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COLLOQUE Compte-rendu: LA NOTATION ET SES EFFETS SUR L’ÉLÈVE ET L’ENFANT 2015

Compte rendu du colloque 2015

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Compte-rendu du colloque du 4 février 201. "La notation et ses effets sur l’élève et l’enfant"

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Page 1: Compte rendu du colloque 2015

COLLOQUECompte-rendu:

LA NOTATION ET SES EFFETS

SUR L’ÉLÈVE ET L’ENFANT

2015

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Compte-rendu du colloque :

« La notation et ses effets sur l’élève et l’enfant »

Sénat, 4 février 2015

Ce 4 février 2015, la Fédération Etude plus, union d’associations investies dans le soutien et

l’accompagnement scolaire a organisé pour la troisième année consécutive son traditionnel

colloque au Sénat.

Riche de son expérience auprès des élèves qu’elle accueille, elle ne cesse d’être au plus près

des questionnements inhérents au système éducatif et attentif à l’actualité qui anime le monde

de l’enseignement.

C’est dans cette perspective, qu’elle a souhaité aborder la question de « la notation et ses

effets sur l’élève et l’enfant », faisant écho à la Conférence nationale sur l’évaluation

organisée par le ministère de l’Education nationale en décembre 2014.

Les résultats des recherches menées par des sociologues et des psychologues, et ce depuis 30

ans ont montré que les notes constituaient une mesure imparfaite du niveau scolaire.

Rappelons que l’évaluation par notation qui remonte à 1890, fut imaginée par les jésuites au

XV ème siècle pour un collège tourné vers la sélection des élites. Sélection que soulignent les

propos de Pierre Merle, sociologue et professeur d’université dans un article paru le 24 juin

2014 : « … En réalité la France pratique une notation conçue à des fins de hiérarchie et qui

ne permet pas aux élèves de savoir s’ils ont progressé. La logique est celle du concours, alors

que la classe devrait être avant tout un lieu d’apprentissage… »,

La note telle qu’elle se conçoit de nos jours, a-t-elle réellement une valeur pédagogique ?

N’existe-t-il pas des méthodes d’évaluations « plus pertinentes » qui permettraient aux élèves

de mieux comprendre leurs réussites et leurs lacunes pour progresser ?

Autant de questions auxquelles ont tenté de répondre, par leur analyse et leur expérience, les

intervenants au débat proposé.

PRESENTATION DU COLLOQUE

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Mickael CETIN, secrétaire général de la Fédération Etude Plus

Patrick RAYOU, sociologue et professeur des Sciences de l’Education à l’Université de

Créteil, Membre de l’équipe de recherche ESCOL à Paris 8.

Bertrand GIMONNET, Docteur en Sciences de l’Education – Conseiller Pédagogique

DSDEN 37 (Tours)

Lionel GASC, professeur de mathématiques au collège Les Chalets – Toulouse, Test de

l’école sans notes.

Jean-Marc BRUN, psychopédagogue, responsable de la formation d’éducateur de jeunes

enfants au CERPE.

Échanges – débat entre le public et les invités à la fin de chacune de leur intervention.

PROGRAMME

2. Interventions

1. Allocutions d’ouverture

3. Débat

4. Clôture du colloque

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ALLOCUTIONS D’OUVERTURE

Mickael CETIN, secrétaire général de la Fédération Etude Plus

La rencontre s’est ouverte sur l’intervention de monsieur Mickael CETIN, au cours de

laquelle ce dernier a tout d’abord exprimé ses remerciements aux différents participants de ce

débat et notamment à madame Patricia SCHILLINGER, sénatrice du Haut-Rhin ayant

soutenu et parrainé l’organisation de cet évènement. La Fédération Etude Plus, qui est au plus

près de l’actualité des questions scolaires a souhaité aborder le sujet épineux du système

d’évaluation des élèves, dont la note en constitue le principal élément de mesure. La réalité du

terrain ne cesse de démontrer les défaillances de cet outil. Quelles sont-elles ? Peut-on

envisager des solutions alternatives ? Comment les mettre en place ? Comment lutter contre

les résistances, les préjugés ? C’est à toutes ces questions que se proposeront de répondre les

différents invités, spécialistes des questions scolaires. Un débat n’est fructueux que lorsque

des paroles multiples se font entendre.

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INTERVENTION DE PATRICK RAYOU

Patrick RAYOU, sociologue et professeur des Sciences de l’Education à l’Université de

Créteil, Membre de l’équipe de recherche ESCOL à Paris 8.

Ce dernier a abordé le sujet proposé en soulignant qu’il s’agissait plutôt de parler

d’évaluation que de notation ; la question de cette dernière lui étant sous-jacente. Dans le

cadre des études sociologiques menées, les chercheurs ont davantage « ciblé » les élèves que

les enfants. Elève étant cet aspect/statut que lui confère sa présence en institution scolaire bien

qu’il reste fondamentalement un enfant ou un jeune selon l’âge. Cependant, il est à noter que

l’évaluation se prononçant sur la notion de valeur met en tension ces 2 aspects que sont

l’élève et l’enfant. Ce qui amènera à étendre le domaine de recherche de l’élève à l’enfant, et

ce d’autant plus que l’évaluation impacte beaucoup plus qu’autrefois sur son « évolution ».

Appréhender cette notion d’évaluation ne peut se faire sans appréhender les

caractéristiques particulières des épreuves du système éducatif :

Caractéristiques présentant des aspects indissolublement cognitifs mais également identitaires.

C’est son expérience d’enseignant dans le second degré qu’il lui fait prendre la mesure de ce

qu’il y a de perturbant à identifier l’instrument de mesure (la note) à la personne : « Cet élève

avec moi, il vaut tant ». Ce qui est clairement identifié, est bien l’aspect réducteur de cet

outil qui ne permet pas une réelle évaluation des compétences.

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Lors de son exposé, Patrick Rayou n’a pas manqué de signaler :

L’ambivalence des caractéristiques des épreuves scolaires :

- qui d’un côté protège en soustrayant l’adolescent à la réalité des épreuves de la vie.

