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Th6ee .,...,.._ en vue de l'obtention d'un
DOCTORAT DE GENIE MECANIQUE
1* Dominique CORNETTE
Un'"'-"'. Vlllwlc....,._ et du twn.ut..c:.n.bNele
CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT D'UNE METHODOLOGIE DE CONCEPTION
· AU CHOC DES VEHICULES AUTOMOBILES EN PHASE D'AVANT PROJET
Soutenue le 12 ENcembre 1117 dennt le Jury cornpoe• de
B•rnz:Ss= J.C. BOCQUET, C.CON'Il,
lp=l•tem Y. RA VALAilD, P.DRAZEUC, E. MARKŒWICZ,
E.HAVG, J.C. LACBA T, J.L. TIIIIUON,
Pnlt•nwli'U .. ..-.1116 .. V..._. __ Mlllln .. ~li'UIIIY-*' .. v.-...-Dinde• Set. ...... E. S.l. GrHp s.A. Dlndew~~SOLLAC cw• Seme. Mlle • fenae, SOLLAC·L.LD.E.P.P.
N° d'ordre : 97-33
Thèse présentée en vue de l'obtention d'un
DOCTORAT DE GENIE MECANIQUE
par
Dominique CORNETTE Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis
CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT D'UNE METHODOLOGIE DE CONCEPTION
AU.CHOC DES VEHICULES AUTOMOBILES EN PHASE D'AVANT PROJET
Rapporteurs
Examinateurs
Soutenue le 12 Décembre 1997 devant le jury composé de
J.C. BOCQUET, C.CONTI,
Y. RA VA LARD, P. DRAZETIC, E. MARKIEWICZ,
E.HAUG, J.C. LACHAT, J,L. TIDRION,
Professeur à l'Ecole Centrale de Paris Professeur à la Faculté Polytechnique de Mons
Professeur à l'Université de Valenciennes Professeur à l'Université de Valenciennes Maître de Conférences à l'Université de Valenciennes
Directeur Scientifique, E. S. 1. Group S.A. Directeur Informatique Scientifique, SOLLAC Chef de Service Mise en Forme, SOLLAC-L.E.D.E.P.P.
.. .la lumière pour un Cartésien, existe dans l'air; pour un Newtonien, elle vient du soleil en six minutes et demie. VOLTAIRE, Mélanges historiques, Lettre philosophique, XIV
... les questions que nous venons de proposer sur la nature du temps et de l'espace, nous fourniront l'occasion d'un éclaircissement utile sur la définition que les mécaniciens donnent de la vitesse.
D'ALEMBERT, Eléments de philosophie, OE. Comp., t. 1, p316
Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale ...
DESCARTES, Principes de la philosophie, Lettres de l'auteur
A Isabelle, A mes parents.
REMERCIEMENTS
Le travail présenté dans ce mémoire a été effectué au sein de l'Equipe de Recherche
de Messieurs les Professeurs Y. RA VALARD et P. DRAZETIC «Modélisation en
Dynamique Rapide et Essais de Collision» du Laboratoire d'Automatique et de Mécanique
Industrielles et Humaines- Groupe de Recherches en Génie Mécanique-, dirigé par Monsieur
le Professeur J. OUDIN.
Qu'ils trouvent ici l'expression de ma gratitude pour l'aide et les conseils qu'ils m'ont
prodigués, ainsi que pour tous les moyens, nécessaires au bon déroulement de mes travaux,
qu'ils ont mis à ma disposition.
Je voudrais adresser mes plus vifs remerciements:
Au Laboratoire d'Etudes et de DEveloppement des Produits Plats de SOLLAC, pour
ses supports techniques et financiers, notamment à Monsieur F. BUGNARD, Directeur des
Laboratoires, Monsieur P. SEURIN, Directeur du L.E.D.E.P.P. et à Monsieur S.
HEURT AULT, Responsable de l'unité Mise en Œuvre du L.E.D.E.P.P. pour m'avoir permis
d'effectuer ce travail.
A Messieurs les Professeurs J.C. BOCQUET.et C. CONTI pour l'honneur qu'ils me
font d'avoir bien voulu accepter de juger ce travaiL
A Monsieur J.C. LACHAT, Responsable Informatique Scientifique de SOLLAC, et
Monsieur E. HAUG Directeur Scientifique de la société E.S.I, pour l'honneur qu'ils me font
de s'intéresser à ces travaux.
A Monsieur M. DITTLO, Directeur d'ISOFORM, et tous les membres du bureau
d'études pour leur aide et la bonne humeur dont ils ont su faire présence.
A Monsieur J.L. THIRION, Chef de Service Mise en Forme, pour son encadrement
et son intarissable dynamisme.
A Monsieur E. MARKIEWICZ, Maître de Conférences, pour sa participation aux
recherches, pour la grande qualité de ses idées et son amitié.
Enfin à tous mes collègues du Groupe de Recherches en Génie Mécanique, ainsi
que tous les membres de la Catapulte, pour leur aide et la bonne humeur dont ils ont su faire
présence.
R, , es ume
En phase d'avant projet, les constructeurs automobiles veulent avoir accès à une méthodologie de simulation et d'optimisation au choc qui permet d'avoir une idée rapide du comportement des différentes conceptions. Les grandes déformations plastiques localisées lors du choc d'une structure rendent possible l'utilisation de la dynamique des multi-corps en modélisant celles-ci par des ressorts non-linéaires. Nous présentons les coordonnées naturelles qui permettent de décrire rapidement un modèle multi-corps d'une structure automobile avec un minimum de variables. Nous associons à cette description le principe de Kane pour la formulation des équations du mouvement. Nous développons des modèles cinématiques de manière à déterminer analytiquement la résistance à l'effondrement de structures à parois minces, de géométrie complexe, soumises à des chargements de flexion et de compression. Une méthode originale de localisation des grandes déformations plastiques est présentée. Elle couple les résultats analytiques pour les composant locaux et ceux d'un modèle élément finis poutre. Cette méthode détermine le nombre et la position des joints de déformation, afin d'optimiser les temps de calcul, et améliore les caractéristiques des ressorts non-linéaires pour la phase de pré-effondrement pour des chargements complexes. Nous confrontons les modèles analytiques à des simulations numériques ainsi qu'à des essais expérimentaux. En utilisant un exemple d'un longeron en "S" de type automobile, la modélisation multi-corps développée, les modèles analytiques et la méthode de localisation sont validés sur un modèle éléments finis de référence. Les résultats obtenus font de cette approche un outil performant pour une estimation rapide du comportement au choc des structures automobiles.
Mots Clés: multi-corps, choc automobile, flambement, effondrement, modèles cinématiques
Abstract
During the design phase, the manufacturer wants to have access to a simulation and crash optimization methodology which enables him to have a quick and rough idea about the be ha vi our of se veral alternative designs. The localized large plastic deformation of a structure
· allows one to apply rigid body dynamics to modellarge plastic deformations of the structure by using generalized spring elements to represent the plastic characteristics of the structural components. A spatial multibody system with natural coordinates which are Cartesian coordinates of points and components of vectors is described. This description of the multibody system is used in conjunction with Kane's method to obtain the dynamical equations of motion. Distinct kinematic models have been developed in order to analytically determine the resistance to collapse of thin-walled structures, of relatively complex geometry, subjected to compression or bending loading. An original method for the localization of the large plastic deformation based on the comparison between analytical results for the local components and a global bearn finite element model is presented. The localization method determine the number and position the deformation joints so as to optimize the calculation time and improve the characteristics of the non-linear springs for the pre-collapse stage in the case of dynamic loading and for complexes structures. We validate these analytical models with finite element calculations and experimental tests. Using an example of a double curvature "S" frame undergoing a collision against a rigid block, the spatial multibody modelling and the localization method are tested where translational and rotational springs are supplied by the results of kinematic models and bearn elements. After comparison between this simplified modelling's results and the FE numerical calculations, this approach appears to be a promising tool for rapid estimations of crash behaviour of car structures.
Keywords: multibody, crashworthiness, buckling, collapse, kinematic models
Sommaire
NOTATIONS ................................................................................................................... 1
CHAPITRE 1: Introduction
1. Introduction 5 2. Outils de prédiction du comportement au choc 6
2.1 Approche globale ......................................................................................................... 7 2.2 Approche locale: Méthode des Eléments Finis ............................................................. 8
3. Problématique de la recherche 11 Références Bibliographiques du Chapitre 1 14
CHAPITRE 2: Modélisation multi-corps
1. Introduction. 18 2. Choix d'un système de coordonnées. 19
2.1 Coordonnées naturelles .............................................................................................. 19 2.2 Equations de contraintes ............................................................................................ 20
3. Méthodes d'obtention des équations du mouvement................................................. 24 3.1 Formulation matricielle du Principe de Kane avec les coordonnées naturelles ............ 25 3.2 Effort actif généralisé et effort d'inertie généralisé pour un corps rigide .................... 30 3.3 Actuateurs ou liaisons de déformation ...................................................................... .45 3.4 Résolution et intégration numérique .......................................................................... .48
4. Conclusion 51 Références Bibliographiques du Chapitre 2 52
CHAPITRE 3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures
1. Introduction; 55 2. Réponse de l'effondrement en compression axiale 57
2.1 Phases de pré-effondrement et d'effondrement .......................................................... 58 2.2 Phase de post-effondrement ....................................................................................... 62
3. Réponse de 1 'effondrement en flexion 66 3.1 Phases de pré-effondrement et d'effondrement ......................................................... 67 3.2. Phase de post-effondrement ...................................................................................... 70
4. Localisation des zones subissant de grandes déformations. 7 5 4.1 -Introduction ............................................................................................................. 75 4.2 - Modèles éléments finis poutres élasto-plastiques à parois minces sous chargement
dynamique: ............................................................................................................. 77 5. Conclusion 85 Références Bibliographiques du Chapitre 3 88
CHAPITRE 4: Validation
1. Validation des modèles analytiques en compression et en flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 1.1 - Profilé à section Q avec platine rapportée par soudure par points ............................ 91 1.2- Bavolet d'un petit véhicule électrique .................................................................... lOO
2. Application à la collision d'un longeron en 'S'à double courbure
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
111
Sommaire
2.1. - Présentation de la structure test. ............................................................................ 111 2.2.- Description du modèle éléments finis coques de référence .................................... 113 2.3. - Localisation des zones de grandes déformations plastiques pour la construction du
modèle multi-corps ............................................................................................ 113 2.4. - Modélisation multi-corps de la structure : ............................................................. 116 2.5. - Confrontation des résultats : ................................................................................. 118
3. Conclusion. 124 Références Bibliographiques du Chapitre 4 126
Conclusion fénérale
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
127
Notations 1
NOTATIONS
chapitre 2:
A,B,C,D
G
1
ldim
lAB
M
M,Mi
M
n
nd dl
(A,x,y,z) -
(O,X,Y,Z)
p
q, q et q Q
r, r et r
u,v
v
matrice associée à l'opérateur vectoriel
points de description d'un corps en coordonnées naturelles
vecteur des efforts actifs généralisés
vecteur des efforts inertiels généralisés
centre de gravité du corps
matrice identité de dimension 3
matrice identité de dimension dim
longueur du segment [AB]
masse du corps i
vecteur associé au moment appliqué
matrice de masse, matrice de masse du corps i
matrice de masse généralisée du système
matrice de masse généralisée du système pour Ùn corps à i points et j
vecteurs
nombre d'éléments du système
nombre de degrés de liberté du système
repère local
repère global
nombre d'équations redondantes
vecteur des coordonnées, vitesses et accélérations généralisées
vecteur des efforts appliqués projetés sur le vecteur des coordonnées naturelles
vecteur des coordonnées, vitesses et accélérations descriptives exprimées dans le repère global
vecteur des coordonnées descriptives exprimées dans le repère local
résultante des efforts de liaison du corps i
vecteur de description d'un corps en coordonnées naturelles
volume du corps
vitesse partielle du point Mi relative à la coordonnée généralisées
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Notations
x
chapitre 3;
b
c ç E
Et H
L
rn
M
Px a
Pxef
Ma
Mef
Mya,Mza
Myef, Mzef
Mo(i)
Ma/3
n
nh1
np
Naf3
p
matrice des vitesses généralisées
vecteur des équations de contrainte, kième équation de contrainte
matrice jacobienne des contraintes
vecteur des contraintes dérivé par rapport au temps
largeur de la plaque
matrice constitutive du matériau en contraintes planes.
largeur de l'élément coin
module d'Young
module sécant
module tangent
demi longueur d'onde de pliage plastique
longueur de la plaque
coefficient d'écrouissage
moment de flexion instantané
effort ultime analytique de compression
effort ultime éléments fmis de compression (poutres)
moment ultime analytique de flexion pour un plan de flexion calculé
norme du moment ultime éléments fmis de flexion
moments ultimes analytiques de flexion pour les deux directions principales d'inertie de la section
moments ultimes éléments finis de flexion pour les deux directions principales d'inertie de la section (poutres)
moment de flexion parfaitement plastique de la ième ligne de pliage
moment de flexion dans les zones continOment déformées
nombre de lobes dans la phase de pré-effondrement
nombre total de lignes de pliage
nombre de plaques constituant le profilé
effort de membrane dans les zones continOment déformées
effort d'écrasement instantané
effort de compression cinématique
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
2
Notations
Pcr
ptotal
r
t
u
Uo
v
w
~xt Weq
x
y
z
effort critique de flambement élastique
effort de compression élasto-plastique (partie comprimée)
effort de compression élasto-plastique (partie tendue)
effort moyen d'écrasement
«squash load», capacité maximale de dissipation d'énergie plastique pour une section non déformée
effort total dans la section
effort ultime
petit rayon de la surface toroïdale
épaisseur de la plaque
déplacement axial selon x
amplitude initiale du déplacement en compression
énergie de flexion
énergie de membrane
déplacement transversal selon y
déplacement transversal selon z
puissance externe
déplacement transversal équivalent selon z pour une plaque de largeur unitaire
puissance interne
position axiale
position transversale
position par rapport à la fibre neutre
angle de basculement entre les deux mécanismes de pliage
vecteur sortie des inconnues (r,H, a )
distance d'écrasement effective
vitesse relative de raccourcissement uniforme des bords de l'élément coin
vecteur des déformations
déformation à la limite élastique
déformation courante
tenseur des vitesses de déformation
vecteur des courbures
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
3
Notations
v
Go
Ger
tenseur des vitesses de courbure
orientation du plan de flexion
énergie potentielle totale
demi angle de pliage de la rotule
vitesse de rotation à travers la ième ligne de pliage mobile
coefficient de Poisson
limite élastique
contrainte courante
contrainte critique de flambement plastique
vecteur entrée des paramètres connus ( C,t, 2 '1'0 )
angle entre les deux plaques de l'élément coin
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
4
Chapitre 1: Introduction 5
CHAPITRE 1:
Introduction
1. Introduction
Le développement des moyens de transports individuels et collectifs doit s'effectuer
en assurant à la fois le confort et la sécurité des passagers. Aujourd'hui, les concepteurs sont
tenus de respecter des mesures de sécurité très strictes auxquelles est soumis le matériel de
transport.
En vue de vérifier les conditions particulières de sécurité, le concepteur doit étudier
les mécanismes de déformation que peuvent subir ces structures dans le cas de sollicitations
extrêmes. Dans les secteurs automobile, ferroviaire, naval ou aérospatial, les constructeurs
désignent ce domaine de recherche sous le terme de "sécurité passive". Il correspond à
l'étude, de toutes les technologies intégrées aux véhicules visant à limiter l'effet d'un accident
sur les passagers. Citons l'exemple des dispositifs d'absorption d'énergie introduits dans les
véhicules automobiles et ferroviaires. Ce domaine est complémentaire de celui de la "sécurité
active" visant-à développer les technologies préventives comme par exemple l'évolution de la
signalisation ou de la qualité du freinage.
Lorsqu'un accident est inévitable, deux objectifs principaux sont alors recherchés. Le
premier est de limiter le seuil maximal de décélération au niveau des passagers. Le deuxième
est d'absorber la totalité de l'énergie cinétique par déformation de la structure tout en
préservant l'intégrité des zones occupées.
Pendant la phase de conception des véhicules, il est donc indispensable de vérifier les
choix technologiques effectués. Des normes se rapportant au dimensionnement des structures
de transport ont d'ailleurs été établies.
Cependant, nous ne pouvons guère envisager un processus de dimensionnement en
effectuant des essais successifs sur des prototypes, pour des raisons évidentes de coût. Il est
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 6
donc nécessaire de recourir à l'utilisation d'outils de simulation numérique de complexité
croissante adaptés aux différentes phases de conception.
2. Outils de prédiction du comportement au choc
Deux outils sont disponibles pendant la phase de conception d'une structure. Le
recours à l'un ou l'autre, est essentiellement fonction des délais imposés pour la mise en
oeuvre et du budget alloué pour l'étude :
- Le premier outil est numérique. Il appartient au domaine de la dynamique rapid~
non-linéaire et permet l'analyse des champs de déplacement, de vitesse et d'accélération ainsi
que des champs de contrainte et de déformation des composants structuraux. Dans la plupart
des chocs, certains composants subissent des mouvements de forte amplitude qui donnent
forcément naissance à un comportement que nous qualifions de non-linéaire. Il existe deux
types de non-linéarités :
les non-linéarités géométriques (grands déplacements, grandes
déformations, contact entre les pièces ou avec le milieu extérieur),
. les non-linéarités matérielles (comportement ·élasto-visco-plastique des
matériaux).
Nous distinguons deux approches numériques pour la prédiction du comportement des
structures en dynamique rapide non-linéaire. La première est dite globale, et la seconde est
dite locale.
- Le deuxième outil est expérimental. Il tient une place majeure dans les études de
collision par les solutions qu'il apporte tant au niveau de la conception du prototype, que de
la progression des modèles numériques. Nous réalisons des essais sur des structures en vraie
grandeur ou sur des maquettes à échelle réduite en faisant appel à des techniques de
similitude indirecte [1-2].
Seules les approches numériques globale et locale sont présentées. Les outils
numériques et expérimentaux sont complémentaires dans un processus de conception et ont
chacun leurs avantages et inconvénients. Puis, nous présentons sous la forme d'un tableau
synoptique la démarche appliquée pour la conception aux chocs, ainsi que la chronologie
d'utilisation des outils appliqués pour l'étude des structures en collision. Ces tableaux,
respectivement représentés aux figures 1.1 et 1.2, retracent la logique d'utilisation des
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 7
différentes méthodes et approches, et font clairement apparaître les caractéristiques requises
pour permettre leur application.
2.1 Approche globale
Cette approche repose sur la constatation suivante : lors d'un choc, les composants
structuraux ne se comportent pas tous de la même façon. Certains éléments se déforment
beaucoup plus que d'autres. Les parties qui ne se déforment peu ou pas peuvent donc être
assimilées à des solides rigides. Cette approche, fondée sur la théorie des Systèmes
Mécaniques Articulés, a pour objectif de simuler ces phénomènes par des modèles discrets,
en utilisant des éléments simples afin de représenter un composant ou un sous-ensemble de
composants. Le fait de ne s'intéresser qu'aux zones concernées par la déformation procure à
cette méthode un caractère rapide dans l'exécution du calcul. Même dans le cas de structures
relativement complexes, les temps de réponse sont généralement courts. Cet outil semble
parfaitement adapté pour la phase de préconception.
Une structure est modélisée par un ensemble de corps reliés entre eux par
l'intermédiaire de liaisons. Ces dernières représentent les éléments qui subissent de grandes
déformations. n existe deux types de liaisons :
- les liaisons rigides entre deux corps: Chaque liaison est définie par une position dans
l'espace et un type (joint de translation, joint de rotation, ... ). Les liaisons rigides sont
également appelées "articulations" ..
- les liaisons déformables: Elles sont caractérisées par une courbe de comportement
qui conditionne la déformation du sous-ensemble de composants. Le mode de déformation
est généralement non-linéaire. Les liaisons déformables sont également appelées "ressorts",
ou "actuateurs".
De manière générale, en vue de bâtir les modèles, nous adoptons la démarche
suivante:
- les déformations dont le comportement global est axial, sont modélisées par un
joint de translation couplé avec un ressort unidirectionnel,
- les déformations engendrant un comportement global bi- voire tridimensionnel,
sont modélisées par un joint de rotation en 2D ou par un joint de révolution en 3D.
Une rotule plastique est constituée d'un joint, couplé à un ou plusieurs ressorts de
rotation ou de révolution. Les lois caractérisant le comportement des ressorts, axial
et de rotation, sont respectivement la courbe "effort - déplacement" ou P(o) et la
courbe "moment - angle de pliage" ou M(9).
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 8
Du point de vue temps de calcul, les modèles basés sur la dynamique des corps rigides
constituent un moyen efficace de prédiction du comportement des véhicules de transport lors
d'une collision. Le LAMIHILGM a précédemment développé le progiciel CRASH2D [3-6],
en collaboration avec GEC Alsthom et la S.N.C.F., avec comme objectif la simulation des
phénomènes de chevauchement lors de la collision de véhicules ferroviaires en 2D. Pour des
applications plus générales, mettant en oeuvre des comportements tridimensionnels, tels que
ceux d'un véhicule automobile, le LAMlli/LGM s'est engagé, en collaboration avec
SOLLAC-LEDEPP, dans le développement d'un code multi-corps 3D, CRASH3D [7-9].
Cependant, ces outils requièrent l'introduction des caractéristiques propres à chacune des
liaisons déformables. L'utilisateur doit disposer d'un outil efficace lui permettant de définir
les courbes de comportement des ressorts de translation et de rotation.
2.2 Approche locale: Méthode des Eléments Finis
La méthode des éléments finis consiste à modéliser le milieu continu en éléments
discrets connectés entre eux par des noeuds, dont le nombre est fini. Le nombre de noeuds est
à relier au nombre de degrés de liberté du modèle. Les types d'éléments employés (poutres,
plaques, coques, etc ... ) sont déterminés en fonction de la structure réelle (géométrie,
matériaux) et de l'étude effectuée.
Dans .le domaine. de la dynamique rapide non-linéaire, la méthode des éléments finis,
. couplée à des moyens informatiques de plus . en plus performants, permet actuellement
d'appréhender confortablement des problèmes d'impact à moyenne vitesse. En effet, les
logiciels fondés à partir du concept éléments finis tels que PAM-CRASH™ [10] et LS
DYNA™ [llj, sont efficaces dans la simulation en dynamique rapide d'éléments de structure
dont les comportements sont non-linéaires. Par ailleurs, ces logiciels gèrent parfaitement les
possibilités de contact entre les éléments ainsi que le frottement induit par ce mode de
déformation, et permettent de prendre en compte différentes caractéristiques matérielles.
Ces logiciels sont souvent utilisés pendant la phase de conception, pour optimiser ou
valider la conception des éléments structuraux. Dans le domaine automobile, ces logiciels
sont adaptés pour la simulation au crash de véhicules. Il n'est cependant pas rare qu'un
véhicule complet soit modélisé par 100 000 éléments coques.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction
... STRUCTURE -
~-----... EXPERIMENTATION 1 1 SIMULATION 1
A /~ ...
