79
Cavalimage Premier Magazine en ligne d’Art Equestre Novembre/Décembre 2009 N°1 Photo: Thierry Plouchard

cavalimage novembre decembre

Embed Size (px)

DESCRIPTION

cavalimage magazine d'art equestre en ligne

Citation preview

Page 1: cavalimage novembre decembre

CavalimagePremier Magazine en ligne d’Art Equestre

Nov

embr

e/D

écem

bre

2009

N°1

Phot

o: T

hier

ry P

louc

hard

Page 2: cavalimage novembre decembre

14 rue du Vieil Abreuvoir

78100 Saint Germain en LayeTél.: 01 34 51 30 37

Mail : [email protected] d’ouverture :

Du Mardi au Samedi : 11h-19h

- Arts de la table,

- Linge de maison,

- Décoration intérieure,

- Vêtements et accessoires...dignes des artistes qui ont prêté leur talent à la conception

d’oeuvres originales dédiées à la beauté du cheval.

Art équestre - Cadeaux

Exposition permanente

d’artistes peintres équestres

«Amoureuse du cheval dans toutes ses expressions artistiques, j’aimerais vous faire partager ma passion à travers une ligne de décoration innovante et raffi née.» Francoise Gros,

Création Graphique: A

nne Piola Plouchard

vous p résente de nombreuses et var iées collections raf f inées et or iginales sous le s igne du cheval .

vous p résente régulièrement des expos itions sur la thématique de l’ar t éques tre

vous p résente de nombreuses et var iées collections vous p résente de nombreuses et var iées collections vous p résente de nombreuses et var iées collections vous p résente régulièrement des expos itions sur la vous p résente régulièrement des expos itions sur la vous p résente régulièrement des expos itions sur la

- Arts de la table - Assiettes, Bols, Services complets...

- Linge de maison,- Linge de bain, linge de table, linge de lit...

- Décoration intérieure,- Tapis, Chaises Louis XVI, Vases...

- Vêtements et accessoires- Chemise, Sweat, Tee-shirt, Pull, Polo...

- Anne Piola

- Aurore Blanc

- Bénédicte Gelé

- Corinne Dupeyrat

Photo : Thierry Plouchard

Cavalimage N°1Novembre-Décembre 2009Cavalimage est une publication bimestrielle.

Directeur de la publication :Thierry Plouchard

Rédactrice en chef :Anne Piola

Conception graphique :Thierry Plouchard

Publicité :Anne [email protected]

Remerciements :Cavalcado, Françoise Gros / Charly Debray / Couleur ICC / Cé-dric Girard / Marion Caffin / Léa Rivière / Patrice Mesnier / Frédéri-que et Pierre Ristic de www.cheval.me / Marie-Laure Labrit

Iconographie :Thierry Plouchard / Anne Piola / Charly Debray / Couleur ICC / Cédric Girard / Marion Caffin / Marie-Laure Labrit / UGC / Pathé / MGM / Léa Rivière / Patrice Mes-nier

Les opinions présentées dans ce magazine en ligne

n’engagent que leurs auteurs. Tous les textes et pho-

tographies sont protégés par Copyright - Cavalimage.

Toute reproduction, même partielle, est formellement

interdite, dans quelque pays que ce soit. Sauf accord

particulier, les manuscrits, photos et dessins adressés à

Cavalimage ne sont ni rendus ni renvoyés, et ceci qu’ils

soient publiés ou non.

La rédaction se réserve le droit de refuser à la publica-

tion tout type d’élément rédactionnel ou photographi-

que, sans avoir à expliquer sa décision.

Cavalimage est une publication d’Anne Piola.

N° siret: 510 901 507 00010

Page 3: cavalimage novembre decembre

Les AmandinesMr et Mme COQUELET, 39 rue de l’Europe à CHISSEAUX 37150 CHENONCEAUX Tél.: 06 60 05 63 17

Chambres d’Hôtes à 800 mètres du château de ChenonceauAu cœur de la vallée de la Loire, permettant de nombreuses visites

( Amboise, Clos Lucé, Mini Châteaux, Chaumont, Chambord, montgolfières, caves, randonnées, gastronomies...)

http://lesamandines37.olympe-network.com [email protected]

EditoVoici le premier numéro de Cavalimage, le premier magazine en ligne sur le

vaste thème de l’art équestre.

Le cheval, depuis la nuit des temps, fait fantasmer les esprits et les inspirations artistiques. Sa beauté, sa plastique et charisme sont un fantastique sujet en mouve-ment. Aucun autre animal n’a autant été représenté dans l’art, n’a autant débridé les passions, les idées, les fantasmes.

Vous pourrez découvrir et apprécier les diverses facettes du cheval et de l’art éques-tre, à travers des artistes peintres, illustrateurs, bourreliers, selliers, harnacheurs, costumiers, photographes, etc... Tant de personnalités et de savoirs faire autour d’une même passion. Notre magazine permettra, nous l’espérons, de mettre en va-leur la place prépondérante du cheval dans l’identité culturelle et artistique natio-nale et même mondiale et la dimension quasi fantastique indéniable qu’a revêtu ce noble animal au fil des siècles.

Vos suggestions, afin d’améliorer sans cesse la qualité du magazine, seront les bien-venues et très appréciées. Vous pourrez participer aux diverses rubriques en nous soumettant vos articles sur le vaste thème de l’art équestre. Egalement dans le pro-chain numéro, diverses rubriques verrons le jour :- la rubrique évènements, vous permettra d’annoncer vos expositions, spectacles...- la rubrique concours photos.- la rubrique conseils et techniques.

Anne Piola, rédactrice en chef

Page 4: cavalimage novembre decembre

Sommaire Numéro 1 Novembre / Décembre 2009

PHOTOGRAPHIEThierry Plouchard - De la pub au cheval pages 8 à 21Calibrer son écran - Le tirage piezography pages 22 à 23Agences photos, mode d’emploi par Cédric Girard pages 24 à 29

ARTISTES PEINTRES - ILLUSTRATEURS - DESSINATEURSAnne Piola, des chevaux, des merveilles et des portraits pages 30 à 39Charly Debray, illustratrice - naturaliste pages 54 à 57Léa Rivière, artiste peintre pages 62 à 67

SCULPTUREPatrice Mesnier pages 58 à 61

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 4

Page 5: cavalimage novembre decembre

CULTURE - CINEMA - LITTERATUREDossier : Le Cheval au Cinéma— Lucky Luke 2009 pages 40 à 41— Alexandre pages 42 à 43— L’étalon noir pages 44 à 45

Dossier : Le Cheval dans la littérature— Les chevaux de J.R.R. Tolkien pages 46 à 47Contes et Légendes du Cheval par Anne Piola — La chasse fantastique pages 48 à 53

Sommaire Numéro 1 Novembre / Décembre 2009

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 5

ARTISANAT ET METIERSMarion Caffin, atelier de Bucéphale : - L’art du cuir pages 68 à 73Marie-Laure Labrit : - Tenue d’Amazone pages 74 à 77

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Page 6: cavalimage novembre decembre

Bijoux artisanauxTous nos bijoux sont des pièces uniques

Garantis sans nickelBagues, barrettes, bracelets, colliers, peignes, tours d’oreilles...

http://michele-david.fr

Créations originales sur mesure et personnalisées...

- Briderie- Articles pour chiens et chats

Thierry PlouchardPhotographe Equestre

http://thierry.plouchard.free.fr

Artiste peintre portraitistedu cheval

-Pastels

-Huile sur toile

-Encres et Aquarelles

-Portrait de votre cheval

Tél.: 06 84 69 69 [email protected] http://chevauxetmerveilles.com

Atelier de BucéphaleL’art du Cuir

http://pagesperso-orange.fr/latelierdebucephalehttp://www.atelierdebucephale.fr

Page 7: cavalimage novembre decembre

Tirage noir et blanc piezographyRetouche photo noir et blancTirage couleur grand format

Gestion de la couleurProfil icc sur mesure

Calibrage chaîne graphiqueFormation et Coaching

Boutiquewww.couleureticc.com/PrestaShop

couleur-icc.comFINEART PRINTING AND COLOUR MANAGEMENT SPECIALISTS

5 - 13 DECEMBRE 2009Paris Nord Villepinte

CavalimageCommunication

Communiquez dans notre prochain numéro de Janvier-Février 2009.

OFFRE EXCEPTIONNELLEUn encart de 85x135 mm

GRATUIT(les frais techniques de mise en page vous seront

facturés pour seulement 50 euros.)

Pour votre communication contactez notre service pub: [email protected]

Page 8: cavalimage novembre decembre

Photographe publicitaire pour les grandes agen-ces (DDB, TBWA, SAATCHI, PUBLICIS...) pour VOLKSWAGEN, NIKE, SKODA, Robert LAF-FONT, GALLIMARD, GALERIES LAFAYETTE, CLUB AQUARIUS, CHIVAS, CONFORAMA, LAC-TEL, DANONE, FNAC..., je suis passé derrière l ’écran, voila plus de 10 ans, pour des retou-ches de toutes sortes pour RENAULT, NISSAN, ATLAS, CONFORAMA, CLUB MED, EVEIL ET JEUX, DIOR, BOURJOIS... Passionné d’équita-tion, je met aujourd’hui mon savoir faire de la culture de l ’ image au service des chevaux.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 8

Page 9: cavalimage novembre decembre

Photographe publicitaire pour les grandes agen-ces (DDB, TBWA, SAATCHI, PUBLICIS...) pour VOLKSWAGEN, NIKE, SKODA, Robert LAF-FONT, GALLIMARD, GALERIES LAFAYETTE, CLUB AQUARIUS, CHIVAS, CONFORAMA, LAC-TEL, DANONE, FNAC..., je suis passé derrière l ’écran, voila plus de 10 ans, pour des retou-ches de toutes sortes pour RENAULT, NISSAN, ATLAS, CONFORAMA, CLUB MED, EVEIL ET JEUX, DIOR, BOURJOIS... Passionné d’équita-tion, je met aujourd’hui mon savoir faire de la culture de l ’ image au service des chevaux.

Thierry Plouchard Photographe

De la pub au cheval

Photo: Anne Piola

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 9

Page 10: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 10

Page 11: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 11

Page 12: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 12

Page 13: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 13

Page 14: cavalimage novembre decembre

Né en 1961 à Neuilly-sur-Seine (92), Thierry Plouchard va très vite toucher un appareil

photographique. Caméra super 8 et boitier argen-tique lui seront offerts, dès son jeune âge, par ses parents, à peine conscients de la passion latente habitant leur fils.Il fixe sur la pellicule ses pensées, ses impressions, ses amis, ses amours, ses fantasmes.A l’adolescence, délaissant la musique qu’il étu-diait assidûment, il apprendra le métier de monteur vidéo puis, rapidement, un pied dans le monde de l’image, il entre en relation avec des photographes professionnels et devient leur assistant.

Des jours et des nuits, des années à photogra-phier, en studio et en extérieur, le conduiront face aux plus grandes agences publicitaires où son ta-lent, d’abord contesté car précurseur d’une mode nouvelle, sera aussi bien dévoilé qu’exploité. Il multipliera les contrats, de grands contrats, dé-crochera des prix tel que le Grand Prix de l’Evé-nementiel. Découvrant avec bonheur un nouvel outil numérique, il passera de derrière l’objectif à derrière l’écran, avec le même acharnement, élargissant ainsi de manière exponentielle ses facultés à créer l’image. Photoshop et son super pouvoir créatif lui ouvriront de nouveaux hori-

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 14

Page 15: cavalimage novembre decembre

zons auxquels il se consacrera pendant 10 ans avec la même manière opiniâtre et acharnée. Il rencontrera Anne Piola, cavalière et artiste peintre du cheval et redécouvrira le cheval, ani-mal qu’il avait perdu de vue et de contact depuis ses années où il galopait dans les dunes d’Alger. Les deux passions se marieront alors et se com-pléteront. Thierry photographiera, entre autre, les chevaux.Son style, assez rigidifié au départ par ses expé-riences publicitaires, se fera plus libre, plus sen-sitif, le cheval n’est parfois pas son sujet princi-pal, il l’évoque, il le suggère, il s’éprend des gros

plans, s’affranchit du corps entier de l’animal pour le décomposer en détails fugitifs, ces dé-tails que les amoureux du cheval ne peuvent que reconnaître. Il fait du portrait couple cavalier/cheval sa spécialité. En situation de studio, dans le feutré d’une écurie, le silence d’un manège, il aime à capter une scène qui, si elle reste figée, interpelle et émeut par sa portée émotionnelle. L’émotion, c’est ce que recherche ce photogra-phe multi-facettes, et dans sa vie et dans ses pho-tographies et quoi de plus émotionnel qu’un che-val ? Si ce n’est ceux qui les entourent.

