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septentrion M arie -Thérèse L efebvre et J ean -P ierre P inson avec la collaboration de Mireille Barrière, Paul Cadrin, Élisabeth Gallat-Morin, Bertrand Guay et Micheline Vézina CHRONOLOGIE MUSICALE dU qUébEC 1535-2004 musique de concert et musique religieuse Extrait de la publication

Chronologie musicale au Québec…ISBN papier : 978-2-89448-593-4 30, rue Gay-Lussac ISBN PDF : ... pas à rendre simplement compte des événements tout azimut qui ont eu

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septentrion

Marie-Thérèse Lefebvre et Jean-Pierre Pinsonavec la collaboration de Mireille Barrière, Paul Cadrin,

Élisabeth Gallat-Morin, Bertrand Guay et Micheline Vézina

CHRONOLOGIE MUSICALE

dU qUébEC1 5 3 5 - 2004

musique de concert et musique religieuse

Extrait de la publication

CHRONOLOGIE MUSICALE DU QUÉBEC6 7 8 7 - 9::;

Marie-<érèse Lefebvre et Jean-Pierre Pinsonavec la collaboration de

Mireille Barrière, Paul Cadrin, Élisabeth Gallat-Morin, Bertrand Guay, Micheline Vézina

CHRONOLOGIE MUSICALE DU QUÉBEC

6 7 8 7 - 9::;

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Extrait de la publication

Pour e>ectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca

Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons éga lement l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Pro-gramme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.

Révision : Céline ComtoisMise en pages et maquette de couverture : Folio infographie

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes ÉDITIONS DU SEPTENTRIONvous pouvez nous écrire par courrier,par courriel à [email protected],par télécopieur au 418 527-4978ou consulter notre catalogue sur Internet :www.septentrion.qc.ca

© Les éditions du Septentrion Di>usion au Canada :1300, av. Maguire Di>usion DimediaQuébec (Québec) 539, boul. LebeauG1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2Dépôt légal :Bibliothèque et Archives Ventes en Europe :nationales du Québec, 2009 Distribution du Nouveau MondeISBN papier : 978-2-89448-593-4 30, rue Gay-LussacISBN PDF : 978-2-89664-553-4 75005 Paris

Membre de l’Association nationale des éditeurs de livres

Introduction générale ?Marie-!érèse Lefebvre et Jean-Pierre Pinson

2%!=#3"$ 6L’implantation de la musique (6787-6@??) 68Élisabeth Gallat-Morin et Jean-Pierre Pinson

2%!=#3"$ 9Développement des institutions musicales (6A::-6?:9) @8Mireille Barrière et Jean-Pierre Pinson

2%!=#3"$ 8L’émergence du statut professionnel de compositeur (6?:8-6?B@) 968Marie-!érèse Lefebvre

2%!=#3"$ ;La di>usion internationale de la musique québécoise (6?BA-9::;) 866Marie-!érèse Lefebvre

Liste des illustrations 8;6

Index 8;@

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Extrait de la publication

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L’#1&$ &3!#3 1!,( 4’!#" depuis longtemps, mais il aura fallu la phrase presque lapidaire d’un étudiant avisé, « comment se fait-il qu’il n’y ait

aucune chronologie de la musique au Québec ? », pour que nous nous décidions à ouvrir ce dossier. Une année était prévue. Il en aura fallu beaucoup plus. En voici le résultat, grâce à une équipe de chercheurs chevronnés qui ont accepté en toute confiance de partager leurs fichiers personnels et de prendre du temps en plus de leurs nombreuses tâches pour compléter les données. Nous leur en sommes infiniment reconnaissants.

!. Philosophie généraleIl s’agit donc de la première chronologie du genre au Québec. Si l’histoire de la musique du Québec n’en est pas à ses débuts, les outils en ce domaine ne sont pas complets : il y manquait la mise en place sur l’axe du temps, des origines à nos jours, d’un canevas indispensable à une perspective vérita-blement historique. Alliée aux études déjà parues, articles, mono graphies, ou vastes bassins de données comme l’Encyclopédie de la musique au Canada, cette « ossature temporelle » a la prétention de se présenter comme le soubassement d’une histoire générale de la musique au Québec. Toutefois, qui dit perspective historique doit chercher à aller au-delà de la collection de faits rangés dans l’ordre de leur apparition. Un outil est utile quand il contribue à produire du sens. C’est pourquoi cette chronologie ne cherche pas à rendre simplement compte des événements tout azimut qui ont eu lieu durant les quatre derniers siècles. Il aurait été en e>et impensable et même futile de citer toutes les œuvres musicales, concerts, professeurs, interprètes (étrangers et locaux) et autres domaines de la vie musicale. Nous

avons donc plutôt choisi de faire apparaître, sur la ligne du temps, une histoire inscrite dans une société. Nous avons cherché à démontrer quand et comment se sont développées une pratique et une création musicales proprement québécoises, comment le milieu musical a pris en charge ses musiciens et ses créateurs, tout comme cela s’est fait dans le domaine de la littérature et des beaux-arts. Dans ce désir de production de sens, nous avons tenu à proposer, en tête de chaque période, une introduction faisant synthèse, qui aurait pour tâche de proposer au lecteur de grands axes de lecture, et qui, jointe au découpage par rubriques, devrait permettre à celui-ci de se forger sans contrainte sa propre intrigue.

Inspirés par les principes méthodologiques d’une équipe pluridisciplinaire rattachée au Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises (CRILCQ), nous avons organisé les informations de manière à rejoindre un lectorat intéressé par l’histoire culturelle du Québec et déjà au fait des grands événements politiques et religieux qui ont marqué son développement. Dans cette perspective pluridisciplinaireCinscrite dans les grands courants de recherche actuelle en histoire culturelle et intellectuelle, nous souhaitons que cet outil de recherche permette aux chercheurs d’établir des liens entre les chronologies existantes et de faire ressortir les réseaux qui ont tissé le milieu culturel. De même, cet ouvrage cherche aussi à rejoindre les non musicologues, comme les chercheurs qui possèdent leurs propres chronologies. C’est pour ces diverses raisons que nous avons choisi de publier « un beau livre » plutôt que d’utiliser un site Internet qui faciliterait, certes, la recherche rapide d’informations, mais dont l’environ nement cathodique ne permet visuellement ni la lecture

'%$&(256$'(% 78%8&/1"Marie-!érèse Lefebvre et Jean-Pierre Pinson

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synthèse des tableaux, ni la réflexion, et encore moins la contemplation ou la rêverie que peut susciter la lecture d’une information nouvelle.

