186
Contribution ` a l’´ etalonnage d’une machine ` a mesurer de tr` es haute pr´ ecision : mesure de rectitude et de plan´ eit´ e ` a un niveau d’incertitudes nanom´ etriques Siriwan Boripatkosol To cite this version: Siriwan Boripatkosol. Contribution `a l’´ etalonnage d’une machine ` a mesurer de tr` es haute pr´ ecision : mesure de rectitude et de plan´ eit´ e `a un niveau d’incertitudes nanom´ etriques. enie m´ ecanique [physics.class-ph]. Arts et M´ etiers ParisTech, 2010. Fran¸ cais. ¡ NNT : 2010ENAM0032 ¿. HAL Id: pastel-00527789 https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00527789 Submitted on 20 Oct 2010 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destin´ ee au d´ epˆ ot et ` a la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publi´ es ou non, ´ emanant des ´ etablissements d’enseignement et de recherche fran¸cais ou ´ etrangers, des laboratoires publics ou priv´ es.

Contribution à l'étalonnage d'une machine à mesurer de très haute

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  • Contribution a letalonnage dune machine a mesurer de

    tres haute precision : mesure de rectitude et de planeite

    a un niveau dincertitudes nanometriques

    Siriwan Boripatkosol

    To cite this version:

    Siriwan Boripatkosol. Contribution a letalonnage dune machine a mesurer de tres hauteprecision : mesure de rectitude et de planeite a un niveau dincertitudes nanometriques.Genie mecanique [physics.class-ph]. Arts et Metiers ParisTech, 2010. Francais. NNT :2010ENAM0032 .

    HAL Id: pastel-00527789

    https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00527789

    Submitted on 20 Oct 2010

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinee au depot et a la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publies ou non,emanant des etablissements denseignement et derecherche francais ou etrangers, des laboratoirespublics ou prives.

    https://hal.archives-ouvertes.frhttps://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00527789

  • N: 2009 ENAM XXXX

    Arts et Mtiers ParisTech - Centre de Lille Laboratoire de Mtrologie et de Mathmatiques Appliques

    2010-ENAM-0032

    cole doctorale n 432: Sciences pour lIngnieur

    prsente et soutenue publiquement par

    Siriwan BORIPATKOSOL

    le 7 Octobre 2010

    Contribution ltalonnage dune machine mesurer de trs haute prcision :

    mesure de rectitude et de planit un niveau dincertitudes nanomtriques

    Doctorat ParisTech

    T H S E

    pour obtenir le grade de docteur dlivr par

    lcole Nationale Suprieure d'Arts et Mtiers

    Spcialit Gnie Mcanique

    Directeur de thse : Olivier GIBARU

    Co-encadrement de la thse : Thierry COOREVITS, Stphane LELEU

    T

    H

    S

    E

    Jury

    M. Rgis BIGOT, Professeur des Universits, Laboratoire LCFC, Arts et Mtiers ParisTech Prsident

    M. Maxence BIGERELLE, Professeur des Universits, Laboratoire Roberval, UTC Compigne Rapporteur

    M. Serge SAMPER, Professeur des Universits, Laboratoire SYMME, Universit de Savoie Rapporteur

    M. Thierry TISON, Professeur des Universits, Laboratoire LAMIH, Universit de Valenciennes Examinateur

    M. Olivier GIBARU, Professeur des Universits, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Encadrant

    M. Stphane LELEU, Matre de Confrences, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Co-encadrant

    M. Thierry COOREVITS, Matre de Confrences, Laboratoire LML, Arts et Mtiers ParisTech Co-encadrant

    M. Jean DAVID, Professeur ENSAM, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Invit

    M. Georges-Pierre VAILLEAU, Responsable CMI, Laboratoire National dEssais Invit

  • A ma mre, je te ddie ce mmoire.

  • REMERCIEMENTS

    Ce travail de thse a t ralis au sein du Laboratoire de Mtrologie et de Mathmatiques

    Appliques (L2MA) dirig par Monsieur Le Professeur Olivier GIBARU. Ce laboratoire est

    install au centre de Lille de lEcole Nationale Suprieure dArts et Mtiers Ce projet a t

    ralis dans le cadre de la coopration entre le L2MA et le Laboratoire National de

    Mtrologie et dEssais (LNE).

    Je tiens remercier le L2MA et le centre Arts et Mtiers ParisTech de Lille pour leur accueil

    et le LNE, qui a fourni une grande partie des moyens exprimentaux, pour son aide prcieuse.

    Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance mon universit King Mongkuts University of

    Technology North Bangkok (KMUTNB) et au Thai-French Innovation Institute (TFII). Il y a

    quatre ans, au moment de prparer ma venue en France, jai pu compter sur toute laide de

    Monsieur Preecha ONG-AREE, de Mademoiselle Sikan KULCHONCHAN et de Monsieur

    Mickael CHAUVIN. Sans eux, rien naurait t possible, quil trouve ici lexpression de ma

    gratitude et de mon respect.

    Je tiens remercier Monsieur Rgis BIGOT, Professeur des Universits au Laboratoire

    Conception Fabrication Commande (LCFC) lEcole Nationale Suprieure dArts et Mtiers,

    centre de Metz, pour avoir accept de prsider mon jury de Thse.

    Monsieur Serge SAMPER, Professeur des Universits au Laboratoire SYstmes et Matriaux

    pour la MEcatronique (SYMME) luniversit de Savoie et Monsieur Maxence

    BIGERELLE, Professeur des Universits au Laboratoire Roberval lUniversit de

    Technologie de Compigne (UTC), ont accept dtre les rapporteurs de ce mmoire de thse.

    Je tiens leur exprimer ma gratitude pour la confiance quils mont accorde et pour les

    conseils et les remarques dont ils mont fait profiter.

    Je remercie Monsieur Thierry TISON, Professeur des universits au Laboratoire

    dAutomatique, de Mcanique et dInformatique Industrielles et Humaines (LAMIH)

    luniversit de Valenciennes, davoir bien voulu particip mon jury.

    Jadresse mes profonds remerciements Monsieur Jean DAVID, Professeur ENSAM au

    Laboratoire L2MA et Monsieur Georges-Pierre VAILLEAU, Responsable CMI au

    Laboratoire National dEssais, pour avoir accept de participer au jury en tant quinvits.

  • Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance mon directeur de thse, Olivier GIBARU,

    Professeur des Universits au Laboratoire L2MA lEcole Nationale Suprieure dArts et

    Mtiers, centre de Lille. Son accueil au sein du L2MA ma permis de raliser cette tude.

    Je remercie vivement Stphane LELEU, Matre de Confrences au L2MA, pour son soutien.

    Je conserve un trs bon souvenir de nos runions de travail qui ont constitu une source de

    dinspiration et de motivation importante. Je tiens lui dire toute ma reconnaissance pour la

    part qui est la sienne dans la qualit du document final.

    Je remercie chaleureusement Thierry COOREVITS, pour mavoir fait connatre et apprcier

    le mtier de Mtrologue durant ces annes. Jai apprci tout le plaisir avec lequel il exerce ce

    mtier rigoureux et sait en faire partager lintrt ses lves. Un grand merci galement

    Franoise COOREVITS qui m'a gnreusement accueilli mon arrive.

    Je souhaite remercier les membres de laboratoire de Mtrologie des Arts et Mtiers avec qui

    j'ai partag d'agrables moments tout au long de ces annes. Tout dabord, Jean-Claude

    VERVISCH qui ma aid et accompagn tout au long de ma thse. Merci de ta grande

    disponibilit, de ta bonne humeur et de tes nombreux coups de main. Un grand merci

    galement Franois HENNEBELLE, Adrien VAN GORP et Juliette DELABY, pour leur

    vitalit et leur amiti. J'ai pass de trs bons et mmorables moments en votre compagnie.

    Je tiens remercier tous ceux qui m'ont soutenu et aide. Je pense tout d'abord Sbastien

    DUCOURTIEUX et Ludovic LAHOUSSE, la part exprimentale de ma thse doit beaucoup

    leur aide prcieuse. Je remercie galement Eric NYIRI, il se souviendra surement de

    linterfaage du laser. Enfin, je remercie Michel LELEU, technicien en usinage, pour ses

    comptences, pour sa gentillesse et pour toutes les modifications du dispositif quil a bien

    voulu usiner pour moi.

    En Adel OLABI, jai trouv un ami toujours prt maider et changer avec moi sur nos

    vies dtudiants expatris. Jai vraiment apprci les formations suivies en ta compagnie.

    Enfin, je souhaite remercier mon pre et mes deux petits frres pour tout lamour quils me

    donnent et pour mavoir soutenu lors de ces quatre annes en France.

