Cadre Théorique Et Méthodologique

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  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

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    Evolution de l’assistance psychiatrique au CHNU de Fann :

    Intégration des facteurs socioculturels

    Par

    Fatou Noye

    Présenté !

    "# i$ye

    Université Chei%h &nta iop

    Faculté des 'ettres et (ciences Hu)aines

    éparte)ent de (ociologie

    *+ nove),re *-./

    1

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    &vant propos

    La présente étude a été réalisée au service de psychiatrie du CHNU de Fann, lequel j’exprime

    ma reconnaissance.

    es remerciements les plus chaleureux vont d’a!ord " mes pro#esseurs du département de

    sociolo$ie, qui sans leurs riches ensei$nements, je n’aurai pu réaliser cette étude sociolo$ique.

    %e remercie particuli&rement mon pro#esseur et encadreur, 'r. oustapha (i&ye, qui a su nous

    accompa$né tout au lon$ de ce travail dans les corrections et orientations mais aussi de sa

    disponi!ilité durant les séminaires.

    %e remercie de m)me le 'r. Lamine N(iaye, qui a été mon premier encadreur jusqu’" ce que

     je valide le aster*.

    %’exprime toute ma $ratitude " mon 'ro#esseur che# du département de sociolo$ie r. +ylvain

    Landry Faye, pour son #ort investissement " l’encadrement des étudiants dans la pratique de

    terrain et du voya$e d’étude annuel mais aussi de son rle psychosocial dans l’écoute des

    étudiants.

    es remerciements " tout le personnel de service de psychiatrie médical et paramédicale,

    #onctionnaires et retraités.

    %e remercie particuli&rement me -!y +eydi, assistante sociale retraité du service et

     précédant che# de service social de Fann, qui s’est volontairement impliqué dans ce travail en

    nous accordant de sa disponi!ilité elle nous a accompa$né che/ toutes les personnes retraités

    0des années 12 " 345 rencontré durant l’enqu)te de terrain.

    %e remercie tr&s vivement " deux honora!les personna$es 6

    7 r. 8ené Colli$non, de son appui et orientation, de pr&s et de loin

    7 r. -ndr"s 9emplenie, de ses orientations et su$$estions dans l’étude des

    représentations

    %e remercie toute ma #amille, particuli&rement " ma m&re me ar&me :ade " qui jesouhaite lon$ue vie.

    'our #inir, je rends $r;ce " -u

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    Cigles et a,réviations

    CHNU : Centre Hospitalier National Universitaire de Fann

    CE( : Certi#icat (’=tude +pécialisé

    E( : (iplme d’=tude +pécialisé

    I0EP : >nstitut de 8echerche d’=nsei$nement de 'sychopatholo$ie a#ricaine

    &1F : -#rique ?ccidentale Fran@aise

    (" : anuel (ia$nostique et de +tatistique des trou!les mentaux 0 Diagnostic and 

    Statistical Manuel of Mental Disorders). 0=dition *,A, B5

    1"( : ?r$anisation ondiale de la +anté

    EN(( : =cole National de (éveloppement +anitaire et +ocial

    I&"" : (ispositi#s d’>tinéraire d’-ssistance aux alades entaux

    3

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    2&3'E E( "&2IE0E(

      Pages

    Introduction...D

    CH&PI20E I : cadre théorique.4

    I#.# 'ro!lématique et état de la question...*2

    I#*#

    ?pérationnalisation des concepts.*1

    I#*#.# (é#inition des concepts.*D

    I#4# Champ d’étude.AA

    I#4#.# 'résentation du service de psychiatrie...AA

    I#/# od&le théorique et d’analyse.A3

    I#5# %usti#ication du choix du sujet..B1

    I#6#  8evue de littératures..BD

    I#6#.# Een&se sur la #olie et les représentations...BD

    I#6#*# La #olie et les représentations en -#rique..2

    I#6#4#  La science, la psychiatrie et le contexte a#ricain..*

    I#6#4#.# Historique du cadre institutionnel..A

    I#6#/# -ssistance psychiatrique et situation coloniale en -#rique...

    I#6#5# Historique du service de psychiatrie au CHNU de Fann...3

    I#6#6#

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    CH&PI20E II : cadre )éthodologique.1B

     

    II#.# éthodolo$ie1II#.#.# =chantillonna$e.1II#.#*#  éthode et outils de collecte....13II#.#4# 'résentation des $uides d’entretien...1DII#.#/# 8apport de terrain..1D

    II#.#/#.# 8apport de sta$e1DII#.#/#*# 8apport d’enqu)te et di##icultés rencontrées.3*II#.#/#4# 8echerches documentaires.3G

    II#*# 'résentation des données 6 analyses et interprétations31II#*#.# =tat évoluti# du service de psychiatrie de Fann.31

    II#*#*# L’ Icole de Fann J, un esprit et l’émer$ence de pratiques33II#*#4# La rupture et tendance de la psychiatrie actuelle...34II#*#4#.# 8upture dans les pratiques d’inspiration locale 34II#*#4#*#

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    Introduction

    La situation des malades mentaux devient de plus en plus une préoccupation des autorités

     pu!liques et sanitaires mais aussi de la société civile. L’intér)t porté " leur é$ard pour une prise en char$e plus adéquate se mani#este davanta$e dans le temps, " travers les écrits et

    documents d’actualité sur la santé mentale dans le monde et particuli&rement en -#rique.

    La question de l’assistance psychiatrique en -#rique, par rapport aux pays occidentaux,

    comporte un caract&re asse/ spéci#ique, compte tenu de son histoire. =n e##et, la colonisation

    a entrané un pro#ond !ouleversement des syst&mes de valeurs a#ricaines, consacrant ainsi

    l’av&nement d’une psychiatrie moderne J calquée sur le mod&le dit occidentale. Le mode de

    traitement des malades mentaux de m)me que le #onctionnement des centres d’internement

    6

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    étaient strictement con@us sur la !ase de ce mod&le. (epuis plus d’un si&cle, dans un souci

    d’e##icacité et d’adaptation au contexte socioculturel, on s’oriente vers une psychiatrie qui

    sem!le s’enrichir des sciences humaines et sociales mais aussi des pratiques culturelles

    a#ricaines.

    Le service de psychiatrique  Moussa (iop J de Fann " (aMar7+éné$al est une illustration

     par#aite des di##érentes étapes de l’évolution de l’assistance psychiatrique au +éné$al, de la

    colonisation " nos jours.

    -insi, notre étude s’intéresse " la situation actuelle des malades mentaux pris en char$e en

     psychiatrie dans le contexte actuel du +éné$al. -pr&s A2 ans de service sous l’é$ide d’Henri

    Collom!* avec l’Icole de Fann J, des questions se posent sur l’état actuel de l’assistance

     psychiatrique et le niveau d’implication des #acteurs socioculturels. -ctuellement le contexte

    social a plus ou moins chan$é le personnel de service reste en $énéral le m)me mais une

    nouvelle $énération de psychiatres s’est installée. =n ce qui concerne la société séné$alaise,

    nous assistons certes " des chan$ements sociaux et politiques in#luen@ant les mentalités mais

    les croyances culturelles et reli$ieuses demeurent statiques.

    Comme dans le passé, une caté$orie de malades mentaux se mani#este de #a@on #la$rante dans

    les rues elle est communément nommée par les spécialistes de la santé mentale le malade errantJ et par le pro#ane le #ou J 0ou  Dof dans la lan$ue :olo# du +éné$al5.

    L’emploi d’un terme pour dési$ner les malades mentaux varie en #onction des contextes

    culturels. Le malade mental peut aussi exister camou#lé dans la #amille lorsqu’il se con#ond

    avec les personnes considérées comme normales. C’est dans ce sens d’ailleurs qu’il #audrait

    revoir les terminolo$ies employées et leurs étymolo$ies pour dési$ner le malade mental, ainsi

    que les classi#ications dans di##érents contextes socioculturels. (ans quelles conditions peut7

    on considérer un individu comme malade mental ou normal nous y reviendrons.

     Notre travail de recherche est réparti en deux temps.

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    de Ludovic d’-lmeira, oussa Pa et amadou !odj sur  La folie au Sénégal », qui nous a

     permis de #ouiller un peu sur l’historique de la #olie et ses variétés ensuite, les penseurs du

    courant ethno7psychiatrique dont le p&re #ondateur est Eor$e (evereux et d’autres travaux

    d’inspiration de ce courant de pensée tels que -ndr"s 9emplénie, ceux de H. Collom! dans la

     Revue Psychoathologie africaine » qui traite, pour la plupart, de l’histoire de la

     psychiatrie en -#rique en rapport avec les représentations J de 8ené Colli$non, auteur du

    rapport sur !ingt ans de travau" à la clinique de sychiatrie à #ann ».

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    I#.# Pro,lé)atique et état de la question

    L’assistance psychiatrique peut )tre décrite comme un ensem!le du syst&me de soins et de

     prise en char$e destiné aux personnes considérées comme malades mentalement ou

    socialement dans certaines sociétés, c’est7"7dire pouvant entrainer inconsciemment che/

    l’individu un écart par rapport aux normes juridiques et socioculturelles A. =lle peut )tre

    or$anisée de mani&re #ormelle par les pro#essionnels et spécialistes de santé mentale mais

    aussi elle peut s’e##ectuer dans l’in#ormel, " travers les pratiques sociales et culturelles de

    chaque société.

    2 (é#inition #ormulé pour donner une idée $énérale de l’assistance psychiatrique.

    9

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    La maladie mentale est un phénom&ne qui existe dans toutes les sociétés humaines. (ans

    l’histoire de la littérature, cette notion a re@u plusieurs termes tels que 6 aliéné, #ou, insensé,

    dé!ile, criminel, attardé, im!écile etc. La caté$orisation liée " ces termes employés " chaque

    époque nous in#orme m)me sur le de$ré d’intér)t et d’attention portés " ces personnes

    mar$inalisées. (ans les pays oR il existe des $roupes ethniques, par exemple, d’autres

    terminolo$ies existent en #onction des lan$ues et ont leur sens pro#ond. L’exemple du :olo# 

    au +éné$al parle de Dof  pour dési$ner le #ou J surtout pour ceux qui trainent dans les rues,

     par#ois de $it %u &érul ' traduit littéralement comme un individu malade mais qui si$ni#ie dans

    ce contexte un individu déré$lé, déran$é ou anormal dans son psychique. (e mani&re

    $énérale, toutes ces terminolo$ies par rapport " cette notion renvoient " une idée 6 une

     personne est #olle J par rapport " une société donnée. Ce qui démontre que le mode de

    soins et traitement de cette caté$orie, les malades mentaux, dési$née plus correctement

    comme des patients J parmi tant d’autres, varient d’une société " l’autre. Le mode

    d’-ssistance issu de la culture occidentale est di##érent de celui des sociétés a#ricaines et cela

     peut s’expliquer par cette diversité des réalités socioculturelles.

