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DE L GRAL 2011| · les grandes personnes agir et je me disais que moi, j’allais faire autrement. ... ski, je fais dur avec mon vélo! Et puis, pour la voiture électrique, disons

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Novembre 2011| 3

J e n’aime pas vieillir. Les gens disent qu’on évolue, qu’on s’améliore, qu’on devient plus sage. Moi, je n’y crois pas. Je crois que le rose de nos lunettes disparaît avec le soleil, ou avec le temps…

Quand j’étais plus jeune, disons il y a 15 ans, j’avais tout plein d’idéaux. Je regardais les grandes personnes agir et je me disais que moi, j’allais faire autrement. « Toutes les grandes personnes ont une auto. Moi, une auto, je n’ai pas besoin de ça! Ça fait du bruit et surtout, ça pollue. J’utiliserai mon vélo! Dans le pire des cas, j’achèterai une voiture qui fonctionne à l’électricité. » Pour l’instant, je tiens bon : je n’ai pas encore d’auto. Je me déplace à vélo : c’est rapide et simple pour moi maintenant. Par contre, si j’avais le choix, si l’auto devenait le moyen de transport le plus facile, je ne sais pas si je continuerais à me déplacer à deux roues. Et puis, oui, ça pollue une auto, mais c’est très utile pour se déplacer ailleurs que dans la ville de Québec. Quand je veux aller faire de la randonnée ou du ski, je fais dur avec mon vélo! Et puis, pour la voiture électrique, disons que mon portefeuille n’y songe pas pour l’instant… « Plusieurs grandes personnes gaspillent de l’eau. Un monsieur dans mon rang arrose sa pelouse pendant des heures alors qu’elle est déjà très verte. Mon voisin donne une douche à son camion adoré toutes les semaines. Moi, je ne gaspillerai jamais d’eau. En plus, j’ai entendu à l’école aujourd’hui quelque chose qui m’a fait sursauter : 97% de l’eau sur la planète est salée et 2% est glacée. J’ai donc calculé qu’il y a un tout petit 1% de l’eau qui est douce et liquide. » Ne pas gaspiller d’eau : encore quelque chose qui est plus facile à dire qu’à faire. J’avais demandé à mes parents d’installer un jet de douche qui consomme moins d’eau. C’était l’enfer! Durant l’hiver, la salle de bain de mon sous-sol se tient toujours sous les 0˚C (C’est une approximation!) et le débit de la douche était aussi fort qu’une petite bruine d’été. Chaque matin, en prenant ma douche, j’avais l’impression de subir le martyr. Inutile de mentionner mon soulagement lorsque le jet de douche s’est malencontreusement brisé… La même semaine, j’avais demandé à mon père de mettre une brique dans le réservoir de la toilette. Cela diminue le volume d’eau utilisé chaque fois qu’on tire la chasse. Cette idée-là, au moins, elle fonctionne! Quand j’étais au primaire, j’avais aussi pensé à ma future maison. Je l’imaginais avec une éolienne dans ma cour et des panneaux solaires sur le toit, un grand jardin et un bac de compost… Tout est encore possible, il ne reste qu’à moi de choisir. En fait, j’ai menti. Ce n’est pas vrai que je n’aime pas vieillir. C’est que je constate que plus je vieillis, plus la réalité me rattrape, plus c’est facile de ne pas suivre mes idéaux. Quand je me rends compte que j’ai gaspillé (que ce soit de l’eau, de la nourriture, du papier, etc.), j’ai besoin d’un bon coup de pied ou d’une tape sur l’épaule (comme vous préférez). Puisse cette parution de l’Agral être votre tape sur l’épaule à vous aussi! (1) Que cette édition du journal nous rappelle aussi que l’environnement, c’est plus qu’un mot à la mode dans les publicités ces temps-ci. (1) J’offre le chapeau à qui le veut bien.

Mot de l’Agral PAR MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

DIRECTION DE L’AGRAL

Sommaire Édition novembre 2011

Mot de l'Agral 3 Mot du Doyen 4 Mot de l'OAQ 5 Éditorial 6

ENVIRONNEMENT

Les pesticides à la une! 8 Démystification du « problème

environnemental » 10 La caméline prend tranquillement

son envol! 12 Le semis direct sous couverture

végétale permanente 14 Le monde fantastique de la

géolocalisation 16 Allaiter est bon pour l’environnement 18 Des bactéries mangeuses de

polystyrène 19 Déchets 19 Les brèves du bio 20 Influence des haies brise-vent et de la

bordure de forêt sur l’abondance et la diversité des pollinisateurs indigènes en culture de bleuets 21

Des outils pour doser l'azote 23 Régies d’irrigation en production de

canneberges 24 La contribution de l’agroforesterie à la

lutte contre la désertification en Afrique de l’Ouest 25

Savoir lutter efficacement contre l’érosion au Burundi 26

Les arbres nourriciers en milieu urbain : une stratégie novatrice de lutte contre la pauvreté 27

Les Industries Lassonde Inc. 29 Des solutions à échelle humaine

pour des crises globales 30 L'argousier, expliqué en 971 mots... 32 Domaine des Trois Collines 34 Un rendez-vous 100% bio 36 Un méchoui SAACoche!...

et un Saloon qui promet! 37 Thématique SAAC 38 Test du mois: Es-tu un douchebag? 41 Le premier verbatim de l’enfant

génial 42 La pensée géniale de l’environnement

poussé 43 Tu sais quand… 43 Le CH : tel un matelas dans l’eau…

à la dérive! 44 Le courrier de Roux 45

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4 | Le journal l’Agral

P arler d’environnement, de développement durable, d’agriculture durable, de cycle de vie des produits et des entreprises et d’empreinte écologique sans y inclure la

consommation durable me semble négliger une énorme composante de l’environnement. Le consommateur est à la fois l’initiateur du mouvement vers un meilleur environnement mais il en est également le juge par ses décisions d’achat et son comportement de consommation. En effet, jusqu’à maintenant les consommateurs montrent une attitude favorable aux actions de protection et d’amélioration de l’environnement. Lentement, mais avec beaucoup de confiance, les consommateurs incluent de plus en plus de critères reliés à l’environnement dans leurs décisions d’achat et de consommation (par exemple : les emballages), ce qui peut hypothétiquement favoriser les produits locaux mais pas nécessairement. La décision d’un achat durable soulève autant les défis sociaux (l’image, la responsabilité sociale de l’entreprise) et budgétaires (le rapport prix/durabilité du produit, la valeur ajoutée à payer) que les bénéfices de consommation du produit (santé, plaisir de consommer ou d’utilisation du produit). Pensons simplement à un seul critère, la valeur ajoutée sous l’angle de l’environnement. Quelle est-elle? C’est relativement facile pour le producteur ou le transformateur de prétendre qu’elle existe par les meilleures pratiques de production et de transformation. Mais essayons d’y répondre par la perception des consommateurs qui, en bout de filière, n’ont aucune idée de la vraie valeur ajoutée. C’est le défi de la consommation durable. Bien faire comprendre cette valeur afin que le consommateur soit disposé à la payer. Au-delà des mots, des slogans, des affirmations de bien-être possible, il y a le consommateur qui a le dernier mot. Il le montre bien par son comportement en lien avec les achats de produits biologiques pour lesquels son attitude est très favorable mais son intention d’achat ne dépasse pas 2 % de ses achats de produits alimentaires annuellement. Je ne suis pas devin, mais je parie que beaucoup d’entreprises vont avoir de belles ou de mauvaises surprises au cours des prochaines années lorsque des bases solides de comparaison de produits seront disponibles comme celle que les distributeurs et plusieurs fournisseurs sont en train de développer au Canada

d’ici 2013. La vraie compétition pour le dollar d’achat est à venir. La certification de bonnes pratiques ne suffira pas à convaincre le consommateur. Il faudra expliquer la vraie valeur ajoutée de ces produits durables. Il est temps, je crois, de se pencher sérieusement sur l’identification de ces nouveaux critères d’achat et de consommation car la compréhension de leur importance et de leur interaction est très complexe, tout comme le comportement humain. Enfin, si vous optez pour tenter de répondre à cette question pour chacun de vos achats, vous réaliserez probablement l’existence de plusieurs incohérences. Alors, à chaque fois que vous oserez vous aventurer dans le développement d’une agriculture durable, placez-vous dans la position du consommateur pour bien comprendre l’énorme défi de compréhension de la valeur ajoutée projetée.

La consommation durable, une composante majeure de l’environnement

JEAN-CLAUDE DUFOUR DOYEN DE LA FSAA

DIRECTION DE LA FSAA

L’Agral Journal des étudiants de la Faculté des

sciences de l’agriculture et de l’alimentation

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec (Qc) G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565 Fax : (418) 656-2610 [email protected] http://agral.fsaa.ulaval.ca Directrice générale : Maryse Gendron Rédacteur en chef : Maxim Lavoie Directeur de production : Pierre-Olivier Romain Secrétaire : Myriam Côté Chef de pupitre : Anne-Sophie Dumas Mise en page : Geoffroy Ménard

100%

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ORDRE PROFESSIONNEL

Q uoi de mieux pour entamer cette première chronique de l’OAQ, que de vous présenter ce qui nous attend cette année! Tout au long de celle-ci, l’OAQ sera présent au-

près de vous par l’entremise de cette chronique mensuelle, mais également par des activités vous étant spécifiquement destinées. Parmi celles-ci, notons : • La visite du président de l’OAQ, l’agronome René Mongeau, qui aura lieu prochainement. S’il s’agit de votre première année à la faculté, peut-être ne connaissez-vous que très peu l’OAQ. Ainsi, avoir l’occasion de rencontrer et d’échanger avec le prési-dent représente une belle façon de découvrir la raison d’être de l’OAQ. Les étudiants de 2e, 3e et 4e année qui veulent rencon-trer le président de l’Ordre et discuter avec lui sont également les bienvenus! • L’activité « Agronome d’un jour » qui se maintient, vous per-mettant d’être jumelé avec un agronome et de le suivre dans ses activités professionnelles pendant une journée. Il s’agit là d’une occasion unique à ne pas manquer pour être dans le feu de l’ac-tion du quotidien d’un agronome. Ouvert aux étudiantes et étu-diants de toutes les années, même celles et ceux qui y ont déjà participé! • En janvier, la section de l’OAQ de Québec s’implique dans

l’organisation de la SAAC et y tient aussi un kiosque. De plus, l’OAQ est toujours présent lors de la « Journée carrière » de la FSAA. De belles chances de venir rencontrer des membres de l’équipe de l’OAQ! • Finalement, au printemps, un examinateur de l’OAQ viendra parler aux finissants et leur donner un aperçu de ce qui les at-tend à l’examen d’admission à la pratique de l’agronomie. À inscrire à l’agenda! Le monde bouge, l’OAQ aussi. Chaque année, des dossiers chauds sont traités à l’OAQ. Suivez le déroulement de nos dif-férentes positions sur des sujets d’actualité ainsi que les change-ments apportés à la profession, présentés sur le site Web de l’OAQ (www.oaq.qc.ca), mise à jour quotidiennement. Finalement, surveillez sous peu la création de la section Relève de l’OAQ... Sans vouloir vous en dire plus, cette section vous permettra entre autres d’avoir accès à une foule d’information et outils exclusifs aux agronomes. D’ici là, l’équipe de l’OAQ vous souhaite à tous une très belle année!

Bienvenue aux nouveaux étudiants… et heureux de retrouver les anciens!

ORDRE DES AGRONOMES DU QUÉBEC

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6 | Le journal l’Agral

L 'agriculture est une science qui profite, elle aussi, du dé-veloppement des technologies autant informatique que génétique. Ces améliorations permettent l'avènement de

pesticides plus performants, d’OGM ou le développement d'en-grais minéraux de tous genres par exemple. Or, ces technologies ont toutes en commun une chose : elles sont interdites dans la production de produits biologiques. Ce mouvement de pensée et de production respectueuse de l'environnement prend de plus en plus d'ampleur au Québec, mais également dans le monde, prônant une agriculture plus naturelle et moins nocive autant pour les organismes non ciblés que pour nous, êtres humains. Mais est-ce que cette pratique est saine en toute occasion? Je me pose la question.

À la base, il est bien de vouloir toujours respecter l'environne-ment et les êtres qui le composent. Les contaminer avec des tonnes de produits chimiques dont on ignore, pour plusieurs, l'effet à long terme (ou au contraire dont on connait le caractère nocif) n'est pas souhaitable, loin de là, même si c'est la façon la plus simple, bien souvent, d'agir contre un agent parasitaire. Mais est-ce que l'agriculture biologique agit nécessairement pour l'environnement? Je dirais que non, et j'ai un bon exemple con-cret qui le prouve.

J'ai eu la chance d'avoir un baptême du bio dans le cadre de mon stage en production agricole lors de l'été 2010. Une petite ferme familiale produisant du lait de façon biologique et s'auto-suffisant en céréales mélangées et en fourrages. Étant en pro-duction végétale, j'ai fait un cycle de production sur la culture des grains mélangés justement. Le constat est alarmant concer-nant notamment les travaux aux champs. Premier travail du sol : été précédent la culture. On retourne une vieille prairie (ou un vieux pâturage) pour le laisser en jachère pendant l'été, afin d'éli-miner les mauvaises herbes. Durant l'été, environ trois passages de cultivateur sont nécessaires pour les détruire. Viens l'hiver, et par la suite, le printemps. On passe un autre cultivateur, mais dans le sens contraire du labour cette fois (pour détruire le chiendent). On est rendu à quatre passages. Ensuite, on refait un passage de cultivateur et on attend quelques jours afin de laisser pousser les mauvaises herbes (technique du faux-semis). Ensuite, on laboure enfin (6e passage). Si le champ n'est pas trop vilain, on passe une herse-o-plane pour rendre le terrain plat. Sinon, on repasse un cultivateur avant la herse-o-plane. Finalement, on sème les céréales mélangées à l'aide d'un semoir à céréales conventionnel (8e passage). Comme si ce n'était pas assez, on refait un autre semis avec un brillon pour implanter les plantes fourragères (Pourquoi on ne l'a pas fait en même temps que les céréales? Je n'en ai aucune idée...). Pour finir, on passe un peigne après la levée de la céréale pour lutter contre les mau-vaises herbes. Si on exclut les opérations de récolte et le fumier,

cela fait au total pas moins de dix passages. En conventionnel, en général, on laboure, on passe deux cultivateurs, on sème et on applique l'herbicide. Cela fait cinq passages. C'est la moitié! Vous avez une idée de la quantité de pétrole que ça prend de plus pour produire du lait « respectueux de l'environnement » ?

Autre chose que j'ai remarquée, mais cette fois au supermarché. Les légumes biologiques sont... emballés!? Oui oui, les légumes biologiques sont emballés, alors que les légumes cultivés de fa-çon conventionnelle ne le sont pas. Bon d'accord ce n'est pas nécessairement la faute du producteur, mais quand même! Ils sont néanmoins... emballés! De plus, selon l'émission On est tous dans le champ diffusée à Télé-Québec, 80% des produits biolo-giques proviennent de l'étranger. On retrouve alors sur les ta-blettes une denrée locale conventionnelle avec une autre, biolo-gique... importé!? Je trouve cela aberrant et totalement illogique. Non seulement on dépense plus de pétrole pour transporter ces produits, mais en plus on les emballe pour faire encore plus de déchets dans notre poubelle. Et ça c'est sans compter le fait qu'on n'est pas certain que les normes bio qui ont été suivies dans les pays exportateurs sont aussi sévères que les nôtres, si normes il y a. C'est si facile d'apposer une étiquette « bio » sur un produit qu'on exporte, surtout quand l'importateur ne visite jamais les producteurs de la denrée.

De plus, en production biologique, on accepte souvent l'utilisa-tion de produits naturels dans les champs, comme le Bt par exemple, une toxine produite par des bactéries (Bacillus thurin-giensis). Mais pourquoi un produit naturel du genre serait moins nocif qu'un pesticide? Le cyanure et l'arsenic ne sont-ils pas des produits naturels? De plus, le cuivre est autorisé dans ce mode de production. C'est un élément assez toxique et non dégradable qui tue bon nombre de microorganismes dans les sols. On peut également utiliser quelques produits pétroliers, ainsi que la roté-none, un insecticide pouvant servir à tuer les poissons.