(Apparition de la notion d’adolescence : « phase au cours de laquelle on vous forme pour être

adulte mais au cours de laquelle vous ne l’êtes pas. On vous cantonne dans une forme de

réserve où l’on vous soumet à des épreuves « papier-crayon », intellectuelles)

- et qui de l’autre, avec la massification de la scolarité, des études de plus en plus longues et

des diplômes de plus en plus importants, et ce pour une meilleure insertion sociale ; aboutit à

une sorte de désynchronisation des seuils (ex : seuil de passage de l’enfance à l’âge adulte).

Les repères habituels permettant de prendre pied dans « la vrai vie » s’estompent. Les rares

repères qui demeurent sont les évaluations, en l’occurrence les notes. Si les jeunes ne

parviennent pas à mettre l’essentiel de leur personnalité dans les notes et à se faire valoir par

celles-ci, ces derniers se retrouvent confrontés à de réelles difficultés existentielles pour se

faire reconnaître, voir aimer.

Le changement curriculaire :

Contrairement à ce qui est véhiculé, le niveau requis ne cesse d’augmenter. Le niveau des

épreuves scolaires est un niveau extrêmement exigeant, dans lequel il n’y a pratiquement plus

de sujet de restitution de connaissances.

« Autrefois, on vous demandait que ce que l’on vous donnait…aujourd’hui, on est confronté à

des types d’épreuves qui demandent autre chose que ce que l’on vous donne mais également

un réel engagement personnel…, à la capacité de faire des transferts de compétences ».

On passe à un autre monde du rapport au savoir qui ne se fonde plus sur les

connaissances mais sur les compétences.

La faible réversibilité des épreuves scolaires :

« La France sait faire pour les élèves qui sont à l’heure et ne sait pas faire pour les autres ».

En effet, la faible réversibilité des épreuves crée un sentiment progressif de dévalorisation

chez l’élève, favorisant souvent une résignation acquise, un sentiment d’incompétence.

Faire face à une épreuve scolaire c’est faire face à une épreuve cognitive mais également

une mise à l’épreuve subjective :

« Il s’agira donc aussi de ne pas perdre la face ».

Les attentes à l’égard de l’école et à l’égard des personnes n’étant pas les mêmes, une telle

situation conduit à ce qu’a nommé Patrick Rayou, des malentendus sociocognitifs.

Les systèmes d’évaluation en France conduisent les élèves à :

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- des fragmentations sociales

- des évitements d’épreuves qui vont de la réticence au décrochage

- des mises en place de techniques de restandardisation (prêt à penser). On assiste à une

dépersonnalisation de la manière de travailler exprimant une peur de l’affirmation de

soi, engendrée par une pression évaluative croissante. « Les élèves français sont dans tous

les échantillons des enquêtes PISA, ceux qui répondent le moins et le moins bien au type

d’épreuves qui demande des prises de positions personnelles, dans les questions offertes aux

jeunes de 15 ans. »

En conclusion, , Patrick Rayou a pointé :

- d’une part, les difficultés d’un système éducatif massifié, révélant par la même occasion

l’hétérogénéité des classes et des niveaux des élèves. Il a également mis l’accent sur le

manque de préparation de ce dernier à traiter ces particularités pour des raisons en partie

historiques et de paradigmes éducatifs.

Les tentatives de personnaliser, une fois que les élèves « ont manqué », des dispositifs de

rattrapage restent peu concluantes.

Ses nombreuses enquêtes l’ont conduit à la réflexion suivante : « Ne faudrait-il pas mieux

pluraliser l’enseignement au moment où il est en train de se faire dans la classe plutôt

que d’être obligé à grand renfort d’intervenants et d’euros de restaurer la chose par la

suite avec des succès très mitigés voir très modestes ? »

- d’autre part le manque de fiabilité des systèmes de notations mis en évidence par les travaux

de docimologie qui ont fait apparaître les erreurs et les biais intervenant dans la façon de

noter. Ne serait-il pas plus pertinent de s’intéresser de manière plus approfondie à la

façon dont sont produites les valeurs de l’élève, comment nous les dotons de

connaissances ?

* PISA : (Program for International Student Assessment : Programme international pour

le suivi des acquis des élèves) est un ensemble d’études menées par l’OCDE et visant à la

mesure des performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membre. Leur

publication est triennale, la première étude fut menée en 2000.

* DOCIMOLOGIE : est la discipline scientifique consacrée à l’étude du déroulement des

évaluations en pédagogie et notamment la façon dont sont attribués les notes par les

correcteurs des examens scolaires.

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Question posée par la modératrice :

J’aimerais que vous insistiez un peu plus sur les biais sociaux de notation.

Réponse de Patrick RAYOU :

C’est mon collègue Pierre Merle qui a travaillé sur la question des biais sociaux de

notation et qui a écrit un petit « Que sais-je » : « Sociologie de l’évaluation ». Il

commence son bouquin en rappelant les biais techniques de notation qui ne sont pas des

biais sociaux et dont il est important de faire la distinction.

Biais techniques, c’est que quand vous êtes correcteur de copies et que vous tombiez sur

une bonne copie en début, toutes celles lues ensuite sont décevantes. La tendance est que

la moyenne globale va être mauvaise. Si au contraire vous tombez sur une copie

lamentable au début mais qu’au bout d’un moment vous en trouvez d’excellentes, la

tendance va être inverse. Donc cela sont des phénomènes aléatoires car l’ordre dans lequel

a été remis les copies n’a rien à voir avec la valeur des candidats. Et donc il y a ces biais

techniques et il y en a beaucoup d’autres…

Les biais sociaux sont des biais qui interviennent parce que le correcteur qui est comme

vous et moi un homme et une femme, inséré socialement a des représentations des élèves

qu’il corrige. Même si les copies sont anonymes, je ne peux pas m’empêcher de dire ça

c’est une copie de femme, ça c’est une copie d’homme. Et quand vous dîtes cela, vous ne

pouvez pas vous empêcher d’associer les caractéristiques, voilà c’est bien fait mais

laborieux ou au contraire ça prend des risques et c’est un homme. On va donc noter de

telle et telle manière. Une année le recteur de l’académie de Lille en a eu assez de voir les

notes des élèves bacheliers de l’académie de Lille au baccalauréat. Il a pris 100 copies du

baccalauréat de l’académie de Lille, il les a fait corrigées par des correcteurs d’une autre

académie. Les copies ont été corrigées avec une moyenne de 1 point supérieur…

Pourquoi ? Parce que, il y a souvent l’idée que l’on a des mauvais élèves don on leur met

des mauvaises notes. Il y a aussi une représentation du public de l’académie… On se rend

compte que les biais de notations que ce soit sur le niveau des élèves, sur leur origine

sociales, ou leur origine ethnique, leur appartenance de genre : garçon ou fille, ont ou

peuvent avoir des effets qui biaisent l’évaluation des correcteurs…

Modératrice :

En fait quelque part, ces biais sociaux de notation, d’évaluation rejoignent ce que vous

nommiez précédemment les malentendus sociocognitifs.

