Chapitre I Les représentations de la croissance dans la pensée économique classique 1.1 Smith...
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Chapitre I Les représentations de la croissance dans la pensée économique classique 1.1 Smith division du travail et marché 1.2 Ricardo, la rente différentielle
Chapitre I Les reprsentations de la croissance dans la pense
conomique classique 1.1 Smith division du travail et march 1.2
Ricardo, la rente diffrentielle et ltat stationnaire 1.3 Malthus,
la loi de population 1.4 Marx, les contradictions internes du
Capitalisme.
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Thme central de louvrage Une enqute sur la nature et les causes
de la richesse des nations (1776) est le dveloppement conomique :
tudie les facteurs de longue priode qui gouvernent la croissance de
la richesse des nations. La division du travail : lopulence nat de
la division du travail Tendance la stagnation nest cependant pas
inluctable : aucun pays nest parvenu au degr dopulence qui rend
invitable ltat stationnaire. Existence mcanisme qui propulse
lconomie vers la croissance : repose sur la division du travail.
Exemple de la fabrique dpingles : la division du travail permet de
raliser des gains de productivit. Habilet travailler => conomie
de temps do progrs technique. Division du travail cependant limite
par la taille du march : rien dautre ne limite lextension de la
spcialisation sinon le volume de la production qui peut tre coul,
sinon le revenu
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La division du travail est la consquence de lchange. Les
Individus ont un penchant naturel changer . Le penchant changer
pousse les individus sadonner une activit particulire et dy
exploiter ses aptitudes particulires afin de dgager un surplus qui
pourra tre chang (concept davantage comparatif dclin sur le plan
individuel). La croissance qui accrot le revenu favorise donc
lextension du march qui stimule la division du travail. Tendance la
rduction de lauto-production et rciproquement accroissement des
changes marchands. Les gains de productivit raliss par la division
du travail permettent un accroissement des revenus, des marchs et
donc de la croissance. Existence mcanisme pour une croissance
auto-entretenue fond sur le triptyque, march, prix, main
invisible.
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La division du travail limite par ltendue du march La facult
dchanger qui donne lieu la division du travail, mais laccroissement
de cette division est limite par ltendue de la facult dchanger, ou,
en dautres termes, par ltendue du march. Si le march est trs petit,
personne ne sera encourag sadonner entirement une seule occupation,
faute de pouvoir trouver changer tout le surplus du produit de son
travail qui excdera sa propre consommation, contre un pareil
surplus du produit du travail dautrui quil voudrait se procurer.
Source : Smith, A. 1776, Livre I, chapitre III La division travail
permet un accroissement de la productivit qui incorpore du progrs
technique. Laccroissement de la productivit augmente les gains
lchange donc les revenus. Laccroissement de la productivit accrot
les changes (marchands). Elle favorise donc lextension de la sphre
marchande qui elle-mme est gnratrice dune division accrue du
travail. Le processus de croissance se caractrise donc par
accroissement du capital, un accroissement du revenu et du progrs
technique.
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Mais un moment donn, lextension des marchs lie au processus de
division du travail ncessite dtendre toujours plus largement la
sphre marchande. Cest en ce point que ce pose la question du libre
change. Les salaires gravitent habituellement autour du niveau de
salaire de subsistance qui permet tout juste la reproduction de la
force de travail. Modle de croissance Smith
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Pour Smith, lun des problme traiter ressort de lthique. Est-il
juste on non de poursuivre son intrt individuel. Or sort du
Moyen-ge, les valeurs vhicules par lEglise catholique, le refus dun
certain matrialisme, le refus de lgosme sont remis en cause par le
comportement de marchand et de petits industriels qui commence
senrichir. La main invisible va permette une mise en cohrence entre
lintrt individuel et lintrt gnral qui permet de fournir une caution
morale la recherche de son intrt particulier. Son questionnement
est li des problmes de rpartition des revenus et leurs consquences
sur le niveau daccumulation du capital.
