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Nº 179 BIS JANVIER BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF BIS JANVIER BIMESTRIEL Nº 179 BIS JANVIER BIMESTRIEL Nº 179 Nº 179 BIS JANVIER BIMESTRIEL 2011 - France METRO : 4.30 • DOM : 5.00 • BEL : 4.90 • CAN : 8 $ cad • MAR : 45 MAD • TOM/S : 700 XPF LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL • KENPO • KYUSHO • M.M.A. LE MAGAZINE D’ARTS MARTIAUX LE PLUS INTERNATIONAL CARINA DAMM: Le charme d’une femme courageuse CARINA DAMM: Le charme d’une femme courageuse INTERVIEW AUX ÉTATS-UNIS : Tu Jin Sheng Le célèbre maître « PÉNIS DE FER » INTERVIEW AUX ÉTATS-UNIS : Tu Jin Sheng Le célèbre maître « PÉNIS DE FER » POINTS VITAUX : Les compressions POINTS VITAUX : Les compressions Arts martiaux japonais : L’essence du Ju-Jutsu Arts martiaux japonais : L’essence du Ju-Jutsu HALL OF FAME 2010 ! HALL OF FAME 2010 ! APPRENEZ AVEC LE CHAMPION Nº 1 DU SHOOTO DU JAPON ! APPRENEZ AVEC LE CHAMPION Nº 1 DU SHOOTO DU JAPON !

BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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LE MAGAZINE DES ARTS MARTIAUX

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CARINA DAMM:Le charme d’une femme courageuse

CARINA DAMM:Le charme d’une femme courageuse

INTERVIEW AUX ÉTATS-UNIS :Tu Jin Sheng

Le célèbre maître« PÉNIS DE FER »

INTERVIEW AUX ÉTATS-UNIS :Tu Jin Sheng

Le célèbre maître« PÉNIS DE FER »

POINTS VITAUX :Les compressionsPOINTS VITAUX :Les compressions

Arts martiaux japonais :L’essence du Ju-JutsuArts martiaux japonais :L’essence du Ju-Jutsu

HALL OF FAME 2010 !HALL OF FAME 2010 !

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de ce qu’il y de mieux de ce qu’il y de mieux

en en francaisfrancais dans dans

les arts martiaux.les arts martiaux.

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un des aspects les plusardus de l’éducation, c’estd’affronter le faitd’imposer quelque chosequi peut fonctionner

circonstantiellement à l’extérieur, maisne provoquera jamais un changementévolutif à l’ intérieur. Ce que nousessayons d’imposer en fonction devaleurs morales ne fonctionne pas pourproduire de véritables transformationsintérieures. La morale est, parconséquent, comme son nom l’indique,une « coutume » et donc quelque chosed’instable, à la merci d’une versiontoujours changeante du « bien » quis’impose au cours de l’histoire. Mais lechangement interne, l’évolutionpersonnelle à laquelle nous nousréférons n’est possible qu’à traversl’expérience et la compréhensionpersonnelles.La prétentieuse supériorité de ceux

qui professent une morale m’a toujoursdérangée. Une morale n’est rien d’autrequ’une description du monde, sans plusd’arguments que le fait que c’est cetteversion qui est la bonne et nombreuxsont ceux qui finissent par vouloir quetout le monde perçoive la réalité de leurpoint de vue et la leur prescrive quandce n’est pas le cas. Cette coutume definir par s’imposer au voisin est sifréquente dans l’histoire de l’humanitéque c’est devenu une véritable manie,une obsession, surtout chez les religieuxet les politiciens. Mais en imposant desvérités, peu importe le magistère queces gens « moralement supérieurs »exercent, ils finiront toujours par écrasertoute autre vision du monde étrangère àla leur. Il est bien dommage, disait unsage, que le seul destin de toutnationalisme soit de se convertir enimpérialisme. Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre et laisser vivre ?Déjà le grand Lao Tseu disait : « Celui

qui sait ne parle pas, celui qui parle nesait pas ». Normalement, le fanatiquesurgit de la crainte, de l’insécurité, del’ ignorance. La fuite se concrétiseprécisément là, dans le besoind’imposer sa vision toujours partiale dumonde et d’essayer de la vendre

comme « le salut ». De cette manière,plus il exprime son credo, plus il y croit,plus il transforme le monde à la mesurede sa petitesse, essayant mêmesouvent de limiter l’incommensurable,plus il parviendra à se convaincre qu’il araison, que la grâce ou l’univers l’assistedans sa vérité sans tache. Mais enréalité, la plupart du temps, cesindividus écrasent le voisin car ils fuientleur réalité lamentable qui estgénéralement beaucoup plus triste etressemble plus à celle d’un crétinignorant répétant des consignes,poussé par ses propres émotionsdéfensives, qu’à celle de quelqu’undésirant faire le bien à son prochain. « L’enfer est pavé de bonnes intentions »,dit-on.La répression, l’interdiction ne sont

que des stimuli qui engendrent uneforce contraire. L’imposition ne permetpas une transformation réelle. D’autrepart, laisser libre cours à ses désirs est,bien sûr, la manière la plus facile d’endevenir prisonnier. Rien ne remplaceune réflexion sincère, l’expériencecontrastée dans le si lence de lasolitude. Celui qui sait écouter finittoujours par comprendre, la vie écrit sesmessages en majuscule.Certains des paragraphes suivants

sont un « toast au soleil » plus qu’autrechose, car ce qui m’intéresse c’est mapropre transformation intérieure, mais jene peux manquer de les inclure car,d’une certaine manière, « qui ne dit motconsent ». Ainsi donc, je comprendsparfaitement la nécessité sociale ethistorique de réguler des bases d’uncommun accord et que tout celadoivent se transformer en unelégislation qui canalise les relationshumaines, mais attention, que ce soit quelque chose qui crée un « encadrement », pas qui asphyxie le « tableau » qu’il se doit de distinguer. Laliberté est le « tableau », l’important, leslois ne sont qu’un « encadrement ».Légiférer à profusion (on nous dirabientôt comment nous devons péter),c’est faire en sorte que « l’encadrement »finisse par noyer le « tableau », par ôternon seulement son rôle principal à

l’important, mais aussi finalement partuer ce qu’on devrait honorer et servir.C’est en définitive confondre le doigt quiindique la lune avec la lune elle-même.Le problème de tout ça, c’est que denouvelles solutions ne peuventprospérer que sur la terre de la liberté,car elles surgissent toujours hors dessentiers, déserts à force d’avoir étébattus. Les chemins de toujoursconduisent à « jamais ».Mais au plaisir d’imposer aux autres, il

n’y a rien de mieux que d’ajouter leplaisir de faire en sorte qu’ils se sententcoupables d’attaquer. Il n’y a pas demeilleur troupeau que celui qui va avecplaisir aux prés qu’on lui ordonne. Unguerrier n’accompagne pas un troupeaucar i l n’aime pas la nourriture desmangeoires, mais il ne marchera pastoujours tout seul car il connaît la forcede l’union avec des semblables. Cen’est pas non plus un pasteur, car ilrespecte la liberté des autres et parvientainsi à rester fidèle à l’idée du respectqu’i l exige pour lui-même, mais i lpartage ses leçons et ses découvertesavec ceux qui participent avec lui à unrêve commun, l ibrement conçu etacquis. Il n’essayera cependant jamaisde l’ imposer à quiconque car safréquentation de l’ infini l ’a renduhumble, car i l respecte et connaîtl’importance de la liberté, car pourparcourir les chemins qu’il parcourt, çane sert à rien de feindre et de fairesemblant d’être intéressé.Dans un tel contexte, je comprends

pourquoi les anciens adoptèrent lesecret comme seule voie pour lesvéritables explorateurs de l’inconnu. Lesguerriers de la conscience s’intéressentà des choses très pratiques, desréussites beaucoup plus durables etsignificatives que le reste des mortels,mais il est vrai que ces intérêts leur fontparcourir des chemins peu transités etils finissent pas être traités de fous.Mais comme un certain pouvoir lesassiste, le reste des mortels en vient àles considérer avec une certaine crainte.Peur et crainte… L’étape suivante

c’est d’allumer les bûchers, car si ledestin du commun des mortels est bien

RIAL

L’

LA NÉCESSITÉ DU SECRET« Celui qui sait ne parle pas, celui qui parle ne sait pas. »

Lao Tseu

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Editorial

pathétique dans les mains de ceux qui les ont « convaincus », celui des librespenseurs et, pire, des « libres faiseurs » est inimaginable. Ici, les anciens guerriers dela conscience, qui étaient très malins (même s’ils n’avaient pas de bidet) etqui connaissaient de près le vice humain d’interdire etde confisquer la liberté de l’autre pour le convaincrede ses propres erreurs, décidèrent que leurs affairesétaient et seraient toujours les affaires de quelques-uns seulement et que tout cela obligeait à conserver lesecret, pas parce qu’il fallait cacher le « mystère » quiétait là, à la vue de qui savait regarder, mais pourgarantir le respect qu’eux savaient manifester, mais qu’ils ne recevraient jamais.Tout ce que l’humanité a de bon a surgi de la

transgression de quelques-uns qui ne se contentèrentpas de manger à la même mangeoire. Leurs réussitesalimentèrent les changements et l’évolution et lacroissance postérieures des groupes. I l est vraicependant que beaucoup de ces visionnaires furentpoursuivis, parfois simplement pour avoir exprimé etpartagé leurs découvertes. Aujourd’hui, il se produitexactement la même chose et le pire, c’est que dans lecadre des sociétés modernes, investies de la croyanceque nous sommes le summum, nous ne nous rendonsplus compte que nous asphyxions toute possibilité decroissance. À force d’avoir tellement pris soin de lapetite plante de la Liberté, nous l’avons lentementtuée, la suffoquant sous le poids des lois et desrèglements qui ne paraissent pas avoir de fin et celuid’une morale « bien pensante » qui, du haut de sasupériorité, n’admet pas la remise en question.Ils avaient raison les anciens quant au secret car

rien n’égale l’exemple de la nature. Au sommet de lachaîne trophique, il ne peut y en avoir que quelques-uns. Que ce soit sur le plan matériel… ou spirituel.Seules les formes ont changé, dans le fond, lastupidité humaine perdure quant à l’essentiel.Aujourd’hui, le secret est tout aussi nécessaire.

Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.e-mail: [email protected]

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Avec 11 victoires, deuxdéfaites, deux ex-æquo et

six défenses de ceinture, Pequeno est lecombattant qui a conservé le plus longtemps au monde une ceinture dansun événement de MMA.

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MMA

Dans un endroit pleinde monde, donnez descoups de poing ou descoups de pied estimpossible, même fairedes clés. Que faire ?C’est là qu’apparaît leKyusho comme unélément indispensable.

p. 58

BRUCE LEE

Le grand maîtrePlanas est unevéritable légende duKenpo, un style danslequel il a su suivre lesvoies ouvertes par sonmaître, Parker, trop tôtdisparu, et développertout l’ incroyablepotentiel implicitedans les nombreusesvoies que sut inspireret ouvrir Parker unjour.

p. 14

ED PARKER’S KENPO

Une interview d’unebelle guerrière, laBrésil ienne Carina

Damm qui possèdeaujourd’hui à sonpalmarès 15 victoires et àpeine quatre défaites etattend impatiemment lemoment où l’UFC s’ouvriraà la catégorie féminine.

p. 30

UFC

BUDO INTERNATIONAL DANS LE MONDE

Budo International est un groupe éditorial international spécialisé dans les Arts Martiaux. Unique organe de presse à vendre une revue spécialiséedans les Arts Martiaux en six langues et dans le monde entier, il est en contact avec toutes les grandes compagnies spécialisées dans sondomaine. Budo International touche plus de cinquante pays.

Une production de: Budo International Publishing Company pour BUDO INTERNATIONAL FRANCE

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Comme toujours, enoctobre nousavons rendez-vous avec lemonde des artsmartiaux, le Hallof Fame de la villede Valencia. Voici sachronique.

p. 24

HALL OF FAME 2010

De nombreux expertsconsidèrent le maîtreTu Jin Sheng commel’un des meil leursreprésentants aumonde d’une méthodede travail de l’énergieou Qi Gong appelée « Pénis de fer ».

p. 50

QIGONG

REDACTION: c/ Andrés Mellado 42, 28015 Madrid, Espagne. Tél: (34) 91 897 83 40, Fax: (34) 91 899 33 19, E-mail: [email protected] • Directeur de publication: Alfredo Tucci,

e-mail: [email protected] • Coordination Internationale: Alfredo Tucci • Responsable: Patricia Ferriot • Assistante de rédaction: Brigitte de le Court • Chef de production: Marga López-BeltránGarcía, e-mail: [email protected] • Directeur audio-visuel: Javier Estévez • Traducteurs: Brigitte de le Court, Cristian Nani, Celina Von Stromberg.• Service publicité: (+34) 93 775 50 03.• Service abonnements: Tél:(+34) 93 775 50 03. • Correspondants permanents: Don Wilson, Yoshimitsu Yamada, Cass Magda, Antonio Espinós, Jim Wagner, Coronel Sanchís, Marco de Cesaris, LillaDistéfano, Maurizio Maltese, Bob Dubljanin, Marc Denny, Salvador Herraiz, Shi de Yang, Sri Dinesh, Carlos Zerpa, Omar Martínez, Manu, Patrick Levet, Mike Anderson, Boulahfa Mimoum, Víctor Gutiérrez, Franco Vacirca, Bill Newman, José Mª Pujadas, Paolo Cangelosi, Emilio Alpanseque, Huang Aguilar, Sueyoshi Akeshi, Marcelo Pires, Angel García, Juan Díaz. • Photographe: Carlos Contreras • Imprimé par: Sergraph, Amado Nervo, 11 Local 4, Madrid, Espagne • Distribution: MLP, Z. A. de Chesnes, 55 bd de la Noirée, 38070 Saint Quentin Fallavier. B.P.: 59 La Verpillière.Tél: 04 74 82 14 14. Fax: 04 74 94 41 91 • Une production graphique de: Budo International Publishing Co. Capital Budo International France SL: 500.000 pts. NIF: B 61376919. Nº CommissionParitaire: 1111 U 88626. Adresse du titre: c/ Escuelas Pías 49, 08017 Barcelona. • Nº de TVA intracommunautaire: FR 654 144 148 9600012 • Tous droits de reproduction réservés pour tous pays. Les documents reçus sont conservés par la rédaction et ne sont pas rendus à leurs expéditeurs. Leur envoi implique l’accord sans réserve d’aucune sorte pour leur publication.

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Champion invaincu du Shooto (catégorie des –65kg), Alexandre est leseul combattant de l’histoire du Vale Tudo à avoir gagné six défenses

de ceinture consécutives. On l’appelle d’ailleurs au Japon le roi duShooto.

Alexandre dit « Pequeno » (le petit) devrait, au lieu de « petit »être appelé Alexandre Le Grand pour son bon caractère, samagnifique disposition, son sérieux, sa fiabilité, rien à voiravec le stéréotype classique du Carioca. Proche, tranquille,aimable, quand il entre sur un ring, il devient soudain une

machine à soumettre ses adversaires. Son secret ?Une technique épurée et un esprit curieux qui

cherche toujours de nouvelles réponses à devieilles questions.

C’est cette technique, qui l’a rendu célè-bre, qu’il a voulu partager avec vous

dans son premier DVD avec BudoInternational. Un travail qui débu-

te une série de collaborationsqui culmineront avec unlivre et très certaine-ment un autre DVDpour le plus grandbonheur des passion-

nés d’arts martiaux mix-tes et de grappling.

A t t e n t i o n ,indispensable !

Alfredo Tucci

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Légendes du Vale Tudo

« Avec 11 victoires, deuxdéfaites, deux ex-æquo etsix défenses de ceinture,

Pequeno est lecombattant qui aconservé le plus

longtemps au mondeune ceinture dans un

événement deMMA. »

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Histoire d’Alexandre FrancaNogueira, également surnommé « Pequeno »

En 1994, le frêle Alexandre (1m66 et 60 kg)sortit de chez lui dans le quartier d’Urca (Riode Janeiro) pour aller acheter du lait pour samère. Il passa devant une académie de LutteLibre et décida d’y entrer pour voir ce dont ils’agissait. Voyant ce petit jeunet tout timideobserver l’entraînement, la célèbre ceinturenoire de Lutte Libre, Eugenio Tadeu, décidade l’inviter à entrer. « À cette époque, il n’yavait que des poids lourds à l’académie, jel’ai mis avec une fille pour qu’il s’entraîne »,se souvient Eugenio.

Cet entraînement changea la vie du jeunehomme. « Elle me soumit de toutes lesmanières les plus inimaginables, elle me sera lecou et me fit éclater. Je ne pouvais pasimaginer un homme se faisant tabasser par unefemme, j’ai donc décidé pour ça de m’yconsacrer pleinement. », commenta notrehomme qui, après ce jour fatidique, commençaà fréquenter assidûment l’académie, recevantle surnom de Pequeno (le petit).

Onze années ont passé et le jeune hommequi un jour se fit tabasser par une femme nese fait plus aujourd’hui tabasser parpersonne, en tout cas dans sa catégorie depoids (-65 kg). Depuis cette première entréeà l’académie d’Eugenio Tadeu, Pequenodécouvrit son talent naturel pour la lutte et,avec passion, il purifia sa technique et devint

célèbre pour avoir soumis la majorité de sesadversaires avec sa redoutable « guillotine »(un étranglement par-devant). En 1998,Alexandre fut invité à se battre en Vale Tudopar la principale organisation de poids légersdu monde, le Shooto japonais, et il a, depuis,fait un parcours unique dans le MMAmondial. Avec 11 victoires, deux défaites,deux ex-æquo et six défenses de ceinture,Pequeno est le combattant qui a conservé leplus longtemps au monde une ceinture dansun événement de MMA. On l’appelle auJapon le roi du Shooto.

Pequeno, six fois championLe 11 mars dernier, ce Brésilien d’1m66 et

de 64 kg élargit sa marque et gagna sasixième défense de ceinture dans lacatégorie poids léger du Shooto contre laceinture noire de Jiu-Jitsu, João Roque(Nova União), premier au classement de lacatégorie. Si, à l’extérieur, l’importance sedevait à la rencontre de deux fauves dupoids léger, au Brésil, la dispute éveillaitencore plus d’expectative car on avait d’uncôté, le plus grand représentant actuel de laLutte Libre, Pequeno, et de l’autre, l’une desceinture noire les plus célèbres du Jiu-Jitsubrésilien, João Roque, l’adversaire le plusdur de Royler Gracie sur les tatamis.

