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* Cette étude a été financée en partie par la Direction de la promotion de la sécurité du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec et rendue possible grâce à la précieuse collaboration de la Fédération de soccer du Québec (FSQ). I NTERNATIONAL JOURNAL OF VIOLENCE AND SCHOOL, 12, SEPTEMBRE 2011, 90-111 COMPORTEMENTS DINTIMIDATION ET DE VIOLENCE DANS LE SOCCER AMATEUR AU QUÉBEC: LA SITUATION DES JOUEURS ET DES JOUEUSES DE 12 A 17 ANS INSCRITS DANS UN PROGRAMME SPORT - ETUDES * Gendron Martin A , FRENETTE ÉRIC B , DEBARBIEUX ÉRIC C , BODIN DOMINIQUE D A Université du Québec à Rimouski, B Université Laval, C Université Bordeaux 2, D Université Rennes 2 ABSTRACT La présente étude vise à dresser un portrait de la situation de la violence dans le soccer au Québec en fonction du type de violence (intimidations verbale et physique, violence physique) et du rôle du joueur (témoin, victime et agresseur). Le Questionnaire d’enquête sur le climat dans le soccer amateur au Québec (Gendron, Debarbieux, Bodin et Frenette, 2006) a été complété par 609 joueurs et joueuses de 12 à 17 ans, inscrits à un programme soccer- études. Des analyses comparatives indiquent que les garçons présentent un niveau plus élevé par rapport aux filles pour chacun des types de violence, et ce, pour chaque rôle du joueur. Les résultats seront discutés à partir de la littérature existante. MOTS-CLES Soccer, violence, intimidation, garçons, filles.

COMPORTEMENTS D INTIMIDATION ET DE … · combativité (Ex. : plonger pour récupérer un ballon au volleyball, effectuer un tackle sur le ballon pour éviter une échappée d’un

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* Cette étude a été financée en partie par la Direction de la promotion de la sécurité du Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec et rendue possible grâce à la précieuse collaboration de la Fédération de soccer du Québec (FSQ).

INTERNATIONAL JOURNAL OF VIOLENCE AND SCHOOL, 12, SEPTEMBRE 2011, 90-111

COMPORTEMENTS D’INTIMIDATION ET DE VIOLENCE DANS

LE SOCCER AMATEUR AU QUÉBEC: LA SITUATION DES JOUEURS ET DES JOUEUSES DE 12 A 17 ANS INSCRITS DANS

UN PROGRAMME SPORT-ETUDES*

Gendron MartinA, FRENETTE ÉRICB, DEBARBIEUX ÉRICC, BODIN DOMINIQUED AUniversité du Québec à Rimouski, BUniversité Laval, C Université Bordeaux 2, DUniversité

Rennes 2

ABSTRACT

La présente étude vise à dresser un portrait de la situation de la violence

dans le soccer au Québec en fonction du type de violence (intimidations

verbale et physique, violence physique) et du rôle du joueur (témoin, victime et agresseur). Le Questionnaire d’enquête sur le climat dans le soccer amateur au

Québec (Gendron, Debarbieux, Bodin et Frenette, 2006) a été complété par 609 joueurs et joueuses de 12 à 17 ans, inscrits à un programme soccer-

études. Des analyses comparatives indiquent que les garçons présentent un

niveau plus élevé par rapport aux filles pour chacun des types de violence, et ce, pour chaque rôle du joueur. Les résultats seront discutés à partir de la

littérature existante.

MOTS-CLES

Soccer, violence, intimidation, garçons, filles.

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

91

INTRODUCTION

De façon générale, le sport est perçu comme un facteur important de

développement personnel et social (Sport Canada, 2002). Les bienfaits de la

pratique d’activités physiques et sportives ont fait l’objet de nombreuses études (voir revue de littérature dans Gendron, Royer, Potvin et Bertrand,

2003). En effet, la pratique d’activités physiques offre des bénéfices sur le plan de la santé physique, mentale et sociale (CCES, 2002; Gendron, Royer,

Bertrand et Potvin, 2005; Mignon, 2000; Mulvihill, Rivers et Aggleton, 2000;

Parfitt et Eston, 2005; Thibault, 2001). Selon un sondage réalisé auprès de jeunes canadiens âgés entre 12 et 21 ans, la grande majorité des répondants

mentionne que la pratique du sport améliore leur santé (99 %), favorise les

nouvelles amitiés (87 %) et procure une meilleure estime d’eux-mêmes (85 %) (Sport Canada, 2003).

Selon Sport Canada (2008), le soccer est devenu le sport de prédilection des enfants canadiens âgés de 5 à 14 ans. De 31 % en 1998, son taux de

participation est passé à 44 % en 2005 auprès de cette population (Sport

Canada, 2000, 2008). Parmi les autres sports les plus populaires, il y a la natation et le hockey sur glace (24 %), le baseball (22 %) et le basketball

(13 %) (Sport Canada, 2000).