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Le modle de croissance de Ricardo est moins optimiste que celui
dcrit par Smith o a priori seul la contrainte dtendre toujours plus
largement la sphre marchande se pose, avec celle corollaire de
louverture du commerce qui permet la poursuite de la division du
travail au niveau international. Ricardo pense galement que le
commerce international peut jouer un rle positif sur la croissance,
mais que la croissance finira nanmoins par spuiser jusqu atteindre
ltat stationnaire, cest--dire une croissance nette nulle. Mais le
question de Ricardo est diffrente de celle que se pose
fondamentalement Smith. On ne se trouve pas le mme priode. Smith
crit la fin du XVIII, Ricardo est plus branch sur le XIX avec le
conflit entre les propritaire terriens et les industriels. David
Ricardo est n Londres le 19 avril 1772. Il vit dans une famille
dorigine sfarade portugaise. Son pre, courtier en valeurs et
marchandises linitie trs tt lconomie pratique et DR travaille dans
ce secteur 14 ans. Intgr la socit anglaise, il se marie avec une
protestante ce qui le conduit rompre avec sa famille attache aux
traditions hbraques. Il doit alors stablir son compte et faire
fortune par son aptitude mener des oprations boursires.
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A vingt-cinq ans, il a assez dargent pour se retirer des
affaires ; il faut attendre 1809 pour quil publie. En 1815, avec la
parution de son Essai sur linfluence du bas prix du bl sur les
profits on constate que Ricardo a tendu sa rflexion conomique la
plupart des grands problmes du capitalisme anglais. En 1817,
Ricardo va enfin crire et publier son chef duvre danalyse conomique
: Principes de lconomie politique et de limpt. Dans ce texte, il
dveloppe une thorie originale de la rente et des changes
internationaux. Il prend parti pour la valeur travail qui est le
socle de sa thorie, bien que Le travail est, comme toute
marchandise, mesur par son prix de revient. Or, la valeur du
travail varient court terme (en fonction de loffre et de la
demande) elle constitue donc une aussi mauvaise mesure que le bl. A
long termes elle varie en fonction des biens achets par les
salaires. Laugmentation des besoins de main duvre ncessite de
mobiliser de plus en plus de terres pour produire les biens
salariaux. Mais les terres mobilises en premier sont a priori les
terres les plus productives. Plus la masse des salaires augmentent
et plus les terres cultiver sont mauvaises, de rendements plus
faibles.
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Cest le principe de la baisse de la productivit marginale qui
simpose ici. Le rendement factoriel du facteur variable, le
travail, est dcroissant. Les progrs dans lagriculture ne sont pas
senss permettre daller lencontre de cette rduction tendancielle des
gains de productivit et des profits. La rduction de la fertilit des
terres misent en culture accrot la rente foncire et rduit les
profits. Le motif daccumulation tant le profit, laccumulation ne
progresse plus, la croissance cesse. Cest ltat stationnaire! Le
libre change peut temporairement remettre en cause ltat
stationnaire en rduisant le prix des biens alimentaires qui entrent
dans la composition du prix du salaire de subsistance. Cest pour
cette raison que Ricardo est favorable la libralisation des changes
commerciaux sur le bl. Les Corns laws. (1846) Lide est de rduire le
prix des biens salariaux de faon favoriser lmergence dun avantage
comparatif dans le secteur industriel
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En rduisant les protections octroyes au secteur agricole. Comme
les rendements dcroissants (en agriculture) rendent plus coteux la
production dune unit supplmentaire de produit. Et que le prix des
produits agricoles dpendent des conditions de production les moins
favorables. Les prix produits agricoles doivent augmenter. Les
propritaires des terres les plus fertiles peroivent donc une rente
. Cest--dire la diffrence entre leur produit moyen et le produit
marginal. Plus le prix des produits agricoles est lev, et plus la
rente est importante. Hypothses de Ricardo, les productivits
marginale Pm et moyenne PM sont linaires positives et
dcroissantes
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Les travailleurs reoivent des salaires (de subsistance)
consomms intgralement ; Les propritaires fonciers peroivent la
rente foncire consomme intgralement ; Les capitalistes qui
dtiennent le capital constitu davances ncessaires la subsistance
des travailleurs pendant la priode production. Ils retirent un
profit de leurs activits de production qui est rinvesti. Do
limportance du taux de profit pour laccumulation et la croissance.
