qu'aprs que la flamme d'amour de Jsus eut
consum les voiles des limitations judaques et que son autorit fut vidente et partiellement
tablie, lui, le rvlateur de la Beaut invisible, parla de sa disparition prochaine ses disciples,
allumant dans leurs coeurs le feu de la sparation.
(1.88)
"Je m'en vais et je reviendrai", leur dit-il. Puis une autre fois; "Je m'en vais; un autre viendra qui
vous dira ce que je n'ai pas dit et accomplira mes paroles." Ces deux phrases sont identiques si,
avec l'intelligence divine, tu rflchis aux Manifestations de l'Unit. [voir Jean 14.16 et 15.26 et 16.7 et 16.12-13 ; voir aussi "Slection des crits d'Abdu'l-Bah" 29.13 - CLE: UN
AUTRE VIENDRA - "Retour": "Je m'en vais; un autre viendra..."] (1.89)
Un observateur clair admettra que dans la dispensation du Qur'an le livre et la cause de Jsus
furent confirms. Quant aux noms, Muhammad lui-mme dclara : "Je suis Jsus." Il reconnut
la vrit des signes, des prophties et des paroles de Jsus, tmoignant qu'elles venaient de
Dieu.
(1.90)
En ce sens, ni la personne de Jsus ni ses Ecrits ne diffrent de ceux de Muhammad et de son
livre saint, tous deux soutenant la cause de Dieu, exaltant sa louange et rvlant ses
commandements. C'est pourquoi Jsus lui-mme dclara : "Je m'en vais et je reviendrai." [voir Jean 14.16 et 15.26 et 16.7 et 16.12-13 ; voir aussi "Slection des crits d'Abdu'l-Bah" 29.13 - CLE: UN
AUTRE VIENDRA - "Retour": "Je m'en vais; un autre viendra..."] (1.91)
Vois le soleil. S'il affirmait maintenant, "je suis le soleil d'hier", il dirait la vrit. Et s'il
affirmait, gardant l'esprit le droulement du temps, qu'il est un autre que ce soleil, il dirait
toujours la vrit.
(1.92)
De mme, il est correct de dire que tous les jours sont les mmes en affirmant qu'en
considration de leurs noms particuliers, ils sont diffrents; car, tout en tant les mmes, on
reconnat chacun par une dsignation spare, un attribut spcifique, un caractre particulier.
(1.93)
Conois de la mme faon les distinctions, les diffrences et l'unit qui caractrisent les
diffrentes Manifestations de saintet afin de comprendre les allusions du Crateur de tous les
noms et attributs en ce qui touche au mystre de la diffrence et de l'unit, dcouvrant ainsi la
rponse ta question concernant les raisons pour lesquelles la Beaut ternelle s'est de
nombreuses fois appele de diffrents noms et titres.
(1.94)
Les disciples du Christ lui demandrent ensuite quels taient les signes du retour de sa
Manifestation, et dans quel temps il aurait lieu. Ils le questionnrent plusieurs fois et, chaque
fois, cette beaut incomparable rpondit en leur indiquant un signe spcial qui annoncerait
l'avnement de la dispensation promise, ainsi qu'il est crit dans les quatre Evangiles. [voir 1.94 et 1.108 et 2.247 et 2.261 et 2.279 et 2.283 et 2.290 et 2.317 ; voir "Leons de Saint-Jean d'Acre" 33.1
et 33.13 et 81.46 - CLE: RETOUR des messagers de Dieu]
(1.95)
Celui qu'on traite injustement va te citer une de ses rponses et, pour l'amour de Dieu, je vais
donner aux hommes les bienfaits encore dissimuls dans le trsor de l'arbre sacr et cach, afin
que les mortels ne restent pas privs de leur part du fruit immortel.
(1.96)
Peut-tre ainsi, et sans que j'en attende la moindre rcompense, obtiendront-ils quelques gouttes
des eaux de la vie ternelle qui sont offertes l'humanit depuis le "sjour de paix" de Baghdad.
(1.97)
"Nous vous donnons cette nourriture pour tre agrable Dieu, et nous ne vous en
demanderons ni rcompense ni actions due grces." [voir Coran 76.9]
(1.98)
C'est cette nourriture qui donne au coeur pur et l'esprit clair la vie ternelle. C'est le pain
dont il est dit : "Seigneur, fais-nous descendre ton pain du ciel." [voir Coran 5.114]
(1.99)
Ce pain ne manquera jamais ceux qui en sont dignes; il ne sera jamais puis, car il pousse
tous moments sur l'arbre de grce et descend en toutes saisons du ciel de justice et de
misricorde :
(1.100)
"La bonne parole, c'est un bon arbre; ses racines tiennent fermement au sol et ses branches
s'lvent jusqu'au ciel. Il donne des fruits dans chaque saison." [voir Coran 14.24]
(1.101)
Quel dommage que l'homme soit priv de ce dlicieux prsent, cette faveur ternelle, cette vie
immortelle.
(1.102)
ll lui appartient d'apprcier cette nourriture qui vient du ciel afin de ressusciter les morts par les
merveilleuses faveurs du Soleil de Vrit, et de rendre aux mes affaiblies l'esprit infini.
(1.103)
O mon frre, pendant qu'il en est encore temps, efforons-nous de boire cette gorge immortelle
car la brise de la vie ne soufflera pas toujours de la ville du Bien-Aim, la rivire de la sainte
parole devra cesser de couler et les portes du Ridvan ne pourront rester toujours ouvertes.
(1.104)
Le temps viendra o le rossignol du paradis s'envolera de son sjour terrestre vers son nid
cleste. Et tu n'entendras plus son chant, tu ne verras plus la beaut de la rose.
(1.105)
Aussi, avant que la gloire du divin printemps ne se ternisse, que la mlodie de l'oiseau d'ternit
ne cesse, saisis l'occasion : que ton oreille ne soit pas sourde son appel. C'est le conseil que je
te donne, ainsi qu'aux bien-aims de Dieu.
(1.106)
Que celui qui le dsire l'accepte, et que celui qui ne le veut pas le repousse. Dieu est, en vrit,
indpendant de lui et de toutes choses visibles.
(1.107)
Et voici la mlodie, chante avec puissance et majest, par Jsus, fils de Marie, dans le Ridvan
de l'Evangile, rvlant les signes qui doivent annoncer l'avnement de la manifestation qui le
suit.
(1.108)
Dans le premier Evangile de saint Matthieu on peut lire : Et lorsqu'ils questionnrent Jsus sur
les signes de son retour il leur dit : "Et aussitt aprs l'affliction de ces jours-l, le soleil
s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa lumire, les toiles tomberont du ciel, et les puissances
seront branles. [voir Matthieu 24.29-30 - voir aussi "Les leons de Saint-Jean d'Acre" 26.2-3 et 26.13 - CLE: LES ETOILES TOMBERONT]]
[voir 1.94 et 1.108 et 2.247 et 2.261 et 2.279 et 2.283 et 2.290 et 2.317 ; voir "Leons de Saint-Jean d'Acre" 33.1
et 33.13 et 81.46 - CLE: RETOUR des messagers de Dieu]
(1.109)
Alors le signe du Fils de l'homme paratra dans le ciel; alors aussi toutes les tribus due la terre
se lamenteront en se frappant la poitrine, et elles verront le Fils de l'homme venir sur les nues
du ciel avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec un grand son
de trompette" [voir Matthieu 24.29-30 - voir aussi "Les leons de Saint-Jean d'Acre" 26.2-3 et 26.13 - CLE: LES ETOILES TOMBERONT]]
[voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.110)
(saint Matthieu, XXIV, 29-31 ). Voici le sens de ces paroles en persan : Lorsque l'oppression et
les afflictions qui doivent toucher l'humanit seront passes, alors le soleil ne brillera plus, ni la
lune; les toiles du ciel tomberont sur la terre et les piliers de la terre seront branls.
