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16/08/2018 LesInrocks - Claude Lévêque à Marseille, retour magnétique et troublant à la nature https://www.lesinrocks.com/2018/07/24/arts/claude-leveque-marseille-retour-magnetique-et-troublant-la-nature-111106739/ 1/11 Claude Lévêque à Marseille, retour magnétique et troublant à la nature PAR Anne Laurens - 24/07/18 17h38 Vue de Back to Nature, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur. Photo Jean-Christophe Lett © Claude Lévêque, ADAGP Paris, 2018. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London. ARTS Abonnez- vousà partir de 1€ Invité par le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Musées de Marseille dans le cadre de MP 2018, Claude Lévêque a créé deux installations in situ fonctionnant en complémentarité entre le FRAC et la Chapelle du Centre de la Vielle Charité. Deux installations étrangement immersives qui fouillent dans nos souvenirs et en En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre politique de confidentialité et l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêt et vous permettre l'utilisation de boutons de partages sociaux. En savoir plus et gérer ces paramètres. Accepter

Claude Lévêque à Marseille, retour magnétique et troublant ...claudeleveque.com/files/uploads/2018/09/presse-marseille2018.pdf · Date : 22 aout 2018 Pays : France Périodicité

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Claude Lévêque à Marseille, retourmagnétique et troublant à la nature

PAR Anne Laurens - 24/07/18 17h38

Vue de Back to Nature, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur. Photo Jean-Christophe Lett © Claude Lévêque, ADAGP Paris,2018. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London.

ARTS

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Invité par le FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Musées deMarseille dans le cadre de MP 2018, Claude Lévêque a créé deuxinstallations in situ fonctionnant en complémentarité entre le FRAC etla Chapelle du Centre de la Vielle Charité. Deux installationsétrangement immersives qui fouillent dans nos souvenirs et en

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appellent à nos perceptions originelles. A la frontière entre onirisme etsensation cauchemardesque.

Claude Lévêque travaille depuis toujours les oppositions, se fondant sur "descouples affrontés et mêlés dans des tensions irrésolues". Pour cette invitation endeux lieux que tout oppose, à moins que ce ne soit que l'effet du temps et del'histoire, Claude Lévêque creuse les contraires en des polarités telles qu'ellesviennent s'annuler. Il nous offre ainsi un voyage dans les tréfonds de la mémoire,touchant aux brumes des souvenirs d'une enfance envolée. Une réminiscence quiprend à la gorge et au corps, qui télescope dans un état de nature qu'on croyaitéteint.

Au Frac, Lévêque occulte la lumière pourtant fondamentale et partie prenante del'architecture de Kengo Kuma pour plonger le visiteur dans l'obscurité, partant àtâtons à la découverte de cette table Louis XV géante - conçue avec les élèves dulycée professionnel Poinso Chapuis de Marseille - surpris ou terri�é par lesystème sonore. L'obscurité est crevée par un puits de lumière, un interstice quiinvite à l'élévation, vers la lumière orange d'une chaleur lointaine qui noussortirait des ténèbres dans lesquels Lévêque nous a plongés. A l'étage, l'ambiancelumineuse et sonore se construit en contre-point. Le couloir mène pourtant versle grand saut en BMX, le retour à une obscurité terri�ante : celle des forêtssauvages qui peuplent nos inconscients.

A la Chapelle de la Vielle Charité, en pleine lumière, l'artiste joue avec les lieuxsans rien y adjoindre qu'un rail depuis lequel pend sa sculpture miroitante (peuanodin si l'on songe au Miroir de Tarkovski). Au son du grondement infrabassedes entrailles du bâtiment, la simple rotation d'une forme ré�échissante conduitau volte-face des perceptions.

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Vue de Back to Nature, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur.Photo Jean-Christophe Lett © Claude Lévêque, ADAGP Paris,2018. Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London.

Aux con�ns du rêve...

Pourquoi alors ce retour à la nature annoncé, pour une immersion construite -culturelle - que tout dément ? La première des lectures nous invite à considérerles installations en elles-mêmes, à en appeler au pragmatisme de nos sens. C'estdonc ce que nous voyons et entendons de prime abord : le bois des structures, lebrame du cerf, la forme du sapin. Le retour à une nature simple, sans entremise,

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presque un fantasme du bon sauvage. Mais l'artiste, bien sûr, voit plus loin. S'ilconvoque le rêve par le biais de ces deux installations, c'est davantage pour faireresurgir un âge où la nature - préservée, choyée - était à portée de main, ouplutôt à portée de sens.

Peut-être Claude Lévêque nous enjoint-il ainsi à ré-adopter une postureminimale, humble, à l'échelle de notre (toute) petite taille face à la société (la tablegéante) ou à la nature (le sapin en élévation). Etre à l'écoute de notreenvironnement, ouvert à nos perceptions pour apprécier les in�meschangements de l'inanimé, les bruissements du monde. Comme dans un rêve où,paradoxalement, les sens sont en éveil et peuvent débusquer, ici, les variations delumière re�étée par le sapin lévitant, là, l'axe de la table modi�é ou la friction dubrame de cerf avec le tintement de la harpe. Tout devient possible dans ce voyageperceptif, même voler tel un Peter Pan moderne sur un BMX, en toute légèreté.