Produit exprim en bl (numraire), salaire exprim en bl (OW) : bl =
capital circulant, bien de consommation, est la fois input et
output. Intrant composite est du capital et travail car combins en
proportions fixes. La demande de travail dpend du stock de capital
constitu notamment davances pour les salaires. Celles-ci
constituent le capital circulant. Le salaire naturel de subsistance
est exprim en termes de bl. Cest le salaire thorique long terme qui
nest pas affect par des effets doffre ou de demande court
terme.
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A mesure que la productivit marginale dcrot, la rente augmente.
La Rente dpend de lcart entre les productivits moyenne et
marginale, Plus la dcroissance des rendements est rapide, plus la
rente foncire augmente. Conclusion ricardienne importante qui fonde
lconomie politique, la rpartition des revenus entre les classes
sociales modifie le rythme daccumulation du capital.
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Activit de production donne un produit rparti entre salaires,
rentes et profits. Produit : OEAM = OCDM ; Rente : AEB ou ABCD ;
Salaires : OM.OW ; Profit : OM.(AM-KM).
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Si capital et travail sont combins en proportions fixes :
laugmentation des outils entrane une augmentation de la demande
travail (capital circulant) dans la mme proportion. Les Outils
disparaissent au cours de la priode de production : capital =
capital circulant. Do le taux de profit dfini comme le rapport
profit / salaire (avances en salaires) : Tant que r suprieur 0 (ou
une quantit strictement positive reprsentant la rmunration minimale
des capitaux investis accepte par les capitalistes) les
capitalistes accumulent puisque toute lpargne est investie (pas de
thsaurisation). Toute accumulation de capital reprsente une
augmentation de la demande de travail donc OM augmente.
Laccumulation entrane une augmentation rente (rendements
dcroissants), donc cela entrane mcaniquement la baisse du profit.
Ainsi il arrive un moment o les profits atteignent un niveau jug
minimum par les capitalistes qui ne les incite plus investir. On
finit par avoir AM = KM = SM, taux de profit nul. Laccumulation
cesse, lconomie est ltat stationnaire, contrainte par la
disponibilit des ressources foncires.
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A lorigine du phnomne se trouve lopposition entre deux
mouvements qui apparaissent inluctables et incontrlables lpoque :
dune part, la croissance dmographique et, dautre part, les
rendements dcroissants de la terre. Laccroissement de la production
provoque une hausse de la demande de travail, qui implique une
hausse des salaires. Cette amlioration des conditions de vie
conduit une croissance de la population. Celle-ci implique une
hausse de la demande de produits agricoles.
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La production agricole augmente. Toutefois, les terres mises en
culture pour augmenter la production se heurtent des rendements
dcroissants. Le cot de production et donc le prix des denres
agricoles augmentent. Il en rsulte que les propritaires des terres
les plus fertiles bnficient de rentes ; en revanche, les profits
des industriels diminuent, la part des salaires restant constante
dans le revenu national. Les profits diminuent, linvestissement
baisse bloquant la croissance. Le commerce international et le
libre-change peuvent retarder lchance mais cette solution ne
peut-tre que de court terme
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Travail direct, travail indirect. La valeur dchange des
marchandises produites [est] proportionnelle au travail consacr
leur production ; non pas uniquement leur production immdiate, mais
la production de tous les instruments ou machines ncessaires pour
mettre en action le travail particulier auquel ils sont appliqus
p.63 Ricardo Cest la diffrence entre travail direct et indirect. Le
capital est produit par du travail pass (indirect) qui est redonn
en parti aux produit en formation. Cest lamortissement du
capital.
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Le travail direct met en uvre le capital dans la production de
produits. La valeur dchange dune marchandise reflte sa difficult de
production, et il faut pour la dterminer, prendre en compte les
marchandises qui servent la produire. Cette difficult est exprime
par la quantit de travail direct et indirect que cette production
requiert.
