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LOUBATIÈRES Michel Astier Alain Falvard Didier Miallier Regards sur un patrimoine CLERMONT-FERRAND LA CHAÎNE DES PUYS ET LA GRANDE LIMAGNE

Clermont-Ferrand, regards sur u patrimoine

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Abritée par la chaîne des Puys à l’ouest et dominée par le puy de Dôme et son temple de Mercure, Clermont-Ferrand – ville double à l’histoire singulière – s’ouvre sur la Limagne et ses riches terres agricoles. L’ancienneté de l’occupation de ce lieu par l’homme a donné à cette terre une multitude de sites antiques et médiévaux. La polychromie des matériaux, née de la diversité géologique, confère au patrimoine bâti, tant civil que religieux, son caractère remarquable. Dans la ligne éditoriale de la collection Regards sur un patrimoine, le livre traite à la fois de Clermont-Ferrand et de son territoire, avec une présentation des sites majeurs et du petit patrimoine, ainsi qu’une approche des espaces naturels et de l’activité humaine. Les textes sont rédigés par des spécialistes de la région, illustrés de photographies contemporaines et de documents d’époque.

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LOUBATIÈRES

Michel AstierAlain FalvardDidier Miallier

Regards sur un patrimoine

CLERMONT-FERRANDLA CHAÎNE DES PUYS ET LA GRANDE LIMAGNE

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La région où se situe Clermont-Ferrand a connu une histoiregéologique relativement paisible après que l’érosion de la vastechaîne hercynienne, surgie il y a environ 350 millions d’années

(Ma), n’avait laissé en place qu’une vaste pénéplaine granitique. Le calmefut rompu par le retour de la plaque ibérique qui, entrant en collision avecla plaque Europe, provoqua l’émergence des Pyrénées il y a environ 55 Maet fissura quelque peu le vieux socle hercynien. Peu de temps après, il ya environ 35 Ma, les premiers plissements alpins perturbèrent à leur tourle socle granitique constituant l’actuel Massif Central et accentuèrent safissuration. Le jeu des failles résultant de ces événements géologiquesdans les roches anciennes généra notamment des bassins d’effondrementen divers endroits et à diverses périodes, dont la Limagne est le plus vastedans le Massif Central. Le mouvement inverse, conduisant à une élévationdu relief, exista également, parfaitement illustré au plan local par les montsdu Forez qui limitent la Limagne à l’est.

Brève histoire des paysages aux alentours de Clermont-Ferrand

Le vaste bassin de la Limagne s’est enfoncé très lentement durant la pé-riode de l’Oligocène, commencée il y a 34 Ma. Il fut d’abord le réceptacled’importantes quantités de sable résultant de la dissociation sur place

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UNE EMPREINTE GÉOLOGIQUE FORTE

Page de gauche.Depuis le bord ouest de la table basaltique du plateau de Gergovie (env. 700 m) âgé de 16 Ma,on découvre l’agglomération clermontoise et son environnement issu des principauxmouvements géologiques qui ont bouleversé la région depuis environ 30 Ma. La ligne d’horizonest formée par la chaîne des Puys tirant son nomd’un alignement de volcans remarquablementvariés issu du volcanisme régionalement le plusrécent. Juste en dessous, formant une penteescarpée et boisée, la ligne de faille court vers le nord parallèlement à la chaîne des Puys. Il s’y trouve le puy de Gravenoire, seul volcanrécent en bord de faille dont la tache rouge sur l’image illustre sa fonction de carrière de pouzzolane. Plus en avant de l’image et sur sa gauche, émergeant des habitations qui le cernent de toutes parts, le puy très aplani de Montrognon (699 m) : en son centre se trouveun dyke volcanique et l’ensemble de la vastecolline résulte de l’érosion du volcan. En sonsommet, visibles de tout Clermont, les dernièresruines d’un château féodal autrefois très imposantconstruit par le dauphin d’Auvergne, peut-êtrepour narguer son oncle usurpateur du comtéd’Auvergne et seigneur de Clermont. Plus loin à droite, la verte colline du Montaudoux (589 m),également cernée par les habitations et de mêmenature que le Montrognon. Dans ce paysage, il ne manque que les signes visibles du premiervolcanisme sous-lacustre caractérisé par une roche particulière nommée pépérite et que l’on retrouve en sous-bassement de nombreuxédifices volcaniques émergeant de la Limagne,dont le plateau de Gergovie lui-même.

