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Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL) Salesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL) numéro 9 3è année Juillet 2014 Bulletin Salésien BULLETIN DE LA FAMILLE SALÉSIENNE EN AFRIQUE DES GRANDS LACS BULLETIN OF THE SALESIAN FAMILY IN AFRICA OF THE GREAT LAKES

Bulletin salésien juillet 2014

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Bulletin salésien juillet 2014. Nouveau recteur majeur...

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Page 1: Bulletin salésien juillet 2014

Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL)Salesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL)

num

éro 93è année

Juillet

2014

BulletinSalésien

bulletin de la famille salésienne en afrique des grands lacs

bulletin of the salesian family in africa of the great lakes

Page 2: Bulletin salésien juillet 2014

Editorial

Vocation

Juillet 2014

9Editeur Responsable:

P. SWERTVAGHER CamielSalésiens de Don Bosco

Afrique des Grands Lacs (AGL)B.P. 6313 Kigali RwandaE-mail: [email protected]://www.sdbagl.org

Comité de Rédaction:P. Verheyden JacquesP. Katanga Raphaël

P. Arasu LazarP. Mushagalusa Wilfried

Sr Furaha ElisabethMme Watripont ThérèseMelle Umuhoza EugénieMr Nzirayukuri MechacMr Kubwimana Martin

Mise en page:Mr. NZIRAYUKURI Mechac

Le Bulletin Salésien est distribué gratuite-ment. Cependant, si vous voulez faire un don pour aider à couvrir les frais d’impres-sion vous pouvez le faire en utilisant un des numéros de compte suivants :

The Salesian Bulletin is distributed free. However, if you want to donate to help cover the costs of printing, you can do so using one of the following account numbers :

Burundi:Banque: IterBank Burundi (IBB)Compte N° : 701-23746-01-64Titulaire: Maison Don Bosco

Rwanda:Banque: Banque de KigaliCompte N° : 00040 – 0013743 – 02Titulaire: Salésiens de Don Bosco S.D.B

Uganda :Bank : PostBankAccount Nr: 2120052000011Account holder: Don Bosco Reach Out

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ci-dessous :Please feel free to give feedback to the content of the Salesian

Bulletin at the following e-mail address :[email protected]

Don Bosco raconteMarie, la Maman de tous les jours

5

InterviewsInterview with the Rector Major (7)Dix questions au Recteur Majeur (9)

Interview d’Isabel Artime, Maman du nouveau RM(11)Interview de Noemi Bertola (18)

7

Get to know Don BoscoThe Pinardi house

13

Gulu - UgandaSalesians Settle in Gulu

14

Uganda Martyrs50 Years of Glory and Challenge

16

Message du Pape48ème journée mondiale des commu-

nications sociales (le 1er juin2014)

19

Don ChávezLa spiritualité salésienne des Jeunes

20

Dominic SavioIt is easy to become a Saint

22

Deux témoignagesUmuhoza Aline & Umuhoza Joselyne

24

BlaguesConte & L’église qui rit

25

PèlerinagePremier pèlerinage de la Famille Salésienne

au Centre Educatif Marial de Buterere

26

FMA news27

EditorialSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9 3

3

31

Som

mai

reChers membres de la

Famil le Sa lés ienne, chers amis de Don Bo-sco,Le 12 avril 2014 s’est

clôturé le 27ème Chapitre Général de la Congrégation salésienne. Au cours de ce chapitre, un nouveau Recteur Majeur a été élu, en la personne du Père Ángel Fernan-dez Artime.

Selon les Constitutions de la Congré-gation salésienne « le Recteur majeur est élu par le Chapitre général pour une période de six ans et ne peut être réélu que pour une seconde période consécutive de six ans » (article 128). Le Père Pascual Chavez a été Rec-teur Majeur pendant 12 ans consécu-tifs et n’était donc plus rééligible. Les capitulaires ont chaleureusement remercié et félicité le Père Chavez pour son service d’avoir été « Don Bosco» pour toute la Famille Salési-enne pendant ces douze dernières années.Nous avons donc un nouveau Rec-teur Majeur, le 10ème successeur de Don Bosco.

Voici, pour la curiosité, la liste des successeurs de Don Bosco: 1. Michele Rua (bienheureux) (1888-1910) ;2. Paolo Albera (1910-1921) ;3. Filippo Rinaldi (bienheureux) (1922-1931) ;4. Pietro Ricaldone (1932-1951) ; 5. Renato Ziggiotti (1952-1965) ;6. Luigi Ricceri (1965-1977) ;7. Egidio Vigano (1977-1995) ; 8. Juan Vecchi (1996-2002) ;9. Pascual Chavez (2002-2014) ;10. Ángel Fernandez Artime (2014 -).

Dans ce numéro de notre Bulletin Salésien, vous trouverez trois articles qui parlent de lui ou dans lequel il parle lui-même. Très intéressante est l’interview de sa maman dans laquelle elle nous parle de son fils enfant, adolescent, jeune homme et comment était l’ambi-ance familiale dans laquelle il a grandi et trouvé sa vocation. Cela nous fait penser

à Maman Marguerite et Don Bosco.

Beaucoup d’entre vous se demanderont peut-être : le Rec-teur Majeur, c’est qui ? Quelle est son identité? Les Jésuites appellent leur Supér ieur « m o n d i a l » Supérieur Général; les Franciscains l’ap-pel lent «Ministre Général» ;

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Don Artime le nouveau Recteur Majeur et Don Chàvez son prédécesseur, (source - www.donboscoliberia.org)page suivante

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Editorial Don Bosco raconteSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 54

Elle me prit avec bonté par la main

C’est un très beau et délicat souvenir de mon enfance. J’avais à peine 9-10 ans quand je fis un rêve, et un rêve qui a

laissé dans ma vie une marqueineffaçable. Je voyais un groupe d’enfants qui jouaient ; tout à coup, le jeu avait dégénéré en une bagarre violente: coups de poing, coups de pied, grossièretés et, malheureuse-ment, blasphèmes. Je partis à l’at-taque. Mais un Homme d’aspect vénérable m’interrompit, m’indi-quant une manière bien différente pour rendre ces jeunes meilleurs. Tout de suite après, voilà qu’apparut une Dame d’aspect majestueux, af-fectueuse et belle, qui me fitsigne d’approcher. Elle me prit par la main. Ce geste d’exquise bonté ma-ternelle me conquit pour toujours. En toute simplicité, je peux t’as-surer que je n’ai jamais lâché cette main ; au contraire, je l’ai toujours tenue bien serrée, jusqu’à la fin…

Quand tu es venu au monde…

Depuis l’enfance j’ai été imprégné du climat religieux et de dévotion mari-ale de mon temps. À la maison, Ma-rie était chez elle. Je sais aussi qu’un Salésien a écrit de moi : « Marie était

partout chez l u i » . Ce l a m’a fait plai-sir de le lire parce que c’était vrai-ment ça. Il y ava i t l a récitation quotidienne du chapelet en famille, chaque soir. La prière de l’Angélus rythmait ponctuelle-ment notre journée, à s ix heures du matin, à midi et à six heures du soir. J’ai ap-pris de ma mère à vénérer et fêter la Vierge Marie à travers les dévotions populaires des lieux où j’ai vécu. Tant de façons de la tenir par la main…

Je me souviens encore de la dernière nuit précédant mon entrée au sémi-naire de Chieri. Dans l’humble mai-sonnette des Becchi, maman mettait la dernière main à mon trousseau. Elle choisit ce moment pour une importante révélation, un secret en-tre mère et fils : « Mon petit Jean, lorsque tu es venu au monde, je t’ai consacré à la Bienheureuse Vierge Marie ; quand tu as commencé tes

études, je t’ai recommandé la dévo-tion à cette Bonne Mère ; je te recommande maintenant d’être tout à elle. » Ma maman savait combien était alors élevée la mortalité infan-tile. « Je t’ai consacré » voulait dire : je t’ai confié à Marie, je t’ai offert à elle, tu es à elle ! Un acte de grande confiance à la Maman qui peut tout. « Espérons beaucoup de qui peut beaucoup » : je répétais aux autres ce que j’avais tant de fois entendu de ma mère. Aussi plus tard, au milieu des enfants, je leur transmettrai le même type de dévotion ; non pas comme un habit de fête, celui que l’on revêt seulement le dimanche, mais la ren-

La Spiritualité Salésienneles Dominicains « Maître Général ». Les Salésiens « Recteur Majeur ».

L’article 126 des Constitutions salésiennes disent que le Recteur Majeur est le successeur de Don Bosco, il est « Père », il est le lien de communion et le centre d’unité de la Famille Salésienne.

Successeur de Don Bosco.Dans le « Testament spirituel » de Don Bosco nous lisons : « Avant de partir pour mon éternité, je dois m’acquitter envers vous d’un certain nombre de devoirs et apaiser un vif désir de mon cœur. Avant tout je vous remercie avec la plus vive af-fection de mon âme, de l’obéissance que vous avez eue envers moi…. Vo-tre Recteur Majeur est mort, mais un autre sera élu qui aura soin de vous et de votre salut éternel. Écoutez-le, aimez-le, obéissez-lui, priez pour lui, comme vous l’avez fait pour moi ».

Le bienheureux, Père Philippe Rinaldi, troisième successeur de Don Bosco écrit : « Notre Fon-dateur n’a jamais été que père ; sa

paternité vient de la paternité du Père céleste…. Dans le Recteur Ma-jeur la paternité est la caractéristique essentielle : elle exige bonté, sens de la responsabilité, guide dans la fidélité, engagement pour la voca-tion salésienne».

Centre d’unité.Non seulement de la Congréga-tion salésienne mais de la Famille Salésienne. L’appartenance à la Famille Salésienne a besoin d’un centre vital pour actualiser la référence à la mission commune et au même esprit. Selon la pensée de Don Bosco, ce centre est le Recteur Majeur. Au Recteur Majeur revient le rôle institutionnel d’admettre à la Famille Salésienne les groupes qui en font la demande, selon des critères préétablis.

Pour cette mission qui est la sienne il perçoit le devoir d’offrir des orien-tations nécessaires pour assurer la fécondité du charisme salésien dans chaque Groupe de la Famille. Par l’exemple et le magistère, il construit peu à peu l’unité et assure, dans la

variété des vocations spécifiques, la fidélité à l’esprit et la coordination de certaines initiatives. Il exerce ce ministère avec la paternité qui fut propre à Don Bosco : paternité tra-duite par une attitude qui demande de la compréhension et de la bonté, une attention à la croissance de cha-cun, un souci de guider dans la fidélité au charisme, un engagement pour la fécondité de la vocation salésienne dans toutes ses expressions. (Charte de l’identité de la Famille Salésienne, art. 13)Nous ne manquerons pas de prier Dieu notre Père, qu’il bénisse, pro-tège et guide, avec la force de l’Esprit Saint, celui qui, dans sa Providence, il a choisi comme successeur de Don Bosco, Supérieur de la Congrégation salésienne, père et centre d’unité de la Famille Salésienne. Jacques Verheyden, sdb,Comité de rédaction.