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(1) V i = l 0i + l(-1)i + l(-2)i + + l(-t) i La valeur dune
marchandise va donc tre compose du travail direct L01 et de travail
indirect port par les matires premires et le capital que du travail
pass contribu produire. La valeur de la production V Cest la somme
des quantits des X biens multiplis par leur valeur dchange (v) de
ces X biens Y reprsente la valeur cre par le travail (direct) de la
priode courante C reprsente la valeur transmise par le travail pass
incorpor
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C constitue la partie du revenu qui ne peut tre distribu car il
sagit de lamortissement qui permet la reconstitution du capital
pour enclencher un nouveau cycle de production. Le revenu national
peut tre divis en trois, en fonction des classes sociales: salaires
(W), profits ( ) et rente (T). Comme la dernire terre mise en
culture est la moins productive v i = li quantit de travail direct
et indirecte la plus leve. La rente globale va tre gale : L 0
quantit totale de travail direct
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De (5) et (6) on tire : T=Y-L 0 partir de (4) (7) W+ =L 0 Aprs
dduction de la rente globale, le revenu national divis en salaires
et profits est gal la quantit total de travail direct employ dans
lconomie. Celle-ci tant une grandeur donne, la rpartition est une
relation inverse entre salaires et profits Les capitalistes et les
travailleurs salaris sont deux classes fondamentales (les
propritaires fonciers sont en position drive) Leurs intrts sont
opposs
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La dtermination des salaires Les salaires sont dtermins en
premier. Les profits constituent un reliquat. La masse des salaires
dpend de la quantit de travail employ L0 et du salaire annuel par
travailleur (w) Donc la masse des salaires: W= L0*w partir de
lquation 7 on peut rcrire : (9) = L0*(1-w) Pour une quantit donn de
travail employ dans lconomie la masse des profits varie en raison
inverse du taux de salaire. Celui-ci dpend des quantits de biens de
subsistance qui constitue la consommation des salaris et de sa
famille De la valeur dchange de ces biens Le salaire correspond la
quantit des biens salaires (q) multipli par leur valeur
dchange
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le taux de profit ne peux jamais crotre, si ce nest sous leffet
dune baisse des salaires, et que lon ne peut avoir de baisse
durables des salaires, si ce nest la suite dune baisse des prix des
biens ncessaires dans lesquels les salaires sont dpenss p.151
Ricardo Comme les prix des biens salaires voluent en fonction de
leur difficult de production. Les profits voluent en sens inverse
des difficults de production. Les profits accumuls servent
accroitre la production, mais laugmentation de la production tend
rduire les profits car elle suppose une augmentation des
travailleurs employs. Ceci ncessite la mise en culture de plus de
terre de moins bonne productivit Ce qui accrot le prix des biens
salaires, qui rduit les profits et donc laccumulation, puisque cest
le profit qui motive laccumulation capitaliste.
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Si on suppose un amortissement linaire du capital (c) La valeur
du capital est gale : K= C(1/c) Les avances en capital porte sur
les salaires et le capital le taux de profit vaut donc : (11) r =
/(W+K) Le taux de profit ne dpend au final que de lvolution
respective des salaires et du profit c est un paramtre fixe et K
est donn. Le taux de profit dpend du taux de salaire et de K/L0 qui
mesure lintensit capitalistique. Plus on emploi de capital et de
matire premre par rapport K et plus K/L0 sera lev.
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Le taux de profit dpend donc de lintensit capitalistique et du
taux salaire. Si K/L0 diminue, lvolution de r est indtermine Si
K/L0 augmente, le taux de profit diminue Mais pour Ricardo le
progrs technique ne saurait contre-balancer leffet de laugmentation
des prix des biens salariaux. Ltat de croissance stationnaire bien
que lointain est invitable, le commerce international et le progrs
techniques ne peuvent ralentir sont avnement que de manire
temporaire.