Patrick RAYOU :

Oui je crois que ça les rejoint parce qu’il est en effet très difficile de démêler les deux

aspects. On pourrait multiplier le spectre de ces malentendus sociocognitifs. J’essaie d’en

trouver un dont je n’ai pas parlé… par exemple je parlais de cette histoire… la question de

la loyauté au système des élèves par rapport aux exigences qu’ils leurs sont soumises est

un important malentendu sociocognitif. Mais il y en a bien d’autres. Les enseignants les

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partagent aussi. Ils sont construits des deux côtés… Il y a aussi ce que Pierre Merle

appelle les points de justice, c’est-à-dire que l’on va donner des points en plus à des

élèves parce que l’on pense que la société n’est pas juste avec eux. On est dans du socio

ou du cognitif ? Nous sommes évidemment dans les deux à la fois… Je n’ai pas de

solutions, on peut juste les aider à problématiser… On voit bien que ce qui est évalué et

fais moyenne n’est pas nécessairement ce qui va piloter le système ? Il y a bien d’autres

considérations qui interviennent… L’idée qu’il puisse y avoir des épreuves pures et qu’il

suffirait de mettre des bonnes notes, et que ceci va se faire parce que l’on va mettre ou des

lettres ou des notes ou des Smiley me paraît une illusion et une facilité. On ne règle

absolument pas le problème… Le problème n’est pas de savoir si les notes font du bien ou

du mal mais de savoir pourquoi on fait du bien et du mal et comment est-ce que l’on peut

faire en sorte que tel ou tel outil de mesure, tous aussi imparfaits les uns que les autres…

peuvent permettre à des élèves, à la fois de faire face à des épreuves et de sauver aussi la

face où qu’ils soient.

Question posée dans la salle (participant 1) :

Je coordonne des centres socioculturels à Bondy dans le 96. On travaille beaucoup sur les

questions de parentalité. Ma question allait porter sur ceux à qui les notes font souvent du

bien. Les parents. Vous disiez tout à l’heure dans une phrase que j’ai note… grosso modo

« tant qu’il y a de bonnes notes, eh bien on vous fout la paix, et dès que les notes

flanchent. Ca y est, on est dans l’intrusion, dans la vérification des fréquentations, des

connexions, ect… Ma question portait sur cette part que prend la note et l’évaluations

dans la sphère familiale, que je pourrais élargir à la sphère privée. Car j’ai parfois le

sentiment que ça contribue à une logique de double peine pour des gamins… ceux sont

ces interactions de la note et de la sphère privée qui me taraudent.

Réponse de Patrick RAYOU :

Oui, je partage votre taraudage, je ne sais pas si c’est le terme adéquat. Je crois qu’il faut

là aussi toujours de mon point de vue contextualité les questions. La question de la

notation est plus vive en France, que la question de l’école s’est construite sur la coupure

entre les familles et l’école pour des raisons historiques assez faciles à comprendre… Les

parents ont en général de l’école, les devoirs qui circulent et ils ont les notes. Pour le reste,

ils ont peu d’éléments d’appréciation sur comment se fabriquent les valeur, comment

travaillent les enseignants, comment doivent travailler les enseignants. Ils sont d’autant

plus demandeurs de notes que pour eux c’est un indicateur objectif de ce qui se produit à

l’école… C’est un des rares indicateurs et incontestable. Dans un ouvrage intitulé « les

adonaissants », François de Singly montre de manière pertinente les enjeux engendrés au

sein d’une famille lors des remontées des bulletins scolaires.

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Question posée dans la salle (participant 2) :

Je suis membre d’une association d’instruction en famille… dans laquelle il y a de

nombreuses familles qui pratiquent une pédagogie sans note, ce qui pose d’ailleurs

problème aux inspecteurs… Aujourd’hui, je constate qu’il y a trop de notes. On reçoit les

notes à la maison alors que l’enfant n’est pas encore rentré. Et il y a de la part de la famille

des dérives répressives assez hallucinantes.

Réponse de Patrick RAYOU :

Il y a quelques années, un collègue Philippe Perrenoud a développé la notion de « métier

d’élève »… où il explique que l’élève est un « go between qui se situe entre le monde de

l’école et le monde de la famille »… Aujourd’hui, il y a une sorte de traçabilité de l’élève

qui devient absolument implacable et qui fait que le « métier » au sens de Perrenoud

devient fragile… (c'est-à-dire que se fragilise la sphère dans laquelle il garde un peu de

« quant à soi » pour échapper à la pression. Et quand l’école et la famille se conjuguent

pour faire pression dans le même sens, c’est assez difficile.

Je travaille depuis plusieurs années sur une institution de l’enseignement public : le micro

lycée qui « raccroche » des élèves qui ont décroché depuis deux trois ans. Ils ont dix-neuf

ans et sont en seconde. Dans ce qu’ils nous racontent, on constate qu’à un moment donné,

il y a eu un trop plein pour eux de la part de l’institution et de la famille… Ces cas sont

complexes. Mais on voit que les notes sont comme « un juge de paix » : référence unique

à l’aune de laquelle va être évalué la conduite de l’enfant et d’une certaine manière

sanctionnée… Oui, je crois que vous aviez un complément.