Echelle 1 Similitude Approche Approche Globale Locale
~ / MODIFICATION RECALAGE CONFRONTATION ....
ET/OU - des modèles OPTIMISATION -
A~ ,
VERIFICATION du comportement structurel
,, EXPLOITATION
Figure 1.1. Stratégie d'étude du comportement en collision.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction
SIMULATION NUMERIQUE
Modélisation Multi-corps
et/ou Poutres
Localisation des joints de déformation
/
Courbe de Compression axiale P(~)
1 t ' Expérimental Numirlque Alllllytique 1
Expérlmen/QJ
Courbe de flexion M(9)
t Numirlque Alllllytique
Figure 1.2. Outils numériques de simulation du comportement en collision.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
10
Chapitre 1: Introduction 11
3. Problématique de la recherche
Du fait de leur souplesse et de leur rapidité, les modélisations multi-corps rigides sont
utilisées en phase de préconception pour évaluer le comportement global de la structure. Elles
permettent d'obtenir les champs de déplacement, vitesse et accélération à différents endroits
de la structure. L'avantage de cette formulation est qu'elle offre la possibilité de pouvoir
comparer les différentes solutions entre-elles. Cependant, les mécanismes développés lors du
comportement au crash de structures automobiles sont tridimensionnels et l'ajout d'une
troisième dimension augmente considérablement les temps de calculs si nous utilisons les
mêmes méthodes que celles utilisées pour les applications planes (coordonnées cartésiennes
et lois de Newton-Euler). Nous devons nous orienter vers de nouveaux concepts pour Îa
description des mécanismes d'une part, et pour le développement des équations du
mouvement d'autre part.
Ces modèles nécessitent de définir des corps rigides liés entre eux par des joints et des
. ressorts (Fig. 1.3). En phase de préconception, nous possédons la description d'une structure
continue. Or, comment et avec quels outils devons-nous procéder pour discrétiser et
alimenter la structure?
Figure 1.3. Représentation schématique d'une modélisation multi-corps rigide.
L'efficacité d'un modèle multi-corps est étroitement liée aux caractéristiques matérielles et
dimensionnelles de la structure. Les caractéristiques des ressorts non-linéaires constituant les
joints de déformation peuvent être déterminées soit par un calcul élément finis, soit en ayant
recours à une méthode expérimentale ou encore par le biais de modèles analytiques et
cinématiques (Fig. 1.2). Seuls ces derniers semblent répondre aux objectifs d'une étude en
phase de préconception, les autres moyens de détermination étant longs à mettre en œuvre.
Les modèles cinématiques permettent de déterminer les courbes caractéristiques des sous-
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 12
ensembles par des calculs simples qui ne nécessitent pas le recours à des calculateurs
puissants. La formulation théorique, fondée à partir de l'analyse limite, fournit une solution
de type borne supérieure. Cette méthode, basée sur un ensemble de déplacements
cinématiquement admissibles, est utilisée en compression axiale [8, 12, 20-29], en flexion
plane [8-9, 30-37] ou encore en torsion [38]. Cependant, ces modèles sont développés pour
des cas de sollicitation pure (compression axiale ou flexion pure). Or, dans le cas de
structures complexes et/ou de sollicitations arbitraires, des couplages peuvent apparaître entre
les chargements de flexion et de compression, notamment dans la phase précédant
l'effondrement du composant.
Si les modèles analytiques servent à déterminer la réponse d'effondrement des
ressorts de translation et de rotation, il reste à répondre aux questions: Comment discrétiser la
structure? Où placer les joints de translation et de rotation simulant la déformation lors d'une
collision?
Afin d'aider l'utilisateur dans la construction du modèle multicorps rigides, lors de
précédents travaux une méthode de localisation des rotules plastiques a été développée.
L'hypothèse de base était l'activation série des modes de flambement lors de la déformation
des structures impactées. Cette méthode a été développée pour des structures planes [39]. Si
cette méthode était tout à fait adéquate pour les applications bidimensionnelles traitées, dans
le cas d'une approche tridimensionnelle pour des_ structures complexes, nous relevons
certains inconvénients tels que:
- la non prise en compte de la déformation plastique du matériau (flambement
eulérien),
-la non localisation des zones de compression,
· - la non détermination du plan de flexion de la rotule (orientation de la
charnière plastique),
- un nombre de rotules plastiques dépendant directement de la base modale
retenue,
- l'activation de l'ensemble des rotules est supposée simultanée.
L'objectif de cette recherche est, dans un premier temps, de définir et de qualifier une
méthodologie permettant de modéliser le mouvement en dynamique de systèmes mécaniques
articulés rigides de grandes tailles. Nos choix sont guidés par la rapidité de la modélisation,
incluant aussi bien les temps de calculs que les temps de description du système par
l'utilisateur. L'approche conviviale du progiciel est également fortement prise en compte.
Dans un second temps, l'effort est dirigé sur le développement d'outils d'aide à la
modélisation multi-corps du choc des structures automobiles. Ceux-ci sont basés sur des
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 13
modèles analytiques pour la détermination de la réponse d'effondrement et sur une
méthodologie de localisation des zones subissant de grandes défonnations plastiques.
Au chapitre 2, le fonnalisme multi-corps (CRASH3D) est présenté. Celui-ci utilise les
cordonnées naturelles [13-15] comme variables descriptives du système mécanique et le
principe de Kane [16-19] pour l'obtention des équations du mouvement. La description du
système multi-corps à l'aide des coordonnées naturelles est très conviviale et diminue le
nombre des variables descriptives de ce système. Quant à la méthode de Kane, elle permet
d'obtenir un système d'équations différentielles minimal. Nous avons donc trouvé judicieux
d'associer ces deux concepts déjà efficaces séparément
Dans le troisième chapitre, nous présentons des outils indispensables à la réalisation
d'un modèle multi-corps qui est représentatif du comportement au choc de la structure et qui
correspond aux attentes du concepteur pour une phase d'avant projet. Nous proposons des
modèles analytiques pour la détennination des caractéristiques d'effondrement en
compression et en flexion et une méthode de localisation des zones de grandes déformations
en compression et en flexion. Celle-ci est basée sur une utilisation couplée d'un modèle
éléments finis poutres élasto-plastiques à parois minces sous chargement dynamique et des
modèles analytiques de caractérisation du comportement en compression et en flexion. Cette
méthode présente l'avantage d'améliorer les caractéristiques des ressorts non-linéaires pour
les phases de pré-effondrement des composants dans le cas de sollicitations complexes.
Le quatrième chapitre valide les différents concepts présentés lors des deux chapitres
précédents. Nous effectuons, dans un premier temps, une validation des outils d'aide à la
modélisation .multi-corps du choc des structures par des essais numériques et expérimentaux
de compression axiale et de flexion pure sur des profilés automobiles. Enfin, nous traitons
une application tridimensionnelle de collision d'un longeron automobile de type poutre en 'S'
à double courbure. La méthode de localisation des zones de grandes défonnations plastiques
est utilisée pour la création d'un modèle multi-corps représentatif du comportement de la
structure. Les résultats de la simulation numérique multi-corps sont comparés à ceux d'un
modèle éléments finis de référence.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 14
REFERENCES du chapitre 1
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Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 15
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Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 16
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Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre 1: Introduction 17
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Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 18
CHAPITRE2:
1. Introduction.
Modélisation multi-corps Dans ce chapitre, nous présentons les coordonnées naturelles qui
permettent de décrire rapidement un modèle mu/ti-corps d'une structure automobile avec un minimum de variables. Nous associons à ces variables descriptives le principe de Kane pour la fonnulation des équations de la dynamique. Celui-ci présente l'intérêt d'obtenir un système d'équations différentielles minimal à résoudre numériquement. Nous développons la mise en équation avec les coordonnées naturelles des efforts actifs généralisés pour différents types de corps rigides et des efforts inhérents à l'utilisation de ressorts non-linéaires pour la caractérisation des grandes déformations en flexion et en compression.
La simulation des systèmes multi-corps par des méthodes numériques a été rendue
possible, depuis une trentaine d'années, avec l'utilisation d'ordinateurs suffisamment puissants
pour permettre de résoudre les équations inhérentes à de telles études. Les applications sont
vastes, puisque nous trouvons la conception et l'optimisation des mécaiùsmes, la robotique,
·l'aéronautique, la biomécanique, la génétique, ou encore la chimie organique. Depuis 1970, de
nombreux logiciels ont été développés afm d'analyser les mécanismes articulés. Leurs auteurs
ont utilisé diverses méthodes pour décrire ces systèmes, obtenir leurs équations du mouvement
et les résoudre. Le problème majeur des logiciels de calculs de structures mécaniques
contraintes est le temps de calcul, que nous souhaitons le plus faible possible, ceci afm de
pouvoir intégrer ce genre d'outil dès la phase d'avant-projet. Or, la résolution de tels
mécanismes fait intervenir de grands systèmes d'équations différentielles ou algébro
différentielles non linéaires qui doivent être intégrées. De nombreuses méthodes de résolution
de ces systèmes sont à l'étude pour réduire les temps de calcul. Un autre point de vue consiste,
d'une part, à réduire le nombre de variables nécessaires à la description du système multi
corps, et d'autre part à simplifier la forme des équations décrivant son mouvement.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps 19
2. Choix d'un système de coordonnées
Afm de modéliser les systèmes mécaniques rigides 3D, il est nécessaire de posséder un
système de coordonnées défmissant sans équivoque les positions et le mouvement. Celui-ci
doit faire appel à une vision globale de la structure. La modélisation ainsi développée est plus
facile à appréhender. Pour le choix de représentation du mécanisme il est possible d'utiliser les
coordonnées absolues, relatives [ 1-4] ou naturelles [5-7]. Ces trois types de représentation des
corps dans l'espace permettent de définir un ensemble de variables qui décrit à tout instant la
configuration d'un système.
2.1 Coordonnées naturelles
L'objectif de cette recherche est de définir et de qualifter une méthodologie permettant
de modéliser le mouvement en dynamique rapide de systèmes mécaniques articulés rigides de
grandes tailles , ceci en trois dimensions. L'effort de conception est donc dirigé par la rapidité
de la modélisation, incluant aussi bien les temps de calculs que les temps de description du
système par l'utilisateur. La modélisation d'une structure automobile soumise au choc étant
complexe et pouvant comporter un grand nombre de degrés de liberté, nous nous sommes
orientés vers les coordonnées naturelles.
Celles-ci présentent l'avantage de décrire le mécanisme avec des coordonnées
cartésiennes, sans faire intervenir de valeur d'angles. Avec ces coordonnées, un solide est décrit
au moins par deux points et un vecteur unitaire (non colinéaire avec le vecteur formé par les
deux points). Nous avons donc 9 coordonnées pour positionner un solide.
x Figure 2.1. : Modélisation d'un corps en coordonnées naturelles.
A ce stade, les coordonnées euleriennes semblent fournir moins de variables
descriptives puisque seulement 6 coordonnées (7 avec les paramètres d'Euler) sont nécessaires
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 20
pour positionner un solide. En fait, les coordonnées naturelles étant définies au niveau des
joints entre les solides, un même point et/ou un même vecteur sont utilisés pour au moins
deux éléments, d'où une réduction du nombre global de variables. Les coordonnées relatives
donnent un système minimal de coordonnées descriptives dans le cas d'une chaîne
cinématique arborescente ouverte, puisque le nombre total des paramètres de configuration
correspond au nombre des degrés de liberté du système mécanique. Nous écartons cependant
celles-ci car la modélisation multi-corps d'un châssis d'une structure automobile comporte de
nombreuses chaînes fermées et le modèle multi-corps correspond plus à une description de
type poutre à deux ou trois noeuds que nous retrouvons dans les coordonnées naturelles.
Quelques règle's très simples permettent de modéliser un mécanisme 3D avec les
coordonnées naturelles :
- chaque joint doit avoir autant de points et de vecteurs qu'il est nécessaire pour
définir ses mouvements,
- un point doit être positionné à un joint où il existe matériellement un point
confondu (rotule, pivot, ponctuelle, encastrement),
- s'il existe une direction privilégiée (un axe) à un joint, un point appartenant à
chacun des corps doit se trouver sur cet axe,
- l'axe d'un joint est matérialisé par un vecteur unitaire (ou deux points, mais
cette solution sera moins efficace numériquement).
2.2 Equations de contraintes
Nous avons deux types d'équations de contraintes :les équations de corps rigides et les
équations de liaisons. Grâce aux équations de liaisons, il nous est possible de modéliser tous
les systèmes mécaniques en décomposant les liaisons composées (de niveau 2) en liaisons
simples (de niveau 1).
2.1.1 Contraintes de corps ri~ides
En coordonnées naturelles, un solide est modélisé par deux points et un vecteur. Nous
notons indifféremment rp le vecteur des coordonnées cartésiennes d'un point P ou le vecteur
des composantes d'un vecteur P exprimés dans le repère global (Fig. 2.1). Les équations de
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 21
corps rigides garantissent que les points 1 et 2 et le vecteur 3 appartiennent au même corps, et
que celui-ci est indéformable.
*Equation de contrainte de Vecteur Unitaire
r32 -1 = 0
* Equation de contrainte de Longueur Constante
(r2 - r1 )2
- L12 2 = 0
*Equation de contrainte d'Angle Constant
(rz - q).r3 - Cst = 0
(2.1a)
(2.1b)
(2.1c)
Le temps n'apparaît pas explicitement dans ces trois équations de contraintes. Les matrices
jacobiennes sont exprimées par :
(2.2a)
pour la contrainte de vecteur unitaire,
(2.2b)
pour la contrainte de longueur constante,
et (2.2c)
pour la contrainte d'angle constant.
2.1.2 Contraintes de liaisons
Afin de modéliser les liaisons géométriques des systèmes mécaniques, nous
développons des équations de contraintes de liaisons. Les liaisons cinématiques que nous
avons choisies de décrire dans un premier temps sont d'ordre inférieur (au sens de Reuleaux).
Il nous est possible de décrire un modèle mécanique en utilisant des liaisons de type rotule,
pivot, cylindrique, ou prismatique.
* La liaison rotule:
La liaison rotule ne nécessite pas l'introduction d'équation particulière : elle se trouve
automatiquement prise en compte par la description en coordonnées naturelles lorsque deux
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 22
éléments du mécanisme ont un point commun. En effet, dans ce cas, le seul mouvement
relatif possible entre ces deux corps est une rotation autour de ce point (Fig. 2.2).
* La liaison pivot:
,_/ Corps2 Corpsl~
Figure 2.2. : Liaison rotule
Nous avons la même propriété pour la liaison pivot. Cette fois, elle est définie lorsque
deux éléments partagent un même point et un même vecteur. Afin de les conserver communs,
le seul mouvement possible entre les deux corps est la rotation autour de l'axe dirigé par le
point et le vecteur (Fig. 2.3.).
Figure 2.3. : Liaison pivot.
* La liaison cylindrique: ·
Cette liaison peut être modélisée de plusieurs façons. La première (Fig. 2.4.a) est de
matérialiser l'axe de la liaison par un vecteur et par deux points. En imposant une condition
de colinéarité entre ce vecteur et celui formé par les deux points, seule une translation et seule
une rotation sont possibles entre les deux corps.
Figure 2.4.a. : Liaison cylindrique 2 points, 1 vecteur.
Nous pouvons modéliser la liaison cylindrique en considérant 3 points et un vecteur.
L'axe de la liaison est matérialisé par les deux points du corps 1 ou par le point et le vecteur
du corps 2 (Fig. 2.4.b). Nous imposons au vecteur (12) d'être colinéaire avec le vecteur 4.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 23
Enfin, la modélisation peut être faite grâce à 4 points (Fig. 2.4.c). L'axe de la liaison
passe alors par deux des points d'un même solide, et nous imposons une condition de
parallélisme entre les droites (12) et (34).
Figure 2.4.b.: Liaison cylindrique 3 points, 1 vecteur. Figure 2.4.c. : Liaison cylindrique 4 points.
Nous avons choisi de ne développer que le cas où la liaison cylindrique est définie par
deux points et un vecteur (Fig. 2.4.a), car c'est la manière la plus simple de procéder et qui
fait intervenir le moins de variables.
(2.3)
La liaison cylindrique possède deux degrés de liberté, l'un en rotation, et l'autre en
translation. Quatre équations de liaisons sont nécessaires pour interdire le mouvement selon
les quatre autres degrés de liberté dans l'espace. Deux d'entre elles sont des contraintes de
corps rigides (équation de longueur constante entre les points 1 et 2 et équation de vecteur
· unitaire pou~ le vecteu~ 3). Les deux autres sont obtenues à partir du produit vectoriel
définissant la colinéarité du vecteur 3 avec les points 1 et 2. Nous avons une équation
redondante engendrée par le produit vectoriel qui génère trois équations de contraintes.
L'élimination de celle-ci se fait automatiquement lors de la résolution du système linéaire
associé.
La matrice jacobienne s'écrit :
(2.4)
où a représente la matrice associée à l'opérateur vectoriel, c'est à dire que pour un vecteur a=
[
0 -z y] [x, y, z], nous avons a= z 0 -x , ainsi ab= a.Ab.
-y x 0
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 24
* La liaison glissière :
La liaison glissière découle de la liaison cylindrique : il suffit de bloquer la rotation.
La modélisation retenue est représentée à la figure 2.5 :
Figure. 2.5.: Liaison glissière.
Les équations analytiques sont les suivantes :
(2.5a)
(2.5b)
L'une des trois équations résultant du produit vectoriel (2.5a) est linéairement
dépendante des deux autres. La liaison glissière possède un seul degré de liberté en
translation, ce qui est traduit analytiquement par ce système de trois équations indépendantes,
auquel il faut associer une équation de corps rigide entre les points i et 2, et une équation
d'angle constant entre les vecteurs 4 et 5. La matrice jacobienne s'écrit :
0 (2.6)
3. Méthodes d'obtention des équations du mouvement
Nous pouvons utiliser plusieurs principes pour obtenir les équations du mouvement
d'un système mécanique. Cependant, le choix de ce principe doit être établi en fonction des
impératifs suivants:
- il diminue le nombre d'opérations algébriques nécessaire pour l'obtention des
équations du mouvement [13], [19],
- il est très facilement programmable,
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 25
- il doit permettre d'obtenir un système d'équations différentielles du premier ordre,
accélérant ainsi la résolution [20].
Le choix de la méthode d'obtention des équations dynamiques du mouvement est
vaste. Si elles découlent toutes des équations de Newton-Euler, certaines sont plus facilement
interprétables, d'autres sont plus adaptées à un certain type de système de coordonnées, ou
encore à l'exploitation des résultats souhaités. Il est évident que les choix faits par les auteurs
au niveau des méthodes numériques sont fortement liés aux applications qu'ils souhaitent
traiter [21].
Notre choix s'est donc arrêté pour le principe de Kane [8-11]. Il nous donne un
système algébro-différentiel minimal qui s'avère très simple à résoudre.
3.1 Formulation matricielle du Principe de Kane avec les coordonnées naturelles
Un système mécanique peut être décrit analytiquement grâce à un vecteur de
coordonnées descriptives r de dimension n. D'autre part, il existe un vecteur q des
coordonnées généralisées, dont la dimension est nddl et dont les composantes sont
indépendantes, qui pennet de calculer le mouvement du système à un instant donné.
L'éçriture des équations de contraintes nous donne un système de (n-nddl+p) équations:
fb(r,t) = 0 (2.7)
La dérivé~ par rapport au temps de (2. 7) donne:
(2.8)
Une diagonalisation par la méthode de Gauss-Jordan de ce système de (n-nddl+p)
équations se décrit par le schéma suivant :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 26
n-nddl 1 + = 0 n-nddl+p
p 0
Lors de la phase descendante de la méthode de Gauss-Jordan, nous éliminons les p
lignes de la matrice jacobienne tl»r correspondant aux p équations de contraintes redondantes.
Nous déterminons les ensembles de coordonnées dépendantes et indépendantes. Ces
ensembles constituent les vecteurs rdep et q liés entre eux par la relation :
(2.9)
Kane définit V la vitesse généralisée partielle du point P relative à la vitesse P,s
généralisée 4s par la relation :
- drp - drp - afp VP,s- Gqs- Bqs- ~s (2.10)
Ceci correspond à la définition des coordonnées généralisées comme étant des
combinaisons linéaires des coordonnées descriptives. L'équation (2.9) pour l'ensemble des
vitesses descriptives donne les deux équations suivantes :
(2.lla)
lq=q (2.1lb)
Les vitesses généralisées q étant les nddl dernières composantes du vecteur des
vitesses descriptives t, nous pouvons écrire ces équations sous la forme suivante:
(2.12)
Grâce à l'équation (2.12), nous déduisons la matrice X des vitesses généralisées
partielles comme étant :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps 27
[-Cl» ] - r
X= ind
Inddl (2.13)
Cette matrice des vitesses généralisées est au cœur de l'expression matricielle des
équations de Kane. C'est en effet la matrice permettant de transformer le système de n
équations en un système de nddl équations. Cette matrice est obtenue à partir de la matrice
jacobienne des contraintes, qui comme nous l'avons vu précédemment est éparse. Par
conséquent, en considérant les éléments nuls de cette matrice, le nombre d'opérations à
réaliser pour avoir X est faible.
' ... Notons aussi que le vecteur -Cl» 1 peut être obtenu en considérant q nul dans
l'équation (2.9). Il est alors égal à l'opposé du vecteur des vitesses dépendantes. Par
conséquent, ce terme et la détermination du vecteur des vitesses descriptives à partir du
vecteur des vitesses généralisées pourront être obtenus avec peu d'efforts de calcul.
Cette remarque est aussi valable pour l'équation en accélérations. En effet, en dérivant
deux fois par rapport au temps les équations de contraintes (2.12), nous obtenons la relation :
(2.14)
Si,. de la même manière que pour l'équation en vitesses, nous isolons les dérivées par
rapport au temps des vitesses indépendantes et dépendantes, q et fctep, nous obtenons :
(2.15)
Nous pouvons, de ce fait, exprimer le vecteur des accélérations descriptives en
fonction du vecteur des accélérations indépendantes :
(2.16)
ce que nous écrivons :
r = Xq+c* (2.17)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps 28
Nous retrouvons ainsi la matrice des vitesses généralisées partielles dans l'expression
des accélérations. Cette matrice ayant été déterminée auparavant, nous n'augmentons pas le
temps de calcul. Nous voyons aussi que le second terme du membre droit de l'équation (2.17)
est égal au vecteur des accélérations lorsque les accélérations généralisées sont nulles, ceci
permettant un calcul avec un minimum d'efforts. Par conséquent, le calcul des accélérations
du système se résume au calcul du terme c * et de la multiplication de ij par X .