Durant les trois dernières décennies, la Fédération de Soccer du Québec

(FSQ) a enregistré une augmentation globale constante de ses membres, pour

atteindre en 2008 un total de 192 078 joueurs affiliés (FSQ, 2009a). Fait à noter, entre 1980 et 2008, le membership de la FSQ a progressé de 488 %

(FSQ, 2009b). Pour sa part, la Ontario Soccer Association avait en 2008 plus de

384 000 membres affiliés soit une augmentation de 25 % par rapport à 1999 (OSA, 2009). Compte tenu du stade actuel de développement du soccer au

Canada, il semble important de vérifier l’état de santé de ce sport. Certes, la culture et la popularité de ce sport au pays ne se comparent pas au culte du

foot en Europe ou ailleurs sur la planète. Néanmoins, avec un tel engouement

des jeunes pour le soccer au Canada depuis plus de dix ans, le risque que ce sport ne puisse suivre un rythme de croissance aussi soutenu tout en

maintenant un développement sain est bien réel. Dans le but de contrer des

problèmes récurrents au sein de son sport dans les pays où sa popularité dépasse l’entendement, la Fédération Internationale de Football Association

(FIFA) a mis en place à l’échelle internationale des campagnes majeures contre le racisme et pour la promotion de l’esprit sportif (Fair-play) au soccer (FIFA,

2009). Au Canada, le retard que nous avons sur le développement du soccer

constitue un avantage du fait que ce type d’obstacles à la croissance d’un sport

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 92

peut être anticipé et prévenu jusqu’à un certain point si des interventions

précoces sont réalisées.

PROBLEMATIQUE

Depuis plusieurs années, la violence et ses différentes formes représentent une problématique sociale importante qui ne cesse de prendre de l’ampleur

dans le discours politique et médiatique (Bufacchi, 2005; Debarbieux, 2006). La situation est particulièrement préoccupante surtout du fait que cette

violence touche directement les jeunes à l’école et dans leurs activités

parascolaires. Depuis deux décennies, la société nord-américaine est considérée de façon générale plus violente et le phénomène se reflète aussi en

sport (Brunelle, Janelle et Tennant, 1999; CPAT, 2001; Jamieson et Orr,

2009; Shields, 1999; Weinberg et Gould, 1997). Selon Weinberg et Gould (1997), une distinction s’impose entre de la bonne agressivité, soit de la

combativité (Ex. : plonger pour récupérer un ballon au volleyball, effectuer un tackle sur le ballon pour éviter une échappée d’un adversaire au soccer) et de

la mauvaise agressivité, soit une action antisportive voire violente (Ex. :

commettre une faute flagrante au basketball, frapper un adversaire à deux mains avec son bâton d’hockey sur glace). En fait, le phénomène de la violence

dans le sport n’est pas nouveau (Coakley et Pike, 2009) et il n’est que le reflet de sa présence dans la société en général (Jamieson et Orr, 2009). Dans

plusieurs sports, l’intimidation et la violence observées constituent un

problème sérieux (Bodin, 2001; Brunelle et al., 1999; Conroy, Silva, Newcomer, Walker et Johnson, 2001; Kerr, 2005; Margolis, 1999; Shields,

1999). Les experts dans le domaine proposent des définitions, des typologies

et des caractéristiques différentes pour circonscrire la violence en milieu sportif, ce qui rend plus complexe l’étude du phénomène (Coulomb et Pfister,

1998). D’après Sport Québec (2007, p.1), […] la violence dans le sport peut être

définie comme étant une agression physique, verbale ou psychologique ayant pour

but de blesser, de faire mal ou d’intimider une personne dans une situation où ce

comportement n’a aucun lien avec les règlements et les objectifs de compétition du

sport.

Plusieurs théories tentant d’expliquer les mécanismes de l’agression furent

proposées au fil des années (Cox, 2005). Mentionnons simplement que celles-ci peuvent être regroupées en quatre catégories : la théorie de l’instinct, la

théorie de l’apprentissage social de Bandura, la théorie du raisonnement

moral de Bredemeier et la théorie de la frustration-agression reformulée de Berkowitz (pour la description de ces théories, réf. au chapitre 20 dans Cox,

2005 et au chapitre 25 dans Weinberg et Gould, 1997). Parmi celles-ci, la théorie de l’apprentissage social (Bandura, 1986) représente une avenue

intéressante dans le cadre de la présente étude du fait que le soccer progresse

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

93

dans la culture sportive canadienne, à l’image du hockey sur glace dans les

dernières décennies. À propos de cette théorie, Cox (2005) stipule que :

[…] l’agression est une fonction de l’apprentissage et ce phénomène ne saurait s’expliquer par une pulsion biologique et la frustration. […] Par

exemple, Smith (1980) prétend que la violence existant dans le hockey sur

glace est due au phénomène d’imitation. Les jeunes joueurs apprennent à être agressifs en regardant à la télévision ou dans les patinoires les matches de

leurs idoles, les professionnels. Tant que les actes d’agression seront tolérés dans les sports professionnels, les enfants continueront de s’inspirer des

comportements agressifs de leurs modèles. (pp.257-258)

Dans les 10 dernières années en Amérique du Nord, le soccer professionnel a été rendu accessible aux amateurs, jeunes comme adultes, par l’entremise de

nouvelles ligues professionnelles et de la télédiffusion de matches et de

championnats auxquels participent les idoles tant régionales qu’internationales des jeunes joueurs de soccer québécois. Conséquemment,

la théorie de l’apprentissage social de Bandura (1986) prend tout son sens dans ce contexte d’exposition par voie d’observation.