Ceci dit, les pesticides, c'est bon, mais sous certaines conditions. Ils font partie intégrante de la lutte intégrée. Ce sont des outils de travail qui doivent être utilisés convenablement. Même chose pour les engrais. Je doute que le simple fait d'apporter du fumier sur la ferme de l'exemple précédent contribue à maintenir la fertilité de son sol. Sur une ferme, la gestion des amendements organiques (fumier, compost, résidus d'usines...) devrait se faire main dans la main avec les engrais minéraux, ayant un rôle com-plémentaire. Ces derniers sont utiles pour servir de démarreur en fournissant aux plantes les éléments minéraux dont elles ont besoin pour croître alors que les microorganismes du sol ne peuvent pas leur fournir (par exemple : le printemps), tandis que

(Suite page 9)

Pas écolo le bio! (L'envers du décor de la production biologique)

MAXIM LAVOIE RÉDACTEUR EN CHEF ET ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ÉDITORIAL

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| Le journal l’Agral

D écidément, les pesticides ont la cote ces temps-ci. Que ce soit dans les revues spécialisées ou dans les médias de masse, le portrait qu'on a fait d'eux n'a pas été très

reluisant ces dernières années. Le sujet a été abordé au grand écran, dans des documentaires comme Homo toxicus (2007)1, de la réalisatrice québécoise Carole Péloquin, ou encore Notre poison quotidien (2010)2, de la réalisatrice française Marie-Monique Ro-bin, à qui l'on doit aussi le désormais célèbre documentaire Le monde selon Monsanto (2008)3. Il a également été très documenté dans les articles de journaux et à la télévision. Fait intéressant, plusieurs articles et reportages récents traitant des pesticides ont été basés sur des recherches scientifiques réalisées ici même au Québec, comme quoi nos chercheurs semblent aussi s'y intéres-ser davantage. Je vous fais ici un rapide aperçu de quelques-unes d'entre elles. Il y a quelques années, les analyses réalisées par le MAPAQ sur les fruits et légumes produits au Québec ont donné des résultats surprenants, rapportés dans Le Devoir en août 20074. Étant donné notre réglementation sévère et nos inspections rigou-reuses, on pourrait penser que nos aliments devraient logique-ment contenir moins de résidus de pesticides que ceux prove-nant de pays aux règles plus souples. Les résultats obtenus nous démontrent cependant que c'est tout le contraire qui se produit. Sur près de 500 échantillons prélevés sur des aliments produits au Québec en 2004-2005, ce sont 219 produits chimiques diffé-rents, d'origine agricole, qui ont été identifiés. Des aliments étu-diés, 33 % contenaient des traces de pesticides et 1.5 % d'entre eux avaient des concentrations au-delà des normes permises. À titre de comparaison, ce sont environ 10 % des échantillons en provenance du Canada qui démontraient des traces de pesti-cides, pour seulement 0.23 % au-delà des normes permises, soit 6 fois moins qu'au Québec! Si on se compare avec d'autres pays, le Québec fait aussi piètre figure que le Viet Nam (1.4 %), mais un peu mieux que la Chine (1.68 %) ou l'Inde (2.67 %). Cependant, des pays comme le Mexique (0.54 %), le Costa Rica (0.17 %) ou l'Afrique du Sud (0.13 %) n'ont rien à envier à notre perfor-mance. Il semble que ces résultats soient dus au fait que les producteurs qué-bécois « ne veulent pas investir dans des équipe-ments particuliers pour réduire les pesticides ou consacrer plus de temps à

la gestion de leur culture », selon Mohamed Kelhifi, professeur au département des sols et de génie agroalimentaire. Quels effets les pesticides peuvent-ils avoir sur notre santé? Maryse Bouchard, jeune chercheuse de l'Université de Montréal spécialisée en santé environnementale, s'est penchée sur une partie du sujet, une étude qui a fait l'objet d'un reportage de l'émission Découverte du 24 septembre 20115. Elle a découvert que les pesticides organophosphorés (OPs) représentaient un réel danger pour le développement cognitif des jeunes enfants. En comparant des groupes d'enfants selon leur taux d'exposi-tion, elle a démontré une diminution de quotient intellectuel de ceux-ci en lien avec la hausse de la concentration urinaire en pesticides OPs. Au total, c'est une baisse de sept points de QI qui est observée entre le groupe le moins exposé et celui le plus exposé. En comparaison, l'exposition au mercure, un autre pol-luant qui a fait couler beaucoup d'encre, cause une diminution d'un seul point de QI. En poussant davantage ses recherches, la chercheuse a également fait des liens entre l'exposition aux pes-ticides et d'autres problèmes chez les jeunes enfants, comme l'hyperactivité ou les troubles de déficit d'attention. Au total, 97 % des pesticides OPs sont utilisés en agriculture... En analysant des échantillons d'urine à grande échelle, on cons-tate que 90 % de la population canadienne serait contaminée par les OPs, alors que ces molécules sont généralement éliminées rapidement de l'organisme. La seule cause possible d'une conta-mination de cette ampleur serait notre alimentation, l'intoxica-tion ayant lieu de façon quasi journalière par les aliments que l'on ingère. Cette hypothèse a été confirmée lorsque, au bout de cinq jours, des enfants nourris exclusivement d'aliments biolo-giques ne présentaient plus aucune trace de pesticides OPs dans leur urine. La chercheuse termine en remettant en doute le ni-veau de sécurité des seuils de résidus de pesticides jugés accep-

tables par le gouvernement du Canada. Une dernière étude que je vou-lais vous présenter, dont les résultats sont parus dans La Presse du 12 octobre 20116, concerne les effets des pesti-cides sur les abeilles, ces indis-pensables alliées de l'agricul-ture. Elle a été menée par Ma-deleine Chagnon, entomolo-giste à l'UQAM, qui s'intéresse depuis longtemps aux effets sur l'abeille des néonicoto-

(Suite page 9)

FRÉDÉRIC VERVILLE ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ENVIRONNEMENT

Les pesticides à la une!

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Novembre 2011| 9

noïdes (NNs) utilisés en enrobage de semences du maïs et du canola. Les NNs ont déjà été pointés à plusieurs reprises comme potentiels responsables du Syndrome d'effondrement des colonies (SEC — Colony collapse disorder) et plusieurs pays d'Europe en ont déjà interdit l'utilisation. Mme Chagnon et son équipe ont d'abord démontré en labora-toire que l'exposition aux NNs causait des modifications enzy-matiques au niveau du cerveau des abeilles. Ces modifications leur occasionnaient des difficultés à s'orienter ou à communi-quer, mais sans nécessairement les tuer. Cependant, l'équipe de chercheurs serait la première à démontrer l'impact des NNs sur les abeilles qui butinent librement en plein champ. Les abeilles qui butinaient dans les zones où les semences avaient été traitées présentaient les mêmes anomalies que celles étudiées en labora-toire alors que les abeilles et les ruches provenant de zones exemptes de NNs paraissaient en meilleure santé. Le SEC est caractérisé par « l'abandon » de la ruche par les ou-vrières au printemps, un abandon improbable étant donné la persistance de la reine et du couvain à l'intérieur, avec aucun cadavre visible à proximité. Cette explication mettant en cause une perte des facultés d'orientation et de communication des ouvrières semble concorder parfaitement avec les principaux symptômes du SEC. Plutôt que d'avoir abandonné la ruche, celles-ci ne l'auraient tout simplement jamais retrouvée après leur sortie au champ pour butiner… Il s'agit ici de seulement quelques exemples récents des effets négatifs de l'utilisation des pesticides sur notre santé et notre environnement. Ces constats ne sont pas nouveaux. Déjà, en 1962, Rachel Carson publiait son livre Silent Spring, qui relatait de très nombreux exemples des effets dévastateurs de l'utilisa-tion massive de pesticides aux États-Unis dans les années 50 et qui allait mener à un durcissement des règles encadrant leur utilisation. Que nous reste-t-il des leçons tirées de ce livre? Sommes-nous prêts à mettre en péril notre santé et celle de notre environnement pour maintenir le statu quo et poursuivre avec un tel niveau d'utilisation de pesticides chimiques de syn-thèse? Évidemment, ceux-ci facilitent grandement le travail des agriculteurs, mais nous ne connaissons encore rien de tous les effets négatifs qui en découlent. Une chose demeure certaine, leur utilisation n'est pas nécessaire, c'est ce que nous prouvent de nombreux producteurs biologiques chaque saison. Par contre, cela implique davantage d'efforts et de connaissances, il faut arriver à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l'environnement, qui vont rendre à l'agroécosystème ses

(Suite de la page 8) fonctions de bases et sa capacité à se réguler par lui-même. La science de l'agro-écologie permet de nombreuses avancées dans cette direction, tout en apportant des bénéfices autant au niveau des aspects économiques et sociaux qu'environnemen-taux. Les agriculteurs du monde entier ne peuvent que profiter d'une plus grande autonomie et d'une moins grande dépendance envers des intrants externes de plus en plus coûteux. Les alter-natives existent et il n'en tient qu'à nous de les diffuser! Pour en savoir plus sur l'agro-écologie et ses avancées, visitez le

site web très complet de Miguel Altieri, chercheur à l'Université Berkley, en Californie. http://agroeco.org/ 1 http://www.homotoxicus.com/

2 http://www.arte.tv/fr/3673748.html 3 http://films.onf.ca/monsanto/

4 http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/153804/pesticides-le-portrait-quebecois-est-peu-reluisant

5 http://www.radio-canada.ca/emissions/decouverte/2011-2012/Reportage.asp?idDoc=175705&autoPlay 6 http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/affaires/agro-alimentaire/201110/11/01-4456267-les-abeilles-clairement-affectees-par-les-pesticides.php

ENVIRONNEMENT

les amendements organiques sont bons pour améliorer le taux de matière organique tout en augmentant la fertilité des sols.

En résumé, j'imagine que vous aurez compris ma réticence pour

la production biologique. Je suis d'avis que la production d’une

(Suite de la page 6) agriculture raisonnée est plus logique à suivre qu'une production

biologique à 100 %. Les pesticides et les engrais minéraux font

partie intégrante de la bonne gestion d'une entreprise agricole, si

on les utilise efficacement et intelligemment. Ne devrait-on pas

plutôt faire de l'agriculture locale notre cheval de bataille?

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10 | Le journal l’Agral

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », nous dirait Lavoisier. En effet, cette loi de la conserva-tion de la matière a été très révolutionnaire et représente

très bien la réalité en chimie et en physique. Celle-ci représentait tellement bien ces sciences qu’elle fût extrapolée à d’autres sciences ou d’autres domaines de la vie. C’est avec cette loi en tête que je me suis dit que le problème environnemental est d’abord un problème de relation entre nous et la matière. En effet, les esprits humains ont toujours essayé de se sauver dans l’aisance et la sécurité, mais d’autre part le corps l’a toujours tenu en étroite relation avec la matière. Partant de ce dernier fait, je présenterai quelques facettes qui, selon moi, définissent le problème environnemental. Je présenterai une analogie avec la loi de Lavoisier et les externalités avec des points de vue d’équi-libre économique, qualificatif, quantitatif, de pouvoir d’applica-tion et temporel.

En voulant produire plus avec moins, les humains ont toujours voulu s’échapper de cette loi ou rien ne se crée, mais tout se transforme. Si rien ne se crée, bien quelle est la transformation? Eh oui! Il est probable que cette loi de chimie s’applique à l’être biochimique qu’est l’homme. C’est peut-être celle-ci que nous sommes en train de vivre. En effet, on a voulu avoir plus d’ali-ments en travaillant moins, mais pour y arriver il a fallu utiliser, en quelques décennies, une énergie emmagasinée depuis plu-sieurs millions d’années. Création ou transformation? On a aussi fabriqué plusieurs outils ultrasophistiqués pour affronter le quo-tidien, mais cela s’est fait en transformant notre environnement et celui des pays les plus pauvres. Création ou transformation? Il devient intéressant de se demander si nous avons créé de la richesse ou nous l’avons seulement concentrée entre les mains d’un groupe d’humains, donnée pour une génération quel-conque.

Dans une perspective de problème environnemental, l’homme devra d’abord réaliser qu’il ne crée pas son environnement, mais il le transforme. Une transformation inclut tous les intrants et tous les extrants si l'on rapporte la transformation à un proces-sus économique, soit le processus de production. Par exemple, une auto transforme le carburant, l’air et ses propres pièces en déplacement de masse (transport), gaz carbonique, monoxyde de carbone, autres déchets de combustion et pièces d’automo-bile davantage usées.

Il devient alors approprié de séparer les impacts positifs et néga-tifs de cette production ou transformation pour l’humain. Les impacts positifs sont sans étonnement unique. En effet, le but de l’automobile est d’assurer un déplacement et c'est positif. Toutefois, les impacts négatifs sont multiples. Il y a la diminu-

tion des réserves d’énergie fossile, l’usure des pièces de l’auto-mobile et le dégagement de gaz carbonique, de monoxyde de carbone et d’autres déchets de combustion. L’utilisation de l’air n’est pas considérée comme un impact négatif puisque celui-ci n’est pas une ressource, jusqu’à preuve du contraire. En effet, une ressource doit être plus faible en quantité que la demande totale. Ce n’est pas le cas pour l’air et celui-ci n’a pas besoin d’être réparti puisqu’il n’est pas une ressource et qu’il est présent pour tous.

Par conséquent, pour se distribuer les possibilités d’utilisation de l’automobile, l’humain transige dans des marchés. En effet, ce dernier achète du carburant et des pièces (ou l’auto au complet), vend ou met aux déchets les pièces usagées et profite de l’utilisa-tion de l’automobile. Ces effets positifs et négatifs sont réelle-ment transigés et pris en compte par le marché. Toutefois, d’autres éléments de la production ou transformation ne le sont pas. Tout d’abord, l’air n’est pas acheté parce qu’il n’est pas une ressource. Cela ne pose pas problème. Le dégagement de gaz carbonique, de monoxyde de carbone et autres déchets de com-bustion toxiques, malgré leurs effets négatifs, ne sont pas payés. Jeter les pièces d’automobile peut aussi avoir des effets négatifs qui ne sont pas payés. Ces effets négatifs non payés sont des externalités négatives.

Cela amène à définir les externalités. Ce sont des impacts posi-tifs ou négatifs qui s’appliquent à l’ensemble ou un groupe d’ac-teurs économiques sans que ceux-ci soient transigés sur les mar-chés. Par conséquent, certains acteurs peuvent bénéficier de l’activité d'autres acteurs sans rien débourser. Cela représente les externalités positives. En revanche, certains acteurs peuvent subir négativement les activités d'autres acteurs sans que ceux-ci aient à débourser pour les effets négatifs de ces activités sur les autres agents économiques. Cela représente les externalités né-gatives.

Les externalités éloignent le marché du vrai équilibre de marché qui devrait considérer les externalités autant négatives que posi-tives. Par conséquent, la répartition des ressources s’éloigne de l’optimal social. L’optimal social représente dans ce cas-ci la situation où la transaction d’un individu avec un autre ne peut être faite sans désavantager un de ces individus. En d’autres mots, lorsque la répartition des ressources n’est pas optimale en incluant les externalités dans un marché, il est possible pour au moins deux individus dans la société de contracter pour que les deux soient avantagés, c’est-à-dire qu’ils améliorent chacun leur utilité. Bref, les externalités font partie du problème environne-mental.

(Suite page 11)

Démystification du « problème environnemental »

JULIEN GARNEAU ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

ENVIRONNEMENT

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Par conséquent, il est avantageux pour un gouvernement de mesurer les externalités et de les supprimer avec l’aide de régle-mentations et de subventions. En effet, en économie, il est pos-sible d’appliquer des systèmes d’intervention qui corrigent le marché naturel pour qu’il soit réparti en tenant compte des ex-ternalités. Toutefois, j’ai identifié quatre facteurs qui font que le problème des externalités environnementales est très complexe. Tout d’abord, il est dur de qualifier les impacts (positifs et néga-tifs) environnementaux, de quantifier les externalités environne-mentales, d’avoir le pouvoir d’intervenir pour corriger le marché et il y a une problématique temporelle concernant les externali-tés environnementales.

La qualification des impacts environnementaux est complexe. En effet, il est parfois facile de dire qu’une chose pollue ou ne pollue pas. Par exemple, il est facile de dire qu’un déversement d’acide dans l’environnement pollue puisque les conséquences se dévoilent rapidement. En revanche, personne n’oserait dire qu’un arbre est polluant. Toutefois, il est plus dur pour d’autres choses de savoir si elles ont des impacts environnementaux. Par exemple, un ordinateur peut être polluant parce que ça prend du courant et que les composantes, une fois retournées dans l'envi-ronnement, sont polluantes. Mais en même temps, un ordina-teur permet de sauver des arbres. De surcroît, parfois les appa-rences ou les technologies ne nous permettent pas de connaître la présence d’impacts environnementaux. En effet, cela a pris beaucoup de temps avant qu’on réalise que les carburants avec plomb ne sont pas bons pour l’environnement. Cela n’est pas évident à l’œil.

Non seulement les impacts environnementaux sont durs à quali-fier, ils sont durs à quantifier en valeurs absolue et économique. En effet, il est connu que la déforestation de la forêt amazo-nienne à des impacts environnementaux certains. Toutefois, il est dur d’évaluer comment la température de la planète terre va augmenter à chaque fois qu’on coupe 10 000 hectares de cette forêt. Par conséquent, il devient encore plus dur de déterminer la valeur économique de l’impact environnemental. Comment le gouvernement peut-il déterminer la valeur d’une taxe par hec-tare défriché, par exemple, pour corriger le marché pour qu’il soit à son optimal social? S’il est impossible de connaître la hausse de la température de la planète terre pour un nombre d’hectares défrichés, il est encore plus dur de savoir les effets d’entraînement de cette hausse sur l’ensemble de l’économie et les prix du marché.

De plus, le gouvernement d’un pays ou une institution mondial doit avoir le pouvoir d’appliquer la réglementation environne-mentale pour corriger le marché. Dans les pays démocratiques, il y a de fortes chances que certains « lobbys » obligent le gou-vernement à ne pas faire sa réglementation. En effet, le pouvoir est dans les mains des citoyens, ce qui est tout à fait correct en soi. Cependant, le pouvoir des citoyens peut dans plusieurs cas ralentir l’apparition d’une réglementation environnementale. Par exemple, un « lobby » industriel peut prétendre que de telles manœuvres peuvent nuire à l’économie et cela peut être vrai, du moins à court terme. Pour les institutions internationales, il est

(Suite de la page 10) très dur de réglementer à l’internationale. Le principal problème étant l’absence de vraie force de coercition. En d’autres mots, les institutions internationales ne peuvent pas punir les gouver-nements qui ne suivent pas les règles environnementales inter-nationales.

De plus, les impacts environnementaux ont une facette tempo-relle non négligeable. Pour illustrer mon propos, je vais débuter en discutant de la dette d’un gouvernement. Les individus d’une société à un temps Y n’ont pas d’incitatif à ne pas grossir la dette puisqu’ils veulent avoir plus et ne se soucient pas de la dette à un temps futur Z. C’est pour ça qu'il est important que les jeunes qui vivront dans la société au temps Z défendre féro-cement leurs opinions. Les individus de la société à un temps Y auront encore plus un incitatif à grossir la dette si les individus de la société dans le passé à un temps X avaient accumulé une grosse dette. Bref, les individus à un temps Y ne veulent pas payer pour les individus à un temps X. Par conséquent, la dette sera transférée et peut-être même amplifiée pour les individus à un temps Z. C’est un problème intergénérationnel d’endette-ment de la société.

Abattage des arbres dans la Réserve faunique de Matane. (SÉPAQ de Matane)

L’endettement intergénérationnel peut être économique, mais aussi environnemental. Par exemple, les cyanobactéries que la société à un temps Y emmagasine sont un transfert de dette environnementale pour la société à un temps Z. La société à un temps Y pourrait faire attention pour la société à un temps Z, mais elle n’a pas le goût de sacrifier des ressources pour dimi-nuer cette dette puisque la société à un temps X leur avait laissé une forte dette environnementale dans les lacs autour des mines, par exemple. Par conséquent, les sociétés à chaque temps n’ont pas vraiment d’incitatif à résoudre le problème parce qu’elles ont reçu la dette de la société d'un temps précé-dent. De plus, les choix d’une société démocratique se font seu-lement par les citoyens de son temps et non d'autres temps.

Bref, il faut se rappeler que rien ne se crée, rien ne se perd, mais tout se transforme et les externalités ont des problèmes de qua-lification, quantification, pouvoir d’être corrigées et temporel ou intergénérationnel. Ces grands axes d’idées, selon moi, définis-sent le problème environnemental que nous vivons en ce mo-ment et qui sera de plus en plus important dans le futur. En effet, on commence de plus en plus à voir les impacts environ-nementaux et l'ampleur que peuvent avoir plusieurs activités humaines.