Texte : Anne Piola

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 15

Page 16: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 16

Page 17: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 17

Page 18: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Page 19: cavalimage novembre decembre
Page 20: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 20

Page 21: cavalimage novembre decembre

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rdPh

otog

raph

e: T

hier

ry P

louc

hard

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 21

Page 22: cavalimage novembre decembre

PhotographieCalibrer l’écran, à quoi ça sert ?

Le tirage piezography

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 22

Page 23: cavalimage novembre decembre

Calibrer et caractériser un écran est devenu chose courante et tout le monde s’accorde

maintenant à dire qu’il est difficile, voire im-possible, de traiter une image sur un écran non calibré.De plus, les outils pour calibrer un écran tels que les colorimètres (appelés aussi sondes) se sont démocratisés et grâce à de nombreuses in-formations sur le sujet chacun arrive à avoir de bons résultats en terme de calibrage.

Calibrer l’écran, à quoi ça sert ?

Grâce au fait d’avoir un écran caractérisé et calibré, il est actuellement possible d’ob-

tenir un système d’épreuvage écran appelé aussi Soft Proofing ou Soft Proof. Ce système d’épreuvage à l’écran est très économique car il ne demande aucune impression physique et il est facilement intégrable dans la gestion des couleurs.Le Soft Proofing permet donc la prévisualisa-tion sur un moniteur du rendu qu’aura une ima-ge sur un système d’impression telle qu’une imprimante jet d’encre, une presse offset ou tout autre système d’impression et ce via l’uti-lisation des profils ICC et l’emploi d’un logi-ciel de retouche d’image tel que Photoshop.Par exemple, Photoshop (ou tout autre logiciel proposant cette fonction) est capable de si-muler sur votre écran calibré avec une grande précision l’apparence du document avant son impression, le tout sans modifier les valeurs chromatiques de l’image.La fonction de Soft Proofing est l’une des plus intéressante que ce soit pour le RVB mais aussi en CMJN et en noir et blanc. Dans l’exemple ci-dessous, nous allons voir comment le Soft Proofing ou épreuvage écran va nous permet-tre de travailler une image en noir et blanc.Pour cela il nous faut nous rendre dans la fonc-tion : «Affichage > Format d’épreuve > Per-sonnalisé» afin d’ouvrir la boîte dialogue per-mettant de choisir le profil ICC d’impression et le mode rendu souhaité. Cette même boîte dialogue offre aussi la possibilité de choisir un espace de travail CMJN en vue d’une conver-sion de RVB vers CMJN par exemple.Ces réglages peuvent être enregistrés afin d’être rappelés ultérieurement, le format d’épreuve comportant l’extension .psf sous Photoshop, ainsi vous retrouverez vos différents formats

personnalisés dans le sous menu : «Affichage > Format d’épreuve».Calibrer et caractériser un écran est devenu chose courante et tout le monde s’accorde maintenant à dire qu’il est très difficile voire impossible de traiter une image sur un écran non calibré.

Tirage piezography :

Le tirage piezography a une durée de vie exceptionnelle et une qualité hors du com-

mun en ce sens où le procédé utilise 7 niveaux de gris qui remplacent les encres couleur d’origine. Chacun de ces sept gris est absolu-ment neutre, et comme ces encres sont à base de pigments purs de charbon, vous avez l’as-surance d’utiliser un tirage fine art de qualité archive.

Piezography Neutral K7 est le premier sys-tème d’encres 100% pur pigments de char-

bon permettant d’offrir une qualité inégalée pour le tirage d’art en noir et blanc. Chacun des sept niveaux de gris étant absolument neu-tre et c’est le choix du papier qui détermine la tonalité du tirage. L’encre K7 utilisée apparaît parfaitement neutre à l’œil avec le papier Hah-nemühle Photo Rag.La totalité des sept niveaux de gris est utilisée pour l’impression, fournissant ainsi des ima-ges très détaillées et une gradation exception-nellement continue. La finesse et la gradation des images sont extraordinaires, la gamme de densités est très étendue et la subtilité de l’ori-ginal est restituée au delà de ce qui était jus-qu’alors possible par les procédés numériques conventionnels.Le tirage piezography permet davantage de détails, les transitions de tonalité sont extrê-mement douces, notamment dans les tons moyens.

Vous l’aurez compris, la Piezography est le meilleur procédé actuel de tirage noir et blanc en numérique. Les images obtenues sont plus nettes, plus veloutées et beaucoup plus neutres qu’avec tout autre système numérique clas-sique. Les résultats sont équivalents à l’ar-gentique traditionnel, avec une puissance de contrôle de l’image que seul l’impression jet d’encre permet.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 23

Page 24: cavalimage novembre decembre

PhotographieL’agence photo, mode d’emploi

Pourquoi intégrer une agence photo ?

A l’heure où la photographie devient omniprésente dans notre société,

de plus en plus de photographes en herbe sont attirés par la diffusion de

leurs photographies pour en tirer quelques revenus... Si le microstock

façon Fotolia est la solution de facilité mais sans grand avenir, intégrer

une agence photo traditionnelle d’illustration constitue un excellent

choix pour celui qui s’en donne la peine : il suffit d’essayer !

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 24

Page 25: cavalimage novembre decembre

Pourquoi intégrer une agence photo ?

La plus grosse difficulté pour le photographe qui désire diffuser et vendre ses images, est de... trouver des acheteurs pour ses photographies ! Certains grands noms de la photographie affir-ment passer 70% de leur temps de travail à ven-dre leurs photos et à gérer leur photothèque : ce ratio n’est pas une utopie !

C’est là que les agences entrent en jeu, en appor-tant au photographe l’opportunité de gagner de nouveaux marchés en lui offrant leur visibilité, leur réseau commercial et parfois leur notoriété. La contrepartie est évidemment le partage des revenus qui sont issus des ventes.

Si les plus connus des photographes ont un car-net d’adresse confortable, ce n’est pas le cas de la plupart d’entre nous. Les agences possèdent chacune un réseau de distribution composé de prestigieux clients, magazines, maisons d’édi-tions, généralement dans leur pays d’origine mais aussi à l’international. En clair, elles per-mettent aux photographes avec lesquels elles travaillent d’étendre leur visibilité, souvent avec des diffuseurs que ces photographes seuls n’auraient jamais pu approcher.

L’intérêt se trouve donc à plusieurs niveaux :

-Le marché sensiblement plus ouvert que celui que le photographe pourrait jamais espérer.

-La prise en charge des ventes de photographie, des négociations tarifaires et de leur diffusion (actions généralement fortes consommatrices de temps quand le photographe s’en charge lui-même).

Microstock vs Agence : les différences

Avant toute chose, il convient de faire un petit topo sur les différences entre une agence photo traditionnelle, et une «agence» dite microstock (à l’image de Fotolia, iStockphoto et consors). Je vous propose de voir les principaux points sur lesquels le fonctionnement de ces deux types d’entité diffère.

Une agence traditionnelle est une société dont l’activité est la création et la gestion de photo-thèque. Très généralement spécialisée, elle com-porte un staff technique avec des iconographes (qui peuvent en partie être des spécialistes du domaine d’activité de l’agence : des biologistes chez BIOS PHOTO par exemple), des commer-ciaux chargés de diffuser les meilleures créations et les reportages complets, des infographistes chargés de vérifier et d’optimiser les images ar-rivant dans le stock photo, des éditeurs qui font la sélection parmi les images à l’arrivée. Plus évidemment le personnel administratif et tech-nique (gestion du stockage des images, du site internet, etc...)Une «agence» microstock n’est, elle, qu’une so-ciété composée d’un staff purement technique qui gère le site Internet, et le cas échéant de quel-ques personnes - souvent décentralisées - char-gées de pré-sélectionner les images selon des critères exclusivement qualitatifs, sans concer-tation sur l’intérêt réel des photographies.Dans les deux cas, le revenu de l’agence est as-suré par une quote-part du montant des ventes, très généralement de 50% du prix de vente de chaque image (nb : certaines agences proposent jusqu’à 70% au photographe, d’autres sont plus floues sur la répartition des revenus, notamment les microstocks !)Au delà de ces différences structurelles et points communs, on trouve aussi quelques points de divergence (liés à l’organisation de chaque en-tité) que je qualifierai de majeurs :

Le prix de vente :

-Le microstock mise sur la quantité pour générer du revenu en vendant les photos à très bas prix (pour gagner 100€ il faut en moyenne vendre 250 photos chez Fotolia).-L’agence traditionnelle vend la photo à sa juste valeur (pour gagner 100€ il faut en moyenne vendre 1,12 photo puisque le prix moyen de vente d’une photo pour 2008 est de 90€ environ chez BIOS PHOTO).La concurrence au sein de l’agence / du micros-tock :-Le microstock gère les photos de milliers de photographes (plus de 900 000 chez Fotolia !!!).

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 25

Page 26: cavalimage novembre decembre

-L’agence gère les photos de quelques dizaines à quelques centaines de photographes (par exem-ple : environ 400 photographes chez BIOS).Le réseau de distribution :-Le microstock n’est diffusé que par son site web, les demandeurs se débrouillent dans les re-cherches (diffusion chez le particulier, chez le web designer, dans certains magazines depuis peu... Mais risque d’erreur dans l’image achetée étant donné qu’il n’y a aucune spécialisation du stock photo ni au niveau de la classification et de l’indexation ! Rien que dans les photographies d’animaux domestiques, j’ai relevé plus de 15% d’erreurs d’identification de races de chats !).-L’agence traditionnelle a des iconographes spé-cialisés qui accompagnent les demandeurs en répondant précisément à leurs besoins en met-tant en œuvre une indexation draconienne des images ; elle propose des photos et reportages à forte valeur ajoutée, et possède une clientèle professionnelle internationale établie (diffusion dans les plus prestigieux magazines : National Geographics, Géo, Le Figaro, etc... Gage de qualité pour les photographes diffusés !).

La sélectivité

-Le microstock prend tout type de photographie, n’importe qui peut rentrer dans les rangs (et être noyé dans la masse) avec un taux de sélection de photographies proche de 70%.-En agence traditionnelle, le ticket d’entrée est celui du talent, le taux d’images sélectionnées est en moyenne de 20% ! Et très généralement, les agences traditionnelles sont des agences spé-cialisées.

La propriété intellectuelle et la loi

-La quasi majorité des microstocks ne gèrent pas les charges sociales (AGESSA, pour la France), et ne respectent pas les lois européennes et fran-çaises relatives aux droits d’auteur (petit rappel : le «libre de droit» n’existe pas ! En France et plus généralement en Europe, une photo doit être cédée pour une durée donnée, pour un ou des usages précis et dans un espace géographi-que délimité !) ; une photo vendue à 0.18€ pour les moins chères - en abonnement chez Fotolia

- ne peuvent décemment pas permettre au pho-tographe d’assurer des revenus décents, même en vendant 3000 images par mois (ndlr : ça fait «que» 100 images par jour !).-les agences traditionnelles s’affranchissent de toutes les obligations légales en matière de ces-sions de droits, et surtout appliquent les règles fondamentales en matière de droit d’auteurs, ce qui régit leurs tarifs.