(1.111)
Alors, les signes du Fils de l'homme apparatront dans les cieux, c'est--dire que la beaut
promise, la substance de vie, apparatra lorsque ces signes seront apparus et passera du monde
invisible dans le monde visible.
(1.112)
Et il dit : alors tous les peuples de la terre gmiront, se lamenteront et verront cette beaut
divine venant du ciel, porte par les nuages avec puissance, grandeur et magnificence. Elle
enverra ses anges avec un grand son de trompette.
(1.113)
Dans les autres Evangiles de saint Luc, saint Marc et saint Jean, les mmes paroles se
retrouvent. Comme nous en avons longuement parl dans nos tablettes rvles en arabe, nous
nous contenterons de cette citation.
(1.114)
Comme les prtres chrtiens n'ont pas compris le sens de ces paroles ni leur dessein spcial, et
qu'ils s'en sont tenus leur sens littral, ils ont t privs de la grce jaillissante de la rvlation
de Muhammad et de ses rafrachissantes bonts.
(1.115)
Et les ignorants, suivant l'exemple des chefs de leur foi, ne purent voir non plus la beaut du
Roi de Gloire; car les signes qui devaient accompagner l'aube du soleil de la dispensation
musulmane ne se produisirent pas.
(1.116)
Ainsi, bien des sicles se sont couls, et cet Esprit trs pur est retourn sa demeure de
souverainet ancienne.
(1.117)
Une fois de plus, l'Esprit ternel a souffl dans la trompette mystique, faisant passer les morts
de leurs spulcres d'insouciance et d'erreur au pays de la direction et de la bont.
(1.118)
Pourtant, cette communaut demande toujours : quand ces choses viendront-elles ? Quand donc
le Promis, objet de notre attente, se manifestera-t-il, que nous nous levions pour le triomphe de
sa cause, sacrifiant notre vie et notre me dans son chemin ?
(1.119)
Des doutes analogues ont priv d'autres communauts du Kawthar de la bont infinie de Dieu,
les laissant occupes leurs penses futiles. [nota : le Kawthar est une rivire symbolique du paradis]
(1.120)
Dans un autre passage des Evangiles, Jsus dit encore : "Le ciel et la Terre passeront mais mes
paroles ne passeront pas." C'est ce qui fait que les disciples de Jsus maintiennent que les
commandements de l'Evangile ne seront jamais annuls et que, quelque heure que ce soit,
lorsque le Promis se manifestera tous les signes tant rvls, il devra confirmer la loi
proclame dans l'Evangile, afin qu'elle soit rpandue l'exclusion de toute autre sur la Terre. [voir Matthieu 24.35] (1.121)
C'est pour eux une conviction absolue, De sorte que si quelqu'un leur tait envoy avec tous les
signes promis et tablissait des commandements contraires la lettre de la loi de l'Evangile, ils
ne lui obiraient certainement pas, refuseraient de se soumettre sa loi, le traiteraient d'infidle
et le tourneraient en drision. Nous en voulons pour preuve ce qui s'est pass lorsque se leva le
soleil de la rvlation de Muhammad.
(1.122)
Et cependant, s'ils avaient demand avec humilit chaque Manifestation de Dieu le sens rel
des paroles rvles dans les livres sacrs - paroles dont l'incomprhension priva les hommes de
reconnatre le Sadratu'l-Muntaha, le but suprme - ils auraient certainement trouv la lumire
du Soleil de Vrit et dcouvert les mystres de la sagesse et de la science divines.
(1.123)
Ce serviteur va maintenant recueillir pour toi quelques gouttes de l'ocan insondable des vrits
enchsses dans ces mots sacrs, afin que les coeurs clairs puissent comprendre les allusions
et les implications des paroles des Manifestations de saintet.
(1.124)
Ainsi, la majest crasante du verbe de Dieu ne les empchera pas d'atteindre l'ocan de ses
noms et attributs et ne les privera pas de reconnatre la lampe de Dieu, sige de la rvlation de
sa glorieuse essence.
(1.125)
Les paroles de Jsus "aprs l'affliction de ces jours-l" s'appliquent au temps o les hommes
seront assaillis par les difficults et les malheurs, lorsque les traces du Soleil de Vrit auront
disparu, que les fruits de l'arbre de la science et de la sagesse seront puiss et que les hommes
seront conduits par les ignorants. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.126)
Alors, les portes de l'unit et de la comprhension divine, but essentiel de la cration, seront
closes, la science sera change en doute et l'honntet en corruption. C'est ce qui se voit de nos
jours.
(1.127)
Les peuples ne sont-ils pas conduits par des ignorants qui les mnent suivant leurs caprices ?
Dans leur bouche, la mention de Dieu est-elle autre chose qu'un mot vide, et sa sainte parole
lettre morte ?
(1.128)
Le souffle de leurs dsirs est tel qu'il a teint dans leurs coeurs le flambeau de la conscience et d
e la raison.
(1.129)
Et pourtant, les doigts de la puissance divine ont ouvert les portes de la connaissance de Dieu,
et la lumire du divin savoir et de la grce cleste a illumin et inspir l'essence de toute chose
cre de telle sorte qu'en chaque chose une porte de la connaissance est ouverte et qu'en chaque
atome se voient des traces du soleil.
(1.130)
Malgr les multiples rvlations du savoir divin qui ont pass sur le monde, ils pensent encore
que la porte du savoir est close et que les pluies de misricorde ont cess.
(1.131)
Ils se tiennent loigns de "Urvatu'l-Vuthqa" de la connaissance en s'attachant aux superstitions. [nota : le Urvatu'l-Vuthqa signifie littralement "la poigne la plus solide", symbolisant la foi de Dieu] (1.132)
Leurs coeurs ne semblent pas intresss par la source de la connaissance et ils en oublient les
manifestations depuis que leur imagination leur a fait dcouvrir la source des richesses
terrestres; car dans la manifestation du rvlateur de la connaissance, on ne trouve que l'appel
au sacrifice.
(1.133)
Aussi ont-ils renonc la vraie science pour suivre les superstitions. Bien que reconnaissant
dans leur coeur l'unit de la loi de Dieu, ils ont tout de mme proclam dans tous les sens de
nouveaux ordres et, chaque saison, de nouveaux dcrets.
(1.134)
On n'en peut trouver deux qui soient d'accord sur une mme loi car ils ne cherchent d'autre Dieu
que leur propre dsir et ne suivent d'autre voie que la mauvaise.
(1.135)
Ces hommes considrent le pouvoir comme le but suprme de leurs efforts, et l'orgueil et
l'arrogance comme leurs qualits prfres.
(1.136)
Ils opposent la volont divine leurs machinations sordides. Ayant renonc se rsigner la
volont de Dieu, ils n'ont que calculs gostes et manires hypocrites.
(1.137)
Ils s'efforcent de tout leur possible de protger leurs occupations insignifiantes de peur que leur
autorit soit discrdite ou que l'talage de leur magnificence soit terni.
