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1 LES JUIFS ALGÉRIENS - LEURS ORIGINES PAR HENRI GARROT ALGER, LIBRAIRIE LOUIS RELIN, 1, RUE DUMONT-D ' URVILLE, 1898 «Le Français protège le juif ! Le Juif le mangera !» CHAPITRE I - LA GENÈSE D'UN PEUPLE Deux chapitres de la Genèse. - Une jeune France. - . Les tribus d'Israël en marche. - Le rêve d'un capitaliste. - Race maudite. - Quarante siècles en retard. - Espions des deux partis. - Sentiment léger de la reconnaissance. - Illusions. - Où l'on voit apparaître Crémieux le faussaire. - L'Administration française en péril. - D'où viennent les Juifs ? «Or, il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Et comme il était prêt d'entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une belle femme ; et il arrivera que lorsque les Egyptiens t'auront vue, ils diront : C'est sa femme, et ils me tueront ; mais ils te laisseront vivre. Dis, je te prie, que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que j'aie la vie sauve grâce à toi. Et dès qu'Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que cette femme était fort belle. Et les princes de la Cour de Pharaon la virent et la louèrent devant Pharaon, et la femme fut amenée dans la maison de Pharaon. Et il fit du bien à Abram à cause d'elle, et il eut des brebis et des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Mais l'Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, à cause de Saraï, femme d'Abram. Alors Pharaon appela Abram et lui dit : Qu'est-ce que tu m'as fait ? Pourquoi ne m'as-tu pas déclaré que c'était ta femme ? Pourquoi as-tu dit c'est ma sœur ; en sorte que je l'ai prise pour femme ? Maintenant, voici ta femme, prends-là et va-t-en. Et Pharaon donna ordre pour lui à des gens qui le reconduisi- rent, lui et sa femme, et tout ce qui lui appartenait. Genèse, Ch. XII. «Abraham partit de là pour le pays du Midi, et il demeura entre Kadès et Shur, et il séjourna à Guérar. Et Abraham dit de Sara sa femme : c'est ma sœur. Et Ahimèlek, roi de Guérar, envoya enlever Sara. Mais Dieu vint vers Abimèlek, en songe, pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu es mort, à cause de la femme que tu as prise, car elle a un mari. Or, Abimèlek ne s'était point approché d'elle. Et il répondit : Seigneur ferais-tu périr même une na- tion juste ? Ne m'a-t-il pas dit : C'est ma sœur ? Et elle, elle aussi, n'a-t-elle pas dit : C'est mon frère ? C'est dans l'intégrité de mon cœur et dans l'innocence de mes mains que j'ai fait cela. Et Dieu lui dit en songe : Moi aussi je sais que tu l'as fait dans l'intégrité de ton cœur ; aussi t'ai-je empêché de pécher contre moi ; c'est pour cela que je n'ai point permis que tu la touchasses. Mais maintenant rends la femme de cet homme, car il est prophète; et il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement, toi et tout ce qui est à toi. «Et Abimèlek se leva de bon matin, et appela tous ses serviteurs, et leur fit entendre toutes ces paroles ; et ces gens furent saisis de crainte. Puis Abimèlek appela Abraham et lui dit : Que nous as-tu fait ? Et en quoi t'ai-je offensé que tu as fait venir sur moi et sur mon royaume un aussi grand péché ? Tu as fait à mon égard des choses qui ne se font pas. Puis Abimèlek dit à Abraham : Qu'avais-tu en vue pour en agir ainsi ? Et Abraham ré- pondit : C'est que je me suis dit : Il n'y a sûrement aucune crainte de Dieu dans ce lieu et ils me tueront à cause de ma femme. Mais aussi, en vérité, elle est ma sœur, fille de mon père, seulement elle n'est point fille de ma mère ; et elle est devenue ma femme Or, lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je lui dis : Voici la faveur que tu me feras : Dans tous les lieux où nous irons, dis de moi : C'est mon frère. Alors Abimélek prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes et les donna à Abraham, et il lui rendit sa femme Sara. Et Abimélek dit : Voici, mon pays est à votre disposition, habite où il te plaira. Et il dit à Sara : Voici, j'ai donné à ton frère mille pièces d'argent ; voici ce sera pour toi un voile sur les yeux, devant tous ceux qui sont avec toi ; et, au- près de tous, tu seras justifiée. Et Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélek, sa femme et ses servantes, et elles enfantèrent. Car l'Eternel avait entièrement rendu stérile toute la maison d'Abimèlek, à cause de Sara, femme d'Abraham. Genèse, ch. XX». Il y a 27 ans, parlant de l'Algérie, on citait ce pays comme une terre heureuse. C'est que la génération nouvelle alors en formation dans la colonie, allait rapidement, en dépit des imperfec- tions inhérentes au groupement trop précipité peut être d'éléments divers et partant dissemblables, vers la consti- tution d'une jeune France africaine au sang frais et vigoureux. A ce moment, les tribus d'Israël, devenues depuis les créancières implacables des sociétés, cheminaient. Vivant depuis des siècles dans l'attente, elles attendaient. Elles étaient dans l'expectative immuable, qui doit être éternelle, de la domination sur les gentils. Et parce qu'un vieux bédouin, leur ancêtre Abraham, un M. Charles de l'époque, enrichi du produit des charmes avariés de la belle et dangereuse Sarah qu'il avait épousée, bien qu'elle fût sa sœur, expulsé d'Egypte et de Guérar où il faisait un trop vilain métier et revenu au pays avec un gros sac ; un soir où il reposait, ayant compté son or, auprès de son épouse jusqu'alors stérile, avait rêvé que sa postérité devenue aussi nombreuse

C239 Les Juifs en Algerie 20p

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Les Juifs en Algerie

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    LES JUIFS ALGRIENS - LEURS ORIGINES PAR HENRI GARROT

    ALGER, LIBRAIRIE LOUIS RELIN, 1, RUE DUMONT-D'URVILLE, 1898

    Le Franais protge le juif ! Le Juif le mangera !

    CHAPITRE I - LA GENSE D'UN PEUPLE

    Deux chapitres de la Gense. - Une jeune France. -.Les tribus d'Isral en marche. - Le rve d'un capitaliste. -

    Race maudite. - Quarante sicles en retard. - Espions des deux partis. - Sentiment lger de la reconnaissance. - Illusions. - O l'on voit apparatre Crmieux le faussaire. - L'Administration franaise en pril. - D'o viennent les Juifs ?

    Or, il y eut une famine dans le pays, et Abram descendit en Egypte pour y sjourner, car la famine tait

    grande dans le pays. Et comme il tait prt d'entrer en Egypte, il dit Sara, sa femme : Voici, je sais que tu es une belle femme ; et il arrivera que lorsque les Egyptiens t'auront vue, ils diront : C'est sa femme, et ils me tueront ; mais ils te laisseront vivre. Dis, je te prie, que tu es ma sur, afin que je sois bien trait cause de toi, et que j'aie la vie sauve grce toi. Et ds qu'Abram fut arriv en Egypte, les Egyptiens virent que cette femme tait fort belle. Et les princes de la Cour de Pharaon la virent et la lourent devant Pharaon, et la femme fut amene dans la maison de Pharaon. Et il fit du bien Abram cause d'elle, et il eut des brebis et des nes, des serviteurs et des servantes, des nesses et des chameaux. Mais l'Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, cause de Sara, femme d'Abram. Alors Pharaon appela Abram et lui dit : Qu'est-ce que tu m'as fait ? Pourquoi ne m'as-tu pas dclar que c'tait ta femme ? Pourquoi as-tu dit c'est ma sur ; en sorte que je l'ai prise pour femme ? Maintenant, voici ta femme, prends-l et va-t-en. Et Pharaon donna ordre pour lui des gens qui le reconduisi-rent, lui et sa femme, et tout ce qui lui appartenait. Gense, Ch. XII.

    Abraham partit de l pour le pays du Midi, et il demeura entre Kads et Shur, et il sjourna Gurar. Et Abraham dit de Sara sa femme : c'est ma sur. Et Ahimlek, roi de Gurar, envoya enlever Sara. Mais Dieu vint vers Abimlek, en songe, pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu es mort, cause de la femme que tu as prise, car elle a un mari. Or, Abimlek ne s'tait point approch d'elle. Et il rpondit : Seigneur ferais-tu prir mme une na-tion juste ? Ne m'a-t-il pas dit : C'est ma sur ? Et elle, elle aussi, n'a-t-elle pas dit : C'est mon frre ? C'est dans l'intgrit de mon cur et dans l'innocence de mes mains que j'ai fait cela. Et Dieu lui dit en songe : Moi aussi je sais que tu l'as fait dans l'intgrit de ton cur ; aussi t'ai-je empch de pcher contre moi ; c'est pour cela que je n'ai point permis que tu la touchasses. Mais maintenant rends la femme de cet homme, car il est prophte; et il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement, toi et tout ce qui est toi.

    Et Abimlek se leva de bon matin, et appela tous ses serviteurs, et leur fit entendre toutes ces paroles ; et ces gens furent saisis de crainte. Puis Abimlek appela Abraham et lui dit : Que nous as-tu fait ? Et en quoi t'ai-je offens que tu as fait venir sur moi et sur mon royaume un aussi grand pch ? Tu as fait mon gard des choses qui ne se font pas. Puis Abimlek dit Abraham : Qu'avais-tu en vue pour en agir ainsi ? Et Abraham r-pondit : C'est que je me suis dit : Il n'y a srement aucune crainte de Dieu dans ce lieu et ils me tueront cause de ma femme. Mais aussi, en vrit, elle est ma sur, fille de mon pre, seulement elle n'est point fille de ma mre ; et elle est devenue ma femme Or, lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon pre, je lui dis : Voici la faveur que tu me feras : Dans tous les lieux o nous irons, dis de moi : C'est mon frre. Alors Abimlek prit des brebis et des bufs, des serviteurs et des servantes et les donna Abraham, et il lui rendit sa femme Sara. Et Abimlek dit : Voici, mon pays est votre disposition, habite o il te plaira. Et il dit Sara : Voici, j'ai donn ton frre mille pices d'argent ; voici ce sera pour toi un voile sur les yeux, devant tous ceux qui sont avec toi ; et, au-prs de tous, tu seras justifie. Et Abraham pria Dieu, et Dieu gurit Abimlek, sa femme et ses servantes, et elles enfantrent. Car l'Eternel avait entirement rendu strile toute la maison d'Abimlek, cause de Sara, femme d'Abraham. Gense, ch. XX.

    Il y a 27 ans, parlant de l'Algrie, on citait ce pays comme une terre heureuse. C'est que la gnration nouvelle alors en formation dans la colonie, allait rapidement, en dpit des imperfec-

    tions inhrentes au groupement trop prcipit peut tre d'lments divers et partant dissemblables, vers la consti-tution d'une jeune France africaine au sang frais et vigoureux.

    A ce moment, les tribus d'Isral, devenues depuis les crancires implacables des socits, cheminaient. Vivant depuis des sicles dans l'attente, elles attendaient. Elles taient dans l'expectative immuable, qui doit

    tre ternelle, de la domination sur les gentils. Et parce qu'un vieux bdouin, leur anctre Abraham, un M. Charles de l'poque, enrichi du produit des

    charmes avaris de la belle et dangereuse Sarah qu'il avait pouse, bien qu'elle ft sa sur, expuls d'Egypte et de Gurar o il faisait un trop vilain mtier et revenu au pays avec un gros sac ; un soir o il reposait, ayant compt son or, auprs de son pouse jusqu'alors strile, avait rv que sa postrit devenue aussi nombreuse

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    que les toiles brillant au ciel, commanderait un jour aux nations ; les fils des arrires petits fils de la Juive chas-se du lit du Pharaon et de la couche d'Abimlek, marchaient la conqute de la domination des peuples.

    Faisant leur route travers les mondes, ils allaient, confiants dans la ralisation d'un songe venu au cerveau hallucin d'un vieillard fatigu, pendant le cauchemar d'une nuit agite.

    Cette annonce insense d'un avnement impossible, est cependant la nue conductrice, guidant travers les ges depuis 4,000 ans, cette race qui va, souffre, jouit, mle tout, ne se mlant jamais, et demeurant intacte.

    Dieu la marqua du signe de sa maldiction ; et quand les peuples unis, les mains tendues, se groupent allant ensemble vers le progrs ; cette race aveugle, ne reconnaissant pas que tous songes sont mensonges, revient ses lgendes et vivant parmi nous, retarde de quarante sicles !

