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La bataille de Normandie est l'une des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen. Elle se déroule entre juin et août 1944 en Normandie, et permet aux forces alliées d’ouvrir un nouveau front en Europe, face aux troupes allemandes. Elle débute le 6 juin 1944 — appelé Jour J — par le débarquement (codé opération Neptune) et le parachutage des premières troupes alliées sur et aux abords des plages de l'ouest du Calvados et de l'est du Cotentin pour finir entre le 19 (premières unités alliées traversant la Seine) et le 21 août (fermeture de la poche de Falaise), ouvrant la voie à la Libération de Paris le 25 août. Quelque 68 ans après, cette bataille reste la plus grande opération logistique de débarquement, 3 millions de soldats principalement américains, britanniques, canadiens mais aussi d'autres forces alliées (Forces françaises libres, troupes polonaises, belges, tchécoslovaques, néerlandaises et norvégiennes) traversant la Manche pour débarquer en Normandie don’t plus de 150 000 le jour J. OBJECTIFS: L'objectif des Alliés, dans cette opération, est de créer un autre front, réclamé par Staline depuis 1942, en Europe du Nord-Ouest (opération Overlord), par la mise en place d'une tête de pont qui puisse ouvrir un accès assez rapide vers le cœur de l'Allemagne. La trop lente progression du front italien ne permet pas, en effet, d'espérer une issue rapide en Europe. Le plan d'exécution en Normandie s'articule en deux phases : 1. s'emparer d'une tête de pont afin de prendre le nœud routier de Caen et le port de Cherbourg (opération Neptune). 2. élargir la zone par la conquête de la Bretagne et des ports de la façade atlantique d'une part, avancer jusqu’à une ligne Le Havre-Le Mans-Tours d'autre part. PRÉLUDE:

Bateille de Normandie

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La bataille de Normandie est l'une des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen. Elle se déroule entre juin et août 1944 en Normandie, et permet aux forces alliées d’ouvrir un nouveau front en Europe, face aux troupes allemandes. Elle débute le 6 juin 1944 — appelé Jour J — par le débarquement (codé opération Neptune) et le parachutage des premières troupes alliées sur et aux abords des plages de l'ouest du Calvados et de l'est du Cotentin pour finir entre le 19 (premières unités alliées traversant la Seine) et le 21 août (fermeture de la poche de Falaise), ouvrant la voie à la Libération de Paris le 25 août.

Quelque 68 ans après, cette bataille reste la plus grande opération logistique de débarquement, 3 millions de soldats principalement américains, britanniques, canadiens mais aussi d'autres forces alliées (Forces françaises libres, troupes polonaises, belges, tchécoslovaques, néerlandaises et norvégiennes) traversant la Manche pour débarquer en Normandie don’t plus de 150 000 le jour J.

OBJECTIFS:

L'objectif des Alliés, dans cette opération, est de créer un autre front, réclamé par Staline depuis 1942, en Europe du Nord-Ouest (opération Overlord), par la mise en place d'une tête de pont qui puisse ouvrir un accès assez rapide vers le cœur de l'Allemagne. La trop lente progression du front italien ne permet pas, en effet, d'espérer une issue rapide en Europe.

Le plan d'exécution en Normandie s'articule en deux phases :

1. s'emparer d'une tête de pont afin de prendre le nœud routier de Caen et le port de Cherbourg (opération Neptune).

2. élargir la zone par la conquête de la Bretagne et des ports de la façade atlantique d'une part, avancer jusqu’à une ligne Le Havre-Le Mans-Tours d'autre part.

PRÉLUDE:

La planification de l'invasion du continent européen débute le 14 janvier 1943 lors d'une rencontre à Casablanca entre Roosevelt et Churchill, alors que Staline réclame avec insistance l'ouverture d'un second front en Europe pour soulager l'Armée rouge qui supporte l'essentiel du poids de la guerre en Europe. Britanniques et Américains lancent en juillet 1943 l'invasion de la Sicile. Mais alors que les Américains souhaiteraient lancer un débarquement au Nord-Ouest de l'Europe, pour atteindre plus vite le cœur industriel de l'Europe, Churchill les convainc de lancer un débarquement sur la péninsule italienne, qu'il juge être le ventre mou de l'Axe. Mais la campagne d'Italie lancée en novembre 1943 est difficile et les Alliés ne progressent que très lentement, rendant nécessaire un rapide débarquement dans le nord-ouest de l'Europe.