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Malthus Malthus est n en 1766 Roockery, marqu par linfluence de
son pre, disciple de Condorcet de Godwin (1756-1836) et de J.-J.
Rousseau. Homme dglise, Malthus est charg de laide aux pauvres dans
sa commune ; les mauvaises rcoltes de 1794 1800 engendrent misre et
dtresse, et frappent son imagination. Il crit, en 1796, un opuscule
La crise qui prend position en faveur de la justice sociale et
propose de dvelopper le systme dassistance publique aux pauvres,
loi de Speenhamland poor law
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En 1798, parat un pamphlet : Essai sur le principe de
population et comment il intresse lamlioration future de la socit.
Malthus y dveloppe sous une plume anonyme les principaux arguments
de ce quon appellera plus tard le malthusianisme. Il affirme que
les subsistances ont tendance crotre moins vite que la population
et quen consquence les lois sur les pauvres et lassistance sont
condamnes lchec, car elles favorisent la multiplication des plus
pauvres. Sa rencontre Avec David Ricardo pousse Malthus faire uvre
de thoricien.
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(1756-1836)
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Ses talents en ce domaine vont se rvler en 1820 dans les
Principes dconomie politique considrs dans le rapport de leur
application pratique. Cet ouvrage labore une thorie de la
croissance et du dsquilibre qui annonce celle de Keynes qui en 1933
dans un essai de biographie de Malthus le rhabilite. Malthus
reprsente le fondateur de lconomie positive, car il runit des
statistiques et tente de fonder ses analyses sur lobservation des
faits. Lanalyse malthusienne est fonde sur lide des rendements
dcroissants de la terre, cest une analyse marginaliste.
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Malthus est assez pessimiste sur la possibilit daugmenter par
le progrs technique les quantits de nourriture disponibles. Le
contrle des naissances devient donc une condition ncessaire pour
assurer le minimum de subsistance. Il en rsulte une vision
dterministe et sombre de lconomie : secourir les pauvres cest en
fait accrotre la pauvret. Malthus dfend lcole gratuite et
obligatoire, car cest pour lui le meilleur moyen de lutter contre
la pauvret, on retrouve les racines philosophiques de
Rousseau.
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Malthus et Ricardo ont la mme vision de ltat stationnaire
provoqu par la baisse des rendements dans lagriculture. Pour autant
ils sopposent sur la question du libre change. Pour Ricardo,
celui-ci doit permettre de ralentir lavnement de ltat stationnaire,
cest linverse pour Malthus. Comme pour Malthus, laugmentation de la
production conduit se rapprocher de ltat stationnaire. Et que la
monte des prix agricoles ralentie la production globale car les
rentiers naccroissent pas la production, ils ne font que
dpenser.
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Le maintien des barrires douanires en favorisant la monte des
prix agricoles ralentie laccumulation du capital. Les capitalistes
ont des profits plus faibles. Comme une partie des profits est
pargne pour laccumulation. Ceci conduit limiter la dynamique
daccumulation du capital Cest laccumulation du capital qui entrane
une augmentation de la production de biens. La limitation des
profits est donc une bonne chose.
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Par ailleurs, pour Malthus plus loffre est importante et plus
elle aura de mal trouver de dbouchs. Finalement, laugmentation des
rentes permet dquilibrer loffre et la demande. Le rle social des
rentiers est donc de permettre labsorption de la production en
vitant les crises de surproduction. Les corns law permettent de
maintenir le prix du bl des niveaux levs,
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Ceci gonfle les rentes et limite les profits. On vite galement
les mises en jachres des terres les moins fertiles Malthus souligne
le risque de crise, combat la loi de Say reprise par Ricardo et
affirme que lexcs dpargne peut engendrer des crises. Il soutient
limpact du facteur humain (ducation et habilit haussent le salaire
rel) et affirme que la demande stimule loffre.