Strabon, géographe grec du Ier siècle, nomme le site Nεμωσσος(Némôssos). À la fin du Ier siècle, les bornes milliaires indiquent lenom de AVGVSTONEMETVM (Augustonemetum) puis, au milieu

du IIIe siècle, les bornes désignent la capitale arverne par le nom de sonpeuple : Civitas Arvern. C’est au VIIIe siècle, pour définir la ville haute,que le terme de Clarus Mons apparaît (« mont clair », butte très visible,car bâtie en arkose) et ce nom s’impose lentement à toute la ville. Le rap-prochement de Clermont et de Montferrand, à partir de 1630, officialisele nom de Clermont-Ferrand en 1731. Le maintien prolongé d’une zonepeu urbanisée entre les deux villes a perpétué une singularité montfer-randaise, prise en compte par la municipalité clermontoise qui possèdeun adjoint spécifique pour Montferrand et une mairie annexe.

Construite au bord d’une faille d’effondrement vieille d’environ 30 millionsd’années, sur les restes d’une couronne de tuf résultant de violentes explosionsphréatomagmatiques datant de plus de 100000 ans, au pied de volcans dontles plus jeunes n’en ont guère plus de 8000, au débouché d’une gorge abritantRoyat et Chamalières où coule un torrent, la Tiretaine, qui dévale de la faillepuis encercle le cœur de la cité, Clermont ne peut pas être une ville tout àfait banale. Rappelons encore que l’on se trouve ici au cœur du pays arverneet que les dissensions légendaires des peuples gaulois se retrouvent dansl’histoire de la contrée, ajoutant aux fracas de la nature ceux des sociétés hu-maines. Aussi, dès le XIIIe siècle, l’Auvergne possédera trois capitales

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CLERMONT, VILLE CAPITALE

Photographiée depuis le parc Bargoin à Royat, la ville de Clermont apparaît dominée par les deux flèches de son église cathédrale, Notre-Dame de l’Assomption. Au loin sur la droite, à près de 25 km à l’est, le cliché révèlede château féodal de Ravel construit avec l’arkoseprovenant de l’escarpement qui le porte. Plus loin encore,formant l’horizon, se trouvent les monts du Forez.

Sur la place de Jaude, la statue du chef gauloisVercingétorix et son socle sont classés aux Monuments historiques depuis 1994. Crééepar Bartholdi, elle fut installée en 1903 après un court passage par la cour de l’université,l’actuel rectorat d’académie.

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Les ouvertures de chapitre

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Si Clermont et Montferrand portent des traces de l’exploitationviticole, Royat et Chamalières au fil de la Tiretaine, rivière qui lietoutes ces villes entre elles, furent et restent marquées par l’eau.

L’eau du torrent d’abord qui dévale d’Orcines et creuse profondément legranite de la faille, offrant il y a bien longtemps un lit au flot de lave quis’épancha du Petit Puy de Dôme et déferla jusqu’à Chamalières, à la limitedu maar de Clermont. L’eau ensuite qui sourd dessous l’épais manteaude lave sur lequel l’ancienne ville de Royat est bâtie. Captée en 1558 parle Florentin Gabriello Simeoni dans la petite grotte qu’elle avait patiem-ment formée, cette eau de source d’une très grande pureté alimenta laville de Clermont dès l’épiscopat de Guillaume du Prat, de 1529 à 1560 ;toujours utilisée, elle fournit gaillardement ses sept litres d’eau par seconde.C’est l’évêque Jacques d’Amboise, qui avait acquis en 1511 le droit d’utiliserl’eau de la Petite Grotte qu’il avait obtenu par bail emphytéotique del’abbé de Mozac, qui possédait les droits seigneuriaux sur Royat. Près delà, presqu’à l’aplomb de l’église romane fortifiée, la Grande Grotte futlongtemps le point de ralliement des laveuses qui lui ont donné son nom,« la grotte des Laveuses ». L’eau souterraine enfin ressurgit plus bas à lalimite de Royat et Chamalières, au lieu-dit Saint-Mart où la vallée dutorrent s’élargit. Elle alimenta dès l’époque gallo-romaine les thermes quele XIXe siècle redécouvrit.

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DE ROYAT À MONTFERRAND

AU FIL DE L’EAU

Page de gauche. Ce cliché d’un des rares moulinsrestant sur la Tiretaine au pied de l’ancienne villede Royat laisse bien prévoir comme a dû êtredestructrice la crue du siècle survenue le 17 juillet 1835 à la suite d’une trombe d’eau qui s’était abattue en amont sur la commune de Manson. La seule ville de Royat déplora ce jour-là le décès de onze personnes et la disparition de quatre autres. Plus bas, les premières installations thermales furentdévastées et, à Clermont, les quartiers Fontgiève et avoisinants furent pris sous trois mètres d’eau.