Vue de Life on the Line, Chapelle du Centre de la Vieille Charité, Photo Jean-Christophe Lett © Claude Lévêque, ADAGP Paris, 2018. Courtesy the artist andkamel mennour, Paris/London.

... et du cauchemar

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Mais du rêve l'expérience peut tourner au cauchemar, à l'angoisse que produit cetétat de latence entre le songe et l'éveil dont on ne parvient pas à s'éclipser. TelleAlice (au pays des merveilles), la table devient alors trop haute pour être atteinte,et le saut dans le vide trop vertigineux pour qu'on ne s'écrase pas au sol. Lanature se fait menaçante, l'espace trop abyssal pour être appréhendé. Lévêque estun sorcier de la perception : à mesure qu'il interroge nos sens et les entremêle, ilnous fait passer d'un âge à un autre, de l'émerveillement enfantin aux errementsde l'adulte. En quête de sens.

Du cauchemar, on retrouve la charge émotionnelle que produisent ces deuxinstallations, même en pleine lumière. Une sensation qui terrasse et dont onredemande. Il s'agit d'une force magnétique, qui nous attache aux résurgences decraintes enfouies, comme face à une scène d'horreur. A moins que ça ne soit lacontemplation du sublime, qui a fui nos quotidiens an-esthésiés.

Claude Lévêque à Marseille, dans le cadre de MP 2018, Quel Amour ! : Back toNature au FRAC PACA, plateaux 1 & 2 et Life on the Line à la Chapelle du Centrede la Vieille Charité, jusqu'au 14 octobre

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Date : 22 aout 2018

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 35835

Page de l'article : p.16Journaliste : LISE GUÉHENNEUX

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FRAC8 4040094500501Tous droits réservés à l'éditeur

(^ il 11 il IT Savoirs

EXPOSITION

Lin situ selon Claude LévêqueLe Frac et les musées de Marseille invitent conjointement l'artiste Claude Lévêque à oeuvrer

dans une ville dont il apprécie l'énergie constructive.

Lévêque ouvre sa saison mar-seillaise dans l'intimité de l'es-pace domestique de l'artistePatrick Raynaud selon un prin-cipe de table ouverte appelé

« #7 clous », adaptant ici une suite à Pa-radise», des ampoules explosées à la based'un mur de la galerie Ramel Mennour(Paris) peint dans une harmonie de teinte,associée à « désastre » écrit au néon surune maison de poupée (2015). Il est éga-lement présent dans l'exposition « Quelamour ! ? », concoctée par l'artiste ÉricCorne au musée d'Art contemporain, avecSecret (2017) et Désert (2012), deux autresoeuvres où l'écriture du néon répond àl'objet récupéré. Mais le plus gros du chan-tier consiste à questionner deux typesd'architecture, un bâtiment religieux duXVIIe siècle conçu par Pierre Puget en vuedu « grand enfermement » des gueux évo-qué par Michel Foucault dans son Histoirede la folie à l'âge classique (1962) ainsiqu'une architecture contemporaine deKengo Kuma inaugurée pour le Frac àl'occasion de l'opération Marseille capitalede la culture, en 2013.Le projet a pu être mené sur deux ans,

un temps donné à l'artiste rendant possibleun travail in situ que Lévêque réserve au-jourd'hui à ces occasions qui permettentles réglages en finesse.

Une maîtrise de l'espaceassez magistraleDans la chapelle de la Vieille-Charité,

l'artiste a travaillé à partir du volume in-térieur et du raccourci perspectif entre lesol et le dôme une silhouette d'arbre tailléedans l'inox poli miroir venant réveillercette ligne dynamique.Le visiteur passe sous cette lame tournant

lentement au-dessus de lui dans une miseen scène baroque de la lumière naturelledistribuée par la coupole qui, au fil de lajournée, joue sur cet axe central métalliquesuspendu à une poutre. La largeur du miroirdéploie tout un vaste système visuel ka-léidoscopique saisissant les détails archi-tecturaux, tandis qu'une vibration sonoreinfrabasse rend tangible l'épaisseur del'atmosphère. Au Frac, c'est une autreparticularité de l'architecture qui a captivéClaude Lévêque. De la complexité du bâ-timent, il a retenu le vide pour un autredispositif in situ qu'il a pu mener à biengrâce à une équipe attentive et à un dia-logue fructueux avec les enseignants d'unlycée professionnel pour la constructiond'une pièce d'ébénisterie. C'est le projet« Back to Nature », titre encore emprunté,comme « Life on the Line » à la Vieille-Charité, à Fad Gadget, un groupe de rocknew wave indus du début des années 1990.À la suite de son ami le peintre Carlos Kus-nir pour l'exposition précédente, Claude