    Les Juifs indignes d'Algrie, venus dans ce pays aprs les dispersions, n'en taient pas plus avancs il y a 27 ans, au point de vue moral, qu'ils l'taient l'poque ou la Jude ft rduite en province romaine.

    Notre venue les dlivra de l'abjection dans laquelle ils vivaient en Afrique. En contact avec nous depuis 1830, espions de nos armes aussi bien que de celles des deys, servant les

    deux partis, ils n'avaient pris aucune part au mouvement d'amlioration sociale apport par nos armes. Avant notre arrive ils ne possdaient rien ; mais si notre occupation, ayant t pour eux une source de profits,

    les avait enrichis, le sentiment de la reconnaissance n'avait jamais tenu chez eux une place encombrante. Trs au courant de tout, malgr une feinte ignorance des vnements d'Europe, ils avaient appris, qu'en

    France, l'uvre s'accomplissait. Ils savaient qu'une force puissance, celle de leur peuple, s'organisait au-del de la mer, et confiants, ils atten-

    daient. Ils auraient attendu longtemps encore, si leur coreligionnaire Crmieux, profitant de nos proccupations patrio-

    tiques pendant les tristes vnements de 1870, n'avait cru, an moyen d'un faux, les investir de nos droits. Les Juifs abusrent aussitt de la situation, et firent natre ensuite de leurs exigences, de leurs prtentions, de

    leur orgueil, cette question juive en Algrie, qui met actuellement notre domination en pril. D'o viennent donc les Juifs devenus encombrants dans la belle Algrie, o ils dtiennent tout 4 Leur histoire, pour tre complique ne saurait tre longue, car elle se rpte ; nous allons l'exposer.

    CHAPITRE II - L'ARRIVE DES JUIFS EN AFRIQUE Ptolme le Lagide transporte les Juifs en Afrique. - La gratitude des Syriens. - Les Juifs Cyrne. - Prospri-

    t momentane. - Sdition de Cyrne. - Sa rpression rapide. Nouvelle rvolte sous Trajan. - Le massacre gn-ral des non-Juifs, - Les vtements de peau humaine. - Chtiment mrit. - Dispersion ordonne par Hadrien. - Premire immigration des Juifs en Afrique.

    Ptolme le Lagide, lieutenant d'Alexandre, et pour sa part l'Egypte au partage de l'empire, 323 av. J -C. Au cours d'une expdition faite en Syrie dans les premires annes de son rgne, Ptolme qui avait eu se

    plaindre des Juifs vint mettre le sige devant Jrusalem. Ayant pris la ville d'assaut, il dporta Alexandrie et en Cyrnaque une partie des habitants de la Palestine, laissant quelques uns d'entre eux se rfugier en Espagne.

    Les Syriens dbarrasss du dangereux voisinage de leurs irrductibles et sculaires ennemis, dcernrent cette occasion au roi d'Egypte librateur, le titre de Soter ou sauveur.

    Les Juifs dports en Afrique prosprrent Cyrne, grce l'indulgence des rois d'Egypte d'abord ; plus tard des empereurs, quand l'Egypte ft rduite en province romaine. Ils russirent mme obtenir la protection d'Au-guste, lequel dit l'histoire, n'tait pas insensible aux arguments sonnants.

    Mais aprs la prise de Jrusalem par Titus, un nomm Jonathan rfugi Cyrne avec quelques milliers de ces zlateurs qui avaient caus la ruine de leur nation, se rvolta contre l'tat de choses tabli dans la contre o lui et ses congnres avaient trouv asile, et entranant la foule turbulente, ouvrit la campagne contre les Ro-mains. 74 ap. J.-C.

    Le prteur de Lybie, Catullus, dt sur l'ordre de Vespasien intervenir avec ses troupes ; il dfit les rebelles et les massacra au nombre de trois mille.

    La destruction de Jrusalem et, du Temple par Titus, avait attir en Cyrnaque et Alexandrie, avec les d-bris des zlateurs et sicaires chapps au massacre, une quantit considrable de Juifs, lment dangereux, chasss de Palestine aprs la rduction de la Jude en province romaine.

    Titus dtruisant de fond en comble Jrusalem, massacra quinze cent mille Juifs. Josephe raconte, qu'on ne prit se procurer assez de bois pour les crucifier tous. Vers 115 ap. J.-C. devenus trs nombreux Cyrne, ils se rvoltrent contre l'autorit de l'empereur Trajan. Sous la conduite d'un nomm Andras, tout d'abord les plus forts, tant les plus nombreux, ils commirent des

    cruauts pouvantables, se livrrent tous les excs. Les Juifs massacrrent tout ce qui tait romain, grec ou non Juif ; ce it, d'aprs l'histoire, une vritable orgie

    de sang. Les Juifs que rien ne retenait puisqu'ils taient les matres, mangeaient la chair de leurs victimes, se tei-gnaient de leur sang, tannaient les peaux humaines et s'en revtaient avec ostentation. Ils foraient les non-Juifs combattre dans le cirque, trouvant des joies immenses les faire dchirer par les btes froces. Dion Cassius rapporte, que dans la seule Cyrnaque, plus de deux cent vingt mille personnes auraient ainsi trouv la mort.

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    Deux ans durant, 115 117, allis aux Juifs rvolts d'gypte, les Juifs de Cyrne ensanglantrent le pays o ils avaient trouv refuge aide et protection, aprs les cruels dsastres de leur nation.

    C'tait payer d'une noire ingratitude leu services rendus, aussi. Marcius Turbo arriv de Libye avec des forces importantes, second par la flotte, finit par les rduire et la rpression pour avoir t lente, n'en ft pas moins s-vre.

    Les Juifs de Cyrne et d'Egypte pargns, disperss sur l'ordre d'Hadrien, migrrent dans l'Ouest ; c'est de cette dispersion que date l'tablissement dfinitif en Espagne et la venue dans la province d'Afrique, des Juifs, dont nous allons retracer l'historique. UN

    CHAPITRE III UN ROYAUME JUIF EN AFRIQUE

    Installation des Juifs dans la province d'Afrique. - Les Musulmans proclament la guerre sainte. - Dfaite da pa-

    trice Grgoire. - Une trve de vingt ans. - Sparation des intrts berbres et bysantins. - Okba ben Nafa. - Fon-dation de Kairouan. - Echec devant les forteresses de l'Aurs. - Le guet-apens de Tehouda. - Mort de Sidi Okba. - Kocella, chef des Berbres. - Zobeir et Koceila. - Dfaite et mort de Zobeir. - La Kahna. - Les Djeraoua. - Les dfenseurs de l'Afrique se groupent autour de la Kahna. - La bataille de Barat. - Victoire de la Kahna. - Un royaume Juif. - Le mosasme religion d'tat. - Le beau Khaled. - La publicit d'une passion royale. - Les fils et lamant. - Amour snile. - L'organisation de la destruction. - Le dsert. - Conversions forces. - Une vieille ma-tresse. - La poste en galettes. - Dfections. - Ouvertures repousses. - Dfaite de la Kahna. - Comment quand on est reine, on peut simuler un change de tte. - Conversion des Juifs l'Islam. - Conqute dfinitive de l'Afrique par l'Islam. - Les contingents de Tarik. - Conqute de l'Espagne par les Juifs convertis. - Un flau des peuples. - La rputation des Vandales rpond pour lei dvastations des Juifs.

    Les Juifs disperss par Hadrien arrivrent en Afrique par plusieurs chemins, les uns, prenant la voie de mer

    dbarqurent sur la cte septentrionale, o ils s'insinurent parmi les peuplades autochtones des Berbres fixes sur le littoral et dans le Tell ; d'autres, longeant les rivages des Syrtes et contournant les chotts, arrivrent jusqu' la rgion des Hauts Plateaux ou ils s'tablirent au milieu des populations nomades des Gtules ; d'autres enfin, purent s'installer dans la rgion montagneuse de l'Aurs.

    En 647, Othman, ancien compagnon de Mohamed, proclam khalife, ayant dcid la conqute de l'Afrique, ordonna la guerre sainte.

    Profitant de la msintelligence rgnant chez les Byzantins par suite de l'usurpation du patrice Grgoire, le kha-life envoya contre eux l'mir Abdallah la tte de 120,000 hommes. Abdallah dfit et tua l'usurpateur et s'avan-ant jusqu' Gafsa et au Djrid, lana ses bandes vers l'intrieur .de la province romaine.

    Les Grecs n'eurent que le temps de se rfugier dans les forteresses de la Bysacne, et autour de Carthage. Les Arabes manquant de matriel de sige, presss d'autre part du dsir de jouir des produits de leur im-

    mense butin, retournrent au dsert, se contentant aprs cette heureuse et courte expdition, d'une contribution de guerre , de trois cents kiatars d'or.

    Vingt ans de guerre civile entre les sectateurs de lIslam, procurrent une trve aux populations africaines, dont les divers lments : Grecs, Romains, Berbres et Juifs jusqu'alors hostiles, semblrent se rapprocher en prvision du danger gnral. Mais les Berbres, mcontents des exactions du fisc imprial qui cherchait se rat-traper sur eux des sommes payes en tribut aux envahisseurs, finirent par se dtacher de la cause byzantine, et mirent leur tte Kocela, chef de la grande tribu des Aoureba.

    Diverses expditions des Arabes en Afrique eurent encore lieu avec des alternatives diffrentes de succs ; la principale est celle qui fut organise par l'mir Okba ben Nafa.

    En 681, Okba renforant son arme des Berbres convertis, s'empara de Gafsa et fonda Kairouan, des ruines des cits romaines environnantes puis il marcha sur l'Aurs l'effet de rduire les populations Zntes, lesquelles allies aux Grecs et aux tribus juives, restaient indpendantes. Mais il choua devant les forteresses o ces po-pulations s'talent rfugies.

    Ngligeant pour l'instant ces adversaires solidement retranchs derrire les murailles des forteresses byzan-tines, Okba traversant le Mzab, arriva jusqu' Tiaret, o il dfit les Grecs et les Berbres qui l'y attendaient en grand nombre. Puis il poussa jusqu' l'Ocan, o ayant fait entrer son cheval dans la mer, il prit Dieu tmoin qu'il avait accompli son devoir de bon Musulman, puisqu'il ne trouvait plus devant lui d'ennemi de sa religion combattre.

    Revenu dans le M'zab, Okba, qui considrait toute l'Afrique comme soumise l'Islam, renvoya ses troupes Kairouan, ne conservant avec lui qu'une faible escorte.

    A la tte d'un petit groupe de cavaliers d'environ trois cents hommes, Okba voulut reconnatre les forteresses des environs de l'Aurs, devant lesquelles il avait chou lors de son passage.

    Parvenu Tehouda, au N.-E. de Biskra, l'mir, qui depuis quelques jours se sentait suivi pas pas par les Berbres de Kocela, se trouva tout coup en face des tribus juives de l'Aurs, qui gardaient les passages.

    Entours de toutes parts d'ennemis acharns, il ne restait aux compagnons d'Okba qu' vendre chrement leur vie ; ils n'y manqurent pas. Ayant fait leur prire, ils brisrent les fourreaux de leurs pes et firent tte aux agresseurs. Mais que pouvait leur courage contre le nombre ! Ils furent anantis, 683.

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    Le tombeau de l'mir conqurant de l'Afrique, enseveli sur le champ de bataille de Tebouda, est encore un lieu de plerinage pour les Musulmans l'oasis qui porte son nom : de Sidi Okba.

    Les Berbres, sous le commandement de Kocela, aids des tribus juives mises la disposition du chef ber-bre par leur reine la Kahna, renforcs des Chrtiens, chassrent les Musulmans de leur nouvelle conqute.

    En 688 le khalife Abdel Malek reprenant les traditions de ses prdcesseurs, envoya de nouvelles troupes la conqute de l'Afrique, sous le commandement de l'mir Zoher. Kocela atteint aux environs de Kairouan, ft tu aprs une bataille acharne et les Berbres et les Grecs avec les tribus juives, fuyant devant Zoher, se jetrent en partie dans l'Aurs et dans le Mzab.

    Zoher, victorieux, ne sut pas tirer parti de ses succs. Press de revenir en Orient jouir de son triomphe et de son butin, il se heurta Barka contre une troupe de Grecs qui venaient d'oprer une descente, et prit avec toute son escorte, 690.

    Aprs la mort de Kocela et le dpart des Arabes, les indignes de l'Afrique du Nord avaient reconnu l'autorit d'une femme : Daya bent Tabet, une Juive, plus connue sous le nom de la Kahna ou devineresse. Ses intimes relations avec Kocela, roi des Berbres et la part qu'elle avait prise au guet-apens de Tehouda, par elle organis, o Okba et ses compagnons avaient trouv la mort, l'avaient mise en relief.