Pequeno domina les actions dès le débutde la rencontre en plaçant une clé de pied aupremier round. « Il a même fait un petit bruit !

S’il était tombé hors du ring, il aurait frappéle tapis. Je n’ai pas compris quand le juge aordonné la poursuite du combat debout », se lamenta Pequeno qui immédiatementaprès fut attaqué avec son arme principale,la guillotine. « Sa guillotine était à moitiéaveugle. Il plaça un coup dont je suis lespécialiste et dont je connais la défensemieux que lui. Je l’ai soulevé et je lui aiappliqué une chute du troisième étage », se souvient Pequeno.

Les deuxième et troisième rounds furentpratiquement des copies du premier, avecPequeno à l’avantage dans l’échange deboutet renversant son adversaire plusieurs fois. Ausol, Alexandre chercha à passer la garde etattaqua également dans le ground'n pound.L’efficacité des coups de poing de côté et dela garde de Pequeno ouvrit une arcadesourcilière de João Roque qui nécessita lessoins de l’équipe médicale à la fin dudeuxième round. Finalement, la supérioritéd’Alexandre fut confirmée par l’opinion destrois juges qui maintinrent à l’unanimité laceinture en son pouvoir et le titre de plusgrand champion de l’histoire du Shooto.

En plus de João Roque, cinq autrescombattants ont essayé de lui ôter saceinture. Le premier à le défier fut UchuTatsumi, une deuxième victime de laguillotine le 27 août 2000. Puis Pequenoremit la ceinture en jeu le 2 septembre 2001et la guillotine entra de nouveau en jeu, cettefois contre Tetsuo Katsuta. Katsuia Toida fut

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« En 1998, Alexandre futinvité à se battre en Vale Tudo

par la principaleorganisation de poids

légers du monde, le Shooto japonais

et il a, depuis, fait un parcours

unique dans le MMAmondial. »

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le troisième à le défier, le 16 décembre de cettemême année et le premier à résister jusqu’à la fin du

combat, mais il fut battu par une décision unanime.Hiroyuki Abe frappa le tapis suite à un Mata Leão le

14 décembre 2002 et Stephen Palling fut le seul à ne pas perdrele combat pour la ceinture qui termina sur un ex-æquo le 10 août 2003.

Comment tout a commencéQuand il commença à pratiquer la Lutte Libre, découvrant son talent inné pour ce sport, le fils du

garçon de café Pedro Nogueira et de la maîtresse de maison Marilene commença à pratiquer la pêchesous-marine en guise de hobby et comme une manière de payer l’académie de Lutte Libre et de pouvoir

continuer de s’entraîner. « Mon père ne pouvait pas me payer l’académie, alors je pêchais des poulpes, descoquillages, des langoustes et des poissons que je vendais à un restaurant japonais tout près de chez moi »,

se souvient le champion qui, à cette époque, s’entraînait une moyenne de six heures par jour.Très vite, les géants de l’académie commencèrent à frapper le pêcheur maigrichon qui commença à rendre

sporadiquement visite à des académies de Jiu-Jitsu. « À cette époque, la rivalité était grande entre le Jiu-Jitsu etla Lutte Libre, mais comme je n’avais pas beaucoup de choix dans mon académie, je me suis acheté un kimono et

j’ai commencé à aller dans les académies de Jiu-Jitsu tous les mercredi. Un jour, j’allais à celle de Royler, l’autre àcelle de Carlson, le suivant à la Nova União (André Pederneiras), puis à celle de De La Riva et j’ai acquis ainsi del’expérience », se souvient l’actuel champion du Shooto qui ne recevait pas toujours un accueil enthousiaste. « L’entraînement à l’académie de Carlson fut le plus tendu. Il découvrit que je faisais partie de la Lutte Libre et envoyases gens me jeter à la rue », se souvient Alexandre qui reçut un autre accueil à l’académie Gracie. « Royler observa

« Mon père ne pouvait pas me payerl’académie alors je pêchais des poulpes, des coquillages, des langoustes et des

poissons que je vendais à un restaurantjaponais tout près de

chez moi »

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comment je m’entraînais avec certains de ses élèves etaprès l’entraînement, me montra un tas de magazinesjaponais dont Rickson faisait la couverture et m’invita ensuiteà m’entraîner avec eux », nous raconte Pequeno.

La carence de compétitions de Lutte Libre poussaPequeno à mettre à l’épreuve sa technique du kimono auchampionnat d’État de Jiu-Jitsu en 1994. Résultat : il soumit quatre adversaires (trois avec sa redoutableguillotine et un avec une clé de pied) et fut nomméchampion de l’État de Rio de Janeiro.

À l’époque où on ne parlait que de Jiu-Jitsu à Rio deJaneiro, Pequeno démontra que la Lutte Libre étaitégalement très valable et prit sa place au soleil après avoireu l’occasion de s’entraîner dans plusieurs académiescomme la Brazilian Top Team de Rodrigo Minotauro. « Pequeno n’est pas normal pour son poids. En plus d’avoirune très bonne technique, il a la force d’un homme de 85 kg», expliquea l’ex-champion des lourds du Pride dontPequeno fut le camarade d’entraînement pendant un an.

Aujourd’hui, l’élève d’Eugenio Tadeu s’entraîne auShooto Brazil Dojo, une équipe dans laquelle se trouventles talents originaires de Curitiba, Anderson Silva et PeléLandy. « Malgré le fait de vivre à 800 Km d’ici (distanceentre Rio et Curitiba), cet accord fonctionne bien. Je lesaide dans la partie au sol et ils améliorent ma partiedebout. Chaque fois que je vais me battre, je passe 20jours à Curitiba », nous raconte le six fois champion.

Après tant de défense du t itre, Pequeno rêvemaintenant de monter de catégorie. « J’ai entendu direque pour la fin de l’année, le Pride va faire un tournoi avecles huit meilleurs combattants du monde en –70 kg. Ilsm’ont déjà tâté et j’aimerais beaucoup participer », révèlele roi du Shooto, déclarant très clairement qu’il n’a pourl’instant pas l’intention de monter de catégorie au Shooto.« Je ne vais me risque dans la catégorie supérieure que sij’ai une bonne proposition économique », assure lecombattant. D’après ce que tout semble indiquer, le royaume d’Alexandre « le Petit », va encore durerquelques années.

Le géant des ringsDans les numéros:

Taille: 1m66- Poids : 65 kg- Âge : 27 ans- Palmarès : 12 victoires, deux défaites et deux

ex-æquo- Des 12 victoires, 9 furent par soumission, une

par KO et deux par décision unanime- Des neufs soumissions, 7 le furent avec sa

fameuse guillotine- Il n’a jamais été soumis par personne sur un

ring de MMA- Il a gagné six défenses de ceinture poids léger

au Shooto et est le seul au monde à avoirconservé autant de temps la ceinture d’un tournoide MMA

« La carence de compétitions deLutte Libre poussa Pequeno à mettreà l’épreuve sa technique du kimonoau championnat d’État de Jiu-Jitsu

en 1994. Résultat : il soumit quatreadversaires (trois avec sa redoutableguillotine et un avec une clé de pied)et fut nommé champion de l’État de

Rio de Janeiro. »

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Légendes du Vale Tudo

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Les caractéristiques innovatrices et le fait de considérerdu combat comme un tout mobil dans un contexte de

forces sans limites formelles furent, dans les annéessoixante, un saut de géant face aux styles linéaireset extrêmement rigides d’Extrême-Orient.

La révolution conceptuelle fut totale. EdParker entra dans l’histoire avec une croisadequi voulait dépasser les perspectivesconventionnelles sur le combat. Sa transgressionest toujours bien vivante chez ses élèves et marquaclairement une tendance dans les styles martiaux.Ce que nous considérons aujourd’hui comme unequestion de confrontation efficace entre deuxforces prit un grand élan au cours de ces annéesépiques où la Californie fut le berceau duremodelage, de l’avenir.Tout style qui se flatte de l’être essaye

d’extrapoler des conclusions à partir detechniques qui fonctionnent empiriquement. Detout cela, on extrait des principes qui onttendance à se reproduire et dont surgissent

des règles dont l’acceptation favoriserales meil leurs choix pour lecombattant.

Avec cet article, CarlosJodar, élève privilégié dugrand maître Planas enEurope, présente son der-nier DVD où il approfonditprécisément certaines deces réflexions.Le grand maître Planas

est une véritablelégende du Kenpo, un

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Carlos Jódar© A. Tucci

Texte :Photos :

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Kenpo Américain

style dans lequel il a su suivre les voies ouvertespar son maître, Parker, trop tôt disparu, etdévelopper tout l’incroyable potentiel implicite dansles nombreuses voies que sut inspirer et ouvrirParker un jour.Ils ne sont pas nombreux les titans de ces temps

épiques encore actifs, certains sont morts, d’autresse trouvent dans un état de santé qui ne leur permetplus d’enseigner. C’est donc pour nous un plaisir et unhonneur de pouvoir présenter un grand travail, unnouveau DVD qui fera beaucoup réfléchir tous ceux que lecombat intéresse, quel que soit le style, et c’est évidemmentun travail indispensable pour tous ceux qui sont d’une manièreou d’une autre intéressés par le Kenpo, le Kajukenbo, les systèmeshawaiiens, le Karaté de combat ou la self-défense. Un travailbourré d’ idées bril lantes, deperspectives inhabituelles dont lemoins qu’on puisse dire c’estqu’elles feront réfléchir lespassionnés de combat.Un DVD à ne pas manquer et

que nous sommes fiers de vousprésenter dans notre cata-logue, un cataloguedes amis de Budoqui a battu tousles records del’histoire mar-tiale avec 600titres et desgens de cetteextraordinairecatégorie.

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Kenpo Américain

e Kenpo d’Ed Parker est actuellement l’un des systèmesde Kenpo les plus pratiqués sur la planète. Au moment desa création et de son développement par le maître Parker,i l représenta une révolution dans les systèmes de

self-défense, ce qui à son tour engendra denombreuses critiques de la part des systèmesclassiques. Parker était sorti des canonstraditionnels et avait créé un système « impur

», éliminant et apportantce qu’i l croyaitopportun. De cette

manière, il évoluaau point de créerun nouveausystème, avec

une personnalité propre et un haut pourcentage d’innovationpersonnelle. Une grande partie de cette évolution se devait àl’incorporation des théories du mouvement que Parker structura pourappuyer et donner un sens plus scientifique à l’application pratiquedes techniques. Ces théories sont l’épine dorsale du système et ellestendent toutes, de différentes manières, à développer l’efficacité del’élève dans un affrontement. Pour un élève moderne, répéter unetechnique en copiant le maître ne suffit pas, il doit comprendrethéoriquement et scientifiquement pourquoi il fait chaque mouvement,quelle est sa finalité et sur quelle théorie appliquée il se base. Le Kenpo d’Ed Parker se définit comme une « étude du mouvement

basé sur un ensemble de principes et de règles ». On a déjà beaucoupécrit (bien qu’insuffisamment) sur les principeset concepts du Kenpo, mais moins sur ceque nous appelons les règles dumouvement. Nous essayerons donc, danscet article, d’approfondir certaines desrègles du Kenpo les plus utilisées parmiles techniques de self-défense.Le terme de « règles » en lui-même

peut tromper. On a toujours dit que leKenpo était un système l ibre qui

s’adaptait à l’élève et qui nerépondait pas à une manière de

travailler unique, rigide et bienréglée. C’est exact et de fait,tout pratiquant de Kenponon seulement peut,mais doit varier,modifier, reformulerles techniques dup r o g r a m m ec o n s t amme n t ,mais cela toujoursen conservant lesprincipes du

L

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mouvement. Quand nous parlons de règles,nous nous référons à la manière la plus sûrede faire quelque chose dans une situationdéterminée. La règle indique un facteur à tenircompte dans une situation ponctuelle qui serépète constamment dans les situations deself-défense. On la formule généralement detelle sorte que chaque fois qu’on se trouvedans une situation déterminée, on doit faireune certaine chose. Quand nous disons « chaque fois », nous nous référons à 99 %des fois, car on nous enseigne également queparfois ces règles peuvent être rompues pourdifférentes raisons et comment il faut le faire.Il peut arriver que, sans suivre une règle, lesrésultats soient également bons et que latechnique fonctionne, mais nous devonscomprendre que si nous l’avions suivie, nousaurions sûrement eu de plus grandesprobabilités de succès. Prenons l’exempledes principes de puissance. Il peut arriverqu’un coup de poing sans rotation du corpspuisse engendrer un KO à un moment précis,mais ce n’est pas la meilleure manière del’exécuter pour acquérir de la puissance.C’est pour ça que nous ne parlons pas enKenpo de quelque chose de bien ou de mal,mais de quelque chose de bien ou demeilleur. Une fois cette petite introductionfaite, nous allons parler maintenant decertaines des règles les plus uti l isées en Kenpo.

« Quand on utilise la main avant, toujoursposition neutre, et quand on utilise la mainarrière, toujours position de l’arc avant »

Ce sont les règles qu’enseignent les formes1 courte et 1 longue respectivement. C’estune règle élémentaire qui enseigne à l’élève lamécanique corporelle correcte pour utiliserles deux mains. Quand nous utilisons la mainavant pour bloquer ou pour frapper, laposition neutre nous permet d’avoir plus deportée et de conserver notre corps suivant unangle de 45º sans exposer notre ligne centraleà l’adversaire, en plus de nous permettre decharger notre main arrière comme arme derenfort. Quand nous utilisons la main arrière,la position de l’arc avant nous offre troisavantages indispensables : elle nous donne laportée suffisante grâce au fait que l’épaulearrière égalise sa distance avec l’avant ; ellenous donne une puissance de torsion grâce àla rotation de la hanche en plus de la massede renfort ; et elle nous offre un angle derenfort sur la jambe arrière qui nous permetd’absorber de manière stable une partie de laforce qui est engendrée dans le sens contraireen frappant. Et comme exemple detechniques qui utilisent ces règles, nousavons « Delayed Sword » (règle de la mainavant) et « Calming the Storm » (règle de lamain arrière). Exemples d’exceptions à cetterègle : quand nous utilisons la main arrièrepour défendre (deuxième partie de la formelongue), 1) nous utilisons la main arrière surune zone vulnérable (attaque aux yeux dans laforme longue) ou 2) nous utilisons les deuxmains simultanément (forme courte 2).

« Quand on frappe avec le coude enprofondeur, il faut toujours un déplacement »

Cette règle est en relation avec lesprincipes de puissance. Dans une séquencetechnique, on passe habituellement de ladistance moyenne à la distance courte (ou aucontact pénétrant). Ceci indique que,vraisemblablement, le coup qui a précédé lecoup de coude a été un coup avec le brastendu ou un coup de pied. Quand on passe àune attaque qui utilise une arme de courteportée comme le coup de coude, on doitajuster les pieds pour se retrouver à ladistance adéquate. En plus de gagner ladistance nécessaire pour l’attaque, lesdéplacements (shuffle) sont vitaux pourobtenir de la puissance. Le principe depuissance qui correspond à l’axe de laprofondeur est la masse de renfort, il est doncindispensable de réaliser un déplacement despieds pour pouvoir déplacer le corpsconjointement au coup sur le plan horizontalet engendrer ainsi la plus grande efficacitédans le coup de coude. Nous pouvonsgénéralement dire que les déplacements nefont pas partie de la technique et qu’on lesfait toujours quand on en a besoin. Cetterègle est constamment uti l isée dans le programme des techniques comme « Shielding Hammer », « Flashing Wings », « Broken Gift », etc. Comme exception à larègle, signalons par exemple, quand nousfrappons le coude avant avec un pas (« Brushing the Storm »), ce qui conserveraitle principe de puissance et ne changerait quel’ajustement des pieds, ou quand l’adversaireavance vers nous et que nous n’avons pasbesoin de gagner de la distance, la puissance

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venant de la force prêtée (« Glancing Spear »).

« Ne jamais frapper deux fois au même endroit »

Cette règle est en rapport avec le principe d’action et de réaction etavec le concept d’opportunité séquentielle. Ellese base sur la réaction spontanée naturelled’une personne qui est frappée. En sentant ladouleur dans une zone déterminée, lecerveau réagit avec une réaction deprotection dans cette zone qui a été touchéepour qu’elle ne puisse être à nouveaufrappée. Dans le langage courant, nousdisons « nous allons là où ça fait mal ».C’est pour ça que normalement, si nousfrappons quelqu’un au visage, cettepersonne aura tendance à protégerimmédiatement cette zone aprèsavoir été frappée. La même chosese produit, et de manière plusexagérée, pour des zonesvulnérables comme les yeux, lagorge ou les parties génitales. Enoutre, il est possible qu’un objectiffrappé se déplace tellement qu’il nepuisse être à nouveau atteintimmédiatement. C’est pour ça quenous disons que quand nousfrappons une porte ouverte, celle-cise referme, mais une autre s’ouvre àson tour qui deviendra notre objectifsuivant et ainsi successivement toutau long de notre séquence de frappe.Nous retrouvons continuellementcette règle dans des techniquescomme « Thrusting Salute », «Flashing Mace », etc. Nousrencontrons des exceptions à cetterègle générale dans des casparticuliers comme lorsque nouscontrôlons le bras de l’adversaire etqu’il ne peut se protéger (« Mace ofAgression »), dans les composés(« Gathering Clouds ») ou quandnous lui permettons de seprotéger (« Fatal Cross »), ce quinous permet de frapper deuxfois une même zone sansproblème.

