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Traduction en français moderne par
Jean-Michel Caluwémaître de conférences
Appareil pédagogique établi par
Hélène Dardelinprofesseur de lettres
Lexique établi par
Michèle Sendre
Percevalou le Conte
du GraalExtraits choisis
Chrétien de Troyes
Cla
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ne
Présentation : l’auteur, l’œuvre et son contexteChrétien de Troyes ————————————————————————— 4-5Perceval ou le Conte du Graal —————————————————— 6-7Le contexte : frise historique et culturelle —————————— 6-7
Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de TroyesExtraits choisis ————————————————————————————— 9
Étude de l’œuvre : séances
Séance 1 L’appel de la chevalerie ——————————————— 89
LECTURE, ÉTUDE DE LA LANGUE, EXPRESSION, PATRIMOINENotions littéraires : La figure du chevalier dans les romans de Chrétien de TroyesMéthode : Élaborer une trace écrite personnelle autour d’un extrait
Séance 2 Un roman d’éducation ———————————————— 94
LECTURE, ÉTUDE DE LA LANGUE, EXPRESSION, PATRIMOINENotions littéraires : Les différents genres littéraires au Moyen ÂgeMéthode : Étudier l’évolution d’un personnage
Séance 3 Le lent apprentissage de la courtoisie —————— 99
LECTURE, ÉTUDE DE LA LANGUE, EXPRESSION, PATRIMOINENotions littéraires : La courtoisieMéthode : Comprendre des stéréotypes
Séance 4 De la merveille au mystère ————————————— 104
LECTURE, ÉTUDE DE LA LANGUE, EXPRESSION, PATRIMOINEHistoire des arts : Textes et auteurs au Moyen ÂgeMéthode : Identifier et comprendre la notion de « merveille »
Séance 5 Un parcours hors du commun ——————————— 109
LECTURE, ÉTUDE DE LA LANGUE, EXPRESSION, PATRIMOINEHistoire des arts : L’architecture religieuse au Moyen ÂgeMéthode : Comprendre la valeur symbolique d’un personnage
Autour de l’œuvre : textes et image dans le contexte1. CONTE : Troisième Continuation du Conte du Graal,
MANESSIER ———————————————————————— 114 QUESTIONS
2. OPÉRA : Parsifal, RICHARD WAGNER —————————————— 117 QUESTIONS
3. AFFICHE DE FILM : Sacré Graal, TERRY GILLIAM et TERRY JONES — 121 QUESTIONS
Lexique ——————————————————————————————— 122
Sommaire
Vers 69‑598
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Vers 1‑68 : Chrétien de Troyes dédicace son œuvre au comte
Philippe de Flandre.
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C’était au temps où les arbres fleurissent, les bois se
couvrent de feuilles, les prés verdissent, où les oiseaux dès le
matin chantent doucement dans leur langue mystérieuse et
où toute chose de joie s’enflamme. Le fils de la Veuve Dame,
qui habitait dans la solitude de la Forêt Sauvage, se leva, puis
sella son cheval de chasse et prit trois javelots. Équipé de la
sorte, il quitta le manoir et songea qu’il irait voir les herseurs1
de sa mère qui, à l’aide de douze bœufs et de six herses, labou-
raient les champs d’avoine. À peine s’était-il engagé dans la
forêt que, porté par la douce saison et par le chant des oiseaux
qui manifestaient leur joie, il fut saisi d’un incommensurable2
bonheur. Tout cela lui plaisait ! Le temps étant doux et serein,
il ôta la bride de son cheval et le laissa paître dans l’herbe
fraîche et verdoyante. Il s’empara alors de ses javelots et les
lança avec dextérité3 autour de lui, tantôt devant lui, tantôt
derrière, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, quand il enten-
dit soudain, venant du bois, cinq chevaliers armés de pied en
cap. Ils approchèrent dans un grand vacarme car les branches
Vocabulaire 1. Herseurs : laboureurs munis d’une herse (instrument de labour composé d’un châssis doté de dents qui permet de retourner les couches superficielles des terres cultivables).2. Incommensurable : immense.3. Dextérité : habileté.
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des chênes et des charmes heurtaient souvent leurs armes.