MARIE,La Mamande tous les jours

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InterviewDon Bosco raconteSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 96 7

From your younger days to the day you became a Salesian, did you ever dream to become the Rector Major, successor of a dreamer?No. I believe there are other persons more capable than me. Yes, I always wanted to be a good Salesian, like the way Don Bosco dreamt about every Salesian today. But I never thought of being the Provincial and still more the Rector Major, which was unthinkable.

Who is Don Angel Fernandez Artime?Ángel Fernández Artime is simply a Salesian of Don Bosco, who is 53 years old, and who is enthusiastic about Don Bosco. I liked the way the Salesians helped me to grow and to be educated. I believe that I have in my heart a special sensitivity to be with and among the young. Later, in my Salesian life frequently they entrusted me with different services and also entrusted me with the apostolate of animating the provinces. Therefore I was not always able to be with the young on the playground. But my passion is the playground, the classroom and the encounter with every youth. But I am only a Salesian, full of enthusiasm, who feels to be more happy to be a Salesian today than I was 35 years ago when I began my Salesian life.

Did you expect to be elected as the Rector Major?No. Absolutely No. The Rector Major Don Pascual Chavez had actually asked me to return to Spain as the Provincial of a new Province. I was in fact for five years as a Provincial in Argentina, in Patagonia, the dreamland of Don Bosco. I was expecting to attend the general chapter this year, and just participate in it like any other

of the 207 participants of the chapter, and return on April 13 to Spain to begin my new apostolate there at the end of May as the Provincial of the Mediterranean Province of Mary Help of Christians. When I was ac-tually elected, it was something unexpected and a sur-prise of the Holy Spirit and of my Salesian confreres.

When you first heard your name being pronounced what did you think? What were your emotions?The first emotion was the feeling that I should not have become the Rector Major and that there are many other confreres more capable than me. In the second place, there was the emotion to be able to be the person to animate his confreres, the entire Salesian Family and the young and to follow the path of Jesus as a Salesian of Don Bosco. A really big emotion was the awareness that Don Bosco is entrusting me and entrusting us now his congregation and the Salesian family. Initially I was a bit nervous. But now I feel very calm because I expe-rience a lot of affection and a great help from the general council. I believe strongly the greetings and the strength of the Salesian congregation, the Salesian Family, and it excites me to think of the youth around the world who will always and would always have the need of friends, brothers and fathers who can accompany them.

We know that you were able to talk to your parents after your election. Would you tell us what they ad-vised you?I had thought that if in case the voting polls indicated my name, then I would inform my parents so that they didn’t come to know unexpectedly with a shock that

contre quotidienne, familière, jour-nalière avec Marie, la maman de tous les jours !

Immaculée et Auxiliatrice : c’est Elle qui a tout fait

C’était une dévotion très concrète, solide, sans mièvreries. Je rappelais constamment aux garçons : « Ma-rie veut la vérité non les apparenc-es. » J’insistais donc : « Pour être chers au cœur de la Madone, il faut honorer son Fils. » Je présentais Ma-rie comme Celle qui mène à Jésus. Je résumais tout en ces quelques mots: « Fuir ce qui est mal et faire ce qui est bien pour l’amour de Marie. » Plus pratique et concret que cela, je ne vois pas…

Deux certitudes me soutenaient : avant tout, j’insistais enprésentant Marie comme l’Im-maculée. Il y avait des motifs his-toriques comme la définition de ce dogme (1854) et puis, presque comme une confirmation, les appa-ritions à Lourdes (1858). C’étaient des dates importantes. Dans ma petite expérience, je ne pouvais pas oublier le 8 décembre 1841 où était advenue la providentielle ren-contre avec Barthélemy Garelli. Quarante-cinq ans plus tard, je me souvenais de cette rencontre avec émotion et gratitude : « Toutes les bénédictions qui nous sont venues du ciel sont le fruit de ce premier “Je vous salue, Marie” dit avec fer-veur et sincérité. » Il y avait aussi des raisons pastorales : au contact de la fragilité de la jeunesse, je me rendais compte du besoin immense que mes garçons avaient de fixer leur regard sur Marie, la toute pleine de grâce, et recevoir d’elle un message at-trayant de pureté et de sainteté pour pouvoir vivre la joie de se sentir enfants de Dieu.

Au Valdocco, en 1854, je pouvais compter sur Dominique Savio, ce garçon merveilleux qui

s’était proposé comme idéal de de-venir « un bel habit pour le Seigneur ». Avec lui, d’autres jeunes (presque tous futurs Salésiens !) faisaient par-tie de la Compagnie de l’Im-maculée, devenant un précieux le-vain de bien dans la masse. Grâce à eux, un chemin de sainteté pour les jeunes était en train de naître.

Plus tard, m’apercevant que la foi diminuait, j’ai senti qu’il était urgent de répandre la dévotion à la Vierge Marie sous le vocable d’Auxiliatrice, celle qui nous tient par la main, qui nous aide, qui ne nous perd jamais de vue, qui nous garde unis à l’Église. Ce n’est pas moi qui ai inventé la dévotion à Notre Dame Auxiliatrice: j’en ai été le divulgateur infatigable et convaincu, ça oui.

Je me rappelle le matin où j’ai lancé le creusement des fondations du beau sanctuaire dédié à la Madone. J’ai vidé dans les mains du maî-tre-maçon mon pauvre porte-mon-naie : il en sortit huit misérables petits sous, le premier acompte ! Mais j’étais sûr d’une chose : « C’est en Elle que j’ai mis toute ma con-fiance. » Ce matin-là, les différentes lettres que j’avais écrites la nuit précédente se trouvaient en-core sur mon bureau ; à la maison, je n’avais même pas l’argent pour acheter les timbres ! La Vierge Marie serait ma « quê-teuse ». Et je peux t’assurer qu’elle s’est révélée une quêteuse hors pair !

La construction finie, je pouvais dire aux fidèles qui y accouraient : « Vous voyez cette église ? Je dirais que Ma-rie l’a réalisée à coup de miracles ! »

Maintenant et à l’heure de notre mort

Les chercheurs salésiens qui ont écrit tant de choses sur moi, se sont aperçus que, dans les dernières prières faites sur mon lit d’agonie, ce n’est pas l’invocation habituelle Notre Dame Auxiliatrice qui fleurit sur mes lèvres mais la supplication: Marie, ma très Sainte Mère, Marie, Marie ! Un oubli de ma part ? Non ! Il y a sûrement une explication.

À la fin de ma vie j’étais enfin ar-rivé à tout comprendre. Je voulais vraiment mourir comme l’enfant du rêve des 62 ans auparavant. Avec la Madone qui me prenait avec bonté par la main tandis que je lui murmu-rais : « Ô ma Mère… ma Mère… ou-vrez-moi les portes du paradis. »

PASCUAL CHÁVEZ VILLANUEVA,Recteur Majeur émérite.

Interview with the Rector Major

Father Ángel Fernandez ArtimeStephanie is a young woman from the Salesian YouthMovement in Potenza; Wilfried is a young Salesian priest from the DRC (Democratic Republic of Congo). Both are students of the Faculty of Social Communications at the Salesian Pon-tifical University. On Friday 28 March they interviewed Fr Ángel Fernández Artime, 10th successor of Don Bosco.The Rector Major welcomed them with typical Salesian friendliness and gladly gave time to the two young interviewers. They were accompanied by Fr Renato Butera, a professor of the faculty where the two young people are studying.

Page 5: Bulletin salésien juillet 2014

would give them a heart attack. Then I had called up my people at home to tell them that “It is possible that either I or another Salesian could be elected. But, even-tually, you will know it.” When I was elected, I was in the hall to greet the confreres. Meanwhile, Don Chavez and Don Adriano called up my parents in Spain to commu-nicate the news about my nomination.In the evening, I could talk to them, and I could talk to my mother, who told me very simply, “My Son, may this not change you, may you continue to be like the way you are, and do not ever forget the simple people.” This message of my mother remains very strong in my heart.

What does it mean to be Don Bosco today?To be the 10th successor of Don Bosco is first of all a gift of God, as my predecessor Don Chavez used to say. It is a beautiful vocation. I believe that it is fascinat-ing, beautiful. There will be difficulties because the con-gregation is really big and spread in many parts of the world. While there is something very fascinating here, there is at the same time a big responsibility. We have the duty, and I have the duty to guarantee that the Charism of Don Bosco that the Spirit has gifted the Church is not gradually lost, neither in its power nor in its passion for the young, nor in its service to the others. This is the key. We must guarantee that the charism of Don Bosco may be ever alive today as it was in any other moment. Always the best!

During the General Chapter, you spoke of the Sale-sians as mystics in the spirit and servants of the young. How do you think you must realize this spirituality for the youth of today?For the Salesians, it is an invitation to be still more authentic, to be more profound in our interior life as consecrated people, and to dare and to be courageous prophets among the young and above all to be servants. This is something very peculiar for us, for our charism, which our Pope Francis always reminds us about the ‘pe-riphery’ and to go with the ‘sheep.’ For the young, I believe that it is an invitation that is constant in us in the entire history of the congregation. The young must be the apostles of the young. I explain further: ‘Apostles’ and not only animators of social roles. They must be apostles who live also their faith with pro-found radicality and live their Christian commitment.

The moment you were chosen as the new Don Bosco, all the young from the Salesian movement in the world began to publicise your photo on the so-cial network, and began to send messages of con-fidence, hope in you. What message do you want to give to the young who live in the house of Don Bosco?The message that is close to my heart is this:I, as the Rector Major and the 10th succes-sor of Don Bosco and the Salesians

of Don Bosco, believe in you, young people. You are our passion, the only reason for which we are Salesians of Don Bosco today. We want to be at your side and we want to accompany you. We don’t want to deprive you the attention that you need. And I invite you, all the young, boys and girls of the Salesian world, to be more courageous, more generous, and be truly, as the Gospel says, “Salt of the earth, Light of the world.” If they are like this, then walking together, there await for us many beautiful years.

Interview Dix questionsSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 98

Vous êtes le Don Bosco du bicente-naire : quel est votre rêve ?

Mon rêve est que notre Congrégation et no-tre Famille Salésienne en cette année de bi-centenaire et dans ce siècle, soit vraiment la Congrégation et la Famille salésienne que Don Bosco a voulues pour ce temps. Je rêve que la lumière de la Congrégation continue à briller et puisse garder ce qui lui est propre : le charisme que l’Esprit-Saint a suscité en Don Bosco et qu’elle se distingue par une option préférentielle pour tous les jeunes, spécialement pour les derniers, tous ceux qui ont moins, tous les exclus.

A qui avez-vous pensé en premier lieu après votre élection ?

Je dis sincèrement qu’à ce moment je n’ai pas pensé à mes parents, ni à mes proches, mais

j’ai pensé à Don Bosco et j’ai pensé que c’est lui qui, à travers le Seigneur et mes frères m’a ap-

pelé à guider cette Congrégation tellement vivante et je me recommandai à lui parce que je sentais que

c’était quelque chose de magnifique et de surhumain, supérieur aux forces humaines.

Cet appel, est-il le poids d’une grande re-sponsabilité ou une grande joie ?

