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Les points de vue des professionnels intervenant auprès de conjoints aux
comportements violents.
Louis -François Dal laire , t .s . , M.Serv.Soc.
Professeur agrégé de c l inique, DMFMU
CONCOMITANCE DE VIOLENCE
CONJUGALE ET DE TROUBLES
MENTAUX:
4 novembre 2015
Centre de recherche sur
les soins et services de
première ligne de
l’Université Laval
DISCOURS SOCIAUX :
« Il faut être fou pour frapper sa femme ! »
« C’est des maudits malades, ces gars-là ! »
DISCOURS MÉDIATIQUES :
« Un geste posé par un fou furieux… », «…par un désespéré…»
« Une folie meurtrière… »
« Il était déprimé… »
DISCOURS DE CONJOINTS VIOLENTS :
« Je ne me rappelle même plus de ce que j’ai fait… »
« Dans ce temps-là, on dirait que je n’arrive plus à me raisonner… »
« Vous avez beau me dire que je prends le contrôle de ma femme… mais moi, ce que je ressens dans ces moments-là, c’est que je perds le contrôle de moi-même. »
QUELQUES DISCOURS…
Au plan conceptuel : Les troubles mentaux : cause de violence conjugale ?
Par quels mécanismes ?
Degré de responsabilité des CVTM (conjoints violents
souffrant d’un trouble mental) face à leurs actes ?
Au plan clinique : Doit-on intervenir en tenant compte de la présence de troubles
mentaux ?
Et si oui…
…de quelle manière ?
QUELQUES AMBIGUÏTÉS…
Définition des concepts
Problématique
Cadre théorique et méthodologie
Résultats
Discussion
Limites de la recherche
Implications pour la pratique et pour la recherche
PLAN DE LA PRÉSENTATION
Un exercice abusif de pouvoir par lequel un individu en
position de force cherche à contrôler une autre personne en
utilisant des moyens de dif férents ordres afin de la maintenir
dans un état d'infériorité ou de l'obliger à adopter des
comportements conformes à ses propres désirs
6 % des canadiennes (Statistique Canada, 2011)
Politique d’intervention en violence conjugale (Gouvernement du
Québec, 1995)
Victimes généralement ♀
Agresseurs généralement ♂
Les agresseurs sont responsables de leurs comportements violents;
l'intervention doit viser à leur faire reconnaître leur responsabilité face à
leur violence et à l'assumer.
VIOLENCE CONJUGALE (CRI -VIFF, 2011)
La capacité physique, mentale et sociale
d’une personne d’agir dans son milieu et
d’accomplir les rôles qu’entend assumer,
d’une manière acceptable pour elle -même et
pour les groupes dont elle fait partie
SANTÉ MENTALE (GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, 1992 )
Syndrome caractérisé par la perturbation
significative des cognitions, de la régulation des
émotions ou du comportement d’un individu,
reflétant une dysfonction des processus
psychologiques, biologiques et développementaux
sous-jacents au fonctionnement mental.
TROUBLES MENTAUX (ASSOCIAT ION AMÉRICAINE DE PSYCHIATRIE , 2013) .
Concomitance de v io lence conjugale et de t roubles
mentaux chez les conjoints
v io lents
PROBLÉMATIQUE
Relation entre violence et troubles mentaux : source de préjugés négatifs à l’endroit des personnes souffrant de troubles mentaux (Association canadienne de santé mentale, 2014).
Lorsqu’une personne souffrant de troubles mentaux exerce des comportements violents, ses proches sont les personnes les plus à risque de subir cette violence (Straznickas, McNiel & Binder, 1993)
Les conjoint(e)s sont particulièrement à risque (Solomon, Cavanaugh & Gelles, 2005)
Pertinence de s’intéresser à la concomitance de ces deux problèmes :
Sécurité des personnes affectées par la violence conjugale
Efficacité des services offerts aux conjoints violents
VIOLENCE ET TROUBLES MENTAUX
1er type d’études : Distinctions entre conjoints violents (CV) et l ’ensemble des hommes.
Les CV se démarquent de l ’ensemble des hommes par des caractéristiques psychopathologiques telles :
Tendance marquée à la colère et à l’hostilité
Recours plus fréquent à l’abus d’alcool ou de drogues
Structure de personnalité antisociale ou limite (Hamberger et Hastings, 1986 ; Holtzworth-
Munroe, Stuart et al., 2000 ; Moffitt et Caspi, 1999 ; Murphy, O’Farrell, Fals-Stewart et Feehan, 2001; Tweed et Dutton, 1998)
ÉTUDES RÉPERTORIÉES
2e type d’études : Les conjoints violents (CV), une population homogène ?
CV: population hétérogène, pouvant être divisée en typologies
CV : se distinguent entre eux par un ensemble de caractérist iques individuelles, dont cer taines sont associées au domaine de la psychopathologie :
Degré élevé de réactivité émotionnelle
Faible capacité d’empathie et d’autocritique
Structure de personnalité pathologique
3e type d’études : La prévalence de troubles mentaux : plus élevée dans la population des conjoints violents ?
ÉTUDES RÉPERTORIÉES
TROUBLES MENTAUX ÉTUDES
Troubles de la personnalité Capaldi et Owen, 2001 ; Chase, O’Leary et Heyman, 2001 ; Dutton et
Starzomski, 1993 ; Edwards et al, 2003 ; Ehrensaft et al, 2004 ; Faulk,
1974 ; Gondolf et White, 2001 ; Gottman et al, 1995 ; Hamberger et
Hastings, 1986 ; Hanson, Cadsky, Harris et Lalonde, 1997 ; Hart, Dutton
et Newlove, 1993 ; Holtzworth-Munroe, Stuart et al, 2000 ; Moffitt et
Caspi, 1999 ; Moffitt et al, 2000 ; Stewart et deBlois, 1981 ; White et
Gondolf, 2000.