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La loi de Say est accepte par Ricardo pas par Malthus La loi de
Say : loffre globale de produits se dcompose en revenus qui sont
intgralement dpenss et suscite une demande globale de valeur
quivalente. Loffre cre sa propre demande. Temporairement, des
dsquilibres sectoriels peuvent apparatre mais l o le demande est
insuffisante, laccumulation sera rduite en raison de la baisse du
taux de profit. Rciproquement, l o la demande est plus forte, les
prix seront suprieurs aux prix de lquilibre naturel. La hausse des
profits dans ce secteur va entraner un surcrot dinvestissement qui
va contribuer rtablir lquilibre. Laiguillon de la concurrence et
des profits doit permettre aux marchs de retrouver son quilibre
global. Ainsi, le rle de consommateur en dernier ressort des
rentiers na pas de sens alors que le libre change permet de
contrecarrer la baisse tendancielle du taux de profit.
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Pour autant la dynamique de suraccumulation dcrite par Malthus
va tre reprises par Marx et endosse par Keynes avec la notion de
demande effective. Le dbat entre Ricardo et Malthus marque une tape
importante de lanalyse macroconomique. En effet, en dpit des
concepts dsuets comme le salaires du subsistance ou la baisse des
rendements de la terre. Cest la controverse entre une dynamique
conomique fonde sur loffre du ct de Ricardo ou du ct de la demande
pour Malthus qui va structurer la dbat macroconomique moderne.
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Finalement, cest Ricardo qui va lemporter pour des raisons
thoriques/techniques et politiques. Il y a une cohrence dans le
systme ricardien plus forte que dans la reprsentation de Malthus.
Par ailleurs, les industriels prennent lascendant sur les
propritaires fonciers en cette priode dindustrialisation du RU. En
cette priode le pouvoir salarial est encre loin de pouvoir
simposer, cest donc les thories de loffre qui simposent.
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Il soutient limpact du facteur humain (ducation et habilit
haussent le salaire rel) et affirme que la demande stimule loffre.
Pour Malthus, il est vident que laccroissement de la population ne
peut suffire pour provoquer la croissance conomique. La
multiplication des besoins nentrane pas la production dun plus
grand nombre de biens.
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Condition premire : pour que le travailleur demande des
produits, encore faut-il que quelquun demande le travailleur.
Malthus pense ainsi que laugmentation de la population correspond
laugmentation de la demande effective, qui dans lesprit de Malthus
est gale une augmentation de lemploi. On peut dire que Malthus fait
de la quantit demploi dont une nation dispose, la source de sa
richesse et de son dveloppement.
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Sur lpargne, en opposition Ricardo, Malthus a dvelopp son ide
fondamentale : laugmentation des produits obtenue avec un plus
grand nombre douvriers productifs provoque une augmentation des
prix, qui a pour rsultat de diminuer lpargne. Laccumulation et
lpargne ne peuvent tre les seuls facteurs de la croissance
conomique parce que, dune certaine faon, partir dun certain moment,
lpargne se dtruit elle-mme.
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Malthus reconnat le rle de linnovation : machines et inventions
favorisent le progrs conomique, mais Malthus na pas une foi sans
limites dans les machines. Il considre que sans extension de
dbouchs, les machines ne sont pas utiles. Lemploi des machines est
avantageux seulement dans la mesure o la baisse du prix des
produits est telle que la demande augmente et que la valeur de la
masse des produits est plus grande que la valeur de la masse des
produits avant lintroduction des machines. Lconomie de main-d'uvre
due aux machines serait compense par laugmentation de la demande
(phnomne de dversement).
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Pour le progrs, le raisonnement de Malthus est le suivant :
cest laccroissement des subsistances qui dtermine le bonheur des
hommes. Malthus reconnat que dans le cas de laugmentation de la
richesse par laccroissement des produits industriels, les salaires
augmenteront, mais si les salaires augmentent, le prix des denres
crotra dans la mme proportion et le bonheur des hommes ne sera donc
pas amlior. En bref, le bonheur des ouvriers augmente lorsque les
produits saccroissent dans lagriculture, mais celui-ci naugmente
pas lorsque les produits connaissent une hausse uniquement dans
lindustrie.
