Chapitre I Les représentations de la croissance dans la pensée économique classique 1.1 Smith division du travail et marché 1.2 Ricardo, la rente différentielle

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  • Chapitre I Les reprsentations de la croissance dans la pense conomique classique 1.1 Smith division du travail et march 1.2 Ricardo, la rente diffrentielle et ltat stationnaire 1.3 Malthus, la loi de population 1.4 Marx, les contradictions internes du Capitalisme.
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  • Thme central de louvrage Une enqute sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776) est le dveloppement conomique : tudie les facteurs de longue priode qui gouvernent la croissance de la richesse des nations. La division du travail : lopulence nat de la division du travail Tendance la stagnation nest cependant pas inluctable : aucun pays nest parvenu au degr dopulence qui rend invitable ltat stationnaire. Existence mcanisme qui propulse lconomie vers la croissance : repose sur la division du travail. Exemple de la fabrique dpingles : la division du travail permet de raliser des gains de productivit. Habilet travailler => conomie de temps do progrs technique. Division du travail cependant limite par la taille du march : rien dautre ne limite lextension de la spcialisation sinon le volume de la production qui peut tre coul, sinon le revenu
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  • La division du travail est la consquence de lchange. Les Individus ont un penchant naturel changer . Le penchant changer pousse les individus sadonner une activit particulire et dy exploiter ses aptitudes particulires afin de dgager un surplus qui pourra tre chang (concept davantage comparatif dclin sur le plan individuel). La croissance qui accrot le revenu favorise donc lextension du march qui stimule la division du travail. Tendance la rduction de lauto-production et rciproquement accroissement des changes marchands. Les gains de productivit raliss par la division du travail permettent un accroissement des revenus, des marchs et donc de la croissance. Existence mcanisme pour une croissance auto-entretenue fond sur le triptyque, march, prix, main invisible.
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  • La division du travail limite par ltendue du march La facult dchanger qui donne lieu la division du travail, mais laccroissement de cette division est limite par ltendue de la facult dchanger, ou, en dautres termes, par ltendue du march. Si le march est trs petit, personne ne sera encourag sadonner entirement une seule occupation, faute de pouvoir trouver changer tout le surplus du produit de son travail qui excdera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail dautrui quil voudrait se procurer. Source : Smith, A. 1776, Livre I, chapitre III La division travail permet un accroissement de la productivit qui incorpore du progrs technique. Laccroissement de la productivit augmente les gains lchange donc les revenus. Laccroissement de la productivit accrot les changes (marchands). Elle favorise donc lextension de la sphre marchande qui elle-mme est gnratrice dune division accrue du travail. Le processus de croissance se caractrise donc par accroissement du capital, un accroissement du revenu et du progrs technique.
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  • Mais un moment donn, lextension des marchs lie au processus de division du travail ncessite dtendre toujours plus largement la sphre marchande. Cest en ce point que ce pose la question du libre change. Les salaires gravitent habituellement autour du niveau de salaire de subsistance qui permet tout juste la reproduction de la force de travail. Modle de croissance Smith
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  • Pour Smith, lun des problme traiter ressort de lthique. Est-il juste on non de poursuivre son intrt individuel. Or sort du Moyen-ge, les valeurs vhicules par lEglise catholique, le refus dun certain matrialisme, le refus de lgosme sont remis en cause par le comportement de marchand et de petits industriels qui commence senrichir. La main invisible va permette une mise en cohrence entre lintrt individuel et lintrt gnral qui permet de fournir une caution morale la recherche de son intrt particulier. Son questionnement est li des problmes de rpartition des revenus et leurs consquences sur le niveau daccumulation du capital.