    La mani&re dont les sociétés a#ricaines se représente les maladies mentales, ses classi#ications,

    son étiolo$ie et sa nosolo$ie, di##&re de ceux des pays occidentaux. 'endant la colonisation,

    nous avons assisté " ce qu’on appelle un !ouleversement de valeurs 6  une (édecinetraditionnelle une culture africaine dérangée ar la culture occidentale* Cet état de #ait

    explique en $rande partie les péripéties actuelles notées dans l’évolution des institutions

     psychiatriques.

    >l est possi!le d’e##ectuer un classement des malades mentaux pour mesurer le niveau de

    déran$ement dans les di##érents contextes culturels. Le classement qui se #ait en psychiatrie

    est di##&rent de celui du milieu traditionnel a#ricain. L" oR le mod&le psychiatrique emploi soit

    le (+*, (+B ou (+G, le traditionnel attri!ut la cause " un élément extérieur +inn ou Ra, le plus souvent l’individu est possédé. ais la cause peut )tre expliquée aussi par la

    3 Le terme $it %u &érul  " deux sens dans la lan$ue :olo# il traduit une personne malade s’il s’a$it d’une patholo$ie

     physique ou or$anique et le sens qui est donné dans le texte.

    4 Les termes Dof  et $it %u &érul  s’emploient par#ois dans la lan$ue :olo# courant ou par#ois dans les taquineries comme

    en s’adressant " la personne en lui disant 6 Dof nga 0

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    voie mystique un individu peut atteindre mystiquement un autre individu en le rendant

    malade par plusieurs moyens. Certains dia$nostics du psychiatre comme les #ormes de délire

     peuvent correspondre " des phénom&nes normaux dans certaines cultures a#ricaines un

    individu mara!out J pleins de connaissances reli$ieuses peut émettre des discours dans cette

    lo$ique que le psychiatre consid&re comme une #orme de délire dans son ta!leau de

    classi#ication. La schi/ophrénie par exemple, peut renvoyer " un dia$nostic varia!le ainsi qu’"

    un pronostique considéra!lement modi#ié.

    >l nous apparat d’une nécessité impérieuse de procéder d’a!ord " un détour pour passer 

     !ri&vement " la loupe des éléments d’une pro!lématique précédemment soulevée par un

    certain nom!re d’auteurs en$a$és tels que H. Collom! et -. 9emplénie 1, relati#s " l’évolution

    de la psychiatrie dans les sociétés a#ricaines, dans la perspective de mettre en exer$ue la pertinence de la pro!lématique actuelle posée.Les ori$ines de la psychiatrie " Fann sont les éléments centraux dans l’histoire de la

     psychiatrie moderne au +éné$al. L’o!servation dans les di##érentes étapes d’évolution dans le

    temps permet de poser un certain nom!re de pro!l&mes lié " la prise en char$e des patients

    dans ce contexte7ci. =n e##et, l’histoire de la psychiatrie décrit les di##érentes phases de

    l’assistance psychiatrique depuis la colonisation " nos jours. Cependant, l’époque d’Henri

    Collom! demeure une période marquante.

    La clinique de psychiatrie Moussa Dio " Fann est une institution parmi tant d’autres con@ue

    selon le mod&le occidental. Le psychiatre a#ricain #ormé sur cette !ase, compte tenu de ses

    ori$ines, de son appartenance socioculturelle, de ses croyances, de ses perceptions ou encore

    de ses représentations mentales, peut donner l’impression d’)tre con#ronté " des di##icultés

     pour opérer une décentralisation o!jective dans l’exercice de ses #onctions 6  +e (e souviens

    d’un .eune sychiatre qui ortait sur lui ses gris/gris destinés disait/il à le rendre

    invulnéra,le* 0ui eut lui rerocher ce co(orte(ent »

    . Le psychiatre étant #ormé et recrutésur la !ase du mod&le occidental, il est dans l’impérati# d’exercer la psychiatrie purement

    scienti#ique. (ans ce cas, quelle doit )tre le comportement du psychiatre dans un contexte

    social #ortement dominé par les valeurs traditionnelles a#ricaines S Le personnel de

    6 -. 9emplénie, anthropolo$ue, était un colla!orateur de Collom! dans sa pratique en psychiatrie " (aMar, précisément " la

    Clinique Moussa Dio*

    7  E .9eldine 0*4D*5. Un témoi$na$e sur Fann J.  2"trait de l’évolution sychiatrique vol. 1, nT*, *GB p.E. 9eldine,

    homme de lettre, philosophe et historien, travaillé en colla!oration avec Collom!.

    11

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     psychiatrie, dans sa pratique pro#essionnelle quotidienne parviendrait7il " répondre " la

    demande des #amilles et patients S Comment $&re7t7il cette situation actuellement S

    (ans son article Histoire de la psychiatrie en -#rique Francophone » 0*43G5 pu!lié dans la

     Revue sychoathologie africaine », Collom! souli$ne cette m)me pro!lématique ilénum&re deux positions anta$onistes 6 la psychiatrie occidentale introduite par le colonisateur 

    et, " cté l’-#rique et ses propres croyances et représentations vis7"7vis de la #olie. Cette

    derni&re dans son assistance est secondée par un mod&le étran$er importé qui peut )tre non

    adaptéD.

    Collom!, comme premier che# de service " Fann et de son équipe pluridisciplinaire nommée

    Icole de Fann J, avait initié un certain nom!re de pratiques inclu dans les méthodes dites

    scienti#iques de la discipline pratiques qui sont issues d’inspiration culturelle et

    traditionnelle séné$alaise et qui sont en complément aux pratiques purement médicales

    ensei$nées par la discipline. Nous pouvons citer les plus connues comme le  P3nc,

    l’o##icialisation de l’accompa$nement #amiliale durant l’hospitalisation, les repas

    communautaires, la colla!oration de $uérisseurs traditionnels dans la prise en char$e des

     patients, la suppression de la !louse !lanche, la création de villa$es psychiatriques comme

    solution technique etc. (ans cette m)me lancée, Nous avons la création de l’>8=' en $ros,

    4ollo(, a for(é et installé toute une génération de .eunes sychiatres africains au Sénégal et 

    dans les ays francohones5* 

    -pr&s son départ, la clinique dans son #onctionnement s’oriente dans un processus de

    continuation dans le !ut de conserver l’hérita$e laissé. Certes, des chan$ements sont opérés

    dans le service ainsi qu’une volonté " vouloir conserver le compromis entre deux mod&les de

    culture di##érents 6 scienti#ique occidental et traditionnel a#ricain. ais avec la jeune

    $énération de psychiatres, l’assistance sem!le s’éloi$ner de son orientation précédente. Cette

    $énération du personnel médical et paramédical, " coté de leurs aitres et 'ro#esseurs,

     préconise une psychiatrie purement scienti#ique.

    =##ectivement le service de Fann dans les années 12, " l’instar d’une institution psychiatrique

    occidentale sous l’in#luence de la colonisation, s’est #ait une institution propre qu’on pourrait

    8 Collom! Henri 0*43G5. Histoire de la psychiatrie en -#rique noir #rancophone J.  6fr* +* Psychiat . >, A, D37**3 pp.

    9 E. 9eldine, i,id*

    12

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    quali#ier d’ethno psychiatrique, du #ait de sa capacité d’adaptation au contexte socioculturel

    séné$alais.

    -ctuellement, pour le m)me o!jecti# conservateur d’ une assistance e##icace et adaptée J, le

    service de psychiatrie assiste " un chan$ement de contexte social, politique et peut7)tre m)meculturel et reli$ieux du pays. ais nous pouvons toujours remarquer une considération et "

    l’attachement " ces valeurs culturelles et reli$ieuses. =n -#rique, ces valeurs demeurent

    intrins&ques dans la vie sociale des individus car m)me avec la modernité, les #amilles #ont

    encore recours che/ des $uérisseurs et le +éné$al ne se départt pas de ses croyances. Ce

     paradoxe nous renvoie " constater comment les croyances a#ricaines mystico7reli$ieuses

    traduisent ce !esoin humain*2. Ces croyances étant d’a!ord des traditions ancestrales avant

    d’)tre ré#ormés par les reli$ions 0chrétienne et islamique5, ont re@u des complications avec la présence du colonisateur qui a !ouleversé certaines de ces valeurs.

    (onc dans la situation du service présentement, le personnel est en mutation latente 6 le

     personnel de service chan$e petit " petit par voie de la retraite, le personnel médical est en

    $raduation, les internes sont constamment mutés, de m)me que certains postes du

     paramédical. (ans l’or$anisation de l’assistance psychiatrique, nous constatons une di##érence

    dans l’inté$ration des #acteurs socioculturels ou dans la mani&re dont ces #acteurs sont

    impliqués.

    (ans l’or$anisation de la psychiatrie, nous pouvons en déduire trois caté$ories d’acteurs dans

    l’espace institutionnel de l’=tat ainsi que d’acteurs externes de l’environnement socioculturel.

    (es relations de pouvoir sont constatées dans cet espace hiérarchique ainsi que des straté$ies

    adoptées entre les caté$ories d’acteurs internes comme externes. Cependant, le mod&le

    d’interaction entre acteurs et l’orientation des straté$ies peuvent in#luer dans le mode

    d’assistance. Les acteurs concernés dans l’espace social 0>nstitution7=nvironnement5 sont les

    suivants 6

    7 Le personnel de psychiatrie, qu’on peut toujours diviser en sous7caté$orie d’acteurs 6

    le personnel administrati#, médical et paramédical, l’=tatQinist&re de la +anté, la

    direction de l’hpital et le che# de service qui est " la #ois personnel médical et

    administrati#.

    10 (urMheim =mile 0*41A5. Les for(es élé(entaires de la vie religieuse* Geme éd. 'aris 6 'UF. 13 p.

    13

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    =n dehors de l’institution, nous avons l’environnement socioculturel qui représente la société

    en $énéral. (ans cet espace, d’autres acteurs sont concernés 6

    7 les #amilles et patients, qui sont directement concernés par l’assistance psychiatrique

    et qui représentent la société dans ses représentations et recours thérapeutiques.7 Les tradis7praticiens ou $uérisseurs traditionnels, qui sont des acteurs sous7jacents des

    relations existantes entre les deux premi&res caté$ories mais qui #ont aussi partie

    inté$rante de la société.

