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Du langage et de la Communication QU’EST CE QUE COMMUNIQUER ? C’est dire quelque chose à quelqu’un avec quelqu’un dans une situation sociale = Simultanément. = contexte qui a un impact sur ce qui est dit. Quelque chose = Objet attitudinaux A Quelqu’un = toutes communications est ciblée en fonction du destinataire. = message est co-construit, même si la personne n’est pas là, on l’a en tête. Le Message = Référentiel Commun. Les schémas de communication : modèles monologiques et dialogique. Une conception qui remonte à Descartes (1637) L’homme se distingue de l’animal parce qu’il communique ses pensées par la parole pensée humaine La parole permet de transmettre le contenu de nos pensées pensée fonde l’existence Difficulté sentiment dominent l’acte de communication SAUSSURE 1919

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Du langage et de la Communication

QU’EST CE QUE COMMUNIQUER ?

C’est dire quelque chose à quelqu’un avec quelqu’un dans une situation sociale

= Simultanément. = contexte qui a un impact sur ce qui est dit.

Quelque chose = Objet attitudinaux

A Quelqu’un = toutes communications est ciblée en fonction du destinataire.= message est co-construit, même si la personne n’est pas là, on l’a en tête.

Le Message = Référentiel Commun.

Les schémas de communication : modèles monologiques et dialogique.

Une conception qui remonte à Descartes (1637)

L’homme se distingue de l’animal parce qu’il communique ses pensées par la parolepensée humaine

La parole permet de transmettre le contenu de nos penséespensée fonde l’existence

Difficulté sentiment dominent l’acte de communication

SAUSSURE 1919

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CONCEPT = Signifié. Ce à quoi on réfère.

IMAGE ACOUSTIQUE = Signifiant. Ce qu’on utilise pour référer.

SIGNE (mot) = Association d’un signifié et d’un signifiant.

Il y a 2 individus A& B

A est à l’origine du message, il a le concept, le référent, ce dont on parle, et il va le traduire sous forme d’images acoustiques.

B fait l’inverse, il entend une image acoustique qu’il va appareiller à un concept.

CONCEPTION DE SAUSSURE

La première activité est prise en compte, donc même s’il y a 2 personnes, c’est monologique.

Le système cognitif (psychique) de A est l’émetteur, associé aux concepts et à l’image acoustique.

Cette activité précède l’activité physiologique.

B perçoit des ondes sonores, les associent à une image acoustique et à un concept.

B aura une activité phonatoire.

Certains pensent qu’il n’y a pas de perte entre émetteurs et récepteurs, mais c’est faux.

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La communication dans sa fonction de transmission d’information

SHANNON & WAEVER (1949)

Expériences avec des ingénieurs en télécommunication.

Il y a :

Une source et un transmetteur = Phase de codage Un message, bruit = Le canal Un récepteur = Phase de décodage.

Les bruits sont les pertes possibles, ils font qu’on n’entend pas forcément bien.

Mais il peut y avoir des pertes à l’intérieur des phrases, difficultés à mettre des mots sur quelque chose qu’on a en tête, et difficultés à comprendre où veut en venir l’interlocuteur.

Ces pertes à l’intérieur des phrases n’ont pas étés envisagée.

DIFFICULTES SOULEVEES PAR LA THEORIE DE L’INFORMATION.

Transmission d’information n’a pas un unique but d’une communication Communication pas unilatérale Langue plusieurs fonctions Interlocuteurs

Communiquer pour persuader : le modèle Lasswell (1949)

Qui ? Quel est l’émetteur ? Qui parle ?crédibilité, compétence, pouvoir...

Dit quoi ? L’analyse de contenu du messageStructure du message, orientation du message, ordre des arguments…

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A qui ? Qui est le récepteur ?Attitude initiale, traitement central ou périphérique des informations, besoin de cognition…

Par quel canal ? Support de la communicationSystème des signes (verbal, non verbale, paraverbale, spatial)

Avec quels effets ? Quel est l’impact du message ?changement d’attitude ou de représentation

La notion de feed back WIENER

La communication est bilatérale de A vers B et de B vers A.Feed Back littéralement veut dire : Nourriture de retour.A et B sont émetteurs et pas seulement A comme dans le modèle monologique.Une personne parle et l’autre lui répond.

3 Fonctions du Feed-Back :

Régulation : accusé de réception. Cumulation cyclique : apporter les informations supplémentaires. Cumulation didactique : Signaler ce qui a été compris et permet au locuteur d’ajuster.

Les 6 fonctions du langage de JACOBSON 1963 (shéma)

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1. La fonction émotive

Centrée sur l’émetteur, expression de l’attitude du sujet par rapport à ce dont il parle.

Intonation -> Traduit la colère… Modification phonique -> Etonnement Choix des mots -> Tristesse Structure de la phrase -> Peur

2. La fonction conative

Centrée sur le destinataire -> Paroles analysées en tant qu’action sur autrui. Impératif et injonction, de manière plus général, le processus de persuasion.