(1.138)
Si le voile qui recouvre les yeux tait enlev l'aide du collyre du savoir de Dieu, on
dcouvrirait qu'un grand nombre de btes voraces rongent le cadavre des mes des hommes.
(1.139)
Quelles "afflictions" plus grandes que celles-ci ? Un homme qui veut connatre la vrit et
atteindre la connaissance de Dieu ne sait o aller ni qui interroger, tant les ides et les voies
sont nombreuses et contradictoires. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.140)
Cette "affliction" est la caractristique essentielle de chaque rvlation. Autrement, il n'y aurait
pas de raison pour que le Soleil de Vrit appart.
(1.141)
En effet, l'apparition du matin de la direction divine doit ncessairement suivre la nuit de
l'erreur.
(1.142)
C'est ce qu'on trouve dans toutes les chroniques et traditions, savoir que l'iniquit rgnera sur
la Terre et que l'obscurit l'enveloppera.
(1.143)
Tout cela est si connu que je n'prouve pas le besoin de le rpter.
(1.144)
L'affliction des jours n'a donc pas d'autre signification; toute interprtation diffrente ne peut
tre conforme la ralit;
(1.145)
et les hommes, s'il en tait autrement, seraient fonds dire que cette condition n'est pas
remplie, comme ils l'ont d'ailleurs dit et rpt.
(1.146)
L'affliction est celle qui rsulte du manque de capacit acqurir la connaissance spirituelle et
comprendre la parole de Dieu.
(1.147)
Elle a lieu la suite de la disparition de l'toile de vrit et des miroirs qui rflchissent sa
lumire, lorsque l'humanit afflige ne sait plus o se tourner.
(1.148)
Telles sont les explications des traditions et des mystres de la sagesse divine que nous te
livrons afin que tu en comprennes le sens et sois ainsi de ceux qui ont bu la coupe de la
connaissance et de la comprhension divine.
(1.149)
Dans la phrase de Jsus, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera pas sa lumire, et les toiles
tomberont du ciel, les mots soleil et lune ne s'appliquent pas seulement aux soleil et lune
visibles, mais ils ont de nombreuses significations particulires aux cas o ils sont employs.
(1.150)
Ainsi "soleil" signifie en un sens les soleils de vrit qui se lvent de l'horizon de l'ancienne
gloire et rpandent sur le monde une effusion de grce cleste. Ces soleils de vrit sont les
Manifestations universelles de Dieu dans les mondes de ses noms et attributs. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.151)
Et de mme que le soleil visible, ainsi que l'a dcid Dieu le Vrai, l'Ador, aide au
dveloppement de toutes choses terrestres : aux arbres, aux fruits avec leurs diverses couleurs,
aux minraux et tout ce qui existe dans la cration; de mme, les arbres de l'unit divine, les
fruits de son unicit, les feuilles du dtachement, les fleurs de la connaissance et de la certitude,
la myrte de la sagesse et de l'explication apparaissent par les soins attentifs et l'influence
ducative de ces astres divins qui rnovent le monde chacune de leurs apparitions;
(1.152)
ils font couler les flots de la vie ternelle, surgir les vagues de la mer de gnrosit, apparatre
les nuages de faveur et souffler les brises de misricorde sur tous les tres existants.
(1.153)
C'est grce la chaleur de ces soleils divins et aux feux ternels qu'ils allument que la flamme
de l'amour de Dieu brle avec ardeur dans le coeur des hommes.
(1.154)
C'est par la grce abondante de ces symboles du dtachement que l'esprit de vie ternelle est
insuffl dans le corps des mortels.
(1.155)
Le soleil visible n'est videmment qu'une image de la splendeur de l'astre de vrit, ce soleil
incomparable, sans gal ni rival.
(1.156)
Par lui tout vit, se meut, existe. Par sa grce toute chose vient, puis vers lui retourne. De lui tout
jaillit et vers les trsors de sa rvlation tout s'en va. De lui procde toutes les choses cres et
vers les dpts de sa loi elles reviennent.
(1.157)
Et quand on dit que ces soleils sont diffrencis par leurs noms et leurs attributs ce n'est vrai
que pour certains esprits la comprhension limite et imparfaite; mais en ralit ils ont
toujours t et seront toujours exalts au-dessus de toute louange et attribut.
(1.158)
L'essence des noms ne peut esprer accder leur cour de saintet, et les attributs les plus purs
et les plus levs ne peuvent approcher leur glorieux royaume.
(1.159)
Les prophtes de Dieu sont immensment loin au-dessus de la comprhension des hommes. Ils
ne peuvent tre connus que par eux-mmes.
(1.160)
Qu'il serait loign de sa gloire que de glorifier ceux qu'Il choisit par autre chose que leur
propre personne !
(1.161)
Ils sont plus glorieux que les hommes ne le peuvent dire ou savoir.
(1.162)
Dans le langage des "mes immacules" le nom de soleil est souvent donn aux aptres de
Dieu, ces lumineux emblmes du dtachement. [nota : les "mes immacules" pourraient tre les Imams]
(1.163)
Ainsi, dans la "prire de Nud-bih", on lit : "O sont les soleils resplendissants ? o est l'clat
des lunes, o sont les toiles brillantes ?" [nota : la "prire de Nud-bih" a t rvle par l'Imam Ali]
(1.164)
Soleil, lune, toiles signifient donc premirement les prophtes, les saints et leurs disciples. Ce
sont eux qui, par la lumire de leur connaissance, font briller le monde visible et invisible. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.165)
D'autre part, ces termes s'appliquent aux prtres de la dispensation prcdente, qui vivent au
temps de la suivante et tiennent fermement en mains les rnes de la religion.
(1.166)
Si ces prtres sont clairs par la lumire de la rvlation suivante, ils seront agrables Dieu et
resplendiront d'une ternelle lumire. S'il en est autrement, on pourra dire qu'ils sont plongs
dans l'obscurit, bien que, selon toute apparence, ils soient les guides des hommes, car la foi et
l'incroyance, la direction et l'erreur, la flicit et la misre, la lumire et l'obscurit dpendent
toutes des dcrets de celui qui est l'toile du matin de la vrit.
(1.167)
Quiconque, parmi les prtres de chaque ge, reoit de la source de la connaissance, aux jours de
la reddition de comptes, le tmoignage de la foi, celui-l reoit en vrit la science, la faveur
divine et la lumire de la vritable intelligence. Autrement il est marqu du signe de la folie, du
reniement, du blasphme et de l'oppression.
(1.168)
Si le terme "soleil" a t appliqu aux chefs de la religion, c'est en raison de leur situation
minente, de leur rputation et de leur renom; tel est le cas des docteurs de tous les ges qui
parlent avec autorit et dont la renomme est fermement tablie. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.169)
S'ils ressemblent au soleil de vrit, ils seront certainement compts parmi les plus brillants des
luminaires; s'il en est autrement, on devra les considrer comme des foyers du feu de l'enfer.
Ainsi qu'Il l'a dit : "En vrit; le soleil et la lune sont condamns au feu de l'enfer." Vous tes
sans doute familiariss avec les interprtations des termes "soleil" et "lune" mentionns dans ce
verset, il n'y a pas lieu de s'y attarder. [voir Coran 12.4]
(1.170)
Quiconque a en soi des lments de ce "soleil" et de cette "lune", c'est--dire quiconque suit
l'exemple de ces chefs en tournant sa face vers le mensonge, celui-l, indubitablement, est sorti
du feu de l'enfer et il y retourne.