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La thse malthusienne repose sur lide dune richesse nationale
croissant des rythmes divers suivant les pays. " Chez la nation qui
se serait voue lagriculture, le pauvre vivrait avec plus daisance
et la population crotrait rapidement ; chez celle qui se serait
adonne au commerce, les pauvres auraient fort peu amlior leur sort
et en consquence, la population resterait stationnaire ou crotrait
fort lentement ". Il y a ainsi aussi au sein dun pays des
antagonismes entre les groupes : il existe une opposition entre les
entrepreneurs et les ouvriers. En priode de croissance conomique,
la condition des ouvriers ne samliore pas
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ce sont les entrepreneurs qui tirent avantage de la croissance
conomique, car leurs profits augmentent. Malthus insiste avec force
sur limportance de la distribution des changes. Lchange doit lever
la valeur de tout produit en permettant de cder un bien dont on a
moins besoin contre un autre dont on a un plus grand besoin. Le
commerce intrieur a donc pour effet daugmenter la valeur des
produits et Malthus pense que cest un bien car la baisse de la
valeur cest--dire la baisse des prix entranerait le chmage. Malthus
est favorable au commerce intrieur et extrieur, non seulement parce
que le commerce permet daccrotre les quantits, mais encore parce
que le commerce permet daccrotre la valeur changeable des produits.
Cest pour cette raison quil est oppos au commerce
international
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Chez Malthus une interaction entre un bien rare et lvolution
des techniques est lorigine de la dynamique conomique. On peut donc
penser que Malthus a t lorigine des notions de pilotage de la
croissance, suivant la logique : laugmentation de la population
impose la mise en valeur de nouvelles terres et lexploitation plus
efficace de celles qui sont dj en culture, ce besoin peut induire
une recherche dinnovation dans les techniques agricoles.
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Ceci peut donc crer un cercle vertueux tant que linnovation
sera encourage par le soutien terme dune plus forte demande. De
fait, cette analyse est trs proche des thories modernes de la
macro-conomie. Thomas-Robert Malthus est clairvoyant, comme Adam
Smith, il essaie de dcrire les stimulants de la croissance
conomique, mais il est plus systmatique quA. Smith car il possde un
schma dynamique : le principe de la population.
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Le trait le plus original est de mettre laccent sur la demande
effective dans lanalyse de la croissance dune part. La demande
effective : une demande faite par ceux qui ont les moyens et la
volont den donner un prix suffisant . Insuffisante pour assurer
l'coulement des biens produits. Epargne excessive => sous
consommation Possibilit dinvestissement de lpargne mais besoin dune
demande suffisante sur les biens produits.
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Recommandations Morceler la proprit foncire au profit d'un
grand nombre de propritaires et l'entretien de consommateurs
improductifs Lapprobation des dpenses somptuaires des rentiers.
Demande = rle essentiel dans la dtermination du niveau demploi Les
considrations que Malthus dveloppent au sujet de la
sous-consommation des riches propritaires fonciers annoncent
incontestablement l'analyse keynsienne de la propension marginale
consommer, fonction dcroissante du revenu.
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Surtout, le principe keynsien de la demande effective est
clairement pressenti. Niveau de lemploi fix au point o le prix de
demande anticip par les entrepreneurs pour leur production est gal
leur prix d'offre => remboursement des frais + profit Malthus
explique que les manufacturiers et les fermiers ne sont encourags
produire que pour autant qu'il existe des consommateurs prts payer
Ils doivent en avoir les moyens et la volont, un prix suffisant,
c'est--dire un prix qui assure aux producteurs le remboursement de
leurs frais et le paiement d'un profit.
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Principe de subsidiarit: Pour Malthus cest aux paroisses daider
les pauvres, pas lEtat car a aggrave les problmes. Dailleurs laide
est proportionnelle au nombre denfants, donc a les encourage se
reproduire. Pour Malthus il faut casser ce lien et duquer les gens
Lintervention de lEtat est condamnable car elle vient den haut,
cest le problme des paroisses. Malthus est partisan du
protectionnisme qui est rclam par des acteurs de terrain.