Lithographie du prieuré de Royat avec l’égliseparoissiale saint Léger avant la reconstruction du clocher. On voit les bâtiments conventuels à droite, toujours existants, et l’enceinte du cimetière maintenant disparu. Le clocher n’estpas encore reconstruit.

Les tout premiers peuplements

Les plus anciens peuples humains d’Europe occidentale n’ontprobablement pas boudé la petite région qui nous intéresse, maisles conditions favorables à la conservation de leurs traces y sont

très limitées. Il faudrait en effet qu’il reste ici ou là, bien conservés, desdépôts géologiques s’étant mis en place durant les périodes concernées.Il y en a fort peu ; cependant, à la côte de Ladoux entre Riom et Clermont,une éruption qui s’est produite il y a 350000 ans environ a scellé de sesprojections une couche de sables et graviers dans laquelle ont pu être re-cueillis de rares mais indiscutables outils préhistoriques en pierre.

Il ne faut pas davantage compter sur l’homme moderne, popularisésous le nom d’homme de Cro-Magnon, qui arrive très tardivement surle territoire français actuel, il y a environ 40000 ans, pour nous avoir laisséde nombreux témoignages de ses premières excursions. Seules, quelquespierres taillées pouvant être attribuées à notre ancêtre, ou à son prédécesseurimmédiat, de la famille néandertalienne, subsistent dans des sites privilégiésde la Comté ou des Combrailles.

Finalement, c’est dans le courant du Paléolithique supérieur, périodedurant laquelle l’outillage s’affine et se diversifie et durant laquelle l’arts’épanouit, qu’une présence humaine s’affirme en Basse-Auvergne. Lesprincipaux témoignages archéologiques en sont surtout des vestiges decampements provisoires de chasseurs nomades, dont les déplacements

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UN PATRIMOINEARCHÉOLOGIQUE

RICHE ET DIVERSIFIÉ

Page de gauche. Sur le plateau de Gergovie, réputé comme étant le site de la bataille qui a rendu célèbreVercingétorix, le regard porte vers le sud-ouestjusqu’aux Monts Dore, vestiges d’un énormestratovolcan formé il y a environ 3 Ma. Au premierplan, on voit les restes des murailles gauloisesdéfendant la bordure du plateau et en secondplan le puy Giroux, qui est un édifice pépéritiqueculminant à 838 m. Le plateau de Gergovie a lui-même un soubassement de pépérites.

Ce gros galet est un outil préhistorique trèsprimitif, désigné par les spécialistes sous le nomanglais de chopper (hachoir, en français). Il a ététrouvé sous les retombées volcaniques de la côtede Ladoux, entre Clermont et Riom, et a donc plusde 350 000 ans environ. Les pointillés figurent les limites des éclats qui ont été enlevés pour confectionner l’outil.

En 1304 sont créés les États provinciaux d’Auvergneoù le tiers état est représenté en Basse-Auvergne par treize bonnesvilles depuis Langeac au sud jusqu’à Saint-Pourçain au nord. Aux

premiers rangs de ces cités, rang que leur confère leur importance, setrouvent dans l’ordre Clermont, Riom, Montferrand et Billom que l’onpeut joindre par un cercle de treize kilomètres de rayon centré un peu aunord de Pont-du-Château, en bordure de l’Allier. Ce cercle laisse légè-rement à l’écart la cinquième bonne ville, Aigueperse qui vit naître Michelde l’Hospital. Le cercle enferme un territoire dont l’aire constitue un mil-lième du territoire national. Sous-tendant principalement un pays deplaine au cœur de la vaste Limagne de Clermont, il comporte néanmoinsune étonnante variété de paysages et de patrimoines liée principalementà sa formation géologique et à son évolution sur plus de trente millionsd’années d’événements tectoniques et de variations climatiques.