« Quand on utilise latorsion comme principe depuissance principale, ondoit toujours faire basepivot »

La règle de la torsionest l ’une des plusimportantes etégalement l ’une desplus oubliées par lesélèves. Comme sonpropre nom l’ indique,elle se réfère à la manière idéale d’engendrer de lapuissance. La torsion est le principe de puissancecorrespondant à l’axe de la largeur et elle est engendrée à partie de laforce de rotation. Pour qu’il existe suffisamment de puissance pourengendrer un coup plus grand, le corps doit toujours se déplacer

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conjointement et simultanément au coup,obéissant au principe d’harmonie directionnelle.Dans le cas de la torsion, en plus de cela, on doitégalement tenir compte d’un autre facteur : labase. Ce que la règle nous indique, c’est qu’on nepeut engendrer une force suffisante si noustournons en l’air. Les deux pieds doivent être parterre avant d’utiliser la torsion comme principe depuissance principale. Dans le cas où on a un pieden l’air (que ce soit parce qu’on a donné un coupde pied ou simplement parce qu’on est en train defaire un pas) il vaut mieux attendre que le pieds’appuie par terre et juste à ce moment-là tournerle corps pour lancer le coup avec torsion. Si noustournons pendant que le pied est encore en l’air,nous n’engenderons pas suff isamment depuissance dans notre mouvement car nousmanquerons d’une base sur laquelle tourner avecforce. De nombreux pratiquants oublient cetterègle, ils pensent qu’ils perdent du temps enretombant et qu’ils éliminent un mouvement entournant dans l ’air et en frappant tout ens’appuyant. C’est une erreur et en Kenpo, nous nesacrifions jamais la puissance quand il s’agit defrapper. De fait, engendrer de la puissance avecprécision est notre priorité maximale, avant lavitesse. Ça ne sert à rien de lancer un coupquelques millièmes de secondes avant si ce coupne sera pas suffisamment efficace. Des exemplesclairs de techniques où de nombreux élèvesoublient d’appliquer cette règle seraient lespremiers mouvements de « Obscured Sword », « Circling Wing » ou « Lone Kimono », entre autres.Nous n’utilisons la torsion autrement que dans le

cas où nous utilisons la force de rotation pourenvoyer des coups de pied (« Rotating Destruction »)ou le cas où la torsion existe, mais où le principe depuissance principale est autre (« Leaping Crane »).

« Ne jamais faire un pas en profondeur avecune garde croisée en sortie »

C’est la règle dit du « Cover Out ». Elle nousindique la manière la plus sûre de nous éloigner del’adversaire après avoir réalisé une technique. LeCover Out (sortie de la garde) du Kenpo est unemanœuvre des pieds très caractéristique dans lesystème d’Ed Parker. Dans la plupart des cas,après avoir réalisé une technique de défense, nousnous éloignons de l’adversaire pour créer unedistance de sécurité entre lui et nous. Cette règlenous présente la manière la plus sûre de créer cettedistance. On suppose qu’au moment de nouséloigner de l’adversaire, celui-ci se trouve encoreprès de nous et, bien que nous l’ayons frappé, nousdevons considérer la possibilité qu’il puisse encorenous attaquer pendant que nous nous éloignons delui. Si je m’éloigne en faisant un pas en profondeurvers l’arrière directement, au moment intermédiaireoù mes pieds sont plus près l’un de l’autre, moncorps se retrouve de face, exposant ma lignecentrale à l’adversaire. C’est très dangereux, carétant encore si près de lui, une contre-attaquepossible de sa part aux zones les plus vulnérablespourrait nous apporter de nombreux problèmesinutiles. Notre premier pas sera donc toujours unegarde croisée frontale, avec le pied avant dans uneposition de twist (Cover Step), ce qui nous permetde nous éloigner de lui en garde, sans exposer mescibles de la ligne centrale. Une fois que noussommes hors de la portée de l’adversaire, nousfaisons le pas en profondeur pour compléter ledouble Cover Out et protéger les 360º tout autour.Cette règle se retrouve dans presque toutes les

techniques du programme, avec trèspeu d’exceptions, comme c’est le casde certaines techniques où nousavons créé suffisamment de distancede sécurité avec le dernier coup que leCover Step est superflu (« ObscureSword »).

« Quand nous croisons notre corpsou celui de l’adversaire, nous devonstoujours emporter quelque chose »

C’est ce qu’on appelle la règle de la Grue.Normalement, elle se réfère à une manière d’insé-rer des mouvements mineurs entre les majeurs uti-lisant l’économie de mouvements. Souvent, aucours d’une séquence technique, nousvoulons frapper un objectif déterminé,mais notre arme n’est pas chargéedu côté approprié, ce qui nous obli-ge à croiser le corps de l’adversai-re pour l’amener du bon côté d’oùenvoyer le coup. Ce que la règlepropose, c’est que, puisque notrem a i nd o i tpasserdevantl ’adver-saire, pro-fitons de cep a r c o u r spour exé-cuter unea t t a q u e ,générale-m e n tmineure, car ce n’estpas l’attaque principale.En emportant quelque chose,nous profitons au maximum dumouvement en faisant continuellement du mal àl’adversaire pour ne pas lui laisser de temps deréaction et passer de manière plus sûre auxcoups postérieurs plus importants qui en finirontavec l’adversaire. Il s’agit de faire le plus de malpossible à chaque mouvement que nous fai-sons, sans mépriser aucun d’eux. Nous uti-lisons cette règle dans un tas de tech-niques comme « Shield and Sword », « Triggered Salute », « Flashing Wings »,entre autres. Comme exepcion à cetterègle, j’aimerais utiliser une autre règlequi est directement en rapport aveccelle-ci : « Ne permettez jamais quequelque chose de mineur vouscoûte la technique ». Autrement dit,la règle principale est souhaitablepour autant que le mouvementinséré ne nous oblige pas à modi-fier le reste de la séquencemajeure postérieure.

« Quand un mouvementinclut une saisie, il fauttoujours veiller à faire lasaisie après avoir fait le pas »

Cette règle se réfère àdes cas très particuliers,mais qui apparaissent trèssouvent dans lestechniques. Souvent nousnous retrouvons dans des

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situations où, avant ou après avoir frappé un adversaire, nous voulons le saisir et le déplacerquelque part, ce qui n’inclut pas seulement saisir un adversaire, mais faire un pas pourpouvoir nous déplacer et le déplacer lui. Dans ces cas-là, on voit habituellement l’élève saisiret faire un pas simultanément, ce qui a priori peut sembler être la manière la plus rapide de lefaire, suivant le principe d’économie des mouvements. Dans de nombreux pas, c’est le cas etil n’y a aucun problème. Mais parfois pas. Souvent, en faisant les deux chosessimultanément, la saisie n’est pas assurée et en faisant le pas, l’élève découvre qu’iln’est pas parvenu à saisir l’adversaire et que sa distance ne lui permet plus de lefaire, il se retrouve donc exposé à des attaques possibles de l’adversaire quin’a été ni annulé ni déséquilibré. Cette règle nous enseigne donc à assurer lasaisie d’abord et à faire le pas immédiatement après pour n’avoir aucunproblème, car bien qu’on puisse souvent bien le faire en même temps, enKenpo, nous n’aimons pas jouer avec les probabilités et laisser les choseshasard. Nous avons des exemples de cette règle dans des techniques comme« Obscure Sword », « Defying the Storm », « Snakes of Wisdom », etc. Danscertains cas, quand le temps d’exposition dont nous disposons est très courtou quand j’ai besoin de faire un pas pour gagner de la distance pour saisir demanière plus stable, nous serions obligés de faire les deux choses à la fois (« Dance of Death »).

« Quand nous sommes entre les bras de l’adversaire, nous annulonstoujours sa taille »

C’est ce qu’on appelle la règle intérieure. Nous considérons êtreentre les bras de l’adversaire quand nous sommes face à lui aprèsavoir défendu son attaque par l’intérieur, ce qui nous place à lamême distance de ses deux bras. Nous situer juste devant lecôté fort de l’adversaire a ses avantages et ses inconvénients.L’avantage le plus important, c’est qu’il nous offre toute saligne centrale, ce qui inclut les meilleurs objectifspossibles pour frapper, depuis les yeux jusqu’auxparties génitales. Mais le plus grand inconvénientde sortir par l’intérieur, c’est que nous nousretrouvons avec une énorme quantité d’armes derenfort de l’adversaire avec lesquelles il peut nousfrapper (tête, bras, coudes, jambes, genoux, etc.).C’est pour ça que se situer entre les bras de l’adversaire estégalement beaucoup plus dangereux pour nous. La règle nous dit que lameilleure chose à faire, si nous nous retrouvons dans cette situation,c’est d’annuler sa taille et ainsi d’annuler immédiatement sespossibilités d’attaque. La manière la plus habituelle de le faire dans leprogramme des techniques, c’est en frappant ses parties génitalesdès que possible, profitant du fait que nous avons sa ligne centraledisponible. Cette règle est suivie dans une grande variété detechniques comme « Delayed Swors », « Hooking Wings », « Checking the Storm », etc. Cette règle, comme toutes lesautres, peut être rompue pour autant qu’on le fasse demanière appropriée, comme dans le cas où nous frapponsdirectement des objectifs vulnérables juste après avoirbloqué (« Five Swords ») ou dans le cas où nouscontrôlons les armes et les dimensions del’adversaires (« Parting Wings »).Ce ne sont que quelques exemples des règles

utilisées dans le Kenpo d’Ed Parker et il enexiste beaucoup plus. Tout comme denombreux principes, concepts et théories dusystème, elles sont universelles et peuvent êtreutilisées par les élèves de n’importe quel autreart martial indistinctement. L’important, c’estde comprendre la logique qu’il y a derrièreelles et de les appliquer de manièreappropriée pour obtenir la plus grandeefficacité dans la self-défense.

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out être vivant, peuimporte qu’il soit grand oupetit, a un instinct violentnaturel. Cet instinct estindépendant de la race oudu lieu d’origine et a à voir

avec le besoin élémentaire de survivre.Mais comment comprendre l’instinctde guerre, les sentiments qui consti-

tuent l’âme de tout grand guerrierde l’histoire et qui ont inspiré dessages et des conquêtes sous lestraits de la violence et de la mort? Quel est ce mystère de l’espritque recherche les pratiquantsdes arts du Koryu ?

Instinct (du latin « instinctu) :1. Tendance naturelle, aptitudeinnée. 2. Force d’origine biolo-gique, propre de l’homme etdes animaux supérieurs, quiagit de manière inconsciente,spontanée, automatique,indépendamment de l’ap-prentissage. 3. Espèce d’in-telligence rudimentaire quidirige les êtres vivantsdans leurs actions, enrébellion contre leur

volonté et dans l’intérêt deleur conservation L’instinct

devient intelligence instinctive,on agit sans raisonner ; avec l’in-

telligence, on raisonne avant d’agir. Chezl’homme, on confond fréquemment les idées instinc-

tives et les idées intuitives.Les instincts sont des pressions qui dirigent un organis-

me vers certaines fins particulières. Quand Freud utilise ceterme, il ne se réfère pas aux modèles complexes de com-portement hérités des animaux inférieurs, mais à leurs équi-valents humains. De tels instincts sont « la cause suprêmede toute activité » (1940). Freud reconnaissait les aspectsphysiques des instincts comme des besoins, alors qu’ilappelait désirs leurs aspects mentaux. Les instincts sont lesforces de propulsion qui incitent l’individu à l’action.

Tout instinct possède quatre éléments : une source, unefinalité, une pression et un objectif. La source, c’est l’émer-gence d’un besoin pouvant impliquer une partie du corpsou tout le corps. La finalité, c’est réduire ce besoin jusqu’à

ce qu’aucune action ne soit plus nécessaire, c’est donner àl’organisme la satisfaction qu’il souhaite en ce moment. Lapression, c’est la quantité d’énergie ou de force qui est utiliséepour satisfaire l’instinct, elle est déterminée par l’intensité etl’urgence du besoin sous-jacent. L’objet de l’instinct peutêtre n’importe quelle chose, action ou expression qui per-mette la satisfaction de la finalité originale.

D’après Sigmund Freud, le conscient n’est qu’une petitepartie de la pensée, incluant tout ce que nous connaissons àun moment donné. L’intérêt de Freud était bien plus grand

pour ce qui concerne les champs de la conscience moinsexposés et explorés et qu’il appela Préconscient et Inconscient.

Inconscient

La prémisse initiale de Freud était qu’il y avait des connexionsentre tous les événements mentaux et quand une pensée ou unsentiment semblait n’avoir pas de relation avec les pensées etles sentiments qui le précédaient, c’était parce que lesconnexions se trouvaient dans l’inconscient. Une fois qu’ondécouvrait ces chaînons, la discontinuité apparente était réso-lue. « Nous appelons cela processus psychique inconscient,dont nous devons obligatoirement supposer l’existence en raison de ses effets, mais dont nous ne savons rien » (1933)

Dans l’inconscient se trouvent des éléments instinctifs nonaccessibles à la conscience. Il y a également un matériel qui aété exclu de la conscience, censuré et réprimé. Ce matérieln’est pas oublié, ni perdu, mais il n’est pas permis de s’en souvenir. La pensée ou la mémoire affectent également la conscience, mais seulement indirectement.

L’inconscient à son tour n’est pas apathique et inerte, il y aune vivacité et une immédiateté dans son matériel. Des mémoi-res très anciennes, une fois libérées à la conscience, peuventmontrer qu’elles n’ont rien perdu de leur force émotionnelle. « Nous apprenons par l’expérience que les processus mentauxinconscients sont en eux-mêmes atemporels. Cela veut dire enpremier lieu qu’ils ne sont pas ordonnés temporellement, que letemps ne les altère absolument pas et que l’idée du temps nepeut leur être appliquée » (1920).

Cela étant, pour Freud, la plus grande partie de la conscien-ce est inconsciente. C’est là que se trouvent les principaux éléments déterminants de la personnalité, les sources de l’énergie psychique, les impulsions et les instincts.

PréconscientPour parler correctement, le préconscient à son tour est une

partie de l’inconscient, une partie qui peut facilement devenirconsciente. Les portions de mémoire qui nous sont facilementaccessibles font partie du préconscient. Celles-ci peuventinclure des souvenirs d’hier, le deuxième nom, la rue danslaquelle nous vivons, certaines dates ou éphémérides, nos aliments préférés, l’odeur de certains parfums et une gran-de quantité d’autres expériences passées. Le préconscient estcomme un vaste secteur où nous avons les souvenirs nécessai-res à la conscience pour exercer ses fonctions.

De même, la volonté est le point central à partir duquel l’action significative peut avoir lieu. « Des actes volontaires sontconsidérés comme tels seulement s’ils ne peuvent être réaliséssans attention. Une idée différenciée de ce qu’ils sont et unefinalité délibérée de la part de la pensée doivent précéder leurexécution ». On a défini la volonté comme une combinaison del’attention (conscience qui focalise) et de l’effort (dépassementd’inhibitions, paresse ou distraction).

Suivant cette manière de penser, une idée produit inévitable-ment une action, à moins qu’une autre idée n’entre en conflitavec la première.

La volonté est le processus qui maintient un choix entre deuxalternatives le temps suffisant pour permettre que l’action aitlieu. « En résumé, la réalisation essentielle de la volonté quandelle est volontaire au maximum, c’est de comprendre un objec-tif difficile et de le maintenir fermement en pensée ».

Nous connaissons tous de grands récits d’hommes, au coursde l’histoire, dont le courage dans la bataille modifia les

L’essence du Jutsu et l’instinct de guerreau cours du temps

« Les animaux se battent, mais ils ne font pas la guerre. Seul l’homme, unique parmi les primates, pratique à grande escale cette destruction délibérée et

enthousiaste de ses semblables. »Hans Magnus Enzensberger

T

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Tradition Martiale

innombrables possibilités que la réalitéactuelle pourrait avoir eu. Pour Alberto Tor-res, cependant, ce n’est pas un instinct guer-rier qui a poussé les populations au combat,mais le commandement des nécessités. « L’homme, poursuivi par les déluges, par lamuraille envahissante des glaciers, par lemanque d’eau, par les tremblements deterre, hérita, de cette vie errante et imprévisi-ble, un apprentissage de la terreur et de lapeur, une âme inquiète, le besoin d’ouvrir deschemins vers des endroits plus sûrs et plusaccueillants. C’est là que naquit dans sonesprit l’indifférence pour la vie et les intérêtsdes autres. Était-ce l’instinct qui le guidait ?Oui, mais ce n’était pas l’instinct qui le lançaitsur la population pacifique qu’il trouvait parhasard sur son chemin, c’était la souffrance,le désespoir de trouver un endroit où soula-ger sa peine. »

En même temps, surgit également le pre-mier chef, qu’on identifia comme le premierguerrier. À partir de là, ces coutumes seseraient conservées par tradition, par habi-tude, avec l’aide d’idées conventionnellesqui bénéficiaient aux dirigeants de la socié-té, les seigneurs de la guerre.

Torres continue: « L’histoire que nousconnaissons n’est pas l’histoire des socié-tés humaines, la société ne fait pas l’histoi-re car elle ne se fait pas elle-même. Dans cecourant d’événements qu’enregistre etraconte l’histoire, on ne voit que des conducteurs de multitudes et des noblesqui se battent par ambition, profitant de lafaim des uns et répandant la famine partout.À part d’héroïques et de rapides révoltes,

le peuple, autrement dit plus des troisquarts de l’humanité, n’essayait même pasde penser au fait qu’il avait le droit de nepas mourir. »

La société n’est pas réelle, c’est un idéal.Plié sous la charge des besoins permanents,l’homme ne pouvait pas connaître son êtreréel, ni faire partie de la société réelle.

C’est ainsi que, dans de nombreuses cul-tures, la guerre fut glorifiée et devenir l’unde ses disciples fut considéré comme l’unedes valeurs sociales les plus cotisées, dic-tant des normes de comportement et défi-nissant le statut d’une famille pendant desgénérations. Il en fut ainsi à Spartes, pourles samouraïs japonais, les Vikings et d’innombrables personnages célèbres quiconfigurèrent l’histoire. Les hommes célèb-res qui naquirent pour la guerre démontrè-rent non seulement une grande aptitude aucombat mais aussi une très grande habiletéstratégique. Prenons les Vikings commeexemple.

Les Vikings sont devenus célèbres pourêtre des guerriers et des aventuriers coura-geux et ambitieux. Jusqu’à la fin du VIIIesiècle, la Scandinavie était une région prati-quement ignorée par l’Europe. Soudain, en780, les Vikings sortirent de la Norvège, duDanemark et de la Suède et commencèrentà attaquer l’Europe chrétienne, détruisant

des villes et des champs. « De la furie desNordiques, libérez-nous, Seigneur ! », était,à ce qu’on dit, la prière des moines saxonsquand les Vikings païens envahissaientleurs monastères tranquilles.