Certes, la responsabilité se faisait présente. Après un moment d’incertitude et de

perception de combien le poids peut être effrayant, ce qui

a prévalu fut une grande joie,

pas

seulement pour moi, mais une grande joie, sentant que tous unis comme Congrégation et comme Famille Salésienne, avec mes frères du Conseil Général qui a été formé, avec tous les Provinciaux qui réellement portent la responsabilité concrète dans les différentes régions du monde, avec chaque Confrère de la congrégation, que tous ensemble nous sommes en train d’écrire cette si belle page de notre histoire, formant une grande famille et un grand mouvement dans l’Église.

Comment a été votre enfance ?

Mon enfance fut celle d’un enfant très simple et serein, dans un village du Nord de l’Espagne, au bord de la mer, un village de pêcheurs : un contexte qui m’a marqué profondément en commençant par la nature, la mer, le soleil. J’ai été un enfant, puis un adolescent qui a grandi dans une famille très saine, très humble d’ouvriers de la mer, dans laquelle tout était simple, où l’affection des parents était sincère, avec une grand-mère, un oncle, avec d’autres grands-pères et oncles et des liens affectifs qui m’ont permis de grandir avec une grande sécurité affective et qui ont fait de moi, je crois, un garçon et un jeune, puis un adulte serein, tranquille, affectueux, ex-pansif, riche de sentiments.

Comment est née votre vocation ?

De deux choses. D’abord j’ai grandi au cœur d’une famille heureuse. Un milieu chrétien sobre et sincère, où Dieu était présent, où la dévotion à Marie était vivante, où je voyais comment mon père, mon oncle, quand ils partaient à la mer, se confiaient à Dieu, parce que la mer peut être très traîtresse et qu’ils ne savaient pas ce qui pourrait leur arriver. Ensuite j’ai pu étudier chez les Salésiens. Une dame âgée, amie des Salésiens de Leon et qui passait les vacances d’été dans mon village était une bonne amie de mes parents et pensait que la meilleure

Dix questions au Recteur Majeur

Dix questions à don Ángel Fernandez Artime,dixième successeur de Don Bosco.

Page 6: Bulletin salésien juillet 2014

Dix questions InterviewSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 910 11

chose qu’on pût faire pour le gamin que j’étais, c’était qu’il étudiât chez les Salésiens. C’est ainsi que je laissai mon village, connus les Salésiens et fus très frappé par la manière dont les Salésiens me traitaient, moi et mes compagnons, par leur amitié, leur spontanéité, leur affa-bilité, leur simplicité. Tout cela éveillait en moi un ques-tionnement qui, bien que j’eusse déjà rempli les formu-laires pour entrer à l’université pour étudier la médecine ou la chimie, suscita en moi le désir de m’engager auprès des Salésiens dans un choix de vie qui me promettait le bonheur.

Avez-vous rencontré des difficultés comme di-recteur, puis comme provincial?

La vie connaît toujours des difficultés, quelle que soit la route prise, quel que soit l’engagement pris : père, mère, ouvrier. Comme directeur, puis comme provincial par deux fois, j’ai perçu les difficultés liées à ce service. Mais ma vie salésienne jusqu’à maintenant n’a pas été marquée par les difficultés, mais plutôt par les possibilités que la vie et le Seigneur de la vie et la congrégation m’ont données pour m’avoir permis, durant mes trente-cinq années comme salésien, de me trouver dans le monde des jeunes, rêver avec les jeunes, tout en continuant mon service d’animation et de gouvernement.

La Famille Salésienne est présente en plus de cent pays et sur tous les continents, immergée dans des cultures très différentes. Comment peut-on conserver l’unité et l’identité ?

C’est un des défis les plus importants que nous devons affronter. Il est très important de garantir la communion et la communion est garantie par la participation de tous, selon des modalités diverses, au tronc commun qu’est Don Bosco et le charisme que l’Esprit Saint a donné à l’Église en Don Bosco. Et, indépendamment de la per-sonne qui l’incarne, c’est le Recteur Majeur qui est le lien de communion de toute la Famille Salésienne.

La crise des vocations est indéniable. Quel sera le visage de la Congrégation au 21ème siècle ?

Quand nous parlons de crise de vocations nous devons penser avant tout que le monde est beaucoup plus grand que l’endroit où nous habitons. Ceci vaut pour l’Église entière. Par exemple, pour ce qui regarde la Congréga-tion salésienne, les vocations fleurissent avec grande force en ce moment dans le continent asiatique et ont un avenir plein d’espérance dans tout le continent africain. Les vocations sont présentes et émergent avec force en Amérique latine et nous devons garantir une formation solide et une plus grande persévérance. Les vocations rencontrent beaucoup plus de difficultés en Europe, plus en Europe occidentale qu’en Europe de l’Est. La

Congrégation, dans le 21ème siècle, sera sans doute une congrégation pleine de vie, qui peut-être changera un peu de couleur de peau, parlera d’autres langues. Mais nous continuons à faire des propositions avec courage, aussi en Europe, lançant des défis forts aux jeunes, sûrs que le Seigneur continue et continuera à appeler dans toutes les parties du monde.

Quels sont aujourd’hui les « territoires de mis-sion» prioritaires. Internet est-il l’un de ces territoires ?

La mission prioritaire ne concerne pas seulement le type d’œuvre, mais dépend de l’endroit concret du monde où elle se trouve. Certaines œuvres peu significatives en un endroit peuvent être très significatives en un autre. Ce qui peut être déterminant, c’est la signifiance réelle dans un pays. Par exemple, il est possible que dans un contexte d’autres religions il ne soit pas facile de tenir une paroisse catholique (en certains endroits c’est im-possible) et, au contraire, une école de formation profes-sionnelle se convertit en une plate-forme d’éducation et d’évangélisation exceptionnelle. Quelque chose qui n’est pas une nouveauté en Europe peut être une grande nou-veauté dans d’autres parties du monde. Donc, indépen-damment du type d’œuvre dans tel ou tel pays, la chose la plus importante est de savoir à quel type de jeune on s’adresse. Le critère qui est toujours valable est celui-ci : là où sont les jeunes qui ont le plus besoin de nous, c’est là que nous voulons donner les réponses les plus néces-saires à leur vie concrète. Il est certain que le continent numérique et internet en toutes ses expressions est une «cour» salésienne où nous devons être présents, profit-ant de tout ce qu’il offre de bon tout en restant prudents quant aux dangers qu’il pourrait présenter. Mais il est hors de doute que cette grande cour salésienne, dans toutes ses expressions, connaîtra un grand développe-ment au cours des prochaines années.

De quelles figures de l’histoire salésienne vous sentez-vous le plus proche ?

Je dois dire, la main sur le cœur, que ma grande passion de l’histoire salésienne est Don Bosco. Certes, le Seigneur Jésus domine ma vie, la soutient, je lui demande qu’il me rapproche du Père et que son Esprit assiste la Con-grégation et ma vie. Mais Don Bosco reste mon grand amour et ma passion. Quand je pense à Don Bosco, je suis ému. Chaque fois que j’ai pu avoir des moments d’intimité près de Don Bosco à Valdocco, j’ai senti que mon cœur vibrait d’une manière spéciale. Et maintenant, comme Recteur Majeur, je lui demande que mon cœur ressemble toujours davantage au sien et qu’il m’accorde la grâce de ressentir ce que lui ressentirait et de penser ce que lui penserait.

La Congrégation salésienne est un navire qui a besoin d’un bon timonier pour naviguer. Le XXVII Chapitre Général des Salésiens a élu Recteur Majeur de la Congrégation le P. Ángel Fernández Artime. Il est né à Lu-anco (Espagne) et il a fait son pet-it séminaire à Astudillo (Palencia), puis à Cambados (Pontevedra, Galice) et León. On le retrouve à Mohernando (Guadalajara) pour son noviciat, puis à Valladolid pour ses études de philosophie. Ses deux années de pratique se passent à León. Il prononce ses vœux perpétuels à Santiago de Com-postelle et y fait ses études de théologie. Il est ordonné prêtre à León. Les premières années de ministère se déroulent à la mai-son salésienne d’Avilés (Asturies) ; ensuite il va à Madrid pour des études univer-sitaires de théologie pastorale et de philosophie. Plus tard il revient à León en tant que Délégué de la Pastorale des Jeunes, puis Vicaire provincial, et enfin Provincial. Directeur d’Orense, cette maison a été sa dernière destination en Espagne avant d’être nommé Provincial à Buenos Aires (Argentine) ces dernières années.

Isabel, qui vous a annoncé l’élection de votre fils comme Recteur Majeur de la Congrégation salésienne ?

La première personne qui me l’a dit est le provincial de León, P. José Rodríguez Pacheco. Ce fut une très grosse surprise, je ne pouvais y croire. J’ai reçu ensuite un coup de téléphone du P. Pascual Chávez, le Recteur Majeur jusqu’alors. Émue jusqu’aux larmes, je n’ai pu lui répon-dre. Après, j’ai eu aussi des appels du secrétaire de don Pascual, le P. Juan José Bartolomé, et du P. Filiberto González, Conseiller de la Communication Sociale.

Qu’avez-vous ressenti à ce moment ?

J’ai dit : « Mon Dieu, il a besoin de toi, aide-le ». Mais je ne savais pas trop quoi penser, quoi faire. J’ai eu un sentiment d’inquiétude car c’est un poste d’une grande responsabilité où il devra affronter bien des difficultés. Mais aussi… d’espérance. Je lui ai toujours dit que les talents que Dieu lui a donnés, ce n’est pas pour les en-terrer mais pour les donner aux autres. Étant sa mère, je sais de combien il est capable.

Lorsque votre fils vous a appelée, qu’avez-vous pu lui dire ?

Cela ne s’est pas passé tout de suite, mais plus de deux heures après les premiers coups de téléphone. Je lui ai raconté que je le savais déjà et que le bon Dieu va l’aider quand il en aura besoin. Il m’a répondu de ne pas m’en faire parce que l’aide et les secours ne vont pas lui manquer. Une conversation très brève. Il avait à ce moment beaucoup à faire ; il me rappellerait pour causer plus tranquillement.

Isabel Artime,Maman du nouveau Recteur Majeur

interview d’

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The Pinardi house

Interview Get to know Don Bosco Salesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 912 13

Comment a-t-il connu les Salésiens ?

La main de Dieu se manifeste clairement dans nos vies. Mon mari et moi, nous vivions de la pêche ; lui pêchait et moi je vendais le poisson à notre poissonnerie. Un beau jour, quand Ángel avait neuf ans, María Sánchez Miñambres, une grande amie bienfaitrice de León, lui a demandé s’il voulait aller étudier chez les Salésiens de León. Ángel répondit qu’il y penserait. L’année suivante, à dix ans, il décida d’y aller. Après quatre ans, il aurait pu faire son bac à Luanco, mais il y renonça : il voulait continuer à León. Dès lors les Salésiens avaient pénétré à fond dans sa vie.

Quelles qualités de votre fils appréciez-vous davan-tage ?

Une grande bonté. Il est très gentil, très affectueux. Très attentif à tout, à sa famille, à son travail. Tout cela parce que, depuis son enfance, nous lui avons transmis la foi. Nous avons été une famille chrétienne.