ENVIRONNEMENT

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12 | Le journal l’Agral

E urope centrale, il y a près de trois mille ans. La lueur émise par une lampe à l’huile sur le pourtour d’une hutte ronde au toit de branches rend l’endroit plus que

chaleureux. Cette huile qui par sa combustion induit de la lumière, provient de la caméline.

Il est vrai que l’exploitation de la caméline ne date pas d’hier. Cependant, cette plante de la famille des crucifères fut longtemps oubliée. Elle reprend, tout de même peu à peu, de la popularité, étant donné ses nombreux bienfaits. Il y a une dizaine d’années de cela, deux compagnies américaines, Sustainable Oils et Greatplains sont séduites par les propriétés de la caméline. Rapidement, elles convainquent des producteurs agricoles américains d’ajouter la caméline à leurs cultures. Ces deux compagnies voient en cette plante oléagineuse un avenir prometteur par l’utilisation de son huile abondante. Ses propriétés antioxydantes et son contenu riche en oméga-3 rendent celle-ci intéressante pour la consommation humaine et aussi pour la consommation animale en sous-produits de tourteau de caméline. De plus, sa croissance en association avec d’autres cultures tel le soya diminue la concurrence avec les plantes nuisibles et sa capacité à croître dans des sols secs, sur des terres peu productives n’éliminent pas de superficie pour les cultures dédiées directement à l’alimentation. Au contraire, la caractéristique de rusticité de cette plante permet aux producteurs de cultiver leurs terres les plus marginales. Toutes ces utilisations de la caméline sont bien intéressantes, mais ne correspondent pas à la priorité des deux compagnies américaines qui y voient la capacité de produire du biocarburant pour le transport aérien. La pression que subit le secteur de l’aviation, afin qu’il réduise de beaucoup son empreinte écologique, mène les deux compagnies à croire que cette huile de caméline raffinée peut être la solution à ce problème, en offrant un carburant renouvelable hydrotraité.

Voyant l’engouement pour cette huile, Sustainable Oils, avec l’aide du gouvernement de la Saskatchewan, propose, en 2007, à des producteurs de l’Ouest canadien, la culture de la caméline. Plusieurs acceptent, certains avec réticence, d’autres sans hésitation. Certains indiquent qu’il ne s’agit pas assez d’une valeur sûre alors que d’autres sont convaincus de produire cette crucifère. Les producteurs remarquent, au fil des ans, certaines qualités de la caméline. Cette plante s’adapte tant aux

températures froides du printemps qu’au temps sec. Elle est résistante au gel printanier et la gousse est très tolérante aux chocs. La caméline pousse très rapidement et donne généralement de très bons rendements. Cependant, tout n’est pas rose. Certains producteurs ont rencontré des difficultés en 2009 et même que pire encore pour d’autres, des champs n’ont tout simplement rien produit. Cela peut s’expliquer par les propriétés génétiques de la plante, qui font sujets de recherche pour améliorer davantage cette plante culturale.

Près de 20 000 hectares étaient cultivés dans l’ouest du Canada et 30 000 hectares aux États-Unis en 2009. La compagnie américaine, ayant signé avec 14 transporteurs aériens nécessitant 750 000 000 litres par année de carburant, évalue que la superficie nécessaire en caméline en 2025 serait de plus de 5 000

000 hectares en Amérique du Nord.

Les premiers essais de vol importants pour le secteur ont donc eu lieu le 30 janvier 2009 et le 22 avril 2010. En janvier 2009, le moteur d’un Boeing 747-300 de Japan Airlines était alimenté d’un mélange de kérosène et de biocarburant à base de caméline. Pour ce qui est d’avril 2010, un F18 de l’armée américaine a décollé avec la caméline comme biocarburant. L’engin propulsé a dépassé le mur du son sans pépin. Cette confirmation de l’utilisation de la caméline comme biocarburant est une victoire par rapport à la sécurité et l’indépendance énergétique. L’utilisation de ce biocarburant diminue les émissions de gaz à effet de serre de près de 80 % ainsi que l’émission de SO2. La diminution de l’empreinte carbone est évaluée à près de 5 %.

Depuis, de nombreux autres essais ont été menés et tous se conclurent bien également.

On peut dire que de la lampe à l’huile au biocarburant en passant par les savons, les crèmes hydratantes pour la peau, les sous-produits de tourteau de caméline pour l’alimentation animale et l’huile végétale pour la consommation humaine, l’huile de caméline a su et sait toujours se rendre utile. Du moins, elle sait faire sa part pour protéger, à sa manière et si on l’utilise à sa juste valeur, notre environnement.

La caméline prend tranquillement son envol!

ANNE-SOPHIE DUMAS ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ENVIRONNEMENT

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14 | Le journal l’Agral

L a première partie de l’article, parue dans la dernière édition de l’Agral, abordait les aspects théoriques de la technique du semis direct sous couverture végétale

permanente (SCV). Voyons maintenant le témoignage de producteurs l’ayant adoptée et ses perspectives d’implantation au Québec.

Témoignage d'entrepreneurs

La présentation de Lucien Séguy en matinée fut suivie, dans l'après-midi, du témoignage d'un couple d'agriculteurs français qui ont fait la transition au SCV dans les dernières années. Sandrine Gallon et Alain Coudrillier pratiquaient originellement la culture conventionnelle de riz, de blé et de soja, d'abord par labour, puis en travail minimum à partir de 1990. La ferme connaissait des problèmes de croûte de battance, d'érosion et de semelle de labour, et par conséquent, de mauvais rendements dont les conséquences devenaient de plus en plus inquiétantes pour la pérennité de l'entreprise.

Le déclic s'est fait quand Mme Gallon a vu des photos de profil de sol comparant des sols en semis direct conventionnel à des sols en SCV. Voyant là une solution potentielle aux difficultés agronomiques de la ferme, les deux agriculteurs se sont informés, sont entrés en contact avec M. Séguy et ont progressivement adopté le semis direct avec couverture végétale permanente. La nouvelle stratégie : arrêter la monoculture, réduire au possible le travail de sol et laisser les plantes agir.

Le maïs et le soja n'offrant pas de structure au sol, ces cultures ont été évitées au début. Le sorgho, dont le système racinaire puissant creuse le sol, a été introduit. Le blé dur est maintenant cultivé en association avec la luzerne. Cette dernière n'est pas ressemée, elle survit et après le blé, nos agriculteurs peuvent en faire deux coupes ou produire de la graine. La légumineuse n'est pas éliminée, mais « calmée » par de microdoses d'herbicide. L'orge est cultivée en association avec le trèfle blanc nain; le premier concurrençant bien ce dernier. Ainsi aucun contrôle chimique n'est nécessaire.

Le choix de couverture végétale s'est fait selon ces critères : de longues racines pivotantes pour fissurer les profondeurs du sol, offrir une protection contre l'érosion et la battance, apporter un maximum de biomasse et de biodiversité, diminuer les mauvaises herbes, stimuler la biologie du sol et fixer l'azote. Pour ce qui est de l'équipement, ils se sont dotés de deux

semoirs spécifiques au SCV, un rouleau de type « crosskill » pour la destruction des couverts et de canaux d'irrigation.

Les présentateurs ont insisté sur l'importance du suivi des cultures et de l'analyse. Ils ont conçu un système de gestion de l'information maison et partagent l'information avec d'autres agriculteurs.

Résultats : l'entreprise a fait des économies d'intrants, a diminué considérablement sa consommation d'herbicides et a fait passer sa consommation de carburant de plus de 100 L/ha à 50 L/ha. Les rendements de certaines terres sont passés de 3-4 t/ha à plus de 6-7 t/ha. Leurs coûts de production sont tombés pour devenir inférieurs aux moyennes régionales et aux moyennes d'exploitations avec des terres similaires.

Selon Mme Gallon et M. Coudrillier, le SCV est le seul système offrant des perspectives d'évolution, le labour et le travail minimum ayant déjà montré leurs limites. La transition au SCV requiert du dévouement et de la patience. Les performances du système SCV ont rejoint celles du semis direct après trois ans d'application, et les ont dépassées l'année suivante. L'amélioration est telle que, plus grandes quantité et qualité de produits obligent, ils ont dû investir dans quatre silos de stockage de 1000 tonnes, et ils ont commencé à faire leur mise en marché de

(Suite page 15)

GEOFFROY MÉNARD ÉTUDIANT EN AGROÉCONOMIE

ENVIRONNEMENT

Le semis direct sous couverture végétale permanente : résultats et perspectives Deuxième partie

UNE PARCELLE DE MAÏS AVEC COUVERTURE DE LUZERNE PHOTO: LOUIS PÉRUSSE

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Novembre 2011| 15

façon autonome plutôt que par leur coopérative qui ne différenciait pas les produits.

En guise de conclusion, les agriculteurs soulignent que le passage au SCV demande un changement de culture professionnelle, mais en vaut la peine. Le système offre une adaptabilité aux variations climatiques et des perspectives positives pour un secteur en difficulté. Selon eux, l'évolution pérenne du SCV est assurée, mais demande une recherche continuelle. Ils ajoutent même avoir retrouvé la passion du métier avec leur nouveau système de production.

Des premiers pas au Québec

Une visite des champs de la ferme Sillons Verts est venue compléter cette journée d'information technique fort chargée. Il s'agit d'un des quelques sites d'essais récemment démarrés en Montérégie. En effet, le club agroenvironnemental Bassin La Guerre coordonne un projet dont l'objectif est de mettre au point des systèmes SCV en testant des espèces de couverture en association avec le maïs-grain et le soya. Éric Thibault, conseiller technique au club Techno-champ, nous avertit d'amblée que la culture de couverture a été semée trop tard, au stade de huit feuilles, et qu’« il n'y aura pas grand-chose à voir ». Le maïs ayant poussé vite au mois de juin, la luzerne, ombragée, n'a pas dépassé le stade de minuscule pousse et est loin d'offrir une couverture au sol. « Il faut y aller à quatre feuilles », de conclure l'agronome.

Louis Pérusse, qui s’intéresse aux systèmes avec couverture végétale permanente depuis 4 ans et qui a initié le réseau SCV au Québec, préconise pour sa part le semis des plantes associées en même temps que celui du maïs ou le maintien d’une légumineuse vivante qui aurait été établie auparavant (ex : mais-ensilage sur luzernière vivante). L’agronome a initié des parcelles dans la région de Portneuf l’an dernier. Par exemple, cette année, avec un producteur de pomme de terre intéressé à faire des tests en système SCV, il a fait des essais en associant à une parcelle de canola (culture précédant celle de la pomme de terre dans la régie actuelle de l’entreprise) de la luzerne et de la vesce velue. Deux autres parcelles consistaient essentiellement à produire une année de biomasse avec une association de millet perlé, sarrasin, vesce velue et radis fourrager. L’autre association était de l’avoine, de la féverole, de la vesce velue et du radis fourrager. « Le sarrasin et le millet sont deux plantes herbicides, et le millet et le radis fourrager sont deux plantes nématicides. Le sarrasin attire des insectes auxiliaires qui aident à contrôler les ravageurs. Le millet perlé a un système racinaire profond qui

(Suite de la page 14) permet de puiser des éléments nutritifs et de les remettre en circulation. La vesce peut apporter 150 à 200 kg d’azote à l’hectare, et elle est aussi réputée pour contrôler les mauvaises herbes. L’objectif de tout ça est de régulariser la physique et la biologie du sol. », dit-il.

L’agronome cherche à créer des « miniforêts à l’échelle agricole », où le travail de sol et le contrôle des ravageurs se font biologiquement. « Le réseau que j’ai initié, on a des projets en cours, à partir des essais qu’on fait dans plusieurs régions. »

Ces premiers essais pourraient n’être que les premiers pas vers une révolution agronomique. Selon Louis Pérusse, le système est bel et bien aussi prometteur que M. Séguy le prétend. « Beaucoup plus que tous les systèmes agricoles actuels qui sont en place au Québec. »

Selon lui, c’est l’agronomie pure qu’on remet en place. « Le sol est la base de la productivité. La technique SCV va remettre en cause l’approche agronomique

qui n’est pas systémique. »

Pour le moment, l’important est de former des conseillers et de développer une expertise, en partenariat avec des agriculteurs pionniers. M. Pérusse entrevoit quatre étapes d’implantation du système au Québec :

Faire des miniparcelles expérimentales pour trouver les bonnes

(Suite page 18)

ENVIRONNEMENT

LE RADIS DAIKON, AVEC SA RACINE IMPOSANTE ET PROFONDE, PEUT

AMÉLIORER LA STRUCTURE D’UN SOL PHOTO: JEAN MAROT

Les contraintes à l’adoption du semis direct sous couverture végétale permanente au Québec, selon Louis Pérusse : 1. Le manque d’expertise, de conseillers agricoles qui maîtrisent et qui

ont les connaissances de ce système;

2. Le changement de la mentalité actuelle, qui est alimentée par l’agro-industrie : une agriculture de consommation où l’on vend la facilité. Dans cette situation, les agriculteurs ne sont pas vraiment maîtres de leur entreprise;

3. Les conditions initiales des sols. Il y a quelques prérequis au SCV : un drainage de surface et un sol en santé (bonne porosité, pH équilibré, équilibre des éléments chimiques dans le sol);

4. Les rotations sont peu diversifiées (soya/maïs);

5. La patience des agriculteurs : il faut avoir une vision à moyen et long terme, non à court terme;

6. L’information : il n’y a pas de données techniques actuellement sur les SCV au Québec. Des données seront disponibles dès l’an prochain à partir des essais du réseau;

7. L’adaptation de la machinerie, pour les cultures associées au maïs.

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16 | Le journal l’Agral

L ’agriculture de précision a connu des développements majeurs au courant de la dernière décennie. Or, qui dit agriculture de précision dit forcément GPS. La

connaissance de la position précise est capitale pour le semis à taux variable, pour le nivellement des terres ou tout simplement pour l’autoguidage. Ce premier d’une série d’articles portant sur l’agriculture de précision a pour objectif de démystifier les techniques de géolocalisation. La géolocalisation fonctionne toujours de la même façon. Un point fixe ayant une position connue émet une onde à une vitesse connue. Le récepteur de l’onde calcule le temps qu’a pris l’onde pour l’atteindre. Donc en multipliant ce temps par la vitesse on connaît la distance entre le récepteur et l’émetteur. Il faut un minimum de trois émetteurs pour trouver la position en deux dimensions. Pour avoir l’altitude, un quatrième signal est requis. GPS Le Global Positioning System (GPS) est le système de géolocalisation le plus couramment utilisé. Développé par l’armée américaine au début des années 1980, il comprend actuellement 31 satellites qui permettent d’obtenir une précision nominale d’environ dix mètres. Ce système fournit un signal gratuit pour utilisation civile. Toutefois, ce signal reste sous contrôle militaire, et jusqu’au début des années 2000 ce signal était brouillé, le rendant peu utilisable. En agriculture, ce système est utilisable pour des activités ne nécessitant pas une grande précision. Or, des systèmes existent afin d’améliorer la précision. DGPS Afin d’améliorer la précision du GPS, les garde-côtes américains ont installé des bornes permanentes qui à l’aide d’onde radio permettent de corriger la valeur du GPS. Il s’agit du GPS différentiel (DGPS). Le principe est de mesurer l’erreur du calcul de la position en un point connu. Cette erreur est ensuite transmise aux récepteurs situés à proximité afin qu’ils décalent leurs positionnements. Ce système améliore la précision du GPS à condition d’être près d’une borne fixe. La précision varie entre un et dix mètres. Ces bases fixes sont principalement établies sur les côtes afin d’aider la navigation des bateaux.

WAAS Le Wide Area Augmentation System (WAAS) est un système de DGPS qui fournit une correction des données GPS pour l’ensemble de l’Amérique du Nord. Un ensemble de 37 bases fixes situées aux États-Unis et au Canada mesure l’erreur du GPS et réémet l’information à deux satellites géostationnaires qui intègrent les valeurs de plusieurs stations et réenvoient les informations aux récepteurs. Ce système permet d’atteindre une précision d’environ un mètre.

RTK Le Real Time Kinematic (RTK) est un autre système de correction du GPS. Son fonctionnement est similaire aux autres systèmes. Ce système de très haute précision (environ deux centimètres) nécessite d’avoir une base à quelques kilomètres. Généralement, les utilisateurs doivent acheter leur base et l’installer avant de commencer les mesures. Ainsi, l’opérateur doit avoir deux récepteurs GPS ce qui augmente le coût du système. Il est également possible de recevoir les corrections RTK via un réseau cellulaire dans une zone couverte. Cette technologie est la plus intéressante pour toutes les facettes

de l’agriculture de précision. Galileo Finalement, le 28 octobre dernier, les deux premiers satellites d’un nouveau système de localisation ont été mis en orbite par l’Union européenne. Cette constellation qui comportera 30 satellites, lorsque complétée (2019), permettra d’avoir une précision de base de cinq mètres et une précision commerciale moyennant un coût d’utilisation d'un mètre. Il s’agira du premier service de géolocalisation civil. Le plus important est que les signaux émis par ces satellites seront compatibles avec le DGPS et le WAAS, ce qui améliorera sa précision sous les dix centimètres permettant ainsi une agriculture de précision à moindre coût.

Le monde fantastique de la géolocalisation CÉDRIC BOUFFARD

ÉTUDIANT À LA MAÎTRISE EN SOLS ET ENVIRONNEMENT

ENVIRONNEMENT

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18 | Le journal l’Agral

M ais quel est le lien entre

l’allaitement et l’environ-

nement me direz-vous?

Les mamans qui allaitent posent non

seulement un geste vert, puisqu’allai-

ter procure aussi des bienfaits pour

elles et leurs bébés.

Certaines mères ne peuvent allaiter,

bien qu’elles le désirent fortement, car

elles sont contraintes par la maladie

(cancer, VIH, etc.), ont subi une chirurgie mammaire qui a affecté

les glandes mammaires ou ont d’autres problèmes de santé. Dans

ces cas, les mères se tournent vers les préparations lactées pour

nourrissons. Pour les mamans en santé, l’allaitement devrait être

envisagé. Il importe de respecter le choix, les croyances et les va-

leurs des parents qui choisissent de donner des préparations lactées

à leurs nourrissons au lieu de l’allaitement.