". LimitesLa période envisagée couvre les quatre siècles de l’histoire du Québec, puisque nous avons pris le parti de nous arrêter à l’année 9::;. On com -prendra aisément que, après 6?@:, les choses, déjà complexes, vont s’accélérer considérablement et que, sans un recul historique indispensable, il deviendrait impossible de faire des choix justifiés parmi les innombrables événements qui ont marqué la vie musicale. Nous nous sommes restreints au seul Québec, tout en n’ignorant pas que cette limite a quelque chose d’injuste historiquement, au plan de la francophonie de l’est du Canada au moins. Ce faisant, l’histoire de la musique de concert et du monde religieux ne pouvait que privilégier les centres principaux comme Québec et Montréal. Le lecteur verra toutefois que, dès que possible, nous avons cherché à inclure les autres villes et régions développées au cours du D#De siècle en signalant lorsque nécessaire des événements régionaux significatifs.

Cette perspective de création d’un outil jointe à la vaste étendue du territoire observé nous a contraints à faire d’autres choix. Tout d’abord, nous n’avons retenu que la musique dite de concert et la musique religieuse. La première repose de toute évidence sur ce faire musical qui forme le cœur de la vie musicale ; par la seconde, on verra comment le monde religieux a été un pilier de l’histoire du Québec en jouant le rôle de principal employeur des musiciens. De plus, il était impossible de donner tous les titres de toutes les œuvres : il n’était pas question de faire une chronologie des œuvres elles-mêmes, mais plutôt de retenir celles qui nous ont paru représentatives d’une époque, d’un moment. Le même parti pris a guidé nos choix parmi les musiciens, les concerts, les activités de tous les ensembles ou organismes, tous de plus en plus nombreux au fil du temps. Cette exhaustivité relève plutôt de banques de données informatisées, comme par exemple les activités de l’Orchestre symphonique de Montréal ou de Québec, chaque organisme de quelque importance possédant en e>et déjà sa propre banque qu’il sera toujours possible de consulter.

Devant l’ampleur de la tâche, nous avons dû abandonner l’idée d’inclure l’aventure de la musique de tradition orale et de la musique populaire. Le

sous-titre que nous avons ajouté à la présentation générale, musique de concert et musique religieuse, suggère justement l’espoir qu’une seconde équipe spécialisée dans ce domaine prenne le relai pour un second tome. Toutefois, en ce qui concerne la musique de tradition orale, et malgré le fait qu’il estCdiEcile de donner des dates en ce domaine, nous avons relevé les publications des chercheurs, comme celles de Marius Barbeau. De même, lorsque ce répertoire s’est retrouvé dans la musique de concert, nous en avons retenu les exemples les plus marquants.

#. PrésentationDans le premier chapitre, Élisabeth Gallat-Morin et Jean-Pierre Pinson nous rappellent les premiers témoignages historiques et les traces que nous ont laissés les D+##e et D+###e siècles. La mise en place des mécanismes de production et de réception et l’importance des tournées d’artistes étrangers qui ont contribué au développement de la vie musicale au D#De siècle, sont commentés dans le deuxième chapitre par Mireille Barrière et Jean-Pierre Pinson, avec l’aide de Micheline Vézina pour le début du siècle. Dans le troisième chapitre, Marie-Thérèse Lefebvre, aidée de Paul Cadrin et Bertrand Guay, a décortiqué le DDe siècle selon deux périodes. La première (6?:8-6?B@) est caractérisée par l’institutionnalisation de la formation et le développement d’une création proprement québécoise. La deuxième (6?BA-9::;), qui sert en quelque sorte de conclusion, dévoile l’impact des activités musicales durant et après l’Exposition universelle sur le développe- ment international du milieu musical.

Nous avons réparti les informations selon les cinq rubriques essentielles qui constituent la chaîne d’une vie artistique : dates, formation, production, concerts, di"usion et milieu religieux.

1!3$( : s’il a été facile de statuer sur les débuts de cette chronologie, nous avons dû faire un choix sur la date de clôture. Le développement exponen-tiel des organismes de production et le nombre de concerts consacrés à la musique canadienne après 6?BA annonçait un déséquilibre important entre les sections. Nous avons donc choisi d’arrêter la recherche exhaustive à l’année de l’Exposition universelle de Montréal en 6?B@ qui a donné lieu à une profusion de commandes d’œuvres. À notre avis, cela démontrait non

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seulement la reconnaissance du métier de compositeur dans le milieu artistique, mais également l’existence d’une forte communauté de musiciens et d’un public mélomane, fruit d’un travail de longue haleine consenti par les prédécesseurs, ce que cette chronologie a voulu faire ressortir. Après 6?B@, nous nous sommes concentrés sur la formation, la production et la réception, ne réservant à la di>usion de la musique de concert et religieuse que les événements les plus importants.

)-".!3#-, : à ce titre, nous avons regroupé non seulement les institutions d’enseignement de musique sacrée et profane (écoles publiques et studios privés), mais aussi les bourses, concours et prix, les associations profession-nelles et les débats esthétiques qui ont eu cours particulièrement au DDe Csiècle.

="-1/23#-, : nous avons rattaché à cette enseigne tous les ensembles musicaux qui se sont formés au cours des ans, incluant les sociétés de concert et d’art lyrique (opéras, opérettes, chorales).

2-,2$"3( : c’est ici que les choix furent les plus diEciles. Si les concerts o>erts par des troupes et artistes étrangers influencent le développement de la vie musicale du D#De siècle jusqu’à 6?6;, la coupure des liens avec l’étranger au cours de la Première Guerre mondiale oblige le milieu musical à se prendre en charge. Par la suite, compte tenu de l’accélération des moyens de transport et du pouvoir d’attraction des impresarios améri- cains, plusieurs tournées d’artistes étrangers inscrivent dans leur circuit les villes de Québec et Montréal. Nous n’avons retenu, pour le DDe siècle, que ceux ou celles qui ont influencé de manière durable l’histoire musi- cale du Qué bec, et nous avons cité les nombreux concerts qui ont di>usé les œuvres des compositeurs québécois, en pointant quelques œuvres significatives.

1#))/(#-, : cette section comprend autant le commerce de la musique (facteurs, magasins, théâtres, maisons d’édition, revues, enregistrements) que la création des principales émissions radiophoniques consacrées aux compositeurs québécois. Cet aspect économique de la musique au Québec

n’a jamais été étudié, et à titre d’exemple, l’énumération des orgues installés dans les églises du Québec donne une idée des investissements financiers qui ont été exigés par les paroisses.