Troubles de l’humeur (dépression, MAB) Dutton et Starzomski, 1993 ; Faulk, 1974 ; Gondolf, 1985 ; Gondolf et
White, 2001 ; Holtzworth-Munroe, Stuart et al, 2000; Julian et McKenry,
1993; Maiuro et al, 1988; Moffitt et Caspi, 1999 ; Palmer, Brown et
Barrera, 1992 ; Pan, Neidig et O’Leary, 1994 ; Saunders, 1992.
SSPT (Syndrome de stress post-traumatique) Byrne et Riggs, 1996; Dutton, 1995 ; Taft, Pless, Stalans, Koenen, King
et King, 2005; Teten, Sherman et Xiaotong, 2008; Teten, Schumacher,
Taft, Stanley, Kent, Bailey, Dunn et White, 2010.
Alcoolisme et toxicomanie Holtzworth-Munroe, Stuart et al, 2000; Moffitt et Caspi, 1999 ; Murphy,
O’Farrell, Fals-Stewart et Feehan, 2001 ; Pan et al, 1994 ; Saunders,
1992 ; Stewart et deBlois, 1981.
Psychopathie
Echerburúa et Fernández-Montalvo, 2007; Gondolf et White, 2001 ;
Gottman et al, 1995 ; Holtzworth-Munroe, Stuart et al, 2000.
Troubles anxieux Moffitt et Caspi, 1999.
Troubles psychotiques (schizophrénie, trouble
délirant)
Faulk, 1974 ; Moffitt et Caspi, 1999 ; Saunders, 1992.
Troubles de l’attachement Dutton et Starzomski, 1993.
Recommandations générales :
Tenir compte de la présence de troubles mentaux dans
l’intervention auprès des conjoints violents
Considérer que ces troubles peuvent avoir une influence sur
l’utilisation de violence dans une relation conjugale
Adapter les modèles d’intervention aux besoins des hommes
souffrant d’un trouble mental
Intervention auprès de CVTM (Dutton, 1995; Hamberger et Holtzworth-Munroe, 2009; Winick, Wiener et al., 2010)
Forte variabilité des résultats :
Prévalence de troubles mentaux dans la population des
conjoints violents (de 10 à 90 % selon les études !)
Catégories de troubles mentaux associés à l’utilisation
de violence conjugale
Limites méthodologiques
Recours fréquent aux questionnaires auto-administrés
Ne permettent pas d’entrevoir les mécanismes par
lesquels les troubles mentaux peuvent contribuer aux
épisodes de violence conjugale
LIMITES DES ÉTUDES
Recommandations cliniques non-spécifiques
Peu d’indications sur ce que pourrait être un « traitement adapté »
aux besoins des CVTM
Opinions divergentes quant à la pertinence d’intégrer les CVTM dans
des groupes thérapeutiques dits « réguliers » (ex: White et Gondolf,
2000)
Aucune étude ne démontre la supériorité d’un modèle d’intervention
auprès des conjoints violents sur un autre, qu’ils souffrent ou non de
troubles mentaux.
Méconnaissance des points de vue des professionnels
intervenant auprès des conjoints violents, en dépit de leur
statut d’acteur privilégié.
LIMITES DES ÉTUDES ( S U I T E )
BUT : Décrire et explorer les points de vue des
professionnels intervenant auprès des conjoints violents,
quant à la concomitance de violence conjugale et de
troubles mentaux.
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES:
1) Décrire les points de vue des participants quant au thème de
la recherche.
2) Explorer le processus de construction des points de vue des
participants.
BUT ET OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
CADRE THÉORIQUE ET
MÉTHODOLOGIE
Cadre théorique constructiviste (Loseke, 2003)
La définition des problèmes sociaux résulte d’un processus de construction, effectué par des individus ou des groupes souhaitant ériger une situation jugée inacceptable à titre de « problème social »
Points de vue identifiables à travers les déclarations des individus ou des groupes :
Énoncés verbaux
Images
Comportements adoptés
Points de vue construits par catégorisation à partir de : Expériences personnelles
Expériences professionnelles
Formation
Déclarations préalablement existantes
Croyances populaires
CADRE THÉORIQUE
Recherche exploratoire
Méthodes qualitatives
Entrevue semi-dirigée
1 entrevue par participant
Durée moyenne : 75 minutes
Guide d’entrevue proposant questions
diversifiées
Analyse de contenu (Mayer et Deslauriers,
2000)
Utilisation du logiciel QDA Miner
Projet approuvé par le CÉRUL.
MÉTHODOLOGIE
Population à l’étude : professionnels offrant des
services thérapeutiques à des conjoints violents, dans
un organisme québécois spécialisé pour ce type
d’intervention.
Critère de sélection supplémentaire:
Détenir une expérience professionnelle d’au moins trois ans
auprès de conjoints violents.
Recrutement effectué dans cinq (5) organismes d’aide
aux CV
Régions administratives variées
Organismes pouvant ou non être affiliés à l’association
provinciale à cœur d’homme
Échantillonnage non-probabiliste
Échantillon typique
ÉCHANTILLONNAGE
N = 11
Caractéristiques: 10 ♂, 1 ♀
Caucasiens (11)
Francophones (11)
Âge moyen : 44 ans
Scolarité: Diplôme d’études collégiales (n=4)
Diplôme universitaire de 1er cycle (n=3)
Diplôme universitaire de 2e cycle (n=3)
Certificat d’études universitaires (n=1)
Nombre moyen d’années d’expérience : 17 ans
Catégorie d’emploi : Temps plein (n=11)
Exercent plus d’une fonction professionnelle dans l’organisme (n=4)
ÉCHANTILLON
LES RÉSULTATS
1) Points de vue généraux sur les conjoints violents
2) Points de vue généraux sur les personnes souffrant
d’un trouble mental
3) Points de vue spécifiques sur la concomitance de
violence conjugale et de troubles mentaux
PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
Violence conjugale: problématique d’origine multifactoriel le
CV cherchent à établir un contrôle sur leur par tenaire et sont pleinement responsables de leur violence
Violence conjugale: pas une maladie « C'est sûr qu'être agressif, "péter sa coche", s'engueuler avec le monde alentour, c'est
pas un gage de [bonne] santé mentale… mais c'est pas un trouble de santé mentale diagnostiqué. C'est des bien mauvaises façons de gérer ses affaires, c'est des bien mauvais choix, c'est des bien mauvaises interprétations, ça gâche la vie de tout le monde alentour… mais ce sera pas nécessairement un problème de santé mentale [P6] ».