Voici les bienfaits de l’allaitement pour l’environnement, la ma-

man et le bébé :

Bénéfices pour l’environnement

Réduction de la quantité de conserves de préparation lactée, de papier pour les étiquettes et de plastique pour l’emballage au site d’enfouissement

100 % local - Aucune consommation d’énergie fossile (pétrole) ou de pollution par le transport de la marchandise

Aucune consommation d’électricité associée à la préparation du lait artificiel

Aucune pollution reliée à la production laitière bovine

Diminution de l’empreinte écologique

Bénéfices pour le bébé

Protection immunitaire : anticorps transférés de la mère au bébé via le lait maternel et le colostrum

Production de lait maternel adapté selon les besoins et l’étape de vie des bébés

Lait toujours prêt et chaud au mo-ment opportun

Renforcement du lien psychoaffec-tif avec sa mère

Bénéfices pour la maman

Économique

Pratique et sans équipement à transporter

Contribue à la perte de poids après la grossesse

Aide l’utérus à reprendre sa forme et à diminuer le risque d’hémorragie

Retarde le retour des règles

Réduction du risque de cancer ovarien et mammaire Vous avez des questions par rapport à la grossesse et à l’allaite-ment? Visitez le site web du Comité de soutien à l’allaitement ou écrivez-nous un courriel.

Comité de soutien à l’allaitement Bureau d’entraide en nutrition Pavillon Maurice-Pollack, local 2208, Université Laval G1V 7P4 Téléphone : (418) 656-2131 poste 6614 Courriel : [email protected] Site Web : http://www.csa.fsaa.ulaval.ca/

Allaiter est bon pour l’environnement NATHALIE QUIRION

ÉTUDIANTE EN NUTRITION

ENVIRONNEMENT

associations;

Mettre les associations qui marchent bien à l’échelle parcellaire;

Réduire les intrants chimiques;

Produire à des niveaux d’intrants très faibles, voire aucun intrant minéral.

Pour passer d’un système conventionnel ou de semis direct au SCV, il faut faire des correctifs au sol s’il y a certaines déficiences. « La première chose à régler est l’égouttement de surface, par nivellement. Si elle est trop haute, on abaisse la nappe phréatique par le drainage ou le fossé ouvert », qu'il explique. Le SCV serait également applicable au maraîcher.

(Suite de la page 15)

Louis Pérusse espère initier un réseau SCV maraîcher en 2012-2014. Trois fermes ont déjà démontré de l’intérêt à bâtir des plates-formes SCV pour l’année prochaine.

« Pour l’agriculteur, c’est une forme de culture performante et motivante. Je le vois chez mes producteurs, ça change leur vision de l’agriculture. »

Pour en savoir plus: Le système SCV au CIRAD: www.cirad.fr/ur/couverts_permanents SCV Agrologie: www.scvagrologie.com La démarche de Mme Gallon et M. Coudriller: http://www.agriculture-de-conservation.com/S-Gallon-et-A-Coudrillier-ils-ont.html?id_mot=7

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D eux étudiants québécois ont trouvé une méthode qui permettrait de dégrader le polystyrène rapidement et à peu de frais.

Chaque année, on produit à travers le monde près de 14 mil-lions de tonnes de polystyrène, appelé communément styro-mousse. En raison des coûts trop élevés associés au recyclage de ce matériel, seulement 1 % des 14 millions de tonnes produites annuellement dans le monde est réutilisé. Ainsi, le polystyrène finit presque toujours son existence dans un incinérateur ou au dépotoir, où il met plus de 1000 ans à se dégrader…

Alexandre Allard, de l’Université McGill, et Danny Luong, du Cégep de Sainte-Foy, ont isolé des bactéries capables de dégra-der le polystyrène. Pour y arriver, les deux étudiants ont pris un échantillon de sol contaminé par le styromousse et ils ont culti-vé les bactéries qui s’y trouvaient. Peu à peu, ils augmentaient la quantité de styromousse et diminuaient la concentration en élé-

ments nutritifs dans le milieu de culture. Ainsi, au bout de quelques semaines, alors que la concentration en éléments nutritifs était presque nulle, seules trois souches de micro-organismes mutés subsistaient : Strep-tomyces griseus, Pseudomonas putida et Pseudomonas fluores-cens. Les deux premières bactéries sécrètent des biosur-factants qui fragilisent les molécules de polystyrène tan-dis que la troisième produit des enzymes qui dégradent les molécules de polystyrène. Grâce à ces bactéries, il est possible de dégrader 70 % du polystyrène initial en deux semaines. De plus, le produit de dégradation du polysty-rène est le CO2, un produit non toxique.

Ces bactéries mangeuses de styromousse ont devant elles un avenir prometteur. En les utilisant à plus grande échelle, il deviendrait possible de dégrader de grandes quantités de styromousse à peu de frais.

V ous jetez aux poubelles, le travail des autres Et sans regret aucun, poursuivez votre chemin Dans l’abondance, chaque jour on se vautre

Sans même penser, à ceux qui meurent de faim D’un mouvement proscrit, le labeur gaspillé Toute cette énergie, simplement oubliée Et parfois des animaux, dépecés en vain Ce geste répété, vous semble anodin La nature vous entoure, malgré elle vous nourrit Votre égo sans borne, vous en dissocie Vous êtes des vautours, tournoyant sans arrêt Cessez vos hommeries, ne gaspillez point Chaque déchet produit, un pas vers notre fin Vous serez tous un jour, vous aussi des déchets

ENVIRONNEMENT

Des bactéries man-geuses de polystyrène Déchets

MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

DAVID JEKER ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

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DESSINS: MATHIEU FORTIN

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20 | Le journal l’Agral

I l y a quelques semaines, l’Institut Rodale, située aux États-Unis, a publié les résultats de sa recherche comparant agri-culture chimique et biologique. Cette recherche, débutée en

1981, a comparé pendant 30 ans les performances de chaque type d’agriculture, ce qui en fait la plus longue re-cherche comparative côte-à-côte réalisée en Amé-rique. Les variables étudiées sont la santé des sols, les rendements, la viabilité économique, l’efficacité énergétique et la santé humaine. Pour représenter le mieux possible l’agriculture américaine, les cher-cheurs ont cultivé maïs et soya avec trois types de régie de fertilisation, soit une régie biologique avec fumier animal, une régie biologique avec légumi-neuses et une régie conventionnelle avec intrants de synthèse. Les rotations étaient également plus longues en biologique qu’en chimique. Voici les grandes lignes des résultats obtenus :

Sols

La qualité des sols a augmenté en régie biolo-

gique alors qu’elle n’a pas changé en régie con-ventionnelle.

L’enrichissement des sols en carbone organique a été plus élevé en régie avec fumier, suivi de la régie avec légumineuses, alors que les sols se sont appauvris en carbone organique sous régie chimique.

Les champs en régie biologique ont augmenté la recharge de la nappe phréatique et diminué l’érosion.

Rendements

Sur les 30 ans, les rendements en maïs et soya sous régie biologique ont été équivalents à ceux de la régie convention-nelle.

Les rendements en maïs biologique ont été 31 % plus élevés qu’en conventionnel lors d’années de sécheresse.

Les cultures sous régie biologique ont toléré un plus haut niveau de compétition de mauvaises herbes pour des rende-ments équivalents.

Économie

Les systèmes biologiques sont trois fois plus profitables que

les systèmes conventionnels.

Même sans la prime, les systèmes biologiques sont compéti-tifs face aux systèmes conventionnels.

Énergie

Les systèmes biologiques utilisent 45 % moins d’énergie que les systèmes conventionnels.

L’efficacité de production était 28 % plus élevée en régie biologique.

Le système conventionnel émet près de 40 % plus de gaz a effet de serres par kilogramme de récolte que la régie biolo-gique.

Pour en savoir davantage, n’hési-tez pas à consulter le document complet sur le site web de la Rodale Institute!

http://www.rodaleinstitute.org/files/FSTbookletFINAL.pdf.

Les brèves du bio FRÉDÉRIC VERVILLE

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

ENVIRONNEMENT

LE FST (FARMING SYSTEM TRIAL) DE LA RODALE INSTITUTE COMPARE L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE ET CHIMIQUE DEPUIS 30 ANS.

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ENVIRONNEMENT

Influence des haies brise-vent et de la bordure de forêt sur l’abondance et la diversité des pollinisateurs in-

digènes en culture de bleuets Joseph Moisan-De Serres ÉTUDIANT À LA MAÎTRISE EN BIOLOGIE VÉGÉTALE Les pressions occasionnées par l’augmentation des surfaces de culture et l’intensification des pratiques agricoles observées au courant des dernières décennies ne cessent de croître et de nuire aux espèces vivant à l’intérieur ou entourant les agroécosys-tèmes. Des relations primordiales entre les différents acteurs au sein de ces milieux, notamment la pollinisation, sont rompues de plus en plus fréquemment à cause de l’utilisation de pesticides et de la destruction des habitats. Les producteurs doivent donc pallier le manque de pollinisateurs indigènes à l’aide d’espèces exotiques telles que l’abeille domestique (Apis mellifera), notamment dans la culture de bleuets nains (Vaccinium angustifolium).

Depuis plusieurs années, le nombre de colonies d’abeilles domestiques et leur qualité sont en baisse mondialement. Compte tenu de cette baisse alarmante du nombre de pollinisateurs normale-ment disponibles, il est important d’explorer d’autres avenues, no-tamment celle des pollinisateurs indigènes. Ces pollinisateurs in-digènes sont d’ailleurs mieux adaptés pour la pollinisation de Vaccini-um spp. que l’est Apis mellifera. Toutefois, ils peuvent parfois être plus sensibles aux conditions abiotiques et au manque de sites de nidifica-tion. Pour apporter une protection adéquate à ces pollinisateurs, il est important de bien connaître leur répartition dans les cultures.

Mon projet de maîtrise vise donc à évaluer où se situent les plus fortes densités de pollinisateurs indigènes au sein des champs de bleuets et également dans les zones qui ne sont pas activement cul-tivées, en périphérie des champs de bleuets (haies brise-vent et bor-dures de forêt). Il est important de noter que les haies brise-vent font partie intégrante du paysage des bleuetières et servent principalement à con-server un couvert de neige sur les plants de bleuets durant l’hiver, pour éviter un gel des rhizomes.

Nous cherchons aussi à découvrir quelles sont les zones qui abritent la plus grande diversité de pollinisateurs (richesse spécifique). Une diversité plus élevée permet de s’appuyer sur un plus grand nombre d’espèces pour la pollinisation de la culture. Cela rend aussi la pollinisation moins vulnérable aux variations interannuelles de densité des espèces, puisque les nombreux autres pollinisateurs peuvent prendre le relais.

Nous cherchons également à connaître quelles sont les espèces de pollinisateurs les plus spécifiques et les plus effica-ces pour la pollinisation des fleurs de bleuets. Pour ce faire, une identification des grains de pollen contenus dans les charges de pollen récoltées sur près de 800 pollinisateurs a été faite. Disposer d’une meilleure connaissance de la capacité de transport du pollen et de la spécificité des différentes espèces de pollinisateurs, quant au transport du pollen de bleuet, est aussi primor-dial pour encourager les producteurs de bleuets à investir dans la protection de ces derniers.

L ’environnement est au cœur de plusieurs projets de recherche qui ont cours à la FSAA. Malheureusement, il est rare que les étudiants au baccalauréat soient mis au courant de ce qui se trame en recherche à la faculté. Nous trouvions donc qu’il pourrait être intéressant de présenter dans l’Agral quelques projets de maîtrise reliés de près ou de loin avec l’environne-

ment. Nous tenons à remercier Mariève Lafontaine-Messier, Geneviève Laroche (professionnelle de recherche), Joseph Moisan-De-Serres, Cédric Bouffard, Vincent Pelletier et Noémie Sicard-Rousseau qui ont pris le temps d’écrire une brève présentation de leur projet de recherche. Bonne lecture!

PHOTO : J. MOISAN-DE-SERRES

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ENVIRONNEMENT

Des outils pour doser l’azote

Cédric Bouffard ÉTUDIANT À LA MAÎTRISE EN SOLS ET ENVIRONNEMENT L’utilisation d’engrais est nécessaire afin de garantir la qualité et le volume d’une production. Or cette utilisation entraîne également une pollution des milieux naturels. On entend fréquemment parler du phosphore qui cause la prolifération des cyanobactéries dans les lacs. Les engrais phosphatés ont été largement contrôlés au cours des dernières années. Dans cer-taines cultures, l’utilisation massive d’engrais azotés ainsi que des conditions climatiques et pédologiques entraînent un risque important de pertes azotées dans les cours d’eau. La culture de la pomme de terre fait partie de ces cultures particulièrement à risque en raison d’un faible développement racinaire et d’une culture sur sol sableux. La gestion des fertilisants dans cette culture nécessite des outils d’aide à la décision précis afin de mieux déterminer les quantités d’azote à appliquer. Dans le cadre de ma maîtrise, j’évalue quatre indicateurs de l’état nutritionnel de la pomme de terre. SPAD Tout d’abord, le lecteur de chlorophylle (SPAD) mesure, comme son nom l’indique, la quantité de chlorophylle dans la feuille. Pour y arriver, l’appareil envoie un faisceau lumineux qui est capté uniquement par la chlorophylle. Il mesure ensuite le ratio de lumière qui a franchi la feuille afin d’en déterminer la concentration. La chlorophylle, comme n’importe quelle autre protéine, contient de l’azote. Ainsi, sa concentration devrait être proportionnelle à la captation par la plante. ISF L’indice de surface foliaire mesure la superficie occupée par le feuillage. La mesure se fait en comparant la lumière qui franchit la canopée à la lumière au-dessus des plantes. Un appareil (LAI-2200) est utilisé afin de mesurer l’intensité de cette luminosité à l’aide de lentille hémisphérique. La surface occupée par les feuilles présente l’état nutritionnel général d’une plante. Une plante qui a beaucoup de feuillage devrait normalement avoir suffisamment d’engrais. INA L’indice de nutrition azotée calcule la quantité d’azote contenue dans la partie aérienne et les parties souterraines de la plante. Le ratio entre ces concentrations devrait toujours se maintenir autour d’une constante lorsque le plant est équilibré. Cette mesure, bien que très précise, ne permet pas d’obtenir un diagnostic en temps réel comme les deux méthodes précédentes. Diagnostic multivarié de l’équilibre nutritive Le diagnostic multivarié de l’équilibre nutritif évalue la concentration de cinq éléments dans la feuille (N, P, K, Ca, Mg) afin de détecter des déséquilibres nutritifs. Ce diagnostic se base sur le calcul d’une distance par rapport à une hypersphère d’é-quilibre. Comme ce texte n’a pas pour objectif de vulgariser les statistiques derrière ces calculs (bien que ça puisse être intéres-sant) je me limite à dire que plus un échantillon est en déséquilibre, moins son rendement sera bon. Donc il pourrait être in-téressant d’ajouter de l’engrais afin de corriger la situation .

UTILISATION DU LAI PHOTO : C. BOUFFARD

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24 | Le journal l’Agral

ENVIRONNEMENT

Régies d’irrigation en production de canneberges Vincent Pelletier ÉTUDIANT À LA MAÎTRISE EN GÉNIE AGROALIMENTAIRE La canneberge : Une culture particulière Au Québec, 7 250 acres (2010) sont cultivés en canneberges, représentant environ 10 % de la production mondiale. La culture de la canneberge est effectivement parti-culière : la construction d’une acre de canneberges demande un investissement de l’ordre de 30 000 à 40 000 $, mais, heureusement, elle peut rapporter de 10 000 à 20 000 $ par année. Afin d’éviter la compaction et de faciliter la récolte et les opéra-tions de culture, les champs de canneberges sont instaurés avec des digues en péri-phérie. Ces digues sont utilisées pour le passage de la machinerie lors de l’application de fertilisants et de pesticides et elles permettent la création d’un bassin d’inondation au moment de la récolte. Les vignes de canneberges sont très sensibles aux condi-tions ambiantes et demandent une gestion de l’eau rigoureuse. Les systèmes d’irriga-tion sont utilisés au printemps et à l’automne pour assurer une protection contre le gel en entourant les plants d’une couche de glace, ce qui les isole et les empêche de descendre sous la barre de 0 °C. Pendant la saison estivale, l’irrigation est utilisée pour contrer la demande en évapotranspiration et assurer une disponibilité de l’eau aux racines. Projet de maîtrise Dans le cadre de ma maîtrise en génie agroalimentaire, sous la direction des professeurs Jacques Gallichand et Jean Caron, différents scénarios d’irrigation sont testés chez quatre producteurs de canneberges. Le but de l’expérience est de déterminer l’intervalle optimal de tension de l’eau dans le sol dans lequel les plants de canneberges produiront un rendement maximal. La tension de l’eau dans le sol, aussi appelée potentiel matriciel, est une mesure de la disponibilité de l’eau du sol pour les plants. Si la tension est trop élevée, les racines seront en conditions asphyxiantes et si la tension est trop faible, les racines seront incapables de puiser l’eau du sol et la plante flétrira. Le projet est d’une durée de 2 ans et les rendements évalués permettront de recommander une régie agroenvironnementale optimale de l’irrigation aux producteurs de canneberges. Volet environnemental L’objectif principal du projet est donc d’effectuer une utilisation optimale de l’eau sur une ferme de canneberges. Des écono-mies substantielles en coûts d’opération de pompage et de ressources humaines peuvent être réalisées avec une gestion plus efficace de l’eau. Moins de diésel pompé représente également moins de gaz à effet de serre produits. Présentement, une pro-portion significative de producteurs irrigue encore les champs avec la règle du « 2 heures aux 2 jours ». En irriguant selon les véritables besoins de la plante, les pertes d’eau sont réduites, car une plus petite quantité d’eau est évacuée par le système de drainage. De plus, les fertilisants demeurent plus longtemps dans la zone racinaire, car ils ne se font pas lessiver par une irri-gation inutile. Une diminution de l’utilisation des fertilisants entraîne automatiquement une réduction des contaminants dans les eaux de drainage acheminés vers les cours d’eau avoisinants. Conclusion Les conclusions et les recommandations qui suivront les expériences aux champs offriront aux producteurs de canneberges l’occasion de réduire l’impact de leur culture sur l’environnement, tout en diminuant leurs dépenses et en augmentant leurs revenus!