    Cette femme tait issue de l'une des familles appartenant ces tribus juives venues de la Cyrnaque et de l'Egypte, rfugies dans les Aurs aprs la dispersion ordonne par Hadrien en 117, tribus fdres entre elles, sous le nom de Djeraoua.

    Elle tait la fille d'un nomm Tabet, fils d'Enfak, et appartenait la tribu des Cahen, prtres issus de la famille d'Aaron1.

    Eleve dans la tradition de la science des mages de Chalde, elle tait initie toutes les pratiques de sorcel-lerie et de divination. Il lui avait t facile, grce ses sortilges, de prendre un empire considrable sur l'esprit peu cultiv des peuplades berbres.

    Par sa famille, elle appartenait la caste des nobles de Jude ; et comme les tribus juives rfugies, avaient pullul depuis leur arrive dans les Aurs ; qu'elles avaient fourni d'importants contingents aux prises d'armes des combattants pour l'indpendance de l'Afrique, elle avait frquemment assist aux conseils des chefs et souvent ses prvisions s'talent trouves ralises.

    Elle avait organis la rsistance l'Islam, et aprs avoir pris part avec ses gens au guet-apens dans lequel Si-di Okba avait trouv la mort, elle avait contribu repousser Zoher2.

    Sa rputation de sorcire ou de devineresse tait universelle dans toute l'Afrique ; elle avait su en tirer parti. Aussi, aprs la mort de Kocela tin grand nombre de Berbres s'talent-ils joints elle. Les Grecs eux-mmes, demeurs isols aprs l'vacuation dfinitive de l'Afrique en 698 par le patrice Jean, esprant rencontrer un ap-pui, se ralliaient autour d'elle et dans ses retraites fortifies de l'Aurs, la Kahna pouvait compter opposer un nombre considrable de combattants aux incursions arabes toujours menaantes.

    En 699 (79 de l'hgire), l'mir Hassan ben Noman qui venait de s'emparer de Carthage abandonn par les Byzantins, se prpara marcher contre les dfenseurs de l'Aurs.

    Ds que la Kahna apprit l'approche de l'ennemi, elle descendit de ses montagnes et alla l'attendre aux envi-rons de la ville de Bara, situe peu de distance de la ville actuelle d'An-Beda.

    Elle commena par expulser les habitants de cette place forte et dtruisit la ville, de peur que l'ennemi ne s'y

    1 Aprs la fuite des arabes, les Indignes de I'Ifrikiya avaient reconnu l'autorit d'une femme Dihia ou Damia, fille de Tabeta, fils d'Enfak, reine des Djeraoua de l'Aurs. Cette femme remarquable appartenait, dit El Kairouani, une des plus nobles familles berbres ayant rgn en Afrique. Elle avait trois fils, hritiers du commandement de la tribu et, comme elle les avait levs sous ses yeux, elle les dirigeait sa fantaisie et gouvernait par leur inter-mdiaire. Sachant par divination la tournure que chaque affaire importante devait prendre, elle avait fini par obte-nir pour elle-mme le commandement. Cette prtendue facult de divination fit donner Dihia par les Arabes, le surnom d'El Kahna (la devineresse). Sa tribu tait juive, ainsi que l'affirme Ibn-Khaldoun, et il est possible que ce nom de Kahna, que les Musulmans lui appliquaient avec un certain mpris, ait t, au contraire, parmi les siens, une qualit quasi-sacerdotale. Les relations de la Kahna avec Kocela et la part active qu'elle prit la conspiration qui se dnoua Tehouda, sont affirmes par les auteurs. Aprs la mort de Kocela un grand nombre de Berbres se joignirent elle. E. Mercier, Histoire de lAfrique Septentrionale. 2 Au septime sicle de notre re, quand les armes arabes entreprirent la conqute de l'Afrique, leurs gnraux taient accompagns par des Juifs dont ils surent tirer un excellent parti en s'en servant comme intermdiaires avec les tribus berbres qui professaient le judasme. Parmi celles-ci il s'en trouvait de puissantes qui dfendirent vaillamment leur indpendance. Les envahisseurs eurent soutenir contre elles des batailles et des combats d'o ils ne sortirent pas toujours vainqueurs. Exemple, la grande tribu des Djeraoua fixe dans les monts Aours, commande par une femme bien connue dans l'histoire sous le nom de la Kahna. Il fallait qu'elle ft prpond-rante cette tribu qu'elle comptt dans son sein de bien braves guerriers pour que les autres tribus berbres se ral-liassent elle et que, par un effort commun, elles contraignissent les Arabes se retirer aprs avoir perdu une sanglante bataille sur les bords de la rivire Nini. F. Gourgeot, La domination juive en Algrie.

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    fortifit. Puis, elle tablit dans la plaine, des lignes de dfense, derrire lesquelles elle attendit l'attaque. Les deux armes se rencontrrent sur les bords de l'Oued Nini. La bataille fut acharne ; les Musulmans avaient cur de venger Okba, mais les Berbres commands par

    d'anciens officiers de Kocela, firent vers le soir une attaque imptueuse, qui dcida du succs de la journe. Les Arabes culbuts, enfoncs de toutes parts, furent mis en pleine droute.

    L'arme d'Hassan ft presque anantie. Le massacre fut tel, que les eaux de la rivire taient rouges de sang. Hassan, poursuivi l'pe dans les reins, ne s'arrta que derrire les retranchements de Barka. La devineresse profitant du prestige de sa victoire, tablit aussitt sa domination sur toute l'Afrique et se pro-

    clama reine sous le nom de Kahna, qui signifie en hbreu aussi bien prtresse, que sorcire. Son premier acte fut d'imposer le Mosasme dans son nouvel empire.

    Au nombre des captifs demeurs aux mains du vainqueur aprs la bataille de l'Oued Nini, se trouvait un jeune homme d'une grande beaut, nomm Khaled, fils de Yzid, de la tribu arabe de Kas. La reine s'prit du jeune prisonnier, le combla de prsents, et afin de le sparer de tout ce qui pouvait le distraire d'elle, de l'avoir ainsi bien elle seule, elle rendit la libert tous ses compagnons de captivit.

    Emport par la violence de son amour pour ce jeune tranger, elle publia sa liaison et l'affirma dans une fte donne cet effet.

    Ayant convoqu les gnraux berbres, les chefs des Grecs et ceux des Juifs qui marchaient aprs elle, une assemble formant sa cour, elle se montra sans voiles, couche, tenant Khaled enlac dans ses bras, prodiguant son amant, les signes les plus manifestes d'une ardente passion.

    L'crivain arabe Ibn-Hadari, rendant compte dans ses chroniques de cette scne d'amour, cherche en att-nuer l'effet dans les termes suivants :

    La Kahna qui avait deux fils, dit un jour Khaled : Je n'ai jamais vu d'homme qui fut plus brave ni plus beau que toi. Je veux t'attacher, pour que selon la coutume, tu sois le frre de mes enfants et que vous ayez le droit d'hriter les uns des autres.

    Elle prit alors de la farine d'orge, la roula dans l'huile et la porta sur ses deux seins ; puis, appelant ses deux fils, elle a leur dit : "Mangez avec Khaled sur mon sein". Cela fait, elle ajouta : "Vous tes frres" .

    Il serait inutile de faire ressortir ici l'invraisemblance de la scne dcrite par Ibn-Hadari. De ses relations avec Kocela, dont elle fut longtemps la conseillre et la matresse, la Kahna avait des fils,

    deux fils, dit Ibn-Hadari ; trois fils, dit Ibn-Khaldoun. Or, Khocela-fit tu sous les murs de Karouan en 688 ; ces faits se passaient vers l'an 700, le plus jeune de ses fils aurait approch ce moment de la nubilit et il est im-possible d'admettre que ces jeunes gens, hommes faits alors, auraient accept, en prsence du peuple, l'admis-sion dans leur famille, et le partage au profit d'un ennemi, titre gal, de l'hritage de leur mre.

    Il est plus facile de penser que la reine, dj ge, tait arrive ce moment de la vie o la femme qui aime, s'absorbant dans son amour, fait fi de toutes les conventions. Elle aimait de toute l'ardeur des femmes de sa race, quand ces femmes peuvent aimer ; et elle trouvait un bonheur nouveau dans la publicit donne par elle a sa passion. Du reste, n'tait-elle pas la reine inconteste, la reine triomphante, la puissante souveraine aux ordres de laquelle toutes les populations de l'Afrique du Nord obissaient alors ?

    Aussi, pour tre bien assure de conserver Khaled, d'enlever cet objet de son amour, tout moyen d'vasion ; d'empcher qu'un retour toujours prvoir des Musulmans, vint un jour lui enlever l'homme qui pour elle tait toute la vie, elle prit une rsolution, laquelle tout en servant les intrts momentans de sa passion, ne lui en ali-na pas moins la fidlit de ses nouveaux sujets, lui rservant dans l'histoire de l'Afrique une page qui la met au rang des grands flaux des peuples.

    Par ses ordres, les places fortes de l'Afrique du Nord furent dmanteles, les difices renverss et les villes dtruites. Les troupeaux furent gorgs, les aqueducs rompus, les sources taries et les puits combls. Les forts furent incendies, les jardins dvasts, les champs restrent sans culture.

    Tout ce que la civilisation romaine avait mis 700 ans cultiver et embellir ; tout ce que cette civilisation que nous nous efforons d'essayer de copier, avait produit de beau et de durable, dispart en un jour.

    Cette admirable contre du Nord de l'Afrique, si fertile et si belle, qui n'tait des Syrtes l'Ocan qu'une suc-cession non interrompue de bosquets ; o l'on pouvait cheminer de Gabs Tanger, constamment abrit de l'ombre des grands arbres ; o les sources brillantes de partout jaillissantes, rpandaient la fracheur de leurs clairs ruisseaux et la fertilit, fit place un immense et sauvage dsert ; et c'est en cet tat que noua l'avons trou-ve, onze sicles aprs !

    Mais la reine n'avait qu'un but : dvastant le pays, elle croyait enlever aux envahisseurs tout espoir de trouver se ravitailler dans leurs courses nouvelles. Si elle conservait en agissant ainsi pensait-elle, son amant, elle ne conserva pas ses peuples et ses allis.

    En effet, les Berbres et les Grecs, force d'embrasser le Mosasme, religion dteste, voyant d'autre part disparatre en un jour avec leur fortune, le fruit de sculaires efforts, furent profondment irrits et se dtachrent de la souveraine, laquelle bientt, demeura seule avec ses Juifs, enferme dans ses refuges presque inexpu-gnables de l'Aurs, soumettant son amant la surveillance la plus troite.

    Mais, Khaled fatigu des marques d'expansion de sa vieille matresse, rvait de son ct des femmes plus jeunes ; il prfrait la libert aux faveurs dont la Juive le comblait. Aussi, parvint-il gagner prix d'argent des missaires parmi les cavaliers des juifs des tribus, employs sa garde.

  • 6

    Dans une expdition dont il avait le commandement contre les mcontents, rapidement rduits, il pt, au moyen de galettes dans lesquelles il avait enferm avant leur cuisson, des messages secrets, informer l'mir, demeur Barka, de la situation prcaire faite la Kahna.

    Il dpeignit l'abandon des allis, les soulvements partiels mais frquents, le mcontentement des Berbres et des Grecs. Il traduisit les ferments de rvolte chez ces populations ruines et troubles dans leur foi, par les ca-prices de la sorcire le retenant captif.

    Hassan, qui ne songeait qu' venger sa dfaite, parfaitement renseign par Khaled de la situation de son en-nemie, profita bientt de l'arrive de renforts en hommes et en argent et se mit en campagne (703).

    Ds qu'ils purent apprendre la marche de l'ennemi, les Berbres et les Grecs, lesquels dans un but de dfense commune contre l'Arabe envahisseur, s'taient autrefois groups autour de la reine, devenus misrables par suite de ses dvastations, sparrent leur cause de la sienne ; et la Kahna se trouva la veille du danger, rduite aux seules forces des gens de sa tribu.

    Hassan avait beau jeu ; il ne perdit pas son temps, et marcha directement sur l'Aurs, en passant par Gabs et Gafsa.

    La Kahna connaissait trop l'ennemi auquel elle avait affaire, pour conserver la moindre illusion sur le sort qui lui tait rserv. Dans le but de tirer vengeance des Berbres et des Chrtiens qui l'avaient abandonne, elle fit des ouvertures l'mir, lui offrant de passer avec ses forces au service des Musulmans.

