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Contribution a letalonnage dune machine a mesurer de
tres haute precision : mesure de rectitude et de planeite
a un niveau dincertitudes nanometriques
Siriwan Boripatkosol
To cite this version:
Siriwan Boripatkosol. Contribution a letalonnage dune machine a mesurer de tres hauteprecision : mesure de rectitude et de planeite a un niveau dincertitudes nanometriques.Genie mecanique [physics.class-ph]. Arts et Metiers ParisTech, 2010. Francais. NNT :2010ENAM0032 .
HAL Id: pastel-00527789
https://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00527789
Submitted on 20 Oct 2010
HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.
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https://hal.archives-ouvertes.frhttps://pastel.archives-ouvertes.fr/pastel-00527789
N: 2009 ENAM XXXX
Arts et Mtiers ParisTech - Centre de Lille Laboratoire de Mtrologie et de Mathmatiques Appliques
2010-ENAM-0032
cole doctorale n 432: Sciences pour lIngnieur
prsente et soutenue publiquement par
Siriwan BORIPATKOSOL
le 7 Octobre 2010
Contribution ltalonnage dune machine mesurer de trs haute prcision :
mesure de rectitude et de planit un niveau dincertitudes nanomtriques
Doctorat ParisTech
T H S E
pour obtenir le grade de docteur dlivr par
lcole Nationale Suprieure d'Arts et Mtiers
Spcialit Gnie Mcanique
Directeur de thse : Olivier GIBARU
Co-encadrement de la thse : Thierry COOREVITS, Stphane LELEU
T
H
S
E
Jury
M. Rgis BIGOT, Professeur des Universits, Laboratoire LCFC, Arts et Mtiers ParisTech Prsident
M. Maxence BIGERELLE, Professeur des Universits, Laboratoire Roberval, UTC Compigne Rapporteur
M. Serge SAMPER, Professeur des Universits, Laboratoire SYMME, Universit de Savoie Rapporteur
M. Thierry TISON, Professeur des Universits, Laboratoire LAMIH, Universit de Valenciennes Examinateur
M. Olivier GIBARU, Professeur des Universits, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Encadrant
M. Stphane LELEU, Matre de Confrences, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Co-encadrant
M. Thierry COOREVITS, Matre de Confrences, Laboratoire LML, Arts et Mtiers ParisTech Co-encadrant
M. Jean DAVID, Professeur ENSAM, Laboratoire L2MA, Arts et Mtiers ParisTech Invit
M. Georges-Pierre VAILLEAU, Responsable CMI, Laboratoire National dEssais Invit
A ma mre, je te ddie ce mmoire.
REMERCIEMENTS
Ce travail de thse a t ralis au sein du Laboratoire de Mtrologie et de Mathmatiques
Appliques (L2MA) dirig par Monsieur Le Professeur Olivier GIBARU. Ce laboratoire est
install au centre de Lille de lEcole Nationale Suprieure dArts et Mtiers Ce projet a t
ralis dans le cadre de la coopration entre le L2MA et le Laboratoire National de
Mtrologie et dEssais (LNE).
Je tiens remercier le L2MA et le centre Arts et Mtiers ParisTech de Lille pour leur accueil
et le LNE, qui a fourni une grande partie des moyens exprimentaux, pour son aide prcieuse.
Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance mon universit King Mongkuts University of
Technology North Bangkok (KMUTNB) et au Thai-French Innovation Institute (TFII). Il y a
quatre ans, au moment de prparer ma venue en France, jai pu compter sur toute laide de
Monsieur Preecha ONG-AREE, de Mademoiselle Sikan KULCHONCHAN et de Monsieur
Mickael CHAUVIN. Sans eux, rien naurait t possible, quil trouve ici lexpression de ma
gratitude et de mon respect.
Je tiens remercier Monsieur Rgis BIGOT, Professeur des Universits au Laboratoire
Conception Fabrication Commande (LCFC) lEcole Nationale Suprieure dArts et Mtiers,
centre de Metz, pour avoir accept de prsider mon jury de Thse.
Monsieur Serge SAMPER, Professeur des Universits au Laboratoire SYstmes et Matriaux
pour la MEcatronique (SYMME) luniversit de Savoie et Monsieur Maxence
BIGERELLE, Professeur des Universits au Laboratoire Roberval lUniversit de
Technologie de Compigne (UTC), ont accept dtre les rapporteurs de ce mmoire de thse.
Je tiens leur exprimer ma gratitude pour la confiance quils mont accorde et pour les
conseils et les remarques dont ils mont fait profiter.
Je remercie Monsieur Thierry TISON, Professeur des universits au Laboratoire
dAutomatique, de Mcanique et dInformatique Industrielles et Humaines (LAMIH)
luniversit de Valenciennes, davoir bien voulu particip mon jury.
Jadresse mes profonds remerciements Monsieur Jean DAVID, Professeur ENSAM au
Laboratoire L2MA et Monsieur Georges-Pierre VAILLEAU, Responsable CMI au
Laboratoire National dEssais, pour avoir accept de participer au jury en tant quinvits.
Je souhaite exprimer toute ma reconnaissance mon directeur de thse, Olivier GIBARU,
Professeur des Universits au Laboratoire L2MA lEcole Nationale Suprieure dArts et
Mtiers, centre de Lille. Son accueil au sein du L2MA ma permis de raliser cette tude.
Je remercie vivement Stphane LELEU, Matre de Confrences au L2MA, pour son soutien.
Je conserve un trs bon souvenir de nos runions de travail qui ont constitu une source de
dinspiration et de motivation importante. Je tiens lui dire toute ma reconnaissance pour la
part qui est la sienne dans la qualit du document final.
Je remercie chaleureusement Thierry COOREVITS, pour mavoir fait connatre et apprcier
le mtier de Mtrologue durant ces annes. Jai apprci tout le plaisir avec lequel il exerce ce
mtier rigoureux et sait en faire partager lintrt ses lves. Un grand merci galement
Franoise COOREVITS qui m'a gnreusement accueilli mon arrive.
Je souhaite remercier les membres de laboratoire de Mtrologie des Arts et Mtiers avec qui
j'ai partag d'agrables moments tout au long de ces annes. Tout dabord, Jean-Claude
VERVISCH qui ma aid et accompagn tout au long de ma thse. Merci de ta grande
disponibilit, de ta bonne humeur et de tes nombreux coups de main. Un grand merci
galement Franois HENNEBELLE, Adrien VAN GORP et Juliette DELABY, pour leur
vitalit et leur amiti. J'ai pass de trs bons et mmorables moments en votre compagnie.
Je tiens remercier tous ceux qui m'ont soutenu et aide. Je pense tout d'abord Sbastien
DUCOURTIEUX et Ludovic LAHOUSSE, la part exprimentale de ma thse doit beaucoup
leur aide prcieuse. Je remercie galement Eric NYIRI, il se souviendra surement de
linterfaage du laser. Enfin, je remercie Michel LELEU, technicien en usinage, pour ses
comptences, pour sa gentillesse et pour toutes les modifications du dispositif quil a bien
voulu usiner pour moi.
En Adel OLABI, jai trouv un ami toujours prt maider et changer avec moi sur nos
vies dtudiants expatris. Jai vraiment apprci les formations suivies en ta compagnie.
Enfin, je souhaite remercier mon pre et mes deux petits frres pour tout lamour quils me
donnent et pour mavoir soutenu lors de ces quatre annes en France.