Date : 22 aout 2018

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 35835

Page de l'article : p.16Journaliste : LISE GUÉHENNEUX

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« Life on the Line», de Claude Lévêque, dans la chapelle de la Vieille-Charité, à Marseille. Photo Jean Christophe Lett

Levêque nous montre egalement une maitrise dèI espace assez magis ti alePartant dè la tectoniqued'une structuie architecturale donnee, la construction in situ de l'artiste ladéplace en introduisant lesingrédients d'un vocabulaire assez simple, quiconvoquent la theati alitede l'ambigu et les rappels d'une experiencetangible, vécue et fantasmee, propices auxmétamorphosesVenu en repérage, il perçoit le vide qui

lie deux niveaux du batiment de KengoKuma, qu'il oichestre selon un paicoursen deux temps, dans une ambiance sonoregalactique travaillée avec le compositeurGerome Nox un rêve éveille ou le bramedu cerf se mêle a la musique d'une harpePasse un immense rideau de porte protegeant ordinairement des insectes, laissepar Kusnir au bas des escaliers descendantà ce rez de chaussée, on gagne la pe

Le projet menésur deux ans adonné à l'artistele temps derendre possibleun travail in situ.

nombre ou les échelles s'inversent Une forme reprendles pioportions d'un profiled 'une table de styleLouis XV sans plateau,agrandies jusqu'à 4 rn dehaut Les ombres diffuseschangent le paysage, qui sefait ici nocturne Le fixede\ient mobile et le mobiledev lent fixe La table mon

tee sur des roulettes projette les galbes deses courbes mouvantes et cinematographiques, la rendant presque animale

Un piège a curiosité quine demande qu'a être emprunteI a lumiere sourde démultiplie les de

coupes envahissantes, les colonnes de lasalle s'éloignent et le lieu s'ouvre, laissantle visiteur imaginer un paysage dont l'horizon bascule lorsque l'œil aperçoit, peichedans les hauteurs un velo BMX arrete dansune course poursuite avec son ombre Cetappel de la lumièie pousse le visiteur à

aller y voir cle plus pres, et a monter l'escaher jusqu au deuxieme etage, juste del'autre cote du vide La, opere un piège acuriosité qui ne demande qu'à être emprunte, le regard litteialement irradie pardes spots chauffant a blanc un espace devenu solaire L'heure de midi en ete derrièredeux palissades de bois immenses guideles pas du visiteur sur ce chemin trace,effectuant une sorte de reptation en seresserrant vers un goulot central pourensuite s'élargir a nouveau jusqu'au borddu \ ide laisse par l'architecte, que Le\equedésigne comme un axe central de sondispositif Un gouffre d'où semble s'êtreéchappée la bic> dette dans un vertigepiovoque pai ce moment du parcours,celui qui commence ou termine le coursde ce récit en boucle, comme l'est la partition sonore *

LISEGUEHENNEUX

«Back To Narure» et «Life on The Line»jusquau 14 octobre er «Quel amour! ?»jusquau 2 septembre 2018

Date : 16 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580

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FRAC8 7526354500506Tous droits réservés à l'éditeur

Claude Levêque s'installe au Panier et à la Joliette.

Figure majeure de la scene artistique française et internationale,Claude Levêque investira les espaces d'exposition du Frac Paca ainsique la Vieille Charité du 30 juin au 14 octobre Cette doubleinvitation imaginée comme un parcours entre le quartier du Panier etde la Joliette signe le grand retour de Claude Lévêque a Marseille,avec des installations médites conçues à l'échelle de ces architecturesremarquables et emblématiques du patrimoine marseillais d'hier etd'aujourd'hui D'une grande force émotionnelle, Life on the Lme etBack to Nature immergent les visiteurs dans des expériencessensorielles totales qui bouleversent la perception des espaces Lesvisiteurs seront invites à circuler d'un lieu à l'autre pour expérimenterces deux propositions De part et d'autre resurgiront les souvenirs, leshistoires personnelles et collectives, qui persistent et forgentl'imaginaire Nous sommes invités par des histoires et l'artiste nous lesdonne à voir avec force et poésie, par sa maîtrise et sa capacité amétamorphoser les espaces, par les références musicales qu'ilintroduit, les ambiances sonores qu'il élabore, les souvenirs etexpériences personnelles qu'il convoque prennent dès lors une valeuruniverselle Chez Claude Lévêque, la pensée passe par une sensibilitéspécifique qui n'est pas uniquement de l'ordre de la connaissance et du

A la Vieille Charité, Levêque presente une installation méditeintitulée Life on the Lme, en dialogue avec la monumentalearchitecture classique de Pierre Puget L'artiste transforme les lieuxqu'il investit en modifiant la perception que nous avons de leur espaceet de leur lumière