Je pense que je n’ai pas besoin de commenter, les chiffres et les faits parlent d’eux-même ! Là où les microstocks jouent sur les statistiques des quelques extra-terrestres qui sont au sommet de la pyramide des photographes alimentant leur stock pour faire miroiter la bonne fortune aux nouveaux venus tout en s’affranchissant des lois, les agences traditionnelles misent sur les compétences des photographes et le respect de leur travail, et pas autre chose !Vous aurez compris que cautionner l’usage des microstocks contribue à détruire à petit feu le métier de photographe d’illustration. Il ne vien-drait à l’esprit de personne, je pense, de proposer de construire des maisons au 1/100ème de leur valeur réelle ou de vendre des baguettes de pain à 0,01€... C’est pourtant ce que font ces sociétés qui jouent sur l’effet de masse pour s’enrichir, un peu à la manière d’un jeu télévisé qui promet de faire gagner 1500€ à l’appel tiré au sort du-rant l’émission (vous savez, le gagnant parmi les 200 000 appels à 0,53€ l’unité !)

Entrer en agence, mode d’emploi

Très généralement, les agences traditionnelles proposent sur leur site Internet un formulaire de contact destiné aux photographes, sous forme d’envoi de quelques photographies (générale-ment une quinzaine d’images en basse définition) qui permettront de réaliser un premier filtrage des nombreux prétendants ; un autre moyen d’entrée consiste à venir rencontrer le staff technique de l’agence, que ce soit dans ses locaux (sur rendez-vous !) ou sur des salons et notamment les festi-vals de photographie (ce dernier moyen est à mon avis le meilleur : vous êtes là pour entendre des avis de professionnels sur vos photos, quitte à ce qu’ils soient négatifs : une excellente école !)

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 26

Page 27: cavalimage novembre decembre

Passé cette première sélection, on vous invi-tera à envoyer généralement un CD-ROM ou un DVD-ROM avec cette fois une plus large sélection (100 à 200 images selon les agences), accompagné d’un curriculum vitae et le cas échéant de quelques fichiers en haute définition pour vérifier la qualité réelle des images. Évi-demment, arrivé à ce stade, inutile de vous dire que toute photo mal cadrée, manquant de netteté ou avec une exposition hasardeuse sera un pas vers la sortie ! Il s’agit là d’un examen d’entrée, et d’expérience, une fois entré, les sélections sont un peu plus souples (je sais, il ne faut pas le dire...) ; considérez donc cette étape comme primordiale et n’hésitez donc pas à... aller foui-ner sur la photothèque en ligne de l’agence que vous convoitez pour vous inspirer de l’existant, du style d’image généralement diffusé !Si vous avez la chance d’être retenu, alors vous recevrez un contrat en deux exemplaires, qu’il vous faudra éplucher évidemment, car toutes les agences ne sont pas à égalité sur ce point. Certaines n’hésitent pas à s’essayer à des clau-ses d’exclusivité rédhibitoires à mon avis, qui enferment le photographe plus qu’autre chose... Une fois signé, vous serez alors partis pour la grande aventure !

Contraintes techniques généralement imposées par les agences traditionnelles :

-les photographies doivent être prises en RAW (obligation de pouvoir prouver l’authenticité de l’image le cas échéant)

-Les fichiers haute définition envoyés (générale-ment en TIF 8 bits Adobe RVB, de plus en plus souvent en JPEG Adobe RVB) doivent avoir une résolution minimale (liée à l’agence : depuis no-vembre 2008, la limite basse est de 10 MPixels chez BIOS PHOTO, par exemple).-Toute manipulation sur une image doit être in-diquée (retouche profonde, ajout d’éléments, etc...).

-Toutes les images doivent être documentées (généralement via les champs IPTC).-Tes images et celles de séries identiques ne

doivent être diffusées que dans une agence à la fois (nb : clause qui se retrouve dans certains contrats d’exclusivité de microstock).

-Vous devez pouvoir fournir les autorisations de diffusion des personnes photographiées, le cas échéant.

Quelques conseils pour réussir son entrée et op-timiser ses gains

Ces conseils ne sont que du bon sens, mais je préfère les rappeler... Chaque agence a son do-maine de prédilection, aussi il faut apprendre à travailler dans la direction des photographies proposées dans son stock photo.La première chose à faire est de venir réguliè-rement visionner le stock photo, de s’en impré-gner, d’aller voir les nouveautés, explorer les sujets que vous êtes susceptibles de couvrir afin de voir s’ils ont déjà été traités, et si oui quels types de photos sont proposés.Partant de là, plusieurs solutions s’offrent à vous :

-Traiter des sujets existants en proposant une ap-proche différente.

-Traiter des sujets inexistants (avec le risque de produire des images invendables ou peu venda-bles).

Dans les deux cas, ne pas hésiter à contacter le staff éditorial de l’agence pour leur soumettre vos projets : il est parfois intéressant de savoir «avant» de s’investir dans un reportage, que ce dernier ne sera pas vendeur (ndlr : expérience vécue... au détail que le reportage était déjà fait !)

En matière de prise de vue

-Varier les cadrages (horizontal / vertical / dé-calé à gauche / décalé à droite).

-Aérer ses sujets (toujours penser que très géné-ralement les photos sont intégrées à du texte !).

-Privilégier les photos de mouvements et de comportement.-Eviter de recadrer ses photos (les agences exi-

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 27

Page 28: cavalimage novembre decembre

gent de plus en plus de résolution : autant bé-néficier de l’intégralité de celle offerte par vo-tre matériel ! Le paradoxe est que 90% de vos photos seront recadrées lors de leur utilisation, mais il est impératif de laisser le choix de ce re-cadrage au client final !).

-Penser à prendre des notes, le cas échéant, pour documenter ses clichés.

Gains, paiements et déclaration des revenusStatut d’auteur ou pas ?

Contrairement aux idées reçues, il n’est pas for-cément nécessaire d’être déclaré comme auteur photographe lorsque l’on travaille avec une agence (même si cela est plus «normal», dans la pratique c’est une chose assez courante) ; la très grande majorité des agences s’occupent pour le photographe de s’acquitter des charges sociales auprès de l’AGESSA, et reversent donc à chaque photographe, trimestriellement pour la plupart, le montant des gains au travers d’un relevé de diffusion accompagné de son chèque bancaire.

Le revenus issus des agences photos sont donc à passer directement en traites et salaires au niveau de votre déclaration de revenus si vous n’êtes pas auteur photographe (en précisant aux impôts la source de ces revenus complémentai-res), ou à imputer directement dans vos revenus BNC si vous êtes auteur photographe : simple, rapide, efficace !Je préciserai que ceci s’applique aux agences di-tes d’illustration, et non aux agences de presse et de news, qui elles peuvent vous faire un contrat comme pigiste (les conditions ne sont pas exac-tement les mêmes, la caisse de cotisation n’est pas la même non plus...).

Combien peut-on gagner ?

De manière générale, n’espérez pas de parutions avant plusieurs mois (plusieurs semaines pour les plus chanceux), et surtout, n’espérez pas de «gros» revenus (ou tout du moins des revenus réguliers et conséquents) avant d’avoir dans le stock photo plusieurs centaines d’images, voi-

Cheval cabré, poster dans Cheval Magazine juillet 2008, via l’agence BIOS PHOTO

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 28

Page 29: cavalimage novembre decembre

re plusieurs milliers d’images. On disait fut un temps que pour gagner un SMIC mensuel (en-viron 1200€) il fallait afficher 10000 images en stock. Je n’irai pas jusqu’à ce chiffre (qui doit être une moyenne statistique) et d’expérience, ce sont plus les marchés dits de niche ou à la mode qui rapportent le plus.Les plus petites ventes rapporteront moins d’une vingtaine d’euros, les plus grosses pourront s’envoler bien au-delà. Mon plus gros gain, fi-nalement, aura été le fait d’être diffusé dans des magazines en direct tels que Télé Loisirs, Che-val Magazine, Femme Actuelle... et quelques éditeurs majeurs !

Les agences qui recrutent

Sous ce titre quelque peu présomptueux, je vous propose une liste évidemment non exhaustive des principales agences d’illustration auprès desquelles vous pourrez tenter votre chance :

-Bios Photo : spécialisée environnement / nature, est considérée comme la plus prestigieuse dans sa spécialité et diffuse dans le monde entier.

-Naturimage : jeune agence pour le moins dy-namique, qui travaille aussi sur les thématiques nature / environnement.

-Eyedea : regroupe les agences Gamma, Ra-pho, Hoa Qui, Jacana, Explorer, Top, Keystone et Stills au sein du premier diffuseur européen d’images, au travers de multiples spécialités.

-Cogis Photo : agence spécialisée dans les ani-maux domestiques et les animaux de manière générale. Diffusion essentiellement française (ndlr : vend bien mais a un peu de mal à payer les photographes...).

-SNAPIG : Pour faire bref, le Syndicat national des agences photo, qui regroupe 25 agences et dont le lien vous permettra de découvrir ces dernières !Conclusion : oser, tout simplement...

Ma première aventure avec une agence d’illus-tration fut issue d’un contact suite à un portfolio

«gratuit» dans un magazine spécialisé (comme cela existe généralement) ; à cette époque, je n’aurais jamais imaginer intégrer une agence photo, et encore moins rejoindre l’équipe de BIOS PHOTO un jour...Mon seul mérite a été, je pense... d’oser mon-trer mes photos ! Je ne suis pas meilleur qu’un autre, je pense que tout photographe un tant soi peu exigeant avec lui-même peut intégrer «son» agence s’il y met de l’énergie, étudie les photo-graphies qui sont diffusées, et prend le temps de comprendre quelle direction prendre pour obte-nir son sésame.Il ne faut pas céder à la «facilité» des micros-tocks, qui s’ils démocratisent la diffusion des photographies «grand public», ne permettent en aucun cas d’en maîtriser la destination, le deve-nir, ni d’espérer à terme des revenus décents liés à votre talent !Intégrer un microstock, c’est devenir une goutte d’eau perdue dans l’océan du Net. Intégrer une agence, c’est participer à l’aventure d’une équi-pe à taille humaine, avec de vrais interlocuteurs qui partagent un intérêt commun au votre : celui de vendre vos images !Je terminerai par un encouragement aux débu-tants ou novices en photographie, qui trop sou-vent répondent aux sirènes des pseudo-agen-ces discount que sont Fotolia et consort : si aujourd’hui votre niveau photo ne vous permet pas d’intégrer une agence traditionnelle, cela ne sera peut-être plus le cas demain. Pensez-y et ne fermez pas les portes qui s’ouvriront à vous dans le futur, en diffusant aujourd’hui des photos pour des clopinettes et une gloriole éphémère !

Nous remercions Cédric Girard pour son aima-ble collaboration. http://blog.aube-nature.com

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 29

Page 30: cavalimage novembre decembre

«... chacun porte en lui, dans son jardin secret, le cheval de ses

rêves, dans chaque âme caracole une licorne, un cheval ailé,

un destrier fantastique...»

Anne Piola

Anne PiolaArtiste Peintre...

Phot

ogra

phe

: Thi

erry

Plo

ucha

rd

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 30

Page 31: cavalimage novembre decembre

des Chevaux et merveilles.

Page 32: cavalimage novembre decembre

Dans mes rêves, depuis toujours, le cheval est présent, omniprésent. Il est là dans le

roulement d’orage d’un galop effréné qui fait vi-brer le coeur, le souffle rauque et puissant venu du fond d’un poitrail grondant, des crins lourds, blancs, noirs, des claquements de dents sur des mors d’or et d’argent, des naseaux grand ouverts, palpitants, des sabots ailés ou frappant comme des masses, des yeux étincelants, farouches, sauvages, fous et des hennissements, des hen-nissements comme un cantique obsédant. J’en rêvais la nuit, le jour et je ne sais plus vraiment si je rêvais que j’avais un cheval, des chevaux, si j’étais cavalière ou si, moi-même, j’étais che-val. Je crois qu’en fait, j’étais possédée et que cette «maladie», inexhorcisable, inguérissable, me ronge encore aujourd’hui.