Kane obtient les équations du mouvement en projetant la seconde loi de Newton sur
les vitesses généralisées partielles [8]. Pour un mécanisme décrit par un vecteur de
coordonnées r de dimension n, cette loi s'écrit sous la forme d'un système de n équations
différentielles :
R+F-Mr=O (2.18)
Dans ce système, r est le vecteur des accélérations, R le vecteur des efforts aux
liaisons, F le vecteur des efforts appliqués et M la matrice de masse. Cette matrice de masse
est écrite pour un corps k de la façon suivante :
[mkl 0 ]
Mk = 0 .k,rrT dm (2.19)
Il faut ensuite assembler les matrices de masse des différents corps k du mécanisme.
La projection de cette loi sur le vecteur des vitesses généralisées partielles relatives à la
vitesse généralisée èJ.s s'écrit:
V~(R+F-Mr) =0 , (2.20)
Or, dans le cas de liaisons idéales ou parfaites que nous traitons, c'est à dire ayant une
puissance dissipée nulle, le vecteur des efforts de liaisons R est orthogonal au vecteur des
vitesses généralisées partielles IV,s(10]. La projection de l'un sur l'autre est donc nulle. Ainsi
l'équation de Kane relative à la vitesse généralisée èJ.s s'écrit:
(2.21)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 29
Nous généralisons maintenant l'équation (2.21) à l'ensemble des vecteurs des vitesses
généralisées. Ces vecteurs forment la matrice X. Nous écrivons alors le système des nddl
équations de Kane :
(2.22)
Si nous reprenons les n-nddl de l'équation (2.17) où rdep est exprimé en fonction des
accélérations généralisées q , et que nous l'insérons dans les équations de Kane, nous
trouvons:
(2.23)
Nous obtenons donc un système différentiel de nddl équations dont les inconnues sont
les nddl composantes du vecteur accélération q . Ces équations sont écrites sous forme
vectorielle par l'addition de deux vecteurs de dimension nddl :
Fa+ F* = 0 (2.24)
où Fa est le vecteur des efforts appliqués généralisés et F* le vecteur des efforts inertiels
généralisés.
Dans ces équations du mouvement interviennent la matrice M de masse du système et
le vecteur F des efforts appliqués. En effet, avec une définition par un repère gravitationnel
du solide, les-termes d'inertie et d'efforts sont concentrés au centre de gravité. Dans le cas des
coordonnées naturelles, il faut au contraire répartir ces termes d'efforts sur les points et
vecteurs définissant le corps. Nous allons donc nous intéresser maintenant à la construction de
la matrice de masse d'éléments les plus courants et du vecteur des efforts actifs généralisés.
La forme de cette matrice ou de ce vecteur dépend du type de représentation du corps rigide
en coordonnées naturelles. La modélisation du châssis d'une structure automobile demande
d'avoir recours à différents types de représentation des corps rigides, celles-ci étant
directement liées aux différentes liaisons qui agissent sur le corps. Le nombre et le type de
joints cinématiques attachés au corps conditionnent le nombre de points et de vecteurs pour la
description en cordonnées naturelles du corps. Nous présentons maintenant les entités les plus
courantes.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 30
3.2 Effort actif généralisé et effort d'inertie généralisé pour un corps rigide
3. 2.1 Corps ri ~ide défini par deux points et deux vecteurs unitaires.
Nous commençons par la définition de la matrice de masse et du vecteur des efforts
appliqués pour un corps isolé défini par deux points et deux vecteurs non-colinéaires (Fig.
2.6). C'est le corps que nous rencontrons le plus souvent. Nous montrons que, pour un tel
corps, les efforts actifs généralisés et les efforts d'inertie généralisés sont constants au cours
du temps. Par la suite, nous définissons d'autres types de corps en utilisant les résultats
obtenus pour celui-ci.
x
Figure 2.6. : Corps rigide défini par deux points et deux vecteurs 4nitaires.
Un point P de l'élément est repéré par son vecteur position r dans le repère global et
par le vecteur r dans le repère local. Par convention, un vecteur exprimé dans le repère local
est toujours surmonté d'une barre.
Nous définissons une matrice carrée N (3x3) à partir des coordonnées des vecteurs
rAB· ii et v. Nous l'appelons matrice des coordonnées naturelles du corps.
(2.25)
Nous introduisons la matrice de passage P permettant d'exprimer les coordonnées
naturelles dans le repère global en fonction de leurs coordonnées locales. C'est à dire que nous
exprimons N en fonction de N de la façon suivante :
N = PN doncP = NN-1 (2.26)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 31
Si nous écrivons maintenant les vecteurs position, vitesse et accélération d'un point P
quelconque de l'élément, nous obtenons :
(2.27a)
(2.27b)
(2.27c)
Partant des équations (2.1 0) et (2.27b ), nous exprimons la vitesse généralisée partielle
du point P relative à la vitesse généralisée 4 s en fonction de celle du point A et de la position '
de P exprimée dans le repère local :
(2.28)
La matrice N s est constituée des vecteurs des vitesses généralisées partielles relatives '
à la vitesse généralisée 4 s:
(2.29)
.. Nous pouvons maintenant, à l'aide de ces notations, exprimer le vecteur des efforts
généralisés et la matrice de masse généralisée d'un corps du système. Si nous notons np le
nombre de points P du corps k où s'exerce un effort appliqué Fp, l'effort actif généralisé
relatif à 4,s d'un corps k est défini par:
np
ak ""' T Fs = ~ vP,sFP (2.30a) P:l
soit avec l'équation (2.28):
np np r
ak ""' r ""' ( • --1- ) Fs =~VA,sFp+~N.sN rp Fp P=l P=l
(2.30b) np np
F ak ""' V T F ""' -r N -rN' T F s = ~ A,s P + ~ rp ,s P P=l P=l
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 32
Convenons maintenant d'écrire la matrice N-T en considérant chacune de ses colonnes
comme étant un vecteur :
N-T_ [--1 - nt (2.31)
Nous développons l'effort actif généralisé relatif à 4,s en exprimant N,s et N-1 :
Fak = [vT s A,s V T . T . T B,s 0 ,s V ,s
np
LFp- Fpï'pÏÏÏl P=l
np
LFpfpTiiïl P=l np "'F - T--1 "'-' prp n 2 P=l np
LFpfpTii31 P=l
(2.32)
Nous écrivons cette dernière égalité sous forme d'un produit scalaire entre un premier
vecteur relatif à la vitesse partielle des coordonnées naturelles du corps que nous notons V,s et
un second vecteur relatif aux efforts appliqués noté Q22 :
(2.33)
Si l'effort Fp est constant dans le repère local de l'élément, alors le vecteur Q22 est
constant au cours du temps.
Un corps k isotrope a une matrice de masse Mk de la forme:
(2.34)
Si nous considérons une répartition de la masse à l'intérieur de ce corps sur un nombre
fini ne de points P, l'expression de l'effort d'inertie généralisé relatif à la vitesse généralisée
iJ,s est la suivante :
ne *k "'M ..
Fs =- .i..J k V P.s ·rp (2.35) P=l
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 33
Nous développons sous forme matricielle l'expression de la matrice de masse
généralisée M 22 d'un corps k tel que celui de la figure 2.6. En développant les expressions de
Vp,s et rp nous obtenons:
(2.36)
ce qui, après développement des matrices N-', N s et N, peut encore s'écrire sous la forme
suivante:
T T VAs (m+ 2b1 + a 11 )1 -(b1-au)l (b2- al2)1 (b3 -a13 )I rA
'
F"'k -- V[Js -(b1 -a11 )1 a111 -al21 -a13I rn (2.37) ' s - • T (b2 - a21)1 -a211 a221 a231 ü u,s
• T V,s (b3 -a31)1 -a311 a321 a331 v
Ceci représente la matrice de masse généralisée. Les termes aij et bi sont définis par :
ne
aij =iii' 'I,mpfpfp ii/ P=l (2.38)
bi= miit"rG
ne
où G est le centre de gravité du corps et rn sa. masse. La somme Lmpfpfp correspond à P=l
la matrice d'inertie du corps exprimée dans le repère local par rapport au point A. Cette -
matrice est constante au cours du temps puisque nos corps sont rigides et que tous les termes
qui la constituent sont exprimés dans le repère local de l'élément.
La matrice de masse est symétrique. En effet :
ne
aij =iii' 'I,mpfprp ii/ P=l
ne
qui peut s'écrire: aij = L mpiij'rprp ii-.f P=l
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 34
ou encore ne
aij::: :Lmp(nJ'fprp ntr P=l
Or, le terme entre parenthèses est un scalaire, et par conséquent sa transposée est égale à elle-
même, d'où:
ne
aij = :LmpiiJ'rpr;; nt (2.39) P=l
et donc: (2.40)
La matrice de masse généralisée d'un corps k défini par d~ux points et deux vecteurs
s'exprime:
(m+2b1 +a11 )1 -(bi -au)l (b2 - a 12 )1 (b3 -ai3)1
M22= a 111 -a121 -a131
(2.41) symétrie a221 a231
a331
Nous remarquons que dix termes permettent de définir la matrice de masse
généralisée, tout comme les caractéristiques dynamiques d'un solide dépendent des trois
coordonnées du centre de gravité, de la masse et des trois produitS et trois moments du
tenseur d'inertie.
Nous avons l'écriture de l'effort d'inertie généralisé relatif à la vitesse généralisée
q ,s d'un corps- k :
(2.42)
A partir des définitions du vecteur des efforts généralisés et de la matrice de masse
généralisée d'un corps défini par deux points et deux vecteurs, nous pouvons utiliser ces
mêmes quantités pour d'autres types d'éléments dont nous développons les caractéristiques
dans les paragraphes suivants.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 35
3.2.2 Corps ri~ide défini par trois points et un vecteur unitaire
Avec les coordonnées naturelles, nous pouvons définir un corps par trois points non
alignés et un vecteur unitaire non contenu dans le plan défini par les trois points, comme sur
la figure 2.7.
x
Figure 2.7. : Corps rigide défini par trois points un vecteur unitaire.
Nous ramenons ce cas au précédent en définissant le vecteur unitaire v manquant au
point B comme étant le vecteur directeur de la droite (BC) :
(re -rB) (re -rB) v= lire -rBII = leB
(2.43)
. Nous pouvons définir une matrice constante de transformation T d'un vecteur de
coordonnées naturelles formé de deux points et deux vecteurs à un vecteur de coordonnées
naturelles formé de trois points et un vecteur :
avec
rA rA
rB =T
rB (2.44)
u re v u
1 0 0 0
0 1 0 0 T= 0 0 0 1 (2.45)
0 1
--1 lcB
1 -1 leB
0
Nous avons de même pour les vitesses généralisées partielles :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 36
vA,s VA.s
VBs =T
VB,s
ûs Vc,s (2.46)
v,s us
La matrice de transformation T est utilisée pour déterminer l'expression de la matrice
de masse d'un élément défini par trois points et un vecteur.
Si nous notons M 22 la matrice de masse d'un corps k décrit par deux points et deux
vecteurs, l'effort d'inertie généralisé par rapport à la coordonnée généralisée qs s'écrit :
F*k VTM .. s =- ,s 22r (2.47)
En utilisant la matrice de transformation T définie précédemment, nous écrivons:
F*k - VTTTM T'' s --,s 22r (2.48)
Nous exprimons ainsi la matrice de masse généralisée d'un élément décrit par trois
points et un vecteur à partir de celle d'un élément défini par deux points et deux vecteurs :
ce fait:
(2.49)
Nous développons cette expression afin d'écrire analytiquement la matrice de masse :
(m+2b1 +a11 )1
symétrie
(b3-a13)1
lcB
( ~:;'- ;i;} a33 1 lcB
(- al2 - a23 JI
lcB
a23 1 lcB a221
Pour les efforts actifs généralisés, nous procédons de la même manière. Nous avons de
(2.50)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps 37
Ce qui analytiquement nous donne :
np
LFp- Fp'fpii11
P=l np --1
L F p'fp T (ïi11 + .!2_) P=l fcB
np --1
LFprpT .!2_ P=l fcB
(2.51)
np
LFpfpTii21 P=l
3.2.3 Corps ricide défini par rJUatre points
Quatre points non coplanaires et non alignés trois à trois comme sur la figure 2.8.
positionnent et orientent un corps dans l'espace.
x
Figure 2.8. : Corps rigide défini par quatre points.
Nous ramenons cette description d'un corps à celle d'un corps défini par deux points et
deux vecteurs, en définissant les vecteurs unitaires u et v manquants comme étant les vecteurs
directeurs des droites (AB) et (BD), c'est à dire :
(2.52)
Ainsi, de la même façon que dans le cas précédent, nous définissons une matrice
constante de transformation T d'un vecteur de coordonnées naturelles formé de deux points et
deux vecteurs à un vecteur de coordonnées naturelles formé de quatre points :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps
fA fA
fn =T
fn ü fe
(2.53)
v fv
1 0 0 0 0 1 0 0 1 1
avec T= --1 0 -1 1 ICA ICA
(2.54)
0 1
--1 lDB
0 1 -1 lDB
Nous avons de même pour les vitesses généralisées partielles :
VA,s VA,s
Vn,s =T
Vn,s (2.55)
Ù,s Vc,s
v,s V vs '
L'expression de la matrice de masse généralisée est alors :
((m+2bt +au) J ( ) a23 b2 -a12 b 3 -a13 - bl -au +
lcA lvn · b2 -al2 · a22 1
feAl DB 1 1 1
-2 +- a12 b 3 -a13 a22 a23 fcA f~A +--
f~A lcA lvn feAl DB
al3 -a23 -al3 au +2--
feAl DB lvn M4o =
lnn 1 1 1
a33 a12 a33 +-lbn lcA 2
lvn
symétrie a22 a23 -1 -1 f~A l~A
a33 -1 lbn
Le vecteur des efforts généralisés s'écrit :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
38
(2.56)
Chapitre2: Modélisation multi-corps 39
(2.57)
3.2.4 Corps ri~ide dé_fini par deux points et un vecteur unitaire.
Nous développons ici le cas de la description d'un corps par deux points et ,un vecteur
comme schématisé par la figure 2.9.:
x
Figure 2.9. : Corps rigide défini par deux points un vecteur unitaife.
Pour l'étude d'un tel corps, nous définissons une matrice de transformation T
permettant de passer des éléments analytiques d'un corps défini par deux points deux vecteurs
à celui-ci.
Pour cela, nous considérons que le vecteur unitaire v, absent de la description présente
peut être défini comme suit :
{rB-rA)Au
v = ~~rB - rA ) A ull (2.58)
Nous notons la norme du dénominateur lABu et nous utilisons la matrice du produit
dyadique défini précédemment pour dériver par rapport à la coordonnée généralisée qs
l'équation précédente :
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps
(rA -rB )ü,s v ,s = ....;.._ __ ....:...._'--lABu
ii( V B,s- V A,s)
lABu (2.59)
Nous déduisons la matrice de transfonnation T de dimension (12 x 9) telle que:
VA,s 1 0 0
VB,s 0 1 0 [V A,,] [V A,,]
= 0 0 1 :~~s = T :~~s (2.60) Us
' ü ü rB -rA V,s ---lABu [ABu lABu
40
Dans ce cas, la, matrice T n'est pas constante au cours du terrips car elle dépend des
vecteurs r A• rB et u qui sont exprimés dans le repère global.
Si maintenant nous dérivons deux fois par rapport au temps l'équation (2.58), nous
obtenons:
V= (rB -rA)Au +2
(tB -tA)/\U + (r8 -rA)Aü lABu lABu lABu
(2.61)
Nous en déduisons l'égalité suivante:
rA 1 0 0 1 0 0
fB 0 1 0
[::]+ 0 1 0
[;:] (2.62) = 0 0 1 0 0 1 ü ii. -ii rB -rA ii ii rB -rA _v -- --[ABu [ABu [ABu [ABu [ABu [ABu
, où nous identifions la matrice Tet sa dérivée par rapport au temps i'. Nous écrivons:
(2.63)
L'effort d'inertie d'un corps k défini par deux points et deux vecteurs s'écrit de la
manière suivante:
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 41
T T VAs rA
' T rB F;k =-
VBs M22 ' .r ü u,s
(2.64)
.r v,s v
En utilisant les expressions précédentes des vitesses généralisées partielles et des
accélérations, nous avons :
(2.65)
Nous définissons alors la matrice de masse généralisée M 21 d'un corps défini par
deux points et un vecteur comme étant :
(2.66)
Le second terme de droite de l'équation (2.65) sera calculé à l'instant précédent le
temps courant de calcul. Il sera considéré dans le membre de droite du système d'équations à
résoudre.
Cette matrice de masse est calculée à chaque itération du calcul car la matrice de
transformation T n'est pas constante au cours du temps. Cependant, avec le principe de Kane,
seul ce calcul est nécessaire, alors qu'avec les équations de Lagrange, il aurait fallu
différencier par rapport au temps et aux coordonnées la nouvelle matrice de masse ainsi
obtenue.
L'expression du vecteur des efforts généralisés est aussi obtenue en partant de celui
d'un corps défini par deux points et deux vecteurs. Ainsi, nous avons :
(2.67)
3.2.5 Corps rifide di,fini par deux points
Pour maintenir une distance constante entre deux points, ou lorsque les dimensions du
solide modélisé sont négligeables au regard de sa longueur, il est utile de définir un solide
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 42
uniquement par deux points (Fig 2.10.). Nous réduisons ainsi le nombre des équations de
contrainte, mais en contrepartie nous ne connaissons pas l'orientation autour de l'axe défini
par les deux points. Le moment d'inertie de ce solide autour de cet axe est donc négligeable.
x
Figure 2.10. :Corps rigide défini par deux points.
La démarche suivie est différente de la précédente. En effet, nous considérons un
point quelconque P sur le segment [AB]. Ce segment a par définition la même direction que
l'axe x du repère local. Ainsi le vecteur fp des coordonnées de P exprimé dans le repère local
est en fait l'abscisse du point. Nous exprimons alors matriciellement le vecteur des
coordonnées du point P dans le repère global en fonction des vecteurs rA et l'B, et de
l'abscisse f du point P :
(2.68)
Nous noterons T la matrice ainsi définie. En dérivant rp par rapport à la vitesse
généralisée 4,s nous obtenons sa vitesse généralisée partielle :
[VAs] Vp,s =T V '
B,s (2.69)
De même, nous dérivons cette égalité deux fois par rapport au temps, ce qui nous
donne l'expression de l'accélération rp :
.. T[rA] rp = rB (2.70)
Ces équations nous permettent d'exprimer la matrice de masse généralisée et le vecteur
des efforts généralisés de notre élément.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 43
Nous avons vu que l'effort d'inertie généralisé relatif à la vitesse généralisée éJ,s d'un
corps k s'écrit :
ne
F;k =- ,LMvP,s ·rp (2.71) P:l
Si nous remplaçons V P,s et rp par les expressions précédentes, nous obtenons :
(2.72)
Si nous supposons constante la section le long de l'axe du corps, M est en fait une
masse linéique. Notons rn la masse du corps, nous avons dans ce cas l'expression suivante:
(2.73)
La matrice T dépend de l'abscisse des ne points P, et en considérant la somme finie sur
ces points comme une somme infmie sur le corps, nous écrivons:
Nous avons alors:
ou sous forme matricielle: M 20 =
lt.B - m J r _ M20 =- T Tdr
[AB 0
(2.74a)
(2.74b)
(2.74c)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 44
Ce qui après résolution des intégrales nous donne la matrice de masse généralisée d'un
corps défini par deux points :
[
ml m1] M _ 3 6 2o- m m
-1 -1 6 3
Cette matrice de masse est constante au cours du temps.
Pour les efforts actifs généralisés, nous avons :
(2.75)
(2.76)
T
Nous remplaçons la vitesse généralisée partielle V P,s par son expression en fonction
de V A,s et VB,s. ce qui donne :
np [V ]T Fsak = L VA,s . TT
P=l B,s
np ( - ) v T L 1--;- Fp F = [ A,s] P=l AB
p V np -B,s L_r_ Fp
l P=l AB .
(2.77)
Ainsi, nous avons l'expression de l'effort généralisé par analogie avec les cas précédents :
I(l- /: ) Fp Q
20 = P=l AB
np -L_r_ Fp P=lfAB
(2.78)
3.2.6 Les autres corps
Nous avons défini les matrices de masse et les vecteurs des efforts des éléments les plus
souvent rencontrés lors de la modélisation des systèmes multi-corps avec les coordonnées
naturelles. Néanmoins d'autres types de corps peuvent exister et ils sont généralement dus à un
nombre important de liaisons sur le corps. Dans ce cas, les entités comportent plus de points
et/ou de vecteurs que dans celles développées précédemment. Pour le calcul des matrices de
masse et les vecteurs des efforts de ces corps, nous utilisons l'une des entités défmies
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 45
précédemment, les points et les vecteurs de description supplémentaires sont attachés par des
équations de contraintes de corps rigides.
3.3 Actuateurs ou liaisons de déformation
Nous avons vu précédemment qu'il était très facile avec les coordonnées naturelles de
définir des liaisons cinématiques entre les différents corps. L'utilisation des modélisations
multi-corps nécessite le développement de liaisons de déformation qui vont caractériser toutes
les déformations de la structure et dissiper les énergies mises en jeu. Elles sont la
superposition d'une liaison géométrique avec un ressort non linéaire.
Ces ressorts sont de· deux types : - translation,
-rotation.
Nous présentons la façon de les intégrer dans un système multi-corps utilisant les
coordonnées naturelles. Les caractéristiques de ces ressorts non-linéaires peuvent être
obtenues de différentes manières, soit par le biais d'essais expérimentaux, soit par calculs
numériques ou soit par des modèles analytiques. Ces derniers, qui nous semblent les plus
adéquats pour des approches en phase de préconception, feront l'objet du prochain chapitre.
3.3.1 Ressort de translation
· Il crée un couple d'efforts constants ou dépendants du temps entre deux éléments du
système mécanique. Ces efforts sont, selon la direction de l'actuateur, de même norme et de
sens opposé. Avec les coordonnées naturelles, il faut définir les points aux extrémités de
l'actuateur de translation (points A et B Fig. 2.11). Nous avons ainsi un vecteur donnant la
direction de l'actuateur à tout instant dont nous notons la norme LAB. Considérons un ressort
de translation de raideur k et de longueur à vide Lo (Fig. 2.11)
raideurk Longueur à vide L0
Figure 2.11.: Ressort de translation.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 46
Si nous considérons que la raideur k du ressort peut être fonction de la distance LAB
(c'est à dire implicitement du temps), nous avons un effort f qui s'écrit:
f=k(LAB)(LAB-Lo) (2.79)
Lorsque k est constant, nous sommes en présence d'un ressort linéaire. Nous écrivons
ainsi le vecteur des efforts externes créés par un actionneur de translation :
f [rA -rB] Qac,_, =L r -r
AB B A
(2.80)
Les trois premiers termes de ce vecteur sont relatifs au point A des coordonnées
naturelles, alors que les trois suivants concernent le point B. Ces termes seront additionnés au
vecteur des efforts actifs généralisés du système en tenant compte de leur point d'application.