Au Frac, les visiteurs seront invites à pénétrer dans un univers plongédans la pénombre, Levêque métamorphose en effet les deux grandsplateaux du bâtiment conçu par Kengo Kuma et imagine uneinstallation intitulée Back to Nature La présence du visiteur danscette oeuvre devient partie prenante d'un dispositif qui ébranle lessouvenirs, les perceptions, et propose de participer à une experiencesensible, sonore et physique particulière Dans cet expérience d'unmoment solitaire, face à soi-même, les souvenirs resurgiront d'unpassé plus ou moins lointain

Par ces deux installations, Claude Lévêque rappelle qu'il estaujourd'hui vital d'être a l'écoute du monde, de s'interroger sur laplace de l'homme dans l'univers au regard d'un environnementquotidien qui ne cesse de se dégrader et de courir a sa perte Lemonde existe a travers nos sens avant d'exister de façon ordonnéedans notre pensée et il faut tout faire pour conserver au fil del'existence cette faculté, instinctive, créatrice de sens rester sensibleaux autres, au monde et à la vie

hxpposition "Back to Nature", du 29 juin eu 14 octobre au Frac paca,bd de Dunkerque, Marseille (2e) et "Life on the Lme" à la VieilleChante (2e) fracpaca org 2,50&euro,/5&euro,

14/08/2018 Claude Levêque espèce de sculpteur d’espace – Flux News Online

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Claude Levêque espèce desculpteur d’espace 7 août 2018 Michel Voiturier A l'étranger, Focus 0

Back to Nature, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur. (Modèle agrandi detable Louis XV) - Jean-Christophe Lett © Claude Lévêque, ADAGP Paris,2018. C. Levêque & Kamel Mennour, Paris/London.

Claude Levêque (Nevers, 1953) d’abord connu pour ses œuvresincluant des néons se préoccupe actuellement d’espace. Savolonté est d’expérimenter des lieux comme ceux qu’il investità Marseille : la chapelle de la Grande Charité, le FRAC et unappartement privé.

De la veine de la production antérieure de Levêque, deux exemplessont visibles à Marseille, au MAC, dans l’exposition Quel amour !?.Sur ce thème, il a agencé deux ensembles ironiques quiégratignent les couples soumis à l’usure du temps et à la pressionde ceux qui constatent leur échec amoureux. Le premier seprésente sous formes de deux découpes de la silhouette defauteuils de salon à accoudoirs, posées dos à dos et au-dessusdesquelles luit ce mot en néon éclatant : désert. Le second est une

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jalousie, persienne fermée sur laquelle clignote, comme devantcertains bordels, le mot secret en rouge.

Ce qu’il a conçu pour d’autres lieux marseillais est d’une genèsedi�érente. Il s’agit pour lui de s’imprégner d’un bâtiment, d’unespace architectural et d’y installer une œuvre plus ou moinsmonumentale en rapport étroit avec son organisation spatiale.Cette création doit in�uencer la perception d’un visiteur lorsqu’ilpénètre dans un endroit, surtout s’il lui est familier. Ce sont doncmoins des œuvres à contempler que des moyens pourappréhender sensoriellement un volume dans lequel on se trouve.

Une autre préhension de l’espace

La chapelle du XVIIe dans laquelle l’artiste a installé Life on the lineappartient au patrimoine de la ville. Pendant la durée del’exposition, suspendue sous le dôme, une sorte d’arbre en inoxdéploie des branches sinueuses et tourne inlassablement. Samatière fait o�ce de miroir. Un miroir qui re�ète donc laconstruction environnante de manière fragmentaire et mouvantesous les variations de la lumière naturelle, en fonction de lamétéorologie.

Lorsqu’on visite un bâtiment, on ne le perçoit bien entendu jamaisde cette manière qui transforme le décor ambiant en fragments depierre, de voûtes, de colonnes brassés à la façon d’un puzzlepermanent. Une bande son continue a été calculée, paraît-il, àpartir des infrabasses émises par la chapelle. Elle suscite uneambiance particulière qui n’est pas manifeste à supporter.

Dans les locaux du FRAC, se trouve Back to nature. L’édi�ce estcontemporain, signé par l’architecte Kengo Kuma. Ici, au contraire,Levêque a occulté la lumière naturelle pour plonger les deuxétages d’expo dans une pénombre plutôt profonde. En bas, levisiteur pénètre dans un immense volume vide, accueilli parl’enregistrement du brame d’un cerf.

Dès les yeux habitués à la quasi obscurité, il distingue en ombrechinoise et en suspension dans l’air un vélo d’enfant devenu aussivolant qu’un tapis de conte. Il aperçoit ensuite une tablegigantesque qui ressemble à un baldaquin géant sous lequel il sesent tout petit, presque gamin susceptible d’enfourcher le véloinaccessible. À ceci près que ladite table, montée sur roulettes, il luiest loisible de la déplacer à sa guise.

À l’étage qui a valeur de mezzanine, il retrouvera, regardé de hautcette fois, ce qu’il vient de rencontrer en bas. Pour ce, il aura dûtraverser un passage en forme de palissade dont les planches ont

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des hauteurs irrégulières et dont le trajet passe par unrétrécissement. Comme lors de certains travaux urbains, le citoyenest contraint de longer ou traverser des chantiers à travers unenvironnement provisoire.