L’armée viking était constituée de guer-riers professionnels : ils s’entraînaient pourdes combats féroces et étaient équipés d’épées, de boucliers, de haches et d’arcs.C’étaient en outre d’illustres navigateurss’aventurant en haute mer avec de solidesnavires. Quand ils arrivaient à terre, ilspillaient immédiatement les villages pourobtenir des chevaux, du bétail et des céréa-les. Nous devons considérer que probable-ment ce qui inspirait le plus ces guerriersnordiques c’étaient en réalité les aspectsculturels et religieux. Les dieux vikingsétaient violents et impies. Odin, le dieu de laguerre, commandait dans le Valaskjálf, lasalle des élus. Il chevauchait dans les cieuxun cheval à huit jambes accompagné deloups. Les guerriers qui mourraient coura-geusement dans la bataille étaient conduitsau Valaskjálf par les Valkyries (vierges guer-rières). Dans ce ciel viking, ces guerrierscombattaient le jour et fêtaient leursbatailles la nuit. Odin était également le dieude la sagesse et le père de l’écriture et de lapoésie. De nombreux poèmes épiques mettent en évidence l’habileté de ces guer-riers au combat et glorifient les bains desang laissés par leur dextérité violente dansla bataille.

Laissant de côté une culture spécifique etdirigeant notre attention vers l’homme enlui-même, nous pourrions nous demanderd’où et comment a surgi l’instinct violent etagressif.

Généralement, au cours d’une relationagressive avec une autre personne, le cer-veau (axe hypothalamus-hypophyse) envoie

un signal aux glandes surrénales, provoquant la libération d’adrénaline dansle courrant sanguin, telle qu’elle se produitdans la réaction d’alarme du syndromegénéral d’adaptation. Il y a rapidement uneaugmentation de l’excitation physiologiqueet du niveau de vigilance de l’organisme.Simultanément, provenant également dessurrénales, le niveau de cortisone dans lesang augmente, démontrant clairement l’interaction entre les stimulus externes et laphysiologie interne.

Le terme « agression » a tellement deconnotations qu’en réalité, sa significations’est perdue et s’est diluée. Bien qu’ilconvienne de concevoir la violence et l’agression comme des processus de com-portement, parce que comme il ne s’agitpas de concepts simples et unitaires, ilspourraient être définies comme tels, il estdifficile de les analyser séparément des aut-res formes de comportement motivé. Bienqu’il y ait d’innombrables exceptions, latendance à l’agression et la tendance à laviolence peuvent être conçues comme destraits de la personnalité, comme des répon-ses apprises dans le contexte, comme desréflexes stéréotypés de certains types depersonnes ou encore comme des manifes-tations psychopathologiques. Il est impos-sible de considérer l’agression chez l’êtrehumain comme un événement en lui-même,séparé des circonstances et des contingen-ces. Premièrement, nous devons considérerl’agression à partir de l’agent agresseur,ensuite, à partir de l’agent agressé et finale-ment, à partir d’un observateur ou d’untiers. Nous ne serons alors pas surpris detrouver trois représentations différentesd’un même événement.

La violence à son tour suggère l’idéed’action, d’attitude dirigée spécifiquementvers des objectifs asservissants et ce rai-sonnement est présent aujourd’hui encoredans les arts traditionnels du Koryu. Il estcependant possible de convoquer la violen-ce sans agression ou l’agression sans vio-lence. Comme exemple classique dans lemilieu martial, nous avons les arts qui des-cendent du Jutsu et qui se caractérisent parle « Do ». Conventionnellement, on attendd’un combattant ou d’un pratiquant unebonne dose de violence, mais sans inten-tion de blesser l’adversaire. Il doit vaincre,mais sans blesser son adversaire. Dans lessports, comme dans le mauvais football parexemple, nous pouvons avoir une agressiondissimulée dans des actions habiles, sansviolence expresse. Un joueur qui tire unefaute peut, intentionnellement, frapper unadversaire au visage et comme ça fait par-tie des règles du jeu, ce n’est pas considé-ré comme un acte violent, même si c’estintentionnellement un acte agressif.

La violence présente une escalade trèssupérieure à l’augmentation de la popula-tion et aux progrès, disons, civiques de lasociété.

« Tout être vivant,peu importe qu’il

soit grand ou petit,a un instinct

violent naturel. Cet instinct

est indépendant de la race ou

du lieu d’origine et a à voir

avec le besoinélémentaire

de survivre. »

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Généralement, le contexte dans l’espacesocioculturel auquel appartient l’individupeut favoriser le développement de certainstraits particuliers dans la manière d’entreren relation avec le monde. Les stimuli, lesdemandes, les opportunités d’entraînement,les normes de vie commune, enfin, tout lepatrimoine offert à la personne à travers lesystème socioculturel et environnementalpourra déterminer la manière d’être de lapersonne. C’est sur des potentialitésconstituées que le contexte développerason action moulante de la personnalité,autrement dit le contexte pourra altérer lecours du développement général etconférer une manière d’être déterminée àl’individu.

Dans les années 60 et 70, il y eut un débatsur la psychologie de la guerre, centré sur lanotion d’instinct agressif, propre à toutel’humanité en particulier au sexe masculin.

Bien qu’il soit correct d’affirmer l’existen-ce d’impulsions agressives ou de furieagressive, il faut qualifier les différentsmoyens de défense et de lutte. Le combatau corps à corps, de fait, renforce et mêmeexige un instinct agressif du fait du besoinde l’explosion musculaire. Nous en venonsallors au sujet principal de la comparaisonentre l’instinct de guerre ancien et moderne.Dans le combat au corps à corps, le guer-rier a besoin de réunir une série de facteursqui permettent sa victoire. L’instinct de sur-vie animal associé à l’agressivité imposéeculturellement formait une personnalitémoulée pour la bataille ou pour la lutte. Tou-tes les hormones entreraient ainsi en actionpour le conflit direct. Le courage serait l’extériorisation d’une intention agressivemise en pratique et dont le résultat, indé-pendamment de la victoire ou de la défaite,serait considéré comme un grand trait denoblesse du caractère humain.

Cependant, dans les cas d’action à dis-tance, à travers l’utilisation des armes delongue portée, l’émotion devient un dés-avantage. La froideur et l’habileté à mainte-nir l’ennemi dans la mire prévaut. On perden grande partie la noblesse du combat eton ne met plus tant l’accent sur le courage.La technologie apporta ainsi une nouvellemanière ou une variation dans la personna-lité idéale pour la guerre du fait des progrèsde l’armement au cours des XVe et XVIe

siècles. De la « férocité agressive », onpassa au « dédain passif ».

Le combat en lui-même n’est que l’un deséléments de ce que nous appelons la guer-re. Il ne s’agit pas de violence domestiqueni de conflits de rue mineurs, les guerres engénéral ne commencent pas avec les

conflits ni ne terminent avec eux. La majori-té des guerres consistent en la préparationpour la bataille, l’organisation des provi-sions, le transport et des activités qui, diffi-cilement, pourraient être énumérées parquelqu’un qui n’est pas un spécialiste dusujet. Dans la guerre, il y a un instinct plau-sible qui pousse l’homme à sortir dechez lui et à s’entraîner exhaustive-ment pour sa formation. C’est ce queClinton B. Rocem et Bernarda L.Fontana décrivent comme « ungrand pas de ce qui serait unetendance biologiquement innéepour aller d’une agressivitéindividuelle à une agressivitéritualisée et sanctionnéesocialement comme l’estun groupe de guerre insti-tutionnalisé. »

En d’autres mots, laguerre serait une acti-vité complexe et col-lective, provenantd’une affinité édifiéedans les coulissesde la psyché indi-viduelle. L’instinctne fabrique ni netransforme desarmes enmanufactures.La guerre faittout simple-ment partied’un type derituel sanglant del’humanité.

Ainsi, bien que nous puissionsdire que de nombreux guerriers sonten activité dans le monde, l’âme duguerrier ancien pourrait être très présent oupeu présent dans les conflits actuels. Bienque préservée par les arts du Koryu et quel’essence et le sens de sa pratique se retro-uvent dans les institutions les plus conser-vatrices, on ne peut l’observer au quotidienou l’admirer dans les combats actuels.

Il nous semble que les valeurs qui consti-tuaient l’essence du Jutsu dans toutes lescivilisations qui se basaient sur la guerrefurent remplacées par un caractère froid etdistant, alimenté par des mercenaires moder-nes dans un système de haute technologie.Malgré cela, la pensée de l’esprit du Jutsu seconserve dans les très belles pratiques detous les lignages guerriers traditionnelsanciens et survit à travers tous les hommesqui voient dans la noblesse martiale un devoirde transmettre l’héritage laissé par ceux quivécurent ou moururent pour le combat.

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a soirée ne pouvait mieuxcommencer ! Alors que les maîtreset les invités prenaient un verre devin espagnol, on décernait le prixdu Festival du Cinéma d’Aventureet d’Action de Valencia. Le public

avait désigné par son vote le film gagnant : « Little Big Soldier ». La nouvelle arrivacomme un éclair. Nos invités avaient gagné la« palme d’or » du festival !Le groupe avait abandonné le théâtre où

avait eu lieu l’événement et se dirigeait vers leHall of Fame. Notre directeur, Alfredo Tucci,sortit pour les recevoir. Jackie Chan n’avait paspu venir. Nous avions attendu un miraclejusqu’au dernier moment, mais ce ne fut paspossible. Il envoya cependant un groupe deneuf personnes : acteurs, actrices, producteurs,réalisateur… et trois de ses meilleurs élèves etcascadeurs, tous des experts martiaux, biensûr ! Ils reçurent en son nom le prix spécial quel’ISMA et le Budo International Council luiremirent pour son travail humanitaire et dediffusion des arts martiaux.

Après les photos de rigueur, comme àchaque fois, on écouta debout l’hymnenational espagnol. Puis nous avons puassister aux démonstrations, y compris cellequi fut offerte hors programme par les propresélèves de Jackie qui, il faut le dire, étaientcomme des poissons dans l’eau.Au cours de la soirée, les prix furent remis

dans l’ambiance de fraternité et de respectqui caractérise cet événement. Beaucoup denouveaux visages, d’autres classiques déjà,des grands maîtres, des élèves et leurscompagnes et compagnons jouirent de lasoirée et du bal qui suivit.La veille avait eu lieu la classique rencontre

des « Polices du monde », avec des exposésintéressants et la présence de policiers etd’experts de différents corps de police et dedifférentes nationalités : Russie, Argentine,Brésil, Garde civile, Rtxantxa, Police deMonaco, Police nationale, Garde nationalerépublicaine portugaise, etc. Cette mêmeaprès-midi, eut également lieu l’importanterencontre des Chevaliers du Cercle des Arts

Martiaux, avec de nouveaux membres, ycompris, « ad honorem », le propre JackieChan qui fut accepté et reçu de bon gré parses élèves.Le matin de ce même samedi 23 eut lieu le

séminaire multidisciplinaire caractéristique duHall of Fame, cette fois avec des coursmagistraux de Tony Montana (MTS), DavidArama (Kapap), J. Negreira (American Kenpo)et Nicolai Smirnov (Russian Self Defense).L’assistance respectueuse et amicale denombreux maîtres et grands maîtres fut un exemple d’élégance et d’espritchevaleresque. Les jours suivants, en plus de l’excursion

au château de Sagunto et d’une véritablepaella sur feu de bois, les maîtres et lesinvités eurent l’occasion d’échanger leursconnaissances et surtout de profiter d’uneambiance unique, du merveilleux climat et del’hospitalité de la ville de Valencia qui, commetoujours, participa, conjointement à cemagazine, en tant que sponsor principal decet événement.

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Comité directeur : Grands Maîtres SANTIAGOSANCHIS, SIFU VINCENT LYN, SIFU PAOLOCANGELOSI, ALFREDO TUCCI, RICHARDREPSHER, GEORGE BIERMAN, NIKOLAISMIRNOV. Conseil consultatif : Grands MaîtresLARRY TATUM, JOHN PELLEGRINI, SRI DINESH,INDALECIO SOCORRO, JORGE DOMINGUEZ,RUI RIBEIRO, DAVID ARAMA. Platinum LifeAchievement Award : SOKE JOSEPHWILLIAMS. Gold Life Achievement Award :CRISTINA RIBEIRO.Chevaliers du cercle du Hall of Fame :

SANTIAGO G. SANCHIS, ALFREDO TUCCI,VINCENT LYN, LUIS A. SEBASTIAN, ANGELBOCANEGRA, JUAN DIAZ, GEORGE BIERMAN,PAOLO CANGELOSI, JOSE L. ISIDRO,INDALECIO SOCORRO, GRACIANO GALVANI,GIOVANNI PROIETTI, ROBERTO GIRLANDA,ROBERTO CHIARAMONTE, RAFAEL CARRIET,ANTONIO MONTANA, RUI RIBEIRO, JORDANAUGUSTO.Nouveaux chevaliers : JACKIE CHAN, PAULO

PERDIGAO, JESUS M. PLATON, RICARDOGRESS, JOSE DEFEZ, JOSE LAMEIRO,FRANCISCO MARTORAN, DAVID ARAMA,HECTOR FUENTES, NIKOLAI SMIRNOV.Grands maîtres internationaux de l’année :

ANDREAS HOFFMANN, RUI RIBEIRO.Fondateur de style : SOKE EVAN PANTAZI.Homme et femme martiaux de l’année :

JUAN JOSE NEGREIRA et MIRTA CARINASALVO. Prix d’argent pour une vie dans les artsmartiaux : MONTASER A. NUWAR. Maîtreinternational de l’année : YANIS VILELLA,GRACHEV IGOR. Maître de l’année : CARLOSDARIO. Maître de Mugendo : FCO. JAVIERPIERNAS. Révélation de Mugendo : SAMUELBERGILLOS, éducateur de Mugendo. Scrimia,maîtres de l’année : ROBERTO GIRLANDA,GIOVANNI PROIETTI, ROBERTO CHIARAMONTE.Maîtres et instructeurs de l’année : VLADIMIRKOVALEV, LIVIU CLAUDIU, DANILA DAVIDDOMINGO, RONCAL, MARK GRIDLEY, HECTORRODRIGUEZ, CINTHYA RODRIGUEZ. Excellencedans un nouveau style : MASTER TONIMONTANA en MTS. Sifu JKD de l’année : JUANJOSE ZAMUDIO. Femme Sifu de Kung-Fu del’année : MARIA GROTHE. Instructeurs del’année : IBAN MIRANDA, IVAN YUSTE,FRANCESCO SANNA, CHRIS BLACKWELL. Prixspécial pour sa contribution unique au mondedes arts martiaux avec plus de 5000 articles :SHIDOSHI JORDAN AUGUSTO DE OLIVEIRA,BUGEI. Excellence en contribution militaire etpolicière. Instructeur policier international del’année : JUAN JOSE NEGREIRA. Instructricepolicière de l’année : MIRTA CARINA SALVO,officier de la police argentine. Instructeurspoliciers de l’année : ERIC DEVEAU, SERGIOBRUNO COELHO, OTAVIO LUZ. Maître

instructeur de self-défense de l’année :CLAUDE POUGET, police de Monaco. Prix poursa contribution aux arts martiaux : maîtreMARIO RAMA. Acteurs, actrices et équipe dedoublage du film vainqueur du festival ducinéma d’action et d’aventure de Valencia, « Little Big Soldier » : JACKIE CHAN, LIN PENG,STEVE YOO, CINDY ZHANG, WANG HAIXIANG,RAMY CHOI, SUN YUANNONG, ZHANGHAIHONG, ZHANG JIAWEI, YAN ZILING.Ambassadeur du Hall of Fame : JUAN DIAZ.Consuls du Hall of Fame : YANIS VILELLA,JOHN PELLEGRINI, RICARDO GRESS, TONIMONTANA. Prix d’excellence : ADELASANCHIS, MARIA SANTOME, CARMENPALENCIA, TAMMY LYNN, MAURO DE FREIRAS,RAFAEL CARRIET, CARLOS PASCUAL, DAVIDARMENDARIZ, VINCENT LYN, JOSÉ LUISISIDRO, AGUSTIN MANZANO, DAVID RIVAS,CESAR CARBALLO, FERNANDO ARENILLAS,MAIRIE DE VALENCIA, MOSTRA DE CINE,MAGAZINE BUDO INTERNATIONAL, HOTELABBA ACTEÓN. Nos remerciements les plussincères au conseiller des sports, MonsieurCristobal Grau. Prochain Hall of Fame : les 21, 22 et 23

octobre 2011. I.S.M.A. International School ofMartial Arts.

Émail: [email protected] et www.halloffamemartialarts.com

Liste des lauréats de l’année 2010

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Budo International : Pourquoiavez-vous décidé d’aller vivre auxÉtats-Unis ?Carina Damm : J’y suis allé pour les

opportunités que les États-Unis offrentet que nous n’avons pas au Brésil. Çam’a toujours beaucoup plus et depuismon combat en Arizona, j’ai pris unavion et je suis venue directement enFloride. Ici, mon travail est plus appré-cié. Mais dès que je pourrai, je retour-nerai au Brésil car ma famille et mesamis s’y trouvent. Ici, je m’entraîne àl’ATT et c’est très bien. Je m’entraînetous les jours et très professionnelle-ment. Mon frère me manque égalementà mes côtés pour m’orienter, mais dèsqu’il le pourra, il viendra par ici.

B.I. : Comment votre frère etvous êtes devenus combattants ?

C.D. : Et bien, dèsl’enfance, on nous aconsidéré comme deslutteurs dans la famille età l’école (rires). Quandj’avais 15 ans, je suisallée voir un championnatde Jiu-Jitsu et j’ai eu lecoup de foudre pour l’artsouple. Très vite, j ’aicommencé à m’entraîneret je n’ai jamais cessé dele faire. Mon frère a

également commencé à pratiquer le Jiu-Jitsuune semaine après moi. J’ai décidé de prendrele Jiu-Jitsu au sérieux quand Rodrigo estdevenu champion du monde, en 2002 si je neme trompe. Cela m’a incroyablement motivée.Peu après avoir découvert le Jiu-Jitsu, j’aiassisté à une roda de Capoeira du maîtreCapixaba. Ce fut le coup de foudre pour laCapoeira, comme si je l’avais déjà pratiquéedans d’autres vies et je l’aime tant que je nepeux entendre jouer du berimbau sans en avoirla chair de poule et courir vers la roda. C’estinexplicable !