CV ne sont pas des personnes souf frant d’un trouble mental… … mais présentent des indices d’une mauvaise santé mentale :
Limites majeures au plan de l’autocritique
Forte réactivité émotionnelle et comportementale
Distorsions cognitives
Faible capacité d’adaptation au stress
Faible capacité de gestion du monde émotionnel
Difficultés relationnelles
Immaturité
ATCD personnels traumatiques
1) LES CONJOINTS VIOLENTS
Points de vue moins développés que ceux sur les
conjoints violents
Trouble mental = maladie
Chronicité des troubles
Contrôle limité des symptômes
Ne résulte pas d’un choix exercé par la personne
Approche de responsabilisation s’applique plus
difficilement
2) LES PERSONNES ATTEINTES D’UN
TROUBLE MENTAL
Quatre thèmes principaux :
A) L’identification de troubles mentaux chez les
conjoints violents qui consultent
B) Les caractéristiques attribuées aux CVTM
C) Signification attribuée à la concomitance de violence
conjugale et de troubles mentaux
D) Conduites professionnelles adoptées auprès des
CVTM.
3) LES CONJOINTS VIOLENTS SOUFFRANT
D’UN TROUBLE MENTAL (CVTM)
A) L’identification de troubles
mentaux chez les conjoints violents
qui consultent.
3) Les conjoints violents souffrant d’un trouble
mental (CVTM)
« Je suis convaincu que beaucoup d'hommes qui consultent ici
ont un trouble de santé mentale mais n'ont jamais été
diagnostiqués » [P3].
« Il y a bien de nos clients que s'ils se présentaient en
psychiatrie dans un moment de crise, ou qu'ils se faisaient faire
une évaluation psychologique ils auraient des diagnostics de
personnalité limite, de personnalité antisociale,
compulsive… Des narcissiques aussi, plusieurs… » [P4].
« Notre clientèle prend une tangente avec des problématiques
en santé mentale de plus en plus nombreuses. (…) C'est un
constat, puis on doit composer avec cette réalité -là et on sait
très bien que ça fait partie de la réalité » [P1].
Présence de CV TM dans la cl ientèle des par t icipants Certains sont déjà identifiés dès la prise en charge
Forte suspicion chez d’autres
Prévalence dif fici le à estimer CVTM ne s’identifient pas toujours comme tel…
CVTM ne savent pas toujours qu’ils souffrent d’un trouble mental
Évaluations psychiatriques n’apportent pas nécessairement de réponses concluantes
Clientèle minoritaire… …mais en émergence ?
Multiples formes de troubles mentaux observées dans la cl ientèle Troubles de la personnalité
Troubles de l’humeur
Troubles anxieux
TOC (trouble obsessif -compulsif)
Troubles psychotiques / délirants
B) Les caractéristiques attribuées
aux CVTM
3) LES CONJOINTS VIOLENTS SOUFFRANT
D’UN TROUBLE MENTAL (CVTM)
« Il était constamment au bord de la crise de colère, de… de… Il était constamment au bord de pas pouvoir soutenir. Et là, il faisait une crise. Il était avec sa femme, il se chicanait. Et là, ça devenait insoutenable, il voulait se jeter en bas de l'auto, il voulait… Il était incapable de se retenir [P10] ».
« …il y avait une scénarisation, là ! Tu sais, je pense que toute personne, homme ou femme, on scénarise tous. Mais, tu sais… il me semble qu’il y a un point où on passe la scénarisation standard, je vais dire ça de même ! Tu sais, la [théorie] du complot, moi, là, je décroche ! Là, on rentre dans un autre domaine [P3] ».
« Les idées suicidaires, au début de sa démarche, sont constamment là, sont constamment présentes, ça reste toujours pour lui une por te de sor t ie, i l évoque ça régulièrement… (… ) I l est constamment sur le bord du précipice » [P9].
Clientèle spécifique, se distinguant de l ’ensemble de la clientèle consultant les organismes d’aide aux conjoints violents par un degré élevé de désorganisation aux plans :
Cognitif
Émotionnel
Comportemental
Acquis thérapeutiques plus l imités en ce qui a trait à l ’arrêt de la violence
Difficultés d’introspection
Faible autocritique
Faible empathie
Approche de responsabilisation plus difficile à appliquer
Alliance thérapeutique difficile à établir (selon la nature du trouble mental)
Présence de cas d’exception…
LES CVTM
Niveau comportemental : Épisodes de violence plus intenses
Épisodes de violence plus imprévisibles
Violence plus susceptible d’être généralisée
Niveau cognitif : Autocritique nettement déficitaire
Perceptions paranoïaques et/ou délirantes Suggèrent parfois l’altération du contact avec la réalité
Niveau émotionnel : Plus facilement déstabilisés par les stresseurs du quotidien et par les
difficultés inhérentes aux relations interpersonnelles
Très faible capacité d’empathie
Déficits marqués a/n de l’introspection
Exacerbation des émotions VS Coupure du contact avec le monde émotif
CVTM = CV³ ?