3. La fonction phatique

Centrée sur le contact entre émetteur et destinataire -> Les messages servent à établir, prolonger ou interrompre le contact, à vérifier que le circuit est fonctionnel.

Tag = Question « isn’t it » -> Formule standard “Je vous écoute”.

4. La fonction métalinguistique

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Centrée sur le code commun Niveau de référenciassions -> niveau de métalinguistique. Définition, commentaire de texte, explication, introduction, expression spécifique,

« c’est-à-dire » « je veux dire ».

5. La fonction poétique

Centrée sur le message (structure, tonalité, rythme…) La fonction poétique n’est pas utilisée qu’en poésie. Elle peut être utilisée pour des slogans.

6. La fonction référentielle

Centrée sur le référent dans le contexte -> transmission d’indication sur l’objet (réel ou imaginaire).

Message renvoie au référent situationnel, textuel « magasin ouvert à 9h ».

Le dialogue: le principe de la coopération de Grice (1975)

le dialogue est conçu comme une suite de contributions conversationnelles produites par les interlocuteurs.

Pour que le dialogue puisse progresser, chaque interlocuteur doit accepter le principe de coopération qui se traduit par 4 règles que les interlocuteurs doivent respecter (quantité, qualité, relation et modalité).

Les maximes conversationnelles:

Quantité : coopérer c'est donner la quantité d'information suffisantes pour que l'interlocuteur puisse appréhender toute l'information.

Qualité: coopérer c'est donner des informations vraies pour ne pas induire son interlocuteur en erreur.

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Relation: coopérer c'est donner des informations pertinentes, en relation avec l'objet de la conversation.

Modalité: coopérer c'est donner des informations claires, pour facilité la compréhension.

Toutes les conversations peuvent être analysées avec ses 4 maximes.

THEORIE DU CONTRAT DE COMMUNICATION

GHIGLIONE & COLL 1986

La théorie du contrat de communication développe une analyse de la communication dans sa fonction sociale et relationnelle (Ghiglione et collaborateurs 1986)

Le langage et la communication ont une fonction sociale et relationnelle.

Les sujets ne sont pas de simple émetteurs et récepteurs, ils occupent des places spécifiques dans l'espace interlocutoire, place à partir desquelles ils nouent des rapports en fonction d'une triple détermination qui les lie à leur statut social, à la situation spécifique d'interlocution (relation partenaire) et à la structure de l'objet qu'ils s'approprient (objet attitudinal ou objet de représentation) (Ghiglione, Bromberg, 1986).

Objet

Attitude

Sujet

statut des interlocuteurs: groupe d'appartenance (identité sociale)

situation; contexte

Occupation de l’espace

interlocutoire

Relation interindividuelle

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objet: ce sur quoi on porte l communication.

1 ère étape: Situation potentiellement communicative

On n'est pas encore en communication mais on peut le faire.

Pour passer de cette Situation Potentiellement Communicative à un dialogue, il faut tenir compte de trois choses:

Les enjeux : o le but peux être implicite ou explicite (c’est-à-dire attaché à cette

information). Les buts implicites prennent le pas sur les but explicites (souvent quand on demande comment ça va, c’est pour demander autre chose après, implicitement).

o Les bénéfices sont d'atteindre son but. o Les risques en couru sont d'être rabaisser dans son estime de soi, (que la

personne répond pas ou l'envoi boulet)… Rôles et places :

o Dépend du statut de la personne contenu de la situation. c’est-à-dire la place qu’on va occuper dans le dialogue. La somme des connaissances de cette personne a un pouvoir de sanctionner.

o Le rôle est la mise acte des comportements attendus. Le rôle que chacun va jouer dans l’interaction verbale c’est-à-dire, qui va piloter la conversation? Le rôle à jouer dépend de la place qu'il va occuper.

Principes et règles , c’est à dire qu’on s’engage à respecter des règles dès le moment où on s’engage dans une discussion. Il y a 4 règles:

o Contractualisation: établissement d’un contrat de communication (ce qui peut se dire ou pas) et s'y tenir.

La situation potentiellement communicative

Enjeux explicites et implicites

(buts, bénéfices, risques)

Rôles et places des interlocuteurs

(status, jeu de face)

Principes et règles (contractualisation,

pertinence, réciprocité

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o Pertinence : tenir des propos en relation avec la situation. Accepter de prononcer des propos qui sont pertinents par rapport à la situation. Et dire ce qui peut se dire.

o Réciprocité : considérer son interlocuteur comme digne d'être un partenaire. A partir du moment où on engage la communication avec quelqu'un on le considère comme interlocuteur qui donner des droits (respecter) et devoirs (répondre).

o Compétition : chercher à persuader son interlocuteur. Attitude vis à vis de l'objet (favorable, défavorable) et souvent imposer son avis.

À partir du moment où on entre en communication on s'engage à respecter ses principe.