SOMMAIRE GNRAL
INTRODUCTION GNRAL_____________________________________________________1
Chapitre I : METHODE DE PROPAGATION ET PROFIL DUNE LIGNE ____________________6
1 Introduction et bibliographie ______________________________________________ 8
1.1 Etude de la position dun solide _____________________________________________ 9 1.1.1 Analyse et hypothses ___________________________________________________________ 9 1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements ___________________________________ 10 1.1.3 Modle dit cinmatique _________________________________________________________ 13
1.2 Dfaut de forme ________________________________________________________ 13 1.2.1 Notion de dfaut de forme _______________________________________________________ 13 1.2.2 Passage du continu au discret ____________________________________________________ 14
1.3 Dfaut de circularit _____________________________________________________ 15 1.3.1 Dfinition normalis de la circularit _______________________________________________ 15 1.3.2 Mthode de mesure classique ____________________________________________________ 16 1.3.3 Permutation circulaire __________________________________________________________ 16 1.3.4 Propagation circulaire ___________________________________________________________ 17 1.3.5 Utilisation dun talon circulaire___________________________________________________ 17
1.4 Dfaut de rectitude ______________________________________________________ 18 1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude _______________________________________________ 18 1.4.2 Retournement _________________________________________________________________ 19 1.4.3 Propagation ___________________________________________________________________ 21
2 Unification des mthodes de sparation ____________________________________ 28
2.1 Concept de sparation ___________________________________________________ 28
2.2 De la permutation la propagation : un concept unique ________________________ 30
3 Propagation __________________________________________________________ 32
3.1 Notations signes et units _________________________________________________ 32 3.1.1 Signes ________________________________________________________________________ 32 3.1.2 Units ________________________________________________________________________ 33
3.2 Mthode globale ________________________________________________________ 33 3.2.1 Mise en quations ______________________________________________________________ 33 3.2.2 Pondration ___________________________________________________________________ 35 3.2.3 Interprtation et utilisation du paramtre L _________________________________________ 39
3.3 Mthode niveau prpondrant ________________________________________ 40
3.4 Mthode capteurs prpondrants _____________________________________ 41 3.4.1 Calage de la courbure globale _____________________________________________________ 41 3.4.2 Rsultats _____________________________________________________________________ 42
4 Conclusion : Choix du calage de la courbure, du nombre de capteurs _____________ 44
Chapitre II : BANC EXPERIMENTAL ET ETALONNAGE METROLOGIQUE ________________46
1 Introduction __________________________________________________________ 48
1.1 Bref historique du systme mtrique ________________________________________ 48
1.2 Chane dtalonnage _____________________________________________________ 49
2 Prsentation du banc ___________________________________________________ 51
2.1 Partie existante : Description gnrale du banc de mesure ______________________ 52 2.1.1 Principes de conception _________________________________________________________ 52 2.1.2 Description technologique et mtrologique _________________________________________ 55
2.2 Dmarche de prcautions exprimentales et modifications ______________________ 58 2.2.1 Mise en uvre les instruments ___________________________________________________ 58 2.2.2 Protocole de mesure de la rectitude _______________________________________________ 58 2.2.3 Traitement des rsultats : Logiciel MATHEMATICA ____________________________________ 60 2.2.4 Prcaution et tests pour les acquisitions ____________________________________________ 60 2.2.5 Rglages ______________________________________________________________________ 63
2.3 Conception du banc pour la phase talonnage _____________________________ 66 2.3.1 Laser _________________________________________________________________________ 66 2.3.2 Principe de conception __________________________________________________________ 67 2.3.3 Prsentation du banc du mesure : Mise en uvre de linterfromtre ____________________ 68 2.3.4 Source dincertitudes ___________________________________________________________ 70
3 Etalonnage des capteurs capacitifs ________________________________________ 75
3.1 Etalonnage _____________________________________________________________ 75 3.1.1 Capteur capacitif _______________________________________________________________ 75 3.1.2 Dtermination de laxe dAbbe ____________________________________________________ 76 3.1.3 Protocole de mesure pour ltalonnage _____________________________________________ 78 3.1.4 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 80 3.1.5 Effet de ltalonnage des capteurs sur le calcul dun profil ______________________________ 81
3.2 Diminution de lincohrence entre les capteurs _______________________________ 83 3.2.1 Courbe de correction ___________________________________________________________ 84 3.2.2 Effet de la diminution de lincohrence entre les capteurs sur le calcul dun profil __________ 85
4 Etalonnage des niveaux lectroniques _____________________________________ 86
4.1 Niveau lectronique _____________________________________________________ 86 4.1.1 Principe de fonctionnement et mise en service _______________________________________ 86 4.1.2 Mthode de mesure ____________________________________________________________ 87
4.2 Prcaution _____________________________________________________________ 87 4.2.1 Protocole de mesure pour ltalonnage _____________________________________________ 87
4.3 Utilisation du laser ______________________________________________________ 89 4.3.1 Prsentation __________________________________________________________________ 89 4.3.2 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 89 4.3.3 Incertitude sur la rfrence ______________________________________________________ 90
4.4 Utilisation de la matrice de 16 capteurs ______________________________________ 90 4.4.1 Courbe dtalonnage ____________________________________________________________ 91 4.4.2 Incertitude sur la rfrence angulaire ______________________________________________ 91
4.5 Rsultats et discussion ___________________________________________________ 92
5 Conclusion ____________________________________________________________ 93
Chapitre III : INCERTITUDES ET OPTIMISATION DU DEPOUILLEMENT _________________96
1 Introduction __________________________________________________________ 98
2 Evaluation de lincertitude de mesure par lapproche GUM ENV 13005 ___________ 99
2.1 Mesurande ____________________________________________________________ 100
2.2 Concepts derreurs et dincertitude ________________________________________ 100
2.3 Bilan des causes dincertitudes :Diagramme d'Ishikawa ________________________ 100
2.4 Incertitude-type________________________________________________________ 101
2.5 Modlisation du mesurage _______________________________________________ 102 2.5.1 Propagation des incertitudes ____________________________________________________ 102 2.5.2 Incertitude-type compose u
c ___________________________________________________ 103
2.6 Evaluation de limportance des contributeurs ________________________________ 103
2.7 Incertitude largie U ____________________________________________________ 103
2.8 Expression de lincertitude (expression finale du rsultat de mesure) _____________ 104
2.9 Supplment 1 du GUM : Mthode de Monte Carlo ____________________________ 104
2.10 Procdure de calcul des incertitudes _______________________________________ 105
3 Evaluation des incertitudes _____________________________________________ 106
3.1 Rappel de la dfinition du mesurande ______________________________________ 107
3.2 Bilan des causes dincertitudes ____________________________________________ 107
3.3 Thermique sur le banc ___________________________________________________ 108 3.3.1 Evaluation exprimentale des variations de temprature et des gradients ________________ 108 3.3.2 Consquences ________________________________________________________________ 110
3.4 Reproductibilit de la position de la table arotech ___________________________ 111
3.5 Incertitude sur la correction du capteur _____________________________________ 111
3.6 Incertitudes sur la correction du niveau _____________________________________ 113 3.6.1 Rfrence de ltalonnage du niveau : porte-capteurs ________________________________ 113 3.6.2 Niveau lectronique ___________________________________________________________ 114 3.6.3 Bilan des incertitudes sur la correction du niveau ____________________________________ 116
4 Dtermination du paramtre L optimal ____________________________________ 116
4.1 Recherche du minimum de variabilit du profil en fonction de L _________________ 117 4.1.1 Mthode de simulation _________________________________________________________ 117 4.1.2 Simulation avec une multiplication des incertitudes sur les niveaux par 10 _______________ 118 4.1.3 Intervalle paramtre L optimal, effet sur le profil ____________________________________ 120
4.2 Mthode de lcart-type quivalent ________________________________________ 121 4.2.1 Structure du programme de simulation ____________________________________________ 122
4.2.2 Ecart-type quivalent pour le capteur C ______________________________________ 124
4.2.3 Ecart-type quivalent pour le niveau N _______________________________________ 125
4.2.4 Bilan paramtre L optimal_______________________________________________________ 126
4.3 Evaluation finale des incertitudes _________________________________________ 126
5 Rflexion sur le choix du nombre de capteurs _______________________________ 129
5.1 Dcompte des quations et des inconnues __________________________________ 129
5.2 Simulation de Monte-Carlo _______________________________________________ 131
6 Conclusion ___________________________________________________________ 132
Chapitre IV : CARTOGRAPHIE DU PLAN ________________________________________134
1 Introduction et bibliographie __________________________________________136
2 Mthode maximale _______________________________________________137
2.1 Procdure de mesure ___________________________________________________ 137
2.2 Dcompte des quations et des inconnues __________________________________ 138
3 Mthode minimale utilisant les rectitudes_____________________________139
4 Comparaison des mthodes ___________________________________________141
5 Simulation de Monte-Carlo des incertitudes sur la base de la mthode des rectitudes __________________________________________________________________142
6 Conclusion _________________________________________________________144
CONCLUSION ET PERSPECTIVES ______________________________________________147
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ____________________________________________153
Annexe I : CHOIX DU CALAGE DE LA COURBURE ________________________________161
Annexe II : PRINCIPE DE LINTERFEROMETRIE A UNE LONGUEUR DONDE ___________165
Annexe III : CALCUL DES DEPLACEMENTS DU PORTE-CAPTEUR ____________________169
Introduction gnrale
1
INTRODUCTION GENERALE
Les termes de nanomatriaux et de nanotechnologies recouvrent tout un domaine de
ralisations dont le pas est infrieur au micromtre. Ils sont obtenus soit par des technologies
qui permettent une rduction de la taille des composants, soit par la production de nano-
objets qui sauto-organisent [NM110].
Les travaux de recherche et de dveloppement concernent des domaines varis :
llectronique, les tlcommunications, loptique, la mcanique, la chimie, la biologie, la
sant, lenvironnement, les transports et les sources dnergie.
Dans le domaine de la Mtrologie, le prfixe nano peut avoir deux acceptions, celle des
objets nanomtriques ou celle des incertitudes nanomtriques y compris sur des macro objets.
Dans ce travail, nous sommes clairement dans cette seconde acception.
La majorit des pays dans le monde ont des laboratoires dont les appellations contiennent les
expressions National Measurement ou Metrology Institute , ces laboratoires dtiennent
les rfrences primaires des Etats correspondants. La plupart des grands laboratoires de
mtrologie dveloppent des programmes en nanomtrologie souvent sur des nano objets.
Aux Etats Unis, le Center for Nanoscale Science and Technology (CNST) et neuf autres
grands laboratoires du National Institute of Standards and Technology (NIST) sont en
train de dvelopper les mesures, les normes et les technologies pour le dveloppement de
lindustrie des produits pour un march nanotechnologie qui pourrait dpasser 2.5 billions de
dollars dans la prochaine dcennie, soit environ 15% de la production manufacturire
mondiale.
En Allemagne, le Physikalisch Technische Bundesanstalt (PTB) effectue de la recherche
fondamentale et du dveloppement dans le domaine de la mtrologie dans les domaines
concernant la dtermination des constantes fondamentales et naturelles, la ralisation,
lentretien et la diffusion des units lgales SI, les services et la mtrologie ainsi que du
transfert de technologie. Nous retrouverons des rfrences bibliographiques correspondantes
des travaux du PTB ds le chapitre I.
En Grande Bretagne, lquipe Surface and Nanoanalysis au National Physical
Laboratory (NPL) vise soutenir lindustrie de lUK en augmentant les connaissances
concernant les microscopes champ proche.
Dautres grands ont des laboratoires importants en mtrologie, citons le Japon, la Core du
Sud ou la Chine dans la zone Asie.
Introduction gnrale
2
Contexte
En France, le Laboratoire National de Mtrologie et dEssais (LNE) au travers de sa section
dimensionnelle a initi le projet Nanomtrologie . Le premier projet visait dvelopper
une machine innovante capable de mesurer des objets tridimensionnels avec des incertitudes
nanomtriques. Actuellement, dautres projets sont en cours de dveloppement comme un
microscope force atomique mtrologique ou une machine mesurer les dfauts de forme
cylindrique prsentant des incertitudes nanomtriques.
