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UNIVERSITE CLAUDE BERNARD – LYON 1

FACULTE DE MEDECINE ET DE MAIEUTIQUE LYON-SUD

CHARLES MERIEUX

Année 2015 N° D’ORDRE

EXPÉRIENCE ET VÉCU DES PREMIÈRES CONSULTATIONS DE MÉDECINE GÉNÉRALE EN

AUTONOMIE AU COURS DU STAGE CHEZ LE PRATICIEN (NIVEAU 1) :

ÉTUDE QUALITATIVE AUPRÈS DE QUINZE INTERNES LYONNAIS

THESE

Présentée à l’Université Claude Bernard – Lyon 1

et soutenue publiquement le 09 juillet 2015

pour obtenir le grade de Docteur en Médecine

par

Jeanne Véronique Alain MAURICE

Née le 18 février 1986 à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

DEVANT LE JURY COMPOSE DE

Madame le Professeur Carole BURILLON, Présidente du Jury

Monsieur le Professeur Alain MOREAU

Monsieur le Professeur Xavier LAINE

Monsieur le Docteur Thierry FARGE

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U.F.R. FACULTE DE MEDECINE ET DE MAIEUTIQUE LYON SUD-CHARLES MERIEUX

PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS (Classe exceptionnelle) BELLON Gabriel Pédiatrie BERGERET Alain Médecine et Santé du Travail BROUSSOLLE Emmanuel Neurologie CHIDIAC Christian Maladies infectieuses ; Tropicales COIFFIER Bertrand Hématologie ; Transfusion DEVONEC Marian Urologie DUBREUIL Christian O.R.L. FLOURIE Bernard Gastroentérologie ; Hépatologie FOUQUE Denis Néphrologie GILLY François-Noël Chirurgie générale GOLFIER François Gynécologie Obstétrique ; gynécologie médicale GUEUGNIAUD Pierre-Yves Anesthésiologie et Réanimation urgence LAVILLE Martine Nutrition LAVILLE Maurice Thérapeutique MALICIER Daniel Médecine Légale et Droit de la santé MATILLON Yves Epidémiologie, Economie Santé et Prévention MORNEX Françoise Cancérologie ; Radiothérapie MOURIQUAND Pierre Chirurgie infantile NICOLAS Jean-François Immunologie PACHECO Yves Pneumologie PEIX Jean-Louis Chirurgie Générale SALLES Gilles Hématologie ; Transfusion SAMARUT Jacques Biochimie et Biologie moléculaire SIMON Chantal Nutrition VALETTE Pierre Jean Radiologie et imagerie médicale VIGHETTO Alain Neurologie PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS (1ère Classe) ADHAM Mustapha Chirurgie Digestive ANDRE Patrice Bactériologie – Virologie BONNEFOY Marc Médecine Interne, option Gériatrie BONNEFOY- CUDRAZ Eric Cardiologie BROUSSOLLE Christiane Médecine interne ; Gériatrie et biologie vieillissement BURILLON-LEYNAUD Carole Ophtalmologie CAILLOT Jean Louis Chirurgie générale DES PORTES DE LA FOSSE Vincent Pédiatrie ECOCHARD René Bio-statistiques FESSY Michel-Henri Anatomie FLANDROIS Jean-Pierre Bactériologie – Virologie ; Hygiène hospitalière FREYER Gilles Cancérologie ; Radiothérapie GEORGIEFF Nicolas Pédopsychiatrie GIAMMARILE Francesco Biophysique et Médecine nucléaire GLEHEN Olivier Chirurgie Générale KIRKORIAN Gilbert Cardiologie LEBECQUE Serge Biologie Cellulaire LLORCA Guy Thérapeutique LONG Anne Chirurgie vasculaire LUAUTE Jacques Médecine physique et Réadaptation

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MAGAUD Jean-Pierre Hématologie ; Transfusion PEYRON François Parasitologie et Mycologie PICAUD Jean-Charles Pédiatrie PIRIOU Vincent Anesthésiologie et réanimation chirurgicale POUTEIL-NOBLE Claire Néphrologie PRACROS J. Pierre Radiologie et Imagerie médicale RODRIGUEZ-LAFRASSE Claire Biochimie et Biologie moléculaire SAURIN Jean-Christophe Hépato gastroentérologie TEBIB Jacques Rhumatologie THIVOLET Charles Endocrinologie et Maladies métaboliques THOMAS Luc Dermato -Vénérologie TRILLET-LENOIR Véronique Cancérologie ; Radiothérapie PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS (2ème Classe) BARREY Cédric Neurochirurgie BERARD Frédéric Immunologie BOHE Julien Réanimation urgence BOULETREAU Pierre Chirurgie maxillo-faciale et stomatologie CERUSE Philippe O.R.L. CHAPET Olivier Cancérologie, radiothérapie CHOTEL Franck Chirurgie Infantile COTTE Eddy Chirurgie générale DAVID Jean Stéphane Anesthésiologie et Réanimation urgence DEVOUASSOUX Gilles Pneumologie DORET Muriel Gynécologie-Obstétrique ; gynécologie médicale DUPUIS Olivier Gynécologie-Obstétrique ; gynécologie médicale FARHAT Fadi Chirurgie thoracique et cardiovasculaire FEUGIER Patrick Chirurgie Vasculaire FRANCK Nicolas Psychiatrie Adultes FRANCO Patricia Physiologie JOUANNEAU Emmanuel Neurochirurgie KASSAI KOUPAI Berhouz Pharmacologie Fondamentale, Clinique LANTELME Pierre Cardiologie LASSET Christine Epidémiologie., éco. santé LEGER FALANDRY Claire Médecine interne, gériatrie LIFANTE Jean-Christophe Chirurgie Générale LUSTIG Sébastien Chirurgie. Orthopédique, MOJALLAL Alain-Ali Chirurgie. Plastique., NANCEY Stéphane Gastro Entérologie PAPAREL Philippe Urologie PIALAT Jean-Baptiste Radiologie et Imagerie médicale POULET Emmanuel Psychiatrie Adultes REIX Philippe Pédiatrie RIOUFFOL Gilles Cardiologie SALLE Bruno Biologie et Médecine du dvlpt et de la reproduction SANLAVILLE Damien Génétique SERVIEN Elvire Chirurgie Orthopédique SEVE Pascal Médecine Interne, Gériatrique TAZAROURTE Karim Thérapeutique THAI-VAN Hung Physiologie THOBOIS Stéphane Neurologie TRAVERSE-GLEHEN Alexandra Anatomie et cytologie pathologiques TRINGALI Stéphane O.R.L. TRONC François Chirurgie thoracique et cardio.

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PROFESSEURS ASSOCIES FILBET Marilène Thérapeutique SOUQUET Pierre-Jean Pneumologie PROFESSEUR DES UNIVERSITES - MEDECINE GENERALE DUBOIS Jean-Pierre PROFESSEURS ASSOCIES - MEDECINE GENERALE ERPELDINGER Sylvie PROFESSEURS ASSOCIES SCIENCES ET TECHNOLOGIES - MEDECINE GENERALE BONIN Olivier MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS (Hors Classe) ARDAIL Dominique Biochimie et Biologie moléculaire BONMARTIN Alain Biophysique et Médecine nucléaire BOUVAGNET Patrice Génétique CHARRIE Anne Biophysique et Médecine nucléaire DELAUNAY-HOUZARD Claire Biophysique et Médecine nucléaire LORNAGE-SANTAMARIA Jacqueline Biologie et Médecine du dvlpt et de la reproduction MASSIGNON Denis Hématologie – Transfusion RABODONIRINA Méja Parasitologie et Mycologie VAN GANSE Eric Pharmacologie Fondamentale, Clinique VIART-FERBER Chantal Physiologie MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES – PRATICIENS HOSPITALIERS (1ère Classe) CALLET-BAUCHU Evelyne Hématologie ; Transfusion DECAUSSIN-PETRUCCI Myriam Anatomie et cytologie pathologiques DIJOUD Frédérique Anatomie et Cytologie pathologiques DUMITRESCU BORNE Oana Bactériologie Virologie GISCARD D’ESTAING Sandrine Biologie et Médecine du dvlpt et de la reproduction KOCHER Laurence Physiologie METZGER Marie-Hélène Epidémiologie, Economie de la santé, Prévention MILLAT Gilles Biochimie et Biologie moléculaire PERRAUD Michel Epidémiologie, Economie Santé et Prévention PERROT Xavier Physiologie PONCET Delphine Biochimie, Biologie moléculaire MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS (2ème Classe) BELOT Alexandre Pédiatrie BREVET Marie Anatomie et Cytologie pathologiques BRUNEL SCHOLTES Caroline Bactériologie -- Virologie ; Hygiène hospitalière COURAUD Sébastien Pneumologie COURY LUCAS Fabienne Rhumatologie DESESTRET Virginie Cytologie – Histologie LEGA Jean-Christophe Thérapeutique LOPEZ Jonathan Biochimie Biologie Moléculaire MAUDUIT Claire Cytologie – Histologie

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MEWTON Nathan Cardiologie RASIGADE Jean-Philippe Bactériologie – Virologie ; Hygiène hospitalière MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES – MEDECINE GENERALE CHANELIERE Marc DUPRAZ Christian PERDRIX Corinne PROFESSEURS EMERITES ANNAT Guy Physiologie BERLAND Michel Gynécologie-Obstétrique ; gynécologie médicale CARRET Jean-Paul Anatomie - Chirurgie orthopédique DALERY Jean Psychiatrie Adultes GRANGE Jean-Daniel Ophtalmologie GUERIN Jean-Claude Pneumologie MOYEN Bernard Chirurgie Orthopédique PERRIN Paul Urologie PLAUCHU Henry Génétique TRAN-MINH Van-André Radiologie et Imagerie médicale

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REMERCIEMENTS A la présidente du Jury Pr BURILLON, vous avez consenti à présider mon Jury et je vous en remercie. Votre intérêt et votre bienveillance m’auront été précieux. Aux membres du Jury Pr MOREAU, merci de m’avoir éclairée lors de la réalisation de cette étude qualitative ! Pr LAINE, vous avez accepté d’être juge de mon travail, et je vous en remercie. Dr FARGE, ce travail n’aurait été possible sans votre soutien… Merci de tout cœur… «Ultreïa ! » A mon tuteur de DES Dr PILLARD, pour ton suivi et ton soutien, tout au long de mon internat A mes co-internes, ayant bien voulu m’accorder un peu de temps pour ce travail A mes Maîtres et Professeurs, qui m’ont guidée tout au long de mes études Pr MAILLEFERT, vous m’avez soutenue durant mon externat, vous avez cru en moi… plus que moi-même ! Merci infiniment… Dr WOLF, Dr PRADINES, Dr DOUBLET-VIDAL pour leur accueil et tout ce qu’elles m’ont transmis A Mesdames SACCUCCI, BRICAGE, RIMOUX, OLLINET et GRAS, pour leur travail et leur aide précieuse, permettant le bon déroulement de nos études et de nos stages A toute l’équipe médicale et paramédicale de la Clinique du Grésivaudan, pour m’avoir accordé sa confiance

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A ma famille René-Charles, tu es ma moitié, mon Amour, quelle chance de t’avoir à mes côtés… c’est le plus doux et précieux des cadeaux… Merci… Je t’aime de tout mon cœur… Maman, Papa, vous m’avez transmis les valeurs qui font ce que je suis aujourd’hui, je ne pourrai jamais assez vous en remercier… C’est un honneur d’être votre fille … Je vous aime. (Maman, un grand Merci pour ton aide ! Papa, Merci pour l’après !) Paul, my twinny, grandir à tes côtés aura été et est toujours une expérience unique ! Tu es une personne extraordinaire, avec un humour qui ne l’est pas moins ! Vincent, mon « petit » frère, tu as toute ma tendresse et mon admiration…Un grand Merci pour ton aide Hélène, ma belle-sœurette, je suis ravie de faire partie de ta famille Les RCRM, mon frère et ma sœur de cœur, je vous aime… Ma petite nièce / mon petit neveu, je t’attends avec impatience… Christine et René, mes beaux-parents, qui m’ont accueillie à bras ouverts, et Tatie, dont la joie de vivre et les chansons nous donnent à tous du baume au cœur Mes tantes et oncles, mes cousines et cousins, mes petites-cousines A mes amis Sophie et Pierre, des amis comme vous, c’est précieux… A tout ce que nous avons déjà et tout ce que nous allons encore partager… Alix, ma plus « vieille » amie de Médecine ! Je suis heureuse de t’avoir gardée pas très loin ! Chloé et Gabriel, pour votre amitié et votre aide, et pour votre accueil toujours très chaleureux ! Guillaume, Marie-Lou, Anne-Gaëlle, Gauthier, Raphaël, pour les bons moments passés ensembles David, Jean, Arthur, Ferdinand, mes All Ins préférés Marie, Géraldine et tous les Stéphanes, pour les soirées lyonnaises ! Camille et Jérémy, dont la famille s’est agrandie alors que j’écrivais ces mots ! Mes amis de Médecine de DIJON (et d’ailleurs) Charlotte, nous avons encore toute la vie devant nous… Tu me manques

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A ceux qui nous manquent… Jean, qui m’avait fait promettre de réussir ma PCEM1 lors de nos aurevoirs… Papy Pierre, j’espère être digne de sa sagesse et de sa bonté Simone, dont je garderai à jamais la douceur et la gentillesse Mamie Rose, partie lors de la rédaction de ces pages, à qui je promets de profiter de la vie… A Nicolas

***

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LISTE DES ABBRÉVIATIONS

- ARS : Agence Régionale de la Santé

- CCAM : Classification Commune des Actes Médicaux

- CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie

- CHU : Centre Hospitalier Universitaire

- CLGE : Collège Lyonnais des Généralistes Enseignants

- CNGE : Collège National des Généralistes Enseignants

- DES : Diplôme d’Etudes Spécialisées

- ECG : électrocardiogramme

- GEP : Groupe d’Echange de Pratiques

- HAS : Haute Autorité de Santé

- MSU-ECA : Maître de Stage Universitaire – Enseignant Clinicien Ambulatoire

- SAMU : Service d’Aide Médicale Urgente

- SASPAS : Stage Ambulatoire en Soins Primaires en Autonomie Supervisée

- MGVSH / ORGAN / RELPA / RELMS / PRMED / PRNON / GESCA / PROAV :

se référer au chapitre Matériel et Méthode, Analyse des données, aux pages

16 et 17

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SOMMAIRE Introduction....................................................................................................................................................................................11

I.1. Contexte I.2. Intérêt de l’étude I.3. Critères de jugement

II. Matériel et Méthode……………………………………………………….......................................................................................13

II.1. Matériel II.1.a. Population d’étude II.1.b. Échantillonnage II.1.c. Recrutement des interviewés

II.2. Méthode

II.2.a. Choix de la méthode d’enquête II.2.b. Conception du guide d’entretien semi-directif II.2.c. Déroulement et retranscription des entretiens II.2.d. Analyses des données

III. Résultats………………….. ......................................................................................................................................................19

III.1. Caractéristiques de l’échantillon étudié

III.2. Résultats de l’analyse verticale et transversale

III.2.a. Thème « Médecine Générale versus Hôpital, Autonomie » (MGVSH) III.2.b. Thème « Organisation du stage » (ORGAN) III.2.c. Thème « Relation résident-MSU, Encadrement » (RELMS) III.2.d Thème « Relation résident-patient » (RELPA) III.2.e. Thème « Pratiques médicales » (PRMED)

III.2.f. Thème « Pratiques “non médicales” » (PRNON) III.2.g. Thème « Gestion du cabinet » (GESCA) III.2.h. Thème « Projet professionnel, Avenir » (PROAV) III.2.i. Hors codage

III.3. Tableau des Idées-Forces

IV. Discussion.….........................................................................................................................................................................152

IV.1. Limites de l’étude

IV.2. Comparaisons à la littérature IV.3. Ouvertures

V. Conclusion..............................................................................................................................................................................160 VI. Références bibliographiques.................................................................................................................................................161 Annexes…..…………….…………………………………………………………………. ……………………..……………………..…164

1. Courrier électronique de recrutement 2. Guide d’entretien / Canevas 3. Tableau des codes utilisés 4. Caractéristiques de l’échantillon étudié et des entretiens 5. Carte euristique 6. Carré de White 7. Marguerite des Compétences en Médecine Générale (Collège National des Généralistes Enseignants)

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I. Introduction

I.1. Contexte

L’internat de Médecine Générale se déroule sur trois années universitaires. Le stage

de niveau 1 chez le praticien fait partie de la maquette obligatoire à valider afin

d’obtenir le DES (Diplôme d’Etudes Spécialisées) de Médecine Générale.

Pour la plupart des résidents, ce stage de six mois, réalisable à partir du deuxième

semestre d’internat, est l’occasion d’avoir un premier contact avec leur spécialité en

tant que telle, et d’acquérir une expérience professionnelle en dehors de l’hôpital.

L’objectif principal de ce stage est de permettre à l’interne de s’autonomiser

progressivement, et ainsi de pouvoir diligenter une consultation ambulatoire du début

à la fin.

Le déroulement de ce stage se décompose schématiquement en trois phases [1-3] :

- une phase d’observation active (I), lors de laquelle le MSU-ECA (maître de

stage universitaire – enseignant clinicien ambulatoire) a un rôle de modèle

explicite de ses compétences

- une phase de supervision directe (II), où l’interne réalise une partie ou

l’ensemble de la consultation, pendant que le MSU-ECA l’observe et l’évalue

avec une rétroaction de la performance

- une phase de supervision indirecte (III) : ici, l’interne est seul à consulter (le

MSU-ECA étant joignable en cas d’urgence). Son évaluation se fait

rétroactivement par le médecin sénior par le biais d’une narration de sa

performance.

C’est cette troisième phase qui va nous intéresser pour ce travail.

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I.2. Intérêt de l’étude

La découverte de la pratique médicale ambulatoire, avec ses particularités

notamment logistiques et relationnelles, est une expérience nouvelle pour la majorité

des internes concernés. Le fait de se retrouver pour la première fois seul(e) face à un

patient, avec son histoire, ses problèmes personnels en général et de santé en

particulier, avec ses questions et ses attentes, place l’interne au centre de la prise en

charge. Lui (ou elle) seul(e) dirige la consultation, de l’interrogatoire à la prise de

décision thérapeutique. Ses connaissances et ses compétences se retrouvent dès

lors en première ligne, ainsi que sa propre confiance en lui (elle)-même.

Il n’existe que peu de travaux s’intéressant à cette étape de la formation médicale,

notamment en Médecine Générale ambulatoire. On retrouve plusieurs études

évaluant le ressenti et les attentes des patients [4-6] lors de consultations menées

par des internes en stage praticien de niveau I ou SASPAS (Stage ambulatoire en

Soins Primaires en Autonomie Supervisée, équivalent au stage praticien de niveau

II), ou d’autres se penchant du côté du Maître de stage [7,8], se questionnant sur les

modifications de pratiques professionnelles en présence d’un interne à ses côtés lors

de la consultation.

Aussi nous paraissait-il important de placer le résident lui-même au centre de notre

travail, afin d’évaluer sa perception de la réalité de la pratique de la Médecine

Générale libérale.

I.3. Critères de jugement / Question

Notre étude avait pour objectif principal d’analyser le vécu et le ressenti des

premières consultations en autonomie chez les internes de Médecine Générale, lors

du stage praticien de niveau 1.

Les objectifs secondaires étaient de déterminer les facteurs facilitants, ainsi que les

domaines leur posant d’éventuels problèmes, afin d’ouvrir la réflexion sur les moyens

à mettre en place pour y faire face, tant sur le plan logistique que pédagogique.

Enfin, nous avons voulu pointer les conséquences de ces difficultés potentielles sur

leurs projets professionnels futurs.

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II. Matériel et Méthode

Afin de répondre à la problématique posée, nous avons choisi de réaliser une étude

descriptive de type qualitatif, par le biais d’entretiens semi-directifs.

II.1. Matériel

II.1.a. Population de référence

La population d’étude était constituée de tous les résidents (femmes et hommes) en

Médecine Générale des facultés de Médecine Lyon Est - Grange Blanche et Lyon

Sud (Université Claude Bernard Lyon 1) en cours de stage praticien de niveau 1 lors

du semestre d’été 2014 (mai à octobre) et de tous les résidents hommes du

semestre d’hiver 2014 – 2015 (novembre à avril) (critère d’inclusion).

Pour le semestre d’hiver 2014 – 2015, le critère d’exclusion était le sexe féminin.

Notre population incluait 113 résidents en totalité.

II.1.b. Échantillonnage

Étant donné la nature anthropologique et qualitative de notre étude, l’échantillonnage

se devait d’être représentatif qualitativement, et non pas quantitativement

(échantillonnage raisonné).

Le nombre d’entretiens nécessaires pour parvenir à saturation des données était

estimé, selon un travail de Mémoire préliminaire, à 12 ou 13 entretiens.

II.1.c. Recrutement des interviewés

A partir de la liste de coordonnées exploitée par l’administration de la faculté de

Médecine, les résidents concernés ont été invités par messagerie électronique (voir

Annexe 1) à prendre part à un entretien au sujet de leur perception de leurs

premières consultations en autonomie lors de leur stage praticien de niveau 1 (au

cours de la phase III).

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Le 2 août 2014, les 86 internes de la promotion été 2014 ont été contactés

(63 femmes et 23 hommes).

Après réflexion et afin de réduire la disparité femmes / hommes, nous avons décidé

de contacter la promotion hiver 2014/2015, en axant notre sollicitation sur les

internes de sexe masculin. Le 1er janvier 2015, nous avons soumis un courrier

électronique aux 27 internes hommes de la promotion de Médecine Générale

(89 individus en tout, femmes comprises) en cours de stage praticien de niveau 1.

II.2. Méthode

II.2.a. Choix de la méthode d’enquête

« La recherche qualitative est particulièrement appropriée lorsque les facteurs

observés sont difficiles à mesurer objectivement » [9].

En souhaitant nous intéresser au ressenti et aux représentations d’individus sur un

sujet donné, nous avons donc opté pour une enquête de type qualitatif, qui nous

permettait de recueillir des informations plus précises et personnelles, ainsi que de

mettre en évidences des irrégularités, des contradictions [10], et de dégager des

ouvertures plus intéressantes, pour parvenir à « comprendre en profondeur » [11]

leurs points de vue.

Quatre grands types de méthode sont utilisés dans la recherche en Sciences

Humaines [12]:

- l’observation, difficilement réalisable dans le cas de notre étude,

- le questionnaire, permettant une approche plus quantitative que qualitative, et

par conséquent moins intéressante pour notre travail,

- la recherche documentaire, qui ne s’est pas révélée très fructueuse dans ce

cas

- et enfin l’entretien, permettant une approche plus introspective.

Le principe d’un entretien semi-dirigé est d’instaurer « une écoute active et

méthodique, aussi éloignée que possible de l’entretien non directif que du dirigisme

du questionnaire » [13], permettant « une approche intensive, en respectant la libre

expression des répondants » [14]. Cette technique a pour but, tout en étant centrée

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sur le sujet interrogé, de garantir l’étude de l’ensemble des questions qui intéressent

l’enquêteur. Elle assure également la comparabilité des résultats.

« L’essentiel est de gagner la confiance de l’enquêté » [14], afin de recueillir les

données les plus pertinentes.

II.2.b. Conception du guide d’entretien semi-directif

Le guide d’entretien (ou grille), n’est « pas un outil de planification de l’échange avec

l’interviewé », mais doit consister en un « aide-mémoire » destiné à « rassurer

l’interviewer » [14]. Selon son principe fondamental, l’entretien semi-dirigé ne

demande peu ou pas de questions préparées, et ne requiert qu’une structuration

minimale, contrairement aux enquêtes de type quantitatif.

Ainsi, pour construire la trame de notre entretien, nous avons réfléchi à des

questions ouvertes, permettant de laisser libre cours à la parole de l’interviewé, tout

en « balayant » la grande majorité des aspects de la pratique de la Médecine

Générale ambulatoire. Nous évoquerons également les questions administratives,

logistiques et de gestion inhérentes à la pratique libérale. Enfin, nous interrogerons

les résidents sélectionnés sur leurs impressions générales à l’issue de leurs

premières expériences de consultation en autonomie, et sur leurs projets

professionnels. Cette découpe de l’entretien en grands thèmes facilitera la mise en

évidence des domaines posant le plus de difficultés aux résidents au cours de leurs

premières consultations en autonomie (voir le guide d’entretien, Annexe 2).

II.2.c. Déroulement des entretiens

Nous avons interrogé chaque individu au cours du deuxième trimestre de leur stage,

correspondant logiquement à la phase d’autonomisation des internes (phase III).

Chaque entretien a été réalisé de visu, après concertation sur la date, l’heure et le

lieu (domicile de l’interviewé, faculté, autre). Le guide d’entretien a été utilisé pour

chaque interview.

Les propos recueillis ont tous pu être enregistrés, après accord individuel, grâce à

l’application dictaphone d’Apple sur Ipad, afin de respecter leur intégrité et de

permettre une retranscription la plus fidèle possible.

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II.2.d. Analyses des données

Les données recueillies au cours de ces entretiens ont été retranscrites ad integrum,

à partir des 15 enregistrements réalisés (enregistrements audio et transcrits

intégraux disponibles sur le CD-ROM compagnon).

Afin de construire la trame de notre travail, nous avions déterminé dans un premier

temps 8 grands thèmes principaux, à partir d’un travail de Mémoire préalable, nous

permettant de classer les idées se dégageant des interviews selon qu’elles se

rapportaient :

- à la vision de la Médecine Générale par rapport à l’Hôpital et/ou à l’autonomisation (MGVSH) : se rapportant à la comparaison que l’on peut

effectuer entre l’exercice de la Médecine en milieu hospitalier, et celui en

ambulatoire ou libéral ; cette catégorie regroupe également les impressions des

résidents sur leur vécu de l’autonomie en général par rapport à l’exercice médical

supervisé

- à l’organisation du stage (ORGAN) : thème relatif à la logistique et à la

chronologie du stage

- aux relations résident-MSU – Encadrement (RELMS) : rapports entre l’interne et

son Maître de stage, la supervision indirecte, les conditions d’encadrement du

résident

- aux relations résident-patient (RELPA) : rapports entre l’interne en autonomie et

les patients

- aux pratiques médicales (PRMED) : expérience diagnostique et thérapeutique du

résident, coordination de la prise en charge médicale du patient, ainsi que toutes les

compétences relevant d’un savoir médical

- aux pratiques « non médicales » (PRNON) : toutes les compétences de la

pratique libérale ne relevant pas d’un savoir médical (tarification, paiement…)

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- à la gestion du cabinet (GESCA) : logistique et gestion financière libérales

- au projet professionnel et/ou à l’avenir (PROAV) : vision de l’avenir en tant que

médecin généraliste.

Comme l’exige la méthodologie de la recherche qualitative, nous avons attribué un

code à chaque notion importante relevée au fil de notre lecture, selon une grille

établie a priori, et complétée au fur et à mesure par chaque nouvelle idée rencontrée

(voir la grille de codes, Annexe 3).

Les codes étaient classés en 5 catégories, selon que le verbatim auquel chacun

était rattaché relevait :

- d’un ressenti / d’une perception, noté (p) : facilité / difficulté, simplicité /

complexité, avantage ou aides / inconvénient ou obstacle, lacune, risque

- d’un sentiment (s) : positif ou négatif

- d’une attitude (a) : ou savoir-être, vis-à-vis du patient, ou du MSU, positif ou

négatif également

- d’un comportement (c) : ou savoir-faire

- du ton de l’expression verbale, et/ou de la gestuelle de l’interviewé (t). Cette dernière catégorie était d’autant plus intéressante pour notre analyse qu’elle

relève d’une approche purement qualitative de chaque entretien.

Nous avons effectué cet encodage pour chaque entretien, et pour chacun des 8

thèmes préétablis.

« La valeur d’une recherche scientifique est en grande partie dépendante de

l’habileté du chercheur à démontrer la crédibilité de ses découvertes. » [15]. Ainsi,

afin de s’assurer de l’objectivité de l’encodage, une triangulation a été réalisée à ce

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stade de l’étude avec l’aide du Docteur Thierry FARGE, comme l’exige la

méthodologie de la recherche qualitative [11].

Nous avons cherché à mettre en relation et à comparer entre elles les réponses de

chaque interne, afin d’en dégager une problématique, ainsi qu’une tendance

générale du vécu des premières consultations en autonomie, émanant de l’ensemble

des interrogatoires de l’échantillon. Nous avons donc procédé ici à une analyse

thématique et catégorielle.

Par souci d’anonymisation, nous avons attribué une lettre à chaque individu

interrogé, correspondant arbitrairement à l’ordre des entretiens.

Nous avons utilisé, pour faciliter notre travail d’analyse, les logiciels Word et Excel de

Microsoft Office, ainsi que les applications web Spreadsheets de Google et Mindmap

de Framindmap.org.

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III. Résultats

Douze des 86 internes contactés en août 2014 ont accepté de prendre part à l’étude

et ont pu être interviewés (dont 11 internes de sexe féminin, et 1 de sexe masculin),

2 ont donné leur accord (1 femme et 1 homme) mais n’ont pas pu être interrogés

pour des raisons logistiques, et 72 n’ont pas répondu au message.

Parmi les 27 résidents hommes contactés lors du second appel par courrier

électronique, 3 d’entre eux ont accepté de prendre part à l’étude et ont été

interrogés. Les 24 autres n’ont pas donné de réponse.

Nous avons mené en tout 15 entretiens pour cette étude. Les dates en sont

indiquées dans le tableau 6, Annexe 4.

La durée moyenne des entretiens enregistrés était de 19,36 minutes.

III.1. Caractéristiques de l’échantillon étudié (voir Annexe 4)

Parmi les 15 résidents interrogés, seul 1 interne était en deuxième semestre de

Médecine Générale. Deux internes étaient en cours de troisième semestre, 2

également en quatrième semestre, et 3 en cinquième semestre. Six étaient en

sixième semestre, soit en fin de cursus.

Nous avons interrogé 11 femmes pour 4 hommes, soit un pourcentage de 73,33 %

de femmes contre 26,67% d’hommes.

L’âge moyen était de 28,33 ans, avec un âge inférieur de 25 ans, et supérieur de 38

ans.

Sept d’entre eux avaient au moins un de leurs Maîtres de stage qui exerçait en milieu

urbain, 7 également avaient au moins un MSU exerçant en semi-rural, et 4 en milieu

rural.

Deux résidents avaient exercé une autre profession avant leurs études de Médecine.

Un d’entre eux avait déjà eu à prodiguer des soins en ambulatoire (soins infirmiers).

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C avait déjà réalisé un stage en Médecine ambulatoire au cours de son internat

(PMEA).

I et N avaient effectué un stage en Médecine Générale ambulatoire au cours de leur

externat (stage de deuxième cycle).

Le début des consultations en autonomie a eu lieu le premier jour du stage pour M,

le deuxième jour pour L, la première semaine du stage pour J et C, au bout de la

deuxième semaine pour A, et de la troisième semaine pour E. G et H ont commencé

à être en autonomie au cours du deuxième mois, D, F, I et N et O durant le troisième.

K a été le dernier à pouvoir consulter seul, au cours du quatrième mois de stage.

III.2. Résultats de l’analyse verticale et transversale

III.2.a. Thème « Médecine Générale versus Hôpital, Autonomie » (MGVSH)

Catégorie RESSENTI

• B, J, L et O ont considéré la diversité des motifs de consultations en

Médecine Générale comme un avantage par rapport à l’hôpital :

B : « Je pense qu’on a rien à envier aux spécialités, premièrement ! On n’a rien à

envier à l’hospitalier ! Euh… en fait, voilà, nous, on a une spécificité, et euh… qui est

bien propre à la Médecine Générale, et j’ai vraiment appris à aimer cette spécificité,

et qu’on pouvait faire plein, plein plein de choses en médecine générale »

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• Par ailleurs, la notion de transversalité, ainsi que la prise en charge globale

du patient, faisaient partie des points forts de la Médecine Générale pour D, I

et O :

D : « C’est bien l’idée que je me faisais de la médecine générale, donc euh… c’est

une prise en charge assez globale du patient, euh… avec… une consultation pour un

motif, mais euh… finalement, y’a aussi à prendre en compte euh… tout ce qui est…

actes de prévention, de … de parler du contexte social et familial du patient, euh…

voilà, de prendre en charge dans un contexte, et non… traiter un symptôme, quoi…»

[…] c’est une activité un peu de…qui englobe tout, et euh … qui… enfin… comparée

avec d’autres spécialités, voilà, on entre un peu plus dans la vie du patient, on

connaît un peu sa vie familiale, il se confie à nous, euh… y’a un suivi… une relation

patient qui est plus… qui est plus… importante… qu’avec une spécialité »

• Le suivi au long court du patient était également un avantage pour L :

L : « les aspects positifs, c’est que c’est des gens qui s’attachent à nous, clairement,

beaucoup plus qu’à l’hôpital, qui comptent sur nous aussi, beaucoup plus qu’à

l’hôpital, …hum… on sent une relation beaucoup plus facile… euh… le fait de

pouvoir les revoir, et de voir l’évolution, c’est vrai que c’est intéressant… »

• Pour O, le rythme de la consultation ambulatoire était considéré comme

facile à appréhender :

O : « j’ai toujours voulu prendre mon temps, je n’ai pas voulu respecter les… les

horaires un peu impartis pour euh… pour pouvoir, comme c’était les premières

consult’ tout seul, c’était le moment de… de prendre son temps, de faire euh…

d’essayer ses techniques d’entretien, de… de faire les choses à fond comme on

l’entendait »

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• Pour E, H, I, K, L et O, le fait de pouvoir revoir les patients, de les

reconvoquer, était un avantage par rapport à l’hôpital :

L : « le fait de pouvoir les revoir, et de voir l’évolution, c’est vrai que c’est intéressant

»

• Par contre, le tempo des consultations en Médecine libérale était difficile à

suivre pour A, B, D, E, F, G, J, I, K, L, M et O, soit la majorité des résidents :

A : « c’est un rythme un peu différent, c’est un peu plus soutenu qu’en hôpital je

trouve, parce que c’est quand même, euh, trouver une solution tous les quarts

d’heure, à vingt-cinq personnalités différentes ! »

E : « ses journées, elles sont… enfin, pour moi, trop épuisantes… euh… c’est… on

voit à peu près trente-cinq patients dans la journée, plus les domiciles, et le rythme

pour moi est soutenu »

Ce tempo était considéré comme un inconvénient par B, D, E, I et L :

L : « la gestion du temps aussi, hein… parce que malgré tout, à l’hôpital, on n’a pas

tellement cette contrainte… »

• Parallèlement, la charge de travail relative à la Médecine Générale libérale

en était un des inconvénients pour A, D, E et H, et également une source de

difficulté :

D : « à l’hôpital, en gros, on me proposait quasiment le même salaire qu’en libéral,

mais avec une amplitude horaire moins importante euh… moins toutes les tâches

administratives, euh… plus la gestion du cabinet… Donc euh… ce n’est pas

négligeable, quoi… »

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E : « c’est vraiment les horaires, que je trouve euh… vraiment durs à tenir, euh…

C’est vrai que c’est un stage qui est sensé nous ouvrir à la médecine ambulatoire et

euh… à nous donner envie, quand même, malgré tout, et… et tant que femme

aussi… Moi mes prats c’est huit heures vingt et une heures, cinq jours par semaine,

c’est vraiment énorme… pour moi… enfin moi, je ne pourrais pas tenir le rythme

comme ça, je préfère être honnête, c’est… c’est très dur euh… à tenir une vie

comme ça, avoir des enfants, avoir une vie de famille… Ce qui reste hyper important

pour moi, et… voilà… […] je ne m’en sentirais pas capable »

• Leur expérience antérieure en tant qu’interne était un avantage pour A, C,

I et J dans leur phase d’autonomisation :

I : « on a fait quand même des stages à l’hôpital, on s’est retrouvé tout seul avec des

patients, je trouve que ce n’est pas non plus…extraordinaire »

J : « c’est juste de se rendre compte que l’on sait faire ! Parce que l’on sait faire, en

sortant de l’hôpital, en cinquième semestre, on sait faire un minimum de choses »

• Cependant, G et H considéraient avoir des lacunes de connaissances spécifiques à la Médecine Générale :

G : « ce qui change aussi beaucoup, c’est ce aussi pourquoi les patients viennent

consulter, moi j’ai eu l’impression d’arriver en stage et… de réapprendre la

médecine… clairement ! (rires) […] D’abord y’a plein de pathologies qu’on ne voit

pas du tout en dehors de… de l’hôpital, enfin, qu’on n’a pas l’habitude de voir, au

niveau de l’examen clinique »

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• La part d’incertitude liée au devenir du patient sortant de consultation était un

inconvénient pour B :

B : « à l’hôpital, on a l’habitude d’avoir des examens paramédicaux, enfin, toute la

biologie notamment, donc dès qu’on a un doute sur quoi que ce soit, on n’hésite

pas… Là, on envoie… on peut faire des ordonnances etc… mais c’est pas sûr que le

patient fasse euh… fasse le nécessaire, du coup, on est un petit peu dans…

justement, quand j’ai ces incertitudes, j’en parle quand on fait le débriefing »

• Problème de l’isolement, pas de décisions partagées ?