    >l #aut préciser que, nous avions ces m)mes schémas durant la période postcoloniale mais

     par contre, les modes de relation entre les caté$ories d’acteurs cités di##&rent de ceux

    d’actuellement. L’étude de l’évolution des activités du service avec la comparaison entre

    deux époques 6 celle des années *412 " nos jours, nous permettra de démontrer de processus chan$ement

    +ur ces #aits, un certain nom!re de questions préala!les sont " éclaircir d’a!ord 6

    7 la ré$ression concernant l’inté$ration des #acteurs socioculturels est7elle !ien constatée

    S +i oui, qu’est7ce qui l’explique S +inon, comment ces #acteurs sont7ils inté$rés

    actuellement S

    (ans l’o!servation sur la mani&re dont les patients sont pris en char$e, le service tend

     petit " petit dans la renonciation de certaines pratiques citées plus haut, c’est7"7dire "

    l’or$anisation ancienne du service dans ses dé!uts. -utrement dit, ces pratiques sont

    utilisées sous d’autres #ormes. Nous constatons dans le m)me temps une psychiatrie qui

    s’enrichit des +ciences +ociales dans son ensei$nement mais une pratique médicale

    dominante dans l’assistance 6 une sychiatrie en lein rocessus de ses racines

    neurologiques dans une ersective ,io(édicale77.

    a ;uestions de recherche

     cet é$ard, la question principale qui se pose est la suivanteᾸ  6

    7 en quoi les rapports entre les di##érents acteurs peuvent7ils )tre in#luencés par 

    l’inté$ration des méthodes traditionnelles S

    11  Pi!eau Eilles 0*4D35. 8ep&re pour une approche anthropolo$ie en psychiatrie J.  Regard anthroologique en

     sychiatrie. ué!ec 6 éd. (u E>8-=, pp. 37*B.

    14

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    (e ce #ait,

    7 =n quoi les di##érents acteurs #avorisent7ils ou s’opposent7ils " l’ancienne or$anisation

    avec l’inté$ration des #acteurs socioculturels S

    7 =n quoi les straté$ies des acteurs qui maitrisent les !ases du pouvoir #avorisent7ellesl’inté$ration de nouvelles straté$ies S

    7 L’environnement socioculturel a7t7il un impact spéci#ique dans le #onctionnement de

    l’espace social de l’institution psychiatriqueS

     Nous comptons au #ur et " mesure de notre recherche, pour une réponse " ses di##érentes

    questions, e##ectuer en m)me temps une étude de comparaison par rapport au contexte passé

    de l’assistance psychiatrique. Les travaux historiques du service et sur l’assistance

     psychiatrique au +éné$al nous permettront de réaliser cette t;che. (e ce #ait, l’évolution pourrait )tre tracée comme suit 6 l’or$anisation, les straté$ies et relations de pouvoir dans le

    temps suivant le contexte socioculturel et politique séné$alais et ses réalités " chaque période.

    , Hypoth$ses de recherche

    (ans cette perspective, les hypoth&ses posées sont les suivantes 6

    7 l’acceptation ou le rejet de l’or$anisation ancienne est lié aux relations de pouvoirs

    entre les di##érents acteurs. Ces derniers les #avorisent.7 L’inté$ration de nouvelles straté$ies dans l’assistance psychiatrique est #avorisée par 

    la position des acteurs qui maitrisent les !ases.

    7 L’environnement socioculturel a un impact spéci#ique dans le #onctionnement de

    l’espace social de l’institution psychiatrique.

    c 'es o,

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    I#*#  1pérationnalisation des concepts

    ;

    16

    Espace social ou

    Cha)p social

    Capital culturelCapital social

    (iplmes, titres,compétences, expérience

     poste, connaissances #ormelsou savoirs institutionnels

     Les relations sociales ouéchan$es in#ormelles issuesdes traditions du milieu, lasocia!ilité 6 cérémonies,

     parta$e etc.

    Capital

    +ym!olique

    'ouvoir institutionnel lé$itimé, par l’=tat 0ou le social, la

    culture, les traditions5,idéolo$ie dominante

    0elations de

    pouvoir

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    I#*#.# éfinition des concepts

    =space social, 8elation de pouvoir et -ssistance psychiatrique sont di##érents concepts "

    expliciter, apr&s )tre opérationnalisés. La varia!le indépendante correspond aux 8apports

    entre les acteurs J du champ social et la varia!le dépendante correspond au ode

    d’assistance psychiatrique J, par l’acceptation ou le rejet des méthodes anciennes. -insi,

    l’acceptation ou le rejet des méthodes anciennes dépend des rapports entre les di##érentsacteurs de l’espace. =space sociale J et les 8apports de pouvoir J sont des concepts

    17

     >n#ormelle>nstitutionnelle

    8elations sociales, les liens de parentéethnique, considération de la personne

    ;$ée, statut social

    La hiérarchique institutionnelle et positiondes acteurs, diplme et compétence

    lé$itimé.

    &ssistance

    psychiatrique

    +outien psychosocial

    +outienadministrati# 

    -ccompa$nement#amilial et social,

     psychothérapie, $roupede parole, l’écoute

    -ides #inanci&res de consultation,d’hospitalisation, d’achat

    médicaments, considération lé$alen cas d’indisposition

  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

    18/119

    associés dont les indicateurs demeurent complémentaires 6 car, c’est dans l’espace sociale

    qu’existent des acteurs et se déroulent des relations de pouvoir.

    'récisons que l’expression or$anisation ancienne de l’assistance J ou ancienne

    or$anisation du service J ou encore or$anisation traditionnelle de la psychiatrie J #aitré#érence " l’or$anisation initiale du service de psychiatrie liée " Collom! et l’ Icole de

    Fann J.

    a) Espace sociale ou Cha)p social

    L’espace social re$roupe di##érentes caté$ories d’acteurs il est composé de positions

    hiérarchiques oR chaque acteur occupe une place spéci#ique. -utrement dit, cet espace

    concerne l’occupation de l’ensem!le des acteurs de mani&re hiérarchique c’est un champ quire$roupe d’autres espaces sociaux en relation.

     Nous avons l’espace social institutionnel de la psychiatrie qui est une or$anisation avec un

    cadre interne restreint con@u pour prendre en char$e les malades mentaux il est composé

    d’acteurs internes avec un capital culturel, social et sym!olique comme dimensions de

    l’espace. Car, le personnel de l’institution comme acteur détient par sa position une

    compétence particuli&re ou quali#ication intellectuelle liées " un diplme qui représente son

    capital culturel sa position dans l’échelle hiérarchique accompa$née d’un certain pouvoir 

    lé$itime représente son capital sym!olique. =n dehors, l’espace de l’environnement

    socioculturel oR l’institution psychiatrique est implantée, nous avons d’autres acteurs avec un

    capital social comme dimension de l’espace. Car ces acteurs externes, n’ont certes aucune

    quali#ication intellectuelle mais détiennent des ha!itudes et aptitudes culturelles et reli$ieuses

    qui #acilitent leurs relations, une certaine socia!ilité et ouverture qui #orment leur pouvoir.  6ucune organisation n’e"iste dans l’a,strait* 2lle fait artie d’une société donnée qui a

    atteint un certain niveau de déveloe(ent caractérisée ar une certaine structure sociale et 

    qui charrie certaines valeurs au"quelles ses (e(,res sont lus articuli3re(ent attachés879.

     Notons que l’=tat et son inist&re de la santé sont des acteurs autoritaires principaux de

    l’espace social il est institutionnellement attaché au service de psychiatrie et " la hiérarchie

    interne du service ils constituent une caté$orie d’acteurs extérieur et central dans l’espace.

    12 Cro/ier ichel, Fried!er$ =rhard 0*4335. L’acteur et le syst3(e* 'aris 6 =dition du +euil, p.*BA.

    18

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    (’a!ord, nous avons l’espace social principal ou 4ha(s sociau" qui #orment la société dans

    son ensem!le re$roupant des acteurs multiples 6 =tat, inist&re de la santé, che# de service,

     personnel médical et paramédical, #amilles et patient, $uérisseurs traditionnels etc. =nsuite, un

    =tat séné$alais et des institutions lé$itime comme celle de la psychiatrie avec des

    spécialistes et en#in des spécialistes traditionnels non lé$itime institutionnellement et les

     pro#anes 0les #amilles et patients5.

    , 0elations de pouvoir

    =n parlant de relation de pouvoir, nous #aisons allusion aux relations d’autorités éta!lies par 

    l’or$anisation !ureaucratique en psychiatrie, mais aussi les ressources ou avanta$es que

    dispose chaque acteur dans l’espace* 

    Ces relations concernent les acteurs du champ social d’une part, elles mettent en évidencedes postions issues de la hiérarchisation institutionnelle de la psychiatrie édictée par le

    syst&me de santé étatique d’autre part, elles interpellent l’aspect in#ormel de l’or$anisation

    de la psychiatrie avec l’in#luence des valeurs socioculturelles ou traditionnelles de

    l’environnement.(e ce #ait, les dimensions concernées sont 6 la dimension institutionnelle qui met en relation

    les acteurs de l’=tat dans la hiérarchisation institutionnelle telle que le personnel médical et

     paramédical avec comme indicateurs, la lé$itimité institutionnelle des titres et des

    compétences, la reconnaissance d’un diplme d’=tat, etc. (ans cette caté$orie, s’e##ectuent

    des relations de domination entre acteurs interne, sur les décisions ainsi que sur l’orientation

    des straté$ies " mener dans la prise en char$e des patients.La dimension in#ormelle met en relation les acteurs institutionnels in#luencés par des

    coutumes comme les liens de parenté ethniques, la considération des personnes ;$ées. Car,

    l’o!servation de la plupart des or$anisations au +éné$al n’échappe pas cet aspect in#ormel

    mal$ré qu’ils aient des normes intentionnelles de l’=tat, les acteurs ont tendance " mani#ester 

    leur marque ethnique ou secte reli$ieuse, " donner le personnel ;$é le statut d’autorité,d’accorder une attention particuli&re " des personna$es charismatiques etc. Cette dimension

    met aussi en relation des acteurs institutionnels internes avec une or$anisation #ormelle et des

    acteurs externes in#luant de mani&re in#ormelle, tels que les $uérisseurs.

