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HISTOIRE DES ARTS - 2014/2015
COLLÈGE VICTOR DURUY CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE
CHARLOT SOLDAT
LA FICHE TECHNIQUE
Titre original Shoulder Arms
Pays d’origine États-Unis Genre
Comédie
Durée 46 minutes
Réalisation Charlie Chaplin
Scénario Charlie Chaplin
Musique Charlie Chaplin
Sortie 20 octobre 1918 (États-Unis), 20 avril 1919 (France)
Charlie Chaplin
(le soldat américain),
Acteurs Edna Purviance
(une jeune française),
Sydney Chaplin
(le Kaiser)
LE SYNOPSIS
Le film a pour sujet la Première Guerre
mondiale, vue à travers le miroir déformant de la
comédie. Il développe une intrigue simple,
centrée sur les aventures drôles et décalées d’un
soldat américain faisant son apprentissage de la
guerre…
LE RÉSUMÉ
Dans un camp militaire, de nouvelles recrues s'entraînent avant de
partir à la guerre en France. L'entraînement est épuisant pour
Charlot qui a du mal à se faire aux efforts physiques et aux
manœuvres militaires. Charlot est loin d’être le modèle idéal du
guerrier : d’une irrésistible maladresse, peu disposé à s’adonner
aux harassants exercices militaires, il tourne en ridicule le
maniement des armes et la marche au pas. Arrivé au front,
Charlot découvre l’inconfort des tranchées et les difficultés
quotidiennes des soldats : cette existence rustique est tournée
en dérision dans une série de gags.
Lors d’un assaut, Charlot (terrifié par le numéro 13 de son insigne) est héroïque
malgré lui, faisant prisonnier à lui seul toute une section allemande. Peu de temps
après, il se porte volontaire pour espionner les lignes adverses, déguisé en arbre.
Ayant libéré l’un des siens, il est poursuivi par les Allemands et trouve refuge chez
une jeune femme, incarnation idéalisée de la France. Cette dernière est arrêtée par
les Allemands : interrogée et malmenée par un officier brutal, elle est sauvée in
extremis par Charlot qui surgit d’une cheminée. Le film prend un tour surréaliste
lorsque le Kaiser et son état- major, en visite d’inspection, sont capturés par un
Charlot indomptable. Porté en triomphe par ses camarades, Charlot se réveille en
sursaut sous sa tente : on comprend dès lors que son épopée n’était qu’un rêve.
HISTOIRE DES ARTS - 2014/2015
COLLÈGE VICTOR DURUY CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE
LE CONTEXTE HISTORIQUE
« Au début de la Première Guerre mondiale, l’opinion publique estimait que les hostilités ne
dureraient pas plus de quatre mois, que la science de la guerre moderne prélèverait un si lourd tribut de vies
humaines que l’humanité exigerait la cessation d’un massacre aussi barbare. Mais nous nous trompions. Nous nous
trouvâmes pris dans une avalanche de folle destruction et de boucherie sans merci qui se poursuivit quatre ans
durant, à la stupéfaction de l’humanité. Nous avions provoqué une hémorragie de proportions mondiales et nous ne
savions plus l’arrêter. »
Charlie Chaplin, Histoire de ma vie, éditions Robert Lafont, 1964, p. 215.
Le film est réalisé en pleine guerre, au moment où l’armée américaine commence à y participer (entrée en guerre
des Etats-Unis en avril 1917). Tout le monde est las et les peuples veulent par tous les moyens mettre fin au conflit,
comme viennent de le faire les bolcheviks en Russie après la révolution d’octobre 1917.
UN FILM ENGAGÉ
Sorti aux États-Unis en octobre 1918 (avril 1919 en France) « Charlot Soldat » connait un succès immédiat et
unanime, particulièrement auprès des combattants de la Grande Guerre. Celle-ci est vue à travers le miroir déformant
de la comédie. Le rire et la satire sont employés dans le but de souligner les difficultés de la guerre (la faim, le
froid, la peur, le mal du pays, les tranchées boueuses et inondées…). Chaplin arrive ainsi à partir d’un sujet grave à
faire rire le spectateur à travers le burlesque. Les personnages sont très caricaturés
: les Allemands sont gros, grands, méchants, et bêtes alors que les Alliés sont gentils, disciplinés, courageux et
attachants. Ces caricatures sont une forme de propagande : il faut haïr les Allemands et adorer les Alliés. Chaplin
incarne un soldat américain dont la naïveté et la grandeur d’âme du « héros malgré lui » ont une valeur
d’universalité qui séduit les véritables combattants du front. Attaqué pour son non-engagement dans l’armée,
Chaplin répond en artiste à l’absurdité de la guerre.
LE RÉALISATEUR
Charles Spencer Chaplin naît le 16 avril
1889 dans un quartier pauvre de
Londres. Ses parents sont tous deux
chanteurs de variétés. En 1912, il
s’installe aux Etats-Unis et commence
une nouvelle carrière dans le cinéma. En
1914, il invente le plus célèbre des
vagabonds : Charlot. Le public est
immédiatement conquis et les succès
s’enchaînent. Il devient « l’homme le
plus célèbre du monde ».
LE PERSONNAGE
Vagabond apatride, Charlot est un
personnage universel évoluant dans des
courts films muets burlesques.
L’incapacité alors du cinéma à enre-
gistrer le son lui offre la possibilité de
s’affranchir des langues et ainsi de
toucher tout spectateur.
LA MUSIQUE
L’AFFICHE
C’est un dessin représentant le héros du
film (Charlot), sortant victorieux des
tranchées françaises, une bouteille de
champagne (symbole de la France) à la
main. Le thème de la guerre ressort à
travers la tenue militaire de Charlot, de
son équipement et de l’obus ouvrant le
champagne (rappel de la victoire des
Alliés).
Cette affiche expose le thème du film, la
guerre mais traité avec humour et
légèreté. En effet, le personnage central
possède un certain comique : il semble
saoul (joues rouges) et les nombreux
objets inutiles (théière, râpe à fromage…)
provoque le ridicule de ce dernier.
Affiche originale, pour la sortie américaine
(octobre 1918).
La musique tient un rôle très important dans le film car c’est par elle que passe toutes les émotions. Chaplin adapte le
ton des sons avec les différentes scènes mais aussi avec les personnages : pour accompagner la caricature des
Allemands, le son se fait grave et dérangeant. En revanche, la musique est légère et frivole lorsque Charlot entre
en scène. Lors de certaines scènes de combat, on peut constater une accélération du rythme musical. En début de
film, on écoute des sons qui semblent refléter tout le désespoir et la crainte de Charlot lorsqu’il doit s’accommoder
de l’insalubrité et du mal du pays, tandis que les obus pleuvent et que les combats font rage.
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