L’isolement du médecin généraliste en ambulatoire était un inconvénient pour A et

L :

L : « le fait de discuter des patients avec d’autres… professionnels de santé, c’est

quelque chose qui est agréable aussi, que… qui me manque parfois, alors… enfin…

de faire des petits commentaires… enfin… ce n’est pas forcément grand-chose… de

comparer les prises en charge, euh… bon… y’a l’exercice de la médecine

relativement solitaire…»

• Recours aux avis spécialisés, coordination, réseau, hiérarchisation et

argumentation des examens complémentaires :

Le fait de ne pas avoir d’accès direct aux examens complémentaires en dehors

de l’hôpital était un inconvénient de la pratique ambulatoire pour B, E, G et J :

B : voir verbatim ci-dessus lié à l’incertitude

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G : « les relations avec les autres professionnels de santé ambulatoire sont pas du

tout les mêmes, euh… quand tu demandes un examen en ambulatoire euh… tu ne

l’as pas euh… dans la demi-heure, euh… et puis il faut composer avec des

spécialistes qui sont plus ou moins prêts à te dépanner, et plus ou moins en urgence,

euh… donc ça apprend je pense… surtout à réfléchir euh… à quelle urgence tu vas

traiter ton patient, de quoi réellement tu as besoin, euh…ou pas… »

Cet aspect était considéré comme une difficulté pour B, I, K et L :

I : « on prescrit une radio, euh… moi je pensais qu’en quarante-huit heures, ça

pouvait être fait, et en fait il y a une semaine de délai »

• E se sentait plus en sécurité par rapport à l’hôpital :

E : « Ce que j’ai apprécié… ce qui est tout nouveau aussi pour moi, c’est d’avoir le

temps, euh… bah si un patient, on n’est pas sûr du diagnostic, on lui donne le

traitement, qu’on pense euh… bien sur le moment, il peut toujours revenir dans

soixante-douze heures, on lui dit voilà…n’hésitez pas à revenir si ça ne va pas

mieux… quarante-huit, soixante-douze heures, euh… voilà…même pour les

examens, on a le temps de lui faire passer l’examen, euh… le patient revient en

consultation, c’est vrai qu’on est moins quand même dans l’urgence, à l’hôpital

parfois… parfois y’a clairement une urgence, aigue… mais souvent, on pourrait

attendre une semaine, deux semaines, c’est pas non plus euh…vital, là, sur le

moment, et c’est ce que j’aime quand même en médecine générale »

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A l’inverse, I et J percevaient du danger :

I : « comment gérer l’interrogatoire tout seul, vraiment dans le cabinet, euh… sans

avoir…euh… l’échappatoire de… de dire euh… c’est vrai qu’aux urgences, on

pouvait dire : ah je vais chercher quelque chose, ou euh… et des fois, ça permettait

un peu de se remettre euh… ah oui, là, il faut que je demande ça, ça, enfin de… de

vraiment resystématiser euh… l’interrogatoire, et puis l’examen, et puis de revenir…

On pouvait revenir voir les patients, que ce soit à l’hôpital ou aux urgences, les

patients, ils sont là… plusieurs heures, donc euh… voilà… Là, c’est vrai que le

cabinet, on se dit, bon voilà, on a une demi-heure et il faut…je… j’avais globalement

une demi-heure par patient, et euh… voilà, il faut faire le tour, se faire une idée, et

surtout donner un traitement… »

Pour chaque catégorie significative (nombre de codes différents supérieur ou égal à

cinq), nous avons établi un graphique représentant la tendance de réponse de

l’ensemble de l’échantillon étudié, pour un thème donné après l’autre. Le panel des

différentes réponses est exposé en ordonnée. En abscisse, les valeurs inférieures à

0 correspondent aux réponses ayant une valeur sémantique négative, et les valeurs

supérieures à 0 correspondent aux réponses de valeur sémantique positive. NB : les

codes de la catégorie COMPORTEMENT sont considérés comme ayant une valeur

neutre.

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Figure 1- Tendance catégorie RESSENTI (MGVSH)

Catégorie SENTIMENT

• La grande majorité des résidents (B, C, D, F, H, I, J, K, L, M, N, O) s’est dite

satisfaite de pouvoir pratiquer la Médecine Générale en libéral et de se

retrouver en autonomie :

I : « ouais, globalement, moi j’étais contente d’être toute seule avec eux, j’étais

contente de pouvoir gérer comme je voulais, euh… de pouvoir parler, librement, sans

avoir le regard euh… du praticien, à côté… euh… et puis je me sentais bien, en fait,

toute seule…euh voilà… j’étais bien, dans mon petit… dans ma petite pièce »

J : « pour quelqu’un qui veut s’installer, en libéral, c’est intéressant… C’est

intéressant… on apprend… des choses qu’on n’apprend pas à l’hôpital »

K : « Ben moi, c’est toujours ce que j’ai voulu faire, donc ça me plaît ! »

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L : « je préférais nettement, et puis c’est vraiment beaucoup plus stimulant, parce

que comme on est confronté à notre problème nous-mêmes, bah on doit se trouver

notre solution nous-mêmes »

• A, B, G et H se sont dits surpris positivement par la découverte de la

pratique ambulatoire :

B : « j’ai été très agréablement surprise de voir que par rapport aux stages

hospitaliers on avait, enfin, là où les stages hospitaliers sont très spécialisés, là on

est sur du, euh… enfin sur des choses qui sont complètement transversales, on

passe du… de la personne âgée à l’enfant, au nouveau-né de un mois »

• F et I ont exprimé un sentiment de confort (aisance, bien-être) :

I : « ouais, globalement, moi j’étais contente d’être toute seule avec eux, j’étais

contente de pouvoir gérer comme je voulais, euh… de pouvoir parler, librement, sans

avoir le regard euh… du praticien, à côté… euh… et puis je me sentais bien, en fait,

toute seule…euh voilà… j’étais bien, dans mon petit… dans ma petite pièce »

• C, F, G, K, L M, N et O, soit la plupart des résidents interrogés, ont éprouvé au

cours de leur stage un sentiment d’accomplissement (aboutissement,

concrétisation, épanouissement, fierté) :

N : « Les points positifs ? C’est que ça fait vingt ans que j’attends ça ! (rires) Hum…

[…] Ouais ouais, il y a quand même euh… la notion de « études longues », c’est

long, tout ça, c’est un peu chiant… euh… (silence) On s’est tous battus pour

ça…ça… ça commence à venir, quoi… On le sent, on le sent arriver, et c’est… on y

goûte un petit peu, et c’est… voilà, c’est bon ! Ça fait… ça fait du bien ! Ça fait du

bien de sentir utile, ça fait du bien d’être euh… ça fait du bien, quoi ! »

O : « Ben les points positifs, euh … c’est là que je voulais aller ! C’est ça que je veux

faire ! C’est un aboutissement un peu, euh… c’est hyper intéressant »

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• B et L se sont sentis valorisés (reconnaissance, encouragement) dans leur

position d’interne en Médecine Générale ambulatoire:

B : « on a toujours été dans l’échange, y’a pas, y’a aucune domination, c’est

vraiment voilà, des collègues, on est considéré comme égal, alors qu’à l’hôpital

parfois, enfin, moi je ne l’ai pas ressenti dans mes stages hospitaliers, mais quand

même bon, il y a une hiérarchie malgré tout, alors que là pas du tout, on est vraiment

dans la discussion, et c’est ça que j’ai vraiment apprécié »

L : « globalement… ça s’est plutôt bien passé, je pense… euh… ce qui était le plus

original au début, c’était de me mettre derrière le bureau, parce qu’à l’hôpital, on est

jamais derrière un bureau en consultation, quoi, on est face au patient, et il n’y a pas

de bureau, il n’y a rien ! Lui, il est sur un brancard en général, et nous, on est

debout… enfin ça, c’est ce qui m’a le plus euh… enfin c’était le tout début, quoi, le

fait de s’y faire… euh… » « Ben ouais, je me suis sentie grande, d’un coup ! (rires)

enfin, ça… on sent qu’on… c’est une étape supplémentaire quoi, de se retrouver

derrière le bureau… »

• E, J, M, N et O ont indiqué avoir pu prendre confiance en eux-mêmes

(affirmation de soi) :

J : « maintenant c’est bon, j’ai pris de l’assurance, c’est allé vite, j’ai pris l’assurance

qu’il fallait, et… euh…non non, je suis plutôt satisfait…»

• La notion de liberté se retrouvait dans les propos de B, C, G, I, N et O :

B : « On n’a rien à envier à l’hospitalier ! Euh… en fait, voilà, nous, on a une spécificité, et

euh… qui est bien propre à la médecine générale, et j’ai vraiment appris à aimer cette

spécificité, et qu’on pouvait faire plein, plein plein de choses en médecine générale si on

était motivé ! Enfin, vraiment, on peut faire de la petite chirurgie, on peut faire des

infiltrations, on peut faire… enfin, euh… moi, ils m’ont montré qu’en fait on faisait ce que l’on

voulait, si on était capable de le faire correctement ! »

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G : « j’ai beaucoup de mal avec la supervision directe, parce que je ne sais pas faire avec

quelqu’un qui est derrière moi et qui regarde, je trouve que… une relation à trois au cabinet,

ça ne fonctionne… pas très bien…euh… et qu’en plus euh… les patients considèrent qu’on

est soit en examen, soit des étudiants pas très compétents, donc la relation de confiance,

elle ne s’établit… souvent pas très bien…euh… donc finalement, ça m’a plus libérée d’être

euh… d’être toute seule, et puis…j’ai besoin un peu aussi… d’indépendance… quand on

vient de passer trois stages à l’hôpital à… à gérer seul un tas de patients, euh… on a du mal

à revenir au stade où… où on a l’impression de redevenir des externes quelque part »

I : « ouais, globalement, moi j’étais contente d’être toute seule avec eux, j’étais contente de

pouvoir gérer comme je voulais, euh… de pouvoir parler, librement, sans avoir le regard

euh… du praticien, à côté… euh… et puis je me sentais bien, en fait, toute seule…euh

voilà… j’étais bien, dans mon petit… dans ma petite pièce »

• C, F, G, H, I, L, M et N se sont dit soulagés de pouvoir enfin exercer la

Médecine Générale et de consulter en autonomie :

N : « j’ai dit : ENFIN !!! (rires) Enfin !! »

• Par contre, G, H, I, J et K ressentaient une certaine appréhension (stress,

angoisse, peur) au début de leur phase d’autonomie :

G : « Je ne vais pas dire toutes les consultations, mais c’est souvent que euh… quand on est

seul, on a plus de responsabilités, donc c’est forcément un peu plus stressant, et… je pense

qu’un peu comme tous les internes, on a tendance à, après la consultation, à se dire « est-ce

que finalement j’ai bien fait ? »… »

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• Un sentiment de malaise (inconfort, déstabilisation) ainsi que le sentiment d’être jugé se retrouvaient dans les propos de K :

K : « Ben j’étais pas hyper à l’aise… alors que … enfin… bizarrement à l’hôpital, on

est quand même assez livrés à nous-mêmes, donc c’est ça qui est un peu…drôle,

c’est de se dire qu’on avait de responsabilités à l’hôpital, pour des pathologies euh…

ce que je voulais dire, c’est surtout, c’est que pour des pathologies hyper euh…hyper

graves, quoi, pour moi c’était quand même assez euh… notamment, je pensais à

mon dernier stage de gériatrie où… surtout qu’en plus, les personnes âgées, on n’est

pas très bien encadrés, voilà on faisait tout quoi, les transfusions, les euh…enfin…

y’avait plein de choses euh… et là, on ne nous observait pas… et là, on se retrouve

en ville, pour des pathologies quand même un peu moins importantes, des petites

choses, et là, on nous observe vachement, on nous critique, on nous… donc c’était

pas facile, et oui, quand je me suis retrouvée seule, euh… franchement, cinquante

pour cent des questions des gens, je ne savais pas y répondre… mais en médecine

générale, quoi… Donc c’est… c’était assez déstabilisant… »

• K s’est également dit déçu (désillusion) face à certaines réalités de la pratique

ambulatoire :

K : « y’a pas mal de choses qui m’ont déçue aussi, enfin… je sais pas… on se fait une idée

des choses, des médecins traitants, des médecins de famille, et puis il y a certaines

pratiques qui ne m’ont pas forcément plu quoi… »

• K a par ailleurs éprouvé des regrets de ne pas avoir pu effectuer d’autres

stages en Médecine ambulatoire :

K : « c’est le fait d’avoir malheureusement pas pu le faire avant, et de ne pas avoir fait

plusieurs stages en ambulatoire, parce que du coup, moi, dans toute ma formation, je n’en

aurai fait qu’un seul… Donc en fait, j’ai… j’ai à peine eu le temps, je pense, de découvrir ça,

que déjà je remplace, et que…euh…c’est pour ça que j’ai… j’appréhende beaucoup quoi… »

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• E s’est senti découragé :

E : « ce qui m’a paru bizarre aussi, je peux… je voudrais rajouter… c’est vraiment les

horaires, que je trouve euh… vraiment durs à tenir, euh… C’est vrai que c’est un

stage qui est sensé nous ouvrir à la médecine ambulatoire et euh… à nous donner

envie, quand même, malgré tout, et… et tant que femme aussi… Moi mes prats c’est

huit heures vingt et une heures, cinq jours par semaine, c’est vraiment énorme…

pour moi… enfin moi, je ne pourrais pas tenir le rythme comme ça, je préfère être

honnête, c’est… c’est très dur […] je ne m’en sentirais pas capable, euh… en tant

que femme mère de famille…»

Figure 2 - Tendance catégorie SENTIMENT (MGVSH)

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Catégorie COMPORTEMENT

• G a appris à se responsabiliser, et à assumer ses prises de décisions en

autonomie :

G : « Je ne vais pas dire toutes les consultations, mais c’est souvent que euh…

quand on est seul, on a plus de responsabilités, donc c’est forcément un peu plus

stressant, et… je pense qu’un peu comme tous les internes, on a tendance à, après

la consultation, à se dire « est-ce que finalement j’ai bien fait ? »… Euh… Quelque

part, je n’ai pas toujours envie de demander euh… l’avis d’un chef, parce que j’ai

envie d’être euh … d’être autonome, mais… être autonome, c’est aussi se…

s’inquiéter un peu de ce qu’on a fait, et de si on a bien fait… »

• G et M ont fait preuve de réflexion, d’autocritique, et se sont remis en questions en phase d’autonomie :

M : « beaucoup plus motivant que… la partie euh… à la fois observation, et à la fois

euh… « supervisation » directe, euh… parce que… bon… on est tout seul, et euh…

inconsciemment euh… on se pose beaucoup plus de questions, et on veut beaucoup

mieux faire, euh… donc euh… non, c’est… moi, je trouve ça beaucoup plus motivant,

et d’ailleurs, c’est moi qui avait poussé pour voi… assez rapidement euh… des

patients seuls »

• G a appris à s’adapter à ses nouvelles conditions d’exercice :

G : « c’est vrai que l’on se rend compte à quel point c’est nécessaire euh… de faire

ce stage-là, d’abord parce que effectivement, les relations avec les autres

professionnels de santé ambulatoire sont pas du tout les mêmes, euh… quand tu

demandes un examen en ambulatoire euh… tu ne l’as pas euh… dans la demi-

heure, euh… et puis il faut composer avec des spécialistes qui sont plus ou moins

prêts à te dépanner, et plus ou moins en urgence, euh… donc ça apprend je

pense… surtout à réfléchir euh… à quelle urgence tu vas traiter ton patient, de quoi

réellement tu as besoin, euh…ou pas… C’est déjà ça ! »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• H et M avaient pour objectif d’optimiser leurs prises en charge en autonomie :

M : « on est tout seul, et euh… inconsciemment euh… on se pose beaucoup plus de

questions, et on veut beaucoup mieux faire »

Figure 3 - Tendance catégorie COMPORTEMENT (MGVSH)

Catégorie TON

• Six résidents (B, C, H, I, N et O) se sont montrés enthousiastes à l’évocation

du stage praticien et de de leur phase d’autonomisation :

B : « oui, j’ai fait de la médecine générale, après, ça me… l’hospitalier m’intéressait

pas mal hein, mais… c’est vrai que maintenant que j’ai goûté au… à la médecine de

ville, je trouve que c’est un autre aspect, et puis que l’on a … on a… euh… Je pense

qu’on n’a rien à envier aux spécialités, premièrement ! On n’a rien à envier à

l’hospitalier ! »

N : « j’ai dit : ENFIN !!! (rires) Enfin »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• G, M et N ont employé l’humour en parlant d’autonomie :

G : « être autonome, c’est aussi se… s’inquiéter un peu de ce qu’on a fait, et de si on

a bien fait… euh…ou pas…donc euh… …ouais… (rires) »

• Cependant, E avait un ton grave en constatant la lourdeur de la charge de

travail et du rythme en Médecine Générale libérale (cf. ci-dessus) :

E : « c’est vraiment les horaires, que je trouve euh… vraiment durs à tenir, euh…

C’est vrai que c’est un stage qui est sensé nous ouvrir à la médecine ambulatoire et

euh… à nous donner envie, quand même, malgré tout, et… et tant que femme

aussi… Moi mes prats c’est huit heures vingt et une heures, cinq jours par semaine,

c’est vraiment énorme… pour moi… enfin moi, je ne pourrais pas tenir le rythme

comme ça, je préfère être honnête, c’est… c’est très dur euh… à tenir une vie

comme ça, avoir des enfants, avoir une vie de famille […] je ne m’en sentirais pas

capable …»

Vue d’ensemble du thème « Médecine Générale versus Hôpital, Autonomie »

(MGVSH)

Nous avons généré un graphique pour chacun des 8 grands thèmes explorés,

représentant la tendance des réponses de l’ensemble des résidents. Pour chaque

catégorie (ATTITUDE, COMPORTEMENT, RESSENTI, SENTIMENT et TON)

représentée en ordonnée, nous avons dénombré en abscisse le nombre de réponses

considérées a priori comme relevant d’une expérience ou d’un vécu positif (couleur

verte), idem pour le côté négatif (couleur rouge). Les réponses de la catégorie

COMPORTEMENT ont été considérées comme ayant une valeur neutre (couleur

rose), se référant à des actions brutes.

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 4 - Tendance générale pour le thème MGVSH

III.2.b. Thème « Organisation du stage » (ORGAN)

Catégorie RESSENTI

• B, I, K, L, et N appréciaient pouvoir bénéficier d’un temps de consultation prolongé lors de leurs consultations en autonomie :

K : « je me présente, je me présente au patient, euh… je regarde son dossier

informatisé, on discute ensemble de la dernière consult’, ensuite euh… c’est un petit

rituel où euh… lui il faisait ça, donc je le fais aussi, je les pèse, je prends la tension,

etc… et ensuite on vient au sujet pour lequel ils sont là, je les examine, et après on

revient au bureau, on discute des traitements… voilà…et c’est…et par contre, eux, ils

me laissaient une demi-heure, pas un quart d’heure du coup »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• M et N considéraient le fait de pouvoir anticiper les motifs de consultations comme un avantage :

M : « on avait regardé ensemble les patients qui étaient euh… qui avaient des

rendez-vous pour l’après-midi, et donc….elle a plus ou moins choisi en disant ben, lui

déjà, va accepter de te voir, euh… parce que c’est un patient que je connais bien,

voilà, il a ça et ça comme problèmes, donc on avait déjà quand même, enfin j’avais

une bonne idée des patients que j’allais voir l’après-midi, c’était entre guillemets des

consultations faciles, elle m’avait… c’était plutôt des euh… du renouvellement

d’ordonnance sur des gens qui étaient chroniques, euh… pas forcément hyper

compliqués, donc elle avait… effectivement, il y a une autonomisation très

très…rapide, mais c’était quand même assez cadré, dans le sens où… euh… elle

savait à peu près… [… ] et on en avait parlé avant…euh… de faire le truc… Donc ça

s’est… ça s’est très bien passé. »

A l’inverse, I regrettait de pas pouvoir s’y préparer (absence d’anticipation = inconvénient) :

I : « on ne sait pas du tout qui arrive, donc euh… je ne suis pas prévenue du

dossier »

• B et N voyaient un avantage dans le fait que les patients soient prévenus avant la consultation de leur prise en charge par un résident :

N : « l’organisation, c’était déjà un peu cadré, parce que le… ça avait un peu anticipé

avec les secrétaires… qui avaient prévenu que c’était l’interne, et non pas leur

médecin habituel qui allaient les recevoir… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• B et E considéraient la proximité d’un centre hospitalier comme un

avantage :

E : « quand je suis vraiment inquiète, euh… par un abdomen chirurgical ou euh…un

angor instable, ou n’importe quoi, où là, je n’hésite pas trop… enfin, ça ne m’est pas

arrivé souvent, mais y’a un patient que j’ai envoyé aux urgences de cardio, euh…

une suspicion de phlébite… je l’ai… Je ne l’ai pas mis sous anticoagulants, je me

pose encore la question si j’aurais dû ! Mais je l’ai envoyé faire un doppler tout de

suite, en ambulance, euh… Voilà… Après on est quand même, en milieu urbain, on

est quand même bien aidé là-dessus, sur les urgences euh…qu’on peut penser

vitales… »

• B avait l’avantage de bénéficier d’un réseau de soins connu (stage à

l’hôpital de proximité préalable) :

B : « les contacts aussi, étant donné que j’ai fait deux en fait à l’hôpital […] et que

c’est à proximité, c’est vrai que, au niveau des différents médecins, j’ai… enfin voilà,

je connais tous les médecins de l’hôpital, les cardiologues des environs, le dermato,

euh… voilà je suis… donc à ce niveau-là, je sais qui il faut contacter si j’ai besoin

d’un avis spécialisé » « … Et puis, en plus du fait, effectivement, que je connaisse

tout l’environnement de [la ville], tous les médecins, ça m’a donné aussi… c’est une

facilité en plus »

• Conditions matérielles : Avantage : A, B, L et M

B : « ça c’est bien aménagé pour nous, et puis le fait que le cabinet, à côté, il y ait

tout, enfin vraiment, on est vraiment comme si… enfin… on est dans des bonnes

conditions pour pouvoir faire correctement une consultation »

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Inconvénient : H, K et M

M : « par contre, t’as pas de cabinet adapté, donc c’est forcément… c’est

uniquement les mercredis où il peut récupérer le bureau de quelqu’un d’autre »

• H et J regrettaient de ne pas avoir suffisamment de retours sur leurs prises en charge, et de ne pas pouvoir suivre les patients :

H : « j’ai encore du mal, dans ces consultations-là, de me dire que… comme ce n’est

pas moi qui vais les revoir, en fait, euh… j’ai du mal à me dire qu’on a le temps, que

je vais faire les choses progressivement… […] j’oublie que l’on ne fait qu’une seule

chose par consultation et qu’ils peuvent revenir quand même…euh… Qu’on est là

pour ça aussi, et qu’on les suit… et comme malheureusement, ce n’est pas moi qui

vais le revoir […] Oui, voilà…de ne pas suivre, ouais ça manque… ouais, et de ne

pas pouvoir leur dire, vous revenez tel jour, c’est moi qui suis là, euh…on fait le

point… ça me gêne en fait de leur dire ben vous reviendrez là, ce ne sera pas moi

que vous verrez, mais il y aura quelqu’un d’autre »

• J et M estimaient manquer de formation en Médecine ambulatoire :

J : « on n’apprend pas beaucoup de médecine en libéral… mais pas beaucoup… On

n’apprend pas beaucoup… »

Contrairement à K, qui appréciait avoir pu découvrir des champs de la Médecine

qui lui étaient restés inconnus jusqu’alors :

K : « j’ai appris des choses, enfin, concrètement, j’ai appris euh… enfin, des choses

que je ne connaissais pas, quoi, je veux dire euh… tout… toutes les petites

pathologies que l’on ne voit jamais jamais à l’hôpital »

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• E et K éprouvaient des difficultés liées à la charge de travail :

E : « Il fallait que j’ouvre le cabinet […] que j’arrive en avance, il commence à huit

heures, donc il fallait arriver vers sept heures et demi, allumer l’ordinateur, les

volets… […] Après, le planning du matin était déjà bien rempli, mais je devais

récupérer la ligne téléphonique, […] vraiment très compliqué, parce que c’est un prat

qui a […] une patientèle euh assez conséquente, et donc gérer les consultations tous

les quarts d’heure plus le téléphone, c’était vite… euh… très stressant… »

• J avait des difficultés à s’affirmer :

J : « tu es toujours en face d’un client…le… ton maître de stage, euh…même s’ils me

disent de gérer […] comme je le conçois, je ne peux pas dire à un patient euh…

si…à qui il a l’habitude de faire des arrêts de travail, je ne peux pas lui dire non, ou…

non…je ne peux pas… Tu vois, c’est… tu as quand même des petites chaînes, qui te

retiennent… »

• Passage à l’autonomie :

A, B, C, F, G, H, I, N et O considéraient leur autonomisation progressive comme

un avantage :

B : « le premier mois j’étais vraiment dans l’observation, mais déjà dans

l’observation, on me demandait mon avis, sur la prise en charge, etc… Après, le

deuxième mois, on était plutôt dans euh… la consultation, où ils étaient à côté de

moi, et que après chaque consultation on pouvait en discuter si on avait un

problème, et la première consultation ben euh… c’était toujours… euh, nous,

l’avantage, c’est qu’il y a un bureau juste à côté, donc on peut faire des consultations

seul, et voilà toujours au bout du téléphone si … mais ça s’est très bien passé, sans

stress, sans… ouais, comme ça s’est fait progressivement, ça s’est fait un peu

naturellement, et puis au bout d’un moment, quand on a fait un mois d’observation,

et presque un mois de consultations à deux, enfin, on a presque envie de faire la

consultation seul ! »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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H : « Les points positifs, c’est que ça a été en douceur, ça a respecté au moins mon

rythme, je ne me suis jamais sentie euh… brusquée, comme si on me balançait à

une place où je ne devrais pas être, donc euh… Et puis en fait, leur présence et leur

euh… enfin, le fait de pouvoir les joindre euh… même au téléphone sans… sans qu’il

n’y ait… enfin… sans qu’aucun jugement ou aucun… aucune colère ou…euh… de

pouvoir les déranger, mais même une fois dans chaque consultation que j’ai faite au

début euh… et que je sois bien reçue, ça m’a vraiment tranquillisée et euh… du

coup, euh… enfin du coup, moi je l’ai très bien vécu, et c’était une phase qui était, et

qui EST encore géniale »

C considérait le fait de bénéficier de plus d’autonomie au cours de ce stage comme

un avantage :

C : « J’ai déjà fait un stage chez le prat en fait en quatrième semestre, c’était un

PMEA […] Mon PMEA, s’est un peu moyennement passé au niveau relationnel avec

les prats, et là ça se passe très bien, c’est-à-dire que les trois praticiens sont sur la

même ligne que moi, euh, donc euh… donc mon stage… je suis très contente…. Et

euh… le fait de se retrouver toute seule, ben c’était déjà un petit peu arrivé en

PMEA, mais pas beaucoup, là je suis beaucoup plus toute seule, mais sans… sans

problème, sans stress, parce que… parce que ça s’est fait à mon rythme, donc c’est

une bonne expérience »

A, F, G, H, K , L et M estimaient ne pas avoir une autonomie suffisante, ce qui

était source de difficulté pour L :

M : «il a eu mes dispos pour tout le semestre très rapidement, et je poussais pour

qu’il ouvre des créneaux […] en prévenant les gens […] il m’a dit que non, il n’y avait

pas de souci, ce n’était pas un problème de confiance, tout ça, mais n’empêche que

ça n’a pas avancé […] je ne sais pas la part euh… manque de confiance, ou la part

ça arrive trop tôt, […] dans les textes, c’est marqué quatre mois, enfin… voilà…[…] je

me suis clairement fait c***r, enfin j’ai fait un stage d’externe en huitième année…

[…] Et surtout pas formateur ! Enfin… je veux bien euh… regarder un médecin

sénior, avec de l’expérience, travailler, mais ça a vraiment ses limites quoi… »

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L : « comme autre inconvénient… bah à… enfin… en stage où j’étais peu autonome,

j’ai quand même vraiment eu du mal, mais c’était plus lié à ce manque d’autonomie,

euh… au fait d’être tout le temps… après neuf ans d’études, d’être encore assise sur

un tabouret…euh… à écouter, regarder… à noter sur l’ordinateur, c’est… ça, c’était

difficile… »

En outre, E a été mis en difficulté par une autonomisation trop précoce :

E : « moi, ce qui m’a posé souci, c’est que c’était tôt dans le stage…euh… je suis en

stage de niveau 1, donc c’est qu’au bout de deux semaines, c’était quand même un

peu difficile… […] je trouvais qu’au bout de deux semaines, ce n’était pas trop

normal, et pas censé être intégré dans le stage de niveau 1, et puis, ouais, j’ai eu

deux trois bouffées de chaleur quand même ! »

• B, C, J et M se sont sentis en sécurité grâce à la présence du MSU,

considérée comme un avantage par C et M :

C : « c’est super ces stages, parce que justement euh…on n’est jamais tout se…

enfin, dans mon stage, en tout cas, on n’est jamais tout seul, et euh… et je n’ai pas

peur, du coup, de consultations difficiles, enfin, douleur thoracique, enfin en tout cas

un truc qui aurait l’air vraiment grave, au contraire, je suis contente, parce que je vais

faire mon maximum, et puis après j’irai demander l’avis à mon prat, et finalement je

ne serai pas toute seule quoi… »

M : « elle a deux cabinets qui sont complètement indépendants, et euh… il y a juste

le couloir qui les sépare, donc… elle reste à côté, elle reste complètement joignable,

et euh… donc ça, c’est assez rassurant, parce qu’elle est à côté »

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• A l’inverse, E ressentait un certain danger, avec une impression de perte de contrôle, liés aux conditions d’exercice :

E : « je me suis sentie pas prête, euh…Deux semaines… vraiment… En plus je ne

me destine pas à la médecine en cabinet…Euh… C’est vrai que gérer une

consultation, je peux, mais gérer tout ce qui est administratif, euh…tous les papiers,

notamment les arrêts de travail, accidents de travail euh… certificats… Euh…Gérer

le téléphone, le logiciel… euh… l’imprimante qui ne marche pas…c’est vrai que pour

ça, je n’étais pas préparée, et c’était bien de me laisser l’autonomie comme ça, mais

peut-être un peu trop rapidement, au bout de deux semaines…Voilà… […] La

médecine, la consultation, la clinique, je connais, tout ce qui est autour, beaucoup

moins… Et on est un peu lâché dans le bain, euh…Ce qui n’est peut-être pas si mal,

hein, mais oui, je me suis sentie abandonnée ce jour-là…Vraiment […] Ouais, je

trouvais qu’au bout de deux semaines, ce n’était pas trop normal, et pas censé être

intégré dans le stage de niveau 1, et puis, ouais, j’ai eu deux trois bouffées de

chaleur quand même ! Et… Ouais, il faut garder son sang-froid, clairement… »

« Quand par exemple j’examine un patient, et ça fait trois fois que le téléphone

sonne, ça fait trois fois qu’on arrête l’examen clinique pour répondre au téléphone,

euh…que la personne au téléphone nous ret… nous demande de trouver un dossier

d’hospitalisation d’un patient de la semaine dernière, où il faut aller chercher en

même temps, que y’a… que ça sonne derrière, et que… en salle d’attente, c’est

plein… Voilà, y’a un moment où on n’a plus envie de répondre au téléphone, on est

vraiment partagé, déchiré, entre finir son examen clinique, et répondre au téléphone

qui n’arrête pas de sonner alors que ce n’est pas mon métier premier… […] de ne

pas pouvoir faire savoir quoi choisir… Il faut faire des choix, et c’est très difficile de

les prendre comme ça, en débutant… On n’est pas formé là-dessus… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 5 - Tendance catégorie RESSENTI (ORGAN)

Catégorie SENTIMENT

• A et B ressentaient un certain accomplissement personnel :

B : « ça s’est fait vraiment naturellement, doucement, sans que… on me demandait,

euh… à chaque fois, hein… est-ce que… on me demandait si c’était pas trop tôt,

comment je me sentais, est-ce que… vraiment… Et j’ai … et puis ils me mettaient

tellement à l’aise […] tout s’est fait un peu naturellement, voilà hum… Maintenant, y’a

des… presque des après-midis où j’arrive à consulter toute seule… »

• B et C étaient satisfaits par le rythme de leur mise en autonomie :

C : « là je suis beaucoup plus toute seule, mais sans… sans problème, sans stress,

parce que… parce que ça s’est fait à mon rythme, donc c’est une bonne

expérience »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Leurs conditions de travail étaient confortables pour A, B, C et M :

A : « c’était positif, positif parce que j’avais une salle de consult’ à moi toute seule

avec un vrai, une vraie table de consult’, une vraie table d’examen, un vrai bureau,

donc les conditions matérielles y étaient »