  • SOMMAIRE GNRAL

    INTRODUCTION GNRAL_____________________________________________________1

    Chapitre I : METHODE DE PROPAGATION ET PROFIL DUNE LIGNE ____________________6

    1 Introduction et bibliographie ______________________________________________ 8

    1.1 Etude de la position dun solide _____________________________________________ 9 1.1.1 Analyse et hypothses ___________________________________________________________ 9 1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements ___________________________________ 10 1.1.3 Modle dit cinmatique _________________________________________________________ 13

    1.2 Dfaut de forme ________________________________________________________ 13 1.2.1 Notion de dfaut de forme _______________________________________________________ 13 1.2.2 Passage du continu au discret ____________________________________________________ 14

    1.3 Dfaut de circularit _____________________________________________________ 15 1.3.1 Dfinition normalis de la circularit _______________________________________________ 15 1.3.2 Mthode de mesure classique ____________________________________________________ 16 1.3.3 Permutation circulaire __________________________________________________________ 16 1.3.4 Propagation circulaire ___________________________________________________________ 17 1.3.5 Utilisation dun talon circulaire___________________________________________________ 17

    1.4 Dfaut de rectitude ______________________________________________________ 18 1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude _______________________________________________ 18 1.4.2 Retournement _________________________________________________________________ 19 1.4.3 Propagation ___________________________________________________________________ 21

    2 Unification des mthodes de sparation ____________________________________ 28

    2.1 Concept de sparation ___________________________________________________ 28

    2.2 De la permutation la propagation : un concept unique ________________________ 30

    3 Propagation __________________________________________________________ 32

    3.1 Notations signes et units _________________________________________________ 32 3.1.1 Signes ________________________________________________________________________ 32 3.1.2 Units ________________________________________________________________________ 33

    3.2 Mthode globale ________________________________________________________ 33 3.2.1 Mise en quations ______________________________________________________________ 33 3.2.2 Pondration ___________________________________________________________________ 35 3.2.3 Interprtation et utilisation du paramtre L _________________________________________ 39

    3.3 Mthode niveau prpondrant ________________________________________ 40

    3.4 Mthode capteurs prpondrants _____________________________________ 41 3.4.1 Calage de la courbure globale _____________________________________________________ 41 3.4.2 Rsultats _____________________________________________________________________ 42

    4 Conclusion : Choix du calage de la courbure, du nombre de capteurs _____________ 44

  • Chapitre II : BANC EXPERIMENTAL ET ETALONNAGE METROLOGIQUE ________________46

    1 Introduction __________________________________________________________ 48

    1.1 Bref historique du systme mtrique ________________________________________ 48

    1.2 Chane dtalonnage _____________________________________________________ 49

    2 Prsentation du banc ___________________________________________________ 51

    2.1 Partie existante : Description gnrale du banc de mesure ______________________ 52 2.1.1 Principes de conception _________________________________________________________ 52 2.1.2 Description technologique et mtrologique _________________________________________ 55

    2.2 Dmarche de prcautions exprimentales et modifications ______________________ 58 2.2.1 Mise en uvre les instruments ___________________________________________________ 58 2.2.2 Protocole de mesure de la rectitude _______________________________________________ 58 2.2.3 Traitement des rsultats : Logiciel MATHEMATICA ____________________________________ 60 2.2.4 Prcaution et tests pour les acquisitions ____________________________________________ 60 2.2.5 Rglages ______________________________________________________________________ 63

    2.3 Conception du banc pour la phase talonnage _____________________________ 66 2.3.1 Laser _________________________________________________________________________ 66 2.3.2 Principe de conception __________________________________________________________ 67 2.3.3 Prsentation du banc du mesure : Mise en uvre de linterfromtre ____________________ 68 2.3.4 Source dincertitudes ___________________________________________________________ 70

    3 Etalonnage des capteurs capacitifs ________________________________________ 75

    3.1 Etalonnage _____________________________________________________________ 75 3.1.1 Capteur capacitif _______________________________________________________________ 75 3.1.2 Dtermination de laxe dAbbe ____________________________________________________ 76 3.1.3 Protocole de mesure pour ltalonnage _____________________________________________ 78 3.1.4 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 80 3.1.5 Effet de ltalonnage des capteurs sur le calcul dun profil ______________________________ 81

    3.2 Diminution de lincohrence entre les capteurs _______________________________ 83 3.2.1 Courbe de correction ___________________________________________________________ 84 3.2.2 Effet de la diminution de lincohrence entre les capteurs sur le calcul dun profil __________ 85

    4 Etalonnage des niveaux lectroniques _____________________________________ 86

    4.1 Niveau lectronique _____________________________________________________ 86 4.1.1 Principe de fonctionnement et mise en service _______________________________________ 86 4.1.2 Mthode de mesure ____________________________________________________________ 87

    4.2 Prcaution _____________________________________________________________ 87 4.2.1 Protocole de mesure pour ltalonnage _____________________________________________ 87

    4.3 Utilisation du laser ______________________________________________________ 89 4.3.1 Prsentation __________________________________________________________________ 89 4.3.2 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 89 4.3.3 Incertitude sur la rfrence ______________________________________________________ 90

    4.4 Utilisation de la matrice de 16 capteurs ______________________________________ 90 4.4.1 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 91 4.4.2 Incertitude sur la rfrence angulaire ______________________________________________ 91

    4.5 Rsultats et discussion ___________________________________________________ 92

    5 Conclusion ____________________________________________________________ 93

  • Chapitre III : INCERTITUDES ET OPTIMISATION DU DEPOUILLEMENT _________________96

    1 Introduction __________________________________________________________ 98

    2 Evaluation de lincertitude de mesure par lapproche GUM ENV 13005 ___________ 99

    2.1 Mesurande ____________________________________________________________ 100

    2.2 Concepts derreurs et dincertitude ________________________________________ 100

    2.3 Bilan des causes dincertitudes :Diagramme d'Ishikawa ________________________ 100

    2.4 Incertitude-type________________________________________________________ 101

    2.5 Modlisation du mesurage _______________________________________________ 102 2.5.1 Propagation des incertitudes ____________________________________________________ 102 2.5.2 Incertitude-type compose u

    c ___________________________________________________ 103

    2.6 Evaluation de limportance des contributeurs ________________________________ 103

    2.7 Incertitude largie U ____________________________________________________ 103

    2.8 Expression de lincertitude (expression finale du rsultat de mesure) _____________ 104

    2.9 Supplment 1 du GUM : Mthode de Monte Carlo ____________________________ 104

    2.10 Procdure de calcul des incertitudes _______________________________________ 105

    3 Evaluation des incertitudes _____________________________________________ 106

    3.1 Rappel de la dfinition du mesurande ______________________________________ 107

    3.2 Bilan des causes dincertitudes ____________________________________________ 107

    3.3 Thermique sur le banc ___________________________________________________ 108 3.3.1 Evaluation exprimentale des variations de temprature et des gradients ________________ 108 3.3.2 Consquences ________________________________________________________________ 110

    3.4 Reproductibilit de la position de la table arotech ___________________________ 111

    3.5 Incertitude sur la correction du capteur _____________________________________ 111

    3.6 Incertitudes sur la correction du niveau _____________________________________ 113 3.6.1 Rfrence de ltalonnage du niveau : porte-capteurs ________________________________ 113 3.6.2 Niveau lectronique ___________________________________________________________ 114 3.6.3 Bilan des incertitudes sur la correction du niveau ____________________________________ 116

    4 Dtermination du paramtre L optimal ____________________________________ 116

    4.1 Recherche du minimum de variabilit du profil en fonction de L _________________ 117 4.1.1 Mthode de simulation _________________________________________________________ 117 4.1.2 Simulation avec une multiplication des incertitudes sur les niveaux par 10 _______________ 118 4.1.3 Intervalle paramtre L optimal, effet sur le profil ____________________________________ 120

    4.2 Mthode de lcart-type quivalent ________________________________________ 121 4.2.1 Structure du programme de simulation ____________________________________________ 122

    4.2.2 Ecart-type quivalent pour le capteur C ______________________________________ 124

    4.2.3 Ecart-type quivalent pour le niveau N _______________________________________ 125

    4.2.4 Bilan paramtre L optimal_______________________________________________________ 126

    4.3 Evaluation finale des incertitudes _________________________________________ 126

    5 Rflexion sur le choix du nombre de capteurs _______________________________ 129

    5.1 Dcompte des quations et des inconnues __________________________________ 129

  • 5.2 Simulation de Monte-Carlo _______________________________________________ 131

    6 Conclusion ___________________________________________________________ 132

    Chapitre IV : CARTOGRAPHIE DU PLAN ________________________________________134

    1 Introduction et bibliographie __________________________________________136

    2 Mthode maximale _______________________________________________137

    2.1 Procdure de mesure ___________________________________________________ 137

    2.2 Dcompte des quations et des inconnues __________________________________ 138

    3 Mthode minimale utilisant les rectitudes_____________________________139

    4 Comparaison des mthodes ___________________________________________141

    5 Simulation de Monte-Carlo des incertitudes sur la base de la mthode des rectitudes __________________________________________________________________142

    6 Conclusion _________________________________________________________144

    CONCLUSION ET PERSPECTIVES ______________________________________________147

    RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ____________________________________________153

    Annexe I : CHOIX DU CALAGE DE LA COURBURE ________________________________161

    Annexe II : PRINCIPE DE LINTERFEROMETRIE A UNE LONGUEUR DONDE ___________165

    Annexe III : CALCUL DES DEPLACEMENTS DU PORTE-CAPTEUR ____________________169

  • Introduction gnrale

    1

    INTRODUCTION GENERALE

    Les termes de nanomatriaux et de nanotechnologies recouvrent tout un domaine de

    ralisations dont le pas est infrieur au micromtre. Ils sont obtenus soit par des technologies

    qui permettent une rduction de la taille des composants, soit par la production de nano-

    objets qui sauto-organisent [NM110].

    Les travaux de recherche et de dveloppement concernent des domaines varis :

    llectronique, les tlcommunications, loptique, la mcanique, la chimie, la biologie, la

    sant, lenvironnement, les transports et les sources dnergie.

    Dans le domaine de la Mtrologie, le prfixe nano peut avoir deux acceptions, celle des

    objets nanomtriques ou celle des incertitudes nanomtriques y compris sur des macro objets.

    Dans ce travail, nous sommes clairement dans cette seconde acception.

    La majorit des pays dans le monde ont des laboratoires dont les appellations contiennent les

    expressions National Measurement ou Metrology Institute , ces laboratoires dtiennent

    les rfrences primaires des Etats correspondants. La plupart des grands laboratoires de

    mtrologie dveloppent des programmes en nanomtrologie souvent sur des nano objets.

    Aux Etats Unis, le Center for Nanoscale Science and Technology (CNST) et neuf autres

    grands laboratoires du National Institute of Standards and Technology (NIST) sont en

    train de dvelopper les mesures, les normes et les technologies pour le dveloppement de

    lindustrie des produits pour un march nanotechnologie qui pourrait dpasser 2.5 billions de

    dollars dans la prochaine dcennie, soit environ 15% de la production manufacturire

    mondiale.

    En Allemagne, le Physikalisch Technische Bundesanstalt (PTB) effectue de la recherche

    fondamentale et du dveloppement dans le domaine de la mtrologie dans les domaines

    concernant la dtermination des constantes fondamentales et naturelles, la ralisation,

    lentretien et la diffusion des units lgales SI, les services et la mtrologie ainsi que du

    transfert de technologie. Nous retrouverons des rfrences bibliographiques correspondantes

    des travaux du PTB ds le chapitre I.