Les mailles des hauberts1 frémissaient. Les lances heurtaient
les boucliers. Le bois des boucliers, le fer des hauberts, tout
résonnait. Le jeune homme entendit mais ne vit pas ceux qui
arrivaient à vive allure. Il s’étonna et dit : « Par mon âme,
ma mère, ma dame, disait vrai quand pour m’instruire elle
affirmait que les diables sont plus effrayants que nulle autre
créature. Et elle ajoutait, pour le salut de mon âme, que l’on
devait faire le signe de croix en leur présence. Mais je ne sui-
vrai pas cette recommandation car, en vérité, jamais je ne
ferai le signe de croix. Je frapperai plutôt le plus fort d’entre
eux d’un de mes javelots et je gage2 que de la sorte aucun des
autres n’osera s’approcher de moi. »
Voilà les propos que le jeune homme se tenait à lui-même
avant de voir les chevaliers. Quand enfin il les aperçut distinc-
tement, parce qu’ils avaient quitté le bois, il vit les hauberts
rutilants3, les heaumes4 clairs et brillants, le chatoiement5 du
vert et du vermeil sous les rayons du soleil, et l’or et l’azur
et l’argent. Ce spectacle le ravissait. Il se dit alors : « Ah !
Seigneur Dieu, pardonnez-moi ! Ce sont des anges que je vois
là ! Ha ! Vraiment, j’ai commis un péché et je ne me suis pas
montré à la hauteur en pensant que c’étaient des diables. Ma
mère ne m’a pas raconté d’histoires lorsqu’elle prétendait que
Vocabulaire1. Hauberts : longues chemises de mailles de fer qui font partie de l’équipement de pro-tection des chevaliers.2. Je gage : je parie.3. Rutilants : étincelants.4. Heaumes : casques qui recouvrent entièrement la tête et le visage des chevaliers.5. Le chatoiement : l’éclat.
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les anges sont les plus belles créatures de l’univers, hormis
Dieu qui est le plus beau de tous. À n’en pas douter, c’est bien
notre Seigneur Dieu que je vois ici ; celui-ci est si beau que les
autres n’ont pas le dixième de sa beauté. Ma mère elle-même a
dit qu’on doit croire en Dieu et l’adorer, qu’on doit s’incliner
devant lui et lui rendre hommage. Alors j’adorerai celui-ci et
tous les autres avec lui. »
Aussitôt il se prosterna, proclama sa foi et récita toutes les
prières qu’il connaissait et que sa mère lui avait apprises. Celui
qui menait les chevaliers vit cela et dit : « Restez en arrière,
car ce jeune homme est tombé de peur en nous voyant. Si
nous allions tous ensemble vers lui, je crois qu’il en éprou-
verait une telle peur qu’il mourrait sur place et ne pourrait
plus répondre à aucune des questions que je lui poserais. »
La troupe s’immobilisa et celui qui avait parlé se dirigea en se
hâtant1 vers le jeune homme. Il le salua et lui dit d’une voix
rassurante : « Jeune homme, n’aie pas peur.
– Par le Sauveur en qui je crois, je n’ai pas peur, dit le jeune
homme. Êtes-vous Dieu ?
– Assurément pas.
– Alors, qui êtes-vous ?
– Je suis un chevalier.
– Un chevalier ? Je ne sais pas ce que c’est. Je n’en ai jamais
vu et je n’en ai jamais entendu parler, mais vous êtes plus
beau que Dieu. Comme j’aimerais vous ressembler, être aussi
brillant et aussi bien fait ! »
Vocabulaire1. En se hâtant : en se dépêchant.
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À ces mots, le chevalier s’approcha de lui et demanda :
« As-tu vu aujourd’hui dans cette lande1 cinq chevaliers et
trois demoiselles ? » Mais le jeune homme semblait préoccupé
par autre chose. Il tendit sa main vers la lance du chevalier,
la saisit et dit : « Très cher Seigneur, vous qui vous appelez
chevalier, qu’est donc cette chose que vous tenez ?
– Ma parole, dit le chevalier, me voilà bien renseigné !