Parmi les choses que vous lui cuisinez lorsqu’il va à Luanco, qu’est-ce qu’il préfère ?

Oh ! Il y a beaucoup de choses qu’il aime, mais surtout les légumes, le pot-au-feu asturien avec des choux, du «chorizo», du boudin, du lard, du « fariñon » ; et forcé-ment aussi la « fabada » de la région. Sans oublier le pois-son, tous les poissons. Ici le poisson est extra.

Un conseil que ses parents lui ont donné pour la vie ?

Ce que j’ai dit avant, au sujet des talents, qui ne sont pas pour lui, qu’il ne doit pas enterrer, qu’il doit en faire profiter les autres.

Quel est le cadeau qui vous a plu davantage de tous ceux qu’Ángel a pu vous rapporter ?

Une statuette de Notre-Dame Auxiliatrice qu’il m’a rap-portée de León, de son temps de Provincial. Ici chez moi et depuis qu’il me l’a donnée, un cierge brûle devant elle les 24 heures du jour, la lumière ne s’éteint jamais. Je l’aime bien.

Vous souvenez-vous de quelque gaminerie de son enfance ?

Il était si sage qu’il n’en faisait jamais. La seule chose est qu’à sa naissance il n’a pas pleuré, et nous étions inquiets au sujet de sa santé. Pourtant, durant les trois années suivantes, il pleurait sans arrêt. Nous étions au désespoir, mais quand nous sommes revenus chez mes parents et une fois réunis avec les autres membres de ma famille, il n’a plus pleuré du tout. Son enfance a été difficile parce qu’il restait seul pendant de longues journées ; nous étions à la poissonnerie.

Qu’avez-vous demandé à Dieu et à Notre-Dame Auxiliatrice pour votre fils ?

Qu’ils l’aident beaucoup, qu’il puisse mener à bien son travail. J’appartiens à Dieu d’abord, puis aux saints. Je les ai suppliés de l’épauler dans sa nouvelle mission. Sans leur appui aucune personne ne peut faire quoi que ce soit. La Congrégation salésienne est un navire qui a be-soin d’un bon timonier pour naviguer. Dieu et Don Bos-co —en tant que son successeur—, l’aideront durant ces prochaines années.

José Antonio San Martín

The Pinardi chapel is an icon of Don Bosco’s work. At first, it was a mere shed, unattractive, scarcely a metre and a half in height, added onto an unpretentious house. Don Bosco had rented it for a few lire, together with the adjoining field. It would offer some shelter at least for his boys. Today it is a chapel, filled with a prayerful si-lence that welcomes the many eager pilgrims. Within its walls, where even the light assumes a discrete softness, love and grandeur mingle.It suggests the Gospel paradox of weakness that testifies to divine power. A little room, too small to enclose the risen Christ to whom it is dedicated, unless you imagine the empty tomb, like a jewel case that emits a glorious light of divine mystery. It was here that Don Bosco put down his roots. His band of youngsters, driven from place to place because they were too noisy or too unru-ly, settled finally in its welcome embrace. It was an un-expected godsend for the young, exhausted priest, who had wept and pleaded to heaven. This was the house of his dreams. Here God welcomed his children. To the right of the altar is a small statue of Mary, token of the tenderness that filled the Oratory.This is the “Pinardi House”, with its own spiritual magic. It is Don Bosco’s house, where the poor and the little ones are at home.If the walls could tell tales of its beginnings, if the shadowy light could reveal all the pain of those early days, if everything could sing out in celebration, the pil-grim would hear the shouts of boys coming across the fields. Eyes would behold the loving kindness of the Fa-ther. Hands would join in prayer, in thanksgiving for the stream of goodness that still flows from it.

God’s place.Don Bosco’s most pressing concern was the salvation of the young; and for him salvation was all-embracing: providing bread for today, a career for tomorrow, and a meaning for the whole of life. This threefold objective is reflected even in the very structure of Valdocco, his first foundation.Nowadays a visitor to this house can pass through the exhibition room where the various models show the dif-ferent stages in the development of this primary founda-tion. It’s striking to notice that each time the house grew in size, Don Bosco provided a larger place for prayer, so that within the same complex, and only a short distance from each other, you find the Pinardi chapel, the church of Saint Francis de Sales and the basilica of Mary Help of Christians.You might think that the reason for these successive buildings was the increasing numbers of boys arriving, but Don Bosco’s real motive was to show that the place given to God should grow with the rest of the building.Don Bosco’s objective was not one of alternatives. It isn’t bread or prayer, but both. It isn’t to form upright citizens or good Christians, but both. It isn’t to prepare for the future in this life or to prepare for eternal life, but both. Logically, then, the amount of space available in the house is divided equally among living quarters, work areas and places to celebrate God, who gives us life and true growth. This way of arranging things offers food for thought. In our own lives, do we give God the place which is due to him, or have we consigned him to some small corner of our life where we risk forgetting him altogether?

Jacques Rey, The Roots of a Dream. A spiritual jour-ney in the steps of Don Bosco. Editions du Signe.

Where the poor are at home

Ici, avec vous, je me sens bien. Ma vie, c’est vraiment d’être avec vous (les jeunes). (MB. 4, 654)

Les jeunes sont la partie la plus délicate et la plus précieuse de la société. (MB. 11,45)

Il suffit que vous soyez jeunes, pour que je vous aime beaucoup (GP. Turin 1847, 7)

Il dit :

Don Bosco

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Gulu - UgandaGulu - UgandaSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 1514

Our Parish and Sub-ParishesOur new Parish has 13 centres: the main parish centre in Atede, and 12 sub-centres. Nine of them have per-manent structures, one in a school and two in private homes. All centres have a leadership team in place and a catechist who leads the Sunday Service and teaches the catechumens. Sunday Mass attendance in the whole parish ranges between 1300-1500 Christians (20% of the Catholic population. 10% of the total population). Life in Atede is one day at a time. It is a village life, sometimes uneventful, marked by daily interaction with common faces, on which you learn to recognize the tiredness of a day of labour in the fields during the rainy season, and the joys of a family achievement during a celebration. When we took over this work, in Atede there was an old little church, built next to a primary school of 1,000 students, and a 43-acre piece of land. Now, when a visitor comes he can see the following: two bore-wells; a boarding for 60 children of the primary school; a nursery school for 120 little kids; a Salesian resi-dence, with parish offices and guest-rooms. Now we are progressing well with the construction of a new Parish Church replacing the old chapel. At the same time, we have done some work in the few sub-centres as well. We have renovated three chapels and built a new one, dedi-cated to Mary, Queen of Peace.

Parish Pastoral MinistryStructures are necessary, but our main concern has been on the religious and educational growth of our people. On Sundays we celebrate the Eucharist in different cen-tres, which also gives us an opportunity to visit people regularly. The leadership structure of the parish and of the sub-centres is functioning, with the inevitable human inertia. A good and dedicated group of cate-chists of 15 lead the local communities. They are truly our trump card and the engine of the parish. Through them the children are introduced to the Christian life and faith. The catechetical programme has been proper-ly organized with an interesting two-year programme.

In these three years, more than 1600 babies have been baptized, 10 weddings celebrated, but we have been able to bury only four departed with the Christian rite of burial. At the same time lay Christian associations are also trying their best through groups such as Charis-matic, Married Couples, Catholic Women, and Church Choirs for youth and Crusaders for the children.

Children and Youth MinistryOften our ‘missionary drives’ take us to primary schools to teach and review our religious instruction pro-grammes. Taking the gospel instruction we go in a team of three to the primary schools within our parish. In an academic term of four months we are able to visit all the schools at least twice. Through these visits we initiate starting groups ‘Children Help Children’ among students commonly known as Children Missionary So-ciety. We are also able to follow groups of catechumens in the secondary schools and the technical college; here the movement Young Christian Students (YCS) comes to assist us. Once a year through our group consisting of catechists and youth leaders called “Team Work” we visit all, I repeat ALL the families of a sub-centre. Last December in Ogul chapel, we visited 160 families! It is tiring, but it is wonderful. Indeed it is the ‘Joy of Proclaiming the Gospel’ in the spirit of Pope Francis’ Gaudium Evangelii!

Our Presence as BlessingIf you overcome the feeling of remoteness and isolation that may give a shock to our Salesian hectic life, the main challenges here are two: education/evangelization and poverty. The quality of education delivered is extremely low and poor, leave alone getting high grades and divi-sions. Children finish primary school and are unable to read and write. The level of drop-out is high, especially among girls; education of children is not a priority and at times not even a possibility. Secondly, Christianity re-mains merely a thin outer-coat, the Gospel values have not permeated the culture, and people live very much in tune with their traditional practices such as witchcraft and many other traditional pagan rites and rituals. But poverty is the lion eating up the dream of our people and ruining families. Fortunately some have a “digni-fied poverty” with some little food to eat, for others the situation is desperate where anger and delusion soak them in alcohol.With our Christians we try to be the beacon of hope for all and keep our doors open to all who want to join our Faith Community and for others who need our ser-vices. Dreams for the future are there, well nurtured and planned, but we make a step at a time. For now we have to finish the House of God—the parish church and bring the Eucharistic presence permanently among our people. When Christ will be here with us, He will show us the way. Fr. Gianni Uboldi, SDB

6th November 2013 is an im-portant day in the annals of Salesian Uganda. On this day the Salesians officially formalized their presence

by blessing their Community House. Though the Christian communi-ty was not involved in the blessing and opening, the event was graced by Fr. Camiel Swertvagher, the Pro-vincial of Africa of the Great Lakes province and other Salesians work-ing in Uganda. Until that day the Salesians, Fr. Gianni Uboldi and Fr. Danilo Lisjak were living in a house provided by the Archdiocese. From Gulu town the Salesians came to At-ede, which is about 15 kms from the town centre. This new permanent presence of the Salesians is indeed a blessing to the local Christian com-munity and the youth. The poverty of the locality, due to over two dec-ades of war, makes our presence very credible and beneficial to the community. It is truly an apostolate of accompaniment and rehabilita-tion of life and faith.

General BackgroundThe two confreres have been pres-ent in Northern Uganda since 2010. They are instrumental in opening the Salesian presence in Atede, North-ern Uganda, within the Archdiocese of Gulu. Atede is a new parish bifur-cated from the large Gulu Cathedral parish. The parish still awaits the ca-nonical erection by the Archbishop John Baptist Odama. It is fitting to present here a general presentation of the area where our Salesian com-munity is located. The new parish runs along the Gulu-Opit road for about 10 kms, and then branches to several villages on either side of the road. The parish covers about 100 km2. The parish area has no tarmac but murram roads reach Opit, Koro Abili and Labora trading centres.

Electricity is available only at Labo-ra Technical College which is about one kilometre from our parish.The area has a population of about 15,000 people distributed over sev-eral villages but rather scattered. The area has: one government technical college, namely “Northern Ugan-da Youth Development Centre” with 400 students; three secondary schools (one government and two private) with over 1,000 students ; 11 primary schools among them seven are Catholic founded and two founded by the Anglican Church and two others owned by private in-dividuals. Over 3,500 pupils attend these schools; there are also three private Nursery Schools; two health centres offer maternity and basic medical services; the area also has four market/trade centres of small dimensions.