LA VIOLENCE DANS LE SPORT PROFESSIONNEL ET LE SPORT

AMATEUR Des débordements se produisent régulièrement dans le sport sur le plan de

manquements aux règles du jeu, mais aussi de gestes illégaux ou antisportifs

prenant la forme de violences diverses (Bodin et Debarbieux, 2001; Collard, 2004; Cox, 2005; CPAT, 2001; Guivernau et Duda, 2002; Jamieson et Orr,

2009; Kavussanu, Seal et Phillips, 2006). Voici des exemples de gestes

déplorables qui ont fait l’actualité sportive dans les dernières années : au soccer, le coup de boule de Zinédine Zidane asséné à Marco Materazzi lors de

la finale de la Coupe du monde en 2006 (Rouquette, 2006); au hockey sur glace de la Ligue Nationale de Hockey (NHL), l’agression par derrière du

joueur d’avant des Canucks de Vancouver Todd Bertuzzi contre Steve Moore

de l’Avalanche du Colorado (Kerr, 2006; NHL.com, 2004) ainsi que le violent coup de bâton de Chris Simon des Islanders de New York assené à la gorge

d’un adversaire (CBC.ca, 2007); au basketball, une mêlée générale sans

précédent entre les Pistons de Détroit et les Pacers de l’Indiana, où des assauts entre joueurs adverses ainsi qu’entre joueurs et spectateurs ont

entraîné l’interruption d’une partie de la NBA (ESPN.com, 2004). Ce ne sont là que quelques exemples médiatisés tirés du sport professionnel. Dans les

faits, à chaque jour, des officiels sportifs partout dans le monde rapportent

des incidents du genre dont la majorité ne nécessite pas une intervention policière ou médicale mais pour certains, l’altercation tourne à la violence

(Cox, 2005; Kerr, 2005; Margolis, 1999). Annuellement le National Association

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 94

of Sports Officials reçoit plus d’une centaine de rapports d’incidents de

violence physique impliquant des entraîneurs, des joueurs, des officiels ou des

spectateurs, ce qui serait selon son président que la pointe de l’iceberg (NASO, 2008).

La majorité des cas rapportés ont lieu dans des sports de contacts durs

(ex. : hockey sur glace, rugby, football américain) et des sports de semi-contacts (ex. : basketball, soccer, waterpolo) (Shields, 1999). Selon le sport,

l’âge, le genre, l’expérience et le niveau d’excellence visé par les joueurs, le recours à la violence de façon stratégique est souvent encouragé dans le but

d’accéder à la victoire (Coulomb et Pfister, 1998; Coulomb, Rascle et Pfister,

1999; Kavussanu et al., 2006). Non seulement l’agressivité (réf. anger) et l’agression sont acceptées comme inhérentes au sport, mais leur recours

encouragé et provoqué afin d’augmenter la performance athlétique (Brunelle

et al., 1999; Mintah, Huddleston et Doody, 1999; Shields, 1999). Debarbieux (2008, p.3) ajoute en citant des sources européennes que le sport,

particulièrement le football (réf. soccer), serait gangréné par la violence et que cette violence serait un véritable fléau. Nombreux sont les joueurs ne cotissant

pas la violence, mais qui finissent généralement par accepter sa présence

(Mintah et al., 1999) et y avoir recours pour maintenir ou améliorer leur statut au sein de l’équipe tout en gagnant en popularité auprès des

spectateurs (Jamieson et Orr, 2009; Shields, 1999). Sans vouloir en faire son procès ici, soulignons tout de même que le sport fait place au sport spectacle là

où les enjeux, les attentes de performance et de gains monétaires augmentent

constamment (Margolis, 1999; Sport Québec, 2007). Par ailleurs, l’identification aux équipes sportives professionnelles peut constituer une

influence majeure dans la vie d’un individu (Fernquist, 2000), et ce n’est pas

un secret de polichinelle que les jeunes sportifs de catégories récréative à élite s’inspirent de leurs équipes et de leurs héros professionnels (Conroy et al.,

2001; Cox, 2005; Grosz, 2004).

LA VIOLENCE DANS LE SOCCER AMATEUR Le phénomène de la violence dans le sport amateur a fait l’objet de

plusieurs études (Coulomb et Pfister, 1998; Hennessy et Schwartz, 2007; Lemyre, Roberts et Ommundsen, 2002; Mintah et al., 1999; Stephens, 2000;

Voight et Callaghan, 2006). Par exemple, l’étude de Shields (1999) ayant pour

but d’examiner les types de violence et d’intimidation dans divers sports pratiqués à l’école secondaire, conclut qu’il y a présence de violence dont les

taux varient selon le sport (basketball, football américain, soccer) et le type de

comportements (intimidation verbale et physique, violence physique).

En effet, les entraîneurs, les officiels, les dirigeants et les parents semblent

se préoccuper de plus en plus de gestes d’intimidation et de comportements

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

95

antisportifs émergeants autour du sport. Thibault (2001) ainsi que Lemyre et

coll. (2002) partagent cette préoccupation en précisant que la pratique du

sport ne favorise pas toujours l’adoption de comportements sociaux sains. Bien encadré, le sport permet à ses participants d’acquérir de bonnes valeurs

et de nombreux bénéfices (Brunelle, Goulet, Arguin et Beaudin, 2004; Cox,

2005; Gendron et al., 2003; Parfitt et Eston, 2005). En contrepartie, mal encadré, il peut être le lieu de débordements et d’atteintes à l’intégrité de la

personne (Collard, 2004; Dugas, 2008; Weinberg et Gould, 1997). Mais, selon Bodin (2001), le sport entretient également l’ambiguïté : […] un lieu

d’apprentissage de l’autocontrôle des comportements et des pulsions […] l’insertion

et la socialisation des jeunes « sauvageons » des banlieues, un espace

d’apprentissage de la citoyenneté, du fair-play, mais il est aussi un lieu où la

violence physique se donne à voir, sur le terrain comme aux abords des stades, un

système social où se reproduisent des inégalités (domination masculine, exclusion

des handicapés…) […] (p.11).

Certains gestes sont inhérents à leur sport, d’autres non, mais tous

peuvent avoir des conséquences sur la qualité de vie et le développement des

individus impliqués, de là l’importance de s’y intéresser (Thibault, 2001). Dugas (2008, p.67) mentionne que […] certaines enquêtes de terrain révèlent

qu’elle [la violence] peut rendre plus agressif, antagoniste et incivil, que paisible,

coopératif et altruiste. Au regard de telles conceptions aussi tranchées, comment,

juger de la pertinence de la pratique du sport dans l’éducation d’un individu?