M : « elle a deux cabinets qui sont complètement indépendants, et euh… il y a juste

le couloir qui les sépare, donc… elle reste à côté, elle reste complètement joignable,

et euh… donc ça, c’est assez rassurant, parce qu’elle est à côté […] j’avais une

bonne idée des patients que j’allais voir l’après-midi, c’était entre guillemets des

consultations faciles »

• C, G et J avaient réussi à gagner confiance en eux :

J : « Bah plutôt positif, ça c’est déjà d’apprendre à gérer un cabinet… paperasse

euh…enfin d’apprendre à gérer un cabinet… euh…de positif aussi, vu que c’est

mon… c’est ce que je vais faire dans le futur, enfin très prochainement, c’est de

prendre un peu de… un peu d’assurance, de… de ne pas débouler d’un hôpital et de

t’installer et… voilà, tu prends un peu d’assurance, comme… je suis loin de l’hôpital,

mais je peux soigner, je peux traiter, je peux prendre en charge… »

• E et I appréhendaient les consultations dont le motif était inconnu :

I : « on ne sait pas du tout qui arrive, donc euh… je ne suis pas prévenue du

dossier »

• D et E avaient pu éprouver un malaise lié aux conditions de supervision :

D : « il consulte en même temps, donc du coup des fois, c’est un peu gênant, parce

qu’il y a le patient qui est assis en face de lui, et moi j’arrive, euh… je ne me

représente pas tout le temps à chaque fois, parce que le patient en fait, qui est là,

moi je ne vais pas l’examiner ni rien, mais il voit quand même quelqu’un qui

s’introduit dans la salle euh… »

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• G, J, L et M étaient frustrés par le fait de manquer d’autonomie :

L : « comme autre inconvénient… bah à… enfin… en stage où j’étais peu autonome,

j’ai quand même vraiment eu du mal, mais c’était plus lié à ce manque d’autonomie,

euh… au fait d’être tout le temps… après neuf ans d’études, d’être encore assise sur

un tabouret…euh… à écouter, regarder… à noter sur l’ordinateur, c’est… ça, c’était

difficile… »

• J éprouvait un manque de liberté (problème d’intégrité) dans ses

prescriptions :

J : « Y’a ça, y’a le fait que… tu es toujours en face d’un client…le… ton maître de

stage, euh…même s’ils me disent de gérer comme je…comme je…comme je le

conçois, je ne peux pas dire à un patient euh… si…à qui il a l’habitude de faire des

arrêts de travail, je ne peux pas lui dire non, ou… non…je ne peux pas… Tu vois,

c’est… tu as quand même des petites chaînes, qui te retiennent… »

• E avait souffert de solitude lors de ses premières consultations en

autonomie :

E : « mais oui, je me suis sentie abandonnée ce jour-là…Vraiment […] Ouais, je

trouvais qu’au bout de deux semaines, ce n’était pas trop normal »

• M était très mécontent de son manque d’autonomie :

M : « je me suis clairement fait c***r, enfin j’ai fait un stage d’externe en huitième

année… »

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Figure 6 - Tendance catégorie SENTIMENT (ORGAN)

Catégorie TON

• B, C et H se sont montrés enthousiastes quant au déroulement de leur stage

et de leur phase d’autonomisation :

B : « j’ai été très agréablement surprise de voir que par rapport aux stages

hospitaliers on avait, enfin, là où les stages hospitaliers sont très spécialisés, là on

est sur du, euh… enfin sur des choses qui sont complètement transversales »

« ça s’est fait un peu naturellement, et puis au bout d’un moment, quand on a fait un

mois d’observation, et presque un mois de consultations à deux, enfin, on a presque

envie de faire la consultation seul ! »

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• Alors que F restait dubitatif :

F : « c’est bien qu’il y ait plusieurs parties du coup je pense…enfin voilà…que…qu’on

ait une phase où on est en observation, après voilà, on est en supervision indirecte

et directe… directe, indirecte…euh voilà… après le fait d’avoir accès aux

généralistes, avoir des… pour avoir… un avis, ça je pense que c’est

important…euh…quoi d’autre…

[…] le fait de… ben tout gérer toute seule, d’avoir accès… enfin… de contacter les

spécialistes toute seule, de tout organiser toute seule, tout ça… Euh… Après, ben

oui, y’a peut-être des choses dans ce stage à modifier en fait »

• E avait un ton grave à l’évocation de son vécu de ses premières consultations

en autonomie :

E : « mais oui, je me suis sentie abandonnée ce jour-là…Vraiment »

• J, L et M se sont montrés agacés et lassés par certains principes du stage en

autonomie :

J : « quand tu arrives là-bas, tu te dis euh… c’est le gagne-pain du médecin, du…

propriétaire du cabinet, entre guillemets… il ne fait pas que je fasse de bêtises… le

patient prend une autre dimension, c’est-à-dire à qui… comment on dit… voilà, c’est

son client, c’est son gagne-pain, euh… inconsciemment, tu l’écoutes un peu plus,

même si il te saoule, tu l’écoutes un peu plus qu’à l’hôpital…euh… tu fais plus

attention, s’il veut te montrer, ben… un petit truc, tu regardes… euh… voilà… j’étais

un peu gêné par rapport à ça… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Vue d’ensemble du thème « Organisation du stage » (ORGAN)

Figure 7 - Tendance générale pour le thème ORGAN

III.2.c. Thème « Relation résident-MSU, Encadrement » (RELMS)

Catégorie RESSENTI

• La majorité des résidents interrogés (A, B, C, D, E, F, G, H, I, K, L et M)

considéraient la disponibilité de leur MSU comme un avantage :

A : « pour le moment ça se passe très bien, je suis relativement bien épaulée, c'est-

à-dire que, euh, ils me laissent quand même de la marge de manœuvre, mais en

même temps ils sont derrière moi pour euh… pour checker si tout va bien, tu vois, si

j’ai des soucis et tout, je suis assez, enfin, je suis très bien, à la fois en relationnel

avec mes prats, et euh, et dans la ville, parce que, parce que c’est, c’est agréable ! »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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F : « j’étais assez bien encadrée, et puis c’est vrai que mes prats sont assez

présents, je peux facilement avoir un avis, si j’ai un souci je peux les contacter

facilement… et euh… donc les patients, la patientèle, là, ça se passe bien, non… je

n’ai pas eu de gros soucis, enfin pour l’instant…»

H : « leur présence et leur euh… enfin, le fait de pouvoir les joindre euh… même au

téléphone sans… sans qu’il n’y ait… enfin… sans qu’aucun jugement ou aucun…

aucune colère ou…euh… de pouvoir les déranger, mais même une fois dans chaque

consultation que j’ai faite au début euh… et que je sois bien reçue, ça m’a vraiment

tranquilisée et euh… du coup, euh… enfin du coup, moi je l’ai très bien vécu, et

c’était une phase qui était, et qui EST encore géniale »

L : « j’ai trouvé qu’il restait extrêmement disponible, euh… donc j’avais vraiment une

plage de consultations à moi, depuis le deuxième jour, et dès que j’avais un souci, je

venais frapper chez lui, il venait… dans les cinq minutes, euh… et puis il était

vraiment d’une grande aide, quoi… enfin, il était vraiment… je l’ai trouvé franchement

compétent… »

• En outre, C, G, I, K, L et M regrettaient un manque de discussion, d’échanges, et de partage avec leur MSU :

I : « le débrief…il est pas très euh… il fait souvent autre chose quand on débriefe… Il

regarde des examens complémentaires, euh… il regarde quelque chose sur

internet… il n’est pas très attentif… après, je pense qu’il m’écoute quand même … »

K : « il me laisse euh… une dizaine de consult’ par jour, pour euh… en fait il s’en

va… de la pièce quoi… et après on discute, mais HY-PER rapidement… là, pour le

coup, lui… bon c’est un… plus âgé… il est très compétent, mais je pense qu’il en a

un petit peu marre, là il est bientôt en retraite, et… je crois que ce n’est pas trop trop

important pour lui la su… enfin, de superviser, ou… moi c’est vrai que des fois,

j’aimerais bien débriefer des choses, lui c’est rapidement, bon ben dis-moi en deux

mots euh… et du coup… ben c’est pas en cinq minutes que je peux… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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L : « avec la deuxième, du coup, c’était beaucoup plus difficile, on était en

consultation ensemble tout le temps tout le temps, euh… c’est quand même souvent

que je n’étais pas tellement d’accord avec elle, et que… finalement, il n’y avait pas

tellement moyen d’y revenir… parce que je ne la sentais pas ouverte à la… à la

confrontation, quoi… enfin… je pense qu’elle se sentait remise en question, à

chaque fois que je cherchais à discuter… et donc très rapidement, j’ai laissé tomber,

mais du coup…euh… je pense qu’elle m’aura moins appris, parce que je …enfin...

par rapport à ce qu’elle fait… je remets facilement en cause ce qu’elle fait en fait…

Je ne suis pas toujours d’accord avec ses prises en charge…» « Il y a une fois ou

deux, où elle a senti que je n’étais pas en accord, et elle me dit « ben, on en

rediscutera », et puis finalement, non… déjà on n’a pas le temps, d’en rediscuter, et

puis… je ne sais même pas si elle en a vraiment envie, d’en rediscuter, quoi… »

M : « J’ai l’impression que… que la présence de l’interne…euh… malheureusement

ne change rien à ses trucs… c’est-à-dire il continue à voir ses consultants tous les

quarts d’heure, il n’a pas de temps entre deux, enfin… il avance…[…] il ne prend pas

le temps pour ça, même quand je… enfin voilà, il répond toujours… de manière

très… succincte, enfin… je…il… en gros, euh… il ne veut pas que je le mette en

retard quoi…c’est… ce n’est pas motivant quoi… »

• Parallèlement, E, I, K, L, M et O estimaient ne pas avoir suffisamment de retours (« feed-back ») de la part de leurs séniors :

E : « Je n’ai aucune supervision après… Souvent c’est moi qui appelle à la fin de la

journée, enfin euh, non… Tout le temps j’appelle à la fin de la journée pour euh…

pour raconter bah le nombre de patients que j’ai vus, euh si il y a des patients qui

m’ont posé problème, mais en aucun cas je parle de chaque patient individuellement,

des… diagnostics et des traitements que j’ai donnés… Et je n’ai aucune surveillance

là-dessus… […] Moi ça ne me convient pas, mais je ne pense pas que ça soit

possible euh… de reprendre chaque patient un par un après euh… après une

journée de douze heures de consultations, je ne sais pas comment on pourrait

faire… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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K : « Moi j’aurais, oui, un retour, peut-être, de… sur les premières consult’, un retour

de mes prats, quoi… concrètement, en fait… c’est vrai que ça, c’est la théorie,

mais… dans la pratique, j’ai l’impression que personne ne la fait… mais au moins les

premières consult’, j’aurais aimé… euh… qu’on débriefe, mais de façon sérieuse,

c'est-à-dire que … qu’on se pose, et que l’on regarde le patient que j’ai vu, qu’on se

dise… on regarde ses pathologies, qu’est-ce que… euh… c’était quoi ta démarche

diagnostique, euh… c’est peut-être un peu scolaire, mais au moins pour le début,

j’aurais peut être aimé… »

• G regrettait un manque de formation :

G : « Je ne suis pas encore euh… très performante, et sur ce qui est de la gestion du

cabinet, c’est un peu le point négatif de ce stage, c'est-à-dire que comme je suis très

encadrée, euh… ils ne me voient pas comme… un médecin qui… qui serait

susceptible de s’installer demain, j’ai l’impression, euh… en tout cas, ils n’ont pas

l’impression que ça fait partie de leur rôle de m’expliquer comment on gère euh… un

cabinet… donc ça, j’ai… j’ai beaucoup de mal avec ça… et … avec les papiers en

général… alors tout ce qui concerne la gestion du cabinet, mais y compris euh… les

arrêts de travail, les arrêts maladie prolongés, euh… j’ai beau questionner … j’ai

l’impression qu’en face, euh… y’a peu de réponse, euh…peut être que finalement

c’est parce que assez souvent, ils appellent le médecin conseil ou qu’ils se

renseignent euh… au cas par cas, euh… mais j’ai aussi l’impression qu’ils

considèrent que ça ne fait pas partie de la formation, en tout cas, sur ce stage-là… »

• I et K éprouvaient des difficultés à s’affirmer face à leurs séniors :

I : « globalement quand même un petit manque de temps… mais peut être que je ne

m’impose pas assez, je pense que je n’ose pas assez lui dire euh… écoutez, là,

stop, j’ai besoin… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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K : « La première euh… en fait, elle n’a pas de deuxième bureau, donc en fait elle

fait une supervision directe, enfin moi je suis à l’ordi et puis elle est à côté de moi…

au final, autant dire que… elle fait aussi la moitié de la consult’, puisque les gens…

lui parlent quoi… enfin… elle y répond et… […] ils la connaissent, et… enfin voilà…

c’est… c’est leur médecin généraliste, quoi… Et moi, c’est vrai que je…je n’aime pas

trop m’imposer… et puis en plus, elle les connait bien, donc généralement, elle me

dit : bon, là, tu fais tout ! … et puis finalement ça glisse, et elle fait quand même

euh… quatre-vingt pour cent du truc… »

• A, B, C, D, G, H, I, K, M et O se sentaient en sécurité par la présence du

MSU, par sa supervision et son appui face au patient en cas de doute :

D : « ce qui est rassurant, par rapport au statut d’interne, c’est que, voilà, même si on

n’est pas trop sûr, ou… On se dit, bon bah, on tente ça, […] de toutes façons, il sera

revu […] par les médecins, donc euh… ça peut peut-être rattraper euh… quelque

chose qu’on n’aurait pas fait comme il faut »

« Oui, après ce qui est bien aussi, c’est de savoir que le médecin, il est à côté si

jamais euh… vraiment il y a un… un doute diagnostique, ou un… ou un souci, ou si

vraiment le patient euh… il refuse de… de me parler, parce que il ne veut pas voir

l’interne…euh… Je sais que le médecin est là, donc c’est quand même euh…

rassurant, quoi »

G : « ça m’est aussi arrivé de demander euh… au médecin de revenir, pour me

confirmer un diagnostic, ou une prise en charge pour laquelle j’ai peu de doute, mais

pour que ça rassure le patient »

H : « ça s’est fait assez progressivement, ils ont été […] vraiment très à l’écoute, ils

m’ont dit qu’on le ferait […] quand ils me sentiront prête et que JE serai prête, du

coup, il y a eu un bon mois et demi où j’ai vraiment été avec eux, euh… Et puis

progressivement, ils ont commencé à me laisser quand ils allaient faire leurs visites à

domicile […] c’était du programmé, et souvent de la pédiatrie, parce qu’ils en font

beaucoup, c’est très protocolisé, ça allait bien, je suivais mon cadre de consultation,

je me sentais à l’aise […] j’avais l’impression […] de maîtriser la consultation »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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I : « je dis tout le temps ce que je fais aux praticiens, donc euh… Ils rattrapent, et

puis voilà… »

Figure 8 - Tendance catégorie RESSENTI (RELMS)

Catégorie SENTIMENT

• H se sentait accompli dans son stage grâce au rapport développé avec ses

MSU :

H : « moi je l’ai très bien vécu, et c’était une phase qui était, et qui EST encore

géniale, parce que j’apprends d’eux, j’ai l’impression que tous les jours, dès que j’y

vais, il y a… […] c’est super quoi, parce que on est en autonomie, mais on a quand

même quelqu’un qui est là pour nous… c’est vraiment euh… là, j’en suis à regretter

de ne pas avoir fait un SASPAS derrière, si le SASPAS avait été… enfin… de cette

qualité-là, quoi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• A, B, D, H, M et O se sentaient valorisés par leurs séniors :

A : « les points positifs, c’est que…je faisais la consultation, et on débriefait avec le

prat, donc le prat arrivait à la fin de la consultation, on en parlait à trois, c’est-à-dire,

le prat, moi, et puis le patient, on se mettait tous d’accord sur une prise en charge et,

et c’était validé, ou invalidé…Mais quand c’était invalidé, c’était discuté, donc le

patient n’avait pas non plus l’impression que l’interne était, euh, hors-jeu quoi ! Euh…

Donc ça, c’était positif »

H : « Et puis rapidement en fait, j’ai pris mes marques euh… après une journée

entière seule dans un cabinet avec un médecin qui était chez lui, et euh, qui a fait le

débriefing avec moi pendant deux heures à la fin de la journée… et il m’a dit, ben tu

vois, euh… tu en as vu dix-huit, c’est super, euh…je n’ai rien à te redire, euh… bien

sûr, tu auras toujours des trucs à apprendre, il y aura toujours des choses que tu vas

mal faire, tu vas apprendre de tes erreurs mais t’y…tu y arrives, tu en es capable »

• A, B, F et H se montraient satisfaits par la disponibilité et l’écoute de leurs

MSU :

B : « … vraiment que des points positifs… Alors, ils sont très, très très ouverts, on

est… enfin moi je… enfin vraiment, si je devais donner… enfin voilà… je n’ai eu à

aucun moment la sensation d’avoir été délaissée, abandonnée, d’être dans la

difficulté, euh… non… non non »

« Enfin eux, vraiment leur désir, c’est vraiment de bien former, comme ils disent,

d’avoir le pass… enfin, le passeport pour faire de la médecine générale après…

après ce stage. »

• A, B, C, D, E, H, M et O éprouvaient un sentiment de confort dans le rapport

d’égalité / confraternel entretenu avec les séniors :

B : « on a toujours été dans l’échange, y’a pas, y’a aucune domination, c’est

vraiment voilà, des collègues, on est considéré comme égal »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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H : « leur présence et leur euh… enfin, le fait de pouvoir les joindre euh… même au

téléphone sans… sans qu’il n’y ait… enfin… sans qu’aucun jugement ou aucun…

aucune colère ou…euh… de pouvoir les déranger, mais même une fois dans chaque

consultation que j’ai faite au début euh… et que je sois bien reçue, ça m’a vraiment

tranquilisée »

• H avait ainsi pu gagner en confiance en soi :

H : « Et puis rapidement en fait, j’ai pris mes marques euh… après une journée

entière seule dans un cabinet avec un médecin qui était chez lui, et euh, qui a fait le

débriefing avec moi pendant deux heures à la fin de la journée… »

• Pour autant, J se sentait redevable vis-à-vis de ses MSU, et

appréhendait leurs réactions par rapport à ses prises en charge

thérapeutiques :

J : « moi j’avais la trouille… mais j’avais vraiment la trouille… ouais… ben en

fait…euh… quand tu arrives là-bas, tu te dis euh… c’est le gagne-pain du médecin,

du… propriétaire du cabinet, entre guillemets… il ne fait pas que je fasse de

bêtises… »

« et puis pour ma prat euh… j’ose pas… je n’oserais pas trop lui dire euh… ben non,

je n’ai pas fait comme vous euh… ça aurait été une prise en charge purement

médicale, elle, elle est pour euh… le DAFALGAN, moi je suis pour l’EFFERALGAN,

ça ne pose pas de problèmes… il n’y a pas de… de source de problèmes… mais là,

de changer sa pratique profonde […] Je ne sais pas… mais je n’ose pas trop le faire

[…] je pense que ça va un peu… un peu refroidir l’atmosphère de la relation… »

• Par ailleurs, C, E, G et I éprouvaient un certain malaise lié au sentiment d’être jugé :

C : « je suis contente de pouvoir faire une consult centrée là-dessus, alors que s’il y a

avait eu le prat à côté, j’aurais peut-être un peu plus bâclé, ou… ou je ne suis pas

sûre qu’il pense la même chose que moi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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E : « Moi j’aime bien, je préfère être seule que être en superv… en supervision

passive, où j’ai le médecin à côté, euh… parce que je trouve que c’est naturellement

humain, quoi on n’aime pas être espionné, enfin, pas espionné, mais on n’aime pas

être regardé… »

G : « j’ai beaucoup de mal avec la supervision directe, parce que je ne sais pas faire

avec quelqu’un qui est derrière moi et qui regarde, je trouve que… une relation à

trois au cabinet, ça ne fonctionne… pas très bien… »

I : « j’étais contente de pouvoir gérer comme je voulais, euh… de pouvoir parler,

librement, sans avoir le regard euh… du praticien, à côté… euh… et puis je me

sentais bien, en fait, toute seule »

• D, G, J, K, N et O avaient du mal à s’affirmer face à leurs séniors (sentiment

d’illégitimité) :

K : « ils la connaissent, et… enfin voilà… c’est… c’est leur médecin généraliste,

quoi… Et moi, c’est vrai que je…je n’aime pas trop m’imposer… et puis en plus, elle

les connait bien, donc généralement, elle me dit : bon, là, tu fais tout ! … et puis

finalement ça glisse, et elle fait quand même euh… quatre-vingt pour cent du

truc… »

• J, M et N éprouvaient des difficultés face aux habitudes de leurs

MSU (problème d’intégrité / de congruence) :

M : « il y a des choses que je changerais… quand je ne serai plus sous la

responsabilité d’un maître de stage, parce que… n’empêche que ça reste sa

patientèle, et que… et que oui, des fois, euh… sans aucune conviction, euh… j’ai

mis…euh… j’ai mis un petit truc pour le nez, un petit truc pour la gorge, parce que

c’est ce dont ils ont l’habitude, parce que c’est ce qu’ils demandaient, voilà… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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N : « J’ai plus de difficultés quand moi-même je ne suis pas forcément tout à fait en

accord avec les habitudes euh… des prats, euh… leurs politiques, leur façons de

faire… Là, là je suis… alors moi, je suis un peu en difficulté, parce que je suis

partagé entre le fait de respecter leur façon de fonctionner, et euh… et le fait que je

reste un étudiant chez eux, et qu’il faut quand même que j’arrive à adhérer un

minimum à leurs politiques euh… personnelles, à leurs façons à eux de bosser… »

• Le sentiment de frustration éprouvé par C, D, E, G, I, K, L, M, N et O était

principalement lié au manque de disponibilité, de formation et de retours de la

part de certains de leurs MSU :

C : « même si on fait un débrief avec mes prats, mais euh… bah on n’est pas sûr

quand même de ne pas faire de bêtise, et si on débrief un peu vite, ben… je veux

dire, je fais des choses euh… un peu en routine, mais je n’ai pas forcément de

retour, ou je ne suis pas certaine que ce soit… que eux, ils auraient fait la même

chose, peut être que si cette consult-là, on l’avait faite à deux euh… eux, ils auraient

pas du tout fait pareil, et ils m’auraient appris des choses, alors que là, comme je

suis toute seule, ben ils ne peuvent pas m’apprendre de choses et je… je fais ce que

je pense euh… ce que je pense le mieux, mais je ne peux pas être corrigée… »

O : « J’échange quand même avec eux hein, là-dessus… mais euh… ils sont pas…

ils ne prennent pas assez de temps pour euh… il faudrait du temps, un temps

imparti, où on puisse poser toutes les questions… et puis les journées sont déjà

hyper longues… donc euh… on a du mal… on n’a pas de temps imparti pour faire

ça… on fait ça à la fin, à vingt-heures quinze… on n’en a plus envie, quoi… »

K : « je crois que ce n’est pas trop trop important pour lui la su… enfin, de superviser,

ou… moi c’est vrai que des fois, j’aimerais bien débriefer des choses, lui c’est

rapidement, bon ben dis-moi en deux mots euh… et du coup… ben c’est pas en cinq

minutes que je peux… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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G : « Je ne suis pas encore euh… très performante, et sur ce qui est de la gestion du

cabinet, c’est un peu le point négatif de ce stage, c'est-à-dire que comme je suis très

encadrée, euh… ils ne me voient pas comme… un médecin qui… qui serait

susceptible de s’installer demain, j’ai l’impression, euh… en tout cas, ils n’ont pas

l’impression que ça fait partie de leur rôle de m’expliquer comment on gère euh… un

cabinet… donc ça, j’ai… j’ai beaucoup de mal avec ça… et … avec les papiers en

général… alors tout ce qui concerne la gestion du cabinet, mais y compris euh… les

arrêts de travail, les arrêts maladie prolongés, euh… j’ai beau questionner … j’ai

l’impression qu’en face, euh… y’a peu de réponse, euh…peut être que finalement

c’est parce que assez souvent, ils appellent le médecin conseil ou qu’ils se

renseignent euh… au cas par cas, euh… mais j’ai aussi l’impression qu’ils

considèrent que ça ne fait pas partie de la formation, en tout cas, sur ce stage-là… »

I : « … le débrief…il est pas très euh… il fait souvent autre chose quand on

débriefe… Il regarde des examens complémentaires, euh… il regarde quelque chose

sur internet… il n’est pas très attentif… après, je pense qu’il m’écoute quand même »

«… j’étais frustrée des fois euh… de… de sentir que le patient, des fois, il avait

besoin de dire quelque chose, et que le prat, à côté, euh…enfin… n’explorait pas

forcément cette voie-là, et du coup, alors après, je ne sais pas… peut être que…si….

j’étais… j’avais un œil extérieur sur ma manière de mener une entretien, je… je ferais

peut être autrement, et je me dirais là, là je n’ai pas su voir… »

• Aussi, K, L et M éprouvaient une certaine amertume vis-à-vis de leurs

rapports avec leurs MSU :

M : « surtout qu’on n’est pas forcément d’accord euh… sur des prises en charge du

quotidien, […] donc voir faire ça pendant quatre mois et … et me rentrer dans la tête

que la référence c’est ça, enfin il faut quand même euh… […] il continue à voir ses

consultants tous les quarts d’heure, il n’a pas de temps entre deux, enfin… il

avance…[…] il ne prend pas le temps pour ça, même quand je… enfin voilà, il

répond toujours… de manière très… succincte, enfin… je…il… en gros, euh… il ne

veut pas que je le mette en retard quoi…c’est… ce n’est pas motivant quoi…»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• K, L, M et O ont été déçus par certaines pratiques de leurs séniors ou par leur

supervision :

K : « y’a pas mal de choses qui m’ont déçue aussi, enfin… je sais pas… on se fait

une idée des choses, des médecins traitants, des médecins de famille, et puis il y a

certaines pratiques qui ne m’ont pas forcément plu quoi… »

« je ne suis pas trop satisfaite de la manière de… de pratiquer la médecine générale,

celle que j’ai vu… voilà… parce que je trouve que, finalement euh… c’est toujours les

mêmes traitements qu’on… toujours les mêmes solutions qu’on leur donne, alors que

finalement, il y a tellement de problèmes, je sais pas, que je vois, j’ai l’impression,

des gens chroniques, des anxieux… chroniques, douloureux chroniques… j’ai

l’impression que c’est toujours euh… AINS DOLIPRANE, et enfin… et ça, ça ne me

satisfait pas, ça, je me dis que c’est dommage que l’on ne s’intéresse pas plus à la

médecine parallèle… »

M : « J’ai l’impression que… que la présence de l’interne…euh… malheureusement

ne change rien à ses trucs… »

O : « c’était des praticiens qui débriefaient peu, donc euh… ça, ça m’a un peu

manqué, surtout sur les premières fois, euh de ne pas vraiment pouvoir euh…

discuter de tous les doutes que j’avais eu pendant les consultations.. […] Revenir sur

les doutes… euh… sur ce que eux, ils pensaient, sur euh… même la façon de

rédiger les courriers, les prises en charge, euh… les doutes cliniques, les doutes

…euh… psychologiques sur les patients, etc…ça, c’était un peu dommage… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E, K, L et N en étaient mécontents :

E : « je n’ai aucune surveillance là-dessus… […] Moi ça ne me convient pas, mais je

ne pense pas que ça soit possible euh… de reprendre chaque patient un par un

après euh… après une journée de douze heures de consultations, je ne sais pas

comment on pourrait faire… Soit faire une liste des…patients, les reprendre, se

prendre une matinée après, pour reprendre tous les patients, euh… Mais non,

clairement, je ne pense pas que ça soit comme ça qu’on apprenne le plus, parce

que…enfin bon… On est habitué à nos prises en charge, et ce n’est pas comme ça

qu’on les change quoi… Si on n’en rediscute pas après… De toute façon, on ne les

revoit pas forcément… Donc euh… Non, pour moi, ce n’est pas une technique qui

me permet d’avancer… ça me permet d’avoir confiance en moi… […] de ne pas

débriefer après, pour moi, je pense que ça ne m’apprend rien, non »

N : « Moi, ce qui me pèse, c’est de voir comment euh… (silence) comment on

pervertit un peu le système, quoi… Voilà… il faut… on a un système qui est…

relativement bien… relativement bien foutu ! (rires) Et il faut en prendre soin, il coûte

cher, il y a des gens qui se sont battus pour ça, et c’est… ça me fait chier de la

brader, en fait… Je n’ai pas envie de… Je n’ai pas envie de faire des faux certif’ et

toutes ces conneries … je n’ai pas envie de donner des médicaments euh… qui ne

servent à rien, à la con et tout euh… Je n’ai pas envie de ça… J’essaye de faire au

mieux… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 9 - Tendance catégorie SENTIMENT (RELMS)

Catégorie ATTITUDE

• D, E, G, J, K, L, M, N et O faisaient preuve de résignation devant le manque

de retours de certains de leurs MSU. Même chose lorsqu’il s’agissait de

respecter les habitudes de leurs séniors, lorsqu’elles ne leur paraissaient pas

justifiées / adaptées :

J : « y’a le fait que… tu es toujours en face d’un client…le… ton maître de stage,

euh…même s’ils me disent de gérer comme je…comme je…comme je le conçois, je

ne peux pas dire à un patient euh… si…à qui il a l’habitude de faire des arrêts de

travail, je ne peux pas lui dire non […] tu as quand même des petites chaînes, qui te

retiennent… […] quand le mec revient, tu es obligé de lui en faire… […] ils

partiraient, fâchés, sans doute… et puis pour ma prat euh… j’ose pas… je n’oserais

pas trop lui dire euh… ben non, je n’ai pas fait comme vous euh… changer sa

pratique profonde… […] je n’ose pas trop le faire […] je pense que ça va un peu…

un peu refroidir l’atmosphère de la relation… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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L : « … finalement, il n’y avait pas tellement moyen d’y revenir… parce que je ne la

sentais pas ouverte à la… à la confrontation, quoi… enfin… je pense qu’elle se

sentait remise en question, à chaque fois que je cherchais à discuter… et donc très

rapidement, j’ai laissé tomber »

• N se montrait autoritaire avec ses MSU, concernant l’encadrement de ses

consultations en autonomie :

N : « c’est vrai qu’avant tout, moi ce qui me… ce qui me posait problème, c’était le

côté euh… allez hop, je me prends un interne, comme ça ben il va faire ma journée

de boulot et puis moi j’irai au golf… ça, ça me fait chier… (silence)… donc je veux un

débriefing, je veux qu’ils soient présents et je veux que… qu’ils jouent leur rôle de…

de tuteur, quoi, de… de pédagogue…

[…] De Maître de stage, voilà… le Maître de stage arrive, et je lui donne euh… ses

trois cents balles, et j’aimerais bien quand même un minimum de séniorisation ! »

• A, C, I, K, L, M et N opposaient leurs pratiques / « façons de faire » à celles

de leurs séniors :

A : « après il s’agit d’être euh… le plus à l’écoute possible quoi… C’est difficile… Je

trouve que … mes deux prats qui sont… qui sont vieux donc maintenant, à la veille

de la retraite, euh… comment dire… annoncent un diagnostic systématiquement à la

fin de la consultation… et donc… un mot scientifique, en latin, un truc voilà… un truc

compliqué, et… hum… et c’est pas évident… et hum… moi j’ai rarement un

diagnostic à annoncer à la fin… sauf quand c’est un truc banal, facile…euh…hum…

donc euh… même… même quand ils ont des doutes et qu’ils veulent, euh, prescrire

des examens complémentaires, ils annoncent le diagnostic, et là-dessus on… j’en

avais discuté avec euh… des collègues, on est… on est beaucoup à dire, ben non,

ça je ne sais pas, on va essayer de développer euh… voilà… donc je pense que

c’est une pratique qui diffère aussi avec nos ainés, c’est que… on est beaucoup

moins dans … dans la sémiologie.. je trouve… Mais beaucoup plus dans la

discussion (rires) diagnostique… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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I : «… j’étais frustrée des fois euh… de… de sentir que le patient, des fois, il avait

besoin de dire quelque chose, et que le prat, à côté, euh…enfin… n’explorait pas

forcément cette voie-là »

L : « … je remets facilement en cause ce qu’elle fait en fait… Je ne suis pas toujours

d’accord avec ses prises en charge…»

N : « je suis un peu en difficulté, parce que je suis partagé entre le fait de respecter

leur façon de fonctionner, et euh… et le fait que je reste un étudiant chez eux, et qu’il

faut quand même que j’arrive à adhérer un minimum à leurs politiques euh…

personnelles, à leurs façons à eux de bosser… et le fait que je ne travaille pas

forcément comme ça, et que je n’ai pas envie de faire ce qu’ils font d’habitude »

• A, H, J et L étaient en admiration devant le rapport de leurs séniors avec

leurs patients, et devant leur savoir-faire :

A : « ils doutent forcément, mais ils le font moins paraître » « Oui, ça m’a vraiment

impressionnée c’est vrai, c’est un des trucs qui m’ont impressionnée »

H : « j’ai trois médecins qui pratiquent assez différemment, euh… un d’une

cinquantaine d’années, qui consulte que sur rendez-vous, mais euh… qui est euh…

qui est incroyable en clinique et qui euh… a un rapport avec les patients euh… qui

est très proche de ses patients, même dans le tutoiement, euh… donc au début, ça

me surprenait un petit peu, mais finalement, c’était euh… enfin, c’est hyper

agréable »

J : « quand tu vois tes prats avec leurs patients, il y a une relation où…enfin… ils se

connaissent, ils sont… parfois potes, parfois ils se croisent dans la rue, parfois c’est

un voisin, parfois ils se tutoient, ils se connaissent… […] ça aussi, tu as envie d’avoir

ça… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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L : « dès que j’avais un souci, je venais frapper chez lui, il venait… dans les cinq

minutes, euh… et puis il était vraiment d’une grande aide, quoi… enfin, il était

vraiment… je l’ai trouvé franchement compétent… »

Catégorie COMPORTEMENT

• Discussion / Dialogue avec les séniors : A, B, C, D, E, H, L, M et O

B : « j’ai pas l’impression qu’il y ait de problème particulier, enfin voilà… Moi, je n’ai

pas ressenti de difficultés, aussi parce que vraiment, les prats chez qui je suis, on est

très à l’aise, y’a vraiment aucun… enfin voilà, on est égal à égal… y’a pas de… On

discute, voilà »

L : « j’ai trouvé qu’il restait extrêmement disponible, euh… donc j’avais vraiment une

plage de consultations à moi, depuis le deuxième jour, et dès que j’avais un souci, je

venais frapper chez lui, il venait… dans les cinq minutes, euh… et puis il était

vraiment d’une grande aide, quoi… enfin, il était vraiment… je l’ai trouvé franchement

compétent… »