(1.171)
Donc, chercheur, attachons-nous au plus fort soutien, afin de retourner de la nuit d'aberration
vers la lumire de la direction, de quitter l'ombre du reniement pour celle de la fidlit; et, nous
affranchissant du feu de l'enfer, soyons illumins par la beaut du Bien-faisant. Et que la paix
soit avec toi !
(1.172)
Tels sont les fruits de l'arbre de la science divine que nous te donnons, afin que tu te rjouisses
dans le paradis de la sagesse de Dieu.
(1.173)
On emploie en troisime lieu les mots soleil, lune, toiles pour dsigner les lois et les
commandements qui sont proclams dans chaque religion.
(1.174)
Ainsi dans l'Islam, aprs la mort de Muhammad, la prire et le jene furent les commandements
principaux, ainsi que les Traditions et les livres nous l'enseignent; et c'est un fait assez connu
pour qu'il soit inutile d'en parler longuement. [nota : les Traditions sont les paroles et gestes attribus Muhammad] (1.175)
Dans toutes les religions d'ailleurs la prire fut spcialement ordonne et applique par tous.
(1.176)
Les traditions attribues ces lumires manes de l'toile de vrit, l'essence du prophte
Muhammad, l'attestent toutes.
(1.177)
Ces traditions tablissent le fait que dans chaque religion la loi de la prire constitue un lment
fondamental de la rvlation de tous les prophtes de Dieu; et cette loi est mise en accord dans
sa forme et sa manire avec les exigences de chaque poque.
(1.178)
C'est parce que dans chaque rvlation les manires, les habitudes et les enseignements
clairement, fermement et spcifiquement tablis par la religion prcdente sont abolis que les
termes de "soleil" et "lune" les symbolisent. "Pour voir qui de vous agira bien." [voir Coran 67.2]
(1.179)
Les Traditions contiennent galement les noms de soleil et lune dans le sens de jene et de
prire : le jene est clart et la prire est lumire.
(1.180)
Un jour, un des plus renomms parmi les thologiens vint me trouver. Au bout de quelque
temps de conversation, il cita cette parole et l'expliqua, disant : "Le jene rchauffe le
temprament, c'est pourquoi on le compare la clart du soleil; et la prire du soir qui rafrachit
est compare la lumire de la lune." Je vis que ce pauvre homme n'avait pas obtenu une seule
goutte de l'ocan de la vraie comprhension et restait loign du buisson ardent de la sagesse
divine.
(1.181)
Aprs un moment, je lui fis poliment observer : "Votre Honneur, votre explication est celle qui
a cours dans le public, mais je crois qu'il y en a une autre : Muhammad, le Sceau des prophtes,
et le plus distingu des lus de Dieu, a compar au ciel la religion du Qur'an, cause de son
lvation, de sa majest, de son incomparable influence et de sa grandeur, et parce qu'elle
contient toutes les autres religions.
(1.182)
Et comme dans le ciel visible, il y a deux astres principaux, les deux lumires, le soleil et la
lune, ainsi, dans le ciel de la religion sont tablies deux lumires, le jene et la prire. L'Islam
est le ciel, le jene, le soleil et la prire, la lune."
(1.183)
C'est ainsi que les Manifestations de Dieu se servent du langage symbolique.
(1.184)
En consquence, le texte des versets sacrs et des traditions a dmontr et justifi l'utilisation
des termes "soleil" et "lune". L'obscurcissement du soleil et de la lune et la chute des toiles ont
donc trait l'obscurcissement des lois fermement tablies par la rvlation divine, tout ceci
ayant t prdit en langage symbolique par la Manifestation de Dieu. [voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.185)
Personne ne peut boire cette coupe hormis les justes et les pieux. "Les justes boiront des
coupes remplies la fontaine de camphre." [voir Coran 76.5]
(1.186)
On sait qu' chaque nouvelle Manifestation, le soleil des commandements et des dfenses, qui
avait brill dans la prcdente dispensation, perd son clat et les peuples qui avaient vcu
l'ombre de ces enseignements sont privs de son influence.
(1.187)
Songe que si les peuples de l'Evangile avaient compris le sens symbolique des mots "soleil" et
"lune", ou si, au contraire des obstins et des pervers, ils en avaient cherch la comprhension
auprs de celui qui est le rvlateur du savoir divin, ils auraient certainement compris l'objet de
ces termes, et n'auraient pas t affligs par la noirceur de leurs dsirs gostes.
(1.188)
Comme ils n'ont pas t prendre le savoir sa source, ils ont t dcims dans la terrible valle
d'infidlit et d'aberration
(1.189)
: ils n'ont pas encore vu que tous les signes sont apparus, que le soleil promis brille de l'horizon
de la Manifestation, et que les soleils et les lunes des enseignements et des lois de la rvlation
prcdente sont aujourd'hui obscurcis et couchs.
(1.190)
Maintenant, le regard ferme et l'aile vigoureuse, prends la direction de la certitude et de la
vrit. "Dis-leur, c'est Dieu; et puis laisse-les se divertir par leurs frivoles discours." Soyez de
ceux qui disent : "Notre Seigneur est Dieu et qui s'acheminant vers lui reoivent la visite des
anges." Tu verras alors tous ces mystres de tes propres yeux. [voir Coran 6.91 et 41.30]
(1.191)
O mon frre, pour franchir d'un seul coup les valles profondes de l'loignement et de la
sparation, entrer dans le paradis de la runion ternelle, et en une fois communier avec les
esprits clestes, prends les ailes de l'esprit, car ces distances sont infranchissables pour l'tre
matriel, et le but ne peut tre atteint.
(1.192)
Paix celui qui est guid vers la vrit par la lumire de la vrit et qui, au nom de Dieu, se
tient dans le sentier de la cause, aux rives de la vraie comprhension.
(1.193)
Vous comprenez maintenant la signification de ce verset sacr : "Je jure par le Seigneur des
diffrents orients et occidents", puisque tous ces soleils dont nous venons de parler ont chacun
une place particulire pour leurs levers et pour leurs couchers; [voir Coran 70.40]
(1.194)
et comme les savants commentateurs du Qur'an n'ont pas compris la signification symbolique
de ces "soleils", ils ont cherch expliquer le verset en disant que le pluriel est ici employ
parce que chaque jour le soleil se lve et se couche en un lieu diffrent; ou bien, que cela
s'applique aux quatre saisons o le soleil se lve et se couche en un autre endroit.
(1.195)
Telle est la profondeur de leur comprhension ! Ils persistent nanmoins accuser d'erreur et de
folie les perles du savoir, ces symboles purs et irrprochables de la sagesse.
(1.196)
Grce ce rapide expos, vous pouvez saisir galement la signification du "ciel qui doit se
fendre l'heure de la rsurrection". C'est le ciel de la rvlation divine qui se dcouvre au temps
de chaque Manifestation, et qui, l'arrive de la Manifestation suivante, se fend, c'est--dire
devient inutile et s'effondre. [voir Coran 82.1]
(1.197)
Par Dieu ! je jure que, si nous rflchissons, nous verrons que c'est une oeuvre bien plus grande
de faire passer le ciel d'une religion que de dtruire le ciel qui est au-dessus de nos ttes.
(1.198)
Une religion est tablie depuis longtemps, son ombre les peuples ont t levs et les hommes
suivent ses commandements: si bien que, depuis des gnrations entires, pntrs par son
envahissante influence, les peuples ont toujours obi ses lois majestueuses.