Le foot connaît une popularité sans précédent et ne cesse de progresser

auprès des jeunes y compris en Amérique du Nord. Cela dit, le Canada et le

Québec ne semblent pas pouvoir échapper à cette vogue ainsi qu’à l’émergence des problématiques gravitant autour de ce sport. Nombre d’auteurs

rapportent que le soccer est le lieu de violences entre joueurs d’âge mineur

(Brunelle et al., 1999; Gendron, Debarbieux, Bodin et Frenette, 2007; Shields, 1999). Les études portant sur le sujet proviennent majoritairement d’Europe

(ex.: Coulomb, Rascle et Souchon, 2005; Kavussanu et al., 2006; Lemyre et al., 2002) et des États-Unis (ex.: Guivernau et Duda, 2002; Shields, 1999). Par

exemple, l’Observatoire des Comportements mis sur pied par la FFF et la LFA

en France a recensé en 2008-2009 parmi 709 734 matches de football amateur 11 551 matches marqués par des incidents (FFF, 2009). Ce

pourcentage 1,63 % des matches est minime mais c’est […] forcément trop

dans le cadre d’un sport sensé être avant tout un jeu […] (FFF, 2009, p.33). La

revue de littérature effectuée ne fait état d’aucune étude réalisée ni au

Québec, ni ailleurs au Canada, sur les comportements antisportifs ou d’agression au soccer amateur.

Au Québec et au Canada, le phénomène de la violence dans le sport a

toutefois fait l’objet d’une attention particulière dans le sport national que

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 96

constitue le hockey sur glace. En effet, le hockey a été extrêmement populaire

auprès des jeunes joueurs dans les années 70 et 80. À partir de la fin des

années 70, le niveau élevé et inacceptable de violence et de mauvais esprit sportif

au hockey ainsi que les blessures y étant associées furent l’objet d’une

dénonciation publique (CASM, 1988, p.1). Coïncidence ou pas, ce sport a été

déserté par les jeunes joueurs dans les années 80 et 90 pour un ensemble de raisons associées à son jeu et son environnement (Bernard, 2003; CPAT,

2001). Plus particulièrement, la fréquence d’incidents de violence sur la glace entre joueurs ainsi que l’implication d’adultes dans des altercations chez les

spectateurs et autour des arénas ont été identifiés comme des facteurs

explicatifs de la chute drastique de la participation. Pourtant, les dirigeants de ce sport fédéré avaient instauré des règles afin que le hockey se pratique sans

contact chez les jeunes (CASM, 1988). Récemment, des incidents déplorables

comportant des scènes de violence sur la glace ont convaincu le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et les dirigeants de la Ligue de

Hockey Junior Majeur du Québec (LHJMQ) de mandater un comité consultatif afin de radier toutes formes de violence lors des matchs (LHJMQ,

2008). L’exemple du hockey sur glace pose de sérieuses questions sur la santé

d’un sport en pleine ascension, situation dans laquelle se trouve actuellement le soccer au Québec.

Des problèmes d’ordre théorique et méthodologique limitent souvent la portée des études sur la violence dans le sport pour cause d’inconsistance

dans les définitions retenues et les choix méthodologiques (Coulomb et

Pfister, 1998). Selon Debarbieux (2008) et Sport Québec (2007), il n’existerait pas de mesure réelle et fiable dans la plupart des pays pour indiquer la

variation des taux de violence dans les sports. Dans le contexte de l’absence

d’études sur la violence dans le soccer au Québec et de la rareté de celles ayant trait aux rôles participatifs des joueurs face aux diverses formes de violence, il

semble pertinent de s’y intéresser dans une perspective de prévention. Quel est le climat actuel prévalant dans le soccer amateur au Québec chez les

joueurs de 12 à 17 ans et quelles conclusions peut-on tirer face à la santé de ce

jeune sport en poussée de croissance fulgurante sur le continent nord-américain?

BUT DE LA RECHERCHE La présente étude vise à dresser un portrait de la situation de la violence

dans le soccer (voir football européen) volet sport-études au Québec. Afin de

pallier les limites mentionnées, la présente recherche repose sur une

définition de la violence acceptée dans la littérature (Shields, 1999) et sur un questionnaire élaboré en concordance avec cette définition. La prévalence et

la fréquence des comportements de violence au soccer seront présentées en fonction du rôle du joueur (témoin, victime et agresseur), et ce, pour trois

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

97

types de violence (intimidation verbale, intimidation physique et violence

physique). Par la suite, les résultats seront ventilés afin de tracer un bilan des

différences et des similitudes entre les garçons et les filles quant aux comportements violents dans le soccer.

METHODOLOGIE

LE QUESTIONNAIRE Le Questionnaire de l’Enquête sur le Climat dans le Soccer Amateur

(QECSA) version joueur 12-17 ans (Gendron, Debarbieux, Bodin, et Frenette,

2006) utilisé dans cette recherche est inspiré de la théorie de l’apprentissage social de Bandura (1986). Le QECSA traite de plusieurs variables contextuelles

dont les cinq principales sont : (1) types de violence, (2) rôle du joueur face à

la violence, (3) lieux d’apparition de la violence, (4) importance du respect des règles du jeu et (5) importance de l’esprit sportif. La présente recherche porte

sur les deux premières variables contextuelles soit les types de violence et le

rôle du joueur face à la violence.