Cher ami, je pensais obtenir des informations de toi et c’est
toi qui m’interroges. Je veux bien te répondre : c’est ma lance.
– Dites-moi, peut-on la lancer comme je fais de mes jave-
lots ?
– Que non jeune homme ! Tu es vraiment sot ! On en
frappe directement son adversaire.
– Dans ce cas, je préfère un des trois javelots que vous
voyez ici, car, selon le besoin, je tue tout ce que je veux,
oiseaux ou animaux et je les atteins à la distance d’un tir d’arc.
– Jeune homme, je n’ai que faire de tout cela, réponds-moi
plutôt au sujet des chevaliers. Dis-moi si tu sais où ils sont. Et
les demoiselles, les as-tu vues ? »
Le jeune homme attrapa alors le bord du bouclier et dit
aussitôt : « Qu’est-ce que c’est ? À quoi cela vous sert-il ?
– Jeune homme, c’est une plaisanterie ! Tu me renvoies à
d’autres questions que celles que je te pose. Que Dieu m’assiste2 !
Il me semblait naturel que tu me répondes avant de chercher à
obtenir des réponses de ma part avec autant d’insistance. Quoi
Vocabulaire1. Lande : prairie.2. M’assiste : m’aide.
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qu’il en soit, je veux bien te répondre, car je ne voudrais pas
me fâcher avec toi. Ce que je porte a pour nom un bouclier.
– Cela a le nom de bouclier ?
– Oui, en effet, et il ne faut pas en sous-estimer la valeur
car il me rend de précieux services : si quelqu’un lance un
javelot ou tire une flèche dans ma direction, il pare1 chaque
fois les coups. Il est donc d’une extrême utilité ! »
Ceux qui étaient restés en arrière se mirent alors tranquil-
lement en mouvement pour rejoindre leur chef et lui deman-
dèrent : « Seigneur, que vous raconte ce Gallois2 ?
– Ma foi, il ne connaît pas les usages3, rétorqua le cheva-
lier, car il ne répond jamais de manière appropriée à aucune
des questions que je lui pose. Au contraire, pour tout ce qu’il
voit il me demande ce que c’est et ce qu’on en fait.
– Seigneur, sachez sans faute que les Gallois sont tous par
nature plus fous que des bêtes au pâturage. Celui-ci a bien l’air
d’une bête et il faut être inconscient pour s’attarder auprès
de lui, à moins qu’on ait envie de bayer aux corneilles4 et de
perdre stupidement son temps.
– Par la grâce de Dieu, je ne sais pas trop. Avant de reprendre
la route je voudrais répondre à toutes ses questions. Je ne suis
pas décidé à partir plus tôt. »
Et il renouvela sa demande : « Jeune homme, je ne vou-
drais pas avoir l’air d’insister, mais dis-moi, au sujet des
Vocabulaire1. Pare : évite.2. Gallois : habitant du pays de Galles, à l’ouest de l’actuelle Grande-Bretagne.3. Usages : les façons habituelles de se comporter.4. Bayer aux corneilles : rêvasser.
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cinq chevaliers et des demoiselles, les as-tu rencontrés ou les
as-tu vus ? » Le jeune homme agrippa alors un pan de son
haubert et l’attira vers lui : « Noble seigneur, dites-moi main-
tenant ce que vous avez revêtu ? »
– Jeune homme, dit le chevalier, ne sais-tu donc pas ce
que c’est ?
– Pas du tout.
– Jeune homme, c’est mon haubert et il est aussi lourd
que du fer.
– Il est fait de fer ?
– Ne le vois-tu donc pas ?
– Je ne connais rien de ces choses ! Mais il est fort beau !
Pourquoi le portez-vous ? À quoi cela vous sert-il ?
– Jeune homme, la réponse est facile : si tu voulais lancer
un javelot ou décocher une flèche vers moi, tu ne parviendrais
pas à me blesser.
– Seigneur chevalier, que Dieu se garde d’habiller les
biches et les cerfs de tels hauberts car je ne pourrais plus les
poursuivre à la chasse pour les tuer. »
Le chevalier reprit sa question : « Jeune homme, au nom
de Dieu, peux-tu me donner des informations au sujet des
chevaliers et des demoiselles ? » Mais l’autre, qui n’avait pas
beaucoup de discernement1, poursuivit : « Êtes-vous né ainsi ?