.#4#$/ "$4#5#$/D : depuis les débuts, ce domaine tient une place fon-damentale. Nous avons donc relevé les sources écrites de cette vie musicale particulières (répertoire, recueils, textes oEciels), mais aussi les instruments, orgues en tête, et les acteurs, avant tout les organistes aux tâches longtemps multiples, gardiens jusqu’à nos jours de la grande tradition de la musique tonale. On oublie parfois que ces organistes ont été et demeurent les principaux responsables des cours d’écriture (harmonie, contrepoint, fugue) dans les institutions et qu’à ce titre, ils ont été les premiers à réagir contre l’utilisation des techniques modernes de composition mises en place à la fin des années soixante.

2-..$,3 /3#4#($" 2$33$ 2%"-,-4-5#$Une lecture diachronique de cette répartition permet de reconstituer une histoire de chaque élément de cette chaîne alors que la lecture synchronique ouvre la réflexion sur les réseaux et les contextes. Afin de conduire le lecteur et de lui proposer un outil maniable, outre le principe des rubriques, un index permet de rechercher les noms propres (personnages, institutions, ensembles, etc.) et les noms communs plus techniques ; cet index renvoie directement aux années et non aux pages. De plus, des encarts développent certaines informations importantes et donnent des précisions sur leurs développements futurs. Enfin, les illustrations ont été choisies pour proposer une autre manière de donner du corps, souvent un visage, à certaines informations et certains personnages marquants.

(-/"2$(Les principales sources utilisées ont été l’Encyclopédie de la musique au Canada, Montréal, Fides, 6??8 (9e édition), les sites Internet et surtout les fichiers personnels et les bibliographies des collaborateurs de cette chronologie. Nous n’avons pas jugé nécessaire de fournir la liste de tous les ouvrages, mémoires, thèses et articles publiés à ce jour, car le lecteur pourra aisément trouver cette information en fonction des sujets spécifiques qu’il

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recherche. Le lecteur ne s’étonnera donc pas de l’absence d’une bibliographie comme telle.

N. B. : afin d’alléger la lecture, le texte ne reprend pas toujours verbatim les annonces de la presse. Pour les annonces qui couvrent la période 6@B;-6A6;, nous renvoyons aux travaux de Juliette Bourassa-Trépanier et Lucien Poirier, en particulier à leur Répertoire des données musicales de la presse québécoise, tome I, Canada, vol. 6, 6@B;-6@??, vol. 9, 6A::-6A9;, Québec, Presses de l’Université Laval. Cet ouvrage peut être consulté sur le site http://www.nosracines.ca.

Souvent les prénoms manquent, d’autant que les sources, la presse en tête, font fréquemment mention, sans autres précisions, de musiciens et de personnages divers diEciles à retracer autrement. Cela explique l’emploi d’expressions commeC« M. », « Monsieur » ou « Madame », etc. suivies du nom de famille, ou bien d’abréviationsCdes prénoms, comme « P.L. Paré » (6A?6).

$. Remerciements%et équipeNous nous sommes entourés de précieux collaborateurs que nous con-naissons de longue date. Élisabeth Gallat-Morin, musicologue et claveciniste, est une spécialiste de la Nouvelle-France musicale dont les travaux étalés sur trente ans de recherches font aujourd’hui autorité. Mireille Barrière,

historienne de l’art lyrique au Québec, est douée d’une mémoire infaillible ; les dates, le répertoire et les artistes n’ont aucun secret pour elle. Les connaissances du musicologue Paul Cadrin (Université Laval) sur l’histoire de la musique religieuse au DDe siècle nous ont convaincus de la nécessité de couvrir ce secteur plutôt négligé alors que l’on sait l’importance que le milieu ecclésiastique a tenu dans l’histoire du Québec. Afin d’équi librer le poids des activités montréalaises qui ressortait de nos premières ébauches, nous avons demandé au musicologue Bertrand Guay de compléter les informations reliées à la vie musicale dans la ville de Québec. Il nous a ainsi généreusement transmis ses nombreux fichiers d’où sont extraits les événements principaux.

À ces collaborateurs, se sont joints de manière ponctuelle trois assistants de recherche que nous remercions également. Micheline Vézina, diplômée de l’Université Laval et chercheuse autonome, a complété les données sur le D#De siècle. Luc Bellemare, doctorant à l’Université Laval, a relevé les données complémentaires sur la ville de Québec, et Dominic Spence, qui a terminé une maîtrise en musicologie à l’Université de Montréal, a fait de même pour les activités montréalaises dans les années cinquante.

Enfin nous remercions Martin Fillion, historien, pour ses précieux conseils et remarques.

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I4 $(3 1$ 3"!1#3#-, de commencer l’histoire musicale du futur Québec par la date du 8 octobre 6787 où, entrant dans la bourgade indigène de

Hochelaga, futur site de Montréal, Jacques Cartier commande de sonner les trompettes et autres instruments. Cet événement, important mais quelque peu isolé, souligne déjà le fait que, par la nature souvent éparse des sources, le D+#e siècle n’est pas aisé à saisir sur l’axe du temps et bien des sources nous manquent pour lui conférer une parfaite cohérence. Il restera par exemple diEcile de dater précisément certains domaines comme le chant religieux dans les missions et les réductions autochtones, même si certains faits restent représentatifs des tentatives d’évangélisation. Toutefois, la mise en série de ces faits, souvent porteurs de sens et dont le nombre va croissant, nous permet de mettre en évidence le parallèle entre l’évolution de ce que nous osons appeler ici une institution musicale et l’édification d’une société à travers l’implantation et le développement des institutions civiles et religieuses.

Le lecteur pourra suivre au fil des années l’instauration des institutions religieuses où la musique liturgique et paraliturgique jouera des rôles divers. En 6B66 arrivent les Jésuites, puis les Récollets en 6B67. Suivront en 6B8? les Ursulines et les Hospitalières, fondatrices de l’Hôtel-Dieu de Québec et, en 6B7?, de celui de Montréal. 6B?? sera l’année de l’Hôpital général de Québec. En 6B7@, quatre sulpiciens s’installent à Ville-Marie. À Québec, le Séminaire

des missions étrangères est édifié en 6BB8 et le Petit Séminaire en 6BBA. La cathédrale de Québec, première paroisse de la Nouvelle-France, et la pre-mière église Notre-Dame de Montréal sont consacrées en 6B@; et en 6BA8 respectivement. Par la suite, les paroisses se dissémineront le long du Saint-Laurent au fil des années.