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  • Le modle de croissance de Ricardo est moins optimiste que celui dcrit par Smith o a priori seul la contrainte dtendre toujours plus largement la sphre marchande se pose, avec celle corollaire de louverture du commerce qui permet la poursuite de la division du travail au niveau international. Ricardo pense galement que le commerce international peut jouer un rle positif sur la croissance, mais que la croissance finira nanmoins par spuiser jusqu atteindre ltat stationnaire, cest--dire une croissance nette nulle. Mais le question de Ricardo est diffrente de celle que se pose fondamentalement Smith. On ne se trouve pas le mme priode. Smith crit la fin du XVIII, Ricardo est plus branch sur le XIX avec le conflit entre les propritaire terriens et les industriels. David Ricardo est n Londres le 19 avril 1772. Il vit dans une famille dorigine sfarade portugaise. Son pre, courtier en valeurs et marchandises linitie trs tt lconomie pratique et DR travaille dans ce secteur 14 ans. Intgr la socit anglaise, il se marie avec une protestante ce qui le conduit rompre avec sa famille attache aux traditions hbraques. Il doit alors stablir son compte et faire fortune par son aptitude mener des oprations boursires.
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  • A vingt-cinq ans, il a assez dargent pour se retirer des affaires ; il faut attendre 1809 pour quil publie. En 1815, avec la parution de son Essai sur linfluence du bas prix du bl sur les profits on constate que Ricardo a tendu sa rflexion conomique la plupart des grands problmes du capitalisme anglais. En 1817, Ricardo va enfin crire et publier son chef duvre danalyse conomique : Principes de lconomie politique et de limpt. Dans ce texte, il dveloppe une thorie originale de la rente et des changes internationaux. Il prend parti pour la valeur travail qui est le socle de sa thorie, bien que Le travail est, comme toute marchandise, mesur par son prix de revient. Or, la valeur du travail varient court terme (en fonction de loffre et de la demande) elle constitue donc une aussi mauvaise mesure que le bl. A long termes elle varie en fonction des biens achets par les salaires. Laugmentation des besoins de main duvre ncessite de mobiliser de plus en plus de terres pour produire les biens salariaux. Mais les terres mobilises en premier sont a priori les terres les plus productives. Plus la masse des salaires augmentent et plus les terres cultiver sont mauvaises, de rendements plus faibles.
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  • Cest le principe de la baisse de la productivit marginale qui simpose ici. Le rendement factoriel du facteur variable, le travail, est dcroissant. Les progrs dans lagriculture ne sont pas senss permettre daller lencontre de cette rduction tendancielle des gains de productivit et des profits. La rduction de la fertilit des terres misent en culture accrot la rente foncire et rduit les profits. Le motif daccumulation tant le profit, laccumulation ne progresse plus, la croissance cesse. Cest ltat stationnaire! Le libre change peut temporairement remettre en cause ltat stationnaire en rduisant le prix des biens alimentaires qui entrent dans la composition du prix du salaire de subsistance. Cest pour cette raison que Ricardo est favorable la libralisation des changes commerciaux sur le bl. Les Corns laws. (1846) Lide est de rduire le prix des biens salariaux de faon favoriser lmergence dun avantage comparatif dans le secteur industriel
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  • En rduisant les protections octroyes au secteur agricole. Comme les rendements dcroissants (en agriculture) rendent plus coteux la production dune unit supplmentaire de produit. Et que le prix des produits agricoles dpendent des conditions de production les moins favorables. Les prix produits agricoles doivent augmenter. Les propritaires des terres les plus fertiles peroivent donc une rente . Cest--dire la diffrence entre leur produit moyen et le produit marginal. Plus le prix des produits agricoles est lev, et plus la rente est importante. Hypothses de Ricardo, les productivits marginale Pm et moyenne PM sont linaires positives et dcroissantes
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  • Les travailleurs reoivent des salaires (de subsistance) consomms intgralement ; Les propritaires fonciers peroivent la rente foncire consomme intgralement ; Les capitalistes qui dtiennent le capital constitu davances ncessaires la subsistance des travailleurs pendant la priode production. Ils retirent un profit de leurs activits de production qui est rinvesti. Do limportance du taux de profit pour laccumulation et la croissance. Produit exprim en bl (numraire), salaire exprim en bl (OW) : bl = capital circulant, bien de consommation, est la fois input et output. Intrant composite est du capital et travail car combins en proportions fixes. La demande de travail dpend du stock de capital constitu notamment davances pour les salaires. Celles-ci constituent le capital circulant. Le salaire naturel de subsistance est exprim en termes de bl. Cest le salaire thorique long terme qui nest pas affect par des effets doffre ou de demande court terme.