(Participant 2) :

… Ce que l’on constate aussi en milieu scolaire, c’est que la pression des notes sur les

enfants a un effet sur les relations entre eux, sur la violence scolaire. Ce sont des enfants

en formation, qui sont en train de grandir, de changer. Il y a plein de valeurs d’attentions

qui devraient être mise en place… La pression constante des notes, est à mon sens un

facteur de violence scolaire…

Réponse de Patrick RAYOU :

… Il faut arriver à résister aux notes… Avec les notes, on peut mettre en échec qui on

veut… On peut toujours fabriquer des échelles dans tous les sens… les notes

n’enregistrent que ce que l’on veut bien qu’elles enregistrent… Les notes sont très

souvent, un effet très partiel des valeurs des gens que l’on veut former et qui soient

éventuellement heureux dans la société, car l’éducation ça sert aussi à cela.

Des pays comme la Finlande qui sont plutôt du genre performant dans les indicateurs

classiques ne mettent pas de notes aux élèves avant 14 ans. Il n’y a pas la folie notatoire

que l’on connaît ce qui n’empêche pas qu’ils soient évalués mais dans des groupes de

travail, par rapport à des tâches qui ont été décidées au départ.

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On ne peut pas ne pas évaluer. Cela n’a pas de sens, mais la manière de le faire est

extrêmement différente. A la fois différente en termes de formation et différente sur les

effets des personnes que l’on veut former.

Question posée dans la salle (participant 3) :

Je suis prof d’anglais depuis 20 ans. Je veux juste évoquer le fait que pour moi noter c’est

aussi une manière d’évaluer ce que l’on a fait ensemble. Est-ce qu’ils ont compris ou pas

une chose. Il me semble que beaucoup d’élèves comprennent cela d’une part… Il me

semble que c’est important de poser le sens et que les élèves se reconnaissent dans le sens.

Et là je suis d’accord avec vous qu’il faut qu’ils comprennent ce pourquoi ils sont évaluer,

et qu’on évalue ensemble. Et qu’on remédie lorsque ça n’a pas été compris. Il faut bien

que l’on évalue… Quand on parle de la notation, est-ce que l’on ne peut pas parlé plutôt

de la notation en fonction de ce que l’on évalue… Tout à l’heure lorsque vous en parliez,

vous dressiez un portrait général, très juste mais je ne m’ reconnais pas du tout dans ce

que je fais depuis très longtemps…

Réponse de Patrick RAYOU :

Je ne suis pas très sûr de bien comprendre votre question mais il me semble qu’elle va

dans le sens que je développe moi-même... L’existence ou pas de note n’est pas un

indicateur suffisant de la pertinence de la notation et de l’existence de la notation. Et je

crois être d’accord avec vous pour dire la question est qu’est-ce qu’on veut évaluer… et

avec quel type d’indicateur on évalue, mais en général, « on met la charrue avant les

bœufs. C’est-à-dire qu’on se focalise sur la question de la note sans se demander de quel

mode d’évaluation elle est l’indicateur. En ce moment, je travaille sur les futurs

programmes ; une des révolutions, à supposer que cette révolution passe… Il y a 5

nouveaux domaines du socle qui sont définis et l’idée est qu’un élève qui voudra valider

socle commun et obtenir le diplôme national du brevet puisque tout va être fusionné, pour

évaluer le socle commun, il faudra avoir évaluer les 5 compétences dans le sens où elles

ne se compenseront pas les unes les autres. Il n’y aura plus les moyennes des moyennes…

Il n’y a plus simplement une additivité des choses, mais on veillera à ce que chaque

compétence soit véritablement acquise…. On voit bien que l’idée qu’il n’y ait plus de

moyenne des moyennes fait problème dans une société comme la notre.

Que veut dire la moyenne des moyennes? Cela écrase des aptitudes qui n’ont rien à voir

les unes avec les autres.

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INTERVENTION DE BERTRAND GIMONNET

Ce dernier a été maître d’école pendant trente ans, enseignant essentiellement à des élèves

âgés de 7 à 10 ans. Parallèlement à cela, il a assumé d’autres fonctions comme celle de

maître formateur. C’est-à-dire qu’il a reçu dans sa classe de jeunes enseignants pour tenter

de leur transmettre « les bons gestes » comme il le mentionnera lui-même. Depuis deux

ans, il est conseiller pédagogique dans de nombreux établissements.

Dès le début de sa carrière s’est posée à lui la question de la pertinence des notes, qu’il a

rapidement abandonné. Ceci lui a été d’autant plus facile qu’il n’est pas dans l’obligation

de mettre des notes en primaire mais d’évaluer. Cette situation l’a amené à entreprendre

un doctorat dont le thème de recherche a porté sur la question du rapport à la notation à

l’école élémentaire.

Il a débuté ses propos sur un bref rappel historique, où il nous indique que la notation a

commencé avec la notion d’enseignement de masse, à peu près au XVI siècle avec la

mise en place des collèges jésuistes.

Par la projection d’une succession de copies corrigées depuis le XVIII siècle jusqu’à nos

jours, il nous montre que fondamentalement il n’ y a pas grand chose qui ait changé. On

retrouve toujours le principe d’une note au dixième près, une appréciation et un

commentaire. En fait ce qui n’a pas changé c’est moins l’évaluation que ce que l’on

appelle la forme scolaire, définie par le sociologue Guy VINCENT comme

l’organisation d’un système qui se présente de manière suivante :

- un tableau noir, de la craie

- des pupitres rangés frontalement face à une estrade et dominée par un tableau.

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- Et ce qui est important : la primauté de l’écrit

Et les enseignants d’une manière générale, se trouvent pris dans ce système.

Progressivement, il nous montre que la sédimentation des pratiques au cours d’une

carrière ou dans une école favorise la mise en place de croyances à distinguer du

savoir. En ce qui concerne l’évaluation, il nous fait remarquer que la plupart des

enseignants se fondent davantage sur des croyances que sur des savoirs. Croyances

qu’il est difficile de briser et dont chacun se soumet d’une manière ou d’une autre.

Exemple à l’appui comme type de croyance : le redoublement.