Cette jeune institution musicale s’édifiera selon les grands domaines de la musique religieuseC(plain-chant, messes polyphoniques, cantiques, orgue) qui apparaissent dans le contexte d’événements modestes ou importants. Les premiers témoignages de chant grégorien remontent à cette « messe dite et chantée » selon les ordres de Jacques Cartier au printemps 678B, avec procession et chant des Pseaumes de David. À partir du D+##e siècle nombre de recueils permettent d’établir un portrait fidèle du répertoire et des pra-tiques. Le faux-bourdon est attestée (plain-chant harmonisé et improvisé à trois ou quatre voix). Les sources de musique polyphonique restent éparses, dont les messes de Bournonville, Henri de Frémart et Artus Aux-Cousteaux (6BB8), exemples de cette pratique réservée aux grands moments et qui a dû certainement connaître des prolongements durant tout le D+###e siècle.

Quelques témoignages font état de l’usage d’instruments divers. Mais c’est l’orgue qui arrive en tête. La paroisse de Québec en possède un dès 6B7@, les Jésuites dès 6BB6 ; l’évêque Mgr de Laval rapporte un nouvel instru-ment de France installé en 6BB;. Le futur explorateur Louis Jolliet tient

Chapitre 6

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Élisabeth Gallat-Morin et Jean-Pierre Pinson

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l’orgue et l’enseigne au Séminaire. Un nouvel orgue est fabriqué en 6@98 pour la cathédrale de Québec par le montréalais Paul Jourdain dit Labrosse, qui entretient également l’orgue de Montréal. En 6@78, la cathédrale de Québec commande à Paris un nouvel orgue qui sera détruit six ans plus tard par les bombardements. Le Séminaire de Québec conserve l’un des deux seuls exemplaires connus de la publication posthume des Pièces d’orgue de Louis Marchand. À Montréal, le supérieur sulpicien François Vachon de Belmont fait venir son orgue personnel pour la paroisse en 6@:9. En 6@:;, la supérieure de l’Hôpital général de Québec obtient pour son couvent l’ancien petit orgue de la paroisse. En 6@9; arrive à Montréal le clerc sulpicien Jean Girard, organiste et maître d’école, qui apporte, outre des livres de Guillaume-Gabriel Nivers, un volumineux manuscrit d’orgue, comprenant entre autres des pièces de Nicolas Lebègue.

L’organisation de la liturgie et de la musique liturgique apparaît dans les constitutions des institutions religieuses, dans des documents comme les statuts de la cathédrale de Québec rédigés par Mgr de Saint-Vallier ou, du même évêque, le Rituel du diocèse de Québec (Paris, 6@:8), ou encore dans des Coutumiers ou des Usages divers. La musique apparaît au fil du calendrier liturgique et des principaux événements extraordinaires qui souvent souli-gnent, par des Te Deum ou des Veni Creator, des événementsCeuropéens comme les jubilés, les naissances, les mariages ou les funérailles royales.

Le répertoire est un miroir en condensé du répertoire et des prati-quesCeuropéennes, plus précisément françaises. Les recueils de chant les plus divers mettent en évidence le « plain-chant musical » dû à des compo-siteurs parisiens renommés, comme Henry Du Mont et ses Messes royales ou surtout Guillaume-Gabriel Nivers. Une seule prose sera composée en Nouvelle-France pour l’oEce de la toute nouvelle confrérie de la Sainte Famille (6BA;). D’autres œuvres nous sont restées : Charpentier, Bernier, Campra, Morin. Les cantiquesCen français apparaissent dans des recueils de cantiques comme les Cantiques de l’âme dévote, ou Cantiques de Marseille de Laurent Durand, suivis de ceux de Daulé. Les premières impressions de recueils de plain-chant verront le jour à partir de 6A::.

Il faut souligner l’activité de personnages éclairés, surtout des ecclésia-stiques, qui ont bâti cette institution musicale, comme Martin Boutet, Louis

Jolliet, Vachon de Belmont, Charles Glandelet, Jean Girard, Claude Poncin, François Borel. Les Jésuites, les Ursulines et autres ecclésiastiques, cha-noines, sulpiciens (Récher, Girard, Poncin), vont développer un enseigne-ment de plus en plus structuré, dont témoigne un corpus de méthodes. Enfin, quelques mentions sont ici faites des protestants qui, par la force des choses, devront, avant la Conquête, se borner à une activité discrète, voire secrète ou par obligation fondue dans la population catholique.

Après la Conquête et le Traité de Paris (6@B8), le régime britannique voit se développer divers cultes, protestants ou anglicans, accompagnés de musique vocale et instrumentale. La vie musicale restera inchangée chez les francophones catholiques auxquels l’Angleterre a accordé la conservation de leurs pratiques, ce qui explique comment cette société, bâtie aussi avec la musique, va, après un certain déclin, retrouver une puissante vitalité au D#De siècle.

La musique accompagne également la vie en société dès les premières années. Les habitants de la Nouvelle-France arrivent avec leurs livres et instruments de musique, ou les font venir de la mère-patrie. Malgré le peu de sources de musique profane conservées et la quasi-absence d’instruments de musique ayant survécu, les chroniques et les documents d’archives témoignent d’une activité musicale certaine, calquée sur celle qui se pratique outre-Atlantique. Avant la Conquête, les activités musicales de l’élite de cette jeune sociétéCse déploieront dans les réceptions, les bals, le théâtre avec musique ou l’enseignement.

Mises à part les représentations d’ordre pédagogique dans les institutions d’enseignement, le théâtre, souvent accompagné de musique, n’a jamais pu vraiment s’établir sous le Régime français. Certaines occasions donneront cependant lieu à des spectacles : en 6B:B, à Port-Royal en Acadie, le baron de Poutrincourt reçoit l’hommage d’une représentation théâtrale, LeC!éâtre de Neptune de Marc Lescarbot, sur l’eau et avec musique. Plus tard, on peut noter le Tartu"e de Molière o>ert en 6B?; par le gouverneur Frontenac,avec violons et danseurs, ou bien, en 6@9@, une représentation soulignant l’anniversaire du sacre de l’évêque Saint-Vallier. Comme cela se pratiquait dans les provinces françaises, il arrivait qu’on donne des extraits, voire des réductions d’opéras, comme cette espèce d’opéra qu’o>re, au début du

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D+###e siècle, l’intendant Raudot, qui avait des musiciens à son service et dont le palais semble être le principal lieu d’activités musicales.

La bonne société de la Nouvelle-France a>ectionnera les bals. Par eux, intendants et gouverneurs souligneront les événements oEciels marquants : nominations, arrivées d’émissaires, célébrations de la naissance du dauphin. Élizabeth Bégon, veuve du gouverneur de Trois-Rivières, décrit les nom-breux bals qui ponctuent la vie mondaine que mènent les Montréalais au cours du séjour annuel hivernal de l’intendant ; dix ans plus tard, le marquis de Montcalm, à Québec, se plaint des bals splendides donnés par l’intendant tandis que la famine menace et que les troupes britanniques se massent. Plusieurs maîtres de danse sont actifs à Québec et à Montréal. Deux manus-crits qui témoignent de cette activitéC ont survécu, l’un de contredanses appartenant au seigneur de Montarville, et l’autre de menuets, musettes et tambourins (dont des transcriptions de pièces de Blavet, Rameau, Couperin et Chédeville) appartenant à un marchand de Québec.