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  • A mesure que la productivit marginale dcrot, la rente augmente. La Rente dpend de lcart entre les productivits moyenne et marginale, Plus la dcroissance des rendements est rapide, plus la rente foncire augmente. Conclusion ricardienne importante qui fonde lconomie politique, la rpartition des revenus entre les classes sociales modifie le rythme daccumulation du capital.
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  • Activit de production donne un produit rparti entre salaires, rentes et profits. Produit : OEAM = OCDM ; Rente : AEB ou ABCD ; Salaires : OM.OW ; Profit : OM.(AM-KM).
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  • Si capital et travail sont combins en proportions fixes : laugmentation des outils entrane une augmentation de la demande travail (capital circulant) dans la mme proportion. Les Outils disparaissent au cours de la priode de production : capital = capital circulant. Do le taux de profit dfini comme le rapport profit / salaire (avances en salaires) : Tant que r suprieur 0 (ou une quantit strictement positive reprsentant la rmunration minimale des capitaux investis accepte par les capitalistes) les capitalistes accumulent puisque toute lpargne est investie (pas de thsaurisation). Toute accumulation de capital reprsente une augmentation de la demande de travail donc OM augmente. Laccumulation entrane une augmentation rente (rendements dcroissants), donc cela entrane mcaniquement la baisse du profit. Ainsi il arrive un moment o les profits atteignent un niveau jug minimum par les capitalistes qui ne les incite plus investir. On finit par avoir AM = KM = SM, taux de profit nul. Laccumulation cesse, lconomie est ltat stationnaire, contrainte par la disponibilit des ressources foncires.
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  • A lorigine du phnomne se trouve lopposition entre deux mouvements qui apparaissent inluctables et incontrlables lpoque : dune part, la croissance dmographique et, dautre part, les rendements dcroissants de la terre. Laccroissement de la production provoque une hausse de la demande de travail, qui implique une hausse des salaires. Cette amlioration des conditions de vie conduit une croissance de la population. Celle-ci implique une hausse de la demande de produits agricoles.
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  • La production agricole augmente. Toutefois, les terres mises en culture pour augmenter la production se heurtent des rendements dcroissants. Le cot de production et donc le prix des denres agricoles augmentent. Il en rsulte que les propritaires des terres les plus fertiles bnficient de rentes ; en revanche, les profits des industriels diminuent, la part des salaires restant constante dans le revenu national. Les profits diminuent, linvestissement baisse bloquant la croissance. Le commerce international et le libre-change peuvent retarder lchance mais cette solution ne peut-tre que de court terme
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  • Travail direct, travail indirect. La valeur dchange des marchandises produites [est] proportionnelle au travail consacr leur production ; non pas uniquement leur production immdiate, mais la production de tous les instruments ou machines ncessaires pour mettre en action le travail particulier auquel ils sont appliqus p.63 Ricardo Cest la diffrence entre travail direct et indirect. Le capital est produit par du travail pass (indirect) qui est redonn en parti aux produit en formation. Cest lamortissement du capital.
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  • Le travail direct met en uvre le capital dans la production de produits. La valeur dchange dune marchandise reflte sa difficult de production, et il faut pour la dterminer, prendre en compte les marchandises qui servent la produire. Cette difficult est exprime par la quantit de travail direct et indirect que cette production requiert.