Coteaux, Buttes, Marais, Varennes et ChambonnagesVarennes et ChambonnagesUn autre élément essentiel de la Limagne est la présence des nombreusesrivières qui la parcourent suivant un axe d’écoulement général sud-nord.Au premier rang se trouve l’Allier, rivière imposante dont la dangerositécontribue à ce que son lit n’accueille pas les plus grandes villes de la Limagne.On connaît en Limagne des alluvions de l’Allier entraînées à des hauteurs

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LA RICHE LIMAGNE

Page de gauche. « Tout de loin semble disparaître sous un immenserideau de saules, de peupliers et d’arbres fruitiers.De près, c’est une marqueterie de petits champsde formes irrégulières, voués à des culturesdiverses qui se succèdent sans interruption, reliés entre eux par de petits sentiers… Tout se faitici à force de bras. L’homme a cultivé ce marais,encore incomplètement desséché, non à la façondes grandes plaines agricoles, mais comme un jardin. ». Ainsi parlait de la Limagne le grandgéographe Paul Vidal de la Blache en 1903. Un siècle plus tard tout a changé. Vous êtes dans la « Cereal Valley ». Les centres de recherchelocaux, dont ceux de l’INRA et de l’entrepriseLimagrain, quatrième semencier à l’échellemondial, placent la Limagne parmi les leadersmondiaux du secteur.

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Le trachyte a été exploité dans cinq volcans detype péléen, notamment dans des carrières sou-terraines dont trois ensembles sont bien connusdes promeneurs, au Clierzou, à l’Aumône et auGrand Sarcoui.

Les trachytes de la chaîne des Puys ont étéexploités par les Gallo-Romains pour laconstruction et pour la fabrication de stèles, sta-tues et objets divers. Plus de 2000 tonnes detrachyte ont été transportées au sommet du puyde Dôme pour bâtir le temple de Mercure, cequi représente un effort financier et organisa-tionnel considérable, à la mesure de la puis-sance de ses commanditaires non identifiés. Ladiffusion du trachyte à l’époque gallo-romaineest restreinte à un rayon d’une quinzaine de ki-lomètres autour du centre de la chaîne. Mais, àl’époque mérovingienne, ce même matériausera exporté sous la forme de sarcophagesjusqu’à plus de 100 km des carrières.

Les entrées des cavages du Clierzou sonttournées vers le sud, en direction du puy deDôme qui se dresse à 1500 mètres de là. On

sait cependant aujourd’hui que, contrairement à ce que l’on a longtemps pensé,ce n’est pas de ce lieu que provient la pierre utilisée pour construire le templede Mercure. Elle a été extraite du Kilian, discret volcan caché en forêt à proximitéimmédiate du col de Ceyssat.

LE TRACHYTE EN LIMAGNE

Ci-dessous. Trachyte, scories et coupe du puy de Clierzou.Extrait du Carnet n° 5 de Philippe Glangeaud (1866-1930).

Ci-dessus. Le temple de Mercure au sommet du puy de Dôme, carte postale colorisée, vers 1905.

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En 1872, à la recherche de pierres pourconstruire un observatoire météorologiqueau sommet du puy de Dôme, des ouvriers ymettent au jour des ruines. Très vite, il apparaîtqu’il s’agit d’un sanctuaire antique majeur. Cedernier est aussitôt l’objet de fouilles archéo-logiques, et, trois ans plus tard, protégé autitre des Monuments historiques.

Avec 130 ans de recul, trois campagnesde fouilles et diverses découvertes fortuites,nous savons aujourd’hui qu’un premier templea été installé sur le point culminant du volcandurant la seconde moitié du premier sièclede notre ère. Un demi-siècle plus tard, un édi-fice beaucoup plus vaste est construit un peuen contrebas, sur un plan complexe qui sedéveloppe en terrasses vers le sud et l’est.

Le gros œuvre est en trachyte, la décora-tion fait appel à des roches à grain fin de cou-leurs et d’origines variées, notamment desmarbres provenant du bassin méditerranéen.Les dimensions exceptionnelles de l’édificeet la richesse de son ornementation sontcelles d’un temple dont le prestige s’étendaitbien au-delà des limites de la cité arverne.

Mercure était la principale – mais pas laseule – divinité honorée, suivant des pratiquescultuelles qui nous sont inconnues. À son nométait parfois associé le qualificatif Dumias quia par la suite donné Domme, Dome et, enfinDôme. Par le plus grand des hasards, leDomme est volcan de type dôme.

Une importante voie romaine, la viaAgrippa, passait au col de Ceyssat, au pieddu puy de Dôme. Elle était empruntée partoutes sortes de voyageurs, commerçants,pèlerins qui trouvaient là, dans une petite ag-glomération, de quoi se nourrir et se reposer.

Première carte géologique de la chaîne des Puys, réalisée par Philippe Glangeaud en 1913.

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cela reste un témoin d’une époque d’industriels paternalistes qui rythmèrentla vie de la cité durant près d’un siècle.