Les planches dressées étant non pas accolées mais séparées parun interstice, il lui est possible de tenter de voir au-delà del’obstacle présenté à sa vue. De déceler une luminosité rougeâtreainsi que les éléments mécaniques du maintien de l’ensemble enplace.

Un antidote à l’anecdote

Pour une période très éphémère, à l’intérieur d’un appartement,au pied d’un mur peint en jaune, Levêque, sous l’intitulé Paradiso, adisposé au sol des ampoules électriques rouges, brisées, cassées,soquets mêlés aux débris de verre. Si le contraste des couleurssuggère à quelques-uns une sorte de version nouvelle descouchers de soleil autrefois récurrents d’une peinture inspirée parla nature, il est question avant tout d’un espace de passage entredeux pièces d’habitation, du danger de se couper aux piedslorsqu’on y déambule sans protection. Se questionner sur l’originede cette casse ne relèverait que de l’anecdote.

Ce type de ré�exion n’est en rien ce que cherche Claude Levêque. Ildésire mettre tout visiteur en position di�érente de l’habituelledéambulation d’un amateur de musées qui consiste à aller d’œuvreen œuvre pour les regarder et éprouver une certaine émotion plusou moins esthétique, donc essentiellement intellectuelle. Ilsouhaite que celui qui pénètre dans ses installations parte de sasituation corporelle au sein d’un espace modi�é. La création étantdès lors un vecteur susceptible de déclencher une perceptioninattendue à condition de chercher non pas une signi�cation auxéléments présents mais bien de ressentir en soi, sur soi, par soiune impression plus physique que mentale.

Le lieu choisi ayant été théâtralisé, il se passerait, dans le meilleurdes cas de dispositions favorables de l’observateur déambulateur,ce qui devrait se passer si soudain on déplaçait un amateur dethéâtre de sa position de spectateur en salle pour le déposer surune scène au milieu des comédiens. Ce n’est pas une évidence. Ilfaut accepter la démarche, oublier d’être simple voyeur, s’intégrerdans une durée imposée, quoique nullement contraignante.

Michel Voiturier

Les travaux de Claude Levêque sont accessibles à Marseille au MAC, 69avenue d’Haïfa jusqu’au 2 septembre (« Secret » – « Désert »), à la

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Chapelle de la Vieille Charité, 2 rue de la Charité (« Life on the Line ») etau FRAC, 20 boulevard de Dunkerque (« Back to Nature ») jusqu’au 14octobre 2018. Infos : +33 491 91 27 55 ou https://www.fracpaca.org/

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Yves Depelsenaire dansL’avis de Paul Ardennesur la Biennale

Courcelles dans L’avis dePaul Ardenne sur laBiennale

João Costa Leal dansDocumenta 14 Lapuissance d’un langageindéterminé

contemporains. Prix : 3Eur. AbonnementBelgique 2 ans : 20 Eur.Abonnement étranger 2ans : 50 Eur. Contactez-nous pour toutrenseignementconcernant ladistribution oul'abonnement.

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Date : 26 JUIN 18Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 124580Edition : Marseille

Journaliste : Gwenola GABELLEC

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Claude Lévêqueen pleine lumière

Avec ces expositions au Frac et à la Vieille Charité, le plasticien promet d'illuminer Marseille

D ans I ohscuiitc dcs vastes sallesdu Fonds Legional d'ait contempo-rain Claude Leveque le plasti

den qui a lance un eclair dans la pyramide du Louvre ou squatte les hauteursdc la collection T ambcitavccscsic\cs lumilieux peaufine son installation Buckto Natwe qui sera recelée au public samedi La I artiste qui a pris I habitude denous bouleverseï a\ec ses créations enncon levc Ic voile sul son actualitedense cal samedi aussi il s installerajoyeusement a la Vieille Chante avec Lifeon the Lme

I Quelle a éte votre idée pour ce doublerendez-vous à Marseille?J di décide de faire deux projets auto-nomes et relies dans une idée de parcoms j ai vraiment expérimente deschoses Au Fmc les deux plateaux jouentdc I espace en passant dc l'intime aveccette table Louis XV ties agrandie qui de-vient presque un animal menaçant acette palissade et son univers solaireT espace du Fi ac cst un peu compliquejc mc suis plus intel esso aux vides qu aI aichitectuie elle-même Alais qu'a laVieille Chante le dispositif joue a\ ec I architecture avec une vision diffractee par

I D'où vient votre fascination pour la lu-mière?Des I enfance' La lumiere e est lessonges I imaginaire la métamorphosecc dont on a peur aussi

I Que signifie ce "retour à la nature"?G est un clin d œil ' La nature humaine etla nature animale y sont croisées C estune façon dc s impicgnci du jeu quej etablis dans l'espace Les elements sonten mobilite dans un porte-a-faux creepat les objets la lumiere le son

I vous imaginez d'emblée une expë-rience totale?Oui La ca rn amusait car on a fait cettetable avec la collaboration du Kcee pro