C) La signification attribuée à la
concomitance de violence conjugale
et de troubles mentaux.
3) LES CONJOINTS VIOLENTS SOUFFRANT D’UN
TROUBLE MENTAL (CVTM)
« Ça fait que tout, dans le contrôle de cet homme-là… tu sais comme,
des fois, admettons, accrocher des bottes dans le même ordre, la
disposition des clés sur un porte-clés, ranger les armoires… Il y a des
[conjoints violents] qui n'ont pas de TOC mais qui font ça, parce
qu'ils sont dans le contrôle ! Ça fait que son côté contrôlant de la
conjointe là, il y avait une base qui pouvait être accotée là-dessus, ça
c'est clair. Mais aussi, c'était des choses qu'il mettait en place, pour
l'assujettir. Parce qu'il avait un côté dominant, là! » [P1].
Troubles mentaux chez les CV:
N’ont pas systématiquement un impact sur la violence exercée
Ne sont généralement pas perçus comme une cause de
violence conjugale
Troubles mentaux :
Facteur de désorganisation augmentant le risque, chez certains
hommes disposant déjà d’un tempérament contrôlant, de
commettre des agressions à l’endroit de leur partenaire
Accentuent les déficits cognitifs, émotionnels et comportementaux
qui caractérisent déjà l’ensemble des conjoints violents
Complexifient la reprise de pouvoir sur sa violence
SIGNIFICATION ATTRIBUÉE À LA
CONCOMITANCE
PLEINEMENT RESPONSABLES… …MAIS À QUEL POINT ?
« C'est hasardeux de se faire bourrer par des
autodiagnostics… Il y en a eu des
manipulateurs qui sont venus nous voir, puis ça
n'a aucun bon sens comment ils se servent de
leur pathologie pour justifier leur violence »
[P8].
« Il y a plein de gens qui sont dépressifs et qui
ne sont pas violents pour autant. C'est un
potentiel de violence qui est déjà là, puis…
Peut-être que ça a été exacerbé par la
présence de dépression… mais, le potentiel
était toujours là quand même, il y a toujours eu
des épisodes » [P2].
« Il y a quelque chose de très
déresponsabilisant là-dedans [P7] ».
« Des fois, on a l'impression que ça les dépasse, que c'est hors
d'eux autres, qu'il y a un volet qui donne l'impression d'être
plus psychiatrique que d'un choix posé par la personne… (…)
Tu sais, si on parle de dépression, si on parle de phobie, si on
parle de psychose, bien, t'as bien beau [dire] : "Ça, arrête de le
faire", ça ne marche pas comme ça. C'est une maladie [P6] ».
« Pour moi, la violence, je la vois comme un homme qui ne se
responsabilise pas de ses actes. Un problème de santé
mentale, je le vois comme quelqu'un qui n'est pas en mesure
de se responsabiliser. Donc, si je travaille avec quelqu'un qui
n'est pas vraiment en mesure de discerner puis de
comprendre ce qui se passe, bien… il ne peut pas, lui, dans le
cadre de notre façon de travailler, se responsabiliser » [P1].
« La santé mentale ne crée pas de violence. Mais peut-être que
ton problème de santé mentale va faire que tu as un double,
un triple défi pour pas exercer de violence. T'as pas les mêmes
conditions pour y arriver » [P3].
CVTM et responsabilité :
Des points de vue divisés
D) Les conduites professionnelles
utilisées auprès de CVTM
3) LES CONJOINTS VIOLENTS
SOUFFRANT D’UN TROUBLE MENTAL
(CVTM)
Évitement Distanciation Intégration
CVTM : Hommes souffrant d’abord et avant tout d’un
trouble mental et ayant également recours à la violence
conjugale
Les troubles mentaux réduisent l’ef ficacité de la prise en
charge de la violence conjugale
Objectif : Détecter les CVTM et les orienter vers des
ressources en santé mentale
Modalités de l’intervention :
Bref suivi individualisé ou séjour écourté en thérapie de
groupe
Référence vers les ressources spécialisées en santé
mentale
CONDUITE D’ÉVITEMENT
Avantages : Protège les CVTM d’une intervention mal adaptée à leurs
difficultés
Réduit le risque d’incidents critiques avec les autres clients
Permet de s’en tenir au mandat et à la zone d’expertise des
organismes d’aide aux CV
Désavantages: Ne permet pas aux CVTM de bénéficier de services spécialisés en
violence conjugale
Perpétue le “statut minoritaire” des CVTM au sein des
organismes d’aide aux conjoints violents
Plus on les évite, moins on les voit…
…et moins on les voit, moins on estime nécessaire d’adapter les services à leurs
besoins !
CONDUITE D’ÉVITEMENT
CVTM : Hommes ayant d’abord et avant tout un problème de
violence conjugale et souffrant également d’un trouble
mental.
Intervention centrée sur les caractéristiques généralisables à
l ’ensemble des CV.
Modalités d’intervention :
Suivi en groupe
Intervention centrée sur les objectifs d’intervention habituellement
préconisés et ne tenant pas compte de la présence de troubles mentaux
Référence sans concertation vers les ressources spécialisées en santé
mentale
CONDUITE DE DISTANCIATION
Avantages :
CVTM bénéficient de services spécialisés en violence conjugale ET en santé mentale
Division du travail entre des ressources spécialisées
Désavantages :
Absence de concertation clairement définie entre les ressources
Analyse fragmentaire des difficultés vécues par les CVTM
CONDUITE DE DISTANCIATION
CVTM : Hommes ayant recours à la violence conjugale ET
souffrant de troubles mentaux
Conception de l’intervention auprès des CVTM :
La responsabilisation et l’arrêt d’agir présupposent de tenir compte
de l’influence des troubles mentaux sur l’exercice de la violence
Un suivi conjoint et concerté avec des ressources en santé mentale
(psychiatre, CLSC, médecin de famille…) est donc nécessaire.