Pour raliser ce projet une coopration scientifique forte a t mise en place entre la section
dimensionnelle du LNE et le Laboratoire de Mathmatiques et de Mtrologie Applique
(L2MA) dArts et Mtiers ParisTech, centre denseignement et de recherche de Lille. Ce
travail a t ralis au L2MA.
Notre travail sinscrit en continuit du travail effectu par M. Ludovic LAHOUSSE qui a
soutenu sa thse en 2005. Le sujet de sa thse est Contribution la construction de
machines de grande prcision gomtrique : Le concept dinformation dans lamlioration
des performances des machines [LAH2005-b].
Lobjectif principal de notre travail est dtudier prcisment la topographie Z des plans qui
servent de rfrences dans la chaine mtrologique Z de la machine table croise
[DUC2003] [LAH2005-a] [LAH2005-b] [LAH-2005-c] [LAR2007] du LNE.
La machine (Figure 1) a t construite au LNE Trappes (Paris). Elle a t conue partir des
travaux de M. Ludovic LAHOUSSE. Ce projet vise dvelopper la capacit de raccorder aux
talons dimensionnels nationaux, les mesures dobjets issus des nanotechnologies.
Figure 1 : Machine complte
Cette machine dont le domaine dexploration est un carr de 300 mm sur une paisseur dune
cinquantaine de micromtres doit permettre datteindre des incertitudes dune dizaine de
nanomtres sur la mesure dune longueur dun centimtre. Lincertitude suivant Z tant
Introduction gnrale
3
limite deux nanomtres sur la mme distance. Ces deux incertitudes restant limites
respectivement cinquante et dix nanomtres pour une mesure correspondant lenvergure du
domaine de mesure.
La machine a t structure en deux sous-ensembles. Le premier est mobile. Il se compose de
tous les lments qui servent la mise en position et au dplacement de la palette porte
chantillon. Le second est fixe. Il constitue la partie suprieure de la machine et matrialise
lespace fixe de rfrence. Un systme de reprage de la partie mobile par rapport la partie
fixe a t mis en place.
Figure 2 : Ensemble de la machine
La machine prsente deux modes principaux de report de coordonnes pour les 2 chanes
mtrologiques X, Y dune part, et Z dautre part.
La chane Z est trs sensible la flexion thermique et le respect du principe dAbbe
ncessiterait de fixer la rfrence de planit sous la palette porte-objet. On a choisit une
solution qui consiste reconstituer le principe dAbbe par le moyen de 4 capteurs
implants sur le chariot mobile et se reprant un plan constituant la rfrence de mesure Z.
Les quatre capteurs sont disposs face la surface de rfrence constitue de 4 plateaux dont
la topographie doit tre talonne. Cest lobjet de ce travail.
Le reprage dans la direction Z est ralis au moyen de quatre capteurs capacitifs dont
ltendue de mesure est de 100 m. Ces quatre capteurs lis au chariot porte objet, proches
des quatre coins de la zone de mesure, sont en regard de quatre rfrences de planit
ralises sous forme de quatre plateaux circulaires en alliage daluminium de diamtre 440
mm et dpaisseur 70 mm. Ces plateaux sont fixs la structure de rfrence par des liaisons
qui permettent une libre dilatation de ces rfrences sans entraner de dformation.
Linterprtation des mesures dlivres par ces quatre capteurs permet de reconstituer
simultanment lquivalent dune double mesure de laltitude Z en principe dAbbe ainsi que
les valeurs des rotations autour des directions X et Y entre la porte pice et le palpeur fix la
structure de rfrence.
Le schma de la Figure 3 reprsente une coupe de la machine suivant la diagonale X, Y. Il
montre les pices massives concourant au reprage vertical dans les structures fixe et mobile
ainsi que la chane mtrologique Z.
4 rfrences Z
4 interfromtre
laser
4 capteur Z
4 Ttes de
lectures
optiques
4 miroirs
4 grilles
optiques bi
dimensionnelle
4 rfrences Z
4 interfromtre
laser
4 capteur Z
4 Ttes de
lectures
optiques
4 miroirs
4 grilles
optiques bi
dimensionnelle
Introduction gnrale
4
Figure 3 : Chane mtrologique Z
Notre objectif est donc de dterminer une cartographie des rfrences planes qui sont la base
du reprage en Z sur la table croise. Afin de mettre au point et de valider la mthode
dtalonnage de la planit des rfrences sans immobiliser le reste de la machine, un banc
ddi la mesure de planit [LAH2007] a t pralablement dvelopp et mis en place au
L2MA. La mesure dfinitive ne pourrait probablement qutre ralise in situ Trappes tant
les problmes thermiques et de maintien de la forme sont aigues au niveau de qualit cherch.
La mtrologie du plan lchelle du micromtre est bien connue mais est originale lchelle
du nanomtre dautant que les mthodes envisages sont radicalement diffrentes des
techniques de planimtrie aboutissant des incertitudes micromtriques.
Prsentation du document
Lensemble de cette dmarche est prsent dans ce mmoire de thse et sarticule en quatre
chapitres.
Le chapitre I est intitul Mthode de propagation et profil dune ligne , il prsente :
Le principe de la mesure de la rectitude par propagation
La proposition de 3 stratgies de dpouillement des donnes issues de la propagation pour raliser la rectitude des mesures : une stratgie dite globale qui est en fait un
calcul au sens des moindres carrs pondrs, une stratgie dite capteurs
prpondrants et une stratgie dite niveaux prpondrants
Pour la mthode de dpouillement au sens des moindres carrs pondrs, nous avons introduit un paramtre not L qui permet de passer de manire continue de la solution
dite capteurs prpondrants la solution dite niveaux prpondrants . Ce
paramtre gal au rapport entre lincertitude-type attribue aux capteurs et celle
attribue aux niveaux devra tre dtermin
Le chapitre II est intitul Banc exprimental et talonnage mtrologique , il prsente :
La description gnrale du banc de mesure conu pralablement ma thse par Ludovic LAHOUSSE
La dmarche exprimentale et les modifications ralises pour amliorer le fonctionnement du banc
La conception du dispositif supplmentaire pour la phase talonnage des capteurs et des niveaux
Introduction gnrale
5
Ltalonnage des capteurs capacitifs qui est ralis en deux tapes. La premire tape compare directement lindication de chaque capteur un laser interfromtrique plac
en principe dAbbe. La seconde tape consiste en la diminution de lincohrence entre
les indications des 16 capteurs.
Ltalonnage des niveaux peut tre ralis de deux manires. La premire rfrence est un angle engendr par linclinaison du matelas suprieur. Des capteurs capacitifs que
nous avons ajout chaque coin du matelas permettent dvaluer la position de laxe
de rotation. Linformation sur langle est fournie par lindication du laser laide dun
simple calcul de sinus. La seconde rfrence est toujours un angle engendr par
linclinaison du matelas suprieur mais cet angle est calcul grce aux informations
venant des 16 capteurs capacitifs du porte-capteurs analyses avec un calcul de type
plan au sens des moindres carrs en 16 points
Le chapitre III est intitul Incertitude et optimisation du dpouillement , il prsente :
La notion dincertitudes de mesures
La mthode de Monte Carlo et lapplication la mesure de la rectitude
Lvaluation des incertitudes sur la correction du capteur et du niveau
Deux mthodes de dtermination du paramtre L optimal
Lvaluation finale des incertitudes
Le chapitre IV est intitul Cartographie du plan , il prsente :
Une analyse des mthodes de mesure et de dpouillement possibles pour valuer la topographie du plan
Une mthode dite maximale en ce sens quelle utilise des mesures croises trs redondantes et une stratgie de dpouillement de type moindres carrs tenant
compte de lensemble des donnes. Ltude est rduite au dcompte des quations et
des inconnues
Une mthode dite minimale en ce sens quelle propose une analyse des rectitudes mesures dans les sens X et Y puis un recoupement des rectitudes pour reconstituer la
topographie du plan. Cette mthode vite la rsolution dun grand systme et elle
permet dutiliser directement les mthodes dveloppes dans ce travail. On ralise des
simulations sur un plan carr (300*300 mm2) en utilisant les incertitudes obtenues
dans le chapitre III
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
6
Chapitre I
METHODE DE PROPAGATION ET PROFIL DUNE LIGNE
1 Introduction et bibliographie ______________________________________________ 8
1.1 Etude de la position dun solide _____________________________________________ 9 1.1.1 Analyse et hypothses ___________________________________________________________ 9 1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements ___________________________________ 10 1.1.3 Modle dit cinmatique _________________________________________________________ 13
1.2 Dfaut de forme ________________________________________________________ 13 1.2.1 Notion de dfaut de forme _______________________________________________________ 13 1.2.2 Passage du continu au discret ____________________________________________________ 14
1.3 Dfaut de circularit _____________________________________________________ 15 1.3.1 Dfinition normalis de la circularit _______________________________________________ 15 1.3.2 Mthode de mesure classique ____________________________________________________ 16 1.3.3 Permutation circulaire __________________________________________________________ 16 1.3.4 Propagation circulaire ___________________________________________________________ 17 1.3.5 Utilisation dun talon circulaire___________________________________________________ 17
1.4 Dfaut de rectitude ______________________________________________________ 18 1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude _______________________________________________ 18 1.4.2 Retournement _________________________________________________________________ 19 1.4.3 Propagation ___________________________________________________________________ 21
2 Unification des mthodes de sparation ____________________________________ 28
2.1 Concept de sparation ___________________________________________________ 28
2.2 De la permutation la propagation : un concept unique ________________________ 30
3 Propagation __________________________________________________________ 32
3.1 Notations signes et units _________________________________________________ 32 3.1.1 Signes ________________________________________________________________________ 32 3.1.2 Units ________________________________________________________________________ 33
3.2 Mthode globale ________________________________________________________ 33 3.2.1 Mise en quations ______________________________________________________________ 33 3.2.2 Pondration ___________________________________________________________________ 35 3.2.3 Interprtation et utilisation du paramtre L _________________________________________ 39
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
7
3.3 Mthode niveau prpondrant ________________________________________ 40
3.4 Mthode capteurs prpondrants _____________________________________ 41 3.4.1 Calage de la courbure globale _____________________________________________________ 41 3.4.2 Rsultats _____________________________________________________________________ 42
4 Conclusion : Choix du calage de la courbure, du nombre de capteurs _____________ 44
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
8
1 Introduction et bibliographie
Lobjet de ce chapitre est de mettre en place les mthodes permettant destimer le dfaut
de forme de pice circulaire ou plane avec des incertitudes de lordre de quelques nanomtres.
