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De l’or sous Belambo RIJASOLO

De l'or sous Belambo

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report about gold mine at Madagascar

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De l’or sous BelamboR I J A S O LO

De l’or sous Belambo R I J A S O L O

C’est à 60 km au Sud d’Antananarivo, capitale de Madagascar, qu’il faut quitter la route goudronnée de la Nationale 7 pour bifurquer vers l’Est, sur une piste de terre, chaotique et incertaine. Une heure et 10 km plus loin, le chemin aboutit à Belambo, une petite commune d’environ 15 000 habitants qui cache jalousement un trésor sous terre : de l’or. L’extraordinaire qualité aurifère du sol de Belambo est mise à jour en 2006 lorsque des vazaha (l’étranger) louent des terrains appartenant aux paysans locaux pour y sonder le sol. En 2008, ces vazaha, probablement Thaïlandais ou Chinois, commencent à employer de la main d’oeuvre locale pour creuser la terre et récolter le prestigieux minerais jaune. Début 2009, une crise politique majeure secoue Madagascar, et tous les contrats d’exploitation du sol et sous-sol malgache par les étrangers sont révisés. Les vazaha de Belambo quittent précipitamment la région laissant derrière eux les premiers trous de prospection et, néanmoins, une école primaire rénovées pour la commune. Ainsi, depuis mars 2009, une véritable frénésie s’est emparée des habitants de Belambo et des communes alentours. Voyant que les carrières n’étaient plus exploitées par les étrangers, la plupart des paysans ont délaissés leurs élevages bovins et leurs productions maraîchères pour s’adonner à l’extraction de cet or 24 carats. Tous les jours des milliers d’hommes et de femmes s’arment de leur an-gady (sorte de bêche) pour creuser cette terre rouge particulièrement riche en fer jusqu’à une profondeur de 30 m !

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Alors que chacun semble trouver son compte dans cette nouvelle ruée vers l’or, le maire de Belambo, tire la sonnette d’alarme : « Il faudrait que cette richesse sous notre sol soit exploitée par des entreprises étrangères ou malgaches contrôlées par l’Etat et que tout cela bénéficie avant tout à la communauté. Ici nous avons besoin d’électricité et d’une nouvelle route pour que nos paysans puissent vendre plus facile-ment leur produit. » Mais il semblerait que les paysans, dont parle le maire, ne soient pas prêt à lâcher cet or dont la vente d’un gramme équivaut à 5 mois de leur salaire.

RIJASOLO

Légendes des images à la fin du livre.

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LEGENDESpage 4 - L’école primaire de Belambo, rénovée par les étrangers lors de leur phase d’extraction d’or au courant de l’année 2008.

pages 5 à 7 - Les habitants de Belambo sont à majorité des paysans vivants de leur production agricole et de l’élevage de bovin.

page 8 - Monument devant la mairie commémorant l’indépendance de Madagascar.

page 9 - RAKOTOMALALA Edmond est maire de Belambo depuis janvier 2008. Il regrette que l’or de Belambo ne rapporte rien à sa commune et voudrait que l’Etat légifère sur cette question.

pages 10 et 11 - Une des collines contenant un filon d’or et exploitée par les mineurs.

pages 12 à 15 - Les mineurs peuvent creuser des galeries jusqu’à 30m sous terre pour atteindre les filons. Des risques d’éboulement sont quasi certains.

pages 16 et 17 - La terre est extraite des galeries pour être amenée en bas de la colline afin d’y être «lavée».

page 18 - Les RAFIDY viennent quotidiennement en famille pour travailler sur leur filon. Ils par-viennent à extraire 3 grammes d’or par jour environ de leur galerie d’une profondeur de 15m.

pages 19 à 23 - La phase de «lavage» consiste à séparer la terre et le fer (noir) jusqu’à en extraire la poudre d’or. Pour cela, on utilise l’eau des rizières alentours. Ce long et minutieux travail est en général confié aux femmes.

pages 24 à 26 - Des gargottes et de petites épiceries se sont naturellement créées prés des mines.

page 27 - Des mineurs attendent leur tour pour proposer leur or à un acheteur venu d’Antanana-rivo.

pages 28 à 31 - Par convention, on utilise le grain de riz non décortiqué comme unité de mesure pour déterminer le poids de l’or : 1 grain de riz équivaut à 1500 ariary (55 cts d’euros). Ainsi il faut

30 grains de riz pour faire 1 gr d’or. Certains utilisent 1 allumette en bois pour faire 1gr. A Belambo, le gramme d’or 24 carats s’achète entre 45 000 et 50 000 ariary (16 et 18 euros). Les acheteurs vien-nent de la capitale Antananarivo ou d’Ambatolampy, la grande ville voisine. Ils revendent cet or en multipliant son prix d’achat par deux.

page 32 - Un acheteur d’Antananarivo montre les 4 gr d’or qu’il vient de se procurer à Belambo.

page 33 et 34 - Les enfants ne vont pas à l’école et accompagnent leur parents sur les lieux de la mine.

page 35 - Mme Vero remarque que les acheteurs d’or ont tendance à baisser leur prix. Elles gagne entre 7500 et 10 000 ariary (2,5 et 3,5 euros) par jour .

page 36 - Bako, 22 ans, tient une gargotte depuis avril 2009.

page 37 à 39 - Portrait de jeunes gens travaillant dans les mines.

page 40 - Un jeune homme transportant un panier rempli de terre.

page 41 - Monsieur Eugène travaille dans les mines d’or de Belambo depuis avril 2009. Il arrive à extraire 3gr par jour en moyenne.

page 42 - Des mineurs attendent de voir si la terre qu’ils viennent d’emmener contient de l’or.

page 43 - Monsieur Fara est chercheur d’or depuis presque 20 ans dans les mines de Madagascar. A Belambo, il arrive à extraire de 3 à 4 gr par jour.

NOTA : le salaire mensuel moyen à Madagascar est d’environ 25 euros.

© Rijasolo 2009(textes et photographies)

«De l’or sous Belambo» a été réalisé en juin 2009.

Contact auteur :(+33) [email protected]@riva-press.com

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