(1.199)
Et voici qu'un homme muni du pouvoir divin vient tout dtruire, tout abolir. N'est-ce pas plus
extraordinaire que le miracle que les esprits borns attendent : l'ouverture effective des cieux ?
(1.200)
Considre les difficults et les troubles que les rvlateurs de la beaut divine ont eu endurer.
Vois comment, solitaires et sans aide, ils promulguent la face du monde et de tous ses
peuples, la loi de Dieu pendant que des calamits de toutes sortes tombent sur leur personne
bnie; mais malgr leur pouvoir, ils restent patients et supportent sans rvolte leurs souffrances.
(1.201)
Voici maintenant ce que veut dire "la terre passera". Lorsque du ciel de la rvlation divine, les
nuages misricordieux versent la pluie bienfaisante sur les coeurs, la terre aride de ces coeurs
est change en terre de savoir et de science. [voir Matthieu 24.35]
(1.202)
Combien de fleurs de l'unit poussent alors dans le jardin des coeurs, combien d'anmones de
sagesse y fleurissent aussitt !
(1.203)
Si la terre de ces coeurs n'avait pas t renouvele, comment des hommes qui n'avaient aucune
instruction, qui n'avaient frquent aucun matre ni aucune cole, auraient-ils pu parler avec une
science et une autorit que nul n'a pu surpasser ?
(1.204)
C'est croire qu'ils taient faits de la poussire mme du savoir ternel, et ptris avec l'eau de la
sagesse divine ! Le savoir est une lumire que Dieu met dans le coeur de qui Il veut. [voir Coran 24.46] (1.205)
C'est cette sorte de savoir qui est et sera toujours digne d'loges, et non le savoir limit issu de
ces esprits obscurs et voils qui se l'empruntent en cachette les uns aux autres et qui s'en
enorgueillissent vainement.
(1.206)
Plt Dieu que les coeurs fussent affranchis de tous les prceptes obscurs et des limitations
qu'on leur impose ! Ils seraient alors clairs par les rayons du soleil du vrai savoir et ils
comprendraient les mystres de la sagesse divine.
(1.207)
Si les terres striles et dessches des coeurs n'avaient pas t renouveles, comment auraient-
ils pu bnficier de la rvlation des mystres de Dieu et rvler l'essence divine ? C'est ainsi
qu'll dit : "Le jour viendra o la terre et les cieux seront changs." [voir Coran 14.48]
(1.208)
Si tu mdites en ton coeur sur les mystres de la rvlation divine, tu verras que par le souffle
misricordieux du Roi de la cration, mme la terre physique a t change.
(1.209)
Comprends donc la signification de ce verset : "Toute la terre ne sera qu'une poigne de
poussire entre ses mains, et les cieux seront ploys comme un rouleau dans sa droite." S'il ne
signifiait que ce que l'on pense communment, quoi cela servirait-il ? [voir Coran 39.67]
(1.210)
On sait que le Trs-Haut n'a pas de mains; il n'y a que les infidles et les menteurs qui puissent
lui en attribuer.
(1.211)
Si vous dites que la droite de Dieu se rapporte ses Manifestations qui, au jour de la
rsurrection, dtiennent son pouvoir, cela n'empchera pas qu'il serait tout fait inutile de les
voir saisir toute la terre dans leur droite.
(1.212)
La terre ici est la terre de comprhension et de savoir, le ciel est le ciel de la rvlation.
(1.213)
Vois comment Dieu, de sa main puissante, a rduit la terre de savoir et d'instruction une
poigne de poussire, tandis qu'll a rpandu une terre nouvelle dans le coeur des hommes o il a
fait pousser de jeunes fleurs merveilleuses et des arbres puissants et levs !
(1.214)
Vois aussi comment le ciel des anciennes religions s'est trouv ploy par sa droite puissante, et
le ciel de la rvlation divine, lev par l'ordre de Dieu et orn du soleil, de la lune et des toiles
de ces commandements merveilleux.
(1.215)
C'est ainsi que t'apparat le mystre des Paroles divines, lorsque tes yeux ne sont pas ferms
l'aurore spirituelle, et lorsque par le pouvoir de la fidlit et du dtachement tu teins les
lumires du doute, des imaginations et de l'incertitude, pour allumer, dans le chandelier de ton
coeur, le nouveau flambeau de la connaissance et de la certitude.
(1.216)
Et toutes ces paroles symboliques et nigmatiques qui sont descendues de l'Origine des causes
sont destines prouver les peuples, afin de reconnatre les coeurs dont la terre est fconde et
ceux dont la terre est strile; et c'est une des coutumes de Dieu avec ses peuples, ainsi qu'on le
voit dans les Ecritures.
(1.217)
Par exemple, lis les versets sur le Qiblih; mme aprs l'Hgire de Muhammad, de La Mecque
Mdine, on avait coutume, pour la prire, de se tourner vers Jrusalem; jusqu'au jour o les juifs
commencrent parler du Prophte en des termes qu'il ne convient pas de rapporter ici, et qu'il
serait trop long de dire. [nota : le Qiblih est est le lieu saint vers lequel doit se tourner le visage pendant la prire]
(1.218)
Il en fut vivement attrist; et, levant les yeux au ciel, il se demandait ce qu'il convenait de faire,
lorsque Gabriel descendit et dit : "Nous t'avons vu tourner ton visage de tous les cts du ciel;
nous voulons que tu te tournes dornavant vers une rgion (qiblih) dans laquelle tu te
complairas." [voir Coran 2.144]
(1.219)
Et un jour que Muhammad et quelques-uns de ses disciples taient en train de faire la prire
obligatoire du milieu du jour, et avaient dj fait deux prosternations, Gabriel leur apparut et dit
: "Tournez-vous vers la plage de l'oratoire sacr." [voir Coran 2.144]
(1.220)
Et, au milieu de la prire, Muhammad se tourna de Jrusalem vers La Mecque. Alors la crainte
et l'effroi s'emparrent de ses disciples, et beaucoup d'entre eux abandonnrent la prire et
vinrent grossir le nombre des infidles. Ce trouble n'avait d'autre but que d'prouver ses
serviteurs. Autrement, Dieu, le Roi idal, aurait trs bien pu ne pas changer la Qiblih et
Jrusalem serait reste le point d'adoration de sa religion, n'tant pas ainsi de cette ville sainte la
distinction qui lui avait t confre.
(1.221)
Depuis Mose, aucun des nombreux prophtes envoys comme messagers du verbe de Dieu,
tels que David, Jsus et d'autres parmi les plus exalts de ceux qui sont apparus entre la
rvlation de Mose et celle de Muhammad, n'ont altr la loi de la Qiblih et, par leur entremise,
Dieu avait toujours ordonn aux peuples de se tourner en priant vers Jrusalem.
(1.222)
Pour Dieu, tous les endroits du monde se valent, sauf cet endroit qui, dans les jours de ses
Manifestations, est dsign dans un but particulier. [nota : le Sadratu'l-Muntaha est un arbre que plantaient les Arabes dans l'ancien temps pour marquer la fin d'une
route au dsert, et qui servait de repre. C'est un symbole du Messager de Dieu] (1.223)
"L'Orient et l'Occident appartiennent au Seigneur; de quelque ct que vous vous tourniez vous
rencontrerez sa face." [voir Coran 2.115]
(1.224)
Pourquoi alors changer la Qiblih, rpandre ainsi le trouble et la crainte, et dchaner la discorde
entre les hommes ?