Classiquement, lvaluation dun dfaut de forme est ralise en deux temps. Dans un premier
temps, il sagit de raliser lvaluation mtrologique de la pice. Dans un second temps, on
analyse les carts constats sur la surface de la pice comme le rsultat de la somme dun
dfaut de position et dun dfaut de forme selon un critre dfinir. La norme fournit une
interprtation du dfaut de forme qui consiste choisir la position de la zone de tolrance par
rapport la surface de manire minimiser le dfaut de forme. Lide sous-jacente consiste
dire que puisque le choix de la position a un caractre arbitraire, il doit tre fait de manire
maximiser la probabilit de dclarer la pice conforme. Nous nous loignerons de cette
conception en dfinissant notre propre mesurande car nous ne souhaitons pas faire une
dclaration de conformit mais disposer dun profil utilisable dans le cadre de ltalonnage de
la table croise.
Pour amliorer lvaluation mtrologique de la pice, les mthodes proposes par les
diffrents auteurs tiennent sur deux concepts de base. Le premier concept correspond ce que
Jean David (brevet Renault Automation de 1988) appelle la structure mtrologique dissocie
[LAH2007] qui consiste remplacer les guidages traditionnels par une chane dinformation
utilisant des capteurs. Le second concept consiste liminer les dfauts reproductibles de la
machine de mesure en utilisant le concept de retournement (sparation par changement de
signe) ou le concept de permutation que lon peut tendre la propagation comme nous le
montrerons au paragraphe 2.2.
Pour modliser les dfauts des machines de manire linaire, nous dveloppons le concept de
torseur de petits dplacements et prsentons une tude bibliographique de la modlisation de
la gomtrie dun axe de machine. Cette tude est utile tant pour le traitement du dfaut de
position de la pice mesure que pour la modlisation de la gomtrie dun axe de machine.
Dans [ROD1840], Rodrigues introduit la formule, bien connue dans les cours de mcanique,
de la rotation dun corps solide dans lespace. La lecture du document original nous a permis
de mettre en vidence quOlinde Rodrigues a probablement t un prcurseur dans
lintroduction du concept de torseur de petits dplacements.
Pour mesurer la circularit ou la rectitude, les normes prvoient des dispositifs classiques dans
les mtrologies industrielles que nous prsentons aux paragraphes 1.3 et 1.4. Le potentiel en
termes dincertitudes de ces moyens est de lordre de quelques diximes de micromtres au
mieux. Nous prsentons les mthodes de sparation et de permutation comme moyens de
gagner un facteur 10 20. Dans le paragraphe 2, nous tentons une unification des diffrentes
mthodes de sparation des dfauts. Lide est de montrer la continuit conceptuelle entre la
permutation complte que Coorevits dans [COO90] avait qualifie de multiretournement
et la mthode de propagation que nous utilisons pour la rectitude.
La section 3 prsente notre approche de la mthode de propagation applique la mtrologie
de la rectitude dun plan de rfrence destin la table croise du LNE. Cette mthode utilise
4 capteurs capacitifs et deux niveaux lectroniques. Nous proposons une mise en quations
aboutissant une optimisation globale au sens des moindres carrs permettant de qualifier le
dfaut de rectitude dune ligne du plan, les dfauts de rectitude et de tangage du porte-capteur
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
9
et la position relative des capteurs capacitifs. Les quations qui correspondent aux mesures
des capteurs capacitifs forment des carts au modle dont lunit est drive du mtre. Par
contre, les quations provenant des mesures des niveaux lectroniques forment des carts au
modle dont lunit est drive du radian. Lunit de la distance entre les capteurs est le
millimtre (ici en pratique, la distance est de 20mm). La cohrence impose que les indications
fournies par les capteurs et les indications angulaires multiplies par cette distance soient
exprimes dans la mme unit. Les diffrents choix possibles entre les units changent les
rsultats. Nous montrons que ces choix se comportent comme une pondration entre les
mesures issues des deux systmes de mesure. Cest pourquoi nous introduisons une analyse
au sens des moindres carrs pondrs en faisant apparatre un paramtre =
, en notant
lincertitude-type sur les capteurs et lincertitude-type sur les niveaux. Le paramtre L est inconnu ce niveau du travail. Il est li la qualit relative des capteurs par rapport aux
niveaux. Compte-tenu du matriel que nous avons utilis, nous avons choisi dexprimer les
indications des capteurs en nanomtres, les angles en microradians et les distances en
millimtres. Lintrt de ce choix tant que le nanomtre correspond 10-9
mtre et que le
produit dun microradian par un millimtre correspond lui aussi 10-9
mtre. Cest ce choix
qui conduira dans la suite du travail des paramtres L intressants compris entre un et cent
environ c'est--dire une chelle de variation facile apprhender.
La modification du choix des units pour les indications des capteurs et des niveaux ne
change pas le rapport physique entre les incertitudes. Le paramtre L sera modifi par une
puissance de 10 conscutive au changement des units qui compensent le changement des
units dans les quations. En consquence, ces modifications nauront aucun effet sur le profil
calcul.
Le problme de lvaluation des incertitudes sera trait en dtail selon la mthode de Monte-
Carlo au chapitre III. Cette valuation permettra celle du paramtre L. Ce paramtre peut
varier de zro exclu plus linfini.
Lorsquil tend vers 0, cela correspond des incertitudes faibles sur les capteurs et des
incertitudes importantes sur les niveaux. La valeur 0 ne peut tre atteinte car le systme
nadmet pas de solution. Dans ce cas, nous modifions les quations du systme ce qui nous
permet dintroduire une solution dite capteurs prpondrants . De la mme manire,
quand L tend vers linfini, la matrice des covariances pondres est galement singulire.
Nous introduisons alors une solution dite niveaux prpondrants correspondant un
autre systme dquations rsoudre au sens des moindres carrs.
Lvolution de L gnre une famille de solutions. Lvaluation des incertitudes effectue au
chapitre III permettra doptimiser lapport des capteurs relativement aux niveaux de manire
minimiser lincertitude sur le mesurande.
1.1 Etude de la position dun solide
1.1.1 Analyse et hypothses
Soit une glissire sur laquelle se translate un chariot (Figure 1). Le mouvement nominal de
translation du chariot est repr par une rgle de lecture de dplacement.
Si on suppose que :
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
10
- la rgle est parfaite (au sens du rattachement aux talons nationaux),
- la glissire est parfaitement ralise et parfaitement rigide,
- le chariot parfaitement rigide glisse parfaitement sur la glissire, ...
Dans ces conditions, le chariot (donc l'ensemble des points constituant le chariot) subit un
mouvement de translation pure de la valeur indique par la rgle et dans la direction X.
La Figure 1 montre donc le chariot en position thorique et le chariot en position relle
sachant que lhypothse dindformabilit ne va pas de soi. Cette figure est classique.
Figure 1 : Schma de la glissire et de son chariot
En pratique, pour chaque valeur de X indique, le chariot prend une position relle diffrente
de la position thorique. Ce chariot est d'ailleurs, ventuellement, dform. Pour dcrire le
passage de la position thorique du chariot la position relle, on va faire d'une part
l'hypothse de l'indformabilit du chariot (ou dun lment de rfrence li au chariot) et
d'autre part, on s'appuie sur la constatation exprimentale que les dfauts mesurer sont
faibles (de l'ordre de quelques dizaines de micromtres pour les translations et quelques
dizaines de microradians pour les rotations). On peut alors dcrire le passage de la position
thorique du chariot la position relle comme un petit dplacement de corps solide soit,
mathmatiquement, un torseur de petits dplacements.
Lhypothse dindformabilit du chariot peut paratre trs restrictive, elle mrite un
commentaire. Lide est que le chariot est en fait un gnrateur de dplacements qui met en
position un porte outil ou un porte pice ou dune manire gnrale un solide ; le chariot lui-
mme na donc pas besoin dtre globalement indformable, seul llment mis en place doit
ltre.
Ce modle est trs intressant car il permet de modliser le dplacement dun solide sous la
forme dun champ de moments dcrit par un torseur. Il permet alors dexprimer des
dplacements combinant des translations et des rotations en disposant des proprits de
linarit, de commutativit et dassociativit.