Assez subtilement, en énonçant des faits, il en vient à démontrer une « pédagogisation de

la société » dans le sens où tout se retrouve sujet à notation. On se retrouve donc face à un

système générant fatalement ses défenseurs et ses détracteurs s’appuyant chacun sur des

argumentations d’ordre plus idéologique que pédagogique, parce que justement ancrées

sur des croyances.

Deux conceptions idéologiques de l’école se font face…

Pour ou contre la notation ?

La réalité des faits est que le système des notes, l’obsession du classement, avec pour

conséquence une forte pression et une stigmatisation de certains élèves finit par enfermer

certains de ceux-ci dans une spirale d’échecs. Il rappelle que de nombreuses recherches

ont démontré que la réussite scolaire nécessite une certaine confiance en soi des élèves.

Hors la tendance est qu’une mauvaise note est vécue généralement comme une sanction

qui :

- fissure l’estime de soi des élèves les plus fragiles

- est à l’origine d’une souffrance scolaire débordant également sur une souffrance

familiale dans certains cas.

Bertrand Gimmonet nous interpelle par cette interrogation fondamentale : « l’acquisition

de connaissances, du savoir, ne devrait-elle pas s’appuyer sur une autre logique que

celle de la compétition? Mais plutôt sur une logique qui trouverait ses fondements

dans la coopération ? »

Il serait donc selon lui, plus intéressant de proposer une autre alternative d’évaluation que

celle de la notation.

C’est ainsi qu’il en vient à expliciter sa manière d’évaluer, qu’il prend soin de présenter

comme une technique qui lui est propre et non une méthode, avec tout ce que cela peut

impliquer de subjectif et donc inévitablement perfectible.

D’abord bien faire la distinction indispensable sur la notion de faute et d’erreur. L’une se

référant à la morale et l’autre à la technicité. Il insiste sur les détails, anodins au premier

abord mais essentiels dans la perception inconsciente que peut en avoir l’élève, comme

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l’emploi du crayon papier au lieu du feutre rouge… signifiant de ce fait une possibilité de

changement, d’évolution, d’amélioration.

« Quand on est enseignant, il faut faire attention au symbolique et le symbolique n’est

jamais neutre »… « Quand on est enseignant, on ne travaille que sur des symboles… »

La modératrice remercie BertandGimonnet pour son intervention. Elle relate les points assez

importants en soulignant le fait de faire attention au symbolique. Elle reprend ce que M.

Rayou a dit précédemment c’est-à-dire, M. Rayoua précisé que les épreuves scolaires telles

quelles sont faîtes sont irréversibles.

En effet, cette la manière alternative d’évaluer avec des annotations au crayon, souligne

parfaitement cette notion de réversibilité. Pierre Merl, a écrit quelque chose de très pertinent

qui rejoint ce que Bertand G. explique ; « Fondamentalement, l’élève ne doit pas être

considéré comme un ensemble de compétence à évaluer, mais comme une intelligence à

construire (Apprendre, faire des erreurs, ce corriger et progresser). »

Bertand G. signale cette différence entre erreur et faute, la faute à un rapport avec tout ce qui

est de l’ordre de la morale et l’erreur est plutôt d’ordre technique par son expérience Bertand

G. montre clairement cette nécessité de développer l’intelligence de chacun.

Remarque du public

Un participant précise que toutes ces petites choses qui paraissent insignifiantes que cela ne

pas tout révolutionner, c’est un ensemble de chose auquel il faut penser.

Question du public

Un participant rebondit sur ceux que le professeur d’anglais à dit, au sujet de l’évaluation et la

notation qui été pour elle nécessaire, c’est une dérive qui devient brutale parce que

aujourd’hui la dérive bascule jusqu’à l’école maternelle ou l’on fait des évaluations avec des

codes de couleur un triangle rouge un rond jaune et un carré bleu. On se rend compte que dès

le plus jeune âge on les prépare déjà au système d’évaluation au système d’échec. Si l’enfant

ne s’améliore pas s’il n’a pas plus de couleur jaune vert bleu peu importe, pour moi le

système de notation dîtes à la française et quand même un système d’évaluation qui est

violent pour l’enfant qui va le suivre durant son évolution d’élève et d’étudiant , ou y a la

course à la notation.

On juge une personne à des capacités mais ne se donne pas les moyens de, alors qu’en réalité

peut-être qu’il fait de son mieux.

Il faut que l’enfant s’adapte à un système, l’enfant doit rentrer dans un cadre. L’éducation

nationale n’a pas évolué pour prendre conscience que le public et l’enfant est changé. C’est

assez brutal ce système de notation.

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Réponse de Bertand G.

Au sujet de la violence de la notation, M.Rayou a dit précédemment, qu’il n’existe pas

système de notation qui sera exempt d’inconvénient. On ne peut que tendre vers le meilleur.

On peut tendre vers la violence du système que la violence de l’évaluateur.

Certains de ses collègues mettent des notes, et qui est bien reçu par les élève, ils font attention

de ne pas stigmatiser les élèves. C’est vraiment l’esprit dans lequel on utilise le système de

notation. Bertand G. est persuadé que la note chiffré a des tas d’inconvénients.

Il faut observer les élèves lorsqu’ils passent le baccalauréat, le savoir pour eux n’a aucune

importance, il faut regarder la manière dont ils travaillent. Ce qui importe le plus c’est quels

sont les coefficients les plus importants, où est-ce que l’élève peut trouver des impasses pour

avoir son bac ?

Question :

Un éducateur prend la parole, et nous fait part de son avis au sujet de l’élève. Il explique être

surpris par l’image renvoyé aux collégiens, par les notes, et commentaires. Ces commentaires

qui font beaucoup plus de ravage que les notes.

Il demande pourquoi certains élèves qui sont par exemple en 6ième ou 5ième ne peuvent pas

suivre des cours d’un autre niveau, dans une autre classe ?

L’éducateur fait remarquer qu’en France, nous sommes dans une espèce de nivellement

chaque élève doit avoir 10 de moyenne. Alors que certains élèves ont des appétences dans

certaine matière et pas d’autre, et finalement stagne. On repère vite, les bons élèves, pourquoi

un bon élève en 6éme ayant un niveau de 4ième ne peut pas suivre un cours de 4ième ?