En plein montage de son exposition au Frac, l'artiste Claude Leveque installeraI aussi ses fictions a la Vieille Charite, des vendredi /PHOTO OEOROtb ROBERT

fcssionncl Poinso Chapuis C cst un cicment huit stmctiuel les gens sont invi-tes a la déplacer la promener C estmouvant comme la sensation qu on a enforet la nuit quand on ecoute le bramedu cci f

I Est-ce que Marseille vous a inspirée ?Je l'adore e est la ville que j aime le plusen France Je la prefere largement a Paus, qui cst une ville d opcicttc un decorpoui touiistes La bianchitude rn en-nuie Ici e est authentique tout lemonde asa place ce n'est pas facile maîse est une ville d integration incroyable il} a quelque chose dc magique dans lamulticultuialite C'est la \ ille la plus amé-ricaine de France Alors on a envie defaire des projets ici j en ai fait pas malcomme a la Cellule Slb a la Cite radieuseou ïcarface au cinema I cs Vaiictcs Jctiou\c que la vie cst assez apaisante, onn est pas dans I anogance et I agressm-te i environnement est extraordinaireI architecture est formidable

I Est-ce un bon creuset pour vos œuvresengagées?Aujourd'hui on ne sait plus trop quelsens ça a Je doute tellement de plein dechoses II \ a une pelle de reperes etd idea! on cst dans une période floue ctiisquee Pointant ici on a le sentimentde plus de liberte moins de formatage

I Dans ce cadre, comment voyez-vousvotre raie?Tout le monde joue un loie et I altiste aune responsabilite car il représente deschoses du monde dans lequel il vit meten phase ses sujets a\ ec le public A t ilun loic mesure dans Ic ice! ou abuse t ilde son pouvoii poui la compétition dumonde du spectacle2 Moi j ai pris pasmal de recul par rapport a ça '

GwenolaGABELLEC

Exposition du 30 juin au 14 octobre, au Fracet a la Vieille Charite Puis ' Paradise" chez PatrickRaynaud (7clous a Marseille)

Date : 30 JUIN / 01JUIL 18Pays : FR

Périodicité : Quotidien Page de l'article : p.14Journaliste : P.A.

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CULTURE

Claude Lévêque apôtre descontrastes expose à MarseilleART

Le Fonds régional d'artcontemporain (Frac) etla Vieille Charité offre àvoir dès aujourd'hui aupublic des installationsde ce plasticien phare dela scène contemporaine.

Connu pour avoir no-tamment représenté laFrance en 2009 lors de

la Biennale d'Art contempo-rain de Venise ou investi laPyramide du Louvre il y a 2 ans,Claude Lévêque collectionneles hauts faits d'armes sur lascène internationale. Des hon-neurs qui n'entament en rienla joie du plasticien françaisde présenter ses travaux dansla cité phocéenne. « C'est uneformidable opportunité d'êtreici. Marseille est la ville fran-çaise que je préfère, estime ceMontreuillois de longue datequi envisage même "de trou-ver un pied-à terre ici ". » « 77faut mériter Marseille. Cen'estpas une ville d'opérette commeParis. » Un enthousiasme qu'ilpropage dans ses deux disposi-tifs, Life on the line à la VieilleCharité ainsi que Back to na-ture au Frac. Deux noms em-pruntés à des titres du groupebritannique de new wave sévis-sant au mitan des années 70 et80, Fad Gadget.

Dans la chapelle de la VieilleCharité conçue par l'architectePierre Puget au XVII e siècle,

Deux lieux, deux ambiances et de multiples contrastes à la Vieille Charité et au Frac. PHOTOS JEAN CHRISTOPHE LETT

une silhouette monumentalede 600 kilos, en forme de sapinen inox poli, est suspendue sousle dôme. Une oeuvre dont les mi-roirs pivotants reflètent, tout enles fragmentant, les vitraux del'édifice pour former un puitsde lumière et une impression devertige. Mais un halo contrasteparle son« infrabasse» apocalyp-tique dispensé dans la chapelle.

Retour à la natureet instinct animal

Dans l'œuvre marseillaisede Claude Lévêque, tout n'estque contraste : lumière-pé-

nombre, rêve-cauchemar...Des dissonances claires-obs-cures exacerbées dans son dis-positif qui prend place au Frac.En ces lieux, le plasticien solli-cite les sens. « Le visiteur déam-bule, s'imprègne decegu 'il sepasse dans l'espace », résumePascal Neveux, directeur duFrac. Sur deux niveaux, le dis-positif de Claude Lévêque faitappel àl'instinct animal decha-cun. Deux grandes palissadesen bois tracent un chemin exi-gu. On respire une odeur rési-neuse comme un chien de po-lice pourrait flairer les indices.

De bois, justement, le parcoursen est beaucoup imprégné.