The Local Population The local population is mostly in-volved in subsistence farming largely

cultivating food for their home con-sumption. Cash crops such as cotton and tobacco are cultivated on a small scale which is locally marketed. Be-sides few teachers and health work-ers, only a few have stable income through petty trade and some skilled labour such as builders and carpen-ters who work on small contracts. There are also several boda-boda riders (motor cycle taxis) who make their living in ferrying people.As it is the situation in Northern Uganda, the Catholic Church is by far the largest faith community in the area. The Church of Uganda has no chapel; the Orthodox Church has one permanent Church and a private secondary school. The Independent Churches are scattered in villages, but have no permanent structures for prayer. There is no Mosque. In Atede-Labora, where the parish is located, there are 3 Independent churches with few followers.

Salesians Settle in Gulu

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Uganda MartyrsUganda MartyrsSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 July 2014 - Salesian bulletin No 9 1716

Ugandan martyrs shrine at Namugongo - Uganda (source http://www. fabrant.wordpress.com)

hardworking boys, well behaved, too, to go and work for the King. It was also a sign of showing loyalty to the King as it was prestigious to work for the King. They were honoured and honest young people just as Jesus himself was in the family of Nazareth, “...Jesus grew in wisdom and stature, and in favour with God and man. (Lk 2: 52).Often Christian life consists in doing ordinary things with admirable simplicity and honesty that finds favour with God. Martyrs did not allow the values of the world and even the cultural things of their own tradition to compromise their faith. This martyrdom challenges modern day vices especially among the young: laziness in daily work, life of pleasure, easy wealth, compromises in sexual life, weakness in sacramental life and the like. These vices do not help us to bear witness to the Gospel as it should be. Martyrs who died over a century ago and whose sanctity was recognized half a century ago con-tinue to bear light in our lives. The words preached by the Pilgrim Pope Saint John Paul II during his visit to Uganda Martyrs Basilica on 7 February 1993 could be a good encouragement and a

challenge to us. He affirmed, “Truly the Uganda Mar-tyrs became light in the Lord! Their sacrifice hastened the rebirth of the Church in Africa. In our own days, all Africa is being called to the light of Christ! Africa is being called again to discover her true identity in the light of faith in the Son of God. All that is truly African, all that is true and good and noble in Africa’s traditions and cultures, is meant to find its fulfilment in Christ. The Uganda Martyrs show this clearly: they were the truest of Africans, worthy heirs of the virtues of their ances-tors. In embracing Jesus Christ, they opened the door of faith to their own people, so that the glory of the Lord could shine on Uganda, on Africa.”May Saint Charles Lwanga and Companions, and the two Acholi martyrs martyred nearly two decades later, blessed Jildo Irwa and blessed Daudi Okello, pray for us. Fr. Lazar Arasu, SDB

Uganda Martyrs: 50 Years of Glory and ChallengeIt is now 50 years since we are blessed with 22 Martyrs of Uganda. They are not only for Uganda or for Africa; they are gift to the whole Church. They are indeed a precious gift for strengthening Christians world over. At their canonization in Rome on 18 October 1964 Pope Paul VI said, “For from the Africa that was sprinkled with the blood of these martyrs, the first of this new age (and, God willing, the last, so sublime, so precious was their sacrifice), there is emerging a free and independent Africa”.At the time of canonization, Uganda had just received its political independence and several other African coun-tries were still under colonial rule undergoing slavery like oppression in many ways. Canonization of Wananchi—the children of the soil, brought to the mind of many

African people a sense of pride and glory. The pope wanted this glorious moment to be beneficial not only in spiritual progress but also for material and social ad-vancement as well.While discussing the progress of a rural mission in Uganda a veteran missionary lamented in all his pastoral eagerness, “...it is unfortunate! Christianity here in this place is only cosmetic... it has not gone to the heart, it is only skin deep, it is only superficial.” He then narrated many unhealthy traditional practices affecting the Chris-tian life of his flock.In the light of today’s “developed” church it is heart ren-dering to see the deep faith of these 22 martyrs. Within a short period of Christian faith in the land, these young men - some of them were only teenagers and others in their early 20s - were courageous enough to stand for what they believed. They were able to challenge the highest authority of the land which they believed con-tradicted the faith into which they were evangelized and baptised.The homily of the Pope on the canonization day becomes an excellent tool for our examination of conscience. The pope affirmed, “The tragedy which bore them off is so extraordinary and so rich in significance that one finds there sufficient lessons for the moral formation of a new people, for the foundation of a new spiritual tra-dition.” These powerful words can be disseminated into questions for examining our faith and life.Do the Uganda Martyrs challenge our daily life or re-main only as something to admire and venerate? As we consider their act of faith as extraordinary, do we have something special to show in our faith? How much has their courage and sacrifice affected our moral living? Has our Christian life a witness value? These are not just rhetoric statements and polemic of words; they are daily challenges in our life calling us to take our faith living seriously.The martyrs of Uganda offered their life for righteous-ness, for the life of purity and sanctity. It is believed that they resisted homosexual tendencies of the king and were not in favour of cultural practices which they found did not help them to live their Christian faith to the full. Many of the martyrs were pages in the Kabaka’s (king of Buganda kingdom) palace while others were working in chiefs’ homesteads. Each family was selecting very

Uganda Martyrs50 Years of Glory and Challenge

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Message du PapeInterviewSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 1918

Traditionnellement le Pape publie le message qu’il destine à la Journée mondiale des com-munications sociales le 24 janvier, fête de Saint François de Sales, patron des journalistes et des

écrivains. Cette année le message s’intitule : « La communication au service d’une authentique culture de la rencontre »Dans son message le Pape met l’accent sur la richesse de la communication, d’Internet – qu’il qualifie de « don de Dieu » - et sur les réseaux sociaux. Mais il attire aus-si l’attention sur le fait que notre monde « souffre de nombreuses formes d’exclusion, de marginalisation et de pauvreté, ainsi que de conflits où se mélangent les causes économiques, politiques, idéologiques et, mal-heureusement, même religieuses ». Face à ce constat, le papa François estime donc que le rôle des médias est de contribuer à nous rapprocher les uns des autres. Il ap-pelle les catholiques à être des « citoyens du numérique » constructifs, en utilisant Internet pour manifester leur solidarité. « Bien communiquer nous aide à mieux nous connaître les uns les autres, à être plus unis », écrit le pape. Mais il n’occulte pas les « aspects problématiques » de la com-munication en réseau, comme la vitesse de l’information. « Elle dépasse notre capacité de réflexion et de jugement et ne permet pas une expression de soi mesurée et cor-recte.». Par ailleurs, il y a tant d’informations, qu’on peut être « désorienté » et cela provoque un isolement. « Or nous ne pouvons vivre seuls. Nous avons besoin de ten-dresse. Le monde des médias ne peut ignorer cela : il a vocation à exprimer cette tendresse. » Le Pape s’inter-roge sur la manière de mettre la communication au ser-vice de la rencontre, en expliquant ce que ce mot signifie selon l’Évangile. « Le témoignage chrétien ne se réalise pas avec le bombardement de messages religieux, ni avec des spots, des trucages ou des effets spéciaux ». Pour le successeur de Pierre, nous ne sommes pas là pour ven-dre ou manipuler les gens. « Le rayonnement de notre message provient de notre capacité à nous faire proches de toute personne blessée ». Et François de prôner la proximité. « Celui qui communique se fait proche. »Les médias peuvent donc « contribuer à nous faire sentir plus proches les uns des autres ; à nous faire percevoir un sens renouvelé de l’unité de la famille humaine, qui pousse à la solidarité et à l’engagement sérieux pour une vie plus digne ». Toutefois le pape met en garde sur le fait que le désir de connexion numérique peut finir par nous isoler de notre prochain, de nos plus proches voisins. Sans oublier ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pas accès aux médias sociaux, et risquent d’être exclus. « Ces limites sont réelles, pourtant elles ne sauraient justifier

un rejet des médias sociaux ; elles nous rappellent plutôt que la communication est, en définitive, une conquête plus humaine que technologique ».Le pape martèle une nouvelle fois ce qui fait le cœur de nombre de ses propos : « entre une Église accidentée qui sort dans la rue et une Église malade d’autoréféren-tialité, je n’ai pas de doutes : je préfère la première. Et les routes sont celles du monde où les gens vivent, où l’on peut les rejoindre effectivement et affectivement. Parmi ces routes, il y a aussi les routes numériques, bondées d’humanité, souvent blessée : hommes et femmes qui cherchent un salut ou une espérance. Aussi grâce au ré-seau, le message chrétien peut voyager « jusqu’aux ex-trémités de la terre ». Ouvrir les portes des églises signi-fie aussi les ouvrir dans l’environnement numérique, soit pour que les gens entrent, quelles que soient les condi-tions de vie où ils se trouvent, soit pour que l’Évangile puisse franchir le seuil du temple et sortir à la rencontre de tous. »Se référant à la parabole du Bon Samaritain, il es-time qu’il ne suffit pas de passer le long des « routes » numériques, c’est-à-dire simplement d’être connecté : il est nécessaire que la connexion s’accompagne d’une rencontre vraie. «Le réseau numérique peut être un lien plein d’humanité, pas seulement un réseau de fils, mais de personnes humaines. La neutralité des médias n’est qu’apparente : seul celui qui communique en se mettant lui-même en jeu peut représenter un point de référence. L’implication personnelle est la racine même de la fiabilité d’un communicateur. Pour cette raison, le témoignage chrétien, grâce au réseau, peut atteindre les périphéries existentielles. »Le pape achève son message en précisant que grâce au réseau, le message chrétien peut voyager « jusqu’aux ex-trémités de la terre ». Nous sommes appelés à témoigner d’une Église qui soit la maison de tous. La communication contribue à façonner la vocation missionnaire de l’Église tout entière, et les réseaux sociaux sont aujourd’hui l’un des endroits pour vivre cet appel à redécouvrir la beauté de la foi, la beauté de la rencontre avec le Christ.

Licenciée en Langues et Littératures étrangères, mariée depuis presque 40 ans, mère de deux filles et grand-mère de 4 petits-enfants fantas-tiques; depuis 35 ans, employée auprès de la Mairie de Rome et depuis longtemps engagée

dans la formation professionnelle des jeunes, à laquelle elle a été conduite par son enthousiasme salésien… voici quelques traits de Noemi Bertola, Coordinatrice mon-diale des Salésiens Coopérateurs, nommée en novembre 2012, au terme du 4ème Congrès de l’association fondée par Don Bosco. ANS l’a interviewée pour mieux la faire connaître à la Famille salésienne.“J’ai grandi dans une école des Filles de Marie Auxiliatrice, et ainsi je connais l’Association des Salésiens Coopérateurs pratiquement depuis toujours – raconte Madame Bertola – Quand mes filles étaient un peu plus grandes et autonomes, j’ai fréquenté avec joie le cours de préparation et le 24 mai 1990, j’ai émis ma promesse apostolique comme Coopératrice”.