1.1.2 Mcanique du corps solide en petits dplacements
Dans sa publication de 1840 [ROD1840], Olinde Rodrigues fait une tude trs complte du
mouvement de corps solide, de la composition des mouvements de corps solides et du passage
aux petits mouvements. Les notations modernes du produit vectoriel ou du torseur ne sont pas
utilises mais toutes les formules dveloppes sont exactes et correspondent une conception
trs actuelle de ces problmes.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
11
Un solide est un corps dont les diffrents points restent des distances constantes les uns des
autres au cours du mouvement. Il peut se mouvoir librement sa position dtermine par la
donne de six paramtres (degrs de libert) : la position dun point (trois coordonnes) et
trois angles qui, dans le cas gnral, sont les angles dEuler (dautres critures sont possibles,
par exemple dans la marine, les angles utiliss correspondent au changement de cap lacet, au
tangage et au roulis).
Les dplacements, du fait des rotations forment, au sens mathmatique du terme, un groupe
non commutatif et des relations non linaires rendent leurs manipulations relativement
lourdes. Tout dplacement dun solide autour de deux points fixes se rduit donc une
rotation dgale amplitude et de mme sens pour tous les points du systme autour de laxe
form par la droite passant par les deux points fixes.
Figure 2 : Etude de rotation autour dun axe fixe
La Figure 2 reprsente la rotation dun point )(M dans lespace autour de laxeOm , sa
trajectoire est dans le plan perpendiculaire laxe de rotation et est porte par le cercle centr
en m et de rayon mM . Langle envoie le point M sur le point M. Il ny a pas dhypothse de petit angle ce niveau.
Dans le plan, on peut crire les relations :
= cos + sin =
o
mM
mMi
et inj
Mm mMinmMi
sincos
Mm mMnmM
sincos
MOmO )(sin)(cos OMmOnOMmO
n
M m
M
x
y
z
o
i
k
j
n M
M
m
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
12
Donc MO OMnOMOm
sincos)cos1( (1)
Pour un angle petit, on peut crire : 1cos , sin
OMnOMMO
OMnMOMO
OMnMM
Si on ajoute une translation du point O not )(O
)()( MOMnOMM
(2)
Ordre de grandeur de lapproximation
Pour petit, on peut dvelopper les fonctions sinus et cosinus de langle avec la thorie des
sries de Taylor comme ci-dessous.
)sin( ...!3
3
0
12
)!12()1(
n
nn
n
)cos( ...!2
12
0
2
)!2()1(
n
nn
n
Dans le passage de lquation (1) la formule du transport de moment, le plus grand terme
nglig est :
OMOm22
22 = Mm
2
2 qui scrit en norme comme Mm
2
2
O Mm est le vecteur bras de levier donc Mm est la distance entre le point M et
laxe de rotation.
Pour prciser les ordres de grandeur, si on fait tourner un solide de 1 m dun angle de 100
rad qui est dj important, cela fait nm512
)10( 24
ce qui signifie que la diffrence entre la
nouvelle position thorique dun point situ un mtre de laxe de rotation calcule par le
torseur des petits dplacements est de lordre de 5 nm ce qui est ngligeable.
Ce qui vient dtre crit ne constitue pas une tude complte des limites du torseur de petits
dplacements mais ce nest pas le propos de ce chapitre.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
13
1.1.3 Modle dit cinmatique
Si on reprend le schma de la Figure 1 avec la mise en place dun Torseur de Petits
Dplacements (TPD) pour caractriser lerreur de position du chariot, en chaque point M, on
dfinit le moment du torseur par
OMOM )()(
Il est classique de noter :
)(xTij la translation de l'axe i dans la direction j, soit :
- )(xTxx : justesse ou erreur relative de position
- )(xTxy : rectitude horizontale
- )(xTxz : rectitude verticale
)(xij la rotation de l'axe i autour de l'axe j, soit :
- )(xxx : roulis
- )(xxy : tangage
- )(xxz : lacet
La modlisation de la gomtrie dun axe de machine que nous venons de prsenter sera
utilise pour modliser le comportement gomtrique du solide qui portera les capteurs lors
du processus de mesure par propagation.
1.2 Dfaut de forme
1.2.1 Notion de dfaut de forme
On peut dfinir la notion de dfaut de forme partir de la notion de surface parallle (Figure
3-a). On note M un point courant sur la surface S . On note le vecteur normal la surface S en M (on suppose que lexistence de cette normale ne pose pas de problme) tel que soit norm et sortant la matire. La surface S dite surface parallle S est dfinie par son
point courant M tel que ndMM . Dans le cas gnral, une surface parallle na pas la
mme nature que la surface originelle. Il existe quelques cas particuliers (sphre, cylindre,
etc.) pour lesquels le passage de la surface S sa surface parallle est trivial.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
14
(a) (b)
Figure 3 : Reprsentation : (a) la notion de surface parallle (b) la zone de tolrance
On peut maintenant dfinir une zone de tolrance autour dune surface partir de ce concept
de surface parallle. Considrons la surface pour laquelle on souhaite tudier le dfaut de
forme. Considrons une sphre dont le centre appartient la surface tudier, son diamtre
est gal la tolrance. Lorsque le centre de la sphre parcourt la surface S , on peut dfinir deux surfaces enveloppes (avec la convention de signe de la normale sortante) gnres par la
sphre (Figure 3-b), lune, lintrieur de la matire, correspond la surface parallle dfinie
par une distance d gale moins le rayon de la sphre, lautre correspond la surface
parallle dfinie par une distance d gale plus le rayon de la sphre.
Dans le cas dune ligne plane (comme le cercle), on crit les mmes dfinitions dans le plan
contenant la ligne. On retrouve ainsi la couronne que lon utilise pour dfinir le dfaut de
circularit.
La zone dfinie par lenveloppe des sphres est la zone de tolrance. Dans le cas des surfaces
gauches, on place cette zone de tolrance selon les 6 degrs de libert dun mouvement de
corps solide pour placer lensemble des points mesurs lintrieur de la zone.
Dans le cas des surfaces dites simples comme la sphre ou le cylindre, le principe
dindpendance qui spare lvaluation de la taille de lvaluation de la forme conduit
utiliser un degr de libert supplmentaire qui correspond la taille.
1.2.2 Passage du continu au discret
Une rectitude est une ligne continue nominalement rectiligne dont on cherche valuer la
forme et, le cas chant, le dfaut de forme au sens de la norme. La description exhaustive du
dfaut de forme ncessiterait la saisie dune densit de points suffisante pour que
linformation contenue dans le signal chantillonn soit la mme que dans le signal continu.
Lutilisation des mthodes dlimination derreurs par permutation ou retournement ou les
mesure par propagation impose de placer des capteurs une distance qui peut tre importante
cause des dimensions des capteurs. Dans notre travail, la distance est de 20mm,
correspondant lentraxe de positionnement des capteurs dans le porte capteur mis en uvre
[LAH2007]. Un porte capteur permettant une distance de 10mm a t conue par Ludovic
LAHOUSSE mais na pas t utilis. De toute faon, 10mm constitue encore un pas important
mais invitable compte-tenu de la technologie utilise. Cette distance importante est une
limite invitable.
ndMM
M
M
d
n
SSurface
SSurface
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
15
Pour diminuer lincertitude correspondante, on pourrait envisager une technique de mesure
complmentaire pour tudier les intervalles entre les points. Pour ne pas avoir traiter ce
problme, nous avons adopt un mesurande adapt (voir paragraphe 1.4.2).
1.3 Dfaut de circularit
1.3.1 Dfinition normalis de la circularit
La norme [NF EN ISO 1101] "Spcification gomtrique des produits (GPS) - Tolrancement
gomtrique - Tolrancement de forme, orientation, position et battement", publie en janvier
2006 constitue la base du tolrancement gomtrique. Elle prcise les notions fondamentales
lies au tolrancement par zone. Suivant la spcification indique sur le dessin (Figure 4), la
zone de tolrance de circularit est limite par deux cercles concentriques ayant une
diffrence de rayons gale t.
a : toute section
Figure 4 : Reprsentation de la zone de tolrance
La norme [NF E 10-103] Mthodes de mesurage dimensionnel : Quatrime partie - Ecarts
de circularit prcise la dfinition de la circularit : Qualit de ce qui est circulaire.
Caractrise une ligne circulaire mais ne suffit pas dfinir dans son ensemble une surface de
rvolution. Elle donne galement la dfinition de la tolrance de circularit : Distance
maximale admissible entre deux circonfrences concentriques entre lesquelles tre comprise
la ligne considre.
Note : sur une mme surface de rvolution, la tolrance de circularit ne sapplique qu la
ligne circulaire de chaque section prise sparment.
Rappel : spcification sur les dessins techniques de la tolrance de circularit t (selon NF E
04-552)
Il existe des mthodes classiques de mesurage, dcrite dans la norme, qui peuvent tre
enrichies de technique dlimination derreurs par permutation, ou adapter la mesure de
grande pice en introduisant de la propagation.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
16
1.3.2 Mthode de mesure classique
La norme [NF E 10-103] prsente les mthodes de mesurage des carts de circularit et leur
exploitation. Nous prsentons suivant les deux mesurages qui sont connus dans le domaine
industriel de la production pour linspection des pices et dans la recherche les dfauts de la
machine.
Mesurage des carts de circularit par la mthode de variation de rayon
Ces mthodes utilisent des capteurs tournants ou des plateaux tournants (Figure 5). Aprs
avoir dgauchi la pice par rapport laxe de rotation (rfrence des mesures), le principe
consiste dterminer les variations radiales dans une mme section sur une rvolution
complte, et de rpter opration au nombre requis de sections.
Cette mthode peut - selon le matriel utilis - permettre des relevs en continu. Par son
principe, elle est la meilleure approche du dfaut de circularit couple une mthode de
calcul du dfaut de forme en tant que zone minimale.
(a) (b)
Figure 5 : Mthode de variation de rayon : (a) Capteur tournant (b) pice tournante [NF E 10-103]
Mesurage des carts de circularit par relevs de coordonnes de points.