    En Grande Bretagne, lquipe Surface and Nanoanalysis au National Physical

    Laboratory (NPL) vise soutenir lindustrie de lUK en augmentant les connaissances

    concernant les microscopes champ proche.

    Dautres grands ont des laboratoires importants en mtrologie, citons le Japon, la Core du

    Sud ou la Chine dans la zone Asie.

  • Introduction gnrale

    2

    Contexte

    En France, le Laboratoire National de Mtrologie et dEssais (LNE) au travers de sa section

    dimensionnelle a initi le projet Nanomtrologie . Le premier projet visait dvelopper

    une machine innovante capable de mesurer des objets tridimensionnels avec des incertitudes

    nanomtriques. Actuellement, dautres projets sont en cours de dveloppement comme un

    microscope force atomique mtrologique ou une machine mesurer les dfauts de forme

    cylindrique prsentant des incertitudes nanomtriques.

    Pour raliser ce projet une coopration scientifique forte a t mise en place entre la section

    dimensionnelle du LNE et le Laboratoire de Mathmatiques et de Mtrologie Applique

    (L2MA) dArts et Mtiers ParisTech, centre denseignement et de recherche de Lille. Ce

    travail a t ralis au L2MA.

    Notre travail sinscrit en continuit du travail effectu par M. Ludovic LAHOUSSE qui a

    soutenu sa thse en 2005. Le sujet de sa thse est Contribution la construction de

    machines de grande prcision gomtrique : Le concept dinformation dans lamlioration

    des performances des machines [LAH2005-b].

    Lobjectif principal de notre travail est dtudier prcisment la topographie Z des plans qui

    servent de rfrences dans la chaine mtrologique Z de la machine table croise

    [DUC2003] [LAH2005-a] [LAH2005-b] [LAH-2005-c] [LAR2007] du LNE.

    La machine (Figure 1) a t construite au LNE Trappes (Paris). Elle a t conue partir des

    travaux de M. Ludovic LAHOUSSE. Ce projet vise dvelopper la capacit de raccorder aux

    talons dimensionnels nationaux, les mesures dobjets issus des nanotechnologies.

    Figure 1 : Machine complte

    Cette machine dont le domaine dexploration est un carr de 300 mm sur une paisseur dune

    cinquantaine de micromtres doit permettre datteindre des incertitudes dune dizaine de

    nanomtres sur la mesure dune longueur dun centimtre. Lincertitude suivant Z tant

  • Introduction gnrale

    3

    limite deux nanomtres sur la mme distance. Ces deux incertitudes restant limites

    respectivement cinquante et dix nanomtres pour une mesure correspondant lenvergure du

    domaine de mesure.

    La machine a t structure en deux sous-ensembles. Le premier est mobile. Il se compose de

    tous les lments qui servent la mise en position et au dplacement de la palette porte

    chantillon. Le second est fixe. Il constitue la partie suprieure de la machine et matrialise

    lespace fixe de rfrence. Un systme de reprage de la partie mobile par rapport la partie

    fixe a t mis en place.

    Figure 2 : Ensemble de la machine

    La machine prsente deux modes principaux de report de coordonnes pour les 2 chanes

    mtrologiques X, Y dune part, et Z dautre part.

    La chane Z est trs sensible la flexion thermique et le respect du principe dAbbe

    ncessiterait de fixer la rfrence de planit sous la palette porte-objet. On a choisit une

    solution qui consiste reconstituer le principe dAbbe par le moyen de 4 capteurs

    implants sur le chariot mobile et se reprant un plan constituant la rfrence de mesure Z.

    Les quatre capteurs sont disposs face la surface de rfrence constitue de 4 plateaux dont

    la topographie doit tre talonne. Cest lobjet de ce travail.

    Le reprage dans la direction Z est ralis au moyen de quatre capteurs capacitifs dont

    ltendue de mesure est de 100 m. Ces quatre capteurs lis au chariot porte objet, proches

    des quatre coins de la zone de mesure, sont en regard de quatre rfrences de planit

    ralises sous forme de quatre plateaux circulaires en alliage daluminium de diamtre 440

    mm et dpaisseur 70 mm. Ces plateaux sont fixs la structure de rfrence par des liaisons

    qui permettent une libre dilatation de ces rfrences sans entraner de dformation.

    Linterprtation des mesures dlivres par ces quatre capteurs permet de reconstituer

    simultanment lquivalent dune double mesure de laltitude Z en principe dAbbe ainsi que

    les valeurs des rotations autour des directions X et Y entre la porte pice et le palpeur fix la

    structure de rfrence.

    Le schma de la Figure 3 reprsente une coupe de la machine suivant la diagonale X, Y. Il

    montre les pices massives concourant au reprage vertical dans les structures fixe et mobile

    ainsi que la chane mtrologique Z.

    4 rfrences Z

    4 interfromtre

    laser

    4 capteur Z

    4 Ttes de

    lectures

    optiques

    4 miroirs

    4 grilles

    optiques bi

    dimensionnelle

    4 rfrences Z

    4 interfromtre

    laser

    4 capteur Z

    4 Ttes de

    lectures

    optiques

    4 miroirs

    4 grilles

    optiques bi

    dimensionnelle

  • Introduction gnrale

    4

    Figure 3 : Chane mtrologique Z

    Notre objectif est donc de dterminer une cartographie des rfrences planes qui sont la base

    du reprage en Z sur la table croise. Afin de mettre au point et de valider la mthode

    dtalonnage de la planit des rfrences sans immobiliser le reste de la machine, un banc

    ddi la mesure de planit [LAH2007] a t pralablement dvelopp et mis en place au

    L2MA. La mesure dfinitive ne pourrait probablement qutre ralise in situ Trappes tant

    les problmes thermiques et de maintien de la forme sont aigues au niveau de qualit cherch.

    La mtrologie du plan lchelle du micromtre est bien connue mais est originale lchelle

    du nanomtre dautant que les mthodes envisages sont radicalement diffrentes des

    techniques de planimtrie aboutissant des incertitudes micromtriques.

    Prsentation du document

    Lensemble de cette dmarche est prsent dans ce mmoire de thse et sarticule en quatre

    chapitres.

    Le chapitre I est intitul Mthode de propagation et profil dune ligne , il prsente :

    Le principe de la mesure de la rectitude par propagation

    La proposition de 3 stratgies de dpouillement des donnes issues de la propagation pour raliser la rectitude des mesures : une stratgie dite globale qui est en fait un

    calcul au sens des moindres carrs pondrs, une stratgie dite capteurs

    prpondrants et une stratgie dite niveaux prpondrants

    Pour la mthode de dpouillement au sens des moindres carrs pondrs, nous avons introduit un paramtre not L qui permet de passer de manire continue de la solution

    dite capteurs prpondrants la solution dite niveaux prpondrants . Ce

    paramtre gal au rapport entre lincertitude-type attribue aux capteurs et celle

    attribue aux niveaux devra tre dtermin

    Le chapitre II est intitul Banc exprimental et talonnage mtrologique , il prsente :

    La description gnrale du banc de mesure conu pralablement ma thse par Ludovic LAHOUSSE

    La dmarche exprimentale et les modifications ralises pour amliorer le fonctionnement du banc

    La conception du dispositif supplmentaire pour la phase talonnage des capteurs et des niveaux

  • Introduction gnrale

    5

    Ltalonnage des capteurs capacitifs qui est ralis en deux tapes. La premire tape compare directement lindication de chaque capteur un laser interfromtrique plac

    en principe dAbbe. La seconde tape consiste en la diminution de lincohrence entre

    les indications des 16 capteurs.

    Ltalonnage des niveaux peut tre ralis de deux manires. La premire rfrence est un angle engendr par linclinaison du matelas suprieur. Des capteurs capacitifs que

    nous avons ajout chaque coin du matelas permettent dvaluer la position de laxe

    de rotation. Linformation sur langle est fournie par lindication du laser laide dun

    simple calcul de sinus. La seconde rfrence est toujours un angle engendr par

    linclinaison du matelas suprieur mais cet angle est calcul grce aux informations

    venant des 16 capteurs capacitifs du porte-capteurs analyses avec un calcul de type

    plan au sens des moindres carrs en 16 points

    Le chapitre III est intitul Incertitude et optimisation du dpouillement , il prsente :

    La notion dincertitudes de mesures

    La mthode de Monte Carlo et lapplication la mesure de la rectitude

    Lvaluation des incertitudes sur la correction du capteur et du niveau

    Deux mthodes de dtermination du paramtre L optimal

    Lvaluation finale des incertitudes

    Le chapitre IV est intitul Cartographie du plan , il prsente :

    Une analyse des mthodes de mesure et de dpouillement possibles pour valuer la topographie du plan

    Une mthode dite maximale en ce sens quelle utilise des mesures croises trs redondantes et une stratgie de dpouillement de type moindres carrs tenant

    compte de lensemble des donnes. Ltude est rduite au dcompte des quations et

    des inconnues

    Une mthode dite minimale en ce sens quelle propose une analyse des rectitudes mesures dans les sens X et Y puis un recoupement des rectitudes pour reconstituer la

    topographie du plan. Cette mthode vite la rsolution dun grand systme et elle

    permet dutiliser directement les mthodes dveloppes dans ce travail. On ralise des

    simulations sur un plan carr (300*300 mm2) en utilisant les incertitudes obtenues

    dans le chapitre III

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    6

    Chapitre I

    METHODE DE PROPAGATION ET PROFIL DUNE LIGNE

    1 Introduction et bibliographie ______________________________________________ 8

    1.1 Etude de la position dun solide _____________________________________________ 9 1.1.1 Analyse et hypothses ___________________________________________________________ 9 1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements ___________________________________ 10 1.1.3 Modle dit cinmatique _________________________________________________________ 13

    1.2 Dfaut de forme ________________________________________________________ 13 1.2.1 Notion de dfaut de forme _______________________________________________________ 13 1.2.2 Passage du continu au discret ____________________________________________________ 14