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Malthus a vu que la croissance ne peut tre continue sans quil y
ait un accroissement de la demande ; il a aussi soulign et cela est
plus fondamental encore, que cet accroissement de la demande nest
pas spontan. La premire chose dont on a besoin cest la demande
effective des produits. Pour produire, il faut constater une
demande. La demande prcde la production.
http://ensd1.hautetfort.com/media/02/00/917223916.pdf
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Ce qui dtermine la productivit agricole ce nest pas que la
fertilit du sol. Les producteurs ne peuvent pas manger de manire
infinie. La demande alimentaire dtermine la production. Quest ce
qui dtermine le niveau de cette demande ? La division de la proprit
foncire (la rpartition de la proprit du sol). Le commerce intrieur
et extrieur. Lentretien du consommateur improductif Le facteur
dterminant cest la demande.
http://ensd1.hautetfort.com/media/02/00/917223916.pdf
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L'analyse de Malthus connat un regain d'actualit au XXe sicle
quand les pays en dveloppement entrent dans la premire phase de
leur transition dmographique. Le concept de trappe malthusienne est
alors dvelopp par l'conomiste Harvey Leibenstein dans les annes 50:
la croissance de la population bute sur la contrainte des
subsistances dans les pays les moins avancs, qui ne parviennent
pas, la ration alimentaire tant trop faible, sortir du sous-
dveloppement en raison d'une pargne et d'une productivit du travail
insuffisantes. Ester Boserup lui oppose la thse de la "pression
cratrice", o la forte densit de population joue un rle majeur dans
le progrs technique
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Lactualit du malthusianisme La croissance de la population
mondiale devrait conduire une recrudescence des tensions politiques
et sociales, voire des guerres en raison de la monte des prix des
matires premires
Ce que peroit Mathus cest la transition dmographique sans bien
se rendre compte quil sagit dune transition et non pas dun tat
stable dexplosion dmographique
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Selon ce schma la socit voluerait entre priodes de prosprit et
priodes de misre avec une rgulation naturelle Par les guerres, les
famines et les pidmies qui rtablissent la dynamique de population
en dessous de la dynamique productive des biens de consommation. La
version dynamique de la loi de population
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Le printemps arabe peut tre peru comme une manifestation de ces
mcanismes o une population jeune nombreuse indiquant une dynamique
dmographique fait face la monte du prix des matires premires
conduit des explosions sociales. Beaucoup dautres facteurs entrent
en lignes de compte, facteurs politiques vieillissement des lites,
etc. Nanmoins on peut reconnatre un facteur dclenchant dans
lexplication malthusienne, la hausse des prix des denres
alimentaires
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La rvolution franaise elle-mme rpond certains de ces mcanismes
avec les mauvaises rcoltes de 1788. Si des mcanismes du type des
crise dancien rgime, des crises en lien avec les facteurs doffre,
des crises de sous-production apparaissent rgulirement. La
caractrisation principale des conomies dveloppe nen demeure pas
moins les crises de surproduction. Malthus ce place dailleurs du ct
de la demande pour expliquer les conditions de loffre. Jusqu prsent
aucune crise en lien avec des facteurs doffre (choc ptroliers,
hausse du prix des matires premires) na dfinitivement remis en
cause la dynamique daccumulation du Capitalisme.
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Des menaces apparaissent, rchauffement climatiques, raret sur
les matires premires mais jusqu prsent ces tensions ont donn lieu
soit des changements de comportements soit des innovations
technologiques qui ont permises de surmonte ces difficults. Les
scnarios la Mad Max sont demeurs jusqu prsent de la science
fiction
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Pour Malthus : au nombre des causes fondamentales ncessaires
qui influent sur la richesse des nations il faut incontestablement
mettre au premier rang celle qui ont un rapport la politique et la
morale De ce point de vue, on peut parler dconomie chrtienne
puisque ici cest la thologie qui guide la morale. LEssai sur la
population a t critiqu par Marx qui reprochait louvrage de
conforter la bourgeoisie anglaise sopposer lamlioration de la
lgislation sociale.