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Chapitre 2- Les monétaristes Licence 3 - Université d’Auvergne Christopher Grigoriou 2007-2008

Chapitre 2-Les monétaristes - hec.unil.ch 2- les monetaristes.pdf · 15 ⇒ L’argumentaire de la position monétariste peut être résuméen 4 points: 1-Les variations de la masse

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Chapitre 2- Les monétaristes

Licence 3 - Université d’Auvergne

Christopher Grigoriou

2007-2008

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Introduction

� Karl Brunner (1968)

� Vision politique/construction théorique

� Friedman, Cagan, Brunner, Meltzer, Schwartz.

� Stabilité des EM, méfiance vis à vis de l’interventionnisme, TQM

� Opposition aux politiques keynésiennes.

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Modigliani, AER 1977: « the monetaris controversy, or should we forsake stabilisation policies »

« Les monétaristes acceptent ce que j’appellerais le message pratique fondamentale de la Théorie Générale: une économie d’entreprises privées, utilisant une monnaie intangible a besoin d’être stabilisée, peut être stabilisée et par conséquent doit être stabilisée par des politiques monétaires appropriées. Par contre, les monétaristes adhèrent à l’idée qu’il n’y a aucun besoin réel de stabiliser l’économie, et quand bien même ce besoin existerait, cela serait impossible à faire, car les politiques stabilisatrices sont plus à même d’accroître que de réduire l’instabilité ».

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I- Le chef de file: Milton Friedman

⇒ Conviction de l’importance de la vérification empirique

⇒ Prix Nobel en 1976 pour ses « réalisations dans les domaines de l’analyse de la consommation, de l’histoire et de la théorie monétaires et pour sa mise en lumière de la complexité des politiques de stabilisation. »

⇒ Idées politiques:

- Opposition à l’interventionnisme keynésien

- Avocat le plus actif du libéralisme

- Monétariste

- Mécanismes de marché

- Rôle de l’Etat minimum et décentralisé

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II- Eléments théoriques du monétarisme

⇒ Hypothèse du revenu permanent

⇒ Théorie quantitative de la monnaie

⇒ La courbe de Phillips

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� Théorie du revenu permanent

⇒Hypothèse du RP en 1957

⇒ Contradiction avec Keynessur la fonction de consommation

sur la stabilité des économies modernes

sur le multiplicateur de dépenses publiques

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� Théorie quantitative de la monnaie

⇒ Rappel

- Toute augmentation de la quantité de monnaie (M) entraîne une augmentation des prix (P) car la vitesse de la monnaie (V) est constante (la demande de monnaie ne varie pas) et le volume des transactions (T) est à son maximum en raison du plein emploi des facteurs de production.

- MV = PT.

- L'inflation est ainsi un phénomène strictement monétaire. (Bodin, Fisher)

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« Il n’y a sans doute pas d’autre relation empirique en économie dont on a observé la réapparition aussi uniformément et dans des circonstances aussi variées que la relation entre des changements substantiels, dans une courte période, dans la quantité de monnaie et dans les prix; l’un est invariablement lié à l’autre et va dans la même direction; j’ai le sentiment que cette uniformité est du même ordre que plusieurs des uniformités qui forment la base des sciences physiques »

(Friedman, studies in the Quantity Theory of Money, 1956).

� Théorie quantitative de la monnaie

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⇒ TQM = théorie de la demande de monnaie

⇒ Rôle du taux d’intérêt

⇒ Distinction CT/LT

⇒ « L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire, car elle ne peut être créée que par une augmentation de la quantité de monnaie plus rapide que celle de la production »

(Friedman, The counter-revolution in Monetary Theory- 1970)

� Théorie quantitative de la monnaie

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⇒ Vérification empirique de la TQM

« La vitesse de circulation de la monnaie par rapport au revenu est immanquablement et décidément plus stable que le multiplicateur d’investissement, sauf durant les premières années de la grande dépression, après 1929 (…)

En d’autres mots, la version simplifiée de la théorie liant le revenu aux dépenses, à laquelle nous nous sommes délibérément restreint dans ce texte, est à peu près totalement inutile comme description des relations empiriques stables, comme on peut le juger par six décennies d’expérience aux Etats-Unis. »

Friedman et Meiselman, « The relative stability of Monetary Velocity and theInvestment Multiplier in the United States, 1897-1958 », 1963.

� Théorie quantitative de la monnaie

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⇒ Pas d’impact de la politique monétaire ou fiscale sur le réel

⇒ Taux de chômage naturel déterminé par des forces réelles

⇒ Toute tentative pour baisser le chômage sous le TCN => inflation qui doit être constamment augmentée pour que l’emploi soit maintenu àce niveau.