Les joueurs devaient évaluer 11 comportements répartis selon trois types

de violence : intimidation verbale, intimidation physique et violence physique (Shields, 1999). L’intimidation verbale (IV) est estimée à partir de quatre

comportements : moquerie ou sarcasme, insulte, parole ou geste raciste et

menace verbale. Quant à l’intimidation physique (IP), elle est appréciée à partir de quatre comportements : geste impoli ou menaçant, bousculade

volontaire, feinte de donner un coup et crachat. La violence physique (VP) est évaluée à partir de trois comportements : tackle dangereux, coup de poing ou

de coude et coup avec intention de blesser. Les joueurs devaient indiquer au

cours de la dernière année l’occurrence de chacun des 11 comportements sur une échelle en cinq points : jamais (0 fois), rarement (1 à 2 fois), quelquefois

(3 à 6 fois), souvent (7 à 11 fois), très souvent (12 fois et plus). Cette

procédure était répétée trois fois en fonction du rôle du joueur face à la violence : témoin (TÉ), victime (VI) et agresseur (AG).

LA COLLECTE DES DONNEES La collecte des données a eu lieu en mars 2007 auprès des 11 sites offrant

un programme sport-études en soccer dans la province de Québec. Un total de

609 joueurs de soccer élites, garçons et filles, âgés entre 12 et 17 ans, inscrits dans un tel programme a répondu au questionnaire (voir Tableau I). Ce type

de programme reconnu est mis en place en partenariat entre le Ministère de

l’Éducation, du Loisir et du Sport et les fédérations sportives pour favoriser la croissance personnelle de l’athlète-élève à travers une recherche de

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 98

l’excellence sportive (MELS, 2008). La reconnaissance signifie que les élèves

sont admissibles à un soutien financier du gouvernement par une aide à la

pension et au transport et que les entraîneurs sont certifiés niveau 3 du Programme National Certification des Entraîneurs (MELS, 2008). Dans le

cadre de la présente étude, le participant est un athlète-élève ayant atteint un

niveau d’excellence athlétique nécessitant un degré d’entraînement et de compétition d’au moins 15 heures par semaine supervisé par des entraîneurs

certifiés. La participation des joueurs s’est faite sur une base volontaire suite à l’obtention du consentement parental. Les joueurs ont rempli le QECSA

version joueur 12-17 ans (Gendron et al., 2006) durant les heures de classe.

Une caractéristique importante du présent échantillon est le pourcentage élevé de joueuses qui à 39 % est en tout point représentatif de la population

québécoise des joueuses fédérées depuis 2005 (FSQ, 2009a, 2009b). Pour fin

de comparaison, parmi les 2 225 595 de joueurs licencié(e)s en France, seulement 2,7 % sont de sexe féminin (FFF, 2010).

Tableau 1. Répartition des joueurs en fonction de l’âge et du genre

Âge Garçons Filles Total

12 ans 56 38 94

13 ans 101 54 156

14 ans 96 66 162

15 ans 62 49 111

16 ans 43 31 74

17 ans 11 2 13

Total 369 240 609

ANALYSES STATISTIQUES Pour chaque rôle du joueur (TÉ, VI, AG) face à la violence, les résultats sont

présentés selon deux approches : la prévalence et la fréquence des trois types de violence (IV, IP, VP). La prévalence désigne le pourcentage de joueurs qui

ont mentionné la présence au cours de la dernière année d’au moins un

comportement associé à chacun des types de violence. La fréquence indique le nombre moyen de comportements associés à chacun des types de violence au

cours de la dernière année. Pour ce faire, les points milieux de chacune des

catégories (0, 1.5, 4.5, 9 et 15) sont utilisés. Pour chacun des types de violence, et ce, pour chacun des trois rôles, le niveau de consistance interne,

estimé à partir du α de Cronbach, est considéré acceptable à satisfaisant

variant de ,62 et ,87. Un seul comportement présente une corrélation item-

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

99

total corrigée inférieure au seuil de ,30 recommandé (Crocker & Algina, 1986).

Ce comportement fait référence au crachat et présente une faible prévalence.

Par conséquent, il a été retiré des analyses subséquentes.

Les résultats concernant la prévalence et la fréquence sont présentés pour

l’ensemble des joueurs et selon le genre. Le test t ou t’ de Student selon le

respect de l’homogénéité des variances ou non (Glass & Hopkins, 1996, chapitre 12) est utilisé afin d’identifier les différences selon le genre.

RESULTATS

Les résultats concernant la prévalence et la fréquence des trois types de violence selon l’ensemble des joueurs et le genre à partir de la perception du

joueur en tant que témoin sont présentés au Tableau II. La prévalence pour

l’ensemble des joueurs indique que 75 % d’entre eux ont mentionné avoir été témoins, à au moins une reprise au cours de la dernière année, d’au moins un

des quatre comportements associés à l’échelle d’intimidation verbale (IV). La prévalence pour les trois types de violence est d’un ordre de grandeur

comparable pour l’ensemble des joueurs (entre 75 % et 76 %), ainsi que pour

les garçons (entre 75 % et 76 %). En ce qui concerne les filles, la prévalence de la VP (79 %) est plus élevée que celles de l’IV (72 %) et de l’IP (73 %). Les

résultats des comparaisons selon le genre pour chacun des types de violence n’indiquent aucune différence.

Tableau 2. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle de témoin

Garçons-Filles Garçons Filles Test t

Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Int. Verb.