Un peu plus haut dans l’avenue Charras, après avoir laissé sur la droitela première chapelle gothique de Clermont érigée en 1219, restes de l’anciencouvent des Jacobins, remplacé ensuite le couvent des Visitandines aujourd’huidisparu, on rejoint l’ancienne place Bansac puis la place Delille en limite dela vieille ville. La place Delille et ses environs comportent divers élémentsde patrimoine intéressants dont, à son angle nord-ouest, la façade de la phar-macie Gros décorée en mosaïque très colorée selon un dessin nous plongeantdans l’Égypte ancienne réalisé par l’incontournable Louis Jarrier. Partantau sud de la place Delille, le boulevard Trudaine, du nom d’un des intendantsd’Auvergne les plus populaires dans la région, a été ouvert en 1750 par Bal-lainvilliers, autre intendant d’Auvergne, sur le tracé de l’ancien fossé d’enceintede la ville. C’est maintenant le quartier très animé de l’École supérieure decommerce qui a été installée en 1919 dans l’ancienne caserne d’Estaing du121e régiment d’infanterie transformé par le même Louis Jarrier; c’était au-paravant le petit Séminaire. Henri Bergson habita au n° 7 lorsqu’il fut jeuneprofesseur de philosophie à l’ancien lycée Blaise-Pascal.

S’engageant ensuite dans la rue du Port, on pénètre dans ce qui futjusqu’au XIIIe siècle un faubourg développé en contrebas de l’enceinteépiscopale du Bas-Empire qui subsiste sur le plateau central. L’enceintedu XIVe siècle, que montre l’Armorial de Revel, engloba ce faubourg avecd’autres comme le quartier Saint-Pierre vers le nord-ouest et le quartierautour de l’église Saint-Genès aujourd’hui disparue. L’église Saint-Genès-les-Carmes est le nom actuellement donné à l’ancienne église des Carmesvisible sur le dessin de Guillaume Revel ; le vocable d’église des Carmesest attribué à l’église des Carmes-Déchaux, construite en 1720, qui setrouve à l’entrée du grand cimetière de Clermont développé à partir del’ancienne abbaye de Chantoin, près de la Tiretaine en contrebas de laplace Delille. L’enceinte médiévale, englobant la minuscule enceinte épi-scopale à laquelle s’était réduite la ville après la chute de l’Empire romain,suivait approximativement le tracé suivant : avenue des États-Unis, place Gaillard, rue Saint-Hérem, place de la Poterne, place d’Espagne,

4 0 C L E R M O N T - F E R R A N D , V I L L E C A P I T A L E

La place Delille, du nom d’un abbé poète, occupe un espace, autrefois en bordure des remparts, réputé comme ayant servi de lieupour le prêche de la première croisade par le papeUrbain II alors que ce lieu se nommait champd’Herm. La fontaine qui en occupe le centre est inscrite aux Monuments historiques depuismai 2007. C’est sans doute à l’importancecommerciale de cette place, sur laquelle le rempart s’ouvrait par la porte du champ d’Herm(plus tard porte Champet), que le quartier doit son nom de quartier du Port, avec la rue du Port et l’église Notre-Dame-du-Port commelieux emblématiques. En arrière-plan, une élégante façade de lave a remplacé les sévères murs d’enceinte de la ville.

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Manuscrit extrait de l’Armorial de Guillaume Revel représentant Clermont au milieu du XVe siècle. Au premier plan, de gauche à droite, on voit d’abordle couvent des Jacobins reconnaissable au clocher de sa chapelle gothique.Ensuite, le cours de la Tiretaine étant franchi, se trouve le château de Bien-Assis, célèbre pour avoir été la propriété du beau-frère de Pascal. Sur la droite au premier plan, toujours en dehors des remparts, se trouvel’impressionnante abbaye de Saint-Alyre aujourd’hui disparue.Sur la gauche de la gravure, la haute tour rectangulaire est la tour Champetqui ouvre sur le quartier du Port. En allant vers la droite, le premier clochersurmonté d’une croix est celui de l’église des Carmes de style gothiqueflamboyant dont la construction a commencé en 1329 pour ne s’acheverqu’en 1470, son maître-autel ayant été consacré en 1400.Le clocher le plus important en avant des autres montre la présence de l’église Notre-Dame-du-Port, église romane dont on voit clairement,outre le clocher, la nef et les tours occidentales.