3.3.1 Ressort de rotation
Les ressorts de rotation exercent un moment entre deux corps du mécanisme selon un
axe d'articulation commun à chacun d'eux (Fig. 2.12). Nous notons rn le vecteur directeur de
cet axe. Le moment développé est fonction de l'angle entre les deux corps, angle matérialisé
par deux segments [ij] et [ik] (Fig. 2.13a).
, Figure 2.12. Joints de déformation en rotation.
Nous pouvons écrire le moment qu'il développe comme suit :
M =k(09)59m (2.81)
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 47
pointj
pointi point k
Figure 2.13.a: Ressort de rotation. Figure 2.13.b: Efforts créés par un ressort de rotation.
La valeur de l'angle e n'est pas explicite. Elle est obtenue en étudiant les valeurs de
l'arcosinus du produit scalaire et de l'arsinus du produit vectoriel entre les segments [ij] et
[ik]. Notons aussi que la raideur k peut être dépendante de l'angle. Dans le cas contraire, nous
sommes en présence d'un ressort linéaire de rotation.
Pour faciliter l'exposé, nous nous sommes placés dans le cas où les points i, j et k se
trouvent dans un même plan (Fig. 2.13a). En fait il est possible d'utiliser des points non
coplanaires (Fig. 2.13b).
Connaissant maintenant la valeur du moment développé par le ressort de rotation, nous
pouvons le substituer par trois efforts fi, fj et fk appliqués aux points de description. Ces
efforts sont considérés dans le plan (i,j,k). Nous pouvons schématiser la substitution comme
suit:
(2.82a)
f. -r:. rk = ~~ _~\\A (k(ôe)ôe )rn (2.82b)
(2.82c)
Le vecteur des efforts actifs développés par un actionneur de rotation s'écrit de ce fait:
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 48
(2.82d)
Les trois premiers termes de ce vecteur sont relatifs au point i des coordonnées
naturelles, les trois suivantes au point j, et les trois dernières concernent le point k. Ces termes
seront additionnés au vecteur des efforts actifs généralisés du système en tenant compte de
leur point d'application.
3.4 Résolution et intégration numériques
3.4.1 Résolution numériQue
Nous avons vu que le système des équations dynamiques du mouvement s'exprime:
(2.83a)
Afin de résoudre numériquement ce système, nous l'écrivons sous la forme :
(2.83b)
Dans un premier·temps, nous validons les conditions initiales en positions, vitesses et
accélérations par une étude cinématique. Nous résolvons alors l'équation (2. 7) pour obtenir
les accélérations indépendantes q à l'instant (t+Llt). Puis nous déterminons le vecteur des
accélérations dépendantes r en résolvant l'équation (2.17) :
r = Xq+c"'
Cette opération ne nécessite aucun traitement particulier, puisque la matrice X et le
vecteur c* ont été définis lors de la détermination de l'ensemble des accélérations
indépendantes.
Les vecteurs position et vitesse, r et r, à l'instant (t+ilt), sont ensuite obtenus par
intégration numérique.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mufti-corps 49
3.4.2/nté~ration numériaue
Ce schéma d'intégration consiste en la résolution du problème de Cauchy, c'est à dire
en la résolution d'un système différentiel du premier ordre avec conditions initiales. L'une des
méthodes les plus couramment utilisées pour cette intégration est l'algorithme de Runge-Kutta
d'ordre quatre [6,19]. Cette méthode consiste à remplacer l'intégration de dérivées d'ordre
deux par le calcul de fonctions d'évaluation en quatre points de l'intervalle de temps. Ces
fonctions sont :
ki=f(t,y) (2.84a)
(2.84b)
(2.84c)
(2.84d)
La solution numérique à l'instant (t+.1t) est exprimée en fonction de la solution précédente y(t):
y(t+.1t)=y(t)+ 1t (ki+2kz+2k3+k4) (2.84e)
L'algorithme de Runge-Kutta est dit explicite parce que la résolution de y(t+.1t) ne .
nécessite que la connaissance de l'état précédent y(t). De ce fait, nous n'avons pas besoin d'un
calcul itératif pour résoudre le système. Si cette méthode est simple, elle présente
l'inconvénient d'entraîner rapidement une violation des contraintes de liaisons, même pour des
systèmes simples. En effet, la résolution du système nous donne les accélérations du
mécanisme. Or ces équations sont obtenues en dérivant deux fois par rapport au temps les
équations de contraintes. Ceci signifie que l'intégration par rapport au temps s'applique aussi au
système d'équations suivant :
(2.85)
3.4.3 Stabilisation des éauations de contraintes
La première des solutions pour stabiliser les équations de contraintes consiste à
résoudre un système constitué à la fois des équations de contraintes et des équations de la
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation mu/ti-corps 50
dynamique. De cette manière, les contraintes seront vérifiées en même temps que leur dérivée
seconde par rapport au temps.
Plusieurs méthodes existent pour la résolution de ces systèmes algébro-différentiels.
Citons les solveurs ·utilisant la prédiction-correction [20] tel que celui de Gordon-Shampine
[21] ou encore la méthode de Runge-Kutta implicite. Toutefois, ces méthodes sont lourdes à
mettre en oeuvre et ne sont pas sans problème de stabilité [22].
Nous avons choisi une autre alternative en utilisant la méthode de stabilisation de
Baumgarte [23]. Elle consiste à remplacer le vecteur des équations de contrainte (2.85) par
celui qui suit :
(2.86)
Les constantes a et P sont ordinairement choisies identiques et ont une valeur comprise
entre 1 et 20 [24-25].
La solution générale de ce système d'équations différentielles est :
(2.87)
Ici, les vecteurs constants 3t et 32 dépendent des conditions initiales, et par conséquent
ils prennent en compte les termes constants des équations de contraintes. En général, les
positions ·et vitesses initiales du mécanisme garantissent que les vec.teurs 3t et 32 sont nuls.
Ainsi, ·si les erreurs numériques altèrent cette condition, la partie réelle négative de
l'exponentielle amortira les erreurs lors de l'intégration numérique.
La méthode de stabilisation des équations de Baumgarte à l'avantage d'être simple,
efficace et très peu gourmande en temps de calcul. Cette méthode a été largement utilisée.
Nikravesh propose une étude comparative de l'intégration numérique des équations du
mouvement avec d'une part un système algébro-differentiel, et d'autre part une stabilisation de
Baumgarte [26]. Il conclut que cette dernière est deux fois plus efficace que la résolution du
système mixte. Toutefois, cette méthode ne résout pas toutes les instabilités, particulièrement
au voisinage des singularités cinématiques [27], nécessitant alors une diminution du pas de
temps d'intégration.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 51
4. Conclusion
Nous avons développé une modélisation des systèmes mécaniques articulés rigides
avec les coordonnées naturelles, associée à une formulation des équations de la dynamique
selon le principe de Kane. L'écriture des équations du mouvement sous forme matricielle a
dégagé plusieurs avantages du couplage de ces deux concepts.
En premier lieu, nous avons montré que la matrice des vitesses généralisées partielles
était facilement obtenue par une diagonalisation de Gauss-Jordan. Cette matrice nous permet
d'écrire un système d'équations différentielles du premier ordre à nddl inconnues. La
résolution de ce système nous donne alors le vecteur des accélérations généralisées. Par la
suite, le calcul du vecteur des accélérations descriptives n'est pas pénalisant au regard du
temps gagné en ne résolvant qu'un système purement différentiel et de plus minimal, surtout
que cette manipulation n'utilise que des matrices ayant été calculées auparavant.
D'autre part, nous avons défini les caractéristiques analytiques des corps rigides décrits
par les entités suivantes :-deux points et deux vecteurs unitaires,
- trois points et un vecteur unitaire,
- quatre points,
- deux points et un vecteur unitaire,
- deux points.
Nous sommes ainsi en mesure de décrire tout système mécanique articulé en utilisant
les coordonnées naturelles, et de définir les matrices de masse et les vecteurs des efforts
appliqués de chacun de ses corps pour, après assemblage, écrire les équations de la
dynamique selon Kane.
La résolution de ces équations de la dynamique est réalisée avec l'algorithme de Runge
Kutta, auquel est associé une stabilisation de Baumgarte.
Nous allons maintenant nous intéresser, dans le chapitre suivant, à la détermination des
caractéristiques des ressorts non linéaires, mais aussi à la construction du modèle multi-corps
où il est indispensable de positionner judicieusement les zones qui vont subir de grandes
déformations en flexion et en compression.
Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 52
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Chapitre2: Modélisation multi-corps 53
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Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre2: Modélisation multi-corps 54
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Mechanical System Dynamics, pp. 351-368, springer-Verlag (1984).
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Contribution au développement d'une méthodologie de
conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 55
CHAPITRE 3:
1. Introduction
Outils d'aide à la modélisation
multi-corps du choc des structures Dans cette partie, nous présentons des modèles analytiques qui permettent
de déterminer très rapidement la résistance à l'effondrement de structures à parois
f1!inces et à géométrie relativement complexe lorsqu'elles sont soumises à des
chargements de compression axiale ou de flexion pure. Les trois phases du
processus de déformation, à savoir les phases de pré-effondrement, d'effondrement
et de post-effondrement sont traitées. Nous montrons ensuite la nécessité de
localiser les zones de dissipation énergétique qui seront prise en compte dans le
modèle mu/ti-corps par le biais de joints de déformation. Nous proposons une
méthode d'aide à la construction d'un modèle mu/ti-corps représentatif du
comportement au choc de la structure à étudier.
Dans le chapitre 2, un code de modélisation spatiale multi-corps, CRASH-3D,
développé à partir de la méthode de Kane en coordonnées naturelles, a été présenté. Cette
approche globale de prédiction du comportement au choc d'une structure nécessite
l'obtention des caractéristiques en compression et en flexion des différentes sous-structures
où les déformations plastiques sont localisées. Elles peuvent être obtenues soit par des calculs
éléments finis non-linéaires statiques, soit par des essais expérimentaux. Cependant, ces
approches, lourdes et longues à mettre en œuvre, ne permettent pas de répondre dans des
temps très courts aux objectifs d'une approche en phase de préconception. Ceci justifie
l'utilisation des modèles analytiques afin d'obtenir rapidement les réponses à l'effondrement
de ces sous-structures.
Les modèles cinématiques en compression et en flexion pure sont le résultat des
travaux pionniers de Wierzbicki et Abramowicz [1-10] et de Kecman[ll-13]. Ces modèles
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre]: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 56
sont efficaces et adéquats, mais sont limités, notamment dans le cas de la flexion, à un
domaine restreint de sections transverses. Les travaux de Kecman, qui ont été
particulièrement concentrés sur l'effondrement de tubes à sections rectangulaires pour des
applications liées aux problèmes de retournement de bus, ont abouti au développement d'un
modèle cinématique en flexion et au développement du programme informatique WEST[14].
Toutefois, ce modèle est limité aux profilés à épaisseur unique et dont la section est à angles
droits, et ne présente pas de description détaillée des phases de pré-effondrement et
d'effondrement. Au cours de ces quinze dernières années, Wierzbicki et Abramowicz, qui
sont à l'origine des concepts de super éléments de pliage et super éléments poutre ont
développé le programme informatique commercial CRASH-CAD [15]. Dans sa dernière
version, CRASH-CAD est un outil de conception complet utile pour un grand choix de
structures prismatiques soumises à un chargement en compression axiale, à un chargement en
flexion ou à un chargement combinant flexion et compression. Cependant, la théorie qui est à
la base de la plupart des récents développements n'est pas accessible en lecture grand public.
En ce qui concerne notre domaine d'action dans le développement d'outils de
modélisation simplifiée basés sur une approche multi-corps, de nouveaux modèles ont été
développés et certains des modèles existants ont été améliorés (,lans le but d'étendre leur
domaine de validité à une plus large gamme d'éléments géométriques [16-20, 22-24].
Grâce à ces modèles, la résistance à l'effondrement est calculée de manière analytique
pour des structures rectilignes à parois minces à géométrie arbitraire. Ces tubes minces sont
des pièces essentielles de châssis automobiles et ferroviaires qui absorbent l'énergie par la
déformation plastique, et ainsi préservent la sécurité des passagers. La résistance à
l'effondrement peut être utilisée comme une donnée d'entrée dans les joints de déformation
d'un programme de simulation multi-corps bi- ou tridimensionnelle [21,25,27]. Dans un
élément tel qu'une barre ou un ressort non-linéaire, ce dernier modèle, connu sous la
dénomination de «modèle hybride», permet de réduire remarquablement le nombre
d'éléments coques et poutres dans un modèle de conception, et donc d'accroître la vitesse de
calcul [26,28]. Nous nous proposons de présenter brièvement ces modèles analytiques de
caractérisation du comportement en compression axiale et en flexion pure, en vue d'une
utilisation dans une approche multi-corps tridimensionnelle.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 57
Si la détermination des caractéristiques d'effondrement est indispensable à la
détermination des caractéristiques des ressorts du modèle multi-corps, il faut néanmoins
pouvoir positionner judicieusement les différents joints de déformation lors de la construction
du modèle. Nous proposons une méthode efficace d'aide à la décision pour le positionnement
des zones subissant de grandes de déformations plastiques en compression axiale ou en
flexion pure. Cette méthode est basée sur une utilisation de résultats d'un modèle global
élément finis poutres élasto-plastiques pour structures à parois minces de section transverse
complexe couplés avec les résultats de modèles analytiques. Elle présente l'avantage de tenir
compte, en phase de pré-effondrement, d'un chargement arbitraire couplant la compression et
la flexion
2. Réponse de l'effondrement en compression axiale
Les déformations d'une structure linéique à parois minces sont dues à des chargements
de compression et de flexion. Comme il est montré sur la figure 3.1, la réponse typique d'une
colonne prismatique se décompose en trois phases identifiées par le pré-effondrement,
l'effondrement et le post-effondrement.
La phase de pré-effondrement, qui correspond principalement ~ux déformations
élastiques ·ou élasto-plastiques, fait intervenir, dans un premier temps, la compression
uniforme qui détermine la position d'équilibre. Dans un deuxième temps, après bifurcation de
cet état d'équilibre, intervient le post-flambement où chaque plaque est soumise à des
chargements ôe compression et de flexion. Pour des structures à section transversale épaisse,
des déformations plastiques peuvent apparaître avant l'instabilité de flambement. Dans ce cas,
la compression uniforme est suivie par une compression plastique jusqu'à l'apparition de
l'instabilité. Au point d'effondrement, la colonne atteint sa charge ultime (pic). Au delà,
caractérisée par la phase de post-effondrement, la colonne subit de grandes déformations
latérales qui provoquent la chute de l'effort instantané. Comme l'effondrement en
compression axial est caractérisé par la formation de plusieurs lobes plastiques tout au long de
la colonne, un effort moyen à l'écrasement Pm peut alors être extrait.
La présente démarche restitue séparément chaque étape du processus de déformation
de sorte qu'une caractéristique entière d'écrasement est définie pour des sections à parois
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 58
minces métalliques de géométries complexes.
p (N) pré-effondrement
~-- effondrement (charge ultime)
/
post-effondrement (écrasement)
effort moyen d'écrasement (Pm)
ô (rn)
Figure. 3.1.: Caractéristiques d'écrasement d'une colonne prismatique.
2.1 Phases de pré-effondrement et d'effondrement
Une plaque isolée, simplement appuyée dans la direction du chargement, est
considérée. La charge ultime varie selon la géométrie, les propriétés matérielles et selon le
mode de flambement, ce mode de flambement pouvant être initié par des imperfections. Dans
les tests et les simulations, deux modes d'écrasement apparaissent généralement, le mode
asymétrique (Fig.3.2a) et le mode symétrique (Fig.3.2b). Dans le cas d'un mode asymétrique,
les bords libres de cette plaque sont considérés comme rotulés. Ils sont considérés comme
encastrés si lé mode d'éc"rasement est symétrique.
~ ~ l'llo.. ,~ f ' ill"'" ~IJ \. J ..... ,
a b
Figure. 3.2.: Mode de flambement d'une colonne prismatique a- asymétrique b- symétrique.
Dans ce chapitre, seul le calcul du mode d'écrasement asymétrique sous chargement
quasi- statique est présenté. Les détails concernant le mode d'écrasement symétrique et
l'application au chargement dynamique sont fournis en références [ 17, 18].
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 59
Les expressions suivantes, pour les champs de déplacement en compression et en
flexion satisfaisant les conditions limites, sont utilisées:
et
x u=-uOL
• ( 1r ) • (ntr ) w =w0 sm ï;Y sm Lx
(3.1)
(3.2)
où U0 est l'amplitude maximale due à la compression, Lest la longueur de la plaque, W 0 est
l'amplitude maximale due à la flexion, b est la largeur de la plaque et n est le nombre de
lobes élastiques. Afin de prendre en compte les imperfections géométriques initiales, un
champ de déplacement en flexion additionnel, w , du même type que (3.2) peut être défini
[10].
L'énergie potentielle totale s'écrit comme suit:
(3.3)
où,
W· W -~ eq-
bi (3.4)
correspond à l'amplitude du déplacement latéral pour une plaque de largeur unitaire.
Les deux premiers termes du côté droit représentent le travail des efforts intérieurs
provoqués par la flexion et l'action de la membrane, et le troisième terme correspond au
travail des efforts extérieurs.
Les énergies de flexion et de membrane sont exprimées comme suit:
1 J 2 -T -u1 =2 z 1e CKdV v
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
(3.5)
(3.6)
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures
où
[Ex.x] [ -w,xx l E = Eyy , K = -W, yy et C = Yxy -2w,xy
0 1 0 1
1- v 1
2J
60
(3.7)
e , 1ë et C représentent respectivement le vecteur des déformations, le vecteur des courbures
et la matrice constitutive du matériau en contraintes planes.
La condition d'équilibre 8II = 0 donne l'effort de post-flambement Pet une équation
couplant les déplacements en compression et ceux en flexion.
Le déplacement critique, Uer, est obtenu pour un déplacement latéral nul ( Weq = 0). La
substitution de Uer dans l'expression de P fournit le chargement critique pour un flambement
élastique P cr· Comme l'ont montré Wierzbicki et Huang, lorsque la colonne est de forte
épaisseur, la section peut être entièrement plastifiée avant d'atteindre la valeur critique de
flambement élastique. En effet la capacité maximale de dissipation d'énergie plastique par
une section non déformée est représentée par le «squash load»:
Psq = a0bt avec b la largeur de la plaque et t l'épaisseur.
Par conséquent :
- si P cr< P sq le flambement est élastique,
- si P êr > P sq le flambement est plastique.
si Pcr < Psq , la réponse en compression uniforme est suivie de la phase de post-flambement
qui est en relation avec le champ de déplacement axial, u, et le champ de déplacement latéral
normé, Weq· La charge maximale, Pu, est obtenue en utilisant le critère de plasticité de von
Mises en contraintes planes:
(3.8)
où Go est la limite élastique du matériau.
Le premier point de plastification Pu apparaît sur les lignes de coin et à hauteur d'une
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 61
demi longueur d'onde de flambement. Suite à l'équation (3.8), le critère prend la forme
suivante:
(3.9)
- Si P cr > Psq. les déformations plastiques apparaissent avant l'instabilité du flambement
élastique et la compression uniforme est alors suivie d'une compression plastique jusqu'au
point d'instabilité. Suivant cette dernière procédure, la théorie unifiée du flambement
plastique de Stowell [32], avec une condition d'incompressibilité du matériau, est utilisée
pour déterminer la contrainte critique de flambement plastique, <1er·
Dans ce cas, la matrice constitutive du matériau utilisée dans l'expression de l'énergie
de flexion s'écrit comme suit:
r 1 ol 1
c1 2 1
.i.Eil. ol où, 1 3 E
(3.10) c = 1 c =-+-~ 3 SI 2 Il
1 4 4 E s
lo 0 :;j
Pour déterminer le module sécant, Es, et le module tangent, Er , la courbe de
contrainte-déformation est idéalisée par le modèle suivant:
(3.11)
où eo est la déformation à la limite élastique <Jo, e est la déformation courante et m le
coefficient d'écrouissage du matériau. Par conséquent:
G Em-1 d<J Em-1 E - - - (f -- et E =- =ma -
t - E - 0 Eo s dE 0 Eo (3.12)
La charge ultime est donc égale à la somme de chacune des charges sur les plaques
isolées constituant la section :
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre]: Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures
np
Pu= L<1crtb i=l
où np est le nombre de plaques constituant la section.
2.2 Phase de post-effondrement
62
(3.13)
Comme indiqué en Fig. 3.3 la caractéristique de compression axiale est obtenue par le
modèle cinématique mixte généralisé d' Abramowicz et de Wierzbicki [7]. La théorie est
basée sur l'observation qu'un élément coin d'un profilé prismatique ne peut se déformer
qu'en un nombre limité de modes d'effondrement plastique, principalement les modes
asymétrique et symétrique. Le modèle cinématique décompose le processus de pliage en deux
phases. La première est contrôlée par le mode quasi-inextensible ou asymétrique (Fig. 3.4.a).
L'angle de rotation a de la plaque est choisi de façon à représenter une variable indépendante
du processus (paramètre temporel). Ce mode d'effondrement persiste jusqu'à une
configuration intermédiaire a et engendre trois zones de déformation plastique:
- une surface toroïdale B où sont confinées les déformations en extension selon
la direction circonférentielle,
- deux lignes de plia,ge horizontales stationnaires ABC,
- deux lignes de pliage inclinées mobiles LBO.
En ce point, le mode extensible prend le contrôle du processus d'écrasement. Ce mode
d'effondrement persiste jusqu'à la configuration finale lXJ et engendre également trois zones
de déformation plastique:
- deux surfaces coniques de déformation en extension WD et ODD ,
-deux lignes de pliage horizontales stationnaires ADBC,
- deux lignes de pliage inclinées stationnaires LBO.
Pour a= 0, le modèle est représentatif du mode d'écrasement symétrique (Fig. 3.4.b)
et seules les trois dernières zones de déformation plastique sont actives.
Les modes d'effondrement précédemment décrits sont des simplifications des modes
de déformées expérimentales représentées en Fig. 3.5.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre]: Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures 63
c
Figure 3.3. : Modèle cinématique mixte généralisé [7].
Figure 3.4.a : Mode naturel de pliage asymétrique [2]. Figure 3.4.b: Mode naturel de pliage symétrique [3].
a. b.
Figure 3.5. : Echantillons après écrasement : a. asymétrique - b. symétrique.
En idéalisant le comportement du matériau comme étant rigide-parfaitement plastique
caractérisé par une contrainte d'écoulement équivalente O'o, le théorème des puissances
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures 64
virtuelles est utilisé pour résoudre le problème. La méthode consiste à calculer la force
d'écrasement instantanée pour chaque élément coin composant la section et à additionner ces
forces élémentaires.
(i) A l'équilibre, les puissances interne et externe doivent être égales:
Wint = Wext = P(a) (3.14)
où,
nhl
Wint = J(MapKap+NapÉap)dS + LJ Mo(i) (è(i)]dz(i) s i=l 1.5;) '
(3.15)
(ii) La force d'écrasement instantanée est ainsi calculée :
M 6
P(a) 8 = LL Ni W;j (3.16) i=l j=l
OÙ wij = f (X) sont les puissances dissipées dans les différents mécanismes plastiques
exprimées en fonction du vecteur des inconnues X· M est le nombre d'éléments coins
constituant la section et Nj est le nombre de contributions pour èhacune des six zones de
déformation plastique représentatives d'un élément coin déformé.