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  • (1) V i = l 0i + l(-1)i + l(-2)i + + l(-t) i La valeur dune marchandise va donc tre compose du travail direct L01 et de travail indirect port par les matires premires et le capital que du travail pass contribu produire. La valeur de la production V Cest la somme des quantits des X biens multiplis par leur valeur dchange (v) de ces X biens Y reprsente la valeur cre par le travail (direct) de la priode courante C reprsente la valeur transmise par le travail pass incorpor
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  • C constitue la partie du revenu qui ne peut tre distribu car il sagit de lamortissement qui permet la reconstitution du capital pour enclencher un nouveau cycle de production. Le revenu national peut tre divis en trois, en fonction des classes sociales: salaires (W), profits ( ) et rente (T). Comme la dernire terre mise en culture est la moins productive v i = li quantit de travail direct et indirecte la plus leve. La rente globale va tre gale : L 0 quantit totale de travail direct
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  • De (5) et (6) on tire : T=Y-L 0 partir de (4) (7) W+ =L 0 Aprs dduction de la rente globale, le revenu national divis en salaires et profits est gal la quantit total de travail direct employ dans lconomie. Celle-ci tant une grandeur donne, la rpartition est une relation inverse entre salaires et profits Les capitalistes et les travailleurs salaris sont deux classes fondamentales (les propritaires fonciers sont en position drive) Leurs intrts sont opposs
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  • La dtermination des salaires Les salaires sont dtermins en premier. Les profits constituent un reliquat. La masse des salaires dpend de la quantit de travail employ L0 et du salaire annuel par travailleur (w) Donc la masse des salaires: W= L0*w partir de lquation 7 on peut rcrire : (9) = L0*(1-w) Pour une quantit donn de travail employ dans lconomie la masse des profits varie en raison inverse du taux de salaire. Celui-ci dpend des quantits de biens de subsistance qui constitue la consommation des salaris et de sa famille De la valeur dchange de ces biens Le salaire correspond la quantit des biens salaires (q) multipli par leur valeur dchange
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  • le taux de profit ne peux jamais crotre, si ce nest sous leffet dune baisse des salaires, et que lon ne peut avoir de baisse durables des salaires, si ce nest la suite dune baisse des prix des biens ncessaires dans lesquels les salaires sont dpenss p.151 Ricardo Comme les prix des biens salaires voluent en fonction de leur difficult de production. Les profits voluent en sens inverse des difficults de production. Les profits accumuls servent accroitre la production, mais laugmentation de la production tend rduire les profits car elle suppose une augmentation des travailleurs employs. Ceci ncessite la mise en culture de plus de terre de moins bonne productivit Ce qui accrot le prix des biens salaires, qui rduit les profits et donc laccumulation, puisque cest le profit qui motive laccumulation capitaliste.
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  • Si on suppose un amortissement linaire du capital (c) La valeur du capital est gale : K= C(1/c) Les avances en capital porte sur les salaires et le capital le taux de profit vaut donc : (11) r = /(W+K) Le taux de profit ne dpend au final que de lvolution respective des salaires et du profit c est un paramtre fixe et K est donn. Le taux de profit dpend du taux de salaire et de K/L0 qui mesure lintensit capitalistique. Plus on emploi de capital et de matire premre par rapport K et plus K/L0 sera lev.
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  • Le taux de profit dpend donc de lintensit capitalistique et du taux salaire. Si K/L0 diminue, lvolution de r est indtermine Si K/L0 augmente, le taux de profit diminue Mais pour Ricardo le progrs technique ne saurait contre-balancer leffet de laugmentation des prix des biens salariaux. Ltat de croissance stationnaire bien que lointain est invitable, le commerce international et le progrs techniques ne peuvent ralentir sont avnement que de manire temporaire.
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  • Malthus Malthus est n en 1766 Roockery, marqu par linfluence de son pre, disciple de Condorcet de Godwin (1756-1836) et de J.-J. Rousseau. Homme dglise, Malthus est charg de laide aux pauvres dans sa commune ; les mauvaises rcoltes de 1794 1800 engendrent misre et dtresse, et frappent son imagination. Il crit, en 1796, un opuscule La crise qui prend position en faveur de la justice sociale et propose de dvelopper le systme dassistance publique aux pauvres, loi de Speenhamland poor law
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  • En 1798, parat un pamphlet : Essai sur le principe de population et comment il intresse lamlioration future de la socit. Malthus y dveloppe sous une plume anonyme les principaux arguments de ce quon appellera plus tard le malthusianisme. Il affirme que les subsistances ont tendance crotre moins vite que la population et quen consquence les lois sur les pauvres et lassistance sont condamnes lchec, car elles favorisent la multiplication des plus pauvres. Sa rencontre Avec David Ricardo pousse Malthus faire uvre de thoricien.