Modalités d’intervention :
Suivi en groupe ou individualisé, centré sur la violence conjugale ET
sur la stabilisation de l’état mental
Plan d’intervention caractérisé par la recherche d’une concertation
avec les ressources en santé mentale
CONDUITE D’INTÉGRATION
AVANTAGES :
Favorise une compréhension globale des CVTM…
… et une intervention s’adressant à la globalité du CVTM
Arrimage et partenariat avec les ressources en santé mentale
Réduit le sentiment d’isolement des professionnels
Favorise la responsabilisation:
« [Associer la santé mentale et la violence conjugale], c'est très responsabilisant ! C'est parce que là, on s'adresse au problème de la personne – et là, on peut faire quelque chose! (…) Il commence à comprendre son fonctionnement et ça c'est responsabilisant, parce que ça lui donne une prise sur lui. Et là il peut, à partir de ça, avoir plus de prise sur ses réactions, sur ses comportements. Alors que si on nie ça, il n'aura jamais de prise sur sa violence. Il ne pourra jamais se responsabiliser » [P4].
DÉSAVANTAGES :
Investissement important de temps, d’énergie et de ressources humaines et financières.
CONDUITE D’INTÉGRATION
DISCUSSION
Échantillon
Certaines caractéristiques non-représentatives de l’ensemble
de la population à l’étude:
Genre
Statut d’emploi
Utilisation d’une définition préalablement construite
des troubles mentaux
DSM-IV
Influence du chercheur sur les données
Expérience de 15 ans d’intervention auprès des CV
LIMITES DE LA RECHERCHE
Différenciation fondamentale des conjoints violents et des personnes souffrant d’un trouble mental… …mais l’ensemble des CV
décrits comme des individus en mauvaise santé mentale;
…et ressemblance étroite entre le mode de fonctionnement « de l’ensemble des CV » et certains symptômes de troubles mentaux.
PARADOXE # 1 : L’IDENTIFICATION DES CVTM
L’aide aux CV (avec ou sans
troubles mentaux) s’inscrit-elle
dans le vaste champ de
l’intervention en santé mentale ?
Réfutation d’un lien causal par les participants… …mais descriptions de
situations cliniques où les symptômes de certains troubles mentaux ont été contributoires à une escalade de violence
… donc, suggestion d’un lien causal partiel entre la présence d’un trouble mental et l’utilisation de violence conjugale
PARADOXE # 2 : LA SIGNIFICATION ATTRIBUÉE À LA CONCOMITANCE
Une expertise clinique
difficile à assumer ?
Conjoints violents (avec ou sans trouble mental) : Pleinement responsables de leurs difficultés.
Personnes souffrant d’un troubles mental : Non-responsables de leurs difficultés.
CVTM : Pleinement responsables de leurs comportements et ce, en dépit d’une condition… …sur laquelle les participants leur
attribuent peu de contrôle…
… et qui aurait, selon les participants, un impact sur leur violence.
PARADOXE # 3 : RESPONSABILITÉ DES CVTM FACE À LA VIOLENCE
EXERCÉE
CVTM : des cas d’exception,
peu importe à qui ils sont
comparés ?
Dissonance entre la conduite d’évitement et les énoncés verbaux des participants
Les troubles mentaux n’expliquent pas à eux seuls la violence conjugale
Dissonance entre la conduite de distanciation et les énoncés verbaux des participants
Les CVTM sont une clientèle spécifique et distincte
Les troubles mentaux ont une influence sur l’utilisation de violence conjugale
PARADOXE # 4 : DES CONDUITES DISSONANTES
Les CVTM cadrent-ils avec les
catégories habituellement
utilisées pour définir les
conjoints violents ?
IMPLICATIONS POUR LA
RECHERCHE ET POUR LA
PRATIQUE
Reproduction de la recherche avec des
professionnels spécialisés dans
l’intervention auprès de personnes
souffrant d’un trouble mental
Stratégies d’intervention efficaces
auprès de CVTM
IMPLICATIONS POUR LA RECHERCHE
1 ) Développer des modèles d’intervention
adaptés aux caractéristiques spécifiques des
CVTM
Conduite d’intégration apparaît
prometteuse…
Cadre d’intervention flexible
Développement de liens de concertation
Congruence plus étroite avec les points de
vue des professionnels
IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE
2) Partenariat à développer entre les
organismes venant en aide aux CV et les
ressources en santé mentale
Viser une conduite d’intégration !
Les tables de concertation en violence
conjugale : des agents facilitants ?
IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE
3) Favoriser l’accès des professionnels à
des formations :
Sur l’intervention auprès des personnes
atteinte d’un trouble mental
Sur l’intervention auprès des conjoints
violents
IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE
Vers une redéfinition plus nuancée de la
politique d’intervention ?
Facteurs explicatifs
Paramètres d’intervention auprès des conjoints
violents
Reconnaissance du caractère distinctif de
l’intervention auprès de conjoints violents présentant
des facteurs de vulnérabilité supplémentaires
Expliquer ≠ justifier…
IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE
MERCI DE VOTRE
ATTENTION !
A s s o c i a t i o n a m é r i c a i n e d e p s y c h i a t r i e ( 2 0 1 3 ) . D i a g n o s t i c a n d s t a t i s t i c a l m a n u a l o f m e n t a l d i s o r d e r s , 5 e é d i t i o n .
W a s h i n g t o n D . C . A m e r i c a n P s y c h i a t r i c A s s o c i a t i o n .