    Elle envoya Khaled avec ses fils, en otages aux Arabes, mais l'mir n'accepta pas la soumission offerte et garda les otages.

    La Kahna se vit alors oblige de se retirer dans ses retraites de l'Aurs, o bientt atteinte, elle dt accepter le combat.

    La bataille fut longue, elle fut acharne. Les Juifs, la tte desquels quelques anciens officiers de Kocela taient encore rests, purent un moment esprer pouvoir repousser l'ennemi ; mais leurs positions, imprenables de face, furent la fin de la journe tournes par les Arabes guids par Khaled et ils furent en partie massacrs.

    La reine cependant, avait pu chapper au dsastre de son arme, la ruine de sa fortune, la trahison de son amant.

    Comme les Arabes tenaient s'emparer de sa personne, sa tte tant mise prix, la Kahna envoya l'mir la tte d'une femme avec laquelle elle avait quelque ressemblance, accrditant ainsi le bruit de sa mort.

    Entoure d'un petit nombre de compagnons demeurs fidles dans l'adversit, elle pt avant de mourir, pleu-rer au dsert sa puissance disparue et son amour perdu.

    On montre son tombeau Bir-el-Kahna. Ceux de sa tribu pargns embrassrent l'Islamisme. Ils fournirent mme l'mir victorieux un corps de douze

    mille auxiliaires, la tte desquels les fils de la Kahna furent placs, sous le commandement immdiat de Kha-led, investi de toute la confiance d'Hassan.

    Ces juifs convertis, firent leur tour une guerre implacable aux Berbres et aux Grecs ; et c'est grce leur concours, que l'mir pt rapidement rduire les derniers lments de rsistance, qui tenaient encore en Afrique, 705.

    La conqute de l'Afrique par l'Islam devint alors dfinitive. En 711, lorsque Tarek, ex-officier de Kocela et berbre converti l'Islamisme, appel par les Juifs tablis en

    Espagne qui lui avaient envoy Tanger des vivres et des vaisseaux, passa le dtroit avec douze mille guerriers, le chef musulman n'avait pas avec lui pour envahir la Pninsule, plus de trois cents Arabes ; le reste de son ar-me se composait de Juifs de la Kahna, convertis l'Islam, aprs la dfaite de leur reine3.

    La conqute de l'Espagne par l'Islam, fut donc plutt une conqute juive. Tarik avait consenti aux Juifs espagnols, des garanties sur ses succs futurs ; aussi, quand les envahisseurs

    de l'Espagne s'emparaient d'une rgion et prenaient une ville, ils les livraient aux Juifs fixs dans le pays et mar-chaient en avant.

    Les Juifs espagnols se remboursaient ainsi de leurs avances faites aux envahisseurs et ramassaient en outre des fortunes immenses, prleves sur les autochtones qui avaient si gnreusement accueilli les errants d'Isral rfugis en Espagne la suite des dispersions de Ptolme le Lagide, de Titus et d'Hadrien.

    3 Une autre grande tribu juive tait celle des Mdiouna dont le territoire s'tendait sur toute la portion centrale de la province d'Oran, occupe de nos jours par les Beni-Amer. Elle s'affaiblit considrablement en fournissant des contingents aux Arabes asiatiques quand ceux-ci passrent le dtroit de Gibraltar sous la conduite du Berbre Tarek. Les autres tribus juives dont les noms nous ont t transmis par les historiens arabes, taient les Nefoua de l'Afrique propre, les Fendelaoua, les Behloula, les Ghiatsa, les Fazaf de la Mauritanie ou Maroc actuel.... Nous ayons trouv en Algrie, plusieurs de ces groupes, dont les individus avalent adopt les vtements et cer-tains usages particuliers aux tribus au milieu desquelles ils vivaient, comme ceux d'Europe ont adopt des cos-tumes et des usages spciaux aux Europens naturels. Mais les uns comme les autres n'ont jamais fait le sacri-fice d'une parcelle de leurs anciennes murs ni de leur religion. C'est ainsi que dans des tribus nomades des environs d'An-Beda, de Stif et de Bousada vivaient des commu-nauts juives qui ont caus une grande surprise nos premiers officiers des affaires arabes. F. Gourgeot. La Domination juive en Algrie.

  • 7

    Les Juifs ainsi enrichis, facilitrent toujours et de tous leurs moyens les empitements des Maures contre la Chrtient.

    Les Juifs parlent souvent avec enthousiasme de la reine juive des Aurs. La lgende a grandi sa mmoire, l'entourant d'un merveilleux qui souvent inspira les potes hbreux. On voit ce qu'il faut retenir de cet pisode de la conqute de l'Afrique par l'Islam.

    Certes, la Kahna ne fut pas une femme ordinaire, et elle sut habilement tirer un moment avantage du prestige que lui avaient valu auprs des primitives nations berbres son don de divination, ses sortilges et ses charmes.

    Mais, cette fille ardente de Jude, diseuse de bonne aventure, tout entire livre son amour snile ; obis-sant aux instincts de sa race que nulle force au monde ne pouvait alors temprer, puisqu'elle tait la reine, passa comme un flau.

    La Kahna fit plus de mal l'Afrique, pendant les cinq annes que dura son empire et surtout an cours des trois dernires annes de son usurpation, que n'en avaient fait deux sicles auparavant toutes les excursions des Vandales, lesquels cependant, portent encore la triste renomme et la responsabilit devant l'histoire, des dvas-tations pouvantables de la Juive des Aurs.

    CHAPITRE IV - LES JUIFS DAFRIQUE SOUS LES EMPEREURS, LES KHALIFES ET LES DEYS

    Les Juifs et les conciles. - Prescriptions des Constantin. - Les Vandales et la prosprit d'Isral - Les Juifs

    sous les Byzantins. - Immigrations successives. - Les Juifs et les Arabes. - Cration des coles hbraques de Kairouan. - Les Juifs appellent et guident les Northmans. - Charles le Chauve et Sdcias. - Les Juifs sous les Khalifes. - Port d'insignes dgradants. - Les Juifs sonnettes. - Manquement la promesse de l'arrive du Mes-sie. - Les nouveau Musulmans. - Mfiance justifie. - Le jaune de Juif. - L'Impt de capitation. - Immigrations de 1391. - Inquitudes de la communaut. - Le rabbin Barchichat. - Familles rabbiniques. - La chute de Grenade. - Immigrations de 1492. - Huit cent mille Juifs dbarquent en Afrique ; ils apportent la syphilis. - Charles-Quint de-vant Alger. - Le chevalier de Savignac. - Retraite des Chrtiens. - Allgresse des Juifs. - Prires spciales. Exp-dition du Comte O'Reilly. - Dfaite des Chrtiens. - Excs commis par les Juifs. - La cration des Mokaddems et l'organisation des Isralites. - Etat social des Juifs. Conversions forces. - Les tribus juives de l'intrieur. - Le placement d'une cargaison. Interdiction du commerce de l'argent. - Le Juif n'est pas plus qu'un chien. - Le ghetto. - La responsabilit collective en matire d'accidents. - Omnipotence des Juifs ; leur massacre. - Le chaouch du Bel Achmet.

    Les premiers Pres de l'Eglise ont toujours fait tous leurs efforts pour empcher les chrtiens d'avoir des rela-

    tions avec les Juifs. Les conciles de Laodice et de Carthage, furent obligs d'interdire d'avoir avec les Juifs les moindres rapports,

    mme les plus innocents, 320, aprs J.-C. Le concile de Nice dfend de manger avec eux, 325. Deux cent soixante ans auparavant, Nron avait favoris les Juifs, les employant en qualit de dlateurs des

    Chrtiens alors perscuts, trouvant dans leur concours satisfaire une haine commune. L'empereur Constantin commena par dtruire les synagogues d'Afrique. Constance, son successeur, dfendit tout rapprochement entre Juifs et Chrtiens. Tout Chrtien convaincu de

    relations avec les Juifs, tait puni par la confiscation de ses biens et priv de la facult de tester. Les Juifs respirrent au moment de l'arrive des Vandales. Ces derniers taient Ariens et ennemis des Catho-

    liques ; les Juifs surent servir leurs intrts politiques et religieux ana dpens de ceux des Catholiques, et pen-dant un sicle que dura en Afrique la domination vandale, 435 534, ils centralisrent entre leurs mains tout le commerce et lindustrie, ralisant des fortunes immenses.

    Mais en 536, Salomon, gnral de Justinien, ayant chass les Vandales, fit expier aux Juifs leur conduite pas-se ; il convertit leurs synagogues en glises chrtiennes et les fora embrasser le Christianisme.

    Depuis Justinien jusqu' la conqute arabe, les Juifs disparaissent, part quelques tribus rfugies dans l'Au-rs et le Mzab. Ces tribus devaient jouer un grand rle dans les dvastations dont l'Afrique fut l'objet la fin du VII sicle.

    Les chroniqueurs arabes racontent que les gens de Tripoli ou Khem et leurs allis taient Juifs ; de mme que les gens du Sahara (Touareg) descendaient de Adjoudj ben Tikran le Juif.

    Les habitants des ksours du Sahara taient des Juifs, des Beni-Abd-Dar. Ces peuples pratiquaient la religion juive et suivaient la Souna, qui leur fut apporte par Okba ben Talah el

    Fehery, sa venue dans le Maghreb. A Souf, il y avait des descendants du roi David. Un Juif, dit El-Kairouani, commandait Ben-Zert (Bizerte). Lorsque cette ville fut rduite, les habitants

    des environs, pour punir les Juifs de leur insolence au temps de leur prosprit, choisirent le samedi pour jour de march, afin que ces derniers ne puissent y faire leurs approvisionnements.

    Des Juifs en grand nombre, chasss de Khabar par Mohamed, vinrent en Afrique vers 628, o ils avaient t prcds par une immigration de leurs coreligionnaires chasss d'Espagne par Sisebut, roi des Goths, en 613. Une nouvelle immigration des Juifs d'Arabie, dfinitivement expulss par le khalife Omar eut encore lieu en 719.

  • 8

    A l'arrive des Arabes, les Juifs d'Afrique de la Kahna, aprs la mort de leur reine, leur offrirent leurs services contre les Berbres autochtones et les Chrtiens ; ces services furent rcompenss et les Juifs purent s'organi-ser, sous la protection des Khalifes. Ils crrent des coles de mdecine et de lettres Kairouan. Un mdecin juif de Kairouan, Ishaq ben Suleiman Israli, est l'auteur d'un trait des fivres, ouvrage rdit en 1516, Leyde, sous le titre : Opera Isaci.

    L'cole de mdecine de Kairouan tait en pleine prosprit sous le gouvernement de Ziadet-Allah, vice-roi d'Ifrikia en 820.

    Les praticiens sortis de l'cole de Kairouan se rpandaient jusqu'en Europe ; un des plus connus d'entre eux, est le Juif Sdcias, mdecin de Charles le Chauve.

    Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, venait de se faire proclamer par le pape, empereur d'Occident ; Il avait ceint en passant Milan, la couronne des rois Lombards, et venait d'ajouter l'Allemagne la France.

    Runissant ses vassaux Kiesy-sur-Oise, il signa un capitulaire reconnaissant en droit l'hrdit des fiefs et des offices ; constituant par ce fait l'hrdit des fonctions publiques. Tout un ordre social nouveau, qui n'a pas encore compltement disparu, rsultait de cet dit, qui tait la consolidation de la monarchie catholique.

    Les Juifs, venus en France avec l'invasion arabe et encore tolrs dans les villes du Midi : Nmes, Agde, B-ziers, Carcassonne, Narbonne, reprises en 759 par Ppin aux Sarrazins, voyant dans l'affermissement de la Chrtient, un temps d'arrt dans la domination rve, appelrent les Northmans contre les Chrtiens de France, comme ils avaient appel 166 ans auparavant les Musulmans d'Afrique, au pillage des Chrtiens d'Espagne.

    Les Northmans ou Normands, venus des rgions striles de la Norvge, de la Sude et du Danemark, taient encore idoltres, adorant Thor et Odin, rvant des paradis du Walhalla, rservs aux braves tombs dans les combats.

    Renseigns et guids par les Juifs, ils remontrent nos fleuves et pillrent nos ctes. A l'instigation de leurs guides, leur premier acte de conqurants tait de verser le sang des prtres chrtiens et de faire coucher leurs chevaux dans les glises, chantant aux chrtiens disaient-ils : la messe des lances ; pillant la France et les ctes d'Italie.

