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L’alchimie. El Hadj L’Alawi TAKHI Cheikh El Alawi Takhi 1

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L’alchimie.

El Hadj L’Alawi TAKHI

Cheikh El Alawi Takhi

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Qui de Laghouat ne connait pas le Alawi ? Le Alawi Takhi !

C’est le notable, le savant es science religieuse, l’homme à la main lourde aux enfants qui apprennent mal le Coran dans sa Mahedra rue Pasteur, près de l’usine Génératrice d’Electricité en 1957….

En 1940, ma mère, étant enfant, se souvenait que son oncle le taleb Zaabta Ahméd Ben Lamdhamiet, partait en groupe à la prière du Ichaa, chez le Cheikh L’Alawi pour étudier ensemble les Hadiths de Sidna Mohamed, sur lui paix et salut, d’après le Sahih – le véridique - d’El Bokhari. Il ne revenait que tard dans le soir, à 2 h du matin. Les Zaabta se targuaient de leur origine de Damiette, l’égyptienne -

Ce sont les descendants de Moussa Ben Hassan et Darkaoui, le chef des Chadhoulya de Laghouat qui ayant eu une apparition du Prophète lui ordonnant de prendre les armes et de courir sus à la rescousse de Zaatcha,- une ville près de Biskra-, et de lutter contre la France qui a mis le siège en 1848 devant la vaillante ville des Zéatchi… Il courut les rues de la ville de Sid El Hadj Aissa, les souks, les caravansérails, et les Ksours, il mit la ville en arrêt, prêcha la guerre sainte et s’en alla ensuite de Laghouat à Zaatcha, avec ceux qui voulurent bien participer au djihad de Zaatcha comme « moussebline ». Malgré le siège de la ville, il put pénétrer la place, ainsi que le cheikh Bouziane, érudit en fikh, réputé en tout Laghouat  et autre parage; il s’est battu pendant les vingt derniers jours du siège sanglant de Zaabtcha , il partagea aussi le sort du Cheikh Bouziane, il mourut à ses côtés en Chahid au moment de l'assaut final donné à la ville.

La bataille de Zaatcha oppose, du 16 juillet au 26 novembre 1849, les troupes françaises du général Émile Herbillon aux troupes algériennes du Cheikh Bouziane décidés, au nom de la guerre sainte, à chasser les Français.(wikipédiA)

Moussa Ben Hassen avait alors 53 ans, ses enfants, dont l’imam des Chadhoulya Si Bachir Belhadj benl’Emdhamiat occupait la chaire de Djameh Eddraouich, en l’an1900. Les Ouleds l’Medhamiate Zaabta –, les Misr-i, étaient les Egyptiens originaires de Damiette, habitant Laghouat.On raconte que le moqadem l’imam Bachir Belhadj, avait maille à partir avec le Père Blanc des lieux, son église était à deux pas de la petite mosquée, à place « bt Lebledi » à l’endroit même où s’élève de nos jours la mosquée d’El Khalifa Djelloul.

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En l’an 1900, il y eut  parait-il, une période de sécheresse à Laghouat telle que rien de la faune ou la flore ne pouvaient pousser. Le Père Blanc voyant le moqadem assis près de la mosquée des Drawich, au milieu de quelques fidèles, eut le loisir de lui demander de prier « Allah » de donner de la pluie aux gens de Laghouat, et vu son sourire, il avait l’air de trouver la chose très amusante. Le moqadem des Chadhoulia mit ses deux mains sur le visage. Il ne répondit rien. Le Père Blanc s’en fut content d’avoir marqué un point. Mais, il n’eut pas atteint l’église à quelque mètres de là qu’il se produisit un phénomène extraordinaire, – un typhon que rien ne laissait soupçonner ou prévoir, suivit d’une énorme trombe d’eau tomba sur les habitants de Laghouat… une mirifique ondée, tant attendue par une ville qui haletait de soif !

Le bruit courut encouragé par un Père Blanc, transi, que l’imam des Chadhoulite était expert es sciences occultes, et s’occupait…

d’alchimie… !!!

Ainsi, l’imam Bachir Belhadj, se trouva affublé du titre de « chercheur de la pierre philosophale ». Les fidèles assis autour de lui, étaient étonnés de cette énorme trombe d’eau, ils en eurent l’explication suivante.

- «  J’ai prié Dieu, de ne pas laisser ce « négateur » partir comme ça, sûr de son fait, sûr d’avoir marqué un point ! »

N’empêche que le bruit courut, chez les Européens que certains Laghouatis étudiaient les sciences occultes… !?

l’alchimie !?...Exactement !