(1.225)
Oui, ces choses qui sment le trouble sont pour Dieu la pierre de touche par laquelle Il distingue
et spare le sincre du menteur.
(1.226)
C'est en ce sens qu'il dit : "Nous n'avons tabli la prcdente qiblih que pour distinguer celui
d'entre vous qui aura suivi le Prophte de celui qui se sera dtourn de lui." [voir Coran 2.143]
(1.227)
Si tu mdites sur ces paroles tu verras s'ouvrir devant toi les Portes de la comprhension et tu
pourras en contempler le mystres et toute la connaissance.
(1.228)
Ces choses arrivent afin que les mes puissent se dvelopper en se dchirant la cage des dsirs
gostes.
(1.229)
Car Dieu, le Roi idal, a toujours t dans son essence, indpendant de la comprhension de
tous et, dans son tre, il sera toujours au-dessus de l'adoration des hommes.
(1.230)
Une seule brise de sa puissance suffit pourvoir d'abondance toute l'humanit; une goutte de la
mer de sa bont donne tous la gloire de la vie ternelle.
(1.231)
Mais comme Il veut distinguer le juste du mchant, et le soleil de l'ombre, de tout temps Il a fait
descendre les preuves sur les hommes, comme la pluie du ciel.
(1.232)
Si les hommes voulaient mditer sur la vie des anciens prophtes, tout deviendrait clair et rien
de ce qui dans leurs actes ou leurs paroles leur paratrait oppos leurs affections et leur
prfrence ne les dtournerait plus de leur sentier.
(1.233)
Ils consumeraient alors tous les voiles par le feu du buisson du savoir divin et s'assoiraient sur
le trne de la paix et de la certitude.
(1.234)
Considre Mose, fils d'Imran, qui fut l'un des plus grands prophtes et rvla un livre inspir de
Dieu.
(1.235)
Avant d'avoir reu la mission divine, il rencontra sur la place publique deux hommes qui se
disputaient. L'un d'eux lui demanda de lui venir en aide. Mose le secourut et tua l'autre, ainsi
que le rapportent les Ecritures;
(1.236)
les dtails de cet incident allongeraient notre rcit.
(1.237)
Cet vnement s'bruita dans la ville et Mose prit peur, comme nous le savons; car quelqu'un
un jour lui dit "que les grands dlibraient pour le faire mourir". [voir Coran 28.20]
(1.238)
Il quitta la rgion et s'enfuit au pays de Madian; l, il demeura au service de Jthro, puis il
retourna dans la valle sacre qui se trouve dans le dsert du Sina.
(1.239)
C'est l que, dans un buisson qui n'tait ni l'Orient ni l'Occident, il vit apparatre le Roi de
Gloire; et dans le feu divin qui le consumait, il entendit la voix spirituelle qui donne la vie, qui
lui commanda de prendre la direction des peuples de Pharaon, de les faire sortir des dserts des
plaisirs gostes, de les conduire aux plaines des plaisirs clestes et de la direction, afin de les
affranchir de l'angoisse de l'loignement et de les mener la cit paisible de l'approche o ils
pourraient boire l'eau de la fontaine du dtachement.
(1.240)
Lorsqu'il arriva devant le Pharaon, et que, sur l'ordre de Dieu, il lui eut fait connatre sa
mission, ce dernier, dans un discours outrageant, lui dit : "N'es-tu pas celui qui a tu un homme
et est devenu un infidle ?" ainsi que le Seigneur de majest l'a crit dans le Qur'an.
(1.241)
"Tu as commis l'action que tu sais; tu es un ingrat.- Oui, rpondit Mose, j'ai commis cette
action, mais alors j'tais dans l'garement. J'ai fui du milieu de vous par crainte; ensuite Dieu
m'a investi du pouvoir et m'a constitu son Envoy." [voir Coran 26.19-21]
(1.242)
Pense donc un peu aux preuves auxquelles Dieu nous soumet ! Un homme connu pour tre un
assassin, qui avoue son crime, ainsi qu'il est crit, qui avait t lev aux yeux de tous pendant
environ trente ans dans le palais du Pharaon, c'est cet homme que Dieu choisit pour lui donner
le suprme pouvoir !
(1.243)
Et Il l'a laiss devenir, au vu et au su de tous, un assassin, causant ainsi tonnement et
rprobation parmi les gens.
(1.244)
Vois aussi Marie : Cette femme admirable, sous le poids de circonstances prodigieuses, se
dsolait d'avoir vu le jour, ainsi qu'on peut le comprendre par la lecture des livres saints.
(1.245)
Aprs la naissance de Jsus, elle laissa exhaler sa douleur, disant : "Plt Dieu que je fusse
morte avant, et que je fusse oublie d'un oubli ternel !" [voir Coran 19.23]
(1.246)
Je jure par Dieu que ces paroles sont faites pour consumer les coeurs de piti ! Sa crainte et sa
douleur taient causes par la malignit des infidles et des mchants.
(1.247)
Que pouvait-elle rpondre au peuple ? Comment lui dire que cet enfant d'un pre inconnu lui
tait venu par l'oeuvre du Saint-Esprit ?
(1.248)
Chaste, elle prit son enfant et retourna la maison. Ds que les gens la virent ils lui dirent : "O
soeur d'Aaron, ton pre n'tait pourtant pas un homme mchant ni ta mre une femme dissolue
!" [voir Coran 19.28]
(1.249)
Quelle terrible preuve ! Nanmoins Dieu fit un prophte de cet enfant de l'Esprit qu'on savait
n'avoir pas de pre lgitime, et fit de lui sa preuve envers tous les peuples du ciel et de la terre.
(1.250)
Combien les voies des Manifestations de Dieu, obissant au Roi de la cration, sont diffrentes
de nos prfrences et de nos gots !
(1.251)
Quand tu commenceras comprendre l'essence de ces divins mystres, tu comprendras le
dessein de Dieu, le Charmeur divin, le Bien-Aim.
(1.252)
Tu considreras que ses paroles et que ses actes concordent exactement, de telle sorte que tu
verras dans ses actions ce qu'll dit et que tu y reconnatras ce que tu lis dans ses crits.
(1.253)
Ainsi, si ces actes et ces paroles sont le feu de la vengeance pour le mchant, intrieurement ce
sont les eaux de la misricorde pour le juste.
(1.254)
Regarde avec les yeux du coeur, et tu verras que les Paroles qui sont descendues du ciel du
vouloir de Dieu ont t confirmes par les actions issues du royaume du pouvoir divin.
(1.255)
O mon frre, si notre poque de pareils vnements survenaient, que se passerait-il ? Je jure
par le vrai ducateur des hommes et le rvlateur de la parole de Dieu que, sans aucune
hsitation, on traiterait d'infidle un homme comme Jsus et qu'on le mettrait aussitt mort.
(1.256)
Le laisserait-on dire qu'il est le souffle du Saint-Esprit ?
(1.257)
Croirait-on aujourd'hui que Mose tenait son pouvoir du commandement irrsistible ?
(1.258)
Cent mille voix auraient beau l'affirmer, personne ne croirait que le fils d'un pre inconnu
puisse tre un envoy, ou qu'un assassin ait pu entendre dans un buisson ardent la voix de Dieu.
(1.259)
En ouvrant les yeux la justice, tu verras, la lumire de ce qui a t dit, que celui qui est la
cause et la fin suprme de toutes choses s'est manifest en ce jour.