Cette mthode consiste relever les coordonnes des points dune section laide dune
machine mesurer bi - ou tri - dimensionnelle. Il est recommand que laxe de la pice soit
perpendiculaire aux deux axes de mesure de la machine, afin dassurer le palpage dans une
section droite de la pice.
Cette mthode, tant fonde sur un nombre de relevs de valeurs discrtes dans une mme
section, ne donne quune estimation de lcart de circularit. Cette estimation est dautant
plus fine que le nombre de points est adapt la nature des dfauts et ce, dans les limites de
lincertitude de mesure des coordonnes.
1.3.3 Permutation circulaire
La technique de permutation est utilise principalement pour la mesure de pices par relevs
de coordonnes de points prsentant un axe de symtrie : une forme circulaire ou une roue
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
17
dente par exemple. La procdure consiste mesurer la pice N fois en faisant tourner de N
2
tour entre chaque mesure complte de la pice.
Lorsquon ralise une mesure, on obtient N carts qui sont la somme de trois classes
derreurs :
Les carts dus la gomtrie de la machine.
Les carts dus la diffrence entre la gomtrie thorique de la pice et sa gomtrie relle.
Les carts lis aux dfauts de positionnement de la pice dans lespace machine.
Aprs rotation de N
2radians, le premier point vient dans la position du second (en espace
machine), la pice ayant repris nominalement la mme position, les dfauts machine prendre
en compte sont identiques dune mesure complte de la pice lautre.
Figure 6 : Mesure par permutation [COO1990]
La Figure 6 montre une illustration simple pour comprendre cette technique.
- les points dsigns par des chiffres (1, 2, 3 ou 4) sont en espace pice
- les points dsigns par des lettres (a, b, c, ou d) sont en espace machine
Ainsi, si la pice tourne de N
2radians N fois, on a N
2 quations qui permettent dterminer
la gomtrie de la pice et celle de la machine en utilisant une technique prsente dans
[COO1990].
1.3.4 Propagation circulaire
La technique de propagation circulaire consiste gnralement disposer les capteurs fixes en
priphrie de la pice et mesurer plusieurs fois la pice aprs lavoir tourne dun angle donn
entre chaque mesure. [WHI1976] [GAO1997-a] [GAO1997-b].
1.3.5 Utilisation dun talon circulaire
Nous sommes ici dans une autre logique, on suppose que lon dispose dun talon de
circularit. La bibliographie sur lanalyse de mesures de formes circulaires est relativement
aa
b
c
d
b
d
c
1
1
2
23
3
4
4
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
18
bien fournie [KNA1983-a] [KNA1983-b] [KUN1983] [PAH1995] [HEN2007]. Les auteurs
mesurent des talons circulaires de type bagues, MCG, Ball bar, et en dduisent les dfauts
de la machine.
1.4 Dfaut de rectitude
Comme pour la circularit, la mesure dun dfaut de rectitude peut relever de mthodes
classiques dcrites dans les normes mais galement dautres techniques avec ou sans
limination derreurs.
1.4.1 Dfinition normalise de la rectitude
La norme [NF EN ISO 1101] prcise les notions fondamentales lies au tolrancement par
zone. Suivant la spcification indique sur le dessin, la zone de tolrance peut tre limite :
- par deux droites parallles, projetes sur un plan, la tolrance correspond alors la distance entre ces deux droites,
- par deux plans parallles, la tolrance correspond alors la distance entre ces deux plans,
- par un cylindre, la tolrance correspond alors au diamtre de ce cylindre.
Cette norme est base sur le concept de zone minimale [CHE1996] [GOU1999] [ZHA1999].
La norme [NF E04-560] prcise la dfinition de la tolrance de rectitude: Dimension
maximale admissible de la zone de tolrance dans laquelle doit se situer la ligne considre.
La norme [NF E 10-101] Mthodes de mesurage dimensionnel : Deuxime partie - Ecarts de
rectitude prsente les mthodes de mesurage des carts de rectitude. Elle donne galement
des indications sur lexploitation des rsultats.
Pour le mesurage des carts de rectitude spcifis dans un plan, elle propose deux mthodes
de mesurage.
La premire mthode dite mesurages directs : les carts sont exprims directement en
units de longueur, par rapport la rfrence de mesurage considre (exemples : fil tendu
(Figure 7-a), rgle, cylindre ou faisceau optique (Figure 7-b).
(a) (b)
Figure 7 : Schmatisation des mesurages directs [NF E 10-101]
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
19
La seconde mthode dite mesurages indirects : les carts sont exprims en units de
longueur aprs transformation dune indication angulaire (exemple : niveau lectronique
(Figure 8-a), lunette autocollimatrice, interfromtre comptage de franges avec option angle
(Figure 8-b) en dplaant successivement lquipement de mesure dun pas (l) le long de la
ligne ou gnratrice).
(a) (b)
Figure 8 : Schmatisation des mesurages indirects [NF E 10-101]
Ces mthodes sont galement utilises dans le domaine industriel de la production pour
linspection des machines dusinage [SAK1987] [FAN2000] [MAG2006] [ARD2008] par
exemple.
Dans les publications [KIY1994] [GAO1996-a], les auteurs indiquent une mthode qui utilise
deux capteurs mais ils font lhypothse de labsence de tangage du porte-capteur. Le principe
conduit mesurer la diffrence daltitudes entre deux points successifs du profil (ce qui
limine leffet de la rectitude du porte capteur ce que remarque les auteurs), en fait, il sagit
dune mthode similaire lutilisation du niveau lectronique en ce sens que lon a une
propagation sur deux points mais sans la rfrence la verticale terrestre ce qui nest pas
correct et conduit les auteurs faire lhypothse de labsence de tangage du porte-capteur ce
qui na pas de porte pratique.
Le corpus normatif concernant la rectitude est peu pertinent pour notre application (rfrence
verticale de la table croise) car :
- Le mesurande bas sur le concept de la zone minimale est adapt un besoin de dclaration de conformit des produits [NF EN ISO14253-1] mais il a linconvnient
de sappuyer sur les points extrmes du profil et de rduire linformation contenue
dans le profil un chiffre unique qualifi de dfaut de rectitude .
- Les mthodes de mesure proposes par les normes sont bien connues, mais elles assurent des incertitudes au mieux de lordre du micromtre.
Nous proposons une dfinition du mesurande qui concerne le profil complet et qui vite de
sappuyer sur les points extrmes.
1.4.2 Retournement
La mthode de retournement a t dcline de diffrentes faons (Figure 9) : mthode du
retournement de langle (a), mthode du retournement du carr (b), mthode des trois
rectitudes (c) et mthode des trois plans (d). Ces mthodes relvent dun changement de
signe. La mthode des trois plans (et des 3 rectitudes) utilise une surface intermdiaire mais
relve de la mme logique. Si on note M1=A+B pour exprimer quavec les conventions de
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
20
signe, la premire mesure fournit la somme des dfauts des plans A et B et, de la mme
manire, M2=A+C et M3=B+C alors M2-M3=A-B qui avec M1=A+B permet de dterminer
les dfauts de A et B et constitue un retournement.
Figure 9 : Les mthodes du retournement [EVA1996] [BUR]
Ces techniques sont toutes caractrises par une manipulation mcanique en ce qui concerne
un (mais pas tous) les degrs de libert vis--vis de la direction sensible de lindication de
mesure. Cette opration change le signe d'une composante de lerreur.
Pour mesurer une ligne, la mthode dite du retournement est base sur lutilisation dun seul
capteur. Whitehouse dans [WHI1976] [CAM1995] propose deux mesures faisant apparatre
ainsi un changement de signe ce qui permet la sparation de lerreur de la machine de celle du
profil.
Figure 10 : Schmatisation du principe du retournement [GIA2004]
(a) (b)
(c) (d)
Ligne dAbbe
X
Y
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
21
Cette mthode est connue depuis de nombreuses annes et fait partie des mthodes de
comparaison une rfrence "dmatrialise" utilise par l'abb CAYERE [CAY1953]
[CAY1956]. On trouve la description dune mthode de retournement dans lencyclopdie de
Diderot et dAlembert au chapitre bnisterie pour vrifier la rectitude dune rgle.
Pour traiter correctement la rectitude, il faut bien mettre en place les conventions de signe
(Figure 10) :
- G(x) est la rectitude du guidage, G(x) est positif si le chariot savance dans le sens de laxe Y
- R(x) est la rectitude de la rgle, R(x) est positive si la rgle prsente une bosse (cette convention est dailleurs conforme la normalisation qui veut quun excs de matire
soit compt positivement)
- Si la tige du comparateur rentre lintrieur du corps, lindication du comparateur I(x) est positive
Avec ces conventions, la Figure 10-a indique une premire indication I1(x)=G(x)+R(x) et la
Figure 10-b indique I2(x)=-G(x)+R(x), le rsultat final est obtenu par demi-somme et demi-
diffrence.
Cette mthode ncessite des prcautions exprimentales importantes tant dans le retournement
de la rgle quau niveau de ltat de surface de rgle, il est en particulier impossible de mettre
en uvre correctement cette mthode avec une rgle gratte ou une rgle en granit cause de
ltat de surface qui ncessite une qualit de repositionnement impossible obtenir en
pratique [HEN2007]. Dans le retournement de la rgle, la Figure 10 indique en particulier la
ncessit de respecter lalignement des comparateurs entre les deux positions, la rectitude
tant exprime sur cette ligne (Principe dAbbe).
En pratique, cest une mesure dlicate mettre en uvre si lon souhaite tudier une rectitude
de quelques micromtres ou moins mais tout fait efficace. La mise en uvre du
retournement qui impose, par nature, de bouger les lments valuer rend cette mthode
difficile utiliser si on vise une incertitude de quelques nanomtres.