J’avais 4 ou 5 ans et je me souviens d’un im-mense cheval noir. Oui, bien sûr, à cet âge-là tout paraît immense et Prince avait pour moi la taille d’un géant. Cet animal, un lourd, attaché à un piquet, paissait sur le bord du chemin que ma mère, ma petite soeur en poussette et moi empruntions très souvent en ballade. Lorsque j’approchais de cette gigantesque masse de chair chaude, que son immense tête aux grands yeux sombres descendait vers moi pour me souffler sur le visage un air au parfum d’herbe et de foin, j’étais en extase, ravie, et je pouvais rester des minutes entières, agrippée à ses jambes, les yeux fermés, à l’écouter mâcher et respirer. Son maî-tre, un vieux monsieur, m’avait mise une fois sur son dos et, perchée ainsi, les doigts enfouis dans la longue crinière de Prince, les jambes chauf-fées par sa peau, entre ciel et terre et un cœur qui bat, j’étais au paradis. Il était hors de question de manquer une visite à Prince, avec un sac de pain dur, de carottes ou de pommes que je portais sans en laisser le soin à personne. Le vieux monsieur discutait avec maman, ma petite soeur dormait à l’ombre d’un figuier et moi, je communiais avec un cheval, assise dans les pâquerettes et les pissenlits, la tête en l’air, entre quatre jambes en voûte de ca-thédrale.

J’ai débuté l’équitation à l’âge de 6 ans. Un ap-prentissage «à la dure», sans selle sur des po-neys hargneux et dressés comme des wagons, avec une monitrice aussi gueulante qu’un capi-taine d’infanterie. Il n’y avait pas de place au rêve dans ces mises en selle «à la militaire», dans ces heures de tape-cul dans des carrières boueuses tous les mercredis après-midi et same-

dis matin. Cartouche, Magaly la terrible, Flûte la douce, Edjaz... se sont succédés sous mes fesses meurtries par leur dos en lame de scie. Chaque cours était une torture que j’endurais... avec dé-lice ! Pour rien au monde je n’aurais manqué une seule reprise.

Obsédée. Je l’étais. M’entourant du cheval comme d’une armure jusqu’à garder dans ma chambre mes vêtements et mes bottes d’équita-tion qui y distillaient leur odeur, pour moi déli-cieuse. Que dire d’autre d’une gamine qui se le-vait au son d’un hennissement, qui galopait plus qu’elle ne marchait et qui, tricotant des jambes et arquant le cou, déroulait avec brio une Saint George ? Obsédée...A l’école, mes cahiers arboraient à chaque page leurs cheval, licorne, Pégase et au lycée, tou-jours aussi «malade», je me dérobais quelques semaines pour aller courir l’aventure en randon-nées sauvages. Ces jours entiers passés sur le dos d’un cheval, au rythme de ses pas dans des paysages éblouissants de beauté, ces soirées de bonheur près d’un feu de camps, ces nuits sous les étoiles à écouter le vent dans les chênes, le cri terrible de l’effraie et le lugubre hululement de la hulotte, le souffle des chevaux et le son doux de leurs mâchoires lorsqu’ils mangent, m’ont défi-nitivement fait basculer. Il est difficile d’expli-quer avec des mots ce que l’on ressent après des heures de chevauchée, dans l’immensité, seul avec soi-même, avec un animal extraordinaire qui semble pouvoir vous porter jusqu’au bout du monde, qui vous réchauffe de son corps alors que le brouillard vous glace et le vent vous fait pleurer. On est transcendé, euphorique et extra-lucide à la fois, on vit quelque chose de puissant qui vous ébranle, vous exalte, vous rend un peu fou. La folie commence lorsque, au grand galop parmi des poulains en transhumance, vous pous-sez à gorge déployée un cri de Sioux en levant le poing, lorsque, au pied d’une forteresse cathare, majestueuse, vous fermez les yeux et entendez le claquement des oriflammes et le cliquetis des épées, lorsque, rassemblé autour du feu pour écouter chanter un «cow-boy de là-bas», il vous semble sentir à plein nez l’odeur des vaches et entendre, au loin, un coyote glapir à la place d’un chien... Vous avez alors l’âme emplie de légendes, comme autant de fantômes surgissant des profondeurs du temps.

Après l’obsession, la folie. La folie qui m’a fait tout abandonner, études et famille, pour aller m’occuper d’un troupeau de 25 chevaux lourds.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 32

Page 33: cavalimage novembre decembre

Ma vie de «femme de cheval», s’il m’est permis de m’honorer de ce qualificatif noble, commen-ça là. La vie de la ferme, ingrate, dure, épuisante mais ô combien passionnante, faite de labeurs, de labours, de fenaisons à l’ancienne, de saillies en main, de poulinages... Ha, les naissances ! Le bonheur et l’émotion sont indescriptibles lors-que, à seize ans à peine, vous mettez au monde, seule, votre tout premier poulain ! L’écurie de-vient autour de vous le théâtre d’un miracle.Il y a la vie, mais aussi la mort et l’on apprend que l’une ne va pas sans l’autre. C’est ainsi.

Les chevaux sont des êtres ambigus, tour à tour doux et placides, fougueux et sauvages, violents et destructeurs, presque monstrueux. Aussi atti-rant qu’effrayant, ils fascinent. Ils me fascinent.

Chevaux lourds, Pur-sang Arabes, chevaux de courses, de clubs, de cirque et de spectacle, avi-de, j’ai voulu tous les connaître, les sentir, les rêver. C’est auprès des Ibériques, Lusitaniens et Pure Race Espagnole, que je me suis ancrée. Cheval de roi, roi des chevaux, il évoque pour moi la beauté la plus pure, la plus nue, la nobles-se vraie, la force et la puissance, la quintessence des fantasmes que l’homme, depuis des millé-naires, s’est empli et a légendé, mythifié. Il est le cheval le plus propre à incarner la monture ex-traordinaire, merveilleuse. Il est Pégase ailé, la Licorne encorné, la moitié équine du Centaure, il est votre rêve et fait de vous un amoureux tran-sis, un corps en extase et un esprit illuminé...

Serenata. Son nom résonne dans mon cœur, brû-lant. Cette jument, une lusitanienne à la carrure d’étalon, a marqué ma vie, mon âme et mon corps à tout jamais. Elle a brisé un rêve, sous ses 560 kg... Oui, je n’ai pas «fait carrière» dans l’équitation, où je me destinais ambitieusement au clinquant, à la gloire du spectacle, aux feux de la scène. Qu’à cela ne tienne, cavalière un jour, cavalière toujours. C’est plus vrai que ja-mais. Si pendant quelque temps je n’ai pu poser mes humbles fessiers sur le dos d’un cheval, je chevauchais Pégase. Mon oeuvre a commencé réellement lors de ma convalescence. Obses-sion. Ce mot revient encore. Mon crayon, mes pinceaux et mes plumes obsèdent ma main et c’est un gigantesque troupeau aux yeux fous, des étalons, des juments, ailés ou non, cornus ou pas, fantastiques toujours, qui jaillit sur tous les supports possibles et imaginables. Ils ont tous le regard de Serenata, je la rend ainsi immortelle.

... J’en rêvais la nuit, le jour et je ne sais

plus vraiment si je rêvais que j’avais un

cheval, des chevaux, si j’étais cavalière ou

si, moi-même, j’étais cheval...

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 33

Page 34: cavalimage novembre decembre

L’Envol — Lavis d’aquarelle sur papier.

Page 35: cavalimage novembre decembre
Page 36: cavalimage novembre decembre

Le phœnix — Lavis d’aquarelle sur papier.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 36

Page 37: cavalimage novembre decembre

Pirouette libre — Lavis d’aquarelle sur papier.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 37

Page 38: cavalimage novembre decembre

Vous pouvez découvrir les œuvres et services d’Anne Piola sur son site web :

http://chevauxetmerveilles.com

Anne PiolaPortraitiste Equin

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 38

Page 39: cavalimage novembre decembre

Qu’il soit Arabe ou Ibérique, Paint Horse ou Quarter Horse, Frison ou Selle Français, les

moindres détails de son «visage» et de ses expres-sions n’échappent pas à cette portraitiste animalière de talent. Dans diverses techniques picturales, Anne Piola fixe sur le papier ou la toile le reflet fidèle de l’âme et de la personnalité de votre cheval. Le résul-tat est époustouflant de réalisme et de précision.Cette jeune artiste côtoie les chevaux depuis sa tendre enfance et a vécu auprès d’eux «autant d’expérien-ces qu’il est d’étoiles dans le ciel», des merveilleu-ses comme des terribles et de cette connaissance aiguë de l’animal cheval elle tire sont talent d’artiste hors du commun.Vous pouvez lui commander le portrait de votre che-val, elle sera extrêmement honorée de réaliser pour vous une oeuvre exceptionnelle que vous serez fier d’exposer et que vous ne vous lasserez pas d’admi-rer. Une œuvre d’art dédiée à votre passion.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 39

Page 40: cavalimage novembre decembre

Lucky Luke, le personnage de bande dessinée qui tire plus vite que son ombre, sera sur les écrans à l’automne, réalisé par James Huth avec Jean Dujardin.James Huth, réalisateur de «Hellphone» et de «Brice De Nice» s’attaque à Lucky Luke, le personnage de bande dessinée qui tire plus vite que son ombre et sera joué par Jean Dujardin. Ce film sera sur les écrans à l’automne le 21 octobre 2009. Un site officiel du film vient d’être dévoilé, présenté sous forme d’un journal de l’époque Lucky Luke, le Daisy Mail, dont le rédacteur en chef est James Huth (http://www.lucky-luke-le-film.com/daisy-mail/index.php).

«Le journal qui publie plus vite que son ombre vous fera vivre – presque – en direct les événements de notre bonne vieille Daisy Town et, bien entendu, les aventures de Lucky Luke ! (…) De la France à l’Argentine suivez en textes, photos et vidéos les aventures de l’équipe du film, vaillants pionniers de la vieille Europe !»

Source : http://www.influmedia.com

Page 41: cavalimage novembre decembre

Le cheval au cinémaLUCKY LUKEUn cowboy face à ses démons.

Il est «l’homme qui tire plus vite que son ombre». Lucky Luke. Le

seul, l’unique. L’aventurier intrépide est missionné par le Prési-

dent pour rétablir l’ordre à Daisy Town, la ville qui l’a vu grandir.

Jadis un coin de paradis, Daisy Town vit sous la terreur des colts.

Bandits et ennemis de Luke y font la loi, comme Pat Poker et Billy

the Kid. Les souvenirs remontent à la surface et le justicier fra-

gilisé confronte l’assassin de ses parents ! Le héros qui n’a jamais

tué se laissera-t-il gagner par la haine ? Sera-t-il sauvé par Belle,

l’éblouissante et mystérieuse chanteuse du saloon avec laquelle il

découvre le grand Amour ?

