4
TRAVAILLEURS SUISSES ALLER LÀ OÙ LA VIE EST BELLE L a plupart des Suisses seraient prêts à prendre un emploi dans un autre pays. Mais ce n’est pas parce qu’ils s’attendent à trouver une meilleure opportunité de carrière ou un meilleur niveau de vie ailleurs. Ce serait un espoir exagéré, étant donné la bonne santé de l’économie suisse. Les Suisses disant qu’ils seraient prêts à tra- vailler dans un autre pays citent plutôt comme motivations principales la possibilité d’élargir leur expérience personnelle ou de vivre dans une culture différente. En cela, ils ressemblent beaucoup aux Allemands, pour qui les facteurs d’expérience dominent les facteurs économiques lorsqu’il s’agit de par- tir travailler à l’étranger. Somme toute, plus de trois quarts des Suisses seraient prêts à déménager dans un autre pays pour y travailler, selon une enquête auprès des demandeurs d’emploi actuels et récents par le BCG avec jobup.ch et jobs.ch, des sites d’emploi faisant partie de The Network. Ce chiffre est substantiel- lement plus élevé que la moyenne mon- diale de 64 % et place les Suisses en haut de la mobilité professionnelle internatio- nale potentielle parmi les Européens de l’Ouest (cf. illustration 1). Le statut de nation multilingue de la Suisse explique partiellement l’attitude positive de ses travailleurs envers la mobilité. L’alle- mand est la langue la plus largement par- lée, suivi par le français, il n’est donc pas surprenant que l’Allemagne et la France soient des destinations populaires parmi les Suisses. Mais l’allemand et le français ne sont pas les seules langues entendues dans les bureaux du pays ; l’anglais est éga- lement très répandu. De fait, les trois desti- nations de travail préférées – à commencer par les Etats-Unis – sont toutes anglo- phones (cf. illustration 2). Outre une économie plus vaste, les Etats- Unis ont généralement un climat plus chaud que la Suisse – un facteur pour envi- ron un quart de ces Suisses indiquant qu’ils envisageraient de travailler dans un autre pays (cf. illustration 3).

Country Article 2014-10-24 CH franz · lée, suivi par le français, ... Apprendre une nouvelle langue ... Raisons pour lesquelles les Suisses travailleraient

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Page 1: Country Article 2014-10-24 CH franz · lée, suivi par le français, ... Apprendre une nouvelle langue ... Raisons pour lesquelles les Suisses travailleraient

TRAVAILLEURS SUISSES ALLER LÀ OÙ LA VIE EST BELLE

L a plupart des Suisses seraient prêts à prendre un emploi dans un autre pays.

Mais ce n’est pas parce qu’ils s’attendent à trouver une meilleure opportunité de carrière ou un meilleur niveau de vie ailleurs. Ce serait un espoir exagéré, étant donné la bonne santé de l’économie suisse.

Les Suisses disant qu’ils seraient prêts à tra-vailler dans un autre pays citent plutôt comme motivations principales la possibilité d’élargir leur expérience personnelle ou de vivre dans une culture différente. En cela, ils ressemblent beaucoup aux Allemands, pour qui les facteurs d’expérience dominent les facteurs économiques lorsqu’il s’agit de par-tir travailler à l’étranger.

Somme toute, plus de trois quarts des Suisses seraient prêts à déménager dans un autre pays pour y travailler, selon une enquête auprès des demandeurs d’emploi actuels et récents par le BCG avec jobup.ch et jobs.ch, des sites d’emploi faisant partie de The Network. Ce chiffre est substantiel-lement plus élevé que la moyenne mon-

diale de 64 % et place les Suisses en haut de la mobilité professionnelle internatio-nale potentielle parmi les Européens de l’Ouest (cf. illustration 1).

Le statut de nation multilingue de la Suisse explique partiellement l’attitude positive de ses travailleurs envers la mobilité. L’alle-mand est la langue la plus largement par-lée, suivi par le français, il n’est donc pas surprenant que l’Allemagne et la France soient des destinations populaires parmi les Suisses. Mais l’allemand et le français ne sont pas les seules langues entendues dans les bureaux du pays ; l’anglais est éga-lement très répandu. De fait, les trois desti-nations de travail préférées – à commencer par les Etats-Unis – sont toutes anglo-phones (cf. illustration 2).