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  • (1756-1836)
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  • Ses talents en ce domaine vont se rvler en 1820 dans les Principes dconomie politique considrs dans le rapport de leur application pratique. Cet ouvrage labore une thorie de la croissance et du dsquilibre qui annonce celle de Keynes qui en 1933 dans un essai de biographie de Malthus le rhabilite. Malthus reprsente le fondateur de lconomie positive, car il runit des statistiques et tente de fonder ses analyses sur lobservation des faits. Lanalyse malthusienne est fonde sur lide des rendements dcroissants de la terre, cest une analyse marginaliste.
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  • Malthus est assez pessimiste sur la possibilit daugmenter par le progrs technique les quantits de nourriture disponibles. Le contrle des naissances devient donc une condition ncessaire pour assurer le minimum de subsistance. Il en rsulte une vision dterministe et sombre de lconomie : secourir les pauvres cest en fait accrotre la pauvret. Malthus dfend lcole gratuite et obligatoire, car cest pour lui le meilleur moyen de lutter contre la pauvret, on retrouve les racines philosophiques de Rousseau.
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  • Malthus et Ricardo ont la mme vision de ltat stationnaire provoqu par la baisse des rendements dans lagriculture. Pour autant ils sopposent sur la question du libre change. Pour Ricardo, celui-ci doit permettre de ralentir lavnement de ltat stationnaire, cest linverse pour Malthus. Comme pour Malthus, laugmentation de la production conduit se rapprocher de ltat stationnaire. Et que la monte des prix agricoles ralentie la production globale car les rentiers naccroissent pas la production, ils ne font que dpenser.
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  • Le maintien des barrires douanires en favorisant la monte des prix agricoles ralentie laccumulation du capital. Les capitalistes ont des profits plus faibles. Comme une partie des profits est pargne pour laccumulation. Ceci conduit limiter la dynamique daccumulation du capital Cest laccumulation du capital qui entrane une augmentation de la production de biens. La limitation des profits est donc une bonne chose.
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  • Par ailleurs, pour Malthus plus loffre est importante et plus elle aura de mal trouver de dbouchs. Finalement, laugmentation des rentes permet dquilibrer loffre et la demande. Le rle social des rentiers est donc de permettre labsorption de la production en vitant les crises de surproduction. Les corns law permettent de maintenir le prix du bl des niveaux levs,
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  • Ceci gonfle les rentes et limite les profits. On vite galement les mises en jachres des terres les moins fertiles Malthus souligne le risque de crise, combat la loi de Say reprise par Ricardo et affirme que lexcs dpargne peut engendrer des crises. Il soutient limpact du facteur humain (ducation et habilit haussent le salaire rel) et affirme que la demande stimule loffre.
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  • La loi de Say est accepte par Ricardo pas par Malthus La loi de Say : loffre globale de produits se dcompose en revenus qui sont intgralement dpenss et suscite une demande globale de valeur quivalente. Loffre cre sa propre demande. Temporairement, des dsquilibres sectoriels peuvent apparatre mais l o le demande est insuffisante, laccumulation sera rduite en raison de la baisse du taux de profit. Rciproquement, l o la demande est plus forte, les prix seront suprieurs aux prix de lquilibre naturel. La hausse des profits dans ce secteur va entraner un surcrot dinvestissement qui va contribuer rtablir lquilibre. Laiguillon de la concurrence et des profits doit permettre aux marchs de retrouver son quilibre global. Ainsi, le rle de consommateur en dernier ressort des rentiers na pas de sens alors que le libre change permet de contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit.