Réalisée avec le concoursdes élèves en ébénisterie dulycée Poinso-Chapuis, uneénorme table style Louis XVaux pieds galbés sembleraitpresque menaçante. Mais unson de harpe régule cette im-pression, toujours orchestréepar Claude Leveque, l'apôtredes contrastes.P.A.

• Jusquau 14 octobre a la VieilleChante et au FRACwwwfracpaca org

ZIBELINEDate : JUIL/SEPT 18Pays : France

Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.68-69Journaliste : MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

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RENCONTRES* ARTS VISUELS

Tout va bienpour Claude Lévêque

D'allure bonhomme, ie « colosse » ClaudeLévêque se prête au jeu de l'interview, Entretien

langue de bois à Marseille» sa ville préférée,où il présente trois propositions

Claude Levêque Life on Cie Lme, Chapelle ris la Vieille Chante uiLet2ûlii NatnaJeAi

K ! é en 1953 à Nevers installe a Montreuillu près de Pans, l'artiste ne parle plus d'rns-1 » lallations ni d'ceuvres in situ, préférant àces vocables qui l'ennuient celui de dispositifsException faite à Marseille où il a acceptéde renouveler l'expérience dans la chapelledu Centre de la Vieille Charité (Life onthe Line) et au FRAC (Back to Nature) Sansoublier la présence de deux oeuvres dansl'exposition collective Quel Amour '?auMusée d'art contemporain Claude Lévêquecrée aujourd'hui des pièces autonomes quiposent moins la question de l'espace et del'environnement telles Sous le plus grandchapiteau du monde dans les fossés du Louvremédiéval et sous la Pyramide, Lei bleu de l'œilau musée Soulages à Rodez, Cérémonie àLa Maladrene à Auberalliers, et ses fameuxnéons qui ont construit sa légende Lithium,Aube bleue et Tout va bienEn 2014 à la Cité radieuse, dans cet habitatpnvé équipé pratiquement comme à l'origine,Claude Lévêque avait créé une œuvre enécho à l'existant, au cœur de la chapelle dePierre Puget et de l'architecture futunste deKengo Kuma, ce sont des dispositifs élaborés,construits, avec une dimension spectaculaireMaîs avec économie et contre tout superfluTl souligne la verticalité vertigineuse de l'uneet l'horizontalité de l'autre en créant desdispositifs qui « laissent toujours place auvide, à l'espace à investir, à l'imagination»Des productions inédites qui provoquentun effet physique tres sensoriel renforcépar un travail sonore sophistiqué selon ledirecteur du FRAC Pascal Neveux « Lespropositions de Claude Lévêque effacent lesarêtes de l'architecture du Frac, la métamorphosent, nous font perdre nos repères et nouspermettent de revenu à un état particulier

ZIBELINEDate : JUIL/SEPT 18Pays : France

Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.68-69Journaliste : MARIE GODFRIN-GUIDICELLI

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QUI est celui de ressentir AI etage, lapalissade en tas brut dégage toutes sesodeurs et la lumiere I embrase On n'estpas dans une exposition ni dans unerétrospective, on est dans un dispositifà expérimenter Quant au velo d enfantsuspendu entre les étages, avec sonombre portée sur IP mur il fait affluerles souvenirs d'enfance»

Zibeline : Quel rapport entrete-nez vous avec Marseille ou vousavez presente Être plus fou quecelui d'en face a la Cellule 516 de laCite radieuse et Scarface au cinemaLes Varietes ?

Claude Lévêque : C'est une formi-dable opportunite d être de nouveaua Marseille car e est la ville que jeprefere en France J'ai morne envied'y trouver un pied à terre C'est uneville qui me stimule depuis toujours,qui n'est pas facile et ou je n'ai pastoujours tout réussi On n'est pas surla Côte d'Azur i Par comparaison Pansest une ville d'opérette formatée pourles tounstes, Marseille non Les gensici sont abordables disponibles, même tarddans la nuit Je m'y sens tres bien Elle estforte socialement maîs elle n est pas violenteelle ressemble à Los Angeles sur le plan dumulticulturalisme Le quartier de la Belle deMai est complètement incroyable i Même siMarseille doit changer un jour, il faudra encoredu temps du côte des quartiers populairesEn travaillant au FRAC vous avezquand même constate des changementsurbains ?La gentnfication de La Juliette est unecatastrophe On arrivera a une métamor-phose impossible si tous les quartiers sontmassacres comme celui-là Maîs peut-êtrequ'économiquement il est rentable ? Parcontre je trouve les Docks magnifiques, mêmesi les commerces franchises a perte de vuec'est une calamitéVous mscrii/ez vos dispositifs dans troisarchitectures diamétralement opposéescomment les avez vous appréhendées 'Ont-elles influent P votre» production ?J interviens effectivement sur trois lieuxdifférents l'un a caractère patrimonial etreligieux, I autre contemporain et le troisiemepnve J'ai imaginé un voyage très fluide entreeux Pour la chapelle de la Vieille Chantej'ai travaille sur la verticalité J'ai conçu un« tronc d'arbre », une oeuvre pas trop lourdede sens même si elle pese 600 kilos, dont lesreflets en miroir peuvent fragmenter tous les