Outre une économie plus vaste, les Etats-Unis ont généralement un climat plus chaud que la Suisse – un facteur pour envi-ron un quart de ces Suisses indiquant qu’ils envisageraient de travailler dans un autre pays (cf. illustration 3).

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The Boston Consulting Group • The Network | Travailleurs suisses 2

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Bosnie-Herzégovine

France

Tunisie

Serbie

Portugal

Croatie

Italie

Pologne

Israël

Roumanie

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Etats-Unis

Canada

Royaume-Uni

Allemagne

Australie

Suède

France

Autriche

Nouvelle-Zélande

Norvège

60% 50%

59% 44%

57% 44%

57% 39%

51% 39%

48% 31%

46% 30%

44% 29%

44% 28%

42% 26%

Pays où le plus grand nombre de personnes partiraient en Suisse pour y travailler

Pays dans lesquels le plus grand nombre de Suisses partiraient pour y travailler

Source : Enquête Internet et analyse propriétaires 2014 BCG/The Network.Note : La taille totale de l’échantillon était de 203’756 ; le nombre de personnes interrogées en Suisse était de 4’414.

Illustration 2 | Qui travaillerait en Suisse et où les Suisses travailleraient-ils

Monde203’756

62%5%

1%

26%

4%0%

2%Sans emploi

Indépendant/free-lance

EtudiantIntern/apprentice

Salarié

RetraitéSans emploi pour

d’autres raisons

60%40%

Hommes

Célibataire sans enfants

Célibataire avec enfants

à charge

Célibataire avec enfants indépendants

Couple sans enfants

Couple avec enfants

à charge

Couple avec enfants indépendants

34%

4% 5%

26%22%

9%

Femmes

21%

79% NonOui

La Suisse est le pays d’origine

Aucun/Autre

Qualifications du secondaire

Qualifications post-secondaire

Licence

Masters/Qualif. post-universitaire

Doctorat/Autre diplôme avancé

Travailleurmanuel

5%

Travailleurqualifié

15%

Employé de bureau

36%

Agent demaîtrise

20%

Manage-ment in-

termédiaire

18%

Proprié-taire /

Direction

8%

60 705040302010

Ne recherchant pas actuelle-ment de nouvel emploi

Ne recherchant pas active-ment un nouvel emploi, mais ouvert aux opportunités

Recherchant activementun nouvel emploi

SexeTaille de l’échantillon

Situation de famille

Position dans la hiérarchie professionnelle

Statut professionnelRépartition par âge

Situation de vie actuelle

Education

Volonté de travailler à l’étranger

Statut de recherche d’emploi

17%

11%

30%18%

19%5%

38%

5%

57%Suisse4’414

21%

28%

13%

28%

4%

Neutre/ne sais pas

Complètement d’accordVivant déjà à l’étranger

Pas d’accord du toutPas d’accord

D’accord

5%

Source : Enquête Internet et analyse propriétaires 2014 BCG/The Network.Note : Les chiffres étant arrondis, le total des pourcentages peut ne pas être égal à 100.

Illustration 1 | Répartition des participants suisses à l’enquête par facteur démographique

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The Boston Consulting Group • The Network | Travailleurs suisses 3

Globalement, la Suisse est la cinquième destination professionnelle la plus popu-laire dans le monde, citée par 29 % des per-sonnes interrogées. Seuls les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Allemagne se classent devant. Pourtant la Suisse est très loin d’avoir la même population que n’im-porte lequel de ces pays. Pour ceux qui ont décidé d’y passer une partie de leur car-rière, la Suisse a des attributs positifs autres que la taille.

L’un de ces attributs est le dynamisme des villes du pays. Le centre financier de Zurich, qui a reçu un grand nombre de cita-tions spontanées par les personnes interro-gées comme destination professionnelle (davantage que Montréal, Copenhague et Milan, par exemple), est systématiquement

classé parmi les douze meilleures villes dans les études de qualité de vie utilisant des critères tels que la santé, la tolérance, les transports publics, la sécurité et l’accès à la nature. Genève et Berne apparaissent également dans ces listes.

Avec sa réputation de pays aux bonnes conditions de travail et son système éducatif performant, la Suisse attire les travailleurs de nombreux pays européens voisins. C’est la première destination professionnelle étrangère pour les Allemands, avec qui elle partage une frontière, et elle est également très bien placée sur les listes des Français, un autre pays voisin. De plus, les enclaves d’expatriés d’Europe de l’Est déjà présents en Suisse attirent des travailleurs de Bosnie-Herzégovine, de Serbie et de Croatie.

