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Communication orale
FLORENCE CAUHÉPÉ
Business communication - Bachelor - Semestre de printemps 2014
LES SPÉCIFICITÉS DE LA COMMUNICATION ORALE
Cours no 1 du 20 février 2014
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PLAN I. Les fondamentaux de la communication à l’oral
1. La circularité et l’intercompréhension
2. L’exigence de l’efficacité immédiate, l’art de la synthèse
3. Parole / audition
4. L’existence d’une transaction; le contenu et la relation
5. La langue et la parole
6. Les relations interpersonnelles; les attitudes de Porter II. Les différents modes de communication orale
1. La rencontre
2. L’entretien, le face à face
3. La conférence ou face au public
4. Le débat, la table ronde
5. L’enregistrement
6. La radio, la télévision III. Les stratégies de la parole
1. L’influence
2. Le consensus
Conclusion
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Introduction
On apprend à lire et à écrire Mais apprend-on à parler?
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I. Les fondamentaux de la communication orale1. La circularité et l’intercompréhension
Une communication circulaire Le modèle de Schramm:
-la rétroaction et le code Interaction forte entre émetteur et récepteur Tranciever ou Emerec de Jean Cloutier
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I.2. Une exigence essentielle: l’efficacité immédiate
La réunion en un seul lieu et un même instant de l’orateur et de son auditoire présente deux conséquences:
- L’émetteur travaille en temps réel et n’a donc pas droit à l’erreur, toute parole déplacée, maladroite ou erronée pourra être corrigé par l’orateur, mais en aucun cas oubliée par l’auditeur
- Le récepteur doit avoir une attention maximale, car il ne pourra pas demander à l’orateur de reprendre une partie de son discours La relation est parfaitement synchronique à l’oral entre
émetteur et récepteur (elle est diachronique à l’écrit) Cela enlève à l’orateur tout droit à l’erreur et exige une
préparation rigoureuse
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L’oral tourné vers la synthèse et la valorisation des grands axes
La différence majeure entre l’oral et l’écrit est la capacité d’attention, de compréhension et de mémorisation du destinataire
L’écrit est au service de l’analyse et de la réflexion approfondie
L’oral s’attache à ne présenter les idées que dans leurs grands axes
L’objectif principal: faire mémoriser, par le public, l’essentiel du message
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La règle la plus difficile à l’oral
L’oral n’est pas de l’écrit lu Le débit de la voix sera inadapté, trop rapide
ou monotone La structure du texte écrit sera inadéquate,
car trop recherché, le style sera ressenti comme trop littéraire, trop obscur ou trop complexe
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I.3. Parole-audition, les caractéristiques principales
Emission et réception se font quasiment simultanément
C’est la condition naturelle de la transmission orale de la parole à un auditoire ou à un récepteur
La parole ne laisse a priori pas de trace Elle exige une attention soutenue durant la durée de
la réception Il n’y a pas de mise à disposition La parole est éphémère et fugitive La parole enregistrée ne peut plus être changée
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L’auditeur, un récepteur suractif
L’auditeur doit simultanément recevoir et déchiffrer le message, tout en continuant à le recevoir
La parole et l’audition ont donc une limite manifeste qui est la qualité de la compréhension et la quantité d’informations transmises
La parole peut être ambiguë
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I.4. L’existence d’une transaction
Le mode de communication orale a comme caractéristique essentielle de créer le phénomène du feed-back, donc du dialogue
Il y a un échange et la recherche d’une compréhension mutuelle
L’oralité est la plus humaine et la plus ancienne des communications
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Le contenu et la relation
Selon les théories de la pragmatique (école d’Oxford) et la pragmatique psychosociologique (école de Palo Alto), le modèle de la communication se fonde sur le contenu et sur la nature de la relation du sujet empirique, ainsi que sur ses manifestations non-verbales: posture, mimiques, gestuelle, inflexion de la voix, qualité vocale, rythme…
Ces aspects extra-linguisitiques de la communication constitueraient la «manière de dire» et détermineraient la relation entre les interlocuteurs
Ceci est particulièrement pertinent pour la communication orale
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I.5. La langue et la parole
Langue / parole; deux notions séparées selon Saussure
La langue est sociale et essentielle Austin et Searle: «Parler, c’est faire, c’est
accomplir un acte»; une demande, une requête, un ordre (=les verbes performatifs)
Accomplir un acte de parole, c’est accomplir un acte social
Le locuteur entre nécessairement en relation avec son allocutaire
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Les faits de parole et la manière de dire sont réintroduits de plein droit dans la communication
Les différentes composantes de l’acte de communiquer doivent être prises en compte plus fortement à l’oral: les indicateurs verbaux des personnes, le style vocal, le choix du vocabulaire, le contexte de l’énonciation, le contexte social…
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I.6. Les relations interindividuelles à l’oral