    1.3 Dfaut de circularit _____________________________________________________ 15 1.3.1 Dfinition normalis de la circularit _______________________________________________ 15 1.3.2 Mthode de mesure classique ____________________________________________________ 16 1.3.3 Permutation circulaire __________________________________________________________ 16 1.3.4 Propagation circulaire ___________________________________________________________ 17 1.3.5 Utilisation dun talon circulaire___________________________________________________ 17

    1.4 Dfaut de rectitude ______________________________________________________ 18 1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude _______________________________________________ 18 1.4.2 Retournement _________________________________________________________________ 19 1.4.3 Propagation ___________________________________________________________________ 21

    2 Unification des mthodes de sparation ____________________________________ 28

    2.1 Concept de sparation ___________________________________________________ 28

    2.2 De la permutation la propagation : un concept unique ________________________ 30

    3 Propagation __________________________________________________________ 32

    3.1 Notations signes et units _________________________________________________ 32 3.1.1 Signes ________________________________________________________________________ 32 3.1.2 Units ________________________________________________________________________ 33

    3.2 Mthode globale ________________________________________________________ 33 3.2.1 Mise en quations ______________________________________________________________ 33 3.2.2 Pondration ___________________________________________________________________ 35 3.2.3 Interprtation et utilisation du paramtre L _________________________________________ 39

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    7

    3.3 Mthode niveau prpondrant ________________________________________ 40

    3.4 Mthode capteurs prpondrants _____________________________________ 41 3.4.1 Calage de la courbure globale _____________________________________________________ 41 3.4.2 Rsultats _____________________________________________________________________ 42

    4 Conclusion : Choix du calage de la courbure, du nombre de capteurs _____________ 44

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    8

    1 Introduction et bibliographie

    Lobjet de ce chapitre est de mettre en place les mthodes permettant destimer le dfaut

    de forme de pice circulaire ou plane avec des incertitudes de lordre de quelques nanomtres.

    Classiquement, lvaluation dun dfaut de forme est ralise en deux temps. Dans un premier

    temps, il sagit de raliser lvaluation mtrologique de la pice. Dans un second temps, on

    analyse les carts constats sur la surface de la pice comme le rsultat de la somme dun

    dfaut de position et dun dfaut de forme selon un critre dfinir. La norme fournit une

    interprtation du dfaut de forme qui consiste choisir la position de la zone de tolrance par

    rapport la surface de manire minimiser le dfaut de forme. Lide sous-jacente consiste

    dire que puisque le choix de la position a un caractre arbitraire, il doit tre fait de manire

    maximiser la probabilit de dclarer la pice conforme. Nous nous loignerons de cette

    conception en dfinissant notre propre mesurande car nous ne souhaitons pas faire une

    dclaration de conformit mais disposer dun profil utilisable dans le cadre de ltalonnage de

    la table croise.

    Pour amliorer lvaluation mtrologique de la pice, les mthodes proposes par les

    diffrents auteurs tiennent sur deux concepts de base. Le premier concept correspond ce que

    Jean David (brevet Renault Automation de 1988) appelle la structure mtrologique dissocie

    [LAH2007] qui consiste remplacer les guidages traditionnels par une chane dinformation

    utilisant des capteurs. Le second concept consiste liminer les dfauts reproductibles de la

    machine de mesure en utilisant le concept de retournement (sparation par changement de

    signe) ou le concept de permutation que lon peut tendre la propagation comme nous le

    montrerons au paragraphe 2.2.

    Pour modliser les dfauts des machines de manire linaire, nous dveloppons le concept de

    torseur de petits dplacements et prsentons une tude bibliographique de la modlisation de

    la gomtrie dun axe de machine. Cette tude est utile tant pour le traitement du dfaut de

    position de la pice mesure que pour la modlisation de la gomtrie dun axe de machine.

    Dans [ROD1840], Rodrigues introduit la formule, bien connue dans les cours de mcanique,

    de la rotation dun corps solide dans lespace. La lecture du document original nous a permis

    de mettre en vidence quOlinde Rodrigues a probablement t un prcurseur dans

    lintroduction du concept de torseur de petits dplacements.

    Pour mesurer la circularit ou la rectitude, les normes prvoient des dispositifs classiques dans

    les mtrologies industrielles que nous prsentons aux paragraphes 1.3 et 1.4. Le potentiel en

    termes dincertitudes de ces moyens est de lordre de quelques diximes de micromtres au

    mieux. Nous prsentons les mthodes de sparation et de permutation comme moyens de

    gagner un facteur 10 20. Dans le paragraphe 2, nous tentons une unification des diffrentes

    mthodes de sparation des dfauts. Lide est de montrer la continuit conceptuelle entre la

    permutation complte que Coorevits dans [COO90] avait qualifie de multiretournement

    et la mthode de propagation que nous utilisons pour la rectitude.

    La section 3 prsente notre approche de la mthode de propagation applique la mtrologie

    de la rectitude dun plan de rfrence destin la table croise du LNE. Cette mthode utilise

    4 capteurs capacitifs et deux niveaux lectroniques. Nous proposons une mise en quations

    aboutissant une optimisation globale au sens des moindres carrs permettant de qualifier le

    dfaut de rectitude dune ligne du plan, les dfauts de rectitude et de tangage du porte-capteur

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    9

    et la position relative des capteurs capacitifs. Les quations qui correspondent aux mesures

    des capteurs capacitifs forment des carts au modle dont lunit est drive du mtre. Par

    contre, les quations provenant des mesures des niveaux lectroniques forment des carts au

    modle dont lunit est drive du radian. Lunit de la distance entre les capteurs est le

    millimtre (ici en pratique, la distance est de 20mm). La cohrence impose que les indications

    fournies par les capteurs et les indications angulaires multiplies par cette distance soient

    exprimes dans la mme unit. Les diffrents choix possibles entre les units changent les

    rsultats. Nous montrons que ces choix se comportent comme une pondration entre les

    mesures issues des deux systmes de mesure. Cest pourquoi nous introduisons une analyse

    au sens des moindres carrs pondrs en faisant apparatre un paramtre =

    , en notant

    lincertitude-type sur les capteurs et lincertitude-type sur les niveaux. Le paramtre L est inconnu ce niveau du travail. Il est li la qualit relative des capteurs par rapport aux

    niveaux. Compte-tenu du matriel que nous avons utilis, nous avons choisi dexprimer les

    indications des capteurs en nanomtres, les angles en microradians et les distances en

    millimtres. Lintrt de ce choix tant que le nanomtre correspond 10-9

    mtre et que le

    produit dun microradian par un millimtre correspond lui aussi 10-9

    mtre. Cest ce choix

    qui conduira dans la suite du travail des paramtres L intressants compris entre un et cent

    environ c'est--dire une chelle de variation facile apprhender.

    La modification du choix des units pour les indications des capteurs et des niveaux ne

    change pas le rapport physique entre les incertitudes. Le paramtre L sera modifi par une

    puissance de 10 conscutive au changement des units qui compensent le changement des

    units dans les quations. En consquence, ces modifications nauront aucun effet sur le profil

    calcul.

    Le problme de lvaluation des incertitudes sera trait en dtail selon la mthode de Monte-

    Carlo au chapitre III. Cette valuation permettra celle du paramtre L. Ce paramtre peut

    varier de zro exclu plus linfini.

    Lorsquil tend vers 0, cela correspond des incertitudes faibles sur les capteurs et des

    incertitudes importantes sur les niveaux. La valeur 0 ne peut tre atteinte car le systme

    nadmet pas de solution. Dans ce cas, nous modifions les quations du systme ce qui nous

    permet dintroduire une solution dite capteurs prpondrants . De la mme manire,

    quand L tend vers linfini, la matrice des covariances pondres est galement singulire.

    Nous introduisons alors une solution dite niveaux prpondrants correspondant un

    autre systme dquations rsoudre au sens des moindres carrs.

    Lvolution de L gnre une famille de solutions. Lvaluation des incertitudes effectue au

    chapitre III permettra doptimiser lapport des capteurs relativement aux niveaux de manire

    minimiser lincertitude sur le mesurande.

    1.1 Etude de la position dun solide

    1.1.1 Analyse et hypothses

    Soit une glissire sur laquelle se translate un chariot (Figure 1). Le mouvement nominal de

    translation du chariot est repr par une rgle de lecture de dplacement.

    Si on suppose que :

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    10

    - la rgle est parfaite (au sens du rattachement aux talons nationaux),

    - la glissire est parfaitement ralise et parfaitement rigide,

    - le chariot parfaitement rigide glisse parfaitement sur la glissire, ...

    Dans ces conditions, le chariot (donc l'ensemble des points constituant le chariot) subit un

    mouvement de translation pure de la valeur indique par la rgle et dans la direction X.

    La Figure 1 montre donc le chariot en position thorique et le chariot en position relle

    sachant que lhypothse dindformabilit ne va pas de soi. Cette figure est classique.

    Figure 1 : Schma de la glissire et de son chariot

    En pratique, pour chaque valeur de X indique, le chariot prend une position relle diffrente

    de la position thorique. Ce chariot est d'ailleurs, ventuellement, dform. Pour dcrire le

    passage de la position thorique du chariot la position relle, on va faire d'une part

    l'hypothse de l'indformabilit du chariot (ou dun lment de rfrence li au chariot) et

    d'autre part, on s'appuie sur la constatation exprimentale que les dfauts mesurer sont

    faibles (de l'ordre de quelques dizaines de micromtres pour les translations et quelques

    dizaines de microradians pour les rotations). On peut alors dcrire le passage de la position

    thorique du chariot la position relle comme un petit dplacement de corps solide soit,

    mathmatiquement, un torseur de petits dplacements.

    Lhypothse dindformabilit du chariot peut paratre trs restrictive, elle mrite un

    commentaire. Lide est que le chariot est en fait un gnrateur de dplacements qui met en

    position un porte outil ou un porte pice ou dune manire gnrale un solide ; le chariot lui-

    mme na donc pas besoin dtre globalement indformable, seul llment mis en place doit

    ltre.

    Ce modle est trs intressant car il permet de modliser le dplacement dun solide sous la

    forme dun champ de moments dcrit par un torseur. Il permet alors dexprimer des

    dplacements combinant des translations et des rotations en disposant des proprits de

    linarit, de commutativit et dassociativit.