A l'aide d'une procédure de minimisation par rapport à x , l'effort moyen
d'écrasement est obtenu:
M 6
pm8eff = LLNj W;j (3.17) i=l j=l
où 8eff est la distance d'écrasement effective.
Ce modèle, limité aux sections transversales mono-épaisseur, a été étendu au cas de
structures plus complexes à sections transversales moiti-épaisseurs.
La configuration initiale (Fig. 3.3) , définie par la largeur C de l'élément coin, a été
divisée en C1 et C2 pour l'épaisseur de chaque plaque t1 et t2• L'angle adjacent entre les deux
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 65
plaques est 2 'P0 • Les paramètres d'entrée du modèle sont alors:
(3.18)
Pour le calcul de l'effort moyen d'écrasement de structures à np plaques à épaisseurs
et angles arbitraires, lorsque le premier lobe plastique apparaît, les lignes de pliages inclinées
et les zones d'extension sont supposées situées sur la plus mince des deux plaques (tJ). Pour
les lobes suivants, ces mécanismes de dissipation d'énergie alternent entre les deux épaisseurs
des éléments coin (tJ et t2).
Basé sur cet as~emblage, le calcul de l'énergie dissipée dans les différentes zones de
déformation peut être formulé de nouveau.
En appliquant la procédure de minimisation par rapport à z, et après assemblage des
efforts élémentaires de chaque élément coin, l'effort d'écrasement moyen du i ème lobe, Pmu
, est obtenu:
M 6
P. s: ,H = "" "" N . w. mu u eJJ ~ ~ 1 1) (3.19)
i=l j=l
Dans le cas de sections multi-épaisseurs, l'effort d'écrasement moyen Pmu de deux
lobes consécutifs est différent à cause de l'alternance des deux épaisseurs de chaque élément
coin. L'objectif n'est pas d'obtenir le profil d'écrasement entier de la colonne mais
simplement ~e décrire la· réponse instantanée du premier lobe. Pour les N-1 lobes suivants,
pouvant apparaître sur une colonne de longueur L et qui peuvent être en nombre pair ou
impair, nous utilisons l'effort global d'écrasement moyen , Pm. qui prend en compte les deux
épaisseurs alternatives, t1 et t2:
1 N I,Pm,·l N -1 il=2
(3.20)
où le nombre impair il correspond à une section mince t1 et le nombre pair il correspond à
une section épaisse t2.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre3: Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures 66
3. Réponse de l'effondrement en flexion pure
Comme pour la compression axiale, la courbe de réponse typique d'une colonne
prismatique sollicitée en flexion pure se décompose en 3 phases (Fig.3.6).
La phase de pré-effondrement correspond à des déformations élasto-plastiques. Dans
le cas d'un flambement élastique, le point «A» caractérise le moment critique Mer (Fig.3.6.a).
Une seconde phase de post-flambement apparaît lorsque chaque plaque est soumise à des
déplacements transversaux. Au point d'effondrement (B-B'), le moment atteint un maximum
(ou pic). Dans le cas de structures à section transversale épaisse, des déformations plastiques
apparaissent avant l'instabilité du flambement. Le comportement élastique est dans ce cas
suivi par une phase élasto-plastique jusqu'à apparition de l'instabilité plastique (Fig.3.6.b). La
phase de post-effondrement provoque alors une diminution du moment et de grandes
déformations plastiques en flexion.
M pré-effondrement B effondrement
Mer Mo
post-effondrement
0 8 Flambement élastique (a)
0 8 Flambement plastique (b)
Figure 3.6. : Courbes typiques de réponse du comportement en flexion a- flambement élastique, b- flambement plastique.
La démarche analytique qui suit traite séparément chaque étape du processus de
déformation pour la détermination des caractéristiques en flexion de profilés à parois minces
à sections arbitraires.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 67
3.1 Phases de pré-effondrement et d'effondrement
Nous étudions dans un premier temps le mode de flambement de la section. Comme
montré par Dutheil [33], entre autres, la section peut être considérée comme un assemblage
de plaques liées par des conditions aux limites (Fig. 3.7). La nature et l'intensité du
chargement subit par ces plaques est fonction de leur position par rapport à la fibre neutre:
- plaques uniformément comprimées,
- plaques uniformément tendues,
-plaques subissant un chargement de compression linéairement réparti,
- plaques subissant un chargement de tension linéairement réparti.
L'équilibre de chaque plaque est étudié afin de déterminer le mode de flambement et la
contrainte critique de flambement crcr (Fig. 3.8).
Mahendran [34] a défini un outil mathématique, utilisant les éléments finis et les
séries de Fourier, pour déterminer le comportement d'une plaque soumise à des chargements
combinés de compression et de cisaillement. En suivant la même procédure, des
modifications ont été faites de manière à satisfaire les conditions d'une plaque fléchie et
d'assurer une répartition du mom~nt constant le long qe la longueur d'onde de flambement.
Les champs de déplacement suivants sont définis:
où, f3m=m7dL et m sont les termes de la série de Fourier (m=l,2,3, ... ).
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
(3.21)
(3.22)
(3.23)
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 68
Figure 3.7.: Décomposition d'un profilé en éléments plaques.
Figure 3.8. : Champs de déplacement.
En fiH de compression, la contrainte dans la plaque atteint une valeur critique pour
laquelle des déplacements transversaux w, dus au voilement, commencent à apparaître. Ces
derniers provoquent une consommation énergétique de flexion supplémentaire. L'énergie
potentielle totale s'écrit alors comme la somme des énergies de flexion, de membrane et du
travail extérieur:
(3.24)
U 1 et U m ont les mêmes expressions que celles définies pour le pré-effondrement en
compression dans les équations 3.5 et 3.6. Pour obtenir le moment critique, la méthode de
Ritz est utilisée en minimisant la fonctionnelle TI par rapport aux degrés de liberté qui sont les
inconnues (U;, V;, Ui, Vi, W; 8;, Wi, Si) :
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 69
dii = ù II dU. + ù II dV, + ù II dU. + ù II dV. ùu. 1 ùV: 1 ;;u. ' ;;v. ' 1 1 J J
ùii ùii {)[] ùii + ùW.dW;+ {)(}. d6;+ ùW. d~ + {)(}. d(Jj =0
1 1 J J
(3.25)
Un assemblage de toutes les plaques est effectué afin d'obtenir le comportement
global du profilé. La minimisation de la fonctionnelle ll donne lieu à un système de deux
équations dont la première permet d'obtenir les déplacements Ui, Uj, Vi et Vj en fonction de
la contrainte critique et la seconde définit un système aux valeurs propres. La résolution de ce
système aux valeurs propres permet d'obtenir le mode propre de voilement et la contrainte
critique de flambement élastique O'cr· Cette théorie n'est cependant pas directement applicable
à la phase de post-flambement car la formulation de l'énergie de membrane ne prend pas en
compte les déplacements transversaux.
Le champ de déplacement, contrairement aux modèles de compression [9,10,17,18],
ne peut être pré-défini car la plaque subit un chargement non constant qui est fonction du
chargement de chaque bord.
Par conséquent, nous utilisons le mode de voilement comme champ de déplacement
de manière à décrire la phase de post-flambement [23].
Nous considérons que le mode de voilement reste inchangé. De ce fait, en introduisant
le déplacement transversal dans l'énergie de membrane, nous pouvons reformuler la
fonctionnelle n :
(3.26)
où A0 est l'amplitude de la déformation, 80 est l'angle de flexion et u0 est le raccourcissement
de l'axe neutre .
En minimisant n par rapport aux variables A0 , 80 et u0 , nous obtenons un système de
trois équations algébriques non-linéaires. Par résolution de ce système, nous déterminons
l'équation de la fibre neutre et la courbe de post-flambement. Ensuite, en utilisant le critère de
plastification de von Mises en contraintes planes, nous déterminons le moment ultime de
flambement élastique à l'effondrement:
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 70
(3.27)
Cependant, dans le cas de sections à parois épaisses, des déformations plastiques
apparaissent avant l'instabilité de flambement. Le comportement élastique est alors suivi par
une phase élasto-plastique. Le chargement augmente jusqu'à apparition de déplacements
transversaux et initie l'instabilité. Dans ce cas, en suivant la même démarche que celle
proposée par Stowell [32], avec une condition d'incompressibilité du matériau, nous
déterminons la contrainte critique de flambement plastique.
3.2. Phase de post-effondrement
Comme il est indiqué sur la figure 3.9, les coins subissent des déplacements uniformes
qui dépendent de leur position par rapport à la position de l'axe neutre. Ceci souligne le fait
qu'une plaque isolée subit un chargement de flexion (ui;tui) associé à un chargement de
compression axiale (ui;é()).
bordi
0 section
Figure 3.9. : Déplacements dus à la flexion.
Par conséquent, la superposition du modèle quasi-inextensible de Wierzbicki et
Abramowicz [7] et du modèle de Kecman [13] nous permet d'étudier la combinaison de leur
comportement respectif (Fig. 3.10). Cependant, l'utilisation d'éléments coins pour décrire
l'effondrement de la section en flexion provoque des discontinuités en coupant certains
mécanismes plastiques du modèle de Kecman. C'est pourquoi, pour le développement d'un
modèle généralisé en flexion cinématiquement admissible, la section a été décrite par des
éléments plaques liés par des conditions limites [23].
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 71
Figure 3.10. : Superposition du modèle quasi-inextensible de Wierzbicki et Abramowicz et du modèle de Kecman.
Cette superposition aboutit à cinq modèles de base ou mécanismes (Fig. 3.11)
représentatifs du comportement à l'effondrement de plaques horizontales et verticales ou
inclinées d'un profilé de géométrie arbitraire. Pour les plaques verticales ou inclinées, les
mécanismes sont différenciés par le type de plaque (aile libre ou plaque connectée aux deux
bords), et par la direction du mouvement des lignes de coin.
Lors de l'étude d'une section transversale quelconque, le choix des différents
mécanismes cinématiques est conditionné simplement à partir de l'étude du mode de
flambement. Comme ces modèles diffèrent principalement par leur comportement au niveau
des lignes de coin pour une plaque, la comparaison des déplacements transversaux des deux
plaques qui composent la ligne de coin impose son mécanisme d'effondrement. Le
mécanisme cinématique global est obtenu après assemblage de toutes les plaques.
Une description géométrique et cinématique est ensuite réalisée dans le but de
quantifier l'énergie dissipée dans les différents mécanismes plastiques de chacun des cinq
modèles de base. Un exemple d'assemblage de ces mécanismes est montré à la figure 3.11
pour un profilé à section rectangulaire à partir du mode de voilement obtenu. Sur cette figure,
nous pouvons observer que le comportement est déterminé pour chaque coin, en comparant
les déplacements transversaux des différentes plaques. Une recherche du mode cinématique
correspondant à chaque plaque est effectuée parmi les cinq mécanismes de base. La section
est décrite de la plaque la plus éloignée de la fibre neutre vers la plaque la plus proche.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
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Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures
DECOMPOSITION DU MODE DE VOILEMENT EN MODELE CINEMATIQUE
Mode!
Mode2
Mode4
ModeS
- - Section initiale -Mode de
flambement -Modèle
ci
r -· . . 1 .
1 1
Figure 3.11.: Modèles de base extraits de la superposition des modèles compression/flexion.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
72
Chagitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures
Section initiale
- Mode de flambement Modèle cinématique
Figure 3.12. : Exemple d'assemblage des différents mécanismes de base pour un profilé à section rectangulaire.
73
En flexion, la position de la fibre neutre est fixée de manière à équilibrer 1' effort entre
la partie _comprimée et la partie tendue. Dans le domaine élastique, elle se situe au centre de
gravité de la section et au cours de la plastification, elle évolue vers la position qui équilibre
la surface tendue et la surface comprimée. L'apparition de déplacements transversaux,
engendrés par l'instabilité des parois comprimées, réduit la capacité de la partie comprimée à
supporter un effort. Nous observons alors le déplacement de la fibre neutre vers la partie
tendue. Cette évolution s'accentue avec l'angle de pliage. Payen [23] propose une méthode
efficace pour la détermination de la position de la fibre neutre en annulant la somme totale
des efforts PtotaJ dans la section à chaque incrément d'angle (Fig. 3.13):
(3.28)
rL Mof(9) rL Mo Vt avec Pcin = Jj dl pour une ligne de pliage stationnaire et Pcin = Jj
9. dl pour une
o y(l) o y(l) r
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi·corps du choc des structures 74
ligne de pliage mobile. P~astoplas etP;lastoplas sont respectivement les efforts élasto-plastiques
de la zone comprimée et de la zone tendue obtenus par intégration du champ de contraintes
obtenu en considérant une répartition linéaire des déformations.
p . Modèle cinématique cm
p
Figure 3.13. : Evolution de la contrainte après effondrement.
Le théorème des puissances virtuelles est employé pour déterminer le moment
instantané d'effondrement en flexion (le comportement du matériau est supposé élasto
plastique à écrouissage linéaire):
np
I,wint M _ ..:.:i=~l-:--
- 29 (3.29)
où wint = !(x) est la puissance interne dissipée dans les différents mécanismes de chaque
plaque qui dépendent de X· X est le vecteur des paramètres inconnus déterminés étape par
étape en minimisant la puissance instantanée.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 75
4. Localisation des zones subissant de grandes déformations
Dans cette partie, nous nous intéressons à la localisation des zones qui subissent de
grandes déformations plastiques.
4.1 Introduction
Nous avons vu que la modélisation multi-corps nous permet de prendre en compte ces
zones de déformation par l'utilisation de joints de déformation qui sont la superposition de
liaisons cinématiques ,avec des ressorts non-linéaires de translation· ou de rotation. Nous
venons de voir que les modèles analytiques sont des outils performants quant à la
détermination des caractéristiques de ces ressorts. Si les non-linéarités matérielles sont prises
en compte par le biais des modèles cinématiques, il reste cependant à prendre en compte les
non-linéarités géométriques de la structure à modéliser. Et il se pose le problème de la
détermination de la position des joints de déformation dans le modèle multi-corps. Ces joints
sont de deux types différents:
-joint de déformation en compression,
- joint de déformation en flexion.
Les grandes déformations plastiques sont modélisées par des ressorts et amortisseurs
non-linéaires. Une déformation dont le comportement global est axial est modélisée par
l'association d'un joint de translation avec un ressort rectiligne (Fig. 3.14.) alors qu'une
déformation dont le comportement global est tridimensionnel est modélisée par un joint de
révolution avec un ressort de rotation (Fig. 3.15).
11-sgvv\J§®GJ 1
Figure 3.14.: Joint de déformation en compression.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre3: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 76
Figure 3.15. : Joint de déformation en flexion.
La localisation des zones de grandes déformations est un outil indispensable à la
construction d'un modèle multi-corps pour la modélisation du choc structurel. Le modèle doit
reproduire une cinématique de déformation de la structure représentative de la réalité. La
méthode de localisatiçn permet d'optimiser le nombre de joints de déformation et évite donc
d'accroître les temps de calcul par une augmentation du nombre de degrés de liberté induits
par une surabondance de ressorts non-linéaires. Nous utilisons un modèle éléments finis
poutre élasto-plastique à parois minces sous chargement dynamique pour la localisation des
zones de grandes déformation plastiques.
Dans le cas de structures complexes, le type de sollicitation est arbitraire et combine la
compression, la flexion et éventuellement la torsion sous chargement dynamique. La phase de
post-effondrement est assumée en compression axiale ou en flexion, pure quelque soit le mode
de chargement. Seules les phases de pré-effondrement sont affectées par le type de
chargement. Or, dans le cas des modèles analytiques celles-ci sont limitées à des chargements
primaires (axial pour la compression, de type cantilever ou quatre points pour la flexion). En
outre, dans le cas de la -flexion, la sensibilité du matériau à la vitesse de déformation et les
effets d'inertie dynamique latérale des plaques ne sont pas pris en compte.
Le modèle poutre éléments finis utilisé pour la localisation règle les limitations des
modèles analytiques en décrivant une phase de pré-effondrement plus réaliste. Ce modèle
poutre permet en plus de déterminer, dans le cas de la flexion, l'orientation du plan de flexion
indispensable au calcul du post-effondrement avec le modèle analytique en flexion.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 77
4.2 Modèles éléments finis poutres élasto-plastiques à parois minces sous chargement
dynamique
4.2.1 Présentation de l'élément poutre
Les modèles poutres implémentés dans le code de calcul P AM-CRASH"" [38] sont
basés sur la formulation de Belytschko-Schwer [39] et sur la théorie des poutres d'Euler
Bemouilli. La particularité de cet élément poutre est d'être efficace dans le cas des grands
déplacements et grandes rotations. La technique de co-rotation, introduite pour l'élément
poutre par Belytschko et Schwer, décompose le champ de déplacement en un champ de
déformation et ~n champ de déplacement de corps rigide en utilisant deux systèmes de
coordonnées (Fig.3.16). Le premier système de coordonnées est le système nodal, il est fixé à
chaque noeud et solidaire de son mouvement. Le second système, qui se déforme avec
l'élément, est appelé le système élémentaire. Les déformations sont déterminées en comparant
les orientations du système élémentaire à un système de référence, après avoir soustrait les
déplacements de corps rigides à l'aide du système nodal.
z
( x, y, z) système nodal
( i, 9, 2) système élémentaire
(X,Y,Z) système global
Figure 3.16. :Représentation des différents repères associés à l'élément poutre.
Un modèle poutre élasto-plastique général (type 213 [38]) a donc été développé pour
des sections à parois minces de géométries arbitraires. L'utilisateur a, dans ce cas, la
possibilité de particulariser sa section en la décomposant par des points d'intégration
pondérés pour une meilleure évaluation des moments de flexion et des termes de couplage
compression/flexion dans le domaine plastique. La section transversale de la poutre est
décomposée en un nombre de secteurs (Fig. 3.17). Pour chacun des secteurs, un point
d'intégration Pi (Yi ,zi)est défini avec Ai l'aire de ce secteur.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre3.· Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures
Point d'intégration Pi (Yi, Zi) Secteur d'aire Ai
Figure 3.17.: Décomposition de la section en secteurs.
78
Les caractéristiques élasto-plastiques du matériau sont prises en compte par une
courbe de contrainte-déformation rationnelle approximée par segments ou définie à l'aide
d'un modèle élasto-plastique. Les effets de vitesse de déformation sur le comportement du
matériau peuvent être pris en compte à l'aide d'une correction dynamique. Différents modèles
constitutifs sont disponibles: Cowper-Symonds, Johnson-Cook, Jones. Le choix d'un modèle,
qui est fonction des paramètres intrinsèques du matériau, est fonction de la disponibilité de
ces paramètres.
· Nous avons testé cet élément poutre pour des cas de compression et de flexion
pure. D'une manière générale, nous nous sommes aperçus que cet élément décrit
correctement la phase de pré-effondrement d'un profilé à parois minces sous un chargement
de flexion ou de compression (Fig. 3.18). L'utilisation de cet élément peut donc nous
permettre de relever tous les seuils d'effondrement dans les différentes parties de la structure
que ce soit en flexion ou en compression. La phase de post-effondrement n'étant pas
correctement décrite par dans ces éléments poutres, est prise en compte dans le modèle multi
corps à l'aide des caractéristiques obtenues par le biais des modèles analytiques en flexion et
en compression. En effet, les modèles poutres ne peuvent reproduire les modes
d'effondrement locaux des composants, une approche par des modèles plaques comme celle
employée dans les modèles cinématiques est donc plus judicieuse. Si le modèle analytique
décrit mieux la phase de post-effondrement (Fig. 3.18), la courbe de pré-effondrement en
flexion du modèle poutre tient compte de toutes les non-linéarités matérielles et géométriques
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 79
de la structure. En effet la réponse est donnée pour des conditions réelles de chargement,
combinant compression et flexion, prend en compte les effets d'inertie dynamique et de
vitesse de déformation, et utilise les bras de levier réels mis en jeu pour calculer le moment.
Pré-effondrement : Post -effondrement
FouM
Ôou a
Analytique
EF poutre
' '
Figure 3.18.: Comparaison des courbes de réponse Effort 1 Déplacement ou Moment 1 Angle entre un élément poutre élasto-plastique et le modèle analytique en compression axiale ou en flexion pure.
L'utilisation de ces éléments poutres nous permet, dans la modélisation multi-corps,
de positionner les zones subissant des déformations en compression, en flexion (rotules
plastiques) et nous informe sur l'orientation du plan de flexion de chacune des rotules. Ce
plan de flexion est en effet indispensable au calcul des caractérisùques d'effondrement par le
modèle cinématique en flexion (orientation de la section).
4.2.2 Positionnement des points d'inté~ratjon de la section
La section d'une structure à parois minces peut être décrite par un ensemble de points
reliés entre eux par des segments ayant chacun une épaisseur de tôle. Cette description
géométrique est d'ailleurs utilisée par les modèles analytiques en compression et en flexion.
Le modèle poutre 213 implémenté dans le code de calcul PAMCRASH nécessite pour
l'emploi de sections transverses complexes, d'introduire des points d'intégration. Cependant,
aucune règle de position n'est définie pour ces points dans le cas de sections à parois minces
quelconques. Nous avons opté pour deux points d'intégration par segment de description de la
section. Il faut cependant s'assurer qu'il n'y ait pas une trop grande disparité entre les
longueurs des différents segments, le cas échéant, ceux-ci doivent être découpés afin
d'obtenir une longueur homogène pour la section. Chaque segment de la section est donc
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3.· Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 80
décrit par deux points d'intégration dont la position est calculée de la manière suivante.
Soit un segment d'extrémités A et B de longueur b et d'épaisseur e dont la position du centre
G, est donnée par rapport au centre de gravité G de la section (Fig. 3. 19).
y' Xl
y
YGI
G""'------+-+x XGI
Figure 3.19.: Segment de section décrit par 2 points d'intégration.
Les points d'intégration Pt et pz sont définis de telle sorte que les composantes d'inertie
du segment au centre de gravité dans le repère principal d'inertie (Gxy) soient:
Ixx=eb/2(Ypt2+ Y pl)
Iyy=eb/2(Xpt2+Xpl)
. Nous définissons deux autre~ .repères : (GtXtYt) correspond au repère principal de
l'élément plaque (segment AB) au centre de la plaque G1 et (Gtx'y') correspond au repère
principal de la section tr~laté au centre de la plaque. a est l'angle de rotation pour passer du
repère (G1XiYt) au repère (Gtx'y'). Or, les composantes d'inertie du segment AB s'écrivent:
dans le repère (GtXtYt) dans le repère (G,x'y') dans le repère (Gxy)
I ''Ix 2 I ·2 x x = tXt cos a+ YtYt sm a lxx= Ix'x' + ebyG/
I ''Ix ·2 I 2 y y = tXtsm a+ YtYt cos a Iyy= Iy'y' + ebxG 12
Ixy= Ix' y'+ eb xG, yG1
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi·corps du choc des structures 81
Les coordonnées des points d'intégration Pt et P2 sont donc définies par:
A chaque point d'intégration Pi est affecté le coefficient de pondération wi=l/2 (bi .ei ),
où bi et ei sont respectivement la longueur et l'épaisseur du segment correspondant.