Plus à droite, la cathédrale gothique domine déjà la ville. Entre la cathédraleet Notre-Dame-du-Port, l’ensemble crénelé avec deux tours est l’ancienchâteau comtal appelé Palais de Boulogne, maintenant disparu, qui occupait partiellement la place de l’actuel hôtel de ville. À droite de la cathédrale près des remparts, la tour de la Monnaie effondrée depuis.Cet atelier monétaire servit aussi de prison pour la justice épiscopale, et occupait le haut de l’actuelle rue Tour-la-Monnaie où se trouvait une descinq portes perçant le mur d’enceinte de la ville au Bas-Empire. Sur sa droiteun clocher signale l’église Saint-Pierre, détruite à la Révolution qui occupaitla place Saint-Pierre actuelle. À sa droite la tour massive couverte est la Porte des Gras.À l’extérieur de la ville, à droite du manuscrit se trouve l’église Saint-Adjutor,également détruite depuis. Cette église à la haute flèche octogonaledesservait la paroisse du faubourg des Gras.

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LA CATHÉDRALE DE CLERMONT-FERRAND

Page de droite. La rosace sud du transept.

Le portail néo-gothique de la cathédrale fut dessiné par Eugène Viollet-Leduc au XIXe siècle. Il a également dessiné les grilles, le maître-autel, le trône épiscopal, les statues extérieures et a restauré la toiture, en remplaçant la charpente par des arcs de briques.

Photographie de la cathédrale réalisée par Jean Gouttefangeas, plus connu comme G d’O(Gouttefangeas d’Olliergues), un des grands photographesrégionaux du début du XXe siècle. Au XIXe siècle, les travéesde la cathédrale gothique, jamais achevée au Moyen Âge,s’appuient sur une façade romane. Celle-ci était divisée en trois parties et deux hauteurs, possédait deux tours, des contreforts et des baies en plein cintre. Au centre, un escalier précédait un portail avec une voussure en pleincintre. Les tours romanes tombant en ruine, la façade est démolie en 1851. Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc(1814-1879) dessine, en 1855, une première version de la nouvelle façade, mais les travaux ne débutent qu’en1866, selon une seconde version de l'architecte qui dirige le chantier jusqu’en 1874. Anatole de Baudot (1834-1915)terminera les travaux en 1884. Le caractère sévère du rez-de-chaussée tranche avec l’envolée des flèches.

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Le croisement des Taules est, comme à Riom, le centre de la ville, là où se regroupent les commerces les plusriches, situé le long d'un axe nord-sud quitraversait toute l’Auvergne en direction du Languedoc. Ce lieu tire son nom des tables (tabulae en latin, taulasen patois) des marchands. À son anglenord-ouest se croisent la rue des Cordeliersqui descend vers la Tiretaine et l’anciencouvent des Cordeliers et la rue de la Rodade qui va vers l’est rejoindre la place du même nom. Ici s’élève une des plus belles et des plus connuesmaisons médiévales de Montferrand, la maison de l’Apothicaire, classée aux Monuments historiques en 1889.Datant du XVe siècle, elle est classique des habitations à pans-de-bois. Sous la toiture, deux personnages en boissculpté représentent l’enseigne du propriétaire : un apothicaire. D’un côté, le praticien tient un énormeclystère (page de droite, à gauche) et de l’autre, le patient, hauts-de-chaussesrabattus, attend son lavement.

AU CARREFOURDES TAULES, MONTFERRAND VILLE COMMERÇANTE

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Ci-dessus L’étalon de l’aune, fixé sur la faceoccidentale de l’église à peu de distance des Taules,était une unité de mesure des drapiers. On en trouveégalement à Riom, non loin de l’ancienne place des Taules.

L’alignement de façades à l’angle sud-ouest des Taules, ancienne rue de la Fontaine, montre bien les remaniements successifs apportés aux maisons du XIIIIe au XVIe siècles. On voit encore les grandes arcades de type roman au premier étage, le rez-de-chaussée étant réservé aux boutiques.

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Gravure ancienne (XIXe siècle) montrant le relief inversé du plateau de Gergovie résultant de l’érosion induite par les cours d’eau avoisinants. Gergovie comme Corentont ce relief caractéristique des oppida mais le peuplement à l’époque gauloise n’était pas exclusivement situé en altitude comme le montrent le site de Gondole ou celuid’Aulnat-Gandaillat. Les plateaux basaltiques ne pouvaientde toute façon pas vivre en autarcie et la présence de terresriches fut sans doute un puissant moteur du peuplement.La gravure montre également le lac de Sarliève dont la présence a été intermittente selon le drainage de la région. Si le plateau de Gergovie a bien été le site de la bataille du même nom, le lac était vraisemblablementà sec au moment de l’arrivée de César qui n’en fait aucunemention dans La Guerre des Gaules alors qu’il est en général très précis sur les conditions de ses batailles.