    Le Juif semble obir une sorte d'atavisme. Dans l'histoire de tous les peuples, les preuves de ses trahisons foisonnent. Pour la France, citons les lignes suivantes d'Henri Martin :

    Au commencement de 848, les Normands de la Charente retournrent dans la Garonne et assigrent Bor-deaux. Karle, qui venait d'arriver en Aquitaine, tailla en pices quelques uns des pirates qui taient entrs dans la Dordogne ; mais ce faible avantage n'empcha pas les Normands de pntrer une belle nuit dans Bordeaux, grce la trahison des Juifs bordelais. Ces tragiques histoires de villes livres par les Juifs aux ennemis des Chrtiens reviennent souvent dans les chroniques du moyen-ge. Bordeaux fut pill de fond en comble et livr aux flammes. (Hist. de France, t. II, p. 434, dit. Furne).

    Henri Martin n'crivait pas un rquisitoire contre Dreyfus et le fameux Syndicat, mais il tait difi sur le patrio-tisme juif.

    Les Juifs, qui trouvaient gagner ce dsordre qu'ils avaient provoqu, voyant que Charles-le-Chauve, dans un but patriotique de dfense contre l'envahisseur, tait parvenu aprs l'dit de Kiersy, grouper autour de la monarchie les concours ncessaires pour amener la pacification et la tranquillit des tats chrtiens, le firent em-poisonner en 877, au pied du Mont Cenis, par leur coreligionnaire Sdcias, qu'ils avaient mis auprs de lui, comme ils mirent plus tard leur coreligionnaire Bauer auprs de l'Impratrice Eugnie pour dtruire la France de Napolon III, et se servent prsent des Syndicataires de la trahison et du cuistre Zola, pour essayer de dtruire, si possible, notre nationalit.

    Les annales de Saint-Bertin rapportent, que ni le vin ni les aromates dont on remplit le corps de Charles-le-Chauve, empoisonn par Sdcias, ne purent chasser l'odeur infecte que rpandait ce corps. Il fallt placer la dpouille mortelle de l'empereur dans un tonneau enduit de poix et envelopp de cuir. On ne pt mme le porter Saint-Denis ; on s'arrta Nantua, o il fut mis en terre, avec le tonneau qui le renfermait.

    Les laurats de la facult de mdecine de Kairouan, n'oubliaient pas de servir Isral ! Abul Hassan, sultan d'Edris, accorda aux Juifs droit de cit Fez, moyennant un tribut annuel de 30,000 di-

    nars, environ 300,000 francs de notre monnaie. En 855, le 10 khalife Abasside, Motawakel, ordonna que les Juifs taient incapables d'occuper un emploi pu-

    blic. Il leur interdit l'usage des triers ; leur enjoignit de ne monter que sur des nes ou des mulets ; les obligea attacher aux portes de leurs habitations des figurines de chiens ou de singes ; leur fit porter des ceintures de cuir, leur dfendant de s'habiller comme les Musulmans et d'envoyer leurs enfants dans les coles frquentes par les enfants des Musulmans.

    Le khalife fatimite Hakem, 1040, leur ordonna de porter suspendues leur cou des figurines de veau, en commmoration du veau d'or qu'ils avaient ador au dsert ; et comme les Juifs fabriquant ces figurines en or ou en argent en faisaient la fin un objet d'ornement, il les contraignit suspendre leur cou des morceaux de bois pesant six livres et d'attacher leurs vtements, des sonnettes, destines les faire reconnatre de loin.

    On ne voit pas trs bien la bande dreyfusarde, les grands Juifs de France, aujourd'hui possesseurs de la plu-part de nos chteaux historiques, comme ils le sont aussi du plus clair de la fortune nationale ; ou nos petits pr-fets ou nos sous-prfets hbraques, portant comme les mulets de la gabelle, des sries de grelots suspendues

  • 9

    leur cou. Quel tapage la Bourse de Paris, ou dans nos prfectures, avec ces carillons ! Et sous nos arcades, le samedi !

    Le prophte Mohamed avait assign aux Juifs, cinq sicles pour recevoir le Messie ou pour se convertir. Les Juifs acceptrent cette condition.

    Le 2 septembre 1106, l'chance tait arrive et le Messie vainement attendu n'tait pas venu. Mis en de-meure d'embrasser l'Islamisme, les Juifs d'Afrique corrompirent prix d'or le vizir Abdallah-Ibn-Ali et purent ainsi luder, momentanment, la promesse faite par leurs aeux cinq sicles auparavant ; mais ils n'chapprent pas au pillage de leurs biens, qui fut la consquence de leur manquement aux engagements pris.

    La promesse faite au Prophte, tenait au cur de ses successeurs. En 1146, las d'attendre la venue d'un Messie qui n'arrivait jamais, le khalife Almohade, Abd-el-Moumen, somma les Juifs d'avoir embrasser l'Isla-misme, punissant leur refus de la peine de mort. Un trs petit nombre de juifs rsistrent aux injonctions du kha-life ; la plupart se convertirent. Mais, s'ils firent en public profession d'Islamisme, ils n'en restrent pas moins, au fond de leurs demeures, fidles la loi de Moise.

    Les rabbins leur expliquaient : que si le Talmud recommande de donner sa vie plutt que de faire acte d'ado-ration dans un autre culte, cela ne s'appliquait qu' l'idoltrie et nullement aux religions admettant l'unit de Dieu, la condition de rester Juif au fond du cur.

    Toutefois, le khalife, se dliant de la sincrit de la foi de ces Musulmans forcs, leur imposa un costume les distinguant des vrais et anciens croyants.

    Les Juifs convertis, durent porter de longs et lourds vtements noirs, avec des manches d'une grandeur et d'une largeur dmesures, et en place des turbans, des voiles laids et grossiers.

    En 1147 et 1172, deux faux Messie se prsentrent pour consacrer la promesse faite Mohamed ; l'un deux, consentit mme se laisser dcapiter, promettant de ressusciter aprs sa mort ; l'excution eut lieu, mais le d-capit ne ressuscita pas.

    L'histoire n'a pas conserv le nom du hros de cette bravade, martyr dans son genre. Le khalife El-Nassir changea la forme et la couleur des vtements des Juifs, leur ordonnant de porter des tur-

    bans et de longs caftans de couleur jaune. C'est de l que les Arabes ont donn la couleur isabelle des che-vaux, le nom de Sfer-el-Yehoudi (jaune de Juif), et qu'ils regardent cette couleur comme tant d'un mauvais pr-sage. Parlant des chevaux de cette robe, les Arabes ne manquent jamais de dire : Le gris de fer et le jaune de Juif, si le matre revient, coupe-moi la main.

    Le khalife Yahia, s'emparant du Maroc, y trouva des Juifs ; il les massacra tous et confisqua leurs biens. Au XIIIe sicle, les Juifs revenus en nombre, durent se faire Musulmans, mais on les tenait dans la plus pro-

    fonde ignorance. Malgr leur conversion, comme on les savait peu sincres, on leur appliqua l'impt de capitation la Djeziah, tout d'abord s'levant 19 francs environ par tte et par an. La communaut tait rendue solidaire de cet impt, devenu par le fait collectif, qui fut dsign sous le nom de Canoun. Cet impt finit par s'lever, avec le temps, jusqu' 35 dinars par personne et par an, soit 350 francs environ de notre monnaie ; les princes en em-ployaient le montant des fondations pieuses et l'entretien des hpitaux, sans prjudice des rquisitions et cor-ves dpendant de leur bon plaisir.

    Les Juifs disparaissaient peu peu et on pouvait entrevoir l'instant trs rapproch o les conversions l'isla-misme et l'exode, allaient dbarrasser jamais l'Afrique de leur prsence, lorsqu'en 1391 eut lieu Majorque, Castille et Aragon, un soulvement gnral contre les Juifs, accuss d'avoir empoisonn les fontaines, de s'tre appropri la plus grande partie de la fortune publique et d'avoir, en toute circonstance, servi les intrts des Sar-razins contre la Chrtient.

    Un nombre considrable de Juifs vint chercher un refuge en Afrique. Les Arabes les laissrent dbarquer, y trouvant un profit momentan ; en effet, chaque immigrant tait tenu de payer au dbarquement, un droit fix un doublon d'Espagne, environ 26 francs ; d'acquitter en outre des droits d'entre trs levs sur ses effets et mar-chandises et de se conformer enfin l'impt de capitation, la Djziah, transform en Canoun.

    Les Juifs dj installs, voyant leurs intrts compromis par suite de l'arrive d'un si grand nombre de coreli-gionnaires pour la plupart sans ressources ; obligs de se rendre solidaire des nouveaux dbarqus pour le paiement de l'impt de capitation, en vertu de la responsabilit collective exige, essayrent de s'opposer cette intrusion dans leur communaut.

    D'autre part, les autorits musulmanes ayant prlev les droits perus l'entre, ne demandaient pas mieux que de voir repartir ces dangereuses recrues, et elles taient sur le point de cder aux sollicitations des commu-nauts mcontentes de cet accroissement inattendu de coreligionnaires, lorsqu'un immigrant, homme fort habile, arrangea l'affaire prix d'or avec les pachas. Les Juifs furent alors mis terre.

    Cet immigrant tait le rabbin Isaac-Bar-Schescheth-Barfath, plus connu sous le nom de rabbin Barchichat. Rien que par le port d'Alger, 45,000 familles, reprsentant plus de 200,000 personnes, dbarqurent d'un seul

    coup. L'immigration fut proportionnellement aussi considrable par les ports d'Oran, de Tunis, de Mostaganem, de

    Tns et de Bougie. Des points de dbarquement, les Juifs chasss d'Espagne, se rpandirent dans l'intrieur et se fixrent en

    grand nombre Constantine, Millanah, Tlemcen et Mdah.

  • 10

    Les Juifs d'Afrique se divisrent alors en deux groupes, les anciens : porteurs de turbans baal hamine-feth, les nouveaux, les Espagnols : porteurs de brets baal et kipron.

    A l'exception de Tunis ou les porteurs de turbans conservrent toujours leur autonomie, les porteurs de brets, beaucoup plus nombreux, finirent par dominer leurs anciens coreligionnaires.

    De cette poque, date la venue en Afrique des familles : Isaac Bar-Schescheth-Barfath, Alger. Simon ben Cmach Duran, Alger. Amran ben Merouas Ephrati, Oran. Joseph ben Menir, Constantine. Mimoun ben Saadia Nadjar, Constantine. Saadia Darmou, Mdab. Abraham ben Hakoun, Tlemcen. Ephrahm Ankaoua, Tlemcen. Benjamin Amar, Bougie. Moise Gaba, Bougie. Ces familles taient toutes issues de rabbins, alors influents auprs de leurs coreligionnaires chasss d'Es-

    pagne et des Balares. Isaac Barfath et Simon Duran, sont regards par les Juifs, comme les vritables fondateurs du judasme Alg-

    rien. Barfath ou Barchichat et Simon Duran avaient t expulss, le premier de Tortose, le second de Majorque, o

    les Duran, originaires de Provence avaient migr, lors de l'expulsion des Juifs de France par Charles le IV dit le Bel, en 1306.

    La robe et la coiffure espagnole, le bret, que portaient ces rabbins en arrivant en Afrique, sont encore con-servs par la communaut algroise.

    Les membres de quatre familles conservent le privilge de s'en revtir le premier samedi suivant leur mariage. Les Duran portent les deux objets en leur qualit de descendants directs de Simon Duran ; les membres des trois autres familles ne portent qu'un seul de ces objets ; les Stora, dont l'aeul Cham avait pous une fille de Barfath ; les Seror, allis aux Duran et les Ben Ham, d'Alger, qui font remonter leur origine en Afrique avant l'arrive des Juifs espagnols.

    Au mois de Janvier 1492, Ferdinand et Isabelle, plantaient leurs tendards sur les murs de Grenade, aprs deux ans de sige, et l'mir Abou-Abd-Allah, reprenait le chemin de l'Afrique, o il mourait l'anne suivante, presque misrablement, Tlemcen.

    La chute du dernier royaume musulman d'Espagne avait mis fin la conqute arabe en Europe, conqute qui avait dur plus de neuf sicles !

    Deux mois aprs leur entre triomphale Grenade, les rois catholiques dcidrent le bannissement des Juifs. C'tait pour les Chrtiens, dit Mercier, la consquence, le complment de la disparition du royaume musulman. L'Espagne reconstitue, unifie, n'aurait qu'un seul culte, celui du Christ. En mme temps cesserait la scanda-leuse opulence de ces mcrants dont les richesses entreraient en partie dans la caisse du royaume, par la con-fiscation.