Genre : Comédie, Western

Réalisateur : James Huth

Producteur : Yves Marmion

Scénariste : Alexandre Charlot, Franck Magnier et Sonja Shillito

Distribué par: UGC

Budget: 27 000 000 euros

Acteurs :Jean Dujardin (Lucky Luke), Michaël Youn (Billy The Kid), Alexandra Lamy (Belle), Sylvie

Testud (Calamity Jane), Melvil Poupaud (Jesse James), Daniel Prévost (Pat Poker), Jean-François Bal-

mer (le Gouverneur)

Année de production : 2008

Date de sortie prévue : 21 octobre 2009 (Europe) et 29 janvier 2010 au Québec par TVA Films

Site web officiel : http://www.lucky-luke-le-film.com

Page 42: cavalimage novembre decembre

Le cheval au cinéma

A LEXA NDR E

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 42

Illus

tratio

n : A

nne

Piol

a

Page 43: cavalimage novembre decembre

Comment vous dire ce que ce fut dʼêtre jeune ? Dʼavoir de si grands rêves et de

croire, quand Alexandre nous regardait dans les yeux, que tout nous était possible - ab-solument tout ! En sa présence, par le feu dʼApollon, nous étions meilleurs que nous-mêmes ! ». Ainsi parlait Ptolémée, sous les traits dʼun Anthony Hopkins magnifique, de cet homme qui, à 32 ans à peine fut le maître du monde, le plus grand conquérant de tous les temps, presque un colosse mythique.Voici la vie dʼAlexandre le Grand, narrée par Ptolémée, de son enfance tumultueuse à sa mort, des cours dʼAristote aux conquêtes qui firent sa légende, de lʼintimité aux champs de bataille. Il soumit la Grèce révoltée, fonda Alexandrie, des Alexandrie, défit lʼarmée Perses de Darius dans une bataille gigantesque, sʼempara de Ba-bylone la magnifique, célèbre pour ses Jardins Suspendus, une des 7 Merveilles du Monde, et atteint lʼIndus pour établir, à 32 ans, lʼun des plus grands empires ayant jamais existé.Très jeune, Alexandre de Pella en Macédoine, fils de Philippe II, le Borgne et dʼOlympia, fille du roi des Molosses en Epire, montre déjà un caractère inébranlable et rebelle que seul Aris-tote, le plus savant des philosophes, réussit à raisonner. Ses relations avec sa mère furent assez complexes pour influencer sa vie toute entière.De Macédoine en Grèce jusquʼen Inde, en pas-sant comme un brasier par lʼAlbanie, la Tur-quie, la Bulgarie, lʼEgypte, la Lybie, Israël, la Jordanie, la Syrie, le Lyban, Chypre, lʼIrak et lʼIran, lʼAfghanistan, lʼOuzbekistan et le Pakis-tan, ce jeune conquérant nʼétait pas allé seul. Il chevauchait lʼun des plus célèbres chevaux de lʼhistoire, celui qui alimente les fantasmes de beaucoup de cavaliers, le sauvage et magnifi-que Bucéphale.Je nʼai pas la prétention de faire un résumé de ce film que chacun critiquera ou louera à son goût, relèvera cette anachronisme énorme, mais je dirais seulement que ce superbe frison, noir et puissant, collait formidablement bien au rôle de Bucéphale. Un Bucéphale tel quʼon pouvait se lʼimaginer, une bête puissante, à la forte en-colure rouée dʼétalon, aussi belle que brutale, digne de porter un monument de lʼhistoire comme Alexandre. Jʼattendais un film dépei-gnant la rencontre dʼAlexandre et Bucéphale, il existe donc mais me laisse encore, certaine-ment pour toujours, dans mon propre fantasme, mon propre imaginaire, de ce “coup de foudre”

entre deux êtres aux cœurs sauvages. En tant quʼamoureux des chevaux et de ses légendes, on pouvait espérer bien mieux que ce face à face bref et peu émotionnel. Seul la beauté de Bucéphale émeut.On peut rêver, oui, mais pas autant quʼen lisant le formidable récit de Mary Renault dans son Feu Céleste, où Bucéphale fait partie intégran-te de lʼhistoire, magnifiquement contée.Parlons tout de même de la plus spectacu-laire scène du film, où Bucéphale, monté par un Alexandre transcendé par la folie, la rage de vaincre et un courage insensé, se jette tout droit debout, la tête au ciel, contre un énorme éléphant dressé lui aussi. Superbe. Le seul pas-sage dʼanthologie...Ce long métrage dʼOliver Stone présente quand même, malgré beaucoup de lenteur et de pla-titude, une belle distribution, un Colin Farrell au beau “blond surfeur”, magnifique, à la fois doux et furieux, un Val Kilmer méconnaissa-ble, une Angelina Jolie bien loin de la Tomb Raider sans grand charme autre que ses formes, une merveilleuse Olympia, un Anthony Hop-kins toujours aussi formidable, même en vieil homme à la barbe blanche et jʼen oublie. Une bande originale signée Vangelis, fantastique, grande et puissante, comme seul ce composi-teur de génie sait en faire, bien que lʼon puisse lui trouver quelque essoufflement par rapport à la BO inégalée de Christophe Colomb... Du grand spectacle.

Texte : Anne Piola

«

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 43

Page 44: cavalimage novembre decembre

Le cheval au cinéma

L’ETALON NOIR

L’histoire légendaire d’Alexandre et Bucéphale

sont ici évoqués avec une grande sensibilité, le

parallèle est si flagrant qu’il renforce encore la

profondeur de ce grand film plein d’émotion !

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 44

Page 45: cavalimage novembre decembre

Le jeune Alexander Alec Ramsey (Kelly Reno) rentre chez lui, après un voyage avec

son père. Ils sont tout deux à bord du Drake. Monsieur Ramsey offre à Alec une étrange statuette représentant un cheval stylisé que le jeune garçon aux taches de rousseurs admirera avant de se coucher, tous les soirs, comme un objet fabuleux.Le Drake fait escale dans le port dʼAden et là, Alec assiste avec émoi à une scène extraordinai-re. Sur le quai se déchaîne un splendide étalon noir, noir comme la nuit. Entouré de plusieurs bédouins, qui nʼont de cesse que de tenter de le maîtriser pour le faire embarquer à bord du navire, fouetté, les yeux bandés, lʼétalon hurle de colère. Ses hennissements sont horribles et emplissent le quai humide en émoi. Alec est fasciné, pétrifié.Lʼétalon, après une âpre bataille, finit par être enfermé dans un box de fortune où, furieux, il ne cessera de hennir et de cogner contre les pa-rois de métal.Rappelez-vous, vous aussi, lʼémotion que vous avez ressenti en entendant les cris de lʼétalon noir, ces hurlements dʼétalon fou de colère et de peur. Votre gorge sʼest sans doute serrée et vos yeux vous ont brûlé, non ? Coppola a réussi le tour de maître de faire croire que ce cheval était réellement battu comme plâtre, fou de peur et de colère et dangereux, mais surtout, quʼil était un animal extraordinaire, presque un demi-dieu...Alec, coûte que coûte et malgré la garde vigi-lante des bédouins très antipathiques, va rendre visite au cheval à chaque fois quʼil le peut. Il tentera de lʼamadouer en lui offrant du sucre posé sur le rebord de la petite lucarne du box. En vain... Lʼanimal est trop sauvage.Le drame eut lieu la nuit. Une tempête, une ava-rie et le Drake, en perdition, coule. La panique à bord est générale et Alec est séparé de son père. Cʼest alors quʼil pense au cheval enfermé qui déchire lʼair de cris furieux et il court pour lui ouvrir la porte. Il se retrouve nez à nez avec lʼétalon noir. Celui-ci, après une courte hésita-tion, sʼenvole par dessus la rambarde du pont pour sauter dans la mer en furie. Alec hurle, dé-semparé et est lui aussi précipité dans les flots sombres. Tout près de lui, il voit lʼétalon noir et il comprend obscurément que cet animal ma-gnifique est son seul salut, son unique espoir de survivre. Il nʼhésite pas une seconde et attache solidement la longe, que le cheval traîne der-riere lui, autour de sa taille et sʼévanouit.Cʼest le contact dur avec le sable qui le ré-veillera, alors quʼil se fait traîner sur une plage

par lʼétalon noir. Alec coupe la corde à temps et regarde sʼenfuir lʼanimal qui lui a, malgré lui, sauvé la vie. En tuant un serpent qui aurait pu le mordre, le cheval évitera une fois de plus la mort à Alec et scellera le destin des deux êtres. Une amitié extraordinaire va naître au fil des jours entre le jeune garçon et lʼétalon noir dʼArabie, naufragés sur une île perdue quelque part dans lʼocéan.Les scènes sont sublimes, émouvantes, presque magiques. Les dialogues inexistants renforcent le sentiments de communication télépathique entre le garçon et le cheval. On n’entend que les clappements de langue et les doux bruits de bouche dʼAlec, le souffle de lʼétalon noir, le ressac des vagues... On rêve que cela dure toujours mais la civilisation rattrape lʼaventure “robinsonesque” lorsque un bateau croise dans les abords de lʼîle. Alec se fait repérer et les hommes du bateau viennent le secourir. Ils sont totalement abasourdis lorsque, surgissant sur la plage au grand galop, celui quʼAlec a nommé Black se jette dans les vagues à la suite de la chaloupe. Nous aussi car la scène est fantasti-que, le cheval est remonté tant bien que mal à bord du bateau à lʼaide dʼun palan et les deux nouveaux et étranges amis sont ramenés en Amérique où leur aventure fera frissonner le pays tout entier.Alec fait la connaissance dʼun vieux jockey, Henry Dailey, incarné par Mickey Rooney, qui lui enseignera les secrets de son exaltant mé-tier. Le vieil homme est persuadé, tout subjugué quʼil est par le magnifique Black, que le couple étrange Alec/Black peut devenir le champion des champs de courses du pays. En secret et ra-pidement, Henry, qui se prend dʼaffection pour le jeune garçon, entraîne le couple jusquʼà son inscription surprise dans une course fantastique où il sera opposé aux deux plus fameux pur-sang dʼAmérique : Cyclone et Sun Raider.La suite, on la connaît et on ne se lasse pas de re-visionner ce film aussi magnifique quʼémouvant. Cʼest en 1979 que sort lʼadaptation au cinéma de LʼEtalon Noir qui réjouit tous les amoureux de la série des romans de Walter Farley, et le film sʼavère être une totale réussite. Produit par Francis Ford Coppola, il bénéficie dʼimages somptueuses, dʼune bande son très réussie et dʼun casting irréprochable.Le film lui-même fait lʼobjet dʼune suite en 1983 : Le Retour de l’Etalon Noir. Cette fois, le jeune héros suit son compagnon jusque dans le désert marocain.

Texte : Anne Piola

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 45

Page 46: cavalimage novembre decembre

Les chevaux de J.R.R. Tolkien

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 46

Le Cheval dans la littérature

Page 47: cavalimage novembre decembre

Tout le monde connaît à présent Le Seigneur des Anneaux, avec lʼadaptation magistrale et

très fidèle qui en a été faite pour le cinéma. Mais ce chef dʼœuvre, ce fut dʼabord un livre, Le livre des livres, la Bible du fantastique. Pour ceux qui ne lʼaurait pas encore lu (les pauvres...), plon-gez-vous y et vivez une émotion donc vous vous souviendrez pour toujours. On ne ressort pas tout à fait pareil après une telle aventure... Je vous aurais prévenu...Le Seigneur des Anneaux est une saga épique en 3 volumes : La communauté de lʼAnneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi. John Ro-nald Reuel Tolkien commenca ce fabuleux récit au alentour de la fin de lʼannée 1937, en suite logique à Bilbon le Hobbit, et mit 15 années à lʼachever.Mais ce ne fut pas les seules œuvres de ce formi-dable écrivain à l’âme habitée. Citons Le Silma-rillion, Contes et Légendes Inachevés (1er, 2eme et 3eme Age), Les Aventures de Tom Bombadil et bien dʼautres...Dans ces fabuleux récits, les chevaux ont, bien sûr, une belle place et nous allons les découvrir les uns après les autres, si vous le voulez bien ?Par qui allons commencer ? Par le début. On sait que Nahar, le coursier dʼOromë, chasseur des Valars, fut le premier des chevaux à paraître dans le monde. Et si tous les chevaux ont pris sa forme, il est le plus puissant et le plus magnifique représentant de sa race. Ses sabots sont dorés et sa robe, blanche le jour et argentée la nuit.De nombreux Hommes et Elfes élevèrent des chevaux, mais il est dit que les races les plus nobles descendraient de Nahar : les chevaux elfiques dʼEldamar et ceux que lʼon appelait Mearas, qui vivaient à Rhovanion. Gripoil (Sha-dowfax), la monture du Magicien Blanc Gandalf Mithrandir en est le plus superbe spécimen. Les plus célèbres des chevaux des Hauts Elfes, dans les histoires qui sont parvenues aux Hommes, sont ceux que les Noldor amenèrent sur la Terre du Milieu. Le plus connu dʼentre eux, Rochallor, était le cheval de guerre monté par Fingolfin, le plus vaillant des rois Noldor, lors du grand duel contre Morgoth qui lui fut fatal.Les plus nobles chevaux de la Terre du Milieu étaient les coursiers sauvages de Rhovanion, les Mearas. Et des Mearas, descendant du cheval du roi Eorl le jeune, Felarof, père des Chevaux qui avait des ailes aux pieds et qui connaissait le lan-guage des Hommes, Gripoil est le principal, le Roi. Gandalf “emprunta” le cheval à Théoden, qui en fut furieux, et en fit son illustre et fidèle monture. Ainsi parla Legolas : — “... Mais un autre avance devant : un très Grand Cheval. Je nʼai jamais vu son pareil .” “Et vous ne le re-verrez pas, lui répondit Gandalf. Cʼest Gripoil. Il est le chef des Mearas, seigneur des chevaux, et Théoden, Roi de Rohan lui-même, nʼen a jamais vu de meilleur. Ne brille-t-il pas comme lʼargent et ne court-il pas avec toute lʼégalité dʼune ri-vière rapide ?... — (Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours - Livre III). Il fut sous Gandalf, le Cavalier Blanc, lors de la terrible bataille du Texte : Anne Piola