La pratique et l’enseignement des instruments se développent dans le cours du D+##e siècle. Chez les particuliers, on note déjà la présence de luths, de guitares, de violes, de violons et d’épinette, voire de clavecin ou de petit orgue, une partie de ces instruments étant d’ailleurs vendus par certains marchands habitant autour de la place Royale à Québec. La musique est enseignée dans le cadre des institutions religieusesC(Ursulines, Séminaire, Sulpiciens), alors qu’apparaissent les premiers professeurs laïcs.

Des personnages éclairés favorables à la pratique musicale jalonnent l’histoire. Citons seulement l’intendant Dupuy qui arrive en 6@97 avec un orgue de douze jeux, une épinette et deux violes, en plus d’une bibliothèque musicale considérable comprenant des œuvres de Marin Marais, de Lully, de Clérambault. Chez certains oEciels, actifs à partir des années 6@9: jusqu’à la conquête britannique en 6@B:, les inventaires après décès révèlent la pré-sence de livres et d’instruments, laissant supposer une activité musicale et sociale semblable à celle des salons des capitales des provinces françaises.

Sur les mêmes instruments on jouait les mêmes œuvres qu’en France, comme celles des Renier, Boismortier, Mion, Montéclair, Mouret ou Lully.

À la fin du Régime français, les concerts continuent ; le marquis de Montcalm en o>re pendant son séjour à Montréal en 6@7@, tandis que des oEciers et des dames en exécutent chez l’intendant Bigot à Québec. Les bals reprennent après la conquête britannique et les occasions ne man- queront pas, dont les visites de personnages importants, les anniver- saires ou les couronnements royaux de la cour d’Angleterre. Nous avons relevé les nombreuses « assemblées » ou bals sur abonnement organisées à Québec et à Montréal, d’autant que souvent, ces bals sont accompagnés d’un concert. Des écoles de danse s’ouvrent dès 6@@B tant à Québec qu’à Montréal ; on vend des violons de poche pour maîtres de danse et des recueils de Contredanses de l’année, alors que le menuetCest toujours à la mode.

Le répertoire des rencontres musicales à Québec, après avoir suivi la mode de Paris, reflète celle de Londres : œuvres de Bach (probablement Jean-Chrétien), Corelli, Davaux, Devienne, Haendel, Grétry, Haydn, Mozart, Shield ; Pleyel et Gyrowetz semblent avoir été les grands favoris. L’interprète et professeur Frédéric Glackmeyer vend des partitions de Pleyel, Gyrowetz, Haydn, Stamitz, Niccolai et Clementi et des Contredanses de l’année, ainsi que des clavecins, piano-fortes, violons, violoncelles, flûtes et accessoires.

Tant à Québec qu’à Montréal, des troupes professionnelles itinérantes ou des troupes locales d’amateurs proposent des représentations théâtrales avec intermèdes musicaux, répondant souvent au goût dominant pour les opéras comiques. À partir de 6@AB, la troupe Allen, Bentley et Moore se produit d’abord à Montréal puis à Québec. En 6@?:, Joseph QuesnelCcrée sa comédie mêlée d’ariettes, Colas et Colinette ou le Bailli dupé, première œuvre lyrique composée dans le pays, au <éâtre de société de Montréal qu’il a fondé avec Louis Dulongpré, peintre et maître de danse.

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DATE MUSIQUE EN SOCIÉTÉ MILIEU RELIGIEUX

1535 8 octobre, entrant dans la bourgade indigène de Hochelaga (site de Montréal), Jacques Cartier commande de sonner les trompettes et autres instruments.

1536Au printemps, à Stadaconné (Québec), une messe est « dite et chantée » ; Jacques Cartier, sauvé du scorbut, fait faire une procession vers une image de la Vierge placée contre un arbre. On chante des Pseaumes de David.

1606

En mai, sur le navire emmenant le baron de Poutrincourt et Marc Lescarbot vers l’Acadie, on danse et on chante « en musique » (c’est-à-dire à plusieurs voix).

6; novembre, Port-Royal d’Acadie, Marc Lescarbot écrit et fait représenter sur l’eau Le !éâtre de Neptune en la Nouvelle-France, avec trompette et chant « en musique » à quatre parties, pour fêter le retour d’une expédition du Sieur de Poutrincourt et de Samuel de Champlain.

En !"#$, Le Théâtre de Neptune sera publié dans Les Muses de la Nouvelle-France, à Paris. Dans son Histoire de la Nouvelle-France (!"#$), Lescarbot a également tenté de noter et de décrire le chant des Amérindiens.

Marc Lescarbot, Les Muses de La Nouvelle-France : Le !éâtre de Neptune en la Nouvelle-France, Paris, 6B:?.

1610

Selon Marc Lescarbot (La Relation dernière de ce qui s’est passé au voyage du sieur de Poutrincourt en la Nouvelle France, 6B69), le service divin, auquel assistaient le chef Membertou et une vingtaine de convertis, « estoit ordinairement chanté en Musique de la composition dudit Sieur [de Poutrincourt] ».

Par « en musique », on peut comprendre « en polyphonie vocale », polyphonie soit due à la plume de Poutrincourt (« composition »), soit arrangée et ordonnée par lui pour les cérémonies.

1611 Arrivée en Acadie des jésuites Briard et Massé.

Extrait de la publication

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DATE MUSIQUE EN SOCIÉTÉ MILIEU RELIGIEUX

1615

Arrivée de quatre missionnaires récollets sur l’emplacement de la futureville de Québec.

Chassés par les Anglais en !"%$, les Récollets seront de retour en !"&#, pour disparaître à la 'n du XVIIIe siècle. Leurs activités musicales sont modestes et s’en tiennent au chant des o(ces et à un certain enseignement élémentaire du chant dispensé aussi aux petits Amérindiens.

99 ou 98 juin, première messe à Québec par les Récollets.

9; juin, première messe sur l’île de Montréal par les Récollets.

1634 Arrivée de l’abbé Jean Lesueur de Saint-Sauveur, qui organisera le chant dans les oEces qu’il aura à présider.

1635

Premiers chants, dans une maison privée, de la messe avec Te Deum par les Jésuites.

Fondation du collège des Jésuites à Québec avec une école primaire.