M ET

4,66 3,43

,75 ,27

5,06 3,68

,76 ,28

4,03 2,93

,72 ,26

t’ = 3,30**

t = 1,84

Int. Phy. M ET

4,39 3,34

,75 ,31

4,62 3,49

,75 ,30

3,99 3,04

,73 ,31

t’ = 2,29*

t = ,73

Viol. Phy. M ET

3,98 3,38

,76 ,32

3,98 3,36

,75 ,33

3,95 3,38

,79 ,31

t = ,102

t’ = -1,89

* p < .05 ** p< .01

La valeur de 4,66 sous fréquence pour l’IV (voir Tableau II) indique qu’en moyenne, au cours de la dernière année, les joueurs ont été témoins de 4,66

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 100

comportements de chacun des quatre indicateurs associés à ce type de

violence. Ce nombre moyen de comportements pour l’IV est plus élevé que

pour l’IP (4,39) et la VP (3,98). Ce continuum selon les trois types de violence est aussi présent chez les garçons que chez les filles. Les résultats des tests t

ou t’ pour chacun des types de violence indiquent des différences entre les

garçons et les filles. Les comparaisons selon le genre révèlent que les garçons ont tendance à être plus souvent témoins d’IV et d’IP que les filles.

Au Tableau III sont présentés les résultats concernant la prévalence et la fréquence des trois types de violence en regard de la perception du joueur en

tant que victime selon l’ensemble des joueurs et le genre. La prévalence pour

l’ensemble des joueurs montre que 53 % d’entre eux ont mentionné avoir été victime, à au moins une reprise au cours de la dernière année, d’au moins un

des quatre comportements associés à l’échelle d’IV. La prévalence pour l’IV et

l’IP est d’un même ordre de grandeur, et ce, pour l’ensemble des joueurs (entre 53 % et 54 %), les garçons (56 %) et les filles (entre 48 % et 50 %). Dans

les trois cas, la prévalence de la VP est la plus élevée. Les résultats des tests t ou t’ pour chacun des types de violence révèlent que les garçons déclarent être

plus souvent victimes d’IV et d’IP que les filles.

Tableau 3. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle de

victime.

Garçons-Filles Garçons Filles Test t

Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Int. Verb.

M ET

2,14 2,45

,53 ,30

2,29 2,59

,56 ,30

1,92 2,22

,48 ,30

t’ = 1,881

t = 2,915**

Int. Phy. M ET

2,36 2,61

,54 ,33

2,35 2,57

,56 ,33

2,36 2,68

,50 ,33

t = -,024

t = 2,228*

Viol. Phy. M ET

2,46 2,78

,59 ,35

2,33 2,54

,58 ,36

2,66 3,12

,61 ,35

t’ = -1,372

t = -1,116

* p < .05 ** p< .01

La fréquence pour l’ensemble des joueurs indique qu’en moyenne, au cours de la dernière année, les joueurs ont été victimes de 2,14 comportements de

chacun des quatre indicateurs associés à l’IV. Ce nombre de comportements

moyen pour l’IV est plus faible que pour l’IP (2,36) et la VP (2,46). Ce continuum selon les trois de violence est aussi obtenu chez les filles.

Cependant chez les garçons, aucune différence n’est remarquée entre le

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

101

nombre moyen de comportements d’IP et de VP. Les résultats des tests t ou t’

pour chacun des types de violence n’indiquent aucune différence selon le

genre.

Les résultats concernant la prévalence et la fréquence des trois types de

violence selon la perception du joueur en tant qu’agresseur sont présentés au

Tableau IV, et ce, selon l’ensemble des joueurs et le genre. À au moins une reprise au cours de la dernière année, les joueurs ont indiqué avoir effectués

au moins un des quatre comportements associés à l’échelle d’IV dans un ordre de 46 %. La prévalence pour les trois types de violence est d’un ordre de

grandeur comparable selon l’ensemble des joueurs (entre 43 % et 46 %), ainsi

que selon les filles (entre 41 % et 43 %). En ce qui concerne les garçons, la prévalence de l’IV (49 %) est plus élevée que celles de l’IP (47 %) et de la VP

(43 %). À la lumière des résultats comparant les genres pour chacun des types

de violence, il ressort que la seule différence se trouve sur le plan de l’IV où les garçons mentionnent l’effectuer plus souvent que les filles.

Tableau 4. Prévalence et fréquence des trois types de violence selon le genre pour le rôle

d’agresseur

Garçons-Filles Garçons Filles Test t

Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Fréq. Prév. Int. Verb.

M ET

1,88 2,44

,46 ,31

2,09 2,57

,49 ,32

1,55 2,20

,41 ,31

t’ = 2,775**

t = 2,881**

Int. Phy. M ET

2,14 2,55

,45 ,33

2,29 2,71

,47 ,33

1,90 2,28

,43 ,32

t’ = 1,837

t = 1,441

Viol. Phy. M ET

1,73 2,34

,43 ,35

1,78 2,35

,43 ,35

1,65 2,31

,43 ,35

t = ,699

t = ,053

* p < .05 ** p< .01

La valeur de 1,73 sous fréquence pour l’VP (voir Tableau IV) indique qu’en

moyenne, au cours de la dernière année, les joueurs ont effectué 1,73

comportement au cours de la dernière année de chacun des quatre indicateurs associés à la VP. Ce nombre de comportements de VP est plus faible que pour

l’IV (1,88) et l’IP (2,14). Ce continuum selon les trois de violence est aussi

obtenu chez les garçons. Cependant chez les filles, l’IV (1,55) présente le nombre moyen de comportements le plus faible suivi de la VP (1,65) et de l’IP

(1,90). Les résultats des tests t ou t’ pour chacun des types de violence

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 102

indiquent une différence selon le genre. En effet, les garçons ont mentionné

effectuer un nombre plus élevé de comportements d’IV que les filles.