    1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements

    Dans sa publication de 1840 [ROD1840], Olinde Rodrigues fait une tude trs complte du

    mouvement de corps solide, de la composition des mouvements de corps solides et du passage

    aux petits mouvements. Les notations modernes du produit vectoriel ou du torseur ne sont pas

    utilises mais toutes les formules dveloppes sont exactes et correspondent une conception

    trs actuelle de ces problmes.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    11

    Un solide est un corps dont les diffrents points restent des distances constantes les uns des

    autres au cours du mouvement. Il peut se mouvoir librement sa position dtermine par la

    donne de six paramtres (degrs de libert) : la position dun point (trois coordonnes) et

    trois angles qui, dans le cas gnral, sont les angles dEuler (dautres critures sont possibles,

    par exemple dans la marine, les angles utiliss correspondent au changement de cap lacet, au

    tangage et au roulis).

    Les dplacements, du fait des rotations forment, au sens mathmatique du terme, un groupe

    non commutatif et des relations non linaires rendent leurs manipulations relativement

    lourdes. Tout dplacement dun solide autour de deux points fixes se rduit donc une

    rotation dgale amplitude et de mme sens pour tous les points du systme autour de laxe

    form par la droite passant par les deux points fixes.

    Figure 2 : Etude de rotation autour dun axe fixe

    La Figure 2 reprsente la rotation dun point )(M dans lespace autour de laxeOm , sa

    trajectoire est dans le plan perpendiculaire laxe de rotation et est porte par le cercle centr

    en m et de rayon mM . Langle envoie le point M sur le point M. Il ny a pas dhypothse de petit angle ce niveau.

    Dans le plan, on peut crire les relations :

    = cos + sin =

    o

    mM

    mMi

    et inj

    Mm mMinmMi

    sincos

    Mm mMnmM

    sincos

    MOmO )(sin)(cos OMmOnOMmO

    n

    M m

    M

    x

    y

    z

    o

    i

    k

    j

    n M

    M

    m

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    12

    Donc MO OMnOMOm

    sincos)cos1( (1)

    Pour un angle petit, on peut crire : 1cos , sin

    OMnOMMO

    OMnMOMO

    OMnMM

    Si on ajoute une translation du point O not )(O

    )()( MOMnOMM

    (2)

    Ordre de grandeur de lapproximation

    Pour petit, on peut dvelopper les fonctions sinus et cosinus de langle avec la thorie des

    sries de Taylor comme ci-dessous.

    )sin( ...!3

    3

    0

    12

    )!12()1(

    n

    nn

    n

    )cos( ...!2

    12

    0

    2

    )!2()1(

    n

    nn

    n

    Dans le passage de lquation (1) la formule du transport de moment, le plus grand terme

    nglig est :

    OMOm22

    22 = Mm

    2

    2 qui scrit en norme comme Mm

    2

    2

    O Mm est le vecteur bras de levier donc Mm est la distance entre le point M et

    laxe de rotation.

    Pour prciser les ordres de grandeur, si on fait tourner un solide de 1 m dun angle de 100

    rad qui est dj important, cela fait nm512

    )10( 24

    ce qui signifie que la diffrence entre la

    nouvelle position thorique dun point situ un mtre de laxe de rotation calcule par le

    torseur des petits dplacements est de lordre de 5 nm ce qui est ngligeable.

    Ce qui vient dtre crit ne constitue pas une tude complte des limites du torseur de petits

    dplacements mais ce nest pas le propos de ce chapitre.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    13

    1.1.3 Modle dit cinmatique

    Si on reprend le schma de la Figure 1 avec la mise en place dun Torseur de Petits

    Dplacements (TPD) pour caractriser lerreur de position du chariot, en chaque point M, on

    dfinit le moment du torseur par

    OMOM )()(

    Il est classique de noter :

    )(xTij la translation de l'axe i dans la direction j, soit :

    - )(xTxx : justesse ou erreur relative de position

    - )(xTxy : rectitude horizontale

    - )(xTxz : rectitude verticale

    )(xij la rotation de l'axe i autour de l'axe j, soit :

    - )(xxx : roulis

    - )(xxy : tangage

    - )(xxz : lacet

    La modlisation de la gomtrie dun axe de machine que nous venons de prsenter sera

    utilise pour modliser le comportement gomtrique du solide qui portera les capteurs lors

    du processus de mesure par propagation.

    1.2 Dfaut de forme

    1.2.1 Notion de dfaut de forme

    On peut dfinir la notion de dfaut de forme partir de la notion de surface parallle (Figure

    3-a). On note M un point courant sur la surface S . On note le vecteur normal la surface S en M (on suppose que lexistence de cette normale ne pose pas de problme) tel que soit norm et sortant la matire. La surface S dite surface parallle S est dfinie par son

    point courant M tel que ndMM . Dans le cas gnral, une surface parallle na pas la

    mme nature que la surface originelle. Il existe quelques cas particuliers (sphre, cylindre,

    etc.) pour lesquels le passage de la surface S sa surface parallle est trivial.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    14

    (a) (b)

    Figure 3 : Reprsentation : (a) la notion de surface parallle (b) la zone de tolrance

    On peut maintenant dfinir une zone de tolrance autour dune surface partir de ce concept

    de surface parallle. Considrons la surface pour laquelle on souhaite tudier le dfaut de

    forme. Considrons une sphre dont le centre appartient la surface tudier, son diamtre

    est gal la tolrance. Lorsque le centre de la sphre parcourt la surface S , on peut dfinir deux surfaces enveloppes (avec la convention de signe de la normale sortante) gnres par la

    sphre (Figure 3-b), lune, lintrieur de la matire, correspond la surface parallle dfinie

    par une distance d gale moins le rayon de la sphre, lautre correspond la surface

    parallle dfinie par une distance d gale plus le rayon de la sphre.

    Dans le cas dune ligne plane (comme le cercle), on crit les mmes dfinitions dans le plan

    contenant la ligne. On retrouve ainsi la couronne que lon utilise pour dfinir le dfaut de

    circularit.

    La zone dfinie par lenveloppe des sphres est la zone de tolrance. Dans le cas des surfaces

    gauches, on place cette zone de tolrance selon les 6 degrs de libert dun mouvement de

    corps solide pour placer lensemble des points mesurs lintrieur de la zone.

    Dans le cas des surfaces dites simples comme la sphre ou le cylindre, le principe

    dindpendance qui spare lvaluation de la taille de lvaluation de la forme conduit

    utiliser un degr de libert supplmentaire qui correspond la taille.

    1.2.2 Passage du continu au discret

    Une rectitude est une ligne continue nominalement rectiligne dont on cherche valuer la

    forme et, le cas chant, le dfaut de forme au sens de la norme. La description exhaustive du

    dfaut de forme ncessiterait la saisie dune densit de points suffisante pour que

    linformation contenue dans le signal chantillonn soit la mme que dans le signal continu.

    Lutilisation des mthodes dlimination derreurs par permutation ou retournement ou les

    mesure par propagation impose de placer des capteurs une distance qui peut tre importante

    cause des dimensions des capteurs. Dans notre travail, la distance est de 20mm,

    correspondant lentraxe de positionnement des capteurs dans le porte capteur mis en uvre

    [LAH2007]. Un porte capteur permettant une distance de 10mm a t conue par Ludovic

    LAHOUSSE mais na pas t utilis. De toute faon, 10mm constitue encore un pas important

    mais invitable compte-tenu de la technologie utilise. Cette distance importante est une

    limite invitable.

    ndMM

    M

    M

    d

    n

    SSurface

    SSurface

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    15

    Pour diminuer lincertitude correspondante, on pourrait envisager une technique de mesure

    complmentaire pour tudier les intervalles entre les points. Pour ne pas avoir traiter ce

    problme, nous avons adopt un mesurande adapt (voir paragraphe 1.4.2).

    1.3 Dfaut de circularit

    1.3.1 Dfinition normalis de la circularit

    La norme [NF EN ISO 1101] "Spcification gomtrique des produits (GPS) - Tolrancement

    gomtrique - Tolrancement de forme, orientation, position et battement", publie en janvier

    2006 constitue la base du tolrancement gomtrique. Elle prcise les notions fondamentales

    lies au tolrancement par zone. Suivant la spcification indique sur le dessin (Figure 4), la

    zone de tolrance de circularit est limite par deux cercles concentriques ayant une

    diffrence de rayons gale t.

    a : toute section

    Figure 4 : Reprsentation de la zone de tolrance

    La norme [NF E 10-103] Mthodes de mesurage dimensionnel : Quatrime partie - Ecarts

    de circularit prcise la dfinition de la circularit : Qualit de ce qui est circulaire.

    Caractrise une ligne circulaire mais ne suffit pas dfinir dans son ensemble une surface de

    rvolution. Elle donne galement la dfinition de la tolrance de circularit : Distance

    maximale admissible entre deux circonfrences concentriques entre lesquelles tre comprise

    la ligne considre.

    Note : sur une mme surface de rvolution, la tolrance de circularit ne sapplique qu la

    ligne circulaire de chaque section prise sparment.

    Rappel : spcification sur les dessins techniques de la tolrance de circularit t (selon NF E

    04-552)

    Il existe des mthodes classiques de mesurage, dcrite dans la norme, qui peuvent tre

    enrichies de technique dlimination derreurs par permutation, ou adapter la mesure de

    grande pice en introduisant de la propagation.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    16

    1.3.2 Mthode de mesure classique

    La norme [NF E 10-103] prsente les mthodes de mesurage des carts de circularit et leur

    exploitation. Nous prsentons suivant les deux mesurages qui sont connus dans le domaine

    industriel de la production pour linspection des pices et dans la recherche les dfauts de la

    machine.

    Mesurage des carts de circularit par la mthode de variation de rayon

    Ces mthodes utilisent des capteurs tournants ou des plateaux tournants (Figure 5). Aprs

    avoir dgauchi la pice par rapport laxe de rotation (rfrence des mesures), le principe

    consiste dterminer les variations radiales dans une mme section sur une rvolution

    complte, et de rpter opration au nombre requis de sections.