Les inerties de la section peuvent donc s'écrire :
n n
lxx="' w·y 2·
""-' 1 pl Iyy=Lwix~i i=i i=i
4.2.3 Aliorithme de localisation des zones de irandes déformations plastigues
L'algorithme représenté Fig. 3.20 définit une stratégie de·localisation des zones de
grandes déformations plastiques et d'obtention des caractéristiques pour les joints de
déformation du modèle multi·corps. Celle·ci est basée sur la comparaison entre les modèles
éléments finis poutres et les modèles analytiques présentés précédemment. L'algorithme est
décomposé en 9 étapes(!! à~ qui s'insèrent dans un schéma itératif sur la durée de simulation
numérique. Nous passons en revue les différentes étapes de cette démarche:
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures
temps courantS temps final
MODELES ANALYTIQUES
Détermination:
- de l'effort ultime de compression Pxa
-des moments ultimes Mya et Mza pour les directions principales
d'inertie
tttM~,MD
~~ 9 (rd)
Calcul de la norme:
Mef=(Myef 2+Mzef 2) 112
82
INTERPOLATION ELLIPTIQUE: GJ ~------~------~
SINON
Prédiction du pic moment analytique
Ma=((Mya cos+) 2+(Mza sin+) 2)112
(t)i 1 , Assemblage pre-effondrement EF et post-effondrement analytique
Mef ou Pef Ma ou Pa
L .. :~~e,oo
Détermination de l'orientatio du plan de flexion
+=atan(Mzef/ Myef)
Figure 3.20.: Algorithme de localisation des zones de grandes déformations plastiques.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre3.· Outils d'aide à la modélisation mufti-corps du choc des structures 83
*Etape !}: Une modélisation éléments finis poutres de la structure est effectuée dans les
conditions réelles de chargement (vitesse initiale, murs d'impact, masses
additionnelles ... )
*Etape !: Les modèles analytiques en compression axiale et en flexion pure déterminent, pour
chaque type de section transversale de la structure, l'effort ultime de compression
Pxa et les moments ultimes de flexion Mya et Mza pour les deux directions
principales d'inertie.
*Etape ~: A chaque pas de calcul, dans chacun des éléments poutres de la structure, l'effort
maximum de compression Pxef et les moments maxima de flexion Myef et Mzef
pour les deux directions principales d'inertie sont relevés.
*Etape .J.: La norme Mef est calculée :
Mef = ~Myef2 + Mzef2
Celle-ci correspond au moment de flexion de la poutre dans un plan incliné d'un
angle cp par rapport au plan (xOy).
*Etape~: Nous déterminons l'orientation du plan de flexion par:
(MzefJ cp=atan --Myef
*Etape ~: Par interpolation elliptique, nous effeétuons, selon cp l'orientation du plan de flexion
obtenue, une prédiction du moment ultime analytique Ma, à partir de la
cônnaissance des moment ultimes dans les deux directions principales d'inertie:
*Etape i: Nous définissons les critères de localisation des zones de déformation en
compression axiale et en flexion pure à l'aide des seuils de plastification Px a et Ma.
Une certaine tolérance est donnée à ces seuils, nous estimons qu'ils sont atteints
pour une valeur de 90% de celle de Pxa ou Ma. L'expérience nous a montré que ces
modèles analytiques donnent des résultats corrects légèrement surestimés avec une
marge d'erreur de l'ordre de 10%.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre]: Outils d'aide à la modélisation mu/ti-corps du choc des structures 84
*Etape z: Si les seuils de plastification sont dépassés par l'effort maximum de compression
Pxef ou le moment maximum de flexion Mef, l'élément poutre considéré est alors
remplacé par un joint de déformation équivalent en compression axiale et/ou en
flexion pure. La caractéristique du ressort non-linéaire est obtenue par assemblage
de la réponse en phase de pré-effondrement du modèle poutre éléments-finis et de la
réponse en phase de post-effondrement du modèle analytique en compression ou en
flexion. Dans le cas d'une rotule plastique, il convient d'associer, au ressort non
linéaire, une caractéristique de post-effondrement calculée dans le plan de flexion cp
par le biais du modèle analytique en flexion.
Dans le cas où ces seuils ne sont pas dépassés (flèches 'SINON), un nouveau cycle
du schéma itératif reprend avec l'étape !l.
*Etape~: Nous aboutissons à un modèle multi-corps complet ou hybride (multi-corps/élément
fmis) de la structure. Cette étape constitue le nouveau modèle de l'étape!! pour la
suite du processus itératif jusqu'à l'instant t correspondant au temps final (tf) de
l'étude.
Nous pouvons résumer les évolutions du modèle de la structure pour un temps de simulation
donné:
A l'instant initial (t = 0), un modèle poutre de la strucutre est effectué dans les
conditions réelles de chargement. Nous montrons, au chapitre 4, sur un exemple de
validation, qu'un tel modèle seul ne peut assurer une bonne représentativité du
choc,
en cours de calcul ( 0 ~ t ~ tr), nous modifions le modèle initial en un modèle
hybride (éléments finis poutres /multi-corps avec joints de déformations),
au terme de l'étude (t = tr) le modèle est soit hybride soit complètement multi-corps
si la majeure partie des composants de la structure ont plastifié.
Le schéma itératif proposé permet de prédire toute apparition de zones de déformation
plastique en compression axiale ou en flexion pure en cours de calcul. Il correspond tout à fait
à une approche en phase de préconception car les temps de calculs restent très courts.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 85
5. Conclusion
Dans ce chapitre, nous proposons des approches analytiques avec lesquelles nous
obtenons rapidement les caractéristiques non-linéaires des ressorts utilisés dans les joints de
déformation. Ces modèles analytiques sont tout à fait adéquats pour des approches en phase
de préconception car les temps de modélisation et de réponse sont très courts. Il permettent
d'optimiser la conception de chacun des composants structuraux, de traiter un échantillon de
profilés relativement large et d'obtenir la réponse pour un plan de flexion quelconque. Nous
avons présenté ensuite une méthode de localisation des zones de déformation en compression
axiale et en flexion ~ure. Celle-ci utilise un modèle poutre élasto-pfastique implémenté dans
le code de calcul P AMCRASH et à l'avantage de localiser les rotules plastiques et de relever
les zones de déformation en compression pure. La méthode de localisation optimise le
nombre de joints de déformation et évite donc d'accroître les temps de calcul par une
augmentation du nombre de degrés de liberté induits par une surabondance de ressorts non
linéaires. L'orientation du plan de flexion de la charnière plastique est déterminée pour le
calcul de l'effondrement en flexion par le biais du modèle analytique. Le joint de déformation
en rotation ne nécessite plus l'introduction de caractéristiques généralement données dans les
plans principaux de la section transverse, mais la seule caractéristique dans le plan de t1exion
calculé .. La caractéristique du ressort non-linéaire est obtenue par assemblage de la réponse en
phase de pré-effondrement du modèle poutre éléments-finis et de la réponse en phase de post
effondrement du modèle analytique en compression ou en flexion. La caractéristique
d'effondrem.ent obtenue est alors représentative des conditions réelles de sollicitation de
chacun des composants. Cette méthode correspond tout à fait aux attentes d'une approche de
conception en phase d'avant-projet, car les temps de modélisation et de calculs restent très
courts. Elle peut donc s'insérer dans une procédure d'optimisation mathématique sous
contraintes pour une amélioration du comportement au choc de la structure.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre3: Outils d'aide à la modélisation multi-corps du choc des structures 86
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Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Cha.pitre4: Validation
CHAPITRE4:
Préambule
90
Validation Dans un premier temps, nous présentons des exemples de validations
locales pour les modèles analytiques en compression et en flexion. Nous
utilisons pour cela deux profilés typiquement rencontrés dans le secteur
automobile à savoir un profilé à section .Q avec une platine rapponée
par soudure par points, représentatif d'un longeron, et un bavolet d'un
petit véhicule électrique. us résultats analytiques sont confrontés avec
des calculs par éléments finis. Dans le cas du bavolet, une campagne
d'essais de flexion 4 points a été mise en place. Ensuite, la méthode de
localisation est appliquée sur un longeron automobile de type poutre à
parois minces à double courbure en «S» présentant des modes de
déformation tridimensionnelle. Enfin, nous validons sur cette structure
l'approche mu/ti-corps retenue que nous confrontons avec des résultats
éléments finis obtenus à panir d'un modèle poutres élasto-plastiques et
d'un modèle coques élasto-plastiques.
Toutes les validations à l'aide de modèles éléments finis coques sont effectuées avec le code
de calcul PAMCRASH™. Les éléments coques élasto-plastiques utilisés sont de type 103 [8]
à 3 points d'intégration dans l'épaisseur et 4 points en surface pour palier tout problème de
mode à énergie nulle (hourglass). La gestion du contact est réalisée avec l'algorithme de
recherche automatique de type 36 [ 8 ].
1. Validation des modèles analytiques en compression et en flexion
Nous proposons dans cette partie de confronter les résultats obtenus avec les modèles
cinématiques à ceux obtenus par le calcul éléments finis et par expérimentation.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre4: Validation 91
1.1 Profilé à section n avec platine rapportée par soudure par points
1.1 1 Présentation de la structure
La description matérielle et géométrique de la structure étudiée est présentée en figure
4.1. Cette structure est constituée d'un profilé à section n fermée à l'aide d'une platine soudée
par points, ce qui garantit ainsi une plus grande stabilité de l'effondrement en compression
axiale. Nous utilisons deux caractéristiques matérielles Ml et M2. Nous avons le SOLPHOR
P220 (matériau Ml) pour le test en compression axiale et le SOLDUR 380 (matériau M2)
pour les essais en flexion pure. En effet les mécanismes d'effondrement en flexion pure,
comparés à ceux obtenus en compression axiale, ne permettent pas d'absorber une aussi
grande partie de l'énergie cinétique du choc. Nous envisageons donc d'augmenter la capacité
d'absorption en flexion en utilisant un matériau à haute limite élastique le SOLDUR 380
(matériau M2).
• Masse volumique = 7800 kg/111 ·Module d'Young= 2. 10' Mpa
1 1
-Limite élastique M 1 = 220 Mpa; Limite élastique M2 = 380 Mpa -Module tangent Ml= 375 Mpa; Module tangent M2 = 400 Mpa - Contrainte ultime M 1 = 340 Mpa; Contrainte ultime M2 = 460 Mp
Figure 4.1. : Description géométrique du profilé.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 92
1.1.2 Péteonination de la réponse caractéristique de 1' effondrement en compression axiale
La figure 4.2 représente les conditions aux limites utilisées pour la simulation
numérique par éléments fmis de l'essai de compression axiale. Le modèle éléments fmis
comporte 7040 éléments coques. La structure est posée à l'une de ces extrémités sur un mur
rigide fixe où sont calculés les efforts de réaction. L'autre extrémité comporte une masse
additionnelle de 800 Kg et est soumise à une vitesse initiale de 3 rn/s. La sensibilité du matériau
à la vitesse de déformation n'est pas prise en compte. Toutes nos études antérieures ont
montré qu'à 3ms·1, les effets d'inertie dynamique sont négligeables sur la réponse ..
d'effondrement. Nous pouvons donc considérer le chargement comme quasi-statique. Les
deux extrémités du profùés sont supposées indéformables, les sections aux extrémités sont
donc modélisées par des corps rigides. Le déplacement instantané de l'extrémité associé à la
réponse en effort instantané du mur rigide nous permet d'obtenir la courbe effort-écrasement
du profùé. Les points de soudure sont modélisés dans le modèle éléments fmis par des corps
rigides sans critère de rupture. La distance entre chaque points de soudure est fixée à 35mm,
elle correspond à la longueur d'onde naturelle de flambement plastique 2H obtenue par le
modèle analytique. Les points de soudure, supposés sans rupture, sont donc pris en compte de
manière intfinsèque dans le modèle analytique. Le premier point de soudure èst disposé à une
demi-longueur d'onde de flambement plastique H de la zone d'impact, ce qui évite ainsi les
problèmes de déboutonnage.
La mise en donnée pour le modèle analytique se fait d'une manière très rapide à l'aide
des éléments suivants:
-Une description géométrique de la section est faite à l'aide de points et de segments,
- Des connexions sont définies entre les différents segments pour la prise en compte des
points de soudure et pour assurer une compatibilité des modes d'effondrement entre
les tôles soudées par points,
- les caractéristiques matérielles sont données sous la forme d'une courbe contrainte
déformation conventionnelle, contrairement au modèle numérique où la courbe est
rationnelle.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
V =3 m/s M=800Kg 2H=35 mm
MUR RIGIDE
Figure 4.2. : Présentation de l'essai de compression axiale.
93
La figure 4.3 nous montre les courbes de réponse effort-écrasement des modèles
analytique et numérique. Une bonne corrélation du modèle analytique vis à vis du modèle
éléments fmis est observée en terme de pic d'effort, d'effort moyen et d'énergie dissipée. Ces 3
types de données sont répertoriées dans le tableau 4.1.
90000
80000
7ooo0 60000
g50000 ... ... :.@40000 41
30000
20000
10000
-Pamcrasb
· -· -Analytique
0+------+------~----~
0 0,04 0,08 0,12
écrasement (m)
Figure 4.3. :Comparaison Analytique/Numérique des courbes de réponse du profilé en compression axiale.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 94
Tableau 4.1. : Confrontation des résultats numériques/analytiques pour l'essai de compression axiale.
Modèle analytique Modèle numérique Erreur(%)
Pic d'effort (N) 83796 82759 4
Effort moyen (N)_ 28321 25893 9.38
Energie dissipée (J) 3172 2900 9.38
Les énergies dissipées sont calculées pour un écrasement donné de 112 mm et ne
correspondent pas à toute l'énergie cinétique initiale de 3600 J. Les _e~eurs relative~ entre les
deux modèles n'excèdent jamais 10%, ce qui nous semble acceptable pour une approche en
phase d'avant projet. Nous présentons en figure 4.4 le faciès de déformation obtenu par le
calcul numérique et en figure 4.5 le mode d'effondrement utilisé par le modèle analytique.
"" ~ & -,JJ
~~
~ / .....
Figure 4.4.: Faciès d'effondrement numérique en compression axiale du profùé.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
_..,_description géométrique de la section
• limite des éléments coins
-I
mode d'effondrement analytique
connexion des se~ments soudés par points
Figure 4.5.: Mode d'effondrement prévu par le modèle analytique en compression.
1.1 3 Déteqnination de la réponse caractéristiQue en flexion
95
Dans le but de valider notre approche analytique pour · la détermination des
caractéristiques de flexion pure, nous utilisons le test de flexion cantilever (Fig. 4.6). Le
moment maximum apparaît à l'extrémité encastrée de la poutre. Durant la flexion élastique,
le moment maximum est atteint à la base du cantilever, le bras de levier est donc égal à la
longueur du spécimen. Quand le tube s'effondre, celui-ci pivote autour du centre de la rotule
plastique avec un bras de levier qui se réduit à la longueur entre le centre du mécanisme local
d'effondrement plastique et l'extrémité mobile du profilé.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chaoitre4: Validation
V =l mis My=Mz=40Kg 2H=35 mm
x -
z 1 1
1 z 1 1 1 1 1
JJl_x. Figure 4.6. : Présentation de l'essai de flexion cantilever.
96
V+
x
V-
Nous déterminons les caractéristiques d'effondrement en flexion pour les deux
directions principales d'inertie de la section à savoir (Oy) et (Oz). La section présentant une
sym~trie par rapport à l'axe (Oy), seul un sens de flexion autour de cet axe est examiné. Par
contre, les caractéristiques de flexion du profilé autour de l'axe (Oz) sont données pour les
deux sens possibles de sollicitation.
Les résultats du modèle analytique sont comparés à ceux obtenus par le calcul
éléments finis.- La discrétisation éléments finis est la même que pour l'essai de compression
axiale. Seules les conditions aux limites, représentées sur la figure 4.6, diffèrent, où nous
pouvons observer les deux directions de sollicitation. La position du premier point de soudure
se trouve à un pas de soudage entier considéré identique à celui retenu pour le cas de
compression. Ceci favorise donc le confinement de la rotule entre l'encastrement et ce
premier point de soudure. Dans le modèle éléments finis, certaines conditions
supplémentaires doivent être prises afin de rester dans un cas de sollicitation en flexion pure.
Afin d'éviter les efforts de tension selon l'axe longitudinal de la poutre, la masse
additionnelle de 40 Kg, placée à l'extrémité de la poutre et animée d'une vitesse initiale de 3
mfs, ne comporte qu'une composante dans la direction de sollicitation à savoir Oz ou Oy. Les
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 97
autres composantes massiques du corps rigide sont considérées nulles. Nous nous plaçons
comme pour la compression axiale dans le cas d'une étude en quasi-statique et donc sans prise
en compte de la sensibilité du matériau à la vitesse de déformation.
La mise en donnée pour le modèle analytique en flexion se fait d'une manière identique
à celle du modèle en compression axiale, à savoir par une description géométrique de la section
et par une caractéristique conventionnelle du matériau.
Les figures 4.7a et 4.7b montrent respectivement les courbes de réponse en flexion
pure numérique et analytique pour la direction de sollicitation Oz (sens positif) et pour la
direction de sollici~tion Oy (sens négatif et positif). Ces courbes expriment le moment de
flexion en fonction de l'angle de pliage.
Figure 4.7.: Courbes de réponse du profilé en flexion: a- sollicitation suivant Oz b- sollicitation suivant Oy (sens+ et-).
Au regard de ces courbes, nous pouvons déjà dire que le modèle analytique donne une
bonne estimation des moments ultimes (pics) et de l'histoire de l'effondrement en flexion en
termes de moment et d'angle de pliage. Ce que nous pouvons quantifier plus précisément à
travers le tableau 4.2 .
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 98
Tableau 4.2. : Confrontation des résultats numériques/analytiques pour les essais de flexion pure.
direction de Oz Oy sens négatif- Oy sens positif-
sollicitation
Modèle Modèle Erreur Modèle Modèle Erreur Modèle Modèle Erreur analytique numérique (%) analytique numéri_g_ue (_%) ana!Ytigue numérique (%)_
Moment 2699 2853 5.4 -2300 -2251 2.1 2081 2169 4.1 ultime (Nm)
Moment 1602 1780 10 1628 1808 9.9 1010 1094 7.6 moven
Energie 411 457 10 399 443 9.9 277 300 7.6 dissioée (J)
Les erreurs relatives calculées par rapport aux résultats numériques n'excèdent jamais 10%,
nous pouvons donc dire que les résultats sont tout à fait acceptables pour une approche en
phase de préconception. Le moment moyen et l'énergie dissipée sont calculés dans chacune
des configurations d'essais pour un même angle de pliage final. Les figures 4.8a et 4.9
montrent respectivement la représentation des modes d'effondrement obtenus par le calcul
numérique pour les directions de sollicitation suivant Oz (lsens) et suivant Oy (2sens). Les
figures 4.8b et 4.10 représentent respectivement les modes de voilement de la section obtenus
par le calcul analytique pour les directions de sollicitation suivant Oz (lsens) et suivant Oy
(2sens).
~~ .A3
~ ~~~ lill
{ l . ••
0
1 • 0 • 0
~~--- .... .J'
' 1 •• 0 • • • •
l Figure 4.8. :Mécanisme d'effondrement en flexion suivant Oz: a- numérique b- analytique.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
Figure 4.9.: Mécanisme d'effondrement en flexion suivant Oy: a. sens positif, b. sens négatif.
0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 \ , = 0 0 0 0 0
j L 1
\ 1 0 0
0 0
0 0 0 0 0 0 0 000000000
Figure 4.10.: Mode de voilement analytique de la section pour une direction de sollicitation en flexion suivant Oy: a. sens positif, b. sens négatif.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception
au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation lOO
1.2 Bavolet d'un petit véhicule électrique
Dans le cadre d'une collaboration avec le bureau d'études ISOFORM de SOLLAC, une
structure industrielle a été mise à notre disposition. Il s'agit d'un bavolet d'un petit véhicule
électrique. Ce bavolet fait partie des pièces maîtresses dans les dispositifs structuraux
sollicités lors de chocs latéraux entre véhicules, tout comme les montants de baies ou les
barres de renforts de portière. Les mécanismes de déformation engendrés lors de ces chocs
sont essentiellement des mécanismes d'effondrement en flexion. C'est pourquoi nous nous
proposons de réaliser une validation locale sur le modèle analytique en flexion avec une
structure test de géométrie très complexe. Nos résultats analytiques sont comparés à la fois à
des calculs élément finis; !:nais aussi à des résultats expérimentaux où la structure est sollicitée
en flexion de type quatre points (Fig. 4.11). La flexion quatre points permet en effet de ne
solliciter un profilé qu'en flexion pure, contrairement à la flexion cantilever où certaines
conditions aux limites ont dû être ajustées lors de la simulation numérique. Elle provoque un
moment constant au centre de la poutre dans la zone située entre les appuis supérieurs .
...... Figure 4.1.: Test de flexion quatre points.
1.2.1 Présentation de la structure
La poutre testée est composée de trois parties assemblées par soudage par points
(disposés le long de la poutre et espacés de 50 mm). La section transversale de la poutre testée
n'est pas singulière (Fig. 4.12) et ne comporte aucun plan de symétrie. Les directions
principales d'inertie ne correspondent pas aux directions horizontale et verticale, elles sont
inclinées par rapport à celles-ci d'un angle de 4 o
Nous étudions le comportement en flexion pure de ce bavolet pour différentes
orientations de section. Les dimensions de la section et les caractéristiques matérielles de la
poutre sont décrites en Fig. 4.12.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
.....
. . . . io.69 mm
! . . . t;(~i
101
<ll Angle de rotation de la section • points soudés espacés de 50 mm
Materiau: Acier ES
- Masse volumique = 7800 kg/reJ -Module Young= 2. 1~ Mpa - Umite élastique = 191 Mpa
- Contrainte ultime en traction = 317 Mp
Figure 4.12.: Description générale de la poutre testée.
1.2.2 Présentation des essais expérimentaux de flexion QUatre points
Nous avons mis au point un banc quasi-statique de flexion quatre points équipé d'un
système de mesure de la caractéristique «effort-déplacement». Celui-ci est composé d'un
vérin hydraulique double effet d'une capacité maximale de 30 tonnes, d'une cellule force et
d'un capteur de déplacement (Fig. 4. 13).
capteur déplacement
Figure 4.13.: Descriptif du banc de flexion 4 points.
inférieurs fixes E:'i'~t"-révhlhles (840-l470mm)
L'éprouvette est placée sur deux rouleaux inférieurs fixés sur le bâti du banc d'essai.