L’Imam eut deux garçons l’un, Abdelkader, surnommé le Moqadem , un des fervents visiteurs de l’Alawi Takhi et de ses hadhra, il me parlait souvent du grand-père de mon papa, « Coot », El Hakem, l’autre Abdelhamid, qu’on ne trouvait jamais sans un ouvrage de ce que produisait « la renaissance égyptienne et du celle monde arabe » à son chevet.

Il eut trois filles  Lala Khédigea, la mère de Takhi Brahim, le père de Hashimi et de Hamani qui ne lassait pas de nous dire, sur les terrains de jeu, ce que le Alawi a dit concernant la prononciation de Coran fautive ; lala Zuheiro, la mère de Brik Saïd, le premier commissaire de la ville

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indépendante en 1962. Elle eut pour petits enfants Brik Badreddine, qui fut «  le soldat- major d’homme » de la maison de Chadli Bendjeddid quand, lui, le Président  et sa famille vivaient à  Oran, et le gentleman bien respecté de l’Hadj Brik Mohamed qui a fait revivre « Gneifid » en cette ferme superbe dans la banlieue de Laghouat sur Lassafia, celle qui ne lasse pas d’étonner -,( à juste titre !)-, ElHadjAissa Mohamed, le maitre de ce blog !

Et La’ Fatna, la mère de ce fameux luthier et fabricant de luth de Laghouat, Si Djoudi Mabrouk qui obtint maints titres au Festival Pan Africain d’Alger en 1969.

Le Cheikh Mabrouk Djoudi (1918 – 2011)

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Le Alawi était réputé pour sa générosité outre ses amis de Laghouat, il comptait bien de gens de Ghardaïa qui ne passaient par Laghouat sans faire une escale à Dar la L’Alawi. Il lui arrivait d’être sujet à l’oubli. Il a manqué une fois d’inviter Si Hadj Ali Lameri ben Hadj Ali à un repas auquel nombre de ses compagnons étaient invités. Si l’Hadj Ali Lameri est le propriétaire du Hammam Mama, archi connu du centre de Laghouat. Il était amateur des grandes fêtes que l’Alawi organisait les vendredis et les moussim (période) de la naissance du Prophète.

« Le jour du jeudi –vendredi, dit Taouti Miloudi qui habite tout près de la maison de l’Alawi, la rue de Sidi Yanès, ne lassait pas d’évoquer les divins ressorts de menthe, de thé, et de la fragrance d’encens dont l’espace était remplis de la maison de dar Si l’Alawi à la maison du commerçant Si Saci, « le ténébreux »l’akhal qui organisait aussi une fête rituelle pour les gens d’Adrar, et de Timimoune. »

Le Hadj Ali laissa passer quelques jours puis fait savoir au Cheikh L’Alawi que ses amis de Ghardaïa avaient téléphoné pour dire qu’ils passeraient par la Laghouat, chez l’Alawi, en milieu de journée. Immédiatement le Alawi se mis en train de branle bas de combat, il invita tous ses vieux compagnons de Laghouat à un déjeuner plantureux, ce jour où il s’apprêtait à accueillir ses amis de Ghardaïa !

Mais passé midi, les invités ne vinrent pas, Djelloul, le fils aîné d’El Alawi, fut mis à veiller pour aviser quand est-ce qu’ils arriveraient ces gens de Ghardaia… ! A une heure, ils ne vinrent pas. El Alawi, du servir le repas à ceux de ses compagnons qui étaient présents. S’étant bien repus, et mangé à leur faim, et fort heureux El Hadj Mohamed LAMRI Ben Hadj Ali, remercia le Ciel des bienfaits de Si L’Alawi et espéra que ceux-ci vont grandissants, il pria tous les invités présent à honorer de leur

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présence le repas qu’il leurs préparait le vendredi prochain. (Il n’a pas eu

El Hadj Ali

besoin de le dire, Le Alawi a compris qu’il avait manqué d’inviter le Hadj Ali au repas la dernière fois.