    Cette mthode peut - selon le matriel utilis - permettre des relevs en continu. Par son

    principe, elle est la meilleure approche du dfaut de circularit couple une mthode de

    calcul du dfaut de forme en tant que zone minimale.

    (a) (b)

    Figure 5 : Mthode de variation de rayon : (a) Capteur tournant (b) pice tournante [NF E 10-103]

    Mesurage des carts de circularit par relevs de coordonnes de points.

    Cette mthode consiste relever les coordonnes des points dune section laide dune

    machine mesurer bi - ou tri - dimensionnelle. Il est recommand que laxe de la pice soit

    perpendiculaire aux deux axes de mesure de la machine, afin dassurer le palpage dans une

    section droite de la pice.

    Cette mthode, tant fonde sur un nombre de relevs de valeurs discrtes dans une mme

    section, ne donne quune estimation de lcart de circularit. Cette estimation est dautant

    plus fine que le nombre de points est adapt la nature des dfauts et ce, dans les limites de

    lincertitude de mesure des coordonnes.

    1.3.3 Permutation circulaire

    La technique de permutation est utilise principalement pour la mesure de pices par relevs

    de coordonnes de points prsentant un axe de symtrie : une forme circulaire ou une roue

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    17

    dente par exemple. La procdure consiste mesurer la pice N fois en faisant tourner de N

    2

    tour entre chaque mesure complte de la pice.

    Lorsquon ralise une mesure, on obtient N carts qui sont la somme de trois classes

    derreurs :

    Les carts dus la gomtrie de la machine.

    Les carts dus la diffrence entre la gomtrie thorique de la pice et sa gomtrie relle.

    Les carts lis aux dfauts de positionnement de la pice dans lespace machine.

    Aprs rotation de N

    2radians, le premier point vient dans la position du second (en espace

    machine), la pice ayant repris nominalement la mme position, les dfauts machine prendre

    en compte sont identiques dune mesure complte de la pice lautre.

    Figure 6 : Mesure par permutation [COO1990]

    La Figure 6 montre une illustration simple pour comprendre cette technique.

    - les points dsigns par des chiffres (1, 2, 3 ou 4) sont en espace pice

    - les points dsigns par des lettres (a, b, c, ou d) sont en espace machine

    Ainsi, si la pice tourne de N

    2radians N fois, on a N

    2 quations qui permettent dterminer

    la gomtrie de la pice et celle de la machine en utilisant une technique prsente dans

    [COO1990].

    1.3.4 Propagation circulaire

    La technique de propagation circulaire consiste gnralement disposer les capteurs fixes en

    priphrie de la pice et mesurer plusieurs fois la pice aprs lavoir tourne dun angle donn

    entre chaque mesure. [WHI1976] [GAO1997-a] [GAO1997-b].

    1.3.5 Utilisation dun talon circulaire

    Nous sommes ici dans une autre logique, on suppose que lon dispose dun talon de

    circularit. La bibliographie sur lanalyse de mesures de formes circulaires est relativement

    aa

    b

    c

    d

    b

    d

    c

    1

    1

    2

    23

    3

    4

    4

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    18

    bien fournie [KNA1983-a] [KNA1983-b] [KUN1983] [PAH1995] [HEN2007]. Les auteurs

    mesurent des talons circulaires de type bagues, MCG, Ball bar, et en dduisent les dfauts

    de la machine.

    1.4 Dfaut de rectitude

    Comme pour la circularit, la mesure dun dfaut de rectitude peut relever de mthodes

    classiques dcrites dans les normes mais galement dautres techniques avec ou sans

    limination derreurs.

    1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude

    La norme [NF EN ISO 1101] prcise les notions fondamentales lies au tolrancement par

    zone. Suivant la spcification indique sur le dessin, la zone de tolrance peut tre limite :

    - par deux droites parallles, projetes sur un plan, la tolrance correspond alors la distance entre ces deux droites,

    - par deux plans parallles, la tolrance correspond alors la distance entre ces deux plans,

    - par un cylindre, la tolrance correspond alors au diamtre de ce cylindre.

    Cette norme est base sur le concept de zone minimale [CHE1996] [GOU1999] [ZHA1999].

    La norme [NF E04-560] prcise la dfinition de la tolrance de rectitude: Dimension

    maximale admissible de la zone de tolrance dans laquelle doit se situer la ligne considre.

    La norme [NF E 10-101] Mthodes de mesurage dimensionnel : Deuxime partie - Ecarts de

    rectitude prsente les mthodes de mesurage des carts de rectitude. Elle donne galement

    des indications sur lexploitation des rsultats.

    Pour le mesurage des carts de rectitude spcifis dans un plan, elle propose deux mthodes

    de mesurage.

    La premire mthode dite mesurages directs : les carts sont exprims directement en

    units de longueur, par rapport la rfrence de mesurage considre (exemples : fil tendu

    (Figure 7-a), rgle, cylindre ou faisceau optique (Figure 7-b).

    (a) (b)

    Figure 7 : Schmatisation des mesurages directs [NF E 10-101]

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    19

    La seconde mthode dite mesurages indirects : les carts sont exprims en units de

    longueur aprs transformation dune indication angulaire (exemple : niveau lectronique

    (Figure 8-a), lunette autocollimatrice, interfromtre comptage de franges avec option angle

    (Figure 8-b) en dplaant successivement lquipement de mesure dun pas (l) le long de la

    ligne ou gnratrice).

    (a) (b)

    Figure 8 : Schmatisation des mesurages indirects [NF E 10-101]

    Ces mthodes sont galement utilises dans le domaine industriel de la production pour

    linspection des machines dusinage [SAK1987] [FAN2000] [MAG2006] [ARD2008] par

    exemple.

    Dans les publications [KIY1994] [GAO1996-a], les auteurs indiquent une mthode qui utilise

    deux capteurs mais ils font lhypothse de labsence de tangage du porte-capteur. Le principe

    conduit mesurer la diffrence daltitudes entre deux points successifs du profil (ce qui

    limine leffet de la rectitude du porte capteur ce que remarque les auteurs), en fait, il sagit

    dune mthode similaire lutilisation du niveau lectronique en ce sens que lon a une

    propagation sur deux points mais sans la rfrence la verticale terrestre ce qui nest pas

    correct et conduit les auteurs faire lhypothse de labsence de tangage du porte-capteur ce

    qui na pas de porte pratique.

    Le corpus normatif concernant la rectitude est peu pertinent pour notre application (rfrence

    verticale de la table croise) car :

    - Le mesurande bas sur le concept de la zone minimale est adapt un besoin de dclaration de conformit des produits [NF EN ISO14253-1] mais il a linconvnient

    de sappuyer sur les points extrmes du profil et de rduire linformation contenue

    dans le profil un chiffre unique qualifi de dfaut de rectitude .

    - Les mthodes de mesure proposes par les normes sont bien connues, mais elles assurent des incertitudes au mieux de lordre du micromtre.

    Nous proposons une dfinition du mesurande qui concerne le profil complet et qui vite de

    sappuyer sur les points extrmes.

    1.4.2 Retournement

    La mthode de retournement a t dcline de diffrentes faons (Figure 9) : mthode du

    retournement de langle (a), mthode du retournement du carr (b), mthode des trois

    rectitudes (c) et mthode des trois plans (d). Ces mthodes relvent dun changement de

    signe. La mthode des trois plans (et des 3 rectitudes) utilise une surface intermdiaire mais

    relve de la mme logique. Si on note M1=A+B pour exprimer quavec les conventions de

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    20

    signe, la premire mesure fournit la somme des dfauts des plans A et B et, de la mme

    manire, M2=A+C et M3=B+C alors M2-M3=A-B qui avec M1=A+B permet de dterminer

    les dfauts de A et B et constitue un retournement.

    Figure 9 : Les mthodes du retournement [EVA1996] [BUR]

    Ces techniques sont toutes caractrises par une manipulation mcanique en ce qui concerne

    un (mais pas tous) les degrs de libert vis--vis de la direction sensible de lindication de

    mesure. Cette opration change le signe d'une composante de lerreur.

    Pour mesurer une ligne, la mthode dite du retournement est base sur lutilisation dun seul

    capteur. Whitehouse dans [WHI1976] [CAM1995] propose deux mesures faisant apparatre

    ainsi un changement de signe ce qui permet la sparation de lerreur de la machine de celle du

    profil.

    Figure 10 : Schmatisation du principe du retournement [GIA2004]

    (a) (b)

    (c) (d)

    Ligne dAbbe

    X

    Y

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    21

    Cette mthode est connue depuis de nombreuses annes et fait partie des mthodes de

    comparaison une rfrence "dmatrialise" utilise par l'abb CAYERE [CAY1953]

    [CAY1956]. On trouve la description dune mthode de retournement dans lencyclopdie de

    Diderot et dAlembert au chapitre bnisterie pour vrifier la rectitude dune rgle.

    Pour traiter correctement la rectitude, il faut bien mettre en place les conventions de signe

    (Figure 10) :

    - G(x) est la rectitude du guidage, G(x) est positif si le chariot savance dans le sens de laxe Y

    - R(x) est la rectitude de la rgle, R(x) est positive si la rgle prsente une bosse (cette convention est dailleurs conforme la normalisation qui veut quun excs de matire

    soit compt positivement)

    - Si la tige du comparateur rentre lintrieur du corps, lindication du comparateur I(x) est positive

    Avec ces conventions, la Figure 10-a indique une premire indication I1(x)=G(x)+R(x) et la

    Figure 10-b indique I2(x)=-G(x)+R(x), le rsultat final est obtenu par demi-somme et demi-

    diffrence.

    Cette mthode ncessite des prcautions exprimentales importantes tant dans le retournement

    de la rgle quau niveau de ltat de surface de rgle, il est en particulier impossible de mettre

    en uvre correctement cette mthode avec une rgle gratte ou une rgle en granit cause de

    ltat de surface qui ncessite une qualit de repositionnement impossible obtenir en

    pratique [HEN2007]. Dans le retournement de la rgle, la Figure 10 indique en particulier la

    ncessit de respecter lalignement des comparateurs entre les deux positions, la rectitude

    tant exprime sur cette ligne (Principe dAbbe).