– Mais non, jeune homme, ce n’est pas possible ! Aucune
créature ne peut naître de la sorte.
– Mais alors, qui vous a équipé de la sorte ?
Vocabulaire1. Discernement : jugement.
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– Jeune homme, je veux bien te dire qui.
– Dites-le donc.
– Volontiers. Cela ne fait pas encore cinq jours entiers que
cet équipement me fut donné par le roi Arthur qui m’a adoubé.
Mais réponds-moi maintenant et dis-moi ce qu’il est advenu
des chevaliers et des trois demoiselles qui les accompagnaient.
Se déplaçaient-ils tranquillement ou avaient-ils l’air de fuir ? »
L’autre lui répondit ; « Seigneur, regardez là-haut ce bois qui
entoure la montagne. Là se trouvent les défilés de Valdonne.
– Et alors, qu’en est-il, cher ami ?
– Vous y trouverez les herseurs de ma mère en train de
labourer ses terres. Si les personnes dont vous parlez y sont
passées et s’ils les ont vues, ils vous renseigneront. »
Ils répondirent que s’il voulait bien les accompagner
jusqu’à ceux qui labouraient les champs, ils pourraient s’y
rendre ensemble.
Le jeune homme prit son cheval et les mena jusqu’aux
champs labourés où les herseurs avaient semé l’avoine. Quand
ceux-ci aperçurent leur seigneur, ils se mirent tous à trembler
de peur. Et savez-vous pourquoi ils éprouvèrent ce sentiment ?
Parce qu’ils avaient remarqué qu’il était accompagné de che-
valiers qui se déplaçaient tout en armes. Ils savaient bien que
si ces hommes lui avaient révélé leur nature et leur condition,
leur jeune seigneur voudrait devenir lui aussi chevalier et que
sa mère en perdrait la raison, car on croyait pouvoir l’empê-
cher de voir des chevaliers et de connaître leur existence. Le
jeune homme dit alors aux herseurs : « Avez-vous vu passer
par ici cinq chevaliers et trois demoiselles ?
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– Ils n’ont cessé aujourd’hui d’aller par la forêt »,
répondirent-ils.
Le jeune homme s’adressa au chevalier qui l’avait si souvent
interrogé : « Seigneur, les chevaliers et les demoiselles sont pas-
sés par ici. Mais parlez-moi encore un peu du roi qui fait les
chevaliers et dites-moi en quel lieu il séjourne habituellement.
– Jeune homme, je consens à te dire que le roi réside à
Carduel et il s’y trouvait encore il y a moins de cinq jours, car
j’y étais et je l’ai vu. Et si tu ne le trouves pas là-bas, il y aura
bien toujours quelqu’un pour te renseigner. Il ne sera jamais
à ce point éloigné que tu n’entendes sur place des nouvelles
à son sujet. Mais maintenant j’aimerais que tu me dises par
quel nom je peux t’appeler.
– Seigneur, dit-il, je veux bien vous le dire. Je m’appelle
Cher Fils.
– Tu t’appelles donc Cher Fils ? Je pense que tu dois bien
avoir encore un autre nom.
– Seigneur, par ma foi, je m’appelle aussi Cher Frère.
– Je te crois volontiers. Mais dis-moi la vérité, je voudrais
connaître ton véritable nom.
– Seigneur, je puis vous dire que mon véritable nom est
Cher Seigneur.
– Par la grâce de Dieu, en voilà un beau nom ! En as-tu
encore d’autres ?
– Non seigneur, c’est sûr, je n’en ai jamais eu d’autres.
– Que Dieu me vienne en aide ! J’entends des choses extra-
vagantes, les plus extravagantes que j’aie jamais entendues et
que jamais plus il ne me sera donné d’entendre. »
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Séance 1
L’appel de la chevalerie
LECTURE
Lecture d’ensemble (L’éveil et l’appel)
1. P. 9 à 11 : par l’intermédiaire de quels sens le jeune homme entre-t-il en contact avec les chevaliers qui cheminent à travers la forêt ?