2 ème étape: Négociation du contrat de communication

Ce contrat de communication est mis en place grâce à : Les jeux de validation.

Validation total (oui c’est vrai) on valide complètement ce que dis l’autre, c’est souvent suivi d’un connecteur (oui je suis d’accord car + Argument).

Quasi validation c’est la plus fréquente, on dit oui mais + contre argument et on va donner des éléments qui vont a l'encontre.

Non validation c’est l’inverse, on va dire non je ne suis pas d’accord et va suivre un connecteur de causse et le contre argument (négatif).

Comment on s'adresse à l'autre et la manière de s'adresser à l'autre et le valider ou pas. Après validation, on met en place la communication.

3 ème étapes: Mise en place d’un dialogue régulier

Co-construction de la référence : l'apport d'information de l'un et de l'autre et aussi revoir l'objet en fonction des nouvelles informations. Un référentiel commun en rapport de l'objet.

par les principes d’influence et de compétition:

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Les modèles théoriques sur lesquels s'appuie la théorie du contrat de communication

1. l'ethnométhodologie (Goffman)2. l'ethnographie de la communication (Hymes)3. la linguistique (Roulet)4. la philosophie du langage (Austin, Searle).

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LA GESTION DE LA RELATION ENTRE LES INTERLOCUTEUR (GOFFMAN 1959,1987)1. L’interaction verbale est un jeu

Le jeu est jeu de «face» est l’image sociale (l’impression) que chaque interlocuteur souhaite donner à son partenaire. La face c'est ce qui est publique que tout le monde voit l'image qu'on revoit. Face est la face positive.

Le «territoire» est la partie personnelle que chaque interlocuteur souhaite dissimuler à son partenaire. C'est le degré de liberté que souhaite conserver cet individu. Territoire est la face négative.

Chaque partenaire cherche à manipuler tactiquement l’impression qu’il chercher à donner de l’autre.

Chaque partenaire cherche à protéger son territoire de toute ingérence. L’interaction peut être ainsi analysée comme une série de feintes et de contre

feintes.

2. L’interaction verbale comme un ensemble de règles et de principe

4 fondamentaux guident les interlocuteurs dans une interaction verbale:

Ne pas perdre la face. Ne pas attaquer la face de l’autre. Ne pas laisser envahir son territoire. Ne pas envahir le territoire de l’autre.

3. L’interaction verbale comme un ensemble de rituels.

Les rituels sont des séquences figés et informelles du fonctionnement social. Ils sont stockés en mémoire par le sujet à la façon d’un scénario comme un scripte. Les connaissances sont stocké sous la forme d'actions relier.

Il existe 3 types de rituels:

Le rituel d’accès , on va accéder à l’autre. (Utilisés au moment de la rencontre et de la séparation: formule de politesse, clôture…) Dépend du degré d’accès mutuel (es ce qu'on se connait ou pas).Exemple:a. bonjourb. Bonjour a. ça va?b. Oui et toia. ça va

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mais aussi toutes les formules introductives dans les courriers (cher Monsieur, cher client...). Tout ça pour le respect du territoire de l'autre.

Les rituels de confirmation , permettent de confirmer au partenaire l’image qu’il souhaite donner.Exemple:a. Charlesb. oui Madame Dubois? Que puis-je faire pour vous?a. Sortez-moi le dossier Martin, j'en ai besoin tout de suite.b. Oui tout de suite Madame. On a un ordre explicitement donné. Ce rituels peut arriver au début, au milieu ou à la fin de conversation

Les rituels de réparations , permettent de réparer une offense réelle ou potentielle par l’anticipation.Exemple:a. bonjour Charles, excusez-moi de vous déranger, j'aurais besoin d'un renseignement.b. bien sur, pas de problème.On anticipe une offense dans une ingérence dans le territoire de l'autre.

L'interaction liée à une situation donnée (Hymes, 1967)

Le modèle SPEAKING (Hymes, 1967)

Modèle prenant en compte 8 facteurs dans la communication.

Les 8 facteurs du modèle S :

1. Setting: ou cadre contexte: cadre physique et psychologique de l'interaction (lieu et atmosphère générale).Il s'agit de décrire le lieu précis ou se déroule le dialogue (bureau, salle d'attente).l'atmosphère générale de l'interaction (défendue/tenue) les contraintes de l'interaction.

2. PARTICIPANTS: interlocuteurs qui participent à la communication (statut, rôle, attitude..), ainsi que les individus présents dont le comportement non verbal ou la simple présence ont une incidence sur la communication.

3. ENS ou but. Intention des participants: d'un point de vue explicite et implicite et résultat effectif de l'activité.Exemple: déjeuner familialbut explicite se restaurerbut implicite: renouer le contactrendre compte de l'atteinte du but en faisant référence à ces deux aspects.