    En pratique, cest une mesure dlicate mettre en uvre si lon souhaite tudier une rectitude

    de quelques micromtres ou moins mais tout fait efficace. La mise en uvre du

    retournement qui impose, par nature, de bouger les lments valuer rend cette mthode

    difficile utiliser si on vise une incertitude de quelques nanomtres.

    1.4.3 Propagation

    1.4.3.1 Dfinition du mesurande

    En mtrologie, la premire tape dun calcul dincertitudes consiste dfinir le mesurande

    avec une finesse dautant plus grande que lon souhaite un niveau faible dincertitudes.

    On peut considrer une surface dune pice comme la limite entre la matire et le milieu

    environnant. Un profil de rectitude est donc la ligne continue obtenue comme lintersection

    entre cette surface et un plan. Cette dfinition nest pas satisfaisante dans le cadre de la

    mtrologie dune rectitude dun plan destin servir dtalon la table croise. Plutt que

    dnoncer les raisons pour lesquelles cette dfinition nest pas oprante, nous allons faire des

    propositions.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    22

    Il est logique de palper les points dans les mmes conditions lors de la phase dtalonnage du

    plan que lors de son utilisation, soit :

    - Chaque point est atteint grce un capteur capacitif prsentant une zone utile de 6mm de diamtre [LAH2005-b]. Un point est donc le rsultat de l intgration de

    la microgomtrie par le capteur capacitif ou plus prcisment, nous dfinissons un

    point comme la rponse de la surface au capteur capacitif et non comme un point de la

    surface physique

    - Le porte capteur utilis possde un entraxe de 20 mm. La mesure par propagation impose un pas de dcalage de 20 mm. Le profil est donc dfini uniquement aux points

    effectivement mesurs (tous les 20 mm). Le fait de dfinir le mesurande sur les points

    mesurs uniquement et non sur une ligne continue vite la question de lapplication du

    thorme dchantillonnage de Shannon. Le plan est usin avec des dfauts locaux de

    lordre du micromtre, ce qui est trs bien pour un fraisage, mais correspond un

    rapport entre le dfaut (1m) et lincertitude recherche (de lordre de 10 nanomtres)

    de lordre de 100. Lincertitude gnre par une dfinition du mesurande sur une ligne

    serait prpondrante et ne permettrait pas une analyse fine du reste du processus.

    Note : Pour aller plus loin, on ne peut quaboutir la conclusion quil serait ncessaire

    dutiliser dautres techniques de finition du plan et de raliser une mesure locale (entre deux

    points de mesure donc 20mm) de la forme pour aboutir une caractrisation plus exhaustive

    du plan. Ce point na pas t abord dans ce travail.

    Il faut complter le mesurande par la dfinition des grandeurs dinfluence : conformment,

    la norme [NF EN ISO 1], la temprature de rfrence est de 20C. Nous considrons

    lhygromtrie comme sans effet .

    En fait, la temprature peut avoir un effet sur les capteurs mais pour une rectitude, cest

    lexistence dun gradient de temprature, en particulier dune diffrence de temprature entre

    le dessus et le dessous du plan, qui est la source dincertitude importante.

    1.4.3.2 Principes

    Le principe conduit utiliser des capteurs quidistants permettant la mesure de diffrences

    daltitude entre points voisins et dexploiter cette mesure par une technique de sparation

    derreur.

    Pour supprimer l'influence du tangage du porte-capteur, un systme quip avec trois capteurs

    distant a t introduit [GAO1996-b].

    Cette technique permet de saffranchir des mouvements parasites de dplacement de la

    matrice porte capteurs.

    Une mthode, trs simple, dans son principe consiste prsenter en face de la surface

    mesurer un solide portant trois capteurs aligns et espacs de la mme distance [LI1996]

    [PAZ2007]. On montre que dans ces conditions, la mthode avec trois capteurs distants peut

    permettre de calculer la fois lerreur de translation (rectitude) et l'erreur de tangage du

    guidage du porte-capteurs.

    Il est toutefois ncessaire de connatre la position relative des trois capteurs, ce qui peut se

    traduire par le fait de considrer une droite passant par les deux capteurs extrmes et chiffrer

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    23

    lcart entre le capteur central et cette droite. La position relative du capteur central nest pas

    ou mal connue. Ceci introduit un biais systmatique sur la courbure globale qui est trs

    sensible.

    On trouve dans [GAO2002-a] linfluence de cette erreur pour un systme avec 3 capteurs. Il y

    est dfini ( 123 2 mmm eee ) comme paramtre de lerreur dalignement des capteurs.

    Thoriquement, peut tre mesur par comparaison avec une rfrence de planit comme dans la Figure 11-a. En pratique, cependant, cette mthode est difficile et elle apporte une

    incertitude finale assez grande sur la forme du profil.

    (a) (b)

    Figure 11 : (a) dtermination du zro utilisant une surface de rfrence de prcision, (b) influence de la dtermination du zro sur le profil de la rectitude [GAO2002-a]

    En effet, le calage de la position relative du capteur central (Figure 11-a) n'est pas efficace

    pour la mesure dune longue rectitude car lerreur est de type parabolique car proportionnelle

    au carr de la longueur de mesure (Figure 11-b). Cette incertitude est alors la cause

    prpondrante dincertitudes dans la mthode.

    Figure 12 : Erreur sur le profil dvaluation [GAO2002-a]

    La Figure 12 montre que pour mesurer une rectitude dun profil de 600 mm de long, une

    erreur dajustement de ( ) de 10 nm va engendre une erreur de flche parabolique de 4.5 m (4500 nm) pour des capteurs espacs de 10 mm. De mme, pour des capteurs espacs de

    50 mm lerreur sera de 0.18 m (180 nm).. Ce rsultat montre lextrme sensibilit de ce

    paramtre. Nanmoins une incertitude de positionnement relatif des capteurs de 10nm est

    nettement plus difficile obtenir pour un pas de 50mm que pour un pas de 10mm. Les

    solutions proposes dans cette publication sont bases sur une technique de retournement pour

    dterminer cette grandeur mais cette solution nest pas adapte notre problme.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    24

    Pour pallier ce problme, il faut ajouter une information supplmentaire qui fournisse la

    possibilit de supprimer ce biais de la courbure. Plusieurs auteurs [YIN2005] [YIN2006]

    [KUM2006] ont propos un systme au moins trois capteurs avec une indication de langle

    de tangage du porte-capteur.

    Une amlioration de cette procdure peut tre trouve en multipliant le nombre de capteurs.

    Cette volution rend les mesures redondantes et autovrifiantes . Elle ne lve cependant

    pas pour autant lincertitude sur lexistence dune composante circulaire et elle ne dispense

    pas dune mesure complmentaire.

    Figure 13 : Dispositif pour la propagation N capteurs avec lunette autocollimatrice [SCH2005]

    Dans [SCH2005], le Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB) prsente la mthode

    multi-distance (interfromtre) avec une lunette autocollimatrice dite Traables Multiples

    Sensor System (TMS). La Figure 13 montre une schmatisation dun dispositif exprimental

    possible. Un miroir est li au systme de capteurs distants. Une lunette autocollimatrice est

    utilise pour mesurer la position angulaire du porte-capteurs. La lunette autocollimatrice et la

    pice sont fixes la table. Lorsque le systme de capteurs distants se dplace le long de la

    pice avec le miroir, la lunette autocollimatrice mesure l'inclinaison de la partie mobile du

    porte-capteurs chaque position.

    Figure 14 : Dispositif pour la propagation N capteurs avec lunette autocollimatrice [LIU2009]

    Aujourdhui, dans l'industrie des semi-conducteurs photorsistant , il est ncessaire davoir

    un dispositif qui permette de mesurer verticalement la planit avec une rsolution

    nanomtrique sans dgrader le film lors de la mesure. Liu [LIU2009] a dvelopp un

    dispositif (Figure 14). Son document dcrit une approche utilisant un multi-cantilever ball

    comme capteurs distants avec galement une lunette autocollimatrice comme dispositif

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    25

    dangle supplmentaire de mesure. En utilisant cette mthode, les auteurs annoncent des

    incertitudes de lordre de 30 nanomtres sur une longueur de 11.25 mm.

    1.4.3.3 Mise en quations issue de la bibliographie

    Larticle de Weingrtner [WEI2004] est probablement la premire publication proposant une

    mthode de propagation pour raliser une rectitude avec des incertitudes nanomtriques.

    Lauteur propose un systme de n capteurs quidistants et il crit les quations

    correspondantes puis ralise lensemble des simulations sur 3 et 4 capteurs.

    Dune faon gnrale, on considre n capteurs reprs par lindice i spars de d millimtres, aligns et fixs sur un solide appel le porte-capteur. Le parcours du profil

    mesurer est ralis par p positions successives du porte capteur repres par lindice j

    . La topographie de la pice est acquise avec 1 np points mesurs quidistants.

    Dans la Figure 15, la position de balayage jx est dfinie comme la position lextrme bord

    gauche du porte-capteurs. 1 isi est la position du capteur i par rapport au premier

    capteur. Les positions des n capteurs quidistants sont repres par lindice isj dans

    lespace pice pour chaque pas de mesure.

    Pour chaque position du porte capteur, il existe des dfauts de guidage du porte-capteurs :

    erreur de translation (jT ) et de tangage ( jR ).

    Figure 15 : Schma de principe pour N capteurs distants

    Les mesures chaque position du porte-capteurs sont des variations de distance par rapport

    llment mesurer : la valeur releve par le capteur i la mej position de balayage est

    note ijm .

    Les inconnues sont les points du profil (sijf ) la position verticale de dplacement du porte

    capteur (jT ) et sa rotation ( jR ) et lcart de position du capteur i la position de balayage j

    (ij ). Cette erreur ij est la somme dun cart systmatique li la position du capteur dans le

    porte capteur et dun cart alatoire que lauteur [WEI2004] choisit de cumuler avec la

    2 3 n1

    d

    m1jm2j

    m3jmnj

    Translation (T)

    dplacement

    Rotation (R)

    Rfrence

    Position j

    ..

    ..