(1.260)
Bien que des choses semblables ne se soient pas produites dans cette dispensation, les hommes
continuent suivre les vaines imaginations des rprouvs.
(1.261)
Que de calomnies n'a-t-on pas dverses sur lui, et que de perscutions ne lui a-t-on pas fait
subir ! Jamais jusqu'ici on avait vu pareille chose.
(1.262)
Dieu est grand ! Comme ces paroles taient prononces, voici ce que nous vmes : l'aurore de la
rvlation rpandait les douces saveurs de Dieu et la brise matinale soufflait de la Saba de
l'Eternel, rjouissant le coeur par la bonne nouvelle et donnant l'me un immense bonheur.
(1.263)
Elle avait renouvel toutes choses et apport d'innombrables prsents de valeur de la part de
l'Ami inconnu dont la robe des louanges humaines ne peut vtir la stature et dont le manteau de
la parole ne peut cacher la forme tincelante.
(1.264)
Sans le secours des mots il dvoile les mystres intrieurs et rvle les secrets des paroles
divines.
(1.265)
Il apprend aux rossignols qui chantent sur la branche de l'loignement et de la solitude gmir
et se lamenter; il les instruit dans l'art des voies de l'amour et leur montre le secret de
l'abandon du coeur.
(1.266)
Aux fleurs du Ridvan de la runion cleste il rvle les caresses de l'amant passionn et dvoile
les charmes de la belle.
(1.267)
Il offre aux anmones du jardin de l'amour les mystres de la vrit et dpose dans le sein des
amants les symboles des mystres les plus intimes.
(1.268)
En cette heure, une telle grce est rpandue dans le monde que le Saint-Esprit en est jaloux !
(1.269)
Une goutte d'eau a le pouvoir des vagues de la mer; un grain de poussire a l'clat du soleil;
(1.270)
sa bont est si grande que le bousier recherche le grain de musc, et la chauve-souris le soleil !
Les morts sont ressuscits dans leurs corps par les brises de vie; les ignorants s'assoient sur le
trne du savoir; les oppresseurs trouvent leur place sur les hauteurs de la justice !
(1.271)
L'univers est en tat de gestation cause de toute cette bont, et bientt le rsultat en sera
visible tous, dans ce monde de poussire.
(1.272)
Alors celui qui meurt de soif parviendra au Kawthar du Bien-Aim; celui qui est perdu dans les
dserts de l'loignement et de la non-existence arrivera aux tentes de la vie et de la prsence de
l'Amant.
(1.273)
Dans quel coeur ces semences sacres germeront-elles ? Dans quelle me fleuriront les ralits
invisibles ?
(1.274)
En vrit je te le dis, les flammes du buisson de l'amour, brlant dans le Sina du coeur, sont si
violentes que les flots de la parole divine ne pourront les teindre.
(1.275)
La soif ardente de ce Lviathan ne peut tre tanche par des ocans entiers, et le Phnix du feu
ternel ne pourra demeurer que dans l'incandescence de la face de l'Ami.
(1.276)
Donc, mon frre, allume la flamme de l'esprit dans la lampe des coeurs, brlant l'huile de la
sagesse, l'abri du globe de l'intelligence, afin que le vent de l'infidlit ne puisse l'teindre ni
en diminuer sa brillance.
(1.277)
Ainsi avons-nous clair le ciel de la parole par les splendeurs du soleil de la sagesse et de la
comprhension divine, afin que ton coeur trouve la paix et que tu sois de ceux qui s'envolent sur
les ailes de certitude dans l'atmosphre d'amour de leur Seigneur, le Misricordieux.
(1.278)
"Alors le signe du Fils due l'homme paratra dans le ciel." C'est--dire que, aprs l'clipse du
soleil d'instruction divine, la chute des toiles des commandements, l'obscurcissement de la
lune du savoir, ducatrice des peuples, aprs que les drapeaux de la direction et de la prosprit
auront t amens, que le jour de vrit et de justice se sera assombri, alors le signe du Fils de
l'homme apparatra au ciel.
(1.279)
Ici le ciel veut dire le firmament. En effet, l'approche de l'apparition d'un de ces astres
lumineux dans le ciel de justice, et d'une de ces arches de direction sur la mer glorieuse, une
toile, symbolisant pour les hommes cette sublime lumire, doit apparatre dans le firmament,
en mme temps que, dans le ciel spirituel, une toile apparat pour diriger les hommes vers la
glorieuse aurore.
(1.280)
Ces deux signes, l'un dans le firmament et l'autre dans le ciel spirituel, se sont vrifis avant
chaque manifestation prophtique, ainsi qu'on le croit communment. L'une des Manifestations
fut l'Ami de Dieu (Abraham).
(1.281)
Avant son apparition, Nemrod eut un rve au sujet duquel il convoqua tous les devins. Ceux-ci
lui annoncrent l'apparition d'une toile au ciel, en mme temps qu'un homme tait accouru
apportant au peuple la bonne nouvelle de la venue d'Abraham.
(1.282)
Aprs lui vint l'Interlocuteur de Dieu (Mose).
(1.283)
Les astrologues de son temps avaient dit Pharaon qu'une toile venait d'apparatre au ciel,
signe de la conception d'un homme qui tiendrait en sa main son sort et celui de son peuple.
(1.284)
En mme temps, ainsi que les livres nous l'enseignent, un vieillard apportait la Bonne Nouvelle
consolatrice au peuple d'Isral.
(1.285)
Et si je rapportais tous ces faits en dtail il faudrait des volumes entiers; de plus, je ne tiens pas
revenir sur ces antiques vnements.
(1.286)
Dieu m'est tmoin que ces explications me sont dictes par l'amour que je te porte, afin que, si
possible, les pauvres puissent aborder aux plages de la richesse, que les ignorants arrivent aux
mers de la sagesse, que les assoiffs de science gotent au Salsabil du savoir. [nota : le Salsabil est une rivire symbolique de paradis] (1.287)
Autrement nous considrons l'tude de ces rcits comme une faute grave et un lourd pch.
(1.288)
De mme, l'apparition de Jsus, les Mages dcouvrirent son toile dans le ciel, et la suivirent
jusqu' la capitale du royaume d'Hrode dont la souverainet s'tendait alors sur la totalit du
pays.
(1.289)
Ils dirent : "O est le roi des juifs qui est n ? car nous avons vu son toile en Orient, et nous
sommes venus l'adorer." [voir Matthieu 2.2]
(1.290)
Ils dcouvrirent que cet enfant tait n Bethlem de Juda. C'tait le signe dans le firmament.
(1.291)
Dans le ciel spirituel apparut Jean, fils de Zacharie : "Dieu t'annonce la naissance de Yahya qui
confirmera la vrit du Verbe de Dieu; il sera grand et chaste." [voir Coran 3.39]
(1.292)
Le Verbe ici est Jsus dont Jean prcha l'apparition.
(1.293)
Dans l'Evangile galement on trouve : "En ce temps-l, Jean-Baptiste vint prchant dans le
dsert de Jude, disant : Amendez-vous, car le royaume des cieux est proche (saint Matthieu,
III, 1, 2)."Jean, c'tait Yahya. [voir Coran 3.39 ; voir Matthieu 3.1-2]
(1.294)
Avant l'apparition de la beaut de Muhammad, des signes dans le ciel apparurent.
(1.295)
Et dans le ciel spirituel, donnant au peuple la bonne nouvelle de l'apparition de ce soleil d'unit,
quatre personnes se succdrent annonant sa venue.