Si Taouti Miloudi, le voisin de Si Alawi, m’a assuré que l’Alawi était d’un avenant facile, qu’il riait beaucoup, (curieux! j’en garde un souvenir plutôt de réserve taciturne ?) ; il connaissait des centaines de poèmes, il gardait des centaines des œuvres des poètes populaires dans des cahiers sous des couvertures noires qui a force d’être consultés avaient des bordures usées. Chacune de ces poésies était dotée d’un « refrain » que le cheikh l’Alawi empruntait aux chansons en cours dans le monde arabe. Par exemple, il notait en tête du répertoire « le morceau » suivant se chante comme « ya binti baladi ». Il ne plaisantait pas avec, tout le monde, je me souviens d’une fois, dit Taouti, comme je lui rendais la visite de Laïd, il m’a pressé de ne pas le laisser seul en compagnie d’un homme qu’il n’appréciait pas venu lui rendre visite ce jour de Laïd. Il m’a branché sur les grands poèmes d’Ibn Keri-ou, et semblait appréciait ma récitation …Juste le temps que mon Co-visiteur déguerpisse !

Si Taouti m’a déclaré que quand il allait au lycée en 1970, il rencontrait bien des fois en chemin les chanteurs Khelifi Ahmed, Rabah Driassa, et l’Bar Amar, les maîtres de la chanson saharienne ; ils revenaient d’une

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visite chez l’Alawi. Ils cherchaient des poèmes inédits du Cheikh Abdallah Ben Ker-ri-ou.

- « Les « hadhra’ » fêtes religieuses commémoratives de Si l’Alawi prenait des fois des rythmes effrénés qui se terminait par des bendir et des derboukas crevés ! disait en riant Taouti. »

D’une manière générale, les invités de l’Alawi étaient très selects. Outre, la grande tribu citadine des Takhi -les citadins- el hathar , ils y avaient les Oulèds Sidi Boussebsi Zaabta dans son groupe de chant – el Hadhra -.Il y avait aussi le Taleb Zaabta Ahmed, l’oncle maternel de ma mère.

On raconte qu’il a pu un jour sauver d’une curieuse attaque de Djinn, Messaouda Bent eReche, la femme de Moussa Takhi bel Hathri. Elle s’est réveillée, un jour incapable de quitter sa porte de sa maison, et elle répondait en une étrange langue à qui l’interrogeait, de plus, elle se trouvait douée d’une force herculéenne qu’elle usait chaque fois que l’on essaya de la faire bouger de sa porte ou de s’ assoir.

Le Alawi dut se rendre à l’évidence qu’il ne pouvait rien, contre ce Djinn et c’est alors que Zaabta Ahmed intervint. Il s’agissait d’un Djinn qu’elle avait aspergé d’eau sans le vouloir, le soir. Après avoir récité les versets établissant le contact. Le Djinn est Musulman. Il faisait parti de soldats de Ben Lahmar, et il se plaignait d’avoir été aspergé par la dame d’eau. Zaabta Ahmed a demandé ce qu’il est advenu au soldat Rogti Lazhari et à ses compagnons engagés en pleine guerre mondiale contre l’Allemagne ; puis vint le moment où il dut demander au Djinn de sortir. Le Djinn proposa de quitter la dame envoutée, par l’un de ses yeux…

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- Impossible ! - Par l’une de ses oreilles…- Impossible ! - Par sa gorge…- Il te faudra la quitter par l’ongle du pied droit.

Le Djinn tergiversa, il prit des détours, il prit des faux-fuyants pour éloigner ou éluder la question de désenvoutement, il évita une réponse positive. Le Taleb Zaabta menaça de réciter les versets pouvant chambouler le Djinn…

Le Djinn obtempéra et sortit par l’orteil du pied droit de Messouda bt Erach. On m’a montré dans le années 50, le pied droit par où le Djinn est sorti. !!!

La femme de Si Moussa Takhi, Messaouda bent Erach, a élevé comme son enfant le Cheikh Brahim Ben Takhi, l’actuel chef de (la troupe) la Hadhra des Kadiri de Sidi Abdelkader comprenant les Takhis, les Zaabta, Ouled Sema-in Ben Mohra .

Plus encore, le cheikh Hadj Etayeb El Hirech qui a fait ses classes aux mains de l’Alawi- (il a appris sous sa direction le Saint Coran) - qui a répandu sur les fidèles de la mosquée typique de Laghouat – le Djame Es Safaa – œuvre du grand Molinari- les bienfaits dont regorgent les livres des maîtres sunni dont s’emplissent les bibliothèques des mosquées

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On voit le Hadj Brahim Ben Takhi à droite en compagnie de Taouti Miloudi sur cette photo.