L'entraxe de ces deux appuis peut varier en fonction des longueurs d'éprouvettes à tester.
L'effort de compression du vérin est transmis au profilé par l'intennédiaire de deux rouleaux
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 102
supérieurs placés aux extrémités d'un palonnier articulé. L' entraxe des deux rouleaux
supérieurs est également variable pour les mêmes raisons que celles des appuis supérieurs
(longueur d'éprouvette et bras de levier). L'axe du palonnier est fixé sur une cage mobile,
guidée en translation, et solidaire de l'extrémité de la tige du vérin par le biais d'une cellule
force. La cellule force positionnée à l'interface de la cage et du vérin permet d'acquérir
l'effort instantané nécessaire à la flexion du profilé.
Dans le cas de la flexion quatre points, la poutre doit être renforcée par des zones
rigides afin d'éviter une déformation locale et l'apparition du mécanisme d'effondrement au
niveau des appuis ponctuels. Nous avons donc utilisé un jeu de quatre renforts locaux du
profilé (Fig. 4.14) .. Ces renforts se composent:
-d'une coquille cylindrique en deux parties dont l'intérieur a été usiné afin d'épouser
la forme externe du profilé.
- d'une pince externe graduée tous les 10° qui permet d'orienter la coquille
cylindrique pour réaliser des essais de flexion dans des plans quelconques et
d'assurer un appui linéique au niveau des rouleaux inférieurs et supérieurs .
zone d'appui sur
. hauteur maximale entre les rouleaux inférieurs et supérieurs (!50 min)
le rouleau de dimension maximale l:J= !!Omm
Figure 4.14. Descriptif des renforts locaux utilisés.
Pour le bon déroulement d'un essai de flexion de ce type, il est indispensable que la
rotule plastique apparaisse au centre de l'éprouvette pour ne pas déséquilibrer les efforts au
niveau des appuis, d'autant plus que les masses additionnelles des renforts locaux sont non
négligeables (10 Kg) et qu'elles peuvent entraîner, par leur poids propre, le roulement du
profilé hors des appuis. Dans le domaine élastique, la flexion de type 4 points assure dans le
diagramme de répartition des moments, un moment constant et maximum dans la zone située
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 103
entre les deux appuis supérieurs. Par conséquent, en diminuant au maximum cette zone et en
écartant la possibilité de déclenchement par instabilité ou écrasement local au niveau des
appuis supérieurs, nous favorisons l'apparition d'une rotule au centre. De ce fait nous avons
opté pour un entraxe minimal des appuis inférieurs et supérieurs, 840 mm et 390 mm
respectivement.
La figure 4.15 montre la répartition des efforts en configuration déformée. Nous
pouvons extraire la caractéristique instantanée Moment/ Angle de Pliage de la rotule plastique
à partir des données expérimentales de l'effort F appliqué par le vérin et du déplacement d du
palonnier par les relations:
e = 2atan(d!L)
M=FUcos29
où L est la distance entre appui fixe et appui mobile.
En assumant un angle de pliage final 9max de 65° et en répartissant un nombre entier de
pas de soudage (50mm) de part et d'autre du centre de l'éprouvette, nous pouvons en déduire
une longueur totale d'éprouvette à tester de l050mm.
F
, ,
, , ' plan de flexion ,
Figure 4.15. Répartition des efforts pour le calcul de la caractéristique Moment-Angle.
Nous effectuons des essais pour une orientation de la section correspondant à des
sollicitations dans les directions horizontale et verticale dans chacun des sens possibles. Ces
essais sont répertoriés à l'aide de l'orientation de l'effort appliqué (Fig. 4.15), ce qui nous
donne pour ces 2 directions des chargements à 0°, 90°, 180° et 270°.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 104
1.2,3 Simulation numérique.
Le maillage comporte 5970 éléments coques, Les caractéristiques de flexion sont
calculées pour différents angles de rotation de la section transverse, Les renforts locaux du
profilé sont modélisés au moyen de 4 corps rigides. Afin de simuler les appuis linéiques des
rouleaux du banc de flexion quatre points, les degrés de liberté Uy, Uz, Sx et Sz du centre de
gravité de ces corps rigides sont bloqués (Fig. 4.16). Le chargement de la poutre se fait par
une mise en vitesse du centre de gravité des deux corps rigides correspondant aux appuis
supérieurs mobiles. L'étude étant quasi-statique et la simulation réalisée avec un code
explicite dédié aux études de collision, nous uùlisons une fonction vitesse progressive (Fig.
4.17) afin de limiter les effets d'inertie dynamique. Les points de soudure sont mod~lisés par
42 corps rigides sans critère de rupture associé. Le centre de l'éprouvette du bavolet
correspond au milieu d'un pas de soudage. En position initiale, le centre de l'éprouvette est
placé au milieu des deux appuis supérieurs. Ces précautions sont indispensables pour obtenir
une rotule plastique au centre de l'éprouvette confinée à l'intérieur d'un pas de soudage.
Uy=O u.=o 9,.:0 9.=0
vitesse imposée: V(t)
o;:::;:::::::: éléments coques
.. corps rigides • centre de gravité du corps rigide
Figure 4,16,: Représentation des conditions aux linùtes de l'essai numérique.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 105
2
1.8
1.6
1,4 """ "' 1.2 ! ~ 1 "' "' ~ 0,8 .<::: >
0,6
0,4
0,2
0
0 0,01 0.02 0,03 0,04 0,05
temps (s)
Figure 4.17. Fonction vitesse/temps utilisée pour le chargement en flexion quatre points.
Les efforts sont récupérés aux niveaux des appuis inférieurs fixes et les déplacements sont
ceux des centres de gravité des appuis supérieurs. Par un calcul analogue à celui effectué pour
la réponse expérimentale, nous pouvons extraire la réponse numérique Moment/ Angle de
Pliage de la rotule plastique. Pour chacune des simulations numériques,. nous nous assurons
que les réponses en effort ou en déplacement sont bien symétriques. au niveau de chaque
appui.
1.2.4 Confrontation des rés4ltats
Nous effectuons une validation du modèle analytique à l'aide des résultats des essais et des
calculs numériques. Ces essais sont répertoriés à l'aide de l'orientation de l'effort appliqué
(Fig. 4.15.), ce qui nous donne pour ces 2 directions, des chargements à 0°, 90°, 180° et 270°.
Les résultats analytiques sont tout d'abord confrontés aux résultats numériques et
expérimentaux sous forme de courbe Moment/ Angle de Pliage pour chacune des orientations
de sollicitation (Fig. 4.18. à 4.19.).
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 106
1200
ê 1000
~ 800 ë 600 a)
e 0 400 ~
200
0
.. ..(),1
0
oo + 180°
$ $ 1400
1200
ê 1000 t ~ 800 ë a) 600 e 0 ~ 400
•• • ••• • analytique . • · . . . . anal y tique -*-" expérimenlal
200
~Pamcrash 0 ~ expériiœntal
0,2 0,4 0 0,1 0,2 0,3 -+-Pam:rash
Alii!Je de P~ (rad) An!lJ.e de~ (rai)
Figure 4.18. : Caractéristiques Moment/ Angle de Pliage pour des sollicitations à oc et 180°.
900
0,1 0,3 0,5
+ e9
-9-~h
....... analytique
----*-expérirœntal
500
0 +-----+---+-0 0,2 0,4
e9 t
~Pa!nntib
. . . . analytique
-?E-expérilrental
Angle de Pliage (rad) Angle de~ (rOO)
Figure 4.19. : Caractéristiques Moment/ Angle de Pliage pour des sollicitations à 90° et 270°.
Pour chacune des configurations, nous avons réalisé deux essais expérimentaux qui se sont
montrés reproductibles. Les figures 4.20 à 4.24 montrent le faciès des mécanismes
d'effondrement obtenus par les approches numérique et expérimentale pour chacune des
configurations. La figure 4.25 nous donnent les modes de voilement analytique de la section
pour les 4 directions de sollicitation en flexion. Les tableaux de synthèse ( Tab. 4.3 et 4.4)
nous donnent, pour chacune des sollicitations, les moments ultimes, les moments moyens et
les énergies dissipées, ces deux derniers étant calculés pour un angle de pliage fixé pour les
trois approches.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 107
Tableau 4.3.: Tableau de synthèse des résultats pour les sollicitations à 0° et 180°.
,~ ,. ~ ,D D0• ' t 180°
Modèle Modèle Essai erreur erreur Modèle Modèle Essai erreur erreur analytique numérique expérimental
AIE NIE analytique numérique expérimental
AIE NIE A N E 1 2 3
Moment 1328 1214 1260 5.4% ·3,6% 1289 1190 1279 0,8% -7%
ultime (Nm)
Moment 1003 783 856 17% ·8,5% 1066 863 890 19,7% -3%
moyen
(Nm) pour pour pour pour pour pour
pour un e = o.211 e = o,2n e = o.211 8 = 0,255 e = o,255 e = o.255
angle (rad)
Energie 278 217 237 17% -8,5% 272 220 227 19,7% -3% dissipée(J)
pour un 9= 0,277 9= 0,277 9= 0,277 9= 0,255 9= 0,255 9= 0,255 aggle_(rd)
Tableau 4.4. :Tableau de synthèse des résultats pour les sollicitations à 90° et 270°.
' _,, " J
e9· 900 .. t 270° ' .. '
Modèle Modèle Essai erreur erreur Modèle Modèle Essai erreur erreur
analytique numérique expérimental AIE NIE
analytique numérique expérimental AIE NIE
A N N A N E
Moment 516 431 497 3,8% -13% 464 412 380 22,1% 8.4%
ultime (Nm)
-
Moment 352 361 339 3,8% 6,4% 325 368 339 -4% 8,5%
moyen
(Nm) pour pour pour pour pour pour
pour un e = o,457 e = o,457 e = o.451 a= o.513 a =0,513 a =0,513
an2le (rad)
Energie 161 165 155 3,8% 6,4% 167 189 174 -4% 8,5%
dissipée
(J) pour pour pour pour pour pour
pour un e = o.457 e = o,457 e = o,457 e = o,513 e = o,513 8 = 0,513
angle (rad)
Dans chacun de ces tableaux, nous exprimons les erreurs relatives des approches
analytique et numérique face aux résultats expérimentaux. Au regard de l'ensemble des
résultats, nous pouvons dire d'une manière générale que les résultats analytiques donnent une
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqpitre4: Validation 108
évaluation du moment ultime et du moment moyen avec dans une fourchette de 5 à 20%
d'erreurs face aux résultats expérimentaux. Les résultats éléments finis donnent des erreurs
relatives de l'ordre de 10%. Ces résultats analytiques restent acceptables pour une phase
d'avant projet. Il est cependant important de souligner que la complexité de la section du
profilé nous amène à penser que nous avons atteint les limites de représentativité du modèle
analytique. En effet, la section de ce profilé comporte une grande disparité au niveau des
longueurs des différentes plaques qui la constituent alors que les mécanismes de pliage
analytiques présentés au chapitre précédent ont été extraits pour des plaques qui ont des
dimensions assez homogènes.
D'une manière générale, nous pouvons dire que le modèle analytique surestime la
dissipation énergétique car la théorie est fondée sur une méthode de borne supérieure, tandis
que les résultats numériques montrent, dans ce cas, une sous-estimation de cette dissipation.
Si maintenant, nous nous intéressons aux temps de conception, le modèle analytique donne
des temps de réponse quasi-instantanés, alors que pour la simulation numérique par éléments
finis, les temps de calculs sont de l'ordre d'une vingtaine d'heure CPU sur un CRAY 190 (8
processeurs) pour chaque cas de chargement, sans compter les temps de modélisation. Et
d'une manière évidente les coups et les temps de réalisation de l'approche expérimentale n'en
f~nt pas une approche des plus intéressante. Cependant, ceci ne fait que renforcer notre idée
que la conception au choc· des structures reste indispensable et permettrait d'éviter l'emploi
de sections de profilés aussi complexes dont les· caractéristiques de bon comportement au
choc ne peuvent être assurées. En effet, cette structure, qui ne comporte aucun plan de
symétrie, peut entraîner des mécanismes d'effondrement très complexes et des risques de
torsion du bavolet. Ces derniers ont été écartés par la prise en compte de conditions aux
limites dans le modèle numérique (blocage du degré de liberté elt des corps rigides
représentant les pinces ) et par l'appui linéique des pinces sur les rouleaux dans
l'expérimentation.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
Figure 4.20.: Faciès de la rotule plastique pour une sollicitation à 0° : a.- expérimental b. - numérique.
Figure 4.21. : Faciès de la rotule plastique pour une sollicitation à 90° : a.- expérimental b. - numérique.
Figure 4.22. : Faciès de la rotule plastique pour une sollicitation à 180: a.- expérimental b. -numérique.
Figure 4.23. : Faciès de la rotule plastique pour une sollicitation à 270° : a.- expérimental b. - numérique.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
109
Chapitre4: Validation
a
0 0 0
\
b c
~ 0 0 0
0000000
d OOoO
Figure 4.~5.. : Modes de voilement obtenus par le modèle analytique en flexion
pour des sollicitations à: a- 0° b- 180° c- 90° b- 270°.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
0
110
Chapitre4: Validation 111
2. Application à la collision d'un longeron en 'S'à double courbure
2. 1. Présentation de la structure test
La structure représentée en figure 4.26 est un longeron simplifié à parois minces à double
courbure en "S". Des études similaires ont déjà été effectuées sur le même type de structure, mais
dans une configuration plane à simple courbure en "S". La masse du véhicule était localisée en bout
de structure. Par conséquent, seuls des mécanismes de flexion étaient initiés [2-4].
Cependant, différentes études sur le comportement au choc des véhicules de transport
montrent que les chargements en compression et en flexion agissent quasi simultanément. Dans une
étude antérieure menée au LAMIH, la même structure plane a été utilisée avec quelques
modifications. Le chargement et les conditions limites étaient appliquées de manière, à provoquer un
effondrement en compression axiale, suivi d'un effondrement en flexion dans les coudées. Les
conditions d'un choc de type assurance étaient respectées, pour lequel les dégâts à faible vitesse
d'impact doivent minimiser les coûts de réparation et dans ce cas, seule l'extrémité axiale doit être
remplacée [5]. Dans notre cas, les mêmes conditions sont utilisées pour la poutre en "S" avec un
comportement tridimensionnel. Le premier objectif est de valider, aYec des résultats précis, la
modélisation multi-corps 3D, où les ressorts de translation et de rotation sont caractérisés par les
· courbes de réponse en compression et en flexion obtenues avec des modèles cinématiques. Le second
objectif est d'évaluer l'intérêt de cette approche simplifiée, en phase d'avant-projet, en termes de
gain de temps de calcul et de modélisation. Et enfin de valider les outils de localisation des zones de
déformations plastiques indispensables à la construction du modèle multi-corps.
Pour provoquer l'un après l'autre un effondrement en compression axiale et un effondrement
en flexion dans les zones coudées, nous nous sommes situés dans un contexte réel en répartissant la
masse additionnelle en deux endroits et suivant les ratios 112 et 112. La capacité d'absorption
d'énergie des deux longerons en "S" seuls ne permet pas d'utiliser la totalité de la masse d'un
véhicule de catégorie moyenne de 1200 kg.
C'est pourquoi, d'un point de vue purement académique, nous avons estimé une masse totale
correspondant à la capacité de dissipation de l'énergie cinétique de la structure. 80 kg sont placés
sur les extrémités inférieures, ce qui représente la liaison longerons/habitacle, et 80 kg sont placés sur
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 112
les extrémités supérieures, ce qui correspond à la liaison longerons/traverse moteur.
Pour éviter le risque que les mécanismes de compression et de flexion agissent en parallèle, le
longeron à double courbure en "S" est composé de deux éléments fabriqués avec des aciers
différents. Ces aciers sont développés par SOLLAC pour l'industrie automobile dans le but
d'améliorer la capacité de dissipation d'énergie dans un soucis d'allégement permanent [6]. Un acier
SOLPHOR P220 (référence SOLLAC) est utilisé pour le composant devant la traverse moteur qui
s'effondre en compression axiale. L'acier SOLDUR 355 à haute limite d'élasticité (référence
SOLLAC) est utilisé pour le reste de la structure qui s'effondre en flexion lorsque le composant axial
a dissipé toute son énergie. La structure est animée d'une vitesse initiale de 15 ms·1 et vient impacter
un rn ur rigide.
Initialement le comportement de la structure est étudié à partir d'un modèle éléments finis
coques et les résultats sont considérés comme référence. Ensuite un modèle multicorps avec
CRASH-3D est implémenté en utilisant à la fois les modèles cinématiques pour obtenir les
caractéristiques non-linéaires de translation et de rotation et un modèle poutre élasto-plastique pour
la localisation des zones de déformations plastiques. Ces résultats sont comparés à la référence.
~=1.4 30
20 t 50
90
• Masse volumique = 7800 kg/ml ·Module d'Young= 2. 1~ Mpa -Limite élastique Ml= 220 Mpa; Limite élastique M2 = 380 Mpa - Module tangent Ml = 375 Mpa; Module tangent M2 = 400 Mpa - Contrainte ultime M 1 = 340 Mpa; Contrainte ultime M2 = 460 Mpa
Figure 4.26.: Description de l'étude.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapi(re4: Validation 113
2. 2. Description du modèle éléments finis coques de référence
La structure étant symétrique, seul un longeron est modélisé par 7680 éléments coques. La
sensibilité à la vitesse de déformation est prise en compte d'après la loi de Cowper-Symonds avec
les coefficients D=802s·1 et p=3.593 [1]. Les points soudés sont modélisés avec 48 corps rigides
sans critère de rupture associé. La zone impactée est modélisée par un mur rigide de masse infinie.
Pour simuler les liaisons longerons/habitacle et longeronsJtraverse moteur où les demi-masses
additionnelles de 40 kg sont ajoutées, deux corps rigides sont définis et guidés dans la direction de
l'impact. La vitesse initiale est appliquée sur tous les noeuds de la structure et la simulation est
effectuée pour une étude de 30 ms. Pour ce temps final de calcul toute l'énergie cinétique n'est pas
entièrement dissipée. Elle représente environ 1.2 kJ, mais la capacité d'absorption d'énergie par les
mécanismes d'effondrement plastique dans les zones fléchies a atteint son maximum.
2. 3. Localisation des zones de grandes déformations plastiques pour la construction du modèle multi-corps
Nous effectuons une modélisation éléments finis poutres (type 213 [7]) de la structure avec
les mêmes conditions aux limites que pour le calcul éléments finis coques de référence. Cette
structure présente une zone de compression pure entre la traverse moteur et le· mur d'impact. Cette ' '
zone de déformation est bien'observée par une première simulation poutre qui nous donne bien un
dépassement de la charge critique. Les éléments poutres correspondant à cette zone sont remplacés
par une barre non-linéaire en compression. La caractéristique de cette barre non-linéaire est obtenue
par assemblage d~la phase de pré-effondrement obtenue dans les poutres avec la phase de post
effondrement obtenue avec le modèle analytique en compression axiale (Fig. 4.30.). Cette dernière,
étant corrigée dynamiquement par le modèle constitutif de Cowper-Symonds par le modèle
cinématique en compression axiale, prend en compte la sensibilité du matériau à la vitesse de
déformation.
Nous nous intéressons maintenant au problème de la localisation des mécanismes
d'effondrement en flexion et de la détermination du plan de flexion. La structure est composée de
27 éléments poutres, de 55 noeuds et d'une barre non-linéaire en compression axiale. (Etape fi)
Nous appliquons toutes les étapes de l'algorithme présenté au chapitre précédent.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 114
Les valeurs des moment ultimes Mya et Mza obtenues pour les directions principales
d'inertie par le modèle analytique en flexion sont: Mya=2169 Nm Mza=2700 Nm (Etape .1)
Nous relevons dans chacun des éléments poutres de la structure les moments maximaux
Myef et Myef suivant les deux axes locaux de la section (Etape~.
Le tableau 4.5 résume les étapes J, ~et .5. pour chaque élément poutre de la structure en donnant:
- les moments éléments finis maximaux Myef et Myef relevés dans les directions principales
d'inertie,
- les normes des moments ultimes Mef et Ma obtenues respectivement par le calcul
éléments finis poutres et par interpolation des moments ultimes 'aflalytiques,
-l'orientation du plan de flexion' calculée pour chaque élément poutre,
- le ratio Mef/Ma entre les deux modèles qui nous permet de retenir la rotule si le seuil
imposé est dépassé (Etape 6).
noeud Myef Mzef • Ma Mef Mef/Ma [ N.m] [ N.m] [degré] [ N.m] [ N.m] [%]
1 -2883 -1730 31 2452 3362 137 2 -2830 -1634 30 2432 3267 137 3 -2826 -1503 28 2392 3200 134 4 -2066 -1099 28 2392 2340 .98 5 -1383 -616 24 2317. 1513 65 6 -952 -117 7 2097 959 46 7 511 -400 -38 2598 648 25 8 565 980 60 3024 1131 37 9 478 1473 72 3184 1548 48 10 514 1961 65 3099 2163 70 11 1409 2442 60 3024 2819 93 12 1817 2909 58 2991 3429 114 13 1638 2622 58 2991 3091 103 14 1291 2149 59 3007 2506 80 15 1414 2097 56 2956 2529 85 16 1147 1579 54 2920 1951 67 17 531 1139 65 3099 1256 40 18 98 701 82 3261 707 41 19 -433 108 -14 2163 449 20 20 -887 -323 20 2249 943 42 21 -1363 -756 29 2412 1558 65 22 -1971 -1280 33 2493 2350 94 23 -2733 -1844 34 2514 3296 131 24 -2668 -1800 34 2514 3218 128 25 -2681 -1548 30 2432 3095 127 26 -1955 -1175 31 2452 2280 93 27 -1957 -1176 31 2452 2283 93 J
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 115
Pour cette structure, l'algorithme de localisation ne nécessite qu'une seule itération, si l'on
excepte la première phase de détection de la zone se déformant en compression axiale, car les
rotules plastiques s'initient toutes au même instant (fin d'écrasement de la barre non linéaire).
La figure 4.27 nous donne l'évolution du ratio Mefl Ma pour toute la structure que nous
comparons à un seuil de 90%, seuil pour lequel l'élément poutre a plastifié et pour lequel le
moment ultime est supposé atteint. Nous pouvons remarquer que certains moments ultimes Mef
donnent des ratios pouvant aller jusqu'à 140 %. Le modèle poutre prend en effet en compte la
sensibilité à la vitesse de déf9rrnation du matériau par la loi de Cowper-Symonds et donne donc des
moments ultimes plus élevés que ceux obtenus en quasi-statique par le modèle analytique.
Figure 4.27.: Evolution du ratio Mef/Ma pour la stucture.
Nous obtenons une locâlisation des rotules dans les deux coudées de la structure et au niveau
de l'extrémité où est appliqué le chargement.
Pour les rotules plastiques localisées dans la première coudée de la structure juste avant la
barre de compression non-linéaire et celles situées à l'extrémité de la structure, nous retenons une
orientation du plan de flexion à 30°. Pour celles localisées dans la deuxième coudée l'angle
d'orientation du plan de flexion retenu sera de 58°.