PHOTO : V. PELLETIER

PHOTO : V. PELLETIER

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ENVIRONNEMENT

La contribution de l’agroforesterie à la lutte contre la désertification en Afrique de l’Ouest

Noémie Simard-Rousseau ÉTUDIANTE À LA MAÎTRISE EN BIOGÉOSCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT Je souhaite dédier ce futur essai aux jeunes maraîchers de la ville de San au Mali, qui ont un jour croisé ma route et qui continuent de me faire avancer! L’agriculture, en Afrique de l’Ouest, représente 35 % du produit intérieur brut régional et demeure le principal fournisseur de main-d’œuvre, employant plus de 60 % de la population active. Dans la région du Sahel, 70 % de la population dépend du secteur agricole alors que la productivité demeure faible et que le secteur fait face à d’impor-tantes contraintes environnementales. Dans le cadre de cet essai de maîtrise, je m’intéresse à la contribution de l’agroforesterie à la lutte contre la désertification, un problème de dégradation des terres qui touche les régions arides et semi-arides de la planète, afin de faire émerger les avantages environnementaux, sociaux et économiques de la pratique agroforestière. Plus précisément, selon l’article 1 de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CLD), le phénomène de la désertification désigne « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines ». Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les causes anthropiques de la dégradation des sols sont la déforestation, le surpâturage, la consommation du bois de feu, la mauvaise gestion des terres agricoles, l’hypertro-phie urbaine, la construction de routes, etc. Les dommages causés aux terres peuvent se traduire par des pertes en ce qui con-cerne les récoltes, par le déclin de la couverture végétale ainsi que par la diminution de la qualité et de la quantité des res-sources en eau. L’exploitation des ressources naturelles étant à la base du développement économique pour la majorité de la population ouest-africaine, la gestion durable des ressources naturelles devient un incontournable et donne une importance particulière à une approche qui tient compte des enjeux économiques, sociaux et environnementaux quant à la fragilité et au caractère non renouvelable de certaines de ces ressources.

L’agroforesterie apparaît alors comme un moyen de lutte contre la désertifica-tion. La pratique agroforestière se définit comme un système d’utilisation des terres dans lequel des végétaux ligneux sont volontairement conservés en asso-ciation avec les cultures et l’élevage dans un arrangement spatial plutôt dispersé et dans lequel existent des interactions écologiques et économiques entre les arbres et les autres composantes (Bonkoungou, 1994). L’agroforesterie est prati-quée depuis longtemps en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie et en Europe, mais l’intérêt qui lui est porté par la communauté scientifique est plutôt récent. Pour les chercheurs, l’intérêt de cette pratique réside dans une combinaison durable de la production agricole ou sylvicole et la protection de l’environne-ment. Afin de comprendre de quelle façon l’agroforesterie peut s’inscrire comme moyen véritable de lutte contre la désertification, le travail de recherche réalisé dans le cadre de mon essai vise également la compréhension des enjeux, de la portée et du déroulement des négociations de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Selon la Convention, l’expression « lutte contre la désertification » désigne les activités qui relèvent de la mise en valeur intégrée des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches, en vue d’un développement durable, et qui visent à prévenir ou réduire la dégrada-tion des terres, à remettre en état les terres partiellement dégradées et à restaurer

les terres désertifiées. Dans cet essai, je tenterai donc de faire ressortir, par des argu-ments valables, comment l’agroforesterie permet de combler les différents besoins identifiés par les paysans d’Afrique de l’Ouest, qui font face aux problèmes de dégradation causés par la désertification, tout en s’inscrivant comme moyen de lutte privilégié par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

PHOTO : N. SIMARD-ROUSSEAU

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26 | Le journal l’Agral

ENVIRONNEMENT

Savoir lutter efficacement contre l’érosion au Burundi Geneviève Laroche M. SC. AGR. Au Burundi, les terres agricoles sont situées sur des collines dont les pentes sont parfois très abruptes. En période de pluies intenses ou lorsque les sols sont à nu, les phénomènes d’érosion causent de nombreux problèmes : blocage des routes, pertes de semences et de plantules mal enracinées, destruction des maisons, contamination des sources d’eau potable, pertes de matière organique et de sols arables, et j’en passe. Le problème est bien réel et s’amplifie d’année en année avec des saisons des pluies de moins en moins prévisibles et des périodes de sécheresse plus fréquentes rendant la pratique de l’agriculture moins facile. Pour répondre aux besoins des paysans et paysannes qui exigeaient que des mesures soient prises pour réduire l’érosion sur leurs terres, les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture et de l’Élevage et des Organisations non gouvernementales ont financé l’implantation de systèmes agroforestiers qui, une fois bien en place, contribueraient à éradiquer le phénomène. Appelés haies antiérosives, ces systèmes sont composés de rangées d’arbres, d’arbustes et d’herbacées à usages multiples placées perpendiculairement au sens de la pente sur les terres cultivées, à intervalle régulier du haut au bas de la pente. Une fois installées, ces haies, qui donnent une allure rayée aux collines, freinent la vitesse de l’eau, retiennent la matière organique et les particules de sol et permettent, à terme, de former des terrasses progressives sur les collines, réduisant la pente des terres cultivées et l’érosion. Ce projet avait tout pour réussir : il correspondait à un besoin exprimé, il était financé correctement et des agents de terrain connus des agriculteurs étaient responsables d’impliquer la population dans toutes les étapes de la réalisation du projet. Or, ses résultats furent décevants : selon des témoignages recueillis sur le terrain, plusieurs agriculteurs ont détruit des portions de haies ou ne les ont pas installées conformément aux directives des agents de projet. Résultat : l’érosion s’accentue toujours, et des milliers de dollars et d’heures ont été dépensés sans impact probant. Que s’est-il donc passé? Comment rendre ces systèmes plus acceptables par les agriculteurs pour lutter plus efficacement contre l’érosion des terres agricoles dans un pays où plus de 90 % de la population en fait sa principale activité? Voilà la question qui a guidé mon projet de recherche. Me basant sur des techniques d’enquête qualitatives, j’ai réussi à mieux comprendre quelques-uns des facteurs permettant d’expliquer pourquoi les agriculteurs avaient agi ainsi, et pourquoi les agents n’adaptaient pas le projet afin d’en améliorer l’efficacité et l’efficience. D’une part, il s’est avéré que les agriculteurs, s’ils étaient d’accord avec l’idée d’implanter des arbres en bordure de leurs parcelles pour réduire l’érosion, n’étaient pas du tout prêts à faire les efforts nécessaires pour entretenir les arbres et arbustes lorsqu’ils se retrouvaient sur des portions de collines plus éloignées de leurs champs, car cela demandait tout simplement trop de temps. Ainsi, les agriculteurs avaient préféré, après le départ des agents de projet, rapatrier les arbres et arbustes placés sur les pâturages pour les transplanter aux abords de leurs champs cultivés, les dérobant du même coup à l’appétit insatiable des animaux en divagation. Or, ce faisant, ils avaient créé une brèche dans la haie, ce qui la rendait partiellement inefficace. De plus, certains agriculteurs craignaient que l’implantation de ces haies au milieu de leurs champs ne diminue trop leur superficie en culture, et que le système ne permette pas de réduire assez efficacement l’érosion pour compenser la perte de superficie cultivée. Ils préféraient alors détruire les haies qui passaient au milieu de leurs champs (souvent implantées de force par de petites équipes de travailleurs rémunérés) pour ne laisser que celles qui permettaient de délimiter les limites de leur propriété ou de marquer la présence d’un sentier. Les résultats ont aussi démontré que les agents, pour leur part, ont ordonné la tenue des travaux d’implantation lors de périodes où les jeunes arbres et arbustes ne bénéficiaient pas des conditions optimales pour s’enraciner, et que dès la venue des pluies, une grande partie des haies fut emportée. Les agents, bien qu’ils aient démontré une certaine ouverture envers les remarques et connaissances des agriculteurs (tout en continuant de penser qu’ils en savaient davantage que les agriculteurs), étaient tenus de respecter les calendriers d’exécution et les directives du projet, ce qui restreignait à la fois la nature et le nombre de concessions qu’ils étaient prêts à faire dans le cadre du projet. En effet, seules les remarques ne remettant pas en cause l’autorité scientifique des agents, permettant d’augmenter l’efficacité de l’exécution des travaux et réduisant l’opposition

(Suite page 31)

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ENVIRONNEMENT

Les arbres nourriciers en milieu urbain : une stratégie novatrice de lutte contre la pauvreté

Mariève Lafontaine-Messier ÉTUDIANTE À LA MAÎTRISE EN AGROFORESTERIE Depuis plusieurs décennies, le schéma mondial de migrations des bassins de population suit une tendance à l’urbanisation qui entraîne le développement accéléré de villes denses, larges et toujours plus populeuses. L’intensification des activités urba ines qui découle de cet engouement citadin engendre une série de conséquences négatives contribuant à la détérioration des condi-tions de vie de l’ensemble de la population urbaine, telles que la dégradation environnementale, la pauvreté et l’insécurité ali-mentaire qui touchent un nombre croissant de familles. Un tel panorama démontre l’importance et l’urgence de mettre en place des stratégies favorisant un développement durable des cités et l’amélioration de la qualité du milieu de vie de millions

de personnes. L’agriculture urbaine est de plus en plus reconnue comme activité-clé favorisant l’accès de la population à certains produits alimentaires de qualité à des prix justes. Cependant, le développement d’un vaste système productif urbain se trouve gravement limité par les conflits fonciers qui caractérisent le développement et la densification des villes. Parallèlement, les priorités environnementales des villes vouent une importance crois-sante à la création d’espaces verts publics permettant de profiter de l’ensemble des ser-vices environnementaux, sociaux et économiques associés à la présence d’arbres et à la conservation de la biodiversité en milieu urbain. Selon une logique productive, la mise en culture de ces espaces protégés de la spéculation et du développement immobilier permettrait d’augmenter considérablement les rendements urbains en nourriture, créant ainsi un excellent outil de lutte contre l’insécurité alimentaire. Néanmoins, le caractère public de ces espaces nécessite le développement d’une stratégie productive innovatrice permettant le libre accès du territoire à l’ensemble de la population. Ce projet de recherche s’intéresse donc à la foresterie urbaine sous l’angle de la lutte contre l’insécurité alimentaire en étudiant le potentiel de plantation d’arbres nourriciers au sein de parcs publics à Villa El Salvador, une municipalité pauvre située en banlieue de la grande région

métropolitaine de Lima, au Pérou. Le projet vise à éva-luer la pertinence et la rentabilité économique associée à la création de vergers urbains situés sur des espaces pu-blics, entretenus par la communauté locale et destinés à appuyer les programmes de lutte contre l’insécurité ali-mentaire. La méthodologie de recherche est principale-ment basée sur les discussions et la concertation avec la population locale et les autorités municipales, de même qu’à la conduite d’une analyse coûts-bénéfices permet-tant d’évaluer l’intérêt financier d’une telle stratégie pro-ductive.

PHOTO : M. LAFONTAINE-MESSIER

PHOTO : M. LAFONTAINE-MESSIER

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ALIMENTATION

L es Industries Lassonde inc. est une entreprise québécoise qui est maintenant présente partout au Canada et qui exporte et importe des produits partout sur la planète.

En 2010, les ventes nettes étaient de 536,2 millions de dollars avec 1 300 employés. Elle est une des rares entreprises alimen-taires québécoises pour qui la mondialisation est avantageuse. Normalement, ce sont les produits du Québec qui se font étouf-fer par la concurrence étrangère.

Fin de la parenthèse sur la mondialisation... Surtout que ma chronique parle de produit du Québec!

Donc, je vous laisse découvrir la diversité des produits offerts par Les Industries Lassonde inc, car ce ne sont pas seulement du jus et des bouillons à fondue.

La grande histoire des Lassonde a commencé avec M. Aristide Lassonde, un Québécois qui, à la fin des années 1800, décide de partir aux Massachusetts par manque de travail au Québec, et ce, pour y exploiter une boulangerie. En 1903, il revient au Qué-bec et achète une terre pour cultiver des légumes de 1916 à 1918. À cette même époque, il construit une conserverie à Rou-gemont. Il commence sa production avec des tomates et en-suite, il ajoute le haricot à ses produits, qu’il vend localement. En 1925, ses produits commencent à être distribués à Montréal. Dans les années 30, il affronte la récession et les difficultés d’ap-provisionnement en fer, causés par la guerre. En 1944, M. Las-sonde décède et son garçon Willie prend la relève. Celui-ci ap-porte de nouvelles idées et commence, en 1959, la production de jus de pomme. Ensuite, il fait l’acquisition de plusieurs entre-prises alimentaires et il se départ de quelques achats qu’il avait effectués auparavant. En 1987, l’entreprise Lassonde est cotée à la Bourse de Montréal. En 1991, il acquiert un bureau des ventes en Nouvelle-Écosse pour percer le marché des Mari-times. L’année suivante, M. Lassonde fait la même chose en Ontario pour être sur les marchés ontarien et ouest-canadien. Entre 1993 et 1999, des investissements sont faits en Chine, en Thaïlande et en Tunisie pour percer le marché asiatique et s’ap-provisionner en nectar de fruits et de produits d’agrumes. En 1998, des ententes d’approvisionnement avec des gros transfor-mateurs et des producteurs de jus d’orange de la Floride ont lieu. En 2006, Les Vins Arista inc. débute et A. Lassonde inc. crée la Chaire de nutrition avec l’Université Laval et l’Institut des nutraceutiques et aliments fonctionnels (INAF) à Québec. Puis l’été dernier, l’entreprise a fait l’acquisition de Clement Pappas and Company, qui est un gros joueur dans le jus chez nos voisins du sud, ce qui va lui permet d’accroître son marché et de faire des économies d’échelle par rapport aux intrants. Aujourd’hui, la troisième génération des Lassonde est présente dans la compa-gnie. Les Industries Lassonde Inc. possède des installations partout

au Canada. Maintenant, avec les dernières acquisitions, elle est même présente aux États-Unis.

Selon le site internet, « La mission de Les Industries Lassonde inc. est d'être un leader canadien dans la fabrication et la commercia-lisation à l'échelle nationale de produits alimentaires qui, par leur qualité et leur variété, contribuent au plaisir et au mieux-être du consommateur. » Ce sont quelques 600 produits différents sous différentes licences et marques de commerce qui sont produits par trois unités d’affaires. A. Lassonde inc. se spécialise dans les jus, les boissons, l’eau de source et le thé sous les marques Oasis, Rougemont, Fruité, Allen’s, Everfresh, Tropical Grove, Nature’s Best, Fairlee, Flavür, Gravies, Orange Maison, Sunlike, McCain, Niagara, Avon, Old South, Brights, Richn’Ready, Olinda, Martin’s, Zwak, Junior Juice, Revive et Regain. Les Spécialités Lassonde inc. produit des bouil-lons et sauces pour fondue, des fondues au chocolat, des mari-nades et sauces à napper sous la marque Canton, du maïs en con-serve sous les marques Madeleine, MontRouge, Rougemont et Camino Del Sol, de la sauce barbecue sous la marque Canadian Club, des soupes, du café prêt à boire, des chutneys, du pesto, des trem-pettes, du ragoût, des tapenades, des sauces pour pâtes avec ou sans viande et des bruschettas, sous la marque Mondiv, tous dans des pots en verre. Puis la troisième unité est Les Vins Arista inc. qui distribue et conditionne des vins sous les marques Arte No-va, Bistro Mundo, Douce Moitié, Galion, Globe Trotter, Versus et Vino Y Frutas Del Sol. Ils sont offerts dans des contenants en carton 4 litres et Vinopak 1 litre puis en bouteilles de plastique de 750 millilitres, le tout 100 % recyclable, léger, facile à transporter et incassable.

Le maïs en conserve est emballé en paquet de trois épis sous vide dans des boîtes de conserve de 535 grammes. Le maïs en épi ne baigne pas dans l’eau et a le goût du maïs frais tout en ayant la qualité d’être disponible toute l’année et il peut être entreposé à la température de la pièce. Il est cultivé autour de l’usine sur les terres à Rougemont, réputées pour être très fer-tiles. Le maïs est mis en conserve dans un délai de 3 heures suite à la récolte. La distance maximale séparant les champs de la conserverie est de 30 km, ce qui permet d’avoir plus facilement le contrôle sur la qualité.

La société Lassonde inc. met beaucoup d’efforts pour minimiser son impact environnemental. En effet, dans sa division des jus et des boissons, elle réduit la consommation d’intrants à la source en réduisant le poids des bouteilles de plastique et des bouchons, ce qui a permis de diminuer la quantité de plastique de 290 tonnes en une année. Les machines Tetra Pak ont dimi-nué leurs rejets lors des arrêts de production puisqu’une réduc-

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Les Industries Lassonde inc. FRÉDÉRICK OUELLET