    >l existe plusieurs #ormes de relations de pouvoirs, physique, psycholo$ique, sociale, juridique

    etc. Le sens qu’en donne le commun est celle issues des penseurs des lumi&res 6 capacité de

    contraindre par n’importe quel moyen et de dominer les autres. Ce mode de pouvoir étant

    attri!ué uniquement " l’Itat ou autre acteur détenteur de pouvoir politique. Le sens

    19

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     juridiquement donné " cette notion est récemment remis en question par les sciences

     politiques et la sociolo$ie du droit. (’autres dimensions du pouvoir sont " préciser dans ce

    dépassement et sont nécessaires " expliciter dans ce travail pour mieux éclaircir notre sens du

     pouvoir.

    Une dimension du pouvoir, renvoie " l’acteur social ayant plus de possi!ilités d’atteindre ses

    o!jecti#s ou d’imposer sa volonté. ax :e!er le reprend en ces termes 6 le ouvoir signifie

    chaque chance d’i(oser sa volonté rore à l’intérieur d’une relation sociale7'. (ans cette

    dé#inition, le pouvoir existe parce que, les soumis s’a!stiennent dans la provocation ou encore

    réalisation des détenteurs de pouvoir. =t nous ne pouvons pas attri!uer ce mode de pouvoir "

    l’analyse de relation de pouvoirs entre les di##érents acteurs du jeu social de l’assistance

     psychiatrique.

    Une dimension du pouvoir, celui issu du syst&me social prédominant c’est le pouvoir tel que

    le décrit

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    dire que les !ases sur lesquelles se #onde le pouvoir ont été éta!lies, précisées et qu’elles sont

    acceptées par ceux qui doivent o!éir Ceux qui ont du pouvoir peuvent s’attendre " )tre

    o!éi et ceux qui sont soumis au pouvoir s’attendent " recevoir des ordres, des

    commandements et reconnaissent qu’ils doivent y o!éir J.

     Dans la do(ination les r3gles régissant l’e"ercice du ouvoir sont connues et resectées

    tant ar ceu" qui .ouissent du ouvoir que ar ceu" sur qui il s’e"erce les su.ets du ouvoir 

    et les o,.ets du ouvoir* 6utre(ent dit la do(ination est le raort social o< le ouvoir est 

    éta,li reconnu et e"ercé sur des ,ases et selon des r3gles i(licites ou e"licites qui sont 

    accetées de art et d’autre quelque soient ces ,ases et ces r3gles 7=. 

    'our que le pouvoir soit reconnu et accepté, il doit )tre lé$itime et suivant les trois principes

    #ondamentaux de la lé$itimité de :e!er, chacun des acteurs du champ social détient un

     pouvoir lé$itime. Le psychiatre vis7"7vis du $uérisseur détient un pouvoir lé$itime par le droit

    " travers des codes et r&$les institutionnelles reconnues par l’=tat et vis7"7vis des acteurs

    internes du service " travers la hiérarchie institutionnelle.

    Le $uérisseur vis7"7vis du psychiatre détient un pouvoir lé$itime " travers la tradition ou

     par#ois le charisme comme pour certains mara!outs liés " des personna$es prophétiques ou

    charismatiques de la reli$ion c’est un mode pouvoir reconnu socialement est accepté par lesdi##érents acteurs.

    d &ssistance psychiatrique

    L’ -ssistance psychiatrique J  a  deux principales dimensions 6 une assistance du type

    administrative qui re$roupe les ressources #inanci&res et matérielles de prise en char$e des

     patients, considération lé$ale d’un cas de malade errant J par exemple qui n’a pas la

    disposition pour )tre consulté et hospitalisé, c’est le rle délé$ué " l’assistance sociale. Une

    assistance du type psychosociale qui est d’une importance particuli&re elle consiste "

    accompa$ner le patient depuis la #amille et l’entoura$e social la psychothérapie

    d’accompa$nement et les $roupes de parole sont des moyens d’expression et de

    décompression du patient.

    Chacune des sociétés a#ricaines et occidentales inclut ces dimensions dans sa mode

    d’assistance tout en respectant ses mod&les socioculturels.

    15 8ocher Euy  Loc*cit* 

    21

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    (ans la société occidentale la structuration de la psychiatrie en un or$anisme institutionnel du

    syst&me de santé 0=tat, personnel, employés, salaire, revenus, etc.5 constitue un lieu de

    spécialisation pu!lique de prise en char$e du malade mental, un milieu hospitalier oR le

    malade doit )tre interné, suivi et traiter o##iciellement. =t tout ce processus nécessite des #rais

    de consultation, d’hospitalisation ou d’achat de médicaments du type psychotrope. +ous

    l’in#luence des +ciences Humaines, il y’a d’autres #ormes, dont les plus connus sont la

     psychothérapie, la sociothérapie, ou thérapie du $roupe. L’assistance sociale est certes

    #ormalisée d’une certaine mani&re, mais elle est plus matérielle que sociale du #ait de la #orte

    individualisation de la société.

    (ans la société a#ricaine par contre, cette dimension psycho7sociale limitée en ?ccident

    demeure #orte et s’e##ectue " l’in#ormel, $r;ce au mode de vie en communauté " travers lesvaleurs socioculturelles. La constitution de la société avec ses #ormes de relations et

    d’échan$es constitue une sorte de thérapie sociale. Le malade mental est toujours inté$ré et

    soi$né en $roupe " l’aide d’un $uérisseur traditionnel. La dimension #inanci&re existe certes,

    mais se mani#este autrement " travers les o##randes, les sacri#ices ou par la somme remise

    avant ou apr&s la cure.

    Le syst&me d’assistance dont il est question dans ce travail concerne l’or$anisation de la

     psychiatrie " Fann dans les années *412 sous l’é$ide de Collom!, une or$anisation que nous

     ju$eons thérapeutique J dans la prise en char$e, qui implique " la #ois le personnel de soins

    et administrati#, l’entoura$e social et #amilial. L’o!jet de notre étude concerne deux

    mod&les d’assistance 6 une assistance quali#iée de scienti#ique universelle et un mod&le

    d’assistance propre " l’-#rique et ju$é comme traditionnelle.

    I#4#Cha)p d’étude

    Le cadre d’étude concerne plus lar$ement le service de psychiatrie au CHNU de Fann en

    relation avec son environnement, d’a!ord hospitalier et ensuite social, politique, culturel et

    reli$ieux. 'our tracer notre champ, nous procédons " une présentation du service de

     psychiatrie et " la description détaillée du champ.

    I#4#.# Présentation et description du cha)p

    22

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    Le service de psychiatrie est une institution directement rattachée du inist&re de la +anté et

    d’une certaine mani&re " celui de l’=nsei$nement +upérieur. >l est présentement composé de

    trois structures 6

    - clinique psychiatrique  Moussa Dio, qui est un pavillon d’hospitalisation et deconsultation.

    - Un service de consultation externe, unité d’administration de la psychiatrie, réservée "

    l’accueil des patients pour e##ectuer une premi&re consultation.- 'édopsychiatrie, o##re des prestations externes de consultation et d’hospitalisation de

     jour. =lle prend en char$e des en#ants de G " *G ans et des activités de rééducation

    appro#ondies, orthophoniques ou psychomotrices.

    Le champ d’étude concerne uniquement la clinique de psychiatrie en liaison avec son servicede consultation externe 0=xclut la pédopsychiatrie car ces deux services sont certes liés mais

    indépendants dans leur #onctionnement5.

    Le plan du service demeure le m)me depuis ses ori$ines avec la neurolo$ie c’est7"7dire, il

    est carto$raphié " la #orme de la lettre H. La !arre hori/ontale était destinée " accueillir les

    services techniques et administrati#s la !arre verticale du coté =st comportait un re/7de7

    chaussée qui a!ritait le service neurolo$ique et la !arre verticale ?uest comportait un re/7de7

    chaussée de deux unités de soins hommes et #emmes se donnant chacun sur un terrain de pr&sd’un hectare. L’éta$e des deux autres unités de soins hommes et #emmes chacun par leurs

    extrémités sur un escalier d’acc&s " un terrain de m)me super#icie que les précédents.

    -pr&s la séparation de la psychiatrie et la neurolo$ie 0qui ne #ait plus partie du service mais a

    déména$é " cté avec un #onctionnement autonome5 les ailes =st7?uest, deviennent

    spéci#iquement des unités d’hospitalisation hommes et #emmes chacune communément

    appelé Che/ les dames J 0?uest5 et l’autre partie 0=st5 était réservé aux hommes et quelques

    #emmes.

    -ctuellement, le service conserve ce m)me plan mais il est réparti maintenant en cinq

    divisions, hommes et #emmes con#ondus 6 la partie =st comporte deux divisions, celle de

    $auche et de droite avec un éta$e comportant deux autres divisions $auche et droite la partie

    ?uest comporte une seule division appelée maintenant division +ud 0=x Che/ les dames J5.

    (eux cliniques privées, celle de la division +ud et celle du centre du service pr&s de la

    division $auche. Chaque division a son #onctionnement autonome, son che# assistant clinique

    et son équipe médicale et paramédicale chacune des cliniques privées a un responsa!le

    23

  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

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    assistant clinique et personnel médical dépendant du paramédical de la division la plus

     proche. La !arre hori/ontale est réservés au personnel administrati#, mais dans chaque

    division est inclus un !ureau con#ondu avec les cham!res pour les (=+, un !ureau pour 

    l’in#irmier majore de division et un !ureau pour les in#irmiers. L’équipe d’une division est

    constitué d’un médecin7che# assistant ou pro#esseur pour d’autres cas, un (=+ interne

    responsa!le, un (=+ non interne, des pro!atoires, un in#irmier 0i&re5 major journalier, des

    in#irmiers 0i&res5 en permanence et une " deux accompa$nants mercenaires J*1. (es visites

    he!domadaires sont e##ectuées dans chaque division par l’équipe, c’est un moment important

     pour les su!ordonnés ainsi que pour les patients.

    Le service de consultation externe est, comme son nom l’indique, en dehors du service de la

    clinique de psychiatrie il est situé " l’extérieur pr&s du service d’accueil des ur$ences duCHNU oR tout patient est censé passer avant d’)tre ré#éré en psychiatrie. L’histoire nous

    rensei$ne que dans les années *432, dé!ut de sa création, ce service comportait un pavillon

    d’hospitalisation de jour 6 pour les patients dont les cas ne nécessitent pas #orcément une

    hospitalisation enti&re mais une surveillance temporaire dans la journée ou d’autres qui n’ont

     pas les moyens d’e##ectuer une hospitalisation enti&re.