4. ACTS: thèmes de la conversation. Ce quoi porte la conversation.

5. KEY ou tonalité, style général de l'interaction. Ce style peut être référentiel, expressif ou ludique.

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6. INSTRUMENTALITIES: moyens (instruments) de communication ou systèmes de signes (verbal, non verbal, para-verbal, spatial). 3 types de geste :métaphorique (accentuer par l'orateur, mimer a travers le geste ce qu'on a dit a travers le discours), ponctuateur (pouvoir de conviction de la personne) et les adaptateurs (geste qui marque l'état émotionnelle de la personnes).Le par-verbal est le rythme de discours, tonalités de la voix c'est un indicateur des émotions. Le spatial est la gestion de l'espace par l'individu et marque notre relation à l’autre. la manière dont on va l'occuper.

7. NORMS: normes d'interaction et normes d'interprétation.Normes d'interaction (réglementation des tours de parole, interruption...)normes d'interprétation (règles d'interprétation compte tenu des savoirs partagés entre les participants).

8. GENRE: il s'agit du type d'activité de langage, on précisera s'il s'agit d'une lettre commerciale, d'une communication dans une relation de service, d'une conversation non formalisée, d'une devinette, d'un chant, d'un conte etc.

l'interaction langagière: un échange structuré.

L'organisation des échanges et des tours de parole dans une interaction verbale.

Roulet, Auchlin, Moeschler,Schellin, Rubattel (1985).

Les 5 unités du dialogue: (en 2 catégories)

Unités dialogales : o 1. Interaction (ou conversation) identifier quand est ce qu'on passe d'une

dialogue à l'autre.La plus importante, elle est à délimiter en fonction de plusieurs critères:

Le schéma participationnel : les protagonistes interviennent dans cette innervation verbale. on change de dialogue si personne ne s’ajoute ou s'enlève de la conversation.

Le moment et le lieu : n’est un pas un critère considéré comme primordial.

Le thème : ce dont on parle, pas un bon critère.o 2. La séquence : bloc d'échanges reliés par un fort degré de cohérence

sémantique (thème) et/ou pragmatique (but).Exemple: Séquence (pragmatique) visant à l’identification de l’appelant.Téléopérateur: Madame XXX? Utilisateur: C’est ça oui.TO: Vous habitez au…U: exactTO: Je consulte votre dossier un instant s’il vous plait.

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Certaines séquences sont ritualisées sur des objectifs bien particuliers = les ouvertures et les clôtures.

o 3. L’échange La plus petite unité dialogale. C’est une interaction verbale élémentaire constituée à minima de deux interventions qui remplissent deux conditions.

Orientation argumentatives divergentes se terminant par une co-orientation à la clôture de l’échange.

Respect des contraintes d’enchaînement (structurelles et interrelationnelles).

Unité monologale

o 4. Intervention :la plus grande unité monologale, se définit par rapport à un échange: contribution d'un locuteur à un échange particulier.Exemple: O1. SalutP1: salut/ça vaO2: oui/ et toi5 interventions 3 tours de paroles.Ne pas confondre «prise de parole» différent de la notion «d'intervention».

o 5. L’acte de langagePhilosophie du langage : Austin (1961) Searle (1969). Pour Austin, le verbe performatif qui s'oppose au verbe descriptif qui ont pour une fonction descriptive. Le mot permet de décrire la réalité. Les verbes performatifs changent l'état de la réalité. Se sont des actions des actes sur le langage.Les actes de langage (Searle, 1969):

Tout énoncé se décompose en 2 parties Le contenu Propositionnel (P) (les informations que je communique

dans mon énoncé)

L’acte de langage réalisé qui est déterminé en fonction de sa force illocutoire. (f) c'est l'impact de l'acte de langage.Exemple: Vous devriez fermer la fenêtre si vous ne voulez pas prendre froid.P= fermer la fenêtre (conseil)F= fermez la fenêtre ! (ordre une force illocutoire beaucoup plus importante)

l'acte de langage n'est pas le même. Une simple conseille avec une force illocutoire moindre et un ordre avec une force illocutoire plus forte.

Les 5 catégories d'actes de langages:

l es assertifs ou représentatifs (informer, asserter, affirmer, déduire, conclusion etc...) qui engagent le locuteur sur l'existence d'un état de chose.

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Les directifs (ordonner, demander, permettre, conseiller, questionner, etc...) qui reviennent à engager l'interlocuteur à accomplir une action.

Les promissifs (promettre, s'engager à, juger de etc...) qui engagent le locuteur à accomplir une action.

les expressif (remercier, féliciter, s'excuser, déplorer...) qui expriment un état psychologique du locuteur.

Les déclaratifs (baptiser, déclarer la guerre...) qui correspondent aux performatifs d écrit par Austin, qui correspondent à l'affectation d'une action par le seul fait du dire.

Les actes de langage directeurs/subordonnés

Chaque intervention s'articule sur un acte directeur, (pivot) qui lui confère sa valeur pragmatique dominante:

Les actes subordonnés (facultatifs) ont une fonction variable (rituelle, argumentative ou reformulative). Il peut apparaître après et permet de ménager le territoire de l'interlocuteur.