    Les Juifs essayrent en vain de dtourner l'orage, en offrant une partie de leur avoir. Le 3 mars 1492, ft si-gn, Grenade, l'dit d'expulsion. Quiconque, parmi les Juifs, refusait d'entrer dans la religion chrtienne, devait sous trois mois, quitter l'Espagne sans pouvoir jamais y revenir.

    Huit cent mille Juifs dit Abraham Cahen, reurent en 1492, l'ordre de quitter l'Espagne avant le 31 juillet sans espoir de retour. Ils vinrent pour la plupart se rfugier en Afrique et augmenter d'autant le nombre des membres de la communaut africaine.

    Parmi ceux qui arrivaient ainsi, on raconte le fait suivant : Un Arabe s'approchant du campement des Hbreux, vit une belle Juive et l'obligea lui accorder ses faveurs

    en prsence de ses parents et de toute la foule. Sa passion assouvie, il s'arma d'une lance et en pera la jeune femme, disant aux assistants qu'il agissait ainsi, parce que craignant avoir mis la jeune fille enceinte, il ne voulait pas que le fils de sa chair soit un jour lev dans la religion des Juifs.

    Ce fait rapport par les Juifs eux-mmes, ne dnote pas beaucoup de courage de la part des nombreux assis-tants cet acte d'atroce barbarie.

    Bientt aprs cette nouvelle immigration, le bruit se rpandait que les Juifs avaient apport avec eux la syphilis en Afrique.

    En 1541, l'empereur Charles-Quint parut devant Alger et bloqua cette ville. Dbarquant le 23 octobre au fond de la baie, sur la rive gauche de l'Harrach, il s'empara le 24 des hauteurs du Coudiat Es Saboun, o il installa son quartier gnrai au lieu dit aujourd'hui, et en commmoration : le Fort de l'Empereur.

    Attaqu par les Algriens, il les repoussa jusqu'au pied de leurs remparts, o, au milieu des balles et des flches, le chevalier de Malte de la langue de France, Ponce de Balaguer, chevalier de Savignac, vint planter son poignard dans la porte Bab-Azoun en s'criant : Nous reviendrons ! paroles prophtiques, dont nos contempo-rains devaient voir la ralisation.

    Malheureusement une tempte dtruisit une partie de la flotte commande par Doria, et l'Empereur manquant

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    de vivres et de munitions, fut contraint, le 27, de battre en retraite. Il se rembarquait le 11 novembre Matifou, sur les rares vaisseaux chapps la tempte.

    Devant ce dsastre de l'arme chrtienne, les Juifs d'Alger se livrrent aux transports d'allgresse les plus bruyants, et leurs rabbins composrent des chants d'actions de grces. Ils clbrent encore aujourd'hui, l'anniver-saire du dsastre des Chrtiens, par une fte qui se compose d'un jour de jene et d'un jour d'allgresse, les 3 et 4 du mois de Cheschvan (octobre-novembre). On y rcite des posies rappelant les faits de la lutte et l'chec de Charles-Quint.

    Consulter cet gard le recueil des prires spciales pour les synagogues de la ville d'Alger et les posies hbraques des rabbins : Mose Meschich, Mose el Acbi, Abraham ben Jacob Tawah, Abraham ben Salomon Sarfati.

    En 1543, les Juifs de Tlemcen sont tus ou vendus comme esclaves. En 1666, Charles II, roi d'Espagne, matre d'Oran et de Tlemcen, expulsa les Juifs, qui se retirrent en Italie,

    principalement Livourne, d'o une grande partie revint bientt aprs en Afrique. De 1708 1732, les Espagnols ayant momentanment abandonn Oran, les Juifs s'y tablirent de nouveau ;

    mais ils en furent encore chasss lors de l'occupation nouvelle des Espagnols en 1732. Ils y revinrent en 1792, lorsque les Espagnols abandonnrent dfinitivement Oran. En 1776, Charles III roi d'Espagne, confia au comte O'Reilly Irlandais d'origine, une nouvelle expdition contre Alger, expdition forte de 25 000 hommes, embarqus sur 400 voiles, dont 170 vaisseaux de haut-bord.

    Aprs avoir vainement essay d'atterrir Sidi-Ferruch, chassant devant le temps, la flotte jeta l'ancre le 30 Juin devant Alger.

    Les troupes dbarqurent le 7 Juillet prs de l'embouchure de l'Harrach, au lieu mme o Charles-Quint avait dbarqu deux cent trente-quatre ans auparavant ; mais, les Espagnols vigoureusement repousss, furent obli-gs aprs deux jours de combats, de regagner leurs vaisseaux. Ils avaient perdu beaucoup de monde et lais-saient aux mains des Algriens de nombreux blesss et un certain nombre de prisonniers.

    Les Algriens pillrent le camp abandonn, profanant les cadavres, achevant les blesss. Les Juifs se distin-gurent par leur ardeur dans cette besogne. Ils empalaient les cadavres des Chrtiens avec les pices de bois des chevaux de frise, les promenaient ignominieusement, et les jetaient ensuite dcapits dans les flammes, aprs les avoir souills,

    Le dey d'Alger Mohamed, avait promis lors du dbarquement des Espagnols, une prime de un douro, (cinq francs), par paire de testicules de chrtiens, qui lui serait apporte.

    Les juifs d'Alger ayant appris la dfaite de l'arme Chrtienne, sortirent en grand nombre de la ville, et se por-trent aux lieux o les combats avaient t livrs.

    Arms de grands couteaux, flissas, ils mutilrent les morts et les blesss et rentrrent Alger, avec des sacs de cuir remplis de leur triste butin.

    Au soir, le dey ne payait plus qu'au demi douro ; ce prix descendit encore ; la fini le dey ne donnait plus aux Juifs, qu'un oignon par trophe.

    Pas un seul combattant ne voult profiter de cette prime, dont le bnfice fut laiss entirement aux Juifs, qui n'avaient pas combattu.

    Les Juifs d'Alger clbrent encore de nos jours l'anniversaire de cette dfaite des Chrtiens, le 10 et le 11 du mois de Tammouz (Juin-Juillet). A cette occasion, leurs rabbins Azoubib et Sidoun Ischoua, ont compos des posies hbraques faisant partie du recueil pour les prires spciales des synagogues.

    Les immigrations des Juifs espagnols de 1391 et 1492, avaient considrablement augment le nombre des Juifs d'Afrique, aussi taient-ils l'objet d'une surveillance constante et spciale de la part des reprsentants du beylik.

    Les Beys leur dsignaient des mokaddem, ou chefs, choisis selon leur bon plaisir parmi ceux d'entre eux qui avaient su capter leur confiance.

    Le mokaddem exerait sur ses coreligionnaires un pouvoir absolument discrtionnaire. Par une complaisance sans bornes envers les beys ou les pachas, le mokaddem devenu tout puissant, exerait le plus souvent ses fonctions avec tyrannie et arbitraire.

    A ct de ce sultan au petit pied, il y avait le conseil de la communaut, choisi par le mokaddem, compos par consquent de gens entirement sa dvotion.

    Les Juifs avaient leurs tribunaux pour leurs diffrends entre Juifs, et leur statut personnel tait rgi par leurs rabbins, auxquels tous pouvoirs taient confrs.

    En outre de ces hauts fonctionnaires, il y avait les agents subalternes : les Guisbarim, caissiers de la commu-naut, les Grabat, chargs des funrailles ; les Chaber, matres des crmonies aux ftes et mariages ; organisa-tion existant encore de nos jours.

    Pour distinguer les Juifs des autres habitants, on leur imposa alors un costume spcial, permettant de les re-connatre de loin.

    Les grelots talent supprims, mais la chchia ou calotte rouge, avec turban, leur taient interdits. II ne pou-vaient porter qu'une chchia de couleur sombre, violet ou bleu fonc, avec un foulard gris sombre ou noir, cou-vrant la tte et les oreilles.

    Les vieillards seuls taient autoriss porter la Kouassa, foulard couvrant la tte et les oreilles ; quelque-

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    fois, ceux d'entre eux qui cherchaient faire fantasia, enroulaient autour de la tte et du cou des morceaux d'toffe blanche, tendant imiter le turban.

    Le burnous des Juifs ne devait tre ni blanc ni gris clair, mais gris fonc ou bleu. Leur chaussure consistait en tcharpi soulier sans quartier ni talon ; en bettim, soulier juif, talons, sans

    quartier ; en Bolgha, pantoufle sans talon, dont le quartier se rabat dans l'intrieur du soulier ; le tout de couleur sombre.

    Le vert leur tait formellement interdit. Le dfense de chevaucher persistant, il leur tait dfendu d'une manire absolue, de monter cheval ; on leur

    permettait l'ne ou le mulet, mais seulement hors des villes, o lis devaient aller pied. Ils ne pouvaient se servir de selles, les bts, seuls, leur taient tolrs. L'entre des Mosques tait interdite aux Juifs. Quand un Juif passait devant une mosque ou le palais du bey ou du pacha, il devait prendre sa chaussure

    la main et marcher nu-pieds. L'oubli de cette prescription tait immdiatement puni par une forte bastonnade, sans aucune forme de procs.

    Si un Juif, voyageant dans la montagne, mont sur un ne ou sur un mulet, rencontrait sur la route un person-nage musulman, il devait descendre de sa monture, la prendre par la bride, se ranger avec elle sur les cts du chemin une distance respectueuse du Musulman, et ne pouvait remonter sur sa bte, que lorsque le Musulman avait entirement disparu.

    Le premier Musulman venu, avait sur les Juifs droit de rquisition ; il pouvait leur imposer des corves qu'il n'aurait demandes ni des esclaves, ni des btes de somme ; les chargeant de fardeaux, sans pour cela tre oblig de les rtribuer.

    Les femmes juives ne pouvaient se refuser aux dsirs rotiques des Musulmans. Un Musulman prenait le premier juif rencontr sur son chemin et le forait lui servir de monture, lui mettant

    mme, selon son bon plaisir, un mors dans la bouche et le guidant ainsi comme on guide une bte de bt. Le juif qui refusait tait men chez le cadi, o, aprs avoir reu la bastonnade, il tait jet en prison et souvent vendu comme esclave, moins qu'il ne se fit Mahomtan.

    Des quantits considrables de Juifs devinrent ainsi Mahomtans, on en reconnat encore des groupes impor-tants : les Medjarias de Tuggurth ; la tribu des Zemoul, prs de l'An-Feskia ; des tribus du M'zab ; dans l'Aurs, les tribus des Ouled Zean ; des Ouled Abdi ; des Ouel-Daoud ; les habitants des villages de Mena et Nara ; en Kabylie les Beni-Bou-Yacoub et les At-ou-Braham.

    Ces rengats, tenus l'index des autres Musulmans, clbrent encore la Pque, observant le repos pascal, nettoient fond ce moment leurs maisons ou gourbis, et lavent cette occasion leurs hardes avec soin. Ils ne travaillent pas le samedi et ne touchent pas au feu, de la nuit du vendredi au samedi.

    On permettait aux Juifs de faire du commerce, et ils taient les intermdiaires des transactions avec l'Europe. En change de cette tolrance, ils devaient approvisionner les fonctionnaires du beylik de tous les objets utiles leur consommation personnelle, et pourvoir aux besoins ainsi qu'aux fantaisies des femmes des harems.

    Dans ces circonstances, la communaut isralite subvenait collectivement aux dpenses imposes. On raconte qu'un bey, ayant en magasin une cargaison de chaussures prise par un corsaire, fit appeler le mo-

    kaddem avec deux de ses coreligionnaires ; il leur fit prsenter un chantillon de ces chaussures, dsirant leur di-sait-il, en chausser ses soldats ; puis, il leur demanda le prix que pouvait valoir cette marchandise, de l'achat de laquelle il dsirait les charger. Les Juifs flairant une bonne affaire, fixrent un prix tout fait hors de proportion avec les bnfices ordinaires du commerce. Pour les punir, le bey les conduisit dans ses magasins, o, leur mon-trant la cargaison, il leur ordonna d'enlever aussitt toutes les chaussures en provenant, leur accordant 24 heures pour en solder le montant en espces, au prix de leur estimation. La communaut runit les fonds dans la nuit. Le lendemain, les Juifs avaient pay.

    Si le commerce des marchandises leur tait permis, l'usure leur tait formellement interdite. On ne connaissait pas le commerce de l'argent en Afrique, avant la prise de possession de l'Algrie par la France !