Les Jésuites administreront la paroisse de Québec avant l’arrivée de Mgr de Laval. Au cours du XVIIe siècle, c’est par leurs Relations et leur Journal que les Jésuites se feront les témoins privilégiés de la vie musicale, tant chez eux que dans les autres communautés religieuses ou dans les cités.

1637 Premier témoignage du chant des Jésuites dans Notre-Dame de la Recouvrance à Québec.

1639

6er août, l’arrivée des religieuses enseignantes ursulines et hospitalières augustines à Québec est fêtée au son des fifres et des tambours.

Les religieuses ursulines, au cours du voyage les menant de France à Québec, chantent des motets composés par le père René Ménard, jésuite. Sur le bateau pour Québec, les trois premières hospitalières de l’Hôtel-Dieu chantent la messe : « les fêtes et dimanches où on la chantoit, et l’après diné les vespres, quand la tempête le permettait ».

Fondation du couvent des Ursulines de Québec par Marie de l’Incarnation.

Jusqu’en !""!, les premières constitutions des Ursulines faisaient une place modeste, mais certaine, au plain-chant et à la « musique », c’est-à-dire aux petits motets pour une ou deux voix avec ou sans basse continue.

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DATE MUSIQUE EN SOCIÉTÉ MILIEU RELIGIEUX

1639

Début de la période couverte par les Annales des Hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Québec, rédigées par mère Marie-Andrée Duplessis de Sainte-Hélène, qui fut supérieure, et mère Jeanne-Françoise de Saint-Ignace.

Les Annales des Hospitalières rapporteront une partie des o(ces chantés de !")$*à !&!" environ.

1640

Mère Louise Soumande dite de Saint-Augustin (6BB;-6@:A), première supérieure de l’Hôpital général de Québec.

Québec, fondation de l’Hôtel-Dieu par les Hospitalières.

L’Hôtel-Dieu de Montréal ouvre en !"+$. L’Hôpital général ouvrira à Québec en !"$$ et, à Montréal, l’hôpital des frères Charron*(!"$,) deviendra en !&)&*l’Hôpital général de Marguerite d’Youville et des Sœurs grises. Même si leur tâche vise d’abord les soins hospitaliers, les Hospitalières verront se développer chez elles une activité musicale intéressante comme en témoignent les recueils de chant qu’elles ont conservés. Les chants de la grand-messe et des divers o(ces (plain-chant, motets, cantiques, faux-bourdon à l’occasion) seront de plus en plus pratiqués. Quelques personnages marqueront l’histoire du chant comme, à Québec, mère Marie de Sainte-Hélène, à l’Hôtel-Dieu, et les prêtres Charles Glandelet et, à Montréal, Claude Poncin, personnages qui tiendront le rôle de professeurs pour les religieuses et les enfants.

Marie de l’Incarnation rapporte que mère Marie de Saint-Joseph (Marie de Savonnière de la Troche), ursuline, apprend aux petites Amérindiennes à chanter et à toucher sur la viole des cantiques spirituels. La même Marie de Saint-Joseph écrit que les élèves amérindiennes des Ursulines chantent l’Ave Maris Stella et le Gloria Patri.

1642

Arrivée de Paul de Chomedey de Maisonneuve, fondateur et premier gouverneur de Ville-Marie (Montréal). Il joue du luth et on pense qu’il a dû apporter son instrument à Montréal. Il rentrera en France en 6BB7.

Mort de l’explorateur et interprète Jean Nicollet, qui possédait deux livres de musique.

Voyage de Chomedey de Maisonneuve, de Jeanne Mance et de Mme de la Peltrie (compagne de Marie de l’Incarnation) qui se rendent « en chaloupe » de Québec à Ville-Marie en chantant des « cantiques de joie et d’action de grâces ». À l’arrivée, « ils chanterent encorres des pseaumes et des himnes » (Annales de l’Hôtel-Dieu de Montréal).

Le !& mai voit la prise de possession de la ville de Ville-Marie par le sieur de Maisonneuve, avec messe et chant du Veni Creator. Le !+ août* aura lieu la consécration de la cité à la Vierge avec un Te Deum.

$)#+;

$E?>H*

A

A History of Music in Canada, #(,%-#)#% (Helmut Kallmann),

Abécédaire musical

Accompagnement d’orgue des chants liturgiques (Ernest

Accompagnement du nouveau manuel de chants liturgiques de l’abbé (Cléophas) Borduas

Action musicale, L’

Adams, Mme

* Avertissement au lecteurLes occurrences successives sont indiquées par un tiret.

Les sources ne donnent pas toujours les prénoms au complet, voire même les initiales. « M. » est mis ici pour « Monsieur ».Une entrée peut apparaître dans plusieurs colonnes d’une même année.

Air de psaltérion

Album littéraire et musical de La MinerveAlbum littéraire et musical de la Revue canadienneAlbum musical, L’

Alouette

Ambiances Magnétiques

Annales

Année liturgique au grand-orgue, L’

Anthologie de la musique canadienneAntiphonaire romain

ApocalypseAppel du Missionnaire, L’

Arcadia

Aria,

Artiste, L’Art musical, L’

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Aspinal, Mlle

voir aussi Mme Moreland

Assemblée, voir bal

Association canadienne des écoles universitaires de musique

Association des corps de musique de la province de Québec,

Association des musiciens éducateurs anglophones du

Association pour l’avancement de la recherche en musique

Association pour la création et la recherche

Atys

Aurore, L’

Ave verum

B

Bailli dupé, Le voir Colas et Colinette

voir aussi ballet, danse,

Ballet,

Beaux-Arts, Les

Bélanger, Philippe, 7887

Bibliothèque musicale à l’usage des musiciens d’église

$)#+;

Bonne chanson, La,

Bourget, Ignace Mgr

Briand, Jean-Olivier Mgr

Bulletin, Le

C

Cahiers canadiens de musique, Les/Canadian Music Books,

Cahiers de l’ARMuQ, LesCahiers de la Bonne Chanson, LesCahiers de la SQRM, LesCaïn,

Callihou, James, voir

CAMMAC (Canadian Amateur Musicians/Musiciens

Canada, Le, Canada artistique, LeCanada Musical, LeCanada qui chante, LeCanada-Revue

Canadian Amateur Musicians/Musiciens Amateurs du

Canadian Concerts and Artists/Artistes et concerts

Canadian Musical ReviewCanadian National AnthemCanon,

Cantate à saint ViateurCantate canadienneCantate du séminaire de NicoletCantate en l’honneur de la visite du gouverneur général du

CanadaCantate en l’honneur de monseigneur de LavalCantate en l’honneur de son altesse royale le Prince de GallesCantate pour une joie

Cantilène pour orgue

Cantique liturgique, LeCantiques choisisCantiques de Marseille, Cantiques populaires pour la fête de Noël