B.I. : Mais votre père ou votre mèreavaient-ils quelque chose à voir avec lescombats ?C.D. : Non, mes parents n’ont jamais rien eu

à voir avec ce monde-là, c’était un truc à moi età mon frère. Ce fut comme un engouement dèsle premier coup d’œil !

B.I. : Pourquoi n’êtes-vous pas devenuemannequin professionnelle ?C.D. : (rires) Quand j’étais plus jeune, j’ai fait

quelques travaux comme mannequin et mêmequelques défilés pour des marques qui m’ontsponsorisées et ce type de choses. Mais lacarrière de mannequin ne m’a jamais beaucoupintéressée. À part ça, je n’ai pas non plus lataille qu’il faut pour être mannequin (rires).Depuis toute petite, j’ai aimé les arts martiauxet avant même de pratiquer, mon frère et moijouions à nous battre à la maison.

B.I. : Comment vivez-vous le fait d’être jolie,sensuelle et courageuse ? Une chosen’interfère pas avec l’autre ? Est-ce une aide ?C.D. : Être sensuelle est quelque chose qu’on

ne peut expliquer et encore moins comment unircombat et sensualité. Ce que je peux vous dire,c’est que je suis comme ça, j’adore me battre,faire de la compétition, m’entraîner, faire uncombat, mais quand je retourne dans lesvestiaires, je me donne une bonne douche et jeprends soin de moi. J’ai dans mon sac à dos unarsenal de produits de beauté. Cela fait partiede moi, j’ai grandi en voyant ma mère et messœurs prendre soin d’elles et avec elles, j’aiappris à toujours le faire. Je ne veux pas êtredécoiffée ou mal vêtue simplement que parceque je suis une combattante. Ça n’a rien à voir.Je suis une lutteuse, oui, mais je ne cesseraipas pour autant d’être une femme. Je crois quemon style m’aide dans ma profession, car jereçois toujours des éloges (rires).

Avec l’éclosion du MMA féminindans le monde, beaucoup decombattantes sont apparuesdans ce type de spectacle.Mêlant la technique, la force etla séduction, les femmes sont entrain de conquérir leur propreespace avec compétence. À latête de ce groupe de beautéscourageuses se trouve laBrésilienne Carina Damm. Connuecomme la Barbie des rings,Carina possède aujourd’hui à sonpalmarès 15 victoires et à peinequatre défaites et attendimpatiemment le moment oùl’UFC s’ouvrira à la catégorieféminine. Nous allons aujourd’huimieux connaître cette bel leguerrière.

Le charme d’une femme courageuse

Marcelo Alonso & Gleidson VengaGerusa Falcão & Vinicius.

Texte :Photos :

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Interview

B.I. : Quel fut le combat le plus difficile de votrecarrière ?C.D. : Ce fut sûrement le combat contre Jessica

Aguila, au Canada (Bodog Fight). Ce fut très technique,Jessica est une excellente lutteuse et était très bienpréparée pour le combat, mais grâce à Dieu, je suisparvenue à la surpasser et à gagner.

B.I. : Comment avez-vous vécu votre dernièredéfaite au Strikeforce ?C.D. : Je ne vais jamais me contenter d’une défaite,

cela n’entrera jamais dans ma tête, mais je sais ce quis’est passé et j’ai besoin de m’améliorer. J’ai faitplusieurs erreurs et j’ai beau m’être entraînée, quand lapartie psychologique ne va pas bien, cela finit paraffecter d’une certaine manière le combattant. Enfin,maintenant je m’entraîne encore plus fort ! Je veux mesurpasser et je sais que je serai très vite prête pour unebataille de plus. Je ne renoncerai jamais !

B.I. : Vous rêvez du jour où l’IFC ouvrira unecatégorie féminine et où vous vous y battrez ?Comment l’imaginez-vous ?C.D. : Mon grand rêve, ce serait ça, me battre à

l’UFC. Je ne comprends pas pourquoi le combatféminin ne fait pas partie de ce spectacle. Se battre àl’UFC n’apporterait que des avantages. La lutteféminine aux États-Unis est très bien vue par la société.Ce serait un spectacle la participation des femmes àcet événement. Si Dana White aime avoir autantd’audience, il devrait m’engager pour me battre. Je suissûre que l’événement aurait de l’agressivité tout enétant délicat en même temps. Mais je crois que ça finirapar devenir réalité…

ProfilNom : Carina DammÂge : 30 ansSigne : VerseauNé dans l’État d’Espiritu SantoTaille : 1m63Poids : 59 kgContour de poitrine : 91 cmHanche : 95 cmTaille : 68 cmNourriture préférée : PizzaHobby : Danser et plageVoyage rêvé : HawaiiPartie du corps qui lui plaît le plus :YeuxPoint saillant de sa personnalité : Sensde l’humourQualité qu’elle apprécie chez unhomme : L’intelligence et la bonnehumeurÉquipe préférée : FlamengoCélibataire, mariée, fiancée ?:CélibataireProjet de vie : Se battre au MMA etacheter une hacienda

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omme nous l’avons commenté antérieurement, il estimpossible aujourd’hui de connaître avec exactitudel’origine des arts martiaux chinois. Des informationsfragmentaires qui ont pour base des traditions littéraires etartistiques précoces en Chine laissent entrevoir l’existenced’un art martial hautement développé déjà au cours de la

dynastie des Chou (1066 av. J.-C. à 406 apr. J.-C.). Au cours desdynasties Jin (265-439 apr. J.-C.) et des dynasties du Sud et du Nord(420-581 apr. J.-C.), les arts martiaux furent fortement influencés par lebouddhisme et le taoïsme. Ge Hong, taoïste célèbre, intégra des exercicesdu Qi Gong (respiration et énergie) des arts martiaux chinois et en fit unélément important de la médecine traditionnelle chinoise (MTC). Certainsexperts reconnaissent que l’origine de ceux-ci remonte à quelques milliersd’années. Mais pour certains aspects, on parle également de quelque5000 ans. On raconte que c’est alors que se constitua la base de notreart, dans les combats des populations pour l’eau, de meilleurs endroitspour les maisons, etc. Un personnage important en ce qui concerne lesarts du légendaire monastère de Shaolin est Ta Mo (qu’on écrit égalementDa Mo), plus connu comme Bodhidharma.

Le fondateur du Kung-Fu de Shaolin, Ta MoToutes les sources historiques sont cependant d’accord pour dire que

le véritable commencement du Shaolin Kung-Fu eut lieu avec l’arrivée deTa Mo (Bodhidharma) au monastère de Shaolin du nord dans la provincede Honan au cours de la période qui va de 506 à 556 apr. J.C.L’origine de Ta Mo resta pendant longtemps ignorée, mais aujourd’hui,

il semble vérifié qu’il était le troisième fils du riche radjah Sugandha del’Inde du Sud. Pour éviter les confusions, nous devons expliquer ici queBodhidharma, Ta Mo et Daruma sont la même personne avec le nom ensanscrit, chinois et japonais. On raconte que son nom était Ta Mo etqu’il devint ensuite Sardilli Boddidoro, un pseudonyme qui surgit à unâge mûr et qui veut dire « illuminé par l’enseignement ».Ta Mo grandit dans le palais de son père où il étudia les arts

martiaux traditionnels de l’Inde (entre autres le combat au corps àcorps), les soutras bouddhiste et faisait preuve de multiplesaptitudes. Ta Mo aimait le sport et passait beaucoup de temps àfaire des exercices physiques, mais très jeune, il s’intéressa à lathéosophie (*). Il voulut participer à la Sainte Vérité de Bouddhaet devint un adepte enthousiaste du Dhyana, qui signifie « profond examen de la conscience » (en chinois, Chan ; enjaponais Zen ; à ne pas confondre avec le bouddhisme Chanqu’il fondra lui-même plus tard). Mais il ne voulait pas être unascète, car il était très ouvert au monde qui l’entourait. Ta Morêvait de faire connaître la lumière de la doctrine bouddhisteau monde. Quand i l apprit par deux moines chinois,camarades d’études, que la « véritable foi » était persécutéedans leur pays, il décida de se rendre personnellement enChine pour améliorer cette situation. On raconte que Ta Mose prépara pendant des années pour ce voyage.De fait, en Chine, la période la plus difficile pour le

bouddhisme était déjà passée. Il y avait de nombreuxmonastères et de nombreux temples dont l’existenceétait assurée, bien que certains seigneurs féodauxn’aimassent pas permettre de diffuser la religion. Celase devait principalement aux affrontements quisurgissaient entre les défenseurs du bouddhisme etceux du confucianisme.Une fois en Chine, Wei, le premier gouvernant qu’il

rencontra au nord, lui donna la bienvenue. Wei voulaitsavoir ce que Ta Mo pensait de son pays où descentaines de moines étaient chargés de copier les saintes

écritures. Ta Mo répondit que les efforts du gouverneur pour promouvoir lebouddhisme ne valaient rien, qu’ils étaient un vide dans le vide.Ta Mo comprit que ses projets pour la transformation religieuse en

Chine ne pouvait être exécutés de cette manière et il se retira aumonastère de Shaolin dans la province de Honan. Là, il annonça quelquechose qui ne fut pas reconnu par les puissants du pays ni par les piliersdu bouddhisme, une nouvelle doctrine qu’il appela bouddhisme Chan ou,ce qui revient au même, bouddhisme Zen, qui aurait un grand avenir. Au début, Ta Mo enseignait la méditation assise. Il considérait que

l’illumination était impossible sans un examen préparatoire, long et durpour le corps et la pensée. Il disait que les enseignements inégalables deBouddha ne pouvaient être compris qu’après de longues et duresépreuves et après avoir souffert les souffrances les plus difficiles etréalisé le plus difficile à réaliser. D’après ce que raconte la légende, ilresta lui-même immobile pendant 9 ans face au mur d’une grotte, nonloin de Shaolin, où il se consacra à la méditation, sans même dormir.

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Arts Martiaux Chinois

CComment tout a commencé – L’histoire du Kung-Fu

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La légende raconte également que le futur successeur de Ta Mo secoupa la main gauche pour prouver sa dévotion à son maître car celui-cine voulut d’abord pas lui enseigner et l’avait rejeté avec ces mots : « je t’enseignerai quand la neige sera rouge ». L’étudiant se coupa doncla main et son sang teignit la neige en rouge.Après ces neuf ans de méditation, Ta Mo vécut des dizaines d’années

de plus derrière les murs de Shaolin. Il apprit le chinois pour lire lesclassiques chinois et enseigna le bouddhisme Chan. Au début, il futseulement professeur de méditation assise, mais après s’être renducompte que ses élèves s’endormaient et souffraient des dommagesphysiques. Il pensa à y remédier. Il conçut les 18 exercices du moine (18 Lohan) que ses élèves ne pratiquaient pas seulement pour l’éducationphysique, mais également pour unifier le corps et l’esprit. Très vite, lesexercices pour le corps n’eurent plus seulement comme objet deconserver la santé, mais devinrent un programme pour la pratiquegénérale du Kung-Fu. L’idée de transformer les règles de la viemonastique en une formation pycho-physiologique se devait aussi bienau yoga de l’Inde qu’aux ascètes qui consacraient leur vie à dominer leurcorps physique dans l’espoir d’atteindre l’immortalité.

Mais les attaques des bandits de grands chemins obligèrentégalement les moines à dominer l’art de la self-défense. Quelques années plus tard, le templeShaolin devint célèbre pour son nouvelenseignement du Chan, mais également pour l’artdu Kung-Fu qui était jalousement etsoigneusement préservé.

Au fil des siècles, cette bonne réputationattira également de grands spécialistes duKung-Fu vers ce temple pour y travailler. Lemérite revient à Ta Mo d’avoir, pour lapremière fois, pourvu le Kung-Fu d’unensemble de norme et d’une recherchescientifique. On n’avait auparavant encorerien écrit en la matière.

Le bouddhisme Chan enseigne que l’élèvedoit reconnaître « la nature du Bouddha dansla fleur de la prairie, dans le rugissement dutigre, dans la lune et les étoiles, mais surtouten lui-même ». C’est précisément cetteconnaissance de soi qui est la pierre angulairede la pratique des moines bouddhistes et quileur permet de pratiquer tous les arts,également tous les arts martiaux classiques,avec la plus haute valeur intellectuelle.À propos de la mort de Bodhidharma, il y a de

nombreuses légendes. Il n’est pas clair où nicomment exactement il mourut. Son héritage

intellectuel reste vivant pour nous, aussi bien dans lebouddhisme Chan que dans les arts martiaux de Shaolin.

Note en pie de page : (*) Le mot « théosophie » (« sagesse divine ») représente, au

sens large, la recherche de la connaissance de Dieu, des dieux etdu divin par la voie de l’intuition telle qu’elle apparaît dans lesmagnifiques enseignements de Jacob Böehme, Federico ChristophOetinger et Louis Claude de Saint-Martin, dans la Kabbale juive,dans certaines parties du soufisme islamique et dans la gnoseancienne. Dans un sens plus restreint, la théosophie est unecosmovision ésotérique créée par l’occultiste Helena PetrovnaBlavatsky (1831-1891). Elle se réfère surtout aux contenus dereligiosité et spiritualité hindoue. Par ses études, elle démontre unnoyau commun authentique entre toutes les religions et fonde une« Fraternité universelle de l’Humanité » appelée Sociététhéosophique.

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Histoire du Weng Chun Kung-FuDeuxième partieDans le numéro précédent, nous avons

décrit comment se développa le Weng ChunKung-Fu dans le temple de Shaolin. Nousavons également mentionné que les templesde Shaolin étaient devenus des cachettes etdes points de rencontre pour de nombreuxrebelles, ce qui offrit aux Manchoues uneraison pour détruire le temple de Shaolin duSud vers l’an 1700. De nombreux moinesdurent s’enfuir et continuer d’enseigner leKung-Fu hors du temple.Que feriez-vous si votre foyer, dans ce cas

le temple de Shaolin, était détruit et si vousvoyiez que vos frères et vos amis étaientcapturés ou assassinés, si votre spiritualitéétait interdite ou si vous étiez persécutés parun chasseur de primes ? C’est une bonnequestion à se poser.La majorité des moines de Shaolin réagirent

suivant le Chi Sim, autrement dit « l’ExtrêmeCompassion ». Les moines s’en allèrent, maisils emportèrent Shaolin dans leur cœur. Ilscherchèrent un nouveau foyer pour leur WengChun Kung Fu, pas pour se venger, mais pourprendre un nouveau départ et aider les gens àlutter contre la maladie, la vieillesse et la mort.

Le Weng Chun Kung-Fu dissimulé dans une jonque rougeD’après la tradition de l’Opéra de Canton,

leurs artistes rouges se déplaçaient sur lesrivières du sud de la Chine pour amuser lesgens. Ils util isaient de grandes jonquespeintes en rouge brillant pour attirer leurattention. Le dernier abbé du temple deShaolin du Sud, Chi Sim Sin Si (maître Zen del’Extrême Compassion), était caché dans unejonque rouge sous un faux nom et travaillantcomme cuisinier. Un jour, il dut protéger lajonque rouge contre Tiger Wood. Il dut alorsrévéler sa véritable identité et commença àenseigner le Kung-Fu aux membres del’équipage de la jonque rouge. Ses premiersélèves furent le capitaine qui s’appelait WongWah Bo, Leung Yee Tai et un chanteurd’opéra dont le nom artistique était San Gamou Dai Fa Min Gam.

Mannequins de bois sur la jonque rougeDes mannequins de bois du Weng Chun

pour s’entraîner au combat avec les armes età mains nues furent installés sur la jonquerouge. Ils simulaient l’ennemi et les élèves deWeng Chun devaient pratiquer les principesdu Look Dim Boon : Tai, Lan, Dim, Kit, Got,Wun et Lau, jusqu’à ce que les mouvementssoient exécutés avec souplesse. Ensuite, onpassait à l’étape suivante : du 14 au 18, 18Kiu Sao (« mains en pont ») jusqu’à réalisertous les mouvements automatiquement.Avec le temps, l’équipage de la jonque

domina les éléments du Weng Chun Kung-Fudu Sud de la Chine. Le Weng Chun devint alorsl’un des styles les plus célèbres de la région.Les élèves les plus importants de San Gam

sur la jonque rouge furent Fu Siu Ching et songendre Tsoi Chung. En tant qu’assistantpersonnel de San Gam, Fu Siu devaits’occuper de ses accessoires pour l’Opéra. Il

eut ainsi l’occasion de recevoir des leçonsparticulières de Weng Chun tous les jourspendant des années. Quand San Gam seretira comme acteur d’Opéra, il confia à FungSiu Ching la mission de maintenir le WengChun vivant.

Le Weng Chun Kung-Fu arrive àBuddha Hill, Fatshan, ChineFung Siu Ching

abandonna la jonquerouge et commença àl’enseigner à la familleLo à Xi Chui. Ensuiteil fut invité à Fatshanpar le pharmacienMa Pat Leung, pourenseigner le WengChun à son fi ls MaChung Yee. Fung SiuChing s’installa àFatshan commeprofesseur de WengChun et construisit uneréplique du grand salon dutemple de Shaolin. Il plaçaau centre une statue deBodhidharma et sur celle-ci ilécrivit : « La lumière de Bouddhail lumine le monde ». I l y avait undiptyque complémentaire de part et d’autredu salon et sur l’un d’eux il était écrit : « Aprèsneuf ans de méditation à Shaolin, le maîtreBodhidharma fonda l’école du bouddhismeZen. Sur l’autre, il était écrit : « Loin desentités du monde, Bodhidharma établit lestrois véhicules sous la foi de Bouddha ».Fatshan (Buddha Hill) devint la forteresse

du Weng Chun. Les élèves les plus célèbresde Fung Siu Ching furent : Wong Sap Yat, filsde la famille la plus aristocratique ; Ma ChungYee, le fils du pharmacien ; son propre fils,Fung Tin ; les frères Yuen ; les frères Dung ;Tang Suen ; ou encore l’artiste Chan Lan Lim,parmi bien d’autres. La famille Lo devintcélèbre pour son habileté à manipuler lescouteaux doubles, le Fu Mo Siong Do (mèreet père du couteau double), et parvint àexpulser de nombreuses bandes de voyousgrâce à son habileté dans le couteau double.Son frère, Weng Chun Tang Shuin, reçut letitre de « Roi du bâton long » et exporta leWeng Chun à Hong Kong. Ses frères WengChun Yuen Chai Wan firent connaître le WengChun dans d’autres pays asiatiques.