    X j

    sijf

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    26

    position du capteur. La mise en place du porte-capteurs est dcrite par l'ensemble d'quations

    ci-dessous.

    ijijjsijij dsRTfm ni ,...,1 pj ,...,1 (3)

    Dans cette quation, lauteur introduit lcart ij qui correspond a une erreur due au fait que

    les 4 capteurs ne sont pas parfaitement aligns et une erreur provenant de lincertitude sur

    lvaluation des distances par les capteurs. Nous ne partageons pas cette approche dans la

    mesure o le fait que les capteurs ne soient pas aligns nest pas proprement parl une

    incertitude. Cest la mconnaissance de lalignement exact qui est une source dincertitude.

    Mathmatiquement, si les carts ij sont nuls, la reconstruction exacte de la topographie est

    possible. Si les carts des mesures sont sans biais systmatique, gaussiens et indpendants, un

    traitement statistique par la mthode des moindres carrs permet de connatre la valeur la plus

    probable de la grandeur mesure et ainsi de fixer les limites de l'incertitude.

    La source principale dincertitude correspond lincertitude sur la connaissance du dfaut

    dalignement des capteurs. Ce dfaut sexprime en prenant deux capteurs en rfrence. Par

    consquent, les dfauts dalignement des N-2 autres capteurs sont exprims par rapport ces

    deux capteurs pris en rfrence. Un choix pratique consiste prendre les capteurs des

    extrmits. Cette incertitude provient dun talonnage imparfait (voir chapitre II).

    Pour les simulations, les auteurs ont impos un diamtre de la pice de 300 mm. Ils sparent

    les carts de position des capteurs en deux parties.

    La premire partie consiste en erreurs alatoires ji , (distribution gaussienne de moyenne

    nulle et variance2 ). La seconde partie consiste en carts de position systmatiques simuls

    par un choix arbitraire pour chaque capteurmje , j = 1,. . . , M (distribution gaussienne de

    moyenne nulle et de variance 2 ). Ces carts sont qualifis de systmatique en ce sens quils

    restent constants tout au long de la mesure. Ceci est donc trs pnalisant dans le cadre dun

    processus de propagation. Les carts de position ji , des capteurs ont t fixs tels que

    mjji e, pour tous les i, c'est dire, que lcart pour chaque capteur reste le mme pour

    toutes les positions de mesure.

    La qualit de la reconstruction de la topographie est chiffre par lcart-type normalis

    N

    i

    i ffN 1

    211

    .

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    27

    Tableau 1 : Liste des systmes de capteurs utiliss [WEI2004]

    Le Tableau 1 fournit la liste des systmes de capteurs utiliss pour les simulations. Divers

    paires de systmes de capteurs de trois et de quatre capteurs ont t tudies. Les

    configurations prsentant de bonnes performances vis--vis de l'erreur de propagation ont t

    choisies.

    La conception des systmes dpend de la largeur x choisie pour la matrice du porte-capteur.

    La valeur de x varie entre 0,6 et 15 mm. Tous les systmes de capteurs permettent la

    reconstruction de la topographie exacte dans le cas o il ny a pas derreur soit ji , = 0.

    (a) (b)

    Figure 16 : Ecart-type normalis en ajoutant, (a) erreur alatoire, (b) erreur systmatique. N est nombre de la position de balayage. Cercle noir : le systme utilise trois capteurs quidistants. Cercle blanc : le

    systme utilise quatre capteurs quidistants [WEI2004]

    Sur la Figure 16, nous remarquons que lcart-type normalis augmente considrablement avec le systme utilisant trois capteurs distants (cercle noir) lorsque le nombre de position de

    balayage augmente. Avec les quatre capteurs distants (cercle blanc), lcart-type normalis diminue lorsque le nombre de position de balayage augmente. Ceci justifie lutilisation dau

    moins 4 capteurs.

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    28

    La Figure 16 montre galement que les carts systmatiques (au sens ci-dessus) sont

    beaucoup plus sensibles sur la qualit du profil que les carts alatoires.

    Lquation (3) est rcrite en changeant de point de vue. Si l'cart ij est suppos

    correspondre lcart de position relative des capteurs, c'est--dire que les ij sont fixs

    gaux mie pour chaque capteur et quils sont constants pour toutes les positions de balayage

    alors il vient lquation (4) ci-dessous.

    miijjsijij edsRTfm ni ,...,1 pj ,...,1 (4)

    En fait, les rsidus correspondent la diffrence entre les deux membres de lquation (4).

    Nous devons introduire des informations supplmentaires pour rsoudre ce systme

    dquations. Il est envisageable de chercher mesurer directement les valeurs de mie . Ces

    mesures sont trs dlicates. Les incertitudes correspondantes seraient amplifies par la

    propagation. La seule solution pratique est dajouter une mesure dangle. Il a donc t choisi

    dajouter une lunette autocollimatrice pour mesurer le tangage du porte capteur comme dans

    [ELS2006] [LIU2009].

    A chaque position, lindication du mesureur dangle est notejN . Une inconnue note 0R est

    introduite. Elle correspond au calage angulaire du porte-capteur par rapport au zro de langle

    indiqu. Ainsi il vient

    jj RRN 0 (5)

    Les quations (5) compltent les quations (4). Elles rendent le systme rsoluble sans biais

    de courbure.

    2 Unification des mthodes de sparation

    La mthode de retournement consiste provoquer un changement de signe pour sparer les

    erreurs. Les mthodes de permutation ou de propagation ajoutent alors des quations en

    mlangeant les inconnues. Dans ce paragraphe, nous tentons de raliser un passage de la

    permutation complte, aussi appele multiretournement dans [COO1990], la propagation

    sur une rectitude.

    2.1 Concept de sparation

    En mtrologie, le concept de base consiste mettre en place une chane dtalonnage pour

    relier le mesurage que lon est en train de raliser et ltalon primaire correspondant. Pour

    toutes les grandeurs qui relvent dune convention, ce concept est incontournable. Ainsi, le

    raccordement au mtre est indispensable lors de lvaluation dune pice dune dimension

    nominale de un mtre.. Il est dailleurs intressant de noter que la convention de 1790 aurait

    pu choisir une autre dfinition du mtre ce qui ne changerait rien notre faon de travailler.

    Nous vivons une homothtie prs .

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    29

    Figure 17 : passage dun rfrentiel matriel donc imparfait un rfrentiel idal

    En mtrologie dimensionnelle, ce concept de raccordement une valeur conventionnelle

    mrite dtre affin. Imaginons un repre constitu de deux rgles, on sintresse au reprage

    dun point dans le plan grce ces rgles (Figure 17). Il faut sassurer que ces rgles sont

    rectilignes, orthogonales, quelles prsentent la mme mtrique et que la dite mtrique est

    celle du mtre. Seul ce dernier point relve du raccordement.

    Les mtrologues ont identifi, de longue date, trois types de mthodes pour lvaluation des

    formes et des mtriques :

    - Les mthodes de permutation qui sappuient sur lhypothse de la reproductibilit des mesures pour sparer les erreurs lies linstrument de celles lies la pice.

    Lanalyse de ces mthodes fait apparaitre des constantes qui aboutissent lide que

    lon mesure moins des positions que des carts. Lanalyse de lhypothse de

    reproductibilit aboutit lide que les dfauts de gomtrie de la machine et/ou de la

    pice doivent tre suffisamment lisses et fournir des carts correctement valus

    localement .

    - Les mthodes de retournement qui consistent galement faire lhypothse de la reproductibilit des mesurages et faire apparatre un changement de signe qui

    permettra de sparer les carts de linstrument des carts de la machine. Il faut malgr

    tout raliser le rattachement des comparateurs utiliss mais cette mthode permet de

    passer du raccordement dun comparateur sur une petite course la connaissance de la

    forme dun objet macro gomtrique.

    - Les mthodes de propagation qui ont la mme nature que les mthodes de permutation. En effet, une propagation peut tre considre comme une permutation

    incomplte.

    Ces mthodes permettent sous hypothse de reproductibilit et dtalonnage dun comparateur

    faible course dtudier compltement la gomtrie dune machine un coefficient

    homothtique prs correspondant la convention du mtre.

    Lvaluation des angles fournit galement des mthodes intressantes. Langle, qui sexprime

    en radian, est un rapport entre deux longueurs. Cest une caractristique adimensionnelle qui

    nest pas sensible la convention du mtre. Les mthodes pour valuer les angles peuvent

    relever de deux ides. La premire ide consiste crire langle comme un rapport de

    longueur. La seconde ide consiste crire quun tour complet sur un cercle reprsente

    radians et quil suffit de diviser le cercle.

    De nombreuses techniques ont t dveloppes dans le cadre de ce que lAbb Cayre

    appelait la mtrologie intellectuelle [EVA1996-b].

  • Chapitre I

    Mthode de propagation et profil dune ligne

    30

    2.2 De la permutation la propagation : un concept unique

    Figure 18: Permutation circulaire complte

    La Figure 18 correspond la permutation circulaire complte [COO1990] dun systme 16

    capteurs qui se gnralise aisment. Entre deux positions, on ralise 1/16 de tour. Les

    quations qui dcrivent la permutation prsentent :

    - 16 inconnues correspondantes la gomtrie de la bague aux 16 points considrs et qui ont la nature dcarts suivant la normale,

    - 16 inconnues correspondantes la position des capteurs - 32 inconnues de position du porte-capteur circulaire (2 pour chaque position de

    mesure).

    On montre quune simple mthode de moyenne et de moyenne avec permutation circulaire

    des quations suffit calculer lensemble des inconnues une constante prs. Cette constante

    sinterprte dailleurs comme le rattachement au mtre. La position relative de la bague et du

    porte capteur correspondent naturellement au sens de sans autre calcul la position

    suivant le critre des moindres carrs. Cela est li la forme de la matrice de covariance

    inverser pour calculer un cercle au sens des moindres carrs lorsque les points sont

    rgulirement rpartis. Les seuls termes non nuls se trouvent sur la premire diagonale.

    Figure 19 : Permutation circulaire incomplte en position

    Une premire dgradation de la procdure de mesure prcdente consiste ne pas mesurer

    toutes les positions (Figure 19). Si on note P, le nombre de positions, on a P2162

    inconnues et P16 quations. Pour pouvoir rsoudre, il faut au m