    Les Musulmans tenaient les Juifs en un tel mpris, qu'ils les autorisaient, eux, si jaloux de leur home aller leur offrir leurs marchandises dans l'intrieur de leurs maisons, dont l'entre est constamment interdite leurs co-religionnaires et aus Chrtiens. Ils ne les estimaient pas assez pour s'offenser de ce qu'ils puissent apercevoir leurs femmes sans voiles, parce que, disaient-ils : Un Juif n'tait pas plus qu'un chien !

    Les Administrations de l'tat employaient quelques Juifs en qualit de khodja (valet de bureau) ; mais ils taient exclus de l'Administration des douanes, de crainte que par leur entente avec les commerants, leurs core-ligionnaires, ils n'arrivassent frauder le fisc.

    Les Juifs taient parqus dans un quartier spcial, toujours situ l'extrmit de la ville, quartier dsign sous le nom de Hara ou Scara. Dans les pays chrtiens ce quartier s'appelait le ghetto.

    Avant l'arrive des Franais en Afrique, les Juifs ne possdaient pas de terres ; en admettant que l'acquisition leur en fut permise, ils n'auraient jamais pu trouver de fermiers khamms, car, alors, il et t dgradant pour un Musulman d'tre au service d'un Juif et travailler pour lui. Les habitudes se sont, depuis, profondment modi-fies.

    Quand dans une maison juive, un accident venait se produire, entranant la mort de quelqu'un, tous les autres habitants de la mme maison devaient payer au trsor public, la somme de cinq cents pices d'or. A cette

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    poque, les Compagnies d'assurances contre les accidents, n'auraient pas fait beaucoup d'affaires en Afrique. En juin 1805, les Juifs ayant mis le dey Moustapha dans leurs intrts, devenus tout puissants, accaparrent

    les crales du pays et tous les arrivages. La famine devint la consquence de cet accaparement, faisant raliser aux Juifs des bnfices fabuleux dont Moustapha avait sa grande part.

    La population d'Alger affame se souleva, envahit la Djenina s'empara de la personne de Moustapha et aprs l'avoir tu, trana son cadavre dans les rues. Moustapha passait pour tre d'origine juive.

    Un horrible carnage des Juifs s'ensuivit, les femmes elles-mmes s'en mlaient, s'offrant en rcompense aux massacreurs qu'elles encourageaient du haut de leurs terrasses. Trs peu de Juifs purent se rfugier dans les consulats, o quelques centaines peine d'entre eux, chapprent au massacre.

    En 1854, Constantine, on voyait souvent, assis la terrasse du caf des officiers, un vieillard vtu la turque, de belle tenue et de fire prestance, dont la tte, au profil rgulier et nergique, tait encadre d'une longue barbe blanche.

    C'tait l'ancien Chaouch (bourreau) du Bey Achme, gouverneur de Constantine, avant la conqute. Sa rputation de force et d'adresse tait reste lgendaire parmi les Arabes, qui vantaient son habilet, sans

    gale, faire sauter une tte d'un seul coup de yatagan. Le Chaouch tait une sorte de philosophe fataliste, pas banal, qui causait volontiers avec les officiers. Nous

    l'appelions ich Allah (s'il plat Dieu), parce que c'tait toujours ses deux mots de la fin. Un jour, au moment o j'entrais au caf, il m'appela : Aia Sidi (viens Seigneur), chouf hallouf (vois ce cochon). Et de son il menaant, de son doigt tendu, il dsignait un grand juif, la tournure gne, l'il louche, qui se pavanait sur la place, en veste, culotte et babouches brodes, avec turban et ceinture de soie.

    J'ai coup la tte son pre, me dit-il d'un air bat, et je la lui couperais aussi si Achmet tait encore le matre Constantine.

    Vois-tu, Sidi, le Juif c'est notre ennemi tous. Si tu empruntes un douro (cu de cinq francs) un Juif, ta ruine est certaine : il te prendra ta fortune et ton honneur.

    Si tu donnes le bout de ton petit doigt une Juive, tout le corps y passera. Les Franais sont de braves soldats, de gais compagnons et de bonnes gens, mais ils protgent le Juif : ils

    sont perdus. Achmet aussi, protgeait le Juif sa faon, qui ne sera jamais l votre. Veux-tu savoir comment le Bey remplissait ses coffres ? Et sur un signe affirmatif, il continua Achmet se servait, pour cela, de ses janissaires et des Juifs. Les janissaires, belle troupe, superbes cavaliers, s'en allaient, le fusil en travers de la selle et le yatagan au

    poing, de tribu en tribu, lever les impts, faire payer les amendes, punir les rcalcitrants et razzier les insoumis et les rebelles. Ils se battaient en plein soleil et y allaient firement de leur peau.

    Les Juifs, protgs du Bey, s'engraissaient dans l'ombre par l'usure et les rapines. Au dsert, les hynes, les chacals et les vautours font leur pture des restes ddaigne par les grands

    fauves et les oiseaux de proie. Ainsi faisaient les Juifs, que l'on voit toujours plat ventre devant les forts, insolents et sans piti avec les

    faibles. Les Juifs, qui ne connaissent pas le travail et ne s'attellent qu'aux sales besognes et aux louches profits,

    achevaient la ruine des malheureux arabes (dj vids par les impts, les amendes et les diffas), en tentant les hommes par leurs propositions de prts d'argent, et les femmes, avec leurs pacotilles de bijoux et de soieries.

    Quand Achmet trouvait les Juifs suffisamment gorgs, il les imposait d'une forte somme, en indiquant le jour et l'heure du paiement, la Casbah.

    Chose curieuse ! - s'exclama le Chaouch, en frappant la table de son poing ferm, - jamais la somme n'tait complte, la premires rquisition ; chaque Juif comptait sur son voisin et ne donnait que le moins possible.

    Achmet, alors, faisait empoigner et conduire la porte de la ville, une demi-douzaine de Juifs, choisis parmi les plus riches, et... je leur, coupais la tte.

    Pas n'tait besoin d'une deuxime fourne; l'argent arrivait de suite. L'excution des Juifs tait une fte pour les Arabes, accourus en foule; et tout profit pour le Bey, qui y trouvait

    argent et popularit. Et le Chaouch, qui y allait volontiers de sa petite prdiction, ajouta : Viendra le temps o les lions seront

    mangs par les hynes et ce sera grand piti ! Le Franais protge le juif ! Le Juif le mangera !

    Puis, se levant, clignant de l'il et riant dans sa barbe, il envoya son mot de la fin : lch Allah (s'il plat Dieu).

    CHAPITRE V - LE COUP DE L'VENTAIL La Rgence d'Alger et le Directoire. - Une histoire de brigands. - Boucbenk et Bacri. - Confiance mal place. -

    Des ministres des finances d'un autre ge. - Un vol de sept millions. - Justes rclamations. - La France protge les Juifs. - Le Dey Hussein et le consul de France. - Le coup de l'ventail. - Satisfactions refuses. - Dbarque-ment des troupes franaises en 1830.

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    Au cours des annes 1793 et 1798, le dey Hassan avait prt sans intrts, au Directoire, une somme de cinq

    millions de francs, et fourni la marine franaise, dans les mme conditions, pour deux millions de francs de grains.

    Le dey avait confi le recouvrement de cette somme deux Juifs Livournais tablis Alger, Nephtali Bouche-nak ou Busnach et Joseph Bacri, lesquels eurent le soin de se faire dlguer par le dey, dans ses droits.

    Hassan mourut en 1798, Busnach prit dans le massacre de 1805 et Bacri fut mis mort en 1808, sur l'ordre du dey Hadj Ali, qu'il avait trop vol.

    Quand, en 1798, les Juifs eurent obtenu la dlgation du dey Hassan dans ses droits contre le gouvernement franais, ils envoyrent en Europe des membres de leur famille, munis de leurs pouvoirs. Ces mandataires purent ainsi chapper au massacre de 1805.

    Les successeurs du dey Hassan ayant nglig de revenir sur la dlgation donne aux Juifs par leur prd-cesseur, les ayant droits de Busnach et Bacri continuaient de poursuivre la crance du dey d'Alger sur la France, dont le paiement se trouvait retard par suite des prtentions inadmissibles des Juifs, se prtendant dlgataires.

    En effet, ces derniers avaient d'abord rclam a !a France une somme de vingt-quatre millions, puis rduit leurs pr tentions quatorze millions, somme encore suprieure du double celle rellement due.

    Les ministres des finances de l'Empire et de la Restauration, soucieux des intrts dont ils avaient la charge, refusaient, bien entendu, de satisfaire aux exigences des Juifs.

    Les pourparlers durrent jusqu'en 1820, poque laquelle la crance du dey d'Alger, dlgue aux ayant droits de Bacri et Busnach, fut d'une commune entente avec ces derniers, rduite sa juste valeur, soit la somme de sept millions de francs.

    Le paiement de cette somme fut mme autoris par une dlibration de la chambre des dputs, en date du 24 juillet 1820.

    Les ayant droits de Bacri et Busnach encaissrent donc les sept millions, qui leur furent verss par notre Tr-sor public et restrent en France ; mais, en bons Juifs, ils ngligrent de restituer la Rgence d'Alger la part lui revenant.

    Le dey, furieux de s'tre vu jouer par des Juifs, rclama l'extradition de ses agents, lesquels n'avaient jamais, disait-il, agi qu'en qualit d'intermdiaires entre la Rgence d'Alger et la France.

    Notre gouvernement, qui n'aurait peut tre pas du payer aux dlgataires dans de telles conditions, rpondit par une fin de non recevoir aux rclamations du dey, paraissant pourtant quitables. Dj la France protgeait les Juifs ! Aussi, le dey Hussein ne cessait-il de se plaindre notre consul, M. Deval, de la dloyaut de notre gou-vernement.

    Le carnet d'Artou n'existant pas alors, on n'est gure fix sur le montant des pots-de-vin, les chques n'ayant pas encore t invents, qui furent la rcompense de certaines complaisances.

    Le 30 avril 1827, dans une rception son palais de la Casbah, au milieu d'une fte donne l'occasion de la fin du Ramadan, le dey reprocha M. Deval de s'tre entendu avec les Juifs pour le spolier.

    Le consul de France ayant rpondu avec vivacit aux reproches du dey, Hussein s'emportant, le repoussa avec un chasse-mouche qu'il tenait la main.

    M. Deval se retira, protestant contre l'injure faite la France en sa personne. Le gouvernement franais envoya aussitt Alger une division navale commande par le capitaine de vais-

    seau Collet, exigeant des excuses publiques pour le consul, aprs quoi le pavillon franais devrait tre arbor sur les forts d'Alger et salu de 101 coups de canon.

    Hussein refusa toute satisfaction, et le 15 juin 1887, la rupture entre la France et la Rgence d'Alger, tait d-nonce.

    Le 14 juin 1830, l'arme franaise, forte de 37,000 hommes, sous les ordres du marchal de France, comte de Bourmont, dbarquait Sidi-Ferruch, et quelques jours aprs s'emparait d'Alger, vengeant le coup d'ventail de la Casbah. L'Algrie devenait alors : terre de France, avant de devenir ce qu'elle est aujourd'hui : terre de Jude

    CHAPITRE VI - FEMMES DE FRANCE ET FEMMES DE JUDE

    Traditions opposes, entendement contraire. - La marmite du marchal Bugeaud. - Les Juifs algriens.

    Femme aryenne et femme juive. - Jehanne d'Arc et Judith. - La dlivrance d'Orlans et la dlivrance de Bthulie. - La famille Loth. - Jsus et la femme adultre. - Esther et Assurus. - Le massacre des Perses. - Origine de la fte de Purim. - L'opinion de Luther sur Esther et les Juifs. - Juifs et dmons. - Hrode et Salom. - Premiers effets connus de la danse du ventre. - Comment une matresse enceinte se dbarrasse d'un mari gnant. - Le fruit de l'adultre ou le constructeur du Temple. - Incestes de Tamar. - Le lupanar de Jricho. - La police des murs et madame Rabah. - Ces dames du rempart. - La lgende des trompettes et les cordes nuds de la maison Ra-bah. - Jal et Sisara ou l'hospitalit coups de marteau - Les bndictions d'Isral. - Sainte Clotilde et Sainte Genevive.

    L'opposition existante entre nos traditions et les traditions des Juifs, dnote entre eux et nous un entendement

    absolument contraire,

  • 15

    Le marchal Bugeaud disait en parlant de l'opposition qui existait entre le caractre musulman et le caractre chrtien: Mettez dans une marmite une tte d'arabe et une tte de franais ; faites bouillir grand feu et aussi longtemps que vous le voudrez, les jus extraits ne se confondront pas. II oubliait le Juif, qui est encore moins assimilable que l'est le musulman,

    Deux caractres de femme ressortent dans l'histoire ; une femme aryenne et franaise ; une femme juive Je-hanne la pucelle, Judith la prostitue.