Ci-contre. Le théâtre fait partie des édifices publics familiersdu paysage gallo-romain. Or, les fouilles de Corent ont misen évidence l’existence d’un hémicycle gaulois (à gauche sur la photo) ayant précédé au même endroit, le théâtregallo-romain (à droite).

Ci-dessous. Paire de fibules en or reliées par une chaînette.Cet objet exceptionnel, trouvé à Corent dans un contextegaulois, est originaire du nord de l’Italie actuelle. Il contribue à montrer que les Arvernes avaient, bien avantla conquête romaine, des rapports étroits, politiques et économiques, avec la péninsule.

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Augustonemetum la romaineLes spécialistes ne comprennent pas très bien pourquoi et dans quellesconditions, la capitale des Arvernes s’est déplacée plus au nord, après laconquête romaine, vers la petite butte qui allait, beaucoup plus tard, devenirClairmont, puis Clermont. En effet, cet emplacement était alors quasimentvierge de toute occupation humaine. Il ne bénéficiait pas, comme Corentet Gondole, des avantages que procure le voisinage d’un fleuve. Un fleuveest généralement, pour une ville, tout à la fois protection, voie de com-munication et source de richesses, que ces dernières soient naturelles avecle poisson, le gibier d’eau, l’eau elle-même pour l’irrigation, ou qu’ellessoient engendrées par la batellerie. Sur le site de Clermont, même si laTiretaine a le caprice de se diviser en deux, même si elle est capable decolères épouvantables – la crue dévastatrice de 1835 – ce n’est pourtantqu’un gros ruisseau. Peut-être faut-il précisément y voir la crainte quenourrissent les riverains de la dangereuse Allier qui ne comporte le longde son cours aucune agglomération de première importance en raison ducaractère sauvage de ce presque fleuve.

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À gauche. Restitution 3D, vue générale de la domus. Clermont-Ferrand, îlot Neyron,fouille AFAN 1995, Sophie Hettiger.

À droite. Près de La Sauvetat, une doublestructure carrée indique à coup sûr la présenced’un petit temple rural gallo-romain, un fanum,dont les soubassements des murs ont empêché la croissance du blé. Le fanum est lui-même situédans une cour carrée plus vaste et il jouxte un enclos circulaire qui est probablement, lui aussi, la trace d’une enceinte cultuelle.Ces témoignages de l’occupation antiqueressortent en palimpseste à travers les lignesrégulières marquées par le passage d’un moderne engin agricole.

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LA RENAISSANCEÀ RIOM

Ci-dessous. Détail de la maison des Consuls, dont la façade nord sur la rue de l’Hôtel-de-Ville,est unique en Basse-Auvergne.

Ci-dessus. Fenêtre de l’Hôtel Soubrany au croisement nord-est de la rue de l’Horloge et de la rue de l’Hôtel-de-Ville (coin des Taules).

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Ci-dessus. L’escalier de l’hôtel Guimoneau. Sur la gauche, décorant le corps de garde de la galerie,trois des quatre vertus cardinales représentées : de gauche à droite la Justice, la Prudence, la Tempérance. La Force est sur la gauche, non visible.

Ci-dessous. Détail du portail du 20, rue du Commerce, joyau de la Renaissance gothicisante, c’est-à-dire du premier style de la Renaissanceencore emplie de motifs figuratifs très variés du Moyen Âge.

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Auteurs

Architecte-urbaniste, passionné de photographie, Michel Astier travaille au quotidien pourdes villes et des territoires riches d’histoire et de culture. Il a créé et animé des associationscurieuses de patrimoine matériel ou immatériel, où l’homme révèle avec intelligence sonadaptation au terroir ou à la modernité. Il est l’auteur d’articles autour de l’histoire de la villeet de l’architecture. Il enseigne ces disciplines dans des établissements universitaires.

Alain Falvard est spécialiste des particules élémentaires. Il est directeur de recherche au CNRS de Clermont-Ferrand. Il est coauteur du Velay et auteur de Chemins historiques en Languedoc et Roussillon, regards sur un patrimoine.

Didier Miallier est professeur des universités à Clermont-Ferrand. Spécialiste de la data-tion en archéologie et en volcanologie, ses travaux actuels portent sur l’exploitation antiquedes laves de la chaîne des Puys pour la construction et la sculpture.

Les Nouvelles Éditions Loubatières remercient Philippe Chatelus, Kristell Chuniaud, Hélène Dartevelle, Bertrand Dousteyssier et Pierre Falvard

pour leur contribution à la réalisation de cet ouvrage.