• Partage : A, B, D, E, G, H, M, N et O

B : « on a toujours été dans l’échange, y’a pas, y’a aucune domination, c’est

vraiment voilà, des collègues, on est considéré comme égal, alors qu’à l’hôpital

parfois, enfin, moi je ne l’ai pas ressenti dans mes stages hospitaliers, mais quand

même bon, il y a une hiérarchie malgré tout, alors que là pas du tout, on est vraiment

dans la discussion, et c’est ça que j’ai vraiment apprécié. »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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G : « en fait, il n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire, et il est allé chercher sur

internet, sur le même site sur ce que j’avais cherché… dix minutes avant, donc euh…

» « Je crois que c’est aussi pour ça qu’ils le font ! Euh… Je n’arrive pas à croire

que… euh… ce soit bénévole et que… il... n’y ait aucune contrepartie, d’une façon

ou d’une autre derrière, alors chacun y mettra la contrepartie qu’il veut, euh… on

parle des stages… de remplacement déguisé, parce que il y en a qui voient l’interne

comme ça, y’en a d’autres qui voient les internes comme une façon de se remettre

en question régulièrement… ou de leur apporter les dernières recommandations

qu’ils n’ont pas… euh… Parfois, avoir un interne qui regarde les patients d’un autre

œil, ben ça permet de confirmer ou pas ce que l’on pensait… euh… et puis quand on

est dans une relation avec un patient qui ne fonctionne pas, parfois, d’avoir un

interne qui intervient sur cette consultation, ça peut… euh… apporter quelque

chose… je pense que… c’est pour ça qu’ils le font… »

• A, C, G et I analysaient et comparaient leurs pratiques à celles de leurs

séniors :

A : « Je trouve que … mes deux prats qui sont… qui sont vieux donc maintenant, à la

veille de la retraite, euh… comment dire… annoncent un diagnostic

systématiquement à la fin de la consultation… et donc… un mot scientifique, en latin,

un truc voilà… un truc compliqué, et… hum… et c’est pas évident… et hum… moi j’ai

rarement un diagnostic à annoncer à la fin… sauf quand c’est un truc banal,

facile…euh…hum… donc euh… même… même quand ils ont des doutes et qu’ils

veulent, euh, prescrire des examens complémentaires, ils annoncent le diagnostic, et

là-dessus on… j’en avais discuté avec euh… des collègues, on est… on est

beaucoup à dire, ben non, ça je ne sais pas, on va essayer de développer euh…

voilà… donc je pense que c’est une pratique qui diffère aussi avec nos ainés, c’est

que… on est beaucoup moins dans … dans la sémiologie.. je trouve… Mais

beaucoup plus dans la discussion »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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G : « disons que dans le somatique, euh… je ne sais pas toujours tout, loin de là,

mais… c’est souvent plus facile d’aller… chercher …euh… des réponses, d’abord,

on a tous internet, et je pense qu’on l’a tous fait (rires), et y compris les maîtres de

stage hein, ça leur arrive d’aller chercher euh… des réponses euh… sur internet,

quand on n’a… aucune idée de ce qu’il faudrait faire, ou quand on en a une idée,

mais que pour se rassurer, on veut vérifier la dernière recommandation, euh…

Ouais, ça, ça m’arrive tout le temps, mais… je dirais euh… c’est facile de trouver des

vraies réponses … »

I : « j’étais frustrée des fois euh… de… de sentir que le patient, des fois, il avait

besoin de dire quelque chose, et que le prat, à côté, euh…enfin… n’explorait pas

forcément cette voie-là, et du coup, alors après, je ne sais pas… peut être que…si….

j’étais… j’avais un œil extérieur sur ma manière de mener une entretien, je… je ferais

peut être autrement, et je me dirais là, là je n’ai pas su voir…euh… la chose…qu’il

fallait explorer »

• C, D, H, J, K et O s’identifiaient à leurs MSU, se projetaient à leur place, ou

s’inspiraient de leurs pratiques pour mener à bien leurs propres

consultations :

C : « ça se passe très bien, c’est-à-dire que les trois praticiens sont sur la même

ligne que moi, euh, donc euh… donc mon stage… je suis très contente…. »

D : « dans la pratique, ce n’est pas toujours la situation euh, il y a beaucoup de petits

traitements, que l’on dit de confort, qui en fait euh… sont une large partie de la

prescription médicale en ambulatoire, et que ça, on ne connaît pas du coup, enfin,

tout ce qui est homéopathie, euh, les sprays pour mettre dans le nez ou… les trucs

que l’on n’a jamais appris, donc euh… Au début c’est… c’est une demande à

laquelle on ne sait pas répondre, et puis au fur et à mesure des mois et euh… ce

qu’on… on voit ce que le praticien prescrit, et puis on dit, bon ben tiens, je vais

essayer, si il marque ça, c’est que ça doit marcher ! Enfin… Voilà… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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J : « c’est une autre relation avec les patients […] moi je t’avais dit… j’étais un peu

timide quand c’est pas tes patients, mais quand tu vois tes prats avec leurs patients,

il y a une relation où…enfin… ils se connaissent, ils sont… parfois potes, parfois ils

se croisent dans la rue, parfois c’est un voisin, parfois ils se tutoient, ils se

connaissent… Bon, ça fait pas… tout le temps du bien, mais bon…ça aussi, tu as

envie d’avoir ça…et que tu n’as pas forcément quand tu es en stage…donc ça…ça

renforce mon idée de… de pratiquer en libéral… »

K : « moi je me suis assez calquée sur euh…j’ai… en fait j’ai trois prats, et en fait il y

en a un qui est très rigoureux, systématique… donc c’est vrai que je me suis assez

calquée sur lui, parce que… bah… je trouvais que ça me correspondait, du coup j’ai

essayé de faire les consult’ un peu dans le même ordre »

O : « à la fin de la consultation, il disait toujours « vous réglez comment ? » […] donc

là, je pouvais terminer la consultation comme ça »

• N assumait ses divergences par rapports aux habitudes de ses MSU :

N : « J’essaye de faire au mieux, et c’est…euh… des fois, ce n’est pas ce que…

enfin… ma vision du mieux, ce n’est pas celle du patient, ça, ça arrive… » « ou en

tout cas… euh… en tout cas leur faire accepter la façon dont… comment moi je

travaille quoi… ce qui est délicat à imposer quand je ne suis pas moi, dans mon

cabinet, en responsabilité, et quand je suis euh… en stage prat’, euh… avec un

sénior… Mais voilà… moi je vois mes séniors, je leur explique le… mes situations,

entre autres, celles-ci, et euh… jusqu’à présent, il n’y en a aucun qui m’a dit que

j’avais fait une erreur, donc euh… ils sont… « oui oui, tu as bien fait »… »

« Je sais qu’ils ne font pas comme ça ! (rires) … mais ils me disent quand même que

j’ai bien fait… C’est marrant… » « en fait, je pense, ouais, eux, ils sont en accord

avec eux-mêmes, je suis en accord avec moi-même, voilà, point barre, quoi… Je

pense qu’on… Qu’on en est là, entre guillemets, dans le débriefing après, quoi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 10 - Tendance catégorie COMPORTEMENT (RELMS)

Catégorie TON

• B, C et H se sont montrés enthousiastes vis-à-vis de leurs rapports avec les

MSU :

B : « moi j’ai été extrêmement bien encadrée par mes médecins prats, euh…donc le

premier mois où c’était vraiment, euh… où j’étais vraiment dans l’observation, on a

toujours été dans l’échange, y’a pas, y’a aucune domination, c’est vraiment voilà, des

collègues, on est considéré comme égal »

C : « Ben c’est pour ça que c’est un super stage hein !... Parce que si j’ai besoin de

parler un quart d’heure d’un patient, ben ils seront disponibles… »

H : « moi je l’ai très bien vécu, et c’était une phase qui était, et qui EST encore

géniale, parce que j’apprends d’eux »

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• A, D, I et N ont fait preuve d’humour à l’évocation de leurs rapports avec leurs

praticiens référents, de leurs habitudes et de l’usage qu’ils pouvaient eux-

mêmes en faire :

A : « je pense que c’est une pratique qui diffère aussi avec nos ainés, c’est que… on

est beaucoup moins dans … dans la sémiologie.. je trouve… Mais beaucoup plus

dans la discussion (rires) diagnostique… »

D : « Au début c’est… c’est une demande à laquelle on ne sait pas répondre, et puis

au fur et à mesure des mois et euh… ce qu’on… on voit ce que le praticien prescrit,

et puis on dit, bon ben tiens, je vais essayer, si il marque ça, c’est que ça doit

marcher ! Enfin… Voilà…»

I : « Ouais, non… à part que le débrief n’est pas forcément toujours adapté,

mais…donc je pense que… voilà…enfin… faut…y’a un moment donné, il faut

apprendre aussi et euh… et voilà ! (rires) »

N : « Mais si c’est pour euh… blablater, dire des conneries et me « parasiter », dans

ce cas-là, ça avait tendance à m’agacer ! Donc j’ai finis par les foutre dehors ! (rires)

Et à partir de ce moment-là, j’ai pu faire des consult’ tout seul… et c’était bien !

(rires) »

• D restait perplexe quant aux conditions de supervision :

D : « il consulte en même temps, donc du coup des fois, c’est un peu gênant, parce

qu’il y a le patient qui est assis en face de lui, et moi j’arrive, euh… je ne me

représente pas tout le temps à chaque fois, parce que le patient en fait, qui est là,

moi je ne vais pas l’examiner ni rien, mais il voit quand même quelqu’un qui

s’introduit dans la salle euh… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• M était lassé par les hésitations de ses MSU à lui accorder plus d’autonomie ;

M : « j’étais assez euh… assez malheureux, assez frustré, que d’autres attendent

quatre mois avant de me laisser voir mes premiers… […] Malgré mes demandes.»

• K a employé un ton grave à l’évocation de certaines pratiques de ces MSU :

K : « y’a pas mal de choses qui m’ont déçue aussi, enfin… je sais pas… on se fait

une idée des choses, des médecins traitants, des médecins de famille, et puis il y a

certaines pratiques qui ne m’ont pas forcément plu quoi… »

• K, M et N étaient agacés par certaines habitudes de leurs séniors :

K : « La première euh… en fait, elle n’a pas de deuxième bureau, donc en fait elle

fait une supervision directe, enfin moi je suis à l’ordi et puis elle est à côté de moi…

au final, autant dire que… elle fait aussi la moitié de la consult’, puisque les gens…

lui parlent quoi… »

M : « il y a des choses que je changerais… quand je ne serai plus sous la

responsabilité d’un maître de stage, parce que… n’empêche que ça reste sa

patientèle, et que… et que oui, des fois, euh… sans aucune conviction, euh… j’ai

mis…euh… j’ai mis un petit truc pour le nez, un petit truc pour la gorge, parce que

c’est ce dont ils ont l’habitude, parce que c’est ce qu’ils demandaient, voilà… »

N : « Moi, ce qui me pèse, c’est de voir comment euh… (silence) comment on

pervertit un peu le système, quoi… Voilà… il faut… on a un système qui est…

relativement bien… relativement bien foutu ! (rires) Et il faut en prendre soin, il coûte

cher, il y a des gens qui se sont battus pour ça, et c’est… ça me fait chier de la

brader, en fait… Je n’ai pas envie de… Je n’ai pas envie de faire des faux certif » et

toutes ces conneries … je n’ai pas envie de donner des médicaments euh… qui ne

servent à rien, à la con et tout euh… Je n’ai pas envie de ça… J’essaye de faire au

mieux… »

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« le côté euh… allez hop, je me prends un interne, comme ça ben il va faire ma

journée de boulot et puis moi j’irai au golf… ça, ça me fait chier… (silence)… donc je

veux un débriefing, je veux qu’ils soient présents et je veux que… qu’ils jouent leur

rôle de… de tuteur, quoi, de… de pédagogue… »

[…] De Maître de stage, voilà… le Maître de stage arrive, et je lui donne euh… ses

trois cents balles, et j’aimerais bien quand même un minimum de séniorisation !

« ils étaient euh… cet espèce de tiers qui, au final, ne t’aide pas tant que ça, quoi…

qui vient un peu te parasiter le… (imite un insecte)… et c’est… c’est… c’est chiant !

[…] si c’est pour euh… blablater, dire des conneries et me « parasiter », dans ce cas-

là, ça avait tendance à m’agacer ! »

Figure 11 - Tendance catégorie TON (RELMS)

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Vue d’ensemble du thème « Relation résident-MSU, Encadrement » (RELMS)

Figure 12 - Tendance générale pour le thème RELMS

III.2.d. Thème « Relation résident-patient » (RELPA)

Catégorie RESSENTI

• B, C, E, G et H estimaient que le fait que les patients soient prévenus de

leur prise en charge par un résident était un avantage pour le bon

déroulement de la consultation :

B : « l’avantage c’est que dans la salle d’attente, y’a une affiche où ils disent bien

qu’ils prennent des internes en consultation, et qu’il se peut que…qu’ils aient des

consultations seul avec les internes, donc tout ça fait que, en général, et puis comme

ça fait presque plus de six ans qu’ils reçoivent des internes, en général les…

[… ] ils sont habitués »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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E : « Je me présente, en tant qu’interne, euh, remplaçante du Docteur quand il est…

quand il n’est pas là, les patients ont l’habitude, donc vraiment, ça ne m’a jamais

posé de soucis… »

H : « le rapport avec les patients euh… ça s’est fait simplement, euh… ils ont…

l’habitude d’avoir des internes, donc euh… ils n’étaient pas surpris de me voir »

Les patients non prévenus étaient logiquement un inconvénient pour J et M :

M : « les points euh… négatifs… ben c’est qu’il faut… alors… chez le deuxième,

euh… il s’attendait à avoir un interne, donc ce n’est pas le problème, mais chez la

première maître de stage, euh… ils ne s’attendaient pas forcément à avoir un

interne, donc euh… des fois, on se retrouve euh… ils sont un peu… un peu surpris et

puis euh… ben ils ont l’impression… pas d’être pris en otage, mais de subir un peu le

truc, donc ça, c’est un peu négatif, donc il faut qu’on leur montre que ben… on est

aussi médecin, et que… et que ça va bien se passer, et que l’on sait ce que l’on

fait »

• A et D percevaient leurs relations avec les patients comme simples :

A : « Après au niveau relationnel c’est toujours assez, assez simple finalement, parce

que les personnes viennent chercher, enfin, posent une question, donc euh…on est

là pour y répondre, donc a priori, ils ont de l’intérêt pour toi quoi…hum »

D : « en général, ils sont…pas contre le fait d’être vu par l’interne euh… ils sont

assez ouverts, enfin… Ils se confient assez bien… euh… même les patients qui sont

peut-être un petit peu plus difficiles, ou euh… les traitements substitutifs, ou les

suivis psychologiques, ou psychiatriques… en général, ils arrivent bien à

communiquer… »

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• M ressentait le fait d’être plus âgé que la moyenne des résidents comme un

avantage :

M : « après on parlait de légiti… de la légitimité, c’est peut-être plus facile pour moi,

aussi euh… avec mon âge qui est différent de celui d’un interne, où euh… où…je

pense que c’est plus facile pour moi… enfin… de dire… oui, c’est moi le médecin,

euh… non, je n’ai pas encore ma thèse, mais c’est moi le médecin, et

effectivement… je… malheureusement, je ne fais plus vingt-cinq ans, quoi… !

(rires)»

• Leur expérience préalable auprès de patients hospitalisés était un avantage

pour L et N :

L : « après, d’être seul avec le patient, c’est quelque chose que j’avais l’habitude à

l’hôpital »

• A l’inverse, F et O estimaient manquer d’expérience :

F : « Bon, en général, tu as toujours…enfin… une petite partie où ils ont un peu… ils

appréhendent un peu, on va dire, voilà, ils te… enfin voilà… sinon, ça se passe bien

en général, ça va… […] L’appréhension ben peut être que…enfin… le manque

d’expérience peut être…le manque d’expérience, et puis peut être le fait… oui voilà,

d’être nouvelle, qu’ils ne me connaissent pas, alors qu’ils ont bien confiance en leur

médecin traitant… voilà… ça, ça peut jouer je pense…»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• A, C, I et J éprouvaient des difficultés à s’affirmer face au patient :

C : « c’est souvent un petit peu difficile au début de la consultation, parce que je suis

obligée de me présenter, et d’expliquer que je suis interne, donc après, soit le patient

savait qu’il serait vu par l’interne, et du coup ben… ça se passe bien parce qu’il était

bien au courant, soit il était pas au courant donc parfois euh…parfois j’ai des patients

qui me disent : « Ah ! C’est pas de Docteur Truc ? » euh bon… mais euh… les

premières consultations, du coup, ça m’a bloquée un peu, ou j’étais un peu mal à

l’aise »

• B, D et G considéraient que leur part d’incertitude pouvait être préjudiciable

dans leurs rapports avec les patients :

B : « les consultations sont fluides… voilà, elles sont… je pense que du fait qu’elles

soient fluides, elles sont… on arrive à convaincre corr… enfin le patient, que ce qu’on

est en train de faire est quelque chose de bien, alors que quand on est hésitant sur

certaines choses, ils le ressentent, ou.. enfin voilà… »

• E considérait le dossier médical informatisé comme une aide pour gagner

la confiance du patient :

E : « On s’assoit, je lui demande son motif de consultation, je lis rapidement les

antécédents, c’est vrai que pour ça, le logiciel est bien, on voit tout de suite la

dernière ordonnance qui a été faite, euh, pourquoi les dernières consultations, quel a

été le motif, euh, sur l’ordonnance on arrive à voir du coup les antécédents, euh…

Voilà, ce qu’il y a eu comme pathologies ces derniers temps, euh…donc finalement,

le patient a l’impression qu’on le connaît, euh… juste parce qu’on a jeté un œil sur

son dossier et que c’est très rapide à se faire une idée de… ben du patient… et tout

de suite, je pense que ça, ça le rassure »

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• D éprouvait des difficultés vis-à-vis des patients sous traitement substitutif et à faire face à certains patients nécessitant un suivi psychologique :

D : « même les patients qui sont peut-être un petit peu plus difficiles, ou euh… les

traitements substitutifs, ou les suivis psychologiques »

• I avait du mal à prendre en charge les adolescents :

I : « il y a certains… certaines situations, par exemple les ados, où je sens que je ne

suis pas encore à l’aise, parce que… ben du fait de notre âge, on est quand même

jeune, et au final, ça ne nous paraît pas si loin, cette période de l’adolescence… et

en même temps, il faut se placer en tant que médecin, et… du coup c’est un peu

difficile »

• Alors qu’il s’agissait des personnes âgées pour C :

C : « Je pense qu’il faut prouver un petit plus, pour certains patients hein !

Evidemment, ce n’est pas tous, mais pour certains patients, certains patients âgés,

ou certains…c’est… il faut être encore plus à la hauteur »

• Et des patients souffrant de douleurs chroniques pour L :

L : « je ne suis pas très intéressée par euh… par toutes ces pathologies bénignes,

quoi… euh… sur les douleurs chroniques aussi, ça, j’ai du mal quand même, enfin…

c’est des patients qui reviennent régulièrement, alors qu’à l’hôpital, une fois que l’on

ne les voit plus, on est débarrassé, entre guillemets ! (rires)… »

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• Cependant, O s’est épanoui auprès de patients issus de milieux plutôt défavorisés :

O : « Oui j’étais à l’aise… après ça dépend des patients… parce que… là j’avais…

deux cabinets avec deux patientèles complètement différentes, et donc… euh… c’est

sûr que… chez le premier Maître de stage c’était plus euh… des… des gens jeunes,

euh… pas très malades… des familles, euh… c’est des consultations rapides,

simples, avec un motif de consultation… l’autre c’était plus euh… de la médecine

dans un quartier un peu difficile, il y avait plein de problèmes sociaux, il y avait des

barrières de langue, des barrières culturelles… donc c’était plus compliqué comme

consultations, mais c’était plus riche… et plus intéressant… »

• Par contre, L avait des difficultés à prendre son temps avec les patients :

L : « «mon prat m’avait dit de prendre plus mon temps, donc ça, c’est vrai que moi je

prends peu le temps de discuter de la pluie, du beau temps, alors que je sais que

c’est quelque chose qui fait plaisir aux gens ! (rires) euh… de prendre plus mon

temps… »

• O éprouvait des difficultés à se faire comprendre par certains patients :

O : « Et puis de rentrer en contact…euh… vraiment avec les gens… c’est-à-dire

que… c’est facile d’avoir des contacts superficiels…mais de … de sentir qu’on a

réussi à toucher quelque chose, leur attention, ou… qu’on a réussi à leur faire

comprendre quelque chose, des fois je me suis senti… j’ai senti que, malgré tout

mon… ma bonne volonté, ça… c’est… c’était complètement lisse quoi, je n’avais

pas du tout réussi à .. à interpeller ou accrocher ces personnes-là… parce que je n’ai

pas l’habitude de… de discuter avec des gens qui ont des… comme ça… » « j’ai

trouvé qu’il y a des consultations qui sont… qui sont un peu… ben j’ai fait ce qui

fallait, à peu près, en termes médicaux, mais j’ai senti que… les conseils, les choses

comme ça, ils sont passés complètement… à côté… »

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• K et H avaient des difficultés à assumer leurs doutes face aux patients :

K : « au début, je me disais, mince, il faut tout, tout de suite, une euh… enfin…il

faut… question, réponse, euh… du tac au tac, et puis euh… si ils voient que je

cherche, ils vont…euh… penser que je suis …pas compétente » « Enfin, je n’ai pas

eu trop trop de problèmes relationnels, après, c’est plutôt comment faire pour euh…

comme d’habitude un peu… meubler, quand on ne sait pas, essayer de…déjà, dire «

je ne sais pas », c’est difficile, alors moi… c’est ce qui a été le plus dur pour moi en

fait, surtout à des gens valides comme ça, enfin, c’est pas des gens au fond d’un lit à

l’hôpital, donc euh… de dire, ouais, je sais pas, de … d’arriver à chercher en même

temps, ça c’était difficile pour moi de me dire , là, je ne connais pas la réponse, mais

il faut que j’arrive à chercher sur internet, ou dans mes documents…. sur l’ordi, et en

même temps, de les avoir en face, en train d’attendre… ça c’était un peu

compliqué… »

Contrairement à C, D, E, G, H et O :

G : « quand je ne sais pas, j’hésite pas à leur dire que…je ne sais pas … euh… et si

je sens qu’ils n’adhèrent pas forcément à ce que je dis, euh… ça m’est aussi arrivé

de demander euh… au médecin de revenir , pour me confirmer un diagnostic, ou une

prise en charge pour laquelle j’ai peu de doute, mais pour que ça rassure le patient »

O : « Oui, il n’y avait pas de… parce que ce qu’il ne fallait pas, c’est faire semblant de

faire des choses pour rechercher des recommandations, en fait euh… les gens, ils…

si « attendez, je recherche le traitement bien pour vous… » euh… ça passe bien, il

n’y a pas de souci… donc euh… »

• N n’éprouvait pas de difficulté à assumer ses choix :

N : « Alors des fois, ils ne sont pas contents… (silence)… Mais si je pense que c’est

quand même ce qu’il faut faire, je le fais quand même ! (rires) »

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• B avait un sentiment de perte de contrôle lié à la part d’incertitude quant à

l’observance du patient :

B : « c’est une prise en charge euh… enfin… multidisciplinaire… euh… avec

l’accord vraiment du patient, parce que là, il est pas fermé dans le cabinet médical,

euh dans… dans l’hôpital, donc là, il faut vraiment euh… être sûr que le patient, il ait

bien compris qu’il a son rendez-vous en urgence, et qui faudrait… enfin voilà… des

petites choses comme ça qui font que… qu’on s’adapte… »

• D estimait manquer de retours de la part du patient sur sa prise en charge :

D : « Globalement, je pense qu’ils sont plutôt contents, mais je ne sais pas…. On n’a

pas vraiment de retour […] c’est vrai qu’au niveau de l’approche

euh…comportementale, enfin… On ne sait pas si ça leur plaît ce qu’on fait, ou…

Voilà, après si on voit qu’ils ont repris rendez-vous avec nous, c’est qu’à priori, ça ne

s’est pas trop mal passé »

Figure 13 - Tendance catégorie RESSENTI (RELPA)

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Catégorie SENTIMENT

• Cette phase d’autonomie avec le patient aura été un aboutissement pour C

et N :

N : « on arrive au but, quoi… Et puis voilà, les patients contents, ça fait toujours

plaisir quoi… »

• A, B, C, D, E, H, J, K et N se sont sentis valorisés dans leurs relations avec

les patients :

A : « Après au niveau relationnel c’est toujours assez, assez simple finalement, parce

que les personnes viennent chercher, enfin, posent une question, donc euh…on est

là pour y répondre, donc a priori, ils ont de l’intérêt pour toi quoi…hum »

D : « finalement, c’est une activité un peu de…qui englobe tout, et euh … qui…

enfin… comparée avec d’autres spécialités, voilà, on entre un peu plus dans la vie

du patient, on connaît un peu sa vie familiale, il se confie à nous, euh… y’a un

suivi… une relation patient qui est plus… qui est plus… importante… qu’avec une

spécialité »

N : « les patients nous renvoient ce qu’on… enfin…ouais du… ce qu’on venait aussi

chercher je pense… Donc ouais, moi c’est… ça, c’est positif pour moi ! »

• E, N et O étaient satisfaits par cette nouvelle approche du rapport avec le

patient :

O : « Ouais… ça c’était un autre… je trouvais que c’était un autre raisonnement, un

autre tempo, et puis… une autre façon d’aborder les gens… Les gens sont plus

autonomes, c’est de la négociation un peu, alors qu’on ne négocie pas trop… là j’ai

vraiment trouvé qu’il y avait de la négociation sur tout, même sur les petits

traitements, sur les traitements qu’ils prennent depuis longtemps, sur tout… Tout est

négocié, tout est discuté, euh… donc c’est vachement intéressant… »

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• A, B, C, D, E, F, G, H, K et O éprouvaient un bien-être et un certain confort dans leur relation avec le patient :

E : « j’ai eu un bon accueil des patients, c’est ce qui m’a quand même

rassurée…voilà… Ils étaient quand même bienveillants, et puis il y avait une

confiance mutuelle, c’est vrai que je n’ai pas senti de… de… d’appréhension par

rapport à… à eux… enfin…d’eux vis-à-vis de moi. » « Je pense que je suis à l’aise

avec le patient, euh… quand je vais le chercher en salle d’attente, quand je me

présente bien... Je pense que ça compte ça aussi pour le premier… pour la première

rencontre »

• B, C, E, G, H, J, L et O y ont gagné de la confiance en eux-mêmes :

C : « je suis assez à l’aise maintenant pour faire sans… et du coup, je pense que je

suis plus… performante sur le contact avec la personne, sur me présenter, en allant

les chercher en salle d’attente, sans… voilà, même si la personne à l’air déçu que je

sois l’interne, ou même fait une remarque, pour euh… pour pas.. voilà, réussir quand

même à faire la consult, et finalement, au cours de la consult, à l’amener à ce qu’il

s’en fiche que ça soit moi… donc c’est l’habitude en fait, le fait de faire plein de

consult qui fait qu’on se sent de mieux en mieux »

G : « Après, ça nécessite aussi de le dire avec… un peu d’aplomb, et d’être un peu

sûr de ce que l’on dit… Euh… Et à l’inverse, quand je ne sais pas, j’hésite pas à leur

dire que…je ne sais pas … »

L : « globalement… ça s’est plutôt bien passé, je pense… euh… ce qui était le plus

original au début, c’était de me mettre derrière le bureau, parce qu’à l’hôpital, on est

jamais derrière un bureau en consultation, quoi, on est face au patient, et il n’y a pas

de bureau, il n’y a rien ! Lui, il est sur un brancard en général, et nous, on est

debout… enfin ça, c’est ce qui m’a le plus euh… enfin c’était le tout début, quoi, le

fait de s’y faire… euh… » « Ben ouais, je me suis sentie grande, d’un coup ! (rires)

enfin, ça… on sent qu’on… c’est une étape supplémentaire quoi, de se retrouver

derrière le bureau… »

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• C, G, K et O appréhendaient la réaction et le jugement des patients :

G : « Moi j’avais surtout peur de ça, qu’ils se demandent un peu euh… qui c’est ce

stagiaire euh… ce n’est pas mon médecin habituel… »

K : « au début, je me disais, mince, il faut tout, tout de suite, une euh… enfin…il

faut… question, réponse, euh… du tac au tac, et puis euh… si ils voient que je

cherche, ils vont…euh… penser que je suis …pas compétente, enfin… donc c’est ça

qui est compliqué »

• C, G, H, I, J, K et O étaient mal à l’aise au départ devant les patients :

O : « Que ce soit amical, que ça se passe bien, qu’il n’y ait pas de blancs…euh…

qu’ils aient tout compris… j’expliquais peut-être un peu trop aussi […]… pour que la

consultation se passe bien… je me disais qu’il ne fallait pas qu’il y ait de temps

d’arrêt, euh… il ne fallait pas que le patient se sente mal à l’aise, parce que moi je

me sentais parfois mal à l’aise, donc euh… voilà, je ne voulais pas que… que ça se

passe bien… » « le malaise lié à un blanc »

• A et E ont pu éprouver de la pudeur face à certains patients :

A : « Je trouve qu’on l’avait un peu perdu ça à l’hôpital, parce qu’on est beaucoup à

voir les corps en fait, et les médecins sont les derniers souvent ! (rires) c'est-à-dire

qu’ils voient les corps propres euh…changés, pesés, mesurés et…ils s’occupent

uniquement de leurs pathologies d’organes spécialisées quoi…euh… donc ça c’est

assez compliqué l’examen clinique, ça se doit…ça se doit d’être rapide, […] Oui,

bruts de décoffrage, c'est-à-dire ils sortent de chez eux, de leurs lits, ils arrivent et

voilà quoi…donc euh…[…] ça ne me fait pas peur…la rencontre du corps ne me fait

pas peur…euh…forcément y’a des odeurs des fois désagréables, ça on ne peut pas

le nier, bon d’accord…mais en soi, je trouve ça naturel de se mettre en sous-

vêtements chez le médecin quoi… Au départ j’ai eu du mal, c’est vrai, à déshabiller

les femmes […] (rires) J’ai eu du mal à dire aux gens « enlever votre soutien-gorge »

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E : « tout ce qui est consommation de toxiques, le tabac, euh… l’alcool… c’est vrai

que ce n’est pas des questions faciles à… à aborder… »

• B, D et G étaient incertains de l’opinion et de l’observance des patients :

B : « on peut faire des ordonnances etc… mais c’est pas sûr que le patient fasse

euh… fasse le nécessaire, du coup, on est un petit peu dans…»

G : « D’abord je ne suis pas sûre qu’ils aient tous compris que…j’étais interne ou

stagiaire, enfin pour eux… […] Oui… j’ai l’impression qu’ils pensent que je suis…

jeune médecin… euh… pour la plupart, pas tous, mais pour la plupart… »

• I était amer vis-à-vis de l’attitude de certains patients :

I : « Globalement, oui, moi, je n’ai jamais eu de problème, après euh… voilà, j’ai …

remarqué qu’il y en a deux trois qui profitent un peu de… ma naïveté, donc euh… »

• H se sentait coupable, et O regrettait également son attitude /

comportement lors de ses premières consultations en autonomie :

H : « j’ai du mal à me dire qu’on a le temps, que je vais faire les choses

progressivement… J’ai un peu tendance à vouloir toujours les aider, eux, en leur

disant, ben mon pauvre, vous n’allez pas refaire la queue dans mon cabinet »

O : « Même si je dis qu’il n’y avait pas de stress, il y avait quand même plus de stress

sur les premières consultations, euh… on ne veut pas laisser… je ne laissais pas de

blancs, j’essayais de combler tout pour que ça se passe bien, j’essayais de… de…

d’avoir des échanges un peu amicaux, j’étais trop ami… trop sur le côté amical au

début je trouve… »

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• O s’est senti frustré par le fait de ne pas être parvenu à convaincre le patient /

à se faire comprendre :

O : « des fois je me suis senti… j’ai senti que, malgré tout mon… ma bonne volonté,

ça… c’est… c’était complètement lisse quoi, je n’avais pas du tout réussi à .. à

interpeller ou accrocher ces personnes-là… parce que je n’ai pas l’habitude de… de

discuter avec des gens qui ont des… comme ça… »

• A, C, F, G, K, M, N et O ont pu éprouver un sentiment d’illégitimité en tant

que résident face aux patients :

F : « Bon, en général, tu as toujours…enfin… une petite partie où ils ont un peu… ils

appréhendent un peu, on va dire, voilà, ils te… enfin voilà… sinon, ça se passe bien

en général, ça va… […] L’appréhension ben peut être que…enfin… le manque

d’expérience peut être…le manque d’expérience, et puis peut être le fait… oui voilà,

d’être nouvelle, qu’ils ne me connaissent pas, alors qu’ils ont bien confiance en leur

médecin traitant… voilà… ça, ça peut jouer je pense…»

• Le fait d’être une femme était pénalisant pour A et C, et celui d’être jeune l’était également pour I :

A : « souvent, je dis que je suis le docteur, machin, et… même si je suis pas encore

docteur ! Comme ça, bon voilà… les gens… les gens…on… Voilà, on est quand

même des femmes, on a… on a l’air jeune, donc euh… ils peuvent nous prendre

rapidement pour des… pour des gamines, soit pour la secrétaire ! (rires) Donc euh

j’aime bien un peu asseoir euh (rires), tu vois le… notre forma… le diplôme quoi, la

formation »

C : « Je pense qu’il faut prouver un petit plus, pour certains patients hein !