Réponse de B.Gimonnet :

Il y a beaucoup de chose qui bride le système éducatif français tel que les classes d’âges et le

programme. Ça ce fait mais pas à grande échelle dans certain collège qui relève de la bonne

volonté du chef d’établissement et puis généralement ce n’est pas pérenne.

Remarque

Une éducatrice de jeunes enfants, nous fait part de son parcours professionnel de formatrice

et institutrice. Ce qui l’interpelle c’est le fait de toujours comparé les autres élèves. Il faut

responsabiliser l’enfant dans sa propre évolution avec un code couleur en fonction du niveau

d’apprentissage car tout le monde n’est pas prêt au même moment. Mais en responsabilisant

l’enfant c’est faire quoi il va. La pédagogie individualisé qui influence le poids la note et de

l’évolution dans le cursus.

Page 16: Compte rendu du colloque 2015

15

Réponse de B.Gimmonet

Ce qui est fondamental c’est la difficulté. Un élève ayant des difficultés n’est pas différent.

C’est difficile pour l’enseignant ayant des classes surchargées de faire du préceptorat et y a un

moyen terme entre l’enseignant de masse.

Le travail en équipe est plus efficient que le travail seul cependant ce n’est pas très utilisé à

l’école même pas les enseignants. Il faut demander aux élèves ce qu’ils savent et ce qu’ils ne

savent pas faut que cela deviennent une manière d’être écolier.

L’élève doit ce dire : Je dois savoir ce que je sais et ce que je ne sais pas mais il faut que j’en

sache de plus en plus et le maître va m’aider pour ça.

Modératrice

Pierre Merl avait dit qu’il fallait supprimer les comparaisons sociales forcées à l’intérieur des

classes. Des études ont été faite depuis des décennies qui a abouti à des résultats qui recense 5

résultats donc le premier les notes ne mesure pas de façon précis la compétence des élèves.

Ensuite, M. Rayou en parlant des biais sociaux des notations qui ne permet pas aux notes de

définir l’élève terme assez rude.

Aussi, il parle ce qui rejoint ce que M. Gimonet parlait de croyance ces discours qui mettent

en avant le système de notation, qui aurait la vertu de créer une compétition entre les élèves,

indispensable à la motivation. Il constate par tous les différents résultats de recherche que ce

n’est pas aussi simple que ça. D’ailleurs au mieux la note encourage les bons et décourage les

autres donc c’est ce qui amène au décrochage progressive comme dit Mr Rayou. Y a aussi

autre chose stipulé par une personne dans la salle, au sujet du système de compétition qui

crée un certain malaise entre les élèves, une sorte de difficulté de vie à l’intérieur de l’école.

Selon lui, les notes créées une image de soi négatif et un moment donnée il explique que sa

favorise une résignation acquise et le terme résignation est très fort. Car on prépare le futur

adulte à subir.

Alors qu’à la base l’école est un lieu d’émancipation les notes sont là à accroitre un esprit de

compétition qui crée chez l’enfant plus tard adulte cet esprit égoïste, individualiste.

On voit les conséquences dans notre société. Les enfants n’apprennent pas avec conscience,

les pistes étudié pour changer les choses-là première chose qui n’est pas des moindre,

préserver l’anonymat social et scolaire de l’élève, ce qui permettrai de minimiser l’impact des

biais sociaux. Il propose de préféré une évaluation formative à une évaluation sommative par

contrat de réussite. Par les différentes recherches qui ont été mené par différent spécialiste à la

vertu de recentré les élève sur l’apprentissage.

Enfin, il ne faut pas oublier le mal être des enseignants qui se charge de transmettre le savoir.

Les professeurs sont souvent schizophrènes dans le sens où ils assument un double rôle.

La modératrice remercie Bertand Gimonnet pour son intervention. Elle relate les points assez

importants en soulignant le fait de faire attention au symbolique. Elle reprend ce que M.

Page 17: Compte rendu du colloque 2015

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Rayou a dit précédemment c’est-à-dire, M. Rayoua précisé que les épreuves scolaires telles

quelles sont faîtes sont irréversibles.

En effet, cette la manière alternative d’évaluer avec des annotations au crayon, souligne

parfaitement cette notion de réversibilité. Pierre Merl, a écrit quelque chose de très pertinent

qui rejoint ce que Bertand Gimonnet explique ; « Fondamentalement, l’élève ne doit pas être

considéré comme un ensemble de compétence à évaluer, mais comme une intelligence à

construire (Apprendre, faire des erreurs, ce corriger et progresser). »

Bertand Gimonnet signale cette différence entre erreur et faute, la faute à un rapport avec tout

ce qui est de l’ordre de la morale et l’erreur est plutôt d’ordre technique par son expérience

Bertand G. montre clairement cette nécessité de développer l’intelligence de chacun.

Remarque du public

Un participant précise que toutes ces petites choses qui paraissent insignifiantes que cela ne

pas tout révolutionner, c’est un ensemble de chose auquel il faut penser.

Question du public

Un participant rebondit sur ceux que le professeur d’anglais à dit, au sujet de l’évaluation et la

notation qui été pour elle nécessaire, c’est une dérive qui devient brutale parce que

aujourd’hui la dérive bascule jusqu’à l’école maternelle ou l’on fait des évaluations avec des

codes de couleur un triangle rouge un rond jaune et un carré bleu. On se rend compte que dès

le plus jeune âge on les prépare déjà au système d’évaluation au système d’échec. Si l’enfant

ne s’améliore pas s’il n’a pas plus de couleur jaune vert bleu peu importe, pour moi le

système de notation dîtes à la française et quand même un système d’évaluation qui est

violent pour l’enfant qui va le suivre durant son évolution d’élève et d’étudiant , ou y a la

course à la notation.

On juge une personne à des capacités mais ne se donne pas les moyens de, alors qu’en réalité

peut-être qu’il fait de son mieux.

Il faut que l’enfant s’adapte à un système, l’enfant doit rentrer dans un cadre. L’éducation

nationale n’a pas évolué pour prendre conscience que le public et l’enfant est changé. C’est

assez brutal ce système de notation.

Réponse de Bertand G.