    Le service hospitalisation comporte 56 cham!res dans les sept divisions 0A lits par cham!re,

     patient et accompa$nant5 .- cham!res dans deux cliniques privées munies de leur salle de

     !ain chacune dont l’une avec cham!res toutes #onctionnelles et l’autre 1 cham!res dont

    #onctionnelles, plus un !ureau médecin de $arde /6 cham!res dans les cinq divisions munies

    des toilettes pu!liques chacune dont celle de $auche avec D cham!res dont une $rande pour 

    quatre places 0+alle commune pour hommes5, celle de droite *B cham!res dont *2

    #onctionnelles et B non #onctionnelles, celle de +ud ** cham!res dont *2 #onctionnelles et *

    non #onctionnelle, celle éta$e de $auche avec D cham!res dont * $rande salle pour #emmes

    avec quatre places, celle éta$e de droite avec 1 cham!res toutes #onctionnelles.

    La clinique psychiatrique est avant tout une or$anisation !ureaucratique mais elle sem!le

    lucrative dans la réalité de son o!servation. =lle est composée de di##érentes caté$ories

    d’acteurs, tels que*3 6 les internes 0&, les assistants, atres assistant et 'ro#esseurs 03, le

    16 =n psychiatrie de Fann, nous constatons plus d’in#irmi&res que d’in#irmiers un seul in#irmier de $arde actuellement.

     Nous avons plus d’accompa$nant mercenaires J hommes que de #emmes sur cinq accompa$nants hommes, une seule#emme.

    17 Koir schéma du mod&le d’analyse ci7dessus

    24

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     personnel retraité 0C, le personnel paramédical 0, le personnel administrati# 0E. =n dehors

    de l’institution nous avons des acteurs in#luents tels que le inist&re de la santéQ(irection de

    l’hpital 0=.

    >& 6 Ce sont des étudiants en #ormation pour un diplme de spécialisation en psychiatrie, deniveau C=+ 0appelé maintenant pro!atoire5 ou ceux de niveau (=+ ils sont médecins

     psychiatres avant tout. %eunes internes, ils sont ré$uli&rement dans l’exercice de consultation,

    dia$nostic et traitement.(ans chaque division du service, un interne de niveau (=+ est responsa!le " coté de ces

    assistants pro!atoires précisons que parmi les (=+, nous avons des internes et non internes.

    L’avanta$e de ces internes, c’est le #ait qu’ils sont quotidiennement en contact avec les

    #amilles et patients, donc sont plus proches d’eux ils comprennent mieux certaines réalités

    du service. La plupart d’entre eux de niveau supérieur sont des #onctionnaires sous passa$e du

    concours d’internat 0Ce sont les (=+ internes et #onctionnaires de l’=tat5. Ce dernier est

    d’a!ord administrateur de son unité de soins et ensuite psychiatre médecin.

    Le patient avec sa #amille, avant d’arriver en consultation, r&$le d’a!ord les détails

    administrati#s 0-chat ticMet, sous dossier ouvert, recommandation ou ordonnance5. >l est le

    supérieur du personnel paramédical qui #onctionne le plus souvent sous ses ordres. V part

    leurs supérieurs, ils sont les seules " avoir le droit de délivrer un certi#icat médical pour le patient.

    >3 6 Les assistants, maitres assistants et pro#esseurs sont les supérieurs et ensei$nants des

    étudiants (=+ et pro!atoires. Les assistants encadrent les internes dans leur exercice de

    consultation de tous les jours, un assistant est che# d’une division du service avec un

    responsa!le interne (=+ et pro!atoires. Les pro#esseurs et maitres assistants les encadrent le

     plus souvent dans leurs travaux de recherche. >ls ont une in#luence sur le personnel

     paramédical et administrati# $r;ce " leur $rade. >ls ont de l’expérience dans la $estion de

    l’institution et de l’assistance psychiatrique et sont plus accessi!les au che# de service. >ls

    détiennent l’une des $randes sources d’incertitude que Cro/ier et Fried!er$ ont posé dans

     L’acteur et le syst3(e 6  c’est la (aitrise des co(étences articuli3res e"ertise et de la

     sécialisation fonctionnelle7>* =n outre, >ls ont la possi!ilité d’e##ectuer leurs propres a##aires

    en #aisant, par exemple, des consultations privées !eaucoup plus renta!les.

    18 Cro/ier ichel, Fried!er$ =rhard, ?* cit , p. DB

    25

  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

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    'armi eux le plus $radé et le plus ancien est élu che# de service qui a un rle de psychiatre 0'r.

    -$ré$é5 et administrati# " la #ois c’est le che# de service de psychiatrie. >l a une in#luence sur 

    les recrutements et les chan$ements de postes car il a une $rande par d’autorité sur 

    l’administration centrale de l’hpital en ce qui concerne son service. >l est le patron de son

    service rien ne se #ait sans son accord donc il a un pouvoir sur tout le personnel. >l contrle

    toutes les ressources #inanci&res de son service 6 les investissements, les petites recettes du

    service, les entrées et sorties d’ar$ent etc.

    >C 6 Ce sont les anciens du service, les retraités ils re$roupent psychiatre 0" la retraite5,

    assistant social, secrétaire, in#irmier major etc. Ce sont des personnes qui ont assisté "

    l’évolution du service et qui maitrisent l’histoire de l’institution psychiatrique. >ls ont aussi

    l’expérience des atres et 'ro#esseurs dans la connaissance $énérale du service. >ls ne sont plus #onctionnaires mais exercent leur propre activité s’il s’a$it d’un psychiatre par exemple,

    il continue ses activités en privé. Ces acteurs anciens du service ont la maitrise $énérale du

    service.

    > 6 Le personnel paramédical 6 composé d’in#irmiers aides7soi$nants, d’in#irmiers majors,

    accompa$nants mercenaires*4  J, assistants sociaux, psycholo$ues et artistes thérapeutes.

    Comme les internes, ils sont quotidiennement au service des patients, nuit et jour. =ncore

     plus, ils sont #ixes en $énéral dans leur poste, donc le patient a l’avanta$e de le revoir "

    chaque visite. V l’opposé des internes qui sont constamment mutés pour des raisons de

    #ormation ils comprennent mieux les réalités du service, par#ois mieux que les internes.

    C’est un personnel présent en permanence, qui sait tout ce qui se passe sous silence. >l saisit

    mieux le cté in#ormel du service les choses qui se passent en dehors des activités.

    >E 6 L’administration du service 6 il y’a le personnel médical et paramédical, il y’a des

    administrateurs comme les pro#esseurs ou assistants psychiatres responsa!les de division, les

    (=+ internes et les in#irmiers majors. L’autre personnel est strictement administrati# composé

    de trois secrétaires du service, celle du che# de service qui est directement concerné et deux

    autres dont l’une est secrétaire de la psycholo$ie médicale W Un élément du service qui $&re la

     présence des psycholo$ues et psychanalystes sta$iaires et diri$é par un atre7assistant

     psycholo$ue W l’autre, secrétaire et compta!le d’un or$anisme nommé l’>8=' avec une

    19  ercenaire J, un terme employé par tout le personnel et reconnu par les concernés accompa$nants ils sont d’a!ord

    mercenaires ensuite ils ne sont pas recrutés o##iciellement par l’hpital mais o##icieusement par le service oR sa nécessitéest prouvée. >ls travaillent en colla!oration avec le médecin en char$e du patient qui leur met en rapport avec la #amille et la

    rémunération se #ait sous né$ociation entre la #amille et l’accompa$nant. Leurs #orces physique et morale mais l’expériencesont les qualités requises pour )tre reconnue.

    26

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     !i!liothécaire incluse. Cette caté$orie d’acteurs est im!ue d’in#ormations, des entrées et des

    sorties de toutes sortes. >l $&re les #iches de présences des internes, les dossiers sur les notes

    d’étudiants, les autorisations de sorties de chaque mem!re personnel etc. l $&re en#in les ressources #inanci&res du service.

    >=6 inist&re de l’-ction socialeQ(irection de l’hpital extérieur " l’institution

     psychiatrique dans son déroulement, il représente l’=tat. >l détient le pouvoir sur tous les

     plan 6 les recrutements, les sanctions, les décisions, les mutations etc. >l $&re les salaires et

    toutes les autres ressources #inanci&res du service il accorde les entrées et sorties d’ar$ent.

    I#/#"od$le théorique et d’analyse

    Le structuralisme de 'ierre Pourdieu est le mod&le théorique le plus adapté " notre sujet

    d’étude. L’analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales donne une place

    importante aux #acteurs socioculturels et sym!oliques et la théorie de l’action sociale autour 

    de trois concepts nous concernant 6 l’ @a,itus comme principe d’action des acteurs dans le

    monde social le 4ha( ou  2sace social comme un espace d’échan$es et de relations de

    domination et !iolence sy(,olique  comme mécanisme d’imposition de ces rapports de

    domination.

    (’a!ord nous considérons que les di##érents acteurs sont soumis " des r&$les structurelles

    telles les normes socioculturelles, reli$ieuses, politiques et scienti#iques ensuite, dans une

    certaine mesure, ils sont li!res dans leur démarche thérapeutique personnelle. 'assons concept

     par concept pour e##ectuer l’analyse théorique proprement dite.

    27

  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

    28/119

    (ché)as de l’espace social  de l’institution psychiatrique :

    'égende :

    Le central

    'ersonnel médical

    'ersonnel paramédical

    'ersonnel administrati#  

    28

    Etat?"inist$re

    de la santé

    irection du

    CHNU de Fann

    Psychiatre

    a ré é *

    Psychiatre

    a ré é .

    Chef de

    Psychiatrie

    "aitre &ssistant

    Psychologue

    "aitre &ssistant

    Psychiatre

    Psychiatre

    &ssistant /

    Psychiatre

    &ssistant 4

    Psychiatre

    &ssistant *

    Psychiatre

    &ssistant .

    Internes E(

    (ecrétaire du

    chef de service

    Infir)ier "a

  • 8/16/2019 Cadre Théorique Et Méthodologique

    29/119

    (escription des postes 6 0voir Champ d’=tude5

    Le champ social du service de psychiatrie est un espace autonome qui a sa lo$ique interne

     propre 6 4onstitution d’une loi rore indéendante des logiques e"ternes9A

    * (’a!ord c’est uneinstitution !ureaucratique suivant des normes éta!lies provenant d’un or$anisme étatique qui

    est l’=tat du +éné$al, " travers son inist&re de la +anté et du CHNU de Fann qui est

    implanté en premier " cté d’autres services. Cette institution dans sa #ormation et

    quali#ication de son personnel suit une lo$ique scienti#ique disciplinaire telle que la

     psychiatrie comme discipline médicale la psycholo$ie, la psychanalyse, quelques notions en

    anthropolo$ie et la sociolo$ie +ciences Humaines et sociales et +cience médicale sont tous

    des ensei$nements avec des principes scienti#iques évoluant avec l’avancée des découvertes.