Evidemment, ce n’est pas tous, mais pour certains patients, certains patients âgés,

ou certains…c’est… il faut être encore plus à la hauteur quand on est une fille, et

quand on a l’air jeune, comme quand on est interne quoi… ! »

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• C, G, H, I, K, M, N et O avaient le sentiment négatif d’être jugé par les

patients :

C : « Et puis sûrement, que lors des premières consultations, je cherchais un peu le

matériel, ou j’avais pas l’air sûre de moi, ou avec l’ordinateur, donc les premières

consultations c’est toujours… enfin.. où j’étais toute seule, c’est toujours un peu

compliqué… Euh…Donc vis-à-vis du patient, ouais, c’est surtout… enfin… je

m’imagine qu’il doute un peu de mes compétences, je sais qu’ils me trouvent souvent

jeune ! »

G : « j’ai beaucoup de mal avec la supervision directe, parce que je ne sais pas faire

avec quelqu’un qui est derrière moi et qui regarde, je trouve que… une relation à

trois au cabinet, ça ne fonctionne… pas très bien…euh… et qu’en plus euh… les

patients considèrent qu’on est soit en examen, soit des étudiants pas très

compétents, donc la relation de confiance, elle ne s’établit… souvent pas très

bien…euh… donc finalement, ça m’a plus libérée d’être euh… d’être toute seule »

M : « il faut qu’on leur montre que ben… on est aussi médecin, et que… et que ça va

bien se passer, et que l’on sait ce que l’on fait »

• N a été surpris par le comportement de certains patients :

N : « Les patients sont tellement habitués à voir leur médecin, et à voir la voiture de

leur médecin devant le cabinet, que ne l’ayant pas vue, ils ne sont pas venus ! Moi je

les attendais, je les attendais… Au bout d’un moment, j’ai été les chercher sur le

parking ! »

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Figure 14 - Tendance catégorie SENTIMENT (RELPA)

Catégorie ATTITUDE

• A, B, D, E, I et O faisaient preuve d’empathie :

O : « et puis finalement euh… on se rend compte qu’il faut… il y a des fois, il y a des

choses, il faut plutôt créer un lien plutôt que…de… de demander tout de suite

d’arrêter de fumer, il y a des choses… ouais, il y a des choses qu’on peut faire dans

un certain ordre quoi… ça c’était intéressant… »

I : «… j’étais frustrée des fois euh… de… de sentir que le patient, des fois, il avait

besoin de dire quelque chose, et que le prat, à côté, euh…enfin… n’explorait pas

forcément cette voie-là, et du coup, alors après, je ne sais pas… peut être que…si….

j’étais… j’avais un œil extérieur sur ma manière de mener une entretien, je… je ferais

peut être autrement, et je me dirais là, là je n’ai pas su voir…euh… la chose…qu’il

fallait explorer »

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• A, B, D, E, H, I, J et O savaient être à l’écoute des patients :

A : « en le mettant aussi en jeu dans son emploi du temps à lui, euh…parce que y’a

pas vraiment, en fait, y’a pas de situations d’urgence grave, ça arrive très peu, même

jamais, donc on a toujours le temps, on a toujours au moins une demi-journée quoi »

B : « cette patiente, je sais qu’elle ne veut pas, elle veut pas que je sois présente

déjà à la consultation, et elle ne veut probablement pas que je la consulte toute

seule, donc y’a tout de suite euh… puis voilà, avec euh… on arrive à communiquer

entre nous, et à faire comprendre aux… enfin, moi j’ai réussi à faire comprendre

plusieurs fois que j’avais compris que la patiente elle était extrêmement mal à l’aise

de ma présence, et euh… je sortais de la consultation, et en fait voilà… enfin… voilà,

on arrive à ce que… Voilà, on arrive vraiment bien à communiquer »

• B, C, E, H, I, J, K, N et O tâchaient de se montrer rassurants :

B : « comme les consultations sont un peu plus longues, j’essaye de… justement…

de montrer que je connais un petit peu le dossier, enfin, je regarde les antécédents,

dans la consultation, j’essaye un petit peu de euh… introduire ce que je sais d’eux,

pour un peu les rassurer… »

• I, N et O avaient une attitude sympathique vis-à-vis des patients :

O : « j’étais trop amical… au début, j’essayais de bien m’entendre avec les gens en

fait… c’est ça les premières consultations… » « Que ce soit amical, que ça se passe

bien, qu’il n’y ait pas de blancs…euh… qu’ils aient tout compris… »

• C, H, I, K et O ont pu avoir une attitude maladroite lors de leurs premières

consultations en autonomie :

C : « lors des premières consultations, je cherchais un peu le matériel, ou j’avais pas

l’air sûre de moi, ou avec l’ordinateur, donc les premières consultations c’est

toujours… enfin.. où j’étais toute seule, c’est toujours un peu compliqué… »

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H : « qu’au début, j’essayais de le faire un peu euh… pas dans leur dos, mais

discrètement, et je rompais les liens, parce qu’il y avait des silences trop longs, il y

avait des … enfin… je m’en sortais mal »

I : « comment gérer euh… question ouverte, question fermée… euh…je me rends

compte que des fois, je bafouille, et je… je reprends mes phrases…où… on dit…

enfin…mais vous n’avez pas eu mal à la tête ?... ah, non… est-ce que vous avez eu

mal à la tête ?... et c’est vrai que je me rends compte que je reformule, mais… c’est

vrai qu’on en parle assez bien quand… quand on est en cours à la fac, et…euh…on

est un peu tous pareils, donc euh… donc voilà… »

O : « Oui voilà, je leur dis… je recherche euh… une pilule adaptée pour vous, euh…

et puis je peux discuter peut-être d’autre chose, le temps que je cherche… là,

j’essayais de combler euh… le blanc en posant d’autres questions… c’était pas

terrible… ! »

• C et D étaient résignés face à la réticence de certains patients :

C : « voilà, même si la personne à l’air déçu que je sois l’interne, ou même fait une

remarque, pour euh… pour pas…voilà, réussir quand même à faire la consult »

D : « je pense que de toutes façons, il y a une telle pénurie de médecins, qu’ils sont

bien content quand même d’avoir quelqu’un, même si ce n’est pas …ce n’est qu’un

interne »

• G et L faisaient preuve d’autorité vis-à-vis du patient, et N s’opposait à leurs

demandes qu’il considérait comme abusives :

N : « Je ne suis pas le médecin sympa quoi… Je ne suis pas le médecin qui… à qui

on peut demander n’importe quoi et qui dit toujours oui, euh… et euh… voilà, les

patients, ils ont beau être très gentils, bah la semaine dernière, je n’ai aucune preuve

qu’ils étaient malades, et je n’ai pas envie de leur faire leur certificat comme quoi ils

étaient malades la semaine dernière pendant quatre jours … voilà, c’est non !… »

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Figure 15 - Tendance catégorie ATTITUDE (RELPA)

Catégorie COMPORTEMENT

• A, B, C, D, E, H, I, K, M et O consacraient du temps à discuter de leurs prises

en charge avec les patients :

I : « il y a des fois des questions un peu euh… enfin… personnelles, enfin … je sais

que moi, je demande souvent aux gens comment se passe leur travail, comment ils

dorment, comment ils mangent, et c’est vrai que c’est des questions qu’on n’a pas

forcément le temps de poser euh… quand… si le praticien… lui euh… il apporte peu

d’importance à ce genre de choses quoi… Hum… C’était plutôt agréable…»

O : « Les gens sont plus autonomes, c’est de la négociation un peu, alors qu’on ne

négocie pas trop… là j’ai vraiment trouvé qu’il y avait de la négociation sur tout,

même sur les petits traitements, sur les traitements qu’ils prennent depuis longtemps,

sur tout… Tout est négocié, tout est discuté, euh… donc c’est vachement

intéressant… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Aussi, C, D, E, I, J, K, M, N et O passaient du temps à expliquer leurs doutes

ou leurs objectifs de prise en charge, afin de favoriser la compréhension et la

compliance du patient :

E : « J’ai toujours l’honnêteté de le dire quand même aux patients, de leur dire

écoutez, je préfèr… je vous traite pour ça, euh… sachant que si il n’y a aucun

changement, voire une aggravation dans les quarante-huit heures, vous rappelez, et

là on refera d’autres examens… »

N : « que je n’ai pas envie de faire ce qu’ils font d’habitude… Alors ça, ça me mets

déjà un peu en difficulté, et puis je pense que ça met aussi les patients en difficulté,

parce que du coup, ils s’attendent à… à avoir… tout ce qu’ils ont déjà prévu, en fait,

plein de choses avec lesquelles ils allaient repartir, par exemple… et ça, ils ne l’ont

pas… et du coup, c’est… il faut l’expliquer »

O : « faire une bonne prise en charge médicale, tout en…tout en n’étant pas trop…

en ayant des discussions assez ouvertes, sympa avec les patients pour garder une

bonne relation, et de faire passer des bons messages, essayer de faire la

prévention… enfin c’est hyper complexe, donc je trouvais ça hyper intéressant… »

• C et O tâchaient de négocier avec les patients en cas d’hésitation ou

d’appréhension de leur part, afin d’obtenir leur adhésion / une meilleure

compliance :

C : « maintenant, j’arrive à me débrouiller, ou je dis : « Ah bon ? Ben vous voulez que

j’aille le chercher ? » ou alors « Ben non, c’est moi… », enfin… Donc maintenant ça

ne me pose pas de problèmes »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Adaptation : B, C, E, H et K adaptaient leurs prises en charge en fonction des

patients :

A : « en le mettant aussi en jeu dans son emploi du temps à lui, euh…parce que y’a

pas vraiment, en fait, y’a pas de situations d’urgence grave, ça arrive très peu, même

jamais, donc on a toujours le temps, on a toujours au moins une demi-journée quoi »

B : « il faut vraiment euh… être sûr que le patient, il ait bien compris qu’il a son

rendez-vous en urgence, et qui faudrait… enfin voilà… des petites choses comme

ça qui font que… qu’on s’adapte… » « moi j’ai réussi à faire comprendre plusieurs

fois que j’avais compris que la patiente elle était extrêmement mal à l’aise de ma

présence, et euh… je sortais de la consultation, et en fait voilà… »

• O prenait du recul (autocritique) sur ses rapports avec les patients, dans le

but de s’améliorer :

O : « j’essayais de combler tout pour que ça se passe bien, j’essayais de… de…

d’avoir des échanges un peu amicaux, j’étais trop ami… trop sur le côté amical au

début je trouve… alors que… après, au fur et à mesure des consultations, tu

reprends plus une position euh… empathique, de médecin, tu reprends un peu plus

euh… j’étais trop amical… au début, j’essayais de bien m’entendre avec les gens en

fait… c’est ça les premières consultations… »

• O accordait une grande importance au soutien des patients :

O : « moi je trouvais hyper intéressant, au niveau du patient, que l’on puisse

discuter… pour les aider à avoir euh… l’aide à la complémentaire santé, ou des

choses comme ça, même si… c’est vrai qu’on peut considérer que c’est administratif,

je trouve que c’est vachement important pour les gens, parce qu’ils arrivent à… c’est

des petites choses, et finalement on peut arriver à des… à des résultats… à

améliorer un peu les choses, quoi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• O et J considéraient le suivi de leurs patients comme primordial:

J : « finalement tu vois… quelques patients… enfin, deux jours tu vois euh… des

patients… deux jours après, tu vois d’autres patients… tu es content quand tu …

quand tu revois tes patients, parce qu’au bout d’un mois, ça… ils reviennent… ben…

tu es plus à l’aise, tu les vois, tu es plus à l’aise, et euh…le courant passe mieux, ils

te font confiance, euh…tu les connais un petit peu, tu n’as besoin d’aller chercher

leurs antécédents sur l’ordinateur et tout ça, donc ça se ferait chez un seul praticien,

ça serait encore mieux… »

O : « dès que l’on a pas mal d’expérience… en accompagnant… une référence, ou

en accompagnant, euh… on ne peut pas tout… on ne règle pas tout, ça c’est sûr,

mais on peut juste accompagner, et puis donner parfois certains conseils, certains

trucs, euh… donner… des pistes d’amélioration, soutenir quand ça ne va pas, et puis

si ça va mieux, tant mieux… Je vois plus ça comme un accompagnement au long

cours… »

Figure 16 - Tendance catégorie COMPORTEMENT (RELPA)

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Catégorie TON

• K s’est montré enthousiaste quant à ses rapports avec les patients en

autonomie :

K : « plutôt bien, enfin les gens, ils sont quand même assez… assez sympa, euh…

ils voient que l’on s’intéresse à eux, que l’on travaille avec leur médecin traitant, donc

euh… ça va ! »

• Humour : A, I, N et O ont fait preuve d’humour à leur évocation :

A : « Positif parce que on est obligé de s’affirmer, c’est aussi un point négatif ! (rires)

parce que c’est pas évident au départ de se dire « OK, je suis le docteur aujourd’hui

», euh, d’autant que les patients connaissent leur médecin traitant depuis des

années, donc euh voilà…Mais souvent ça se passe bien… »

I : « j’ai … remarqué qu’il y en a deux trois qui profitent un peu de… ma naïveté,

donc euh… (rires) »

N : « J’ai cogné sur la vitre de la voiture en disant « Oh oh !! » (rires) « Viendez, quoi

! » (rires) C’est euh… Allons-y, quoi ! … »

O : « après, il y a eu un grand blanc, parce que j’ai dû aller chercher un nom de

marque sur euh… j’ai marqué « pilule deuxième génération », et j’ai… j’ai eu toute

une liste, alors il fallait que je cherche… du coup, j’ai une recherche qui a bien duré

trois-quatre minutes, où je me sentais PAS DU TOUT à l’aise, euh… j’étais (rires) un

peu en sueurs et tout ! Et je sentais qu’il y avait un peu un malaise de l’autre côté, et

le patient, je ne savais pas s’il s’impatientait ou pas… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Lassitude et énervement : J, L et N se montraient lassés et agacés par

certains desiderata et certaines habitudes de quelques-uns de leurs patients :

J : « le patient prend une autre dimension, c’est-à-dire à qui… comment on dit…

voilà, c’est son client, c’est son gagne-pain, euh… inconsciemment, tu l’écoutes un

peu plus, même si il te saoule, tu l’écoutes un peu plus qu’à l’hôpital…euh… tu fais

plus attention, s’il veut te montrer, ben… un petit truc, tu regardes… euh… voilà…

j’étais un peu gêné par rapport à ça… enfin j’étais un peu gêné oui… et du coup, ça

te prend plus de temps, ce que tu fais en pratique est très, très long par rapport à ce

que tu penses… tu penses hyper vite, tu as conclu en … quelques minutes, voilà, il y

a beaucoup de blabla… faire attention à ci, à ça… »

L : « je ne suis pas très intéressée par euh… par toutes ces pathologies bénignes,

quoi… euh… sur les douleurs chroniques aussi, ça, j’ai du mal quand même, enfin…

c’est des patients qui reviennent régulièrement, alors qu’à l’hôpital, une fois que l’on

ne les voit plus, on est débarrassé, entre guillemets ! (rires)… »

N : « je ne travaille pas forcément comme ça, et que je n’ai pas envie de faire ce

qu’ils font d’habitude… Alors ça, ça me mets déjà un peu en difficulté et puis je

pense que ça met aussi les patients en difficulté, parce que du coup, ils s’attendent

à… à avoir… tout ce qu’ils ont déjà prévu, en fait, plein de choses avec lesquelles ils

allaient repartir, par exemple… et ça, ils ne l’ont pas… et du coup, c’est… il faut

l’expliquer, il faut dire en quoi… mais ça me prend du temps… »

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Vue d’ensemble du thème « Relation résident-patient » (RELPA)

Figure 17 - Tendance générale pour le thème RELPA

III.2.e. Thème « Pratiques médicales » (PRMED)

Catégorie RESSENTI

• Pour E, le dossier médical informatisé était une aide efficace pour mener à

bien une consultation :

E : « le logiciel est bien, on voit tout de suite la dernière ordonnance qui a été faite,

euh, pourquoi les dernières consultations, quel a été le motif, euh, sur l’ordonnance

on arrive à voir du coup les antécédents, euh… Voilà, ce qu’il y a eu comme

pathologies ces derniers temps »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E considérait son expérience clinique comme un avantage, mais estimait

pour autant manquer d’expérience pratique sur le terrain, tout comme A, G,

N et O :

A : « «Ouais, ouais il faut bluffer ! C’est toujours pareil ! (rires) Euh… (souffle) Le

bluff, c’est pas évident, surtout quand… quand on ne sait pas à la fin de la

consultation dire…dire un diagnostic »

E : « je me suis sentie pas prête, euh…Deux semaines… vraiment… En plus je ne

me destine pas à la médecine en cabinet…Euh… C’est vrai que gérer une

consultation, je peux, mais gérer tout ce qui est administratif, euh…tous les papiers,

notamment les arrêts de travail, accidents de travail euh… certificats… » « La

médecine, la consultation, la clinique, je connais, tout ce qui est autour, beaucoup

moins… »

« c’est ce qui me manque, bien sûr, après j’adresse souvent aux cliniques à côté des

cabinets, pour ce qui est les échographies, les gastroscopies, les choses comme ça,

après pour les consultations de spécialistes, c’est… beaucoup plus difficile, euh…les

patients me demandent souvent si… même pour un kiné hein, si il ont quelq… si j’ai

quelqu’un à leur proposer, euh… voilà, je leur dis que ça ne fait pas longtemps que

je suis là, et que je n’en connais pas hein, dans le coin, et puis… et puis aussi il y a

pour les… les trucs bêtes, mais pour les semelles orthopédiques, euh, après ouais,

un ophtalmo, un dermato…euh… ouais… J’ai… Je n’ai pas encore les réponses,

mais je pense que ça… On les a par l’expérience aussi ! »

G : « les consultations plutôt orientées psychothérapie euh… d’abord parce que je

n’arrive pas à les gérer en trente minutes, ça je n’ai pas encore euh… appris à la

faire ! Euh… parce qu’on a assez peu de formation, mais en même temps, je pense

que la formation, elle est surtout sur le terrain… je ne crois pas que ce soit avec la

théorie qu’on s’en sorte… euh… et que…ben c’est vrai qu’on a du mal à se dire, est-

ce que…enfin… à la fin de la consultation, est-ce que je l’ai aidé ? Est-ce que j’ai

vraiment apporté quelque chose ? Est-ce que j’ai trouvé les bons mots ? Euh…

parfois on se demande même si c’était bien ce que le patient était venu chercher !

(rires) On n’en est pas toujours sûr… Donc euh… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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N : « les appréhensions, moi je ne veux pas passer à côté de… d’un truc, quoi…

euh… ouais, ça je pense que… l’appréhension, elle demeure, hein… je ne sais pas

si ça se calme un peu avec l’expérience, mais…euh… C’est toujours la crainte de

euh… de rater quelque chose d’important, quoi… »

O : « les points négatifs, on aimerait toujours que ça se passe… enfin que ce soit

encore mieux, euh de pouvoir réussir à tout faire au cours d’une consultation, mais

ça je pense qu’il faut du temps… pour s’améliorer… »

• A, C, D, G, I, K, L et M estimaient manquer de connaissances :

C : « ben y’a le côté euh… le côté médical, où au début, je me sentais limitée en

connaissances, et où j’étais obligée d’appeler ou d’aller voir mon prat…Hum… »

• A éprouvait des difficultés diagnostiques :

A : « Difficultés diagnostiques…Oui, forcément…Forcément… »

• I éprouvait des difficultés thérapeutiques :

I : « prendre la décision… pfff… enfin… y’a deux trois traitements où euh… où

vraiment … enfin voilà… antibiotique, pas antibiotique, corticoïde, pas corticoïde… et

c’est ce genre de… de décision euh… à prendre…euh…après ça, à la limite, j’ai

envie de dire, c’est peut être euh… difficile, parce que c’est des gros traitements

entre guillemets, on n’aime pas… enfin moi, je n’aime pas mettre des antibiotiques

pour rien, enfin… voilà… et euh…mais il y a aussi les traitements symptomatiques,

qu’on ne connait pas du tout…euh… moi, avant d’arriver chez le médecin

généraliste, je connais pas… je ne connaissais pas euh… le RHINOTROPHYL, le

TUSSIDANE, les… choses comme ça, moi je ne connaissais pas du tout, et… et du

coup je mets tout le temps les mêmes choses »

« c’est sur des problèmes assez précis, où euh… je me suis dit euh… que j’avais mal

géré…voilà… le traitement… que j’avais peut être mis des choses euh… qui

n’étaient pas forcément justifiées… enfin… toujours cette histoire de traitement… ! »

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• I ne parvenait pas à systématiser ses consultations :

I : « comment gérer l’interrogatoire tout seul, vraiment dans le cabinet, euh… sans

avoir…euh… l’échappatoire de… de dire euh… c’est vrai qu’aux urgences, on

pouvait dire : ah je vais chercher quelque chose, ou euh… et des fois, ça permettait

un peu de se remettre euh… ah oui, là, il faut que je demande ça, ça, enfin de… de

vraiment resystématiser euh… l’interrogatoire, et puis l’examen, et puis de revenir…

On pouvait revenir voir les patients, que ce soit à l’hôpital ou aux urgences, les

patients, ils sont là… plusieurs heures, donc euh… voilà… Là, c’est vrai que le

cabinet, on se dit, bon voilà, on a une demi-heure et il faut…je… j’avais globalement

une demi-heure par patient, et euh… voilà, il faut faire le tour, se faire une idée, et

surtout donner un traitement…et globalement, moi je vois que je perds du temps sur

le traitement »

• B, H et O éprouvaient des difficultés dans la hiérarchisation de leurs prises

en charge :

B : « quand on fait un examen clinique complet, ça prend du temps, et ça, j’y arrive

pas encore à le maîtriser, quand y’a une personne âgée, me dire, bon il vient pour

ça, et puis on laisse tomber le reste, etc… voilà…ça aussi, je pense que c’est un pli à

prendre, mais euh… […] Voilà, de savoir cibler les choses »

• H avait du mal à temporiser :

H : « j’ai encore du mal […] comme ce n’est pas moi qui vais les revoir […] à me dire

qu’on a le temps, que je vais faire les choses progressivement… J’ai un peu

tendance à vouloir toujours les aider […] j’allais […] leur demander s’ils étaient

d’accord avec moi, parce que je ne me faisais pas confiance… j’avais toujours peur

d’être dans l’excès de prescription, ou au contraire, de passer à côté de quelque

chose, donc j’ai eu du mal […] à me dire, ben de toute façon, on n’est pas pressé, y’a

pas d’urgence, y’a rien de grave, euh… je peux le revoir, et de me dire qu’en

médecine ambulatoire, en fait, il y avait euh… il y avait… on avait le temps en fait, et

que c’était souvent simple, et quelques fois compliqué, mais le plus souvent simple »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• La prise en charge globale du patient demeurait difficile pour L :

L : « au début, je ne pense pas que je faisais… que je passais… peut être assez de

temps justement sur tout ce qui était dépistage, au début j’étais plus centrée sur le

motif, euh… de recours, parce qu’à l’hôpital c’est ça, on s’occupe du motif de

recours et pas tellement du reste, alors qu’en médecine générale, c’est…

voilà…c’est… enfin maintenant, avec un peu plus d’expérience, eh ben je sors un

peu plus du motif de recours, pour aller vers le reste… »

• B, E et L n’éprouvaient pas de difficulté dans la coordination de la prise en

charge de leurs patients, et B bénéficiait d’un réseau de soins déjà connu :

E : « quand je suis vraiment inquiète, euh… par un abdomen chirurgical ou euh…un

angor instable, ou n’importe quoi, où là, je n’hésite pas trop… enfin, ça ne m’est pas

arrivé souvent, mais y’a un patient que j’ai envoyé aux urgences de cardio, euh…

une suspicion de phlébite… je l’ai… Je ne l’ai pas mis sous anticoagulants, je me

pose encore la question si j’aurais dû ! Mais je l’ai envoyé faire un doppler tout de

suite, en ambulance, euh… Voilà… Après on est quand même, en milieu urbain, on

est quand même bien aidé là-dessus, sur les urgences euh…qu’on peut penser

vitales… »

B : « et puis les contacts aussi, étant donné que j’ai fait deux en fait à l’hôpital […] et

que c’est à proximité, c’est vrai que, au niveau des différents médecins, j’ai… enfin

voilà, je connais tous les médecins de l’hôpital, les cardiologues des environs, le

dermato, euh… voilà je suis… donc à ce niveau-là, je sais qui il faut contacter si j’ai

besoin d’un avis spécialisé »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Contrairement à A, E, F, G et L qui manquaient de spécialistes référents :

F : « le manque de… je pense déjà le manque de… de référents en fait… de

médecins généralistes référents…de… médecins trait…euh…spécialistes

référents…voilà, du coup, parce que tu ne sais pas vraiment à qui adresser…donc

ça, ça peut être un frein au cours de la consultation en fait, enfin, quand tu arrives à

la fin de la consultation, et… et que tu as besoin d’adresser ton patient à quelqu’un,

tu sais pas forcément à qui l’adresser…voilà…ça c’est un frein… »

• K éprouvait des difficultés liées au manque de méthode pour la recherche

documentaire en cas de doute :

K : « Franchement, je ne suis pas encore très très au point sur vraiment chercher

efficacement l’info… surtout qu’il faut… faut aller vite, quoi ! »

• C, D, G, K, L et M éprouvaient des difficultés dans la prise en charge des

pathologies rencontrées exclusivement en Médecine Générale :

G : « moi j’ai eu l’impression d’arriver en stage et… de réapprendre la médecine…

clairement ! (rires) Euh… de…comment je pourrais te dire ça… D’abord y’a plein de

pathologies qu’on ne voit pas du tout en dehors de… de l’hôpital, enfin, qu’on n’a pas

l’habitude de voir, au niveau de l’examen clinique, d’être euh… supervisé, ça te

permet de revoir un peu des choses que tu pensais savoir et que tu fais pas

forcément bien…euh… Donc ouais, ça change beaucoup de choses…»

K : « Bien sûr que l’on apprend des choses que l’on peut utiliser, mais sincèrement,

c’était quand même euh… hyper précis, et…même, par exemple, je suis passée en

gynéco, je suis passée en… dans pas mal de stages assez précis, et ce n’est pas

pour ça que je sais suivre une grossesse euh… parfaitement en ville quoi…enfin…

Ce n’est quand même pas tout à fait les mêmes domaines quoi… de compétences…

je trouve… parce qu’on voit beaucoup des pathologies graves, à l’hôpital donc euh…

ouah, pour les urgences, ça peut être pratique, pour un peu identifier les urgences,

mais après, pour tout le reste de la pratique, c’est quand même… ouais… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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M : « … les points négatifs, c’est que je me suis retrouvé complètement désarçonné

sur des questions complètement… complètement débiles…euh… sur euh… enfin

vraiment des choses du quotidien, que l’on ne voit pas à l’hôpital, en fait… »

D : « les points négatifs… je ne sais pas… Il y a peut-être des prises en charge

que… que je n’ai pas su faire… enfin au niveau thérapeutique, euh… j’ai l’impression

de ne pas savoir tout euh… en fait ce qu’on a écr… ce qu’on a appris dans les

bouquins euh… dans la pratique, ce n’est pas toujours la situation euh, il y a

beaucoup de petits traitements, que l’on dit de confort, qui en fait euh… sont une

large partie de la prescription médicale en ambulatoire, et que ça, on ne connaît pas

du coup, enfin, tout ce qui est homéopathie, euh, les sprays pour mettre dans le nez

ou… les trucs que l’on n’a jamais appris, donc euh… Au début c’est… c’est une

demande à laquelle on ne sait pas répondre »

H, I, L et M regrettaient leur manque de connaissances spécifiques :

H : « J’étais épuisée à la fin de la journée, je passais une heure chez moi à chercher

des choses euh… je notais, enfin, toutes les petites pathologies de médecine gé,

que finalement, on n’a pas l’habitude… petites, enfin… je m’entends, mais finalement

qu’on n’a pas l’habitude de traiter… à l’hôpital »

K regrettait de ne pas y être formé :

K : « il manque, il nous manque une formation de purement de médecine générale,

voilà je trouve… […] Moi j’aimerais bien avoir une formation, voilà, hyper

pragmatique, dire euh… voilà, nous mettre en situation de… en gros… il y a quand

même beaucoup de choses qui reviennent assez souvent, mais ce dire, je ne sais

pas, les quinze pathologies les plus fréquentes, bam ! De A à Z, comment on les

prend en charge, et… les petits outils pharmaceutiques… »

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• G avait des difficultés dans la prise en charge psychologique des patients :

G : « les consultations plutôt orientées psychothérapie euh… d’abord parce que je

n’arrive pas à les gérer en trente minutes, ça je n’ai pas encore euh… appris à la

faire ! Euh… parce qu’on a assez peu de formation, mais en même temps, je pense

que la formation, elle est surtout sur le terrain… je ne crois pas que ce soit avec la

théorie qu’on s’en sorte… euh… et que…ben c’est vrai qu’on a du mal à se dire, est-

ce que…enfin… à la fin de la consultation, est-ce que je l’ai aidé ? Est-ce que j’ai

vraiment apporté quelque chose ? Est-ce que j’ai trouvé les bons mots ? Euh…

parfois on se demande même si c’était bien ce que le patient était venu chercher !

(rires) On n’en est pas toujours sûr… Donc euh… »

Alors que K y était formé par ses MSU :

K : « tout ce qui est dialogue, un peu psychologie du médecin quoi, généraliste en

ville… ça, vraiment ça m’a appris des choses… on va dire, ça a commencé à me

former, à mon métier »

• A éprouvait des difficultés dans le suivi gynécologique et obstétrique :

A : « C’était une consultation de suivi de grossesse, donc j’étais pas très à l’aise

avec ça, parce que moi j’ai fait de la pédia et ; j’avoue que la gynéco c’est pas trop

mon intérêt ! »

• G ne se sentait pas l’aise en dermatologie :

G : « je pense que les consultations où je me pose peut être le plus de questions,

euh… c’est soit des matières où je ne suis pas très à l’aise, comme la

dermatologie… »

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• B considérait le suivi des patients âgés comme complexe :

B : « quand on fait un examen clinique complet, ça prend du temps, et ça, j’y arrive

pas encore à le maîtriser, quand y’a une personne âgée, me dire, bon il vient pour

ça, et puis on laisse tomber le reste, etc…»

• A et F considéraient la prise en charge des maladies chroniques comme

difficile et complexe :

A : « tout ce qui va être suivi de maladies chroniques, c’est toujours un peu

compliqué…Surtout quand ça dépend pas des recommandations type, euh, cancer

du rein par exemple… »

• Gestes techniques :

K considérait le fait d’être formé aux gestes techniques réalisables en ambulatoire

comme un point fort de son stage :

K : « j’ai appris quelques petits gestes aussi, les infiltrations, ils m’ont montré

comment faire euh… ça j’ai bien aimé… »

A l’inverse, G appréhendait son manque de connaissances et de pratique :

G : « si on parle technique, au niveau gestes techniques en médecine

générale…euh… on n’est pas formé… euh… à part les sutures, que l’on fait à

l’hôpital… euh… donc euh… ça oui, j’ai besoin d’être encadrée et

d’apprendre…euh… retirer un molluscum ou… je ne sais pas… infiltrer un kyste… ou

des trucs comme ça… ça, j’aurais été incapable de le faire toute seule »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• D éprouvait des difficultés quant à la charge de travail liée au suivi optimal du patient :

D : « Essayer de penser à tous les éléments de suivi lors d’une même consultation,

c’est-à-dire euh… le délai pour les vaccins, le délai pour le frottis, euh, pour euh…

le… la surveillance biologique… enfin… refaire le point à chaque fois, et… c’est vrai

qu’avec le temps imparti en une consultation… des fois c’est difficile ! [rictus] »

• Certificats médicaux et autres papiers :

A, C, E, G, I, K et L éprouvaient des difficultés dans la rédaction des différents

certificats médicaux et le remplissage des imprimés médicaux officiels :

A : « après quand il s’agit de les faire à la main, euh (souffle), j’avoue que j’ai eu

quelques cas très compliqués de… d’arrêt de travail « à perpétuité », avec des dates

et des re-dates, et bref… donc c’était assez complexe »

K : « Pour le moment, j’ai… enfin… j’ai encore pas mal à apprendre sur ça, je me

plante encore sur les… tout ce qui est paperasse quand même… enfin les euh…

notamment les maladies professionnelles, accidents de travail, euh… les reprises,

les …et pareil, maintenant on peut faire sur le site AMELI, euh, je connais pas enc…

j’y arrive pas encore en fait tout ça… je fais beaucoup par papier encore »

F et L voyaenit la surcharge de travail liée à la gestion des documents médicaux officiels comme un inconvénient :

F : « Par contre ça, je pense que ça peut être un frein à l’installation du coup… toute

la partie paperasse, tout ça, les demandes d’ALD, les demandes de… enfin, les

arrêts de travail, les renouvellements, je pense que ça peut être un frein…parce qu’il

y a quand même beaucoup de paperasse hein… c’est vrai que… ça passe beaucoup

de temps… […] parce que ça prend du temps, et finalement bon ben… le patient ne

s’en rend peut être pas forcément compte, et puis en plus euh… ce n’est pas valorisé

au niveau financier quoi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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L : « Les points négatifs, c’était les certificats… ça j’en ai vraiment marre… les arrêts

de travail, je trouve ça très… (souffle) pénible quoi… »

G, K et L regrettaient de ne pas y être formés :

G : « les arrêts de travail, les arrêts maladie prolongés, euh… j’ai beau questionner

… j’ai l’impression qu’en face, euh… y’a peu de réponse, euh…peut être que

finalement c’est parce que assez souvent, ils appellent le médecin conseil ou qu’ils

se renseignent euh… au cas par cas, euh… mais j’ai aussi l’impression qu’ils

considèrent que ça ne fait pas partie de la formation, en tout cas, sur ce stage-là… »

Contrairement à J, qui appréciait bénéficier d’une formation à ce sujet :

J : « pour quelqu’un qui veut s’installer, en libéral, c’est intéressant… C’est

intéressant… on apprend… des choses qu’on n’apprend pas à l’hôpital, de comment

gérer un cabinet, de la paperasse que…qu’on ne fait pas à l’hôpital… les …

demandes d’ALD »

• N considérait les obligations du médecin généraliste envers l’Assurance Maladie comme complexes et comme un inconvénient dans sa pratique

(charge de travail supplémentaire) :

N : « Les choses sur lesquelles j’ai été surpris, pour le coup, […] c’est le… (silence)

le côté administratif supplémentaire qui nous est demandé maintenant pour prescrire

tel ou tel médicament, pour tel ou tel… euh… il faut… il faut être de plus en plus

dans une justification du soin que l’on propose, et euh… je trouve ça très

désagréable […] et pourquoi [faut-il] des demandes d’entente préalable ? […]

(silence)… je trouve ça lourd… je trouve ça lourd… Alors c’est peut être nécessaire,

hein, mais euh… […] c’est vraiment pas gratifiant, ça nous tire pas vers le haut, ça…

(silence) Il y a presque un manque de confiance en fait… euh… quand on demande

à un médecin de se justifier sur tel ou tel médicament, qui serait… plus ou moins

efficace… c’est euh… c’est chiant… ça, je ne m’y attendais pas… (silence) »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• C, E, G et J manquaient de retours sur leurs pratiques :

C : « même si on fait un débrief avec mes prats, mais euh… bah on n’est pas sûr

quand même de ne pas faire de bêtise, et si on débrief un peu vite, ben… je veux

dire, je fais des choses euh… un peu en routine, mais je n’ai pas forcément de

retour, ou je ne suis pas certaine que ce soit… que eux, ils auraient fait la même

chose »

• A, B, G, I, L et M n’avaient pas de difficultés à assumer leurs incertitudes :

L : « et puis parfois même, ça m’est arrivé de téléphoner aux spécialistes en… durant

la consultation […] moi je n’étais pas gênée de la faire… »

M : « effectivement on a très très souvent des interrogations, ça, c’est (rires)… Je ne

pense pas qu’il y ait quelqu’un en troisième semestre qui n’ait aucune euh… (rires)...

aucun doute ! Euh… J’ai quand même souvent euh… recours… ou je vérifie des

choses… notamment pour des recos sur euh… les sites… que j’ai l’habitude

d’utiliser… que ça soit euh… notamment sur de l’infectieux, où… voilà… des choses

comme ça…donc il y a internet qui est accessible, et euh… et effectivement, je dis

souvent clairement, ben écoutez, moi j’ai un doute, je veux juste vérifier quelque

chose »

• Pour autant, A avait encore quelques difficultés à s’affirmer dans son rôle de

médecin :