Au sujet de la violence de la notation, M.Rayou a dit précédemment, qu’il n’existe pas

système de notation qui sera exempt d’inconvénient. On ne peut que tendre vers le meilleur.

On peut tendre vers la violence du système que la violence de l’évaluateur.

Certains de ses collègues mettent des notes, et qui est bien reçu par les élève, ils font attention

de ne pas stigmatiser les élèves. C’est vraiment l’esprit dans lequel on utilise le système de

notation. Bertand Gimonnet est persuadé que la note chiffré a des tas d’inconvénients.

Il faut observer les élèves lorsqu’ils passent le baccalauréat, le savoir pour eux n’a aucune

importance, il faut regarder la manière dont ils travaillent. Ce qui importe le plus c’est quels

Page 18: Compte rendu du colloque 2015

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sont les coefficients les plus importants, où est-ce que l’élève peut trouver des impasses pour

avoir son bac ?

Question :

Un éducateur prend la parole, et nous fait part de son avis au sujet de l’élève. Il explique être

surpris par l’image renvoyé aux collégiens, par les notes, et commentaires. Ces commentaires

qui font beaucoup plus de ravage que les notes.

Il demande pourquoi certains élèves qui sont par exemple en 6ième ou 5ième ne peuvent pas

suivre des cours d’un autre niveau, dans une autre classe ?

L’éducateur fait remarquer qu’en France, nous sommes dans une espèce de nivellement

chaque élève doit avoir 10 de moyenne. Alors que certains élèves ont des appétences dans

certaine matière et pas d’autre, et finalement stagne. On repère vite, les bons élèves, pourquoi

un bon élève en 6éme ayant un niveau de 4ième ne peut pas suivre un cours de 4ième ?

Réponse de B.Gimonnet :

Il y a beaucoup de chose qui bride le système éducatif français tel que les classes d’âges et le

programme. Ça ce fait mais pas à grande échelle dans certain collège qui relève de la bonne

volonté du chef d’établissement et puis généralement ce n’est pas pérenne.

Bonjour je suis Odile Larron éducatrice de jeunes enfants, puis éducatrice de jeune enfant,

institutrice puis maintenant formatrice. Ce qui me frappe c’est le fait de toujours comparé les

autres élèves. Il faut responsabiliser l’enfant dans sa propre évolution avec un code couleur en

fonction du niveau d’apprentissage car tout le monde n’est pas prêt au même moment. Mais

en responsabilisant l’enfant c’est faire quoi il va. La pédagogie individualisé qui influence le

poids la note et de l’évolution dans le cursus.

Question

Il faut responsabiliser l’enfant dans sa propre évolution avec un code couleur en fonction du

niveau d’apprentissage car tout le monde n’est pas prêt au même moment. Mais en

responsabilisant l’enfant c’est vers quoi il va. La pédagogie individualisé qui influence le

poids la note et de l’évolution dans le cursus.

B.Gimmonet

Ce qui est fondamental c’est la difficulté. Un élève ayant des difficultés n’est pas différent.

C’est difficile pour l’enseignant ayant des classes surchargées de faire du préceptorat et y a un

moyen terme entre l’enseignant de masse.

Le travail en équipe est plus efficient que le travail seul cependant ce n’est pas très utilisé à

l’école même pas les enseignants. Il faut demander aux élèves ce qu’ils savent et ce qu’ils ne

savent pas faut que cela deviennent une manière d’être écolier.

Page 19: Compte rendu du colloque 2015

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L’élève doit ce dire : Je dois savoir ce que je sais et ce que je ne sais pas mais il faut que j’en

sache de plus en plus et le maître va m’aider pour ça.

Modératrice

Pierre Merl avait dit qu’il fallait supprimer les comparaisons sociales forcées à l’intérieur des

classes. Des études ont été faite depuis des décennies qui a abouti à des résultats qui recense 5

résultats donc le premier les notes ne mesure pas de façon précis la compétence des élèves.

Ensuite, M. Rayou en parlant des biais sociaux des notations qui ne permet pas aux notes de

définir l’élève terme assez rude.

Aussi, il parle ce qui rejoint ce que M. Gimonet parlait de croyance ces discours qui mettent

en avant le système de notation, qui aurait la vertu de créer une compétition entre les élèves,

indispensable à la motivation. Il constate par tous les différents résultats de recherche que ce

n’est pas aussi simple que ça. D’ailleurs au mieux la note encourage les bons et décourage les

autres donc c’est ce qui amène au décrochage progressive comme dit Mr Rayou. Y a aussi

autre chose stipulé par une personne dans la salle, au sujet du système de compétition qui

crée un certain malaise entre les élèves, une sorte de difficulté de vie à l’intérieur de l’école.

Selon lui, les notes créées une image de soi négatif et un moment donnée il explique que sa

favorise une résignation acquise et le terme résignation est très fort. Car on prépare le futur

adulte à subir.

Alors qu’à la base l’école est un lieu d’émancipation les notes sont là à accroitre un esprit de

compétition qui crée chez l’enfant plus tard adulte cet esprit égoïste, individualiste.

On voit les conséquences dans notre société. Les enfants n’apprennent pas avec conscience,

les pistes étudié pour changer les choses-là première chose qui n’est pas des moindre,

préserver l’anonymat social et scolaire de l’élève, ce qui permettrai de minimiser l’impact des

biais sociaux. Il propose de préféré une évaluation formative à une évaluation sommative par

contrat de réussite. Par les différentes recherches qui ont été mené par différent spécialiste à la

vertu de recentré les élève sur l’apprentissage.

Enfin, il ne faut pas oublier le mal être des enseignants qui se charge de transmettre le savoir.

Les professeurs sont souvent schizophrènes dans le sens où ils assument un double rôle.

Page 20: Compte rendu du colloque 2015

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INTERVENTION DE LIONEL GASC

Mr Le Halpere est absent

Mr GASC est enseignant de mathématique sur l’académie de Toulouse, il à été enseignant

durant 7ans dans l’académie de Créteil à Aulnay sous bois, tuteur de stagiaire et enseignant

domaine évaluation : passionné par la mise en œuvre de réflexion et de nouveautés.