Vous êtes la première femme Coordinatrice mon-diale. Quelle responsabilité ressentez-vous?Je ressens un très grand sens des responsabilités, non seulement parce que je suis femme, mais en général, pour la confiance qui m’a été accordée surtout en con-cordance avec l’approbation définitive de notre Projet de Vie apostolique. Maintenant, ce Projet devra se répan-dre à tous les niveaux associatifs, entrer dans le cœur de chaque Coopérateur et devenir un instrument fon-damental sur le chemin vers la sainteté. L’enthousiasme qu’a suscité ma nomination dans le monde féminin – surtout parmi les Salésiennes Coopératrices de tous les continents! – m’a donné encore plus de courage: je suis certaine de pouvoir compter sur le soutien et la prière de beaucoup de sœurs.

Quels sont d’après vous les points les plus impor-tants du message du Recteur Majeur (au 4ème Con-grès Mondial des SSCC) pour l’avenir des Coopéra-teurs?Le Recteur Majeur nous a proposé beaucoup de sug-gestions de réflexion, mais également un chemin à suivre. Être des éducateurs attentifs qui proposent,

dans un monde en constante transformation, dans une société multiculturelle qui offre souvent des modèles qui ne sont liés qu’au marché, qu’à l’apparence. Nous devrions stimuler les jeunes à être les sujets actifs d’une citoyenneté responsable, qui prend en considération la dignité de la personne, le respect des droits de chaque homme. L’approfondissement et l’actualisation du Sys-tème préventif seront sans doute un instrument efficace pour la formation des jeunes d’aujourd’hui. Voici l’en-gagement qui nous attend.

Quelle contribution, les Coopérateurs peuvent-ils donner à la Famille salésienne et à l’Église?L’engagement dans la société, dans le monde de l’éducation, dans le social, dans le domaine des poli-tiques familiales doit toujours plus concilier le travail des Salésiens Coopérateurs et leur vision laïque de l’ac-tion du chrétien qui peut être une contribution concrète à toute la Famille salésienne et en général à l’Église. Le vœu que je fais pour l’Association, c’est de “sentir” vi-vante, l’appartenance à une Famille charismatique qui, dans ses différentes facettes, dans les propositions d’en-gagement et dans les projets, réussit à s’insérer dans la société, portant à l’Église le don du dévouement total.

Quels sont les défis qui attendent l’Association dans les années à venir?J’ai déjà fait allusion à la première, interne à l’Associa-tion: faire connaître, comprendre, apprécier et pour finir, vivre le Projet de Vie apostolique.En ce qui concerne par contre les défis du monde, je reprends à nouveau ce qui a été dit par le Recteur Ma-jeur: croître dans la société avec la capacité d’influer sur elle en promouvant la sensibilisation, l’information et la formation. Devenir de vrais coopérateurs de Dieu dans la réalisation de son magnifique dessein de salut, en particulier pour les “jeunes pauvres, abandonnés et en danger”. Cependant, cela ne pourra se produire que si nous restons fidèles à la Parole de l’unique Maître et en nous confiant totalement à Sa Mère. Don Bosco et les nombreux Saints, Bienheureux et Vénérables de la Famille salésienne seront nos puissants intercesseurs et nos modèles de référence quotidiens.

Noemi BertolaCoordinatrice mondiale des Salésiens Coopérateurs

Interview de 48ème journée mondiale des communicationssociales (1er juin 2014)

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Don ChávezDon ChávezSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 920 21

répondre aux questions sur le sens de leur vie, questions auxquelles Dieu seul cependant est capable de donner une vraie réponse.Ami, Maître et Sauveur sont les expressions qui décrivent la centralité de la personne de Jésus dans la vie spirituelle des jeunes. Il est intéressant de rappeler que Jésus est présenté par Don Bosco comme l’ami des jeunes : « Les jeunes sont les préférés de Jésus », disait-il. Jésus comme maître de vie et de sagesse, comme modèle pour tout chrétien, comme rédempteur qui donne toute sa vie dans l’amour jusqu’à mourir pour le salut des hommes, un Jésus présent dans les petits et les pauvres.Pour un chemin de conformité menant au Christ, il faut développer certaines attitudes et expériences : la partici-pation de foi dans la communauté qui vit de la mémoire de la présence du Seigneur et le célèbre dans les sacre-ments de l’initiation chrétienne, la pédagogie de la sain-teté que Don Bosco a indiquée dans la réconciliation avec Dieu et avec les frères à travers le sacrement de Péni-tence, l’apprentissage de la prière personnelle et com-munautaire, des moments privilégiés pour grandir dans l’amour et dans la relation personnelle avec Jésus-Christ, l’approfondissement systématique de la foi éclairée par la lecture et la méditation de la Parole de Dieu.Une spiritualité de communion ecclésialeL’Église est le lieu choisi et offert par le Christ pour pouvoir le rencontrer. Il a remis à son Église sa Parole, le Baptême, son Corps et son Sang, la grâce du pardon des péchés, les autres sacrements, l’expérience de com-munion et la force de l’Esprit qui pousse à la charité envers les frères. La Famille de Don Bosco possède une

riche tradition de fidélité filiale au Suc-cesseur de Pierre, de communion et

de collaboration avec les Églises locales. Précisément parce qu’ecclé-siale, la spiritualité salésienne des jeunes est une spiritualité mariale. Marie fut appelée par Dieu le Père à être la Mère du Verbe, pour le donner au monde. L’Église considère

Marie comme un exem-ple de foi. Don Bosco

l’a vécu ainsi et nous sommes appelés à le

faire nous aussi en communion avec l’Église. Marie est vue comme Mère de Dieu et notre Mère, comme l’Immaculée, pleine de grâce, totalement dis-ponible à Dieu,

modèle de sainteté et de vie chrétienne. Elle est aussi invoquée comme l’Auxiliatrice, le Secours des chrétiens dans le grand combat de la foi et de la construction du Royaume de Dieu. Elle est Celle qui protège et guide l’Église. Don Bosco la considère donc comme la Ma-done des temps difficiles, soutien et support de la foi.Les attitudes et les expériences à créer sont donc : l’am-biance concrète de la maison salésienne où l’on expéri-mente l’image d’une Église pleine de fraîcheur, sym-pathique, active, capable de répondre aux attentes des jeunes. Ne pas oublier les groupes, surtout la commu-nauté éducative qui unit jeunes et éducateurs, dans une ambiance familiale, autour d’un projet d’éducation in-tégrale. Avoir aussi le souci de la participation à l’Église locale où converge la vie de foi des chrétiens dans une communion visible et dans un service perceptible sur un territoire concret. Prouver son estime et sa confi-ance envers l’Église universelle, perçue et vécue dans un sentiment d’amour envers le Pape. Mettre en bonne place l’amour et l’admiration envers Marie, Immaculée et Auxiliatrice, le culte qui lui est réservé et l’imitation de ses vertus. Une spiritualité du service responsableLa vie assumée comme une rencontre avec Dieu, l’Église perçue comme communion et service, où chacun a sa place et où les capacités de tous sont nécessaires, font émerger et mûrir la conviction que la vie doit se vivre comme une vocation à servir. Don Bosco a perçu et vécu son existence comme une vocation, à partir du rêve des neuf ans. Il répond d’un cœur généreux à une invitation : aller vers les jeunes pour les sauver. La spiritualité salésienne des jeunes est une spiritualité apostolique parce qu’elle part de la conviction que nous sommes appelés à collaborer avec Dieu dans sa mission, en y répondant avec dévouement, fidélité, confiance et disponibilité totale. Les vocations apostoliques et les vocations à une consécration spéci-fique sont donc proposées aux jeunes.Le service responsable comporte certaines attitudes et expériences à favoriser : promouvoir la dignité de la per-sonne et ses droits; vivre avec générosité dans sa famille et se préparer à en fonder une sur des bases du don de soi réciproque ; favoriser la solidarité, spécialement envers les plus pauvres ; accomplir son travail avec honnêteté et compétence professionnelle ; promouvoir la justice, la paix et le bien commun en politique ; respecter la créa-tion ; favoriser la culture ; mûrir petit à petit les choix progressifs et cohérents, comme le service de l’Église et des hommes ; témoigner de sa foi et la concrétiser dans un secteur, comme l’animation éducative, pastorale et culturelle, le volontariat et l’engagement missionnaire; connaître les vocations à une consécration spécifique et y être ouvert.

Don Pascual Chávez, Recteur Majeur émérite.

« Puisons dans l’expérience spirituelle de Don Bosco pour marcher sur le chemin de la sainteté se-lon notre vocation spécifique » (Etrenne 2014)

Dans son commentaire de l’Étrenne que l’ancien Recteur Majeur, Don Pascual Chavez, a proposé à la Famille Salésienne, il a développé le thème de la spiritualité salésienne pour toutes les vocations.

Voici, en résumé, ce que le Recteur Majeur a dit de la «Spiritualité salésienne des jeunes»La spir itual i té salésienne des jeunes est une spiritualité adaptée à eux ; elle est vécue avec et par les jeunes, pensée et réalisée à l’intérieur de leur propre expérience. Elle tente de générer une image de jeunes chrétiens que l’on peut proposer aujourd’hui à ceux qui vivent la condition juvénile actuelle. Elle s’adresse à tous les jeunes mais, en même temps, elle est capable d’in-diquer des objectifs à ceux qui désirent progresser da-vantage. Voici les caractéristiques de la spiritualité salésienne des jeunes.Une spiritualité de la vie quotidienne comme lieu de la rencontre avec DieuLa spiritualité salésienne des jeunes considère la vie quo-tidienne comme lieu de la rencontre avec Dieu. Elle se laisse guider par le mystère de Dieu qui, par son incar-nation, sa mort et sa résurrection, affirme sa présence, dans toute la réalité humaine, comme une présence qui sauve.Le quotidien du jeune est fait de devoir, de sociabilité, de jeu, de tensions rencontrées au cours de sa croissance, de vie de famille, de développement de ses propres ca-pacités, de perspectives d’avenir, de demandes d’aide, d’aspirations. Selon Don Bosco, pour devenir saint, il suffit de bien faire ce que l’on doit faire. Il considère la fidélité à ses devoirs quotidiens comme critère de vérifi-cation de la vertu et comme signe de maturité spirituelle.Parmi les attitudes et expériences du quotidien à vivre en profondeur, on peut considérer : sa vie en famille, l’amour de son travail ou de ses études, la croissance cul-turelle et l’expérience scolaire, la nécessité de con-juguer les « expériences fortes » avec les « choses ordi-naires de la vie », la vision positive et réfléchie de son temps, l’accueil responsable de sa vie et de son chemine-ment spirituel progressif dans l’effort de chaque jour, la capacité d’orienter sa vie selon un projet vocationnel.Une spiritualité pascale de la joie et de l’optimismeLa vérité décisive de la foi chrétienne est que le Seigneur est vraiment ressuscité ! La vie définitive avec Dieu est donc notre but ultime et c’est déjà notre but dès mainten-ant car il est devenu réalité dans le corps de Jésus-Christ.