1.4.3 Propagation
1.4.3.1 Dfinition du mesurande
En mtrologie, la premire tape dun calcul dincertitudes consiste dfinir le mesurande
avec une finesse dautant plus grande que lon souhaite un niveau faible dincertitudes.
On peut considrer une surface dune pice comme la limite entre la matire et le milieu
environnant. Un profil de rectitude est donc la ligne continue obtenue comme lintersection
entre cette surface et un plan. Cette dfinition nest pas satisfaisante dans le cadre de la
mtrologie dune rectitude dun plan destin servir dtalon la table croise. Plutt que
dnoncer les raisons pour lesquelles cette dfinition nest pas oprante, nous allons faire des
propositions.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
22
Il est logique de palper les points dans les mmes conditions lors de la phase dtalonnage du
plan que lors de son utilisation, soit :
- Chaque point est atteint grce un capteur capacitif prsentant une zone utile de 6mm de diamtre [LAH2005-b]. Un point est donc le rsultat de l intgration de
la microgomtrie par le capteur capacitif ou plus prcisment, nous dfinissons un
point comme la rponse de la surface au capteur capacitif et non comme un point de la
surface physique
- Le porte capteur utilis possde un entraxe de 20 mm. La mesure par propagation impose un pas de dcalage de 20 mm. Le profil est donc dfini uniquement aux points
effectivement mesurs (tous les 20 mm). Le fait de dfinir le mesurande sur les points
mesurs uniquement et non sur une ligne continue vite la question de lapplication du
thorme dchantillonnage de Shannon. Le plan est usin avec des dfauts locaux de
lordre du micromtre, ce qui est trs bien pour un fraisage, mais correspond un
rapport entre le dfaut (1m) et lincertitude recherche (de lordre de 10 nanomtres)
de lordre de 100. Lincertitude gnre par une dfinition du mesurande sur une ligne
serait prpondrante et ne permettrait pas une analyse fine du reste du processus.
Note : Pour aller plus loin, on ne peut quaboutir la conclusion quil serait ncessaire
dutiliser dautres techniques de finition du plan et de raliser une mesure locale (entre deux
points de mesure donc 20mm) de la forme pour aboutir une caractrisation plus exhaustive
du plan. Ce point na pas t abord dans ce travail.
Il faut complter le mesurande par la dfinition des grandeurs dinfluence : conformment,
la norme [NF EN ISO 1], la temprature de rfrence est de 20C. Nous considrons
lhygromtrie comme sans effet .
En fait, la temprature peut avoir un effet sur les capteurs mais pour une rectitude, cest
lexistence dun gradient de temprature, en particulier dune diffrence de temprature entre
le dessus et le dessous du plan, qui est la source dincertitude importante.
1.4.3.2 Principes
Le principe conduit utiliser des capteurs quidistants permettant la mesure de diffrences
daltitude entre points voisins et dexploiter cette mesure par une technique de sparation
derreur.
Pour supprimer l'influence du tangage du porte-capteur, un systme quip avec trois capteurs
distant a t introduit [GAO1996-b].
Cette technique permet de saffranchir des mouvements parasites de dplacement de la
matrice porte capteurs.
Une mthode, trs simple, dans son principe consiste prsenter en face de la surface
mesurer un solide portant trois capteurs aligns et espacs de la mme distance [LI1996]
[PAZ2007]. On montre que dans ces conditions, la mthode avec trois capteurs distants peut
permettre de calculer la fois lerreur de translation (rectitude) et l'erreur de tangage du
guidage du porte-capteurs.
Il est toutefois ncessaire de connatre la position relative des trois capteurs, ce qui peut se
traduire par le fait de considrer une droite passant par les deux capteurs extrmes et chiffrer
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
23
lcart entre le capteur central et cette droite. La position relative du capteur central nest pas
ou mal connue. Ceci introduit un biais systmatique sur la courbure globale qui est trs
sensible.
On trouve dans [GAO2002-a] linfluence de cette erreur pour un systme avec 3 capteurs. Il y
est dfini ( 123 2 mmm eee ) comme paramtre de lerreur dalignement des capteurs.
Thoriquement, peut tre mesur par comparaison avec une rfrence de planit comme dans la Figure 11-a. En pratique, cependant, cette mthode est difficile et elle apporte une
incertitude finale assez grande sur la forme du profil.
(a) (b)
Figure 11 : (a) dtermination du zro utilisant une surface de rfrence de prcision, (b) influence de la dtermination du zro sur le profil de la rectitude [GAO2002-a]
En effet, le calage de la position relative du capteur central (Figure 11-a) n'est pas efficace
pour la mesure dune longue rectitude car lerreur est de type parabolique car proportionnelle
au carr de la longueur de mesure (Figure 11-b). Cette incertitude est alors la cause
prpondrante dincertitudes dans la mthode.
Figure 12 : Erreur sur le profil dvaluation [GAO2002-a]
La Figure 12 montre que pour mesurer une rectitude dun profil de 600 mm de long, une
erreur dajustement de ( ) de 10 nm va engendre une erreur de flche parabolique de 4.5 m (4500 nm) pour des capteurs espacs de 10 mm. De mme, pour des capteurs espacs de
50 mm lerreur sera de 0.18 m (180 nm).. Ce rsultat montre lextrme sensibilit de ce
paramtre. Nanmoins une incertitude de positionnement relatif des capteurs de 10nm est
nettement plus difficile obtenir pour un pas de 50mm que pour un pas de 10mm. Les
solutions proposes dans cette publication sont bases sur une technique de retournement pour
dterminer cette grandeur mais cette solution nest pas adapte notre problme.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
24
Pour pallier ce problme, il faut ajouter une information supplmentaire qui fournisse la
possibilit de supprimer ce biais de la courbure. Plusieurs auteurs [YIN2005] [YIN2006]
[KUM2006] ont propos un systme au moins trois capteurs avec une indication de langle
de tangage du porte-capteur.
Une amlioration de cette procdure peut tre trouve en multipliant le nombre de capteurs.
Cette volution rend les mesures redondantes et autovrifiantes . Elle ne lve cependant
pas pour autant lincertitude sur lexistence dune composante circulaire et elle ne dispense
pas dune mesure complmentaire.
Figure 13 : Dispositif pour la propagation N capteurs avec lunette autocollimatrice [SCH2005]
Dans [SCH2005], le Physikalisch-Technische Bundesanstalt (PTB) prsente la mthode
multi-distance (interfromtre) avec une lunette autocollimatrice dite Traables Multiples
Sensor System (TMS). La Figure 13 montre une schmatisation dun dispositif exprimental
possible. Un miroir est li au systme de capteurs distants. Une lunette autocollimatrice est
utilise pour mesurer la position angulaire du porte-capteurs. La lunette autocollimatrice et la
pice sont fixes la table. Lorsque le systme de capteurs distants se dplace le long de la
pice avec le miroir, la lunette autocollimatrice mesure l'inclinaison de la partie mobile du
porte-capteurs chaque position.
Figure 14 : Dispositif pour la propagation N capteurs avec lunette autocollimatrice [LIU2009]
Aujourdhui, dans l'industrie des semi-conducteurs photorsistant , il est ncessaire davoir
un dispositif qui permette de mesurer verticalement la planit avec une rsolution
nanomtrique sans dgrader le film lors de la mesure. Liu [LIU2009] a dvelopp un
dispositif (Figure 14). Son document dcrit une approche utilisant un multi-cantilever ball
comme capteurs distants avec galement une lunette autocollimatrice comme dispositif
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
25
dangle supplmentaire de mesure. En utilisant cette mthode, les auteurs annoncent des
incertitudes de lordre de 30 nanomtres sur une longueur de 11.25 mm.
1.4.3.3 Mise en quations issue de la bibliographie
Larticle de Weingrtner [WEI2004] est probablement la premire publication proposant une
mthode de propagation pour raliser une rectitude avec des incertitudes nanomtriques.
Lauteur propose un systme de n capteurs quidistants et il crit les quations
correspondantes puis ralise lensemble des simulations sur 3 et 4 capteurs.
Dune faon gnrale, on considre n capteurs reprs par lindice i spars de d millimtres, aligns et fixs sur un solide appel le porte-capteur. Le parcours du profil
mesurer est ralis par p positions successives du porte capteur repres par lindice j
. La topographie de la pice est acquise avec 1 np points mesurs quidistants.
Dans la Figure 15, la position de balayage jx est dfinie comme la position lextrme bord
gauche du porte-capteurs. 1 isi est la position du capteur i par rapport au premier
capteur. Les positions des n capteurs quidistants sont repres par lindice isj dans
lespace pice pour chaque pas de mesure.
Pour chaque position du porte capteur, il existe des dfauts de guidage du porte-capteurs :
erreur de translation (jT ) et de tangage ( jR ).
Figure 15 : Schma de principe pour N capteurs distants
Les mesures chaque position du porte-capteurs sont des variations de distance par rapport
llment mesurer : la valeur releve par le capteur i la mej position de balayage est
note ijm .
Les inconnues sont les points du profil (sijf ) la position verticale de dplacement du porte
capteur (jT ) et sa rotation ( jR ) et lcart de position du capteur i la position de balayage j
(ij ). Cette erreur ij est la somme dun cart systmatique li la position du capteur dans le
porte capteur et dun cart alatoire que lauteur [WEI2004] choisit de cumuler avec la
2 3 n1
d
m1jm2j
m3jmnj
Translation (T)
dplacement
Rotation (R)
Rfrence
Position j
..
..