Approche multidimensionnelle du combat et de la self-défenseQuand le grand maître Fiu Siu Ching fut très

malade, la famille prit soin de lui et le soigna.I l s’efforça alors de transmettre sesconnaissances à la famille Lo et leur assignala mission de veiller à la survie du WengChun. Seule la famille Lo connaissait la formeet l’entraînement du Sam Pai Fat (les TroisRévérences de Bouddha) qui est la forme laplus importante du Weng Chun. Sam Pai Fataide le pratiquant à apprendre desmouvements corporels spéciaux et à

bouleverser ses connaissances préalables duWeng Chun avec cet ajout. Avec lacompréhension de la mécanique du corps etle développement du Qi (Chi), il est possibled’acquérir une puissance et vitesse énormespresque sans effort. La caractéristiqueprincipale de ce niveau est le mouvementcirculaire et rythmique du corps, le Wan WunYiu Tiet Ban Kiu, qui rappelle quelqu’un entrain de faire une révérence. Ce mouvementdonne au pratiquant un modèle clair et l’outild’entraînement dont i l a besoin pour lecombat, la self-défense et la mise encondition physique pour avoir une approchemultidimensionnelle. Sam Pai Fat enseigna à s’orienter dans le

ciel et sur la terre suivant ce qu’exprimel’espace, la gravité et l’énergie dans le ShaolinChan et les arts martiaux.

Le lignage direct du Weng Chun Kung-FuLe membre de la famille Lo qui succéda au

maître Weng Chun fut le grand maître WaiYan, fondateur de la fameuse académie deWeng Chun Dai Duk Lan à Hong Kong, à la finde la Deuxième Guerre mondiale. Il préparaégalement la voie vers l’Occident avec sonseul élève occidental Andreas Hoffmann.Le Weng Chun Kung-Fu a été transmis de

génération en génération depuis 1500 ans :Bodhidharma – les moines guerriers deShaolin – le salon du Weng Chun – Chi SimSin Si – Wong Wah Bo – San Gam – Fung SiuChing – la famille Lo – Wai Yan – AndreasHoffmann – l’Association internationale deWeng Chun Kung-Fu : www.weng-chun.com

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Zen en Mouvement

« Un héros n’est pas plus courageux que n’im-porte qui d’autre, il n’est le plus courageux que

pendant cinq minutes. »Emerson

ai un jour demandé à mon sen-sei pourquoi les hommes sebattaient. Il me répondit : « Iln’existe pas une réponse claireà cette question et si tu étudiesl’histoire du comportementhumain, tu te rendras compte

que c’est une histoires pleines de guerres, un tor-rent de sang. »

« Pourquoi ? », lui ai-je demandé de nouveau.Et rapidement il me répondit : « Parce que dans undésaccord, la guerre est l’arbitre final. Que ce soitentre des individus, des groupes, des nations ouune combinaison de tout cela, il est impossible desavoir si un homme veut se battre contre un autrehomme. Dans les différences d’opinion, c’est leplus fort qui prévaut. »

Et comme la lutte est dans la nature humaine,chaque pays a développé un type d’art martial.Avec la guerre et la civilisation avançant maindans la main, le développement d’armes plus effi-caces a fait en sorte que l’efficacité technique soitla seule manière de progresser. Contrairement àce qui se passe dans les sports, où il y a des vain-queurs de différentes catégories, un premier, undeuxième, un troisième, etc., dans la réalité de labataille, il n’y a pas de trophée pour le deuxième.C’est tout ou rien !

Ceci a développé la mentalité de la victoire àtout prix et le besoin d’avoir une puissance de feude plus en plus grande, l’idée que plus on a,mieux c’est. Et le résultant corrélatif fut l’appari-tion d’une arrogance incapable de faire face àl’adversité. Cette structuration d’une culture mar-tiale basée sur l’idée de gagner et seulementgagner apporta conjointement une capacité men-tale de friponnerie et de tromperie qui a essayépar tous les moyens de prévenir la mort.

La mort signifie le malheur de ne pas durer tou-jours, ce qui alimente la peur élémen-

taire de se battre. « C’est la faute àla peur, dit le sensei, et c’est ce

qui rend la culture martiale japo-naise unique. La culture mar-tiale japonaise se basait et sebase sur le fait de s’efforcerde vaincre la peur et l’égoïs-me. »

Par exemple, imaginonsque nous sommes dans uncombat à mort contre quel-qu’un. Au moment ducontact ou de la confronta-

tion physique, nousdevrions tous nous dire à

nous-mêmes : « Parce que je peux bat-

tre cet individu, parce queje dois défendre ma vie, je

gagnerai ce combat et jecontinuerai ma vie. » C’est cequi se passera si la penséeprend le contrôle.

L’idée de se rendre et deperdre la vie est égalementterrible. Pensez-y simple-

ment car c’est un pointessentiel. Quand cette pen-

sée traverse votre esprit, à cetinstant, vous perdez la vie.

Se rendre est impensable,mais ce que se passe une

fois qu’on s’est renduest effrayant. C’est

la raison pourlaquelle

au lieu de se laisser emporter par les intentions lesplus nobles, quand quelqu’un affronte la mort, ils’accroche à la vie passionnément.

La méthode d’entraînement pour affronter lamort avec un calme et une sérénité intellectuellen’existe tout simplement pas. Dans le dojo, dansla classe, oui. Sur le champ de bataille, non ! C’estle même résultat que si vous demandiez à votrebouche de saliver avec toute la force de votrevolonté, simplement ça n’arrivera pas. Mais sivous imaginez que vous sucez un caramel, votrebouche salivera sûrement. L’imagination dépassel’intellect, parce qu’elle n’est pas analytique. Elles’aliment des expériences que nous avons vécuesau cours des ans.

Le pratiquant d’art martial, le samouraï, s’estplongé au plus profond de son subconscient,grâce à son imagination, et a restructuré sonesprit pour considérer la mort comme un phéno-mène passager vers l’au-delà, pour être capablede la considérer comme bienvenue dans l’ordrenaturel des choses.

Il l’a fait au moyen d’une introspection, d’unprocessus d’autosuggestion acquise grâce à unprocessus de méditation.

Cette restructuration permet de considérer lapeur de la mort selon une perspective correcte,comme quelque chose de naturel, qui doit êtredépouillé de toute émotion et remplacé par del’entendement.

La peur, tout comme la douleur, est très dés-agréable. L’absence d’émotion, de préoccupa-tion, d’anxiété et de fureur, oui, de fureur, ne peutêtre géré sans traumatisme. C’est la partie émo-tionnelle de notre esprit qui fait que la peur et ladouleur soient plus désagréables que ce qu’ellessont réellement.

« Et pourquoi ça ? » demandais-je au sensei. Et le sensei me répondit : « C’est simple.

Chaque fois qu’une émotion prend possession dela pensée et qu’on perd le contrôle, le corps setend et cette tension aggrave la peur et la douleur.

Il y a des animaux qui font le mort pour échap-per à la mort.

As-tu entendu l’expression “être glacé de peur”? C’est quelque chose de très naturel dans lerègne animal et même chez les hommes. Onappelle ça l’hypothèse de l’atavisme. Le prati-quant d’art martial comprend cela et avec cettepeur incompréhensible, il crée ou provoque unesituation pour que cette peur domine l’adversaire.En d’autres mots, il domine psychologiquementl’adversaire. On fait ça tout le temps, même dansle monde du sport. »

L’idée, c’est de regarder en soi au moins unefois dans sa vie et de le faire fréquemment si pos-sible. Le processus dure quelques minutes et onle faire à n’importe quel moment et en n’importe

quel endroit. La psychologie des arts martiaux

consiste également à travailler lepouvoir de la pensée, grâce auquelon parvient à réduire les propresémotions au minimum. Il est clairque l’émotion la plus forte pré-

Psychologie des Arts Martiaux

J’

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vaut toujours sur l’émotion la plus faible. On nepeut avoir deux émotion à la fois, parce que laplus forte prend toujours le contrôle.

Le pratiquant d’art martial a toujours correcte-ment supposé que l’émotion la plus forte qui exis-te est la peur de mourir. Une déduction simple,quand quelqu’un est dominé par la peur de mou-rir, toutes les autres émotions et toutes les autrespeurs ne sont plus rien.

La psychologie se base donc sur le dépasse-ment de la peur de mourir. Ceci produit le phéno-mène de l’état de « kufu », d’attention concentrée,une concentration réflexive.

Le sensei commenta : « La concentrationréflexive est l’habileté à limiter notre attention leplus possible pour qu’un seul stimulus atteignenos sens, à ignorer tous les autres qui nous bom-bardent constamment, étant attentif uniquement àun détail, excluant tous les autres ou les reléguantlà où ils ne dérangent pas. N’essayez jamais d’at-tendre la concentration parfaite, cet état n’existepas. Dans une séance d’hypnose, par exemple, lethérapeute prépare la scène et place le patientdans un état spécifique pour que celui-ci puissemettre toute son attention sur lui. C’est ça l’atten-tion concentrée. »

Donc, la psychologie des arts martiaux se résu-me en trois étapes: (1) concentration réflexive, (2)utiliser l’imagination pour dépasser l’intellect aucours de l’introspection, (3) isoler l’émotion la plusforte et la placer dans une perspective positive.

J’ai dit au sensei : « En d’autres mots, la majo-rité de ceux qui ne peuvent pas augmenter leurpotentiel sont ceux qui examinent leurs possibili-tés, posent mentalement leur propre limite à cequ’ils sont capables de faire ou pas et ne parvien-nent pas à dépasser les barrières mentales. Ceux-là sont unis à la médiocrité. »

« Oui, répondit le sensei, ceux-là oublient laprobabilité.

Ils n’ont aucune idée de tout le potentiel qu’il ya dans leur esprit.

Il est évident que, du potentiel de la penséehumaine, on n’use qu’à peu près 5 % et que les95 % ne sont pas utilisés. Cela se produit égale-ment avec le potentiel physique, plus ou moinssuivant le même pourcentage. On vit donc que lacroyance de ce qui est possible diminue le rende-ment physique et évite ce qu’on appelle les actesparanormaux. Et à cela, on ajoute les émotionscomme la peur, par exemple, qui peut créer unétat de “congélation”. »

Ce qu’expliqua le sensei, c’est que la prédomi-nance de la possibilité face à la probabilité estconfinée au royaume de l’intellect. L’intellectualis-me est splendide pour l’analyse et la logique, maisil n’est pas suffisant pour se battre et surmonter lapeur de la mort.

Les trois lois ou étapes doivent être utilisées parla pratiquant d’art martial pour développer demanière fonctionnelle et inconsciente un état deMu-shin ou absence d’égoïsme. Il faut oublier l’i-dée que tout ce qu’on possède va rester pour tou-jours, y compris la propre vie.

La vérité absolue, c’est que tout ce que nouspossédons va disparaître, tôt ou tard, y comprisnotre corps. Rien n’est permanent. Ainsi, nousavons beau décider de rester debout et de ne pasbouger ni changer de posture, tôt ou tard, nousbougerons ou nous changerons de posture. Nousne revenons jamais sur quelque chose qui estpassé, le temps passe. Rien ne reste immobile,parce que, d’après ce que dit le sensei, dans cemonde, tout est relatif et infini.

Comme nous ne pouvons pas voir le futur pourapprendre

et dépasser la peur ou n’importe quelle faibles-se ou phobie,

nous devons considérer notre potentiel au plusprofond de

notre esprit. On peut le fait au moyen d’un pro-cessus d’introspection, d’un regard à l’intérieur denous et pas vers le monde matériel.

De nombreuses méthodes ont été utilisées etchaque méthode a son mérite. Cependant, toutesles méthodes dépassent l’intellect et vont directe-ment à l’imagination. La persuasion ou la logiquesont exclues de la méthode et il faut passer par lasuggestion.

« Pourquoi ? », ai-je demandé.Le sensei me répondit : « La suggestion est plus

ou moins acceptée par la fonction illogique de lapensée, tandis que la persuasion fait partie de lapartie logique et crée une vision opposée. Ainsi, lesamouraï savait que la peur était quelque chosede naturel pour l’homme et pour l’animal, mais ilsavait également

distinguer parfaitement entre la peur à propre-ment parler et

l’anxiété prémonitoire qui est également quelquechose de naturel. N’importe quel type de rencontre,peu importe combien nous nous y soyons préparé,est uni à une anxiété juste antérieur à la rencontre.C’est naturel, elle anticipe ce qui va venir et passedès que la rencontre se produit. La peur est différen-te, elle domine la personne. On est face à l’adversi-té, l’inconnu, c’est trop. C’est la raison pour laquel-le la mort provoque en nous tant de crainte. »

Nous avons déjà vu avant le secret. Le samou-raï restructure la manière de voir la mort. Il donnela bienvenue à l’adversité.

Il ne confond pas l’anxiété prémonitoire avec lapeur. Il les sépare.

Il ne cherche pas les réponses au-dehors, il lescherche dans sa pensée et dans son âme.

Le samouraï a développé la psychologie de l’i-magination,

la psychologie des arts martiaux. L’imaginationest la source de l’intellect, c’est un produit géné-rateur. L’intellect est utilisé par le processus ana-lytique et d’apprentissage, tandis que l’imagina-tion est utilisée pour développer le potentiel detout l’être humain.

Ce processus, qui a été développé pendant desmilliers d’années, s’appelle l’introspection. Laméditation, la position en Zazen, etc., sont toutsimplement des processus d’introspection, unregard sur

le monde intérieur, une exploration du potentielde la pensée,

du pouvoir endormi prêt à sortir sous l’impul-sion de la structuration et de la signalisation cor-recte. Ceci devient une loi (une loi à l’effet inversé)de retour à l’imagination et de l’extérieur vers l’in-tellect.

La méthode suivante est une méthode d’in-trospection très efficace, pratiquée par de nomb-reux pratiquants d’arts martiaux qui ont eu lachance d’apprendre cette technique. Comme jel’ai dit,

il existe de nombreuses méthodes et chacun ason mérité, bien que cette méthode en particuliersoit infaillible.

Il faut trouver un endroit silencieux où on nenous dérange pas pendant au moins une demiheure. Nous pouvons nous asseoir dans la posi-tion du Zazen, nous asseoir sur une chaise ounous coucher sur le canapé ou sur un lit, maisavant tout, nous devons sentir que nous sommesdans une atmosphère confortable qui incite à larelaxation. C’est le plus important.

Nous nous détendons, nous regardons vers lehaut et nous essayons de voir la naissance de noscheveux. Nous inspirons profondément, nos yeuxreprennent leur position habituelle et nous expi-rons lentement. Nous nous visualisons en train de

nous détendre. Nous imaginons que nous som-mes sur une plage à prendre un bain de soleil etnous sentons comme le soleil détend chaquemuscle de notre corps. Nous respirons très pro-fondément pendant que nous visualisons cettescène. Nous pouvons également imaginer quenous sommes dans une baignoire et que noussentons l’eau chaude caresser notre corps. Nousrespirons profondément et tandis que nous aspi-rons l’air, nous pouvons imaginer que notre corpsest complètement détendu.

Quand nous sommes complètement détendus,nous projetons sur un écran de cinéma imaginairedes images où nous sommes

dans une situation dans laquelle nous aimerionsnous trouver.

Nous pouvons être l’acteur, le producteur ou ledirecteur et nous interprétons la partie que nousvoulons Nous sommes en train de gagner unconcours, de surmonter de grands dangers, d’af-fronter d’immenses lions…, c’est nous qui écri-vons le scénario. Quand nous avons terminé l’his-toire, nous nous imaginons complètement déten-dus, revitalisés, rafraîchis, et que la prochaine fois,nous allons mieux faire les choses. Nous ouvronsalors les yeux et la séance est terminée, jusqu’à laprochaine fois.

Nous devrions faire cela au moins deux fois parjour, dans des séances d’une demi-heure et parfoisde cinquante minutes ou plus. Parfois nous neserons pas capable de projeter. Il ne faut pas se pré-occuper, simplement nous nous détendons et nouséliminons la tension. Chaque séance sera différente.Il n’y a jamais deux séances les mêmes. Ce qui estimportant et que nous ne devons jamais considérercomme suffisante, c’est notre capacité de nousdétendre, d’être capable de le faire dans n’importequelle condition. C’est en soi une maîtrise de plushaut niveau. Quand on y parvient, l’élément de peurse sera restructuré et aura pris une perspectivedepuis laquelle il ne sera plus préjudiciable.

Repassons maintenant ce que nous avons dit,en mettant l’accent sur les procédures à suivre :

• 1. Un endroit silencieux, où on ne nous déran-ge pas.

• 2. Posture de Zazen ou assis ou couché, peuimporte. L’importe, c’est que la posture soit com-mode pour que nous puissions nous détendre etnous tranquilliser.

• 3. Diriger les pupilles vers le haut et inspirerprofondément, replacer lentement les pupillesdans la position initiale. Fermez les yeux et expirerprofondément.

• 4. Nous nous imaginons sur une plage, avecle soleil caressant notre peau ou dans une bai-gnoire où l’eau chaude relaxe chaque muscle denotre corps. Nous nous imaginons que nous flot-tons et que nous nous libérons de toutes les ten-sions.

• 5. Nous projetons un film où nous sommes lepersonnage principal. Nous jouons un rôle. Nousécrivons le scénario.

Nous expulsons de nous toutes les peurs Nousfaisons vivre cela

sur l’écran. • 6. Nous terminons le processus. Nous nous

imaginons complètement détendus, revitalisés,rafraîchis et qu’à la séance suivante, nous leferons mieux encore.

• 7. Nous ouvrons les yeux et nous respironsprofondément.

Nous devrons parfois refaire le processus (3) et(4). Il ne faut pas aller au point (5) tant que nous nesommes pas le plus détendu possible.

Il ne faut pas penser. Le secret se trouve dansl’imagination et la visualisation.

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La vedette du Kung-Fu - Présentation spéciale« Inspiré de la vie du Sifu Vincent Lyn »Histoire et scénario de Matt StevensIllustré par Chase ConleyDialogue de Jaymes Reed

Club nocturne TriadHong Kong

Tu saisC’ est commeç a, Johnny…

Ta carriè re commeré alisateur de ciné ma ne serait

rien sans mon aide.