2. P. 12 à 15 : relevez l’ensemble des éléments caractéristiques de la chevalerie que Perceval ignore totalement et qu’il est désireux de connaître.
3. P. 15-16 : quelle information essentielle le jeune Gallois obtient-il en parlant avec le chevalier ? Quel important personnage fait son entrée dans le récit à travers cet échange ?
4. P. 30-31 : quel est le seul centre d’intérêt de Perceval lorsqu’il arrive à la cour du roi Arthur ?
5. P. 12, l. 71-72 et 87, p. 14, l. 118 : relevez les verbes qui évoquent les actions accomplies par le jeune homme. Quelle disposition ces verbes soulignent-ils ?
6. P. 28 et p. 31 : Perceval accorde-t-il de l’attention aux paroles que lui adressent le charbonnier et le roi Arthur ? Pour quelle raison ?
7. Comparez les pages 28-29 et 34-35. Comment l’impatience que ressent le jeune homme se traduit-elle ?
8. Quel personnage fait réellement de Perceval un chevalier ? Quelles étapes de la cérémonie sont décrites dans le texte (p. 42)? Comment ce personnage désigne-t-il Perceval à la fin de la cérémonie (p. 43) ? Qu’est-ce que cela indique ?
9. P. 66-67 : le narrateur donne-t-il beaucoup de détails sur le combat qui oppose Perceval et l’Orgueilleux de la Lande ? Est-ce que les exploits chevaleresques de Perceval sont un point essentiel du récit ?
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ESéance 1 L’appel de la chevalerie
Lecture linéaire (le statut paradoxal de la chevalerie, p. 17 à 20)
10. Comment la mère de Perceval désigne-t-elle tout d’abord les chevaliers (p. 17-18, l. 221-224) ? Quelle explication pouvez-vous proposer au nom qu’elle leur donne ? À quelles paroles du jeune homme (p. 10) cela peut-il faire penser ?
11. Comment la mère du jeune homme réagit-elle en entendant le mot « chevaliers » (p. 18) ?
12. Relevez l’expression qui montre que la chevalerie est en réalité une vocation légitime pour le jeune Gallois.
13. Quelles informations essentielles la mère du jeune homme lui apprend-elle au sujet de sa famille ? Comment la mère justifie-t-elle le fait d’avoir tenu son enfant à l’écart de toute cette histoire ?
Lecture d’image
14. Par quels éléments de son costume et de son armement Perceval est-il facilement reconnaissable ?
15. Dans quelle posture typique Perceval est-il représenté ? Pour quelle raison l’auteur de cette enluminure a-t-il certainement fait ce choix ?
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Séance 1 L’appel de la chevalerie
Étude de la langue
Grammaire
16. P. 19, l. 254-256 : quelle est la nature du mot « y » ? Quel est son antécédent ?
17. P. 19, l. 262-265 : de combien de propositions cette phrase est-elle constituée ? Comment sont-elles reliées entre elles ? Orthographe
18. P. 30-31, l. 78-80, « La reine […] se meurt. » : quel est le genre du GN sujet de cette phrase ? Identifiez tous les mots qui portent une marque d’accord avec ce GN.
19. P. 31, l. 93-94 : « Je ne vois pas pourquoi je le ferais » : quelle est la différence orthographique entre le futur et le conditionnel présent à la 1re personne du singulier ?
NOTIONS LITTÉRAIRESLa figure du chevalier dans les romans de Chrétien de Troyes
La société médiévale – dont le principe de fonctionnement est la féodalité (système où le pouvoir tient à la possession de la terre et qui repose sur la loyauté et la protection réciproques entre le suzerain et son vassal à qui il octroie un fief) – est une société guerrière. Le chevalier y représente une figure centrale qui se transpose dans le domaine de la littérature ; c’est en effet un héros récurrent dans tous les genres littéraires pratiqués au Moyen Âge. Dans les romans de Chrétien de Troyes, la figure du chevalier est complémentaire de celle de la dame : il incarne les valeurs viriles, elle représente l’amour et les arts. Le chevalier est souvent paré de nombreuses qualités qui le posent en modèle : générosité, disposition à la protection des plus faibles et des plus démunis, loyauté… Dans notre texte, on peut observer que les personnages de Gornemant de Goort et de Gauvain sont des figures extrêmement positives. Certaines figures de chevaliers fonctionnent en revanche comme un anti-modèle : le Chevalier Vermeil manque profondément de respect à la reine, Keu ne peut pas s’empêcher de tenir des propos blessants et l’Orgueilleux de la lande se montre d’une grande cruauté envers son amie, qu’il croit coupable de trahison.