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Le débarquement allié, connu sous le nom de Jour J (en anglais, D-Day), représente les premières heures de cette opération. Initialement fixé au 5 juin, le débarquement sera reporté au 6 juin en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Le 6 juin 1944, 1 213 bateaux de guerre (cuirassés, destroyers...), 736 navires de soutien, 864 cargos et 4 126 engins et péniches débarquent 20 000 véhicules et 156 000 hommes sur les plages de Normandie. Les opérations de débarquement, elles, se poursuivront pendant encore plusieurs semaines.

Forces en présence : forces alliées (Américains, Britanniques, Canadiens, Français libres, Polonais, Belges, Tchécoslovaques, Néerlandais, Norvégiens, etc.) contre troupes du Troisième Reich (Allemands, mais aussi des supplétifs issus de troupes principalement russes vaincues à l'Est et qui défendaient le mur de l'Atlantique).

5 000 bateaux, dont 4 000 barges de débarquement et 130 navires de guerre, sont impliqués. 12 000 avions sont engagés afin d'assurer le soutien du débarquement, dont un millier d'avions transportant les parachutistes. 5 000 tonnes de bombes sont larguées sur les côtes normandes.

CHRONOLOGIE:

Juin

Nuit du 5 au 6 juin, quatre sticks du SAS français sont les premiers parachutés en Bretagne. La 82e division aéroportée américaine (opération Boston), la 101 division aéroportée américaine (opération Albany) et la 6 division aéroportée britannique (opération Tonga) sont parachutées à chaque extrémité de la zone de débarquement.

6 juin - Jour J, débarquement des troupes sur les plages normandes7 juin - Têtes de pont établies sur les 5 plages mais, contrairement au plan, elles ne sont pas reliées entre elles et Caen n'est pas pris9 juin - Mise en service des premiers aérodromes alliés sur le continent11 juin - La 101ème airborne libère Carentan.14 juin - Le général de Gaulle débarque à Courseulles, les têtes de pont sont consolidées (plages reliées entre elles et maitrise du terrain sur environ 20 km de profondeur)15 juin - Opération de diversion de la Royal Air Force qui bombarde le port de Boulogne-sur-mer dans le Nord de la France avec 300 bombardiers.16 juin - Début de fonctionnement du port artificiel américain Mulberry à Saint-Laurent-sur-Mer devant Omaha Beach.17 juin - Les Américains atteignent la côte ouest du Cotentin à Barneville-Carteret, isolant les troupes allemandes du Nord Cotentin du reste du front allemand.17 juin - Rencontre entre Hitler et les maréchaux Rommel et Von Rundstedt dans le Wolfsschlucht II, à Margival dans l'Aisne pour faire le point sur la situation en Normandie. Hitler refuse d'admettre la situation décrite par Rommel et d'envisager un repli allemand sur la Seine18 juin - Le maquis de Saint-Marcel en Bretagne, (opération Dingson), comprenant 3 000 maquisards encadrés par 200 parachutistes SAS français, est attaqué par les troupes allemandes, alertées par les