Les attitudes de Porter, grille d’analyse des six types de relations interpersonnelles:
1. l’attitude d’ordre ou de conseil
2. l’attitude de jugement ou d’évaluation
3. l’attitude d’aide ou de soutien
4. l’attitude d’enquête
5. l’attitude d’interprétation
6. l’attitude de compréhension ou de reformulation
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II. Les différents modes de la communication orale
La rencontre L’entretien, le face à face, l’entretien
téléphonique La conférence, face au public Le débat ou le table ronde L’enregistrement La radio, la télévision
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II. 1. La rencontre
Seule la rencontre permet un échange simultané et naturel, où chacun peut être alternativement émetteur et récepteur
Il faut tenir compte de la dimension affective de la rencontre
La rencontre est bilatérale ou multiple La rencontre permet l’échange et le dialogue
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II. 2. L’entretien, le face à face
L’entretien est l’organisation de la rencontre orale entre des personnes
Limité en nombre de personnes, souvent en bilatéral, l’entretien est une relation réciproque, où l’un et l’autre écoutera et répondra
Il y a un certain rapport de force dans l’entretien Le motif de l’entretien et son contexte déterminent
les bases de ce rapport de force Ce mode de communication orale reste confidentiel
et sans trace
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II. 3. La conférence ou face au public
La conférence est l’organisation de la parole de l’émetteur vers un public plus nombreux
La conférence est hiérarchisée, l’émetteur est en principe unique
Le public est en principe maintenu dans le rôle strict du récepteur, sauf à la fin, s’il y a un cycle de questions-réponses, ce qui est toujours le cas en revanche pour la conférence de presse
La conférence exige de l’émetteur des qualités indéniables d’élocution, de vocabulaire, de présentation et de clarté
L’émetteur a des objectifs précis d’informations
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II. 4. Le débat ou la table ronde
Dans la table ronde, il y a la volonté d’amorcer un dialogue. Bien qu’elle soit dirigée, elle cherche à réunir des partenaires, afin qu’ils expriment des points de vue, exposent des informations et argumentent selon leur position
Elle est un entretien équitable à plusieurs, chacun devenant, tour à tour, émetteur et récepteur
Il y a un modérateur ou un animateur qui arbitre les prises de parole
L’intervenant doit tenir compte des prises de position des autres, il y a une grande interactivité
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II. 5. L’enregistrement ou le podcast
Ce sont des techniques artificielles de diffusion de l’oral qui permettent de transférer, dans le temps et dans l’espace, une communication orale
La communication orale est dès lors définitivement fixée sur un support
Le dialogue ou une réponse sont impossibles Le récepteur est soumis au message sans possibilité
d’intervention comme avec l’écrit La qualité d’interactivité disparaît La psychologie de la réception n’est plus la même en
l’absence de l’événement, des individus et des conditions de la réunion
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II. 6. La radio, la télévision
Les prises de parole à la radio ou à la télévision peuvent être réalisées en temps réel, en direct ou en différé
C’est un usage de diffusion très quantitatif Ce sont des techniques de masse qui évitent la rencontre et la
relation, procédant essentiellement par le positionnement, la conviction, l’argumentation
Le message oral ne s’adresse plus à une personne, mais à une foule d’inconnus
On perd un certain naturel et une spontanéité du propos pour «fabriquer» et mettre en scène une parole
Le message radio ou tv est à comparer avec la constitution d’un slogan ou d’un rapport
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III. Les stratégies de parole
Les techniques de l’expression orale passent par le travail de la voix et de la prononciation, mais aussi par des procédés linguistiques et de style très fréquents à l’oral:
1. L’ellipse
2. La gradation
3. L’incidence
4. La répétition
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III. 1. L’influence
La stratégie d’influence consiste à ouvertement privilégier une persuasion par les mots
L’influence est un moyen au service d’un objectif Elle tient donc d’un rapport de force qui doit être
développé ou maintenu Mais l’influence par la parole n’est pas très durable,
parce que la parole ne dure pas Il s’agit de réveiller une motivation et de maintenir un
prestige par l’influence qui aura été développée
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III. 2. Le consensus
La stratégie du consensus est une parole particulière où l’émetteur recherche un équilibre entre des positions qui sont reconnues comme peu compatibles
C’est une sorte de médiation
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Conclusion
Si l’écrit est organisé, l’oral peut sembler, en apparence, moins soumis à l’ordre, plus informel
Mais les bons débatteurs et les conférenciers brillants sont des personnes qui ont très bien organisé et exercé leur prise de parole
L’écrit est contractuel par définition, l’oral est le mode de communication le plus naturel, le plus traditionnel, le plus simple et surtout l’oral est relationnel
En situation professionnelle, le choix entre l’un ou l’autre de ces modes d’expression relève toujours d’un choix délibéré
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