DISCUSSION

Tout d’abord, mentionnons qu’au Québec, il y a un phénomène de démocratisation du soccer, un sport traditionnellement masculin. En effet,

comparativement à d’autres pays, la présence d’un grand nombre de joueuses au niveau amateur est particulière. En France en 2008-2009, les joueuses

représentaient 2,7 % de tous les joueurs licenciés (FFF, 2010). Alors qu’au

Québec pour la même période, les filles constituaient 39 % au total des 192 078 joueurs fédérés (FSQ, 2009a). Bodin et Debarbieux (2001) rappellent que

plusieurs sports dont le soccer sont restés fermés aux femmes jusque dans les

années 1970 et que […] loin des clichés habituels d’un sport porteur d’un grand

nombre de vertus, capable de favoriser l’insertion, la socialisation ou l’apprentissage

d’un comportement citoyen, le sport reproduit bien souvent les inégalités sociales

[…] (p.24). Au delà des différences selon le genre émanant de la présente

étude, l’échantillon représentatif de la population des 39 % de filles de 12 à 17

ans pratiquant le soccer au Québec montre que ces dernières évoluent normalement dans ce sport en ayant recours aux mêmes types de

comportements que les garçons et cela, pour le meilleur et pour le pire.

Systématiquement, lorsqu’il y a des différences significatives dans les résultats selon le genre, les joueurs masculins obtiennent des scores moyens

plus élevés que leurs homologues féminins. La littérature et les études dans le domaine sportif tendent généralement à attribuer un niveau d’agressivité plus

élevé aux garçons (Coulomb et al., 2005; Guivernau et Duda, 2002). Pour

l’étude de Guivernau et Duda (2002) réalisée auprès de 194 joueurs féminins et masculins de 13 à 19 ans, les résultats quant à des différences selon le

genre pour des comportements d’agression et d’infraction aux règles du jeu

sont plus mitigés malgré que le cadre théorique établi par les auteurs fait état de taux plus élevés de comportements agressifs chez les garçons. L’étude de

Coulomb et coll. (1999) réalisée auprès de joueurs adultes de 20 à 35 ans en vient à des conclusions plus directes : Les hommes émettent davantage de

comportements d’agression de nature instrumentale et hostile que les femmes […] (p.41). Une recension de 94 études faite par Maccoby et Jacklin (1974, dans

Coulomb et al., 1999) rapporte que 52 montraient que les joueurs masculins sont plus agressifs que les joueuses, 5 rapportaient l’inverse et que 37 ne

démontraient aucune différence entre les genres. Parmi les hypothèses

explicatives pour ce phénomène, plusieurs auteurs ont étudié la différence entre les genres sous l’angle de la perception de légitimité des comportements

agressifs en sport (Conroy et al., 2001; Coulomb et al., 1999; Coulomb et al., 2005, Kavussanu et al., 2006). De façon générale, les joueurs masculins

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

103

rapportent des seuils de tolérance à l’agression plus élevés que ceux de sexe

féminin (Conroy et al., 2001). Selon Coulomb et coll. (1999), […] les filles

tendent à accorder davantage d’importance au fair-play […] et à accepter moins de

comportements illicites comme légitimes que leurs homologues masculins […] On peut donc s’attendre à ce que les femmes, en sports collectifs, émettent moins de

comportements d’agression que les hommes (p.34). En effet, dans un contexte

sportif, il y a aussi des éléments de preuve grandissants quant au recours plus fréquent et à la perception masculine de légitimité d’actes d’agression non

retrouvés chez la gente féminine (Coulomb et al., 2005).

Par ailleurs, les résultats selon les trois types de violence démontrent peu ou pas de différence selon le genre pour les échelles IP et VP. Malgré les

stéréotypes, il existe des différences significatives entre garçons et filles à

l’échelle d’intimidation verbale (IV), particulièrement dans le rôle de l’agresseur (fréquence et prévalence) et cela, en faveur des joueurs masculins.

Au delà de l’importance accordée par les filles au fair-play (réf. esprit sportif), ce résultat de violence verbale plus élevée chez les garçons, défiant un mythe

de société, provoque un certain questionnement. En dehors du contexte

sportif, les violences diffèrent selon le genre, mais sont toujours plus fréquentes chez les garçons surtout dans le rôle de victime de violence

physique et en tant qu’auteurs de violences diverses (Choquet, 2000). Selon

l’étude de Choquet (2000), les résultats obtenus sont cohérents avec les enquêtes internationales et ceux-ci confirment la sur-représentation de

l’implication des garçons face aux conduites violentes en précisant toutefois que l’écart entre les genres est moindre pour la violence à nature colérique

(réf. verbale, psychologique). À titre d’hypothèse explicative, peut-on penser

que les filles auraient développé un seuil de tolérance plus élevé pour l’intimidation verbale que pour les autres formes de violence présentes en

milieu sportif? Est-ce que les résultats divergents entre le contexte sportif de la présente étude et les études faites en milieu scolaire par rapport aux

tendances dans les différences selon le genre peuvent être expliqués par des

composantes sportives spécifiques telles que les habiletés physiques, la technique ou la tactique (innée, acquise ou apprise) au fil des années de

pratique?

Aussi, le contexte de programme sport-études, duquel sont issus les participants, incite à comparer les taux d’exposition à la violence en milieu

sportif et scolaire. Considérant que les différences de méthodologies et d’instruments de mesure, il est toutefois permis d’examiner les tendances des

données de la présente étude en milieu sportif et celles de l’étude de Janosz et

coll. (2004, dans Bélanger, Gosselin, Bowen, Desbiens et Janosz, 2006) réalisée auprès de 57 684 adolescents de 97 écoles secondaires du Québec.