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parachutages nocturnes. Les Allemands ne peuvent tolérer l'implantation d'une telle base ennemie qui menace leurs mouvements vers la Normandie, le réseau ferré breton avait été neutralisé.19-21 juin - Tempête sur la Manche qui détruit le port artificiel américain à Saint-Laurent-sur-Mer et endommage le port britannique à Arromanches25 au 29 juin - Opération Epsom, offensive à l'ouest de Caen, repoussée par la défense allemande.26 juin - Prise du port de Cherbourg, fortement endommagé après plusieurs jours de combats et d'intenses bombardements alliés.Juillet2 juillet - Le maréchal von Rundstedt est relevé de ses fonctions de chef d'état-major du front Ouest. Il est remplacé par le maréchal von Kluge.8 juillet - Opération Charnwood, la Seconde armée britannique attaque Caen après un intense bombardement aérien.9 juillet–19 juillet - La ville de Caen est libérée (rive gauche de l'Orne, puis rive droite)17 juillet - Le maréchal Rommel est sévèrement blessé dans un mitraillage de sa voiture par un avion allié. Les Américains pénètrent dans Saint-Lô, en ruines. L'attaque a coûté 6 000 hommes à l'armée américaine depuis le 11 juillet.18 au 20 juillet - Opération Goodwood. Attaque blindée anglo-canadienne à l'est de Caen sans avancée significative mais permettant de fixer les troupes allemandes à l'est du front pour favoriser l'attaque américaine à l'ouest20 juillet - Attentat manqué contre Hitler.21 juillet - Le port de Cherbourg recommence à fonctionner21-24 juillet - Pluies torrentielles sur la Normandie25-27 juillet - Opération Spring aux environs de Caen. Échec sanglant avec plus de 1 500 pertes dont environ 500 morts alliés, essentiellement des Canadiens qui reposent aujourd'hui au Cimetière Militaire Canadien de Bretteville-sur-Laize25 juillet - Début de l'opération Cobra lancée par les Américains dans le sud du Cotentin avec un bombardement massif sur un étroit corridor des lignes allemandes (tactique du « tapis de bombes »)27 juillet - Le front allemand s'effondre dans le sud Cotentin - Percée d'Avranches30 juillet - Port de Cherbourg remis en activité - lancement par les Britanniques de l'opération Bluecoat. Débarquement de la 1re DB polonaise du général Maczek.Août1er août - La 2e DB du général Leclerc débarque à Utah Beach. La 3e armée américaine de Patton est opérationnelle et déferle sur la Bretagne le lendemain2 août - Soulèvement des maquis bretons qui mènent une guérilla aux troupes allemandes, aidés par des parachutistes SAS français et quelques SAS britanniques.3 août - En 3 jours, 7 divisions américaines sont passées par la percée d'Avranches en direction de la Bretagne et de la Loire.3 au 9 août - Opération Totalize, au sud de Caen pour tenter d'encercler les troupes blindées allemandes parties sur la contre-offensive de Mortain.4 août - Repli progressif des Allemands en Bretagne sur les ports fortifiés de Saint-Malo, Brest, Lorient et Saint-Nazaire. Rennes est libérée.7 août - Les Américains atteignent Brest et Nantes.

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7 août - Lancement de la contre-attaque de Mortain par les Allemands en vue de couper le front Allié.8 août - La contre-attaque est contenue par les Américains9 août - Prise du Mans par les Américains12-21 août - Fuite des Allemands vers l'Est par l'étroit couloir de Chambois et sous le bombardement continu des Alliés15 août - Opération Anvil Dragoon, le débarquement allié en Provence.16 août - Prise de Falaise par les Canadiens et les Polonais sur le flanc nord17 août - Prise de Saint-Malo19 août - Prise de la cote 262 par les Polonais21 août - Fermeture de la poche de Falaise22 août - Libération de L'Aigle25 août - Libération de Paris et de Lisieux.30 août - Libération de Rouen.1er septembre - Libération de Dieppe par les Canadiens.SÉQUELLES :

La Normandie a été une des régions françaises les plus durement éprouvées par la Seconde Guerre mondiale. Caen, Saint-Lô, Le Havre, sont des champs de ruines. De nombreux villages ont été rasés. L'âpreté et la durée des combats, l'utilisation massive des bombardements aériens par les Alliés pour déloger les troupes allemandes de leurs positions retranchées et couper les voies de communication vont faire plus de 50 000 victimes civiles normandes, dont 20 000 dans le Calvados, 9 890 en Seine-Maritime, 14 800 dans la Manche, 4 200 dans l'Orne et un peu moins de 3 000 dans l'Eure. Des centaines de milliers de sans-abri ne seront pas relogés avant plusieurs années et la majorité des infrastructures est détruite.

Le souvenir de la bataille est partout présent en Normandie, notamment avec de nombreux et vastes cimetières militaires, monuments, stèles ou autres panneaux d'information disséminés sur les nombreux lieux de bataille, de nombreux musées, de toutes tailles dont le grand mémorial de Caen, des rues qui portent le nom des acteurs alliés ou des régiments ayant participé à la libération de la région. On retrouve sur la côte la trace des combats avec des blockhaus marqués par les obus mais qui défient le temps qui passe. Il est aussi encore possible de voir quelques caissons de béton Phoenix qui ont composé les digues du port artificiel au large d'Arromanches.

Si le cinquantième anniversaire de la bataille de Normandie (1994) avait été l'occasion de rappeler la dureté des combats et les pertes militaires des deux côtés, le soixantième anniversaire (2004) a aussi permis d'évoquer la souffrance des populations civiles, passée sous silence ces dernières décennies, et de donner une image moins héroïque des armées allies.