⇒ Prise en compte des anticipations d’inflation => CP verticale à LT

� La courbe de Phillips

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⇒ Les monétaristes admettent un arbitrage inflation/chômage à CT

⇒Hypothèse sous-jacente d’anticipations adaptatives dans un contexte d’hyperinflation(Cagan 1956)

⇒ Accélération de l’inflation

� La courbe de Phillips

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III- Les recommandations de politique économique du monétarisme

� Résultantes des propositions théoriques

� Revenu permanent => rend inopérantes les politiques de relance budgétaire

� Stabilité de la demande de monnaie => toute augmentation de l’offre de monnaie est inflationniste + CP verticale à LT => pas d’arbitrage inflation/chô à LT

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� La politique monétaire

⇒ « A monetary and fiscal framework for economic stability (1948) »

⇒ Laisser agir les mécanismes de marché

⇒ Règle monétaire de Friedman

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⇒ L’argumentaire de la position monétariste peut être résumé en 4 points:

1- Les variations de la masse monétaire sont le principal facteur explicatif des variations du revenu monétaire

2- Puisque la demande de monnaie est stable, l’instabilitééconomique est principalement causée par les fluctuations de la masse monétaire induite par les autorités monétaires

3- Le délai entre les variations de la masse monétaire et celle du revenu nominal est long et fluctuant. Toute tentative d’utiliser la politique monétaire pour gouverner « en finesse » peut s’avérer déstabilisante.

4- La masse monétaire doit pouvoir croître à un taux fixe, correspondant à la croissance de la production, afin de garantir la stabilité des prix à long terme.

� La politique monétaire

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⇒ 1970s, 1980s, forte inflation => remèdes?

⇒ Réduction de la masse monétaire

Réduction progressive (CP pas verticale à CT)

⇒ Exemple des Etats Unis et du RU (récessions)

� L’arbitrage inflation chômage et les politiques de réduction de l’inflation

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« Le taux de chômage naturel est celui qui résulterait d’un

système d’équations structurelles réelles des marchés du travail et des biens, y compris les imperfections de marché, la variabilité stochastique des demandes et offre, le coût de collecte de l’information sur les emplois vacants, les coûts de mobilité, etc. »

(Friedman, « The role of monetary policy », AER 1968).

� La réduction du taux de chômage naturel

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� Contrôle de la masse monétaire pour un petit pays ouvert? => monétarisme en économie ouverte

� « Approche monétaire de la balance des paiements »

=> relations économiques internationales dans un modèle dynamique d’équilibre général

=> la relation entre l’offre et la demande de monnaie est le principal déterminant des flux de paiements

=> distinction entre variable de flux/de stocks, équilibre temporaires/permanents, stabilité

=> Cas statique:

Md = P.f(Y,r) et Ms = D + R => A l’équilibre Md = D+R

IV- Le monétarisme en économie ouverte (l’approche monétaire de la balance des paiements)

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� Taux de change fixe

⇒ En régime de changes fixes, pas de contrôle sur la masse monétaire intérieure pour un petit pays ouvert à LT

⇒ Définition du LT? (Mundell, Laffer).

� Taux de change flexible

⇒ Application directe de l’approche monétaire de la BP au cas de taux de change flexible

⇒ Ajustement sur le marché des changes

=> BP toujours équilibrée

=> Absence de déficit/surplus de la BP

=> Il n’y a plus de réserve de change

=> Seule l’expansion du crédit interne permet d’augmenter l’offre de monnaie

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Conclusion:Le débat entre monétaristes et keynésiens

� Modèle ME développé par la synthèse NC

� Monétaristes vs synthèse NC => développement de la théorie ME des 50s au 70s

� Synth NC enrichie par les critiques monétaristes

Anticipations adaptatives, choix intertemporels, endogénéité de l’offre

de monnaie dans ISLM en économie ouverte et change fixe

� Pour les keynésiens de la synthèse: économie keynésienne à CT, NC à LT => intervention de l’Etat pour corriger les inefficacités de CT

� 60s et 70s, ky et monétaristes irréconciliables…position nuancée depuis, avec notamment les travaux des nouveaux classiques

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� Les principes dans leurs applications: les politiques monétaristes et leurs bilans

70s stagflation, 1979, inflation à deux chiffres aux US=> CP, politiques keynésiennes mises à mal => pol monétaristes⇒Rôle minimaliste de l’Etat et discipline monétaire (banques centrales indépendantes)

1979, Volcker président de la Federal Reserve => se concentre sur M et non plus sur le taux d’intérêt (également Thatcher)

Actuellement dans l’UE, la BCE pratique une politique monétariste