« Nous nous réunissions chez le Cheikh El Alawi, m’a dit Legoheiri ElHadj Brahim, maitre Soufi dans la voie des Hibbri, dans le jardin attenant à sa maison, le jardin ouvert au jardin appartenant à Abdellah Ben Ker-ri-ou, et il me souvient d’un jour où une équipe chargée d’Alger venait pour recueillir les éléments propre à établir le portrait du Cheikh Bouamama. L’équipe avait entendu parler d’Abdallah Ben Ké-ri-ou et elle a pensé glaner quelques éléments dans sa poésie sur l’époque du héros national Echeikh Bouamama.

Ils ont frappé à la porte de jardin de Ben Ker-ri-ou, El Alawi, leur ouvrit la porte.

- « Diaf rebi,- nous sommes les invités de Dieu -nous sommes chargés par le département de la Culture d’Alger, nous voudrions, si la chose est faisable, poser quelques questions sur le grand poète, Si Abdallah ben Ker-ri-ou. »

- Marhabèh, ya Saddati !

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L’Alawi accueillit en grande pompe les invités de Dieu, il les fit s’assoir dans le jardin où nous étions tous assis sur des tapis somptueux à l’ombre de grands figuiers.

- « Savez-vous, messieurs, que mon père est le frère d’Abdallah Ben Kér-ri-ou ? Ils étaient fils du même père et de la même mère, que Dieu les sauve. Sachez que j’étais chargé de guider les pas de mon oncle Abdallah quand à 47 ans, il perdit la vue en 1919 ? Là où vous êtes, est le jardin d’Abdallah ben Ker-ri-ou. Avant qu’il ne s’éteigne en 1921, mon oncle n’eut qu’une fille, Fatima, c’est la femme de Mohamed ben Basri Bouzidi. »

- « Si l’Alawi, dit Hadj Brahim Legoheiri, leur présenta quelques poèmes de Ben Ker-ri-ou non encore édités ; ils s’en furent enchantés, « ya hbab rebi ! » de leur visite et de la façon dont ils furent traité par l’Alawi. Ils eurent un prélude de ce que furent les « samar » - les promenades nocturnes – du temps d’Ibn Ker-ri-ou. »

El Hadj Brahim Legoheiri observa que Abdallah ben Ker-ri-ou était mieux connu par l’apprentissage de ses poèmes à l’entour, Biskra, El Goléa, et dans le Touat, je dois dire que bien qu’étant de Laghouat, dit El Hadj Brahim, je ne connaissais que bien peu de chose de ce grand poète. Il me souvient, ajouta- t-il, que le Dr.Taleb El Ibrahimi, dans temps qu’il était ministre de la Culture a recommandé au cours de l’une de ces visites à Laghouat d’organiser un séminaire annuel à l’occasion d’Abdallah Ben Ker-ri-ou.

On dit que la femme tant aimée est pour ceux qui le connaissent une métaphore, en fait, il a brossé la culture que la France a effacée, ou tentait d’effacer, la culture arabe. Et, Abdelallah Ben Ker-ri-ou, serait un nationaliste qui s’est élevé par ses poèmes à défendre la culture arabe. Je ne connais pas bien ses poèmes, mais… »

Je sais que Bachir Beddiar, le chercheur attitré de l’université Amar Telidji de Laghouat, a prié Taouti de lui ménager une entrevue avec Hadda Bent Edderbali, une dame du temps jadis qui connaissait les poèmes d’Abdallah Ben Ker-ri-ou par cœur. La rencontre eut lieu dans le salon de la maison du père de Miloudi Taouti, le coiffeur. La dame ne tarie pas de réciter les pierres précieuses que sont les vers de Abdallah, et à un moment

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donné, elle dit au jeune homme qui enregistrait …(penaud)…les yeux baissés, combien, Abdallah savait décrire les femmes de son époque !

- Lève les yeux jeune homme, Abdallah chantait des femmes comme moi dit-elle fièrement!!!

C’est pourquoi, connaissant moins de poèmes que les maitres du malhoon, du chant populaire, je n’hésite pas à comparer Abdallah Ben Ker-ri-ou, sans la moindre réserve au grand Pierre de Ronsard, qui disait :

« Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,

Assise au près du feu, dévidant et filant, Direz chantant mes vers en vous émerveillant,

Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle !. » Pourtant, force m’est d’admettre qu’un certain type « haut placé » dans la mounadhama (organisation) des anciens moujahidines – s’est vanté de ne connaitre d’Abdallah ben Ker-ri-ou que son aspecte des chantres de femmes, que son aspect de nationaliste était nul !Il le disait en un séminaire et dans ce séminaire, il y avait ce fier chanteur de la chanson bédouine Taouti Miloudi, qui replaça les choses en leur point en citant un poème d’Abdallah Ben Ker-ri-ou qui établissait l’amour d’Abdallah Ben Ker-ri-ou pour son pays. (Watnou). Il cita le poème et demanda s’il fallait être encore membre des anciens moujahidines du FLN, pour mériter le titre de militant nationaliste ??