    La création des institutions comme la psychiatrie ou du syst&me d’ensei$nement peut )tre

    inscrite dans le contexte de la colonisation. (i##érents syst&mes, ensei$nement, médical,

     politique etc., s’imposent depuis la colonisation et m)me avec l’indépendance des pays

    a#ricains ces syst&mes s’imposent de plus en plus dans la lo$ique de la mondialisation.

    Cependant, l’-#rique est con#rontée " une pro!lématique d’appartenance jusqu’" présent 6 les

    croyances culturelles et reli$ieuses #ortement ancrées dans les représentations et le monde des

    sciences qui s’inscrivent dans une lo$ique cartésienne liée " la nouvelle technolo$ie et aumythe du développement.

    Le service de psychiatrie est composé de di##érents postes hiérarchiques liés " la position de

    chaque acteur. Chaque caté$orie d’acteurs occupe une position de pouvoir poste relati# au

    statut intellectuel et précis dans l’espace social. Chaque individu en #onction de sa position

    hiérarchique détient un certain pouvoir sym!olique sur l’autre partenaire en relation. Car, ces

    acteurs sont en complémentarité dans leur #onction mais aussi en relation de pouvoir et

    d’opposition. L’espace social du service est composé d’acteurs interdépendants et

    complémentaires 6 le psychiatre est un médecin qui a la quali#ication intellectuelle médicale et

    va servir uniquement dans ce sens le psycholo$ue est thérapeute, il est spécialisé en +ciences

    Humaines de l’écoute attentive, de l’accompa$nement et emploi de méthodes thérapeutiques

    de $uérison par le discours uniquement l’in#irmier est celui qui e##ectue les soins primaires

    comme les injections, prise de tension et veille " l’administration des médicaments des

     patients hospitalisés, lui seul est censé le #aire dans le service l’accompa$nant

    20 La#aye Claudette 0*4415. La sociologie des organisations* 'aris, Nathan, pp. 4374D.

    29

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    mercenaire J est char$é d’)tre pr&s du patient en permanence, l’aider dans ses petits !esoins,

    surveillance des prises de médicaments etc., lui seul est char$é de le #aire.-ussi sans le papier du personnel administrati# 0ticMet ou dossier vala!le5, le personnel de

    soins ne peut e##ectuer aucune consultation. C’est sur la !ase d’un ticMet et d’un dossier ouvert

    du patient que le psychiatre consulte d’a!ord, hospitalise ou soumet un traitement le patient

    c’est sur la !ase d’une ordonnance que l’in#irmer administrent les soins et c’est aussi sur la

     !ase d’un cas de patient hospitalisé avec un dossier 0et ordonnance5 que l’accompa$nant

    assiste le patient.Ces di##érents acteurs entretiennent des relations certes de complémentarité mais de

    domination " travers la hiérarchie reconnue et acceptée par chaque caté$orie de l’espace

    social. -insi nous pouvons déterminer di##érents rapports de #orce 6 ensuite, un rapport de

    #orces entre le personnel médical sur le paramédical et autres en !as de l’échellehiérarchique le che# de service et le inist&re de la +anté " coté de la direction de l’hpital.Le personnel médical, les psychiatres, sont les maitres dans l’échelle hiérarchique. Le che# de

    service est d’a!ord psychiatre a$ré$é responsa!le che# du médical et du paramédical et aussi

    le che# de service du personnel administrati#. (ans chaque division de son service, il ya un

    assistant psychiatre 0a$ré$é ou pas5 et un responsa!le dans sa division, un étudiant interne en

     psychiatrie 0(=+5 qui a son tour est assisté par ces coll&$ues pro!atoires.

    (onc ce sont eux qui #ont exécuter les ordres de soins primaires aux in#irmiers, "l’éta!lissement d’un dossier personnel pour le patient, dans la nécessité d’une assistance

    sociale ou cas social. =n !re# tout est contrlé par cette caté$orie d’acteurs dominants.

    =nsuite, l’autre rapport de #orces concerne la direction de l’hpital associée au inist&re de la

    santé et au che# de service de psychiatrie avec son équipe de psychiatres. Le che# de service

    contrle certes son espace social interne mais des ordres lui viennent de l’extérieur. >l peut

    dominer son espace social mais pas celui de l’hpital il peut traiter les cas sociaux de son

    service mais pas en dehors le !illet de consultation est impérati# pour tout patient " l’hpital,donc la $estion des payements ne dépend pas de lui, c’est plutt l’administration de l’hpital

    qui $&re ces recettes #inanci&res. (e ce #ait, le psychiatre est dans l’o!li$ation de ne pas

    consulter un patient sans la présentation d’un !illet " chaque rende/7vous. C’est e##ectivement

    cette caté$orie du haut niveau de l’échelle hiérarchique qui, " l’extérieur, $&re les

    recrutements, les a##ectations, les normes de $estion, la #ixation des prix de consultation et

    d’hospitalisation etc. (’autres rapports sont " déterminer entre les accompa$nants

    mercenaires, #emmes de ména$e et les autres au !as de l’échelle.

    30

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    'récisons que le personnel médical correspond uniquement aux psychiatres, le paramédical

    aux in#irmiers, psycholo$ues et aides soi$nants. 'ourtant dans la hiérarchie, les psycholo$ues

    et l’artiste thérapeute, quoiqu’ils soient considérés comme paramédicaux, sont plus

    indépendants que les in#irmiers et majors in#irmiers ils peuvent )tre classés dans la réalité de

    leurs #onctions " coter des internes responsa!les, car ce sont eux qui leur délivrent des patients

    dont leur cas nécessite un suivi de psychothérapie uniquement. Comme les internes (=+, ils

    sont #onctionnaires de l’Itat.

    Le champ du service existe " cté d’autres champs comme celui du CHNU m)me c’est un

    espace autonome inclus dans la société $lo!ale donc ouvert " son environnement

    socioculturel. (e ce #ait, des acteurs externes peuvent in#luer dans le #onctionnement du

    service, tels que 6

    @  les #amilles et patients qui sont avant tout les principaux concernés. +ans leur existence,

    l’institution psychiatrique et toute son or$anisation ne saurait exister. >ls représentent la

    société et ils ont le choix de ne pas accepter la lé$itimité de l’institution psychiatrique et

    de venir se #aire consulter. >ls ont le choix de #aire con#iance aux méthodes traditionnelles

    de traitement ou de $arder eux7m)mes leur malade. =n outre, ils ont le choix de #aire

    n’importe quel autre recours thérapeutique en #onction de leurs ressources #inanci&res.

    @ Les $uérisseurs ou tradis7praticiens 0ou !orom xam7xam, %a!arMate, Fac7Mat en termes

    Xolo#s5 sont des acteurs sous7jacents de l’environnement extérieur et non lé$itime

    devant l’institution psychiatrique ils sont reconnus socialement dans les di##érentes

    cultures au +éné$al comme spécialistes traditionnels des maladies mentales. >ls ont

    démontré leur e##icacité dans le passé et continuent " occuper le terrain en parall&le avec

    les psychiatres. Leur avanta$e majeur, c’est qu’ils puisent leurs connaissances dans les

    racines pro#ondes des cultures reli$ieuses a#ricaines. Ce sont des a$ents li!res sous

    l’autorité d’aucun che# dans l’exercice de leur #onction. >ls ont une structure !ien éta!lie

    dans l’in#ormelle dans la prise en char$e des malades ils #ont des consultations payantes,

     par#ois aussi exhaustive que le psychiatre, et une psychothérapie traditionnelle avec

    l’écoute du patient, l’accompa$nement et un traitement phytothérapique ou mystique.

    =n dehors de l’institution, nous verrons une relation " pouvoir entre le psychiatre et le

    $uérisseur traditionnel. (ans les années 12, les relations de pouvoir étaient en quelque sorte

    équili!rées. 'ersonnel, accompa$nants, patients se con#ondaient dans le service un espritd’en$a$ement des psychiatres dans la socia!ilité vis7"7vis des patients marqués plutt cette

    31

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    époque 6 l’élimination du port de la !louse !lanche che/ le médecin, le  Penc  et les repas

    communautaires etc. Les relations $uérisseurs et psychiatres étaient réciproques et plus ou

    moins équili!rées. Le service de psychiatrie nouvellement dans son institution avait cherché "

    concilier méthode traditionnelle et moderne c’est7"7dire s’inspirer du traditionnel pour 

    ren#orcer le moderne.

     Les théories culturelles sont erBues ar les usagers C FamilleQ'atients ) des syst3(es

    théraeutiques co((e aussi vraies que les théories savantes C 'sychiatrie moderne )* Les

     atients chacun ayant a eu l’e"érience n’oosent as les (ondes (ais tentent de tirer 

    ,énéfice de l’un et de l’autre* 4e sont des savants qui sont en guerre as des usagers C8)97.

    ais il #aut souli$ner que l’histoire de la psychiatrie en -#rique nous rév&le que dans certains

    cas, les #amilles qui détenaient leur malade, apr&s un recours " de multiples $uérisseurs sans

    succ&s, trouvaient une ultime solution dans un service de psychiatrie. C’est " ces moments

    que le psychiatre peut #aire valoir son potentiel " la société et " ses concurrents spécialistes

    que sont les $uérisseurs. La #amille n’a plus le choix que de se soumettre aux directives du

     psychiatre. Le fonctionne(ent d’une organisation est le résultat des affronte(ents entre les

    rationalités contingentes (ultiles et divergentes d’acteurs relative(ent li,res utilisant les

     sources de ouvoir à leur disosition99.

    -vec la notion d’ha,itus, chaque caté$orie d’acteurs parta$e une m)me conscience de $roupe

    et cela implique la mise en application des codes connus et parta$é " travers leur capital

    culturel, social ou sym!olique s’exprimant dans les pratiques quotidiennes.