A : « vraiment prendre ce rôle de « décideur », quand le patient vient avec cette

demande, alors qu’on se… enfin moi je me cache un peu trop souvent derrière les

examens complémentaires, et derrière la discussion, c’est un peu trop facile de

discuter certaines fois, donc voilà, ça c’est en lien avec un déficit de connaissances

quelque part, parce que forcément, on ne sait pas tout encore, et on ne saura jamais

tout ! Donc voilà… Je dirais se réaffirmer, euh… Se réaffirmer… Aller plus vite…

Aller plus vite, c’est une certitude… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• A, B, D, E et L se sentaient en sécurité grâce à la possibilité de temporiser et

à la supervision de leurs séniors :

D : « ce qui est rassurant, par rapport au statut d’interne, c’est que, voilà, même si on

n’est pas trop sûr, ou… On se dit, bon bah, on tente ça, euh… et puis euh… de

toutes façons, il sera revu par son… par les médecins, donc euh… ça peut peut-être

rattraper euh… quelque chose qu’on n’aurait pas fait comme il faut ou euh… Voilà,

on leur dit « j’essaie ce traitement, si, je ne sais pas, dans quelques jours ou

quelques semaines », ça dépend quel traitement on met, « si vous voyez qu’il n’y a

pas d’amélioration, il faut revenir, voir Docteur Machin »… »

L : « je me suis vite rendue compte que c’était quand même peu de choses très

graves, et même si c’est grave, ben le patient, on le rappelle, et puis le lendemain il

revient… enfin…[…] ça ne m’a pas stressée ! (rires) »

• A, B, C, E, F, H, J, L et N avaient le sentiment de maîtriser leurs prises en

charge :

B : « étant donné que j’ai fait deux en fait à l’hôpital […] et que c’est à proximité, c’est

vrai que, au niveau des différents médecins, j’ai… enfin voilà, je connais tous les

médecins de l’hôpital, les cardiologues des environs, le dermato, euh… voilà je

suis… donc à ce niveau-là, je sais qui il faut contacter si j’ai besoin d’un avis

spécialisé »

C : « sur certains sujets que je maîtrise et où j’ai envie de faire passer un message

d’éducation, par exemple, au patient, ben je suis contente de pouvoir lui… lui dire ce

que je sais ou ce que… enfin, la façon dont j’ai envie de faire ce genre de

consultation »

H : « c’est très protocolisé, donc euh… ça allait bien, je suivais mon cadre de

consultation, je me sentais à l’aise, euh… j’avais l’impression de maîtriser euh… de

maîtriser la consultation »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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N : « ça ne me pose pas de problème parce que je suis en accord avec moi-même…

et j’arrive à rester dans mes bottes »

• Par contre, B, C, D, G, I, K, M, N et O se sentaient en danger, appréhendant

de ne pas proposer une prise en charge adaptée :

B : « cette part d’incertitude, quand vraiment y’a quelque chose qui m’a un peu

stressée, où je ne suis pas au bout de ma faim, parce qu’effectivement, à l’hôpital, on

a l’habitude d’avoir des examens paramédicaux, enfin, toute la biologie notamment,

donc dès qu’on a un doute sur quoi que ce soit, on n’hésite pas… Là, on envoie… on

peut faire des ordonnances etc… mais c’est pas sûr que le patient fasse euh… fasse

le nécessaire »

C : « ne pas être sûr, la peur de faire une bêtise, enfin de se sentir moins… moins en

sécurité de… surtout par rapport aux décisions que l’on prend au niveau euh… au

niveau thérapeutique… »

H : « j’avais toujours peur d’être dans l’excès de prescription, ou au contraire, de

passer à côté de quelque chose, donc j’ai eu du mal à… à me faire confiance »

• D et H avaient l’impression de perdre parfois le contrôle :

D : « Essayer de penser à tous les éléments de suivi lors d’une même consultation,

c’est-à-dire euh… le délai pour les vaccins, le délai pour le frottis, euh, pour euh…

le… la surveillance biologique… enfin… refaire le point à chaque fois, et… c’est vrai

qu’avec le temps imparti en une consultation… des fois c’est difficile ! [rictus] »

« Bah oui, parce que du coup, après, aussi, il faut regarder « ah oui ! Vous avez un

suivi de coloscopie, donc le prochain c’est… Ah oui ! C’est ça… donc il faudra que je

fasse le courrier… » enfin… Il y a plein de… plein d’éléments… Et puis plus il y a de

pathologies, plus il y a de… plus il y a de choses à surveiller, et du coup euh… ben y

repenser à chaque fois euh… ce n’est pas toujours simple ! [rictus] »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 18 - Tendance catégorie RESSENTI (PRMED)

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Catégorie SENTIMENT

• C et H se sentaient accomplis dans leurs pratiques :

C : « je me sens plus libre, et euh… Et pas… enfin, sur des sujets que je maîtrise,

parce que je ne maîtrise pas tout, mais sur certains sujets que je maîtrise et où j’ai

envie de faire passer un message d’éducation, par exemple, au patient, ben je suis

contente de pouvoir lui… lui dire ce que je sais ou ce que… enfin, la façon dont j’ai

envie de faire ce genre de consultation, par exemple si je suis intéressée par la

contraception, et que je pense que je maîtrise un peu, ben je suis contente de

pouvoir faire une consult centrée là-dessus, alors que s’il y a avait eu le prat à côté,

j’aurais peut-être un peu plus bâclé, ou… ou je ne suis pas sûre qu’il pense la même

chose que moi… donc voilà…donc ça, c’est… c’est agréable, quand on est tout seul

! » « Hum, et puis pareil, pour la thérapeutique, euh… si on a un prat qui met des

antibios pour tous les rhumes, ben si je suis toute seule, et que moi, ce n’est pas ma

façon de faire, ben je vais pouvoir faire une consultation où je vais pouvoir mettre le

traitement que j’estime être euh… adapté quoi… donc, ça, c’est du point positif !

[rires] C’est d’être plus libre, quoi ! Voilà….»

• C, E, I et O étaient satisfaits de leur travail :

E : « Voilà, j’ai essayé d’aller à l’essentiel, je sentais que les consults n’étaient pas…

complètement finies… Donc ouais, je sentais que mon examen n’était pas hyper

complet, mais j’étais contente de moi »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• B, E, H, J, L et O étaient à l’aise dans leurs prises en charge, grâce à la

possibilité de prendre leur temps et de temporiser :

E : « Ce que j’ai apprécié… ce qui est tout nouveau aussi pour moi, c’est d’avoir le

temps, euh… bah si un patient, on n’est pas sûr du diagnostic, on lui donne le

traitement, qu’on pense euh… bien sur le moment, il peut toujours revenir dans

soixante-douze heures, on lui dit voilà…n’hésitez pas à revenir si ça ne va pas

mieux… quarante-huit, soixante-douze heures, euh… voilà…même pour les

examens, on a le temps de lui faire passer l’examen, euh… le patient revient en

consultation, c’est vrai qu’on est moins quand même dans l’urgence, à l’hôpital

parfois… parfois y’a clairement une urgence, aigue… mais souvent, on pourrait

attendre une semaine, deux semaines, c’est pas non plus euh…vital, là, sur le

moment, et c’est ce que j’aime quand même en médecine générale »

L : « je me suis vite rendue compte que c’était quand même peu de choses très

graves, et même si c’est grave, ben le patient, on le rappelle, et puis le lendemain il

revient… enfin… […] ça ne m’a pas stressée ! (rires) »

O : « et puis en fait euh… quand on est calme, on peut dire qu’on recherche quelque

chose, et j’ouvrais … les recommandations, j’allais sur la HAS ou des choses comme

ça, où euh… (portes qui claquent)… ça se passait bien… »

• A, B, C, E, G et O ont renforcé leur confiance en eux-mêmes :

B : « j’ai pris un peu d’assurance, c’est-à-dire que je me suis dit bah… finalement …

oui… y’a eu un moment où il y a eu beaucoup d’épidémies… de viroses… donc euh,

quand on en a plusieurs, et puis qu’ensuite on les voit seul, on a vraiment de

l’assurance, et puis on finit par vraiment bien maîtriser »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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E : « Je pense que je suis à l’aise avec le patient, euh… quand je vais le chercher en

salle d’attente, quand je me présente bien... Je pense que ça compte ça aussi pour

le premier… pour la première rencontre, euh… Je me présente, en tant qu’interne,

euh, remplaçante du Docteur quand il est… quand il n’est pas là, les patients ont

l’habitude, donc vraiment, ça ne m’a jamais posé de soucis… »

• C se sentait libre dans sa prise en charge, et donc soulagé :

C : « En points positifs, c’est que… du coup j’ai pu vraiment euh… dire ce que je

voulais, enfin, utiliser ma façon de parler, mes phrases, sans… sans savoir que

j’étais écoutée par le part, donc je parle pas du tout pareil quand y’a le prat à côté ou

quand je suis toute seule… et euh… […] Oui, je me sens plus libre, et euh… Et

pas… enfin, sur des sujets que je maîtrise, parce que je ne maîtrise pas tout, mais

sur certains sujets que je maîtrise et où j’ai envie de faire passer un message

d’éducation, par exemple, au patient, ben je suis contente de pouvoir lui… lui dire ce

que je sais ou ce que… enfin, la façon dont j’ai envie de faire ce genre de

consultation […] c’est agréable, quand on est tout seul ! » « si je suis toute seule, et

que moi, ce n’est pas ma façon de faire, ben je vais pouvoir faire une consultation où

je vais pouvoir mettre le traitement que j’estime être euh… adapté quoi… donc, ça,

c’est du point positif ! (rires) C’est d’être plus libre, quoi ! Voilà….»

• H se sentait soulagé en prenant le temps nécessaire avec chaque patient :

H : « je prends le temps, on fait le tour, et même moi, je suis plus tranquille quand je

les laisse partir, euh… même si y’a peut-être eu un excès de précaution, mais de

toute façon, au début, je ne pouvais pas faire autrement, je ne me sens pas de faire

autrement donc euh… Non, je pense qu’ils apprécient vraiment…»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• B, C, H, I, K et N appréhendaient de faire des erreurs, de « passer à côté »

d’un diagnostic d’importance :

C : « … Les points négatifs d’être tout seul… ben c’est de… de ne pas être sûr, la

peur de faire une bêtise, enfin de se sentir moins… moins en sécurité de… surtout

par rapport aux décisions que l’on prend au niveau euh… au niveau thérapeutique…

enfin… Et toujours les problèmes techniques, les machins, si l’ordi plante et que l’on

est tout seul c’est… [rires]… plus difficile…[…] »

N : « … ben les appréhensions, moi je ne veux pas passer à côté de… d’un truc,

quoi… euh… ouais, ça je pense que… l’appréhension, elle demeure, hein… je ne

sais pas si ça se calme un peu avec l’expérience, mais…euh… C’est toujours la

crainte de euh… de rater quelque chose d’important, quoi… si j’ai raté un rhume,

bon… voilà… mais si j’ai raté des trucs bien plus… bien plus importants… et ça,

ouais c’est… (silence) ben c’est emmerdant, quoi, ça fait chier… »

• Au début de leur stage, H, K et N ne se sentaient pas à la hauteur pour

mener une consultation à bien (sentiment d’illégitimité) :

K : « Bon maintenant… ça fait quelque temps, je suis un peu plus à l’aise, on va

dire, mais… mais j’ai toujours l’appréhension de ne pas savoir les choses, de pas

répondre à … j’ai toujours quand même le sentiment, à la fin d’une consult’, que je

n’ai pas fait du… bon travail, quoi… Que j’ai fait des fois un peu les choses à moitié,

et que euh… des fois, par manque de temps, ou de…euh…connaissances, je n’ai

pas… je suis souvent pas satisfaite de moi… mais bon… après euh… plus on en fait,

plus on évolue, et souvent, ce sont des conséquences qui ne sont pas

graves…heureusement…»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• A, B, C, D, G, I, M, N et O avaient éprouvé un certain malaise au début de

leur phase d’autonomie, lié à leurs lacunes ou à leur manque d’expérience :

A : « C’était une consultation de suivi de grossesse, donc j’étais pas très à l’aise

avec ça, parce que moi j’ai fait de la pédia et ; j’avoue que la gynéco c’est pas trop

mon intérêt ! »

D : « il y a beaucoup de petits traitements, que l’on dit de confort, qui en fait euh…

sont une large partie de la prescription médicale en ambulatoire, et que ça, on ne

connaît pas du coup, enfin, tout ce qui est homéopathie, euh, les sprays pour mettre

dans le nez ou… les trucs que l’on n’a jamais appris, donc euh… Au début c’est…

c’est une demande à laquelle on ne sait pas répondre »

I : « c’est vrai que j’ai souvent peur de dire… est-ce que vraiment, là, je mets tel

traitement, est-ce que… globalement, ça se règle avec du PARACETAMOL, du

SPASFON, et de l’IBUPROFENE hein, mais (rires)… Les moments où il faut mettre

autre chose, euh… Voilà, c’est vrai que c’est… la réflexion est un peu plus

longue…parce qu’on est vraiment tout seul, et le patient, il est en face, et il attend

son ordonnance… donc euh… c’est un peu plus stressant… »

O : « au début, ça me stressait de faire ça pendant la consultation, parce que euh…

et puis le patient, il voit qu’il y a des temps de latence, euh…»

• A et G éprouvaient des regrets quant à certaines prises en charge :

A : « Je pense que j’aurais essayé de faire moins l’enfant, c'est-à-dire moins l’élève !

(rires) Parce que forcément c’était facile de se retourner rapidement vers le… vers

celui qui savait, entre guillemets »

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• E, I, K et N étaient frustrés par le manque de temps :

E : « Globalement ça s’est bien passé, je n’ai pas pris trop de retard, euh… Voilà, j’ai

essayé d’aller à l’essentiel, je sentais que les consults n’étaient pas… complètement

finies… »

• N était amer vis-à-vis de l’Assurance Maladie, et mécontent des contrôles

des pratiques professionnelles des médecins généralistes (surprise négative,

sentiment d’être jugé) :

N : « Les choses sur lesquelles j’ai été surpris, pour le coup, c’est… et tout cas, que

je n’avais pas vues auparavant, c’est le… (silence) le côté administratif

supplémentaire qui nous est demandé maintenant pour prescrire tel ou tel

médicament, pour tel ou tel… euh… il faut… il faut être de plus en plus dans une

justification du soin que l’on propose, et euh… je trouve ça très désagréable […]

Voilà, d’être euh dans… il faut remplir des cases, hier euh… combien de patients on

soigne dans tel et tel domaine, et… et pourquoi est-ce que euh… il faut des

demandes d’entente préalable ? […] (silence) […] je trouve ça lourd… Alors c’est

peut être nécessaire, hein, mais euh… […] c’est vraiment pas gratifiant, ça nous tire

pas vers le haut, ça… (silence) Il y a presque un manque de confiance en fait…

euh… quand on demande à un médecin de se justifier sur tel ou tel médicament, qui

serait… plus ou moins efficace… c’est euh… c’est chiant… ça, je ne m’y attendais

pas… (silence) » « Ouais, et puis à la base, c’est qui les médecins, quoi ? Donc euh

voilà, on est médecin, on voit notre patient, on le connaît depuis un certain temps,

euh… et à la fin, il y a des gens qui sont pas forcément médecin qui vont nous

demander si… comment est-ce qu’on… se comporte, comment est-ce qu’on réagit ?

(silence)…c’est désagréable… ! »

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Figure 19 - Tendance catégorie SENTIMENT (PRMED)

Catégorie ATTITUDE

• M se résignait à se conformer aux habitudes de prise en charge de ses

Maîtres de stage :

M : « il y a des choses que je changerais… quand je ne serai plus sous la

responsabilité d’un maître de stage, parce que… n’empêche que ça reste sa

patientèle, et que… et que oui, des fois, euh… sans aucune conviction, euh… j’ai

mis…euh… j’ai mis un petit truc pour le nez, un petit truc pour la gorge, parce que

c’est ce dont ils ont l’habitude, parce que c’est ce qu’ils demandaient, voilà…

[…] Pour passer à autre chose, pour ne pas que… pour ne pas qu’ils soient l’après-

midi même avec euh… avec le maître de stage en disant ben quand même… et

euh… et je sais que quand ça sera ma patientèle, euh… bah, ça sera comme ça »

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Catégorie COMPORTEMENT

• A, B, E, H, I et K avaient une prise en charge systématique (« automatismes ») :

A : «Y’a l’examen clinique aussi, qui se doit d’être systématique, ça c’est un truc ,

euh, qu’on doit faire, et c’est assez… c’est bizarre à dire, c’est la base, mais c’est

pas si facile, parce qu’à l’hôpital, on peut toujours revenir voir le patient, alors qu’un

patient, euh…X, il faut faire le vide, de la consultation précédente, c'est-à-dire voilà,

se remettre à zéro, et se dire « je ne sais rien », et donc l’examiner à A à Z, et …et

reprendre ça de façon systématique, ce qui peut nous apporter des fois des

diagnostics…euh…surprenants ! »

B : « j’ai pris un peu d’assurance, c’est-à-dire que je me suis dit bah… finalement …

oui… y’a eu un moment où il y a eu beaucoup d’épidémies […] quand on en a

plusieurs, et puis qu’ensuite on les voit seul, on a vraiment de l’assurance, et puis on

finit par vraiment bien maîtriser, et avoir une espèce d’examen un peu automatique,

et de discours un peu automatique, d’ordonnance qui se fait un peu de manière

automatique également, et puis du coup les consultations sont fluides… »

H : « ils ont commencé à me laisser quand ils allaient faire leurs visites à domicile

[…] comme c’était du programmé, et souvent de la pédiatrie, parce qu’ils en font

beaucoup, c’est très protocolisé, donc euh… ça allait bien, je suivais mon cadre de

consultation, je me sentais à l’aise, euh… j’avais l’impression […] de maîtriser la

consultation »

K : « je trouvais que ça me correspondait, du coup j’ai essayé de faire les consult’ un

peu dans le même ordre, c'est-à-dire bon ben… je parle… je me présente, je me

présente au patient, euh… je regarde son dossier informatisé, on discute ensemble

de la dernière consult’, ensuite euh… c’est un petit rituel où euh… lui il faisait ça,

donc je le fais aussi, je les pèse, je prends la tension, etc… et ensuite on vient au

sujet pour lequel ils sont là, je les examine, et après on revient au bureau, on discute

des traitements… voilà… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E et G hiérarchisaient leur prise en charge en fonction du degré d’urgence :

G : « il faut composer avec des spécialistes qui sont plus ou moins prêts à te

dépanner, et plus ou moins en urgence, euh… donc ça apprend je pense… surtout à

réfléchir euh… à quelle urgence tu vas traiter ton patient, de quoi réellement tu as

besoin, euh…ou pas… C’est déjà ça ! » « Ouais, ça joue pas mal, c’est vrai que tu

réfléchis plus est-ce que c’est vraiment urgent ? Est-ce que je peux le revoir ? De

quoi j’ai besoin pour réfléchir ?… Et…dans quel délai je peux raisonnablement

l’obtenir ? »

• A, C, D, E, G, H, I, J, K, L et O parvenaient à temporiser leur prise en charge

lorsque possible :

A : « parce que y’a pas vraiment, en fait, y’a pas de situations d’urgence grave, ça

arrive très peu, même jamais, donc on a toujours le temps, on a toujours au moins

une demi-journée quoi »

D : « ce qui est rassurant, par rapport au statut d’interne, c’est que, voilà, même si on

n’est pas trop sûr, ou… On se dit, bon bah, on tente ça, euh… et puis euh… de

toutes façons, il sera revu par son… par les médecins, donc euh… ça peut peut-être

rattraper euh… quelque chose qu’on aurait pas fait comme il faut ou euh… Voilà, on

leur dit « j’essaie ce traitement, si , je ne sais pas, dans quelques jours ou quelques

semaines », ça dépend quel traitement on met, « si vous voyez qu’il n’y a pas

d’amélioration, il faut revenir, voir Docteur Machin »… »

E : « Je m’appuie plus sur le fait que j’ai quarante-huit heures de délibération et puis

de… de recul…à prendre… Sauf quand je suis vraiment inquiète »

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• A, B, C, D et E tâchaient de s’adapter / de « faire avec » leurs lacunes :

E : « Et après beaucoup sur les pages jaunes, hein, après je dis au patient que je ne

connais pas de spécialiste personnellement, mais euh, je leur sors la liste, et euh…

des spécialistes à côté, et puis euh… voilà, c’est rapide, efficace, et c’est eux qui

décident hein, après… voilà… »

• A, B, C, D, E, H, I, J, L, M, N et O n’hésitaient pas à recourir à un tiers compétent ou à effectuer une recherche documentaire en cas de doute :

C : « au milieu de la consultation, je dis carrément au patient, bah « je vais

demander l’avis du Docteur Truc », ou euh… ou à la fin de la consultation, au

moment d’aller passer la carte vitale, ou quand le patient est encore dans le coin,

j’allais demander rapidement un avis, et sinon ben quand le praticien n’était pas là,

par téléphone, pendant la consultation, je… je demandais l’avis euh…j’ai l’imp… ça

ne pose pas tellement de problème au patient j’ai l’impression, donc dès que j’ai un

doute, ça n’arrive pas très souvent, mais quand j’ai besoin de l’avis du prat euh… je

demande au milieu de la consultation, devant le patient, ça ne pose pas trop de

problèmes […] Ben je pense oui [rires], ben oui, je ne me pose pas trop la question,

je ne me retiens pas de demander un avis si je ne suis pas sûre de moi quoi ! »

D : « Oui parce que du coup, on a l’ordinateur tourné vers nous, et c’est facile de…

de regarder autre chose pendant qu’on parle au patient »

L : « en premier internet ! (rires) euh… le VIDAL, euh… les sites de référence que je

connais, par exemple l’Institut Pasteur pour les vaccinations…enfin de l’étranger,

euh… […] moi je n’étais pas gênée de la faire… surtout que c’était de l’ophtalmo

notamment qui me vient en tête, et du coup, c’est un domaine où… je pense qu’ils…

qu’on peut se permettre d’être un peu plus flou, quoi…être un peu moins à l’aise… »

« et puis après, ouais, mes prats… hum… et puis parfois même, ça m’est arrivé de

téléphoner aux spécialistes en… durant la consultation »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• B, C, D, E, I et J avaient eu à assurer la coordination de la prise en charge

diagnostique et thérapeutique avec d’autres professionnels de santé :

E : « Sauf quand je suis vraiment inquiète, euh… par un abdomen chirurgical ou

euh…un angor instable, ou n’importe quoi, où là, je n’hésite pas trop… enfin, ça ne

m’est pas arrivé souvent, mais y’a un patient que j’ai envoyé aux urgences de cardio,

euh… une suspicion de phlébite… je l’ai… Je ne l’ai pas mis sous anticoagulants, je

me pose encore la question si j’aurais dû ! Mais je l’ai envoyé faire un doppler tout de

suite, en ambulance, euh… Voilà… Après on est quand même, en milieu urbain, on

est quand même bien aidé là-dessus, sur les urgences euh…qu’on peut penser

vitales… »

• A et O prenaient le suivi de leurs patients à cœur :

A : « Ouais, ben on est obligé de l’assumer quoi… sinon c’est… sinon c’est du

paternalisme, enfin c’est euh… Je pense qu’on est obligé de l’assumer, euh, mais

par contre on est obligé de le…En l’assumant, il faut qu’on le justifie, donc ça veut

dire qu’il faut…faire des examens complémentaires, et puis revoir, rappeler les

patients, donc y’a…dès que le doute s’installe, y’a un suivi obligatoire quoi, on peut

pas déléguer à quelqu’un d’autre, euh…comme ça, ou…On est obligé…On est

obligé de suivre, et ça le pire, on le faisait pas, on se…On n’annonçait pas forcément

au patient les euh…les résultats de sa biologie, par exemple, le lendemain… ça

allait… plus ou moins de source, et ça allait, surtout, avec la fin de l’hospitalisation »

• A, B, C, E, F, H, I et K prenaient du recul sur leurs pratiques

professionnelles, et se remettaient en question :

A : « Et puis toujours euh, toujours douter, c’est-à-dire ne pas se cacher derrière le

symptôme annoncé par le patient, de toute façon, le doute, je crois que ça fait partie

de notre métier en général »

F : « pense toujours après une consultation, tu réfléchis toujours à ce que tu aurais

dû faire euh… enfin…penser à d’autres choses »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E, H, L et O exprimaient leur volonté d’améliorer / d’optimiser leurs

pratiques :

O : « les points négatifs, on aimerait toujours que ça se passe… enfin que ce soit

encore mieux, euh de pouvoir réussir à tout faire au cours d’une consultation, mais

ça je pense qu’il faut du temps… pour s’améliorer… »

• L’ensemble des internes interrogés se sentaient responsables de leurs

décisions thérapeutiques et de leurs prises en charge de façon générale :

B : « ce que j’ai compris de ce stage, et que… euh… voilà, on avait nos collègues

spécialistes, et qu’il ne fallait pas être… euh… enfin… moi, ce que j’en ai tiré, c’est

que c’étaient des prats qui savent où se limitent de leurs compétences, et demander

un second avis, c’est… enfin voilà… Voilà… Ils m’ont montré que… qu’on avait

besoin… qu’on ne pouvait pas faire de médecine seul, quoi… »

« Ouais, j’hésite pas à demander des avis comp… enfin… suspicion de thrombose,

par exemple, classiquement, hein, euh… on a besoin d’un avis un peu en urgence,

où on a vraiment le spécialiste au bout du fil, euh… là, classiquement, voilà, c’est

une prise en charge euh… enfin… multidisciplinaire… euh… avec l’accord vraiment

du patient, parce que là, il est pas fermé dans le cabinet médical, euh dans… dans

l’hôpital, donc là, il faut vraiment euh… être sûr que le patient, il ait bien compris qu’il

a son rendez-vous en urgence, et qui faudrait… enfin voilà… des petites choses

comme ça qui font que… qu’on s’adapte… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 20 - Tendance catégorie COMPORTEMENT (PRMED)

Catégorie TON

• B et H étaient enthousiastes quant à la pratique de la Médecine Générale en

ambulatoire :

B : « on a une spécificité, et euh… qui est bien propre à la médecine générale, et j’ai

vraiment appris à aimer cette spécificité, et qu’on pouvait faire plein, plein plein de

choses en médecine générale si on était motivé ! Enfin, vraiment, on peut faire de la

petite chirurgie, on peut faire des infiltrations, on peut faire… enfin, euh… moi, ils

m’ont montré qu’en fait on faisait ce que l’on voulait, si on était capable de le faire

correctement ! »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• A, D, G, I, L et M ont fait preuve d’humour à l’évocation de leur expérience de

la pratique médicale en ambulatoire :

A : «Y’a l’examen clinique aussi, qui se doit d’être systématique, ça c’est un truc ,

euh, qu’on doit faire, et c’est assez… c’est bizarre à dire, c’est la base, mais c’est

pas si facile, parce qu’à l’hôpital, on peut toujours revenir voir le patient, alors qu’un

patient, euh…X, il faut faire le vide, de la consultation précédente, c'est-à-dire voilà,

se remettre à zéro, et se dire « je ne sais rien », et donc l’examiner à A à Z, et …et

reprendre ça de façon systématique, ce qui peut nous apporter des fois des

diagnostics…euh…surprenants ! Euh…Donc y’a ça, c’est important ! (rires) »

M : « les points négatifs, c’est que je me suis retrouvé complètement désarçonné sur

des questions complètement… complètement débiles…euh… sur euh… enfin

vraiment des choses du quotidien, que l’on ne voit pas à l’hôpital, en fait… » «(rires)

ni en cours ! Euh… voilà, où là, on se retrouve vraiment très bête »

• A, F, L et N ont laissé entendre leur lassitude concernant la charge de travail

liée aux documents médicaux officiels :

F : « Par contre ça, je pense que ça peut être un frein à l’installation du coup… toute

la partie paperasse, tout ça, les demandes d’ALD, les demandes de… enfin, les

arrêts de travail, les renouvellements, je pense que ça peut être un frein…parce qu’il

y a quand même beaucoup de paperasse hein… c’est vrai que… ça passe beaucoup

de temps… […] parce que ça prend du temps, et finalement bon ben… le patient ne

s’en rend peut être pas forcément compte, et puis en plus euh… ce n’est pas valorisé

au niveau financier quoi… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E et N avaient un ton grave à l’évocation des conditions dans lesquels ils

avaient pu effectuer leurs premières consultations en autonomie :

E : « c’est vrai que pour ça, je n’étais pas préparée, et c’était bien de me laisser

l’autonomie comme ça, mais peut-être un peu trop rapidement, au bout de deux

semaines…Voilà… […] La médecine, la consultation, la clinique, je connais, tout ce

qui est autour, beaucoup moins… Et on est un peu lâché dans le bain, euh…Ce qui

n’est peut-être pas si mal, hein, mais oui, je me suis sentie abandonnée ce jour-

là…Vraiment […] »

• L et N se sont montrés agacés par le système de régulation des soins mis en

place par l’Assurance Maladie :

N : « […] Ouais, et puis à la base, c’est qui les médecins, quoi ? Donc euh voilà, on

est médecin, on voit notre patient, on le connaît depuis un certain temps, euh… et à

la fin, il y a des gens qui sont pas forcément médecin qui vont nous demander si…

comment est-ce qu’on… se comporte, comment est-ce qu’on réagit ? (silence)…c’est

désagréable… ! »

Figure 21 - Tendance catégorie TON (PRMED)

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Vue d’ensemble du thème « Pratiques médicales » (PRMED)

Figure 22 - Tendance générale pour le thème PRMED

III.2.f. Thème « Pratiques “non médicales” » (PRNON)

Catégorie RESSENTI

• C regrettait de manquer de connaissances sur tous les aspects non

médicaux de la consultation de Médecine Générale :

C : « Et il y a aussi tout le côté pratique du cabinet, qui me posait beaucoup plus

problème, finalement, que le côté médical, par exemple, pour un rhume, j’avais

passé quarante minutes de consultation, parce que je n’arrivais pas à bien utiliser le

logiciel, parce que je ne savais comment passer la carte vitale euh, pour une CMU,

ou quelque chose…ou voilà… ou un accident de travail…euh… j’étais plus stressée

et concentrée sur le technique et l’administratif, lors des premières consult toute

seule, que vraiment sur le patient, donc après, je me disais « mince, je n’ai pas posé

les bonnes questions !» [rires] »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• E estimait ne pas avoir de formation spécifique suffisante :

E : «Gérer le téléphone, le logiciel… euh… l’imprimante qui ne marche pas…c’est

vrai que pour ça, je n’étais pas préparée »

• Paiement par le patient :

A, D, F et H n’éprouvaient pas de difficulté lors du règlement de la consultation

par le patient :

F : « Demander de payer à la fin de la consultation, oui ben… nan nan… je pense…

enfin moi, moi ça me paraît normal enfin… […] Oui oui je sais, y’a des personnes

c’est un frein, mais moi… Je trouve que c’est normal ! (rires) […]

Et puis les patients, en général, ils acceptent bien ça… Et souvent ils nous disent «

on vous doit combien ? », c’est pas euh… ce n’est pas à nous de dire bon bah vous

me devez vingt-trois euros quoi… »

A l’inverse de B, C, I, J, N et O pour qui il s’agissait d’une véritable épreuve :

C : « Ça c’est… pour moi, c’est lourd… Et puis ça l’est encore… enfin… surtout le

paiement et la carte vitale, devoir demander et recevoir de l’argent, c’était difficile lors

des premières consult, mais ça l’est toujours, parce que c’est toujours… Quand le

patient ne sort pas son chéquier, ou que l’on est obligé de dire « bon, ben ça fera… »

euh [rires] « ça fera vingt… mais quarante-six euros pour les deux gamins »…

enfin… c’est euh… ça pour moi, c’est toujours… c’est toujours lourd… par exemple,

je sais qu’il y a des cabinets où c’est la secrétaire qui la carte vitale et le paiement, je

trouve ça génial ! [rires] » « Oui, oui complètement oui… enfin…je trouve que ce

n’est pas…ça n’a rien à voir avec la médecine… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Tarification des actes :

La tarification CCAM était facile pour L, simple pour B :

B : « comme dans le stage, enfin dans le deuxième mois, je faisais la consultation,

mais le prat était à côté de moi, du coup, tout ce qui était administratif, enfin vraiment

la… enfin… un peu vraiment la carte vitale, tout ça, bien manier le logiciel médical,

ben ça s’est… ben du coup, quand j’y suis allée toute seule, ça s’est fait vraiment

très simplement »

Difficile pour A, B, C et I, complexe pour A, G et L :

I : « je me trompe très souvent en passant la carte vitale, surtout parce que chez un

de mes prat, il n’a pas du tout pris le temps m’expliquer »

L : « la carte vitale, ça c’est vite rentré, c’est quand même hyper simple, euh…une

fois que l’on a appris MNO, MGE et puis euh… ALD, enfin… je dis ça, mais en fait

non, parce que moi, du coup, je devais coter les radios…là-dessus, c’était un peu

compliqué aussi… euh… hum… les consultations urgentes, les sutures… non, c’est

vrai qu’il y a quand même… euh…(rires) encore beaucoup de choses qui sont… qui

prennent du temps, à apprendre »

B, C, I, J, N et O étaient formés par au moins un de leurs séniors, contrairement à G

qui déplorait son manque de formation :

G : « y’a un des deux stages où c’est la secrétaire qui encaisse et qui fait passer la

carte vitale à la fin de la consultation, donc à moins qu’elle ne soit partie euh… sinon

c’est toujours elle qui fait ce travail-là…Et… sur l’autre cabinet, oui, à la fin de chaque

consultation euh… on demande de régler, mais là aussi, sur la cotation des actes,

par exemple, je n’ai pas du tout de formation, et… j’ai beau essayer de demander,

j’ai l’impression que c’est un peu automatique, que tu coches ça, tu coches ça, tu

coches ça… mais… on ne sait pas pourquoi tu le coches ! (rires) »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• La prise en mains de l’outil informatique et du logiciel médical a été

facile pour B et D, mais difficile pour A, C, E, I et L.