A s s o c i a t i o n c a n a d i e n n e p o u r l a s a n t é m e n t a l e ( 2 0 1 1 ) . L a v i o l e n c e e t l a m a l a d i e m e n t a l e . [ E n
l i g n e ] : h t t p s : / / w w w . c m h a . c a / f r / m e n t a l _ h e a l t h / l a - v i o l e n c e - e t - l a - m a l a d i e - m e n t a l e / [ c o n s u l t é l e 2 0 1 4 - 0 4 - 2 2
B y r n e , C . A . & R i g g s , D . S . ( 1 9 9 6 ) . T h e c y c l e o f t r a u m a : R e l a t i o n s h i p a g g r e s s i o n i n m a l e V i e t n a m v e t e r a n s w i t h
s y m p t o m s o f p o s t t r a u m a t i c s t r e s s d i s o r d e r . V i o l e n c e a n d V i c t i m s , 1 1 ( 3 ) , 2 1 3 - 2 2 3 .
C a p a l d i , D . & O w e n , L . D . ( 2 0 0 1 ) . P h y s i c a l a g g r e s s i o n i n a c o m m u n i t y s a m p l e o f a t - r i s k y o u n g c o u p l e s : G e n d e r
c o m p a r i s o n s f o r h i g h f r e q u e n c y , i n j u r y a n d f e a r . J o u r n a l o f F a m i l y P s y c h o l o g y , 1 5 ( 3 ) , 4 2 5 – 4 4 0 .
C e n t r e d e r e c h e r c h e i n t e r d i s c i p l i n a i r e s u r l a v i o l e n c e f a m i l i a l e e t l a v i o l e n c e f a i t e a u x f e m m e s ( C R I - V I F F ) . À
p r o p o s d u C R I - V I F F : D é f i n i t i o n d e l a v i o l e n c e . [ E n l i g n e ]
h t t p : / / w w w . c r i v i f f . q c . c a / c m s / i n d e x . p h p ? m e n u = 2 5 e t l a n g = f r , c o n s u l t é l e 2 0 1 1 - 0 5 - 0 3 .
C h a s e , K . A . , O ’ L e a r y , K . D . & H e y m a n , R . E . ( 2 0 0 1 ) . C a t e g o r i z i n g p a r t n e r - v i o l e n t m e n w i t h i n t h e r e a c t i v e p r o a c t i v e
m o d e l . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 6 9 ( 3 ) , 5 6 7 - 5 7 2 .
D u t t o n , D . G . ( 1 9 9 5 ) . T r a u m a s y m p t o m s a n d P T S D - l i k e p r o f i l e s i n p e r p e t r a t o r s o f i n t i m a t e a b u s e . J o u r n a l o f T r a u m a t i c
S t r e s s , 8 ( 2 ) , 2 9 9 - 3 1 6 .
D u t t o n , D . G . & S t a r z o m s k i , A . J . ( 1 9 9 3 ) . B o r d e r l i n e p e r s o n a l i t y i n p e r p e t r a t o r s o f p s y c h o l o g i c a l a n d p h y s i c a l a b u s e .
V i o l e n c e a n d V i c t i m s , 8 ( 4 ) , 3 2 7 - 3 3 7 .
E c h e r b u r ú a , E . & F e r n á n d e z - M o n t a l v o , J . ( 2 0 0 7 ) . M a l e b a t t e r e r s w i t h a n d w i t h o u t p s y c h o p a t h y . A n e x p l o r a t o r y s t u d y i n
S p a n i s h p r i s o n s . I n t e r n a t i o n a l J o u r n a l o f O f f e n d e r T h e r a p y a n d C o m p a r a t i v e C r i m i n o l o g y , 5 1 ( 3 ) , 2 5 4 - 2 6 3 .
E d w a r d s , D . W . , S c o t t , C . L . , Y a r v i s , R . M . , P a i z i s , C . L . & P a n i z z o n , M . S . ( 2 0 0 3 ) . I m p u l s i v e n e s s , i m p u l s i v e a g g r e s s i o n ,
p e r s o n a l i t y d i s o r d e r , a n d s p o u s a l v i o l e n c e . V i o l e n c e a n d V i c t i m s , 1 8 ( 1 ) , 3 - 1 4 .
E h r e n s a f t , M . K . , M o f f i t t , T . E . & C a s p i , A . ( 2 0 0 4 ) . C l i n i c a l l y a b u s i v e r e l a t i o n s h i p s i n a n u n s e l e c t e d b i r t h c o h o r t :
M e n ’ s a n d w o m e n ’ s p a r t i c i p a t i o n a n d d e v e l o p m e n t a l a n t e c e d e n t s . J o u r n a l o f A b n o r m a l P s y c h o l o g y , 1 1 3 ( 2 ) , 2 5 8 - 7 0 .
F a u l k , M . ( 1 9 7 4 ) . M e n w h o a s s a u l t t h e i r w i v e s . M e d i c i n e , S c i e n c e a n d L a w , 1 4 , 1 8 0 - 1 8 3 .
G o n d o l f , E . W . & W h i t e , R . J . ( 2 0 0 1 ) . B a t t e r e r s p r o g r a m p a r t i c i p a n t s w h o r e p e a t e d l y r e a s s a u l t . P s y c h o p a t h i c
t e n d e n c i e s a n d o t h e r d i s o r d e r s . J o u r n a l o f I n t e r p e r s o n a l V i o l e n c e , 1 6 ( 4 ) , 3 6 1 - 3 8 0 .
G o t t m a n , J . M . , J a c o b s o n , N . S . , R u s h e , R . H . , S h o r t t , J . W . , B a b c o c k , J . , L a T a l l a d e , J . J . & W a l t z , J . ( 1 9 9 5 ) . T h e
r e l a t i o n s h i p b e t w e e n h e a r t r a t e r e a c t i v i t y , e m o t i o n a l l y a g g r e s s i v e b e h a v i o u r , a n d g e n e r a l v i o l e n c e i n b a t t e r e r s .