Comme tu as raison, ce sera la prochaine

super star et nous auronstous les bé né fices.

Veilles simplement à ce que personne ne

cré e d’ histoires à maché rie.

Elle est innocente dansles choses du monde.

Je n’ aimerais pasdé couvrir qu’ elle a

un… problè me.

Bien sû rque non.

Ton vol part ce soir, tu dois donct’ en aller. Monsieur Young

t’ accompagnera jusqu’ à lasortie.

Par ici,monsieur

Wong.

Au lieu d’ un film d’ action detreize millions de dollars, tu serais

en train de tourner un spotpublicitaire de treize milles

dollars pour un restaurant local.

É videmment, personne ne veut ç a, jesuis fier de pouvoir aider

un vé ritable artistecomme toi à avoir une

deuxiè me chance.

Tu veux bien m’ aider àfaire de ma né nette unevedette, n’ est-ce pas ?

Bien sû r,monsieur Chow.

Ce sera unevedette.

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(Suite)

Monsieur Chowveut des

rapports quoti-diens sur ce que

fait Rose.

J’ espè re quevous

té lé phonereztous les soirs.

S’ il y a unproblè me, nous

devrons le savoirimmé diatement.

MonsieurWong, vous

m’ é coutez ?

Pardon, oui,je comprends, tous

les soirs.

L’ hommen’ a pas de couilles,il fera ce qu’ on lui

a dit.

J’ espè requ’ il ne sera pas

faible au point de nepas faire un

bon film.

Bon oumauvais, qu’ importe,

il est dé jà acheté . Il adé jà l’ argent en

banque.

Tout ç a,c’ est pour que ma

Rose puisse se sentir spé ciale.

Ç a n’ en finitpas. Toujours

en train de fouetter les bestiaux.

Toi, qu’ enpenses-tu Joe ?

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Nouveautés DVD´s Arts Martiaux

DVD:

€35

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Le Kyusho c’est bien plus qu’appuyer sur un pointvital déterminé, il a à voir avec les habiletés dans lecombat et ses réalités implicites. Son efficacité etson adaptabilité permettent au pratiquant d’aller au-delà des simples coups de poing, coups de piedou des saisies. Il est particulièrement précieux dansdes situations qui limitent nos possibilités comme unautobus, un train ou un ascenseur. Que peut-on faire ?Dans ce DVD, le maître Pantazi aborde une étudeavancée de l’application de la compression et de laforce directionnelle en différents endroits du corps

pour obtenir différents résultats. Que ce soit en tirantou en poussant, nous pouvons contrôler ou

neutraliser certaines zones au moyen de la méthodede la compression. On peut observer des idées

similaires dans certains styles martiaux, mais qui nepossèdent pas encore le déploiement des objectifs et

des méthodes présents dans le Kyusho. Lescompressions peuvent être dangereuses etprovoquer de graves dommages si on ne les

travaillent pas correctement. N’essayez donc pas, s’ilvous plaît, de faire les techniques que nous montrons

ici car elles sont puissantes et particulièrementnocives. Ce DVD a été réalisé pour qu’il en reste une

constance historique.

Alexandre Franca Nogueira, plus connu comme « Pequeno » dans le circuit du MMA, est championinvaincu de Shooto et le seul lutteur de l’histoire duVale Tudo à avoir défendu six fois de suite le titre enpoids léger. On l’appelle au Japon « le roi du Shooto». Un parcours unique dans le MMA mondial avec 12victoires (9 par soumission), 2 défaites et 2 ex-æquo.Doté d’un talent naturel pour la lutte et possédantune technique épurée, Pequeno a voulu partageravec vous une partie de son arsenal dans ce DVD,accordant une attention toute particulière à saredoutable guillotine, avec laquelle il soumit

beaucoup de ses adversaires. Avec l’aide de sonélève Julio César, détenteur également de titres enEurope et au Brésil, Alexandre nous présente, avecles explications des détails principaux afin de lesexécuter correctement, une sélection soignée detechniques debout, au sol, de renversements,projections, contres, défenses et soumissions,

certaines d’entre elles développées par lui-même. Untravail particulièrement recommandé pour les

passionnés d’arts martiaux mixtes et de grappling.

Dans le système de Kenpo du GM Parker, tous les concepts, règles et principes dumouvement sont là pour maximiser l’efficacité du pratiquant. Pour cela, l’élève

sérieux de l’art martial ne doit pas se contenter d’apprendre simplement lestechniques, il doit les approfondir en comprenant et en appliquant ces règles. LeGM Richard « Huk » Planas fut désigné par Parker comme son « superviseur dequalité » pour visiter les différentes écoles d’Ed Parker Kenpo aux États-Uniset veiller à ce que les instructeurs enseignent bien en fonction desstandards de qualité que le maître Parker exigeait. Maître Planas est connucomme l’instructeur des instructeurs du fait de sa grande connaissance del’art martial. Dans ses stages priment la qualité et la compréhension del’art sur la quantité de matériel travaillé. Dans ce troisième travail, lemaître Planas met en pratique toute cette connaissance montrantcomment on doit travailler le programme écrit une fois assimilé.Approfondissant toujours les raisons de chaque mouvement réalisé, ildonne des exemples de différentes variantes de la technique, lesinterconnexions, les insertions, les extensions ou familles, montrantcomment ajuster magistralement les différentes pièces qui composent lesystème. Le Kenpo dans son plus haut standard.

Tous les DVDs produits par Budo International sontscellés au moyen d’une étiquette holographiquedistinctive et sont réalisés sur support DVD-5, formatMPEG-2 (jamais VCD, DICX ou similaires). De même,l’impression des jaquettes ainsi que les sérigraphiessuivent les plus strictes exigences de qualité. Si ce DVDne remplit pas ces critères et/ou si la jaquette ou lasérigraphie ne coïncide pas avec celle que nous vousmontrons ici, il s’agit d’une copie pirate.

NOUVEAUTÉS

DU MOIS!!!

COMMANDEZ À: BUDO INTERNATIONAL V.P.C.

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Pénis en fer

« En travaillant avec l’espritmasculin à la recherche de lalongévité et… un peu plus ! »

Emilio AlpansequeTexte et photos :

De nombreux experts considèrent le maître Tu JinSheng comme l’un des meilleurs représentants aumonde d’une méthode de travail de l’énergie ou QiGong appelée « Pénis de fer » et tous les témoignageset statistiques paraissent appuyer cette évaluation.Tirer un avion de chasse P-51 Mustang de près de 4 tonnes rien qu’avec les organes génitaux n’est quel’un de ses nombreux talents car c’est en outre unexpert en arts martiaux, médecine traditionnelle,peinture, calligraphie et musique. Âgé aujourd’hui de54 ans, ce maître d’origine taïwanaise est une sourceobligatoire de consultation pour ceux qui veulentapprendre ces méthodes millénaires. Depuis sonimportante école à Los Angeles en Californie, il seprépare à répondre à nos questions en exclusivitépour Budo International.

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Arts Internes

Budo International : Maître Tu, en quoiconsiste le Qi Gong du pénis de fer ?

Maître Tu Jin Sheng : Le Qi Gong dupénis de fer ou Jiu Yang Shen Gong (travailde longévité de l’esprit masculin) est unsystème préventif et curatif qui combine desprincipes bouddhistes et taoïstes, externes etinternes, dynamiques et statiques, provenantde plusieurs traités classiques comme leDamo Xisuijing (purification de la moelleépinière de Bodhidharma) ou le JiuzhuanNeidan (alchimie interne des neuf réversions)et comportant l’entraînement progressif à lalevée de poids avec nos parties. D’après lamédecine traditionnelle chinoise, notre corpsest une partie indivisible de l’univers ainsiqu’un micro univers en lui-même.L’adaptation de notre organisme aux diversesaltérations qui se produisent dansl’environnement externe et interne est menéeà bien par notre système nerveux et notresystème endocrinien, en particulier lesorganes reproducteurs, qui se chargent deproduire les hormones sexuelles qui selibèrent dans le flux sanguin et parcourent lecorps aidant à réguler et à maintenir ce qu’onappelle les trois trésors : Jing (essence devie), Qi (énergie) et Shen (esprit). Au moyende différentes méthodes d’entraînement dupénis et des testicules, que se soit par lesmassages, la frappe et la levée de poids, onaugmente la production d’hormonessexuelles ainsi que celle de spermatozoïdesce qui stimule le métabolisme de manièreglobale, augmentant ainsi l’énergie et lavitalité, fortifiant les muscles et les os toutcomme le système immunologique. Mais plusencore, cette méthode permet d’améliorerconsidérablement notre capacité sexuelle.C’est ce dernier point qui fait la différenceavec d’autres méthodes traditionnelles de QiGong de la santé.

B.I. : À partir de quel âge peut-oncommencer à pratiquer ?

M.T. : La pratique spécifique du Qi Gong dupénis de fer peut commencer dès le début dela puberté. Dans le cas des hommes, après lapremière éjaculation de sperme mûre, ce quise produit généralement vers l’âge de 16 anset dans le cas des femmes, après la premièremenstruation, qui se produit vers les 14 ans.Certaines personnes commencent leurpuberté un peu plus tôt ou un peu plus tard,mais avant de commencer ce processus,plusieurs des méridiens d’énergie les plusimportants du corps n’ont pas encore étédébloqués et les hormones nécessaires n’ontpas encore été secrétées par les organesreproducteurs. Par conséquent, avant lapuberté, seuls peuvent se pratiquer desexercices de Tongzigong (travail de la vierge)et de Jinzhongzhao (bouclier de la clochedorée). Les personnes qui commencent àpratiquer le Qi Gong dès le plus jeune âge ont

cependant un avantage. C’est le cas de monfils aîné Jack Tu (voir encadré) que j’aicommencé à initier dès l’âge de 6 ans et qui,une fois qu’il eut fêté ses 18 ans, commençaà pratiquer le pénis de fer. Il est arrivé à lever25 kilos après trois jours de pratique. Chez lesindividus qui commencent plus tard, leprogrès sera plus lent, mais il n’est jamaistrop tard pour commencer. Zeng Zinan, unmaître de Feng Shui (géomancie chinoise)respecté, est mon élève. Il commença à leverdes poids à l’âge de 95 ans avec beaucoupde succès. Il ressemble aujourd’hui à un jeunehomme de 30 ans.

B.I. : Vous avez également mentionnéles femmes ?

M.T. : Oui, évidemment les femmes nepeuvent faire un usage direct de cetteméthode car leurs organes reproducteurssont différents de ceux de l’homme. Mais,j’enseigne également une version féminine deces exercices, bien que je ne le fasse pas trèssouvent. De fait, il y a quelques années, àTaïwan, ces pratiques étaient très malconsidérées car les gens pensaient quec’était quelque chose comme une habiletépour prostituées. Je ne l’enseigne donc qu’àdes couples, par à des femmes célibataires.La méthode se réalise au moyen de l’insertiond’un œuf de jade dans le vagin et permet à lafemme d’exercer d’abord le contrôlemusculaire et ensuite de passer à la levée depoids. L’œuf de jade possède une corde trèsrésistante à laquelle on peut accrocherjusqu’à 25 kilos. Ensuite le poids est levé etbalancé comme un pendule, tel que le font leshommes avec leurs organes génitaux.

B.I. : Très intéressant. Y a-t-il contre-indication quelconque à cette méthode ?Quels sont ceux qui ne peuvent pas lapratiquer?

M.T.: Le Qi Gong du pénis de fer n’aaucune contre-indication. Les seulespersonnes qui ne peuvent pas le pratiquersont les hommes qui souffrent de maladiesvénériennes, d’hernies inguinales directes ouindirectes et bien sûr, ceux qui ont uneprotèse de pénis quelconque. Les personne

avec hernies inguinales, une fois opérées etsous supervision, peuvent commencer àréaliser des levées légères ne dépassant pasles 15 kilos.

B.I.: Et il est nécessaire de lever descentaines de kilos comme nous avons pule voir avec vos élèves?

M.T.: Il est vrai que mes élèves peuventlever beaucoup de poids. Mais non, laméthode thérapeutique et préventive n’exigeque de lever entre 15 et 25 kilos tous lesjours pendant une période de 30 à 60 minutes. C’est la constance et l’assiduitéqui permet de favoriser la santé, pas le poids.Comme développement à part, mes élèvesfont de la compétition dans la levée de poids.J’ai des élèves ayant plus de 10 ans depratique qui sont parvenus à lever plus de300 kilos. Plus le grade de Gong Fu est élevé(habileté), plus grand est le poids. Mais cesont des pratiques isolées. Nous pourrionsles appeler des prouesse du Qi Gong dupénis de fer. J’aimerais avoir l’occasion detirer un avion commercial Boeing 747, j’ai faitles calcules nécessaires et je suis sûrqu’avec 8 hommes tirant sur chacune desroues, nous pouvons déplacer la structure de 18 tonnes.

B.I.: Et ces prouesses se réalise avec lepénis en érection?

M.T.: Non, quand nous préparons notretoile de soie et que nous l’ajustonscorrectement autour du pénis et destesticules pour ensuite y accrocher le crochetmétallique, le pénis est au repos, flaccide.Cependant, les tissus caverneux et leurcapacité d’accumuler le sang sontdéveloppés par l’exercice ce qui augmenteraconsidérablement la taille du membre, aussibien au repos qu’en érection.

B.I. : On peut dire agrandir la taille dupénis ?

M.T. : Le corps humain est une entitévivante, qui change constamment, pas unobjet inanimé. Quand on est jeune et enbonne santé, les érections sontinvariablement rigides. Mais avec le temps, envieillissant, cette rigidité décline égalementpetit à petit. Cependant, au moyen de lapratique du Qi Gong du pénis de fer, nouspouvons retarder ce processus naturel devieillissement et même améliorer les fonctionssexuelles, garantissant un pénis en érectionplus grand et plus difficile à plier. Après plusde trente ans d’expérience, j’ai moi-même puconfirmer les résultats sur des centainesd’élèves et sur ma propre personne.

B.I. : Dans votre école, on peut observerune grande quantité de machines et depoids modernes. Elles font partie del’entraînement traditionnel du Qi Gong ?

« Bud Internationalvous avertit : Ne pratiquez pas cette

technique sans lasupervision d’un

maître reconnu ! »

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M.T. : L’usage de machines de musculation ainsi que desbarres, des poids et autres équipements est également unepartie importante de notre système de travail. Et bien qu’ilest vrai que certaines de ces machines sont modernes, ellesne le sont pas toutes et la manière de les travailler estnettement traditionnelle. Nous ne cherchons pasl’haltérophilie ni le culturisme, il s’agit d’équilibrer et derenforcer le corps pour potentialiser les méthodes de QiGong. Des actions comme frapper dans le dos ou sur lescôtés du corps contre une planche ou de nous pendre parles bras et d’arquer la colonne vertébrale sont des exercicesqui nous aident à ouvrir les canaux de l’énergie qui circuledans notre corps au moyen de la contraction de certainsmuscles dans un certain ordre spécifique. Le massage, lescompressions, les aiguilles d’acupuncture, l’électro-stimulation ou même la pensée peuvent aider à corriger lesniveaux d’énergie circulant à travers les canaux ou méridiensdu corps. La levée de poids que nous réalisons agit de lamême manière, permettant d’éliminer des surcharges ou desdéséquilibres d’énergie, de libérer des stagnations et detonifier la musculature du corps.

B.I. : Que pensez-vous des pratiques de Qi Gong de lasanté que promeut le gouvernement chinois ?

M.T. : Depuis 1949, la Chine continentale a beaucouptrébuché et beaucoup perdu dans pratiquement tous lessecteurs de la culture traditionnelle. Au cours de la révolutionculturelle (1966-1976), de nombreux écrits furent brûlés et laChine a perdu une grande partie de son patrimoine car lescommunistes croyaient que c’était ça qui freinait le pays. Lesméthodes de Qi Gong traditionnelles qui avaient ététransmises pendant des centaines d’années de générationen génération, ainsi que beaucoup d’autres choses,cessèrent de pouvoir être pratiquées ouvertement et durentêtre repêchées de nombreuses années plus tard par des

chercheurs contemporains. À Taiwan ce ne fut cependantpas le cas. Les méthodes de Qi Gong que j’enseigne,comme le Wuqinxi (Jeu des Cinq Animaux), le Yijinjing(muscle/tendon changement classique), le Baduanjin (Huit Pièce de Brocard), le Huashan Shuigong (Qi Gongdormant de la Montagne Hua) entre autres, sont desméthodes intégrales de santé qui m’ont été léguées suivantune transmission traditionnelle par mes ancêtres et qui nepossèdent pas seulement des exercices pratiques. Le Baduanjin que j’enseigne, par exemple, se divise à sontour en Baduanjin martial qui cultive l’énergie dans un but deself-défense et de renforcement physique et le Baduanjinmédical qui se charge des fonctions préventives etthérapeutiques. Ce sont des versions très anciennes quin’ont pas été perfectionnées ni synthétisées par aucuncomité contemporain.

B.I. : Mais ils disent posséder les documents originauxqui ont survécu à la révolution culturelle.

M.T. : C’est possible, je n’en doute pas, mais lesméthodes de Qi Gong et les arts martiaux aussi sedifférencient des autres types d’art tels que la peinture ou lacalligraphie. Nous ne pouvons pas voir aujourd’hui un maîtred’il y a 150 ans réaliser les mouvements et expliquer lesfonctions internes et externes de chacun d’eux, alors quenous pouvons le voir dans une peinture ancienne etapprécier une grande partie de sa splendeur. J’ai, dans mabibliothèque privée, de véritables joyaux que j’aiprogressivement collectionnés, en ce qui concerne lesmanuels de Qi Gong. Mais il faut se rendre compte qu’unegrande partie de la transmission traditionnelle dans cesdomaines était orale. Sans cette connexion orale de maître àdisciple, il me semble qu’on peut perdre beaucoup dechoses car on ne peut tout expliquer dans le texte d’unmanuel. À part ça, au cours des différentes étapes de

Jack Tu, fils du « Pénis de Fer » et disciple de Jackie Chan

L’incombustible Jack Tu, fils du maître Tu Jin-Sheng,remporta un concours télévisé chinois appelé « The Disciple »et devint ainsi le premier véritable disciple de Jackie Chan.Entraîné directement par son père, Jack fut sélectionné parmiprès de mille jeunes du monde entier après d’être faitremarqué dans toutes sortes d’épreuves de représentation,gymnastique, musique et bien sûr, arts martiaux. C’est clair.Tel père, tel fils ! Actuellement Jack Tu suit depuis plus dedeux ans son maître Jackie Chan dans le monde et apprendtout ce qu’il faut savoir en matière de cinéma d’action.