Il y a différents acte de langage est un seul est le pivot et les autres sont subordonnées.

Exemples 1:

« Je ne connais pas bien Genève. Pouvez vous m’indiquez une bonne librairie, je cherche un livre sur Zola » l’acte directeur (question) + 2 actes subordonnés (assertifs à valeur de justification).

Exemple 2:

« Je consulte votre dossier, un instant s’il vous plait. » acte directeur (directif) + acte subordonnée (assertif à valeur de justification).

Dans les énoncés produits on aura à chaque fois un acte directeur et des actes subordonnés (explicites ou implicites). Permet d'atténuer certaine acte de langage.

INTERET de l’étude des actes de langage

déterminer les rapports existant entre les protagonistes d’un dialogue, et notamment les rapports de force

par exemple: la production de directifs est un indicateur d’une position de force hiérarchique supérieure.

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ILLUSTRATIONS: études utilisant l’analyse du discours

Les premières recherches

Elles montrent le lien entre l’attitude et le discours produit.

Attitude= discours produit

c'est un état mental de préparation à l'action (Allport,1935).

l’attitude s’intercale entre le sujet et l’objet.. l’attitude se traduit par un comportement sur l’objet. Ce comportement peut être

physique (actions) ou verbal (prise de position, opinion). Pour améliorer une attitude il est nécessaire de recueillir ses indicateurs

comportementaux ou verbaux.

Composante des attitudes :

Cognitive : connaissance sur l’objet Affective : réactions émotionnelles vis-à-vis de l’objet Composante conative : disposition à agir

Mesure d’attitude

Indirecteau travers d’indicateur comme comportement

Méthodeo Enquêteo Observationo expérimentation

Indicateuro Echelleso Discours

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DORNA & BROMBERG (1985)

Objectifs des études sont:

De mettre en évidence l'impact de l'attitude sur la structure du discours produite par le sujet (=logique persuasive) pour convaincre autrui.

Et montrer la prise en compte par le sujet du contexte dans lequel il produit son discours.

o 1/ étude 1 = en l’absence d’interlocuteur identifiableo 2/ étude 2 = face à un locuteur identifié

Cadre théorique: les expérimentations sur la persuasion.

Cialdivi, Levy, Hermann, Kozlowski, Petty (1979): lorsque les individus s'attendent à subir une tentative persuasive de la part d'un individu ayant une attitude contraire à la leur, ils modifient par anticipation leur attitude initiale (effet de modération).

Hypothèse générale :

La nature de l'attitude du sujet (Extrémisée vs. Médiane) a un impact sur la structure du discours produit par le sujet (polarité des arguments et organisation des arguments). La structure du discours sera modulée en fonction du contexte et plus particulièrement des caractéristiques de l'attitude de l'interlocuteur à qui s'adresse le sujet.

Variables des expérimentations :

Expérience 1: VI = attitude des sujets (favorable/défavorable/médiane)

Expérience 2: VC= cible du message (attitude non congruente)

VI= attitude des sujets

Affabulation :

Prétexte: Enquête ministérielle concernant les représentations des étudiants concernant le mariage.

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Tâche des sujets :

1. Donner son attitude vis-à-vis du mariage (échelle)2. Produire un argumentaire (enregistrement vidéo)

Consigne et échelle d’attitude :

« Pouvez-vous me donner votre opinion concernant le mariage à l’aide d’une échelle de notation en 10 points : 0 signifie que vous êtes tout à fait contre le mariage, 10 signifie que vous êtes tout à fait pour le mariage et les notes intermédiaires serviront à moduler votre opinion si vous le jugez utile.».

0 contre --------------------------------- 5 --------------------------------- pour 10

Attitude:

attitude « favorable »note 9 ou 10. attitude « défavorable » note 0 ou 1. attitude « médian » note 5.

Production d’un argumentaire oral:

spécificité de l’étude 1 : en l’absence d’interlocuteur direct et face à une caméra (durée 5min) précision : possibilité de refaire une prise (le 1er enregistrement étant dès lors considéré comme un essai)

spécificité de l’étude 2 : les sujets sont informés du fait que leur argumentaire sera visionné par quelqu’un (sujet compère) avec une attitude opposée à la leur (défavorable pour les médians).

VD et plan d’expérimentation

VD = arguments produits (polarité des arguments et agencement des arguments)

S10<G3>

Indicateurs

Arguments = unité d’analyse au sein de l’Analyse Propositionnelle du Discours (APD, Ghiglione, Beauvois, Chabrol, Trognon, 1980)

La structure fondamentale du modèle argumentatif est : XPy (où X est le sujet=actant, P le prédicat=acté et y l’argument ou complément)

Codage: double codage à l’aveugle (les juges ne connaissent pas le codage des autres)

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Principaux résultats de l’étude 1:

Les sujets avec une attitude extrémisée (fortement favorable ou défavorables) produisent un discours « monolithe » (succession d'argument). La suite d’arguments est fortement polarisés et uni-polarisés (toujours les mêmes).