J o u r n a l o f F a m i l y P s y c h o l o g y , 9 ( 3 ) , 2 2 7 - 2 4 8 .
RÉFÉRENCES
H a m b e r g e r , L . K . . & H a s t i n g s , J . E . ( 1 9 8 8 ) . P e r s o n a l i t y c h a r a c t e r i s t i c s o f s p o u s e a b u s e r s : a c o n t r o l l e d c o m p a r i s o n . V i o l e n c e a n d V i c t i m s 3 ( 1 ) , 3 1 - 4 8 .
H a m b e r g e r , L . K . e t A . H o l t z w o r t h - M u n r o e ( 2 0 0 9 ) . P s y c h o p a t h o l o g i c a l c o r r e l a t e s o f m a l e a g g r e s s i o n . D a n s K . D . O ’ L e a r y ( d i r . ) , P s y c h o l o g i c a l a n d P h y s i c a l A g g r e s s i o n i n C o u p l e s : C a u s e s a n d I n t e r v e n t i o n , 7 9 - 9 8 . W a s h i n g t o n D . C . : A m e r i c a n P s y c h o l o g i c a l A s s o c i a t i o n .
H a n s o n , R . K . , C a d s k y , O . , H a r r i s , A . & L a l o n d e , C . ( 1 9 9 7 ) . C o r r e l a t e s o f b a t t e r i n g a m o n g 9 9 7 m e n : F a m i l y h i s t o r y , a d j u s t m e n t , a n d a t t i t u d i n a l d i f f e r e n c e s . V i o l e n c e a n d V i c t i m s , 1 2 ( 3 ) , 1 9 1 - 2 0 8 .
H a r t , S . D . , D u t t o n , D . G . & N e w l o v e , T . ( 1 9 9 3 ) . T h e p r e v a l e n c e o f p e r s o n a l i t y d i s o r d e r a m o n g w i f e a s s a u l t e r s . J o u r n a l o f P e r s o n a l i t y D i s o r d e r s , 7 ( 4 ) , 3 2 9 - 3 4 1 .
G o u v e r n e m e n t d u Q u é b e c ( 1 9 9 2 ) . L a P o l i t i q u e d e l a s a n t é e t d u b i e n - ê t r e . Q u é b e c : M i n i s t è r e d e l a S a n t é e t d e s S e r v i c e s s o c i a u x , 1 9 9 2 .
G o u v e r n e m e n t d u Q u é b e c ( 1 9 9 5 ) . P r é v e n i r , d é p i s t e r , c o n t r e r l a v i o l e n c e c o n j u g a l e . P o l i t i q u e d ’ i n t e r v e n t i o n e n m a t i è r e d e v i o l e n c e c o n j u g a l e . Q u é b e c : G o u v e r n e m e n t d u Q u é b e c .
G o u v e r n e m e n t d u Q u é b e c ( 2 0 1 1 ) . S t a t i s t i q u e s 2 0 0 9 s u r l a c r i m i n a l i t é e n c o n t e x t e c o n j u g a l a u Q u é b e c . Q u é b e c : M i n i s t è r e d e l a S é c u r i t é P u b l i q u e .
H a m b e r g e r , L . K . & H a s t i n g s , J . E . ( 1 9 8 6 ) . P e r s o n a l i t y c o r r e l a t e s o f m e n w h o a b u s e t h e i r p a r t n e r s : A c r o s s -v a l i d a t i o n s t u d y . J o u r n a l o f F a m i l y V i o l e n c e , 1 ( 4 ) , 3 2 3 - 3 4 1 .
H o l t z w o r t h - M u n r o e , A . , S t u a r t , G . L . , M e e h a n , J . C . , H e r r o n , K . & R e h m a n , U . ( 2 0 0 0 ) . T e s t i n g t h e H o l t z w o r t h -M u n r o e a n d S t u a r t ( 1 9 9 4 ) b a t t e r e r t y p o l o g y . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 6 8 ( 6 ) , 1 0 0 0 -1 0 1 9 .
J u l i a n , T . W . & M c K e n r y , P . C . ( 1 9 9 3 ) . M e d i a t o r s o f m a l e v i o l e n c e t o w a r d f e m a l e i n t i m a t e s . J o u r n a l o f F a m i l y V i o l e n c e , 8 ( 1 ) , 3 9 - 5 5 .
L a v e r g n e , C . ( 1 9 9 8 ) . A n a l y s e d u p r o c e s s u s d e c o n s t r u c t i o n d e l a v i o l e n c e f a i t e a u x f e m m e s e n c o n t e x t e c o n j u g a l c o m m e p r o b l è m e s o c i o - p é n a l a u Q u é b e c . C a n a d i a n J o u r n a l o f W o m e n a n d L a w , 1 0 ( 2 ) , 3 7 7 - 4 0 0 .
L o s e k e , D . R . ( 2 0 0 3 ) . T h i n k i n g A b o u t S o c i a l P r o b l e m s . A n I n t r o d u c t i o n t o C o n s t r u c t i o n i s t P e r s p e c t i v e s . N e w Y o r k : A l d i n e d e G u y t e r .
M a i u r o , R . D . , C a h n , T . S . , V i t a l i a n o , P . P . , B . C . W a g n e r & Z e g r e e , J . B . ( 1 9 8 8 ) . A n g e r , h o s t i l i t y a n d d e p r e s s i o n i n d o m e s t i c a l l y v i o l e n t v e r s u s g e n e r a l l y a s s a u l t i v e m e n a n d n o n - v i o l e n t c o n t r o l s u b j e c t s . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 5 6 ( 1 ) , 1 7 - 2 3 .
M o f f i t t , T . E . & C a s p i , A . ( 1 9 9 9 ) . F i n d i n g s a b o u t p a r t n e r v i o l e n c e f r o m t h e D u n e d i n m u l t i d i s c i p l i n a r y h e a l t h a n d d e v e l o p m e n t s t u d y . W a s h i n g t o n : N a t i o n a l I n s t i t u t e o f J u s t i c e .