Il dit s’interroger sur le sens des notes, mais surtout le sens des moyennes.

Pour lui la moyenne disciplinaire (fin de trimestre) est un non-sens car l’élève a besoin de

temps pour comprendre une notion.

Il explique également que pour lui la moyenne générale qui est un mélange des matières n’a

aucun sens car c’est cette note qui décide du future de l’élève (ne pas mélanger les matières,

exemple : musique et sport)

Il a une volonté de supprimer la moyenne générale et il s’interroge sur l’évaluation d’une

notation de confiance.

Il dit utiliser des méthodes qu’il appel « contrat de réussite/confiance », les raisons

d’utilisation de cette méthode est un résultat de diagnostic d’un constat au collège des Chalet,

les élèves très hétérogène avaient un écart des note très espacer.

C’est pour cela qu’ils ont réfléchis à plusieurs nouvelles méthodes des pratiques pédagogique

et des méthodes l’évaluation :

-Distribution de documents préparatoires : permet de voir tous ce que le professeur attend de

l’élève pendant le contrôle et en outre ce qu’il a à révisé, cela vas permettre de réduire le

stress de l’élève, lui permettre de travailler vraiment sans avoir peur de se faire piéger à

l’évaluation, tout cela va renforcer la relation de confiance entre l’élève et l’enseignant.

- Avant l’évaluation, l’enseignant va redemander à l’ensemble de la classe s’il a des questions

de dernière minute et faire des derniers exercices pour voir si tous le monde à compris.

Après chaque évaluation, la notation ce fait grâce à un cartouche qui reprend tous les items

annoncer.

Page 21: Compte rendu du colloque 2015

20

Il explique que l’ensemble des enseignants, pour la notation n’utilise pas de notes, mais

quatre niveaux d’acquisition. (Non acquis, en cours d’acquisition, acquis et expert)

Ils utilisent un logiciels qui permet de voir les compétences de chaque élève : les acquis et non

acquis indiqué par un point rouge ou vert.

Les bulletins scolaires font apparaître les compétences détaillées par domaines et non les

disciplines, les professeurs inscrivent leurs appréciations sur un logiciel qui permet de voir les

acquis et non acquis.

Les bulletins sont remplis en lignes par les professeurs de façons collaboratives et le

professeur principal fait un bilan général à la fin. (Gain de temps)

Question :

Sur quelle critère sont choisi les élèves à leurs entré en sixième ?

Réponse de Mr GASC

Totalement aléatoire

Question :

Si les parents ne sont pas d’accord, ont ne peut pas les obliger ?

Réponse de Mr GASC

Ca c’est discutable, car nous avons une obligation d’évaluation mais pas une obligation de

notation, il n’y à aucun texte qui obligent les enseignant à noter sur 20, tous cela se fais avec

le coup d’inspection qui nous ont accompagné et validé

Question :

Est-ce vous qui construisez les bulletins ?

Réponse de Mr GASC

Oui, c’est nous qui les construisons mais nous nous référons aux socles communs des grilles

d’items, l’idée du bulletin détailler aux domaines oui c’est nous qui l’avons fait.

Question :

Combien d’établissements utilisent ce contrat de réussite ?

Réponse de Mr GASC

Nous sommes les seuls car c’est une expérimentation de contrat de réussite ou l’équivalent

sous la forme de « sans note », le nombre de classe sans note ce développe, les inspections ne

sont pas capable de donné le nombre exacte d’établissement qui travail sans note car ils ne

sont pas obligés de le renseigner.

Question :

Quels sont les retours des politiques des institutions et des collègues sur cette vison

particulière ?

Réponse de Mr GASC

Page 22: Compte rendu du colloque 2015

21

Le retour des collègues, au début sa nous à un peux disperser mais après on à pris l’habitude

avec le temps, point de vu politique il se réfère sur l’avis de la société.

INTERVENTION JEAN MARC BRUN

Psychopédagogue et responsable de la formation d’éducateur au centre de formation CERP

qui accueil des enfants et des adultes.

Le style de notation est normatif avec comme besoins commun : sens, reconnaissance,

sécurité et autonomie.

Pour lui l’évolution passe par l’écoute et un accompagnement individuel.

Il existe deux sortes d’évaluation :

- L’évaluation formatrice qui vas permettre de sortir de la fabrication de

hiérarchie/ donc écrit individuel, accompagnement individualisé

Elle est composé d’autoévaluation, qui vas être principalement des travaux en

groupe ce qui vas permettre au étudiants de se relire ensemble et de collaborer.

La coévolution fait aussi parti de se style d’évaluation, elle va être principalement

composé de stage (appréciation sans note) et d’évaluation concerté.

- L’évaluation normatif qui est utilisé dans le monde du travail vas surtout

permettre de trié sélectionné et exclure des personnes.

Page 23: Compte rendu du colloque 2015

22

Après chaque évaluation un entretien est organisé avec les étudiants ayant une note en

dessous de la moyenne pour comprendre leurs difficultés et les aider à avancer (ce qui

instaure un climat de confiance entre l’étudiant et sont professeur.)

Les notes se font en fin de formation quand les acquis sont la.

Ce qui permet à leurs élèves en fin de formation de ne pas avoir de note en dessous de la

moyenne et de renforcer leur savoir-faire et leur faire savoir.

Cette méthode d’impacte en rien la réussite des étudiants car le taux de réussite est bon.

L’idée pour lui est de développer une pédagogie de confiance car le risque d’une notation

normatif est de faire des dégâts très taux sur l’étudiant (démotivation, manque de confiance en

sois …)

Remarque du public

Une personne prend la parole, elle explique de maintenant elle est ingénieur, et que elle n’est

pas allé en cours elle à étudié elle-même avec ses livres, elle trouve que c’est très

épanouissant et sa marche dans beaucoup de métier

Jean marc BRUN

Il remercie cette remarque, car il s’agit d’une conception d’un apprentissage et cela peur être

également utilisé dans d’autre champs de professionnalisation.

Clôture du colloque

Page 24: Compte rendu du colloque 2015

COLLOQUE

LA NOTATION ET SES EFFETS

SUR L’ÉLÈVE ET L’ENFANT

2015