Et en effet peut- on imaginer un poète de la classe de Ben Ker-ri-ou qui n’ait chanté son pays, ou l’amour de son pays natal ? Ecoutez plutôt, c’est de l’un des poètes du temps de Ronsard, un homme de la pléiade, qui s’est écrié : « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage ! »

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,Et puis est retourné, plein d'usage et raison,

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Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit villageFumer la cheminée, et en quelle saisonReverrai-je le clos de ma pauvre maison,Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,Que des palais Romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l'air marin la douceur angevine.

Joachim du Bellay (1522-1560) Quoi de plus beau qu’un : « Helak ni Ter ras ja met an ni ni »,- « Ce piéton a brutalement remué en moi, ceux à quoi je me rattache ! »

Autour de ces hommes remarquables, du genre Ibn Ker-ri-rou, gravitaient sans que l’on sache pourquoi la légende de « la pierre philosophale ». On les croyait détenteurs de secrets qui poussent de vulgaires métaux en or pur et dure.

Quelque part dans la première décennie du siècle dernier, Laghouat eu à souffrir d’une terrible sécheresse, le Hakem Cotte décida de demander à El Bachir Bélhadj, l’imam des Chadhoulites de Laghouat de prier pour la pluie.

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- « Une prière, par vous, le siège des pensées occultes, nous aidera très certainement à surmonter cette épreuve ! »

- Ya, Cotte, si la France décidait de faire régner le bien et non le mal, rien ne pourrait être plus facile que cela. Ma prière et la prière de mes frères n’ajouteraient rien à la situation, quant à être « le siège des pensées occultes – ilm al ghéb- je n’ai pas cette prétention là, je suis qu’un simple serviteur de Dieu. »

La photo précédente montrant le portrait de Si Mohamed Soukhal, surnommé Al Boussairi.

C’était un homme qui fréquentait les Hadhra –fêtes religieuses de Si l’Alawi Takhi outre qu’il était admiré pour sa science du fikh, science qu’il a acquise malgré la cécité qui le frappe très jeune. C’était un homme qui a été aussi soupçonné lui aussi de fabriquer quelque machin cabalistique dont la destiné est de transformer la nature des métaux en or, tout comme Abdallah Ben Ker-ri-ou, le chantre de l’amour, il a été soupçonné de chercher « la pierre philosophale », là où Abdallah a semé d’or les joyaux pérenne de la culture arabe.

Sa culture lui imposait étant  un « bach-adèl » de connaitre le lever et le coucher des astres. Il a étudié « l’astronomie » sous le cadi Cheikh Dine Aissa ; celle à tout le moins qu’il était susceptible d’obtenir en observant le ciel à l’œil nu, le but étant de fixer « le timing » des prescriptions religieuses.

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Abdallah Ben Ker-ri-ou a perdu la vue à l’âge de 47 ans, sans doute à cause de l’observation exagéré des étoiles ; on a préféré trouver la cause de cette cécité de ce roi des poètes dans la recherche de la pierre philosophale. Que faire ?

Le Cheikh et le poète Abdallah Ben Ker-ri-ou

Je ne sais pas mais la première fois que j’ai rencontré le fils de l’Hadj Brik Mohamed, il était venu en voiture pour m’accompagner à « Gneifid » que je visitais pour la première fois au cours du séminaire de Mohamed Kradra organisé par El Hadj Aissa Mohamed. J’ai eu l’impression de le connaitre… depuis toujours. Il ressemble à si méprendre à Hamani Ben Takhi Brahim, lequel a travaillé à L’Institut Algérien du Pétrole (l’IAP) de Hassi Messaoud en 1970 en même temps que moi. Hamani a trouvé gîte et couvert en le lointain Canada. Lui et le fils de l’Hadj Brik Mohamed sont cousins. Mais, chose plus remarquable encore : ils portent le facies fier d’Abdellah Ben Ker-ri-ou, la photo est là pour en témoigner.

Voici, si vous permettez, le fasciés martial de Cotte Joseph Henri qui a joué, en tant qu’Administrateur, un rôle auprès du Cheikh El Bachir Benhadj, le moqadem des Chadhouliya au début du siècle dernier.

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Joseph Henri COTTE

N. COTTE

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