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

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30 | Le journal l’Agral

Des solutions à échelle humaine pour des crises globales

GENEVIÈVE LAROCHE CHAIRE EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL

INTERNATIONAL

L es crises agricoles et alimentaires ont été remises à l'avant-scène dans l'actualité depuis 2008, alors que la bulle immobilière éclatait aux États-Unis et que les prix des

aliments amenaient des centaines de milliers de mangeurs à manifester dans les capitales des pays en développement. Occasions sublimes d’éveil collectif pour les uns, origines indubitables de déclin ou de drames pour les autres, les crises n’en sont pas moins des occasions de s’arrêter et de se questionner sur leurs causes, leurs impacts et les moyens d'y survivre. À l’occasion des journées mondiales de l’alimentation et de l’élimination de la pauvreté tenues tous les ans les 16 et 17 octobre, la Chaire a tenu un minicolloque d’une demi-journée sous le thème « Crises économiques et alimentaires : quels impacts, quelles stratégies? ». Ce colloque avait pour objectif de permettre aux experts de l’Université Laval et d’ailleurs de contribuer à notre réflexion collective sur ces enjeux directement liés au système agroalimentaire. Au-delà des graphiques et des chiffres qui, tout en restant essentiels pour comprendre des réalités aussi complexes, restent plutôt désincarnés, la Chaire vous présente ici quelques exemples concrets, réels et bien humains de stratégies mises en œuvre pour s’adapter aux crises, mieux y résister et en faire des occasions de se solidariser. Des arbres fruitiers au cœur de la ville de Lima Voir l’article de Mariève Lafontaine-Messier à la page 27 Des cantines scolaires au Cameroun John Cockburn, professeur au département d’économie de l’Université Laval, a présenté pour sa part les résultats d’une étude menée au Cameroun sur l’impact de la crise économique sur les enfants par des chercheurs du Réseau Pauvreté et Politique Économique (PEP) dont il est le directeur. D’abord, M. Cockburn a souligné que la crise de 2008 était différente des crises précédentes et subséquentes, et qu’ainsi les résultats de l’étude ne pouvaient être extrapolés au-delà de leur contexte. Le contexte de 2008 était que la crise alimentaire était avant tout une crise pour les consommateurs, car les prix des aliments étaient élevés, ce qui n’était pas le cas de toutes les crises. Au Cameroun, comme dans plusieurs pays africains, les gouvernements ont agi en réaction à la crise en instaurant des politiques visant à assurer un meilleur accès aux céréales et aux denrées alimentaires de base. Par exemple, ils ont augmenté les subventions alimentaires et réduit les taxes sur les aliments, et favorisé des politiques permettant de faciliter les importations et de limiter les exportations, bref d’augmenter les stocks de céréales. Or, ces politiques n’ont pas eu d’effet significatif sur la réduction des effets de la crise sur les familles dans le besoin, ni évidemment pour les enfants de ces familles. L’une des raisons pouvant expliquer ces effets limités est le fait que ces mesures

touchent l’ensemble de la population, donc autant les riches que les pauvres, et que l’effet de ces mesures est donc dilué au sein de la population. Des politiques ciblant directement les plus pauvres ont cependant eu beaucoup plus d’effets sur la réduction de la pauvreté chez les enfants en temps de crise. Malheureusement, ces politiques furent les moins populaires auprès des autorités gouvernementales. Il vaut néanmoins la peine d’en mettre une en lumière, soit celle des cantines scolaires. Le principe des cantines scolaires est très simple. Il s’agit de servir à chaque enfant présent en classe un repas nutritif par jour tout à fait gratuitement. Les aliments utilisés pour préparer les repas sont le plus souvent donnés par le Programme Alimentaire Mondial, en coordination avec les autorités locales. Ce service de repas a deux conséquences majeures sur les enfants et leur famille. D’une part, il constitue un incitatif majeur à laisser les enfants à l’école alors que la tentation serait grande de les affecter à des travaux plus productifs ou de les retirer pour diminuer les frais encourus par leur instruction. D’autre part, le fait de nourrir l’enfant à l’école dispense la famille de le nourrir à la maison, ce qui laisse davantage d’aliments pour les autres membres du ménage (dont les enfants en âge préscolaire) ou diminue la part des revenus dépensés pour l’alimentation. Dans l’étude présentée, même en supposant que les familles réduisaient la part alimentaire de l’enfant reçue à la maison proportionnellement à la quantité reçue à l’école, les résultats étaient tout de même significatifs sur le taux de rétention à l’école et sur les dépenses des ménages, et ce avec des investissements peu coûteux (de l’ordre de 0,19 % du PIB). Seules les mesures visant à aider financièrement directement les familles pauvres avaient eu plus de succès que les cantines scolaires quant au taux de réduction de la pauvreté infantile. Comme quoi l’école, en temps de crise, ne devrait pas nourrir que les esprits! La mise en marché collective des céréales au Burkina Faso Une troisième initiative a été illustrée par Mme Hélène Jolette d’UPA-Développement International, soit le regroupement des producteurs agricoles en coopératives de production et de vente. La mise en marché collective, bien qu’elle soit une stratégie connue dans le monde agricole québécois, est aussi une stratégie intéressante pour les producteurs des pays en développement. Mme Jolette l’a illustrée à l’aide de deux exemples de regroupements de coopératives de producteurs au Burkina Faso (UGCPA/BM, pour l’union des groupements pour la commercialisation des produits agricoles dans la boucle du Mouhoun) et au Mali (Faso Jigi). Ces regroupements, qui comptent entre 50 et 150 coopératives en moyenne, recueillent

(Suite page 31)

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dans leurs entrepôts les céréales des agriculteurs membres, et les vendent de façon transparente et en grande quantité aux marchands locaux. L’offre regroupée permet aux agriculteurs membres de bénéficier de transactions plus transparentes sur leurs céréales et autres produits, d’un pouvoir de négociation accru auprès des marchands locaux et d’une information juste sur les prix à la vente, ce qui leur donne du même coup plus de chances d’écouler leurs stocks et d’obtenir un prix équitable pour leurs produits. En cherchant à développer de nouvelles stratégies de vente et en misant sur la qualité et la disponibilité de leurs produits, ces associations deviennent petit à petit de plus en plus professionnelles, et gagnent en crédibilité auprès des autorités gouvernementales. Cette renommée leur ouvre de nouvelles perspectives de marché et de production, qui peuvent s’avérer extrêmement intéressantes en temps de crise. Ce fut le cas pour les regroupements burkinabé et malien qui, en 2008, ont pu répondre à des appels d’offres gouvernementaux ou internationaux pour écouler sur leur marché national ou international leurs produits agricoles. Alors que le regroupement burkinabé a répondu aux appels d’offres du gouvernement pour fournir certaines régions du pays déficitaires en céréales, l’organisation malienne a distribué, suite à un appel du PAM, ses céréales à l’échelle de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest. Ces marchés auraient été inaccessibles aux paysans ou aux

(Suite de la page 30) coopératives de producteurs s’ils n’avaient pas été regroupés, d’une part, et que leurs organisations respectives n’avaient pas fait leurs preuves d’autre part. De plus, en répondant aux appels d’offres gouvernementaux ou internationaux, les associations ont pu vendre leurs céréales à des prix concurrentiels sur le marché, ce qui leur garantissait un profit tout de même acceptable. Ainsi, la mise en marché collective est une stratégie qui peut être payante non seulement en temps normal, mais aussi lors de périodes plus difficiles. Si certains problèmes peuvent persister (qualité de l’entreposage, écoulement des stocks parfois compliqué ou incertain, délais parfois plus longs entre la production et la vente), les exemples de Faso Jigi et de l’UGCPA/BM montrent bien qu’en période de crise alimentaire, la force du nombre et les actions collectives peuvent éviter le pire aux producteurs. Les stratégies élaborées ici ne sont que des exemples qui témoignent de la solidarité humaine et des avenues novatrices explorées par les habitants des pays en développement pour faire face aux crises agricoles et alimentaires. Ces stratégies ont de quoi nourrir nos réflexions et nos idées pour contribuer, d’ici, à les soutenir et à les diffuser.

INTERNATIONAL

de certains agriculteurs ont été appliquées par les agents. Par exemple, les remarques des agriculteurs disant que les arbres situés loin des parcelles n’étaient pas utiles et seraient négligés ne reçurent pas d’écho favorable de la part des agents, car ceci remettait en cause le principe même de la haie antiérosive qui, pour être efficace, se doit de traverser à la fois les terres cultivées et les terres destinées au pâturage. En revanche, les commentaires des agriculteurs indiquant que les haies devraient être implantées une fois les récoltes terminées furent pris en considération, car retarder de quelques jours les travaux n’entraînait pas de retard significatif dans le projet et permettait de rallier un plus grand nombre d’agriculteurs au projet. En somme, ma maîtrise a permis d’ajouter une preuve empirique supplémentaire à celles déjà accumulées en faveur d’une plus grande reconnaissance des savoirs et des préoccupations des agriculteurs lors des projets agroforestiers non seulement en termes de définition de leurs besoins, mais aussi en termes d’exécution des projets, surtout lorsque les agriculteurs sont impliqués directement dans les travaux de réalisation. Dans l’optique où la tendance actuelle est à impliquer de plus en plus les « bénéficiaires » dans les multiples étapes des projets, et où les agents de projet ont à revoir leurs modes de fonctionnement et leurs approches sur le terrain, la recherche a certainement donné certaines pistes intéressantes pour améliorer l’efficacité des projets de lutte à l’érosion au Burundi, et mis en lumière quelques facteurs à considérer pour améliorer ou revoir les systèmes agroforestiers à prioriser pour protéger l’environnement et conserver l’intégrité des terres agricoles.

(Suite de la page 26)

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32 | Le journal l’Agral

L ’argousier, Hippophae rhamnoides, appartient à la famille des Elaeagnaceae. C’est un arbuste qui mesure de 2 à 4 mètres de hauteur. Ses fruits sont des baies ovales oran-

gées qui se forment sur les rameaux de deux ans. L’argousier possède un système racinaire extensif, c’est pourquoi on plante souvent cet arbuste aux endroits où l’on veut réduire l’érosion des sols.

L’argousier… … et la santé On ne cesse de vanter les bienfaits de l’argousier sur la santé. Ses fruits sont riches en antioxydants, en vitamines A, B1, B2, C, D et E et en acides gras ω3 et ω7. De plus, des recherches faites en Russie et en Chine ont montré que l’huile extraite de la pulpe des fruits d’argousier a des effets positifs dans le traitement de maladies infectieuses, de lésions cutanées, de maladies gynécologiques, de maladies des yeux, etc. … dans le monde On retrouve cet arbuste à l’état sauvage dans plusieurs pays d’Europe, dans le sud de la Russie, en Mongolie et en Chine; c’est donc une plante de climat tempéré. Certains pays cultivent l’argousier depuis plusieurs années. La Chine est le principal producteur mondial avec 1 566 000 ha d’argousiers en 2007, soit environ 300 fois plus de superficies cultivées que pour l’ensemble des autres pays producteurs (l 5087 ha). … au Québec Au Québec, la culture d’argousiers est en émergence. C’est seulement en 1998 que les premiers argousiers destinés à produire des fruits ont été plantés dans la province. Par contre, on utilisait déjà cet arbuste comme haies brise-vent et aussi à des

fins ornementales. Depuis 2001, il existe une Association des producteurs d’argousier du Québec (APAQ). Vingt producteurs font partie de l’association; on dénombre dans la province 50 000 plants d’argousiers en production. Enfin, pour la récolte 2011, on prévoyait environ 20 000 kg de fruits récoltés. … et ses produits dérivés Mais que fait-on avec tous ces fruits? Car il faut savoir que le goût des baies cueillies directement de l’arbuste n’est pas si recherché. Plusieurs producteurs travaillent donc à développer des produits dérivés de l’argousier. Par exemple, au Québec, on retrouve diverses entreprises transformant l’argousier : les Jardins de Hatley, en Estrie, vendent des thés à base d’argousier; le Domaine des Trois Collines, en Chaudière-Appalaches, fabrique un alcool et des gelées faites avec ce petit fruit; Mont Echo Naturel, en Montérégie, élabore des cosmétiques et Dhéauzée, dans la ré-gion de Québec, fait des produits de soins personnels à l’argou-sier. … comment le cultiver En bref, voici les principales étapes de la culture d’argousier, de la préparation du sol à la récolte.

D’abord, il est important de bien préparer le sol : on fait des analyses de pH et d’éléments minéraux et on corrige tout de suite la situation s’il y a lieu. Un pH autour de 6 ou 6,5 est l’idéal.

Ensuite vient le temps de planter les boutures. Celles-ci doivent être espacées d’environ 1,5 à 2 m; on garde aussi un espace de 4 à 5 m entre les rangs. La densité de plantation visée se situe autour de 1000 à 1500 plants/ha. Il faut aussi s’assurer d’avoir de 8 à 10 % de plants mâles.

Une fois les boutures plantées, on recouvre d’un paillis. Ce dernier est utile au cours des 3 à 4 premières années. En effet, il permet de diminuer la compétition avec les mauvaises herbes. On installe également un système d’irrigation afin d’augmenter les chances de survie des jeunes plants.

Enfin, après 3-4 ans, les plants d’argousiers donnent leurs premiers fruits! Les premières récoltes ne sont jamais impressionnantes, mais elles augmentent d’année en année.

… à l’Université Laval En 2004, un réseau d’essais de cultivars d’argousier a été créé par Jacques-André Rioux, un professeur retraité de l’Université Laval. Le but de ce réseau était de développer des cultivars bien adaptés au climat québécois. Un des sites d’essai se trouve sur le campus. D’ailleurs, il est intéressant de noter que les producteurs d’argousier québécois sont généralement conseillés par Martin Trépanier, professionnel de recherche au

(Suite page 33)

L’argousier, expliqué en 971 mots... MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

CULTURE FRUITIÈRE

PHOTO : M. GENDRON

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département de phytologie de l’Université Laval.

Le nom latin de l’argousier, Hippophae, signifie « cheval » et « briller ». En effet, dans la Grèce antique, on ajoutait les feuilles et les jeunes tiges d’ar-gousier aux fourrages des chevaux afin de favoriser leur prise de poids et de rendre leur pelage lustré.

L’argousier est une espèce dioïque, c’est-à-dire qu’on retrouve des plants mâles et des plants fe-melles. Dans une plantation d’ar-gousiers, on favorise les plants fe-melles, car ce sont eux qui produi-sent les fruits. Toutefois, on doit s’assurer d’avoir de 8 à 10 % de plants mâles pour assurer la pollini-sation.

L’argousier est très résistant aux conditions climatiques extrêmes. En effet, il peut tolérer des températures de -43 °C à + 40 °C. Il réussit à pousser dans des sols secs aussi bien que dans des sols très humides. On retrouve même de l’ar-gousier dans des sols inondés par l’eau de mer. L’argousier

(Suite de la page 32) est aussi une espèce pionnière, c’est-à-dire qu’elle fait partie des premières espèces à coloniser des terres abandonnées.

L’argousier fixe l’azote atmosphé-rique. En effet, il fait une association mycorhizienne avec les actinomycètes du genre Frankia. C’est pourquoi cet arbuste tolère bien les sols pauvres. On plante d’ailleurs cet arbuste dans les sols dégradés en raison de sa capacité à fixer l’azote et à retenir les minéraux du sol.

Plusieurs cultivars d’argousiers ont des épines sur leurs branches. Ces épines ont amené les producteurs québécois à récolter les fruits d’une

manière plutôt originale. En effet, lors de la récolte, on coupe les branches qui portent les fruits et on les fait congeler. Ensuite, on peut utiliser un jet d’air afin de séparer les branches des fruits.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site de l’Association des producteurs d’argousier du Québec : www.argousier.qc.ca

Saviez-vous que?

CULTURE FRUITIÈRE

PHOTO : M. GENDRON

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U ne route abrupte bordée de conifères donnant sur une élégante maison tout en bois. À mon arrivée, un accueil chaleureux des propriétaires. Une courte promenade

dans une plantation d’argousiers, ces arbustes qu’on reconnaît de par leurs baies orangées et leurs épines. De retour au bâti-ment d’accueil, une dégustation d’alcool et de gelée d’argousiers. Voilà ce qui attend les curieux qui s’aventurent au Domaine des Trois Collines. Quant à moi, c’est la première fois que je visite une plantation d’argousiers. On doit dire que cette production est encore un peu marginale au Québec. Les propriétaires, Carole et François, m’identifient tout de suite comme une néophyte dans le do-maine. C’est ce qui amène François à me renseigner sur les nombreuses propriétés bénéfiques pour la santé de ce petit fruit : il est riche en vitamines C et E et en antioxydants. Lors-que je suis enfin convaincue des bienfaits certains de ce fruit, le propriétaire entreprend alors de m’expliquer l’histoire toute récente de son entreprise. Le Domaine des Trois Collines, situé à Armagh, dans Belle-

chasse, compte sur ses terres une plantation de 2 200 argousiers. Les propriétaires vivaient à Saint-Romuald avant d’acheter 40 ha de terrain à Armagh en l’an 2000. Le couple revenait d’un voyage en France, à faire le tour du Mont Blanc. Ce périple leur laisse alors un besoin d’espace, lequel n’est pas comblé à Saint-Romuald. Dès leur retour, tout s’enchaîne : ils achètent une terre à Armagh et font venir 2 000 boutures de l’Ouest cana-dien, le plus proche fournisseur de boutures à ce mo-ment. « Mais pourquoi l’argousier? – je me pose cette question depuis mon arrivée —, car si on entend de plus en plus parler des vertus pour la santé de ce petit fruit, ce dernier était encore méconnu en 2000, au moment de la création de leur entreprise ». Je com-prends bien vite que pour François, un ingénieur mécanique de formation ayant fondé une compa-gnie de transport de déchets médicaux, cultiver des fraises ou des framboises n’aurait pas présenté un défi suffisant. En effet, comme il me l’a avoué, c’est son goût du risque et de l’innovation qui l’a amené à choisir l’argousier, après avoir vu un reportage sur la culture de ce petit fruit en Colombie-Britannique. Bref, en 2000, le couple achète leurs 2 000 boutures et plante celles-ci. En 2004, les premiers fruits sont prêts. Ces fruits permettent de faire des essais de

transformation et de mise en marché. Le couple fait appel à un œnologue afin de développer un alcool à base de fruits d’argousier. En décembre 2006, Carole et François obtien-

MARYSE GENDRON, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’AGRAL

CULTURE FRUITIÈRE

nent de la Régie des alcools, des courses et des jeux un permis de fabrication artisanale de boissons alcoolisées de petits fruits. Carole propose donc de nommer la boisson alcoolisée qu’ils ont développée Armagh’ousier, un clin d’oeil au lieu de fabrication de cet alcool. En 2006 et 2007, le marché de l’argousier n’est pas très favorable. Toutefois, dès 2008, la demande pour ce petit fruit orangé est en hausse. Dès lors, presque tous les fruits, cueillis entre la mi-août et la mi-septembre, sont transformés au Domaine et servent en partie à la fabrication de gelées à base d’argousier, mais surtout à la production annuelle de 4 000 bou-teilles d’Armagh’ousier. Enfin, lorsqu’on leur parle de l’avenir de leur entreprise, Carole et François avouent être satisfaits de la taille de leur plantation d’argousiers. En effet, le couple avoue cultiver ce petit fruit avant tout pour le plaisir de travailler dehors et de rencontrer les visiteurs...