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  • Pour autant la dynamique de suraccumulation dcrite par Malthus va tre reprises par Marx et endosse par Keynes avec la notion de demande effective. Le dbat entre Ricardo et Malthus marque une tape importante de lanalyse macroconomique. En effet, en dpit des concepts dsuets comme le salaires du subsistance ou la baisse des rendements de la terre. Cest la controverse entre une dynamique conomique fonde sur loffre du ct de Ricardo ou du ct de la demande pour Malthus qui va structurer la dbat macroconomique moderne.
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  • Finalement, cest Ricardo qui va lemporter pour des raisons thoriques/techniques et politiques. Il y a une cohrence dans le systme ricardien plus forte que dans la reprsentation de Malthus. Par ailleurs, les industriels prennent lascendant sur les propritaires fonciers en cette priode dindustrialisation du RU. En cette priode le pouvoir salarial est encre loin de pouvoir simposer, cest donc les thories de loffre qui simposent.
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  • Il soutient limpact du facteur humain (ducation et habilit haussent le salaire rel) et affirme que la demande stimule loffre. Pour Malthus, il est vident que laccroissement de la population ne peut suffire pour provoquer la croissance conomique. La multiplication des besoins nentrane pas la production dun plus grand nombre de biens.
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  • Condition premire : pour que le travailleur demande des produits, encore faut-il que quelquun demande le travailleur. Malthus pense ainsi que laugmentation de la population correspond laugmentation de la demande effective, qui dans lesprit de Malthus est gale une augmentation de lemploi. On peut dire que Malthus fait de la quantit demploi dont une nation dispose, la source de sa richesse et de son dveloppement.
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  • Sur lpargne, en opposition Ricardo, Malthus a dvelopp son ide fondamentale : laugmentation des produits obtenue avec un plus grand nombre douvriers productifs provoque une augmentation des prix, qui a pour rsultat de diminuer lpargne. Laccumulation et lpargne ne peuvent tre les seuls facteurs de la croissance conomique parce que, dune certaine faon, partir dun certain moment, lpargne se dtruit elle-mme.
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  • Malthus reconnat le rle de linnovation : machines et inventions favorisent le progrs conomique, mais Malthus na pas une foi sans limites dans les machines. Il considre que sans extension de dbouchs, les machines ne sont pas utiles. Lemploi des machines est avantageux seulement dans la mesure o la baisse du prix des produits est telle que la demande augmente et que la valeur de la masse des produits est plus grande que la valeur de la masse des produits avant lintroduction des machines. Lconomie de main-d'uvre due aux machines serait compense par laugmentation de la demande (phnomne de dversement).
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  • Pour le progrs, le raisonnement de Malthus est le suivant : cest laccroissement des subsistances qui dtermine le bonheur des hommes. Malthus reconnat que dans le cas de laugmentation de la richesse par laccroissement des produits industriels, les salaires augmenteront, mais si les salaires augmentent, le prix des denres crotra dans la mme proportion et le bonheur des hommes ne sera donc pas amlior. En bref, le bonheur des ouvriers augmente lorsque les produits saccroissent dans lagriculture, mais celui-ci naugmente pas lorsque les produits connaissent une hausse uniquement dans lindustrie.
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  • La thse malthusienne repose sur lide dune richesse nationale croissant des rythmes divers suivant les pays. " Chez la nation qui se serait voue lagriculture, le pauvre vivrait avec plus daisance et la population crotrait rapidement ; chez celle qui se serait adonne au commerce, les pauvres auraient fort peu amlior leur sort et en consquence, la population resterait stationnaire ou crotrait fort lentement ". Il y a ainsi aussi au sein dun pays des antagonismes entre les groupes : il existe une opposition entre les entrepreneurs et les ouvriers. En priode de croissance conomique, la condition des ouvriers ne samliore pas
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  • ce sont les entrepreneurs qui tirent avantage de la croissance conomique, car leurs profits augmentent. Malthus insiste avec force sur limportance de la distribution des changes. Lchange doit lever la valeur de tout produit en permettant de cder un bien dont on a moins besoin contre un autre dont on a un plus grand besoin. Le commerce intrieur a donc pour effet daugmenter la valeur des produits et Malthus pense que cest un bien car la baisse de la valeur cest--dire la baisse des prix entranerait le chmage. Malthus est favorable au commerce intrieur et extrieur, non seulement parce que le commerce permet daccrotre les quantits, mais encore parce que le commerce permet daccrotre la valeur changeable des produits. Cest pour cette raison quil est oppos au commerce international
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  • Chez Malthus une interaction entre un bien rare et lvolution des techniques est lorigine de la dynamique conomique. On peut donc penser que Malthus a t lorigine des notions de pilotage de la croissance, suivant la logique : laugmentation de la population impose la mise en valeur de nouvelles terres et lexploitation plus efficace de celles qui sont dj en culture, ce besoin peut induire une recherche dinnovation dans les techniques agricoles.