B et O y avaient été formés au préalable :

D : « une fois que le logiciel euh… est installé, voilà, on… On sait s’en servir, bon,

voilà, tout fonctionne »

C : « il y a aussi tout le côté pratique du cabinet, qui me posait beaucoup plus

problème, finalement, que le côté médical, par exemple, pour un rhume, j’avais

passé quarante minutes de consultation, parce que je n’arrivais pas à bien utiliser le

logiciel, parce que je ne savais comment passer la carte vitale euh, pour une CMU,

ou quelque chose…ou voilà… ou un accident de travail…euh… j’étais plus stressée

et concentrée sur le technique et l’administratif, lors des premières consult toute

seule, que vraiment sur le patient »

O : « ça ne m’a pas posé trop de problème, parce que c’était euh… bien organisé

dans les deux… bien informatisé, euh… j’avais quand même fait deux mois et

demi…au moins… au moins deux mois et demi avec eux, ils m’avaient laissé me

servir de l’informatique, euh… ils m’avaient montré plusieurs fois, donc euh… ça, ça

ne m’a pas posé de souci particulier… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 23 - Tendance catégorie RESSENTI (PRNON)

Catégorie SENTIMENT

• C, G et H appréhendaient de devoir demander au patient de régler la

consultation :

H : « au début, je me suis dit ça va être horrible, à la fin d’une consultation,

d’en…d’amener le moment de… de euh… de payer… »

• C et J avaient alors éprouvé de la pudeur :

C : « Ça c’est… pour moi, c’est lourd… Et puis ça l’est encore… enfin… surtout le

paiement et la carte vitale, devoir demander et recevoir de l’argent, c’était difficile lors

des premières consult »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• C, I, J, N et O ont éprouvé un certain malaise :

C : « de toute façon, mes premières consultations toute seule, euh… j’étais stressée

! [rires], j’étais… euh voilà, j’étais pas…j’étais pas à l’aise, enfin, j’étais à l’aise sur

rien ! [rires] Mais euh… même sur la médecine, comme je m’occupais de l’ordi, de

pas faire de bêtises, de pas oublier de … de rendre la carte vitale et de prendre le

paiement euh… j’étais pas très concentrée sur euh… sur la médecine… »

Catégorie TON

• O s’est montré enthousiaste à l’évocation de son expérience du rapport à

l’argent dans la relation médecin – patient :

O : « il y avait une discussion sur la forme de règlement à la fin, et c’était

intéressant… c’était inconnu… »

• C et N ont utilisé un ton ironique en parlant de leurs difficultés :

C : « Et toujours les problèmes techniques, les machins, si l’ordi plante et que l’on est tout

seul c’est… [rires]… plus difficile… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Vue d’ensemble du thème « Pratiques “non médicales” » (PRNON)

Figure 24 - Tendance générale pour le thème PRNON

III.2.g. Thème « Gestion du cabinet » (GESCA)

• A, D, E, G et K considéraient la gestion d’un cabinet libéral comme complexe et difficile :

D : « Ben, moi, ça me paraît quand même euh… un peu compliqué ! [rires] […] gérer

les stocks de matériel euh… Gérer si jamais il y a une panne informatique, où est-ce

que l’on scanne les documents, qu’est-ce qu’on photocopie, qu’est-ce qu’on ne

garde pas, enfin… Et puis après, tout ce qui est administratif pur, quoi, euh… la

rémunération des secrétaires, le local euh… tout ça, ça m’est un peu… compliqué !

[rires]»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Cet aspect de la pratique ambulatoire était un inconvénient pour D et L :

D : « on me proposait quasiment le même salaire qu’en libéral, mais avec une

amplitude horaire moins importante euh… moins toutes les tâches administratives,

euh… plus la gestion du cabinet… Donc euh… ce n’est pas négligeable, quoi… »

• A estimait manquer de connaissances dans le domaine, et E, G, I et L

regrettaient de ne pas y être formés :

A : « et puis après, c’est vraiment s’imprégner de toute la gestion financière du

cabinet en libéral, qui est encore très, très loin devant moi… C’est vrai que je ne sais

pas du tout… Je ne sais pas du tout comment gérer un cabinet, la compta, combien

est-ce qu’il faut faire de consultations par jour… euh…secrétaire ou pas… enfin c’est

un peu compliqué quoi… »

« Ben je sais à peu près, mais c’est-à-dire, comment mettre en pratique moi

personnellement, euh, toute seule, sans maison médicale autour, ça me paraît un

peu, euh…difficile quoi »

G : «Je ne suis pas encore euh… très performante, et sur ce qui est de la gestion du

cabinet, c’est un peu le point négatif de ce stage, c'est-à-dire que comme je suis très

encadrée, euh… ils ne me voient pas comme… un médecin qui… qui serait

susceptible de s’installer demain, j’ai l’impression, euh… en tout cas, ils n’ont pas

l’impression que ça fait partie de leur rôle de m’expliquer comment on gère euh… un

cabinet… donc ça, j’ai… j’ai beaucoup de mal avec ça… »

• Contrairement à B et J, qui ont bénéficié d’une formation spécifique au cours

de leur stage :

J : « C’est intéressant… on apprend… des choses qu’on n’apprend pas à l’hôpital,

de comment gérer un cabinet, de la paperasse »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Les aspects logistiques de la pratique libérale ne semblaient pas être un problème pour J :

J : «Non… Il n’y a pas beaucoup d’administratif…Ce qui est de la compta, ben après,

l’AGA, ce qui est de… ben c’est tout hein… »

• G, H, L et N considéraient la présence d’une secrétaire comme une grande aide :

H : « la gestion des rendez-vous, euh… parfois… alors… je leur redonne une

consultation, notamment en pédiatrie, quand c’est tous les mois, sans problème

aussi, mais par contre, j’ai la chance… enfin… moi, je ne suis jamais gênée par le

téléphone, donc je ne sais pas ce que c’est que d’être dérangée en consultation…

donc j’ai vraiment des consultations nickel, parce que je n’ai aucun… aucune

interruption dans ma consultation… Je ne sais pas encore ce que c’est… Pour plus

tard, c’est vrai que je trouve que c’est un confort énorme… »

• E s’est montré agacé et avait un ton grave à l’évocation de ses difficultés à

gérer seul le cabinet médical, regrettait de ne pas avoir d’aide et de ne pas

pouvoir se décharger des problèmes logistiques, à l’origine d’une impression

de perte de contrôle, et d’un sentiment mêlé de frustration, de malaise et

de découragement :

E : « Quand par exemple j’examine un patient, et ça fait trois fois que le téléphone

sonne, ça fait trois fois qu’on arrête l’examen clinique pour répondre au téléphone,

euh…que la personne au téléphone nous ret… nous demande de trouver un dossier

d’hospitalisation d’un patient de la semaine dernière, où il faut aller chercher en

même temps, que y’a… que ça sonne derrière, et que… en salle d’attente, c’est

plein… Voilà, y’a un moment où on n’a plus envie de répondre au téléphone, on est

vraiment partagé, déchiré, entre finir son examen clinique, et répondre au téléphone

qui n’arrête pas de sonner alors que ce n’est pas mon métier premier… […] de ne

pas pouvoir faire savoir quoi chois… Il faut faire des choix, et c’est très difficile de les

prendre comme ça, en débutant… On n’est pas formé là-dessus… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Vue d’ensemble du thème « Gestion du cabinet » (GESCA)

Figure 25 - Tendance générale pour le thème GESCA

III.2.h. Thème « Projet professionnel, Avenir » (PROAV)

Catégorie RESSENTI

• G et K estimaient manquer de connaissances et de formation pour leur

installation en libéral :

G : « On n’est pas très formés à la fac là-dessus…euh… […] (rires) Enfin non, je n’ai

pas fini pas formation ! On ne sait jamais ! Et… j’imaginais que sur le terrain, le but

c’était de… d’être complètement autonome, je veux dire, si demain je m’installe, je

sais comment on fait, je sais comment on gère un cabinet tout seul, et… je n’ai pas

l’impression d’en être là… » « c’est vrai que du coup je me dis qu’il faut que je fasse

un SASPAS, parce qu’il faut que j’ai un stage où on me donne euh… de l’autonomie,

et peut être du coup…euh… on s’attachera plus à m’expliquer ce… ce genre de

choses … »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• C et D redoutaient la part d’incertitude et l’isolement liés à la pratique de la

Médecine Générale en ambulatoire :

C : « ça sera encore plus stressant, enfin les… enfin, c’est une bonne préparation

pour les vrais remplacements, parce que là, pour le coup, on sera… on sera vraiment

tout seul… »

D : « … Après euh… il faut quand euh… moi je serai toute seule, médecin

généraliste, je n’aurai pas le deuxième avis de… de médecin sénior, donc euh…

Voilà… Ça sera peut-être plus compliqué de… enfin… On peut laisser du temps,

mais peut être qu’à la deuxième consultation, je n’aurais toujours pas de réponse,

alors que le médecin sénior aurait pu en apporter une…si j’étais… dans mon statut

actuel d’interne… »

• D et F ne se sentaient pas suffisamment en sécurité pour vouloir s’installer

en libéral. F redoutait de perdre sa capacité de discrimination et de prise de

recul face à une patientèle fixe :

F : « Non, pour l’instant, je ne veux pas m’installer… On verra après…

[…] c’est juste que pour l’instant, j’ai envie de voir encore d’autres choses… pas

envie de me limiter à une région et de me limiter à une patientèle…parce que… ben

c’est vrai qu’après, en fois qu’on a la patientèle, on revoit toujours les mêmes

patients, donc euh… […] je trouve que c’est lourd quand même, de revoir tout le

temps les mêmes personnes, et je pense que… enfin… souvent, on en discute avec

mes prats, mais c’est vrai qu’on s’enkyste un peu à revoir toujours les mêmes gens

et… peut-être qu’on fait des erreurs du coup parce que… bah à force de revoir

toujours les mêmes personnes, euh…enfin… on reste toujours dans nos positions, et

enfin… on n’est pas assez ouvert d’esprit quoi…sur d’autres choses…»

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 26 - Tendance catégorie RESSENTI (PROAV)

Catégorie SENTIMENT

• H et N voyaient leur future installation comme un aboutissement, et se

montraient impatients :

H : « je vais vraiment avoir hâte de m’installer, et d’avoir mon cabinet, mes patients,

voilà… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Satisfaction : C, H, N et O étaient satisfaits par la perspective de leur futur

exercice :

H : « j’appréhendais un petit peu de me retrouver en cabinet ambulatoire, euh… et

finalement, j’ai été très surprise dans le bon sens […] j’idéalisais un petit peu, donc

euh, je ne voulais pas avoir une vision qui me… qui m’arrête dans ma volonté d’être

médecin généraliste, alors que je savais que c’était fait pour moi, et finalement j’ai eu

une super bonne surprise, euh… j’ai trois médecins qui pratiquent assez

différemment, euh… un d’une cinquantaine d’années, qui consulte que sur rendez-

vous, mais euh… qui est euh… qui est incroyable en clinique et qui euh… a un

rapport avec les patients euh… qui est très proche de ses patients […] c’était hyper

agréable… […] j’ai été super surprise qu’en quinze… qu’en une quinzaine de

minutes, on avait le temps de… de questionner , d’écouter, de… d’examiner

entièrement le patient, de s’attarder sur le problème aigu qui n’allait pas, de faire de

la prévention, et de se rendre compte que si on voulait faire vraiment son boulot à

fond…euh… et être satisfait de ce qu’on avait fait…»

• A et B se sentaient en confiance et à l’aise à l’évocation de leur profession :

A : « c’est sur la bonne voie ! »

• Cependant, C, D, F, G, I et K appréhendaient les conditions d’exercice

ambulatoire :

G : « … j’envisage pas de m’installer juste à la sortie du… euh… de l’internat, euh… d’abord

parce que je pense que je ne serai pas assez compétente pour gérer un cabinet toute seule

en sortant de l’internat »

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• G et K ne se sentaient pas encore à la hauteur pour se lancer seuls, ce qui

était source de frustration pour K :

K : « j’arrive pas à me dire que je suis compétente dans un domaine pour le moment,

alors que l’on a quand même pas mal avancé, donc euh… il y a un côté un petit peu

frustrant… »

• D, G et K demeuraient incertains quant à leurs conditions d’exercice futur :

G : « … j’envisage pas de m’installer juste à la sortie du… euh… de l’internat, euh…

d’abord parce que je pense que je ne serai pas assez compétente pour gérer un

cabinet toute seule en sortant de l’internat, euh… et même je n’envisage pas de

m’installer toute seule, je me dis que si je m’installe avec des…des gens de ma fac

ou… voilà… d’autres jeunes médecins, ils ne seront pas forcément plus formés que

moi…Euh… donc les remplacements, ça peut servir à ça, et puis à connaître un peu

l’environnement médical, parce que euh… aujourd’hui je travaille dans un

département, si demain je travaille ailleurs, c’est pas forcément les mêmes euh…

médecins, c’est pas forcément les mêmes hôpitaux, y’a pas toujours les mêmes

structures d’accueil euh… en fonction du département, donc euh… je pense que le

remplacement, c’est une étape quasi nécessaire pour euh… avant l’installation, pour

voir un peu… tout ça… […] Où est-ce que je préfère m’installer, où les conditions me

conviennent le mieux, et… Et commencer à apprendre à gérer un cabinet avant

d’avoir vraiment euh… à soi ! »

• D se sentait découragé par la lourdeur de la pratique libérale :

D : « même au niveau euh… amplitude horaire, euh… et salaire… enfin… je veux

dire, à l’hôpital, en gros, on me proposait quasiment le même salaire qu’en libéral,

mais avec une amplitude horaire moins importante euh… moins toutes les tâches

administratives, euh… plus la gestion du cabinet… Donc euh… ce n’est pas

négligeable, quoi… »

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Figure 27 - Tendance catégorie SENTIMENT (PROAV)

Catégorie TON

• A, B, C, H, I, J, N et O étaient enthousiastes par rapport à leur avenir

professionnel :

A : « On va dire que c’est sur la bonne voie ! »

C : « au départ je voulais faire du libéral, donc j’étais contente d’avoir ces deux

stages, pour me rendre compte si c’est vraiment ce que je voulais faire, donc le

premier, il m’avait un petit peu … ça… ça a été un petit peu mitigé, mais là, le… celui

que je suis en train de faire, me confirme vraiment que…que c’est ce que je veux

faire, donc du coup j’y vais avec plaisir, enfin voilà… C’est … c’est une bonne

expérience ! »

H : « je suis ravie de ce que je vais faire euh… après… »

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• N avait fait preuve d’humour à l’évocation de sa profession :

N : « Eh bah… il n’y a plus trop de surprises… euh… comment j’envisage les

choses… Je ne suis pas spécialement mécontent d’aller bosser (rires), ce qui est

déjà pas mal ! Euh… ensuite, c’est vrai que je pense… euh… je pense à mon

prochain stage, je pense… au prochain et dernier stage, et je pense à… que bientôt

ce sera mon tour à moi quoi… Voilà…»

• D hésitait au sujet de son avenir professionnel :

D : « quand l’installation elle devient moins abstraite, mais plus concrète, euh… on

se dit euh… pfff… Je ne sais pas si je vais me lancer là-dedans ! »

• F et K ont employé un ton grave au sujet de leur avenir :

K : « moi, ma principale remarque personnelle, c’est que l’on est quand même à BAC

plus dix, euh… que euh… que… j’ai… encore beaucoup de doutes sur la pratique

que je vais avoir, et c’est… ce n’est pas du tout encore bien défini »

Figure 28 - Tendance catégorie TON (PROAV)

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Vue d’ensemble du thème « Projet professionnel, Avenir » (PROAV)

Figure 29 - Tendance générale pour le thème PROAV

III.2.i. Hors codage

Nous avons regroupé ici toutes les réponses inclassables dans la grille de code

établie :

Propositions pour amélioration du stage / Remarques sur le stage :

• Le stage praticien était trop court pour permettre à K d’appréhender

l’ensemble de la Médecine Générale ambulatoire :

K : « j’ai découvert on va dire la médecine ambulatoire, et du coup c’est un peu

cours, six mois, pour tout…pour découvrir, je trouve, l’ambulatoire… »

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• Alors que J considérait que le stage était trop long :

J : « ça va vite…tout ça, tu le sais en…en un mois tu as fait le tour…peut être que six

mois, c’est un peu beaucoup quand même…oui, beaucoup…mais en six mois, tu as

fait le tour »

• E envisagerait d’adapter le déroulement du stage en fonction du semestre

du résident :

E : « j’ai plus de recul sur mes traitements et mes prises en charge, qu’un… qu’un

interne de deuxième semestre, pour lequel le stage est aussi ouvert…euh… je pense

qu’il faudrait aussi s’adapter… au semestre euh… auquel appartient l’interne »

• M manquait de temps pour effectuer des recherches bibliographiques en

stage :

M : « j’aimerais bien faire tout le temps… tout le temps très bien, aller, à chaque fois,

chercher des trucs derrière… euh… mais en pratique, et bah… déjà quand on voit

les patients par dix minutes ou un quart d’heure avec le médecin sénior, on ne peut

pas, euh… parce qu’on ramène trente… euh… trente situations le soir, et bon, tu ne

vas pas creuser trente situations… »

• M estimait que ce stage était utile pour son exercice futur en service d’accueil

des urgences :

M : « c’est sûr que je ne m’installerai pas, et euh… par contre, c’est intéressant de

passer en médecine gé, parce que n’empêche que la médecine d’urgence

aujourd’hui, c’est quand même… quatre-vingt… quatre-vingt pour cent de

consultations non programmées qui sont… qui relèvent de la médecine générale »

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• H redoutait de ne pas avoir acquis d’expérience en ville en cours de son

stage, dans l’optique de ses remplacements futurs :

H : « des remplacements pendant plusieurs années, euh… au début… enfin, moi, je

ne connais que le péri-rural, donc c’est un milieu qui me plaît, je ne connais pas

vraiment la ville, donc c’est difficile de dire que je n’aimerais pas faire de la médecine

de ville, je ne sais pas… »

Autonomisation :

• Nous avons retrouvé le terme de violence dans les propos de I relatifs à la

phase d’autonomisation en stage praticien :

I : « ça nous autonomise, vraiment… euh… je trouve assez progressivement, parce

que il y a un moment donné, il faut quand même s’y retrouver, tout seul…donc euh…

voilà… je pense que c’est forcément un peu violent »

Rapports avec le patient :

• J, G et N ont été perturbés par la confusion du patient entre le statut de résident et celui de remplaçant :

G : « D’abord je ne suis pas sûre qu’ils aient tous compris que…j’étais interne ou

stagiaire, enfin pour eux… […] Oui… j’ai l’impression qu’ils pensent que je suis…

jeune médecin… euh… pour la plupart, pas tous, mais pour la plupart… »

N : « J’ai encore des patients, encore aujourd’hui, qui me disent « ah bon ? je

pensais que c’était le médecin habituel, pas le remplaçant », déjà, ils ont du mal à

faire la distinction entre interne et remplaçant, et euh… je leur explique et tout ...

peut-être qu’ils n’ont pas bien compris… »

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Rapports au Maître de stage, à l’encadrement :

• A estimait que le stage praticien relevait de la même exigence universitaire

par rapport aux stages hospitaliers :

A : « y’a toujours le rapport maître à élève qu’on peut avoir en hôpital, et donc euh,

en « prat » c’est pareil, donc euh le même euh, la même exigence universitaire je

dirais »

• I espérait pouvoir bénéficier des conseils de ses séniors pour l’aider dans son

installation future, afin d’éviter certaines erreurs :

I : « je pense que j’appellerai aussi mes anciens maîtres de stages euh…parce que

j’ai fait aussi un stage praticien en D4, et je sais qu’il y en a une qui était très sensible

à ça, et qui m’a dit, voilà euh… ne fais… enfin… pose plein de questions pour ne pas

faire trop d’erreurs en t’installant…euh… donc je m’étais toujours dit que elle, je

l’appellerais le jour où… je voudrais m’installer… »

• O ne considérait pas ses séniors comme une aide potentielle en

consultation, sa volonté d’être autonome étant prépondérante :

O : « dans toutes mes études, j’ai essayé d’être autonome assez rapidement […] sur

toutes les journées où j’étais tout seul, j’ai téléphoné euh… une seule fois … euh… à

mon prat… je les utilisais… je ne les utilisais pas pendant… pour moi, ce n’était pas

une bonne euh…un bon… une bonne ressource pendant la consultation… »

• J se sentait redevable par rapport au Maître de Stage :

J : « moi j’avais la trouille… mais j’avais vraiment la trouille… ouais… ben en

fait…euh… quand tu arrives là-bas, tu te dis euh… c’est le gagne-pain du médecin,

du… propriétaire du cabinet, entre guillemets… il ne fait pas que je fasse de

bêtises… »

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• Les motivations des Maîtres de Stage :

G, K et N ont douté sur les réelles motivations des séniors accueillant des résidents

en stage ambulatoire :

N attendait une disponibilité totale de la part de ses Maîtres de stage, ainsi qu’un

encadrement optimal, en retour du travail fourni en autonomie (système « donnant-

donnant ») :

N : « c’est vrai qu’avant tout, moi ce qui me… ce qui me posait problème, c’était le

côté euh… allez hop, je me prends un interne, comme ça ben il va faire ma journée

de boulot et puis moi j’irai au golf… […] donc je veux un débriefing, je veux qu’ils

soient présents et je veux que… qu’ils jouent leur rôle de… de tuteur, quoi, de… de

pédagogue…»

Cependant, G relevait que le point de vue du résident pouvait permettre au sénior de se remettre en questions, surtout dans certains situations délicates :

(échanges, partage résident – Maître de stage) :

G : « en fait, il n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire, et il est allé chercher sur

internet, sur le même site sur ce que j’avais cherché… dix minutes avant, donc euh…

» « Je crois que c’est aussi pour ça qu’ils le font ! Euh… Je n’arrive pas à croire

que… euh… ce soit bénévole et que… il... n’y ait aucune contrepartie, d’une façon

ou d’une autre derrière, alors chacun y mettra la contrepartie qu’il veut, euh… on

parle des stages… de remplacement déguisé, parce que il y en a qui voient l’interne

comme ça, y’en a d’autres qui voient les internes comme une façon de se remettre

en question régulièrement… ou de leur apporter les dernières recommandations

qu’ils n’ont pas… euh… Parfois, avoir un interne qui regarde les patients d’un autre

œil, ben ça permet de confirmer ou pas ce que l’on pensait… euh… et puis quand on

est dans une relation avec un patient qui ne fonctionne pas, parfois, d’avoir un

interne qui intervient sur cette consultation, ça peut… euh… apporter quelque

chose… je pense que… c’est pour ça qu’ils le font… »

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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• Le sentiment d’être « shunté » par le sénior au cours de la consultation en

supervision directe était récurrent dans la plupart des entretiens :

D : « c’est vrai que je me sens un peu plus à l’aise avec le patient en étant toute

seule, euh… parce que c’est vrai que quand il… quand il y a le médecin, ils ont

tendance à s’adresser plus facilement à lui, et du coup, à nous « squizzer » un peu,

même si c’est nous qui sommes derrière l’ordinateur, ils regardent euh… le médecin

et… c’est vrai que, bah nous, on arrive et on a pas tous les éléments des… de ce

qu’il y a eu avant, de sa vie, etc… alors que le médecin, oui…et euh… du coup, je

pense que quand on est tous les deux ensemble, ils ont l’impression que c’est plus le

médecin qui le comprend »

N : « je me souviens que euh… mes praticiens, au départ, je consultais avec eux, et

ensuite ils m’ont dit euh… ben tiens, tu prends la main, c’est toi qui l’accueilles… le

patient, qui fais ton examen, qui fais tes ordos et tout … et euh… je suis parti là-

dessus… sauf qu’il était vraiment très rare que j’arrive à faire ma consult’ en entier…

euh… parce qu’ils étaient… ils connaissaient mieux le patient, forcément, et

étaient… et puis ils avaient envie de dire, de faire, de commenter, de… et du coup,

ils étaient euh… cet espèce de tiers qui, au final, ne t’aide pas tant que ça, quoi… qui

vient un peu te parasiter le… (imite un insecte)… et c’est… c’est… c’est chiant ! »

Avenir :

• Alors en fin de cursus, H regrettait de ne pas avoir choisi de SASPAS, pour

prolonger son expérience en stage praticien :

H : « c’est super quoi, parce que on est en autonomie, mais on a quand même

quelqu’un qui est là pour nous… c’est vraiment euh… là, j’en suis à regretter de ne

pas avoir fait un SASPAS derrière, si le SASPAS avait été… enfin… de cette qualité-

là »

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• F redoutait de s’installer à son compte, par appréhension de la lassitude et des erreurs liées à une « patientèle fixe » :

F : « Non, pour l’instant, je ne veux pas m’installer… On verra après…

[…] c’est juste que pour l’instant, j’ai envie de voir encore d’autres choses… pas

envie de me limiter à une région et de me limiter à une patientèle…parce que… ben

c’est vrai qu’après, en fois qu’on a la patientèle, on revoit toujours les mêmes

patients, donc euh… […] je trouve que c’est lourd quand même, de revoir tout le

temps les mêmes personnes, et je pense que… enfin… souvent, on en discute avec

mes prats, mais c’est vrai qu’on s’enkyste un peu à revoir toujours les mêmes gens

et… peut-être qu’on fait des erreurs du coup parce que… bah à force de revoir

toujours les mêmes personnes, euh…enfin… on reste toujours dans nos positions, et

enfin… on n’est pas assez ouvert d’esprit quoi…sur d’autres choses… »

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III.3. Tableau des Idées-Forces

Ce tableau dresse les principaux points positifs et négatifs extraits de nos 15

entretiens, pour chacun des 8 thèmes abordés :

THEME POINTS POSITIFS POINTS NEGATIFS

Méd

ecin

e G

énér

ale

vers

us

Hôp

ital /

Aut

onom

isat

ion

- Sécurité : temporisation, urgences vitales rares

- Satisfaction : accomplissement, liberté

- Enthousiasme : nouveaux apprentissages par rapport à l’hôpital

- Danger : temps concis de consultation,

« one shot » - Appréhension : Incertitude liée au patient

(observance ? perte de vue ?), erreurs médicales

- Déception : MG idéalisée

- Gravité : contraintes de temps, charge de travail, lacunes connaissances, isolement, difficultés de coordination

Org

anis

atio

n du

Sta

ge

- Temps prolongé de consultation

- Anticipation de la consultation

- Patients prévenus

- Réseau de soins

- Autonomisation progressive

- Sécurité : présence MSU = « filet de sécurité » / « relecture »

- Danger / Perte de contrôle : conditions

matérielles d’exercice, solitude, surcharge de travail

- Malaise : conditions de supervision,

conditions matérielles, manques de retours, pas de suivi, manque de formation, manque d’autonomie = frustration +++

- Regrets : pas d’autres / plus de stages en

ambulatoire

- Abandon : autonomie « brutale » et précoce

- Gravité : solitude

Rel

atio

n ré

side

nt –

M

aître

de

Stag

e U

nive

rsita

ire

- Sécurité : disponibilité MSU

- Appui / soutien vs. doutes et réticences du

patient

- Satisfaction : MSU à l’écoute, pas de mise en danger (respect du rythme du résident)

- Déception / Frustration :

manque de discussion / de dialogue avec MSU, sentiment d’être « shunté » en supervision directe

- Malaise : sentiment d’être jugé

- Sentiment d’être redevable vis-à-vis du

MSU

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Rel

atio

n ré

side

nt -

patie

nt

- Satisfaction : « autre façon d’aborder les

gens »

- Confort Relation / Communication : bienveillance des patients

- Apprendre à répondre : gestion de

l’incertitude, temporisation

- Apprendre à écouter : empathie, Approche Centrée Patient

- Apprendre à négocier : meilleure compliance

/ adhésion du patient

- Appréhension : réticence du patient, ses

propres hésitations / doutes / lacunes face au patient = maladresse, malaise, difficulté d’assumer son incertitude

- Malaise : sentiment d’être jugé, confusion interne / stagiaire ou interne / remplaçant : manque de présentation de la part du MSU ++

- Frustration : vis-à-vis du rapport patient- MSU, manque d’« accroche »

- Lassitude / Agacement : desiderata du

patient, patients « chroniques »

Prat

ique

s m

édic

ales

- Sécurité : supervision / « relecture »,

temporisation

- Coordination des soins / Communication entre soignants / Décisions partagées : avantage réseau +++

- Confort : avoir le temps, peu d’urgences vitales, assumer ses doutes, recherche

- Savoir hiérarchiser la prise en charge

- Savoir argumenter les demandes d’examens complémentaires

- Danger : incertitude par rapport au patient,

erreurs, excès de prescription = manque de confiance en soi

- Perte : difficulté de systématisation : complexité du suivi au long cours, difficulté de prise en charge globale

- Appréhension : erreurs, « non-médical » /

logistique, incertitude +++

- Malaise : ses propres lacunes face au patient = « temps de latence », hésitations

- Frustration : manque de temps, manque de suivi au long cours, manque de continuité

- Manque de formation / lacunes spécifiques à la MG +++++, certificats et autres papiers

- Coordination des soins : manque pédagogique flagrant +++,

Prat

ique

s no

n m

édic

ales

/ G

estio

n du

cab

inet

- Avantage : présence d’une secrétaire, formation par les MSU

- Tarification / Paiement / Logistique /

informatique / Aspects financiers du cabinet médical = Lacunes et manque de compétences +++

- « Lourdeur » administrative = frein à

l’installation ? influence du choix de carrière ?

Proj

et /

Aven

ir

- Enthousiasme malgré difficultés

- Appréhension : charge de travail (part

gestion et administrative ++), erreurs liées à la prise en charge d’une patientèle fixe sur plusieurs années (ne plus bénéficier de son « œil neuf »)

Tableau 1 - Idées-Forces

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Il est intéressant de noter que, grâce à l’analyse du ton du discours, aspect purement

qualitatif, nous avons pu démontrer que les résidents sont en grande majorité

enthousiastes et satisfaits de leur futur métier de spécialiste en Médecine Générale,

malgré les difficultés rencontrées au cours de leur stage praticien, exprimées de

façon littérale.

Nous avons réalisé une carte euristique pour représenter les interactions existant

entre toutes ces idées-forces. Cette carte permet d’en avoir une vue d’ensemble,

mais ne se veut pas être exhaustive, et ne correspond qu’à un exemple de

représentation (voir carte euristique, Annexe 5).

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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IV. Discussion

L’intérêt principal de notre étude était de parvenir à dégager les domaines pour

lesquels les résidents interrogés avaient pu éprouver des difficultés au cours de leurs

premières consultations en autonomie, mais aussi les facteurs facilitant, au travers

de l’expression de leur ressenti et de leur vécu.

L’originalité de notre sujet d’étude constitue une de ses principales forces.

Les tableaux insérés dans le chapitre Résultats nous semblaient intéressants pour

faciliter la lecture de notre travail. Ils ne relèvent en aucun cas d’un travail statistique

ou quantitatif. Cependant, ces illustrations permettent de distinguer rapidement les

thèmes principaux, et ceux restant accessoires, en mettant en évidence les

occurrences prépondérantes.

IV.1. Limites de l’étude

Les limites de cette étude sont d’abord constituées par sa forme : il ne s’agit ici que

d’une « exploration ». Des études plus précises, portant sur une cohorte plus

importante, seraient nécessaires pour tirer des conclusions de meilleure puissance.

Aucune généralisation n’est possible à partir de nos résultats. Cependant, la

redondance des réponses obtenues au fil des 15 interviews indique que nous

sommes arrivés au point de saturation de l’étude. Multiplier les entretiens aurait été

vain.

Les biais [10] opposables à toute étude qualitative peuvent provenir de l’interviewé,

de l’interviewer, mais également, et dans notre cas particulier, de la relation qui les

unit, l’enquêteur appartenant lui-même à la population de référence.

Un biais de recrutement se retrouve dans le fait que 96 personnes contactées pour

l’enquête n’ont pas donné de réponse. Par ailleurs, 2 personnes n’ont en définitive

pas pu être interrogées, malgré leur accord.

MAURICE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Ce biais se retrouve également dans le fait que nous avons dû contacter la

promotion d’hiver 2014-2015 lors du deuxième appel par courrier électronique, le

stage de la promotion d’été 2014 étant révolu, puisque nous voulions interroger

chaque individu au cours du deuxième trimestre de son stage, correspondant

logiquement à la phase d’autonomisation (phase III).

De plus, nous avions alors ciblé notre appel vers les résidents de sexe masculin, afin

d’équilibrer le rapport femmes / hommes de notre échantillon.

Les redondances pouvant émerger de la lecture des résultats peuvent s’expliquer

par le caractère transversal de certains codes utilisés. La ventilation des verbatim

s’est révélée parfois complexe, puisque certains pouvaient illustrer plusieurs codes,

appartenant eux-mêmes à des catégories et des thèmes différents.

Par ailleurs, l’ambivalence des réponses de quelques-uns des résidents interrogés

est liée en partie au fait que l’interne effectue son stage praticien au sein de plusieurs

cabinets, et est en relation avec différents Maîtres de stage, ce qui pouvait parfois

être source d’incohérences.

IV.2. Comparaison à la littérature

La comparaison de nos résultats avec la littérature reste délicate, étant donné le

frustre nombre de publications disponibles traitant de notre sujet.

Nous nous sommes concentrés, pour l’analyse de nos entretiens, sur les premières

impressions des internes au cours de leur phase d’autonomisation, lors de leur stage

praticien de niveau 1 (sujet de notre travail). Ainsi, les ambiguïtés de discours

retrouvées lors de l’analyse des entretiens peuvent également s’expliquer, du moins

en partie, par la part d’« adaptation » dont a fait preuve chaque résident au fur et

mesure de ses consultations en autonomie (part de l’expérience acquise au cours du

stage).

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Après l’analyse des résultats obtenus, nous pouvons observer que cette phase s’est

révélée globalement positive pour l’ensemble des résidents interrogés. Cependant,

nous notons qu’il existe des aspects pour lesquels ceux-ci ne se sentent pas

suffisamment préparés, ce qui peut être source de stress : il s’agit principalement de

la gestion de l’inconnu, avec l’appréhension de commettre des erreurs par omission

ou manque de connaissances, pouvant se répercuter dans la prise en charge des

patients.

Ce que nous pouvons mettre en avant ici, c’est le manque de confiance en soi, qui

se retrouve en filigrane de la tendance générale émanant de notre étude. Le

« médecin en devenir » éprouve de la peine à investir son identité propre. Ceci est

peut être lié au fait que la majorité des résidents n’avaient jusqu’alors travaillé qu’au

sein d’équipes hospitalières, limitant leurs capacités d’autonomisation.

Les questions de légitimité en tant que médecin (« qui suis-je ? », « suis-je bien à ma

place ? », « en suis-je capable ? », « je doute de mes connaissances et de mes

capacités ») et de liberté de mener la consultation s’opposent ici, ambivalence

témoignant bien de ces difficultés identitaires. Devenir médecin « à part entière »

comporte des étapes au cours desquelles l’image que l’interne a de lui-même souffre

de distorsion.

L’interaction du Maître de stage dans la relation se tissant entre le patient et l’interne

novice demeure un facteur perturbateur. En effet, la majorité de résidents en

autonomie perçoivent plutôt de façon négative la comparaison effectuée par le

patient par rapport au Maître de stage (au sujet de leurs pratiques professionnelles,

de leurs habitudes de praticien), les entravant dans leur démarche de

« crédibilisation » face au patient, commune à tous. Il serait bien d’avancer ici une

suggestion : en phase d’accueil, le MSU se devrait de lui expliquer, en préambule,

cette écueil inhérent et spécifique à ce stage ambulatoire, et ce afin d’atténuer ce

facteur perturbant et ce ressenti de frustration. Dans la formation pédagogique des

MSU, il est recommandé de poser ce cadre particulier de consultation où la présence

du médecin traitant représente un biais dans la relation avec le patient, et dans la

confiance qu’il peut porter au résident.

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En 2014, C. Chambefort [16] écrivait que « les compétences réflexives et

professionnelles spécifiques à l’exercice libéral de la Médecine Générale sont peu

acquises au préalable, contrairement aux compétences cognitives ».