Le Domaine des Trois Collines

CAROLE ET FRANÇOIS, LES PROPRIÉTAIRES DU DOMAINE DES TROIS COLLINES

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36 | Le journal l’Agral

L es sept organisateurs étaient fin prêts pour cette fin de semaine. Excités, mais à la fois nerveux, ils sont disposés à faire face aux éventuels imprévus. Pour l’occasion, la

cafétéria, dans un look méconnaissable, s’est habillée d’un diaporama, présentant les commanditaires de l’événement, et peignée d’une musique d’ambiance, tenue chic aux allures de lounge. Une trentaine de personnes, ayant pris la peine de se garder un peu de place dans leur estomac, attendent l’arrivée du Vin et fromage avec une légère impatience, émotions bien camouflées par la gêne que suscite l’existence des inconnus autour d’eux. La raison de cette attente? Les participants de Victoriaville retardent leur arrivée. Hormis McGill, qui a remporté pour une deuxième année consécutive la médaille d’or de l’absence, toutes les autres écoles d’agriculture du Québec seront représentées par l’arrivée de ces quelques retardataires. En ce 30 septembre, les aiguilles de l’horloge indiquent le 20h30, nous sommes à l’aube des Rendez-Vous Bio édition 2011. Puis un son, un roulis. Les chariots, poussés par des jeunes dames en tablier font leur apparition. Les plateaux sont déposés successivement. Les fromages des fermes l’Ancêtre et des Grondines, ainsi que les vins des vignobles les Pervenches et les Negongos rayonnent sur les nappes blanches et dans les assiettes et les coupes des participants durant la soirée d’ouverture. La foule, sous l’effet des sucres fermentés du raisin, délaisse la gêne pour converser et former un mélange homogène où seul détonne les différents styles des participants. Ces derniers, qu’ils soient barbus ou rasés, ébouriffés ou bien peignés, politiquement-engagés ou artistes, carnivores ou crudivores, habitués ou nouveaux initiés, agriculteurs ou non, sont tous animés par le désir d’échanger et d’en apprendre davantage sur tout ce qui peut être considéré (de façon très lyrique) comme faisant partie du champ lexical « biologique ». La soirée festive

se termine assez tardivement à la suite d’une performance artistique déplorant la standardisation des individus… COCORICOOO !!! La journée du samedi commence tôt avec un déjeuner à en dé-jeûner plus d’un : tisanes du jardin de VIA et café, pains de la Boule-Miche, muffins et confitures aux bleuets de l’Orme Bleu, céréales et gruau de la Milanaise et de la Fourmis Bionique, lait et yaourt Liberté, raisins de la Marianne, pommes du Verger Corriveau, jus de canneberge et canneberge séchées Fruit d’Or et encore…à volonté! Comme des agriculteurs qui vont au champ, il fallait un bon fond pour affronter cette journée bien chargée! Alors, pas de raison de se priver! Point de départ : débat animé par M. Errol Duchaine faisant suite à la projection du film «Nourrir la planète ». Les têtes fortes, dans le cas où leur cerveau n’était plus l’otage du sommeil déficitaire, pouvaient s’en donner à cœur joie en clamant haut et fort « INJUSTICE!! », et les politico-engagés et les philosophes, argumenter sur les rôles du gouvernement et du nôtre, en tant que (futurs) travailleurs dans le secteur bioalimentaire québécois. Puis, des présentations plus qu’inspirantes et touchant diverses sphères de l’agriculture alternative, se succèdent en apportant chacune un vent de fraîcheur aux esprits quelques peu rembrunis par les habituelles techniques agricoles, techniques considérées trop facilement comme étant LE modèle à suivre pour être efficace, productif et rentable. Le parcours est ponctuée de présentations portant sur le nouveau site web de réseautage du CETAB et le projet SMA, sur l’agroforesterie et la ferme-école du cégep de Victoriaville, sur l’éthique de l’environnement et de l’agriculture et sur les bienfaits du thé de compost, sur l’aquaculture en Europe et la mycologie biologique, et se termine, le dimanche, par la visite et la présentation du jardin de Via Agro-écologie et ses expérimentations réalisées grâce aux commanditaires estivaux: Seminova et Dubois Agri-novation. Point d’arrivée : dévoilement des hôtes pour l’édition 2012, félicitations à LaPoc! Bref, une randonnée intellectuelle aux points d’arrêt qui en valent la montée! Alors que les participants ont travaillé du cerveau et des oreilles,

(Suite page 42)

Un Rendez-Vous 100% Bio, et pas que pour les granos!

VÉRONIQUE GAGNÉ ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

VIE FACULTAIRE

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O uf! Que de pression il y eut sur la nouvelle équipe de la SAAC afin d’offrir un méchoui légendaire à des comtoisiens affamés ainsi qu’à nos partenaires adorés!

Bien que ce fût tout un premier défi, et sans prétention, l’équipe a sans contredit été… ç’a coche!

Bon, nous devons admettre que nous avons triché : un roux faisait partie de notre équipe. Ledit roux, alias Maxime Lacroix directeur technique, a merveilleusement su veiller, avec son adjoint, à ce que la tente ne nous tombe pas sur la tête pendant le souper – un gros merci d’ailleurs à la COOP pour ce prêt très utile! – en plus d’avoir tout mis en place pour que l’ambiance soit à son meilleur. Tout ceci, bien sûr, avec la précieuse collaboration de toute l’équipe.

Venons-en au point fort de la soirée : le menu légendaire, créé par nulle autre que la dynamique équipe de la gastronomie, supervisée par sa directrice, Marie-Ève Trudel. Les services furent plus impressionnants les uns que les autres. L’entrée de biscottis a d’abord su égayer nos sens avec leur petit goût sucré-salé, pour accueillir le délicieux potage épicé à saveurs d’automne. Puis, le plat de résistance, le duo du tonnerre cerf rouge — wapiti, n’a rien payé pour attendre : tous les convives n’ont pu s’empêcher de le dévorer avec engouement. Bien sûr, nous nous sommes tous gardé une petite place en vue du dément gâteau à l’érable, qui était juste sucré à point pour nous permettre de nous déhancher sur une musique bien festive pendant tout le reste de la soirée.

Nous avons eu droit, entre deux bouchées, à tout un discours de la part de notre président d’honneur de la SAAC : Errol Duchaine en personne! Cette année, il a enfin pu nous donner le privilège de souper en sa compagnie. S’il ne s’était pas confié, personne n’aurait pu deviner l’improvisation de son discours. Bon orateur et maîtrisant vraisemblablement l’art de l’hypnose, il a emporté toute la salle dans une fierté grandiose pour l’agriculture. Ses paroles étaient si envoûtantes que même les mouches se sont arrêtées de voler pour l’écouter... Bref, comme à son habitude, il a su conquérir le cœur de toute l’assistance.

Cette première activité promotrice de la SAAC fut donc un réel succès. Et ce n’est qu’un début pour notre équipe parce que, attachez bien vos culottes : le Saloon s’en vient!!! En effet, cet événement des plus westerns sera là pour faire ressortir votre petit côté cowboy ou cowgirl refoulé depuis toujours!

Ainsi, le 17 novembre, vous aurez la chance d’enfiler tout plein d’accessoires virils et sexy pour vous mettre en valeur : chemises à carreaux entrées dans des jeans portés bien hauts et serrés, ornés d’une ceinture avec boucle à tête de bœuf, bandana, bottes pointues et chapeau de cowboy et, sans oublier la touche finale : la stache! Avec ce look, plus rien ne sera à votre épreuve. Sans aucun doute, vous vous sentirez dans votre élément en participant au concours de danse en ligne. Aucune excuse n’est permise! Chaque année, tous, même les moins expérimentés, finissent par se précipiter sur la piste de danse pour afficher leurs talents cachés afin de célébrer ce magnifique art qu’est la danse en ligne. Vous vous sentirez tellement à l’aise que vous ne pourrez pas non plus résister à la tentation de défier notre super taureau mécanique indomptable! Mais attention! Même les plus confiants se sont fait déjouer… commencez donc dès maintenant à penser aux stratégies que vous utiliserez! On vous y attend dès 20 h, vente de billets à venir! Invitez vos amis!

Un méchoui SAACoche... et un Saloon qui promet!

JOANIE LANGLOIS, ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE ET ADJOINTE AUX COMMUNICATIONS DE LA SAAC

VIE FACULTAIRE

PHOTO: ÉTIENNE LAFRANCE

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38 | Le journal l’Agral

SI TEL EST LE CAS, PRÉSENTEZ-VOUS AU BU-REAU DE LA SAAC OÙ VOUS POURREZ EN DISCU-TER AVEC LES FILLES DE LA THÉMATIQUE…

A llô à tous ! La thématique du Salon de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation (SAAC) est pré-sentement en plein recrutement de bénévoles pour la

tenue du salon en janvier 2012 (les 13, 14 et 15). Nous sommes à la recherche d’étudiants bénévoles :

1. Aux dégustations 2. À la tenue de kiosques étudiants 3. À la vente de coupons 4. À l’accueil

POUR CEUX QUI AIMENT METTRE LA MAIN À LA PÂTE, ET CE, CONCRÈTEMENT! Être bénévole aux entreprises de dégustations, ça consiste à aider les exposants dans la dégustation et dans la promotion de leurs produits. Viandes alléchantes, fromages fins, cidres aroma-tisés voire même sucreries et petits fruits originaux, voilà un mince aperçu des savoureux produits du terroir québécois avec lesquels vous pourriez travailler! Si vous désirez être bénévole aux dégustations, inscrivez votre nom sur le babillard de la SAAC (local 0114) sur la feuille prévue à cet effet. Nous nous occuperons de vous attribuer une entreprise et de vous guider dans votre précieux rôle de bénévole! POUR CEUX QUI N’ONT PAS PEUR DES MOTS ! Si vous désirez en revanche occuper votre propre kiosque, c’est possible! Voilà une expérience des plus formatrices ! Vous avez donc la chance de monter un superbe kiosque sur un sujet qui vous intéresse en lien (le plus possible) avec le thème de cette année : Le patrimoine agroalimentaire québécois. Que vous soyez en CONSOMMATION, en GÉNIE ALI-MENTAIRE, en GÉNIE AGROENVIRONNEMENTAL, en SCIENCES ET TECHNOLOGIES DES ALIMENTS, en NUTRITION, en AGRONOMIE ou en AGROÉCONOMIE, NOUS AVONS BESOIN DE VOUS! Intégrer vos futures fonctions de vulgarisateur de votre domaine d’études et partager un peu de votre savoir au grand public! Pour vous aider, voici quelques suggestions de sujets de notre cru (puisque nous ne connaissons pas en profondeur tous les programmes de la faculté, il s’agit d’une liste non exhaustive, vos idées sont donc les bienvenues!) :

Le sirop d’érable, un héritage purement québécois!

(procédés de récolte, de fabrication);

Traitement du lait entre la ferme et la table, un processus qui a évolué au cours des décennies!;

Salubrité alimentaire : hier et aujourd’hui;

Les cannages : un principe hérité de nos grands-mères et toujours pertinent!;

Cuisine héritée des autochtones ;

Culture du lin ou la fabrication de ses produits dérivés ;

Fabrication de la crème glacée ;

Meilleures limonades (pour la santé) ;

Les champignons et/ou les herbes du Québec ;

La multifonctionnalité de l’agriculture : de l’agriculture traditionnelle à l’agriculture moderne ;

La distribution alimentaire au fil des ans! Nous avons déjà des kiosques sur le guide alimentaire canadien et sur l’allaitement et la grossesse. Un budget de 75$ pour la préparation des kiosques est fourni. Vous aurez tout à votre disposition pour monter une présenta-tion professionnelle! ICI ON NE SE CASSE PAS LA TÊTE… ON CASSE SA TIRELIRE! Les coupons de dégustation sont vendus par les étudiants à différents points dans le parcours de la salle Thématique. Ils sont utiles pour les entreprises qui s’en servent pour faire payer leurs dégustations. Les bouchées ne s’achètent donc pas en ar-gent, mais bien en coupons. Ces derniers sont par conséquent de la plus haute importance! Vous êtes souriant(e), fiable,

(Suite page 39)

ARIANNE BLAIS GAGNON, CYNTHIA ST-DENIS ET LAURENCE GENDRON

VIE FACULTAIRE

Attention : Les propos qui suivent pourraient choquer certaines personnes.

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Novembre 2011| 39

vendeur, sociable? Vous savez compter? Ce poste est pour vous! Vous n’aurez certes pas à vous casser la tête durant le Salon… mais vous aurez peut-être le goût de casser votre tirelire pour ces coupons donnant accès à des plaisirs gustatifs historiques! LA PREMIÈRE IMPRESSION EST SOUVENT LA BONNE! Lorsque les visiteurs passent au Salon, il est primordial que l’ac-cueil que leur fournissent les étudiants soit des plus cordiales. Nous recherchons des personnes dynamiques, souriantes, pleine d’entregent, disposées à informer les gens à l’accueil de la salle thématique lors du salon 2012. En effet, cette partie est très importante car elle permettra aux visiteurs de bien saisir le fonctionnement du salon et de profiter au maximum de leur visite. Si vous sentez que vous disposez des atouts pour remplir cette tâche, faites-nous le savoir sans tarder! Notez qu’il est possible d’effectuer certaines rotations au cours de la fin de semaine. En effet, les entreprises de dégustations préfèrent généralement travailler avec les mêmes bénévoles durant toute la durée du Salon, bien que des rotations soient possibles. Si vous êtes bénévole à la vente de coupons, vous pourrez aussi vous occuper de l’accueil et par conséquent, di-versifier vos tâches et profiter davantage de votre expérience. Nous sommes flexibles!

(Suite de la page 38)

VIE FACULTAIRE Et n’oubliez pas que… plus on est de fous, plus on rit! Alors amenez vos amis! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à communiquer avec nous à [email protected] ou à venir nous voir au bureau de la SAAC (CMT 0114). Tout le monde est le bienve-nu! On vous attend!

tion de l’utilisation d’emballage de carton, de films de plastique et de colle a été émise. La société a instauré un moyen de récu-pération et la mise en valeur des déchets organiques. Les dé-chets de transformation de bleuets, de pommes et de canne-berges sont disponibles gratuitement pour les éleveurs de bo-vins qui sont situés dans la région à proximité de l’usine.

Il est clair et certain que beaucoup de produits ne viennent pas à 100 % du Québec, mais ce sont des produits qui sont transi-gés par une compagnie d’ici ayant son siège social à Rouge-mont, la capitale québécoise de la pomme. Mes coups de cœur dans le peu de produits que j’ai essayés de Lassonde sont les jus de pomme Rougemont et Oasis et le jus pur déjeuner d’Oasis. Avant d’écrire cet article, j’étais ignorant face à la grande variété des produits qu’offre Les Indutries Lassonde inc., mais lors de mes prochaines visites à l’épicerie, mon œil remarquera davantage le logo et les nombreuses marques de commerce y appartenant.

(Suite de la page 29)

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Novembre 2011| 41

T es amis te traitent de « douche » et tu doutes de la véracité de leurs propos? Voici le test ultime qui te permettra enfin de savoir si OUI ou NON tu fais partie du clan

des Douchebags! 1. Ma garde-robe de tous les jours peut se résumer ainsi :

a) Trucs brillants, cols en V, chandails sexy. b) Jeans, chandails, chemises. c) Culottes de jogging, chandails de loup, bas de laine

bruns. 2. Je porte :

a) Deux boucles d’oreille en diamant. b) Aucune boucle d’oreille. c) Une boucle d’oreille.

3. Mon endroit préféré pour faire la fête est :

a) Le Star Bar. b) La Barak. c) La salle de quilles de mon quartier.

4. Mes drinks préférés sont/Mon drink préféré est :

a) Le Sex on the beach, l’Amaretto-sour et le Bacardi Bree-zer Twist Mango.

b) Le pichet de bière ou de fort. c) La crème soda, le jus d’orange et le Quick aux fraises.

5. Me préparer avant de sortir de chez moi me prend :

a) Au moins 1 h, sans compter le temps que je passe sous la douche pour me raser le chest.

b) 15 minutes, douche incluse. c) Je ne sors pas de chez moi, ou presque.

6. Les filles qui m’attirent :

a) Pèsent entre 75 et 100 lbs et portent au moins du D comme grandeur de bonnet.

b) Sont gentilles, intelligentes et souriantes. c) Jouent à des jeux de rôles médiévaux.

7. Je me rase :

a) La barbe, le chest, les aisselles, le dos et la tête (en dessi-nant des motifs sur les côtés).

b) La barbe. c) La barbe deux fois par année.

8. Après avoir fait du sport, je bois :

a) Un shake de protéines faible en gras et en sucre de chez Popeye’ s à la vanille.

b) Une grosse bière entre chums au Pub X.

c) De l’eau. 9. Mes biceps sont :

a) Trois fois plus gros que mes mollets. b) Bien proportionnés au reste de mon corps. c) Chétifs.

10. Quand je vais à la pharmacie, j’achète :

a) De la crème autobronzante, du cache-cernes, de la crème antirides et du fond de teint.

b) De la crème à barbe, des rasoirs et du papier-cul. c) Du papier de toilette en spécial.

11. Mon émission préférée est :

a) Occupation double, parce que je me reconnais à travers les gars qui y participent et que j’ai déjà eu des rappro-chements avec trois filles qui sont là.

b) La soirée du hockey. c) Les Mythbusters au canal Discovery.

Si tu as encerclé une majorité de : A) TU ES UN DOUCHEBAG, UN VRAI! J’ai le bonheur de te confirmer que tu fais partie de ce clan de garçons qui s’arran-gent trop, qui benchent trop, qui se rasent trop, qui se pensent trop, bref qui s’aiment trop. Toutes les occasions sont bonnes pour passer devant le miroir pour admirer ton corps. Si l’artifi-ciel te plaît autant (un peu comme les seins des filles que tu te ramènes), c’est peut-être parce que tu as quelque chose à cacher sous une apparence qui sonne faux. Penses-y men! B) TU ES UN GARS NORMAL. Félicitations! Enfin, quel-qu’un de vrai, d’authentique, de mâle. Tu aimes les affaires de gars et tu te soucies juste assez de ton apparence. Si tu écoutes OD et/ou des films romantiques, c’est seulement pour faire plaisir à ta blonde et gagner des pipopoints. (Les filles, il ne faut pas se leurrer, un gars, ça reste un gars.) Si tu as encerclé plus de trois fois la lettre A, fais attention, tu as des tendances douches ou tu es seulement un douche qui n’est pas sorti du placard! C) TU ES L’ANTIPODE DU DOUCHEBAG et tu ignores probablement ce que signifie ce mot. Peut-être devrais-tu sortir un peu plus de chez toi et préalablement soigner ton apparence avant de le faire. Une chose est certaine : on ne peut jamais te reprocher que tu n’es pas un gars naturel! En terminant, je dois quand même avouer que l’émission Mythbusters au canal Discovery est sur la coche!

Es-tu un douchebag? MYRIAM CÔTÉ

ÉTUDIANTE EN AGRONOMIE

TEST DU MOIS

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| Le journal l’Agral

V ous le connaissez. Oui, vous le connaissez cet enfant génial toujours là pour vous faire découvrir la vie sous un angle différent de celui que le monde ordinaire vous

propose. On le reconnait souvent par sa naïveté, son insou-ciance, son ridicule, sa démence, son égo, sa simplicité, sa répéti-tion, ses constatations, sa prononciation, son organisation, sa vérité, sa persévérance, sa logique, ses pouces, le blond de ses cheveux, ses habitudes, sa satire, sa répétition, ses soucis systé-matiques, ses défauts, son audace, ses éclairs de génie, ses re-marques, sa maladresse chronique... bref son côté raisonnable-ment attachant! Pourquoi ne pas faire profiter les précieuses connaissances de votre enfant génial à la communauté comtoise dès aujourd’hui? Pour ce faire, acheminez-moi par email ou sur papier vos citations préférées au fur et à mesure où elles se pré-sentent en indiquant la date, le programme dans lequel l’étudiant ou le professeur a fait preuve d’esprit génial ainsi qu’une phrase ou deux pour mettre en contexte la citation. Voici le tout pre-mier recueil récolté chez des enfants géniaux durant le mois de septembre: Le 12 septembre, une étudiante dans la cafétéria du De Koninck à un autre qui porte un sac à dos en forme de champignon vert de Mario Bross pose LA question:

«Si je touches ton sac à dos, est-ce que je gagne une vie?» Un professeur d’agronomie (2e année) nous a rappelé le 15 sep-tembre:

«Une plante qui végète...»