Travailleurs suisses Tous les travailleurs

24%

27%

29%

37%

45%

47%

57%

63%

64%

65%

55%

18%

59%

58%

47%

45%

53%

65%

54%

65%1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Elargir son expérience personnelle

Capacité à vivre dans une autre culture

Acquérir de l’expérience professionnelle

Nouvelles rencontres /construire de nouveaux réseaux

Apprendre une nouvelle langue

Une offre de travail globalement intéressante

De meilleures opportunités de carrière

Pour le défi

Un meilleur climat

Un meilleur niveau de vie

Source : Enquête Internet et analyse propriétaires 2014 BCG/The Network.Note: Le nombre de personnes interrogées en Suisse était de 4’414 ; les réponses multiples étaient possibles.

Illustration 3 | Raisons pour lesquelles les Suisses travailleraient à l’étranger

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The Boston Consulting Group • The Network | Travailleurs suisses 4

La célèbre neutralité géopolitique de la Suisse – son désir de coexister de manière pacifique avec les autres nations – a un corollaire sur le lieu de travail; les Suisses

classent les bonnes relations avec leurs col-lègues et les bonnes relations avec leurs supérieurs comme les premier et deuxième déterminants de la satisfaction au travail. Ils sont également plus aptes que d’autres à dire qu’un contenu de travail intéressant et des missions professionnelles stimu-lantes sont des priorités (cf. illustration 4).

Par contraste, les Suisses ne semblent pas passer beaucoup de temps à réfléchir à la stabilité financière de leurs employeurs ou à leur propre sécurité de l’emploi, mais ceci est peut-être dû au fait que ces facteurs ne sont généralement pas des interrogations aussi importantes que dans d’autres pays. La stabilité financière de son employeur est le dixième facteur le plus important en Suisse, alors que ce facteur est classé cin-quième dans le monde. Les Suisses sont moins attentifs à la sécurité de l’emploi que les habitants de tous les autres pays du G20 à l’exception de la France, favorable aux employés. Associé à ses salaires élevés, le faible taux de chômage en Suisse (parmi les membres de l’UE, seule la Norvège a un taux plus bas) en fait un pays où les travail-leurs peuvent un peu moins se préoccuper de la provenance de leur salaire que dans d’autres.

Environnement de travailRémunération

Classement en Suisse

Classement dans le monde

Réputation et image de l’entrepriseContenu du travail et opportunités

1

2

3

4

Stabilité financière de l’entreprise

5

Apprendre et développer ma carrière

Diriger et prendre des responsabilités

6

7Salaire fixe attractif

8

Contenu du travail intéressant

9

Missions stimulantes

10

2

4

1

3

9

12

8

11

6

5

Bonnes relations avec mes collègues

Bon équilibre vie privée/vie professionnelle

Bonnes relations avec mes supérieurs

Appréciation pour mon travail

Source : Enquête Internet et analyse propriétaires 2014 BCG/The Network.Note : La taille totale de l’échantillon était de 203’756 ; le nombre de personnes interrogées en Suisse était de 4’414.

Illustration 4 | Facteurs les plus importants pour les Suisses sur leur lieu de travail

Pour plus d’information L’étude, dans sa version intégrale, est disponible sur www.bcgperspectives.com.

Si vous désirez discuter des résultats de cette recherche ou avoir des conclusions supplémentaires sur les résultats de la Suisse, veuillez contacter Rainer Strack ([email protected]), Carsten von der Linden ([email protected]) et Adrian Hofer ([email protected]) chez BCG ou Mark Sandmeier ([email protected]) et Frédéric Gaiani ([email protected]) chez JobCloud.

Le Boston Consulting Group est un cabinet international de conseil en management et le leader mondial du conseil en stratégie d’entreprise. Nous travaillons en partenariat avec nos clients de tous secteurs pour identifier les meilleures opportunités, les aider à affronter leurs défis et faire évoluer leurs activités. Nous leur apportons notre vision de la dynamique des entreprises et des marchés ainsi que notre expertise à tous les niveaux de leur organisation. Nous leur garantissons ainsi un avantage concurrentiel durable, des organisations plus performantes et des résultats pérennes. Le BCG est une entreprise privée, présente dans 45 pays avec plus de 80 bureaux. Pour plus d’information, veuillez consulter www.bcg.com.

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