Cantuale ad Benedictionem S.S. Sacramenti

Extrait de la publication

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

CapriceCarnet musical

7888

Chansons populaires du CanadaChant, voir aussi

Chant des voyageurs, LeChant du Vieux soldat canadien

voir aussi plain-chant

Chant patriotique du Canada

Chants d’Église en usage dans la province ecclésiastique de Québec

Chants liturgiquesChants populaires pour les missions, les retraites

Château d’eau

Chercheuse d’esprit, La

Chronique de la vie musicale au CanadaCircuit, musiques contemporaines

Extrait de la publication

$)#+;

Clef des Chansonniers

Code de musique sacrée pour les provinces ecclésiastiques,

Colas et Colinette ou Le Bailli dupé

Collection of Original Sacred Music

Collège de musique Dominion/Dominion College of Music,

Saint-Raphaël des Sulpiciens (futur Collège de Montréal),

Commission épiscopale de liturgie pour le Canada, 7887Commission épiscopale de pastorale, de liturgie et d’art

Commission internationale francophone pour la liturgie, 7887

Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (Rapport Parent

Commission royale d’enquête sur l’enseignement des arts,

Compositeur canadien, Le

Concert ridicule, LeConcertino no 'Concerto pour piano et orchestre

Concours E.W. Beatty d’œuvres musicales canadiennes,

Concours Musical International de Montréal, 7887Concours national des jeunes compositeurs de Radio-

Confédération, La

Conférences grégoriennes

Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec,

Constitution apostolique Divini cultus, Contact, bulletin de la communauté électroacoustique

Conversion d’un pêcheur de la Nouvelle-Écosse, La

voir aussi funérailles

Coup de soleil

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

CredoCredo Pujol

Croisade canadienne, la,

D

D’une même voix, 7887

Danse antiqueDanse, danseur, maître à danser, voir aussi

Débats, Les

Débutantes de Ludovic Huot, Les

De Musica sacra et sacra Liturgia

Département de musique sacrée de la Faculté des arts de

Dépit amoureux, Le

De sacra liturgia,

Deux âmes, Les

Devin du village, LeDevoir, Le,

Diable dans le Be.roi, Le,

Dictionnaire biographique des musiciens canadiensDictionnaire biographique des musiciensDictionnaire de musique

Domine salvum fac regem

Drapeau de Carillon, Le

Du6, M. et Mlle

Dufresne, Jean, voir Valois, Marcel

Extrait de la publication

$)#+;

E

École de musique de l’Institut pédagogique des Sœurs de la

Elektra

Encyclique Mediator DeiEncyclique Musicae sacrae disciplinaeEncyclopédie de la musique au Canada

En prière avec l’Église

Ensemble Cantabile de Montréal (Cantabile

Ensemble instrumental Appassionata, 7888

Ensemble Zeugma (rencontre Orient-Occident), 7888

Espace du son, L’Espace Musique, 7889

FFabre, Édouard-Charles, Mgr

Fairy Song,

FantasiaFantasque, Le

Fédération des associations de musiciens éducateurs du

Festival des musiques de création du Saguenay–Lac-Saint-

Festival international de musique actuelle de Victoriaville

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Festival Montréal Musiques Actuelles/New Music America,

Festival New Music America/Montréal Musiques nouvelles,

Festival Super Mic Mac, 7888

Fêtes Villageoises, LesFétiche, Le,

Fleuves

Forget Not !e Unhappy

Fortier, Elzéar, Mgr

Foyer domestique, Le

Fridolinons

voir aussi cortège funèbre

G

Gazette de Québec

George Barnwell

voir aussi Sullivan, Arthur

connu aussi sous Ivan Mane

Gloria

God Save the King

, Graduel Romain

$)#+;

GuernicaGuide de la messe communautaire

H

Hardy dit Chatillon, voir Chatillon

Harris, Mme

Heure du concert, L’Heure Provinciale, L’,

Hill, Mlle

History of Music in CanadaHMS Parliament or !e Lady Who Loved a Government

Clerk,

Hymne au vent du nord

Hymnes

I

I heard a voice in heaven

Intendant Bigot, L’Invitation à l’Opéra de Montréal

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

J

Jesus Christus

Journal des JésuitesJournal des Jeunesses musicales du Canada

K

Kopernicus

Kozeluch (dit aussi

L

Lajeunesse, Emma, voir Albani

La Peltrie, Mme

Lartigue, Jean-Jacques, Mgr

LAUDEM, association des organistes du diocèse de

Lauréat, Le

Laval, François de Montmorency, Mgr

Extrait de la publication

$)#+;

Légende

Lethe

Liber gradualisLibera me,

Liturgie et vie chrétienneLivre blanc sur la cultureLivre d’orgue de Montréal, Le

Loin du pays, mais pour sa gloire

Lucas et Cécile

Lyre, LaLyre canadienne, la,

M

Magicien, Le

Magni"cat

Makdissi-Warren, Katia, 7888

Mam’zelle bébé

Manuel de chant, Manuel de chants sacrés

Marche de ChâteauguayMarche de la Saint-Jean-BaptisteMarche du Duc de Richmond

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Mass of the Blessed Virgin MaryMass of the Sacred Heart

Matin, LeMatinées symphoniques

Memorare,

Ménestrel, LeMenuet

voir aussi grand-messe

MesseMesse bordeloise

Messe brève de requiemMesse de la Sainte-Famille

Messe de Noël Deo InfantiMesse de sainte CécileMesse des mortsMesse des Saints Martyrs canadiensMesse en l’honneur de saint JosephMesse en mi mineurMesse impériale (Missa imperialis), Messe liturgiqueMesse québécoiseMesse royale, Messe solennelle en sol majeurMesse votive solennelle

Milieu, Le,

Minerve, La,

Minuit chrétien

MiserereMiss Meg, Missa burdigalensis, voir Messe bordeloiseMissa imperialisMissa vulgo La BaptisteMissa vulgo thérique, Mission de la musique canadienne,

Module de musique de l’Université du Québec à Montréal

Montagnards canadiens, Les

Montreal Gazette

Montréal-Matin

$)#+;

Montreal StandardMontreal StarMontreal Symphony Orchestra/Orchestre symphonique de

Moreland, Mme, voir aussi

Morin, Éric, 7888

Motu proprio Tra le sollecitudini

Motu proprio Sacram LiturgiamMoulin à musique, Le

Mouvement d’action pour l’art lyrique du Québec

Mouvement symphonique (no #),

Mouvements pour chœur et orchestre

Music in Canada

Musical Review of CanadaMusicanadaMusicien amateur, LeMusicien éducateur du Québec, LeMusicien québécois, LeMusiciens canadiens en temps de guerreMusiciens du XVIIIe