Et quelques minutes plus tard: «Dans l’eau, il y a un angle de 105˚C entre les deux hydrogènes»

Conversation d’un cours d’agronomie (2e année): Professeur:

«Qui veut altérer de la vermiculite au tableau?» Étudiant après qu’un autre se soit levé s'exclame tout haut:

«Il veut juste montrer ses pantalons...» Une professeure nous a informés à propos du vêlage durant un cours le 29 septembre: «Pour les vaches en gestation, tout comme les femmes enceintes, elles auront

un gain de chair pour après le vêlage...» Un autre professeur n’a pas eu peur des mots durant son cours du 30 septembre, j’ai donc retenu les deux meilleures citations :

«L’étudiante avait un problème de rienfaisage dans la vie...» «Ça c’était intéressant l’ouverture du vagin, je m’en rappelle...»

Et finalement, je ne pouvais m’empêcher de rapporter les pa-roles plus ou moins géniales mais tellement pertinentes d’une personne lors d’une certaine réunion:

« [...] la mairesse de Québec, avant qu’elle crève, a fait crever [...]» Sur ces belles preuves de génie, je vous invite à m’écrire en grand nombre au [email protected] pour partager celles de ceux qui vous entourent ou d’apporter vos citations sur une note à l’AGRAL! Au plaisir de vous lire et d'exprimer tout haut ce que les enfants géniaux de ce monde dénaturent tout bas, je vous soumets le défi répertorier les discussions géniales et de défier une des trois lois universelles suivantes ce mois-ci:

1. Quand on fait des pâtes, il y en a toujours trop. 2. Un seul arbitre au monde est incorruptible : celui que vous

essayez d'acheter. 3. Dans un frigo, ce dont vous avez besoin tous les jours migre

systématiquement vers le fond.

William McManiman, fier émancipateur de la pensée géniale

Le premier verbatim de l’enfant génial

WILLIAM MCMANIMAN, FIER ÉMANCIPATEUR DE LA PENSÉE GÉNIALE

DIVERTISSEMENT

les organisateurs ont besogné du reste du corps(façon d’écrire) pour préparer les collations et les repas offerts tout au long du séjour, et ce, grâce à tous les commanditaires du Marché de Solidarité, soient Champy, la Rosalie, les Aliments santé Laurier, la Maison Orphée, la ferme du Siffle-Orange, les aliments Massawippi, le CRAC, la Campanipol, etc. Quant au diner Bio-crudivore, offert et servi par la Ferme Hantée, ce fut une expérience culinaire ‘’vivante’’ à s’en lécher les doigts et à s’en frotter le bedon pour la plupart, mais aussi une épreuve légèrement plus éprouvante pour les palais non habitués à une telle diversité gastronomique. Pour conclure, on peut affirmer que les Rendez-Vous Bio furent, contrairement aux préjugés inspirés par le terme «Bio», une fin de semaine où les étudiants des différentes écoles et les curieux (67 personnes dans les moments les plus forts) ont eu la chance de se regrouper et d’échanger dans l’amicalité. L’intellect et l’appétit des participants ont occasionnellement navigué sur les découvertes et dansé sur les rythmes des musiciens improvisateurs du samedi soir, tout en voyageant dans l’imaginaire des contes et légendes du conteur MAF. Les organisateurs, tablier plié et coupe de vin à la main, font un chin en l’honneur de cette fin de semaine mémorable; la cafétéria retrouve son look quotidien; le calme reprend son trône au pavillon; le soleil se couche pour les Rendez-Vous Bio 2011.

(Suite de la page 36)

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Novembre 2011| 43

L ’environnement. Un bien grand mot dans notre société actuelle. En plus de ses 13 lettres, je vous rédige cet arti-cle un vendredi; juste pour vous mettre en contexte du

malheur qui s’abat sur ce dernier. En effet, l’environnement qui nous entoure se retrouve aujourd’hui environné d’un espace grandissant où il ne fait que s’en faire enlever. Un espace con-finé, à peine capable d’être enviro- sans être coupé du -nement. Nement-ons pas sur notre intérêt d’envir- un monde où ce nom masculin serait aussi saint que la pureté d’un adjectif féminin. Dites tout eau, au lieu d’une autre voyelle, ce que vous faites pour aider la c-eau-se. Montre et aux autres ce que présente et représente envir-eau -Nement. Nette-ment plus qu’une conviction, transformons l’envers-ornement en convalessence, en conversation, en compréhension, en convivial, en concret. Contribuons ensemble pour un avenir vivant loin du béton et de la pollution. Visuel d’un de ce futur loin d’être prometteur, je constate de plus en plus qu’il faut hier se réveiller

T u sais que tu viens de Shawi quand… Tu sais que tu viens du Paul-Comtois quand… Tu sais que tu es une fille de chevaux quand… Tu sais que tu es Gourverneur

de la SAAC quand… Ce sont toutes des phrases que l’on re-trouve souvent sur Facebook ces temps-ci. Elles sont tantôt cocasses, tantôt vraies. Par contre, nous avons remarqué qu’il y avait un grand oublié dans tout ceci et nous aimerions vous en faire part. TU SAIS QUE TU AIMES LES MOUTONS QUAND…

… tu as toujours un clipper dans ton coffre de char.

… tu portes uniquement du linge en laine.

… ton fruit préféré est une baie (Bêh).

… tu es «patchée» seulement en jours courts.

VIE FACULTAIRE

La pensée géniale de l’environnement poussé

Tu sais quand…

WILLIAM MCMANIMAN, FIER ÉMANCIPATEUR DE LA PENSÉE GÉNIALE

NICOLAS SIGMEN, ÉTUDIANT EN AGRONOMIE, CHARLES OUELLET, ANCIEN ÉTUDIANT EN AGRONOMIE ET VINCENT PILOTE

… la totalité de tes amis sont frisés.

… tu ne te laisses pas manger la laine sur le dos facilement.

… tu comptes réellement des moutons avant de t'endormir.

… le seul jeu que tu aimes est saute-mouton.

… ta face et tes jambes «fittent» pas avec le reste.

… tu as seulement un ami noir.

Finalement, tu aimes vraiment les moutons si l'ensemble de ces citations te choque! N.B. : Voir Nicolas Sigmen pour la totalité de l’article.

de nos erreurs passées, actuelles et futures; bref la bêtise hu-maine dans toute son chef à l’œuvre et dans son « moi-maintenant » en pleine actionnée. Certains aurait dit plutôt « en plein essor » alors qu’à tort l’on tord et de travers seulement que nos ressources et notre temps: ils sont donc dans le champ. Pas-sées-passent et passeront nos soie-disantes et fragiles méthodes

politiques et conscience tranquille du petit peu occasionnel pour un change-ment optimalement inchangé. Chaus-sons nos culottes, habillons les p’tits et assumons le peu que la prochaine gé-nération aura quand elle vêrtira par elle-même en ouvrant les yeux sur la chaleur grimpante de l’échelle du non-retour et en changeant d’office-el-ciel-

dément, explicitement et efficacement notre désir d’âgeir en con-science avant qu’il ne soit le besoin et le j’aurais dû d’une civilisa-tion insouciante perdue. Combien de temps reste-il? J’ai fin. Faim de l’environnement? Un bien grand mot, un bien grand concept, tel qu’on le connait.

“La voix aide la pensée à révéler le génial…”

- WILLIAM MCMANIMAN, FIER ÉMANCIPATEUR DE LA PENSÉE GÉNIALE

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44 | Le journal l’Agral

E n espérant que notre dernier article ne vous a pas déplu pour sa grande rigueur scientifique, nous voici de retour again and again.

Bon, les Canadiens sont, comment dire... poches, pourris, sales, non sympathiques, pires que les Sénateurs d’Ottawa. Pierre Gauthier fait des échanges douteux en échangeant notre choix de 7e ronde contre un pilote de F1 (Petteri Nokelainen) avec une équipe censée être rendue à Québec City (Phoenix). Nous avons des solutions afin de rétablir l’ordre au sein du CH. Par exemple, afin de créer des liens covalents entre coéquipiers : aller chasser l’orignal plus loin que l’Abitibi dans un « shack » avec des milkshakes d'« Ayez donc du coeur ».

Suite à ce début de saison en dents de « chain saw » (ou scie à chaîne), il est bon de se demander ce que deviendront les ca-cannes. Si la tendance se maintient, plus aucun nom ne sera pro-noncé adéquatement par Marc Denis (ex. : Paloujaille… Palus-tak… Tadoussac… bref Palouchose).

Mais afin de vous démêler dans tout ce chaos, voici les prédic-tions de la saison de notre panel d’experts : Meilleur Pointeur : Scotty Gomez (ou Gomette qui ne colle pas) Meilleur Défenseur : Patrice Brisebois Meilleur fiche ± : Andrei Markov (stable à 0) Nombre de matchs joués par Price : 82 moins un match par mois Meilleur pom-pom girl : Lise Dion Classement : 7e… dans la conférence Nord-Est

Ces données vous sont offertes par notre panel d’experts hors pair, les mêmes qui ont mis au point le fameux Pool de la Chro-nique de Hockey. On peut donc conclure que nous avons tou-jours raison. C’est pourquoi nous affirmons que peu importe ce qui se passe, le Canadien va se retrouver face aux Bruins en séries, anyway.

Afin de terminer ce merveilleux journal étudiant, nous tenterons de définir la place du sport dans l’environnement en vous pré-sentant immédiatement un top 5 (ou top five) des sports les plus « environnemental friendly » (ou environnementalement ami-caux).

# 5 : Tirs aux pigeons d’argile : Rien de mieux que de tirer du gun sur des soucoupes volantes afin de répandre un peu n’im-porte où plomb et carcasses de gentils oiseaux étant au mauvais endroit au mauvais moment. Merci Maxime Lacroix.

# 4 : Sea-doo : c’est l’histoire d’un petit poisson de la Baie Missis-quoi qui après une dure journée passée à avoir sniffé de l’es-sence se fait réveiller suite aux merveilleuses symphonies des turbines de sea-doo. Au moins, le poisson ne sera pas en retard pour aller à son cours.

# 3 : Rodenator : Qui n’a jamais rêvé de pouvoir éliminer les ron-geurs tout en s’amusant? Cette nouvelle technique de chasse (ou brand new hunt technique) utilise des produits naturels tels le pro-pane et l’oxygène. Ce « sport » conduit à l’explosion totale des tunnels de rongeurs dans le sol. Cela apporte encore plus à l’en-vironnement par la décompaction et l'ajout de matière orga-nique animale fraîche au sol. http://www.rodenator.com/pests-controls-videos-rodenators

# 2 : Tir de tracteur : Idéal pour les plantes C4, les tirs de trac-teurs leur apportent un environnement enrichi en C02. Là où, petits et gros bedonnants (ou little chubby belly) friands de bières et hot-dogs s’émerveillent sous ce smog et 2 000 décibels, considé-rant que 194 dB représentent le son le plus bruyant possible dans l’air à la pression atmosphérique du niveau de la mer.

# 1 : And the number one of all time : le favori de nos ancêtres pê-cheurs, nous avons nommé la pêche à la dynamite (ou TNT fishing). Avec la demande croissante d’oméga-3, plus besoin de servir du lin à vos vaches (hein B7?). L’utilisation de dynamite (ou Taio Cruz) permet une pêche rapide et efficace afin d’offrir assez de poissons pour une RTM de Charolais pendant 10 ans.

*Laissez aller votre imagination et tentez d’incorporer tous ces sports en un seul. P.S. : Nous avons facilement réussi, mais Greenpeace (ou Paixverte, et non pervert) nous impose le silence!

Le CH : tel un matelas dans l’eau… à la dérive!

PAR ALEXIS WARIDEL, GUILLAUME BESSETTE ET NICOLAS SIGMEN ÉTUDIANTS EN AGRONOMIE

SPORTS

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Novembre 2011| 45

Bonjour M. Roux, Le courriel de la dernière édition, qui avait comme sujet la domination, m'a inspiré. J’aimerais bien exposer mon problème à vous, puisque c’est en lien avec le thème précédent. Je serais bref : je me sens contrôlé et sous-estimé par ces personnes qui ont soif de pouvoir. Depuis le début de mon BAC, je m’implique beaucoup, je travaille fort pour que les activi-tés soient les meilleures du pavillon. Je «fox» mes cours pour pouvoir aller chercher les commandes ou pour monter la salle. Je sacrifie mes études pour que les étudiants aient une soirée mémorable! Même ma blonde me dit que je ne suis pas assez à la maison! Et à qui vous pensez que les éloges vont? Réponse: Mes supé-rieurs! Je travaille souvent dans l’ombre de ces vilains personnages qui ne pensent qu’à leur Gloire. J’aime-rais savoir comment faire pour que les gens de la FSAA sachent que les activités ne sont pas organisées par ces monstres, mais par des personnes comme moi. Nick Mon cher Nick, Un mot résume ma solution : PUTSH! Venge-toi de ces gens et prends leur place. Commence à faire des moyens de pression. Par exemple, laisse tes boss se débrouiller avec la prochaine activité et note leurs réactions. Après la frustration et le désespoir, ils te sup-plieront de les aider et ils commenceront peut-être à t’apprécier. Sinon, fais entrer un syndicat! A. L. ne l’a jamais mis à exécution et ne se doutera jamais de ce coup bas! Laisse ces dinosaures de l’implication se noyer dans leur monopole avec des tonnes de griefs! P. P. tremblerait de voir cette menace mise en application et bégaierait de stupeur devant cet étalage de droits. Fais en sorte que tes supérieurs se cachent dans leurs derniers retran-chements et force-les à l’ultime geste : la DÉMISSION! Lors-qu’ils feront seppuku dans leur implication, tu pourras prendre la place qui te revient et devenir un maître Pokémon. Sur ces brillants conseils, ne lâche pas, t’es un bricoleur! M. Roux

(Suite page 46)

Le courrier du Roux MAXIME LACROIX

ÉTUDIANT EN AGRONOMIE

PSYCHOLOGIE

B onjour M. Roux,

J'ai un gros problème. Je suis un écureuil et j'ai perdu ma queue, celle qui

me stabilise quand je grimpe, et par conséquent mon charme! Mon jo-

li minois de rongeur ne semble pas faire grand effet à la gent féminine.

Toutes les femelles que j'aborde me repoussent à grand coup de balai et ça

rend mon petit cœur tout triste. J'ai beau refaire ma mise en plis, rien ne va,

j'ai perdu confiance en moi! Même mon viril poil de barbe ne donne rien. Je

pense à me payer ce qu'on appelle des professionnelles du milieu, mais je suis

de nature timide et je crois que j'ai un manque flagrant d'hormones mascu-

lines. Mon problème est que je suis PUCEAU! Ça y est je l'ai dit, ça

soulage.

Pour résoudre mon problème, j'ai aussi pensé à exhibé mes attributs dans

un pantalon un peu « tight » pour moi, mais je suis déjà pris pour un ani-

mal de foire parce que j'ai été vendu dans un encan. Je suis également passé

par des problèmes de boisson sévères, car l'alcool semblait être

une échappatoire. Finalement, je me suis rendu compte que cette drogue me

donnait encore plus envie de me donner à

une femme (long soupir de misère).

Malgré plusieurs voyages à travers le

monde, le confort d'une femme n'a pas

d’égal selon moi (les voyages apprennent

bien des choses). Quelques épopées ne

m'ont malheureusement pas mené au

plaisir suprême.

M. Roux, aidez-moi, s'il vous plaît,

à trouver une solution à mon pro-

blème!

Sans aucune honte, Paul Puceau.

Cher Paul, Sache que c’est mon premier problème animalier. J’ai l’habitude de personnes plus humaines. Malheureusement, le cadre de ce journal ne me permet pas de bien te conseiller en matière de dépucelage. En conséquence, débrouille-toi et sors de ton trou d’arbre de temps à autre. Greffe-toi des organes mâles et af-fronte la gent féminine! Bonne chance! M. Roux

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46 | Le journal l’Agral

Cher M. Roux, Depuis le début des cours, je sens une rage intense monter en moi. Générale-ment, je suis plutôt un gentilhomme tolérant et compréhensif mais ces der-niers temps, j’ai le goût de donner des coups de bâtons dans le visage de certaines personnes. C’est que, vois-tu M. Roux, j’ai des idéaux environnementalistes que j’es-saie d’appliquer le plus possible. Il faut donc, pour me rendre à l’école, utiliser une bicyclette pour ne pas consommer de combustible fossile. Pour me rendre sur le campus, je dois confronter les taxis, les autobus, les livreurs de fast-food et les égoïstes au volant. Ces derniers m’enragent souvent mais comme ils sont de métal, je ne peux pas les frapper. Une fois sur le campus, là est le problème : les piétons! Ma violence accumulée n’est que décuplée lorsque je suis ralenti par des piétons lunatiques qui marchent sur les pistes CYCLABLES alors qu’il y a des trottoirs juste à côté. Le malheur, c’est qu’eux ne sont pas de métal, j’ai donc peur de mettre l’intégrité physique de tous les piétons que je contourne en péril. Comment pourrais-je faire Monsieur Roux pour limiter les dégâts sur les pistes CYCLABLES? Un cycliste violent

(Suite de la page 45) Cher cycliste, Commençons par le début. L’environnement est devenu un bien consommable et il faut en profiter. Le vélo est un moyen de transport beaucoup trop écoresponsable et cela nuit à l’éco-nomie. Tu devrais opter pour un immense VUS pour tes dépla-cements. Pour ton problème de piétons, pose des lames sur les moyeux de tes roues comme les chars de guerre de l’Antiquité. Tu pour-ras couper court au piétinement de ta chère piste cyclable et ouvrir très facilement ta voie. Tu peux aussi poser un push-bar comme ceux des véhicules de police. Tu pourras faire comme les déneigeuses que tu dois affronter quotidiennement en hiver. Une question me chicote : Vas-tu utiliser ton vélo cet hiver? Vas-tu faire partie de ces gens qui s’obstinent à rouler dans les rues pleines de gadoue alors que même les autos ont de la difficulté à se déplacer? Je te laisse sur ces nobles réflexions. M. Roux

N.B. : Je tiens à rappeler à tous mes lecteurs que mes articles ne doivent pas être pris au sérieux. Je les fais dans une optique de détente mentale pour les étudiants saturés d’études. Si vous vou-lez me soumettre des commentaires et des articles, envoyez moi un message à : [email protected].

PSYCHOLOGIE

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