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  • Ceci peut donc crer un cercle vertueux tant que linnovation sera encourage par le soutien terme dune plus forte demande. De fait, cette analyse est trs proche des thories modernes de la macro-conomie. Thomas-Robert Malthus est clairvoyant, comme Adam Smith, il essaie de dcrire les stimulants de la croissance conomique, mais il est plus systmatique quA. Smith car il possde un schma dynamique : le principe de la population.
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  • Le trait le plus original est de mettre laccent sur la demande effective dans lanalyse de la croissance dune part. La demande effective : une demande faite par ceux qui ont les moyens et la volont den donner un prix suffisant . Insuffisante pour assurer l'coulement des biens produits. Epargne excessive => sous consommation Possibilit dinvestissement de lpargne mais besoin dune demande suffisante sur les biens produits.
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  • Recommandations Morceler la proprit foncire au profit d'un grand nombre de propritaires et l'entretien de consommateurs improductifs Lapprobation des dpenses somptuaires des rentiers. Demande = rle essentiel dans la dtermination du niveau demploi Les considrations que Malthus dveloppent au sujet de la sous-consommation des riches propritaires fonciers annoncent incontestablement l'analyse keynsienne de la propension marginale consommer, fonction dcroissante du revenu.
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  • Surtout, le principe keynsien de la demande effective est clairement pressenti. Niveau de lemploi fix au point o le prix de demande anticip par les entrepreneurs pour leur production est gal leur prix d'offre => remboursement des frais + profit Malthus explique que les manufacturiers et les fermiers ne sont encourags produire que pour autant qu'il existe des consommateurs prts payer Ils doivent en avoir les moyens et la volont, un prix suffisant, c'est--dire un prix qui assure aux producteurs le remboursement de leurs frais et le paiement d'un profit.
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  • Principe de subsidiarit: Pour Malthus cest aux paroisses daider les pauvres, pas lEtat car a aggrave les problmes. Dailleurs laide est proportionnelle au nombre denfants, donc a les encourage se reproduire. Pour Malthus il faut casser ce lien et duquer les gens Lintervention de lEtat est condamnable car elle vient den haut, cest le problme des paroisses. Malthus est partisan du protectionnisme qui est rclam par des acteurs de terrain.