RÉFÉRENCES
M u r p h y . C . M . , O ’ F a r r e l l , T . J . , F a l s - S t e w a r t , W . & F e e h a n , M . ( 2 0 0 1 ) . C o r r e l a t e s o f i n t i m a t e p a r t n e r v i o l e n c e a m o n g m a l e a l c o h o l i c p a t i e n t s . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 6 9 ( 3 ) , 5 2 8 - 5 4 0 .
P a l m e r , S . E . , B r o w n , R . A . & B a r r e r a , M . E . ( 1 9 9 2 ) . G r o u p t r e a t m e n t p r o g r a m f o r a b u s i v e h u s b a n d s : L o n g - t e r m e v a l u a t i o n . A m e r i c a n J o u r n a l o f O r t h o p s y c h i a t r y , 6 2 ( 2 ) , 2 7 6 - 2 8 3 .
P a n , H . S . , N e i d i g , P . H . & O ’ L e a r y , K . D . ( 1 9 9 4 ) . P r e d i c t i n g m i l d a n d s e v e r e h u s b a n d t o w i f e a g g r e s s i o n . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 6 2 ( 5 ) , 9 7 5 - 8 1 .
S a u n d e r s , D . G . ( 1 9 9 2 ) . A t y p o l o g y o f m e n w h o b a t t e r : T h r e e t y p e s d e r i v e d f r o m c l u s t e r a n a l y s i s . A m e r i c a n J o u r n a l o f O r t h o p s y c h i a t r y , 6 2 ( 2 ) , 2 6 4 - 2 7 5 .
S o l o m o n , P . L . , C a v a n a u g h , M . M . & G e l l e s , R . J . ( 2 0 0 5 ) . F a m i l y v i o l e n c e a m o n g a d u l t s w i t h s e v e r e m e n t a l i l l n e s s . T r a u m a , V i o l e n c e , a n d A b u s e , 6 ( 1 ) , 4 0 - 5 4 .
S t e w a r t , M . A . & d e B l o i s , C . C . ( 1 9 8 1 ) . W i f e a b u s e a m o n g f a m i l i e s a t t e n d i n g a c h i l d p s y c h i a t r y c l i n i c . J o u r n a l o f t h e A m e r i c a n A c a d e m y o f C h i l d P s y c h i a t r y , 2 0 , 8 4 5 - 8 6 2 .
S t r a z n i c k a s , K . A . , M c N i e l , D . E . , & B i n d e r , R . L . ( 1 9 9 3 ) . V i o l e n c e t o w a r d f a m i l y c a r e g i v e r s b y m e n t a l l y i l l r e l a t i v e s . H o s p i t a l a n d C o m m u n i t y P s y c h i a t r y , 4 4 ( 4 ) , 3 8 5 - 3 8 7 .
T a f t , C . T . , P l e s s , A . P . , S t a l a n s , L . J . , K o e n e n , K . C . , K i n g , L . A . & K i n g , D . W . ( 2 0 0 5 ) . R i s k f a c t o r s f o r p a r t n e r v i o l e n c e a m o n g a n a t i o n a l s a m p l e o f c o m b a t v e t e r a n s . J o u r n a l o f C o n s u l t i n g a n d C l i n i c a l P s y c h o l o g y , 7 3 ( 1 ) , 1 5 1 - 1 5 9 .
T e t e n , A . L . , S h e r m a n , M . D . & X i a o t o n g , H . ( 2 0 0 8 ) . V i o l e n c e b e t w e e n t h e r a p y - s e e k i n g v e t e r a n s a n d t h e i r p a r t n e r s . P r e v a l e n c e a n d c h a r a c t e r i s t i c s o f n o n v i o l e n t , m u t u a l l y v i o l e n t a n d o n e - s i d e d v i o l e n t c o u p l e s . J o u r n a l o f I n t e r p e r s o n a l V i o l e n c e , 2 4 ( 1 ) , 1 1 1 - 1 2 7 .
T e t e n , A . L . , S c h u m a c h e r , J . A . , T a f , C . T . , S t a n l e y , M . A . , K e n t , T . A . , B a i l e y , S . D . , D u n n , N . J . & W h i t e , D . L . ( 2 0 1 0 ) . I n t i m a t e P a r t n e r A g g r e s s i o n P e r p e t r a t e d a n d S u s t a i n e d b y M a l e A f g h a n i s t a n , I r a q , a n d V i e t n a m V e t e r a n s W i t h a n d W i t h o u t P o s t t r a u m a t i c S t r e s s D i s o r d e r . J o u r n a l o f I n t e r p e r s o n a l V i o l e n c e , 2 5 ( 9 ) , 1 6 1 2 -1 6 3 0 .
W h i t e , R . J . & G o n d o l f , E . W . ( 2 0 0 0 ) . I m p l i c a t i o n s o f p e r s o n a l i t y p r o f i l e s f o r b a t t e r e r t r e a t m e n t s . J o u r n a l o f I n t e r p e r s o n a l V i o l e n c e , 1 5 ( 5 ) , 4 6 7 - 4 8 8 .
W i n i c k , B . J . , W i e n e r , R . , C a s t r o , A . , E m m e r t , A . & G e o r g e s , L . S . ( 2 0 1 0 ) . D e a l i n g w i t h m e n t a l l y i l l d o m e s t i c v i o l e n c e p e r p e t r a t o r s : A t h e r a p e u t i c j u r i s p r u d e n c e j u d i c i a l m o d e l . I n t e r n a t i o n a l J o u r n a l o f L a w a n d P s y c h i a t r y , 3 3 ( 5 ) , 4 2 8 - 4 3 9 .
RÉFÉRENCES