Les sujets avec une attitude médiane produisent des discours « blocs » l’alternance d’arguments est faiblement polarisés des 2 polarités (favorables et défavorables).

Principaux résultats de l’étude 2 :

Les sujets ayant une attitude médiane modifient leur discours « blocs » dans le sens de la cible (défavorable) en introduisant une plus grande proportion d'arguments défavorable.

Les sujets « défavorables » modulent la structure de leur discours et produisent des arguments « favorables et médians » dans un discours « entonnoir ».

Par contre les sujets « défavorables » ont un discours « monolithe » ne contenant que des arguments défavorables.

Interprétation : sujet extrémisés contre.

Le mariage a une valeur sociale. La norme dominante à cette époque est l'attitude « favorable ».

Les sujets extrémisés « défavorables » sont minoritaires. Moscovici (1984) : consistance de la minorité

GHIGLIONE (1985) : « L’enfant paraît un enfant disparaît ».

L’objectif de cette étude est de montrer que l’attitude favorable/défavorable vis-à-vis d’un objet (référent) se retrouve dans l’emploi des déterminants du substantif (articles qui accompagnent le référent).

Hypothèses :

Les sujets qui ont une attitude extrémisée défavorable à l’avortement vont chercher à accentuer le degré de vérité/réalité du référent (enfant) en l’accompagnant d’un déterminant défini (article défini).

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A l’inverse les sujets qui ont une attitude extrémisée favorable à l’avortement vont chercher à diminuer le degré de vérité/réalité du référent (enfant) en l’accompagnant d’un déterminant indéfini.

Procédure : en 3 phases

1. Mesure de l’attitude concernant l’avortement . Ne sont conservés que les sujets extrémisés « pour » et « contre » l’avortement.

2. Produire un argument congruent avec l’attitude en utilisant obligatoirement les 3 termes suivants : « femme, enfant et avortement ». Ces termes devaient être accompagnés d’un déterminant à choisir parmi les 7 déterminants figurant dans la liste fournie : « un, le, une, la, des, les ou l’ ».

3. Choisir dans une liste un équivalent paradigmatique (un synonyme) du mot enfant dans l’argument. 5 équivalents paradigmatiques étaient proposés dans cet ordre : « bébé, fœtus, nouveau-né, nourrisson ou embryon ».

Choix des termes: degré d'existence.

Ces termes marquent un degré différent d'évolution. Embryon< foetus < nouveau-née < nourrisson < bébé.

Résultats des sujets favorables :

associent plus fréquemment un article indéfini au mot enfant mais ne font pas de différence dans le choix des équivalent paradigmatiques (pré et

post-natal), comparativement aux sujets défavorables Diminution du degré d’existence de l’enfant en opérant un jeu sur les

déterminants.

Résultats des sujets défavorables :

utilisent des déterminants définis choisissent des équivalent paradigmatiques post-natals (nouveau-né, nourrisson,

bébé) Marquent un degré d’existence avéré du référent.

Interprétation: les sujet qui sont défavorable, sont minoritaire.

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Etudes complémentaire : Ghiglione (1988)

Attitude extrémisé VS médial

Discours bloc : réalité comme univers probable Discours monolithique : réalité à affirmer Discours entonnoir : réalité à construire

Résultats principaux :

Programme 1 :Le sujet est dans l’évidence perceptive, il cherche à asserter et non à démontrerlogique fermé de son discours, son monde est sa seule réalité

Programme 2 : Le sujet est dans la compréhension, l’analyse, il cherche à démontrer et non à asserterlogique argumentative du discourt qui se ressert

Programme 3 :Le sujet a une attitude bipolaire, il cherche à décrire et non démontrer ni asserter, il met en scène une grande variété de mondes possiblelogique argumentative ouverte

Niveau d’analyse des indicateurs :

1. Construction de la référence : cad l’ancrage du référent dans la réalité qu’opère le locuteur dans son discoursindicateurs : déterminants + verbes

2. Construction du monde où s’inscrit la référence : mise en scène du référentindicateurs : modes des verbes + modalisateurs

3. Relation du locuteur au monde construit : prise en charge de son discoursindicateurs : modelisations + joncteurs

Déterminant : articles, adjectifs possessifs, démonstratifs…

Verbes :

verbes déclaratifs : prise de position (accepter rejeter) renvoient aux relation entre interlocuteurs et le monde décrit dans son discours.

Verbes statifs : état ou une possession (être, avoir) renvoient aux propriétés de l'objet social.

Verbes factifs : action (entreprendre, construire) renvoient aux comportements de l'objet social.