En 2011, D. Boisseau [17] affirmait qu’une consultation de Médecine Générale

libérale pouvait « être source de stress pour un interne quand celui-ci se sent

insuffisamment préparé ». Les résidents ayant effectué plusieurs stages en libéral

n’étaient pas enthousiastes quant aux bénéfices apportés par la mise en place d’un

support d’aide pour leurs consultations ambulatoires, contrairement aux « jeunes »

internes, débutant leurs consultations en autonomie. Ces résultats peuvent être

rapprochés de ceux de notre étude : en effet, il paraît logique que les internes les

plus âgés, ou ayant déjà acquis une expérience en soins ambulatoires, éprouvent

moins de difficultés à affirmer leur identité en tant que médecin, et tentent plus

facilement de faire valoir leurs propres pratiques médicales au cours de leurs

consultations.

Par ailleurs, devant le déficit flagrant de connaissances et compétences spécifiques

à la Médecine Générale (par exemple : traitements symptomatiques, problèmes de

coordination des soins…) relevé dans la plupart de nos entretiens, peut-être

pourrions-nous incriminer le déséquilibre entre l’enseignement théorique

universitaire, et la réalité de la pratique médicale de terrain.

En effet, selon le Carré de White (voir Annexe 6), seulement 1 patient sur 250

consultants en Médecine Générale sera amené à être pris en charge en Centre

Hospitalier Universitaire (CHU). Or, la majorité de la formation des internes se

déroulant au CHU, il apparaît évident que les acquis des résidents passant à la

pratique ambulatoire n’y seront pas adaptés. Ce constat avait d’ailleurs déjà été fait,

en 2005, par M. Budowski et B. Gay [18].

Nous pouvons nous interroger sur l’incidence de la durée des deux premières

phases du stage chez le praticien de niveau 1 (phase d’observation, puis de

supervision directe) sur la propension des résidents à « faire face » à la phase

d’autonomisation, et à renforcer leur confiance en leurs capacités. Il va de soi que ce

paramètre est très « résident-dépendant », et est largement fonction de la

personnalité de chacun. Le schéma d’autonomisation en trois phases du stage

ambulatoire a une valeur d’exemple en général, mais c’est grâce au discernement du

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Maître de Stage qui doit s’adapter à chaque interne au cas par cas, et au dialogue

entre eux deux, que le passage en autonomie s’effectuera plus ou moins rapidement.

Les échanges entre le résident et le ou les sénior(s) demeurent assez hétérogènes

en fonction des terrains de stage, et pour cause : ceux-ci sont établis dans un souci

d’équilibre entre deux facteurs : milieu urbain ou milieu rural, praticien femme ou

homme, ayant des pratiques divergentes et/ou des patientèles différentes.

Par affinités, chaque résident s’identifiera plus à l’un qu’à l’autre, même si chacun

aura eu autant à cœur de l’accompagner au cours de son semestre. Cette

ambivalence se retrouve d’ailleurs dans plusieurs entretiens.

Pourtant, le MSU n’est ici qu’un « modèle de rôle » pour le résident : la relation du

résident et du MSU ne se situe pas dans le compagnonnage, mais dans l’acquisition

progressive de compétences à partir des prérequis des stages antérieurs et des

connaissances de l’interne (« Qu’est-ce que tu sais ? » / « Que penses-tu savoir ? »).

Nous nous trouvons désormais devant un paradigme pédagogique d’apprentissage,

et non plus d’enseignement [19]: en effet, le but est ici de permettre au résident de se

forger son propre mode de fonctionnement, au travers de son expérience en stage et

grâce à la diversité des pratiques rencontrées.

Pour autant, la qualité des échanges avec les MSU reste à améliorer pour la plupart

des internes interrogés. C’est également ce qui ressort du travail d’A. Moussac [20],

qui évaluait en 2013 les attentes des résidents pour le stage de niveau 1. S. Michel-

Trophime suggérait, en 2011, d’intégrer l’échange d’expérience dans la formation des

MSU [21], ce qui est déjà d’actualité dans celle des MSU lyonnais, sous forme de

GEP (Groupes d’Échanges de Pratiques) par retour d’expérience (journées du

CLGE).

Aussi, la Charte signée pour devenir Maître de Stage Universitaire, devrait être

explicitée à chaque résident débutant son stage. Chaque MSU reçoit, après s’être

formé, une attestation émanant de la faculté de Médecine et de l’Agence Régionale

de la Santé. Un processus de ré-accréditation est obligatoire pour les MSU lyonnais

tous les 5 ans. Ainsi, l’engagement des séniors dans la formation de leurs jeunes

pairs se devrait d’être mieux mis en avant.

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Certains résidents regrettaient par ailleurs de ne pas avoir pu acquérir plus

d’expérience en Médecine Générale ambulatoire durant leurs études, tout comme L.

Boilevin, en 2002 [22]. En effet, les conclusions du rapport diligenté par

l’Observatoire Régional de la Santé d’Aquitaine [23] stipulent « qu’en 2010, 70 % des

étudiants qualifiés en Médecine Générale n’ont effectué que six mois de stage dans

un cabinet de médecin généraliste sur les trente-six mois que dure l’internat » et que

« le stage de Médecine Générale, qui doit être réalisé au cours du second cycle,

n’est effectué que par 37 % des étudiants en Médecine».

Compte tenu du fait que l’on peut considérer qu’un étudiant sortant du concours de

l’internat sur deux sera amené à devenir médecin généraliste, il semble primordial de

pouvoir garantir à tous, comme les textes de loi le préconisent déjà (stage

obligatoire), l’accès à un stage en Médecine Générale ambulatoire au cours de

l’externat. Malheureusement, comme le concluait M. Prodhomme en 2014 [24], cette

perspective reste entravée par le déficit en praticiens -Maîtres de stage volontaires.

La variable sexe, ainsi que le type de stage (urbain, semi-rural, rural), ne semblaient

pas interférer dans nos résultats. Cependant, il est intéressant de rappeler ici les

conclusions de A. Lambert qui indiquaient en 2011 que, dans le cadre des stages

réalisés en milieu rural, « le profil » du sénior aurait un rôle déterminant dans

l’orientation professionnelle des résidents vers ce type d’exercice, après la fin de leur

cursus universitaire [25].

Pourtant, il paraît clair que l’inquiétude des futur(e)s généralistes liée à l’isolement

socio-professionnel en milieu rural et semi-rural ne va pas dans le sens de leur

installation. « La qualité de vie et la conciliation des vies personnelle et

professionnelle » s’avèrent être leurs priorités, comme le démontrait A. Galvani en

2011 [26]. La « satisfaction au travail » était également un facteur déterminant, selon

M. Lestienne Crémière en 2014 [27].

Par ailleurs, la plupart des résidents envisageant une pratique libérale souhaitent

effectuer des remplacements sur plusieurs années avant de s’installer pour de bon.

Ceux-ci avouent ne pas se sentir suffisamment aptes à gérer un cabinet médical, et

redoutent la charge de travail supplémentaire qu’il en incombe. Nos résultats

rejoignent ceux de l’étude quantitative de J. Hornstein réalisée en 2010 [28]. Le

rapport diligenté la même année par l’Observatoire Régional de la Santé d’Aquitaine

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[23], déjà cité plus haut, soulignait que « les formations économique, administrative

et juridique sont insuffisantes » au cours du DES de Médecine Générale. Il existerait

« une relative inadéquation entre la formation universitaire et l’exercice de la

médecine libérale » [23].

Ainsi, « la gestion d’un cabinet et la comptabilité » compteraient parmi les principaux

freins à l’installation des jeunes médecins généralistes [23].

Les compétences [29] (voir marguerite des compétences, Annexe 7) à acquérir

tout au long du DES de Médecine Générale, décrites par le Collège National des

Généralistes Enseignants (CNGE) en 2006, ne prennent pas explicitement en

compte la maîtrise organisationnelle et comptable d’un cabinet médical. Aussi, une

meilleure formation à ce sujet nous paraîtrait essentielle pour les résidents se

destinant à l’exercice ambulatoire. Aussi, programmer un temps dédié, avant le début

du stage praticien, à la découverte et à la familiarisation avec tous ces aspects

pratiques du cabinet médical devrait être systématique.

Par ailleurs, avec les craintes liées à une exacerbation de la charge de travail

administratif, déjà considérée comme lourde et chronophage, la nouvelle Loi Santé

et ses enjeux vont-ils aller dans le sens de l’apaisement des appréhensions des

jeunes médecins à s’installer en libéral ?

Comment l’ajout d’une quatrième année au DES de Médecine Générale, envisagé

depuis plusieurs années, pourrait-il leur venir en aide à cette fin ?

IV.3. Ouvertures

Il nous paraîtrait intéressant, à l’occasion d’autres travaux, de recueillir et d’analyser

le ressenti de jeunes médecins généralistes, après plusieurs mois de remplacement

en libéral, sur leur vision de la pratique de la Médecine Générale en ambulatoire. La

comparaison des résultats obtenus avec ceux de notre étude pourrait s’avérer utile

pour optimiser la formation des résidents en Médecine Générale, ainsi que

l’organisation du stage praticien de niveau 1.

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Par ailleurs, compte tenu de la tendance plutôt négative émanant de notre travail à

ce propos, une étude visant à développer la formation en gestion et logistique au

cabinet médical lors du stage praticien de niveau 1 nous semblerait très utile, afin de

pouvoir parvenir à développer des outils et solutions efficaces pour les résidents et

leurs Maîtres de stage.

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V. Conclusion

Notre étude démontre que les apports du stage praticien de niveau 1, dans sa phase

d’autonomisation, sont dans l’ensemble bénéfiques pour les résidents en faisant

l’expérience. Malgré les difficultés légitimement rencontrées à cette occasion, les

internes ont vu leur intérêt pour la Médecine Générale se renforcer, avec pour la

plupart un projet d’installation en libéral, à plus ou moins long terme.

Nous remarquons cependant que la formation théorique des internes de Médecine

Générale ne convient pas à la réalité du terrain, d’autant plus que la démographie

médicale et les attentes des patients sont en pleine mutation. Certains déclarent

avoir perdu leur temps, et avoir dû attendre la fin de leurs études pour être enfin mis

face à leur « vrai » métier. Peut-être que le contenu des enseignements

universitaires devrait être réactualisé, afin de doter l’interne d’un bagage plus adapté

à la pratique de la Médecine Générale libérale. Le système de tutorat devrait

également pouvoir pallier ce manque de conditionnement des résidents, en veillant à

désamorcer leurs difficultés et leurs doutes par des entrevues plus volontiers

centrées sur leur vécu des consultations et l’expérience qu’ils en tirent. C’est déjà

parfois le cas lors des GEP (groupe d’échange de pratiques) rassemblant tuteurs et

internes, au cours desquels il est possible de discuter des cas leur ayant posé

problème lors de leurs consultations en autonomie, parallèlement aux moments

d’échanges entre le résident et son (ou ses) Maître(s) de stage.

Un ciblage plus précis des points litigieux à cette étape de la formation médicale,

ainsi qu’une optimisation de la formation sur les plans juridique, administratif et

comptable, pourraient permettre de renforcer la confiance des résidents en leurs

propres capacités, d’éviter le surmenage [30], et peut être de promouvoir une

installation plus rapide après la fin de leur cursus d’internat.

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V. Références bibliographiques

1 - République française. Décret n°97-495 du 16 mai 1997 relatif au stage pratique des résidents auprès des praticiens généralistes agréés. Journal Officiel du 18 mai 1997. 2 - Département de Médecine Générale. Charte des Maîtres de Stage Universitaires : Département de Médecine Générale Facultés de Médecine Lyon Est – Lyon Sud Université Claude Bernard Lyon 1; mars 2013. p.6-7. 3 - Collège Lyonnais des Généralistes Enseignants. Guide pédagogique MSU-ECA. Lyon : Département de Médecine Générale Université Claude Bernard Lyon 1; mars 2013. p.5. 4 - Rivière JP. Évaluation des sentiments des patients envers le stagiaire chez le praticien [Thèse]. Médecine Générale : Paris; 1998. 46p. 5 - Hoang D. Evolution des sentiments des patients envers le stagiaire 3 ans après le début du stage de 6 mois chez le praticien [Thèse]. Médecine Générale : Paris ; 2002. 53p. 6 - Micaelli B. Optimiser la prise en charge de l'interne dans le cadre du stage chez le praticien (niveau 1) : enquête sur la perception de l'interne par les patients [Thèse]. Médecine Générale : Paris ; 2012. 80p. 7 - Mailley H. Le stage de 6 mois chez le praticien : enquête auprès des maîtres de stage bourguignons [Thèse]. Médecine Générale : Dijon ; 2002. 162-[17]p. 8 - Brault T. Le stage auprès du praticien en Médecine Générale : opinions de maîtres de stage de la faculté de Rennes [Thèse]. Médecine Générale : Rennes ; 2007. 48p. 9 - Aubin-Auger I, Mercier A, Baumann L, Lehr-Drylewicz AM, Imbert P, Letrilliart L et al. Introduction à la recherche qualitative. Exercer. 2008;(84):142-5. 10 - Pasquier E. Comment préparer et réaliser un entretien semi-dirigé dans un travail de recherche en médecine générale [Mémoire]. Médecine Générale : Lyon ; 2004. 23p.

11 - Gavard-Perret ML, Heme-Guizon A. Choisir parmi les techniques spécifiques d’analyse qualitative. In : Gavard-Perret ML, Heme-Guizon A, dir. Méthodologie de la recherche : réussir son mémoire ou sa thèse en sciences de gestion. Paris : Pearson Education France; 2008. p. 247-274.

12 - Blanchet A, Gotman A. L’enquête et ses méthodes : l’entretien. Paris : Nathan Université; 2000. p. 168.

13 - Bourdieu P. La misère du Monde. Paris : Seuil; 1993. p. 906.

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14 - Temporal F, Larmarange J. Déroulement des enquêtes quantitatives et/ou qualitatives [En ligne]. Laboratoire Poplnter, Département de Sciences Sociales, Faculté de Sciences Humaines et Sociales, Université Paris 5 René Descartes, novembre 2006 [cité le 15/03/15]. Disponible à l’URL : http://joseph.larmarange.net/IMG/pdf/deroulement_enquete.pdf

15 - Drapeau M. Les critères de scientificité en recherche qualitative. Pratiques psychologiques. 2004;(10):79-86.

16 - Chambefort C. Le stage chez le praticien de premier niveau en troisième cycle de médecine générale à Grenoble : entre attentes et réalités [Thèse]. Médecine Générale : Grenoble ; 2008. 110p. 17 - Boisseau D. Exploration du ressenti des internes sur l’utilité d’un support d’aide pour leurs consultations de médecine générale ambulatoire : enquête prospective [Thèse]. Médecine Générale : Grenoble ; 2011. 50p.

18 - Budowski M, Gay B. Comment former les futurs généralistes ? De la difficulté pour les généralistes de nombreux pays à enseigner dans les écoles ou les facultés de Médecine. Exercer. 2005;(75):142-4.

19 – Jouquan J, Bail P. A quoi s’engage-t-on en basculant du paradigme d’enseignement vers le paradigme d’apprentissage ? Pédagogie Médicale. 2003;(4):163-75.

20 - Moussac A. Évaluation des attentes des internes pour le stage de niveau 1 en médecine générale : enquête quantitative auprès des internes de médecine générale de la Faculté de Médecine et Pharmacie de Poitiers [Thèse]. Médecine Générale : Poitiers ; 2013. 173p.

21 - Michel-Trophime S. Le stage chez le praticien : un partage d'expérience ? [Thèse]. Médecine Générale : Bordeaux ; 2012. 155p.

22 - Ormières JJ, Bollevin I. Stage chez le praticien : « quel est ton projet ? ». Exercer. 2002;(65):28-30.

23 - Observatoire Régional de la Santé Aquitaine. Motivations et freins à l’installation des médecins généralistes libéraux. Synthèse de la littérature. Région Aquitaine : ORS Aquitaine ; 2011.

24 – Prodhomme M. Le stage chez le praticien en DCEM 3 (MED 5) : un facteur influençant dans le choix d'une carrière de médecin généraliste ? [Thèse]. Médecine Générale : Lille ; 2014.

25 - Lambert A. Influence du stage chez le praticien en milieu rural sur la vision du médecin de campagne des internes de médecine générale et sur leurs projets professionnels [Thèse]. Médecine Générale : Angers; 2011. 79p.

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26 - Galvani A. Influence du stage chez le praticien sur les déterminants de l'installation des internes en médecine générale [Thèse]. Médecine Générale : Nice ; 2011. 184p. 27 - Lestienne Crémière M. Stress chez les internes en médecine générale : une étude qualitative [Thèse]. Médecine Générale : Paris Descartes ; 2014. 107p. 28 - Hornstein J. Représentation de l'activité en soins primaires ambulatoires chez les internes de médecine générale picards : influence du stage chez le praticien [Thèse]. Médecine Générale : Amiens ; 2010. 64p. 29 - Collège National des Généralistes Enseignants. Compétences et niveaux de compétence en Médecine Générale – Définitions. In : CNGE, dir. Groupe de travail national du CNGE; juin 2011. 30 - Bellin G, Dupraz C. Le syndrome d’épuisement professionnel chez les internes de médecine générale : quelles en sont leurs connaissances et leurs représentations ? [Thèse]. Médecine Générale : Lyon ; 2013. 165p.

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ANNEXES

1. Courrier électronique de recrutement

Chères et chers co-internes, Je suis Jeanne MAURICE, interne de MG comme vous à Lyon. Dans le cadre de ma thèse qui s'intéresse au déroulement du stage praticien de niveau 1 (votre stage actuel, si mes sources sont correctes), je dois VOUS interroger sur votre expérience concernant votre semestre en cours. Chaque entretien se déroulera en fonction de vos disponibilités. Il faudra compter, selon mon travail préliminaire, à peu près 1/2 heure, pour pouvoir faire le tour de la question, et recueillir au mieux toutes vos impressions! Pour valider mon étude, je dois effectuer au moins une quinzaine d'interviews, donc n'ayez pas peur de me contacter! Donnez-moi vos créneaux, et je ferai en sorte de m'arranger pour pouvoir venir à votre rencontre. En vous remerciant grandement d'avance pour votre aide et votre participation, Jeanne 0631249325 [email protected]

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2. Canevas d’entretien

A) Présentation de l’étude à l’enquêté :

- Enquêteur : résidente en cours de travail universitaire (thèse d’exercice médical), DES de Médecine Générale à l’Université Claude Bernard Lyon 1 (Lyon Sud)

- Thème général : dans le cadre d’une thèse qualitative, étude à propos du vécu du stage praticien de niveau 1 chez les internes de Médecine Générale.

- Pourquoi cet interviewé : parce qu’il / elle est en cours de stage praticien de niveau 1, donc directement concerné(e) par l’étude

- Durée : 30 min à 1 heure

- Recueil de l’accord de l’enquêté pour interview anonymisée et enregistrement (« confidentiel, dans le but d’être le plus fidèle aux propos de l’interviewé »)

B) Thèmes qui vont être abordés : (ordre non défini)

- Question d’entrée : « goût » pour la médecine générale en ambulatoire par rapport aux stages hospitaliers ? Premières impressions sur le stage en général

- Au bout de combien de temps avez-vous consulté seul(e) au cours de votre stage praticien ?

- Racontez-moi votre première consultation en autonomie … Récit de consultation (Accueil - Problématique - Examen / Investigations - Solution – Coordination - Conclusion / Paiement – Suivi - Part administrative)

- Quels ont été selon vous les points positifs ? négatifs ? (Rebondir sur difficultés / facilités -> relances)

- Comment vous êtes-vous senti au cours de cette consultation ? et au décours ?

- Au sujet de la supervision : quand ? comment ? réactions ?

- Que / Qu’y changeriez-vous a posteriori ?

- Informations concernant l’enquêté : nom, prénom, âge, sexe, semestre en cours (n°), stage en ville / semi-rural /rural

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3. Tableau des codes utilisés

PERCEPTION (p) / RESSENTI

FACILITES (p)FACIL- PAIEMENT (p)FACIL-PAIEM RELATION RESIDENT-PATIENT (p)FACIL-RELPA INFORMATIQUE (p)FACIL-INFOR RECHERCHE (p)FACIL-RECHE RYTHME (p)FACIL-RYTHM RECOURS / COORDINATION (p)FACIL-COORD MEDECINE SOCIALE (p)FACIL-MEDSOC

DIFFICULTES (p)DIF- PAIEMENT (p)DIF-PAIEM CHARGE DE TRAVAIL (p)DIF-CHARG RYTHME / GESTION DU TEMPS EN CONSULTATION (p)DIF-RYTHM CERTIFICATS MEDICAUX (p)DIF-CERTI TARIFICATION (p)DIF-TARIF INFORMATIQUE (p)DIF-INFOR COORDINATION / ORIENTATION (p)DIF-COORD SOLITUDE / ISOLEMENT (p)DIF-ISOLE DIAGNOSTIC (p)DIF-DIAGN THERAPEUTIQUE (p)DIF-THERA RECHERCHE (p)DIF-RECHE ETRE AFFIRMATIF / DIRE « NON » (p)DIF-AFFIR RELATION RESIDENT-PATIENT (p)DIF-RELPA HIERARCHISATION CONSULTATION (p)DIF-HIERA TEMPORISATION (p)DIF-TEMPO SYSTEMATISATION (p)DIF-SYSTE ACCES EXAMENS COMPLEMENTAIRES (p)DIF-ACC-EXC PATIENTS NON PREVENUS (p)DIF-PATNONPR PATIENTS AGES (p)DIF-PATAG GLOBALISATION (p)DIF-GLOBA « PETITES PATHOLOGIES DE MG » (p)DIF-PATHOMG MALADIES CHRONIQUES (p)DIF-MALCH DOULEUR CHRONIQUE (p)DIF-DOULCH INCERTITUDE (p)DIF-INCER PSYCHIATRIE / SUIVI PSY (p)DIF-PSY TRAITEMENTS SUBSTITUTIFS (p)DIF-SUBST TOXIQUES (OH, TABAC) (p)DIF-TOX ADOLESCENTS (p)DIF-ADOS DERMATO (p)DIF-DERMA GYNECO (p)DIF-GYNEC MANQUE D’AUTONOMIE (p)DIF-LACUN-AUTON GESTES TECHNIQUES (p)DIF-GEST GESTION DU CABINET (p)DIF-GESCA ASSUMER SES DOUTES (p)DIF-ASSUM-INCER DISCUSSION / DIALOGUE (p)DIF-DISCU EXPLICATION (p)DIF-EXPLI AUTONOMIE PRECOCE (p)DIF-AUTON-PRECO

SIMPLICITE (p)SIMPL- RELATION RESIDENT-PATIENT (p)SIMPL-RELPA TARIFICATION (p)SIMPL-TARIF INFORMATIQUE (p)SIMPL-INFOR

COMPLEXITE (p)COMPL- MALADIES CHRONIQUES (p)COMPL-MALCH CERTIFICATS MEDICAUX (p)COMPL-CERTI TARIFICATION (p)COMPL-TARIF Relations CPAM (p)COMPL-CPAM GESTION DU CABINET (p)COMPL-GESCA PATIENTS AGES (p)COMPL-PATAG SYSTEMATISATION (p)COMPL-SYST

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AVANTAGES / AIDES

(p)AVANT- AUTONOMIE PROGRESSIVE (p)AVANT-AUTON-PROGR ANTICIPATION (p)AVANT-ANTIC DISPONIBILITE MSU (p)AVANT-DISP-MS SECURITE (p)AVANT-SECUR AGE (p)AVANT-AGE FORMATION INFORMATIQUE (p)AVANT-FORMA-INFOR FORMATION TARIFICATION (p)AVANT-FORMA-TARIF FORMATION GESTION CABINET (p)AVANT-FORMA-GESCA FORMATION CERTIFICATS MEDICAUX (p)AVANT-FORMA-CERTI FORMATION PATHOLOGIES MG (p)AVANT-FORMA-

PATHOMG FORMATION GESTES TECHNIQUES (p)AVANT-FORMA-GEST PATIENTS PREVENUS (p)AVANT-PATPR EXPERIENCE (p)AVANT-EXP TEMPS DE CONSULTATION PLUS LONG (p)AVANT-TEMPS-PROLO RYTHME / TEMPORISATION (p)AVANT-RYTHM RESEAU CONNU (p)AVANT-RESEA PROXIMITE HOPITAL (p)AVANT-PROX-HOP DIVERSITE DES PRATIQUES (p)AVANT-DIVER CONDITIONS MATERIELLES (p)AVANT-COND-MAT PLUS D’AUTONOMIE (p)AVANT-PLUS-AUTON SUIVI (p)AVANT-SUIVI PRESENCE SECRETARIAT (p)AVANT-SECRE INFORMATIQUE (p)AVANT-INFOR PRISE EN CHARGE GLOBALE DU PATIENT / TRANSVERSALITE (p)AVANT-GLOB

INCONVENIENTS / OBSTACLES

(p)INCON- ISOLEMENT (p)INCON-ISOLE MANQUE D’AUTONOMIE (p)INCON-LACUN-AUTON CONDITIONS MATERIELLES (p)INCON-COND-MAT ACCES EXAMENS COMPLEMENTAIRES (p)INCON-ACC-EXC INCERTITUDE (p)INCON-INCER ABSENCE D’ANTICIPATION (p)INCON-ABS-ANTIC RYTHME DE LA CONSULTATION / TEMPS (p)INCON-RYTHM CERTIFICATS MEDICAUX (p)INCON-CERTI PAIEMENT (p)INCON-PAIEM ABSENCE SECRETARIAT (p)INCON-ABS-SECRET RELATIONS CCAM (p)INCON-CPAM GESTION DU CABINET (p)INCON-GESCA

LACUNES (p)LACUN- CONNAISSANCES (p)LACUN-CONNA COMPETENCES (p)LACUN-COMPE EXPERIENCE (p)LACUN-EXPER RESEAU (p)LACUN-RESEA RETOURS / FEED-BACK / « DEBRIEFING » (p)LACUN-RETOU SUIVI / CONTINUITE (p)LACUN-SUIVI DISCUSSION (p)LACUN-DISCU FORMATION (p)LACUN-FORMA

RISQUE SECURITE (p)SECUR DANGER erreurs, oublis, atteinte intégrité patient,

nuire (p)DANGE

PERTE DE CONTROLE se laisser dépasser (p)PERTE MAITRISE (p)MAITR

SENTIMENTS (s) POSITIFS ACCOMPLISSEMENT (ABOUTISSEMENT, CONCRETISATION, EPANOUISSEMENT, FIERTE)

(s)ACCOM

VALORISATION (RECONNAISSANCE, ENCOURAGEMENT) (s) VALOR

SATISFACTION (PLAISIR, BONHEUR) (s)SATIS

CONFORT (BIEN-ÊTRE, AISANCE, PLENITUDE, SERENITE) (s)CONFO

CONFIANCE EN SOI (AFFIRMATION DE SOI, VOLONTE DE « CREDIBILISATION »)

(s)CONFS

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LIBERTE (s)LIBER

SOULAGEMENT (s)SOULA

SURPRISE, ETONNEMENT (POSITIF) (s)SURPRP

NEGATIFS APPREHENSION (STRESS, ANGOISSE, PEUR) (s)APPRE MALAISE (INCONFORT, DESTABILISATION) (s)MALAI INCERTITUDE (DOUTES) (s)INCER AMERTUME (s)AMERT PUDEUR, DEGOÛT (s)PUDEU CULPABILISATION (s)CULPA REGRET (s)REGRE FRUSTRATION (s)FRUST PROBLEME D’INTEGRITE / DE CONGRUENCE / MANQUE DE LIBERTE (s)INTEG ILLEGITIMITE (NE PAS SE SENTIR A LA HAUTEUR) DEVALORISATION

(s)ILLEG SEXE FEMININ (s)ILLEG-FEMME JEUNESSE (s)ILLEG-JEUNE

SOLITUDE / ABANDON (s)SOLIT JUGEMENT / SE SENTIR JUGE (s)JUGEM DECOURAGEMENT (s)DECOU DECEPTION / DESILLUSION (s)DECEP MECONTENTEMENT, COLERE (s)MECON ETONNEMENT, SURPRISE (NEGATIF) (s)SURPRN

ATTITUDE (a) = SAVOIR ÊTRE

EMPATHIE / RESPECT (a)EMPAT ECOUTE (a)ECOUT RASSURANCE (a)RASSU SYMPATHIE / DECONTRACTION (a)SYMPA MALADRESSE / HESITATION (a)MALAD AUTORITE (a)AUTOR OPPOSITION (a)OPPOS ADMIRATION (a)ADMIR RESIGNATION (a)RESIG

COMPORTEMENT / ACTIONS (c) = SAVOIR FAIRE

ADAPTATION surmonter ses difficultés, palier ses lacunes (c)ADAPT RESPONSABILISATION (c)RESPO ASSUMER convictions, choix, positions (c)ASSUM

Incertitude, doutes (c)ASSUM-INCER REFLEXION (c)REFLE RECHERCHE, DOCUMENTATION (c)RECHE SYSTEMATISATION / AUTOMATISATION (c)SYSTE HIERARCHISATION, SYNTHESE, « CIBLAGE » (c)HIERA TEMPORISATION, RELATIVISATION, RECONVOCATION (c)TEMPO DISCUSSION, DIALOGUE, COMMUNICATION (c)DISCU EXPLICATION (c)EXPLI NEGOCIATION (c)NEGOC RECOURS, COORDINATION, ORIENTATION (c)COORD SUIVI (c)SUIVI SOUTIEN, AIDE, ACCOMPAGNEMENT (c)SOUTI AUTOCRITIQUE, REMISE EN QUESTIONS (c)AUTOC COMPARAISON (c)COMPA IDENTIFICATION, INSPIRATION (c)IDENT PARTAGE, ECHANGE (c)PARTA OPTIMISATION, AMELIORATION, PERFECTIONNEMENT (c)OPTIM RECHERCHE (c)OPTIM-RECHE

TON (t) = EXPRESSION VERBALE, GESTUELLE

ENTHOUSIASME / OPTIMISME (t)ENTHO HUMOUR / DERISION (t)HUMOU HESITATION (t)HESIT LASSITUDE (t)LASSI GRAVITE / PESSIMISME (t)GRAVI ENERVEMENT / AGACEMENT (t)ENERV

Tableau 2 - Codes utilisés

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4. Caractéristiques de l’échantillon étudié et des entretiens

2ème semestre 1 3ème semestre 2 4ème semestre 2 5ème semestre 4 6ème semestre 6

Tableau 3 - Répartition selon les semestres

VILLE 7 SEMI-RURAL 7

RURAL 4

Tableau 4 - Répartition des terrains de stage (les stages peuvent être mixtes)

FEMME 11 HOMME 4

Tableau 5 - Répartition par genre

25 2 26 4 27 4 28 2 34 1 35 1 38 1

Âge moyen : 28,33 ans. Âge médian : 27 ans

Tableau 6 - Répartition selon l'âge

A 26/08/2014 25’37’’ B 26/08/2014 23’01’’ C 02/09/2014 18’20’’ D 02/09/2014 18’54’’ E 03/09/2014 19’34’’ F 04/09/2014 13’31’’ G 09/09/2014 21’51’’ H 09/09/2014 15’09’’ I 09/09/2014 19’14’’ J 30/09/2014 16’39’’ K 30/09/2014 19’22’’ L 30/09/2014 14’25’’ M 03/03/2015 17’34’’ N 23/03/2015 33’25’’ O 25/03/2015 17’30’’

Durée moyenne : 19’36’’ (1176’’)

Tableau 7 - Dates et durée des entretiens

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5. Carte euristique

Figure 30 - Carte euristique

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6. Carré de White

Figure 31 - Carré de White

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7. Marguerite des Compétences en Médecine Générale

Figure 32 - Marguerite des Compétences (CNGE)

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SERMENT D’HIPPOCRATE Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l'exercice de la

Médecine.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans discrimination.

J'interviendrai pour les protéger si elles sont vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou

leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre

les lois de l'Humanité.

J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs

conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance.

Je donnerai mes soins à l'indigent et je n'exigerai pas un salaire au-dessus de mon travail.

Admis dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés et ma

conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement la vie ni ne

provoquerai délibérément la mort.

Je préserverai l'indépendance nécessaire et je n'entreprendrai rien qui dépasse mes

compétences. Je perfectionnerai mes connaissances pour assurer au mieux ma mission.

Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses. Que je sois

couvert d'opprobre et méprisé si j'y manque.

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MAURICE Jeanne : EXPÉRIENCE ET VÉCU DES PREMIÈRES CONSULTATIONS DE MÉDECINE GÉNÉRALE EN AUTONOMIE AU COURS DU STAGE CHEZ LE PRATICIEN (NIVEAU 1) : ÉTUDE EXPLORATOIRE AUPRÈS DE QUINZE INTERNES LYONNAIS 174 f. 32 ill. 7 tabl. Th. Méd : Lyon 2015 ; n°

RESUME :

INTRODUCTION : Au cours du DES (diplôme d’études spécialisées) de Médecine Générale, le stage praticien de niveau 1 correspond, pour la plupart des internes, au premier contact avec la réalité de leur futur métier, en dehors du milieu hospitalier. Nous avons voulu déterminer les facteurs facilitants et les difficultés que pouvaient rencontrer les internes au cours de cette phase d’autonomisation, qui constitue un véritable tournant dans leur carrière médicale. MATERIEL ET METHODES : Nous avons réalisé une étude qualitative, en menant quinze entretiens semi-dirigés auprès de résidents en Médecine Générale lyonnais, en cours de stage praticien de niveau 1. Nous en avons effectué une analyse thématique, verticale et transversale. RESULTATS : Les principales idées-forces dégagées lors de l’analyse de nos entretiens révèlent que les internes considèrent pour la plupart comme positive leur première expérience en autonomie en Médecine Générale ambulatoire. Pour autant, ceux-ci regrettent de ne pas avoir bénéficié d’une formation théorique et pratique plus adaptée. La disponibilité de leur Maître de stage est un facteur déterminant dans leur épanouissement en consultation, même si la majorité des internes voient plutôt sous un mauvais œil l’influence de leur sénior dans l’établissement de leurs relations avec les patients. Ils redoutent par ailleurs de ne pas savoir assurer la gestion du cabinet médical. CONCLUSION : Notre étude démontre que la formation théorique des internes de Médecine Générale ne convient pas à la réalité du terrain. Un ciblage plus précis des points litigieux lors de l’autonomisation des résidents au cours du stage praticien, ainsi que l’optimisation de la formation sur les plans juridique, administratif et comptable, pourraient permettre de renforcer la confiance des résidents en leurs propres capacités, d’éviter le surmenage, et peut être de promouvoir une installation plus rapide après la fin de leur cursus d’internat.

MOTS CLES :

médecine générale, interne, résident, stage praticien niveau 1, ambulatoire, autonomie

JURY :

Présidente : Madame le Professeur BURILLON Carole

Membres : Monsieur le Professeur MOREAU Alain

Monsieur le Professeur LAINE Xavier

Monsieur le Docteur FARGE Thierry

DATE DE SOUTENANCE :

Jeudi 9 juillet 2015

ADRESSE DE L’AUTEUR :

9 rue Servan 38000 GRENOBLE

[email protected]

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