(1.296)
Rz-bih (appel plus tard Salman) fut leur serviteur tous les quatre, chacun d'eux, au moment
de mourir, l'ayant envoy servir l'autre.
(1.297)
Quand le quatrime fut sur le point de mourir, il dit : "Oh Rz-bih, quand tu m'auras enseveli,
va en Hijaz o apparatra le soleil de Muhammad, et sois heureux de le rencontrer."
(1.298)
Nous arrivons maintenant cette cause merveilleuse et trs exalte.
(1.299)
La plupart des astronomes ont parl de l'apparition des toiles dans le ciel, et sur terre nous
avons constat la venue des deux brillantes lumires, Ahmad et Kazim. Que Dieu sanctifie leur
poussire ! [nota : Shaykh Ahmad-i-Asha'i et son disciple Haji Siyyid Kazim-i-Rashti qui lui succda]
(1.300)
ll est donc prouv qu'avant l'apparition de chaque miroir d'unit, ses signes apparurent dans le
firmament et dans le ciel spirituel, o brillent le soleil du savoir, la lune de la sagesse, et les
toiles de l'explication;
(1.301)
et ces signes ne sont autres que la venue d'un tre parfait, qui a pour mission de prparer les
hommes rencontrer ces soleils d'identit et ces lunes d'unit.
(1.302)
"Alors toutes les tribus de la terre se lamenteront et elles verront le Fils de l'homme venir sur les
nues du ciel avec un grand pouvoir et une grande gloire."
[voir1.109 et 1.125 et 1.139 et 1.150 et 1.164 et 1.168 et 1.184 et 1.302 ; voir aussi Matthieu 24.30 - CLE: LES
NUEES - "Alors le signe du Fils de l'homme paratra ...sur les nues..."] (1.303)
Ce symbole veut dire qu'alors les peuples gmiront d'tre privs du soleil de la beaut divine, de
la lune du savoir et des toiles de la sagesse rvle; et qu'ensuite cette apparition promise de la
Beaut adore descendra du ciel, chevauchant sur les nuages.
(1.304)
En d'autres termes, que cette beaut divine, du ciel de la volont de Dieu apparatra dans la
forme humaine; le mot ciel se rapporte la grandeur et l'lvation dans lesquelles apparaissent
ces saintes aurores et ces ternels Orients.
(1.305)
Si ces tres ternels semblent venir du sein d'une mre, en ralit ils descendent du ciel des
causes, et s'ils habitent sur terre, ils reposent sur le sige spirituel.
(1.306)
Lorsqu'ils marchent parmi les hommes, ils volent dans l'atmosphre de la prsence divine; ils
circulent sur la terre de l'esprit sans mouvoir leurs pieds; ils atteignent les hauteurs de l'unit
sans le secours des ailes, ils parcourent en un instant l'immensit de l'espace et traversent
instantanment le monde visible et le royaume invisible.
(1.307)
Sur leurs trnes il est crit : "Aucun obstacle au monde ne les empche d'agir" et sur leurs
siges sont inscrits ces mots : "En vrit, leurs voies diffrent chaque jour."
(1.308)
Ils sont les envoys des hauteurs du pouvoir du Roi des anciens, et du puissant vouloir de celui
qui toutes les choses appartiennent. C'est en ce sens qu'on dit qu'ils descendent du ciel.
(1.309)
Dans le langage des Manifestations le mot "ciel" a de nombreuses significations : le "ciel du
commandement", le "ciel du pouvoir", le "ciel du dsir divin", le "ciel de la connaissance
divine", le "ciel de certitude", le "ciel de la parole", le "ciel de la rvlation": le "ciel de
disparition", etc.,
(1.310)
et chaque fois que le mot est employ il a une signification spciale, que seuls peuvent
comprendre ceux qui connaissent les mystres divins et qui ont bu la coupe de la vie ternelle.
(1.311)
Ainsi, ll dit : "Le ciel a de la nourriture pour vous, il renferme ce qui vous a t promis." Et
cependant la nourriture ne vient que sur terre. [voir Coran 51.22]
(1.312)
Et galement : "Tous les noms descendent du ciel." Et ce sont cependant les hommes qui les
prononcent.
(1.313)
Si tu purifies le miroir de ton coeur de la poussire de tes prfrences injustes, tu comprendras
tous les symboles rvls par le Verbe de Dieu manifest dans chaque religion, et tu sauras les
mystres de la sagesse.
(1.314)
Mais tant que tu ne consommeras pas par les flammes du dtachement absolu les voiles du
prtendu savoir humain, tu n'atteindras pas l'aurore clatante du vrai savoir.
(1.315)
Saches en vrit qu'il y a deux sortes de savoir : le divin et le satanique.
(1.316)
L'un coule de la fontaine de l'inspiration divine et l'autre n'est que le reflet de penses vaines et
obscures.
(1.317)
La source du premier est Dieu lui-mme; la motivation du second sont les murmures des dsirs
gostes.
(1.318)
L'un est guid par le principe : "crains Dieu, il t'instruira", l'autre est une confirmation de cette
vrit que "le savoir est le plus grand voile qui nous spare de Dieu".
(1.319)
Les fruits du premier sont la patience, le dsir ardent, la vraie comprhension et l'amour; ceux
du second l'arrogance, la vanit et la suffisance.
(1.320)
Et dans les explications donnes par les Envoys, nul ne risque de respirer les parfums de ce
sombre savoir dont l'obscurit touffe la terre, qui ne produit que rbellion et iniquit et dont les
rsultats sont la rancune et la haine : ce sont des poisons mortels, et l'ombre des arbres de ce
savoir n'est qu'un feu dvorant.
(1.321)
Combien est juste ce qu'a dit le pote : "tiens ferme le bord de la robe d'amour, et n'en rougis
pas; quitte les chemins suivis par ceux qui ont russi dans ce monde, quelque grand que soit
leur rputation."
(1.322)
Le coeur doit donc tre purifi de tout ce qu'il entend et se dtacher de toute affection terrestre
afin qu'il puisse dcouvrir le sens cach de l'inspiration divine et devienne le trsor des mystres
de la connaissance divine.
(1.323)
Ainsi qu'il est dit : "Celui qui voyage sur le blanc chemin vers le sanglant rconfort ne peut
atteindre sa demeure, si sa main n'est pas entirement vide de tous les biens de ce monde." Telle
est la condition premire requise du voyageur. Rflchis et comprends la vrit de ces paroles.
(1.324)
Mais nous voici entrans loin de notre sujet, bien que tout cela en soit l'explication.
(1.325)
Je jure par Dieu que, malgr mon dsir d'tre bref, ma plume chappe au contrle de ma main.
(1.326)
Et combien de perles restent encore dans la nacre de mon coeur qui ne seront jamais serties !
Combien de merveilleuses jouvencelles demeurent enfermes dans les hautes salles de la
sagesse, sans que nul ne puisse les toucher ! "Celles que n'a jamais touches ni homme ni
gnie." [voir Coran 55.74]
(1.327)
ll me semble cependant que je n'ai pas expliqu une seule des choses dsires ni un seul des
symboles demands.
(1.328)
Quand trouverai-je le chercheur en qui on peut avoir confiance, qui endossera le vtement du
plerin pour entrer dans le Lieu-Saint et atteindre la Ka'bih dsire, o, sans qu'il interroge et
sans qu'on lui rponde, il apprendra le mystre des explications ? [nota : la Ka'bih est un bt