    Le psychiatre " travers sa quali#ication intellectuelle et sa connaissance scienti#ique dans sa

    discipline avec ses di##érents (+ existants, a une certaine mani&re de #aire, d’a$ir et de

     penser qui lui est propre. >l a une culture médicale $r;ce " un diplme de haut niveau

    reconnue dans l’univers des sciences et institutions de l’Itat. Cette caté$orie a développé ceque Pourdieu appel  @a,itus. =n dehors du champ d’autres acteurs externes 0Familles et

    $uérisseurs5 détiennent un capital social sym!olique. Nous avons ce que Pourdieu appelle

    Syst3(e d’ha,itus luriels diverses9'*+ouli$nons que l’ensem!le du personnel appartient

    avant tout " la société avant d’)tre institué en milieu psychiatrique donc ils sont détenteurs de

    21 +ten$ers >sa!elle. 0*4435. La guerre des Sciences. 4os(oolitique 7*  'aris 6 La découverte, t.*, *BD p.

    22 Cro/ier ichel, Fried!er$ =rhard , ?*4it* p.4A

    32

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    capital sym!olique " la !ase, seulement, l’institution leur donne le choix d’exercer 

    uniquement de par leur capital culturel scienti#ique.

    (ans ce Syst3(e d’ha,itus glo,al (ultiles  et diversifiés ou encore 4ha(s sociau", se

    cachent une violence sym!olique avec des e##ets de soumission et actes de contrainte quiré$issent l’ordre social. L’expression de Kiolence sym!olique renvoie au 'ouvoir sym!olique

    ainsi qu’" la (omination sym!olique. 'renons le cas de la domination scienti#ique sur les

    $uérisseurs traditionnels dans la prise en char$e des malades mentaux au +éné$al ou dans la

    hiérarchie de l’espace social institutionnel, le pouvoir du médical 0'sychiatres5 sur le

     personnel paramédical ou administrati#. Ces derniers dans leurs relations avec le personnel

    médical, participent " leur propre soumission  Le raort de sou(ission o,tenu au (oyen de la violence sy(,olique est lutEt le fruit d’une

    accetation (achinale et involontaire qui rend sa source à l’intérieur des sch3(es de

     ercetion conditionnés à l’avance9;. 

    La soumission ou l’acceptation " la domination comporte un aspect inconscient qui #ait que

    chaque personnel accepte d’)tre dominé Pourdieu dira que 6 4ette for(e de violence

     s’inscrit dura,le(ent dans les cors des do(inés sous la for(e de sch3(e de ercetion et 

    disosition.

    Les individus ou acteurs en tant que corps !iolo$ique " la !ase et en tant qu’)tre psychosocial

    renvoie " un processus d’incorporation $r;ce auquel le pouvoir sym!olique investit le corps,

    #or$e et #a@onne les dispositions 6 4e rocessus conduit l’acteur à acquérir un ense(,le de

    disositions cororelles adatées à son cha(s d’activité ainsi qu’au" structures sociales qui

    l’entourent  Donc ces structures sociales s’i(osent dans les cors et structurent les

    (ani3res de enser de faire et d’agir  AG. Le paramédical parta$e avec le personnel médical des

    sch&mes de perception et d’appréciation dans une lo$ique de normalité hiérarchique, d’une

    relation de pouvoir.

    L’=tat joue un rle central dans l’exercice de la violence sym!olique il est détenteur du

    monopole de la violence lé$itime. C’est cette lé$itimité que poss&de le personnel

    23  (andier Pernard 0A225. 'ierre Pourdieu, l’ha!itus en sociolo$ie entre o!jectivisme et su!jectivisme J. 4lassique des

    Sciences Sociales. Chicoutimi, D p.

    24 Landry %ean7ichel 0A2215. La violence sym!olique che/ Pourdieu J. 6sects Sociologiques ». Kol. *B, nT*, D p.

    25 (antier Pernard, Loc* cit*

    33

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     psychiatrique #ace aux $uérisseurs et c’est encore de celle7ci que l’ordre hiérarchique de

    l’espace social du service de psychiatrie est lé$itimé et accepté par tous. 4’est à titre de

     structure organisationnelle et d’instance régulatrice des ratiques que l’2tat institue et 

    inculque des for(es sy(,oliques de ensée co((une des cadres sociau" de ercetion de

    l’entende(ent des for(es étatiques de classifications ou des sch3(es ratiques de

     ercetion d’aréciation et d’action9F * 

    L’o!jecti# n’est pas de distri!uer des ordres ou d’imposer des contraintes disciplinaires pour la

    maitrise de son personnel mais c’est plutt de produire ce que Pourdieu appelle des Sch3(es

    cognitifs incororés a#in d’assurer l’ordre éta!li dans cet espace social de la santé 6 il y a une

    idéolo$ie véhiculée par l’=tat dans cet espace de santé comme l’éducation #aisant accepter 

    tout acteur sa position.

    (ans cette perspective, la notion de 4aital  s’exprime comme ressources dans les relations

    entre les acteurs internes 0médical et paramédical5 de l’institution psychiatrique et son

    environnement socioculturel tels que les acteurs #amilles et $uérisseurs. Les premiers

    détiennent le capital culturel 0diplmes, titres, compétences5 et sym!olique 0provenant de la

    lé$itimité institutionnelle reconnue mondialement5 et les seconds le capital social.

    =n parlant de straté$ie, Pourdieu utilise le concept de straté$ie de reproduction J dé#iniecomme un ensem!le de pratiques appartenant " des caté$ories sociales liées " leur capital et

    comme #orces de production du $roupe. C’est ce que l’auteur consid&re comme straté$ies du

    $roupe car ils dépendent du volume et de la structure du capital culturel et du capital social

    et sym!olique possédé par le $roupe et leur poids relati# " leur structure patrimoniale. Ces

    straté$ies dépendent aussi du niveau ou de l’état du rapport de #orce entre les autres $roupes

     partenaires, donc du syst&me institutionnalisé ou non.

    26 Landry %ean ichel, Loc* cit*

    34

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    'sychiatresQEuérisseurs

    0+ujet, individu5

     

    0Fin5

      0?!jet, straté$ies5

    Les psychiatres disposent d’un capital intellectuel scienti#ique lé$itime par rapport aux

    $uérisseurs dans un champ structuré par des normes et enjeux ces dispositions leur 

     permettent de tirer le maximum d’avanta$es. Chacune de ces caté$ories, psychiatre et

    $uérisseur, détient comme straté$ie une pratique 0traditionnelle ou moderne5 " partir d’un

    volu(e et structure du caital à reroduire 0connaissances scienti#iques ou traditionnelles5 et

    d’un syst3(e des instru(ents de roduction 0méthodes scienti#iques ou traditionnelles5. La

    domination dépendra de la capacité de conservation ou au$mentation du patrimoine ou encore

    la chance o!jective de reproduction du $roupe.

    -u niveau du champ interne de la psychiatrie, le personnel qui détient les !ases, que sont les

     pro#esseurs, adopte de nouvelles straté$ies " l’encontre des méthodes traditionnelles

    d’assistance. La stratégie aaraGt co((e un (od3le de co(orte(ent un (ode d’action ou

    de conduite une ratique qui a des effets ,énéfiques voire oti(au" conBu en ter(e de

     rofits ,ref en action finalisée c’est ce qui se fait dans le (onde social résent dans sa

    relation avec le (onde social futur co(te tenu du (onde social assé91 .

    La psychiatrie, or$anisation !ureaucratique avec un capital intellectuel scienti#ique, s’impose

    au social comme une structure lé$itime, par l’institution et le droit, pour traiter les malades

    27 (eXerpe -lain 0*4415. La stratégie che/ 'ierre Pourdieu J. 2nqu:te / Hnterréter et Sur interréter / C2n ligne)* =d.

    =H=++, Bp. 0ise en li$ne ** juillet A2*B, consulté le *1 juillet A2*5. U8L 6 httpQenquete.revues.or$

    35

    'ratiquemédicalQ'ratique traditionnelle Conservation du

     patrimoine scienti#ique ou

    moderne chance

    o!jective de reproduction

    du $roupe

    éthodes scienti#iques 6médicament, thérapie.

    éthodestraditionnelles

    Connaissances scienti#iquesou modernes syst&me

     !ureaucratique,ensei$nement scienti#ique

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    mentaux son syst&me nécessite de plus en plus de personnel médical et paramédical donc

    elle est dans une perspective de reproduction d’un personnel quali#ié en la mati&re et

    lé$itimée. C’est dans ce sens que Pourdieu parle d’un syst3(e des stratégies de reroduction

    car elles s’imposent de par leur e##icacité mais surtout par une lé$itimité institutionnelle.

    Le sens donné " la notion de straté$ie est plus ou moins di##&rent de celle de Cro/ier et

    Frei!er$ dans L’acteur et le syst3(e* Car ces derniers consid&rent l’acteur comme strictement

    rationnel, autonome de par sa mar$e de li!erté et de manYuvre ces straté$ies proviennent

    uniquement de ressources ou d’opportunités qu’il dispose. 'ar contre, che/ Pourdieu l’acteur 

    est certes rationnel et li!re mais " la limite il est contraint d’une certaine mani&re " des

    normes institutionnelles ou socioculturelles. La straté$ie est déterminée par sa capacité de

    reproduction du capital possédé c’est par des constructions sociales comme l’ha!itus quesont issues ces straté$ies.

    =##ectivement, la straté$ie n’est pas le calcul ou la recherche consciente de la maximisation

    d’un pro#il spéci#ique mais plutt une relation inconsciente entre un ha!itus et un espace

    social. Les stratégies sont des actions o,.ective(ent orientées ar raort à des fins qui

     euvent n’:tre as des fins su,.ective(ent oursuivies9>8L’ha,itus est générateur de

     stratégies I ces derniers renvoient à r3gle à calcul à rhétorique et à syst3(e de défense

    collectif . =lles sont transmises de $énération en $énération, au$mentant les pouvoirs et les

     privil&$es des hérités ils n’ont pas pour principe la raison calculatrice mais les dispositions

    incalculées par les conditions d’existence.

    Pourdieu met l’accent tout particuli&rement sur le caract&re inconscient des o!jecti#s

     poursuivis et des e##ets de méconnaissances qui en sont la conséquence, jusqu’" #aire de cette

    dissimulation une #inalité #onctionnelle de l’e##icacité de la straté$ie straté$ie

    d’o##icialisation qui a pour o!jecti# de trans#ormer. >l y’a certes une partie inconsciente des

    straté$ies mais aussi une partie consciente che/ Pourdieu toujours dans la lo$ique du

    structuralisme constructiviste. La représentation que les acteurs se #ont du monde social,

     précisément, la contri!ution apportée " la vision de ce monde, la construction de ce monde "

    travers les représentations qui ne cessent d’imposer une vision du monde ou la vision de leur 

     propre position dans le monde et leur identité sociale J.L’espace institutionnel a d’a!ord des représentations sociales car ces acteurs #ont partie

    inté$rante de la société mais ils sont aussi soumis " des contraintes institutionnelles qui #ont

    28 (eXerpe -lain. H,id*

    36

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    qu’ils ont une dou!le représentation de la maladie mentale et de méthode de $uérison, " la #ois

    traditionnelle et institutionnelle moderne. L" oR les #amilles mani#estent des #ormes de

    représentations #ace " la maladie mentale, l’acteur institutionnel de la psychiatrie met en

    Yuvre des straté$ies conscientes avec ses représentations du monde propre.