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  • Malthus a vu que la croissance ne peut tre continue sans quil y ait un accroissement de la demande ; il a aussi soulign et cela est plus fondamental encore, que cet accroissement de la demande nest pas spontan. La premire chose dont on a besoin cest la demande effective des produits. Pour produire, il faut constater une demande. La demande prcde la production. http://ensd1.hautetfort.com/media/02/00/917223916.pdf
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  • Ce qui dtermine la productivit agricole ce nest pas que la fertilit du sol. Les producteurs ne peuvent pas manger de manire infinie. La demande alimentaire dtermine la production. Quest ce qui dtermine le niveau de cette demande ? La division de la proprit foncire (la rpartition de la proprit du sol). Le commerce intrieur et extrieur. Lentretien du consommateur improductif Le facteur dterminant cest la demande. http://ensd1.hautetfort.com/media/02/00/917223916.pdf
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  • L'analyse de Malthus connat un regain d'actualit au XXe sicle quand les pays en dveloppement entrent dans la premire phase de leur transition dmographique. Le concept de trappe malthusienne est alors dvelopp par l'conomiste Harvey Leibenstein dans les annes 50: la croissance de la population bute sur la contrainte des subsistances dans les pays les moins avancs, qui ne parviennent pas, la ration alimentaire tant trop faible, sortir du sous- dveloppement en raison d'une pargne et d'une productivit du travail insuffisantes. Ester Boserup lui oppose la thse de la "pression cratrice", o la forte densit de population joue un rle majeur dans le progrs technique
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  • Lactualit du malthusianisme La croissance de la population mondiale devrait conduire une recrudescence des tensions politiques et sociales, voire des guerres en raison de la monte des prix des matires premires
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  • 01 = Burlap 02 = Butter CC = Cocoa HG = Copper Scrap C2 = Corn 06 = Cotton 30 = Hides LH = Hogs 09 = Lard 10 = Lead Scrap 11 = Print Cloth 12 = Rosin 13 = Rubber BO = Soybean Oil 57 = Steel Scrap LC = Steers 17 = Sugar 18 = Tallow 54 = Tin MW = Minneapolis Wheat KW = Kansas City Wheat 22 = Wool 23 = Zinc Index = 10 ^ ( ( log10([01]) + log10([02]) + log10([CC] / 22.046) + log10([HG]) + log10([C2]) + log10([06]) + log10(([30] * 1.2) + 10) + log10([LH] * 100) + log10([09]) + log10([10]) + log10([11]) + log10([12] * 100) + log10([13]) + log10([BO]) + log10([57] * 100) + log10([LC] * 100) + log10([17] * 100) + log10([18]) + log10([54] - 40) + log10( ([MW] + [KW]) / 2 ) + log10([22]) + log10([23]) + 2.99087 ) / 22 )
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  • Ce que peroit Mathus cest la transition dmographique sans bien se rendre compte quil sagit dune transition et non pas dun tat stable dexplosion dmographique
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  • Selon ce schma la socit voluerait entre priodes de prosprit et priodes de misre avec une rgulation naturelle Par les guerres, les famines et les pidmies qui rtablissent la dynamique de population en dessous de la dynamique productive des biens de consommation. La version dynamique de la loi de population
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  • Le printemps arabe peut tre peru comme une manifestation de ces mcanismes o une population jeune nombreuse indiquant une dynamique dmographique fait face la monte du prix des matires premires conduit des explosions sociales. Beaucoup dautres facteurs entrent en lignes de compte, facteurs politiques vieillissement des lites, etc. Nanmoins on peut reconnatre un facteur dclenchant dans lexplication malthusienne, la hausse des prix des denres alimentaires
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  • La rvolution franaise elle-mme rpond certains de ces mcanismes avec les mauvaises rcoltes de 1788. Si des mcanismes du type des crise dancien rgime, des crises en lien avec les facteurs doffre, des crises de sous-production apparaissent rgulirement. La caractrisation principale des conomies dveloppe nen demeure pas moins les crises de surproduction. Malthus ce place dailleurs du ct de la demande pour expliquer les conditions de loffre. Jusqu prsent aucune crise en lien avec des facteurs doffre (choc ptroliers, hausse du prix des matires premires) na dfinitivement remis en cause la dynamique daccumulation du Capitalisme.
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  • Des menaces apparaissent, rchauffement climatiques, raret sur les matires premires mais jusqu prsent ces tensions ont donn lieu soit des changements de comportements soit des innovations technologiques qui ont permises de surmonte ces difficults. Les scnarios la Mad Max sont demeurs jusqu prsent de la science fiction
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  • Pour Malthus : au nombre des causes fondamentales ncessaires qui influent sur la richesse des nations il faut incontestablement mettre au premier rang celle qui ont un rapport la politique et la morale De ce point de vue, on peut parler dconomie chrtienne puisque ici cest la thologie qui guide la morale. LEssai sur la population a t critiqu par Marx qui reprochait louvrage de conforter la bourgeoisie anglaise sopposer lamlioration de la lgislation sociale.