Gouffre de Helm, lʼaccompagna en Isengard au pied dʼOrthanc, la sombre tour de Saroumane, lʼemporta tel le vent avec Pippin jusquʼà Mi-nas Tirith, il le portait lors de la Grande Bataille contre Morgul et les Nazgûl et il affronta avec lui sans faillir le Seigneur des Nazgûl...On doit également parler des chevaux des Spec-tres de lʼAnneau, les neuf Nazgûl. Il périrent emportés par les eaux de lʼAnduin soulevées par la colère de Gandalf en un troupeau de furieux chevaux dʼécume. Ils étaient effrayants, mais moins terribles que ceux qui furent emmenés dans le domaine de Sauron, à Mordor, par les Or-ques qui dérobaient des chevaux aux Rohirrim. Sauron modifiait leur noble forme dans un but malfaisant. Tel était la monture du lieutenant de Barad-dûr, le Nùmenoréen noir que lʼon appelait la Bouche de Sauron. Cette bête était énorme et noire; sa tête torturée évoquait un grand crâne, et de ses naseaux et de ses yeux sortaient des flammes rouges. Un cheval les affronta dans une course folle pour sauver le Porteur de lʼAnneau, Frodon le Hobbit, Afaloth, le blanc cheval elfi-que de Glorfindel lors du soulèvement des eaux de lʼAnduin. Il y eu les poneys de Merry renommés par Tom Bombadil : Ouïe-Fine, Bon-Nez, Queue-Vive, Paturons-Blancs et Godichon. Ils sʼenfuirent des écurie du Poney Fringant, lʼAuberge de Mr. Poiredebeurré, lorsque les neuf Nazgûl assailli-rent Bree en pleine nuit. Et Gros-Balourd, celui de Tom Bombdil. Nʼoublions pas le poney de Sam, Bill, vendu à la Communauté de lʼAnneau par Bill Fougeron. Il les accompagna de Bree jusquʼau Gué de lʼAnduin, dans le Caradhras et jusquʼaux Murs de la Moria où la Communauté sʼen sépara pour pénétrer sous la montagne.Parlons également des deux chevaux de la Mar-che quʼEomer, troisième Maréchal de Ridder-mark, prêta à Aragorn, Legolas et Gimli : Arod et Hasufel. — On amena à Aragorn un grand che-val gris, et il se mit en selle. “Il sʼappelle Hasu-fel, dit Eomer... Un cheval plus petit et plus léger, mais rétif et fougueux, fut fourni à Legolas. Il sʼappelait Arod.” — (Le Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours - Livre III). Le cheval dʼAragorn venait du Nord. Son nom était Roheryn.Merry alla à la guerre monté sur le poney Stybba avant de chevaucher Windfola, un grand coursier gris mené par le cavalier Dernhelm, qui se révè-lera être Eowyn, Dame de Rohan. Théoden avait pour monture Nivacrin et sur son étendard un cheval blanc sur fond vert. Nivacrin et lui mou-rurent dans les Champs du Pelennor, terrassés par le Seigneur des Nazgûl.Tolkien donne à ses chevaux une dimension aus-si héroïque que magique et sans eux, lʼhistoire ne serait pas la même.Je ne saurais que trop vous conseiller, vous ex-horter même à ouvrir ses merveilleux livres et à les lire, les lire de tout votre cœur dʼenfant. Vous nʼen reviendrez pas... Je vous aurais prévenu.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 47

Le Cheval dans la littérature

Page 48: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 48

CONTESCHEVAL

LEGENDESET

DU

Page 49: cavalimage novembre decembre

e par le Monde, partout où le cheval a marqué le sol de son empreinte, il s’est entouré de mythes fabuleux et de légendes. Les mystères de sa vie de nomade sauvage, son corps fait

de force et de beauté, sa rapidité et sa vivacité sont l’essence même de toute sa mythologie.Pour les «premiers hommes», de proie d’abord, il est devenu objet de tous les fantasmes, de tous les rêves, peint sur les parois des cavernes, adoré, déifié. Mais au même titre que le yack, la gazelle ou le mammouth...A quel moment de la préhistoire, l’oeil d’un être humain vit-il les chevaux comme autre chose que de la nourriture et de la peau pour se vêtir, nous l’ignorons. Cela se produisit sans doute lors d’une aventure qui allait transformer de

manière permanente et radicale l’histoire de la planète Terre.Mais surtout, de quand date, dans l’histoire du Monde, le premier, tout premier cavalier, on ne le saura jamais et c’est bien là la source de nombreuses légendes. Est-ce ce cavalier «des âges farouches» qui, grisé par cette expérience merveilleuse, a inventé des ailes à son cheval devenu rapide comme l’oiseau, comme le vent, une corne magique sur le front pour éloigner le Mal, des pouvoirs fabuleux ? Peut-être. Mais il est certain que ce victorieux dompteur ( on rêve plutôt de «chuchoteur» ) est tombé si amoureux de son singulier compagnon qu’il lui a prêté toutes les qualités. Et, de bouches à oreilles et de rêves en vécus, à travers les siècles, le mythe Cheval était né.

«L’important reste seulement d ’entendre la voix du dieu aux corbeaux et, dans les nuages, le grondement des huit sabots de son cheval Sleipnir, menant inlassablement sa Chasse Sauvage».

Jean MABIRE, Les dieux maudits.

Texte et illustration : Anne Piola

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 49

CONTESCHEVAL

LEGENDESET

DU

Page 50: cavalimage novembre decembre

LA CHASSE FANTASTIQUE

ans maints villages, on rapportait autrefois que, par certaines nuits, l’on pouvait entendre et même voir, à travers les bois et les champs, dé-ferler à toute vitesse ce qui était

tantôt dénommé Grande Chasse, tantôt Chasse Sauvage ou Chasse Fantastique. Selon les endroits, la composition de cette chasse pouvait varier, mais généralement, on y trou-vait une meute impressionnante et nombreuse de molosses incroyables, une foule de Féeries, d’êtres du Bon Peuple, lesquels précédaient dans une course folle un ou plusieurs chasseurs montés à cheval. Parfois, ces cavaliers étaient des squelettes ou des espèces de cadavres, sou-vent ils étaient parés d’armures étincelantes d’or et d’argents, magnifiques et grotesques à la fois, de facture si fine, plus décorative que fonctionnelle, qu’elles ne pouvaient avoir été ciselées par des hommes. Ils portaient très souvent des casques et des homes surmontés d’ailes d’oiseaux, de cornes et d’andouillers, de crânes, tandis que leurs montures, des chevaux d’un blanc impossible, couleur de neige étin-celante aux reflets électriques, aux intermina-bles queues et crinières flottantes parsemées d’or et d’argent, se mouvant plus comme des félins que comme des chevaux, ferrés d’éclairs et crachant le feu. Parfois encore, cette dé-moniaque équipée poursuivait un gibier qui se révélait presque toujours être un cerf. Le tout se déroulait dans un vacarme épouvanta-ble et terrifiant, hypnotique, constitué par les aboiements de la meute, des rugissements, les sons des cors, des grondements d’orage, des cliquetis d’armures et de harnais, des souffles, des cris et des hennissements puissants. Il va de soit que ceux qui, par malheur, trouvè-rent sur leur chemin nocturne la course de la Grande Chasse, n’eurent pas à s’en félici-ter. Ils pouvaient déjà bien s’estimer heureux lorsqu’ils s’en tiraient vivants. La fascination première faisait bien vite place à la terreur, une terreur innommable, brûlante, horrible, terrassante, à tel point qu’elle pouvait rendre

fou... à mourir. On raconte que sur le passage d’une Grande Chasse, les arbres craquaient et bruissaient sans qu’il y ait de vent, que la terre tremblait et que des vols d’oiseaux gi-gantesques traversaient le ciel à l’opposé.

En Basse-Semois, en Ardenne namuroise la Grande Chasse la plus connue est la Chasse Infernale de Bohan (1). Elle a été rapportée par de nombreux auteurs de livres de folklo-re et de guides touristiques, et la description qu’ils en donnent correspond assez à ce qui a été indiqué ci-dessus. Mais ce qui, à propos de cette Grande Chasse, mérite une particu-lière attention, c’est qu’elle se produisait non loin d’un lieu dénommé Bois Artus. En effet, dans une étude récente et fondamentale sur le mythe de la Grande Chasse (2), il a été relevé qu’une des appellations essentielles de celle-ci dans diverses provinces de France, est Chasse du roi Artus ou Chasse Artus.

En l’occurrence, ces dénominations ne font pas difficulté puisqu’elles font simplement référence au nom «Artus» d’un personnage légendaire, grand roi celte, que le mythe a in-tégré. Artus n’est, bien sûr, nul autre que Ar-thur. Par contre, il est d’un intérêt prodigieux de constater qu’à Bohan, la Grande Chasse se déroule près d’un lieu appelé Bois Artus, et qu’à des centaines de kilomètres de la Basse-Semois, on retrouve la même Grande Chasse mais s’appelant, elle, Chasse Artus. On peut donc en déduire qu’il ne s’agit pas de souve-nirs légendaires propres à l’Ardenne et qu’il serait possible d’expliquer par l’histoire et le folklore locaux. Par exemple, on a fait du chasseur maudit de Bohan un mauvais sei-gneur «lequel a d’ailleurs réellement existé à la fin du XVIIIième siècle» qui reviendrait, la nuit, expier ses méfaits. Or, la très grande diffusion des récits de Grande Chasse au tra-vers de l’Europe, particulièrement de l’Ouest et du Nord, contrarie toute interprétation ré-gionale et témoigne, à l’inverse, de ce que l’on

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 50

Page 51: cavalimage novembre decembre

se trouve en face des restes épars d’un mythe fondamental.

En définitive, qu’évoque la Grande Chasse ? C’est, selon moi, le souvenir du plus im-portant des dieux des anciennes religions nordique et germanique. Odin (ou Wodan), puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a pu survivre au christianisme que sous la forme d’un chas-seur fantastique. Dans son excellent livre sur les dieux et la religion des Germains, le professeur Derolez l’indique d’ailleurs clai-rement : «Nous trouvons peut-être, écrit-il, une dernière trace du Wodan du continent dans la croyance populaire très répandue concernant le chasseur sauvage» (3). Toute-fois, il ne s’agit pas de n’importe quel souve-nir du dieu Odin. En effet, les récits mytho-logiques relatifs à celui-ci sont nombreux et lui confèrent différents rôles. Parmi ceux-ci, deux sont particulièrement importants et pourraient avoir survécu dans la Grande Chasse.