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ESéance 1 L’appel de la chevalerie
Vocabulaire
20. P. 9-10 : relevez l’ensemble des termes qui appartiennent au champ lexical de l’ouïe. Le bruit que font les chevaliers est-il mis en valeur de manière positive par la réaction du personnage ?
21. P. 10-11 : relevez l’ensemble des termes qui appartiennent au champ lexical de la vue. Comparez l’effet produit par ce champ lexical à celui que vous avez étudié dans la question précédente.
EXPRESSION
Expression écrite
22. Résumez en 15 lignes maximum la première séquence du récit (p. 9 à 17 : de l’ouverture du texte à « de rejoindre ses compagnons ») sans utiliser de dialogues (discours direct). Comparez ensuite votre résumé avec celui d’un camarade pour voir si vous avez tous les deux retenu les mêmes informations.
Expression orale
23. Vous faites partie de la compagnie de chevaliers que le jeune Gallois rencontre dans la forêt et vous assistez, étonné, à la conversation qu’il entretient avec l’un des vôtres. De retour sur vos terres, vous racontez cette scène à l’un de vos proches. Vous veillerez à traduire l’étonnement que vous avez ressenti en utilisant des formules caractéristiques de la langue orale.
24. Imaginez une mise en scène de l’adoubement d’un chevalier et présentez-la à vos camarades de classe.
25. Relisez les pages 12, 13 et 14 puis relevez toutes les informations que vous trouverez sur l’équipement d’un chevalier.
26. Faites des recherches sur la cérémonie de l’adoubement. Comparez le résultat de ces recherches avec l’adoubement de Perceval par Gornemant de Goort (p. 42).
PATRIMOINE
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Séance 1 L’appel de la chevalerie
Exemple à partir de la première séquence du récit (p. 9 à 17)
Pour comprendre le sens d’un texte d’une manière personnelle, il faut apprendre à développer des stratégies de lecture. On peut par exemple : – Identifier l’enjeu du passage : à quel moment se situe-t-il, que peut-on attendre dans la suite du récit à partir de ce passage, quelles clés de compréhension ce passage nous donne-t-il sur le(s) personnage(s) principal(aux) ? ➜ Ici Perceval est au seuil d’une grande découverte qui va transformer son existence. On découvre un personnage naïf, mais curieux, dont on imagine très vite qu’il va se lancer sans retenue dans l’aventure. – Comprendre les références culturelles qui sont présentes à l’arrière-plan du texte. ➜ Pour comprendre la première séquence, il est important de réfléchir à la question de la chevalerie dans la société féodale (place prépondérante des chevaliers au centre d’un fonctionnement social spécifique).– Être capable de résumer l’action qui se joue dans un extrait précis : résumer, c’est-à-dire condenser un extrait en quelques lignes, oblige à aller à l’essentiel qui permet de comprendre un passage (identifier les personnages et leurs caractéristiques, analyser leurs relations).– Exprimer un point de vue personnel et le justifier : rencontrer un texte, c’est aussi ressentir une série d’émotions. Expliquer pourquoi on aime ou non un extrait en justifiant ses goûts oblige à prendre appui de manière précise sur le texte.
Élaborer une trace écrite personnelle autour d’un extrait
Méthode
Chrétien de TroyesPerceval ou le Conte du Graal
Un jeune homme grandit au cœur de la Forêt Sauvage, choyé par une mère qui désire le tenir pour toujours éloigné de la cour et des chevaliers du roi Arthur. Loin de cela, Perceval deviendra peut-être le meilleur d’entre eux et son destin hors du commun se tissera autour de l’un des plus grands mystères jamais racontés, celui du Graal et de la Lance qui saigne !
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