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Modes des verbes : indicatif (avéré)/conditionnel (probable)

Principales modalisation :

Prédicats modaux (il faut, on doit) Modalisateurs adverbiaux d’affirmation (certainement, parfaitement) Modalisateurs de négation (ne pas, ni) Modalisateurs de doute (peut-être) Modalisateur verbaux (je pense que, je doute que, j’imagine que)

Joncteurs :

Condition : si, à condition que Cause : car, parce que Conséquence : donc Addition : et Opposition : mais, bien que Disjonction : ou Comparaison : comme

Mode de calcul des indicateurs :

En fréquence d’occurrence brute En densité (en divisant l’occurrence par le nombre de propositions contenues dans le texte

ou de discours produit par le sujet En proportion (en divisant l’occurrence de tous les indicateurs par la somme des occurrences

de tous les indicateurs de la catégorie)

En statistique : Manova indicateur par indicateur

Objectif : effet de la force de l’attitude sur les stratégies de gestion d’une interaction verbale, mesuré au travers de l’utilisation des quasis validations

Quasis validations : validation (oui) + connecteur opposition (mais, pourtant) + contre argument

Coréférentielle : le contre-argument vient limiter ou s’opposer à la portée référentielle de l’argument de l’interlocuteur

Hétéro-référentielle : le contre argument introduit un autre univers de référencereprend un univers déjà introduit par le sujet

Mesure de l’attitude des 3 1ère prises de parole à un débat (échelle en 7 points)

Les sujets médians font beaucoup plus de validations coréférentielles

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Les sujets extrêmes font beaucoup plus de validations hétéroréférentielles(refus du monde par l’interlocuteur)

II Les recherches qui portent sur les relations intergroupes

Discours produit

Catégorisation sociale attitude discours

Le processus de catégorisation :

Au début traité dans le domaine cognitif avec de la catégorisation d’objet.Catégoriser : mettre des éléments ensemble en regardant le nombre de propriétés que ces objets ont en commun et on va regrouper selon des traits

Opérations mentales permettant de regrouper des éléments caractérisés par des traits ou des propriétés similaires pour constituer un ensemble appelé catégorie

Opération mentales permettant d’affecter des éléments au sein de catégories en fonction de traits ou des propriétés similaire ou différente

Conséquences d’une opération de catégorisation :

Accentuation des ressemblances (biais d’assimilation intra-catégoriel) Accentuation des différences (biais de contraste inter-catégoriel)

Effet de biais d’assimilation et de contraste :

Altération de la perception des éléments Catégoriser à partir du critère taille en « grand/petit » conduit à voir les éléments de taille

intermédiaire comme étant plus « grands » que ce qu’ils ne sont en réalité ou plus « petit » que ce qu’ils ne sont en réalité.

Biais perceptifs consécutifs à une opération de catégorisation :

Biais de jugement ou raisonnement : schéma de pensée, de raisonnement déformé en relation avec des caractéristiques sociales de l’individu.

Exemple (sélective, attributif, autocomplaisance…)

Biais de surinclusion et de surexclusion :

Lorsque l’individu doute, il a tendance à attribuer plus d’individus dans les catégories valorisées négativement et moins d’individus dans les catégories valorisées positivement

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Biais d’homogénéité perçue :

Perception des membres de l’exogroupe comme plus ressemblants entre eux (biais d’homogénéité) que les membres de l’endogroupe (biais d’hétérogénéité)

Biais de discrimination :

Lorsqu’il y a une différenciation catégorielle « nous » « eux » Attribution de plus de ressources à l’endogroupe (endofavoritisme) Attribution de moins de ressources à l’exogroupe (exodéfavoritisme)

Biais de perception sélective et de distorsion perceptive :

Biais de défense du système catégoriel Ne pas prendre en compte les informations contradictoires qui risquent de bouleverser le

système de catégorisation établi (perception sélective) Déformer ces informations de façon à ce qu’elles ne soient plus en contradiction avec le

système de catégorisation (distorsion perceptive)

Les biais perceptifs au travers de l’utilisation du langage et de la communication

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Biais d’assimilation de de contraste

Objet de but :

L’étude porte sur les relations franco maghrébines

Appréhender l’endostéréotype et l’exostéréotype= perception que les membres de la communauté française vis-à-vis des membres de la communauté maghrébine

Hypothèse

Biais attendus :

Contraste entre l’engroupe et l’exogroupe Endofavoritisme + hétérogénéité (pour l’endogroupe) Exodéfavoritisme + homogénéité (pour l’exogroupe)

Méthode

Population : 100 sujets dits « français d’origine » Répartis aléatoirement en 2 groupes indépendants Tâche : le premier groupe avait à réaliser la tâche d’associations verbales avec pour

inducteur le mot inducteur « maghrébins », le second réalisait la tâche avec l’inducteur « français »

Variables :

VD : mots induits produits par les sujets VI théorique groupe cible : endogroupe VS exogroupe VI opérationnelle : mot inducteur

VI :

Verbes : action dimension conatif Adj : caractéristique dimension évaluative/affectif Substantif : dénomination dimension cognitif

Résultats :

Pour accéder à la dimension sociale, a été opérée une sélection, seuls les mots cités par plus de 10% de l’effectif ont été retenus