En effet, on se rappellera que, dans le vieux monde nordique, la plus heureuse destinée qui pouvait être assignée à la vie d’un guer-rier Einherjar, était de tomber un jour ou l’autre au champ d’honneur, les armes à la main. L’âme du combattant était alors saisie par une Walkyrie, descendue des cieux à che-val sur de puissants et sauvages chevaux vo-lant sur les nuages, leurs crinières mouillées répandant sur la terre une rosée fertile et, en-traînée vers cette espèce de paradis militaire qu’était le Walhalla.Là régnait aussi Odin, qui se trouvait ainsi à la tête d’une armée de fantômes de plus en plus gigantesque, en prévision de la grande bataille finale des dieux, le Ragnarök, Cré-puscule des Dieux. Or, on a vu justement dans la Grande Chasse une survivance de cette troupe d’âmes guerrières, hantant, la nuit, le monde entier. Il n’est donc pas étonnant que l’on décrive souvent les cava-liers qui accompagnent ou même mènent la Grande Chasse comme des fantômes ou des cadavres, voire des squelettes. On peut même y voir Thor, comme sur la formidable oeuvre de P. N. Arbo, menant son char tiré par deux boucs, brandissant son marteau Mjollnir ou des corbeaux, messagers d’Odin. Bref, une première interprétation «et peut-être la plus juste» ferait de la Grande Chasse ce bataillon fantôme de soldats nordiques, conduits par Odin à travers toute la terre.

Mais il pourrait exister une autre interpré-tation. En effet, il ne faut pas perdre de vue, ainsi que le souligne fort bien l’écrivain nor-mand Jean Mabire, qu’«Odin est avant tout un dieu voyageur. Aucun élément de l’im-mense Nature ne lui est étranger. Il chevau-che dans les nuages, il galope dans les che-mins et il plonge sous les vagues. Au fond des mers ou au sommet des collines, il cherche toujours la sagesse. Sa vie est une quête per-pétuelle. Car la sagesse n’est pas immobile mais mouvante. L’esprit ne reste jamais en repos. Il souffle avec le vent, légère bise ou forte rafale. C’est lui qui fait frissonner les arbres; les idées voltigent parmi les feuilles mortes emportées par la tempête. Il faut se hâter de les saisir» (4). La Grande Chasse se-rait alors le souvenir de cette course du dieu Odin, monté sur son cheval Sleipnir, à huit jambes et capable de galoper aux pays des Morts, toujours à la recherche d’un savoir plus grand ou d’une connaissance plus ap-profondie de la Nature. Au vrai, ce ne serait plus, dès lors, seulement à la divinité païenne mais aussi à l’esprit qu’elle incarne, à savoir le questionnement perpétuel et la soif d’ap-prendre et de découvrir sans cesse que ce se-rait attaqué le christianisme missionnaire et totalitaire de nos régions. Ainsi, c’est dans la légende qu’était confiné l’Esprit par des prê-tres qui pensaient détenir la Vérité, totale et exclusive de toute autre.

On parle, dans certaines versions de la Chas-se Sauvage, d’un Meneur portant un casque en forme de crâne de cerf à andouillers d’or, Herne, Le Chasseur, en fait Cernunnos. On le nomme parfois aussi Le Fou, monté sur un cheval au blanc aveuglant, il précède la Grande Chasse par des apparitions ponctuel-les, seul, de nuit comme de jour. Dans la my-thologie celtique, Cernunnos a été assimilé à Gwynn au Pays de Galles et aussi à Herne le chasseur en Angleterre. Tout les deux étaient fort célèbres pour leur «Chasse Sauvage», ils sortaient des Enfers (ou plus simplement de la forêt) accompagnés de leur meute de chiens des Enfers pendant la saison de chasse hivernale. On a longtemps cru qu’entendre la voix de Herne, qui ressemblait au brame du cerf, présageait une mort certaine.

En tant que dieu de la régénération de la vie, il connaît une nature cyclique : il ap-paraît au solstice d’hiver, se marie à Bel-taine (commencement de l’été) et meurt au

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 51

Page 52: cavalimage novembre decembre
Page 53: cavalimage novembre decembre

solstice d’été. Puis, à Samhain, il sort des Enfers pour se lancer dans sa «Chasse Sau-vage».Mais le mythe a survécu et l’Esprit n’est pas mort. Et bientôt, aux fantômes de la Grande Chasse pourraient bien succéder de nou-veaux guerriers, en pleine possession de leurs forces, et combattant, non plus à la suite d’Odin, mais toujours aux côtés de l’Esprit et de la Nature.

Jetée dans sa courseLa bête aspire l ’air lourdNourrit sa sève des effluvesDes feuilles pourries et des carcasses molles

La bête conduit ses fousSur les chemins boueuxPar la nuit la plus courteTourne ses ramures vers la terreLes chasseurs hagardsArrachent les lambeaux de mémoireQui collent à leur peau griseIls mangent la vermineQui anime leurs corps

Les fiers seigneurs du SidheVêtus de sang séchéSe mêlent aux démentsDans une danse obscèneLeur cri rauque excite la bêtequi les entraîne un peu plus loin

Ecarte toi, mortelDe la chasse sauvageQue tes yeux ne rencontrent pointLe regard des seigneurs elfes Suivent le fou de la forêt

Détourne toi, mortelDe la chasse sauvageDe peur que ta raisonNe suive le cortègeEt se mêle à la terre

Ecarte toiCar tous accompagnent le cerfPersonne qui ne l ’ait vuN’est resté en arrière (5)

Notes et références:

(1) Sur les manifestations de la Grande Chasse à Bohan-sur-Semois, voir notamment: PIMPURNIAUX Jérôme, Guide du voyageur en Ardenne, 2ème partie, Bruxelles, 1858, pp. 231-234 — MONSEUR Eugène, Le folklore wallon, Bruxelles, s.d., pp. 1-2 — DELOGNE Théodule, L’Ardenne méridionale belge, Bruxelles, 1914, pp. 62-63 — ROUSSEAU Félix, La chasse infernale de Bohan, extrait des Légendes et coutumes du pays de Namur, Bruxelles, 1920, dans Le Sanglier, n°51, 16 septembre 1960 — LUCY Gaston, La chasse infernale de Bohan, in Presses-Annonces, n°33, 8 septembre 1972.(2) Il s’agit de : MOURREAU Jean-Jacques, La chasse sau-vage, mythe exemplaire, in Nouvelle Ecole, n°16, pp. 9-43. On lira aussi avec intérêt : BOURRE Jean-Paul, La chasse sans armes, dans L’Autre Monde, n°12, pp. 10-17. Et bien sûr, on n’oubliera pas Victor HUGO, Le Rhin, tome II, Bruxel-les, 1842, pp. 104 et ss.(3) DEROLEZ R., Les dieux et la religion des Germains, Payot, Paris, 1962, p. 74.(4) MABIRE Jean, Les dieux maudits. Récits de mythologie nordique, Copernic, Paris, 1978, pp. 79-80. (5) AES DANA LYRICS, La Chasse Sauvage, 2001

Texte et illustrations : Anne Piola

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 53

Page 54: cavalimage novembre decembre

Née en 1984, Charly est piquée par le che-val et le dessin dès son plus jeune âge.

Après une période scolaire plutôt monotone, en dehors du bonheur de l’heure d’art plas-tique, elle rentre au lycée professionnel, dé-croche en quatre ans un CAP DECG (Des-sinateur d’Exécution en Communication Graphique) et un Bac Pro AMA (Artisanat et Métiers d’Art).

Elle tente ensuite une licence en FAC d’His-toire de l’Art mais l’ambiance ne lui convient pas du tout. Elle décroche mais continue de dessiner les chevaux sur toutes les coutures. Acrylique, aquarelle, pastel sec, fusain, in-fographie... elle touche à tout. Dans sa quête graphique, la monotonie n’a pas sa place : si une technique la lasse, elle passe à autre cho-se... Elle fait aussi quelques travaux d’info-graphie et d’illustration pour des particuliers mais stagne un peu graphiquement parlant...

En 2007, elle croise la route d’Olivier Mor-van, cinéaste animalier. Il décide de la re-prendre en main, parce que les chevaux, ça va un moment. C’est le début d’une sym-pathique collaboration. De maître de stage, il devient ami. Lui, le naturaliste, lui ouvre les œillères. C’est les joies du repérage et du carnet de terrain. Les critiques face à ses pre-mières ébauches d’apprentie naturaliste sont sans pitiés mais constructives. Savoir tenir un crayon est une chose, croquer un sujet que l’on ne peut observer qu’avec une paire de jumelles en est une autre.Elle s’accroche, use papier et crayons - ça

continue d’ailleurs - et ça marche : premier renard, premier héron, à peu près potables ceux-là, au bout d’une bonne soixantaines de ratés, ça soulage. Parallèlement, elle se découvre un goût prononcé pour la carica-ture animalière, qui va généralement de paire avec la consommation de bière blonde, pour l’inspiration...

Charly et Olivier ont sorti leur première BD «BÊTE DE SCÈNE», parue en Octobre 2008.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 54

Charly DebrayIllustratrice - Naturaliste

Page 55: cavalimage novembre decembre

Cré

dit p

hoto

: C

harl

y D

ebra

y

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 55

Page 56: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 56

Page 57: cavalimage novembre decembre

Vous pouvez découvrir les œuvres et services de Charly Debray sur son blog :

http://charly-debray.over-blog.fr

Illustrations : Charly Debray

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 57

Page 58: cavalimage novembre decembre

La fibre artistique transmise par son père, Paul Mesnier, cinéaste, et sa mère, Andrée Servi-

langes, comédienne, élève de Louis Jouvet, se révèle très jeune, et à 14 ans, il entre à l’Acadé-mie Julian.Fasciné depuis toujours par les chevaux, il dé-bute l’équitation à l’âge de 11 ans, et transcrit sa passion en dessins équestres.Dès 15 ans, il réalise de nombreuses expositions personnelles et participe aux salons l’Art Libre et Jeune Peinture.Un an plus tard, à Montparnasse, il découvre la sculpture en compagnie de Jean Tinguely et Nicky de Saint Phalle, dans l’ancien atelier du célèbre Brancusi, et devient l’élève du sculpteur Del Debbio.Après quelques recherches, il choisit son ma-tériau : le fer, qui lui donne une grande liberté d’expression pour traduire le mouvement. — « Le fer est la matière reine pour exprimer ce que je veux représenter... il donne des lignes plus sèches, plus souples, idéal pour recréer la musculature du cheval et alléger l’allure géné-rale de la sculpture. Chaque œuvre est unique, contrairement au bronze.»Ses œuvres sont acquises par des amateurs d’art aussi bien à Paris, qu’à New-York, Buenos-Aires, Londres, Amsterdam, Palm-Beach, Rome et Saint Moritz.Sélectionné par la Fondation Taylor, il y a ex-posé en février 1998, il a également été dis-

tingué ou invité dans différents salons (salons d’art animalier de Nançay, Rambouillet, Marly le Roi, La Celle Saint Cloud, Salon de Saumur « Cheval et Légende », premier salon des artistes animaliers du Museum d’Histoire naturelle de Paris), et ex-posé au théâtre équestre Zingaro, au Musée Vivant du cheval de Chantilly où il participe à l’exposition «Le Derby du cheval dans l’art» et à l’occasion d’évènements particuliers comme le prix de Diane à Chantilly, ou des tournois organisés au Polo Club du Domaine de Chantilly.