    La premire, la ntre, humble fille des champs de notre chre Lorraine, obissant ses voix, traverse une par-tie de la France envahie, infeste de routiers. Elle passe travers les partis anglais et bourguignons ; pntre au-prs du dauphin de France endormi dans les plaisirs de Chinon et oblige l'hritier de nos rois lui confier une ar-me, avec laquelle elle dlivre Orlans assig,

    A la tte des troupes entranes par sa foi, elle chasse partout les Anglais devant elle, et fait sacrer Charles VII, dans la cathdrale de Reims.

    Sa mission acheve, elle continue combattre, pour l'honneur, et est livre par la trahison aux Anglais. Aprs une pouvantable incarcration, victime d'une procdure infme et conduite au bcher, elle meurt

    vierge et martyre, priant pour ses bourreaux, en pardonnant au roi qui lui doit sa couronne et qui l'a lchement abandonne.

    La deuxime, la leur, la courtisane de Bthulie, la Juive, obissant aux incitations de ses concitoyens, se par-fume le corps, revt une riche parure, et va s'offrir au gnral de l'arme assigeante.

    Pendant quatre jours, elle prodigue Holopherne, confiant en sa matresse, ses caresses savantes et profite du sommeil de celui qu'elle a nerv sous ses baisers lascifs, pour lui trancher la tte.

    Elle meurt dans un ge avanc, honore par son peuple. Les Synagogues n'ont pas assez de prires pour perptuer les louanges de la prostitue. C'est peine, si

    chez nous, on se souvient de celle qui bouta les Anglais. La diffrence entre les Juifs et les Aryens, est tout entire indique, par l'histoire de la fille de Bthulie et l'his-

    toire de Jehanne. L'Aryen va droit devant lui. Il sait mourir honntement pour son Dieu, pour sa patrie, ou pour l'honneur. Le Juif ne s'attarde jamais aux moyens employs ; estimant que le succs les justifie toujours. On ne saurait, quelque bonne volont qu'on y mette, donner en exemple nos filles, l'histoire des femmes de

    Jude : Les filles de Loth, Loth le Juste ! enivrant leur pre, profitent de son tat d'brit pour goter avec lui les plai-

    sirs de l'inceste ; et le patriarche en gat, aprs avoir satisfait la plus jeune, satisfait encore l'ane, qui avait at-tendu impatiemment son tour.

    Cette estimable famille, dt ses vertus prives, d'tre pargne lors de la destruction de Sodome. C'tait, ce que dit la Bible, ce qu'il y avait de mieux dans la population smite de cette ville ardente.

    Jsus, qui connaissait fond le caractre et les murs de ses contemporains, indign de voir des hypocrites et des pharisiens prodiguer des injures la femme adultre, les arrta avec ces mots :

    Que celui d'entre vous qui n'a jamais commis le crime d'adultre, jette cette femme la premire pierre. Les insulteurs s'enfuirent, aucun dans cette foule, ne se sentant exempt du pch d'adultre. Du reste, dans l'histoire des Juifs, on rencontre tout instant, ce qu'on n'a jamais vu dans nos fastes : des

    femmes faisant servir leurs charmes aux haines et aux intrts de la nation. Au cours de la captivit, les Juifs mpriss, jetrent dans les bras du gteux Assurus, une fille de Benjamin,

    la belle Esther, dresse a son mtier par le Juif Mardoche, qui se disait son oncle. Admise au srail du roi, Es-ther obtient tout d'abord pour prix de ses faveurs, le massacre de 500 des grands de la cour ; le lendemain, elle obtient encore 300 ttes des plus nobles du pays ; quelques jours aprs, elle arracha la snilit de son royal amant un dit qui livre le peuple a la haine des Juifs, lesquels massacrent en quinze jours, 75,000 de ceux d'entre les Perses qui ne s'inclinaient pas assez bas devant leurs captifs triomphants.

    Esther est appele par les Juifs, la grande mre, et tous les ans, ceux de sa race, clbrent les massacres de la Susiane dans une fte solennelle, la fte de Purim, qui dure deux jours. (Purim signifie pur !)

    Oh ! que le livre d'Esther est cher aux Juifs, s'criait Luther ; il est si bien accommod leurs sentiments sanguinaires et empoisonns ! Il ne se trouve aucun peuple sous le soleil, qui soit si avide de vengeance, qui ait ainsi soif de sang, se croyant peuple de Dieu, uniquement pour gorger, immoler les nations.

    Si les Juifs sont aux yeux de Dieu le peuple saint parce qu'ils possdent les paroles et la loi de Dieu, les diables en enfer sont plus dignes que les Juifs d'tre le peuple de Dieu, car les dmons possdent la parole de Dieu, qu'ils connaissent mieux que les Juifs.

    Salom, fille d'Hrodiade, excite par ses danses lascives la virilit de l'amant de sa mre, et se livre au T-trarque, pour obtenir la tte de Jean, qui avait rsist aux lubriques dsirs de la matresse d'Hrode.

    Leur saint roi David, enlve Bath-Sba, femme de l'un de ses officiers nomm Urie, et pour ne pas tre gn dans ses amours, le roi des Juifs, l'instigation de sa matresse enceinte de celui qui sera Salomon, envoie le mari son gnral Joab avec l'ordre de le faire tuer aux avant-postes.

    C'est de ce criminel adultre que naquit le constructeur du Temple, le vigoureux poux de trois cents beauts et l'heureux amant de la reine de Saba.

    Tamar, fille de David, sduit son frre Amnon et lorsque ce dernier, sa passion repue, veut enfin l'conduire,

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    Tamar se trane ses genoux ; mais, chasse, elle se rfugie chez son autre frre Absalon et pendant deux ans l'obsde de ses supplications pour venger son injure, et Absalon cdant aux instances de sa sur et matresse, fait assassiner Amnon.

    A Jricho, c'est une tenancire de lupanar, qui livre la ville aux Juifs dans les circonstances suivantes : Josu, chef des Hbreux avait envoy dans la ville assige, deux espions chargs d'y crer des intelli-

    gences. Ces espions dnoncs, traqus par la police locale, se rfugient dans une maison publique, tenue par une mrtrix du nom de Rabah. Lors des perquisitions de la police des murs, Rabab, qui faisait la lessive, ca-cha les espions des Juifs sur le toit de sa maison, sous un tas de linges.

    La maison de tolrance de madame Rabah tait situe sur le rempart, comme le sont encore de nos jours, les tablissements de mme catgorie, des villes fortifies. Rabah procure des cordes aux espions de Josu et les fait vader par le foss des fortifications. Ce fut par le mme chemin et avec le concours des dames de la maison Rabah, que Josu put faire entrer dans la ville une partie de ses hommes, pendant qu'il amusait les dfenseurs de Jricho, en feignant une attaque du ct oppos.

    Les Juifs ainsi introduits dans la place, ouvrent une poterne abandonne, par laquelle des troupes tenues ca-ches dans les roseaux font irruption dans Jricho.

    C'est de cette manire que la ville ft prise. Les Juifs en passrent tous les habitants au fil de l'pe, n'pargnant que madame Rabah et le personnel ac-

    cueillant de son tablissement numrot. Rabah finit ses jours, vnre dans Isral. Il y a loin de ce fait, que l'on trouve au chap. VI du Livre de Josu, la lgende faisant crouler les murs de J-

    richo au son des instruments. Les trompettes de Jricho, ne sont que de vulgaires cordes nuds, de la maison Rabah. Aprs la bataille de Thaanac o la prophtesse Debora dfit les troupes de Sisara gnral de Jabin, roi d'Hat-

    zor, Sisara dans sa fuite, demande l'hospitalit : Jal femme de Hber le Knien, chef d'une tribu juive vivant en paix avec Jabin.

    Jal invite Sisara la suivre sous sa tente, lui prodigua ses soins les plus empresss et quand le fugitif bris de fatigue s'est endormi sur son sein, rassur, la Juive lui enfonce l'aide d'un marteau un clou dans la tempe avec une telle violence, que la tte de Sisara demeure cloue au sol.

    Qu'elle sort bnie entre les femmes, Jal femme de Hber le Knien ! psalmodient les Juifs dans leurs syna-gogues.

    Ah! que Clotilde la douce pouse de notre roi Clovis, et Genevive la pastoure de Nanterre, sont donc loin de ces femmes de Jude, dont Isral s'honore !

    CHAPITRE VII - L'INVASION JUIVE

    Prohibitions dont les Juifs taient l'objet avant 1789. - Juifs reprsentants du peuple et ministres. - Statistique

    loquente. - Tous domestiques. - L'invasion de l'Espagne. - Les petits paquets hbraques. - Complot Judaco-Islamique. - Les places fortes livres. - Expulsion en masse. - Institution civile de l'Inquisition. - L'Espagne sauve par l'Inquisition. - Vitalit de la nation espagnole. Les Philippines, Cuba et Madagascar. - Le Blakburn. - Des cha-lands en retard. - Les ministres de la marine et les porteurs d'actions des compagnies maritimes trangres. - Comparaison o l'avantage n'est pas toujours pour nous. - La reconstruction du Temple. - Premiers effets du Sio-nisme. - La capitale choisie n'est pas Jrusalem. - La France lue. - Souhait sincre. --- Au nom de la justice et du droit.

    Avant 1789, les Juifs ne pouvaient possder de biens en France. Il leur tait dfendu d'avoir leur service des

    serviteurs chrtiens. Ils ne pouvaient enseigner dans nos coles. Aucun emploi ne leur tait accessible dans l'ar-me. Il leur tait interdit d'avoir rang au Parlement ou dans la magistrature. Nos pres avaient tellement peur d'tre empoisonns par eux, que les Juifs ne pouvaient, sous peine de mort, exercer les professions de dro-guistes, de pharmaciens, de dbitants de boissons ou d'hteliers.

    En Algrie, les prohibitions taient plus grandes encore, avant 1830. Aujourd'hui les Juifs sont ministres ; ils naturalisent en bloc les Juifs algriens par le moyen d'un faux, et par

    des conventions sclrates, livrent aux compagnies juives nos lignes de chemins de fer. Les Juifs sont snateurs, dputs, magistrats. Ils professent dans nos coles, nous enseignant nos lois. Ils

    possdent un tiers de la France, et les deux tiers de l'Algrie. C'est des Juifs originaires d'Allemagne, que notre gouvernement a confi le soin d'assurer notre scurit na-

    tionale. Ces Juifs allemands sont trs spcialement chargs du service des renseignements l'tranger. Ils sur-veillent l'espionnage dont nous sommes l'objet, et dirigent les bureaux de nos ministres comptents !

    Les corps de sant sont envahis par les Juifs, et l'arme franaise, notre chre arme, en est contamine. Les Juifs tiennent tout, l'argent et les honneurs, Ils ont la terre. Les compagnies maritimes sont aux trois quarts

    la proprit des Juifs. La Presse leur appartient ; au moyen de la Presse ils troublent les esprits et dirigent l'opi-nion un tel point, que le Franais abti, ne pense plus que par les organes dirigs par les Juifs.

    Ils nous ont enserrs dans les mailles troites d'un immense filet, o ils nous touffent.

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    La France leur est livre ; l'Algrie est aux Juifs. Les Juifs actuellement installs chez nous, tant en France qu'en Algrie, possdent environ vingt milliards de

    francs. La fortune territoriale de la France et de l'Algrie, aux estimations actuelles, est de quatre-vingts milliards. La fortune des Juifs agioteurs se doublant tous les quinze ans, alors que la fortune territoriale demeure sta-

    tionnaire, il en rsulte : que la fortune nationale dj rduite des vingt milliards enjuivs, ne sera plus que de qua-rante milliards en 1914. En 1929, soit dans 32 ans, la France entire et l'Algrie appartiendront aux Juifs.

    Et dj des mres franaises se tuent avec leurs enfants ne pouvant les nourrir et les pages des journaux ne suffisent plus publier les listes des dsesprs mettant fin leurs jours ou des vieillards trouvs chaque ins-tant morts d'inanition, et le peuple manque de pain.

    Le dernier recensement a rvl l'existence, tant en France qu'en Algrie, de quarante-deux millions de per-sonnes.

    Les femmes et les enfants dduits, il reste vingt_ millions d'hommes se rpartissant ainsi : 2.400.000 propritaires, patrons ou rentiers. 12.000.000 employs ou salaris des titres diffrents. 1.000.000