    I#5# Austification du choi9 du su

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    #ortement liée " sa culture elle a permis de constater les représentations sociales en

    con#rontation avec les pratiques scienti#iques et d’autres questions soulevées.

    Certes de nom!reuses études ont été e##ectuées sur ce th&me mais notre am!ition est de rester 

    dans l’actualité en #aisant une continuation des recherches déj" e##ectuées. =##ectivement, lalittérature a#ricaine a tendance " toujours décrire le service de psychiatrie avec l’Icole de

    Fann alors qu’actuellement le contexte a chan$é, la société séné$alaise évolue comme partout

    dans le monde, la psychiatrie comme discipline scienti#ique évolue, l’institution évolue dans

    son or$anisation interne comme externe.

    (e nom!reux travaux sont constitués dans un or$ane du service nommé L’>8='. (ans nos

    recherches documentaires, certains de ces travaux ont servi d’outils de !ase et d’appui, en

     plus l’expérience pratique de terrain.

    Cette premi&re partie concerne uniquement le cadre théorique, précisément, comment les

    di##érents auteurs, spécialistes et autres s’intéressant " la situation des malades mentaux, ont

    a!ordé la pro!lématique de la $estion de l’assistance et théoriquement ont décrit l’histoire, les

     pro!l&mes et solutions, dans le temps et dans l’espace a#ricain. +ur cette !ase, une

     pro!lématique a été posée dans ce travail par rapport " des préoccupations constatées dans la

     pratique de l’assistance psychiatrique actuellement " Fann.

    I#6# 0evue de littératures

    (ans l’histoire récente de l’-#rique, nous pouvons tracer quelques points de rep&re pour 

    décrire la situation des malades mentaux suivant chronolo$iquement les événements de la

    colonisation, " l’indépendance et " la période postindépendance. (ans un premier temps, nous

    #erons la $en&se de l’histoire de la #olie en se !asant sur l’Yuvre de ichel FoucaultA4 ensuite, nous convoquerons les éléments d’une psychiatrie purement a#ricaine, c’est7"7dire les

    représentations socioculturelles liées " la #olie ainsi que l’implantation d’une psychiatrie

    moderne " travers la colonisation en#in, une con#rontation des deux méthodes qui se heurtent

     jusqu’" présent. (es méthodes traditionnelles de soins spéci#iques " l’-#rique étaient

    secondées par une psychiatrie dite occidentale considérée comme scienti#ique et lé$itime, "

    travers la colonisation. -u +éné$al, " (aMar précisément, l’histoire de la psychiatrie a été

    29 Foucault ichel 0*41*5. L’histoire de la #olie " l’;$e classique. 'aris 6 Eallimard, GB p.

    38

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    39/119

     !eaucoup in#luencée par H. Collom! et l’Icole de Fann J. Les théories sur la #olie en

    -#rique et dans le monde vont compléter la revue mais aussi une petite partie sur la place de

    la santé mentale en -#rique.

    I#6#.# Ben$se sur la folie et les représentations

    Les représentations de la #olie sont passées d’un stade mar$inal exclu et de déraison, " un

    stade de raison elles ont varié dans temps suivant les contextes dans l’histoire de l’humanité

    mais aussi dans l’espace suivant la diversité culturelle et traditionnelle ainsi que le

    développement de la science et de ses disciplines.

    (&s ses ori$ines, la #olie ou le #ou J occupe une place mar$inale dans la société, comme le

    statut des lépreux de l’époque du moyen ;$e ou autres caté$ories sociales exclues et quiétaient vouées " la mort. Nous verrons avec le développement de la pensée, les théories sur la

    #olie qui évoluent exemple de la théorie du Co$ito de (escartes qui pense que le #ou ne peut

    )tre inté$ré dans sa théorie du doute, car il est doté de tout sau# de la raison et sans celle7ci, la

    théorie du doute n’est pas applica!le, comme il le dit La #olie est l’écart, l’autre, le rien, le

    reste de la raison J donc tout sau# la raison.

    -u *3e si&cle, nous assistons au développement des sciences, d’oR celle de la psychiatrie en

    tant que science médicale. ais une science que nous verrons sous les analyses de ichel

    Foucault, auteur de L’histoire de la folie à l’âge classique 0*41*5, que le sujet #ou J est

    encore mar$inalisée avec la création de structures psychiatriques, plus connues sous le nom

    d’-sile des aliénés oR il est en#ermé. =n *1G1, une politique par l’état a été initiée par la

    #ondation de l’hpital $énérale " 'aris une politique ju$ée par Foucault comme une

     procédure inau$urale d’exclusion de la #olie J. Le #ou J étant considéré comme une menace

     pour la société de par sa déraison, l’institution médicale éta!lit comme un lieu de

    rassem!lement et de contrle de tous ceux qui menacent l’ordre monarchique et les normes juridiques ou sociales de l’époque.

    (ans ce contexte de crises économiques en occident, ces nouvelles structures en#erment le

    #ous J avec toutes autres caté$ories nuisi!les " l’ordre social 6 les va$a!onds, les criminels

    et m)me les pauvres et sans travail. 8appelons que ce contexte correspondait " l’expansion du

     protestantisme et de son éthique capitaliste et celle du travail une période oR la reli$ion

    évoluait dans le m)me sens que le rationalisme cartésien.

    39

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    %usque l", la #olie n’est pas envisa$é du point de vue de l’entendement de la maladie mais

     plutt juridique et morale sous le titre de pertur!ateur J donc elle ne poss&de aucune

    intention thérapeutique " la !ase. La psychiatrie demeurait dans ce paradoxe 6 lieu de soins

    dans son o!jecti# scienti#ique et lieu d’internement et sti$matisation. =t nous pouvons

    supposer que l’-#rique devait )tre dans une situation oR ses #ous J sont passés par le m)me

    cheminement, c’est7"7dire d’un manque de considération " une certaine considération oR le

    malade devait )tre pris en char$e traditionnellement, vu que cette période ne correspondait pas

    encore " la colonisation et que l’-#rique n’était pas encore dans l’exploitation européenne

    mais vivait avec ses propres moyens culturels. +ouli$nons, qu’" un moment donné de

    l’histoire, l’internement était per@u comme une punition morale et #ou J représentait comme

    un innocent.

    C’est au *De que nous pouvons apercevoir dans l’histoire de la #olie, la naissance d’une

    nosolo$ie avec le développement de la science de la #olie qu’est la psychiatrie. Le #ou J de

     plus en plus considéré est maintenant attri!ué " la raison, Le fou se (:le au" autres et en

    chacun il est résent non our un dialogue ou conflit avec la raison (ais our la servir 

    o,scuré(ent ar d’inno(,ra,le (oyens8La folie c’est la raison8c’est la raison affecté

    d’un ineffaBa,le indice'A.

    Un syst&me de classi#ication est éta!lit avec la découvertes de maladies nerveuses, ce qui

    aurait impliqué l’instauration d’une vérita!le relation médecin7malade et des méthodes

    scienti#iques de cures. Le #ou J laisse place " la maladie mentale et la #olie un domaine de

    connaissance. Cette premi&re classi#ication a été ju$ée comme une variété nosolo$ique

    a!strait di##érent de la réalité concr&te du malade mentale. C’est par la suite que ce dernier 

    dans son internement est séparé des autres caté$ories cités plus haut et d’une lutte contre cet

    en#erment La #olie trans#ormé en réalité clinique, sous l’emprise du re$ard et d’o!jet

    d’ensei$nement J.

    L" oR :illiam

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    I#6#*# 'a folie et les représentations sociales en &frique

    >l n’existait certes pas d’écrits, mais une tradition orale avec les contes et récits des $roupes

    ethniques qui demeuraient dans les sociétés a#ricaines. Le milieu a#ricain est composé de

     plusieurs $roupes ethniques, une #orte concentration de valeurs traditionnelles et descroyances reli$ieuses multiples.C’est une psychiatrie J con#orme " la culture a#ricaine et reconnue dans ses milieux

    traditionnels. >l s’a$it d’une représentation culturelle et sociale de la maladie mentale et de ses

    modalités spéci#iques de cures. Le $uérisseur ou le tradi7praticien est reconnu comme le

    spécialiste qui peut $uérir et les #amilles portent un certain intér)t " leurs actions. Le malade,

    sa #amille et le $uérisseur s’accordent sur les causes de la maladie et la modalité de la

    mani#estation. -insi le $uérisseur utilise une méthode de $uérison adaptée " ce cas particulier 

    suivant un lan$a$e et des concepts reconnus.Le malade et sa #amille se consid&rent non responsa!le du malheur, en expliquant la cause

    venant de l’extérieur 0)tre visi!le, invisi!le, esprit etc.5. L’individu est considéré comme

     possédé par cet élément extérieur ou esprit 6 elle est mise en #orme par un syst&me de

    représentations, l’exemple de la sorcellerie anthropopha$e 0:itchcra#t ou dm en :olo#5, ou

    la ma$ie qui e##ectue des actions né$atives envers l’individu par exemple, une diminution de

    la puissance 0sexuelle, intellectuelle, physique ou sociale5.

    L’a$ression par l’esprit invisi!le implique une attaque par les esprits ancestraux ou ra!s ouesprits importés avec l’islam qui reconnait l’existence de  D.Gnne ou Seytane. Ces derniers

    issus " la #ois de l’alliance des anc)tres, visent " un rappel " l’ordre. Le non respect des r&$les

    traditionnelles peut )tre considéré comme un élément provocateur de la maladie, d’oR la

    nécessité de conciliation par l’intermédiaire d’un rituel précis et des o##randes appropriées. La

    notion de #aute commise est directement introduite 0 D.Gnne5 l’action du $uérisseur s’exerce

    sur l’a$resseur, ces rites thérapeutiques impliquent " la #ois le malade et la #amille.Le malade mental dans la tradition a#ricaine est toujours per@u comme mem!re, partie

    inté$rant