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l’histoire de la Chine, d’anciens manuels avaientété copiés et réédités de nombreuses fois,perdant dans le processus de précieusesinformations pour d’innombrables raisons.

B.I. : On peut donc exclure la possibilitéd’apprendre le pénis de fer pour son proprecompte ?

M.T. : Pas exactement, la méthodecomplète est divisée en sections qui peuventêtre apprises sous la supervision d’un expertd’abord et puis pratiqués chez soi, commedes unités indépendantes. Nous avonségalement un matériel multimédia qui peutaider les étudiants qui n’ont pas un expertprès de chez eux. Mais il ne s’agit pas decours virtuels, loin de là. Il est nécessaire derecevoir une instruction directe pendant uncertain temps pour ensuite pouvoir appliquerce qu’on a appris sans l’assistance du maître.Je reçois dans mon école des élèvesprovenant de nombreux coins du monde et jeveil le à leur apporter tout ce dont i ls ontbesoin au cours de leur séjour pour leurpermettre de progresser dans l’acquisition etla découverte des connaissances en accord

avec leurs possibilités individuelles. Ils s’envont alors chez eux et plus tard, quand ils sontprêts pour poursuivre leurs études, je lesreçois de nouveau.

B.I. : Cette méthode exige-t-elle uncontrôle absolu de l’éjaculation ?

M.T. : Non, c’est tout le contraire, lespratiquants peuvent et doivent maintenir desrelations sexuelles en toute normalité et, à aucun moment, i ls ne doivent retenir lesperme. J’ai moi-même quatre enfants. Et récemment un élève de notre école a été denouveau père à 82 ans.

B.I. : Malheureusement, notre temps setermine. Auriez-vous un message pourterminer cette interview ?

M.T. : Je voudrais vous souhaiter à tous santéet longévité et vous remercier pour votre intérêtà écrire des articles à propos des méthodestraditionnelles qui, si el les n’étaient paspromues et pratiquées correctement, pourraientse perdre. Si vous avez le moindre doute ou sivous souhaitez me consulter, n’hésitez à visiterma page web : www.mastertu.com

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e Muay Thaï est la science de l’usage rationnel desneuf armes principales du corps humain : deux mains, deux coudes, deux genoux, deuxjambes et la tête. Le véritable boxeur thaï, grâce àdes années de préparation psycho-physique,parvient à transformer son propre corps en une

véritable arme et il est capable d’utiliser pour attaquer ou pourse défendre les différentes parties de son corps prêtes à êtreutilisées comme des massues, des haches, des lances, despierres ou des boucliers. En réalité, bien que cette image desNak Muay (ou boxeurs thaïs) corresponde globalement à ce quifut pendant des siècles l’objectif à atteindre pour tous lespratiquants de Muay, il existe depuis toujours, dans la traditionsiamoise, des courants stylistiques bien définis qui utilisentdeux approches différentes pour atteindre le même objectifs :l’efficacité absolue dans le combat à mains nues.La première approche est celle du Muay Lak qui, se servant

d’une terminologie utilisée par les experts des arts martiauxchinois, pourrait être défini comme typique des styles « durs ».À Ce groupe appartiennent entre autres les styles régionaux duMuay Korat, du Muay Lopburi et du Muay Pranakorn. Lestechniques de ces trois styles constituent la base de la Boxethaïlandaise moderne qui se pratique actuellement en Thaïlandeet dans le reste du monde.Mais le Muay Thaï Boran ce n’est pas que des approches

dures. L’autre moitié du ciel, dans le cas de l’art martial siamoisà mains nues, est constituée de courants stylistiques « souples »ou Muay Kiao. Indiscutablement, le style le plus connu de cetteapproche est le Muay Chaiya, rendu célèbre dans les années 70 par le Grand Maître Keat Sriyabhaya, mais les techniques dumythique Roi des Singes ou de l’Ascète (Luesse) font partie dece groupe.Le véritable expert en Muay Boran ne peut faire abstraction

de l’étude de l’une de ces deux approches, toutes deuxnécessaires et complémentaires comme le jour et la nuit (Yin etYang), ce qui représenterait une importante erreur dans sonpropre bagage technique. Du Muay Lak, il devra acquérir lapuissance destructrice des attaques avec les jambes et les braset les méthodes expérimentées pendant des siècles pourpréparer les tibias, genoux et bras et les rendre durs comme lefer. Du Muay Kiao, il devra apprendre comment éviter la forcede l’adversaire en absorbant l’attaque et comment répondreaux agressions avec des actions imprévisibles, rapides et « empoisonnées » qui battent également un adversaire plus fortet plus puissant.Nous allons voir avec les données suivantes, les

caractéristiques du plus important des représentants ducourant stylistique Muay Lak, le Muay Korat.

Lieu d’origine du style

Nakhon Ratchasima, souvent appelé Korat ou Khorat, est unedes provinces du nord-est de la Thaïlande. Les provinces voisines sont Chaiyaphum, Khon Kaen,

Buriram, Sa Kaeo, Prachinburi, Nakhon Nayok, Saraburi etLopburi. La capitale de la province de Nakhon Ratchasima estla ville de Nakhon Ratchasima, située dans le district deMueang Nakhon Ratchasima. Cette province occupe unegrande partie du plateau du nord-est du pays et se trouve à 259 Km de Bangkok. Elle a une superficie de quelque 20 milles

kilomètres carrés ce qui fait d’elle la plus grande province deThaïlande. Elle est riche en culture Khmer et a une histoire trèsancienne. La région autour de Korat était déjà importante àl’époque de l’empire Khmer, au XIe siècle, comme on peut levoir dans les ruines du temple Phimai, aujourd’hui transforméen parc historique. Nakhon Ratchasima, la nouvelle ville,entourée de murailles, fut construite au XVIIe siècle sur l’ordredu roi Narai d’Ayutthaya comme le lieu de commandement leplus oriental afin de surveiller les frontières du royaume et sesvassaux des royaumes de Laos et de Cambodge. NakhonRatchasima devint ensuite le centre politique et économique leplus important de la région orientale du nord.

Naissance du style et développement techniqueLe premier patriarche du Muay Korat fut Phra Hensamahan,

qui codifia en outre les formes les plus articulées et les pluscohérentes du style, dont l’histoire se perd dans les traditions duSud-Est asiatique. On raconte que l’origine de son style doit êtrerecherché dans les techniques martiales développées dans leCambodge archaïque pendant le règne des Khmers. D’aprèsnos études, la base du Muay Khorat serait le mythique artmartial d’Angkor Wat, siège de l’ancienne capitale de l’empirekhmer dont la culture a fortement influencé les habitants de lazone de Khorat. Les périodes de développement du style sontau nombre de quatre. La première va du royaume de Rama Ijusqu’à Rama IV. L’histoire la plus récente raconte que pendantle règne de Rama IV, un élève de Phra Hensamahan, du nom deDeng Thaiprasert, originaire de la province de NakhonRatchasima, se distingua dans un tournoi organisé dans lesbâtiments du palais royal à l’occasion de la cérémonied’incinération du prince U-Ru-Pong Ratchasompotch. Enprésence du roi, il gagne se battant contre des adversairesprovenant de plusieurs provinces du pays, suscitant l’admirationroyale. Il reçut le premier grade de chevalier de la garde royale etfut surnommé Meun Changat Cherng Chok (le chevalier à latactique de combat excellente). Le nom fait référence à lamaestria dans l’usage de l’un des « signes d’identité » du styleKorat, les coups de poing circulaires mortels, Wiang Kwai, oupoing du Buffle. Conjointement aux coups de pied circulaires,Tae Ken Kor, dont les cibles sont les côtés du cou, le poing duBuffle a contribué à créer la légende d’invulnérabilité de ce stylequi, avec les transformations au cours de plusieurs décennies, aconstitué la base technique de la Boxe thaïlandaise moderne.Malgré la forte propension offensive des boxeurs Korat,

initialement le pratiquant centrait son apprentissage sur uneposition de garde correcte et sur l’étude du rythme des pas enrapport avec les objectifs d’attaque et de défense. Lesmouvements qui sont encore exécutés dans les Ram Muay(danses guerrières) de ce style étaient utilisés pour enseigner àl’élève comment entrer en relation avec l’espace environnant,réduisant les possibilités de manœuvre de l’adversaire tout endéfendant son propre espace vital. Pour y parvenir, le boxeurKorat ainsi que les pratiquants des autres styles passaient denombreuses heures à améliorer leur posture dans le combat,coordonnant le travail de couverture effectué par les bras et lesjambes avec les déplacements, ces derniers toujours exécutésavec des changements de rythme destinés à surprendrel’adversaire.

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L

Le Muay Korat :Analyse du style le plus puissant de Muay Boran

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CompressionsComme nous l’avons déjà commenté dans notre étude du Kyusho

nous avons découvert que le Kuysho, c’est bien plus que de serrerou d’appuyer sur un point vitale déterminé, il a à voir avec leshabiletés au combat et ses réalités implicites. Son efficacité etson adaptabilité permettent au pratiquant d’aller au-delà dessimples coups de poing, coups de pied ou des saisies. Ça luipermet en outre de se rendre compte de facteurs qui limitentcomme le stress et d’autres éléments environnementaux ousituationnels qui existent dans un conflit réel.Pour mieux comprendre ces sujets, pensez à des situations où

vous vous retrouvez dans un endroit plein de monde, comme unstade de football, en train de chercher la sortie à la fin d’unévénement, ou comme un autobus, un train ou un ascenseurécrasé par les gens autour de vous. Donnez des coups de poing oudes coups de pied est impossible, même faire des clés est difficiledu fait de la proximité. Que peut-on faire ? Comment peut-onexercer le contrôle dans ce type de circonstances ?

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Points Vitaux

CompressionsC’est là qu’apparaît le Kyusho comme un élément

précieux, dans ces situations où sont limitées lespossibilités de se battre de manière ordinaire. Un aspect important à traiter est l’étude plus avancéeet l’application de la compression et de la forcedirectionnelle pour obtenir divers résultats. Que cesoit en tirant ou en poussant, nous pouvons contrôlerou neutraliser les zones sur lesquelles nousappuyons au moyen de la méthode de lacompression. Ce qui veut dire que la compressionn’est pas une simple pression sur un point vital, maisque c’est une pratique plus spécifique, l’action depousser suivant un angle vers la zoneanatomiquement faible. On peut retrouver certainesidées similaires dans certains styles d’arts martiaux,mais qui ne possèdent pas encore le déploiementdes objectifs et des méthodes présent dans le Kyusho.

Un exemple de ces compressions conventionnellesest ce qu’on appelle l’étranglement, qui est exécutédans la région du cou. Une méthode consiste àinterrompre dramatiquement l’entrée de l’air dans lecorps de l’adversaire, ce qui provoque sonévanouissement. Mais cela prend beaucoup detemps pendant lequel l’adversaire peut contre-attaquer, ce qui peut nous fatiguer et rendreinfructueuse notre tentative d’attaque. Laméthode la plus rapide pour étrangler etinterrompre l’apport d’air au cerveauprovoque l’inconscience au bout de 5 à 10secondes. On fait généralement cela dedeux manières, en serrant le cou del’adversaire avec son vêtement ou en lesaisissant par derrière. Nous avons ici denouveau une période de lutte, surtout sil’adversaire nous saisit ou nous frappeviolemment pour essayer d’échapper.Une autre l imite dans lesétranglements c’est qu’il faut de laforce et de la résistance pourconserver la saisie pendant quel’adversaire, poussé par la panique,réagit instinctivement pour survivre.

Un autre type de compressioncommune dans le grappling ce

sont les techniques demanipulation des articulations

ou les techniques depression aux extrémités.

Un exemple de cestechniques est latechnique de pressionen levier sur le tendon

d’Achille qui est une technique de luxation decheville. Saisir la jambe de l’adversaire qui nouslance un coup de pied et tourner sa jambe est difficileet dangereux, du fait du temps et de la forcenécessaires pour provoquer la douleur. Les facteursqui nous limitent dans ces techniques sont laconservation de la position et celle de la base pourpouvoir les appliquer puissamment tandis quel’adversaire conserve sa position et résiste commeun fauve ou si nous affrontons de multiplesattaquants. Que pouvons-nous donc faire ?

Que faut-il pour neutraliser profondément notreadversaire en une courte période de temps ?

Un élément du Kyusho, les compressions des points vitaux

La clé est une action de compression courte etpuissante pour accéder de manière appropriée aunerf (ou à une autre structure anatomique) suivant unangle et avec une durée corrects. Nous devonségalement contre-attaquer avec l’arme correcte pour,avec l’action de compression, affecter la structurevitale de manière efficace et provoquer laneutralisation. Certaines positions des jointures, desavant-bras et spécialement des coudes sont lemeilleur choix. On peut également utiliser les pieds etles genoux, mais c’est beaucoup plus difficile du faitde la dextérité, de l’adresse et de la puissance quisont nécessaires pour l’action de compression. Lesdoigts ne sont pas réellement une arme viable du faitde la taille de la main et de la force, spécialement sinous affrontons un adversaire plus grand que nous.

Les objectifs du Kyusho ne sont pas seulement deneutraliser au moyen de la force de rupture tel quenous l’avons vu dans les applications pour frapper,donner des coups de pied ou saisir. L’élément clé dela compression est la direction de l’angle. L’angle estgénéralement utilisé pour comprimer la structurevitale sous-jacente (l’objectif Kyusho) contre lasuperficie plus dure d’un os. Bien sûr il y a desexceptions, mais pour la majorité des zones, quandon pousse sur l’objectif, les résultats sont rapidementtrès différents et on peut l’appliquer également surles cibles plus molles.

Dans la compression, on peut avoir une capacitéplus grande pour le transfert d’énergie qu’avec lecoup conventionnel car le transfert d’énergiecinétique, la masse et la vitesse sont concentrés etdirigés. Nous allons utiliser comme exemple unsimple coup aux côtes. La force se disperse du faitde la grande masse de peau, de muscles et d’os.Mais si nous plaçons le coude sur un point entredeux côtes, en couvrant un nerf et en poussant avec

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la même force qu’avec un coup, le transfertd’énergie cinétique concentrée et dirigéepermettra une plus grande pénétration etdes résultats plus puissants.

Plus l’action de compression est rapide(comparée à la méthode de pression et desaisie), plus le transfert d’énergie seraconcentré. Cela provoque également uneffet de neutralisation plus grand. Pour biencomprendre cela, nous allons revenir àl’application de l’étranglement par-derrièreque nous avons vu avant. Si par exemple,nous nous plaçons pour appuyer sur lepoint ST-9 sur le sinus carotidien et quenous appuyons fort avec l’avant-bras surl’artère sous-jacente en maintenant lapression, l’adversaire pourra tendre lesmuscles du cou et imprimer plus de forcesur la surface et sur les muscles tendus ducou. Mais si nous serrons rapidement, iln’aura pas le temps de tendre les muscles,ce qui permettra une plus grandepénétration et de sceller l’artère. L’individusera capable de lutter un peu, mais demanière très limitée et pendant peu detemps car il perdra rapidement conscience.

Cela dit, pour comprendre le conceptdirectionnel, il en faut plus, et si nousajoutons en outre une pression vers le bas,cela neutralisera l’individu en affaiblissantses bras et tout son corps, permettant une

compression plus profonde sur l’artèrelimitant la capacité de l’adversaire à lutter.

Pour engendrer un bon pouvoir decompression, il faut utiliser la contractiondes muscles, mais on ne doit pas utiliser lesmuscles comme on utilise le biceps dans latechnique d’étranglement antérieure. Lepratiquant devra faire une constriction detout son corps de manière concentrée etrapide. Ce n’est pas difficile, mais ça exigede la pratique car la contraction seradifférente en fonction de l’arme utilisée etde la position de l’objectif.

Par précaution, il faut dire que l’usage dela méthode d’étranglement peut provoquerdes dommages sérieux et prolongés, voireirréversible. Nous ne recommandons doncpas sa pratique. Par exemple, à la suite dela manipulation du sinus carotidien, on peutproduire une hémorragie cérébrale.

Cela peut se produire instantanément ou aubout d’un certain temps et c’estprobablement pour cette raison qu’on appellecertaine technique « le toucher de la mort ».

Nous avons réal isé un DVD aveccertaines compressions sur différentesparties du corps pour que vous puissiezcomprendre cela de manière plusapprofondie et voir résultats immédiats.Les compressions peuvent êtredangereuses et provoquer de gravesdommages si on ne les travaillent pascorrectement. Aucun n’avertissement n’estde trop. N’essayez donc pas, s’il vous plaît,de faire les techniques que nousmentionnons ici ou que nous montronsdans le DVD car elles sont puissantes etparticulièrement nocives. Cet article et ceDVD ont été réalisés pour qu’il en reste uneconstance historique.

« Nous avons réaliséun DVD aveccertaines

compressions surdifférentes parties ducorps pour que vouspuissiez comprendrecela de manière plus approfondie et voir résultatsimmédiats. »

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Juan Hombre, après s’être entraîné depuis l’année 1983 avec les plusgrands experts dans les disciplines du Ninjutsu, s’embarqua pour unvoyage d’étude fascinant sur les terres ninjas de Koga, Konan et Iga, aucours duquel il découvrit le dernier héritier en vie du Ninjutsu japonaisqui l’accepta comme élève, faisant de lui le premier occidental dansson Kenshujo. Nous parlons du 21ème Soke de Koka Ryu, le grandmaître et héritier légitime Jinichi Kawakami.

Au bout de 9 ans de voyage à travers le Japon et à se former avec cegrand maître, Juan Hombre reçut le premier Densho « Ten No Maki »remis à un étranger, ainsi que les amulettes de la famille Gan et unsceau personnel pour signer du nom que le Soke Jinishi Kawakami luidonna, il y a des années : Onbure (Grand Guerrier de l’Esprit).

Il nous présente aujourd’hui dans ce livre une introduction auxenseignements de l’Iga Ryu Ninjutsu.

Alfredo Tucci é Director Gerente de BUDO INTERNATIONAL PUBLISHING CO.

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