; Leveque B3~k to nature FRAC Marseille 2018 Q icLett

détails architecturaux Sa forme verticale, sesdimensions imposantes ajoutées a la diffusionsonore infrabasse impactent l'architectureJe me suis pose beaucoup de questions, lon-guement, car ce lieu patrimonial est assezcharge et je ne voulais pas le surcharger

Ce sont d'autres contraintes La problématiquen'est pas simple non plus car les différentsespaces ne sont pas dissociables la salle dubas est trapézoïdale et munie de colonnes, lieea l'étage supérieur par un puits de lumière J'aieu envie de creer une pénombre de tendrevers l'infini, et puis il y a aussi ce vide assezvertigineux C'est l'équipe du FRAC quia produit la table à roulettes présentée aurez-de chaussee et c'est une classe du lycéeprofessionnel Pomso-Chapuis a Marseillequi l'a réalisée d'après mon idée Quand) aisouhaite agrandir la table Louis XV, j'avaisdans la tête une carcasse de cerf Je lui ai misdes roulettes pour signifier que l'on pouvaitla pousser D ailleurs je pourrais la retrouvern importe ou dans I espace d expositioncoincée contre un mur C est la première foisque je cree un element mobile que le publicpeut déplacer Lespace est trapézoïdale, c'estcomme une forêtOn connaît votre fascination pour lalumiere. Elle semble ici avoir évolue etles néons que l'on attendait ont disparuA la Chapelle, j'ai pns le parti de ne pas

travailler sur la lumière artificielle maîssur la lumière naturelle dans un espacebaroque comme celui-ci elle a déjà dusens C est un jeu de reflets anamor-phiques et d effets cinétiques J'adoreles lieux religieux, ils me fascinent car iteproduisent des récits des œuvres et desgestes architecturaux Pourtant je sursathée PourrealiserJjfeofltteLine.j'aichoisi l'inox, un metal non chrome quijoue avec la lumiere et avec la hauteurJe surs encore stupéfait par la verticalitédu dôme i J'ai fait beaucoup de schémaset de simulations car les contraintes dulieu rn ont oblige a trouver des solutionsLa enrorej'ai tâtonne, cherche, essaye,découvert avant que cela fonctionne Jesuis souvent dans l'incertitude C estune oeuvre qui m'évoque la memoire,le temps qui passePeut on considérer que Back toNature et Life on the Lme portentun discours « politique » ?Pas du tout i Je n'ai pas envie de porterun message ce n'est pas mon rôle mêmesi un artiste a un pouvoir Surenchérirsur les messages me paraît malhonnêteet même demago Non, j'ai envie de

m'amuser Les messages, finalement c'estla maniere dont les gens s'imprègnent demes projets Cela m'intéresse beaucoup deconnaître les sensations du public car celafart avancer mon travail Maîs surtout je neveux pas être dogmatique Les pièces icisont pulsionnelles, dans la pénombre, et lepetit velo bascule dans le vide Certains vontpeut-être y voir un message, ou de la poesieou un propos oninque Le pnncipal est d'êtreauthentique avec les autres et avec moi-même

• ENTRETIEN REA! KF PAR

MARIE GODFRIN WIDICtLLI

Galerie 7 clous, Patrick Raynaud,Vi v ' \ f , sur rendez-vous» septcloisamarseille com

14 octobre

Life an the LineChapelle du centre de la Vieille Charité, Marseille04 91 14 58 38 » musees.marseille.fr

Back to NatureFRAC, ,iâi.e".s0491912755»fracpacaorg

22/08/2018 Claude Lévêque: "La lumière théâtralise"

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/claude-leveque-le-pape-du-neon 1/7

20 MIN

Claude Lévêque: "La lumière théâtralise"

16/07/2018

ART ET CRÉATION

L'INVITÉ CULTURE par Julie Gacon

DU LUNDI AU VENDREDI DE 8H35 À 8H55

EXPORTER

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PODCAST

L'artiste plasticien français Claude Lévêque, connu pour ses installations néons et

ses œuvres in situ, vient nous parler de ses trois nouvelles expositions "Life on the

line", "Paradiso" et "Back to Nature".

LE DIRECT

22/08/2018 Claude Lévêque: "La lumière théâtralise"

https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-culture/claude-leveque-le-pape-du-neon 2/7

Exposition "Paradisio" - "Désastre" (2015) Maison de poupée, néon bleu ADAGP Claude Lévêque.

Courtesy the artist and kamel mennour, Paris/London • Crédits : Jean-Christophe LETT

L'artiste plasticien français Claude Lévêque, connu pour ses installations néons et

ses œuvres in situ, vient nous parler de ses trois nouvelles expositions "Life on the

line" à la Chapelle du Centre de la Vieille Charité à Marseille; une installation en

appartement "Paradiso", et l'exposition au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur ''Back to

Nature''.

Extrait de l'entretien en vidéo :

LE DIRECTLe direct