La spiritualité salésienne des jeunes est une spiritualité pascale.La tendance la plus enracinée dans le cœur du jeune est le désir et la recherche du bonheur. La joie est l’expression la plus noble du bonheur et, avec la fête et l’espérance, elle est caractéristique de la spiritualité salésienne. Sans exclure sa valeur pédagogique, la joie a avant toute une valeur théologique : Don Bosco y voit une manifestation indispensable de la vie de grâce.Don Bosco a compris et fait comprendre à ses jeunes que la sainteté et la gaieté sont un binôme inséparable. Don Bosco est le saint de la joie de vivre. Ses jeunes ont si bien appris cette leçon de vie qu’ils n’hésitent pas à affirmer que « la sainteté consiste à vivre toujours très joyeux ». La spiritualité salésienne des jeunes propose un chemin de sainteté simple, joyeuse et sereine.La valorisation de la joie comme fait spirituel, source d’engagement et sa conséquence, demande de favoriser chez les jeunes certaines attitudes et expériences : un in-tense climat de participation, des relations sincèrement amicales et fraternelles, les fêtes de jeunes où ils peuvent s’exprimer librement et les rencontres entre groupes, l’admiration et le goût pour la nature, et le silence, les activités réalisées ensemble, la joie exi-geante du sacrifice et de la solidarité, la grâce de pouvoir vivre la souf-france sous le signe de la consola-tion et de la Croix du Christ.Une spiritualité de l’amitié et de la relation personnelle avec le Sei-gneur JésusLa spiritualité salésienne des jeunes veut mener le jeune à la rencontre avec Jésus-Christ et rendre possible une relation d’amitié et de confiance avec Lui. De nom-breux jeunes nourrissent u n d é s i r sincère de connaî-tre Jésus e t e s -saient de

La spiritualité salésienne des jeunes

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DOMINIC SAVIODOMINIC SAVIOSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 922 23

Him.” “I am not capable of doing big things, but I want to do everything, even the smallest things, for the greater glory of God.”Christian spirituality teaches that ‘Grace is built upon na-ture’, when Dominic Savio entered the Oratory (Home) of Don Bosco, he was already docile to grace. His heart was pure and he was already disposed to die rather than offend God by sin. Such was his youthful piety, that he was granted the exceptional privilege of making his First Holy Communion when he was only seven. The normal age at that period was twelve. He was still a child, but when one reads the resolutions put down in his own handwriting to mark the occasion, it is admirable to see in the little boy a spirituality of a mature adult.Now in the home of St. John Bosco in Valdocco-Turin, Dominic organized among his classmates a group which he called ‘the Company of the Immaculate Conception’ to help John Bosco to run the home in spirituality. Those poor little boys, most of them were street boys, orphans or coming from poor village homes just like Dominic Savio. The group helped Don Bosco not only to make the boys prayerful but also to perform well in studies and other activities.It was the beginning of Don Bosco’s work among the poor and abandoned boys. The initial success made pos-sible by Dominic Savio encouraged him to continue his work among the young people. Thus Don Bosco became one of the first educators to give good Christian educa-tion to the youth together with a solid spirituality and festivity. Through his own life Dominic Savio proved

that routine daily work and activities, regularly and con-scientiously performed were sure stepping-stones to sanctity. This became a school of thought and a Chris-tian holiness for the young. They were certainly to help youngsters to equip them-selves to take employment and to earn a living. But that was not all. The boys were taught to see how God could be served and their own lives sanctified. When ordinary things are done conscientiously and in an exceptional way they become value and path for heaven.An incident in his life explains that when the blame was put upon him by another boy for something which he had not done, he made no effort to defend or excuse himself. Afterwards, when asked by his teacher why he had not declared his innocence, the answer was worthy of one already so immersed in the ways of God : “That boy had already been found guilty of other faults, so, for this one he would very likely have been expelled from school. As for myself, since it was the first offence of which I had been accused, I hoped I might be forgiven”. And he added the telling remark: “Besides, I thought of Our Divine Savior who was unjustly accused”. This behaviour of Dominic Savio inspired the boy to change as well.Dominic was beatified in 1950 and canonized a Saint on June 12, 1954 by Pope Pius XII. Young Dominic Savio has been acclaimed by the Church as the perfect model and fruit of a youthful and integral Christian education as proposed by Don Bosco. Calm, cheerful, cordial, lovable and always affable, even in the midst of

suffering and mortification, Savio was a model for his companions. They idolized him and he exercised his in-fluence with them to keep them from evil and to draw them towards all that was beautiful, upright and good. His gentleness won them. With the grace that was in him he conquered them. He had the knack of being able to re-prove without giving offence, and to admonish without humiliating, which Don Bosco later called, “The Preven-tive System”.O Saint Dominic Savio, your short life was so pleasing to God by its joyous piety, dintless purity and burning zeal for souls, pray for us that, following your example, we may courageously flee sin and be for all our life a friend of Jesus and Mary, so that we may join you forever in Heaven. Amen.

Fr. Lazar Arasu, sdb

Dominic Savio, is the youngest con-fessor-saint—meaning a saint who is not a martyr like St. Kizito or St. Maria Goretti. Dominic was born near Turin in northern Italy in 1842

and died before reaching 15 years of age. He was

an ordinary child like any other child of his village. At-tracted by the festive life style of St. John Bosco (Don Bosco as he was fondly called) Dominic became his pu-pil at the age of 12 and desired to become a priest. Don Bosco inspired him with his youthful simplicity, cheer-fulness and holiness.At the home of Don Bosco the first sermon Dominic Savio heard was about how to become a saint. Don Bosco said, “God seldom requires you to perform great or extraordinary feats, but He always challenges you to perform everyday actions with extraordinary attention and enthusiasm. The “little virtues” of patience, hu-mility, gentleness, simplicity, honesty, and hospitality are powerful means for becoming a saint. Each new day is a new beginning, a new opportunity for growing in holi-ness. The motivation with which you perform some ac-tion may be far more important and powerful than the action itself.”In his first encounter with Don Bosco at his room, Savio read on the wall, “Give me souls and take away the rest,” immediately the little boy exclaimed, “Here you deal with souls… I am a cloth and you be the tailor, make me into a beautiful garment for the Lord.” Indeed St. John Bosco saw in the eyes of the boy an eagerness to become a saint. There and then a spiritual relationship was built.Dominic was of the opinion that one has to struggle very hard, do lot of penance—meaning mortify one’s body, be austere, pray a lot and avoid all forms of enjoy-ment to become a saint. Don Bosco also came to know that Dominic has been skipping meals and placing little pebbles under the bed sheets and in the shoes to mortify his body, reciting very many prayers and avoiding mo-ments of cheerfulness. Now he admonished him to do ordinary things in an extraordinary way. For Don Bosco holiness meant being cheerful all the time and doing the right thing at the right time.As little he was Savio came up with mottos such as, “Death, but not sin”. “Nothing seems tiresome or pain-ful when you are working for a Master who pays well; who rewards even a cup of cold water given for love of

DOMINIC SAVIO:It is easy to become a Saint

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Conte

L’église qui rit

BlaguesTemoignagesSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 2524

Trois jeunes gens vivaient dans un village où il n’y avait que des vieux et des enfants nouveau-nés.La Mort est un ennemi invisible. Elle ne pardonne à personne : que l’on soit jeune ou vieux, riche ou pau-vre. Elle fit donc son entrée dans ce village et en enleva tous les bébés.Les trois jeunes gens accostèrent le chef du village et lui posèrent la question : « Chef, nous sommes venus vous demander d’où vient la Mort, parce que nous voudrions lutter contre elle pour que notre village en soit délivré. »Le chef répondit que la Mort venait de la montagne qui se trouvait tout près de la localité. Nos trois amis se dirigèrent donc vers la montagne mais y trouvèrent tout autre chose que la Mort, à savoir une termitière pleine d’argent !« Oh ! quelle trouvaille ! quelle aubaine ! s’écrièrent-ils. Nous voilà nageant dans l’opulence. Le chef a bien fait de nous orienter vers ce lieu. »Tout à leur joie, ils décidèrent que l’un d’entre eux irait à la recherche de boissons pour pouvoir fêter en-semble leur découverte.Chemin faisant, l’envoyé se demanda comment il pourrait se rendre seul maître de cette richesse. En revenant, il mêla du poison à la boisson pour que ses compagnons meurent et lui laissent la pleine posses-sion de l’argent.Mais pendant ce temps les deux autres se mirent d’accord pour le tuer à son retour et se partager le trésor.Dès que l’envoyé revint, il fut mis à mort sans pitié par ses deux camarades. Immédiatement après, ceux-ci s’emparèrent de la boisson empoisonnée : ils se mirent à boire à longs traits. Peu après, ils moururent dans d’atroces tourments.

Morale : L’amour de l’argent est à l’origine de bien des maux. Il tue autant que la mort.

(Légendes africaines, Éditions Saint Paul Afrique, Limete-Kinshasa, 1989, pages 11-12)

Un touriste a voulu visiter la terre sainte pour mieux comprendre les Saintes Ecritures. Il arrive au bord du Lac de Tibériade et demande au capitaine d’un petit bateau le prix de la traversée.Avec gentillesse, le capitaine lui dit : 300 $. Le touriste s’exclama en disant : « 300 $, ce n’est pas possible ! Je comprends alors la raison qui a poussé Jésus Christ à traverser le lac en marchant sur l’eau ! »

TEMOIGNAGE D’UNE JEUNE FILLE QUI A GRANDI A L’ORATOIRE

Je m’appelle Umuhoza Aline, je suis née en 1992 à Ruli, district de Muhanga (Rwanda). Je suis entrée à l’Oratoire de Kabgayi en 2005, où je m’intéressais surtout au volleyball et où j’ai fait la connaissance des Salésiens du scolasticat.Un jour, en 2011, le Frère Diomède Havyarimana, sdb, m’a interrogé sur mes études et je lui ai dit que j’avais seulement fait l’école primaire.Le Frère m’a demandé si je voulais bien continuer mes études et dans quel domaine. Je lui ai dit que je préférais l’école de roulage pour apprendre à con-duire un véhicule. Grâce au soutien du Frère j’ai pu achever mes études et j’ai décroché mon permis de conduire de catégorie B.Après cela, j’ai fait une année d’apprentissage en mécanique automobile dans le centre de formation professionnelle de Ruhango (C.F. PRO.RU).En 2013 j’ai fait un stage de trois mois dans un ga-rage de Muhanga. Le propriétaire de ce garage m’a engagée, parce que, disait-il, « elle est dévouée et connaît son métier » C’est grâce aux Salésiens que j’ai pu réaliser tout cela et je les en remercie vivement. Et maintenant que j’ai du travail je suis aussi en mesure d’aider mes parents. Je n’ai aucun problème de travailler dans un garage en tant que fille ; ce dont les garçons sont capables, les filles peuvent le faire aussi.Même si mon travail me prend beaucoup de temps, je fais tout mon possible pour être à l’Oratoire Don Bosco de Kabgayi-Ruli, chaque dimanche, avec d’autres jeunes.

Témoignage recueilli par UMUHOZA Eugénie

TÉMOIGNAGE DE JOSELINE UMUHOZA, ancienne du VTC Rango.