Biais de contraste

Les mots associés s’excluent mutuellement corrélation négative entre les distributions de mots induits à partir de « français » et « maghrébins »

Interprétation : Les mots qui sont associés à un stimulus sont en quelque sorte évités pour l’autre (groupes indépendant)

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Biais d’homogénéité/hétérogénéité :

Les traits associés par plus de 10% des sujets à partir du stimulus « maghrébins » sont en nombre significativement plus restreint que pour les membres du groupe communautaire français

Interprétation : moindre homogénéité pour l’exogroupe que pour l’endogroupe : résultat contraire aux études antérieurs

Biais d’endofavoritisme

1/3 des adjectifs associés à partir du stimulus « français » sont positifs, il y en a aucun pour « maghrébins »

A partir du stimulus « maghrébins » très peu d’adjectifs induits à valeur négative cités par un nombre significatif de sujet

2 adjectifs négatifs atteignent le seuil de 10% de citation : « violent « agressif » Aucun des adjectifs positifs n’atteint le seuil de 10% de citation

Biais de discrimination

La norme anti-discrimination est présente dans nos sociétés phénomènes de masquage Dans les situations racisantes, le caractère saillant mis au premier plan annihile le caractère

emblématique du stimulus habituel et par conséquent supprime le déclenchement de la routine correspondante.

Hypothèse générale

Dans une situation de rédaction d’une lettre, la différenciation entre cibles selon leur appartenance à l’endogroupe/exogroupe ne sera pas marquée de façon saillante mais dans des variations au niveau des routines utilisée pour la rédaction des lettres.

Dispositif

Population : 60 sujets blancs se déclarant non racistes Tâche des sujets : rédiger une lettre de refus conernant une candidature pour entrer dans un

groupe de musiciens Variables :

o VI : caractéristiques du destinataire de la lettreo VD : Analyse des formules de politesse, de l’interpellation, de l’illocution, de

l’argumentaire Plan : S30<D2>

Matériel expérimental

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Un dossier contenant une bande musicale enregistrée et une photo du candidat Ce candidat pouvait être selon les cas blanc ou noir

1. Séquentialité

Script : Eléments nécessairement présents dans les lettres administratives 10 séquences possibles : en-tête, le lieu et la date, le destinataire, l’objet, l’interpellation,

l’introduction, l’illocution, l’argumentaire, l’ouverture, la formule de politesse Mode de calcul : somme du nom de séquence par sujet divisé par le nombre de sujets

Principaux résultats

Il y a en moyenne presque une séquence de moins lorsque le musicien est noir que lorsqu’il est blanc

2. Ritualité

Elle se retrouve au niveau de la formule de politesse qui peut être présente/absente Les auteurs constatent que lorsque le destinataire est noir, il y a 10 lettres sur 30 qui ne

contiennent purement pas de formules de politesse. De plus lorsque ces formules de politesse apparaissent, elles contiennent un grand nombre de suppressions par rapport à la formule standart

« je vous prie d’agréer, monsieur, l’expression de mes salutations distinguées »

Principaux résultats

Il y a significativement plus de formules de politesse lorsque le musicien est blanc que lorsqu’il est noir

3. Interpellation

Formulation de l’accroche « cher monsieur »(plus amical), « monsieur (plus stricte)

Principaux résultats

Il y a significativement moins de formules chaleureuses lorsque le musicien est noir que lorsqu’il est blanc

4. Illocution

Mention de refus. Cette mention est plus chaleureuse lorsque le nombre de mots est important

Principaux résultats

Lorsque le destinataire est noir, la formule est plus expéditive lorsqu’il est blanc

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5. L’argumentaire

Formules utilisées pour justifier le refus Analyses des causes du refus : internes/externes Nb : en général, pour ménager le destinataire, on essaie de trouver des causes externes

Principaux résultats

Les formules avec une cause externe sont tendanciellement plus nombreuse lorsque le destinataire est blanc que lorsqu’il est noir

Conclusion

L’expérience montre que la discrimination se marque au travers de la « déroutinisation », cad la sortie du script habituel de conduite ce qui révèle une discrimination implicite de la cible

Biais de discrimination

Objectif de l’étude

Mettre en évidence l’intérêt de l’analyse d’indicateurs langagiers non maitrisés par les individus pour mettre en évidence les mécanismes de discrimination

Dispositif :

Population : homme et femmes entre 45 et 64 ans vivant en milieu rural Méthode de recueil : entretiens Affabulation : enquête sur le dépeuplement des campagnes

Question inductrice

« j’aimerais que vous me disiez qui vous préféreriez avoir pour voisin, un français ou un XX »

VI : nationalité supposée du voisin

Le voisin cible de la comparaison pouvait être « allemand » (valeur positive) ou « portugais » (valeur négative)

VD : la position actancielle du RN mentionnant le voisin étranger dans le discours des interviewés

En position d’actant (sujet) En position d’acté (complément) NB : Acté = COD ou COI et par extension, toutes les catégories de complément CC