TABLE DES MATIÈRESUne empreinte géologique forte................................................................. 7

Clermont, ville capitale .............................................................................. 35

De Royat à Montferrand au fil de l’eau ................................................ 63

Un patrimoine archéologique riche et diversifié ................................ 85

La riche Limagne....................................................................................... 105

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Achevé d’imprimerGN Impressions en avril 2013

sur les pressesde Papergraf Spa (Italie)

dépôt légal deuxième trimestre 2013imprimé en Union européenne

Crédit photographique

Toutes les photographies sont de Alain Falvard, à l’exception de : 14 : Patrick Monchicourt ; 15 : guide Volcanologie dela Chaîne des Puys, 5e édition, 2009, Parc Naturel Régional des Volcans d’Auvergne ; 16-17 : Fabien1309 ; 18b, 36,37, 38g, 38d, 39, 48g, 60, 64, 65h, 65bg, 65bd, 70, 71, 73, 81g, 81d, 109h, 109b, 113hd, 113b, 116d, 121 : coll.Alain Falvard ; 19hg, 19hd, 20g, 21, 62 : coll. Philippe Chatelus ; 20d, 47, 50, 55g, 69, 72, 93, 94h, 112b, 112b : coll.Didier Miallier ; 22h, 23bg : Mickael Boullot ; 23 hg, 23 hd : Simon Falvard ; 25 : Frédéric Tourneur ; 26h : LOC; 26b,27, 42h, 42b, 52: Bibliothèque Clermont Université ; 29, 30, 31, 33, 87, 112hg: Didier Miallier ; 34, 49: Pierre Falvard ;41 : BNF (ms français 22297) ; 43g : Michel Astier ; 44g : Tony Bowden ; 45hg : Kristobalite ; 48d : Mamjodh ; 51g : Ber-nard Bost ; 53g : Dierk Schaefer ; 54g, 54d, 55d : Didier Miallier/ACAVIC; 55g : Jean-Sébastien Caron/ACAVIC; 63 :L'Ancienne Auvergne et le Velay, P.A. Desrosiers (1843-1847) ; 66 : ANF; 82g, 83 : Michelin ; 82d : Romary ; 85 : GéradVernet ; 88, 91, 92h, 92m, 92b, 95d, 100b, 102, 106b: Bertrand Dousteyssier ; 89h: C. Vermeulen/Fouille AFAN 2001;89b : Court-Jus Production / M. Ciavarella, D. Geoffroy, M. Poux/http://www.augustonemetum.fr ; 90 : Ulysse Cabe-zuelo/INRAP; 94bg: Adcanaunos ; 94bd: B. N. Chagny/Kap-archeo.com; 95 g : Cours-jus Production / http://www.au-gustonemetum.fr ; 96h, 96bg, 96bd, 97hg, 97hd, 97bg, 97bd : Kristell Chuniaud/INRAP; 100h : Philippe Bet/INRAP;101h : Frédérique Blaizot ; 103 : Alain Urgal

cartographie : Pierre Falvard

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Planche (détail) tirée de l’Atlas des routes de Francede Daniel-Charles Trudaine.

Autochrome montrant le village médiéval de Saint-Saturnin (vers 1914).

www.loubatieres.fr

une empreinte géologique forteclermont, ville capitale

de royat à montferrand au fil de l’eauun patrimoine archéologique riche et diversifié

la riche limagne

CLERMONT-FERRANDLA CHAÎNE DES PUYS ET LA GRANDE LIMAGNE

Regards sur un patrimoine

Architecte-urbaniste, passionné de photographie, Michel Astier travaille au quotidien pour des villes et des territoires riches d’histoire et de culture. Il a créé et animé des associations curieuses de patrimoine matériel ou immatériel, où l’homme révèle avec intelligence son adaptation au terroir ou à la modernité. Il est l’auteur d’articles autour de l’histoire de la ville et de l’architecture. Il enseigne ces disciplines dans des établissements universitaires.

Alain Falvard est spécialiste des particules élémentaires. Il est directeur de recherche au CNRS de Clermont-Ferrand. Il est coauteur du Velay et auteur de Chemins historiques en Languedoc et Roussillon, regards sur un patrimoine (Loubatières).

Didier Miallier est professeur des universités à Clermont-Ferrand. Spécialiste de la datation en archéologie et en volcanologie, ses travaux actuels portent sur l’exploitation antique des laves de la chaîne des Puys pour la construction et la sculpture.

Première de couverture : chevet de Notre-Dame-du-Port.© Nicole Belskis

ISBN 978-2-86266-674-7

Dépôt légal : avril 2013

9 782862 66674729 €