Je m’appelle Joselyne UMUHOZA. Je suis la deuxième enfant d’une famille de cinq en-fants. Je suis née en 1994, pendant le génocide dans notre pays, le Rwanda.Ma famille a traversé une longue période de diffi-cultés et d’incompréhension. Mon père a fait faillite et deux de mes petits frères sont décédés. Dès mon jeune âge, j’ai beaucoup souffert à cause de la mala-die de ma mère qui a perdu la raison. Je fus obligée d’abandonner les études pour m’occuper d’elle. Mon père était devenu ivrogne. Il ne pouvait plus payer le minerval de mes frères et sœurs. On mangeait difficilement.Comme certains membres de notre famille conseil-laient mon père, il prit la résolution de nous remettre à l’école. C’est ainsi que j’ai pu commencer l’école secondaire dans des conditions précaires. Deux ans plus tard, j’étais de nouveau obligée d’abandonner l’école. Les conditions familiales ne faisaient que s’empirer. J’étais désespérée. Un jour, j’ai eu la visite d’une Salésienne coopéra-trice de Rango. Elle me conseilla d’aller m’inscrire au Centre professionnel Saint Jean Bosco de Ran-go. Elle m’assura que je pourrais étudier grâce à des bienfaiteurs. .C’est ainsi que j’ai commencé à suivre les cours dans la section cuisine-hôtellerie.Cette Salésienne coopératrice et d’autres suivaient attentivement mon évolution scolaire. Elles me visi-taient aussi en famille.En 2013, j’ai terminé ma formation et j’ai eu du tra-vail.Grâce à mon salaire, je parviens à pourvoir aux be-soins élémentaires de mes frères et sœurs. Bien que mon père soit ivrogne et que ma mère souffre tou-jours de troubles mentaux, je me sens quelque peu équilibrée. J’ai retrouvé le goût de vivre et je gagne honnêtement ma vie par le fruit de mon travail.Je remercie beaucoup les Salésiens de Don Bosco, les Salésiens coopératrices et coopérateurs, mes ensei-gnants et tous les bienfaiteurs qui m’ont aidée. C’est grâce à leur amour que j’ai expérimenté l’amour de Dieu et j’ai commencé à reconstruire ma vie. Si je n’avais pas rencontré les Salésiens, je serais tombée dans le désespoir.Que le Seigneur bénisse leurs projets...

Témoignage recueilli par le P. Raphaël Katanga

Les Jeunes Gens et le Trésor

Pourquoi Jésus a marché sur les eaux ?

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FMA newsPèlerinageSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 2726

On18 January 2014 the Salesian Family celebrated its Family Day in Kigali at the community of Salesian Sisters (FMA). It was blessed with the presence of Sr. Virginia Bickford who was on her way to Gisenyi. The Salesian Provincial, Rev. Fr. Camiel opened the day with a lovely presentation on the life of Don Bosco. In his presentation he highlighted the bicentenary year of the birth of our Father

Don Bosco and the spirituality of our Founder.The Provincial invited all the members of the Salesian Family to live the joy of the gospel as it was lived by Don Bosco. Making reference to the words of the Rector Major, “Salesians, be holy and sanctify the work by offering it to God,” he pointed out the life of Don Bosco that was centered on charity which is not different from many other outstanding spiritualities in our Christian tradition. Fr. Camiel elucidated that the Salesian spirituality is pastoral in nature because of its goal towards the salvation of souls. He continued saying that in order to understand Don Bosco well we must know his life, pedagogy and spirituality.

His presentation was followed by the contribution of Father Gaspar about the strenna with some questions and answers. Fr. Camiel also took time to clarify various aspects of Salesian holiness. He stressed that attaining holiness consists in doing our ordinary duties in an extraordinary way, being always joyful, making friends with Jesus, building a strong sense of belonging to the Church, giving of ourselves to others and accepting Mary, the Immaculate Virgin as our Model.Having been inspired with the spiritual talk we joyfully went to celebrate the Holy Eucharist presided by Fr. Camiel and concelebrated by 14 other Salesian priests. The animation done by the children of Urugo St. Jo-seph made the Eucharistic Celebration very solemn. During the Mass eight Salesian Cooperators renewed their commitment. The celebration came to a happy end with a delicious meal and entertainment.

Samedi 31 mai 2014, les Salésiens de Don Bos-co et les membres de la Famille salésienne de la Vice-Province de l’Afrique des Grands Lacs (AGL), s’étaient rassemblés à Buterere (Bujumbura), pour le premier pèlerinage au sanctuaire Marie Auxiliatrice

(Centre éducatif marial).Alors que l’Eglise universelle célébrait la fête de la Visitation de la Vierge Marie, ces pèlerins ont voulu visiter le Centre éducatif marial qui est en construction. Cette visite manifeste l’importance qu’ils accordent à cette œuvre qui sera le centre de rayonnement de la dévotion à Marie Auxiliatrice dans no-tre région.La journée du pèlerinage a été précédée de la célébration des vêpres du vendredi soir (30 mai 2014). Après les vêpres, le Père Pierre Célestin Ngoboka, Vicaire provincial et Maître des cérémonies a donné le mot du soir au cours duquel il a dit : « Nous sommes venus prier. Notre prière sera structurée en 3 volets :- Nous dirons merci à la Vierge Marie pour avoir choisi aussi notre province pour y établir sa demeure. Nous lui disons « Bienvenue !».- Nous allons prier pour nos bienfaiteurs qui se dévouent pour la construction de notre sanctuaire.

- Nous deman-derons à la Vierge Marie de les soutenir pour que le sanctuaire soit effective-ment achevé. Avec ce pèlerinage, nous inaugurons, comme Famille salésienne, tant d’autres pèlerinages qui se feront ici au sanctuaire dédié à Marie Auxiliatrice. Je souhaite à chacun, un bon moment de prière ».

Le lendemain, samedi 31 mai, la journée a com-mencé par la récitation du

chapelet et la visite guidée du sanctuaire. Ensuite, tous les pèlerins ont suivi une excellente conférence sur l’historique de l’appellation « Marie, secours des chrétiens » donnée par Père Henri Bakishimira, Maître des novices.Le sommet du jour fut la concélébration eucharistique présidée par Père Pierre Célestin Ngoboka. Au début de l’Eucharistie, il nous a lu la lettre du Cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat émérite du Vatican, adressée au Père Camiel, Supérieur provincial de l’AGL. Dans sa lettre, le Cardinal Bertone en-courage les pèlerins en ces termes : « Je souhaite que votre pèlerinage, sous le regard de Marie, signe une étape historique pour la communauté salésienne et pour l’Eglise du Burundi et porte d’abondants fruits et un nouvel engagement chrétien dans le cœur de chacun ». Durant son homélie, le Père Gabriel Ngendakuriyo a parlé de la Visitation de la Vierge Marie et des dates importantes du projet de construction du Centre éducatif marial à Buterere.Ce premier pèlerinage a été un moment de découverte, de prière et d’action de grâce.Prions le Seigneur afin que ce Centre éducatif marial soit une structure de rayonnement de la dévotion à Marie Auxiliatrice dans notre région des Grands Lacs.

Père Raphaël Katanga, sdb.

PREMIER PELERINAGE DE LA FAMILLE SALESIENNE AU CENTRE EDUCATIF MARIAL DE BUTERERE (BUJUMBURA).

Salesian Family Day

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FMA newsFMA newsSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

July 2014 - Salesian bulletin No 9Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 9 2928

We call the feast “blessed” because of the blessed presence of the Nuncio, Right Rev. Arch-bishop Luciano Russo, representative of the Holy Father in Rwanda, who celebrated Mass for all pupils, school staff, parents and some authority representatives. In his homily he stressed the phrase ‘’Do whatever He tells you’’. Reverend Bishop pointed out the role of Mary in our lives and the graces that we receive when we come closer to her, so let us be open to her

presence, he said.The second part of the programme was the entertainment of the pupils and speeches from different people. In his talk, Bishop Luciano gave a word of encouragement. We shared the meal together, and then received the blessings from the bishop. What joy we had to welcome him in the community! This happened after the celebration with the school. After a moment of sharing we departed happily.

The feast of our saintly mother; Mary Mazzarello was highly celebrated in the communities of F.M.A worldwide and the F.M.A. community of Kigali was not excluded. We began the feast day with Holy Mass in the morning with the children of St. Joseph Home. In the evening around 6:00 pm we had evening prayer with

a g ood number of our Salesian confreres coming from different communities of Rwanda including the provincial of A.G.L province, Fr. Camiel, who, at the end, gave a good thought and some news of the General Chapter. Soon after, Sr. Delfina and her team served a deli-cious meal to all, which increased the joyful mo-ments. Next we sisters, children and our Salesian brothers presented our-selves to lovely recrea-tions that led us to great happiness.

Salesian month of May. St Mary Mazzarello

The Kigali community had the joy of welcoming three Italian volunteers: Archangelo, Antonio and Renato. They joined the community for voluntary work that they did excellently. Through their expertise they corrected

the faulty electrical connections which could cause dangers.

Celebrating the joy of self giving Blessed feast of Mary Help of Christians

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FMA news VocationSalesians of Don Bosco, Africa of the Great Lakes (AGL).Salésiens de Don Bosco, Afrique des Grands Lacs (AGL).

Juillet 2014 - Bulletin Salésien No 930 July 2014 - Salesian bulletin No 8

“Today you are my child, I have begotten you.’’

Every year the F.M.A in Kigali prepare children for the sacraments. On the feast of the Ascension of our Lord, 1st June 2014, our children received the sacrament of Baptism and Holy Communion. In order to receive this sacrament well, there was a spiritual preparation of parents, godparents and the catechumens in the form of a retreat in the sisters’ compound. Towards the parents the reflection was guided by the parish priest, Fr Casimir. It was about the responsibility of the parents

in the sacraments of their children. The same topic was passed on to the children by Sr. Lumière in a creative way. The programme included adoration, confession and Eucharistic celebration whereby people opened up to the graces of God before receiving the sacraments. On 1st / 6 / 2014 the children received the sacrament of Baptism and Eucharist from Rev. Monsignor Jean Claude Muvandimwe. In his homily he spoke about the ascension to heaven; it is, he said, like the birth of a child from the womb into the place where we all are now. Living the Sacraments faithfully prepares us to enter into heaven, Christ’s world. Baptism followed and then Holy Communion. After the Holy Mass we shared a drink and soon after people departed.

Filles de Marie Auxilliatrice/Rubavu-Muhato

Tél : +250 785376126 (Sr Gisele)

e-mail : [email protected]

B.P. 520 Gisenyi – Rwanda

Filles de Marie Auxiliatrice / Kigali – Rugunga

Tél : +252 577608 / 0788467166 (Sr Lumiere)

e-mail : [email protected]

B.P. 2556 Kigali – Rwanda

Salésiens de Don Boscoau BURUNDI

P. Benjamin GAHUNGUTél: +257 71810896email: [email protected]ée Don BoscoB.P. 1 Ngozi-Burundi

Salésiens de Don Boscoau RWANDA

P. Pierre Célestin NGOBOKATél: +250 785159697email: [email protected] Noviciat-GitaramaB.P. 97 Gitarama-Rwanda

Salesians of Don Boscoin UGANDA

Father Denis HabamunguTel + 256 785157663Email : [email protected] of Don BoscoP.O. Box 173 Kamuli – Uganda

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