X j
sijf
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
26
position du capteur. La mise en place du porte-capteurs est dcrite par l'ensemble d'quations
ci-dessous.
ijijjsijij dsRTfm ni ,...,1 pj ,...,1 (3)
Dans cette quation, lauteur introduit lcart ij qui correspond a une erreur due au fait que
les 4 capteurs ne sont pas parfaitement aligns et une erreur provenant de lincertitude sur
lvaluation des distances par les capteurs. Nous ne partageons pas cette approche dans la
mesure o le fait que les capteurs ne soient pas aligns nest pas proprement parl une
incertitude. Cest la mconnaissance de lalignement exact qui est une source dincertitude.
Mathmatiquement, si les carts ij sont nuls, la reconstruction exacte de la topographie est
possible. Si les carts des mesures sont sans biais systmatique, gaussiens et indpendants, un
traitement statistique par la mthode des moindres carrs permet de connatre la valeur la plus
probable de la grandeur mesure et ainsi de fixer les limites de l'incertitude.
La source principale dincertitude correspond lincertitude sur la connaissance du dfaut
dalignement des capteurs. Ce dfaut sexprime en prenant deux capteurs en rfrence. Par
consquent, les dfauts dalignement des N-2 autres capteurs sont exprims par rapport ces
deux capteurs pris en rfrence. Un choix pratique consiste prendre les capteurs des
extrmits. Cette incertitude provient dun talonnage imparfait (voir chapitre II).
Pour les simulations, les auteurs ont impos un diamtre de la pice de 300 mm. Ils sparent
les carts de position des capteurs en deux parties.
La premire partie consiste en erreurs alatoires ji , (distribution gaussienne de moyenne
nulle et variance2 ). La seconde partie consiste en carts de position systmatiques simuls
par un choix arbitraire pour chaque capteurmje , j = 1,. . . , M (distribution gaussienne de
moyenne nulle et de variance 2 ). Ces carts sont qualifis de systmatique en ce sens quils
restent constants tout au long de la mesure. Ceci est donc trs pnalisant dans le cadre dun
processus de propagation. Les carts de position ji , des capteurs ont t fixs tels que
mjji e, pour tous les i, c'est dire, que lcart pour chaque capteur reste le mme pour
toutes les positions de mesure.
La qualit de la reconstruction de la topographie est chiffre par lcart-type normalis
N
i
i ffN 1
211
.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
27
Tableau 1 : Liste des systmes de capteurs utiliss [WEI2004]
Le Tableau 1 fournit la liste des systmes de capteurs utiliss pour les simulations. Divers
paires de systmes de capteurs de trois et de quatre capteurs ont t tudies. Les
configurations prsentant de bonnes performances vis--vis de l'erreur de propagation ont t
choisies.
La conception des systmes dpend de la largeur x choisie pour la matrice du porte-capteur.
La valeur de x varie entre 0,6 et 15 mm. Tous les systmes de capteurs permettent la
reconstruction de la topographie exacte dans le cas o il ny a pas derreur soit ji , = 0.
(a) (b)
Figure 16 : Ecart-type normalis en ajoutant, (a) erreur alatoire, (b) erreur systmatique. N est nombre de la position de balayage. Cercle noir : le systme utilise trois capteurs quidistants. Cercle blanc : le
systme utilise quatre capteurs quidistants [WEI2004]
Sur la Figure 16, nous remarquons que lcart-type normalis augmente considrablement avec le systme utilisant trois capteurs distants (cercle noir) lorsque le nombre de position de
balayage augmente. Avec les quatre capteurs distants (cercle blanc), lcart-type normalis diminue lorsque le nombre de position de balayage augmente. Ceci justifie lutilisation dau
moins 4 capteurs.
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
28
La Figure 16 montre galement que les carts systmatiques (au sens ci-dessus) sont
beaucoup plus sensibles sur la qualit du profil que les carts alatoires.
Lquation (3) est rcrite en changeant de point de vue. Si l'cart ij est suppos
correspondre lcart de position relative des capteurs, c'est--dire que les ij sont fixs
gaux mie pour chaque capteur et quils sont constants pour toutes les positions de balayage
alors il vient lquation (4) ci-dessous.
miijjsijij edsRTfm ni ,...,1 pj ,...,1 (4)
En fait, les rsidus correspondent la diffrence entre les deux membres de lquation (4).
Nous devons introduire des informations supplmentaires pour rsoudre ce systme
dquations. Il est envisageable de chercher mesurer directement les valeurs de mie . Ces
mesures sont trs dlicates. Les incertitudes correspondantes seraient amplifies par la
propagation. La seule solution pratique est dajouter une mesure dangle. Il a donc t choisi
dajouter une lunette autocollimatrice pour mesurer le tangage du porte capteur comme dans
[ELS2006] [LIU2009].
A chaque position, lindication du mesureur dangle est notejN . Une inconnue note 0R est
introduite. Elle correspond au calage angulaire du porte-capteur par rapport au zro de langle
indiqu. Ainsi il vient
jj RRN 0 (5)
Les quations (5) compltent les quations (4). Elles rendent le systme rsoluble sans biais
de courbure.
2 Unification des mthodes de sparation
La mthode de retournement consiste provoquer un changement de signe pour sparer les
erreurs. Les mthodes de permutation ou de propagation ajoutent alors des quations en
mlangeant les inconnues. Dans ce paragraphe, nous tentons de raliser un passage de la
permutation complte, aussi appele multiretournement dans [COO1990], la propagation
sur une rectitude.
2.1 Concept de sparation
En mtrologie, le concept de base consiste mettre en place une chane dtalonnage pour
relier le mesurage que lon est en train de raliser et ltalon primaire correspondant. Pour
toutes les grandeurs qui relvent dune convention, ce concept est incontournable. Ainsi, le
raccordement au mtre est indispensable lors de lvaluation dune pice dune dimension
nominale de un mtre.. Il est dailleurs intressant de noter que la convention de 1790 aurait
pu choisir une autre dfinition du mtre ce qui ne changerait rien notre faon de travailler.
Nous vivons une homothtie prs .
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
29
Figure 17 : passage dun rfrentiel matriel donc imparfait un rfrentiel idal
En mtrologie dimensionnelle, ce concept de raccordement une valeur conventionnelle
mrite dtre affin. Imaginons un repre constitu de deux rgles, on sintresse au reprage
dun point dans le plan grce ces rgles (Figure 17). Il faut sassurer que ces rgles sont
rectilignes, orthogonales, quelles prsentent la mme mtrique et que la dite mtrique est
celle du mtre. Seul ce dernier point relve du raccordement.
Les mtrologues ont identifi, de longue date, trois types de mthodes pour lvaluation des
formes et des mtriques :
- Les mthodes de permutation qui sappuient sur lhypothse de la reproductibilit des mesures pour sparer les erreurs lies linstrument de celles lies la pice.
Lanalyse de ces mthodes fait apparaitre des constantes qui aboutissent lide que
lon mesure moins des positions que des carts. Lanalyse de lhypothse de
reproductibilit aboutit lide que les dfauts de gomtrie de la machine et/ou de la
pice doivent tre suffisamment lisses et fournir des carts correctement valus
localement .
- Les mthodes de retournement qui consistent galement faire lhypothse de la reproductibilit des mesurages et faire apparatre un changement de signe qui
permettra de sparer les carts de linstrument des carts de la machine. Il faut malgr
tout raliser le rattachement des comparateurs utiliss mais cette mthode permet de
passer du raccordement dun comparateur sur une petite course la connaissance de la
forme dun objet macro gomtrique.
- Les mthodes de propagation qui ont la mme nature que les mthodes de permutation. En effet, une propagation peut tre considre comme une permutation
incomplte.
Ces mthodes permettent sous hypothse de reproductibilit et dtalonnage dun comparateur
faible course dtudier compltement la gomtrie dune machine un coefficient
homothtique prs correspondant la convention du mtre.
Lvaluation des angles fournit galement des mthodes intressantes. Langle, qui sexprime
en radian, est un rapport entre deux longueurs. Cest une caractristique adimensionnelle qui
nest pas sensible la convention du mtre. Les mthodes pour valuer les angles peuvent
relever de deux ides. La premire ide consiste crire langle comme un rapport de
longueur. La seconde ide consiste crire quun tour complet sur un cercle reprsente
radians et quil suffit de diviser le cercle.
De nombreuses techniques ont t dveloppes dans le cadre de ce que lAbb Cayre
appelait la mtrologie intellectuelle [EVA1996-b].
Chapitre I
Mthode de propagation et profil dune ligne
30
2.2 De la permutation la propagation : un concept unique
Figure 18: Permutation circulaire complte
La Figure 18 correspond la permutation circulaire complte [COO1990] dun systme 16
capteurs qui se gnralise aisment. Entre deux positions, on ralise 1/16 de tour. Les
quations qui dcrivent la permutation prsentent :
- 16 inconnues correspondantes la gomtrie de la bague aux 16 points considrs et qui ont la nature dcarts suivant la normale,
- 16 inconnues correspondantes la position des capteurs - 32 inconnues de position du porte-capteur circulaire (2 pour chaque position de
mesure).
On montre quune simple mthode de moyenne et de moyenne avec permutation circulaire
des quations suffit calculer lensemble des inconnues une constante prs. Cette constante
sinterprte dailleurs comme le rattachement au mtre. La position relative de la bague et du
porte capteur correspondent naturellement au sens de sans autre calcul la position
suivant le critre des moindres carrs. Cela est li la forme de la matrice de covariance
inverser pour calculer un cercle au sens des moindres carrs lorsque les points sont
rgulirement rpartis. Les seuls termes non nuls se trouvent sur la premire diagonale.
Figure 19 : Permutation circulaire incomplte en position
Une premire dgradation de la procdure de mesure prcdente consiste ne pas mesurer
toutes les positions (Figure 19). Si on note P, le nombre de positions, on a P2162
inconnues et P16 quations. Pour pouvoir rsoudre, il faut au m