Selon cette étude, le pourcentage de jeunes rapportant avoir été victimes de

menaces verbales au moins une fois depuis le début de l’année scolaire est de

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 104

38,9 % pour les garçons et 29,8 % pour les filles alors que pour les attaques

physiques le taux est respectivement de 24,1 % et de 8,8 %. En plus des

catégories de comportements un peu différentes selon l’étude (menaces

verbales vs intimidation verbale), la période indéterminée couvrant l’exposition

des élèves à la violence (réf. depuis le début de l’année scolaire) n’est pas en tout

point comparable à celle précisée dans notre étude (réf. Durant les 12 derniers mois). Malgré cela, la tendance est au fait que les joueurs de soccer rapportent

une fréquence plus élevée de victimisation que les élèves à l’école et que les garçons enregistrent des taux de victimisation plus élevés que les filles. Une

seule exception survient, soit une différence en faveur des joueuses de soccer

qui rapportent un taux de victimisation plus élevé lié à de la violence physique que leurs homonymes masculins, ce qui n’est pas le cas en contexte scolaire

pour l’étude de Janosz et coll. (2004, dans Bélanger et al, 2006). Ce résultat

inattendu de violence physique plus élevé au soccer chez les filles pourrait être expliqué, selon l’interprétation des experts en soccer, par le cumul deux

comportements dans un seul item de l’échelle (coup de poing ou coup de coude). Avec le recul, le choix de regrouper ces comportements dans un item s’est

avéré nuisible malgré le rationnel initial ayant inspiré cette décision

méthodologique. Fait à noter, il existe un comportement très fréquent d’obstruction au soccer qui consiste pour un joueur à sortir le coude à la

hauteur de la poitrine pour ralentir l’avancement d’un adversaire se déplaçant dans la même direction. À ce sujet, la constitution corporelle de l’adolescente

et plus particulièrement la zone sensible de la poitrine pourrait être à l’origine

d’une plus grande dénonciation de la part des joueuses de sexe féminin. Or, cette hypothèse explicative resterait à être validée lors d’une étude ultérieure.

CONCLUSION

La présence du phénomène de l’intimidation et de la violence au soccer chez les joueurs de 12 à 17 ans au Québec ne fait aucun doute. Les

comparaisons entre les taux rapportés en milieu scolaire et sportif ne peuvent

être faites sans restriction de par des méthodologies trop différentes. À partir d’un échantillonnage unique tiré d’un programme sport-études, il serait

intéressant d’étudier les comportements d’un adolescent selon les contextes

dans lesquels il œuvre au quotidien, l’école et le soccer. Une donnée surprenante nécessitera sûrement une attention particulière dans la

compréhension du phénomène de violence au soccer, soit celle que 25 % des joueurs affirment n’avoir jamais été témoin durant les 12 derniers mois

d’aucun des 11 comportements antisportifs formant les trois échelles

d’intimidation et de violence associées à ce sport. Sans avoir de réponse formelle, il y a lieu de se questionner à savoir si ces joueurs n’ont pas un seuil

de tolérance trop élevé face à la violence, une peur de ternir le sport ou peut-

Comportements d’intimidation et de violence dans le soccer amateur au Québec

105

être un fort sentiment de désirabilité sociale. La présence marquée des filles

est certes un aspect culturel dont peu de collectivités peuvent se vanter de

compter. La littérature servant à étudier les différences selon les genres en soccer représente une denrée rare que nous souhaitons documenter par la

présente étude considérant la fluctuation constante de la participation des

filles dans le soccer comme dans les sports en général.

L’influence grandissante des élites et du soccer professionnel de plus en

plus médiatisé en sol nord-américain en tant que modèle que les jeunes de tous les niveaux cherchent à imiter (Shields, 1999) doit être considérée

comme un facteur important dans l’évolution de la culture du soccer au

Québec. Les agents d’éducation, tant les dirigeants, les entraîneurs que les enseignants, doivent tenir compte dans l’élaboration de leur encadrement. Le

programme sport-études propose un contexte privilégié de pratique sportive

avec les structures, les ressources et les leviers dont disposent le milieu scolaire et son partenaire du milieu sportif représenté par la Fédération de

soccer du Québec. Cette union possède présente un potentiel intéressant pour faire de la prévention face à la violence dans le but de former des sportifs

accomplis et de jeunes citoyens responsables. Pour se faire, l’entraîneur a un

rôle déterminant à jouer dans l’adoption d’attitudes et de comportements (Shields, 1999). L’implantation de programmes d’intervention sur le

développement de l’esprit sportif et le sens moral chez les athlètes semble être une avenue à privilégier (Guivernau et Duda, 2002). À cet effet,

l’utilisation des jeux de rôles est particulièrement efficace pour que les

athlètes puissent apprendre à contrôler leur hostilité et leur colère (Cox, 2005). Patrick Wincke, responsable de l’Observatoire des Comportements

conclue en disant : Sensibilisation, responsabilisation, information et prévention,

autant de moyens de lutter contre la violence et les incivilités (cité dans FFF, 2009, p.37).

Rares sont les enquêtes sur le sujet ayant eu recours à un questionnaire auto-révélé chez les jeunes. Ceci constitue à la fois une particularité, mais

aussi une limite à prendre en compte. Il serait intéressant de comparer les

scores rapportés par les joueurs par ceux d’entraîneurs ou de parents afin de mesurer la portée des données recueillies. L’échantillon modeste par rapport

au nombre de joueurs de soccer fédérés en province a toutefois l’avantage de

regrouper plus de 95 % des élèves inscrits dans ce programme sport-études au Québec. Dans une publication future, des échantillons complémentaires de

niveaux de jeu A-AA-AAA s’ajouteront afin de les comparer entre-eux, en augmentant le N tout en tentant d’identifier les étapes marquantes, les

coupures ou les tendances en fonction d’âges ou de niveaux de jeu précis.

International Journal of Violence and School – 12 – Septembre 2011 106

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