Nous pouvons générer le modèle multi-corps, en définissant des joints de rotation de type
liaison pivot correspondant à chacune des rotules plastiques retenues. Ceux-ci sont alimentés par les
caractéristiques de flexion déterminées dans le plan de flexion trouvé. Toutes les zones non
déformées sont modélisées par des corps rigides.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 116
2.4. Modélisation multi-corps de la structure
Une modélisation multi-corps du longeron est réalisée à l'aide de 9 corps rigides reliés entre
eux par 9 ressorts non-linéaires de rotation et 1 ressort non-linéaire de translation (Fig. 4.28).
La caractéristique effort/écrasement de compression du ressort non-linéaire de translation est
identique à la barre non-linéaire utilisée précédemment (Fig. 4.29).
Les caractéristiques moment/angle de flexion des ressorts non-linéaires de rotation sont
obtenues par assemblage du pré-effondrement poutre et du post-effondrement analytique calculé
pour des angles de flexion de 30° et 58° (Fig. 4.30.a). Comme le post-effondrement analytique en
flexion ne prend en compte la sensibilité à la vitesse de défonnation du matériau, nous avons
effectué une correction dynamique globale de la caractéristique en flexion avec le modèle de
Cowper Symonds en prenant une vitesse de défonnation moyenne e pour chacune des rotules
relevée dans le modèle élément finis de référence.
Dans le modèle multi-corps, ces angles d'orientation de section seront définis par des axes
de flexion orientés par rapport aux repères locaux des éléments (Fig. 4.30.b).
Vue de coté
CJ Corps rigide ~ Ressort non linéaire de translation
Cl Ressort non-linéaire de rotation lflli Mur rigide associé à. une liaison pivot
Figure 4.28. : Modélisation multi-corps rigides avec 9 ressorts de rotation non-linéaires.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
140000 120000
z 100000 ._, 80000 t: lê 60000 u 40000
20000
0+-----+--------i 0 0,05
écrasement (rn)
0,1
Figure 4.29. : Caractéristique Effort 1 Déplacement obtenue par l'association des phases de pré-effondrement numérique et de post-effondrement analytique.
3000
-3000
angle (rad)
1= 30°
sa·
117
Figure 4.30.a.: Caractéristiques Moment 1 Angle obtenue par J'association des phases de pré-effondrement numérique et de posteffondrement analytique obtenue par le modèle cinématique en flexion pour des angles d'orientation de section de 30° et de 58° .
e ~Uf
y
Figure 4.30.b. : Orientation de J'axe de flexion de la rotule par rapport à l'axe local de la section.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqgitre4: Validation 118
2.5. Confrontation des résultats :
Les résultats de la simulation numérique avec le code de calcul multi-corps CRASH3D sont
comparés avec les résultats des simulations éléments finis poutres (213) et coques (103). La
confrontation est faite autant d'un point de vue qualitatif que quantitatif. Nous comparons dans un
premier temps les mécanismes de déformation trouvés dans chacune des approches à différents
instants (Figs. 4.31.a-h). Les déformées des modèles des trois approches sont quasiment similaires
aux différents instants de temps considérés. Au temps final les déformées ont la même allure et la
position des corps rigides du modèle multi-corps décrit convenablement le modèle éléments finis
coques. Nous observons que le modèle poutres ne reproduit pas correctement les grandes
déformations plastiques localisées dans les coudées.
Ensuite, nous comparons les réponses écrasement/temps, vitesse/temps et
accélération/écrasement de noeud qui correspond à la liaison longeron/habitacle (Figs. 4.32.a-c).
Sur les modèles éléments finis (103 et 213) et multi-corps, ce noeud correspond au centre de gravité
du corps rigide guidé de la partie arrière pour lequel les décélérations, vitesses et déplacements sont
calculés.
Les résult~ts obtenus .. par la simulation utilisant le modèle multi-corps rigides sont très
satisfaisants en comparaison des résultats éléments .finis du modèle coques. D'un point de vue
quantitatif, les différentes réponses du modèle multi-corps sont très proches de celles du modèle
éléments coques. __
La courbe accélération/écrasement du modèle multi-corps présente des oscillations plus
importantes en fin d'écrasement de la barre non-linéaire (jusqu'à 120 mm d'écrasement), dues au
fait que le couplage entre les chargements de compression et de flexion, même s'il est pris en
compte dans les caractéristiques des ressorts non-linéaires, est modélisé séparément par des joints
distincts.
Le tableau 4.5 nous donne les résultats en termes d'écrasement final, de vitesse finale,
d'accélération finale et d'énergie dissipée au temps 30ms·1 lors du choc de la structure pour les
approches éléments finis coques, éléments fmis poutres et multi-corps rigides.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chcwitre4: Validation 119
Tableau 4.5. : Tableau de synthèse des résultats.
Modèle EF de Modèle EF Modèle erreur erreur Référence (1 03) Poutres (213) Multi-corps
P/R R p M
M/R
Ecrasement total (mm) 308,17 180 297,93 -41,6% -3,3% ' '
Vitesse finale (mis) 7,3 0,2 7,39 -97,2% 1,2%
Accélération fmale (m/s2) 97,26 0 94,95 100% -2,4%
Energie dissipée (J) 7932 8999 7906 13,5% 0,3%
L'ensemble des résultats indique une excellente corrélation entre le modèle multi-corps et le
modèle éléments finis de référence. Les erreurs relatives n'excèdent jamais 3,5 %.
L'énergie cinétique initiale est calculée à partir d'une vitesse initiale de l5m/s et d'une
màsse de 80 kg (2x40kg), ce qui nous donne 9000 J. En .considérant-qu'à 30 ms seule la demi
masse arrière de 40 kg est encore en mouvement, nous en déduisons la dissipation énergétique pour
les trois approches.
Nous pouvons conclure que la modélisation éléments finis poutres fournit des écarts trop
importants par rapport à la modélisation éléments finis coques pour être prise en considération. Son
seul intérêt pour nous est son utilisation pour détecter les zones subissant de grandes déformations.
Bien qu'il s'agisse d'un modèle poutre adapté pour les grands déplacements et grandes rotations, il
demeure toutefois impossible de reproduire les mécanismes d'effondrement et de post-effondrement
locaux des profilés à parois minces.
La modélisation multi-corps s'avère suffisamment efficace pour être utilisée en phase de
préconception. Les temps très courts de calcul et de modélisation permettent de souligner les zones
qui subissent de grandes déformations plastiques et d'avoir une bonne estimation de la dissipation
énergétique. En effet, la simulation de la collision de ce longeron pour une durée de 30m/s nécessite
28 heures en temps CPU sur une station de travail HP 9000 série 730 dans le cas du modèle coques,
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chqgitre4: Validation 120
et seulement quelques minutes pour le modèle multi-corps. Couplée aux modèles analytiques qui
donnent presque instantanément les caractéristiques non-linéaires des ressorts de translation et de
rotation, cette approche montre son efficacité dans un processus de conception itératif et permet aux
ingénieurs de retenir les premières solutions technologiques avant d'entreprendre une modélisation
plus fine mais plus coûteuse.
Figure 4o3lao : Vue de face des déformées des modèles coques, poutres et multi-corps pour le temps initial 0
Figure 4o3lbo: Vue de côté des déformées des modèles coques, poutres et multicorps pour le temps initial 0
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation
Figure 4.3lf.: Vue de côté des déformées des modèles coques, poutres et multicorps pour un temps de 20ms.
Figure 4.3lg.: Vue de face des déformées des modèles coques, poutres et multicorps pi:>ui: un temps de 30ms.
Figure 4.3lh. :Vue de côté des déformées des modèles coques, poutres et multicorps pour un temps de 30ms.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
122
Chqpitre4: Validation
0,3
0.25
! 0,2
1 0,15 .. .. 1! 0,1 ... '"'
0,05
0
0 0,01 0,02
temps (s)
0,03
123
-Pamcrash (coque 103)
-.-crash3D -+- Pamcrash (poutre 213)
0,04
Figure 4.32a. : Comparaison de la courbe traduisant l'écrasement en fonction du temps entre les modèles éléments finis coques et poutres et le modèle multi-corps.
15
12
3
0 0,01 O,Q2
temps (s)
-Pancrash (coque 103)
~Crash3d
......... Pancrash (poutre 213)
0,03 0,04
Figure 4.32c. : Comparaison de la courbe traduisant la vitesse en fonction du temps entre les modèles éléments finis coques et poutres et le modèle multi-corps.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapitre4: Validation 124
600
400
200 .-. .. .., s 0
"-' 1:1 -200 .i .. f -400 :!! '"' Col -600 Col
--Pamcrash (coque 103)
Il
-800 8 Crash30
-1000 --· * · -Pamcrash (poutre 213) . ,• -1200
écrasement (m)
Figure 4.32b. : Comparaison de la courbe traduisant la décélération en fonction de l'écrasement entre les modèles éléments finis coques et poutres et le modèle multi-corps.
3. Conclusion. Dans la première partie de ce chapitre, nous avons montré que les modèles analytiques en
compression et en flexion étaient des outils fiables de détermination des caractéristiques non
linéaires des ressorts pour la modélisation multi-corps. Ces modèles analytiques répondent aux
objc;ctifs d'une étude en phase d'avant projet et permetten~. grâce à des temps de réponse très . .
couns, d'optimiser chacun des sous-composants d'une structure. Nous avons ensuite aborder le
problème de la détermination des zones de grandes déformations plastiques et en particulier celui de
la localisation des rotules plastiques indispensables à la construction d'un modèle multi-corps
représentatif du comportement en collision d'une structure automobile. Pour cela nous appliquons
la méthode présentée au chapitre précédent, qui est la plus adéquate lorsque les mécanismes
d'effondrement sont tridimensionnels et où l'orientation du plan de flexion des rotules plastiques est
donc nécessaire. Celui-ci est, en effet, indispensable pour obtenir les caractéristiques représentatives
de l'effondrement en flexion par le modèle analytique correspondant. Nous présentons enfin une
confrontation des résultats de la modélisation multi-corps obtenue pour un longeron simplifié avec
ceux d'un modèle éléments finis coques de référence. Nous avons effectué des comparaisons d'un
point de vue qualitatif et quantitatif. Ceux-ci semblent tout à fait acceptables et répondent à nos
attentes dans une phase de préconception. Nous comparons aussi nos résultats à une modélisation
poutres élasto-platiques afin de montrer que même si certaines méthodes peuvent présenter des
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chaoitre4: Validation 125
temps très courts de modélisation et de calcul, elles peuvent ne pas donner des résultats
satisfaisants. Ces modèles poutres ne peuvent pas en effet reproduire les modes d'effondrement
locaux des composants. Une approche par des modèles plaques comme celle employée par les
modèles analytiques est donc plus réaliste.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Chapi{re4: Validation 126
Références Bibliographiques du Chapitre 4
1. ABRAMOWICZ W., JONES N.: "Dynamic Axial Crushing of Circular ubes", Int. J. Impact
Engng, Vol 4, pp. 243-270, (1986)
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deformations, AIAA Dynamics Specialists Conf., AIAA Paper 73-401 (1973).
3. OHKAMI Y., TAKADA K., MOTOMURA K., SHIMAMURA M., TOMIZAWA H.,
USUDA M. Collapse of Thin-walled curved bearn with closed-hat section - Part 1 : study on
collapse characteristics, SAE Paper 900460, 604-615 (1990).
4. ABE K., NISHIGAKI H., ISHIYAMA S., OHTA M., MATSUKAWA F., TAKAGI M.,
MIZUNO M. Collapse of Thin-walled curved bearn with closed-hat section - Part 2 :
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5. MARKIEWICZ E. Contribution au développement d'une méthodologie simplifiée d'aide au
design collision des véhicules de transport pendant la phase de préconception: introduction
du concept de super éléments de pliage, thèse de doctorat, Université de Valenciennes,
France (1994).
6. MARKIEWICZ E., CORNETTE D., PAYEN F., DRAZETIC P., : "Simplified Vehicle
Crash Simulation·_ Part. II : Too1s for Multibody Modelling and Application to an impacted
double curvature "S" Bearn", NATO Advanced Study lnstitute, Crashworthiness of
Transportation Systems : Structural Impact and Occupant Protection, Troia, Portugal, July
7-19 (1996).
7. THIRION J.L., GEOFFROY J.L., THIRION I., RUBIANES J. Effect of the mechanical
properties of steels on energy dissipation, International Crashwonhiness and Design '95
Symposium, Valenciennes, France (1995).
8. PAMCRASH, User's manual, Engineering System International, Version 1996.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Conclusion Générale 127
CONCLUSION GENERALE
La présente recherche a eu pour but de contribuer au développement d'une
méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet, en
partenariat avec le Laboratoire d'Etude et de DEveloppement des Produits Plats (LEDEPP)
de la société SOLLAC.
Le premier chapitre présente les différents outils et problèmes rencontrés par les
concepteurs automobiles. ll ressort de l'étude bibliographique que l'approche globale b~ée
sur les modèles multi-corps est un outil approprié pour la phase de préconception. Les
modèles multi-corps se distinguent par une mise en données relativement simple. Cependant,
les mécanismes développés lors du comportement au crash de structures automobiles sont
tridimensionnels et l'ajout d'une troisième dimension augmente considérablement les temps
de calculs. L'utilisation de ces modèles est en outre, limitée du fait des caractéristiques à
introduire au niveau des ressorts non-linéaires, mais aussi par la façon de positionner
judicieusement les différents joints de déformations afin que la cinématique de déformation
soit représentative du comportement réel de la structure.
Le· deuxième chapitre présente un formalisme multi-corps permettant de modéliser le
mouvement en dynamique de systèmes mécaniques articulés rigides de grandes tailles. Nous
avons opté pour l'association de deux concepts déjà efficaces séparément. Nous avons
développé une modélisation des systèmes mécaniques articulés rigides avec les coordonnées
naturelles, associée à une formulation des équations de la dynamique selon le principe de
Kane. La description du système multi-corps à l'aide des coordonnées naturelles est très
conviviale et diminue le nombre des variables descriptives de ce système. Les liaisons
cinématiques nécessaires pour la défmition des joints de déformation sont, soit implicites
(rotule ou pivot), soit faciles à mettre en œuvre (cylindrique ou glissière). L'écriture des
équations du mouvement sous forme matricielle a dégagé plusieurs avantages du couplage de
ces deux concepts. Nous avons montré que la matrice des vitesses généralisées partielles était
facilement obtenue par une diagonalisation de Gauss-Jordan. Cette matrice nous permet
d'écrire un système d'équations différentielles du second ordre à nddl inconnues. La
résolution du système donne alors le vecteur des accélérations généralisées. Puis, nous avons
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Conclusion Générale 128
défini les caractéristiques analytiques des corps rigides pour différentes représentation en
coordonnées naturelles afin d'appréhender la modélisation d'éléments de châssis automobile.
Au cours du troisième chapitre, nous présentons les outils, indispensables à la
réalisation d'un modèle multi-corps du choc d'une structure automobile, qui correspondent
aux attentes du concepteur pour une phase d'avant projet. Nous proposons dans un premier
temps des modèles analytiques généralisés pour la détermination des réponses en
compression axiale et en flexion pure des profilés à parois minces, de géométrie complexe.
Ceux-ci sont les plus adaptés, en phase de préconception, pour l'obtention des
caractéristiques des ressorts non-linéaires du modèle multi-corps. Par des temps de
modélisation et de réponse très courts, ils permettent d'optimiser la conception de chacun des
composants strùcturaux, de traiter un échantillon de profilés relativement large et d'obtenir la
réponse pour un plan de flexion quelconque. Nous présentons ensuite une méthode de
localisation des zones de grandes déformations en compression et en flexion. Celle-ci est
basée sur une utilisation couplée d'un modèle éléments finis poutres élasto-plastiques à parois
minces sous chargement dynamique et des modèles analytiques de caractérisation du
comportement en compression et en flexion. Cette méthode présente l'avantage d'améliorer
les caractéristiques des ressorts non-linéaires pour les phases de pré-effondrement des
composants dans le cas de sollicitations complexes. Dans le cas d'un effondrement en
flexion, elle permet de déterminer le plan réel de flexion de la charnière plastique en vue de
l'obtention des caractéristiques de post-effondrement ..
Lè quatrième chapitre valide les différents concepts présentés lors des deux chapitres
précédents. Nous effectuons, dans un premier temps, une validation des outils d'aide à la
modélisation multi-corps du choc des structures par des essais numériques et expérimentaux
de compression axiale et de flexion pure sur des profilés automobiles. Nous traitons une
application tridimensionnelle de collision d'un longeron automobile de type poutre en 'S' à
double courbure où la méthode de localisation des zones de grandes déformations plastiques
est appliquée pour la création d'un modèle multi-corps représentatif du comportement de la
structure. Les résultats de la simulation numérique multi-corps sont comparés à ceux d'un
modèle élément fmis de référence. Les comparaisons sont effectuées d'un point de vue
qualitatif et quantitatif. Ceux-ci sont tout à fait acceptables et répondent aux attentes des
concepteurs dans une phase de d'avant projet. Nous comparons aussi nos résultats à une
modélisation poutres élasto-platiques afin de montrer que même si certaines méthodes
peuvent présenter des temps très courts de modélisation et de calcul, elles peuvent ne pas
donner des résultats satisfaisants.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Conclusion Générale 129
Les travaux effectués sont concrétisés par le développement du progiciel CRASH3D.
Celui-ci est en cours d'intégration dans le code de calcul PAMCRASHTM développé par la
société Engineering System International dans le cadre d'une collaboration avec SOLLAC.
L'objectif de cette intégration est, d'une part, d'avoir accès aux différents algorithmes de
gestion du contact du code éléments finis, d'autre part. d'aborder des modélisations hybrides
(multi-corps-éléments finis) pour des structures dont certains composants ne peuvent être
traiter par les approches globales ou dans le cas d'amélioration d'un véhicule existant où
seuls certains composants sont à optimiser.
L'ensemble de ces résultats constitue une contribution au développement d'une
méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d' àvant projet.
Néanmoins, des recherches doivent être entreprises pour compléter ce travail.
Celles-ci peuvent être menées tout d'abord au niveau du formalisme multi-corps, où
l'obtention des vitesses partielles généralisées par la méthode de Gauss-Jordan est un outil
robuste et fiable mais qui peut-être remplacée par d'autres méthodes de décomposition en
valeurs singulières afin d'en optimiser le coût opératoire. La résolution des équations de la
dynamique est réalisée avec l'algorithme de Runge-Kutta, auquel est associé une stabilisation
de Baumgarte. Cette solution est un premier pas dans la résolution, et bien qu'elle nous donne
des résultats tout à fait satisfaisants (comme nous le montrons dans le chapitre 4), pour des
modèles plus complexes, il sera peut-être nécessaire 9e se tourner vers d'autres techniques
plus fiables; mais aussi·plus coûteuses en temps de calcul.
Des recherches peuvent être menées, ensuite, au niveau du modèle analytique en
flexion. Le mode de chargement de la rotule que nous avons considéré est quasi-statique. Or,
dans les études de collision, la sensibilité des aciers à la vitesse de déformation ainsi que les
effets inertiels, notamment l'inertie dynamique latérale des plaques constituants le profilé,
deviennent des paramètres importants dans la prédiction de la réponse en flexion. Une étude
du comportement dynamique des rotules plastiques est donc à envisager afm d'établir à l'aide
de modèles constitutifs une correction dynamique. Des travaux doivent être poursuivis en vue
d'accroître davantage le domaine de validité des modèles cinématiques en compression et en
flexion aux nouveaux designs de profùés, notamment à géométrie variables, comme par
exemple des longerons à profil trapézoïdal, mais aussi la prise en compte des rayons de
raccordement et de leur changement d'épaisseur, ceux-ci provoquant des zones de
déformations en extension non négligeables.
Contribution au développement d'une méthodologie de conception au choc des véhicules automobiles en phase d'avant projet.
Résumé
En phase d'avant projet, les constructeurs automobiles veulent avoir accès à une méthodologie de simulation et d'optimisation au choc qui permet d'avoir une idée rapide du comportement des différentes conceptions. Les grandes déformations plastiques localisées lors du choc d'une structure rendent possible l'utilisation de la dynamique des multi-corps en modélisant celles-ci par des ressorts non-linéaires. Nous présentons les coordoMées naturelles qui permettent de décrire rapidement un modèle .ll)ulti-corps d'une structure automobile avec un minimum de variables. Nous associons à cette description le principe de Kane pour la formulation des équations du mouvement. Nous développons des modèles cinématiques de manière à déterminer analytiquement la résistance à l'effondrement de structures à parois minces, de géométrie complexe, soumises à des chargements de flexion et
· de compression. Une méthode originale de localisation des grandes déformations plastiques est présentée. Elle couple les résultats analytiques pour les composant locaux et ceux d'un modèle élément fmis poutre. Cette méthode détermine le nombre et la position des joints de déformation, afm d'optimiser les temps de calcul, et améliore les caractéristiques des ressorts non-linéaires pour la phase de pré-effondrement pour des chargements complexes. Nous confrontons les modèles analytiques à des simulations numériques ainsi qu'à des essais expérimentaux. En utilisant un exemple d'un longeron en "S" de type automobile, la modélisation multi-corps développée, les modèles analytiques et la méthode de localisation sont validés sur un modèle éléments fmis de référence. Les résultats obtenus font de cette approche un outil performant pour une estimation rapide du comportement au choc des structures automobiles.
Mots Clés: multi-corps, choc automobile, flambement, effondrement, modèles cinématiques
Abstraçt
During the design phase, the manufacturer wants to have access to a simulation and crash optimization methodology which enables him to have a quick and ropgh idea about the behaviour of several alternative designs. The localized large plastic deformation of a structure allows one to apply rigid body dynamics to modellarge plastic deformations of the structure by using generalized spring elements to represent the plastic characteristics of the structural components. A spatial multibody system with natural coordinates which are Cartesian coordinates of po~ts and components of vectors is described. This description of the multibody system is used in conjonction with Kane's method to obtain the dynamical equations of motion. Distinct kinematic models have been developed in order to analytically determine the resistance to collapse of thin-walled structures, of relatively complex geometry, subjected to compression or bending loading. An original method for the localization of the large plastic deformation based on the comparison between analytical results for the local components and a global bearn fmite element model is presented. The localization ~ethod determine the number and position the deformation joints so as to optimize the calculation time and improve the characteristics of the non-linear springs for the pre-collapse stage in the case of dynamic loading and for complexes structures. We validate these analytical models with fmite element calculations and experimental tests. Using an example of a double curvature "S" frame undergoing a collision against a rigid block, the spatial multibody modelling and the localization method are tested where ttanslational and rotational springs are supplied by the results of kinematic models and bearn elements. After comparison between this simplified modelling's results and the FE numerical calculations, this approach appears to be a promising tool for rapid estimations of crash behaviour of car structures.
Keywords: 111 ls Uillliotheque .. llni~ersil aim.de .. \ alenciennes
' ? i 1