Musique, La, Musique ActuelleMusique au sanctuaire, La

Musique de CanadiensMusique de notre siècleMusique de notre temps

Musique et MusiciensMusique et Musiciens du Canada

Musique périodique, LaMusique sacrée dans nos paroisses, LaMusique spirituelle,

Myssyk, Daniel, 7888

NNagano, Kent, 7889

Nationaliste, Le, Nativité, LaNavire Night

Nickel, Le

Nigog, Le,

Noces de Jeannette, Les

Noëls anciens de la Nouvelle-France

Notre Dame du Canada

Nouveau Journal, Le, Nouveau manuel de chants liturgiquesNouveau recueil de cantiques à l’usage du diocèse de Québec,

Nucléogame

OO brises parfuméesO CanadaO Salutaris Hostia

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Opéra français, L’

Opinions canadiennes sur la musique contemporaine

Oratorio dédié à Léon XIII

Orchestre, L’,

Orchestre de la Commission canadienne de la radio CCRM,

Orchestre symphonique de Montréal/Montreal Symphony

Orchestre symphonique régional d’Abitibi-Témiscamingue,

Organiste liturgique, L’

Orgue, Orgues et organistes problèmes d’aujourd’hui,

Orgues Mitchell, 7888

Original Canadian Quadrilles

Où va la musique canadienne ?, Ouverture

P

Pamphlets de Valdombre, Les,

Papiers de musiquePapillon, Le

Pâquet, Augustin, voir Jean-Baptiste André Lavallée

Extrait de la publication

$)#+;

Parfait musicien ou grammaire musicale, LeParlons musiqueParnasse musical, Le

Paroissien noté, LeParoissien romain, LePasse-Temps, Le

Patrie, La,

Pelléas et Mélisande, Piano-Canada

Pie X le musicien, Pièce concertante no., (VariationsPièce concertante no.( (Miroir), Pièces choisies pour orgue

Pintièvre-Livre de contredanses avec les "gures, La

voir aussi chant grégorien

Plessis, Joseph-Olivier, Mgr

Polyphonie grégoriennePolytop

Pontbriand, Henri-Marie Dubreil Mgr

Postlude et la Messe de requiemPostlude pour orgue

Pour l’amour de la musiquePourquoi la musique?,

PréludePrélude à l’Opéra de MontréalPrélude gravePrélude pour orchestrePremières

Presse, La

Pressimo

Prie avec l’Église

Principes de la /ûte traversièrePrincipes de musique

Prions en l’Église, Prise de Québec, La

Extrait de la publication

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Prose de la Sainte Famille (Sacrae Familiae

Psaume #(*Psaume CL

Psaumes de David

Psautier de David, LePsautier huguenot,

Q

Quadrille de Malako.,

Quartier Latin, Le

Quatre Noëls anciensQuatre-vingts cantiques à sainte AnneQuatre-vingts motets en chantQuatuor à cordes,

Que sera la musique canadienne ?, Québec artistique,

Québécoise, La,

Qui ?, Qui a peur de la musique contemporaine ?,

Quinzaine Musicale, La

R

Radio Concerts CanadiensRajah, Le, Rallions-nous

Rapport Arpin sur la culture et les artsRapport MasseyRapport Rioux de la Commission royale d’enquête sur

l’enseignement des artsRapport sur l’état de la musique sacrée,

Recueil d’introïtsRecueil de cantiques,

Regina coeli, Règlements sur la musique sacrée pour le diocèse de Montréal,

Relations des Jésuites

Répertoire de l’organiste, Requiem,

Retour du Zouave, LeRêve du pianiste, LeRéveil, Le, RêverieRevue canadienne, La, Revue de musique des universités canadiennesRevue Populaire, LaRevue Saint-Grégoire

Extrait de la publication

$)#+;

Rhapsodie d’airs canadiens

Rien à voir

Rituel, Rituel du diocèse de Québec

Roman de Suzon, Le

Roy, Augustin, voir Leroy

Ruth

Rythmique grégorienne,

S

Saint-Joseph, Marie de (Marie de Savonnière de la Troche),

voir aussi Salut

Saint-Vallier, Jean-Baptiste de La Croix Chevrières de, Mgr,

voir aussi Saint-Sacrement

Salut pour la Fête-DieuSalut pour les doubles majeur et mineur

SanctusSanctus et Benedictus

Saucier, Mme

Scena Musicale, LaScène musicale, La, Scènes mauresques

Semaine à Radio-Canada, La, Semaine annuelle de musique, LaSemaine de la musique canadienne/Canadian Music Week,

Semaine religieuse de Montréal, La,

Semaine religieuse de Québec, La,

Sept Paroles du Christ, Les

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

Séquence de la Sainte Famille (Sacrae Familiae

Siege of QuebecSignay, Joseph Mgr

Six pièces d’orgue,

voir Société canadienne des auteurs,

Société canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique/Society of Composers, Authors and Music

Société de musique des universités canadiennes (SMUC),

Société des musiciens d’église pour la province de Québec,

Société pour le patrimoine musical canadien/Canadian

Société Radio-Canada, voir Radio-Canada

voir aussi Hôpital général

Soirée des traditions populaires canadiennesSoirées de famille

Sonances, Sonate pour piano

Stabat Mater,

Sub tuumSuite canadienne, Suite de Pâques

voir aussi

Symphonie canadienne

Symphonie du Millénaire, 7888

Symphonies portuaires

$)#+;

T

Tantum ergo,

Te Deum

!e Ballet Girl, !e Death of General Wolfe!e Enchanters!e Gazette!e Grandee!e Merry Bells of England, !e Mountebanks!e Padlock, !e Poor Soldier

!éâtre de la Foire, Le,

!éâtre de Neptune, Le

!ree Esquimos, Tic-Toc-Choc, Le,

Toi/Loving

Trois cents cantiques anciens et nouveauxTrois cents cantiques anciens et nouveaux, avec

accompagnement

Trois préludes, Troisième Messe

Tryptique marial, Tu es petrus

U

Un peu d’ombreUne noce canadienne-française,

Usages de #$)-

14,()(!(<$+ -&'$1"!+ #& .&/0+1

V

Variations on an original themeVariations sur le nom d’Henri Gagnon

Veillées du bon vieux tempsVeni Creator

Vespéral

Vie CanadienneVie musicaleVie musicale au Canada français, La,

Villageoises Canadiennes, Les,

Violette,

Vive la Canadienne,

voir aussi Chant

Voix du Canada, La

Vox populi

W

Watt’s Psalms and Hymns,

Wells, M. et Mlle

Winter, Laurent (voir

X Y Z

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Extrait de la publication