C’est dans le fer brut martelé, soudé et patiné qu’il donne vie à des représentations uniques toujours en mouvement.Polo, tauromachie, chevaux, qu’il décline sous tous leurs aspects, animaux du monde entier (familiers ou sauvages), fantastiques, mythes et légendes res-tent les sujets qui nourrissent le plus sa créativité.

Des tiges de métal, des plaques de fer, un poste de soudure à l’arc, des marteaux, une enclume, voilà les outils du sculpteur métal, animalier, Patrice Mes-nier.

Dans un éclair, un rougeoiement intense, la matière prend vie, les formes naissent, esquisses vivantes et «charpentes» expressives qui déjà racontent…

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 58

Patrice MesnierArt Métal Sculpture

Page 59: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 59

Page 60: cavalimage novembre decembre

« C’est une chorégraphie  fascinante,  et  la ges-tuelle du matador  est  d’une  élégance  à  couper le souffle.L’art du rejon est à mes yeux, encore plus cap-tivant, grâce à la présence du cheval, acteur es-sentiel,  se  déplaçant   tel  un  danseur  avec  une grâce et d’une agilité remarquable.Le cavalier se sert du cheval comme le matador de sa muleta.Un tel spectacle ne peut laisser personne indif-férent, tant son esthétisme est envoûtant. »

Propos de Patrice Mesnier

Au  cœur  du  fer,  pour  qui sait regarder, les métamor-phoses de la matière créent des  œuvres  abstraites  à l’intérieur de la sculpture.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 60

Page 61: cavalimage novembre decembre

http://www.art-metal-sculpture.euCavalimage-Novembre/Décembre-N°1 61

Page 62: cavalimage novembre decembre

Léa RivièreArtiste Peintre

Page 63: cavalimage novembre decembre

Lorsque j’ouvris pour la première fois l’écou-tille de l’atelier de Léa Rivière, j’eus la drô-

le d’impression de me tromper de sous-marin. Je m’attendais à un désordre qui n’aurait d’égal que la charge émotive de ses tableaux. Au lieu de cela, rangés avec soin comme des sabres, les instruments lui permettant de commettre son art semblaient  soupirer d’aise dans  ce décor  spar-tiate, nimbé d’une musique du temps présent.

Celle qui m’ouvrit portait un pantalon de travail et un t-shirt maculé d’encre et de je ne sais quels pigments. Pourtant, à la voir, on l’eût cru en robe de soirée, se déplaçant sur un tapis volant telle-ment sa légèreté pacifiait, tellement sa douceur feutrait ses gestes.  Je compris alors qu’il  fallait  lire autrement  les signes. Il faut embrasser l’espace et non l’uni-cité du dessin, comme nous vivons non pas en dehors de l’autre, mais vers lui.

Le cheval, les corps, les rêves transcendent leurs propres représentations. S’il apparaît naturel d’illustrer  le palpable, n’est-il pas  le propre de l’artiste d’y chercher aussi sa projection? Su-blimer son élan invisible,  l’espace qui se meut avec, à travers et au-delà, ce vivant, ne devient-

il pas l’essence même de la quête artistique?Si l’ombre inscrit l’objet, sa part de lumière le révèle.

Léa Rivière traduit cette lumière. En peignant cette danse du réel, elle dénude non seulement les frontières floues de l’être mais ses impacts pluriels dans l’espace. Ce lien intime entre l’obs-curité et l’éblouissement. Ce transport flanqué d’espoir nécessaire.      La fureur du jour embrasse maintenant ses thè-mes, ses récurrences libératrices. Comme une chef d’orchestre minutieuse,  ses coups de pin-ceau cadencent la chevauchée. Où il y avait bru-mes et songes, il y a maintenant lumière et éveil. Une lumière des origines, d’un monde nouveau. Organique lumière du jour. Alliance délicate des sens.

On dit des vents solaires qu’ils enfantent les aurores boréales. Véritables empreintes dans notre atmosphère. Il en est de même pour les toiles de Léa Rivière : elles créent d’envoûtan-tes musiques pour les yeux. Douces musiques rituelles. Musiques solaires.

Érick Doucet, écrivain et essayiste

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 63

Artiste Peintre

Page 64: cavalimage novembre decembre
Page 65: cavalimage novembre decembre
Page 66: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 66

Page 67: cavalimage novembre decembre

Elle expose du 6 au 28 Novembre à Montréal à Galerie d’Avignon,

102, avenue Laurier Ouest, Montréal Tel : 514.278.4777

http://www.galeriedavignon.ca

http://www.leariviere.com

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 67

Page 68: cavalimage novembre decembre
Page 69: cavalimage novembre decembre

Née en 1981 en région parisienne, mes pa-rents  font  rapidement  partie  de  ce  que 

l’on appelle des « néo ruraux ». Mon enfance se déroula donc dans  la campagne du midi de la France, bercée par la nature et la compagnie des animaux. Une passion germa très tôt en moi pour ne plus me quitter : le cheval. Il emplit mes pensées, mes rêves et mes vœux pour devenir le fil d’Ariane que je n’ai jamais voulu lâcher.Studieuse, mon but était désormais de travailler dans le monde équestre... Mais la réalité me rappelle l’impossibilité de s’installer éleveur ou de  monter  une  activité  équestre  sans  terres  ni finances.D’autre part, je n’avais jamais réellement mis en oeuvre un aspect de ma personnalité : le dé-sir de créer. N’étant pas encore très manuelle, une idée me plaît et je me mets au défi de la réaliser : devenir sellier harnacheur. Après plu-sieurs mois de recherche, je trouve enfin un maître d’apprentissage: c’est le départ d’une nouvelle aventure. Deux ans pendant lesquels j’apprends et  répète  les gestes de base du  tra-vail du cuir tout en commençant à réaliser mes propres créations.Par la suite, le mal du pays... m’ont reconduite dans le Lot. Après une formation d’accompa-gnateur de tourisme équestre et des recherches 

infructueuses d’emploi salarié, l’envie de créer ma propre activité se concrétise grâce à la ren-contre et au soutien des membres de la coopé-rative d’activité Ozon. Il s’agit de mener son « entreprise » tout en restant salarié dans une société, dans une démarche communautaire.Me voilà enfin libre de valoriser mon savoir-faire  et  ma  créativité  pour  proposer  au  public des  articles  de  sellerie  à  destination  des  che-vaux, des chiens et des chats. Mon souhait est de m’orienter vers  la personnalisation,  l’origi-nalité des modèles, tout en préservant la qualité du travail artisanal et des matières, la solidité et le confort de l’animal.N’étant pas une fervente adepte de la monoto-nie, je suis en perpétuelle recherche d’idées ettechniques,  anciennes ou  récentes,  tout  en ad-mirant tout ce qui a déjà pu se faire dans ce fa-buleux métier.Mais pour finir, je dirais que cela reste avant tout pour moi un métier passion... Et lorsque ma journée de travail à l’atelier se termine, quelle joie et quelle chance de pouvoir  se  ressourcer auprès de nos chats  et  chevaux dans un cadre magnifique !

Marion Caffin.

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 69

Marion CaffinL’art du Cuir

Page 70: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 70

Page 71: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 71

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Page 72: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 72

Page 73: cavalimage novembre decembre

Toute l’attention et le savoir faire de Marion Caffin sont mis en œuvre pour réaliser les articles de vos désirs...

http://pagesperso-orange.fr/latelierdebucephale

http://www.atelierdebucephale.fr

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 73

Phot

ogra

phe:

Thi

erry

Plo

ucha

rd

Page 74: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 74

Page 75: cavalimage novembre decembre

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 75

Tenue d’AmazoneMarie Laure Labrit

Page 76: cavalimage novembre decembre

Depuis toujours, je suis passionnée de chevaux et cavalière coquette. Je m’in-

téresse aussi à la couture et à la confection vestimentaire.

Victime d’un grave accident de la route, contrainte à l’inactivité, j’ai utilisé ce temps à perfectionner mes ouvrages de coutures, faire de recherches… et changer d’axe pro-fessionnel.

Parallèlement, j’ai acquis une belle jument espagnole mise à la monte en amazone et là, ce fut la révélation ! Son ancienne proprié-taire me met dans les fourches. Essayer cette manière très féminine et élégante de monter, c’est l’adopter. Je suis conquise !

Cette pratique équestre allie l’équitation de légèreté et la coquetterie féminine.

J’ai rencontré des amies, passionnées comme moi, toutes dans nos délires de petites filles, aux

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 76

Marie Laure Labrit

Page 77: cavalimage novembre decembre

robes de princes-ses sur de blancs destriers lancés au galop…De là est né l’en-vie de créer des vêtements, des costumes, des-tinés principa-lement aux ca-valières, pour la monte en ama-zone, la monte ibérique en jupe culotte et boléro, le spectacle.

Je m’inspire des vêtements de traditions an-ciennes et j’utilise le coté pratique des maté-riaux actuels. Je cherche des modèles dans des revues anciennes, des gravures, je déniche des étoffes et tissus, des dentelles, des ganses, ga-lons, guipures et autres décorations.

J’adore mélanger les différentes matières et ac-cessoires, et privilégie l’harmonie des couleurs.

Créer un costume, c’est faire naître un rêve.

On me consulte avec une idée, une envie, un rêve, un projet de spectacle, j’écoute les gens, j’échange avec eux, afin de comprendre au mieux leurs désirs. De là résulte un modèle, dont la création est issue de leur imagination et de mon savoir faire.

J’ai ouvert récemment un atelier de couturière

et exerce la confection de costumes et acces-soires vestimentaires de cavalières à pleins temps. Je continue à monter à cheval et à me-ner, et suis toujours curieuse de tout ce qui touche aux chevaux et j’apprécie toujours le coté gratifiant du contact avec autrui.

Marie Laure Labrit

Cavalimage-Novembre/Décembre-N°1 77

http://tenuedamazone.canalblog.com

[email protected]

Page 78: cavalimage novembre decembre

Les Crinièresdu Haut Vent

Nous élevons des «Irish Cob» depuis 2003. Nos poulinières et nos étalons sont de souche

irlandaise pour un élevage de qualité.

Elevage de chevaux Irish-Cob

Les crinières du Haut Vent 76440 HAUCOURTTél. 02 35 90 47 81 Mobile : 06 82 25 94 52

CavalimageCommunication

CavalimageCommunicationPhotographes amateurs, avertis ou professionnels,

une prochaine rubrique vous permettra d’être publiés dans notre prochain numéro.

Envoyez-nous vos plus belles images,les photos sélectionnées gagneront une parution en :

— Pleine page pour le 1er Prix— Demi-Page pour le 2eme Prix

— Quart de page pour le 3eme Prix

[email protected]

CONCOURS PHOTOThème : « Dans ses yeux »

Communiquez dans notre prochain numéro de Janvier-Février 2009.

OFFRE EXCEPTIONNELLE Un encart de 85x135 mm

GRATUIT(les frais techniques de mise en page vous seront

facturés pour seulement 50 euros.)

Pour votre communication contactez notre service pub: [email protected]

Pour votre communication contactez notre service pub: [email protected]

Cavalimage est une agence de création et

de communication à taille humaine. Notre

objectif est de vous apporter toute notre

expérience pour développer votre création

graphique, votre communication papier et

internet :

- Création d’une identité (logo),

- Déclinaison sur tous les supports,

- Besoins spécifiques: plaquette, site internet,

- Prises de vues / Retouche d’images,

- Infographie / Mise en page...Envoyez vos photos par mail en .jpg RVB, poids maximal 10 Mo avec vos commentaires.Vous autorisez par cet envoi à Cavalimage, la diffusion de votre photo sur le magazine en ligne. Date limite d’envoi, le 15 Décembre 2009.

Page 79: cavalimage novembre decembre

...marre des forums anonymes et des

sites webs au lanquage "SMS" et autres lol ...

CHEVAL.MELe site de toutes les équitationspar et pour les amateurs de chevaux

http://www.cheval.me, disponible également sur votre mobile

Cré

atio

n: C

HEV

AL.

ME